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NOUVELLE .
HISTOIRE.
DU CONCILE
DE CONSTANCE.
OU L'ON FAIT VOIR COMBIEN LA FRANCE
4 contribué à l’extin@ion du Schifme.
Avec plufieurs Pieces qui n'ont point enco
tirées des Manufcrirs des meilleures Bibliot
Par M. BourcEotrs pu CH ASTENET, Avocat au Parlement Plenipotentiaire
Subdeligué de lcnrs A, R. Monfieur S Madame aux Conférences de F rarc'ort,
re paru,
heques.
PARIS,
Eh MERc1 ER ,; ruë fajnt Jacques , à faint Ambroife,
LaNGLo1s » FUC faint Etienne d'Ecrès. |
Joss, ruës, Jacques, à la Colombe Royale, |
Cheze Em E RY, Quay des Auguftins,
| QUILLAU > TUE Galande, proche la ruë du Fotare,
ÉVESTRE, {ur le Pont faine Michel.
| INCENT , rué faint Severin > à l'Ange.
L
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| M. DCC, XVIII, | | .
AVEC APPROBATION. ET PRIVILEGE DU ROÿ.
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BIBLIOTHECS |
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À MONSEIGNEUR
JE AN-ANTOINE
DE MESMES.
PREMIER PRESIDENT
D U
PARLEMENT DE PARIS.
CONSEILLER DU ROY EN SES CONSEILS.
Chevalier, Comte d'Avaux, Sire de Cramaïel :
Comte de Brie - Comte - Robert , Marquis de
S. Eflienne , Vicomte de Neufchaftel, & autres
Lieux. | |
Je prens la liberté de préfénter à VOSTRE
GRANDEUR vr Ouvrage qui doit naturel.
lement paroïtre fous vôtre proteéfiors, On Ÿ Verræ
M LS ee
ki Eau Pois SRE is à
gg ee ne ee eee cn ee = —
A2
EPITRE., | |
l'application qu'on avoit il y 4 plus de trois cens
ans dans l'illuftre Corps auquel vous préfidez au-
| jourd'huy avec tant d'éclat, 4 réprimer la temérité
des Partis qui vouloient troubler par de dangereux
libelles la paix du Royaume , €5 jetter la divifion
entre le Sacerdoce €5 l'Empire.
On y verra les beureux effers du Xele infatigable
d'un Magifirat éclairé, qui foutint courageufement
les Liberte? de l'Exlife Gallicane, €5 les Préémi-
nences de la Couronne, contre les attentats des [edi-
Lieux.
Vous faites revivre ces grandes Vertus, MO N-
SEIGNEUR, dans des conjoncfures encôre plus
délicates. C'eft à votre fermeté que le Parlement
doit la confervation de [on autorité; l'Eglife Galli-
cane , le maintien de [es LiberteX ; €5 l'Epifco-
pat; l'affermiffement de (a Dignite €5 de fes droits,
Avec quelle prudence n'avez-vous pas détourné le
joug qu'on vouloit impoler a la France? Avec quel
fucces n'ave?-vous pas [çn rafurer les efbrits contre
de vaines terreurs ,€5 affermir la tranquillité publé
que par la fageife de vos Arrefis.. . |
Il ne faut que remonter à «os illuffres An-
ceffres, MONSEIGNEUR, pour con-
noître le principe de ces éminentes Qualite?. Mais
quelque éclat que vous receviez, d'eux ; vous avez
l'avantage de le leur rendre avec ufure , € vous
aurieX pu donner aux De MESMES € aux
EÉPITRE.
»'Avaux les exemples qu'ils vous ont laifez.
Cette étenduë de génie €5 de lumicres [uperieures
aux affaires les plus difficiles, cette noblefe de fen+
timens qui brille dans tous vos difcours , ce définte-
relfement qui ne [çanroit jamais recevoir la moin-
dre atteinte , ce courage qui vous fait fi bien foutenir
€ La dignité de votre Rang , les interèts de
l'anguffe Corps dont vous êtes le Chef, cette grande
habileté qui eft le fruit de l'efhrit le plus pénetranr,
€5 de la prudence la plus confommée ; enfin cette
éloquence naturelle également infinuante dans [es
manieres , 69 efficace dans [es impreffions [ont les
caracteres bereditasres de Voftre Famille.
Les diverfes remontrances, MONSEIGNEUR,
e vous avez, faites avec fucces # la tête des Dé-
pute? du Parlement en [ontune preuve immortel.
Le Louvre , la Ville, € tout le Royaume y ont
applaudi, le Parlement en confacre la memoire dans
fes Regifres, © l'Hiffoire publique la tranfmettra
à La pofterité la plus reculée. |
C'eff ce qui m'a porté, MONSEIGNEUR,
a vous dédier wne Hifloire qui nous retrace [j vive.
ment tout ce que Vous avez entrepris ES executé
pour le bien de l'Eglife €ÿ de l'Etat. Mais le motif
d'une profonde reconnoi[fance m y engage encore plus
‘fortement, J'ay reçu de vous, MONSEIGNEUR,,
sant de marques de bonté, que comblé de vos
bienfaits ; j ay cri devoir vous offrir ur Ouvrage
_—
LC «
EPITRE.
qui off en quelque forte plus le votre que le mien;
puifque fans les effets de votre puiffante protechion ;
sl ne ment pas été poffible d'y travailler. Trop
heureux [ je pouvois trouver quelque meilleure occa-
on de vous marquer avec quelle reconnoiffance
€ avec quel refpeët je [uss »
MONSEIGNEUR,
DE VOTRE GRANDEUR;
: Le très-humble, très-obétffant ;
| à très-obligé Serviteur »
BouRGEOI$ DU CHASTENETR
HAARASASA NS DARR NASA SNSRSS ES 8
DRE TA TA TAN TA TA TA ER NE EP ESS ae
SALLE ALLELEEEELEEEN ENS EETIL TA)
PRÉFACE.
ss E lüs, pendant le fejour que je fus obligé
1 de faire en Allemagne , pour une affaire de
ne confequence , le recüéil des Pieces , fait par
. * Mt Vanderhart, qui concernent le Concile
de Conitance, qui contient toutes celles qu’il a pü re-
couvrer : mais je m'apperçus qu'apparemment laGuerre,
ou quelque autre obftacle, l’avoit empêché de rien ti-
rer des Bibliotheques de Paris. C’eft un fait dont con-
vient M° Lenfant , qui a depuis donné au Public, un
Extrait de toutes ces pieces, en forme d'Hiftoire Fran-
coife, dont il s'eft déja fait diverfes Editions. Je n’au-
rois jamais fongé à en entreprendre le Supplément, fi, au
mois de Novembre r7r5. je n'avois trouvé dans le ca-
binet d’un Particulier de cette Ville , une expedition
en bonne forme du Procés verbal de l’Affemblée du
Clergé de France ; qui fe trouvoit à Conftance pour le
même Concile , commencée Le 1. d'Oétobre 1415. dont
il voulut biea me permettre de tirer une copie. J'eus
l'honneur de faire voir cet Original & ma Copie à l’un
dg nos premiers Magiftrats , dont toute la France re-
vere la fcience & l'équité. Il convint que cet Original
étoit dans une forme à ne laiffer aucun doute; je l’a£
fürai de la fidelité de ma Copie. Il eft non-feulement
figné au bas par le Secretaire de cette Aflemblée, mais
/ : À ,
encore paraphé dans tous les endroits où l’on a ac
| ä
PREFACE.
collé les fept feuilles de parchemin qui le compofent.
Magiftrat, que cette Piece qui regarde les Libertez de
l’'Eglife Gallicane, meritoic bien d’être tirée de l’ob-
{curité , où elle étoit reftée pendant trois fiecles en-
tiers; que Mt Vanderhart n’en avoit donné au Public
que la derniere moitié, où n'en ayant point trouvé la
‘date , il lui en avoit donné une pofterieure de plus
de deux ans; & que d’ailleurs la premiere partie con-
tenoit des chofes qui me paroifloient dignes de fa cu-
riofité , & capables de l'inftruire fur bien des chofes.
Que cependant cette Piece feule ne paroifloit pas
aflés incerreffante , & que s’il jugeoic à propos de M
uyer de fa recommandation , je chercherois dans les
Bibliotheques de Paris, toutes celles qui n’avoient pas
encore paru ; & qui pair y avoir quelque rap-
port, afin que le recüeil que j'en ferois , füt plus inftru-
tif, & plus étendu. 11 me donna laà-deflus une Lettre
pour M: d'Herouval Bibliothecaire deS. Viétor, fur la-
quelle il me fut permis de tirer de cette riche Biblio.
à ao les Manufcrits que je crus propres à mon
deffein. Je les ai tranfcrits, avec toute la fidelité
pofhble., fans m'attacher à reformer les endroits qui
pouvoient paroiftre douteux, foit par leur antiquité,
{oit par le ftile dont on fe fervoit dans ces tems-la.
J'ai cru devoir comprendre dans le même volume,
les copies que j'avois'tirées de ces Manufcrits , & une
Hiftoire abregée de ce qu'ils contiennent, parce que
tes actes font faits-d’une maniere à n'être pas facile.
ment'entendus de tout te monde : ils font écrits,
ou d’une latinité qui ‘ne peur £tre entenduë que
Je la-deflus la liberté de be à ce digne
| PRÉFACE.
des Scolaftiques ; ou d’un mauvais François, quine con-
vient gueres avec [a pureté dont on écrit prefente-
ment. Je n'en ai tiré que les faits, & les principaux rai-
fonnemens pour ceux qui ne voudront pas {e don-
ner la peine de les lire. |
NL cet Ouvrage paroiffe fait is fervir de
Supplément à ceux de deux Proceftans, il s'en faut bien
que nous n’ayons travaillé dans les mêmes vüëés.
Mr Vanderhart donna le fien, dans un tems ,où nous
nous flattions tousen Allemagne de l'efperance de voir
bien-côt finir le Schifme , & rentrer tous les Sectateurs
de la Confeflion d’Aufbourg, dans le fein de l’Eglife
Catholique , ce qui n’auroit pas manqué d'attirer la
ruine du parti Calvinifte, lequel ne s’eft jufqu’ii foù-
tenu dans l'Empire , que par la protection des Con-
feffioniftes. Le favanc Mr Leibnits Confeiller d'Etat
de M: l'Eleéteur d'Hanovre, à prefent Roi d'Angle-
terre, mefit l'honneur de m'écrire ence f{ens là. Dieu
par des raifons .que nous devons adorer, ne répandit
pes fes bénedictions fur ce deflein. |
Il eft aife de des mars que le recüeil de ce Pro-
teflant , n'eftautre chofe qu’une Apologie, qu'il à pré-
tehdu faire de la feparation , dont il veut faire regar-
der la Cour de Rome, comme l'unique caufe , fans
neanmoins fe répandre en vaines FT pole aé com-
me ont accoûtumeé de faire fes Confreres en toutes for-
tes d’occalions. Mr Lenfant m'a encore paru aflés exemt
de ce deffaur. L'un ni l’autre n’ont ofé parler de l'en
vie qu’avoient les Princes de s'emparer des biens im-
rh 0 que polfedoient alors les Ecclefaftiques en Al-
lemagne : motif qui les porta à appuyer detoure leur
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PRE FACE. oo
autorité Luther, & les premiers de fes Difciples, qui
prirent d’abord les biens , & l’ufage que l'on en fai-
foit, pour le thème de leurs déclamations outrées ,
qui leur fournirent un prérexte plaufble de s’en ren-
dre maîtres.
Mais ces Princes, & les Prédicans mêmes qu'ils pro-
tegeoient ne firent nulle attention, ni aux Guerres que
pouvoit caufer cette funefte feparation , entre eux, &
| œux qui demeureroient attachez 2 la Relision Catholi-
que, qui prétendroient avoir interêt à la confervation
de ces biens, deftinez depuis long-tems à la décharge
des Familles , & à l'entretien du culte exterieur , de
la maniere qu’il étoit alors établi, ni à ce que n'ayant
pü convenir d’un fyftême deReligion, uniforme entre
eux, {oit pour le dogme, foit pour la difcipline, ils
fe feroient une feconde guerre, qui ne feroit répan-
dre gueres moins de fang que la premiere. C’eft le
peu d'attention que l'on à eu er deux points auffi
effentiels , qui a caufé tant de
de fond en comble. 5
_ Nos François, quoique beaucoup plus vifs que les
Allemans, & encore plus maltraitez par la Cour de
Rome, ont été affez heureux, & aflez prudens pour fe
garentir de cet écüeil : ils fe font contentez de fe plain-
dre de cette Cour, fans vouloir fe feparer du Pape, qu'ils
ont toûjours regardé comme le Chef de l'Eglife, & le
centre de l'Unité : dans letems même qu'elle paroifloit
divifée entre trois perfonnes , chacune defquelles s’en
récendoit le véritable Chef, les Fideles n’en étoient pas
{éparez decommunion: les Francois, quoique déclarez
anglantes Tragedies en
Allemagne , & qui a penfé culbuter ce vafte Empire,
#7
_.. . PRÉFACE.
our ‘Pierre de la Lune, n'étoient pas exclus, dans Rome
même, par ceux qui adheroient à fon cofcurrent:ceux-ci
participoient, enFrance, à nos Sacremens, fans dithculré,
Cer ufage ne laifla pas de fe continuer pendant Ja
fouftraction de l'Obédience de ce Pape , faite par la
France dans le Concile de Paris de 1398. qui dura cinq
ans , & pendant celle qui fe fit dans le Concile fuivanc
de 1406, qui dura one ans entiers, L'on ne sen croïoit.
pas moins bon Catholique , pour avoir rompu tout
commerce avec un homme, dont rien ne fut capable
de vaincre l'opiniätreté. IBés que l'Eglife fe fut donné
un Chef, que l’onefpera deveir faire ceffer ces plaintes,
il fut reconnu de tous les François, comme des aurres
Nations : Martin V. ne leur fit pas un crime de ce qui.
s’etoit paflé, & ne leur enjoignit aucune reftiturion de
ce qui n'avoir pas été payé a la Chambre A poftolique.
Il eft vrai que-vers le milieu du feiziéme fiecle, quel-
ques Lutheriens vinrent dogmatifer en France : qu'il
s’y gliffa enfuire des Calviniltes, qui ayant entierement
renoncé à l’obéiflance qu'ils devoient aux Chefs de
la Religion Catholique , & aux Princes, que Dieu
avoit mis fur leurs têces, profiterent : a à funefte
mort d'Henri II, de la minorité de fes enfans; de l’é-:
mulation déja formée entre les Maifons de Bourbon,
& de Guile, & des intrigues de Catherine de Médicis,
qui cherchoit a établir fon autorité , fur les ruïnes des
Partis de ces deux Princes, qu’elle anima , & foucint
l'un contre l'autre, même les Calviniftes qui appuïoient
Meflieurs les Princes de Bourbon : que les guerres Ci-
viles ont fait répandre une infinité de fang , & ruiné
quantité de villes, & de. Provinces. Mais enfin Dieu
ä 11]
pans Li
one mme Tr. y = an + œ te en BA Er: a me. nr ee CANAFE es. EL em. Gad A me æ
. PRE FACE.
nousadélivrés de ce fleau : il aappuyé l'autorité Royale,
qui a renverfe l'Anarchie qu'ils avoient formée au mi-.
lieu du Royaume , nonobftant leur petit nombre, puif-
ue Beze lui-même convient, que dans le tems qu'ils
Bifoient le plus de mal, & de bruit, les Catholiques
étoient dix contre un Calvinifte. |
Plaife au même Seigneur de difliper de même le pe-
tit nuage qui trouble maintenant le repos de cette Eoli-
. fe, & qui fait foupirer fes Enfans les plus affectionez.
Quelque chofe qui en arrive, ils ne fe fepareront ja-
mais de cette chere Mere : ce font des maux qui les font
gémir , avec S. Cyprien , mais ils font bien bi nez de
les regarder comme des’ fujets de feparation. Ils si 23
rent que l'application infatigable de S. A.R. Monfei-
eur le Regent , & des dignes Magiftrats qu'il a choi-
a pour lui aider à fupporter le penible fardeau de fa
_ Regence , appaifera enfin le trouble , réünira les ef-
prits , & nous mettra tous en état de faire les mêmes.
vœux pour fa profperité. |
APPROBATION.
"AY l& par ardre de Monfeigneur le Chancelier ce Manuf-
foi intitulée : Nouvelle Hiftoire du Concile de Con-
ftance , que j'ai tronvee exaife , ol judicieufe. Fai auff: ln
les Pieces qu y font jointes dans un Volume fèpare ; que j'ai pa-
réphé à la premiere € derniere page ; @&* je crois que l'Hif-
toire ©} le Recteil feront trés-utiles : que rienn'empêche quel'on
n'en accorde le Privilege , s'il plaiff 4 Monfeigneur le (hance-
ler de le donner. Fat à Paris ce 30. Mai 1717.
L.E. Du-Prx, Doct. de Sorb,
Ii Er 2 PP) nt un = — =
ÆR
——
ET, =
pen. un À
TH = re
PRIVILEGE DU ROY.
OUIS PAR LA GRACE DE DIEU, ROY DE FRANCE
ET DE NAVARRS. À nos amez & fux Confeillers les Gens
L tenans nos Cours de Parlement , Maîtres des Requêtes ordinai-
res de nôtre Hôtel, Grand Confeil, Prevôt de Paris, Baillifs, Sene.
chaux, leurs Lieutenans Civils , & autres nos Jufticiers qu'il appartien-
dra, Salue. Nôtre bien amé PrizrRamAuGcusTin Le MERCIER
Imprimeur. Libraire à Paris, ancien Adjoint de fa Communauté , Nous
ayant faic expoler qu’il fouhaiteroit imprimer un Ouvrage qui a pour ti-
tre: Nouvelle Hifloire du Concile de Confiance , avec un Recmeil de Pieces ;
s’il Nous plaifoit lui accorder nos Lettres de Privilege fur ce neceflaires:
A ces caufes voulant favorablement craicer l’Expofant , Nous lui avons
ermis & permetrons par ces Prefentes , d'imprimer ou faire imprimer
adite Nouvelle Hiftoire du Concile de Conftance avec un Recüeil de
Pieces , en telle forme, marge, cara@ere, en un ou pluñeurs Volumes,
conjointement ou feparément , & autant de fois que bon lui femblera,
& de la vendre, faire vendre , & debirer par tont nôtre Royanme, pen-
dant le tems de huit années confecutives , à compter du jour de la date
defdites Prefences, Faifons défenfes à toutes fortes de perfonnes de quel.
que qualité & condition qu’elles foient , d en introduire d’Impreflion
étrangere. dans aucun. lieu de nôtre obéïffance ; Comme aufli à trous
* Imprimeurs, Libraires, & autres, d'imprimer , faire imprimer , vendre,
faire vendre, debiter, ni contrefaire ladite Nouvelle Hiftoire du Con-
cile de Conftance, avec un Rectücil de Pieces ; en tout, ni en partie, ni
d'en faire aucuns Exvraits fous quelque prérexre que ce foit , d'angmen-
tation , correétion, changement de titre , ou autrement , fans la per-
miflion exprefle ; & par écéit dudit Expofant , ou de ceux qui auront
droit de lui , à peine de conffcation des Exemplaires contrefaits , de
trois mille livres d'amende contre chacun des contrevenans , dont un
tiers à Nous, un tiers à l'Hôtel-Dieu de Paris , l’autre tiers audit Ex.
pofant, & de rous dépens, dommages & interêrs. À la!charge que ces
Prefentes feront enregiftrées tout au long {ur le Regiftre de la Commu-
nauté des {mprimeurs & Libraires de Paris , & ce dans trois mois de
Ja date d'icelles; que l'Impreffion dudit Livre fera faite dans nôtre Royau-
me , & non ailleurs, en bon papier, & en beaux caraëteres , confor-
mément aux, Reglemens de la Librairi: ; & qu'avant que de l'expofer en
vente , il en fera mis deux Exemplaires dans nôtre Bibliotheque pubk-
que , un dans celle de nôtre Châreau du Louvre, & un dans celle de
nôtre trés-cher & féal Chevalier Chancelier de France le fieur Daguef-
feau, le tout à peine de nullité des Prefentes , du contenu defquelles
vous mandons & enjoignons de faire jouir l'Expofant ou fes ayans cau-
—
D
De
mehr. —
RE SET
. PE
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L d
A use LT
esse ei
fe, pleinement & paifiblement ; fans foufir qu'il leur foit fait aucun
trouble ou empêchement. Voulons que la copie defdi‘es Prefentes , qui
fera imprimée au commencement ou à la fin dudit Livre , foir tenue
pour duëment fignifiée, & qu'aux copies collationntes par l'un de nos
amez & feaux Confeillers & Secretaires, foi foit ajoûtée comme a l'Ori-
ginal. Commandons au premier nôtre Huiflier ou Sergent, de faire pour
l'execution d'icelles tous actes requis & neceflaires , fans demander au-
tre permiflion , & nonobltant clameur de Haro , Charte Normande &
Lettres à ce contraires. Car tel eft nôtre plaifir. Donné à Paris le fep-
tiéme jour mois de Septembre, l’an de grace mil fept cens dix-fept , &
de nôtre Regne le troifiéme. Par L& Roy, en fon Conieil,
Signé, DE SAINT-HILAIRE.
Kegiffré le prefent Privilege, enfemble Le Ceffion, fur le Regifire IV. de la
Communauté des Imprimeurs Œ Libraires de Paris, page 2117. IN° 248. con
formément aux Reglemens |, © notamment à l'Arreff du Confeil d:4. 13. Aoufi
1703. 4 Paris, du 13. Septembre 1717. | |
Signé, DELAULNE, Syndic.
J'ai fait part du prefent Privilege aux fieurs Simon Lanplois , Jac-
ques Joile, Pierre-François Emery, Jacques Quillau, Louis- Anne Se-
veftre , & Jacques Vincent , tous Imprimeurs-Libraires , pour en jouït
conjointement avec moi. À Paris ce 15. Septembre 1717.
Sign, Le MzsrcCIsR,
NOUVELLE
rate Œ SE —— = =
NOUVELLE HISTOIRE
DU CONCILE
DE CONSTANCE.
1 REGOIRE XI, ledernier François qui aitéré élevé
ÉAJau Pontificat, mourut à Rome le 16. de Mars 1378.
À dans le Palais du Vatican. Il s'y étoic retiré envi-
ron deux ans auparavant, en abandonnant Avi-
"5 gnon, où fes prédecefleurs & lui, dépoüillez de ce
que l'on soi le patrimoine de faint Pierre , avoient de-
meuré prés de 70. ans. Cette mortarriva dans desconjonétures,
qui donnerent lieu au plus long & au plus funefte fchifme
qu'on eût jamais vû. Il dura jufqu’en 1417. qu'il fut éteint au
Concile de Conftance, par les foinsinfatigables de l'Empereur
Sigifmond. Si Benoïlt XIII. prétendit le continuer, fon obé-
dience fe trouva reftrainte dans un territoire fi pea étendu, que
fon obftination ne merite pasla moindre attention.
Aprés les obfeques de Gregoire , les Cardinaux s’affemble.
rent au Conclave en la maniere ordinaire, pour travailler à
J'éleétion ; mais ils fe trouverencbien-tôt inveltis par le peuple
de Rome, que des gens ambitieux & d'autorité fouleverent faci.
| | A
VE .
é 7 Nouvelle Hifloire
Jement , en lui faïfant voir l'interêc qu’il avoit qüe le Pape& -
{a Cour demeuraflent dans cette ville, où il rameneroient l’a
bondance ; & ledanger qu'il y avoit que les Cardinaux , dont
le plus grand nombre étoit François, ne fiflent un Pape de leur
nation qui s’en retournât à Avignon, où les précedens Papes
voient vécu avec beaucoup plus de tränquillité. Ce peuple
ainfi animé fit entendre aux Cardinaux, par des cris redou-
blez, qu’il vouloir qu’ils élûffent un Pape Romaïn , ou du moins
- Tcalien, s'ils ne vouloient s'expofer aux plus terribles effets de
de fa fureur.
Il y a des Memoîïres qui portent que l’on Îes menaça de Îes -
enfermer dans le Conclave & d'y mettre le feu, & que l'on
avoitdéja rempli de fagots l'appartement qui étoit au-deflous
de celui ouilsfe trouvoient affemblez. Ils donnerenten cet état
leurs fuffrages à Barthelmi de Priguano Archevêque deBenevent,
qui n'étoic pas de leur corps, & qui pouvait bien avoir con-
tribué à cette émotion : ils prétendirent depuis, qu'il avoit
rt de ne pas fe prévaloir d'une éleétion auffi peu libre. Il
e donna le nom d'Urbain VI. lui-même, & ceux quifuivirent
fon parti , foütinrent au contraire, qu'elle étoit canonique.
Les Italiens, les Allemans, les Anglois & les Hongrüis le re-
connurent en cette qualité. Il mourut le 3. d'Otobre 1389. Ni
eut pour fuccelleur Boniface IX. mort le r. d'Oétobre 1404.
à celui-cy fucceda Innocent VII. mort le 6. de Novembre
1406. dont la place fut remplie par Ængelo Corario, Venitien,
fous le nom de Gregoire XII. qui fut depofé au Concile de
Pife ,en 1409. & qui donna depuis fa demiffion pure & fimple
au Concile de Conftance.
Quelque tems aprés le Couronnement d'Urbain , douze
Cardinaux François & crois Italiens, ayant trouvé le moyen de
s'échapper de Rome, fe rendirent à Fondi, dans le Royaume
de Naple : lors pofledé par la Reine Jeanne I. où ils élûrent
le 19. de Septembre 1378. Robert de Genrve Cardinal , fils
d'Amedse II1 Comte de Geneve, & de Mathilde de Bologne , il
prit le nom de Clement VII, Cette Princefle leur fourni une
flotte & des troupes, pour le conduire à Avignon: il ne fut re-
connu que par la France, l'Ecoffe & les Ecats de la Reine fa
protectrice, Comme l'on reconnur bien-tôt les délordres que
| | du Concile de Confiance. 3
taufoirle fchifme dans l’'Eglife; les Princes firent differentes ten-
tatives pour l'éteindre , aucune defquelles ne réuffit ; parce que
les deux Prérendans employerent toutes fortes de moyens pour
les éluder, Clement mourut à Avignon le. r6. de Septembre 1394.
Dés que l’on eur appris en France la mort de Clement, le
Roi Charles VI. écrivit aux Cardinaux d'Avignon, & les pria
de ne point faire de nouvelle éæétion, que l'on n'eut pris des
mefures convenables , pour procurer la paix à l'Eclife. Les
Cardinaux au contraire fe perfuaderent qu'il s’agifloir.de con-
ferver leur droit & leur Dignité, & de les faire valoir , en éli-
fant un fuccefleur à Clement. Ils s'imaginerent que le public
fe contenteroit d'un écrit , qu'ils fignerent entr'eux, dont on
rapport la copie parmi les preuves, par lequel chacun d'eux
s’engageoit, par un vœu folemnel fait à Dieu, qu'au cas qu'il
fût élû , il rechercheroit & qu’il employeroit tous les moyehs
poffibles pour réünir l'Eglife , quand il s'agiroit même de re-
noncer au Pontificat.
e Le TA e
Cet écrie ayant été figné de tout leur College, il élft Pierre
de Lune, Œardinal Diacre de fainte Marie in Vi Lati, Efpa-
gnol , iflu de la Maifon des Comtes de Bune ; il eut même la
précaution de retenir tous les Benefices dont il fe trouvoit pour-
vû : il ajoûta , que n'étant que fimple dépofitaire du Pontificat
jufqu’à la réünion de l'Eglile, fous une feule obédience, il vou-
loit fe refgver un honefte entretien, au cas qu'il fût obligé de
ceder. |
Mais il paroîc affez par fa conduite, qu'il avoit fait deflors un
vœu contraire , de ne jamais ceder à quelque extrêmité qu'il
pis être réduit, lequel il obferva bien plus religieufement que
‘autre, Il crût cependant que ceux des Cardinaux qui l’avoient
élà , à qui il reftoic tant foic peu de pudeur, pour fe difculper
envers le Roy de s'être tant preflez d'élire , s’il étoit poflible
de le faire , n'auroient pas manqué de lui envoyer une copie de
l'écrit qu'ils avoiént tous figné. Il fentit lui-même l’idée qu'elle
pouvoir donner de fa conduite auRoi , aux Princes, aux Prelats,
& à tout le peuple du Royaume, & la diminution qui en arri-
veroit à fes finances, s'ils balançoient à le reconnoiftre. Il paroît
thême que le Roi lui avoit envoyé fur le champ une copie de
serécrie,& qu'ils'écois plaint de fa conduire : qu'il de fommé
| | ij
Lan
4 Nouvelle Hifhoire
de tenir la parolle qu’il avoit donnée": il n’y avoit pis moyen de
reculer. |
Benoïlt XIII. c’étoit le nom qu'il s’étoit donné aprés fon
élection, fit réponfe au Roi le 23. de Fevrier 1395. & lui renvoya
cette copie : il foûtint qu’elle étoit faufle, aufli-bien que tout
ce que l'on avoit pù lui dire fur ce fujet. 11 demeura d’accord
qu'avant d'entrer au Concleve , aprés que les Cardinaux
y furent entrez, & même depuis qu'ils en étoienc fortis, ils
avoient eù entr'eux diverfes conferences de vive voix : que l'on
en avoit même écrit quelque chofe, qu'il n'étoit nullement à
propos de divulguer : qu'il s’en expliqueroiït avec ceux qu'il
ar au Roi de lui envoyer exprés, lefquels il reccvroit vo-
ontiers, le plûtôt qu'il feroit pofible , pourvû que cg fût des
perfonnes en qui il pût prendre confiance. Il prend même
Jefus-Chrift à témoin, que loin d'aimer la divifion de l'Eglife,
il n'y à pas de voye dont il ne fe ferve, pour tâcher de la
réunir. | | |
Cette, réünion parut en France de fi grande importance, que
le Roi, de l’avis de fon Confeil, crut devoir envoyer à Avi.
gnon trois Princes:de fon Sang, pour porter à Benoilt la
refolution du même Confeil ; elle portoit qu'il n'y avoit aucun
autre moyen de parvenir à la réünion fi ardemment fouhai-
tée, que la ceffion du Pontificat, que l’on le prioit inftamment de
vouloir faire. Jamaïs ambaffade ne fut plus éclatantesque celle.
Ja. Jean Duc de Berry & Phiippe Duc de Bourgogne, oncles
de Sa Majefté, & Loüis Duc d'Orleans fon frere, en étoient les
Chefs. Ils Croienc accompagnez des Deputez de l'Univerfité de
Paris, dont le crédit étoit trés-grand en ce tems là ; parce que
refque tous les Prelats étaient tirez de fon Corps, & qu'ils fe
Éifoient honneur d'en être toüjours reputez membres. Ils virent
Benoift en particulier : ils l'aborderent avec un refpeét qui fem.
bloic n'être dû qu’à Jefus- Chrift même : ils lui reprefenterens
fes engagemens, & la neceflité où il fe trouvoit d'y fatisfairé,
Benoïit ne leur répondit qu'en termes generaux & trés-peu
intelligibles : tout ce que l’on put y comprendre, fut qu'il vou,
Joit bien conferer avec l’autre Prétendant, & qu'il ne feroir
pas impoflible qu'ils ne trouvaffent eux deux le moyen de s'ac-
commoger. Les Princes, par l'avis des Dofeurs eurent beau
Du Conaile de Confiance. |
Jui repréfenter plufieurs difficultez qui fe préfentoient d'elles.
mêmes, pour empêcher la réülite d#cet expedienr. Ils ne le
-preflerent même fur la ceflion de fes droits au Pontificat, qu'au
cas que Boniface, qui étoit à Rome, en voulut faire autant,
Il n'y eut pas de moyen de lui faire accepter cette voye : les
Cardinaux l'en prierent inutilement; ik fe joignirent aux Prin-
ces : Benoilt fut inexorable. Il ne travailla plus qu'à les féparer;
mais ils l'imirerent dans fa fermeté : il lui fut impoffible d'en dé-
tacher aucun. Ils lui demanderentenfin s’il cederoit, au cas que
l'Eglife Univerfelle, affemblée dans un Concile, ne trouvât pag
d'autre moyen de terminer le fchifme que celui-là ? il ne leur
rendit là-deflus aucune réponfe. |
Pour lui faire voir l’inutilité de la conference qu'il avoit
propolée l'on lui demanda où il fouhaitoit qu’elle fetint ? il ne
nomma les Terres de France, que parce qu'il fçavoic bien que
fon Competiceur n'accepteroit jamaisce parti : il prétendic que
les arbitres dont ils conviendroient, examinaffent les droits des
parties à fond : il refufa même de fouffrir qu'ils nommaflenc
untiers, au cas qu’ils ne pullents'accorder. Il perfifta à foûtenir,
que la ceffion que l’on lai propofoit, feroit tort à l'autorité des
clefs : qu’elle fcandaliferoit le peuple : qu'elle avoit été autre-
fois nil, qu’elle feroir dommageable à l'Eglife, en lui four«
niflant un exemple pernicieux. |
. Les Princes virencbien-tôt que l'on ne gagneroit rien fur cet
obftiné: ils repaflerent les ponts d'Avignon, & fe retirerent à
Villeneuve, Comme Benoilt n'avoic pas grande envie de les re-
voir, l'on prétend qu'il donna desordres fecrets de mettre le feu
au pont pendant la nuit,&que pour s’en difculper en apparence,
il excommunia les auteurs de cet incendie.Les Princes ne fe ha=
zarderent pas moins de pañler le Rhône fur des batteaux, pour
retourner à Avignon:ilsaffemblerent lesCardinaux dans leCon-
yent des Cordeliers :ils les obligerent de rerourner vers Benoiff,
& de lui faire voir l’inutilité & l'impoffi bilité de la conference
qu'il avoit propofée: les Cardinaux y allerentjufqu'à crois fais,
& s'en retournerent fans en avoir tiré aucune réponfe.
Hs drefferent enfuite une maniere de Requête, par laquelle
Us le fupplioient de vouloir ceder. fes. prétentions. bé u'ilen
fur averti, il.leur envoya défendre de la figner. Les À rinces
ue, | A ii
ê + Nouvelle Hifhire
& eux allerent encore une fois à fon Audience. Le Cardinal de
Florence, qui portoitla parole, lui ayant réïteré la même fup:
plication, à Dieu ne plaie, répondit-il, g#'un fi grand malhcur
arrive de mon tems : j'aimerois mieux mourir, que de faire ce que vous
me demandez, Xl ajouta, qu'il croiroit pécher mortellement, &
qu'il aimeroic mieux être écorché tout vif, que d’accepter la
ceffion , autrement que fous les conditions chimeriques qu'il
avoit imaginées, :
Les Princes voyant qu'ils ne pouvoient entirer autre chofe,
& qu'il ne vouloit même plus leur donner d'audience publique,
firent aflembler le peuple dans la ville même d'Avignon,
firent prêcher que le Roi & les Cardinaux ne trouvoient au-
cune-autre voye propre à réünir l'Eplife quecelle de a ceffon,
& s’en retournerent en France, faire une relation exacte de ce
qui leur étoit arrivé dans leur voyage. |
Le Roi & fon Confeit jugerent là-deflus, que la France n’e-
tant pas la feule intereffée dans cette affaire, parce que les Rois
de Caftille & d'Aragon étoient foñmisà l'obélience de Benoift,
il étoit à propos de convenir avec eux là-deflus, & de ne faire
tous enfemble que les mêmes démarches, Sa Majefté envoya des
Ambaffadeurs en Caftille : ils eürent de la peine de perfuader
à ce Prince de fe joindre à la France, pour obliger Benoïft de
céder fes prétentions. La propofition ne lui en fur même faite,
qu'au cas que ces conferences fuffent inutiles : Benoilt ne vou-
lut jamais y confentir. | |
Il comprit cependant parfaitement le mal que pouvoit
jui faire la France, par la fouftraétion de fon obédience. Il
erut devoir prévenir, ou du moins écarter cet inconvenient.
Ïl choifit celui qui faifoit auprés de luila fonétion d'Agent des
affaires du Duc de Bourgogne : ill'envoya vers Sa Majefté l’af-
fürer qu'il étoit prêc d'accepter la vyoye de ceffion : l'on fe défiæ
de la fincerité de fes offres : on douta dela validité des pouvoirs
de cet Agent: l'on envoya à Avignon des gens de confiance,
pour fçavoir du Pape même, s’il avoit donné cette commiffion,
mais Benoift ne fit aucune difficulté de le défavoüer. a
Sa Majefté envoya enfuite au Roi d'Aragon Pierre Revis,
Abbé du Mont S. Michel ; maïs cer Ambaffadeur trouva ce Mo
narque déja prevenu par les artifices de Benoift, qui étoit né fo
Du Concile de Confhance. À
Sujet : l’on lui fit mille chicanes fur fes pouvoirs. LePrince con-
_ vintenfin, qu'il n’y avoit pas de meilleur moyen de réünir l'E.
glife, que la ceflion : il affüra qu'il l'avoit fouvent propofée à
Benoift , qui avoir toujours refufé de l’accepter ; mais il de-
meura racitement d'accord qu'il ne fe fentoit pas aflez de fer-
meté pour l'y contraindre, en ne fe donnantpour-cela aucun
mouvement, |
© Cependant cemme Benoift avoit été témoin de la magnifi-
cence de la Cour d'Avignon, avant le fchifme, lui qui avoit
été faic Cardinal par Gregoire XT, & qui avoir vû que Cle-
ment VI. n'en avoit pas moins entrepris de ]a foûtenir, quoique
fon obédience füt extrêmement reltrainte , il fe fit un point
d'honneur de continuer fur le même pied que fes ms ap
Il fe crut obligé d’avoir recours à des moyens extraordinaires,
pour tirer des Sujets des trois Puiffances qui refpectoient fa di-
onité, des reflougces proportionnées à un deflein aufli téme-
. Jean XXII. avoir commencé par fe relerver les revenus de
tous les Behefices vacans ; l'on avoit depuis étendu cette referve
jufqu’à ceux de l’année d'aprés que le. Benefice avoit été con-
cedé: l'on avoit inventé les Mandats de providendo, & les Graces
expettatives, qui produifoient beaucoup d'argent, demême que
les dépoüilles des Ecclefiaftiques décedez, & ces droits de viêre,
ou de procuration,que l'on avoit Ôré aux Evêques & auxArchi.
diacres, pour augmenter les revenus du pontificat : l'on avoit
défendu les éleétions aux Communautez Seculieres & ‘Regu-
lieres, à qui elles appartenoient de droit commun, fous pré.
rexte d'empêcher les brigues, & de remplir les principales Di-
gnitez de l'Eglife, de perfonnes de merite, Benoit y ajoûta l'au-
torité d'impofer des contributions fur tout le Clergé, fur des
préluppoñcions dont peu de gens étoient perfuadez. |
Le Clergéfe plaignoicamerement de ces impoñitionsancien-
nes & nouvelles, qui en mertoient la plûpart hors d'état de fub-
fifter, & de s'acquitrer de fes devoirs. Les peuples fe voïoient .
prefque par tout privez de la parole de Dieu, & en plufieurs
endroits de la participation des Sacrements ; parce qu'il ne ref.
toit plus de quoi fubffter aux Pafteurs, à qui l'adminiftration
ço avoir été confie : les Eglifes & les bâtimens des Benefices
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étoient prefque par toutruinez, faute de pouvoir leseñtretenir:
les pauvres mouroient de mifere fans Ben 2x ta & fans fecours.
Eglife de France, où ils’étoit éleyé un bon nombre d'ex-
cellens Sujets, n’approuvoit nullement ces defordres, non
plus que les exaétions qui y donnoient lieu : elle eut réeours
à Charles VI. ou à ceux qui gouvernoientl'Etat pendant fa ma-
Jadie : perfuadée de l’inutilité de toutes les remontrances que
l'on pouvoit faire là-deffus à Benoïlt, qui avoit refolu de fe
maintenir dans le Pontificat, à quelque prix que ce für, elle
obtint la convocation de trois affemblées generales ou Conciles
Nationaux, pour trouver les moyens d’éteindre le fchifme, de
rérablir l'union dans l'Eglife Univerfelle, fousun feulChef , &
de corriger les abus, qui, s'ils étoienc plus long-tems tolerez,
n’alloient pas à moins qu'au renverfement entier de la Religion
Catholique dans le Royaume. un ..
Nous n'avons plus les Actes des deux premiers de ces Conci-
les:du moins n’a-t’il pas éré poffi ble de lestrouver.L’on fçait feu-
lement qu'ils ordonnerent l’un & l’autre, que Benoïft feroit ju-
ridiquement fommé de ceder fes prétentions au Pontificat,
faute de quoi il ne devoit plus compter fur l'obédience de la
France, & que cés fommations ne furent pas capables de vain-
cre fon obftination. Le troifiéme fat affemblé le 23. de May
1398. dans la falle du Palais, _ l’on appelloit des Reforma-
tions, dont lesvûüës donnoient fur la riviere de Seine. Les Ducs
de Berry, de Bourgogne & d’Orleans, oncles & frere du Roi
y prefiderent. L'on y vit le Roi de Navarre, Charles Duc de
Bourbon, Jean Comte de Nevers, fils du Duc de Bourgogne,
Arnaud de Corbie, Chevalier Chancelier de France, un Che=
valier Grec, nommé Alexis, & plufeurs autres Chevaliers &
Barons, qui étoient du Confeil de Sa Majefté. | !
Le Coricile étoircompofé des Archevêquesde Lion,de Rouën,
de Reims, de Sens, de Bourges, d'Auch, & de Befançon : des
Evêques de Bayeux, de Lifieux, d'Avranches, de S. Malo, de
Coutances, de Paris, de Chartres, de Châlons fur Saone , de
Teroüenne, d'Arras, de Beauvais, d'Amiens, de Senlis, de faine
Flour, d'Orleans , d'Angers, de Rennes, de Cornouaille, de
Treguier, de Laon, de Eos de Luçon , de Montpellier,
de Condom, de Cominges, de Perigueux , d'Alby , de Rodés ,
de
Du Concile de Conflänce. 9
de Poitiers, du Puy, de Troyes, de S. Pons, & de pluñeursau-
res : d’un trés-grand nombre d'Abbez, &'d’autres Prelats ; de
Deputez des Chapitres, & des Univerfitez de Paris, d'Orleans,
d'Angers, de Montpellier , & de Touloufe, & d'une grande
quantité de Docteursen Theologie, & en Droit. |
Simon de Cramaut, Limofin, Docteur en Droit Canonique,
du Confeil du Roi, & Patriarche Titulaire d'Alexandrie pro-
pofa le fujet de l'Affemblée, qui étoirde donner confeil à Sa Ma-
jefté, fi elle devoic fouftraire fon Royaume à l’obédience de Be-
noift, entierement, ou par la feule défenfe de lui envoyer de
l'argent, pour.en obtenir quelque grace que ce fût; ou fi l'on
éroit obligé de laiffer les chofes au malheureux état où elleS fe
trouvoient, fans y apporter aucun remede, .
êcher que Benoiïft & ceux. de fon parti ne puflent
Pour empë
fe plaindre que l’on leseütempèchez de fe. défendre, & condam-
nez fans les entendre, l’on choifit parmi les Prelacs & les Doc-
teurs, ceux que l’on fçavoit êtrele plus attachez à fes interèts,
& que l’on regardoït comme fes créatures. Armel du Breüil,
Docteur en Droit Canonique, Archevèque de Tours, les Evè.
ques du Puy, & de faint Pons, & l'Abbé de faint Sernin de Tou-
Joufe, Docteur en la même Faculté, Frere Pierre Emilard Do.
minicain, Doéteur en Theologie, & Jean de la Colte, Docteur
en Droit. Il n'y en eut cependane que trois qui furent entendus.
L'on choifit de même, pour foûtenir l’affirmative, le Patriar-
che d'Alexandrie, Jean Canard, Licentié en Droir Civil & Ca-
nonique , depuis Evêque d’Arras, sn 2e Docteur en
Droit Canonique , Abbé dy Mont faint Michel, Gilles Def-
champs, Jean de Courtecuifle, Doëteur en Theologie, depuis
Evêque de Geneve, & Pierre Plaoul, Liegeois, Docteur en
Theologie. Canard & Courtecuifle ne dirent mot. Chacun de
ces Depurez eut ordre du Roi de conferer avec ceux de fon
parti, fur ce qu'ils avoient à propofer à l'Affemblée, pour le foû-
tenir avec une entiere liberté , afin que Sa Majefté püt prendre
celui qu’elle jugeroit le plus convenable à l'honneur de Dicu,
& au maintien de l’Eplife Gallicane. : |
La feconde féance de l'Affemblée fe:tintle mercredy 19. du
même mois de Mai: Pierre Ravat, EvêquedeS.Pons, que l'on
difoit avoir été envoyépar Benoiff,.âvec d'amples inftruétions,
pour foûtenir fes interêts, commença fon difcours, E- prote{.
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10 Nouvelle Hiftoire
tant qu'ilne prétendoit rien avancer contre la Foy Cathotique,
contre les interèrs de Benoïft, ni contre le refpe& qu'il devoit
au Roi de Navarre , aux Ducs Prefidens ,'aux autres Princes du
Sang , aux Officiers des Confeils du Roi, aux Prelats, aux Ar-
chevèques, aux Evêques, aux Abbez & aux Deputez , con-
tre lefquels il ne formeroic de raifonnemens, qu’autant qu'il y
feroit engagé par la neceflité de la caufe qu'il défendoir.
Il TC d’abord que Clement VIL avoic été le vrai
Vicaire de Jefus-Chrift, le vrai Pape & le veritable Evèque de
Rome : il prérendit le prouver par les declarations des Cardi-
paux, affirmées par leur ferment; par le jugementqu'en avoient
fait les Rois de France, d’Efpagne, d'Aragon & d’Ecofle, les
Prelats & les Univerfitez qui avoient vecû fous fon obédience
pendant fa vie : que Benoift avoit été choifi pour fon fucceffeur,
ee ceux qui étoient en pofleffion de le nommer : que tous ces
rinces lui avoient envoyé des Ambafladeurs, & l’avoient re-
connu en cette qualité. | .
Il foûcint enfuite en premier lièu, que l’on éroit obligé d'o-
béir au Pape dans tout ce qu'il lui plaifoit de commander, où
il n'y avoit rien d'oppofé au bien de l’Eglife en general , au
Droitdivin, ni au. Droit naturel. ; quand même il s’y crou-
veroit quelque chofe de contraire au Droit pofitif, ou à l’inte-
réc de quelques particuliers : il appuya cette propofition par les
preuves que l’on peut voir dans les pieces raportées à la fin de
cet ouvrage : il répondit aux inconveniens que quelques-uns
préfuppoloient devoir arriver de cette foùmiffion.
Il foûtint en fecond lieu, qu’il, falloit obéir au Pape, pen-
dant qu’il paroïfloit revétu de cette dignité, quelque deregle-
ment que l’on remarquât dans fa conduire , pourvû qu'il ne
fût pas tombé dans l’herefie : iltâcha de le difculper du par-
jure que l’on lui reprochoit, par des raifons fort metaphyfiques,
que l'on peut voir dans le même-difcours: il ajoûüta , que s’il
avoit manqué en quelque chofe, il étoit encore en état de fe
corriger. nn Dé
En troifiéme lieu, que quand à feroit même accufé d’here-
fie, l’on n'en étoit pas moins obligé de lui obéir , jufqu’à ce
qu'il fût declaré tel, re une: Sentence juridique, Qu'il n’é.
roic ni heretique, ni fchifmitique , ni condamné. Il:s'étendic
e
à
-
Du Concile de Conffañce. 17
betucoup {ur {es inconveniens qui arriveroient de la fouftrac.
tion propolée, fi elle fe faifoit : il demanda qui donneroit l'ab-
folution à ceux qui auroient maltraité quelqu'un du Clergé »
À qui l'on demanderoit des Difpenfes pour fe marier dans
des degrez défendus ? Pour être promü aux Ordres facrez,
nonobitant l'irregularité contraétée auparavant, ou pour quel-
que défaut corporel ; Qui pourroit lever l'excommunication
prononcée contre ceux qui devoient de l'argent à la Chambre
Apoftolique ? Il foûcint que les Evêques n avoienc plus. d'auto-
rité pour aucun de ces cas, depuis qu’elle leur avoitété Ôrée par
les Decrets, & les Conftitutions des Papes. ,
Il ajoûta que la fouftraétion produiroit quantité de divifions
parmi les Ecclefaftiques, dés qu’elle les auroït feparez de leur
Chef : que les uns s’y tiendroient, pendant que les autres per-
fevereroient dans l’obédience de Benoift : que le bas Clergé ne
fe éroiroit plus obligé d'obéir à fes Superieurs : que quelques-
uns défereroient à l'excommuünication, pendant que lesautres
n'y auroient aucun égard : que les Princes, les Evêques, & les
Univerfitez en feroient de même ; ce qui pourroic donner lieu
à des guerres civiles : que quelques Prètrés s’abftiendroient de
dire la Mefle, & que d’autres ne laïfferoient pas de la celebrer.
Il conclut de là, qu'il falloic bien fe garder de fe fouitraire à l'o-
bédience de Benoift. | {
Il entreprit enfuite de prouver, qu'il ne falloit pas faire de
fouftraétion, même particuliere, ni défendre d'envoyer de l'ar.
gent à Avignon : il foûtine qu'il falloic continuer de lui obéïr,
en tout ce qui concernoit les Collations des Evèchez, des Pre
latures, des Digaitez ; & des autres Benefices; parce qu'il n'y
avoit rien en tout cela de contraire au Droit divin , au Droit
naturel, ni a l’état de l'Eglife Univerfelle : que dans l'Eclife
Primitive, le Pape feul conferoit les Evêchez, & les autres Di-
gnitez : qu’il avoit depuis cedé ce droit aux Chapitres, & aux
GCommunautez, & qu'il avoir pû le reprendre ; parce qu'il étoit
au-deflus de toute forte de droit poñrif. |
_ Il repréfenta les dangers aufquels l’on s'expoloit, en faifanc
la fouftraction particuliere : il foûtint que les Papes s'étant re-
fervé la Collation de tous les Benefices éleétifs , les Ordinaires
n'éroient plus en droit d’en difpofer : que la France fe trouvant
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12 ® Nouvelle Hifloire :
dans l’étenduë du Patriarchat de Rome, l'on ne pouvoic s’as
dreffer à d'autre qu’auPape pour la confirmation desPatriarches,
des Archevèques, des Evèques,& des Exempts, qui ne reconoif-
foient pas d'autre Superieur : qu’il arrivoit une infinité de de-
fordres dans les Eleétions : que chaque Evêque fe regarde-
roit deformais comme Pape dans fon Diocefe : qu’il ne fonge-
roit plus à travailler à l’extinétion du fchifme : que tout ce que
feroient les Ordinaires feroit inutile : qu'ils encourreroient tous
J'excommunication portée par la Bulle 7 Cœna Domini, dont nul
ne pourroit les abfoudre. |
Que les neceflitez de dormir autorifé Île Pape à s'ap-
| cespendantla vacance, & ceux de
se le revenu des Bene
a premiere année de la joüiflance du nouveau pourvû : qu'il
pouvoit accorder le même droit à un Evêque, pour l'exercer
dans fon Diocefe : qu'il pouvoit demander à fes Sujets un fub-
fide moderé ; quand ilen avoit une caufe legitime , comme l'a-
voit alors Benoift qui étoit obligé d'envoyer des Nonces à divers
Princes, pour les preffer de travailler à la réünion de l'Eglife:
qu'il ne joüifloit ni du Patrimoine de S. Pierre , ni des contri-
butions des Eglifes Chrétiennes, dont il n’y avoit environ que
le tiers qui le reconnût: qu'il pouvoitbien accorder aux Rois
la faculté d’impofer des Décimes fur le Clergéde leurs Etats,
Que Benoit he fe referver les droits de procuration, .
ou de vifite des Paroifles, fans que l'on püt lui oppoñfer qu'ils ap-
partenoient aux Evêques, & que le Pape en les recevant, em-
pêchit que l'on ne püût travailler à la punition des crimes, &
au rétablifiement des Eghfes & des bâtimens en dépendants,
quand il étoir neceflaire de les reparer : que quoique S. Paul
eût permis aux Evêques qui fervoient l’Autel, d'en tirer leur
fubfftance, le Pape avoit été en droit de le leur défendre, &
qu'ils étoient obligez de lui donner cette marque de leur défé-
rence : qu'ils ne s'abftenoient de rien recevoir pour les Sermons
qu'ils faifoient à leurs peuples, que parce que le Pape le leur
avoit défendu : que le droit de vifite n'étoit établi qu'en faveur
des Evêques, & que la même puiffance dont il tiroit fon ori-
gine, étoit en droit de le leur ôter, fi elle le jugeoït à propos :
que quand l'Evêque l’auroitmême déja reçû, le Pape pouvoit
le lui faire reftituer , pour l'appliquer à l’ucilité de l'Eglife : que.
Du Concile de Conffance. 13
les Évêques, fur tout en France, avoient aflez d'ailleurs de
quoi fatisfaire à un honète & frugal entretien,
Qu'ils avoient affez d’autres moyéns de punir les criminels,
dans leurs Synodes Diocefains, ou Provinciaux, dans lefqueis
les cemoins fe trouvoient aflemblez : que quand Benoift cede-
roi, il fe trouveroic bien des gens qui douteroient que fa cef-
fion fûc valable, comme on avoit douté de la validité de celle
de Celeftin V. Que l’éle&ion d'Urbain VI. n'avoit été conteftce,
que parce que l’on avoit pretendu qu’elle n’étoit pas tout à fait
libre : que l'on douteroit de même de la validité de la ceffion
de Benoïft, qui paroïîtroit avoir été forcée: que les Princes pou-
voient bien travailler à la reünion de l’Eglife par des Confulca-
tions, des Ambaffades, des voyages ; mais que c'étoit ner
. même à decider comment, & par quelles voyes devoit fe faire
cette réünion, enfuice de quoi ils étoient obligez d'employer
toutes leurs forces à faire executer fes Decrets , lorfqu'elle fe
voyoit hôrs d'état de fe faire obéir. |
Que quand Benoift auroit promis par ferment de ceder le
Pontificat, & qu'il lui auroit été loifible de le promettre, l’on
ne pouvoit l’accufer de parjure, puifqu'il offroit de ceder à des
conditions trés-raifonnables : que le Roi d'Angleterre ne vou-
loit point de ceflion, qui parût forcée, & qu'il n’en viendroit
jamais à la fouftraétion pour l'obtenir : que le Roi des Romains
& lesVilles d'Icalie, qui s'étoient liguées avec lui, n’étoient pas
d'avis d'extorquer la ceflion de Boniface : qu'ils avoient de.
claré, qu'ils ne s'en mêleroient point : que le Roi de Caftille ne
prétendoit fe fouftraire à l’ohédience de Benoïft, que quand
ceux qui reconnoifloient fon Concurrent,lui en auroient donné
l'exemple. |
Que fi l'on colligeoit les voix des fuppots de l'Univerfité de
Paris, il ne s’en trouveroit pas la moitié, pas même le tiers, pour
la fouftraion , ainfi que l'on l'en avoir afluré : que les Roisde
France avoient toûjours ëté les protecteurs des Papes : qu'ils les
avoient quelquesfois rétablis dans leursSieges ; qu’il ne pouvoit
ue Charles VI. voulût être le premier à les perfe.
s'imaginer q
cuter, & à fe fouftraire à l’obédience de Benoïft, pendant que
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ceux du parti de Boniface ne fongeoient nullement à laban-
donner, Que l’un des deux Prétendans n'étoit pas plus obligé
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SRE TE D en D rt Pa 0 aan es D + er mm ai, Le dé
14 L Nouvelle Hifloire
de ceder que l’autre : qu’ils ne devoient être punis que de la
même peine. Que Benoift propoloit des moyens de parvenir à
la réünton, qui devoient paroître raifonnables à tout le monde:
qu'il n'étoit par confequent ni fchifmatique, ni même fufpe“t
de fchifme. Il conclut de tous ces raifonnemens, quil n'étoit
point à propos de fe fouftraire à fon obédience. Ilafñirma en fa
confcience qu'il penfoit comme il avoit parlé , & que c’étoic là
le confeil qu’il donneroit au Roi, s'il fe voyoit à l'article de la
mort. .
Dés que l’Evèque de S. Pons eut achevé de parler , Frere
Pierre Emilard Dominicain,du même parti,commenca fon dif-
cours par des proteftations femblables à celles de cet Évêque : il
y ajoûta feulement, qu'il ne diroir rien contre la voye de cef-
fon que l'on avoit propofée à Benoit ; il prétenditenfuite prou- .
ver qu'aucun chrétien n’étoit en droic de contraindre le Pape
C] . . . 4
de renoncer à fes prétentions, & de refigner fa dignité. Il ra-
cha d'établir cette propofition par des argumens en forme, à.
la maniere des fcholaftiques : il ajoûta que le Pape n’avoit point
de Superieur auquel il pût fe plaindre de la violence qui lui
auroit Cté faite,
Qu'il n'étoit ni permis, ni utile à l'EclifeGallicane de fe fouf-
traire à l’obédience de Benoiïft, pour tout ce qui regardoit l’of-
fice de la Chaire Pontificale, puifqu’il lui étoic défendu d’avan-
cer le moindre menfonge , quand il devroït procurer feul la
réünion de toute l’Eglife : qu'il n'étoit jamais permis de fe fou-
{traire à la juftice,dont l’obéiffance fait partie : que ce feroitun
peché mortel, que nul ne doit commettre : que le Pape n'étoit
pas plus tenu d'obéïr à l’Eglife de France, quand elle lui de-
maodoit la ceflion ; qu'elle étoit elle-même obligée de le recon-
noître pour fon Chef : que cette demande étoit plus capable de
l'irriter , que de le perfuader : qu’aurant valoit fe fouftraire
. entierement, que de ne le faire que de cette maniere.
_ Que les François feroïent plus mal de lui refufer la foûmif-
fion qu'ils lui avoient rendué jufqu'alors , que les Romains,
qui ne l’avoient jamais reconnu pour Pape ; & qui fouhaittoient
que le refte de fon obédience le forçât ts ceder fes prétentions,
fi la France l’y contraignoit effetivement : qu'il ne paroifloit
pas bien clairement, par les réponfes qu’il avoit données, qu'il
Dx Concile de Conffance. T
fücrefolu de ne point ceder : qu’il nes’enfuivoir pasmême de-là
qu'il fût fchifmatique , puifque l'on ne pouvoir l'accufer d’au-
cune opiniâtreté : qu’il n’étoit pas parjure non plus : que quand
i refaferoit abfolument de ceder , il ne feroit pas hererique
pour cela: qu’il avoit toüjours protelté qu'il ne prétendoit rien
avancer contre la foi de l'Églife Catholique : que quand on con-
viendroit que la voye de ceflion étoic la plus propre à donner
promtement la paix à l'Eglife, & la plus convenable à Fextinc-
tion du fchifme , au Heu que celles qu’il offroit étoient bien
Le longues & plusdificiles, il ne s’enfuivoit pas de-kà qu'il
ût fchifmatique : que l'on s'étoit autrefois utilement fervi de
ces voyes-l, & que l'on n’avoit jamais obligé les concurrens
de ceder leurs prétentions. |
Le lendemain Jeudy 30. de Mai, Jean de la Cofte parla encore
en faveur de Benoïft. Aprés des proteftations femblables à celles
qu'avoient fait les deux qui avoient parléavantlui,ilficun long
&ennuieux commentaire fur lestermes de la cédulefignée par les
Cardinaux au Conclave de l'élection. de Benoift : il prétendic en
inferer,qu'il n'éroit nullement parjure,ni obftiné:qu'il n’étoic pas
eaufe de la continuation du fchifme : que l'on ne devoir pas s’iga-
giner que fon droit fût douteux;,quoi qu'il für concefté : que ceux
defon obédience ne devoientpoincentrerdans cette conteftation,
non plus que lesSujets d'un Prince, qui le voïoient attaqué par un
concurrent : que prefque tous les Prelats qui compofoient l’af_
femblée, éranc de fa création, ou de celle de fon prédeceffeur;,
ils ne pouvoient douter de fon autorité, fans mettre leur carac-
tere en compromis : que l'on étoit obligéde le reconnoître, juf-
qu'à ce que la conteftarion ec été decidée d’une maniere juri-
dique, & que la voye qu’il offroit pouvoir produire de meilleurs
effets, que celles de la cefion, ou de la fouftraétion.
Le même jour 30. de Mai le Patriarche d'Alexandrie parka
pour l'afirmative , en François, pour être mieux entendu. Il
préfuppofa d’abord, que pour conferver l'union de la foi, fi
néceflaire au falut des ames, l’on ne devoit reconnoître dans
l'Eglife qu'un feul Pape, fuivant l’un des articles du Symbole.
Qu'il étoit-honteux de la voir divifée entre deux Chefs : que
cette divifion donnoir lieu à quantité d'inconveniens, qu'il ex-
pliqua« que la fete de Mahomet ne s’étoit établie qu'à la faveur
nes +, <
CT
NS
T6 Nouvelle Hiftorre
d’un fchifme : que les Grecs ne s’étoient féparez de l'Eglife Ro-
maine , que parce que les Papes avoienc voulu fe donner trop
d'autorité fur leurs Patriarches.
ue les Cardinaux qui s’étoient trouvez à Avignon, lors de
Ja mort de Clement VII, du nombre defquels étoit Pierre de
Lune, depuis nommé Benoift, voyant clairement les maux que
le fchifme avoit déja caufez, avoient figné l'écrit dont on a
parlé, pa’ lequel chacun d’eux s'engageoit, au cas qu'il fût fait
Pape, de ceder fes prétentions, dés que cette ceflion paroî-
troit neceflaire pour la réünion de l'Églife : que le Roi l'avoit
prié d'executer cette promefle : que les mêmes Cardinaux s'é-
toient fouvent agenoüillez devant lui, pour l'en fupplier avec
beaucoup de larmes & de gémiflemens : que leur priere avoit
été appuiée par les Ducs de Berry; de Bourgogne, & d'Orleans,
& par les follicirations des Rois de Caftille, & d'Angleterre.
Que Benoift n’avoit jamais voulu accepter cette voye: qu'il
avoit foûtenu , dans une Bulle qu’il avoit remifeà ces Princes,
qu'elle n'étoit point juridique : que l'on nes’en étoit jamais fervi
pour pacifier les fchifmes, & que les faints Peres l’avoient fou-
veat condamnée : qu’il avoit défendu aux Cardinaux d'avoüer
qu'ils l’euffent fignée, & de fe fouftraire à fon obédience : que
les Prelats étoient bien plus obligez de s'en tenir au premier
ferment qu'ils avoient fait à Dieu, & à fon Eglife, qu’à tous les
engagemens qu'ils avoient pris depuis avec Benoit : que le meil..
leur avis que l’on pouvoit lui donner, étoit celui de ceder fes
rétentions. | | |
Que l'on fe trouvoit alors obligé de recourir aux remedes les
plus {urs: que l'Empereur Honocius , à la tête d’un Concile,
avoit ordonné que, lors qu'il fe trouveroit deux concurrens au
Pontificat, l'on ne devoit reconnoïtre ni l’un nil’autre, & que
l’on devait en choifir un troifiéme : que quand Benoilt fe trou.
veroit légitimement élü , le fchifme n'avoit déja duré que trop
long-tems, pour obliger l'Eglife de travailler à le faire ceffer.
que le cas dont il s’agifloit regardoit tous les Chrétiens, que ce
Lbngfchifme embarrafloit fort : que l’on ne devoit plus obéïr
à Benoïft, depuis que l'obéïflance que l'on lui rendoit étoit de.
Yenuë FA art : que l'on pourroit bien lui refiiter ; s'il entre_
_ preuoit d’aliener une partie du Domaine de l'Eglife : que. les
Diocefains
— 8» mon _—
du Concile de Conflahce. 17
Diocefains étoient en droit de réfiiter à leur Prelat, s’il leur or.
_donnoit de commettre quelque crime.
Que les Princes & les peuples convenoient qu'il n°y avoir pas
d'autre voye de redonner la paix à l'Eglife, que d'obliger Be
noift de renoncer à fes prétentions : que perfonne ne goütoit
_ celles que ce Pape avoit propofées, parce qu'elles étoient impra-
ticables & illufoires : que ke Roi de Caftille l'avoir fait remar-
quer au Roi d'Aragon. Que quand la conduite d'un Pape deve-
noit fcandaleufe, l'on ne devoir pasen reconnoître d'autre que
Jefus-Chrift. Que quantité de gens avoient abandonné la com.
munion du. Pape Anaftafe ; parce qu'il avoit eu un commerce
indirgét avec unPrince qui étoictombé dans l'herefie, &que leur
cohduite fe trouvoit approuvée par un Decret rapporté par
Gratien : que celle de Benoïlt étoit encore plus blämable ; parce
que lui feul entretenoit le fchifme, pour fatisfaire fon ambition,
au préjudice du ferment qu'il avoit fait de rendre la paix à
l'Epglife. |
Que l'on ne lui demandoit autre chofe, finon qu'il fe difpo-
fâc à ceder, dés que l'on auroit trouvé le moven d'y obliger fon
competiteur. Qu'Innocent .IIL. avoit decidé , que quand un
Evêque fcandalifoit fon troupeau , le Pape pouvoit l'obliger de
Le demettre de {on Evêché : qu’un mauvais Pape étoit encore
plus puniffable, à caufe de l'éminence de la _— qu'il occu..
poit : qu’un Pape qui divife l'Eglife, & méprife les Canons, ne
doit pas être Aa Que Benoit étoit encore obligé de ceder,
par le ferment qu'il avoic fair dans le Conclave, auquel il ne
pouvoir contrevenir fans crime : que quoi-qu'il eût dit dans
trois differentes Bulles, dont le fens n'étoit guéres intellicible,
il n'avoic pas laiflé de faire declarer au Roi d'Aragon par fes
Ambaffadeurs, en préfence de ceux du Roi, qu'il fe laifferoic
plütôt martvrifer, que de fe demettre de fa dignité.
Que l’on étroit obligé d'abandonner un Prelat obfiné : que
dés qu'il étoit tombé dans le fchifme , fon Siege étoit vaquant:
que l'on pouvoir le remplir , de même que s’il étoit mort, fans
que dans un cas pareil, l'on fût obligé de lui donner un fuccef.
feur : qu’un fchifme auffi long que l'avoir été celui-là , étoit
trés. fufpect d’herefie. Qu'un Concile avoit regardé les compe-
tireurs d'Alexandre I11.comme des Herefiarques: La fchifme
18 Nouvelle Hifloire
ne manquoit jamais de dégenerer bientôt en herefie, ce qui
failoit que Benoift en étoit foupçonné. Que les Princes étoient .
obligez de s'élever contre lui, & contre fes adherens.
u’il écoit vrai que la fouftraétion feule ne produiroit pas
Punion de l'Eglife, fi l’on en demeuroit la ; mais que c’étoit par
où il falloir commencer. Que Benoift ne joüifloit guéres d’autres
revenus, que de ceux qu'il tiroïc de la France : que le feul
moyen de vaincre fon opiniâtreté, étoit de les lui enlever : qu’il
a’auroit plus le moyen d'entretenir tant de flatteurs, tant d’A-
vocats, & de Confeillers : que les Roïs de France, & d'Angle-
terre étoient là-deflus de es avis : que quand on tomberoit
dans quelques inconveniens par la fouftraétion, ils fe treave-
roient beaucoup moindres que ceux où l’on fe trouvoit, en de-
meurant dans l'obédience. Que l’on avoit en main un moyen
infaillible de les faire ceffer, par l'autorité du Roi, qui ne man-
queroît pas d’appuier les décifions du Concile General : que Sa
Majefté n’avoit que des intentions trés-favorables à l'Eglife : que
dés que la fouftraétion auroit été publiée , l'on s’embarrafferoit
peu de ce que Benoift pourroit faire de fon côté : que le fchifme
étoic fi notoire, qu’il n’étoit pas befoin de Sentence, qui le dé.
clarât tel : que les Prelars étoient fuffifamment déchargez de
leur ferment : qu’ils n'étoient plus obligez de le garder, depuis
que Benoift s’étoit fait l’un des Chefs des fchifmatiques. |
Qu’avanc que Meffieurs les Ducs fuffent arrivez à Avignon,
& depuis leur arrivée, les Cardinaux lui avoient déclaré, qu'ils
ne voïoient aucun moyen de réünir l’Églife Catholique, s'il ne
fe refolvoir à ceder le Pontificat: qu’ils l'en avoient fouvent'prié:
qu’ils avoient examiné les moyens qu'il avoit propofez : qu’ils ne
leur avoient point parû fuffifans. Que le Grand Penitencier
pouvoit abfoudre pendant la vacance du Siege : que les Cardi.
nauX pouvoient pourvoir aux Benefices vacans, & en cas de ne:
ceffité, les Evêques pouvoïent donner labfolution des cas re-
fervez au Pape. Que le Roi de Caftille avoit perfuadé celui d’A-
ragon, de fe joindre à la fouftration ; & qu’il fçavoic bien lui,
qu'il n'étoit Patriarche , que d'Alexandrie, & qu'il n'avoit au-
cun pouvoir en France. - |
Le vendredy 31. Mai, Me. Pierre Regis parla encore pout
Faffirmative, & commença par déclarer ; qu'il ne prétendoit:
| Du Concile de Confiance, 19
rien dire au défavantage de Benoilt, ni d'autre perfonne quelle
qu'elle füt : qu’il voïoit bien cependant qu'il feroitobligéde dire
- Certaines véritez, qui ne plairoient pas à tout le monde.
Il foûtint en premier lieu, que tous les Catholiques étoient
tenus de contribuer à ramener l'Eglife à l'obédience d’un feul
Pape, & d’éloigner tout ce qui s’y trouveroir oppofé : que Be
noilt y étoic plus obligé que tout autre : que fon pouvoir luiavoit
été donné pour édifier, & non pour détruire : que s’il négli-
geoir de faire fon devoir ; s’il empêchoir lui-même qu'on ne l'y
contraignit , il en répondroit devant Dieu : que les Princes
étoient dans la même obligation : qu'aucun des fchifmes préce=
deusw'avoit % fin, que par leur autorité : qu'ils ne pouvoiene
enfaire un pluserand facrifice à Dieu : qu'ils pouvoient fe mê-
ler de cette affaire, fans en être requis : que Benoift lui-même ca
avoit prié Sa Majelté,par une Bulle,dont Regisficfaire la leture.
Que le fcandale du fchifme, & la néceflité de réünir l'Eclife,
fous une feule obédience, étoient également notoires:que quand
{es Chefs ne faifoient pas leur devoir , les peuples ne pouvoient
avoir recours qu'à l'autorité de leurs Princes ; parce que le Pape
prétendoir ne reconnoître aucun Superieur : que l’Eglife fe trou-
voit alors dans un danger évident de fe détruire : qu’une infi-
nité d’ames couroient rifque de fe perdre. Que quand l'autorité
des Princes pourroit n'être ee refpeétée dans les autres cas, elle
on fe trouvoit : que n'ayant point
devroit l'être en celui, où
de Superieurs, ils étoient en droit de déclarer la guerre, & d'ac-
corder des reprefailles à leurs Sujets, contre ceux des autres
Princes : que s'ils n’avoient pas l'autorité de contraindre les com-
petiteurs du Pontificat, de céder leurs prétentions, il ne tien-
droit qu’à ces prétendans de s'entendre enfemble , comme l'on
_difoic publiquement que faifoient Benoift, & Boniface.
Que les Princes qui népligeoient de faire leur devoir en cette
occalion, ne devoient être regardez, que comme les fauteurs fe-
crets du fchifme : qu'ils feroiem encore plusblâmables, s'ils con-
tribuoient à l’entretenir : que les défenres que faifoit Benoift à
cet égard, n’étoient nullement à confiderer : qu'il s'aoifloit de
j'avantage de l'Eplife Univerfelle, dont il n'étoitque le Miniftre:
que l'on obligéoi quelquefois les malades de prendre des reme-
des malgré eux : qu’il falloir avoir plus d'égard . l'utilité de
i
4
eu
ne
—
es
= grès | mes =
20 -Notvelle Hiffoire |
V'Eolife , qu'à la fantaifie de ce Pape, qui n’étoit établi que pour
aître le troupeau, par fa doétrine, & par fon exemple: que
Le ne devoit lui obéir , que quand il ordonnoit quelque chofe
de jufte, & de regulier , tant em foi, que dans les circonftances
qui l’accompagnoient : que quand il prononceroiïr quelque ex-
communication à ce fujet, perfonne n'étoit obligé d'y avoir
égard.
u’ilétoit permis, convenable, néceffaire, pour parvenir
à la reünion de YEglife, de fe fouftraire à l’'obédience de Benoift,
& de lui ôter les Collations des Benefices, les provifions des di-
gnîtez , les Annates, ou revenus de la premiére année, les pro-
curations, ou droits de vifite, & autres chofes femblables : qu'il
avoit envoyé des Nonces au Roi des Romains, pour tâcher
d'empêcher qu’il n’appuïât la demande qui lui étoit faite, qu'il
cedât fes prétentions : que les Nonces publivient que le Roi
Trés-Chrétien ne vouloit plus de Pape qui ne fût François: que
Benoïft ne cederoit jamais: que le Roi, les Ducs, l'Univerfité
de Paris, & les Allemans n’étoient pas d'accord entr'eux en ce
point : que c’étoit ce qui empêchoit la réünion : que le Roi d'A-
ragon lui-même, dont Benoift étoit ne Sujet, l'avoir fommé de
{e défifter de fes prétencions, & qu’il n’en avoit voulu rien faire.
u'il n’y avoit cependant que cette voye par laquelle on pût
éteindre le fchifme,& qui pûr mettre en repos les confciences des
Catholiques. Que le premier Concile aff:mtlé par ordre de Sa
Majefté l'avoir ainf décidé:que Benoift ayant été folemnellement
requis de l’accepter , l'avoit refufée avec emportement : qu'il
ne reftoit plus que la fouftraétion de l'obédience de la: France,
qui püt l'y obliger : que quand les remedes doux n'operoient
point, l'on avoit ordinairement recours à de plus amers : que
ce refus ne pouvoit avoir d'autre caufe que l'ambition, la cu
pidité, & l'avarice de Benoïft, comme un Anglois l'avoit re-
marqué : qu'avant d être élù, il avoit publiquement approuvé
la voye de ceflion en préfence de plufeurs perfunnes de qua:
licé : qu'il reviendroit de fon entêtement , dés que la France au:
roit ceflé de le reconnoître, & de lui envoyer de l'argent, qui
pe fervoit qu'à l'y entretenir : quel’on neguerifloitles maladies,
qu'en écartant tout ce qui fervoit à les fomenter. ES
Qu'il valoit encore mieux fe pafler de. Pape. que de n'eh
+
D, Ce D pe RD nn
Du Concile de Conflagce. | at
avoir qu'un de cette forte : 7 ne falloir pas attendre que Dieu
ÿ mit ordre, pendant que les hommes pouvaient y remedier
eux-mêmes : que fi l'on avoit pris ce parti, dés le commencc-
ment, le fchifme n’auroit pas duré long-tems : que les Prelats
«qui avoient prêté ferment à Benoiïft, en étoient difpenfez par
une obligation encore plus grande, & plus ancienne qu'ils
avoient contraétée avec Dieu & fon Eglife : que les Prelats Fran.
çois y trouvoient leur interèt , en ce que la fouftraétion les dé-
chargeoïit du payement des fommes qu'ils avoient promis de lui
payer pour.les Annates de leurs Benefices, lefquelles il ne def-
tinoic qu'à la prolongation du fchifme :qu'ilsdevoient peu s'em-
lee de ce que diroienc ceux de l’obédience de Boniface.
Que la renonciation de Benoift n'en feroit pas moins valable,
quand il paroîtroit y avoir été un peu contraint, par la fou-
{traction de l'obédience de La France. Que l’on pouvoit bien con-
trâindre Îcs fchifmariques de fe réünir à la communion de l'E-
glife : que.quand les partifans de Boniface demeureroient fous
fon obeiffance, la France n’en feroit pas moins obligée de fe fou
ftraire à celle de Benoilt, fans quai le fchifme ne finiroir jamais:
qu’il falloic bien que quelqu'un commencât à l'étouffer : que le
Roi avoit fait fon poflible pour y parvenir : qu'il a voit com-
mencéparfaire prier lePape de vouloir prendre ce parti:qu'il l'a.
voit fair examinér dans {on confeil:que n’en ayant pas trouvé de
plus convenable 4 l'étar prefent de l'Eglife, il avoit perfuadé à
d’autres Princes de l'accepter:que dés que fon Royaume auroir
renoncé à l'obédience de Benoift, ils ne manqueroient pas de li.
miter :que quand ils n’en devroient rien faire, il n'en devoit
pas moins prendre ce parti. , . |
Que ceux de lobédience de Boniface n'executoient pas tous
les ordres qu'il leur donnoit : que tout le fcandale qui pouvoit
en arriver, ne devoit retomber que fur celui qui en étroit la
-caufe, & qui empêchoit la réünion : que Ja. France fe trouvoit
engagée d'y travailler, :par la.crainte que Le fchifme ne durâc
encore Jong-tems : que fi l'on s'en tenoïit là, aprés tant de déli.
berations, la: plüpart de ceux qui compofoientle Concile fe res
tireroient ; que l'on n’y penferoit plus, & que les chofes demeu..
reroiént toûjours au, même état: que les Rois de France, & de
Caftille s'éroiens reciproquementpromis , & l'a pi même faic
| | 7. Ci
2e + Nouvelle Hifloire
{avoir à Benoïft, que s'il ne cedoit fes prétentions, ou ne fais
{oit autrement cefler le fchifme, dans la fète de la Purificas
tion derniere, ils ceffleroienr de reconnoître fon autorité: que
fi l'on y manquoit, Benoift fe moqueroit de Pun & de l'autre, &
continuéroit le fchifme : que le Roi de Caftille changeroic de
penfée, & ne compteroit plus fur linconitance des François:
qu'il avoit écrit au Roi , que quand perfonne ne renonce.
roic à l'obédience de Benoiïft, il tiendroit la parole qu’il avoic
donnée.
Que l'on n'avoir befoin de citation, de procés, ni de Sen.
tence, puifque le fair étoit notoire : que quand on ne feroic pas
une fouftraction entiere , il falloit la faire du moins pour la col-
lation des Benefices, les droits de vifite, les Annates, & l'argent.
Que dans la Primitive Eglife , l'élection des Evèques, & des
Abbez appartenoit aux Chapitres , & aux Monafteres : que
les Evêques étoient confirmez parleurs Archevêques, & con-
feroient tous les Benefices, chacun dans fon Diocéle: que cela
s'étoit ainfi obfervé dans l'Eglife, fuivant l'ordonnance de Jefus-
Chrift, pendant douze fiecles : que le Pape avoit ufurpé ce droit
contre toute forte de juftice, & de bonne police 5 parce qu’un
homme feul ne poùvoit pas pourvoir à toute PEylife , ni juger
de la capacité de tous ceux qu’il plaçoit dans les Benefices : que
des Prelats des lieux étoient bien plus à portée de les connoître,
& qu'ils feroient, fans doute, de bien meilleurs choix.
Que les enquêtes de la vie& des mœurs de ceux qui fe pré-
{entoient pour les remplir, devoient être faites dans les lieux
de leur réfidence ; au lieu que le Pape les conferoit fauvent à
des Sujets indignes, faute de les connoître : qu'il en arrivoic
æncore beaucoup d’autres inconveniens, dont il n’étoit pas ne-
ceffaire de parler. Que la referve qu’avoit fair Le Pape des col.
Aations, renverfoitabfolument la Hierarchie , & l'ordre qui de
yoit y être obfervé, Que Ha principale fonction du Pape devoit |
être de paître fon ttonpeau, & d'y autirer, ‘pat fa douceur,
ceux qui n'avoient paske bofiheut d'en être «: que Benoift étoit
tout à fait hors d'état de s'en acquiter, lai qui: fe mêloit de
tant d’autres affaires, qui n’avoit de foin que d'amafler bien de
d'argent, cé qui ruinoirentierementies Sujets duRoi,éd'applie
œation , qu'à-he pas laiflér échapper: le moindre Bencfice, fans
DS FA ne nm, LD
Du Concile de Confiance. 23
entirer. Que ce n'étoic pas H les inftruétions qu'avoit donné
S: Pierre, à S. Clement fon fuccefleur.
Que les provifions données par le Pape, fur tout, les expec-
tatives, étoiententiérement contre l'intention des Princes, & des
autres fondateurs:qu'’elles ruïnoient la Jurifdiétion des Evêques:
qu'elles donnoïent quelquefois lieu aux Expeétans d'abreger la
vie des pofleffeurs : qu’elles étaient direétement contraires aux
Eanons des Conciles Generaux, aufquels il n’étoic pas permis
au Pape de déroger : qu'il s'attribuoir par ce moyen la princi-
pale fonétion des Evêques ; que les doute qu’il accordoit ne
mettoient pis les confciences en fûreté : que fi tout cela n'étoit
vrai, nous n'avions pas delivres, qu'il ne fallüt brûler.
: Que cépendant cetre ufurpation fervott infiniment à Benoift
pour maintenir le fchifme : qu'il fe faifoit par-là bien des amis:
qu'il ne donnoïr jamais rien à ceux qui ne l’étoient pas, & qui
travailloient à la réünion , qu'il les regardoit comme fes enne-
mis : que les chofes pouvoient aller fi loin, que le Roï ne trou.
veroit plus d’Ecclefiaftiques de fon parti : que du tems d’Inno-
cent III. le Pape ne demandoir jamais à chaque Evêque, qu'un
feul Benefice, lequel il avoit foin de remplir d’un bon Sujet ;
au lieu que Benoift donnoit une infiniré de Mandats de Provi.
dendo , & d'Expettatives, & declaroit nul tout ce qui {e faïfoie
au préjudice des Expectans, & des Mandataires.
Que les Prelats étoient obligez par le droit divin, & par le
droic naturel de vifiter les Paroifles de leurs Diocefes, pour y
conferver le fervice divin, prendre garde à l’adminiftration
des Sacremens, corriger ceux qui manquoient, & faire cefler
* le fcandale : que chaque Parois étoit obligée de fournir à leur
dépenfe, ou de leur donner une certaine Dune » au choix de
fes Syndics : que depuis que le Pape avoit trouvé le fecrer de
s'attribuer ce droir, & qu'il ne fe faifoic plus de vifites, tout
alloit fans-defus-deflous : que Benoift s’en foucioit fort peu,
ourv qu’il reçût l'argent deftiné à les faire faire : que Jes Su-
jets de Sa Majefté, privez de l'avantage ea en retiroient,
avoient pü demander qu'il Jui plüt faire ce er un défordre auff
fcandaleux.
u'ainfi lé Roi étoit obligé de faire ordonner la fouftraétion,
afin de rétablir l'Eglife de France dans fon ancienne liberté, à
4
14 .e Nouvelle H ifioire
quoi Sa Majefté avoit elle-même un interèt particulier, .& d’8-
ter cous les obftacles qui s’y rencontroient : que Benoiïft fe {er
voit de cet argent, pour envoyer des Nonces detous cotez,
dans le feul deffcin d'empêcher la réünion de l'Eglife, & de s'en
conferver la Préfidence, fans s'embarrafler aucunement du {2-
Jut des ames. Qu'il étoit inutile de dire qu Urbain V.& fes fuc-
ceffeurs s'étoient maintenus dans la poffeffion de cet ufage :
qu'ils pouvoient avoir eu raifon d’en ufer ainfi, fans que Be-
noift put s’autorifer de cet exemple, |
: Que les témoins fynodaux, dont on avoit parlé, éroient
fi peu utiles à la correétion des méchans, que nonobitant-les
Synodes, les Conciles Generaux n'avoient pas laiflé d'ordonner
aux Evêques de vifiter leurs Diocefes en perfonne, d'où il con-
cluoit qu'il étoit à'propos d'ôter au Pape les Annates, les Pro-
curations, & toutes. les autres exaétions, qui-n'étoient bonnes
qu'à ruïner les Eglifes, faire périr.les bâtimens qui-en dépen.
doient, & donner lieu à une infinité d'inconveniens , & de
défordres. | |
Le Samedi premier de Juin fur entendu Meffire Loüis de
Tignonville, Chevalier d'un mérite diftingué : il dit, qu'étant
allé en Aragon, avec les autres Ambafladeurs de Sa Majefté ,
envoyez pour folliciter la réünion de-l'Eglife, il eut audience
du Pape, en paflant par Avignon : que Benoift lui demanda
des nouvelles du Roi, & du Royaume : que ne lui ayant ré-
pondu autre chofe, finon, que le Roi, & Mefieurs les Princes
{e portoient bien ; le Pape lui avoit repliqué en ces termes: Ze
Roi croit m'obliger dé ceder : je n'en ferai certes rien: qu'il fafle fon de
voir dans fon Royaume , je ferai dans le mien ce qui s'y doit faire ;
qu'il avoit fini fon difcours, en difanc, qu'il fe laifferoit pliée
écorcher que de ceder. . |
_ Qu'il étoit allé de là en Aragon, où il s'étoit adreflé à un de
dos Grandes , à qui il avoit prefenté .les lettres de créances du
Roi fon maître: qu'il avoit eu un long entretien avec ce Sei-
peur , dans lequel il avoit raconté tout ce qu'avoient fait le
ko . & Mefieurs les Princes, pour parvenir à la réünion, &
la réfolution qu’avoit prile 1A’ffemblée des Prelats, & des Uni-
“verficez, de s’en tenir à la voye de ceflion 5 qu’il avoit prié ce
‘Seigneur de {e joindre au Roi, pour tâcher d'y parvenir : ail
| u
nn Lo | =." ——
Da Concile de Confrance. 24
jui avoit répondu que cette voye étoit bonne&faintesmais qu’elle
trouveroit beaucoup de diffhcultez de la part des prétendans,
qui nes'en accommoderoient ni l'un ni l’autre: qu'il y avoiten
Efpagne bien des gens qui s’étoient laiflez corrompre par l’ar-
gent que Benoift leur avoit fait donner : que l'on ne les obli-
geroit jamais à ceder leurs précencions, que par la fouftraction
des obédiences : qu'il y employeroit fon corps & fes biens ; mais
que le Roi fon maître avoit défendu de lui préfenter perfonne
à fon audience, qui ne fût envoyé par Benoift, & par confé-
quent oppolé à la voye de ceffon. |
… Dés que ce Chevalier eut ceflé de parler, M° Gilles Def.
champs fe préfenta, &. aprés quelques excufes fur l'état où il
fe trouvoic, il fit les mêmes proteftations que ceux qui avoient
parlé avanclui pour l’affirmative : il ajoûta que ceux quiavoienc
ri les inrerêts du Pape s’étoient attachez à reftraindre le
ouvoir des Princes, à élever celui du Pape, & à faire valoir
À mérite de l'obéïflance ; à prouver qu’il n'éroit permis, pour
uelque caufe que ce pût être, d'en fecoüer le joug, nidela re-
fufer à l’un des précendans, que, quand on la verroit refufer
à l’autre.
Il s'engagea de foûtenir quatre thefes oppolées à ces ne
e Roi
fitions : la premiere , que dans le cas dont il s'agifloic,
pouvoit, fans en être autrement requis par l’Eglife, pourvoir
aux befoins de celle de fon Royaume; pourvû qu'il ne für que.
tion d'aucun article de foi, pour y conferver l’union entre fes
membres, fes libertez, & fes franchifes, les fondations, & les
volontez des fondateurs:que le Roi ordonner là-deflus
ce qu’il lui plairoir, aprés avoir prisl'avis des Prelats du Royau-
me; & prouva ces trois propolitions, par differentes autoritez
tirées du Droit Canonique.
Il dir enfuite, que le Roi avoit interêt de maintenir l'Eglife
de fon Royaume en paix ; parce qu’il ne pouvoit guéres y arri-
ver de trouble confiderable , que fon Etat ne s’en reflenrit :
que les Juifs, & leurs Magiftrats n’avoient refufé de recevoir la
Nouvelle Loi préchée r- le Fils de Dieu, que de peur qu'elle
ne caufât parmi-eux du trouble, qui donneroit lieu aux Ro
mains de les chafler tous de la Paleftine. Que Jeroboam, pour
maintenir fon ufurpation, avoit changé la Religion de fes nou.
| . D
26 “Nonvelle. Hifiire *
veaux Sujéts, & leur avoit fait adorer les veaux d'or : que Joas
avoit nommé des Commiflaites, pour affifter à la diftribution
de l'argent, que le peuplé avoit donné pour payer les ouvriers
qui travailloient 4Aüx réparations du Temple ; parce que les
Prêtres ne l’émployoient pas à: cet: ufage. Il fit voir que Îles
éxemples d'Ofa, & d'Ofias, ne pouvoient recevoir d'applica-
tion à l'affaire dont il s’agifloit. Le |
ue le Roi avoîtun interêt fenfible d'empêcher que le Pape
ne devint trop puiffant dans fon Royaume, & qu'i n'étendit
fon autorité au de-là des juftes bornes ; parce qu'elle lui appar-
tenoit toute entiere, &:qu'il étoit le veritable défenfeur de la
foi : que le Pape prérendoic ne point reconnoître de Superieur,
qui füc en droit de le cotriger , ou auquel on pût avoir recours
éomme lon pouvoit le faire, fi l’on étoit ofenfé par un Evèque:
que la confiance & la préréntion de ne pouvoir être repris par
perfonne, pouvoit le porter à des entreprifes exceflives : qu'il
h'y avoit rien de plus pernicieux qu’un mauvais Prelat , que
k fentiment de S. Gregoire étoit, qu'il ne falloit nullement
diffimuler leurs fautes, de craïnte que le mal dont ils étoient
infeétez ne fe communiquit infenfiblement à tout le troupetu,
& d’en être refponfable au jagement de Dieu.
Que le Roï pouvoit employer tous les moyens qu'il jugeroit
à propos, pour: éteindre le fchifme, & rendre à l'Eglife Ja paix
& l'union, fans attendre qu'elle l'en requît: qu'il avoit eu rai-
fon de défendre que perfonne ne parlât dans fon Royaume ,
contre la voye de ceflion : que les Rois d'Aragon ne fouffroient
pas qu'un étranger poffedit des Benefices dans leurs Etats : que
Charlemagne avoit fait dans fes Capitulaires quantité de Re-
glemens pour l'Etat Ecclefiaftique.
… Que dés que l'on eftbien perfuadé,que ce qu’ordonnele Pape,
eft oppofé au Droit divin, ou naturel, ou au.bien de l’Eglife
Univerfelle, l’on ne peut lui obéïr ‘fans peché , même dans
tout ce qui peut y avoir quelque rapport direét ou indireë& :
que le Pape doit regarder fes droits, comme une regle facrée,
& inviolable, qu'il ne lui eft jamais permis d’enfraindre, fur
tout dans les cas ou il s’agit du gouvernement pacifique de l’E-
glife : tout ce quil peut Pire au contraire, doit être regardé
comme nul. Qu'a la verité l'on deyroit, dit S. Gregoire, crain-
_
Du Concile de Constance. 27
die la Sentence du Pafteur: quelle qu’elle fût, jufle, ou in-
jufte, à caufe du refpect qui lui eft dû : que l’on ne devoir pas
la mépriler avec témerité ; mais que l'on pouvoic fe difpenfer
de l’executer avec docilité. |
Que le Pape ne pouvoitempécher que ceux qui travaillent
utilement pour l'Eglife, n’en reçuflent les fecours temporels,
qui leurs avoient été accordez en vüé de leur miniftere : qu'il
ne devoit pas s’attribuer tout ce qui n’eft pas expreflément
défendu par le Droit divin, ou naturel, ni en foi, nidans fes
conféquences : qu’il étoit fort à craindre qu'il ne fit encore de
nouveaux Cardinaux, malgré ceux qui l'étoient déja, ce qui
feroic fort oppofé au bien public, & ne ferviroit qu'à perpe-
cuer le (chifnse : que lui, & les Cardinaux ne fonc qu'un Corps:
qu'il ne peut rien faire fans leur confentement. -
Que quand la vie d’un Prelat a commencé de caufer du
fcandale, l’on ne doit guéres efperer. de le voir cefler, pen-
dant qu'il fera en place, ni contribuer à l'y maintenir : que
c'eft une maxime fondée fur le Droir divin, qui regarde le
Pape, comme les autres Prelats : qu’il eft commandé à chacun
des Fideles d’arracher le fcandale, & de le jetter'arriere foi :
que $. Jerôme dit, que parle fandale, ilfaut entendre les mau-
vais Prelats, qui ne donnent nulle efperance de converfion:
que le Pafteur n'eft établi qu’en vüëé du foin _ doit avoir
de fes oüailles : qu'elles ne font pas obligées de fouffrir un Paf-
teur qui n’en prend aucun : qu'il eft obligé de s’attirer lui-
même le refpeét qui eft du à fa dignité.
Que le Pafteur qui fe fepare de fes oüailles, eft plus blamae
blé, que le troupeau qui l'abandenne : qu'il eft obligé de le raf-
fembler ; de le défendre, de le repaître, & de le conduire à
Jefus-Chrift: qu'il s'écarte de fon devoir, quand il s’en éloigne,
en s'oppofant feul à fon fentiment : que fa voix ne doit pas être
écoutée, quand il erré,; à moins que l'on n’efpere qu'il fe cor-
rigera : qu'il ne peut s'appliquer le précepte de S. Pierre, qui
nous oblige d'obéïir à nos Maîtres , etiam diftolis : que les uns
expliquent ce mot par celui de difficile, & d'autres par celui
qui fe trouve d'un avis différent, ce qui ne convient qu'aux
Seigneurs cemporels.. "vi: : É
Que dés qu'un Prelat devient héretique, qu'il eft excom-
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28 Nouvelle Hifhoire
munié,ou fimoniaque, qu’il n’obferve plus les Canons,l’on peut,
en füreté de confcience, l’abandonner. Que l’on peut, à plus
forte raifon en ufer de même avec un Pape qui trouble l'E-
gliles qui fair un commerce, public des chofes facrées , ou que
on a de grandesraifons de foupçonner d'entretenir le fchifme:
_ dés que l'on a de fortes conje&tures qu’il eft heretique, ou
chifmatique, l'on ne doit plus le regarder comme Pape : que
l'on ne doit pas attendre qu'il aitété prononcé aucune Sentence
contre lui : qu’il s'eft déja banni lui-même de l'Eglife, & de la
communion des Fideles , dont il étoit le Chef : qu’il a perdu
{a dignité de droit ; que les Fideles font obligez de fuir les he-
retiques, & de fuivre l'exemple de S. Jean.
Que dés que le Pape avoit donné lieu par fa conduite, de
foupçonner qu’il étoit devenu hererique , l’on étoit obligé de
renoncer à fon obédience : qu’il étoir du moins douteux, fi Be-
noift étoit encore Pape ; qu'en ce cas, il falloictoüjours l’aban-
donner, de peur qu'il n'infedtâc le troupeau Que quand il feroie
encore veritablement Pape, l'on ne feroit pas obligé de lui
obéïr : qu’un Prelat fufpens, ou excommunié , ne perdoit ni
le titre, ni la poffeffion de fon Benefice : qu’il étoit cependant
défendu de communiquer avec lui : qu’il étoit inutile d’atten-
dre là-deflus la Sentence du Concile, qui ne s’affembleroit peut-
être de long-tems: qu’il ne s'en étoit point tenu jufqu'’à l’Em-
P ]
pire de Conftantin : que l’on ne laifloit pe cependant de regar-
der comme heretiques , ceux dont la
tierement orthodoxe.
Qu'un Concile National, tel que celui qui étoit affemblé,
pouvoit fuffire pour ordonner la fonftraétion : qu'il étoit moins
fufpe& de corruption,que ne l'étoient quelquefois les Generaux.
Que fous le Pape Corneille, lon n'en affembloit point pour con-
damner les heretiques:: qu'il y avoir du peril d'attendre qu’il
s'en tintun, à caufe des difficultez qui fe rencontrent dans ces
occafons : que pendant que l'on s’y difpofoit, l’herefie ne man-
quoit pas de faire des progrés confiderables : que l’on fe con-
rentoit anciennement d'affembler les Evêques les plus proches,
fur tout quand il ne s'agiffoit pas de condamner des heretiques,
Que la fouftraétion qu'il s'agifloit de faire, ne demandoit pas
plus de formalirez : qu’il n’étoit queftion que de décider un eas
oi ne paroïfloit pas en-
Da Concile de Confiance. 20
de confcience, ce qui pouvoir fe faire par d’habiles gens : que
Je fait étoit notoire : que S. Paul avoit bien refifté à S. Pierre en
face, même depuis que les A pôtres eurent reçü le Saint-Efprit:
que S. Pierre n’erroit point en ‘la foi, ni contre aucun de fes
articles : que fes manieres d'agir n’en blefloient que les confé.
quences : qu’ainfi le Pape ne pouvoir difpenfer , de ce qui étoit
établi par le Droit divin.
u'il étoit défendu de communiquer avec les heretiques,
qu'ils n'euflenc été ablous : que les mauvais Adminiftrateurs
étoient fufpendus de leurs adminiftrations, avant que l’on exa-
minât leurs comptes : que tout ce que l'on avoit avancé fur la
neceflité d'attendre la Sentence, n’avoit point d'application au
cas particulier : que Phinées, & Matachias tuerentfur le champ,
l'an, celui qui abufoit d’une femme étrangere ; l'autre, celui qui
facrifioit à une Idole, fans autre forme de procés.
ue l’on pouvoit fort bien déflors refufer l'obédience à l'un,
êt à l'autre des prétendans ; parce que leur droit paroifloit éga-
lement douteux, & que ceux qui les sheet étoient
également attachez à leur parti : que le fchifme avoit déja duré
prés de in ans : qu’il n'y avoit aucune apparence qu'il dût
cefler : que la France ne fuivoit pas le parti le plus nombreux,
quoi-qu'elle pût prétendre, que celui qu'elle avoit pris, étoit le
plus fain : qu'il y avoit bien de l'apparence que le bon Roi
Charles V. ne s’y feroit pas attaché, s’il n’avoit efperé de
ramener l’autre: qu'il ne tenoit qu'aux prétendans, que l’Eglife
ne fe réünît, & que l'on fît porn le fcandale : que les Princes,
& les peuples jugeoient à propos qu'ils cedaflent l’un, & l'au-
tre : qu'ils fouhaitoient tous ardemment de fe voir enfin réünis
fous un feul Chef:que perfonne n’approuvoit les voyes qu'ils
avoient propofées ; parce qu'elles étoient d'une trés longue dif
cuffon , & qu'ainf ils demeuroient chargez de toute l'iniquité
du fchifme.
ue Benoiïft paroifloit l'être encore plus que Boniface, à
caufe de la proteftation qu'il avoit faite dans fa Bulle, qu'il
n'accepteroit jamais la voye de ceffion, & qu'il annulloit par
avance, tout ce qu'il pourroit faire d'oppolé à cette protefta-
tion : qu'il s'y tiendroir plus indubitablement, qu'au fermenc
qu’A avoit fait dans le Conclave : que l'on favoit bien qu’il n’2-
D ii
30 Nouvelle Hiftorre
voit pas écouté les remontrances de Meflieurs les Princes, &
des Cardinaux, dont il n’avoit pas dà méprifer fi fort la di-
gnité : qu'il appartenoit à ces derniers d'expliquer le fens qu'ils
avoient prétendu donner à l'écric qu'ils avoient figné : que cet
écrit feroit inutile, fi l’on étoit obligé de tencer les autres voyes,
avant d'en venir à celle de la ceflion , qui étoit cependant la
feule qui pût produire l'effet que tout le monde fouhaitoit : que
les Saints qui croïoient devoir perfeverer dans leur Religion
jufqu’à la mort, la fouffroient, Fe elle fe préfentoit, {ans
attendre que l'on les eût fait pafler par d’autres épreuves.
Que ceux du parti de Benoïlt qui étoient à Paris, difoient
que ceux qui s'attachoient à la voye de ceflion, étoient fchif-
matiques, & ennemis du Pape : qu'ils offroientde l'argent à ceux
qu'ils ne pouvoient autrement engager dans fes interêts : qu'il
y avoit dans le Concile un homme de qualité, à qui l'on avoit
prefenté une fommetrés-confiderable : que Benoïlt n'accordoic
de provifions à ceux qui en demandoient, qu'ils n’euffent fait
ferment qu'ils ne parleroient pointde ceflion: qu'il y avoit dans
l'AFemblée des témoins de ces deux faits.
Que quand il ne feroit pas à propos de faire la fouftraétion
entiere, il éoic du moins à propos de la faire, par rapport à
cout ce qui pouvoit lui produire de l'argent : que cela feroit per-
mis, quand toute l'Eglife ne recônnoîtroit que le même Pape;
parce que cet argent ne fervoit qu’à faire durer le fchifme :
qu'il n’y avoit nulle juftice que l'Eglife de France, qui, avec
{on Mouarque, avoit plus travaillé qu'aucune autre à la réü.
nion de l'Eglife Univerfelle, fût plus grevée que toutes les au-
tres : qu'il faudroit qu’elle eût commis un terrible crime, pour
lui défendre de pourvoir à fes Benefices, en quoi confiftoit l’une
de fes principales libertez : que fes Prelats qui fe plaidoient fou-
vent l’un l’autre avec tant de châleur, pour un interêt modique,
feroient beaucoup mieux de fe réünir pour rentrer dans la pof…
{eflion de ce droit, &-de quantité d’autres, qu’ils avoienc larflez
perdre ; quand ce ne feroit que pour faire voir a n n'étoient
pas fervilement attachez au Pape, & qu’ils ne vouloient pas sen
faire confiderer par une îche complaifance, us
Que le payement des Annates, & des procurations .éroit
également nuifible au Roi, & au Royaume, qu'il épuifoir.pref-
Du Conale de Conffance. 31
que entierement d'argent, qu'il réduifoit à une affreufe pau-
vreté, eu égard à la quantité qu'il en fortoit par certe voye : que
l'on voïoit tomber les Eglifes, fautede pouvoir y faire faire les
réparations neceflaires : que l'on éxigeoit le payement des pro-
curations , par des excommunications, que l’on fulminoic avec
la dermiere dureté, contre de pauvres Prêtres qui n’avoient pas
lé moyen de les payer : que le on demeuroit privé des Sacrc-
mens, & de la prédication de la parole de Dieu : que ceux qui
étoient chargez d'en faire le recouvrement , faifoient des frais
qui alloient beaucoup au de-la des procurations.
Que perfonne ne faifoit plusla vifite des Paroiffes : que les
Archidiacres s'en difpenfoient , en difanc qu'ils ne poifedoienc
ue de trés-modiques Benefices , dont les procurations devoient
fire le principal revenu : que les Evèques n'en faifant pas non
plus, peu de gens recevoient le Sacrement de Confirmation :
que les peuples tomboient dans deserreurs groflieres, faute d'in-
ftruétion : que l’on en voïoit arriver quantité d’autres maux de
jour en Jour, |
Que 12 fouftraétion produiroit certainement la réünion de
l'Eglife : que perfonne ne diroit plus ; que fi elle avoir été faite
dés le commencement du fchifme, il n'auroit pas tant duré :
que l'on avoit encore plus de raifon de la faire, lorfqu'il parloit,
que les prétendans paroifloient obftinez, & endurcis, l’un &
l’autre, à ne point ceder : que quand elle ne feroit pas ce falu-
taire effet, elle ferviroit toujours à prévenir les fchifmes qui
pourroient fe former dans la fuite,
Que ceux qui avoient parlé pour empêcher la fouftraction,
n'avoient fait voir aucun inconvenient, auquel le Roi, & les
Prelats ne puflent remedier : qu’il n’étoie pas neceffaire d’at-
tendre,que ceux de l'obédience de Boniface l'euffent abandonné:
que le Roi devoit avoir attention aux Sujetsque l'on élevoit au
Pontificar, à caufe de l’interèt qu'il avoit que l'Eglife fe main-
tint en paix:que fi Charles V. avoit eu raifon de fe foûmettre à
l'obédience de Clement V IL, elle avoit entierement ceflé: qu'a
prés un aufli long fchifme, que Benoïlt demeureroit fans cela toû-
jours obftine : que l’on ne devoit nullement apprehender l’excom-
muaication qu'il prononceroit : qu'il n'y auroit pas grand mal
que les Expeétatives qu’il avoit accordées , devinflent inutiles :
32 Nouvelle Hifloire
que Sa Majefté , & les Prelats feroient en état de pourvoir aux
Benefices : que les Prelats pouvoient lever l'excommunication
dans un cas de neceflité, comme celui dans lequel l’on fe trou-
veroit aprés la fouftraétion.
| Que
avoir été un peu forcée : que l'on avoit bien quelquefois forcé
les Cardinaux qui fe trouvoient fur le lieu , lors dela mort du
Pape, d'entrer au Conclave, pour en élire un autre : que lon
les y renfermoit, pour les empêcher d’en fortir qu’il ne tut élu:
que l'on ne pouvoit blâmer une violence, qui tendoit au bien
de lEglife Univerfelle ; qu'il en faudroit bien une plus grande,
fi l'on entreprenoit d’affembler les deux prétendans dans un même
lieu, & de tes contraindre de s’accorder.
Qu'il falloit bien moins deformalirez pour ceder le Pontificat,
que pour s'y élever, puifque le Pape Ê
des Cardinaux fur un Sujet : qu’il ne falloit pas dire que dés
que lon auroït rendu aux Evêques la Collation des Benefces, ils
ne travailleroient plus à la réunion ; parce que cette Collation
leur appartient de droit , & qu'il n’étoic pas à np pa , que
quand ils y feroient rentrez , elle leur fit oublier leur devoir, {ur
tout dans une conjonéture, où le Roi, & l'Univerfité l’avoient
fort à cœur : que ce feroit le moyen de remplir les Benefices de
bons Sujets ; parce queles Evêques les connoifloient bien mieux
que le Pape : que s'ils y manquoient, les Conciles y mettroient
ordre. Qu'il y avoit à Paris un homme de Condition qui aflü-
roit; que le College des Cardinaux de Benoift, ne s'oppofoic poine
à la Éuftradion : qu'il avoit été envoyé en France pour le cer-
tifier à l'Affemblée : que l’on n’avoic qu’à le faire parler.
Defchampsn'eut pas plûtôr fini, que l'Evèque de S. Pons fe
leva, & demanda d’être oùy en replique : Monfieur le Chance
lier de Corbie le lui accorda , & le remit au Lundy fuivant,
avec ceux qui voudroient parler pour la négative, & au Mardy
d'aprés, ceux qui foûtenoient l'affirmative , aprés quoi l'on n'é-
couteroit plus que l'Univerfité, fi elle vouloit être entenduë.
Le Lundy 3. de Juin, Monfieur de S, Pons fur oüy en repli-
que, & dit, qu'il ne falloit faire ni fouftraétion generale, ni par-
fculiere ; parce qu'outre toutes les autres raifons qu’il sh déjæ
| itES»
a ceflion de Benoift n’en feroït pas moins valable, pour
eul pouvoit ceder , au
lieu où l'on avoit fouvent bien de la peine de réunir les vœux
nier remede que prefcrivoitledroitcommun,
Du Concile de Conflance. 33
dites, & qu'il repeta, ce feroit préparer les voyes à la venuë
de l’Ante-Chrift, S. Paul ayant dit, qu’il ne viendroit pointe,
aiff venerit diceÎfro primim. I] demanda , que diroient les Romains
l'année fuivante, quand ils auroient le Grand Jubilé, eux qui
n’avoient pas abandonné l'obédience de leur Pape ? Qu'ils di-
roient , fans doute, que les François avoient reconnu la faute
qu'ils avoient faite, de ne pas obéïr à Boniface : qu'ilss’en mo-
queroient, & qu'ils s'opiniâtreroient encore davantage dansun
fchifme, dont ils fe feroient honneur : qu’il n’étoit point vrai
que Benoit refufât abfolument de ceder : qu'ils ne favoient
pas qu’il eût di, qu'il ne cederoit jamais. Que fi fes Officiers,
ou d’autres, l’avoient aflüré, ils n’en avoient aucun ordre de fa
part ; du moins n’en favoit-il rien. Il paffa enfuite à l'explica-
tion de plufieurs difpofitions du Droit Canonique, que l’on lui
avoit objectées.
__ Il ajoûta, quele Concile où il fe trouvoit, n'étoit pas alem-
blé pour l'Eglife, mais bien contre l’Eglife : que les fermens
que l’on lui prêtoit, régardoienc particulierement fon Chef :
que pour lui, il ne travailloit qu’à fa défenfe : qu'il n’y avoit
que Benoift lui-même , qui püt expliquer le ferment qu'il avoic
prêté, avant fon élection, ou un Concile General : qu’il n'é-
toit tenu de ceder fes précentions, qu'en cas qu'il ne fe trouvât
aucune autre voye de faire cefler le féandale : que c'étoit le der.
Diva nt lequel, le
ferment de Benoilt devoit être entendu : que nul Evêque n'étoic
obligé de quitter fon Evêché, pour faire cefler le fcandale des
Pharifiens, des heretiques, & des fchifmatiques : qu'il ne ve-
noic que de ceux qui adherent à Boniface : que fi quelques
Papes s'éroient foûmis, leur exemple ne faifoit point de loi pour
les autres : que l'on ne devoit pas être furpris qu’il eut dir, que
l'Univerfité de Paris étoir fchifmatique 5 puifqu'elle avoit bien
ofé le qualifier lui-même de ce titre odieux : que la honte en
recomboit fur Sa Majefté , qui obéïfloit à un Pape heretique, ou’
fchifmatique ; ce que n’avoient jamais fait fes prédeceffeurs, qui
s'étoient toù
charité, | ENS Toi + | :
Que quand Benoift feroit fchifmäitique'; il ne feroit pas he-
rerique pour cela : qu'il n’étoit pas vrai que le ser füt un
)
jours diftinguez par leyr foi, leur milice, leur -
Nouvelle Hifhoire
plus grand mal que l’herefie : que c'étoit l'Intrus qui faifoir
tout le fcandale : que fi Benoïft y contribuoit , on n’étoit pas
tenu de lui obéïr en cela, non plus qu’au Prince qui ordon-
noit quelque chofe de mauvais : que l'on lui imputoit mal à
propos quantité de chofes, dont la fauffeté fe découvriroir, &
les inventeurs feroient punis : qu’il ne falloit pas dire, que l'on
ne faifoit point de tort à Benoilt, en lui Gtant l’obédience , qui
étoit le feul droit qu’il eût dans le Royaume : qu'il ne préren-
” doit obliger perfonne à mal faire, ni à mal parler : que quand
il avoit dit, qu'il fe laifleroit plûtôt écorcher, que de ceder,
il avoit entendu que cette ceflion feroit contrainte , & violen-
tée , comme Fon prétendoit la lui faire faire :.que le Patriar-
che auroit pà fe pafler de mettre tous ces faits Fm un Livre,
qu’il avoit envoyé en Angleterre, en Efpagne, & à Avignon :
que cela ne pouvoit fervir qu’à caufer du fcandale : que fui.
vant le raifonnement de ce Prelat, le Grand Penitencier de-
‘ viendroit Pape.
Que fa Majefté n'ordonneroïit jamaïs à perfonne de forcer
fa confcience : que fes Ordonnances ne doivent être executées
qu'en ce qui concerne le temporel : qu’en tout ce qui touchoit
le fpirituel, elles devoient fe conformer à celle du Pape, autant
qu'elle étoit conforme à celle de l'Eglife : que Benoifl avoit ap-
prouvé l’Addition faite par le Roi d'Aragon, pour éviter toute
force de chicanneries : 7” n’étoit nullement vrai femblable,
que ceux qui feroient choifis pour difcuter les droits des deux
prétendans, vouluffent s’expofer à mourir de faim, & à être
damnez : que l'on uferoit, en ce cas, des mêmes remedes,
dont on fe fervoit dans le Conclave , lorfque les Cardinaux
éroient trop long-tems à convenir d’un Sujet, pour le faire Pape:
que la derniere Cédulé de Benoïft portoit , que le choix de ces
arbitres fe feroit du confentement des Rois, & des Princes :
qu’ainfi l'arbitrage propofé, vaudroït autant qu'un Concile
* General des deux obédiences : que les arbitres n’auroient pas
befoin d’un tiers, pour les dérerminer , non plus que les Care
dinaux, lors de l’éleétion, qui fe feroit par les deux Collegces,
ï Lé Poeo e .
te la réünion : que cette voye feroit bien plus courte, &
us propre que celle de l4 ceflion, de la validité de laquelle
uelques uns pourroient douter ; comme l'on avoit fair de celle
e Celeftin V.
P
| Du Concile de Conflance, 35
ue l’autorité du Roi ne devoit pas être confiderée en cetre
occalion ; parce que, fuivanc le droit commun, Sa Majefté
n'en avoit aucune fur les gens d’Eglife : que le Pape ne recon-
poifloit point de Juge, au-deflus de lui : que fi Sa Majefté vou-
Joit le faire juger , elle n'avoir qu’à faire affembler un Concile
General , lequel étoit feul en droit de prononcer contre lui :
que tous les Prelats devoient y aflifter, & y avoir voix délibe-
rative : qu'il n'étoit jamais permis de faire un peché , même
pour éviter un plus grand mal : que c'en feroic un trés-grief,
de lui refufer l'obédience : que le malheur du fchifme n'étoit
funefte qu'aux feétareurs de Boniface, & qu'il n'étoit jamais
permis de contraindre Benoift : que l’on ne devoir pas cirer
contre lui des Canons, qu'il n'étoit nullement tenu d'obferver:
qu'il pouvoit arriver des inconveniens, de ce qu'il recevoir les
procurations ; mais que quand cela lui feroit défendu par les
Conciles Generaux, il n'étoit obligé d’en obferver les Canons,
qu'én ce qui regardoit la foi, & l’adminiftration des Sacremens:
que la maxime contraire, renverferoit touté l'xœconomie poli.
tique : qu'elle autoriferoit les Sujets à fe revolter contre De
Princes, dés qu'ils fe verroient ordonner quelque chofe, qui
leur paroîtroit.injufte : qu’ils devoient alors avoir recours au
Prince même , & lui remontrer hamblement les raifons, qu'ils
croïoient avoir de fe plaindre de fes Ordonnances.
Que le Pape méritoic d’être traité avec plus de céremonie
v'un autre, à l'égard duquel la notorieté publique pourroit
faffire 5 parce qu'il y avoit plus de danger À le condamner :
qu'il n’y avoit rien de notoire contre Benoift : que quand cela
feroit , les Doëteurs tenoient, qu’il falloit du moins une cita-
tion : qu'il y alloit de la gloire du Roi, & de l'honneur du
Royaume, que l'on ne dît point, qu'ils avoient favorifé des
{chifmariques; & qu'ils s'étoient attachez à un autre, qu'au veri.
table Pape : que le Roi Louis, avoit declaré la guerre au Roi
d'Angleterre, pour l'obliger de rétablir quelques Evèques, qu'il
avoit chaflez de leurs Sieges ; mais qu'il avoit été retenu en
Flandres, dans letems qu’il alloit paffer dans cette Ifle : que les
Hiftoriens parloient de plufieurs Rois de France, qui avolent
entrepris des guerres, pour rérablir des Evêques dépoüillez ,
& pour les incerèts des Eccleñaitiques : que Sa ” jefté étoic
1]
36 Nouvelle Hifhoire
encore plus obligée de le faire en faveur de Benoïft ;quainfi il
n'éroit nullement neccffaire de fe fouftraire à fon obéïffance,
Dieu m'eft témoin, dit-il, que je ne parle que fuivant mon fen.
timent. |
Le lendemain Mardy 4. de Juin, repliqua pour l’affirmative,
J'Abbé du Mont S. Michel. 11 dit, que le difcours fait le jour
précédent par Monfieur de S. Pons fe réduifoir à quatre points:
£ remier, qu'il n’y avoit ni caufe, ni raifon de fe fouftraire
à l’obédience dé Benoit : le fecond , qu'on ne lui avoit pas faie
fon procés : le troifiéme, que l'on manquoit d'autorité pour le
condamner : qu'enfin, cette condamnation attireroit aprés elle,
quantité d'inconveniens, Il préfuppofa tout ce qu’il avoir dit
la premiere fois, à quoi l’on n’avoit point répondu : que la pro-
mefle de ceder faite par Benoift, lors de fon élection, ne con-
tenoit d'autre condition, que le confentement des Cardinaux,
qu'ils avoient depuis donné, & qu’ils avoient fait publier dans
Avignon, en prélence de Meffeurs les Princes, des Ambaf-
fadeurs de l'Univerfité de Paris, & d’un grand nombre de
peuple. | .
Que dans l’interpretation des fermens, l’on doit éviter tout
ce qu'il peut y avoir de captieux, & d'équivoque : que c’étoie
pourtant ce qu’avoient prétendu faire, ceux qui avoient parlé
pour Benoit : que fi l'on étoitobligé de difcuter tous les moyens
propofez, avant d'en venir à la ceffion , l'on ne finiroit jamais:
que les fermens ne pouvoient être expliquez, qu'en faveur de
ecux qui avoient été furpris par ce moyen ; favoir les Cardi
naux, lefquels s’étoient depuis expliquez, fur la maniere dont
ils avoient entendu, celui qu'ilsavoient fait avec Benoift : qu'il
avoit depuis fuffifamment declaré, qu’il ne cederoit jamais
£es prétentians : qu’il avoit fait fon pannes pour en diduader
ceux qui l’avoient approuvée : qu’il avoit envoyé des Nonces
en Allemagne, pour en détourner l'effet, & au Roi d'Aragon
aux mêmes fins : qu’il ne fauroit fouffrir qu’on lui en parlât,
u'il senfuivoit de-là, qu'il maintenoit le fehifme avec
opiniâtreté : qu’il retenoit le Pontificat contre le devoir de {2
Charge: qu’il empéchoit la réünion de l'Eglife, malgré fon fer-
ment, & les requifitions qui lui en avoienc été faites tapt de
fois : qu’il refufoirt même de fe foûmettre à ceder : que la voye
ne — .
Du Conaile de Confiance. 37
du compromis qu'il offroit , étoit tout à fait inutile : qu’il ne
s'agifloit plus que de favoir comment l'on s’y prendroit, pour
le contraindre de ceder : qu’il ne reftoit plus à la France d'au
tres moyens , que de fe fouftraire à fon obédience, fans quoi,
l'on ne devoit pas efperer de voir jamais la fin du fchifme : que
Benoift n’avoit pas d'autre raifon de le refufer , que fon ambi.
tion, & fa cupidité, à qui l'obédience de la France fervoic
d'alimens : que l'on ne fauroit guérir cette plaïe , fans écar-
ter ce qui l'entretenoit, ni fe difpenfer de le retrancher du
Corps de l'Eglife : que les Romains avoient commence le fcan-
dale ; mais que Benoiïft le continuoit : qu'il n'avoir qu'à ceder
fes prétentions, pour voir toute l’'Eglife bien-tôt réünie fous
un feul Chef. | |
Que l'Eglife de France fe rendroït complice de fon crime,
en lui fourniflant davantage de quoi le continuer : que l’on
n'étoit point obligé de donner à un Pape de quoi perfeverer
dans le mal qu'il faifoit : qu'il ne s'agifloit, ni de lui faire fon
procés dans les formes, ni d’une fouftraétion entiere au Chef
de l'Eclife : que celle de France ne demandoir que l'extinction
du fchifme, & l'éloignement de ce qui fervoit à l'entretenir :
que dans les cas qui ne fe trouvoient décidez, ni par l'Evan-
gile , ni par les Conciles , il falloit s'en rapporter à la Tradi-
tion, & à ce qui s'eft faic dans l’ancienne Églife : que S. Paul
avoit rcfifté 4 S. Pierre en face : qu'il ne s'agifloit que d’une
provifion, qui apparemment ne‘devoit pas durer long-rems.
Que dés que Sa Majefté s’y feroit déterminée par l'avis du
Concile , les fcrupules cefferoient : que l'endurciflement de Be-
noift étoit encore plus odieux, que toutes fes excommunica-
tions : qu'Innocent III. difoic lui-même, que l’on n’étoit point
tenu d'obéïr au Pape , quand il ordonnoit quelque chofe d'op-
pofé au bien, & à l'avantage de l'Eglife : que les partifans de
Benoïft n’avoienc {çà rien répondre à ce qu'il avoit dit au fu-
jet des procurations : qu'ils étoienr demeurez d'accord des in-
conveniens, que caufoit la referve que le Pape en avoient faite:
qu'ils s'étoient réduits à dire, qu'il falloit prier Benoift de les
laïfler aux Evêques, ou aux ÂArchidiacres : que l'on l'avoir
déja fait; maisque l'on n’aÿoitpü en rien obtenir.
.… Que quand l'Eglife de France feroit do qu'il eft le
| on, il;
LS us
=
38 Nouvelle Hifloire
veritable Pape, il fuffifoit que l'Eglife Univerfelle ne le fûc
pas: pour rendre fon droit douteux : que lui. même le croïoit
tel, puifqu’il confentoit de le mettre en compromis: que Bo-
niface n’étoit pas plus für de la validité du fien : que la feule
difcuffion des declarations des Cardinaux leur étoit trés-inju-
rieufe : que la fouftraétion ne cauferoit nul fcandale ; parce
que tout le monde feroit informé des caufes qui y auroient
donné lieu : que l'on n’alloit d'ordinaire à Rome, que pour g2-
gner les Indulgences, & non pas pour voir le Pape : que l'on
ne devoit pas préfumer qu’aprés la fouftraétion, chaque Evè-
que düc prétendre d’être Pape dans fon Diocefe, & qu'il ne
dût plus fonger à travailler à la réüvion ; parce que le Roi qui
l'avoit fort à cœur, ne manqueroit pas de les faire agir : que
le Pontificat avoit bien été une fois vaquant prés de trois ans,
fans qu'il en fût arrivé aucun inconvenient : qu'il étoit bien
difficile de remedier à un grand mal, fans en caufer un petit:
que celui qui en arriveroit, feroit infiniment moindre que le
fchifme.
Dés que Me Regis eut ceflé de parler , le Recteur de l'Uni-
verfité de Paris fupplia Meffieurs Les Princes Prefidens, & toute
l'Affemblée de lui accorder une audience , comme l'on avoit
fait dans les précedens Conciles, pour laquelle Monfieur le
Chancelier lui marqua le Samedy fuivant fept de Juin.
Le même jour fuc encore entendu M: Pierre Plaoul, cele.
bre Doéteur en Theologie ‘lequel, fuivant ce qui avoit été
arrêté dans les Conciles précedens, conclut au nom de l'Uni.
verfité, à la fouftraétion totale, & particuliere de l'obédience
de Benoïft, Il ajouta, que ce Corps regardoit moins en cela
fon avantage particulier , ei de de l'Églife Univerfelle :
que pour A tout obftacle , il n’avoit pas voulu faire de
Rolle de ce que chacun de fes membres contribueroit aux frais
des voyages, qu’elle avoit crû devoir faire faire : que chacun
d'eux avoit mieux aimé y employer fes biens particuliers : qu'il
avoit envoyé en Allemagne, en Angleterre , & en Efpagne,
travailler à lextinétion du fchifme: qu'il avoit employé prés de
dix-huit ans à difcuter cette matiere : que tous ceux qui le com.
pofoient, avoient unanimement approuvé la voye de ceffion,
& la fouftraétion tant generale, que particuliere, comme l'on
/
du Concile de Conflance. 39
avoit pù le remarquer dansles précedens Conciles:qu'il en avoir
entre les mains un Aë@e en bonne forme, figné du Recteur, des
Doyens des Facultez de Theologie, du Droit Canonique , &
de Medecine , & des Procureurs des Nations, qui compofoiene
celle des Arts.
Il dit, aprés plufieurs proteftations, qu'il foûtiendroit que
l'on étoic obligé, de neceflité de falut, & fous peine de peché
mortel, & de damnation, de fe fouftraire à l’obédience de Be-
noift : que comme la paix étoit la vie, & l'édification de l'Eglife,
_le (chifime en étoit la mort, & la deftruétion : que la Loi de
Jefus-Chrift , fes Préceptes, fon Incarnation, fa Pafhon, fon
Afcenfion , les Sicremens de l'Eglife, la Foi, l'Efperance , &
® la Charité, n’avoient d'autre but que la paix, fans laquelle
tout cela devenoit inutile, de même que la Foi étoit morte, dés
qu’elle ceffoit d'être animée par la Charité : quele Fils de Dieu
l'avoit renduë au monde, en éloignant le fchifme qu'Adamavoit
commencé : que c’étoit pour cela que les Anges avoient chanté
lors de fa naïffance, Er in terra pax hominibus bone volontatis.
u’il avoit aflüré, que tour Royaume divifé feroit détruit:
d'où Plaoul concluoit, que le fchifme introduit dans l'Eglife,
étoic auffi dangereux que l'Idolâtrie, & qu'une herefie parti-
culiere : que S. Denis de Corinche aflüroie , qu'un Chrétien
devoit aufli librement s’expofer au martyre , pour éviter le
fchifme, comme pour fe Hbentés de facrifier aux Idoles: que
Jorfque le Pape erroit contre l'un des articles de la Foi, il fai
foit moins de mal à l'Eglife, qu’il n’en faifoit en déchirant, &
en empêchant, autant qu’il le pouvoir, que fes membres ne fe
réüniflent par la participation des mêmes Sacremens : qu'il ne
tenoit qu'à Benoit que toute l'Eglife Catholique ne füt parfai-
tement unie.
… Qu'aprés ce que nous devons à Dieu, la plus grande de nos
obligations, étoit d'entretenir Ja paix entre nous : qu’elle étoie
comprife fous le fecond Commandement: qu’elle nous enga-
geoit à aimer nôtre prochain comme nous-mêmes: qu'il ne ref-
toit plus d’autres voyes de réünir l’Eglife, que la ceffion : que
“tous les François étoient obligez de travailler à cette réünion :
par tout ce qu'ils devoient à Dieu : que Benoift l'étoit encore
plus qu'eux : que ce feroit un peché mortel s'ils y manquoient;
LS
40 | Nouvelle Hifoire
parce que le fchifme étoit capable de renverfer l'Eolife Uni=
verfelle.
Que Sa Majefté fuppofoit , ainfi qu'il l'avoit déja prouvé
dans l’un des précedens Conciles, qu'il ne reftoit plus d'autre
voye d’éteindre le fchifme , que celle dela ceflion : que quand
celles que Benoiïft avoit propofées, feroient les meilleures du
monde, elles devenoient inutiles, dans la conjonéure préfente:
que le refus qu’il en avoit fait, n’avoit fervi qu’à entretenir le
{chifme, & à détruire l'Eglife de Dieu : qu'il étroit devenu par
là la fource , & l’auteur de la divifion : que cet auteur ne gar-
doit point la fidelité qu’il devoic à l'Eglife de Jefus-Chrift, ni
le ferment qu'il avoit ar à fon Epoux : qu'il s’étoit obligé de
la réünir lors de fon éle&tion : qu'elle étoit un Corps, qui n'a-
voit pour Chef que le Verbe Incarné, lequel fe reflentoit de
toutes les perfécutions que l’on lui faïfoit fouffrir.
Qu'elle étoic l'Epoufe de Jefus-Chrift, & non celle de Benoiff,
qui n'en étoit que le conduéteur , & le gardien: qu'il ne laifoit
pas de la regarder comme une chofe qui lui appartenoit en
propre: qu'il la mettoiten pieces, & qu'il ne vouloic pas en
fouffrir la réünion : qu'il prétendoit en retenir la principale
dignité, quelque dommage qu'il püt lui caufer par fon ambi-
tion : que ce n’étoit pas être un Pafteur fidele à Dieu, & à fon
Eglife : qu’elle étoit l'heritage de Jefus-Chrift, qu'il avoit ac-
quis par l’effufon de fon Sang, lequel Benoit ruinoitentiere-
ment, en le divifant : que le Sauveur du monde n'étoit mort
que pour éteindre le fchifme, qui étoit entre Dieu fon Pere,
& l’homme, par la victoire qu'il avoit gagnée fur le Demon,
qui l’avoit réduite fous fa fervitude : que l'Eclife y étoit depuis
malheureufement retombée par un autre fchifme, qui faifoic
plus de mal à fes enfans, que s’il leur Gtoit la vie : qu’il falloic
abandonner celui qui l'entretenoir.
Que les délais que l'on y avoit apportez, n’avoient fervi
qu’à le fortifier, & 3 faire voir que l'on y confentoit : qu'il n’y
avoir point de procés à inftruire pour cela : que tous ceux qui
prétendoient l'empêcher, en étoienc les fauteurs, & les com.
plices : qu’il ne falloic avoir non plus de communication avec
eux, qu'avec leur Chef : que les Rois de France n’avoient ja
mais adheré à des fchifmatiques, & qu'ils ne devoient non plus
adherer
Du Concile de Conffance. at
adherer À celui-cy : qu’ils ne pouvoient le regarder que comme
l'ennemi de Jefus-Chrift : que fi quelques-uns s'oppofoient à 11
fouftraion , quand elle auroit été réloluë, Sa Majeité étoit
obligée de les punir comme des rebelles au Grand Roi ; comme
les deftruéteurs de l’Eglife : que les Rois avoient autrefois puni
de Comte de Thouloufe, qui favorifoit les Albigeoïs, par la pri-
vacion de fon Comté : que fi Charles VI. y manquoir, le Sei-
gneur fe plaindroit de lui, comme il avoir fait de ceux quiavoient
ncgligé de s'oppofer aux ennemis d’Ifraël. ne
Que Benoilt abufoit du nom de Jefus-Chrift, fous lequel il
| ; bon-pré mal-cré, retenir le gouvernement de fon
glife, & l’entretenir dans la divifion : qu'il devenoit par - là
l'ennemi de Dieu, avec lequel ä falloit bien fe garder de com-
muniquer, Plaoul cica là-deflus quantité de Pallages de l'Ecri-
ture, defquels il conclut, qu’il falloit évicer ceux qui fe gou-
vernoient d’une maniere peu conforme à leurs obligations, &:
vrai-femblablement peu agréables à Dieu : que le meilleur, &
le plus doux remede que l'on pouvoit apporter à ce mal, étoit
de fe fouftraire à l’obédience de Benoît : que l'on ne devoic
pas le nepgliger, fous prétexte de quelques inconveniens chime-
riques , dont Îa crainte ne devoit empêcher perfonne de faire
n devoir : que l'on pouvoit même traiter Benoilt avec plus de
.
dureté. | L
Qu'il n’y avoit veritablement que Dieu qui fçût fi la fouftrac:
tion produiroit [a paix 5 mais que les Chrétiens devoient faire
leur pofñlible pour la conferver avec lui, & entr'eux 5 parce qu'ils
étoienc tous membres de la même Eglife, dont Jefus-Chrilt étoic
le Chef : que le Pape n’étoit fon Vicaire, qu’autant qu'il travail
loi à la procurer : que quand le Chef, & le Vicaire ne font
pas d'accord , il falloit per le moindre, pour s'attacher
au principal : que l'on ne devoit pas craindre que l'Eglife man-
quât de Chefs, puifqu’elle en avoït un, qui lui avoit promis
de ne pas l'abandonner : que filon avoit pris ce parti dés le
commencement du {chifme, il n’auroit pas duré auffi long-tems::
que l'obédience de La France avoic fourni à Benoift le moyen
de fe faire des amis, & des partifans, qui s’étoient oppofez aux
ourfuites, que faifoient le Roi, & l’Eglife Gallicane : qu'ils
| Apres bien-Lôt quitté, s'il n'avoir plus d'argent à leur donner:
| F
= 5 a"
EN
rire
TO À D Era
a LE 5 à M
42 + Nouvelle Hifhoire
Que l'Allemagne, & les autres Nations, n’avoïient pas non
plus d’autres voyes, pour parvenir à l'extinétion du fchifme,
que la ceffion : qu’elles n’avoient rien à propufer contre, ainfi
qu'il lavoir vû lui-même, -quand il y ” allé : que c'étoit celle
que le Roi des Romains avoit d’abord choifie : qu'il avoittrouvé
bien des gens de fon avis: que fila France ne prenoït pas ce
parü-là, elle fe verroit abandonnée du Roi de Caftille, & des
Cardinaux, qui l'avoient embraflé : que l'Univerfté rebutée ,
ne feroit plus en état d'y travailler : que Benoift animé contre
ellé, ne fongeroir plus qu’à la détruire : que s’il gagnoit fa caufe,
il fe ferviroit contre-elle des armes A À elte avoit crü
le mettre à la raïfon. |
. Que plus lon differoit de fe fouftraire, plus la chofe de-
viendroit difficile ; parce que Benoift ne manqueroit pas de fe
faire encore plus d'amis, par fes promotions, & fes préfens :
qu'il mettroit tantde pauvres dans fon parti, que le Roi au-
roit de la peine d'executer une aufli fainte refolution, formée
aprés tant de reflexions , ce qui ne manqueroit pas de produire
un grand fcandale dans le Royaume : que quand on difoit que
Benoift ne pouvoir pas envoyer fes Nonces faute d'argent, il
feroit à fouhaiter qu'il n’en envoyât point du tour ; parce
qu'ils ne fervoient qu’à prolonger le fchifme, dont la fouitrac-
tion lui ôteroit les moyens. | .
Que l’Ante-Chrift ne viendra à bout de fes deffeins, ue par
des préfens, & des promefles : que c’étoit ainfi qu’en uloit Be-
noift : _ du tems de Clement VIT, quantité de gens que l'on
connoifloit bien, avoient par defirer la ceflion avec ardeur :
qu’ils avoient été depuis gagnez au parti de Benoift, par des
Benefices, & des efperances ; en forte qu'ils étoient devenus
les plus oppolez à cette voye, & À tout ce qui pouvoit fervir
à l'avancer : que le nombre de ces gens là s’'augmentoit chaque
jour ; parce qu'il ne reftoit plus que ce moyen-là de faire for-
tune dans l'état Ecclefñaftique : qu'il étoit à propos d'ôter à Be-
poift cette reflource, qui ruinoir le Royaume, & préparoit les
voyes à l’Ante-Chrift. DR TE
Que lorfque l’on fe trouvoit obligé de fatisfaire en même
tems à deux obligations, il falloit toüjours préferer la plus eflen-
vielle : que celle de procurer la paix, & l'union de l'Eglife, étoic
tv CIS 008 nn. à a
Rs CD
avh Concile de Conffances |
indubitablement plus grande, que celle d'obéir à $
valoit mieux obéïr à Dieu, qu'aux hommes,comme dit S. Pierre,
en parlant aux Prêtres Juifs. que l'obligation de fatisfaire à la
Loi de Dieu, étoit bien plus confiderable , que routes celles que
les Evêques s’étoient impofées eux-mêmes par leurs. fermens :
que fi un vaffal fe revoltoit contre fon Seigneur Suzerain ; fes
Sujets n’étoient plus tenus de le reconnoître, ni de devenir les
complices de fon crime : que Benoïlt agiffant contre fon fer-
menc, & fe revoltant contre Dieu même, nul n'étoic tenu de
limiter, & de le fuivre dans fon obftination.
= Qu'un ancien Decret, rapporté par Ifidore, défendoit de
recevoir les oblations des freres, qui avoient des differends en.
tr'eux : que les Doéteurs n’avoient jamais parlé de l’un de ces
concurrens, fans aigreur, contre fes competiteurs : que Jean de
Salifburi, du tems duquel il y avoit eu un fchifme, difoit, qu’il
falloit fe faifir de l’un, & de l'autre des prétendans, les renfer-
mer dans une ÎIfle, & les laifler battre tout leur faoul : que le
fameux Paflage de S. Pierre ne s'appliquoit qu'aux Princes,
même Payens, qui devoient avoir quantité d'Officiers, & de
Sujets Chrétiens, à qui il importoit extrêmement de ne faire
paroître aucune défobéïffance aux Princes que Dieu auroic
établis pour les gouverner, fi ce n’étoit dans ce quiconcernoit
Jeur Religion, |
Qu'Ofa, qui étoic Prêtre, n'avoit été puni, a pour avoir
faic porter à d'autres l'Arche d’Alliance, laquelle il auroit dû
hi lui-même, fuivant la Glofe de Nicolas de Lira : qu’ainfi
e Pape , qui n'eft établi que pour conferver la paix dans
l'Eglife, devoit être puni, quand il l'avoic troublée par un
fchifme. |
Que ets Chrétien étoit obligé de pourfuivre la voye de
ceffion, Fe a fidelité qu’il devoic à Jefus-Chrilt,.&c à fon Eplife,
lorfqu'elle lui paroifloit en danger, par le refpect qu’un fils doit
à fa mere, par l'engagement où il fe trouvoit , à l'égard de
Benoit même, dont il devoir tâcher d'empêcher fa domina-
tion , ce qu'il ne pouvoit plus faire qu'en éteignantun fchifme
auffi funefte, À Benoift lui même, & à tous fes adherens.
- Que la neceflité oùd'on fe trouvoit de faire cette fouftrac=
ton fuMifoir pour: l'executer : que chacun" avoit droit de s'op+
Fij
enoift : qu'il
#4 Nouvelle Hiftoire :
pofer à celui qui vouloir lui ôter Ja vie temporelle. fans'atrens
dre qu'aucun Juge le lui permit 3 parce qu'il y auroit trop de
danger à attendre fa Sentence : que la charité l'impofoir, comme
elle fic à Phinées, & à Mattachias , que la Loi de Dieu l'ordon-
noit , en ce qu’elle veut que nous faffions tous nos efforts, pour
parvenir à l'union de l'Eglife ; pour laquelle, il ne reftoit
plus de voye, que celle de la fouftraétion, & fans laquelle
LÀ France deviendroit complice du crime de Benoift : que les
Princes, & les Prelats étoient particulierement obligez, fur
tour les derniers, dont le devoir étoit de conduire à Dieu les
ames qu'il avoit confiées à leurs foins : qu’ils en répondroïent
un jour devant la Divine Majefté : que cette obligation regar-
doit particulierement Charles VI, lequel étoit obligé de punir
les fchifmatiques, par le ferment qu'il avoit fait à Dieu : qu’il
avoit plus d'interêt que perfonne, de ramener tous les fideles à
J'unité : qu'il l'avoit entrepris avant tous les autres Princes : qu'il
devoit leur en donner l'exemple. Que Salomon s'étoit mêlé des
affaires des Prètres : qu'il avoit dépofé Abiathar : que Jofias les
avoit obligez d'employer aux réparations du Temple, l'argent
que le peuple avoit donné à cette fin : que le foin du fpirituel
étoir encore plus important, que celui du temporelle,
Que Jofias avoir obligé fes Sujets de mieux obferver la Loi
de Dieu : que l'Empereur Honorius, du tems de Boniface, avoit
fait dépofer deux Papes, & fair la Conftitution, £ duo fortè ,
qui eft inferée dans le Corps du Droir Canonique ; ce qui juiti-
floit que les Rois étoient en droit de procurer à l'Eglife la paix
dont elle a befoin, en plufeurs rencontres. Que la fouftraétion
ne fourniroit aux Sujets aucun prétéxte de refufer aux Princes
l'obéïffance qui leur eft duë : que ces menaces n’effraïoient que
ceux qui ne favoient pas de quoiil s’agifloit, & qui comparoient
malà propos la fuperiorité fpirituelle, à la Domination tem-
porelle, quoi-qu'ils y eût bien de la difference de l’une à l’autre:
que Jefus-Chrift lui-même l'avoir marquée, en difant, que les
Souverains étoient les maîtres des peuples ; maïs que fes Difci-
ples ne devoient nullement fonger à le devenir : que le plus
élevé d’entr'eux par fa dignité, devoir être le plus humble, par
{es fentimens : que S. Pierre leur avoit défendu d'ufurper au-
sune domination fur le Clergé, & de lui donner d’autre exem-
v
di #
»
,
Ce
Du Concile de Conffance.
ple, que celui d'une foûmiflion parfaire aux Puiffances établies
de Dieu, & d’une vie exempte de crimes,
Qu'il »’y avoit nul rapport entre l'autorité Ecclefiaftique, &
la temporelle : que les Chefs de l'Eglife n’en étoient proprement
que les miniftres : que S. Bernard, dans fon Livre de la Con-
fideration , au Pape Eugene foûtenoit, que l’Eglife Romaine
n'étoit la maïrrefle des autres, que pour les enfeigner, & non
pas pour les commander : que le Pape n'étoit que le confrere
des Evêques, & non pas leur Seigneur : que les Princes étoient
établis pour dominer, & les Ecclefiaftiques pour fervir : que
leur dignité ne les élevoit qu'à proportion des Sujets aufquels
ils devoient fe rendre utiles : que S. Thomas foütenoit, que le
Pape pouvoit devenir fimoniaque , en vendant un Benefice :
qu'il n'en étoic pas le maître, non plus que des biens Ecclefia-
A :.qu'il y avoic plufeurs cas dans lefquels il étoit oblicé de
fe {oûmettre au jugement de l'Eglife.
ue le falut des Fideles n’eftoit nullementintereflé dans tout
ce . regardoit les biens temporels du Pape : que la guerre
devenoict quelquefois légitime , comme dir S. Auguftin, dans
Ja Cité de Dieu : que les Romains , aprés la deftruétion de Car-
thage, étoient demeurez d’accord qu'il leur falloit une ouerre,
pour les empêcher de fe corrompre dans l'oifiveté, & de fe trou-
ver enveloppez dans une guerre civile : qu’il n'en étoit pas de
même de l'Églife : qu’elle avoit befoin de la paix, pour tra-
vaillér à fa fan@ification. Que Dieu avoit trés-juftement établi
diverfes efpeces de Gouvernement, par rapport à l'inclination
de chaque peuple, tous n'étant pas À 4 de fe laifler gou-
verner de la même maniere : qu’il n’étoit pas à propos qu'au-
cun Roi parvint jamais à la Monarchie Univerfelle : que le
Saint-Efprit qui gouverne l’Eglife, lui avoit infpiré un genie
trés-different : que fa force confiftoic dans fon union, dans la
Foi, l'Efperance , la Charité, la participation des mêmes Sa-
cremens, fous un feul Vicaire.de Jefus-Chrift, qui s’en étoit
refervé la qualité de Chef.
: Que le glaive materiel d’aucun Prince ne pouvoit s'étendre
‘par tout le monde, au lieu que le glaive fpirituel de l'Eglife
n'exceptoit ni lieux, ni perfonnes, ni dignirez: que les Princes
temporels ne pouvoient ôter à leurs Sujets, que les biens, &
| F ii;
ee 77 —
46 Nouvelle Hiftorre
la vie : qu'il s’étoit trouvé bien des gens que ces pertes n'avoient
pas été capables d'ébranler ; au lieu que le fchifme pouvoit les
priver de la vie éternelle, pour laquelle les Martyrs avoient
tout facrifié. Que les Princes étoient au-deflus des Loix, & de
la police de leurs Royaumes : qu’il n’y avoit aucune puiflince
en état de les dépoüiller de leur dignité, au lieu que le Pape
étoit foümis à celle de l’Eglife, qui pouvoit lui faire fon procés
fur fa conduite, & le AR 0 de renoncer au Pontficat,
quand il étoit de fon interëc qu'il le fit : qu’elle ne pouvoit plus
tolerer Benoift, dés qu’elle s'étoit apperçûé qu’il fe fervoit de fon
autorité, pour détruire, par fon entètement, le troupeau de
Jefus-Chrift.
Que la plûpartdes Principautez Seculieres pafloient de droit,
du pere au fils, au lieu que les Papes ne fe faifoient que par
élection : que quand leur maniere d'agir éroit devenuë fi per-
nicieufe, qu’il n’étoit plus poffible de la fupporter, ceux qui les
REA d'A devoient leur refufer l’obédience : que S. Paul
avoit repris S. Pierre en face ; parce qu'il s'étoit attiré certe
reprimande : qu’ainfi tout Catholique devoit s’oppofer à Be-
noift, qui troubloit toute l’Eglife, & fe fouftraire à fon obé-
dience, puifque tous les avis que l'on avoit pu lui donner, n'a-
voient pü le ramener à fon devoir.
Dés que M Plaoul eut achevé de parler, l'Affemblée fe fé-
para, & le Lundy fuivant 10. du même mois de Juin, en préfence
de Meffieurs les Ducs, de tous les Evêques, Abbez, Deputez
des mêmes Chapitres, & des Doëéteurs dont on à déja parlé,
Monfieur le Chancelier , de la parc-du Raï, & du Concile, pro-
nonça, que ceux qui avoient parlé contre la fouftraétion, avoient
fait une efpece de menace, & que plufieurs autres, fous le pré-
texte de l’autorité du Pape, n’ofoient dire leurs avis, de crainte
d’être privez de leurs Benefices ; que ces raifons avoieñt donné
lieu au Roi d'ordonner, que tous ceux qui fe trouvoient au.
Concile, déclareroiïent leur fentiment, & opineroient fuivanc
leur confcience , fans rien appréhender : que Sa Majefté, &
les Princes de fon Saug, s'engageoient de préferver chacun des
opinans de toute forte de violence, & de voyes de fait:il affüræ
qu'ils n’avoient rien à craïndre en cette occalon de la part du
Pape , nide ceux de fon partis | : |
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Du Concile de Conftance. : 49
Que comme les partifans de Benoïft avoient ofé avancer,
: perfonne n'étoit obligé d’obéïr au Roi, s’il ordonnoit la
ouftration, Sa Majefté déclaroit qu'au cas qu'il lui plüt de
l'ordonner, de l'avis du Concile, ceux qui ne s'y conforme-
roient pas, feroient reputez fchifmatiques , & faureurs du
fchifme , & punis en cette qualité, pour fervir d'exemple. Que
parce que les mêmes partifans avoient avancé , que fi la fou-
ftra@ion fe failoic, les Princes, & les gens de qualité devien-
droientles maîtres désélections, l'intention duRoit étoit de main-
œænir les Chapitres, & les Communautez dans leur droit d'é-
lire, fans impreflion, ni violence, & que ceux qui en uferoient
autrement , feroient punis exemplairement.
ue d'autant qu'ils avoient ajoûté, que fi l'on faifoit la fou-
ftraétion , Sa Majefté s'empareroit des revenus Ecclefiaftiques ,
des droits de vifite, des Annates, &c. elle l’'avoit chargé de les
affürer qu’elle ne le feroir point, & qu'elle n’avoit jamais eu
intention de le faire : soie promettoit au contraire, au Cag
que le Concile approuvâtla fouitraction, de maintenir l'Eglife
Gallicane en trous fes droits, & libertez accoutumées. ]
Il fuc enfuite ordonné de la part du Roi, en préfence de
Meflieurs les Ducs Préfidens, d'un Secretaire du Roi, & de
quelques Confeillers, qu'aucun de ceux qui fe trouveroient au
Concile, ne fe difpenfäc de dire fon avis, qui feroit rédigé par
écrit, par un Notaire à ce deltmé, enfuice de quoi , moyennanc
l'aide du + sv , l'on formeroit une conclufion. L'on leur fit
même défenfes de s’en retourner avantla conclufion duConcile.
_ À l'examen des opinions fe trouverent préfens, Meflieurs
les Ducs de Berry, de Bourgogne, d'Orleans, & de Bourbon:
Meflire Armand de Corbie , Chancelier de France, Meflire
Pierre de Giac , fon prédecefleur, Me Jean Hue , Chanoine
de l'Eglife de Paris, homme de mérité, & de probité, Secretaire
du Roi, qui reçüt toutes les declarations : les Prelats, les Ab-
bez, les Dépurez des Chapitres, & des Univerfitez , touche-
rent le livre des faints Evangiles, pofé au bas d’un reliquaire,
où il y avoit du bois de la vraye Croix , avant de dire leurs
avis, & prêrerent le ferment de dire verité. Dé peur même qu’il
n'arrivât du changement, l’on les obligea de donner leurs avis
dans des billets cachetez, fignez de leurs mains, en préfence
= * RP. queen nrennenee ee
43 Nouvelle Hifloire
de Mefieurs les Ducs, & du Chanoine Hue, Secretaire.
L'Univerfité de Paris fit enfuitelire, en préfence de Mefieurs
les Ducs, & de toute l’'Affemblée, à portes ouvertes, par M:
Jean Roucel, fon Recteur, fon opinion écrire, & fignée, qu'elle
préfenca à Meflieurs les Ducs Prefidens , fcellée de fon Sceau ,
& de ceux de quatre ou cinq Notaires, le 13. du même mois,
où elle declaroit, qu'’aprés plufieurs mûres déliberations, elle
avoir conclu, qu'il n’étoic plus à propos de fouffrir que Benoift
difpofit à fon gré des Benefices, ni qu'il perçüt aucun émolu-.
ment pécuniaire du Royaume ; que deux jours auparavant les
quatres Facultez affemblées avoienc declaré, que leur avis étoit,
que l'on devoit renoncer à l’obédience de Benoift.
. Monfieur le Chancelier demanda enfuire au même Recteur,
aux Doyens des Facultez,. & aux Procureurs des Nations, des
Lettres fcellées de ce qu’ils venoïient de dire, ce qu'ils firenten
effet : elles contenoient : que l'Univerfité avoit fouvent déploré
la défolation , où le fchifme avoit fait romber l'Eglife : qu'il n'y
avoit pas de Chrétien qui ne fütengagé de faire tous fes efforts,
pour remedier au mal, qui avoic caufé ce cerrible accident :
ue le Roi lui-même, comme trés-digne Fils de l'Eglife , avoit
fai fon poffible pour l’en délivrer : que la peine qu'il s'en étoit
donné, avoit fait entrer tous les autres Princes dans ce deffein:
que c'étoit Dieu même qui lui avoir infpiré la penfée d'affem-
bler à cet effet un Concile auf celebre, & d'apprendre les
fentimens de l'Univerfité là - deffus : qu'aprés s'être affemblée
plufieurs fois, elle n’avoit pas crû pouvoir prendre de meil-
lour parti, que celui qu’elle avoit déja propofé, qui étoit
de ne pas fouffrir que Benoiïft joüit plus long-tems de la
Collation des Benefices, des Annates, n1 d'aucune autre chofe
qui püt lui produire de l'argent, lequel fervoit plus que tout le.
relte, à entretenir le fchifme, & à éloigner la réünion.
Que Benoiïft avoir débauché par fes faveurs, plufieurs de
ceux qui la fouhaitoient ; qu’il étoit dangereux qu'il n'en dé-
tournat encore d’autres : que les Princes, & les peuples con-
courroient à ce deflein : que les quatre Facultez en étoient una-
nimement d'accord : que Benoift refufoir d'écouter tous ceux
qui-lui parloïent de réünion : qu'il les haïfloir, & les perfécutoit:
qu'il empèchoit autant qu’il pouvoic les Fideles d'y ee
qui
Sn Bt En -
desmssies“ilé: Pr en. Cd CE pu
=
Du Concile de Conflance.
_ Qu'il n'offroit aucune autre voye qu'il füt poffible d'executer :
que l'on ne pouvait s’en prendre qu'à fon ambition démefurée
ui entretenoit le fchifme, ni le regarder autrement, que comme
La : que lui, qui devoit donner fa vie me oüailles,
aimoit mieux les voir mortes , que de les repaître vivantes.
Qu'aprés une mûre déliberation, l'Univerfité avoit conclu,
que la Loi de Dieu obligeoit chaque Fidele à la fouftraétion :
qu'elle étoit licite, convenable , & neceflaire : que l'on ne de-
voit plus d'obédience à Benoit : qu'i feroit aifé d'en rapporter
encore une infinité de raifons : que tous fes Suppots n'étoient
entrez dans ce fentiment, que par un pur principe de conf-
Cience. |
Le 18. de Juillet, Mefieurs les Ducs de Berry , & de Bour-
gogne, oncles de Sa Majefté, Préfidens, Monfieur le Duc d'Or-
Jeans abfent, Monfieur le Duc de Bourbon, les Prelars, & le
Clergé de France, affemblez au Palais, pour former leur con-
clufion fur le moyen de rétablir l'union de l'Eglife, par la cef-
fion de l'un, & de l’autre des prérendans, faute de quoi l'Eglife
Gallicane fe fouftrairoit entierement à l'obédience de Benoift,
& lui ôteroit la Collation des Benefices, les droits de vifite, les
Annates, & tous les autres moyens de tirer dorénavant de l’ar-
gent du Royaume. Meflire Arnaud de Corbie, Chancelier de
France, par ordre exprés de Sa Majelté, & de Meffieurs les
Ducs Prélidens, parla en ces termes : :
. ° C4 ° e
Il dit, que Sa Majefté avoit ordonné aux Prelats, aux Uni-
verfitez, & aux Chapitres, de fe trouver au Concile, pour lui
donner avis, fur la voye qu'il y avoit à prendre, pour éteindre
un fchifme auffi long, & auffi funefte : que l'on avoit déja ap-
te la voye de ceflion dans un Concile précedent, comme
a meilleure, & même la feule par laquelle tn pût parvenir à
la paix de l’Eglife : qu'il y avoit été réfolu , que Benoift feroit
fommé d’une maniere décente, & convenable, de vouloir l’ac-
cepter, en cas que fon concurrent pût s’y refoudre. Quele Roi,
pour lui faire honneur, n’avoit pû lui envoyer de plus illuftres
Ambafladeurs, que Mefieurs les Ducs de Berry, & de Bour-
ogne , fes oncles, & Monfeur le Duc d'Orleans, fon frere:
qu'ils l'avoient humblement requis, fupplié, & enfin fommé de
rendre ce parti, :
P P G
- Se En PRET |
due sb Eee 5-
so | Nouvelle H loire
Que tous les Cardinaux, à l'exception d’un feul , lui avoient
faic la même priere : qu’il n'y avoir jamais voulu confentir :
que Meflieurs # Ducs s'étant retirez, avoient fair à Sa Majefté
le rapport de leur négociation: que là deffus le Roi avoit con=
voqué une feconde aflemblée des Prelats de fon Royaume, pour
éxaminer comment l’on devoit en ufer en cette occurrence:
qu’il en avoit nommé Préfident, Monfieur le Duc d’'Orleans :
qu'il y avoit été conclu, à la pluralité des voix, que Benoift {e…
roit fomme une feconde fois de renoncer à fes prétentions, quoi
qu'une bonne partie des Prelats quila compoloient, für deflors
d’avis de fe fouftraire à fon obédience.
Que Sa Majefté avoit crû qu’il étoit plus a propos de faire
encore une tentative : qu'elle s'en étoit expliquée avec les Rois
d'Angleterre, & de Caftille:que leurs Majeltez avoient été d'avis
d'envoyer chacune une Ambaffade aux deux prétendans, pour
leur faire une nouvelle fommation, & de proceder contr'eux,
s'ils refufoient encore de l’accepter, par toutes les voyes Imagi-
naâbles, pour les obliger l’un, & l’autre, de fe défifter de leurs
prétentions. Que les Ambaffideurs du Roï avoient déclaré à Be-
noift, que s’il ne renonçoit dans la fefte de la Purification fui-
vante, Sa Majelté prendroit fon parti : que cet obftiné n’en avoit
voulu rien faire : que les Ambafladeurs de ces trois Couronnes
étoient allez en faire autant à Rome, où ils n’avoient rien LE Es
né non plus. .. 0 à
Que Sa Majefté informée par fes Ambafladeurs, du refus des
deux competireurs, avoit raflemblé fes Prelats, & fon Clergé,
pour la troifiéme fois, dans ce Concile, pour examiner ce qu’il
y avoit encore à faire, & que ne pouvant y aflifter elle-même,
elle avoit nommé Mefhieurs les trois Ducs , pour Préfidens : que
la queftion de favoir fi l'on devoir fe fouftraire à l'obédience de
Benoift , avoit été difcutée par trois favans Ecclefaftiques d’un
côte, & par trois de l’autre ; enfuite de quoi Meflieurs les Préfi-
dens avoient recüeilli les voix, avec une exactitude nompareille,
aprés avoir fait prêter à chacun des opinans, le ferment fur
les faints Evangiles, qu’ils ne s’expliqueroient que felon Dieu,
& leur confcience. |
Que Meffieurs les Princes avoïent recüeilli les voix de plus
de 300. perfonnes, & des Univerfitez de Paris, d'Oileans, d’An-
— en
du Concile de Conffance. sr
gers, & de Montpellier : que chacun d'eux avoit donné fon
fuffrage, écrit, & figné de fa main : que l'on avoit mis d’un
côté les billets de ceux qui étoient pour l'affirmative, & de l’au-
tre, ceux qui étoient pour la négative : que Meffieurs les Prin-
ces avoient fait leur rapport au Roi de ce qui s’étoit paflé dans.
le Concile, où ils avoient trouvé 247. voix pour la fouftraétion
a l'obédience de Benoiïlt, jufqu'à ce qu’il auroït renoncé à {es
prétentions, & que l'Eglife füt entierement réünie: qu'il y en
avoit 18. ou 10. qui vouloient bien que [a fouftraction fut con-
cluë dés à préfent 5 mais qui fouhaitoient que l'on fit encore
une troifiéme fommation, avant de l’executer : 16. ou 18. Par
ticuliers vouloient qu'aprés cette troifiéme fommation, l’on af-
femblit encore un autre Concile, où toute l’obëdience de Be-
noift feroit appellée : les autres étoient des voix bâtardes, qui
ne méritoient pas que l’on y eût aucun égard.
Que les quatre Univerfirez étoient entierement pour la fou-
fraction : qu’outre Meffieurs les Ducs préfens, & Prefidens,
l'on pouvoit encore compter le Duc de Bar, le Comte d’Alen-
çon, le Duc de Lorraine , le Comte de Savoye , & pluñeurs
autres, qui étoient abfens : que fur le rapport qui en avoitété
fair à Sa Majefté, elle avoic remercié Meffieurs les Ducsfes on-
cles, de la peine qu’ils s'étoienc donnée, pour la réüflire du
Concile, & déclaré, qu'elle vouloit que la conclufon en füt
formée à la pluralité des voix, & qu'elle fût executée : que
l'on fit dés à préfent, une fouftraétion entiere à l'obédience de
Benoit, fans autre délai, ni fommation : qu’il avoit ordre ex-
prés du Roi de le déclarer à toutle Concile:que Sa Majefté don-
neroit la-deflus des Lettres Patentes en bonne forme : que les
Secretaires avoient ordre de les dreffer.
- TI ajoûta , que c’étoic auffi le fentiment de Meffieurs les an-
ciens Cardinaux, à l'exception de trois, que l’on efperoit pou-
voir ramener à l'avis des autres : que le Roi de Caftille en
étoic auf, comme il paroifloir par la lettre qu’il avoit écrire
à Sa Majefté : que quelques-uns avoient fait courir le bruit du
contraire 5 mais qu'il venoit d’arriver un Ambaffideur de la
part de ce: Prince , qui affüroic, qu'il étoic toüjours dans ce
fentiment, & qu'il défavoüoic entierement le bruit qui s'étoic
répandu, |
| Gi;
, Pen ne eus -
RE D
+ =
ant +
= —
: RÉ er
4
à
,
2 Nouvelle Hifhoire
Monfieur le Chancelier ordonna enfuite, de {a part du Roi,
À tous les Prelats, & autres du Concile, de demeurer à Paris,
jufqu’à ce que l'on eût reglé ce qu’il reftoit à faire , pour exe
cuter cette déliberation , & quelqu’autres chofes , qui regar-
doient le bien commun de l'Eglife de France : il ajoûta, que
Jon feroit le Jeudy fuivant, une Proceffion folemnelle à fainte
Geneviéve : que dans le Sermon qu'y feroit un Docteur fa-
meux, l'on feroit la publication de la fouftraétion , de la part
du Roi: que perfonne n’en devoit rien appréhender ; parce
que Sa Majefté prenoiten fa protection, tous ceux qui l'auroient
appuyée 5 & que fon intention étoit, que l'Eglife de France
joûit à l'avenir , de toutes fes anciennes Libertez.
Dés que Monfieur le Chancelier eut fini fon difcours, Mef-
fieurs les Ducs firent faire filence, pour écouter M° Ferdinand,
qui alloit parler pour l’Ambaffadeur de Caftille, lequel ne favois
aflez s’exprimer,en Latin, ni en François.Ilaffüra : lettres
dont on avoit fait courir des copies, n’étoient nullement con-
formes aux intentions du Roi fon maître. & de fon Confeil :
que ce Prince perfiftoit toüjours dans les fentimens qu'il avoit
marquez au Roi Trés-Chrétien.
Incontinent aprés, Monfieur l’'Evêque de Condom fe mit à
genoux devant Meflieurs les Princes, & les fupplia au nom
de la plus grande partie des Prelats, d'obtenir du Roi, qu'il
lût à Sa Majefté d’interjetter une efpece d’appel , tant pour
fi, que pour fes Sujets, & fes adherans, de tout ce qu’avoit
fait, ou pouvoit faire Benoïft, pour ôter aux fimples, tous les
fcrupules qu'ils étoient capables de fe former à ce fujet, quoi-
que cela ne füc pas autrement neceflaire ; fur quoi Monfeur
le Chancelier déclara , que l'on y avoit déja pourvû : que per-
fonne ne devoit en douter ; & que Monfieur de Condom lui-
même , étoit demeuré d'accord , qu'il éroic inutile d’y penfer.
Il fic enfuite des défenfes , de la pare du Roi, à toute forte
de perfonnes, de parler direétement, ni indireétement contre
Ja conclufion. — |
Monfieur le Duc de Berry ajoûta , que le Roi avoit com.
mandé aux Ducs de Bourgogne , & de Bourbon, & à lui-
même, de faire de fa part, de trés-exprefles défenfes de rien
dire, ou rien faire contre la préfente conclufion ; à peine con.
ne PE 5 hs e—e q—— pe
| Du Concile de Confance. 53
tre les Ecclefiaftiques, d’être privez de leurs -Benefices, &
contre les Seculiers, d'être punisexemplairement. Tousfles aflif.
trans fe retirerent chacun chez foi.
Quoi-que Maimbourg , dans fon Hiftoire du fchifme d'Oc:
cident , Due d'avoir vü les Actes de ce Concile , que l'on
vient d’abreger, & que les Leéteurs trouveront en leur entier
à la fin de cet ouvrage, en donne une idée peu femblable à celle
qui fe forme de ces Aëtes, l'on ne laïflera pas d'en tirer ce qu'il
ajoûte, qui ne s’eft pas trouvé dansles Manufcrits que l'on a
vûs, pour faire une narration fuivie, tant de ce qui efténoncé
dans ces A@es, que des faits que l'on n’a pü fuppléer par leur
moyen, Ils font affez entendre que Charles VI. donna des Let-
tres Patentes, conformes à la conclufion que l'on vient de voir;
mais elles|font mal dattées dans cet Auteur, puifqu'elles n'é-
toient pas encore dreflées le 28. de Juillet, comme dit Mon-
fieur le Chancelier,qui devoit bien le favoir. |
Elles portoient vrai-femblablement ce qu'il en dit : le Roi
défendoit à tous fes Sujets d'obéir à Benoift, & de rien payer à
fes Officiers : Sa Majefté vouloir que l’Eglife Gallicane Joùit
pleinement de fes anciennes libertez : qu'il fut pourvû aux Be-
nefices, fuivant le droit commun, par l’éleétion des Chapitres,
& des Communautez, ou par la Collation des Ordinaires,
gratuitement, & fans rien prendre, fous quelque prétexte que
ce füt. :
L'exemple de la France, continué le même Auteur, fut fuivi
des Princes voifins, & du Duc de Baviere, qui ordonnerent
dans leurs Etats une pareille fouftraction d’obédience, tant au
fpirituel, qu’au temporel : la Reine Marie de Blois, mere de
Louis d'Anjou, Roi de Sicile, fit la même chofe en Provence,
où elle étoit alors, de même que les Rois de Navarre, & de
Caftille, dans leurs Royaumes ; mais ce qui étonna le plus Be-
noift dans cette fâcheufe révolution, fut qu'il fe vit abandonné
de 18. de fes Cardinaux, lefquels, après lui avoir fait fignifier
un Acte de fouftraétion , fe retirerent à Villeneuve , ue les
terres du Roi, pour fe mettre à couvertde la violence qu'il pou-
voit leur faire faire par 900. Soldats Aragonois, que Rodri-
gue de Luna fon frere, lui avoit amenés, & qui avoit mis une
forte garnifon dans le Palais Pontifical. Ainfi Benoift fe vit ré-
G iij
FT CR SE
$4 Nouvelle Hifiotre
duit à n'avoir plus que deux Cardinaux, celui de Pampelune,
& un autre nommé Boniface , qui lui furent toûjours fideles.
Mais il y eutbien plusicar ceux d'Avignon qu'il avoit malcrai-
tez d'une part, & de l’autre le Maréchal de Boucicaut, appellé
ar les Cardinaux, l’affiegerent dans fon Palais, où nonobitant
L vigoureufe refftance de Rodrigue de Luna, il fe trouva bien-
tôt réduit à de nouvelles extrêmitez. D'un autre côté, les Car-
dinaux de Poitiers, de Saluces, & de Turey, Députez de la part
de ceux qui étoient à Villeneuve, prefloient extrêmement le
Roi de fe rendre maître de la perfonne de Benoiïlt, coinne il
pouvoit le faire aifément, pour peu que l’on continuâr le fiege
d'une ville où il y avoit fort peu de provifions,
Les deux Cardinaux ayant voulu s’en retirer , tomberent en-
tre les mains du Marèchal, qui les mit en prifon : Boniface y
mourut, celui de Pampelune fe tira d’affaires, moyennant 50000.
écus. Benoiïft n'avoit pas laiflé de conferver en France quantité
de gens dans fon parti:ils agirent avec tant d’adrefle auprés du
Duc d'Orleans, qu'ils le firent confentir à fe mettre à la cête de
celui qu’ils avoient formé en faveur de Benoiïft, contre le Duc
de Berry fon ennemi déclaré. Les Ambafladeurs de Martin Roi
d'Aragon, joignirent leurs follicitations à celles de ce Prince,
& obtinrent de Sa Majefté un ordre au Marèchal, de convertir
le fiege en blocus ; en forte néanmoins, de nelaifler entrer dans
la plice aucunes provifions. |
Benoift dans cette conjonéture, figna le 20. d'Avril 1399. un
traité, par lequel , il promit de renoncer au Pontificat, au cas
que Boniface y renoncât, mourut, ou füt dépofé juridique-
ment. L'on lui promit, de la part de Sa Majefté, fa protec-
tion, & tout ce qui lui feroit néceflaire pour fa fubfiftance , &
celle de cent perfonnes, qui demeureroient avec lui dans le
Palais, où il feroit gardé par les gens du Roi, jufqu’à l’accom-
pliffement de fa promelle. Il y demeura jufqu’au 12. de Mars
1403. étroitement gardé par quelques Compagnies de gens de
guerre, dont la plüpart étoient Normans, F2 difficiles à trom-
per. L'on ne laifla pas d'y réüflir, par l’adreffe de Robinet, ou
Robert de Braquenout, quoi-que de la même Nation, qui com
_mandoit une Compagnie Françoife, en garnifon dans une pe-
. tite ville , prés d'Avignon. Ceux du parti du Pape gagnerent
Du Concile de Conffance. ss
cet Officier, qui entroit librement dansle Palais, pour voir fes
Compatriores , lefquels ne fe défioient pas de lui ; iltraita fou
vent avec Benoift, lequel s’abandonna entierement à fa con-
duite. Il affembla cinq-cens chevaux, qui fe trouverent ce jour-
là au rendez-vous qu'il leur avoit donné. Ils s'étoient aflurez
d’un logis deftiné à recevoir Benoilt, dés qu’il feroic forti.
Braquemout paila toute l’aprés-dinée dans le Palais, & dans
le tems que l'on y portoit les provifions, pour le fouper, il eu
fortit, & amena avec lui Benoit travefti, & enveloppé du
manteau de l’un de fes gens, comme s’il euc été de fa fuite : il
fut conduit dans ce logis, où plufieurs Gentilhommes François,
. qui l’attendoient, fe jetterent à fes pieds, & l'emmencrent hors
de la ville, au lieu où ils trouverentles $oo. hommes rangez en
bataille, qui le conduifirent à Chateau-Rainard, petite ville
eu éloignée d'Avignon, où il reprit bien-tôt fes habits Ponti.
ficaux, & fon autorité. Les Bourgeois d'Avignon, & les Car-
dinaux qui l’avoient quité, fe raccommoderentavec lui : il en.
voya au Roi ceux de Poitiers, & de Saluces, pour folliciter 1a
refticution de l’obédience de la France, fous des offres qui ne
pouvoient être plus fpécieufes : il y réüffit d'une maniere, donc
vous les François furent extrêmement furpris.
Sa Majefté avoit envoyé fes ordres par tout le Royaume, 4
tout le Clergé, de fe trouver à Paris le 15. de Mai 1493, pour
déliberer de la maniere donc on s’y prendroit, pour parvenir
à l’union de l’Eglife : il étoit déja arrivé quantité de Prelats,
de Députez des Chapitres, & d'autres Ecclefiaftiques, lorfqu'à
la follicication du même Duc d’@rleans, zelé partifan de Be
noift, Sa Majefté, en l'abfence des Prelats, & en préfence deces
deux Cardinaux, déclara le 18. du même mois, qu'elle rendoic
l'obédience à Benoïft, pour elle, & pour tous fes Sujets.
Le 30. de Mai, les Prelats, & les autres Ecclefiaitiques, qui
{e trouvoient à Paris, s’aflemblerent en l'Hôtel de Monfieur le
Duc de Berry, appellé, des Tournelles , prés de la porte S. An.
toine, où, en préfence de Mefficurs les Ducs de Berry, & de
ce + » Monfieur le Chancelier leur expliqua la déclara-
tion faite par Sa Majefté, fur la reftitution de f'obédience :
Monfieur le Duc d'Orleans, pour la faire rendre, s'étant fait
fort d'obtenir de Benoift une Bulle de confirmation , des condi.
6 Nouvelle Hiflorre
tions, fous lefquelles elle avoit été rendué,que l'on n’avoitpourtant
pas encore recüe, il demanda à la Compagnie, s’il y avoir quelque
chofe à changer, ajoûter, ou retrancher à ces conditions. Quel-
ques-uns dirent, qu'ils fe foùmettoient entierement à la volonté
du Roi : d’autres demanderent un délai, pour en déliberer avec
les Evèques de leurs Provinces : mais l’'Affemblée fut obligée de
fe féparer fans prendre de parti j parce que l’on vint avertir
Meflieurs les Ducs, que le Roi vouloic qu'ils allaffent le trouver
fur le champ à l'Hôtel de S. Paul, où il étoit prèt de monter
à cheval, pour aller à la Cathédrale, quoi-qu'il fût déja onze
heures. Sa Majefté partit en effet aufli tôt aprés, accompagnée
de Mefleurs les Ducs, & de quantité de Prelats » & d’autres Ec-
clefiaftiques. Monfieur le Cardinal de Poitiers , ou de Prenefte
célebra la Meffe du Saint-Efprit : Monfieur d’Ailly, Evêque
de Cambrai, prècha, & publia la Declaration du Roi, pour
la reftitution de l’obédience, & les conditions fous lefquelles
elle avoit été faire par Sa Majefté, fur la parole qu'en avoit
donné Monfieur le Duc d'Orleans.
Que Benoift renonceroït au Pontificat , dés que Boniface y
renonceroit, qu'il mourroit, ou qu’il feroit dépofé, dont Mon-
fieur le Duc d'Orleans difoit avoir une promefle par écrit.
Qu'il revoqueroit toutes les proteftations qu’il pouvoit avoir
faites contre la voye de ceflion : qu’il annulleroit toutes les pro-
cédures, faites en haïne dela fouftraétion : qu’il ne s’en feroit
jamais aucune difcuffion, en Concile General, ni ailleurs.
Que Benoift feroit prié de la part du Roi , de moderer les
charges impofées fur le Royaume. |
Qu'il ne fe feroit aucun changement dans les Collations, &
les promotions faites par les Ordinaires durant la fouftraction,
à moins qu'il ne s’y rencontrât de l’irregularité d’ailleurs, au-
uel cas, le Pape en décideroit:qu'il pourroit confirmer ceux qui
étoient en poffeffion, s’ils le fouhaittoient, fans qu’il pût y mettre
aucun empêchement, charges, ni referves, fous prétexte de
vacation en Cour , durant la fouftraction. |
Que Benoïft celebreroïit dans un an, un Concile General de
. fon obédience, pour travailler à la réünion de l'Eglife ; à la rê=
formation de fa Difcipline , au rétabliflement des Libertez de
FEglife, au retranchement des fubfides, & des charges impofées
ù par
St Dg en, ns
L Da Concile de Conffance.
ar les Papes : que Benoilt fera tenu d’en faire executer les dé-
iberations : que pour cette réformation, rétabliflement, &
retranchement, l'on commettra dés à prefent, un certain
nombre de perfonnes fa
matiere pour le Concile,
uelques paroles qu’il paroifle que Benoift eût donné à Mon.
fieur le Duc d'Orleans, pour l'engager à faire rentrer la France
dans fon obédience, il fe content: d'avoir obtenu ce qu'il avoir
follicité, fans fe mettre en peine d’executer aucune des condi-
tions, moyennant lefquelles le Roi avoit bien voulu le fatisfaire,
& l'Eglife de France fe foëmettre à la volonté de fon Monar-
que. 1] prétendic être rentré par-là dans tous les droits, dont
il joüiffoit avant la fouftraction : il les fit valoir dans toute leur
étenduë : il alla même bien au de-là, ES obligea tous
ceux qui avoient été promüûs durant la fouftraction , par des
Cenfüres Ecclefiaftiques, de compter avec fa Chambre A pofto-
hque, des fruits perçüs pendant la vacance des Benefices, de
l'Annate du Tiulaire, actuel, des arrerages , qui | cod
être dûs par {es prédecefleurs. L'on porta l'exaction des as
rations, ou droits de vifite, jufqu’à des extrêmirez, que l’on ne
lira pas fans horreur , dans les pieces qui fuivent cette Hiftoire,
._ Trois ans aprés cette reftitution d'obédience , quantité de
Prelats François, las de fouffrir un pareil défordre , fe joigni.
rent à l'Univerfité de Paris, & en porterent leurs plaintes au
Parlement : elles font expliquées fort au long , dans l’Arrêt
rendu à ce fujet le 2. de Septembre 1406, lequel eft rapporté
parmi les preuves. Cette illuftre Cour ordonna par provifion ,
que dorénavant Benoïft , & fes Officiers, cefleroient d'exiger
les Annates , dans toute l’érenduë du Royaume , & du Dau-
phiné, ya les Benefices qui avoient vaqué, tant pendant, que
depuis la fouftraétion , & qui vaqueroient à l'avenir : fur quoi
Al eft bon de remarquer, que l’ufage n’étoit pas encore établi
de les faire payer , avant l'obtention des Bulles : il n’a été
introduit que par le Concordat de 1514. L'on fe contentoit de
tirer des Pourvüs, des obligations de les payer dans la fuite,
dont on trouvera la forme parmi les preuves.
.… Cet Arrêt défendoit encore d'exiger les pracurations , ou
droits de vifite, qui avoienc ésé érablis en faveur des LS ci
\
ges, & éclairées, qui prépareront la
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Le. =. PT l :
ATS hs bec À dvi ss de gd NE à di FEES «à
Fe Nouvelle Hifloe
& des Archiprêtres, ou Archidiacres, qui n’avoient pas la cha:
rité, ou peut-être même , la faculté de les faire gratuirement;
& que les Papes avoïent trouvé Îe prétexte de s'approprier, fur
ce que quelques Evêques fe les fa'foicnt payer, fans faire de
vifites, même les arrerages, dont il ne fe rrouvoit pas de quite
tances. Il'ordonna que ces droits fe payeroient à ceux qui fe-
roient les vifites actuellement : il fic défenfe aux Cardinaux, &
à leur Cametier, d'exiger la portion qu'ils avoient accoutumé
de prendre dansles Annates, & les arreragcs qui n’en avoient
pas été payez. Il ordonna que les deniers provenans de toutes
ces exactions qui fé trouvoient entre les mains des Colleéteurs,
ou Sous-Colleéteurs , féroient faifis, & mis fous la main du Roï;
leur fit défenfes de s’en défaifir, & de les délivrer à Benoïft, ni
à ceux de fon parti. Il ordonna que tous ceux qui avoïient été
excommuniez , faute d’avoir payé, feroient ablous.
Au mois de Novembre fuivanc, la même difcuflion futen-
core recommencée dans une quatriéme Aflemblée :elle y fuc
traitée de la même maniere à peu prés, qu’elle l’avoit été dans
la précedente. L'on fit choix de trois Doëéteurs, qui parlerent
pour l'Eolife de France, qui furent M° Pierre 4d Boves, Cer-
delier, M° Jean Petit, autre que celui qui foûtint depuisen fa
veur de Monfieur le Duc de Bourgogne, au Concile de Con-
ftance, les propofitions, qui y furent cenfurées, & Meflire Si-
mon de Cramaut, Patriarche d'Alexandrie, depuis fait Cardi-
nal par Jean X XIII. en 1415. Trois autres Doéteurs, parlerent
pour Benoïft , favoir M° Guillaume Fillaftre, Doyen de Reims,
depuis fait Cardinal par le même Pape, en 1411. Meflire Armel
du Breüil, Archevêque de Tours, & Mefre Pierre d’Ailly,
Evêque de Cambrai, depuis fait Cardinal, avec M Fillaftre,
par le même Pape. Celui-ci ayant avancé quelques propofitions
peu favorables aux interêts du Roi, & de fa Couronne, fue
obligé de les expliquer dans un fecond difcours. L'on entendit
enfuite M: Pierre Regis, Abbé du MontS.Michel, & M‘Pierre
Plaoul , Doéteur en Theologie. Le Doyen de Reims, & l'Ar-
chevêque de Tours furent oùys en replique : M° Jean Petitleur
répondit pour l'Univerfité de Paris. Le dernier qui parla, fue
M£ Jean Juvenel des Urfins, Avocat General, ou Avocat du
Roi, comme on parloïiten cetems-là. | |
tn, Den Avr FF PS
Da Concile de Conflance: $)
Monfieur le Dauphin, Duc de Guyenne, en labfence du
Roi, affifta à l'ouverture, & à plufieurs autres Dietes de l’Afem-
blée. M° Pierre ad Boves, qui parla le premier , comme Deputé
de l'Univerfité de Paris, dont le Recteur Paccompagnoit, dir,
entr'autres chofes, qu'il n'y avoit que la voye de ceflion qui
püc rendre à l'Eglife {a premiere tranquillité : que les deux pré-
tendans n'en vouloient ni l'un, ni l’autre:que leur entètement ne
pouvoir avoir aucune autre caufe , que leur ambition, & leur
avarice : que le fchifme caufoit bien des troubles dans les Royau-
mes ; rompoit les alliances les mieux établies ; produifoif la haine
entre les Nations, & la-divifion entre les Pays, affoiblifloit la
Chrétienté , endurcifloit les Infideles, rendoit la Religion mé-
Er faifoit douter de la validité des Sacremens, dépaüil-
oit les Eglifes , diminuoit confiderablement le fervice divin ,
ruinoit les pauvres Ecclefaftiques, & donnoit lieu à l'alienation
des biens Ktinez à leur entretien.
Que les Prelats avoient droït de s’'afflembler, pour remedier
à tant de maux : que l'Empereur Othon avoit convoqué ua
Concile contre Jean XII. dont la vie déreglée fcandalifoit l'E,
glife, & l'avoic faic dépofer. Que Clovis en avoit aflemblé un
autre à Orleans , où l'on avoit fait plufieurs Decrets, qui s’ob-
fervoient encore : que le Concile renu en 1398. n’étoit pas une
nouveauté, comme avoient dit les Auteurs de l’Epitre de Tou-
loufe , laquelle fuc depuis condamnée par un Arrêt du Parlez
ment, que l’on trouvera parmi les preuves. |
M° Jean Petit parla encore pour l’'Univerfité , en préfence
de Monficur le Dauphin, Prefident, à caufe de la maladie du
Roi ; de Louis d'Anjou , Roï de Naples, de Monfieur le Duc
de Bourbon , de Monfieur le Comte d'Alençon, de Meffire
Pierre de Navarre, & de plufieurs autres perfonnes de la pre-
miere qualité, . : | |
Il dit qu’il efperoit que le Roi ; & Monfieur le Dauphin re-
formeroient l’'Eglife, comme avoient fait les Rois Joachim, &
Jofas, qui avoient commencé de régner, l’un à fept, & l’autre à
huit ans. Il protefta qu'il ne prétendoit rien dire contre la fainte
Ecriture, les fentimens des faints Doéteurs, ni contre la déter-
mination de l'Eglife : qu’il s'abitiendroit de toute forte d’inju-
res ; de tout'ce qui pourroit. marquer de Sabine à + ou de
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60 .… ANouvelle Hifhoire
l'averfion. Qu'il avoit eu d’abord beaucoup de joye d’appren-
dre l’éleétion de Benoift ; parce qu'il lui avoit oüy prècher, &
loüer la voye de ceflion, pendant qu'il étoit Legat en France :
que l'on ne lui avoit reftitué Fhélionee de ce Royaume , que
: fous des conditions ; qu'il ne s’étoit nullement mis en peine d'ac-
complir : qu'il ne devoit point être écoute, puifqu'il revenoit
contre fon propre fait , & contre le ferment qu'il avoir prèté:
qu’il avoit dit, qu'il aimeroit mieux fe faire pauvre Cordelier,
que de tenir l'Eglife en fchifme.
_ Ifs’étendit enfuite fur les faits, que l’on a rapportez au com-
mencement : il ajouta, que la fouftraction ordonnée par le Con-
cile précedent, n’avoit point eu l'effet que l'on en avoit efperé,
à caufe de la reftitution que l'on lui avoit faite de l’obédience:
que l'on avoit moins dû regarder la fouftraétion , comme une
chofe qui dût procurer la réünion de l'Eglife , que comme une
difpofition pour y parvenir ; ce qui fe feroic plus aifément,
quand on l’auroit récablie. Que SL y avoit deux Pilotes fur un
Vaifleau, qui ne s’accordaffent pas fur la maniere de le con-
duire, & qu'ils fuffent chaque jour aux prifes là - deflus , dés
que le “oo fe trouveroit en danger de périr, l'on ne man-
queroit pas de les jetter tous les deux dans la mer : que depuis
la fouftraétion faite par la France, quelques autres Royaumes
en avoient fait autant: que les Cardinaux de Benoiïft les avoient
imitez : qu'ilslui avoientenvoyé quatre d'entr'eux, pour le fom-
mer encore, & lui dire, que s’il vouloit ceder de bonne grace,
ils fe faifoient fort de lui reftituer toute fon obédience : qu'il avoit
demandé trois jours, pour fe déterminer, aprés lefquels il avoie
déclaré, qu'il aimeroit mieux mourir : que tous fes Cardinaux
l’avoient enfuite abandonné. | |
Que dés qu'il s'était apperçû que la fource de fes finances étoit
arrêtée, il avoit envoyé en France un écrit de fa main, par
lequel , il promettoit de céder, pourvû que fon concurrent ce-
dât auf, qu'il mourüût, ou qu'il füt dépolfé : que c'étoit là-deffus
que l'obédience lui avoir éte reftituée, aux conditions que l'on
a déja vûés : qu’au lieu d'y fatisfaire, il avoir envoyé des Am-
baffadeurs à fon concurrent, qui lui avoient rendu leurs ref:
peëts , comme au véritable Pape :'qu'ils en :avoiebt obtenu di«
verfes audiences , qui faifoient aifémenc préfumer la collufion
a 0 2 LOS
PR gÿ A+ LH "+ L +4
LB. LT LD Comm em
ec.
Du Concile de ConMance. ét
des deux prétendans ; pendant que ceux du Roi d'Angleterre
n'avoient pù tirer aucune réponfe d’Innocent.
Que ce Pape éroit mort , & que Benoilt n’avoit pas cédé,
comme il l’avoit promis : que la même chofe étoit déja arrivée
en 1389. lors de la mort d'Urbain : que les Ambafladeurs de
Clement fe trouvant alors à Rome, 20 Cardinaux de l'autre
parti leur avoient demandé, s'ils avoient pouvoir de leur maî-
tre de céder : que leur ayantdir, que non, ils leur avoient pro-
pofé d'envoyer à Avignon quelques-uns d'entr'eux, pour de-
mander le pouvoir ; mais qu'ils avoient répondu, que ce feroit
un voyage trés-inutile 3 parce que c'étoit un parti que Clement
ne prendroit jamais, enfuite dequoi, les Cardinaux de Rome
avoient élû Boniface. |
: Que Monfieur le Duc de Berry avoit envoyé des Ambaffa
deurs à Rome , pour tâcher d'empêcher cette élection ; mais
qu'ils l’avoient trouvée déja faite : que Boniface leur avoit ré-
pondu, & à ceux de l’'Univerfité qui les avoient accompagnez,
u il affembleroit fon Concile à la Touffaints : qu’il l'avoit en
effet aflemblé ; mais qu'il avoir obligé les Prelats qui le compo-
foient , de lui donper leurs avis en des billets féparez ; parce
qu'il étoit perfuadé, qu'ils vouloient tous qu'il cédäc, mais qu'il
p'en vouloit rien faire : que Benoïft avoit envoyé en France
une Bulle, conçüë en des termes fi obfcurs, & fi équivoques,
qu'il étoit impofhble d'en pénetrer’le veritable fens.
ue ceux qui traverfoient l'union de l’'Eglife, devoient être
regardez comme des fchifmatiques, & des héretiques : que le
fchifme n'étoic caufé que par la pure opiniâtreté des deux pré.
tndans : qu'il ne s’agifloit point-de donner atteinte à ce qu'a-
voit fait Benoïft 7” la reftitution de l’obédience: mais qu’il
ne falloit pas la laifler durer davantage : qu'ayant contrevenu
au ferment qu'il avoit folemnellement prêté, l'on ne devoit
plus fe fier à fes promefles. Que lui , & Boniface , au lieu de
mn ne fongeoient qu’à
travailler à procurer l'union de
s'enrichir : que Benoïft avoic fait prècher en Allemagne , que
Sa Majefté T'res-Chrétienne, ne travailloit à éteindre le fchifme,
que pour avoir un Pape François à fa dévotion, qui lui facili-
tt les moyens de fe rendre le maître de l'Empire : qu'il fe fai-
foit des partifans par tout, par fes prélens., fes promefles, & :
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62 © Nouvelle Hifhotré
fes menaces : qu'il avoit ofé faire mettre en prifon l'an des Dés
putez de l'Univerfité.
Qu’au lieu de convoquer un Concile General de fon obé-
dience, fuivant la parole qu'il en avoit donnée, il étoit allé à
Genes, ville de fon parti, qui n’y étoir nullement propre : qu’au
préjudice de la promeffe par lui faite, de confirmer ke promo-
tions, faites pendant la fouitraétion, il avoitobligé tous les Pour«
vûs, de prendre de lui de nouvelles provifions de leurs Bene-
fices, qu'il avoit regardé les Elections comme nulles, & fchif-
matiques : qu'il avoit contraint les Pourvûs de compofer, pour
les fruits échûs depuis la derniere vacance:que quand ils avoient
traité ayec le Chambellan, ou le Freforier , qui en avoient ar-
raché tout ce qu'ils avoient pu, l’on leur demandoit, s'ils avoient
été abfous par le Pape, du fchifme où il étoient tombez, par
la fouftraétion : que Benoiïft faifoit inferer dansles Bulles, qu'il
leur accordoit , une claufe, portant, qu'il leur pardonnoït l’of-
fenfe qu’ils lui avoient faite par la fouftraétion, par la feule
amitié qu’il avoit pour Sa Majefté, & pour Monfieur le Duc
d'Orleans.
Que Benoïft, loin de maintenir l'Eelife de France en fes an-
ciennes Libertez, lavoir plus chargée de taxes, qu’elle n'eûc
jamais été: qu'il fe faïfoit payer les procurations … vifiter ,
& enlever les dépoüilles des Ecclefiaftiques décedez : qu’il n’a-
voit pastenu à lui, qu’il ne s'emparâtencore des vacances. Qu’un
Curé ayant fait faire une chafuble, pour la donner à fon Eglife,
& fon corps en ayant été révêtu aprés fa mort, & porté dans
l'Eclife , pour l'enterrer, le Sous-colleéteur étoit venu l'en dé-
poüiller, au grand fcandale des Paroiffiens, qui avoient crü la
mettre en füreté par ce moyen , & l'avoir emportée : que les
prédecefleurs de Benoït n'avoient faic que des tentatives inu-
tiles, pour s'attribuer ce prétendu droit de dépoüille : que Be«
noift laifloit exprés vaquer les Benefices, pendant un an , ou
dix huit mois, afin de groflir les revenus, qui échéoient pendant
la vacance.
Que cependant l'on ne favoit autrefois, ce que c'étoit que
ces vacances : que quand les Abbez avoient la dévotion d'aller
fe faire benir à Rome, ils ne payoient que trés-peu de chofe :
- que celui deS. Denis, par exemple, payoir, cent, ou deux cents
__ Da Concile de Conffance. 63
francs : que depuis les Officiers du Pape, avoient infenfible-
ment porté ce prétendu droit, au de-là de toute mefure : que
_Benoift devoit tirer dequoi s’'entretenir honêtement, du revenu
des Benefices qu’il poffedoit avant fon élection , dont il n’avoit
pas voulu fe dépoüiller , fous prétexte qu'il en tireroit fon en-
trétien, au cas qu'il ceflât d’être Pape:qu'il s'étoit fait payer des
arrerages échûs depuis trés-long-tems: qu'il avoir envoyé des
Indulgences, portant rémiflion de coulpe , & de peine, par
des Jacobins , & des Carmes, qui en avoient tiré beaucoup
d'argent: qu’il n’avoit jamais négligé aucun moyen d'en attra-
] |
per : qu'il avoit obligé les nouveaux Prelats, d'aller à Genes
fe faire béhir, au lieu qu'auparavant ils reccvoient la béne-
diction chacun dans fon Églite :que l’on ne fauroit compter la
quantité d'argent, qu’il avoittirée du Royaume: qu'ils'embar-
rafloit peu , fi les Prelats, & les Curez favoient la Langue du
Pays où il les envoyoir.
ue le Roi de Caftille avoit envoyé des Ambaffadeurs à Bo-
niface , & à Benoift : qu’ils avoient offert à ce dernier le choix
de la voye de ceflion, ou de celle du Concile General : qu’il leur
avoit demandé, ce qu'ils entendoient par ces termes : qu'il
avoit enfuite écric au Roi de Caftille, qu’il devoit être content
de la réponfe qu’il avoit faite à fes Ambafladeurs : que l’un des
Prelats de l’Aflemblée Jui ayant dit, que l’on ph re fes Ofi-
ciers de l’entrecenir dans cette erreur, il avoit répondu , que
l'on avoit tort ; que depuis quatorze ans il n’avoit pris confeil
de perfonne : qu'il avoit die plufieurs fois, qu’il aimeroitmieux
être réduit à mandier fon pain, que d’être obligé de céder :
. Me Petit finit fon difcours, en exhortant fes auditeurs à demeu-
rer inféparablement unis à l'Eglife.
= Monfieur le Chancelier dit alors, que Monfieur le Dauphin,
& Meffieurs les Princes, en l’abfence de Sa Majefté, lui avoient
ordonné de repréfenter à l’Affemblée , que le Roi l’avoit con-
voquée dans la même vûë que la précedente , | si avoir les
avis de ceux qui la compofoient, fur la maniere dont on devoit
s’y prendre, our rendre à l’'Eglife fon union, & fa tranquillité:
qu’à l’Affemblée précedente, où l'on avoit embraflé le parti de
la fouftra&ion, l'on avoit député des Docteurs, pour re
les interèts, ant de l'Eglife, que du Pape: qu'il étoit à propos
Ag «+ D nee - auberge n° ns 21. 0" FX 2 r#eie
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RES
64 = Nouvelle Hiffoie
d'en ufer de même en celle-ci, & d'avertir ceux du parti dé
Benoift de fe tenir prêts : que Meilieurs les Princes leur donne-
roient audiance : qu’il falloit auffi en choifir de bien habiles,
pour foûtenir la caufe de l'Eglife, & lui donner les noms de
ceux qui aurojent été choilis, tant d'une part, que d'autre, :
Le premier Samedy de l'Avent, Meffieursles Princes, & les
Prelats s'étant aflemblez, M° de Cramaut parla, & dit, ques.
Hilaire avoit loüé les Prelats de France à caufe de leur conftance
à foûtenir la verité : qu’ils ne devoient pas demeurer muets en
cette occafion, où leur filence pourroit être mal inrerprete : que
c'écoit dans ce deffein que le Roï avoit fouhaité qu'ils s’aflem-
blaffent : que ceux qui n'étoient pas venus, avoient trés-mal
fait : que l'on devoit moins les regarder comme des Prètres,
que comme des fchifmatiques : que Sa Majefté avoit juré, lors
de fon Sacre,qu’elle travailleroit à réünir tous les peuples Chré-
tiens dans la mème communion : qu'elle, & les Princes de fon
Sang fouhaitoient d’avoir l'avis des Prelats, & du Clergé du
Royaume : qu'ils devoient tous confpirer à n'avoir delormais
qu'un feul Chef : que l'Eglife de France ne devoit plus recon-
noitre l'un, ni l’autre des prétendans au Pontificat, lequel n'2-
voit été inftitué, que pour conferver l'union : que les Rois n'é-
toienc établis que pour le même fujet. Que Jefus-Chrift, en éta-
bliffant des Miniitres, pour prècher la parole de Dieu, & pour
adminiftrer les Sicremens , avoit voulu qu’ils euffent le Pape
pour Superieur , pour la maintenir dans l'unité,
Que la terre étoit veritablement partagée entre differents
Seisncurs remporels, qui étoient les maïtres de leurs Sujets, &
de leurs revenus 5 mais qu’il n’en étoit pas de mème du Pape,
& des Prelats, qui n’étoient que les œconomes des biens Eccle-
fiaftiques. Que le Pape ne pouvoit être qualifié Seigneur , que
par une bafle flatterie : que l’ambition feule lui faifoit agréer
çe titre : que depuis que cette pelte, & celle de l’avarice s'éroient
introduites dans l'Eglife , l'on n’avoit plus faic d'étar de la Doc-
trine des Saints Peres: que le Fils de Dieu avoit dit à fes Apô-
tres , que celui d’entr’eux qui voudroit être le plus grand, de.
voit devenir femblable au plus petit : que ceux qui fe donnoiene
tant de peine pour s'élever , fe verroïentun jour couverts de la
plus horrible confufion, |
Que
ot...
_ ae =
Du ncile de Conffance. 6s
. Quela feule ambition des deux prétendans entretenoit le fchi(-
me depuis 28. ans : que l’un, ou l'autre des deux étoir veritable
ment {chifmatique : qu’il ne pouvoit Ordonner ni Evêques, ni
Prètres: que ceux qui recevoient l’Ordination des mains des
Evèquesqu'ilavoic faits, n’étoient pas fürs de leur état : qu'ils n’a-
volent aucun droit d'adminiitrer Ës Sacremens : que ceux à qui
ils les conferoient, les recevoient mal : que les Saints Peres di-
foient, qu'où il y a fchifme, il n’y à pas de foi : que les fchif-
matiques n’en avoient aucune : que c’étoitconfentir au {chifme,
que de fe taire en cette oççafion : que Sa Majefté s’étoit donnée
tant de mouvement, qu'elle avoit fait promettre aux deux pré-
tendans, qu’ils donneroient la paix à l'Eglife, même par la cef-
fion de leurs prétentions : qu’ils étoient d’ailleurs obligez de don.
ner leur vie pour leurs oüailles : que S, Auguftin difoit, que
quand l’Eglife eft en trouble, & qu’il ne tient qu’à un Prelat
u'elle ne recouvre fa tranquillité, il eft obligé de renoncer à
(a dignité.
ue le Pape, ‘& les Evêques n’étoient établis que pour l’uti-
lité de leurs troupeaux, & nullement pour la leur propre : qu'ils
devoient renoncer à leur Charge, dés qu’elle fcandalifoir ceux
qui leur éroient foûmis : que le refus qu’ils en faifoient, les ren-
doit fufpects de fchifme, & d’herelie : que l’un, & l'autre y
étoient entrez en renards: qu'ils avoient paru à leurs confreres
les plus devots de leurs Colleges , & les mieux difpofez à céder:
qu’ils avoient juré l’un, & l'autre qu'ils céderoient : que cepen-
dant ils le refufoienc avec la derniere opiniâtreté : quele Droit
Canonique ne faifoit aucune difference entre un Intrus, &
celui qui veut induëment retenir, & pofileder une dignité qui
ne lui appartientpas:que les faints Decrets donnoient également
à l'un , & à l’autre , le nom d'4##e-Chrif ; qu'ainfi l’enterine-
ment de la Requête de l'Univerfité, ne fouffroit plus aucune
dificulté,
. Quele Chapitre 1n n0mine Domini declaroit excommuniés ceux
qui obéïfloient à l'un , ou à l’autre des précendans: que les faints
Docteurs difoient, que l'opiniâtreré d’un Evêque étoit une ve-
ritable herefte, de même que de l'être devenu es hipocrilie , &
de vouloir s'y maintenir au préjudice de fon ferment : que ce-
Jui qui feint d'être Catholique, & qui cependant ee les
En " .
66 © Nouvelle Hifhore.
Traditions des Saints Peres, & qui donne lieu par-là à une
divifion dans l’Eglife Catholique , eft heretique.
Que Benoift ne devoit pas dire comme il faifoic, que la voye
de ceflion n'eft ni juridique , ni conforme au Droit : que l’on
ne s’en eft jamais fervi,& qu'elle a été autrefois refufée : que cette
propofition étoit beretique : que lui,& fon concurrent pechoient
contre l’unité de la foi :que dés qu'un Pape fait fchifme, il doit
être condamné fans mifericorde : qu’il peur être blâmé par cha-
que fidele : que S. Paul avoit refifté en face à S. Pierre, lequel
s'étoit trouvé repréhenfible : que fous le Pontificar d’Anaftafe ,
J'Eglife de Vienne s’étoit fouftraite à l'obédience de Calixte fon
Archevêque, & que le Pape avoit approuvé cette fouftration:
que dés qu’il paroifloit deux prétendans au Pontificat, les An-
glois n'obéïfloient ni à l'un, ni à l’autre.
Que FU niverfité de Paris avoit declaré Benoiïft fchifmatique,
& fort fufpeët d’herefie : qu'il n’y avoit nul danger de parure,
pour ceux quilui avoient prêté ferment:qu'ils en étoient valable-
ment abfous : qu'il n’y avoit d'excommuniez ; que ceux qui lui
obéïifloient encore : qu'ainfi tout le monde étoit obligé de tra-
vailler à l’extinétion du fchifme : que c’étoit là le fentiment de
toute cette Univerfité, dont les Aflemblées fe trouvoient quel-
quefois compofées de mille Doéteurs. Que nul ne devoit s'em=
barrafler de la maniere dont fe gouverneroïir l’Eglife aprés la
fouftraétion : qui recevroic.les appellations : Qui donneroit les
difpenfes: qui confereroit les Benefices.
Que lors de la fouftraétion, l’on avoit efperé que Benoiïft fe
laiferoit fléchir ; mais que depuis que l'on avoit vü le contraire,
l'on avoit réglé, que chacun s’adrefferoit aux Ordinaires, pour
Jes Collations, & les Difpenfes : que les appels feroient réglez
dans les Conciles Nationaux, qui feroient affemblez de tems
entems, ou par les Primatsde Bourges, de Vienne, de Lyon,
&c. Qu'ils feroit même trés à propos que l'on ne fût pas obligé
d’en aller chercher la décifion hors du Royaume , où ils pou-
voient être également décidez : que pour les Difpenfes, l’on
feroit bien mieux de s'en paffer ; parce que la plûpart ne fonc
v'autant de diflipations : qu'un Archevèque, où un Evêaue
étoit bien plus à portée de fe précautionner contre les furprifes,
2
qu'un Secretaire dela Cour de Rome : que fi les deux préten-
Eu Es ep | == D geD LD
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PD ep ES . ES Open
Du Concile de Conffänce. éÿ
dans refufoient de ceder , l'on affembleroie un Concile com-
pofé des deux obédiences, pour prendre fon parti plus fure.
ment.
Monfieur le Chancelier dit alors , que ceux qui avoient à
arler pour les interêts de Benoiïlt,devoient fe tenir prêts pour le
pr matin fuivant. Ils demanderencun délai d’un mois, pour
répondre à la Requête de l'Univerfité ; mais ils n'obrinrent la
prolongation de ce délai, que de deux jours.
Le Mercredy fuivant, fe préfenta pour les interèêts de Benoilt,
contre la Requête de l'Univerfité, M° Guillaume Fillaftre ,
Doyen de l'Eglife de Reims: le Roi s’y trouva, accompagné de
Mefieurs les Ducs de Berry, & de Bourbon, de Monfieur Pierre
de Navarre, & de plufieurs autres perfonnes de qualité. Il dé-
clara d’abord, qu'il ne feroit que es les Memoires qui lui
ayoient été remis : que s’il croïoit que Benoïft füc fchifmatique,
il n'auroit garde d'entreprendre fa défenfe ; mais qu'il ne lui
paroifloit pas que l'Univerfité l'eût bien prouvé : qu'il n’avoit
au Pape obligation d'aucun bien qu'il lui eût fait : qu'il ne lui
avoit jamais rien demandé: qu'il ne donnoit rien de fon propre
mouvement.
Que le Pape Adrien avoit donné à Charlemagne les dignitez
d'Empereur, & de Patrice, & le pouvoir de regler le S, Siece,
pour purger l'Eglife des fchifmes, & des herelies : que les fuc-
ceffeurs de-ce Prince y avoient depuis renoncé : que quelques-
uns d'entr'eux a voienrquelque fois chaffé de leur Siege desPapes,
qui n’y avoient aucun droit: qu'ilsavoient fait la guerre aux Al.
bigeois, & au Comte de T'ouloufe,qui les protegeolït ; mais qu'ils
ne s’écolent pas encore attribué la connoiffance des caufes d’he.
refie:qu'il ne leur appartenoit que l’execution des Senrences ren.
duës contre les heretiques : que quand il s’en trouvoit dans leurs
prifons, ils les faifoient remettre à‘ la Juftice de l’Evêque.
Qu'il étoit furpris que l'on fe für adreflé à Sa Majefté, pour
faire faire le procés à Benoift : ‘que quand toutes Les Nations
feroient affemblées , elles n’auroient pas affez d'autorité pour
cela:que le RoiOfias ayant oulu entreprendre de faire lui-même
des Sacrifices, avoit été frappé de la lépre, & fon crime puni
par la ceffation des Prophetes, & des Propheties. Que Benoift
stoit de grande qualité , ce qui devoit faire ren qu'il
| 1]
63 __ : Nouvelle Hifhoire |
n’avoit que de bonnes intentions : qu'il avoit toüjours été trés-
face, & trés-pofé: que dés qu'il avoit été fait Cardinal, il avoit
travaillé de toutes fes forces a la réünion de l’Eglife : qu’il avoit
ramené toute l’Efpagne à l'obédience de Clement : que depuis
qu'il étoir Pape, l'on n’avoit pas vendu les Benefices, comme
l'on faifoit auparavant , où ils fe donnoicnt toùjours au plus
offrant : qu'alors, fi deux en préfentoient la même fomme, l'on
attendoit qu’il vint un troifiéme en offrir davantage, & il em-
portoit le Benefice.
Que Benoïft avoit reçu de l'argent, & qu'il feroit peut-être
à propos qu'il en eûteu encore davantage : qu'il convenoit des
termes de la ‘cédule fignée lors de fon éleétion ; iltâcha de les
expliquer. Il raconta, à fa maniere, ce qui s’y étoit pañlé : il
ajoûta que le Roi avoit bien perfuadé à quelques Princes de
limiter dans fa fouftraétion ; mais qu'au lieu d’un fchifme , Sa
Majefté en avoit fait deux : qu'aucun de ceux qui obéifloient
à l'Intrus n’avoic voulu fe fouftraire : qu’ils avoient alors crû
avoir raifon : qu’ils difoient que ceux qui obéifloient à Benoift
reconnoifloient, en l’abandonnant, qu'il n’avoit aucun droit:
que c'étoit la réponfe qu’Innocent avoit faireaux Ambafladeurs
de Sa Majefté. |
Que Benoift, par pure complaifance pourelle, avoit accepté
la voye de ceflion, fur laquelle Lous d'Anjou, Roi de Naples, lui
avoit reftirué l’obédience, de même que les Cardinaux, fansen
communiquer au Roi, ce qui avoit même fait une nouvelle di-
vifion : qu’ils avoient envoyé communiquer à Sa Majefté les
caufes de leur retour : qu’elle les avoit trouvées juites : que les
Univerfitez de Paris, d'Orleans, d'Avignon, & de Touloute . les
Abbez de Cluny , & de Cifteaux, la plus grande, & la plusfaine
partie des Prelats deFrance en avoient jugé de même:que la refti-
tution de l’obédience, s’étoit faite purement, fimplement, & fans
aucune condition. Que le Roi avoit juré qu'il l'obferveroit, &
qu'il ne la revoqueroit, ni retraéteroit: que Sa Majefté avoic
voulu qu’elle füt aufñi jurée par Monfieur d’'Orleans, & par
l'Univerfité. | |
Que Benoïft, en termes generaux avoit plus offert que ce
Corps neluiavoirtdemandé:qu'il avoit fait une reftitution entiere:
qu'il lui avoit envoyéfes Ambafladeurs, fes Lettres, & {es Rol=
__—— =
dinaux de Rome avoient élù Innocent.
du Concile de Confiance. 69
Jes: qu'il ayoit acceptéles graces que ce Pape lui avoit faites :
qu'il étoit vrai qu'aprés la reftitution faite purement, & fimple-
ment, l'on avoit faie, pour appuïer quelques Princes, qui n'en
étoient pas contents, une certaine cédule : que Monfieur d'Or-
leans avoit envoyée à Benoïft, paur la lui faire ratifier, &
que quoi qu'il.ne l’eût point obrenu, Sa Majefté n'avoit pas laiffé
de paroître contente du compte que ce Prince lui avoit rendu
de fa negociation. | | |
.… Que Benoïft ayant depuis aflemblé fes Cardinaux, en pré-
fence de Louis d'Anjou, Roi de Naples , il avoit été conclu ,
que le Pape envoyeroitdes Ambaffadeurs à Urbain, & aux Care
dinaux de fon parti, pour leur propofer de fe voir enfemble
dans une ville de lobédience de ce Pape, & que, s'ils ne pou-
voient convenir de leurs faits, ils nommeroient des Arbitres,
pour les regler , au jugement defquels, Benoïft promettoit d'ac-
Fr ades ÿ mais qu'Urbain avoit abfolument refufé de mettre
es droits en compromis : qu'il étoit expiré deux heures aprés
cette déclaration : que les Ambaffadeurs de Benoit avoient été
mis en prifon, d'où ils n’étoient fortis , qu’en payant $o0o. du-
cats de rançon. Que l’on leur avoit demancé, s'ils avoient pou-
voir de leur Maître de céder ; qu'ayant répondu que non, il
leur avoit été propofé d’aller le chercher ; parce que l'on ne vou-
loit pas de Pape, qui ne fût Italien : que fur ce qu'ils avoient
déclaré, qu'ilsne croïoient pas que Benoiïft y confentit, les Car-
e
ue les Ambafladeurs ayant apprisà Florence , la nouvelle
de cette éleétion, il avoient envoyé demander des Pafleports à
Rome, pour y retourner : quece Pape leur avoit fait dire, qu'il
étoic inutile de s’en donner la peine, s'ils n’avoient rien de nou-
veau à Jui propofer : que Benoïift en étant informé, avoit eu
recours à Sa Majefté, & l'avoic prié de lui envoyer deux, ou
trois Princes de fon Sang, pour le conduire en Iralie,où il lui fe-
roit bienplus aifé de me MA à la réünion:queleRoiavoitdonné
cette commiflion à Monfieur le Duc de Bourbon, & avoit com
mandé à fon Gouverneur à Gennes, de l'y recevoir : que Be-
_noift y étoit effectivement allé ; mais que comme il avoit vû Es
Monfieur de Bourbon ne venoit point, & que la pefte y faifoit
du ravage, il s'étoir retiré à Marfeille, ou à Nimes.
| J ii
pas de
70 - Nouvelle Hilaire:
Qu'il avoit offert d’aller dans une ville de l'obédience de
PIntrus, pour tâcher de convenir avec lui : qu’il avoic offert de
céder, & de ne pas partir de Genes, que l’accommodement ne
füt conclu : qu'il ne reftoic plus rien Fbes de fa part: qu'il ne
manquoit pas de bonne volonté : que la voye de convention,
u'il avoit propolée , étoit plus utile, plus convenable , plus
file » & de plus prompte execution, que la ceflion que l'on lui
demandoit : que jamais Urbain, Innocent, ni Boniface, n'a.
voient voulu ceder : qu’ils avoient même refufé de le promettre:
qu'aucun des Princes, leurs adhcrans, n’avoient entrepris de
les y forcer. | | |
Que la cefion de’ Benoïft deviendroit inutile , fi elle n’éroic
accompagnée de celle de fon competiteur : que fes adherans ne
manqueroient pas de s'en prévaloir, comme d’une déclaration
faite de fa part, qu'il n’avoit aucun droit au Pontificac. Que la
voye de convention étoit beaucoup plus füre ; parce que les
Parties fe trouveroïent à portée de s'expliquer bien mieux
qu'elles ne le pouvoient faire par des écrirs : que les deux
Colleges affemblez , contribuéroient à la réünion : que Benoift
offroic d’executer ponctuellement ce qui étoit porté par la cé
dule du Conclave : que la reftitution de l'obédience avoir été
faite fans conditions:qu'il étoit vrai que l’on y avoit ajoûté cinq
jours aprés, une cédule qui en contenoit ; mais qu’elles n’étoient
l'effence de la refticution : que la réputation du Roi en
{ouffriroit, s’il revenoit contre fa foi, fon ferment, fon alliance,
& fa promefe. .
Que la nouvelle fouftraétion feroitinutile, dangereufe, fcan.
daleufe : inutile, parce qu'il faudroït que toure l’Eglife y con-
fentitsau lieu que l'A Femblée n'écoit compofée que dela moindre
artie des oh xp : qu’elle n'ôteroit pas à Benoift le pouvair des
Clefs, & que les François demeureroient excommuniez : qu'elle
étoit contraire au Droit divin, qui nous oblige d’obéïr à nos
maîtres , étiam difcolis : que les François ne pouvoient fe rendre
Juges en leur propre caufe: que Benoïft étoit abfent : es lon
ne devoit jamais dépoüiller un homme qui éroit en polleffion :
que la fouftraétion feroit tort à une infinité de gens, qui avoient
employé leur argent, & celui de leurs amis à acheter des gra-
ces expettatives, dont ils ne retireroient aucune utilité.
= cr, 3 LES
TS TZ (ro
Le)
PR e— | ET En Fr
= Du Concile de Conflance. 2
_ Que l'Eglile Univerfelle avoit , & devoie avoir un Chef,
dont on la priveroit en quelque maniere par la fouftraéion :
que Dieu avoir donné le Pape au Clergé, & le Roi aux Seculiers:
qu’il y auroit beaucoup d'inconveniens à fupprimer la premiere
de ces deux Puiflances : que ce rgtranchement, loin de réünir l'E.
glife, ne ferviroit qu’à y entretenir la divifion : que le fchifme
étoit un fleau que Dieu nous avoirenvoyé, pour punir les fautes
des Papes précedens , que les enfans pee quelquefois l’ini-
quité de leurs peres : qu’il y avoit des maladies , où il falloic
lailler agir la nature, de peur de l'embarrafler , en voulant la
foûlager : que fi Dieu ne mertoit la main au mal dont on gémif-
foic, 11 n‘y avoit guéres d'apparence que l’on dut en guérir:
qu’il n’y enavoit pas non plus, qu’une feconde fouftraétion
dût faire plus d'effet que la premiere : qu'elle feroit regarder
la France , comme fchifmatique , par tous ceux qui ne juge-
roient pas à propos de l’imicer.
: Que l’inconftance des François feroittrés-fcandaleufe : qu'ils
avoient d'abord reconnu Urbain VI. qu'ils l'avoient depuis
abandonné,pour adherer à Clement VII,& à Benoiïft fon fuccef-
{eur:qu'ils s'étoient fouftraits à fon obédience:qu'ils la lui avoient
reftituée, & qu’ils vouloient la lui refufer encore une fois : que
fi cela arrivoic , il ne falloit plus s’actendre à la reéünion de l'E-
glife, pendant que dureroitce refus : que l’on ne devoit pas non
plus fe promettre de Concile General ; parce qu'aucun des deux
prétendans n’étoit d'humeur de le convoquer : qu'il feroit en<
core plus difficile de regler lequel des deux y préfideroit. Que
{1 lon demandoit aux Francois qui y fervient, fi leur Pape étoit
légicime, & qu’ils difenc que non, l’on prétendroit qu'ils fe.
roient fchifmatiques s'ils: prenoient le parti de l’affirmative,l’on
leur demanderoit, pourquoi ils l’avoient abandonné : s'ils di-
foient qu’il étoit heretique, ou fchifmatique, la queftion feroie
de favoir, s'ils avoient pû le juger tel. | |
Que fi la France cellbit de reconnoître Benoiïft pour Pape,
ceux de l’autre parti n’auroient garde de fe ranger à fon obé.
dience, comme avoient fait les Savoyards, & ceux qui demeu-
rent le long de la riviere de Genes : qu’il avoit ramené à l’o-
bédience de Clement VII. une bonne partie des Pays. Bas,
que s'il étoic fchifmatique, fa ceffion n'auroit aucun effet : qu’il
eg qe rm ne
72 Nouvelle Hiftare
n’y auroit plus de moyen de parvenir à la réunion : qu'ayant
été contraint de fortir de Genes par la mortalité, il s’étoic retire
à Nice, ou à Marfeille, d’où il avoit convoqué les Prelats de”
fon obédience, pour tenir un Concile General, à la Pentecôte
prochaine, à la décifion duquel, il fe foûmettoit entierement :
qu'il avoit déja fupprimé deux des charges qu'il avoit mis fur
l'Eglife de France : que le Concile regleroit ce qu’il refteroit
æncore à faire.
Monfieur le Patriarche fe leva l-deffus,& dit,qu’en des matie-
res aufli importantes que celle-ci, l’on devoir parler plus d’une
fois. Monfieur le Chancelier ajoüra, qu’il paroifloit que l’on
avoit encore quelque chofe à dire pour le Pape, à quoi M°.
Fillaftre ayant dit, qu’oùy, la partie futremife au lendemain.
Le Samedy 4. de Decembre, Sa Majefté accompa née de
Mefeurs les Ducs, & les Prelats, s'érant renduë à l'A emblée,
Monfieur l’'Archevêèque de Tours, fecond Avocat du Pape;
commença fon difcours, en affürant qu’il ne diroit rien contre
la premiere fouftraétion : il ajouta, qu'il étoit furpris que l’on
fît difficulté de traiter le Pape de Seigneur : que Clement pré-
deceffeur de Benoift , avoit été reconnu par le Roi Charles V,
aprés une information trés-exaéte de ce qui s'étoit paflé dans
fon éleétion , & dans celle de fon competiteur : que Benoiïft avoit
été canoniquement élü : que les Canons des Conciles Generaux
l'appelloient le vrai Vicaire de Dieu, le Pafteur de tous les Fi,
deles : que Jefus-Chrift n’avoit dit qu’à lui feul, ## es Petras,
Pate oves meas : qu'il n’avoit promis qu’à lui de lui donner les
Clefs du Royaume du-Ciel : que S. Bernard avoit dit, qu'il eft
le grand Pontife, le Prince, & le fuccefleur des Apôtres: qu’il
a la puiffance de tousles Patriarches , de Noë , d'Enoch, d’Abel:
u’il le compare à Abraham, à Moyfe, à Aaron, à Melchife.
dech , à S. Pierre : qu'il repréfente la perfonne de Jefus-Chrift:
qu'’ileft le Pafteur des Evêques même : que nul n'avoir les Clefs
de la maniere qu'il les avoir, & qu'ainfi l'on avoir pù l’appeller,
Seigneur unwerfel,
- QuefiS. Gregoire avoit blâmé l’Archidiacre d'Alexandrie ,
* de lui avoir donné ce nom, ce n’avoit été qu’un effet de fon
humilité : que le Pape n'étoit pas Dieu ; mais qu’il avoit quel-
d'Idolatrie
que chofe au deAus de l'homme : que Marcellin ayant été accufé .
/
= Du Concile de Conflance. 73
d'idolitrie devant un Concile, les Peres lui avoient dir de fe
juger foi-même 5 parce que le Pape n'avoit point de Juge,
qui püt connoître de fes actions : que le Pape Symmachus, qui
avoit un competiteur , ayant été accufé d’herefie, le Roi Theo-
doric avoit fait aflembler les Prelats à Rome: que l’on lu avoit
remontré, qu'il n'avoir pas l’autoritéde convoquer une Aflem-
blée, & queles Evêques n'y iroient pas, file Pape ne le leur or-
donnoit : que Symmaque l'avoit fait : qu’ils avoient commencé
par le rétablir dans fa dignité :qu'il avoit depuis gagné fa caufe,
en définitive, & que le Concile avoit déclare , que s'il étois
coupable de quelque crime, il n'appartenoit qu'à Dieu de le
punir. É
QuelePapeJean XXII.dontlesmœursétoient trésdéreglées,-
ayanc été dépofé par les Cardinaux, il avoit affemblé un Con-
cile, par lequel il avoit été rétabli dansfa dignité, & qu'il l'avoit
confervée toute fa vie, nonobftant l’éleétion que les Cardinaux
avoient faite de Leon 5 parce que le Concile avoit jugé, qu'ils
n'avoient eû aucun droit de le dépofer. Que quand les Conciles
Generaux avoient prétendu être les Juges de la conduite per-
fonnelle des Papes, éeux-ci avoient déclaré, qu'ils ne s’y foû…
mettoient , que parce qu’ils le vouloient bien , & fans aucune
“obligation de leur part: qu’il écoit vrai que l'on s’étoit fervi de
ce moyen, pour éteindre les fchifmes, qui étoient arrivez de
tems en terms ; mais il prétendit enfuite prouver, que le Pape
ne pouvoit être jugé par le Concile, .s'il n’étoicheretique, ou
sil n'y avoic un fchifme formé. .,
:_ Îl'avoüa, que quelques Papes avoient renoncé au Pontificat;
mais il foutiat, que l’on avoit douté de la validité de ces renon-
clations : que deux de ces renonçans avoient été depuis retenus
en prifon le refte de leur vie : que Benoïft n’avoit garde de s'ex-
pofer à ce danger. Que quand la France feroit une nouvelle
fouftraétion , elle ne Fobligeroit pas de prendre un autre parti:
qu'il avoit demeuré cinq ans en prifon depuis la premiere, fans
changer de fentiment : qu'il feroit à préfent difficile de l'y re-
mettre : qu’il éroir du Pays des: bonnes mules , que l'on écor
cheroit.plürôr,que de’leur faire changér de route : qu'il n’y avoit
pas d'autre parti à prendre; :que celui ab'iloffroit,
. Que lors de la premiere fouftraction , il s’étoit su
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l'Affemblée un bien plus grand nombre de Princes, & de Pre-
lats, que dans celle-ci : que les abfens fe plaindroient, que l’on
en eût fait une feconde, fans leur aveu : que le Duc de Breta-
ne ne fouffriroit pas qu’elle fût reçûë dans fes Etats : que fi
f on avoit autrefois ie lobédience à quelques Papes, &
à un Archevêque de Vienne, ils l’avoient bien mérité : que
Benoïft ne refufoit pas la voye du Concile General : qu’il ef-
peroit que l’on auroit de fes nouvelles avant la Pentecôte pro-
chaine, qui contenteroient tout le monde : que la matiere étoi
affez grave , pour être loug tems examinée. -
Monfieur le Chancelier {e leva là-deflus, & demanda, sil
y en avoit encore quelqu'autre qui dût parler pour Benoift:
11 aflüra qu’il feroit écouté. |
Le 11. de Decembre, Sa Majefté préfidant à l’Affemblée,
M' Pierre d’Ailly, Evêque de Cambrai, parla en faveur de Be-
poift, Il commença par faire voir, combien il étoit important
que chacun vêcüt en paix, & en union : il protefta qu'il ne
diroit rien contre la voye de cefhon:qu'elle lui paroifloit bonne,
& fainte , qu'il lavoit toûjours approuvée : que l'Univerfité
s'étant affemblée D-deflus , l’on y avoit examiné quatre quef-
tions : S'il étoit à propos, pour la füretéde la confcience, de de-
meurer dans la fouftraétion, jufqu’à ce que les troubles de l'E-
glife fuffent appaifez ? Ce qu'il y avoit à faire , au cas que Be-
noîift demeurâtfchifmatique ? S’il falloitavoir recours à un Con-
cileNational de l'Eglife deFrance,feule,;ouGeneral des deux obé-
diences ? Si l’on devoit accepter la voye de convention, ou de
compromis ? Er ficeux quiävoient adheré à la premiere fouftrac-
tion , & qui n’adhereroient pas à la feconde, pafferoient pour
fchifmatiques?
Que fon avis avoir été, que les matieres ne pouvoient être
bien difcutées que dans un Concile General de toute l’obédience
de Benoiïft, & qu'il falloit proceder à la reformation de l'Fglife
de France ; d'une maniere, qui ne fît point de tort à celle de
Rome : qu'il feroit toûjours prêt à revenir à l'avis, qui paroî-
troit le plus raïfonnable : qu'il n’avoit jamais eu d'autre deffein;
que celui de conferver l’union entre les Seigneurs du Royau.
me, & les Suppôts de l'Univerfité : qu’il avoit crû que la Faculté
de Theologie devoit déliberer , fur ces difficultez : qu’elle ne :
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Du Condile de Confiance. 7$
devoit marquer fon fentiment, que par maniere de conful-
tation : que l’on ne devoitpas qualifier de fchifmatiques , ceux,
ui aprés avoir adheré à la premiere fouftraétion, refuferoient
de {e joindre à la feconde: que la voye de ceffion. éroit la plus
ropre, pour parvenir à la réünion : que la reformation de
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l’Eglife Gallicane ne pouvoit fe bien faire, que dans un Concile
General , & que celle des mœurs demandoit, que l’on célebrat
chaque année un Concile National , ou plufieurs Conciles Pro
vinciaux. | |
ue quand il avoit été queftion d'examiner l'opinion de
Jean XXII. au fujet de la vifion Beatifique, le Roi n'avoir con:
fulté que la Faculté de Theologie, fuivant l'avis de laquelle, il
avoit écrit à ce Pape, que s'il ne changeoit de fentiment , #/ /e
ferit ardre : que l’on ne devoit pas regarder comme fchifmati-
ques, ceux qui refuferoient de fe fouitraire une feconde fois :
ue la premiere fouftraétion, qui avoit duré cinq ans, n’avoit
té fuivie d'aucun effet : que les Angloïs fe moquoient des Fran-
Gois, & que quand ceux-ci leur reprochoient, qu'ils avoient
dépofé leur Roi , ils difoienit, que les François avoient encore
lus mal faic de dépofer le Pape: qu’au cas que la France fît
Éuftraëtion il eftoic pas für que les autres Nations dûffenc
la faire auffi : qu'il feroit trés-défagréable de demeurer feul ea
cetérat : qu'elle ne ferviroic qu’à aigrir le Pape, & à l'empé-
cher de céder : qu'il ne voïoit pas d'autre remede au mal, qui
faifoit gémir l'Eglife, que d'aflembler un Concile General de
cette obédience. | | L
Qu'il étoit plus à propos que les mœurs des Ecclefiaftiques y
fuflent réformées, que fi la puiflance Seculiere y mettoic la
main : que ce qui y feroitordonné, feroitenfuiteconfirmédans
le Concile General, qui feroïit compofé des deux obédiences :
qu'il feroit à propos de célebrer chaque année des Conciles Pro
vinciaux, pour la réformation des mœurs, & de préparer dés
à préfenc les points , dont on devroit y traiter : que la néoli-
gence que l'on avoir eûé de les aflemibler, avoit produit une
lofinité de maux : que le Pape étant accuié, il éroit obligé de
fe purger devant le Concile : 5 lors de la fouftraétion , il
avoit été ordonné que l’on en affembleroit un : qu'il étoit à pré-
fent plus neceffaire que jamais : que les Cardinaux le deman- .
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76 … Nouvelle Hiftore :: |
doient:qu’il ne feroit pas moins à propos de l'aflembler, quandits
s'y feroiencoppofez:que quand Benoift voudroit céder, {on con-
current ne le voudroit pas : que l’on feroic toùjours obligé d’en
venir-là ; parce que c’étoit la feule vove qu'il y eût à prendre:
qu'un Concile General de cette obédience , prépareroit les
voyes à les réünir : que les précedens fchifmes n’avoienc pà
être autrement éteints : que Benoit n'étoit ni fchifmatique, ni
fufpeét d’herefie : que Monfieur le Patriarche étoit allé trop loin,
‘en difant, _ étoit herefiarque.
Monfieur le Patriarche fe leva là-deflus, & adreffant fa pa-
role au Roi, il dit, que Sa Majefté avoit ordonné, que lui, &
quelques-autres plaideroient la caufe de l'Univerfité, & la juftice
de fa Requête : qu'il croïoit avoir juftifié, que des Docteurs
trés-Catholiques avoient foûtenu , que l’opiniâtreté d’un Pape
pouvoit dégenerer en herefe: que ceux, qui, fans aucun égard
pour les faints Canons, négligeoient de travailler à la réünion
de l'Eglife, & qui y.entretenoient la divifion , étoient hereti-
ques : qu’ils agifloient directement contre un article du Sym-
bole, qui en ordonne l'unité : qu’il n’avoit pas avancé en cela
des opinions particulieres : que ceux, qui, pour leur interèt
perfonnel fomentoient cette divifion , devoient être encore plus
teftez que les herefiarques: que c'étoit-là la Doctrine qu'il avoic
apprifes des Saints Peres. ,
Monfieur de Cambrai repliqua , qu'il ne falloit pas toûjours
rn au pied de la lettre tout ce qu'ils difoienc: qu'il falloie
interprêter benignement. |
. Monfieur le Patriarche l’interrompir encore, & lui dir, que
ce ils feroient l’un, & l’autre au Concile General, chacun
. « . ,° +. ? |
ütiendroit ce qu’il avoit avance. | |
. Monfieur de Cambrai reprit fon difcours, & dit, qu'il n’a-
voit avancé que ce qu’avoit dit Monfieur le Patriarche, & qu'il
en demeuroit d'accord: que les Saints Peres , & les Docteurs.
avoient dit bien. des ue. qui méritoient explication : que
l'on devoit avoir aflez de refpeét pour Benoïft, pour ne point.
dire en fon abfence, qu'il étoit heretique, ou herefiarque : que.
cette queflion ne devoit jamais être traitée devant tant de
monde : que plufieurs Theologiens y trouvoient beaucoup de
dificulié : que Les Deputez du parti de Benoïft n’en avoienc :
%
Du Concile de Conflance. | 77
parle qu'en mots couverts: que cette matiere regardoit la Foi :
que l'on ne devoit pas allecuer fans preuve, que Benoift füc
chifmatique , même devant le Concile General, qui en étoit
Je feul Juge competenr.
C4
.… Qu'il avoit déclaré par une Bulle, qu'il vouloit accomplir
tout ce qui étoit contenu en la cédule faire au Conclave, &
retracter tout ce qu'il pouvoit avoir fait au préjudice : que lui-
même avoit folemnellement protefté, qu’il ne diroit rien contre
l'union, ni contre les moyens par lefquels on pourroit y parve-
pir:que la Bulle contenoit quelques conditions qui ne plaïfoient
point: que cependant l’on devoit avoir quelque indulgence
our Benoiïft : que la réponfe qu'il avoit faite aux propofitions
D
E a Monfieur le Duc d'Orleans, n’avoit pas plü à tout le monde;
mais que l’on ne s'étoit pas donné la peine de lui marquer ce
qu’on y trouvoit à redire : qu'il feroïit bon qu'il le fçut, afin
qu'il püt y mettre ordre.
Qu'il paroifloit par la lettre de Monfeur d’Aufch , qu'il la-
voit affuré , qu’il conviendroit de tout au Concile General :
u'il n'avoit rien négligé de fa part, depuis le départ de Mon.
Ée le Duc d'Orleans : qu'il avoit envoyé à Reme, & à Fle-
rence : qu’il avoit fait propofer plufieurs expediens à Urbain VI.
qui n’en avoit accepté aucun : qu'il les avoit réïcerez à Inne-
cent fon fuccefleur, lequel n’y avoit pas eu plus d'égard : que
les Ambaffadeurs de Benoiïft étant de retour à Nice, oùil étoir,
& lui en ayant fait le rapport, ils l’avoient affüré, qu'ils n’a-
voient trouvé à Rome aucun Cardinal, qui fût d’avis de la
ceflion. Que Benoift étoic prêt de fe foùmettre à la décifion
d'un Concile General : que l'en ne devoit pas juger de la fin-
cerité de fes intentions. oo |
. Qu'il avoit ordonné à quelques Prelats, de publier les dili-
gences qu'il avoit faites, & que l’on lui avoit fait là-deflus de
rands complimensà Genes, & à Florence : qu’il avoit préfup-
pofé, dans les Bulles données à cet effet,qu’il ne devoir point être
regardé comme fchifmatique, pendant qu’il ne refufoir pas de
reconnoître la verité; ou fi, aprés en avoir été düëment informé,
il ne refufoit d'adherer à une certaine verité de foi, ou de faire
fon PE pour parvenir à la réünion de l'Eglife Cacholique:
que.la divifion qui y paroifloit, n’étoic point un 7 : qu'il
li]
UE 7 —
38 | Nouvelle Hifhoire
n’y avoit de fchifmatiques de part, ni d'autre : que Benoïft, ni
fes adherens ne pouvoient être réputez fchifmatiques, pendant
qu'ils ne demanderoient qu'à être informez de la verité: qu'ils
promettoient de s’y attacher , & de faire leurs efforts » pour .
parvenir à la réunion : qu'aucun ne devoir être regardé comme
_heret ique, tant qu’il ne demandoit que d’être inftruit.
Que Benoift , en refufant d'accepter la ceffion, en la maniere
qu’elle lui avoit été propofée 5 parce qu'il craignoit qu’elle ne
fic tort à l'Eglife, n’étoit point opiniâtre : qu’en offrant d’aflem-
bler fon Concile, & d’executer ce qui y auroit été réfolu, ilne
devoit jamais pafler pe parjure, fchifmatique, ni fauteur du
fchifme : que dés qu’il s'offroit de travailler à [a réünion, même
en renonçant à fa mi et ilne devoir point être regardécomme
fchifmatique, à quelques conditions qu’il attachât fa renoncia-
tion 5 pourvü qu'il ne s'opiniatrâc pas à les obtenir , & qu'il
voulûüt bien fouffrir que l’on en fît la difcuffion.
Que quand il feroit négligent, inconftant, ou même coupa-
ble, pourvû qu'il n'y eût pas d'opiniâtreté dans fon fait, il de-
voit toûjours Être écouté : que l’on ne devoit ni fe fouftraire À
fon obédience , ni l'empêcher d’affembler en Concile General,
tous ceux qui le reconnoifloient : que l’on ne devoit ni refufer
de l'écouter, quand même il feroit fufpect d’herefie , ni l'em.
pêcher d’afflembler un Concile, lequel n'avoir nulle autre auto.
rité, que celle qu'il recevoit du Pape, excepté deux cas: le pre-
mier, sil n’y avoit point de Pape : le fecond, que celui qui rem-
pliroit le S. Siege, refufât de l’affembler : que l’on ne pouvoit
J'obliger d’afflembler ce Concile, qu'il n’eûr été rétabli dans fon
premier état, & en tous fes droits, quand même il feroit he-
retique : que l'on n'avoit contre lui qu’un fimple foupçon d’he-
refie ; qu’à moins d’en rapporter des preuves, l'on ne devoit
pas le regarder comme heretique, pendant qu'il fe foumettoit
au Concile General. |
Que ceux qui s'étoient déja fouftraits à fon obédience, ne de.
voient pas être reputez fchifmatiques,s’ils ne la lui refufoient une
feconde fois : que cette propofition deviendroit la fource d’un
fchifme perpetuel, lequel il n'écoic pas à propos d'établir en ce
Royaume : qu'il étoittrés-dangereux en France, d'avancer que
le Pape eft heretique, ou fchifmatique, pendant qu'il demeu-
Cd
Du Concile de Confiance. . 79
roit dans les termes de cette foûmiffion : que ce reproche re-
tomberôit fur Sa Majelté, & fur vous fes Sujets : que ce feroic
rabaifler l'obédience de Benoïft , & relever celle de Boniface :
que l'on s'étoit d’abord contenté de l’appeller {chifmatique ;
mais que l'on avoit depuis pañlé aux qualitez d'heretique , &
d'herefiarque : que les Nations de Picardie , & d'Angleterre,
qui fonc du Corps de l'Univerfité, n’en conviendroient pas ,
fur tour fi leur Suppôts fe trouvoient en leurs Pays.
u’en concluant, il eftimoit, qu’il feroit plus utile au Roi,
& à fes Sujets, de renvoyer cette difpute au Concile General :
qu'il y auroit de la précipitation, & de la furprife, de prendre
un parti B-deflus, dans cette Affemblée : que l’on ne pouvoit
ordonner la fouftra&tion , que pour l'une de ces trois cafues :
parce que Benoilt avoit été négligenr, ou, parce qu'il étoit fchif-
matique, ou, pour les avantages que l'on efperoit tirer de la fou
ftraétion, Qu'il avoit travaillé à la réünion de l’Eglife ; qu'il
offroit de le faire encore : qu'il fe foûmettoit à la décifion du
Concile General, fansconvenir qu'il füt fchifmatique : que l'on
avoit vü par experience, qu'il n'y avoit aucun avantage à ef-
perer de la fouftraétion ; maïs qu'il étoic neceflaire de prévoir
les inconveniens qui pouvoient en arriver , avant de s’y refou-
dre : que du moins l'on ne devoit pas l'entreprenidre , fans en
avertir. Benoift : que la réfolution étoit affez de conféquence ,
pour devoir être redigée par écrit, & ferieufement examinée
au Confeil de Sa Majefte.
M: Fillaître, Doyen de Reïms, qui craignoic.que l'on n’eût
pris en mauvaife part certaines propoftions qu'il avoir avan-
cées, & à qui le Roi même en avoit fait faire des reproches,
pric la AR M » & dit, qu'il en demandoit pardon à Sa Majefté:
que fi l'Empereur tenoit l'Empire du Pape, elle ne tenoit fon
Royaume que de fes Ancètres : que fa puiffance n'étoir ni pu-
rement fpirituelle, ni purement temporelle : qu’il avoit recü
l'Onétion facrée : qu'il étoit Empereur en fon Royaume : qu'il
pe reconnoifloit aucun Souverain, pour le temporel : qu'il de-
mandoic pardon à Sa majefté, s’il s'étoit expliqué en d'autres
termes.
Monfieur le Chancelier dit alors, que le Roï avoit bien en-
téndu ce qu'il avoit dit : que Monfieur de Berry l'avoie bien
ra ts 5
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DR ed ER CPP CRE. ;
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3o . Nouvelle Hiflotre |
compris aufli ; & qu'il en avoit été trés - mal content : qu'à
caule de fon abfence, l'on avoit remis au Lundy fuivant à en
rdo nner.
Le Lundy 6. de Decembre, Sa Majefté préfente à l’Affemblée;
futoüy M° Regis , Abbé du MoncS. Michel, lequel aprés avoir
expliqué les defordres que caufoit le fchifme, dit, qu’ils ne
venoient que de l'envie, & de la facilité qu’avoient les Papes de
ramafler de l'argent : qu'elles tiroient leur fource de la Collation
des Benefices, qu'ils s’'étoient refervée, & des Expectatives, qu'ils
n’accordoient pas fans cela : que c’étoit l'objet qui faifoit naître
à tant de gens, l'envie de parvenir au Pontificat, & que ceux
qui y étoient parvenus, n’en avoient aucune d'y renoncer. Que
la foibleffe que l'on avoir eûë de le fouffrir , avoir caufé la ruïne
de quantité d'Eglifes du Royaume ; & du Royaume même,
d’où l'on avoit tiré tout l'argent par cette voye, & réduit fes
Sujets à une affreufe pauvreté. . |
Qu'il n'y avoit, pour le rétablir , qu’à ramener les chofes au
Droit commun, pour {a difpofition des Benefices, les Élections,
les Confirmations, &c. Que le Pape n'étoit établi que pour la
confervation de l'Eglife, & pour paître le troupeau de Jefus-
Chrift, par la Prédication de la parole de Dieu , & l'admini-
ftration des Sacremens , & non pas pour le tondre, jufqu’à l’é-
corcher : que dés qu'il entreprenoit de pafler fon pouvoir, nul
n'étoit tenu de lui obéïr , non plus,.que lorfqu'il commandoic
quelque chofe d'injufte : que la puiffance de lier, & de délier,
qui lui appartient, devoit fe renfermer dans les bornes de la
e. e. , . ? , 0] e . .
juftice, & de l'équité : que l'on ne devoit lui obéïr, que quand
il prononçoit, Clave non errante 5 que quand il n’abuloit pas de
4
cette obéiflance, & qu'il ne l'employoit qu'aux fins pour lefquel-
Jes le Souverain Legiflateur l'avoir établie.
ue l'on devoir réfifter à fes ordres, quand ils donnoient oc=
cafion au fchifme, toûjours oppofé à l'intention du Fils de Dieu,
qui n’avoit écabli le Pape , que pour conferver l'Eglife dans l’u-.
nion : Que dés qu'il la troubloit lui-même, il s'écartoir de cette
fin ; laquelle devoit toûjours être beaucoup plus éonfiderée:;
que ce qu'il ordonnoit : que, felon le fentiment de S. Bernard,
il valoic mieux conferver l’unité, en défobéiffant à fon Prelar,
que de faire fchifme, en lui rendant une obéiflance aveugle +:
que
Da Concile de Conflance. | 8e
ue lonne devoir obéir à fes Superieurs, que pendant qu'ils
: pr dans les bornes de leur autorité : que l’on pouvoic
leur réfifter , quand ils détruifoient l'union de l'Eglife.
ue le Pape ne pouvoit jamais déroger à ce quiavoit étéune
fois établi par les Conciles Generaux ; que S. Gregoire les ref=
pettoit comme les quatre Evangiles : que les Canons de ces
Conciles, avoient été faits par la déliberation de toute l'Eglife,
ui ne les avoit faits que pour fon utilité : qu’ils avoient été
ditez par le Saint-Efprit : que Benoilt étoic obligé de les obfer-
ver, non-feulement en ce qui regarde la foi, mais encore en
ce qui touche l'avantage de toute l'Eglife, laquelle il n'avoir au-
cun droit de troubler ; ni de renverfer les Staruts de fes pré.
decefleurs, de fa feule autorité : que la premiere de fes obli-
gacions , étoit de conferver la Regle de la Foi, & de ne jamais
s'écarter des regles faites par fes prédeceffeurs : qu'il ne pouvoic
donner de Difpenfes que fur des caufes raifonnables , ou fur
une néceffité évidente : que s’il ne pouvoir pas changer les
Decrets des anciens Papes , il avoit bien moins de pouvoir fur
les Canons des Conciles Generaux. |
‘Que de Droit commun la difpofition des Benefices apparte-
noit aux Ordinaires, aux Chapitres, aux Communautez : il
prouva cette maxime par quantité de Textes du Droit Cano-
nique. Il ajoûta, que le Concilè de Latran avoit défendu les
Expectatives , à caufe dés maux qu’elles produifoient : que
fans revoquer les Canons , Benoïft ne laïfloit pas d'y déroger
par un abus coatinuel , quoi-qu'ils fufflent fondez en de trés-
grandes raïfons, qu’il expliqua bien au long , de même que
les inconveniens dont on a parlé : que comme il entreprenoit
trop de chofes à la fois, il étoit impofible qu'il ne fit beaucoup
de fautes . quil renverfoit toute la Hierarchie de l'Eglife, la-
quelle étoit établie, à peu prés comme le corps humain , dont
un membre ne fauroic faire les fonctions de Pautre , ni rece«
voir trop de nourriture , que les autres ne s'en rcflentent , &
_pe s'afPibliflent.
Que les procurations,ou droits de vifire n'étoient point établis
pour la feule ucilité des Prelars : que dans leur établiffement
l'on n'avoit eu en vue que la correction des vices, & la réfor-
mation des mœurs , pour veiller à ce que les Pre fuflenc
ES Se
82 Nouvelle Hiftoire
inftruits, & les Sacrerens duëment adminiftrez : que ceux qui
fonc vifitez, ne font obligez de fournir aux Vifiteurs , cue les
alimens : que l’ufurpation qui en avoitété faite par le Pape, étoit
contraire au Droit naturel, & aux bonnes intentions des Fon-
dateurs des Eclifes : qu’elle étoit nouvelle: que les anciens Papes
n’y avoient jamais fongé, non plus qu'à fe referver la Colla-
tion des Benefices : qu'ils prioient quelquefois un Evèêque de
pourvoir un bon Sujet, qu'ils Jui | gris : ils regardoient
alors le Bencfice qu’il lui avoit conferé, comme une grace :que
de là, ils avoient paflé à en demander deux ou trois au même
Collateur, & qu'ils s’étoient enfin avifez de fe referver tous
ceux qui étoicnt vacans, & qui viendroient à vaquer.
Que les ufurpations que faifoit chaque jour Benoift, étoient
contraires aux Canons des Conciles Generaux, & aux Decrets
de fes prédeceffeurs : qu’elles ne s’employoient qu’à l’entretien
du fchifme : qu'elles introduifoient de trés-mauvais Sujets dans
l'Etac Ecclefiaftique : qu'elles remplifloient l'Eglife de trouble,
& de confufon : qu’elles renverfoient le Droit commun, les
anciens Decrets, & les volontez des Fondateurs.
Qu'il étoit permis de ramener l'Eglife Univerfelle, & parti-
culierement celle de France, à fes anciens ufages, & à fa pre-
miere liberté : que le Pape n'en étoit nullement le Seigneur, lui,
qui dans fes Bulles , fe qualifioit Serviteur des Serviteurs de
Dieu. Qu'il devoittravailler à fe rendre utile à tous les Fideles:
que Jefus-Chrift n’avoit pas dità S.Pierre, Pace oves tuas , [ed
meas : qu'il ne lui écoit pas plus permis qu'aux autres Prelats
d'aliener les biens de l'Eglife, dont le Fils de Dieu étoit le
feul, & le veritable Seigneur. Que le tuteur n’eft le maître des
biens de fon pupile, que pour en faireun bon, & falutaire ufage:
que Benoift ne devoit pas regarderles Chrétiens comme fes Su
jets 5 parce qu'ils étoient tous libres.
Qu'il ne pouvoit pas impofer à l’Eglife de France, autantde
charges comme il faifoit : qu'il étoit Ordonné, pour paître les
oiailles de Jefus-Chrift, pour les multiplier , pour augmenter
les Eglifes, & les conferver : qu’au lieu de cela , il ne travailloit
qu'a les détruire : que pour cite aux charges qu'il leur im-
poloit , elles étoient forcées de vendre les ornemens, Îles habits
Sacerdoraux, & les Calices ; de faire couper leurs bois, avant
Du Côncile de Conflance. 84
qu'ils fuffent en état de l'être :que Sa Majefté, les Patrons, & les
Fondateurs étoient en droit de l'empêcher : qu’il n'étoit pas né-
ceflaire pour cela, d’affembler un Concile General, ni d’ob-
ferver aucune formalité : que Benoïlt n’y donneroit jamais les
mains : que l’on n’avoit encore pu lui perfuader d’affembler un
Concile : que les défenfes faites par Sa Majefté de lui donner de
argent, feroient toüjours trés-inutiles, pendant que l’on fouf,
friroic qu’il difpofât des Benefices.
M° Regis foutint, que nul ne devoit lui obéïr, en ce qui con.
cernoit cette difpofition, ni payer les fommes qu’ilexigeoit, par
la crainte d'être excommunié : qu’il y avoitbien plus à craindre,
en lui obéiffant : que comme il étoic établi, pour paître le trou-
peau deJefus-Chrift,l'on ne couroit nulle rifque de ne pas l'écou-
ter, dés qu'il ne faifoit que le difliper : que l’on n’avoit aucun
befoin d’abfolution pour cela : que quelque fermentque l’on lui
eût fait, l'on n'étoit pas obligé de l'executer, dés que l'on ne
pou voit le faire fans peché : que c’étoit à celui, qui l'avoir fait,
qu’il appartenoit de l'interpréter. Que Benoift ne devoit nulle-
ment s'approprier la difpolition des Benefices , fous le prérexre
de la prefcription : qu’il falloit moins confiderer ce qui s’croit
fait, que ce que l'on avoit dà faire: que la foibleffe des Prelats,
& [a négligence d’affembler des Conciles Generaux, avoient mis
l'Eclife hors d'état de l'empêcher.
ue l'on auroit évité de trés-crands maux , fi l'on s’étoit
donné le foin d'en affembler de tems en tems de Provinciaux,
comme l’ordonnentlesCanons:que l'Ordre de Cifteaux fetrouve
parfaitement bien réglé, par les frequents sg qu'il a ac-
coûtumé de tenir : qu’il ne falloit plus tolerer de parcilles exa-
“tions : que Benoïft avoit fuffifamment de quoi vivre d’ailleurs:
ae uiroit un revenu confiderable des Benefices qu'il s’étoit re-
ervez, tant de-ça, que de. là les Monts: que l’on pourroit même
lui aider en certains cas : que fes prédecelfeurs n’avoient négligé
le recouvrement du Patrimoine de l’'Eglife de Rome, que parce
qu'ils tiroient quantité d'argenc des autres Etats de la Chré-
tienté : que l’on ne devoit pas laifler Benoit le maitre d’en
lever autant qu'il lui plairoit : qu'il pouvoit devenir fimoniaque,
comme tous les autres Prelats. Lo.
Que cet argent ne semployoit qu'à enrichir des on , qui
1
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cr s ei.
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ep 9 8 3 mes | +
8i Nouvelle Hifloire
devenoient quelquefois les plusterribles perfécuteurs de l’Egtife:
qu’il ne devoit pas être levé par maniere de rente perpetuelle:
qu'il.y avoit des Eglifes, qui devenoient fouvent vacantes : que
Benoift prétendoit fe faire payer de toutes les vacances, par le
dernier Pourvû, ce qui le ruïnoit entierement: que celles dont
le revenu étoit diminué , ne pouvoient plus payer fur l’ancien
pied : que l'on ne laifloit pas de les y contraindre, jufqu’à les
obliger de vendre leurs Calices, d'anticiper la coupe de leurs
bois , &c. Qu'il y en avoit un exemple dans une Abbaye affez
prés de Paris, laquelle il ne nomma point. Que le Chapitre,
Licet, de Præbendis in 6°, n'étoit pas un Canon d’un Concile :
General , lequel eût dérogé aux précedens' : que ce n'étoit que
le Decret d’un Pape, qui avoit voulu porter fon autorité au de-
là des juftes bornes. |
Que quand la difpoftion de tous les Benefices, appartiendroit
véritablement au Pape, encore devroit-il en ufer avec modera-
tion, & ne point l'enlever tout-à-fait aux Ordinaires, & aux
Patrons ; ni abroger toutes les Eleétions, ordonnées par les Con.
ciles Generaux : que les Ordinaires pourroiïent être obligez de
pourvoir les Graduez, afin de maintenir l'émulation dans les
Univerfitez : que fi les Prelats nommoiïent de mauvais Sujets,
il feroit AE ôter le droit de conferer, & de préfenter :
que l’on avoit rempli les Eglifes de bien meilleurs Beneñciers ,
depuis la fouftradion, que l'on ne faifoit auparavant.
Monfieur Je Chancelier ayant dit, qu'il croïoir que quel-
qu'unvouloitencore parler pour l'Univerfité, Monfieur lePatriar-
Che répondit,queM‘Fillaftre,&Monfieur lArchevêque deTours,
ayant dit quantité de chofes, contre la Requête qu'elle avoit
préfentée, il étoic néceffaire d’y répondre : que des matieres
d’une auffi grande conféquence ; méritoient un mûr examen :
u’ils répondroient dés le lendemain aux moyens de fair, &
e droit des Avocats de Benoift, ce que Monfieur le Chancelier
accorda, & lui marqua le lendemain à neuf heures.
Le 16. de Decembre, Me Pierre Plaoul parla pour lUniver-
fité de Paris, en préfence de Monfieur le Dauphin, qui préfi-
doit à l'Affemblée, & des Prelats de France. Il dir, que l'Eghfe
qui étoit fort malade, avoit grand befoin de Medecins, & de
jemedes ; mais qu'ils ne pouvoient être appliquez que par les
LD "T7 ms 0PD LL. 7"
Du Concile de Conflanñcé, | 8;
Princes : que Îles Rois de France, & les Princes de leur Sang,
avoient fouventmis la main : que le fchifme étoit devenu
déformais infupportable : qu’il n’avoit pas d'autre caufe, que
l'opiniâtreté des prétendans : que les deux obédiences les ap-
puïoient dans leur entêcement : que l’on pouvoir les regarder
comme des fchifmatiques : que les obédiences pouvoient l'être
auf, fi elles perfeveroient chacune dans fon opinion: qu'il n'é-
toit guéres poflible de foutenir les inrerêts de Boniface, ou de
Benoift, fans avancer des propofitions heretiques, ou peu éloi-
gnées de l'hercfie.
Que le fchifme étoir encore plus criminel, que l’Idolirrie:
que les élemens s'étoient élevez contre Coré, Dathan, & Abi-
ron , qui avoient voulu faire un fchifme : que celui , où l'E-
glife fe trouvoit engagée , étoit plus funefte, que les perfécu-
tions qui l’avoient autrefois tourmentée : qu’elle n’en avoit fouf-
fert aucune, dont elle n’eût tiré quelque utilité ; au licu .que
Je fchifme ne pouvoit produire que fa deftruétion : que les deux
prétendans étoient obligez de céder : qu'il ne tenoir qu'a cela,
que l'Eplife ne füten paix : que quand on les prefloir, ils ne
donnoient que des réponfes équivoques : qu'ils ne fe foutenoient
que par le moyen de leurs obédiences, qui devroient les
abandonner, & fe réünir elles-mêmes : qu'elles devoient plutôc
obéir à Jefus-Chrift , qui leur commande de fe réünir , qu’à
Boniface, & à Benoift , qui les tiennent féparécs, pour leurs
interècs.
Que l'on avoit eu grande raifon de faire la premiere fou-
ftra&tion , de l’'A&e de laquelle il fit lire une partie : il ajouta ,
que les Cardinaux de Benoift en avoient fait autanc : que tous
les Chrétiens étoient obligez de les imiter, & de ne pas demeu-
rer divifez de Communion : que l’opiniitreté de Benoift ne
pouvoir être, ni plus grande , ni plus notoire : qu’il avoir été
prié de céder, par les Rois de France , d’Anglcterre, de Ca-
ftille, & d'Aragon : qu'il avoit fait prêcher à Avignon, qu'il
aimeroit mieux être mis en pieces : qu'il éroit devenu par-là ,
trés fufpe& d’herefie: que l’Églife n’avoit prefque rien de plus
effentiel , que fon unité : que le Pape n'en étoit pas le $ei_
gneur : qu'il pouvoic errer : qu'il pouvoir pécher , ce que l’E-
glife ne pouvoit point faire : que les Prêtres , dont le Papc eft
| | L ii;
|
86 | Nouvelle Hifloire
le Chef , étoient fes Miniftres : qu’il pouvoit les recler, & Îles
corriger : qu'il n'étoit établi que pour cela : que Benoïft, &
Boniface, préferoient le plaïfir de commander , à leur devoir
d'être utiles au troupeau de Jefus-Chrift.
Que par la premiere fouftraétion, la France avoit obéï à la
Loy de Dieu : que les Liegcois s'étoient fouftraits à l'obédience
de Boniface : que ceux de Metz, & de Cambrai les avoient
imitez : que toute l'Italie en eùc fait autant , fi la fouftraction
de la France avoit plus long-tems duré : qu’elle avoir du moins
privé le fchifme d’aliment : que ce Royaume, fans fe féparer
du S. Siege, n'avoir abandonné que celui qui l'occupoit, dont
le droit n'étoit pas tout-à-fait certain : que perfonne n’oferoit
affürer , que Benoiïft füt le vrai Pape, fans crainte de fe trom-
per : que l'on pouvoit fort bien demeurer uni au Siege A pofto-
ique, fans communiquer avec celui qui le remplifloit. M°
Plaaul fac là-deflus interrompa par Monfieur le Chancelier, &
remit au lendemain , pour continuer fon difcours.
I! le recommencça eneffec, &dit, qu'il avoit toûjours été de
J'obédience de Benoiïft, quoi-que non fans appréhenfion de fe
tromper : que le fchifme étoit un obftacle évident à la conver-
fion des Turcs, des Juifs, & des Païens : qu'il étoit furprenant
que la France y eûrété engagée, elle, que S. Jerôme affûre,
n'avoir jamais éleve de monftres: que le fchifme étoit un hy-
dre, un monftre d’ambition , & d'avarice, qu'il falloit exters
miner, en lui ôtantce qui ne fervoit qu’à l'entretenir , les biens
& les honneurs, qui lui fervoient de nourritures : qu'il éroie
infatiable ; parce qu'il n'y avoit que Dieu, qui püût remplir le
cœur humain : que nous ne devions chercher que lui, & l'unité
de fon Eglife : que le Roi étoitindifpenfablement obligé de tra.
vailler à la rétablir. | | |
Que lon avoit tort de dire , qu'il ne lui appartenoit pas de
connoître des matieres de fchifme , & d’herefie, qui font des
matieres de foi ; parce que les Princes font membres de l’Eglife:
qu'ils font obligez de la proteger : que qui leur refifte, s'oppofe
à Dieu même : que les Puiffances avoient été ordonnécs, pour
gouverner le monde, long-tems avant l’établiffement du Chri.
fHianifme : qu'elles ont interèt de conferver l'union dansle corps
de l'Eglife, & d’excirper les {chifmes, qui pourroient en pro
Du Cosale de Conftance. 87
duire d’autres dans leurs Etats : que du tems de S. Auguftin,
l'Empereur contragnit les Donariftes de rentrer dans l'Eglife,
d'où ils étoient fortis : que ce faint Evèque lui avoirdonné es
loüanges à ce fujet : que fi la puiffance des Papes devoir être ref-
pectée, celle des Princes devoir l'être aufli : qu'elles étoient égale-
ment néceflaires au bon gouvernement des peuples : qu'elles
devoiént être bien unies, & fe foûrenir mutuellement. |
Que quand la fpirituelle, fort des bornes de fon devoir , la
temporelle étoic obligée de l'y faire rentrer ; commele Lieu-
tenant prend quelquefois la place du Capitaine, en fon ab-
fence : que le bien public le demandoic ainfi: que Ja puiflance
temporelle ne devoit pas entreprendre d'adminiftrer les Sacre-
mens 5 mais qu'elle étoit refponfable devant Dieu , des défor-
dresque produifoit le fchifme,&par conféquent obligée de pren-
dre desmefures, pour l'en empêcher : que le Pape n'étant établi
que pour empêcher la divifon, l'on n'étoit pasobligéde fouffrir,
qu'il la fomentât : que l'on feroit plaifir à tousles Fideles de l'ar-
rêter , quelque chagrin qu'en refentic, celui qui l'entretenoit,
Que Sa Majefté s’adrefloir à ceux qui pouvoient lui donner con=
feil en cette matiere : qu’elle y étoit obligée d’une manîere, à
ne pouvoir s’en difpenfer ; comme David avoit été obligé de
manger les pains de Propofition.
Qu'il n'étoit point neceflaire d'y garder aucun ordre de
Droit, pendant que l’on voïoit ruïner la Religion : que le Roi
en avoit même une Commiflion exprefle de Boniface : qu'il en
avoir été prié par l'Empereur, par d’autres Princes, & par Be-
noift lui-même : queles Prelats, & les Univerfitez le lui avoient
confeillé, fur le fondement de l’Ecriture Sainte, & des Canons:
que la fouftraction ne dérogeoit point à [a dignité Pontificale,
quoi-qu'elle fût defagréable à celui qui en étoit revêru : que le
Fils de Dicu , ne s’étoit incarné, que pour unir l'Eglife ; au lieu
que les deux prétendans, ne travailloient qu’à la défunir : quele
Roi, les Prelats | Univerfité, avoient travaillé rout de leur mieux
à éteindre le fchifme : que tous fes Suppôrss'étoient épu'fez en
frais d'Ambaflades, & de voyages : que les fentimensn’y avoient
été partagez, que parce qu'il s'en étoit trouvé peu, quienten-
diffent la matiere : que les autres s'étoient laiflez perfuader par
Monfeur de Cambrai : que cependant la plüpart, étoient
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83 Nouvelle Hiffoire
revenus à l'avis commun de l'Univerfité : que de 69. voix, il
y cn avoit eu 43. pour la fouftraétion : que certe matiere avoit
pu être traitée dans l’Aflemblée des quatre Facultez , dans cha-
cune defquelles , il fe trouvoit de fort habiles Theologiens.
Que s'il y avoit des Coniftitutions des Papes, qui défendiffene
d'aflembler des Conciles, fans leur autorité , la néceflité, qui
étoir une loi encore plus forte, empêchoit qu'on ne les écoutât:
que les principes du Droit naturel nous portoient à le fouhaitter,
& à donner même nôtre vie pour cela ; qu’à plus forte raifon,
Benoilt étoit obligé de fe dépoüiller de fa dignité, dés qu'il sap.
percevoir qu'elle y fervoit d’obftacle : que Regalus, & plufieurs
autres, avoient donné leur vie pour leur Patrie : que les autres
Facultez avoient autant d'interêt dans cette affaire , que celle
de Theologie:que M° Guignecour, Bachelier, Carfoire en T'heologie
qui pafloit pour un trés-favant homme, & M: Jean Bignon, quoi+
que Doéteuren Theologie, s’étoient rangés parmi les Medecins.
Que l'obligation de procurer la paix à l’Eglife , étoit plus
forte , que celle d’obéir aux Ordonnancesdes Papes : qu’elle étoic
établie fur le Droit divin, & fur le Droit naturel : qu’elle étoic
l'unique but de fa police : qu’elle effaçoit toute forte d’alliances,
& de fermens contraires : que le Roi des Romaïns ayant dità
Monfieur le Duc d'Orleans, qu’il avoit prêté le ferment au Pape
de Rome. ce Prince lui avoit repliqué, qu'il étoit plus obligé
envers l'Eglile , & le S. Siege, qu'envers celui qui l'occupoit ,
que Sa Majelté étoit plus obligé à Jefus-Chrift, qu’à fon Vi
caire : que 5 fermens qui vont contre les bonnes mœurs , ne
devoient pas être gardez : que le Roi n'étoit pas plus obligé de
tenir le fien, que Benoit lui-meme, lequel avoit fait à l’'Eglife un
ferment, doncil n’y avoit qu’elle qui pür le difpenfer : que quand
elle l'en difpenferoic;il lui refteroictoujours l'obligation commune
à tous Les Chrétiens, de travailler à l'union de l'Eglife : aue a
contravention à ce ferment, étoit encore plusodieufe en {a per-
fonne ; au lieu que celui du Roi, ne devoic point être gardé,
puifque tout {on effecn'iroit qu’à entretenir la divifion, de même
que ceux que les Prelaté pouvoient lui avoir fair: que quand on
ne devroit pis parvenir à la prix de l’Fgiife par ce moyen, toû.
jours falboiv'il éviter de prreiciper au fchifme.
Monfieur de Cambrai fe leva alors, & demanda, que puif_
que
ee on Cd D Sn Pme
du Concile de Confiance. 89
que l’on avoit fait lire l'Aëte de fouftrattion , l'on fîc aufi lec-
ture de celui de la reftitution de l’obédience. Il ajoûta, que
quoi-qu'il n’eût parlé en faveur du Pape, ” par ordre du Roi,
l'Univerfité s'étoit affemblée, pour proce
M: Jean Petit avoir été député pour former fon accufation : que
fi cela avoit lieu , le parti de Benoïft demeureroit entierement
abandonné. Il fupplia Sa Majefté d'évoquer la caufe à fon Cou-
: feil, & de faire défenfes à l'Univerfité de continuer fes pro-
cedures.
. e . . e. , ° /
M° Jean Petit répondit , qu'il étoit vrai que l’Univerfité fe
no de certaines chofes, qui avoient été dites contre fon
onneur , qu'elle ne pouvoit, ni fouffrir, ni laiffer pafler fans
fe juftifier : qu'elle fupplioic Sa Majefté de vouloir l'entendre 5
qu'elle n'avoir autre chofe à fouhaitrer. Monfieur de Cambrai
dit qu’il en éroit content, |
Monfieur le Patriarcheayantdit, que M‘Pierre Plaoul avoit
encore quelque chofe à dire ; celui-ci répondit, que puifque
Jes Sa qu du Pape avoient dit, que Benoift fe foumettoit au
Concile General de fon obédience, il fouhaïittoit de favoir, fi
ce Concile fe tiendroir? Si Benoift s’y foùmettroit ? S'ils vouloient
en donner leur parole, puifqu’il en avoit fi fouventmanqué :
Monfsur de Cambrai dit alors, que l'on répondroit à toutes
ces queftions. | |
Monfieur le Chancelier fe leva enfuire , & dit, que Mefeurs
les Princes verroient la Reine, pour la prier de faire remettre
le voyage de Monfieur le Dauphin: ”_ l'on parleroit le lende-
main pour le Pape, le Samedy pour l'Univerfité, & que Mon.
fieur le Procureur du Roi feroic oùy le Lundy fuivant , aprés
quoi l’on finiroit.
Le Mardy 7. de Decembre, le Roi préfident à l’'Affemblée,
M. Guillaume Fillaftre parla encore pour le Pape, par maniere
de replique, & dit, que s’il s’étoit commis des fimonies du tems
de Clement VIL il ne falloit pas les lui attribuer , non plus
qu'à Ælifée celle de Gief : qu'il feroit bien mieux d'examiner,
comment on pourroit éteindre le fchifme , que de s'amufer à
difcuter ces nouvelles queftions: que la divifion des deux Puif-
fances avoit commencé depuis Moyfe, & Aaron, fon frere,
auquel avoit été donnée la fpirituelle, & à Moyfe È tempo
er contre lui, & que.
90 Nouvelle H ifloire
relle : que le Fils de Dieu les avoit raffemblées en fa perfonne:
qu'il les avoitexercées, en chaffant du Temple les vendeurs,
& les acheteurs : qu'il les avoit données à S. Pierre ÿ mais qu’il
lui avoit ordonne de ne fe fervir que de l’une, en lobligeant de
remettre fon épée dans le foureau qu'ellesétoient crés-differentes
Fune de l’autre : que la fpirituelle reffembloit au Soleil, & la
temporelle à la Lune : que le Pape a pouvoir fur la temporelle;
mais qu'il n’en a aucun fur la fpiricuelle : qu’un Pape avoit
établi Pepin fur le Royaume de France : qu’un autre avoit dé-
pofé l'Empereur Frideric : qu'un autre avoit donné un Prince
au Portugal. |
* Qu'il n'éroit pas plus permis aux Princes de fe mêler de ce
qui regardoit les Benefices, qu'au Pape de connoître des ma-
ticres criminelles : que les Juges feculiers ne connoifloient, nien
general, ni en particulier de celles qui regardoïent le fchifme,
ou l’herefie, pas même incidemment. Que les Princes feculiers
n'avoient dans l’Eglife d’autre autorité que celle de la prote-
per & la défendre, loin qu'ils puffent lopprimer, & fou-
r aux pieds fes Libertez : qu'elle n’appelloit le bras feculier ,
que quand elle en avoit befoin : qu'il ne devoir, ni fe préfen-
ter de lui-même, ni s’attribuer aucune autorité : que quelques
Evêques ayant refufé d'obéir au Pape, il avoit écrit au Roi
de les y contraindre : que ce Prince n'avoit cependant ofé y
toucher, que le Pape ne lui eût écrit une feconde fois : que
quand l’Epglife avoit condamné des heretiques , ou des fchifma-
tiques , les feculiers pouvoient bien faire executer fes Sentences;
mais qu'ilsne connolfloient point du tout de l'excommunication.
Que le Droit Canonique avoit aflez pourvû aux cas, où le
Pape pouvait tomber en fchifme, ou en herefie : qu'il falloir le
rier d’aflembler un Concile General, qui lui diroit de fe con-
damner foi-même : que s’il le refufoit, il y avoit des voyes pour
Py contraindre : que l'on ne fauroit fe fouftraire à L obé-
dience, foit par le défaut d'autorité pour cela, foit pour ne pas
contrevenir aux regles, & fans l'écouter lui-même ; parce que
lui Fillaftre , n’avoit aucan pouvoir de parler pour fés interêts :
: ne ne l’avoit'entrepris , que parce qu'il lui avoit été ainfi or-
onné : que cette Affemblée n’étoit pasun Tribunal compe-
tent; parce que le Pape n'y étoit pas pour y préhder : qu'elle
Du Concile de Confiance. 91
n'étoit pas compofée de la vingt-quatriéme partie de l'Eglife :
que quand on ne compteroit pas les Prelats de l’autre obédience,
il n'y en avoit qu'un quart, ou un quint de celle de Benoift ;
que de quatre-vingts Evêques qu’il y avoit dans le Royaume, il
ne s’en trouvoit à l'Affemblée que trente-cinq.
Que ceux qui vouloientfe fouftraire à l’obédience de ce Pape,
n’en alléguoient pas d'autre raïfon, finon, qu'il étoic fchifmati-
que : qu'il ne fufñloit pas de le dire, qu'il falloic le prouver 2
qu'il s’agifloit d’un fait, fur lequel les plus habiles pouvoient fe
tromper : que la chofe ne lui paroifloit pas notoire : qu'il ne pa-
roifloit aucun Juge fpirituel , dont la Jurifdiétion füc bien fon-
dée, ni de Juge temporel qui eût aucune autorité : que certe
Affemblée n’étoit pas un Concile General , à caufe du grand
nombre des abfens, qui auroïent dû du moins y être appellez.
Qu'’i l'égard des Beneñces , l’on tondoit les brebis une fois
Jan, fans quoi la laine leur feroit plus de mal, que de bien :
que fi le Pape étoit écabli pour les paître , il pouvoir bien les ton-
dre aufli : qu'il yen avoit quien vaudroient mieux, fi elles étoient
tonduës de plus prés, & plus fouvent: que les enfans font obli-
gez de nourrir leur Pere : que les fonds de l’Eglife, dont joüif-
{oit Benoift, ne fuffifoient pas à l’entretenir le quartde l'année:
que puifqu'il fervoic l'Eglife, il écoic jufte qu'il vécüc de fes re-
venus. Que les Evêques pouvoiene, s'ils en avoient befoin, im-
pofer fur leurs Sujets un fubfide charitatif : que puifque Benoilt
_ étoit le Pafteur Univerfel, il pouvoiten impofer fur tout letrou-
peau. Que fi les terres de l'Eglife étoient — , ce malheur
n'étoit point arfivé de fon tems, ni par fa faute : qu'il n’avoit
trouvé perfonne qui eût voulu l'aider à les recouvrer. Que fi
l'on prétendait que les fubfdes qu'ilimpofoit étoient trop grands,
on pouvoir lui dire de les moderer.
ue le Prince n’étoit point lié par les Loix,& les Statuts de fon
Royaume, lefquels il pouvoit changer quand il lui plaifoit: que
le Pape avoit la même autorité fur celles de l'Eglife : qu'il pou-
voit aufi-bien en difpenfer que le Prince Écoles 5 parce qu'il
étoit au-deflus du Droit : que nul Pape ne pouvoit lier A
ceffeur : qu'il ne pouvoir non plus l'être par les Conciles Ge-
peraux, au-deflus defquels il étoic : que leurs Canons ne font
Que des conftitutions humaines ; au lieu que le eY- du Pape,
: Mi
En di +72
02 Nouvelle Hifloire
vient immédiatement de Dieu : que quand il n’en auroit pas
plus que les Conciles Generaux, cette égalité le mettoit hors
d'atteinte à leur égard : que ceux qui avoient été tenus depuis
cinq fiecles, avaient la même autorité que les précedens : que
leurs Canons pouvoient êrre changez par ceux que l'on affem-
bleroic dans la fuite: que dans la Primitive Eglife, les Papes
difpofoient des Evêchez : qu'ils pouvoient bien difpofer des
autres Benefices, felon le Droit ancien, lenouveau, & la Coù-
tume, autorifée par le confentement des peuples , quil’avoient
foufferte, fans s'en plaindre. Que lorfque les droits étoient dou-
teux, l'on n'avoit recours qu’à l’'ufage , pour les interpreter :
que Benoift étoit Pape de l'Eglife Univerfelle , & Prince par
conféquent. — |
Que nonobftant les Conftitutions des Conciles Generaux, ïl
pouvoit difpofer des Archevèchez , & des Evêchez : que l'on
toit obligé de lui obéir , lorfqu'il les conferoit : qu’il pouvoit
punir ceux qui s’y oppofoient, même par l’excommunication :
Fes deviendroïent fufpeéts, s'ils négl'geoient de fe faire ab-
oudre : que quand le droit de conferer les Benefices feroit moins
ancien, toûjours lui étoit-il acquis par prefcription : que fa pof…
feffion avoit été autorifée par le Concile General de Vienne:qu’il
pouvoit en ufer à fon plaifir : qu'en conferant les Benefices, il
ne changeoit pas l'étac de l'Eclife : qu’il en confereroir bien en
. core davantage: qu’aucunde ceux qui compofoiene l’Affemblée
n'oferoient dire qu’il en difpofoit mal, de peur de fe faire tort à
foi-même : que les Elections étoient pleines d’ineonveniens : que
le Roi pouvoit les faire tomber fur fes Serviteurs : qu’elles étoient
autant fujetes à faire abréger la vie des Titulaires, que les Ex-
pectatives ; fur Ft il rapporte une aflez longue Hiftoire, qu'on
peut voir dans fon difcours, |
u’il étoit impoffible de fe fouftraire à l'obédience de Benoift,
que l’on nefe féparâten même tems de l’Eglife Catholique, & du
S. Siege : qu'il étoit d'une trés-grande importance au Roi, dene
pointcontrevenir à fon ferment; parce qu’il perdroit park toute
forte de confiance. Que fi Sa Majefté avoir promis à un autre
Prince de lui fournir des troupes auxiliaires dans une guerre,
elle ne feroit pasobliséede Fr nr fi cette guerre eftoit jufte,
où non: que le Roï ayant juré la refticution , il devoir s’y tenir,
Du Concile de Conflance. _.
quand on lui diroit que Benoïft eft herertique 5 parce qu'il h'a-
voit pas été convaincu d'herefie. Que fi Sa Majcfté avoit été
trompée , elle ne feroit pas feule dans l'erreur , au lieu que
perfonne ne l’imiteroit dans fa nouvelle fouftraétion.
Que Jofué avoit gardé le ferment fait aux Gabaonices : que
fi Benoift n’avoit aucune puiflance, que deviendroient les Evé-
ques qu’il avoit fait ? Que toute l'Univerfité de Paris n'étoit pas
d'avis de faire encore une fouftration. Que Me Regis n'avoit
pas ofé dire, que le Pape füt heretique ; parce qu'il ne le croïoit
pas. Que quand toute cette Univerfité feroit du même fenti-
ment, comme il s’agifloit d'un fait, elle pouvoir avoir été fur.
prife : que fi Monfieur de Cramaut avoit raifon, il prouveroit
lui-même qu’il n'étoit pas Patriarche, & que Clement VII, qui
J'avoit promû, n’auroit pas été Pape : que les deux obédiences
auroient été {chifmatiques : que la plus grande partie des an-
ciens Cardinaux avoient concouru à l'éleétion de Benoift :
que celle des Ultramontains avoit été faite avec trop de pré-
cipitation. |
Me Fillaftre fut là-deflus interrompu par Monfieur le Pa-
triarche, qui dit, qu’il avoit foûtenu que Benoift étoit obligé,
fur peine d’être declaré fauteur du fchifme , de travailler à la
_ réünion de l'Eglife ; même en cédant fes prétentions, en cas de
ceffion , de mort, ou de dépofirion de fon concurrent : qu'il
avoic appris la mort d’'Innocent, & qu'il n’avoit point cedé :
qu'il ne devoit pas envoyer des Ambafladeurs à Rome,
fans leur donner un plein pouvoir de le faire en l’un de ces
trois cas, non pas entre les mains des Cardinaux qui s’y trou-
voient ; mais de telle maniere, que l'on püt parvenir à la réü-
nion :qu'il n’avoit jamais offert de céder purement, & fimple.
ment.
M' Fillaftre reprit alors fon difcours, & dit, qu'il ignoroit
fi Benoiïft avoit été informé de la maladie d’Innocevt : qu'avant
de céder lui-même, il avoit voulu favoir , fi fon concurrent
feroit d'humeur de prendre ce parti : que Monfieur de S. Pons
ayant fondé là - deffhs cet Anti-Pape, il avoit répondu ; qu'il
p'étoit pas d'avis de mettre en compromis une puiflance , qu'il
tenoit immédiatement de Dieu. |
Monfeur Je Patriarche l’interrompit encore , pour lui de-
M iij
Nouvelle Hifoire
9
mander , files Ambafladeuts de Benoift avoient porté à Rome
un pouvoir de ceder purement, & fimplement : que c'étoit-là
ce qui faifoic le principal de la conteftation.
M Fillaftre répondit, que Benoift n'étoit pas obligé d’en-
voyer à Rome des Ambaffadeurs, pour la préfenter.
Monfieur le Patriarche repliqua , qu’il devoit l'envoyer par
tout, où elle pourroit être utile à la réunion.
Le Doyen de Reims foutint, qu'il y avoit des maladies in-
veterées, qu’il étoit tout-à-fait impoñlible de guérir, & où il
falloic laifler agir la nature : que Dieu avoit défendu de faire
la guerre à Jeroboam : qu’il n'avoit permis le fchifme , que
pour punir les Chrétiens : qu'il n'y avoit de paix à efperer ,
qu'en gardant les promeffes que l’on avoit faites à Benoit. Il
ajoûta, que ceux du parti de l'Univerfité ayant déja eû fept
audiences, & qu'eux n'en ayant confommé que trois, l'on devoit
leur en accorder encore quelques autres. |
Alors Monfieur le Pacriarche fupplia le Roi de conferver
l'ordre qui avoit été établi, lequel vouloit que l’on parlâtalter-
nativement pour le Pape, & pour l'Univerfité : que M° Regis
n'avoir pas été oùy en replique.
M: Fillaftre dit alors, que Monfieur de Tours n’avoit pas
sepliqué non plus. |
Monfieur l'Archevêque de Reims ditlà - deffus, que les Evê.
ques de fa Province lui faifoient pitié : qu’il étoit obligé de les
entretenir à Paris : qu’il lui paroïfloit que l’on avoit ae parlé
de part & d'autre. |
Le 8. de Decembre, Sa Majefté préfident à l'Affemblée, Mon.
fieur le Patriarche repliqua pour l'Univerfité de Paris, & dit,
qu'il ne parloit pour la croifiéme fois, que par ordre exprés de
Sa Majefté : que les deux prétendans n’avoient aucune chariré
de tenir l'Eglife divifée, & les Chrétiens dans le doute, & le
danger de leur falut, par la feule envie de retenir leurs Chap.
pes rouges : que tous les Chrétiens étoient obligez de les aban-
_ donner comme des impies, Que S. Auguftin difoir, que nous
devons préfcrer les Préceptes de Jefus-Chrift, aux commande.
mens de ceux qui nous gouvernent : que les prétendans font les
plus obligez de conferver la paix dans l'Eglife de Dieu : que
ceux qui les abandonnent, ne laiflent pas de demeurer en
Dan Concile de Conflance. of
fa dile&tion : qu'un fils qui fait certainement que fon pro-
pre pere eft ennemi de l'Etat, ne devoit pas le laiffer vivre: que
puifque Jes deux prétendans ruïnoient la Chrétienté, pour en-
tretenir la pompe de leurs Cours, il lui étoit du moins permis
de s'en défendre, Que ceux qui, au mépris des faines Canons,
divifoient l’Eglife, étoient de vrais heretiques : que Benoiïft
étoit véritablement coûtumace : que n'étant pas pofhible de réü-
pir les deux obédiences , à caufe de la force de l'une, & de
l'autre, l'on avoit pris le parti de contraindre Benoift de céder
es prétentions.
Qu'il évoit perfuadeé , que s'il avoit voulu le faire dés le com-
mencement , 1l feroit devenu l'unique Pape : que quand il le
feroic aufli inconteftablement que l'avoit été S. Gregoire, en-
core feroit-il obligé de céder fes droits , s'il n’y avoit que ce.
moyen de rétablir l'union dans l'Eglife : qu'il ne lui étoic pas
permis d'y préfider, s’il ne faifoic tous fes efforts pour la réünir:
qu'il étoic is que fchifmatique , s’il ne cherchoit pour cela ,
les voyes les plus fûres, & les plus abrégées: que c'étoit une
obligation qu'il avoit contraétée avec fon troupeau, en fe char
geant de fa conduite : qu’il étoit aufli dangereux de défendre
une erreur, que de l'avancer : que Benoïft avoit été inutile-
ment follicité de céder, par toutes les Puiffances : que fa pré-
tenduë voye de convention, n’avoit été approuvée de perfonne:
que quand il voudroit fe foümettre à Innocent, fon obédience
pe fuivroit pas fon exemple : qu’il avoit promis, qu’au cas que
l'on ne püc convenir , 1l propoferoit d'autres voyes juridiques,
qu'il ne tenoit qu’à lui de propofer. |
ue malgré ce qu'il avoit promis à la France, lors de Îa
teftiution de l'obédience, il avoit obligé tous les Prelats pour-
vüs pendant la fouftraction, de financer dans fes coffres , &
de prendre de lui de nouvelles Provifons ; en quoi il avoit re-
gardé Sa Majefté comme fchifmatique : que dés qu’il n’avoie
pas tenu fa parole, le Roi n’étoit pas obligéde garder la fienne:
8 fachant qu’Innocent étoit malade, il devoit avoir donné
‘amples pouvoirs à fes Ambaffadeurs : que Sa Majefté avoir
dans le Royaume, & dans le Dauphiné, Fe d'Evêques qu'il
n'en falloit, pour condamner une herefe dans un Coneile :
que Philippe de Valois avoit menacé Jean XXII. de le faire
an he:
96 Nouvelle Hiftoire
brûler , s’il n’abjuroit l’herefie qu’il avoit avancée: que Benoïft
avant fon élection étoit un franc hipocrite. Qu'un Moyne qui
jeunoit fouvent , ayant été fait Abbé, il cefla de jeuner dés
qu'il fut en place : que lui ayant été demandé pourquoi il ne
jeunoit plus 5 il répondit, qu’il faifoit alors la veille de la fefte,,
a laquelle il étoic enfin parvenu.
Que fi Clement VII. avoit vêcu un peu plus long-tems, il
auroit renoncé au Pontificat : qu’il s'y étoit même engagé par
écrit : qu'il éroit de bien plus grande qualité que Benoit : que
celui-ci vendoitles Benefices, tout comme fon prédeceffeur:qu'il
les tenoit en fa main un an ou deux, pour en retirer les fruits,
& qu’il ne s'y faifoit cependant'aucune réparation : qu’il étoit
fujet à commettre fimonie , comme un autre : que les offres qu’il
faifoit aétuellement, étoient trés-inutiles : que fi les Medecins
ne pouvoient guérir certaines maladies, ils les empêchoient du
moins d’aller plus loin : que Monfieur de Tours n'avoit pas ré-
pondu aux objections qu'il lui avoit faites : que tout excmmu-
nié, quine fe faic pas abfoudre dans l'année, devoit Être re-
gardé comme heretique. Qu’un Pape qui faifoit fon devoir, mé-
ritoit qu'on lui fit honneur ; mais que quand il n’entretenoit
le (chifme dans l'Eglife, que pour fatisfaire à fon avarice, & à
fon ambition , il n'écoit digne que d’être blâmé : que dés qu’un
Chrétien devenoit hererique , l’on étoitobligé de l'abandonner:
que l’on feroit depuis long-tems en paix, fi l’on s'en étoit tenu
e . © e. e e e.
à la premiere fouftraétion : que la France lavoic fait à Liberius,
& à Boniface VIII. aprés les avoir reconnus pour veritables
Papes. Qu'Ofias avoit été puni. pour avoir voulu offrir lui-
même le Sacrifice : que le Roi étoit refponfable des maux que
caufoit le fchifme : que les Conciles Generaux ne feroient jamais
venus à bout de les éteindre, fi les Puiffances n’y avoiïent mis la
main : qu'aprés la fouftraétion, l'Eglife ne demeureroit pas fans
Chef, & qu'il feroit aifé de pourvoir à tous les inconveniens.
Le Lundy 17 de Decembre, Monfieurle Dauphin préfidant
à l'Affemblée, Monfieur l’Archevèque de Tours parla encore
pour le Pape, & dit, qu'il n’y avoit que les Cardinaux qui
puffent l'élire : que fi des Princes féculiers en avoient autrefois
élù , ils y avoient depuis renoncé, en faveur des Cardinaux :
que Sa Majefté s'étant une fois déclarée pour Clement VII, l'on
ne
a— … — —
me que e
| Di Concile de Confiance. 97
fe devbit plus douter qu'il n’eût été canoniquement élû : que
quand il fe trouvoit deux Elettions, l’une étoit canonique, &
l'autre nulle. Que dans les féhifmes précedens, les droits ds
eontendans avoient été difcutez, & que l’on avoit toûjours con-
fervé celui qui paroifloit le plus canoniquement élû. Que eerte
difcuflinn ne pouvoir fe faire que dans un Concile General ;,
que le Pape affembloït quand ui plaifoic: que c'étoit ainfi que
l'on en avoit perpetuellement ufé. | |
* Qu’aprés trente ans de fchifme, il n’y avoit pas d'autre voye
à prendre pour l’éteindre : qu’il feroit à fouhaiter que les deux
prétendans vouluffenr céder leurs prétentions : que le Roi avoic
pû convoquer cette Affemblée pour en déliberer ; mais qu'elle
n'étoit pas toute d'avis de la fouftraction. Que tous les Chré-
tiens étoient oblisez en confcience de reconnoître un Chef :
qu'ils ne pouvoient en avoir d’autres que celui qui remplifloit
le S. Siege : que Benoift défendoit un droit, qui lui étoit légi-
timement acquis : que s’il paffoit les bornes de fon devoir, l'on
n’avoit auprés de lui, que les voyes dela trés - humble remon-
trance. Qu'’à l'égard de la collation des Bencfices, il ne faifoic
que fe maintenir en la poffeffion de fes prédeceffeurs : ” s’il
ne faifoit pas juftice, l’on devoir s'en plaindre au Concile Ge-
neral, comme l’on avoit fait à ceux de Lyon, & de Vienne.
Que la Coûtume avoit duré aflez long-tems, pour acquerir
force de loi: qu'il s'enfuivroic de grands inconveniens de la fou-
ftration , fi elle fe faifoit, avant que Benoïft fût déclaré fchif-
matique : qu'en ce cas la France deviendroit elle même fchif.
matique , heretique, & Idolâtre : que pendant qu’il offriroit
de convoquer un Concile, l'on n'auroit rien à lui reprocher,
11 fic lire quelques endroits d'une lettre de Benoift, fans datte , .
qui marquoir qu’il vouloit tenir ce qu’il avoit promis par fa
Z ; 4 lé . _ e. ° A e
cédule, & qu'il ne prétendoit pas y rien ajoûter. L'on lût enfuire
les Actes de réftirucion de l'obédience, faite parle Roi, & l’U-
niverfité de Paris à Benoïft XIII.
Il conclut à ce que la décifion für renvoyée au ConcileGeneral
de fon obédience. Il ajoûta , que plufieurs Prelats fouhaitoienc
de s'en retourner dans leurs Diocefes : qu'il y avoit bien des
ehofes qui ne devoienr pas fe direen préfencé des feculiers : que
l'Eglife ne pouvoit non plus fe pafler de Chef, qu'un homme
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98 . Nouvelle Hifhoire
de tête : que l'on pouvoit cependant affembler ceux qui avoïene
parlé pour l'un, & pour lité parti : qu'ils pourroient y
trouver quelque temperament. :
Le dernier qui parla pour l’'Univerfité, fut M° Jean Petit ;
il fut oüy en préfence de Monfieur le Dauphin, & des Prelars
du Royaume , quelques jours avant les feftes de Noël. Il dit,
qu'il étoit à fouhaiter que les bons fuffent en paix, & non pas
les mauvais : qu'il étoic faux que la voye de ceflion eût été refus
fée en aucun Concile ; & que celui des prétendans qui l'accepte-
roit , feroic trés-mal : que celui qui avoit le premier avancé ces
deux propolitions , & qui difoit, qu'il ne falloit pas que les pré-
tendans cédaffent leurs prétentions, étoit un veritable ref 14
que : que cependant Benoïft avoit avancé tout cela dans une
Bulle : que l’on s'expofoit à devenir fchifmatique , en recon-
noiflantun Pape douteux : que ceux qui le faifoient , péchoiene
contre le Droit divin : que pendant que les chofes demeure-
roient en l’état où elles étoient, le plus für étoit, de ne recon-
noître ni l'un, ni l’autre, Que l'on ne devoit pas dire , que
ceux de l’autre obédience étoient des fchifmatiques, ni que :
celle de Benoïft comprît toute l’Eglife Catholique, ni que
Dieu fut l'auteur du fchifme , qui défiguroit hébud TE ps
Fplife. |
y Fillaftre l’incerrompit là-deflus, & dit, qu'il n’avoit dit
autre chofe, fi non, que le préfent fchifme étoit un fleau dont
Dieu punifloit nos iniquicez.
M° Petit reprit fon difcours, & dit, que l'on avoit mal à
propos avancé, que quelque chofe que pût faire Benoift, le Roi
ne pouvoit ni abandonner fon Alliance, ni contrevenir à fon
ferment. M: Fillaftre dénia l'avoir avancé ; mais M° Petic lui foû-
tint qu'il étoit vrai : que quand le ferment de Sa Majefté auroit
été pur, & fimple, le Roi ne devoit pas maintenir le fchifme,
fous prétexte de le vouloir garder : qu’il n’avoic été prêté, que
fous quatre conditions , aucune defquelles n'avoit été obfervée
de la partde Benoift : que les Lettres Patentes du Roi y en ajoû-
tient deux: l’une, qu'il n’y eût rien contre l'honneur de Dieu ;
l'autre, que la sn Ph de Sa Majefté ni fût point offenfée,
Que l’on ne devoit pas dire, que les Papes n'étoient pas liez
par les Canons des Conciles Generaux, & que la voye de cefs
= Du Concile de Conftance,
lion que Sa Majeté, & l'Eglife de France offroient à Benoit,
étoit mauvaife, fans errer en matiere de foi, & fans faire une
grande st à l’une, & à l’autre : que l'on ne devoir pas affà-
rer non plus, que le préfent fchifme, & la divifion du Royaume
des Juifs fous Roboam, n'étoient arrivez que par l'ordre de
Dieu, fans donner un trés-mauvais {ens à l'Écriture ; ni que le
ferment de l'Alliance pt obliger le Roi de fournir des troupes
au Roi de Caftille, pour faire une guerre injufte. Que la Glofe
du Decret, à la bien prendre, n’excufoit ni les deux préten:
dans, ni l'un d’entr’eux.
Monfieur l’Archevêque de Fours l'interrompitencore, pour
lui dire, que la citation qu'il avoit faice de cette Glofe , étoic
conforme au Texte : M° Petit répondit, que l’Auteur de cette
Glofe avoit crû, qu'il pouvoit y avoir fchifme dans l'Eglife, .
fans herefie : que les deux prétendans pouvoient être fchifmati-
ques , fans être heretiques. Il repricenfuite fon difcours, & dit,
u'en cas de fchifme, l'on pouvoir bien abandonner l’obédience
des prérendans, fans devenir Apoftat, ni Idolâtre, & fans faire .
rien d’oppofé aux Commandemens de Dieu.
Monteur l'Evêque de Perigueux, qui étoit auffi du parti de
Benoïft, lui demanda, qui étoient ceux qui doutoient qu’il ne
fût le véritable Pape : Que c'étoir faire injure au Roi, & à tout
le Royaume. M° Petit lui demanda à fon tour, qui étoient ceux
qui n’en doutoient point ? Monfieur de Perigueux repliqua,
que c’éoit lui- même, & tous les autres. M° Peric ajoûta , que
pour lui, il n'en étroit guéres für : que rien n'étoit plus douteux
_ ce.qui partageoïit les opinions : que l'obédience de Boni-
ce s'éendoit bien plus loin , que celle de Benoilt : que les
chofes-fauffes avoient fouvenc plus d'apparence que les vérita-
bles : que quoi-que tous les Catholiques fuffeac obligez de re-
connoître un Pape, l'on pouvoit fe difpenfer de regarder Be-
noït comme revêtu de cette qualité.
Que fon ne pouvoir eXcufer fon opiniâtreté : que s’il y avoic
de l2 difference entre le fchifme, & l'herefie, il y en avoir
aufG entre le fchifme qui duroit peu, & celui qui duroit long-
tems, tel qu'étoit celui qu'entretenoit Benoïft : que les Doûteurs
foûtenoient, qu’un fchifmatique étoir fufpendu à Divinis, de
même qu'un fimoniaque, & un heretique. Que cer étoir
D ne - ee me a mn F °
Ce,
100 Noüvelle Hiftoire
un fchifmatiqte inveteré : qu’il écoic obligé, auffi bieh que fo
concurrent, de fe purger devant un Concile General: que juf-
qu'à ce qu'il l'eûr Aie: l’on n'étoit point tenu de lut obéir : que
l'on ne devoir pas entendre la Miffe d'un Jrètre qui entrete-
noit un commerce criminel avec une femme : que ceux qui foù-
tenoient le parti de Benoïft , n’étoient pas d'accord entr'eux :
que quelques uns difoient, qu'il falloit le renvoyer au Concile
Gencral ; au lieu que d’autresaffüroient, qu’il étoit pardcflus
le Concile, dont les Canons ne pouvoient l'obliger : qu'ils n'a
voient qu’à convenir entr'eux. |
ue la France avoit d’abord reconnu Urbain VI. enfuire
Clement VII. & depuis Benoiïft XIII. de l’ubédience duquel
elle s'étoit encore fouftraite : que l’on la lui avoit depuis refti-
tuée, d’où ils inferoient, qu’elle ne pouvait faire de nouvelle
fouftraction , jufqu’à la tenuë d'un Concile General ; mais fi
l’un des deux prétendans devoit être rétabli par provifion, il
foûtenoir lui, que ce devoit être Boniface, au prédeceffeur du-
quel , la France avoit d'abord rendu l'obédience : il ajoûta ,
que fi lon pouvoit appeller heretique, ou fchifmatique, tout
homme qui refufoit avec obftination d'être informé de la vé-
rité, ou qui, quand il en étoit informé, ne vouloit pas y adherer,
ou enfin, qui, quand il s'en trouvoit convaincu, refufoic de
travailler à l’écablir, ou à la faire reconnoître ; Benoift fe trou-
voit dans les deux derniers cas. Que l'Univerfité de Paris lui
avoit envoyé fes Ambaffadeurs , pour le prier d’accepter la
voye de ceffion, & lui en faire voir l'utilité : qu'ils avoient refté
fept femaines à Avignon , fans pouvoir obtenir audience ;
que Benoift difoit quelquefois, qu'ils étoient fes Sujets, comme
tous les autres hommes. |
Que Mefieurs les Ducs-de Berry, de a y & d'Or-
Jeans, qui avoient mené avec eux les plus habiles gens du
Royaume, pour lui offrirla même voye , fuivant la délibera-
tion qui en avoic été prife dans le Confeil du Roï , n’avoient
jamais pà l'obliger de leur donner une audience publique : que
tous fes Cardinaux l'avoient approuvée : qu’ils avoient même
promis d'en donner une atteftation ; mais que Benoïften ayane.
été informé, le leur avoit défendu, à peine de privation de:
leur Etar. Me Peur fit alors lire un endroic d’une Bulle , oùces.
. - 1
Du Concile de Confiance. 101
défenfes étoient contenuës. Il ajoûta , que Benoïft voyant qu'ils
ne laifloient pas de l'en preffer, avoit expreflement protefté,
u’au cas que cela lui arrivât, que cette aétion feroic cenfée.
aite par force, circonvention, ou faufle induétion : qu’il dés
claroit dés à préfent ; nuls tous les Aîtes qu'il pourroit faire dans
Ja fuite ; à cet égard. : NN .
Qu'un Doéeur de Paris, qui avoitavancé des erreurs, ayant
dit, que l'on ne l’obligeroit jamais de les retraéter , autrement
que de bouche, avoir été condamné là-deflus , fans efperance
de retour, Que Benoift fe voyant preflé de céder pir Monfieur
de Berry, lui avoir dit, qu'il aimeroic mieux être brûlé, dans
la chambre même où il étoir, que de le faire : qu'il conçevoit
une haine mortelle, pour rous ceux qui entreprénoient de le
lui perfuader : qu'il avoit tenu deux ans en prifon M: Jean le
Gay ; FM Paris, pour én avoir féulement parlé : que
tous les Benefices qu'ilavoit à danner, étoient deftinez unique-
ment à ceux qui approuvoient {a convention : qu'il avoit toû-
jours refufé d’être inftruic de la vérité : qu'il avoit refufé de
la fuivre, lorfqu’elle lui avoit été connuë : qu'il avoit cherché
des gens pour impugner l4 voye de ceffion, & tâcher d’en faire
voir le peu de folidité :.que cependant avant fon Eleétion , il
en avoit été l’un des plus zélez défenfeurs : que ce n'étoit que
par-là, qu'il étoit parvenu au Pontificat, Qu'il avoir fait comme
Jafon , lequel n'avoit feint d'aimer Medée , que pour trouver
le moyen d'enlever. la Toifon d'or : que depuis qu’il en étoie
deveou le maître, il avoit abandonné celle qui lui avoit fourni
le.:moyen de l'enlever. Es ee d
Que les Rois de France , des Romains, de Caftille, & d’A-
ragon l'en avoient inutilement conjuré : que quand les Ambaf-
fadeurs de France étôient arrivéz auprés du Roi d'Aragon, ils
y avoient trouvé des Doéteurs, préparez à tout contefter : que
l'on les avoit chicanez fur:leurs pouvoirt : que Benoiïft avoit en-
core dit, qu’il aimeroir mieux être écorché vif, que de céder:
qu'il avoit déclaré dans un Confiftoire public , qu'il croiroit
pécher mortellement, s’il acceptoit ce parti: 2 l'on ne lelui
avoit cependant jamais propofé, qu’au cas que
on competiteur
u'aprés la fouftraétion de la France,
voulüt en faire autant, QE
fes Cardinaux lui avoient fait dire par quatre d’entre’eux, que
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102 Nouvelle H'ifloire
s’il vouloit céder , la France fe remettroit fous fon obédiences
qu’il avoit répondu , qu'il aimeroit mieux mourir.
Qu'il avoit toûjours refufé de contribuer à la Paix de l'Eglife:
qu'il n'en avoit jamais fait paroître le moindre deflein : que les
voyes de convention & de compromis, qu'il avoit propofées ,
étoient également impraticables, & inutiles : qu'il avoit refufé
de convoquer un Concile General de fon obédience, quoi-qu'il
l'eut formellement promis, lorfque la France voulut bien fe
remettre fous fa Jurifdiétion, & de l’affembler dans un an:
u'il étoit inutile de dire, qu’il s'y foëmetoit aétuellement ;
& qu’il 'affembleroit dans la prochaine fêre de la Pentecôte :
que cette offre ne pouvoit fervir de couverture à fon fchifme :
qu'il n'y avoit pas d’heretique qui ne dîc, qu'il veut foûmertre
fes opinions erronées, à la décifion d'un Concile General. Qu'il
fuffifoit que la plusfaine partie de l'Eglifecondamnäâtr fon entètes
ment:qu'elle pouvoitégalement qualifier un homme d’heretique
endurci, quand elle ne fe trouvoit pas enérat des’affembler en
Concile General : que les Evêques fe communiquoient leurs
opinions les uns aux autres : que l'on en formoic enfuite une
décifion generale , qui étoit reçûë dans toute l'Eglife : que Be.
hoift écoit li-deflus fuffifamment informé des fentimens de fon
obédience. |
Que l'on devoit regarder comme entèté, celui qui, fachant
que tout le monde l'en accufe, ne fe met nullement en peine de
s'en juftifier : qu’il y avoit déja quatre ans que Benoïft avoit pro-
mis d'afflembler le Concile dans l’année, & d'accomplir les au
tres conditions, fous lefquelles l’obédience lui avoit été renduë :
. qu’il étoit maintenant trop tard, pour s'y foûmettre : qu’il ne
paroifloit pas même qu’il y füc difpofé : qu'il avoir défavoüé
tous ceux .qui avoient ofé le promettre de fa part : qu'il feroit
toüjours le maître de convoquer le Concile, ou de n'en rien
e e. e. e. e. e. # à
faire : que depuis la reftitution , il en avoir ufé, comme devane
là fouftraétion : que cependant les conditions en avoient été
ubliées , avant que l’Aéte en für fcellé : qu’elle ne s'éroit faite
qu'à la follicitation des Abbez de Clugny, & de Cifteaux, pour
lEolife, & pour l’'Univerfité, fur celle des Nations de France,
Ê aa ag ne faifoient pas la dixiéme partie de l'Af.
emblée, | LE | No. | .
_— = ———
Du Concile de Confiance. 103
… Que Sa Majefté feule n'avoir pâ faire certe reftitution , fans
le confentement des Prelats, & du refte du Clergé : qu'ils ne l’a.
voient donné que fous les quatre conditions : que l'Univerfité
n’y avoit pas autrement confenti, quoi-que le Roi lui eût fait
l'honneur de lui en écrire. Que la reftiturion demeuroit nulle,
dés que les conditions n'avoient pas été executées : que quand
les Ambaffadeurs du Roi, & de l’'Univerfité étoient allez à Rome,
ils y avoient trouvé plus d’embarras de la part de ceux de Be-
noift, que de ceux avec qui ils avoienc eû à négocier du côté
d'Innpcent: qu'ils avoient contefté la validité de leurs pouvoirs:
que Benpift avoit bien fçû que fon concurrent étoit malade ,
avant de les envoyer : qu’ils ne lui avoientoffert une Conference
dans une ville d'Italie, la veille de fa mort, que parce qu'ils
voioient bien qu'il n'étoit pas en état de l'accepter, Quaprés
mort d’Innocent, les Cardinaux de Rome leur avoient demandé
s'ils avoient pouvoir de céder ; qu'ils avoient répondu que non:
qu'ils leur avoient propofé de l'envoyer chercher , par quel,
ques-uns d’entr'eux : qu'ils avoient répondu, qu'ils ne feroient
qu'un voyage inutile : que Benoïft n'accepteroit jamais cette
Voye : qu'elle étoit inique, contre tout droit, & raifon : que
l'on ne s'en étoit jamais fervi : qu’elle avoit été déja refufée,
comme inutile. os . |
Que les Ambaffadeurs de Cafille, à leur retour de Rome,
étant allez voir Benoit, ils n'en avoient pà obtenir, ni ceflion,
ni Concile General : qu'ils avoient êté chicanez fur la fignif.
cation de ces termes : qu'ils avoient demeuré fix femaines À
Avignon , fans rien gagner. Qu'un Concile General, compofé
de la feule obédience de Benoiïlt, feroit trés-inutile , pour la fin
que l'on fe propofoit : que Benoift le traverferoitde toutes fes for-
ces : qu’il trouveroit peut-être le moyen de s’y faire confirmer;
& qu'ainfi le fchifme ne finiroit point. Que ceux qui avoiene
compolé le libelle, qui couroic fous le nom d’Epifola Thohfana,
vouloient faire pafler la France, pour fchifmatique, à caufe de
Ja fouftraétion : que Benoïft voudroit fort que l'on revoquât
l'Arrêc , que le Parlement avoir rendu contre cette imperti-
nente Satyre, & fe maintenir dans toutes fes ufurpations,
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ue l'on ne fauroir, ni réünir, ni réformer l’Eglife, fansun
Concile General des deux obédiences : que la France ne devoir
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04 ‘7 Nouvelle Hifloive * s
plus réconnoïître Benoit : qu’elle en avoit encore fes mêmes rai--
{ons qu’elle avoit avant la fouftraëion : que ce feroit au Con-
cile General , qu'il fe purgeroit; s’il le pouvoit, des crimes que
lon lui impoloit, aufhi-bien qu’à fon concurrent : que s'ils le
refufoienc, le Concile y métiroit ordre: qu’en aitendänc que le
ConcileGeneralen eût décidé,les Rois de l'une,& de l’autre obé.
dience, confulreroient entr'éux, ce qu’il y auroit à faire : que
les Cardinaux des deux partis en uferoient de même, & s’af-
fembleroient dans un lieu für, dont ils conviendroient avec les
Princes: qu'ils conferveroient la Dignité , à celui des deux qu'ils
croiroient en êcre plus digne : que fi tous les deux étoient jugez
incapables , ils en éliroient un troifiéme:, qui feroit reconnu
de toute la Chrétienté, Il déclara, que c’étoir-là le fentimenc
de toute l'Univerfité. | Ho | L
Monfieur le Chancelier dit alors, que le Lundy fuivant;
l'on entendroit l'A vocat du Roi ; aprés quoi, la queftion feroit
décidée. | ri nn. “ na # CR DU
Le Lundy 10. dé Decembre, fut entendu M Jean Jouvenel,
Avocat du Roi au Parlement. Il dit, que le fchifme ne devoit
s'attribuer qu’à l’opiniâtreté de Benoïft, qui n'avoit jamais
voulu fe défifter de fes prétentions. Que le Roi avoit été: fup.
lié par l'Univerfité, de convoquer cette Affemblée : que Sa
Maictte avoitété en droit de le fatre, pour favoir comment elle
s'y prendroit, pour remettre l'union dans l'Eglife : que Dieu
avoit établi la Puiffance Ecclefiaftique, pour le gouvernement
des ames, & {a Royale, pour commander aux corps: que le
Pape ne pouvoit pas affembler le Concile General; fans la par-
ticipation de l'autorité féculiere : que Conftantin avoit aflemblé
celui de Micée : qu’il n’appartenoic qu’au Roi d'aflembler le
peuple, quand il s’agifloit de matieres, qui interrefloientla Foi,
ou le Chef de l'Eglife : que Sa Majefté étoit en droit d'y afli--
ftér : que Theodofe avoit convoqué le Concile de Conftanti-
nople, pour condamner l'erreur de. Macedonius : que deux
Papes s'étoient purgez devant les Rois de France, des crimes
que l’on leur impoloit : que le Pape avoit fait des Ordonnan-
ces, pour maintenir la Foi, qu'il étoic obligé d'obferver.,
Que quand il fe trouvoit des hereriques, l'Eglife ne pou-
vanc ufer de voyes de fait, étoit obligée d’avoir recours aux
Rois,
Du Concile de Conflance. 1Of
Rois, pour les punir : que ces Princes avoient quelquefois affifté
à l'Election des Papes : que leurs fuccefleurs n’avoient pas pû fe
dépoüiller de ce droit, qui étoit attaché à leur dignité, & non
_ pas à leur perfonne. Que les droits écablis à bonne fin, dcvoient
.être fupprimez, dés quäls devenoient pernicieux ; de même
que les Privileges accordez aux uns, au préjudice des autres.
Que l’on n'avoit pas dû dire, que le Pape étoit Souverain du
temporel, comme du fpirituel : > fi Mec Fillaftre, qui avoit
avancé cette -propofition, ne fe füc retraété, il n'auroit pas
manqué de prendre des Conclufons contre lui : que ceux qui
en feroient de femblables , feroient griévement punis : que le
Pape n'avoit aucun pouvoir fur le temporel des Rois, quel
qu'il püt être. 11 pria enfuite les Prelats, de donner un bon
confeil à Sa Majelté. | |
Il ajoûta , qu’il étoit à propos de faire des Reglemens, fur
la maniere de pourvoir aux Benefices, en attendant qu'il n’y eût
plus qu’un Pape: que les pauvres Ecclefiaftiques étoient trop gré
vez d'aller les chercher filoin:quelesExpeétativesfaifoient beau-
coup de mal: que les referves étoient établies contre tout droit,
& raifon : que les Rois qui avoient fondé les Benefices, devroient
y nommer. Que quand il n’y auroit qu'un Pape, il lui feroit
impofñble de bien pourvoir à tous les Benefices de la Chré-
tienté : que l'on trouveroit le moyen de rendre la Collation
aux Prelats, fans faire tort aux Etudians, ni à l’Univerfité :
qu'il falloit cependant laifler au Pape de quoi foûtenir fa di-
gnité : que Benoïft n’avoic pas dû s'emparer des Elections, qui
fe faifoient bien mieux parles Eglifes, où les Sujets étoienc
connus : qu'il ne pouvoit non plus diffoudfre le lien qui attache
un Pafteur à fon Eglife, de même que celui qui unit un mary
à fon époufe : que l’un, & l’autre étoient également indif-
folubles. : Fo
. Que Monfieur Bernard du Peron, qui avoit été élù, & con-
facré Evèque de Nantes, pendant la Bultraétion , & qui avoit
paiiblement gouverné cet Evèché, en avoit été dépollcdé par
Benoit, & envoyé à Treguier en’ Baffe-Bretagne, dont il n'en-
téndoit pas la Lange , par la feule raifon qu'il avoit confenti
à Ja fouftraction : qu'il avoit entrepris de dépofleder Monfieur
Viral, Archevêque de Touloufe; pour y placer Monfieur Ravar,
Ce —— —
Tu = ns. das. > be = mme
LR SES
D 5 -"
106 Nouvelle Hifhoire
Evêque de S. Pons ; ce qui avoit caufé un trés-grand fcandale
dans cette ville , où il avoit été tué bien des gens, même des
Officiers du Roi: que ces entreprifes étoicnttrés-injurieufes, &
trés préjudiciables au fervice de Sa Majelté, à tout le Clergé,
à tout le Royaume : qu'il étoit trés-réceffaire d'y pourvoir.
Que le Parlement, fur la Requête de l'Univerficé, & les
Conclufons des Gens du Roi, avoir rendu un Arrèt, qui dé-
fendoit à Benoïft, par provifion, de tirer de l'argent du Royau-
me , & aux Sujets du Roi, de lui en envoyer : qu'il feroit à
Le d'en faire des défenfes deffinitives, attendu l’état mal-
eureux où lé Rovaume fe trouvoit réduit , par les guéres ci-
viles, dontil étoic affligé : que l'Eglife de Rome étoit affez riche-
ment fondée, pour pouvoir fe pafler de cette reflource : que
s'il paroïfloit qu’elle en eût effeétivement befoin, l’on pourroit
lui accorder un Subfide charitatif , lequel feroit bien moins à
charge au peuple , que les moyens dont elle fe fervoit, pour
tirer de l'argent. Que les Apôtres ne tiroient point de procu-
rations , s'ils ne vifitoienc les Eglifes.
Que le Pape ne pouvoit s'emparer des biens remporels , ni
des perfonnes des Sujets, au préjudice du Roi, à qui le tout
appartenoit : que les Apôtres fe contentoient de ce que leur
offroient les Fideles, fans en rien exiger : que les Papes n'a-
voient, à cet égard, aucun autre droit, que celui que les Rois
avoient bien voulu leur accorder : que Conftantin avoit doté
l'Eglife de Rome, comme les Rois de France avoient fondé S.
Denis, & rant d’autres Eclifes : qu’ils avoient interêt de favoir à
quoi l’on en employoitles revenus.
Que l’on ne devoit pas dire, que les Papes euffent prefcrie
les Jurifdiétions , & les exactions : que les Anciens n’avoient eu
aucun deffein de fe les acquerir par cette voye ; parce que l’on
ne prefcrivoit jamais contre la Loi de Dieu : qu'ils n’en avoient
joûi que par ed tolerance, & fans préjudice du droit des Sou-
verains : que leur poffeflion avoit même été trés-fouvent inrer-
rompué: qu’elle n'avoit quelquefois duré qu’un, deux, ou trois
ans. Que Benoift ne recevoit pas la moitié de ce qui s'exigeoit:
ue les Colleéteurs ne fervoient qu’à troubler l'Etat, & à le dif-
ne : qu’ils excommunioient les Sujets du Roi, faute de paye-
ment, ou pour de trés-modiques fu jets : que l'on avoit vù pen-
En e À — on
a
,
Du Concile de Conffance. 107
dant un Synode, trois céns de ces prétendus excommuniez, à Ia
porte de la Cathédrale de Paris.
?
Que l'on avoit trouvé le fecret d'évoquer , ou de faire de ren-
voyer enCour de Rome,les procés mûs pardevantles Juges ordi.
naires, pour raïfon des Beneñices, ou d'autres fujets 5 au lieu
” de porter les appellations à l’Archevèque, & de-là au Primat,
jufqu'à des procés intentez pour de fimples querelles : que l'on
ee les Parties d'y aller les pourfuivre, ce qui ne pouvoir
fe faire fans beaucoup de frais, de peines, & de dangers.
Il requit, que l’ufage des Conciles Provinciaux fût rétabli:
que l'on maintincles Évêques dans leur Jurifdiction, pour La
néceflité des peuples : que cette Affemblée fût regardée comme
un Concile National de l'Eglife Gallicane, qui pouvoir donner
confeil au Roi, lorfque Sa Majefté croïoit en avoir befoin:qu'elle
pouvoit y prélider, & régler tout ce qui fe: trouvoit néceffaire
pour la confervation de fes Sujets ; parce que le Roi eft Em-
pereur dans fon Royaume, aux befoins duquel, Sa Majefté
devoit faire attention, & non pas à ceux du Pape : que quand
les Eglifes menaçoient ruïne , l'on étoit obligé de la prévenir,
& deles réparer. |
Monficur le Chancelier feleva, & dit, que la' matiere ayant
été fufifamment difcurée, il invitoit Meflieurs les Prelats, de
la part de Meffieurs les Princes, de fe trouver tous le lendemain
au même endroit, fans qu'aucun y manquäât. Il défendit enfuite
à tous les autres de s’y préfenter.
Dés le 17. de Juillet précedent, le Parlementavoitrendu un
Arrêt célebre, contre le libelle compofé par quelques partifans
de Benoiïft, fous le titre d'Epifola T'holofana : il eft rempli d'in
jures atroces contre Sa Majefté, Mefieurs les Princes de fon
Sang , l'Univerfité de Paris, & tous ceux qui avoient aflifté à
l'Affemblée du Clergé de 1398, où s'étoit faite la fouftraétion,
ou ceux qui y avolent adheré, & des maximes Ultramontaines
les plus outrées , & les plus extravagantes. Par cet Arrèt, rendu
fur les Conclufions de l'Univerfité, qui avoitdéferé cette hor-
rible Satyre, & des Gens du Roi, qui y avoient adheré, le
Parlement l’avoit déclaré déteftable , injurieux à Sa Majefte, à
Mefieurs les Princes de fon Sang, à ceux de fon Confeil , au
Clergé de France, & à l'Univerfité de Paris : il avoit ordonné,
Oi]
— Ai, <a
> D rge—
108 : Nouvel, Flifloïre
que trois copies en feroient lacerées, l’une’à Paris, l’autre À
Touloufe , & l'autre fur le Pont d'Avignon : qu’il y feroit pu-
blié à fon de trompe, une injonétion à toutes fortes de perfonnes
qui en auroient des copies, de les remettre au Greffe de la
Cour, à peine de cent marcs d'argent, & d’encourir la haine
de Sa Majelté : il avoit permis à Monfieurle Procureur General,
à l'Univerfiré , & à Meffieurs les Princes du Sang, de faire in-
former contre les Auteurs de ce libelle. Cet Arrêt eft rapporté
parmi les preuves. |
: Le dernier de Janvier 1407. les Cardinaux qui s'étoient re-
tirez à Marfeille avec Benoift , écrivirent une grande lettre à
Monfieur le Duc de Berry, oùils lui marquoient la joye qu'ils
avoient conçüë, de ce qu’Ængelo Corario, qui venoï d'être élà
Pape à Rome, & qui avoit pris le nom de Gregoire #11. avoit
envoyé à Benoïft une Bulle, où il marquoit , qu'il étoir prét de
céder fes prétentions au Pontificat, fous les conditions qui y
étoient exprimées : que Benoift, & tout fon College en avoient été
fort réjoüis : qu’il avoit fair à Gregoire ane réponfe, qu’ils efti-
moiént nid AN 5 à réünir l'Eclife, dont ils lui envoyoïientune
copie : que fon Alteffe devoit être contente de voir les deux pré-
tendans auffi bien difpofez à l’'accommodement: qu'il ne reftoie
plus qu’à les faire affembler au plütôt : que les momens étoient
précieux : qu'ils imploroient la puiffance du Roi, & la fienne,
pour accelerer cetteentrevûë ; mais que comme ils avoient ap-
pris que l’on travailloic en France à faire des changemens,
qui pourroient la retarder, ils le fupplient de vouloir s’y oppofer.
_ Le Bulle de Benoïft à Gregoire, lui reprefente les maux que
le fchifme à caufez à l’Folife, depuis fon commencement, &
les peines inutiles Fi s'elt donné pour l’éteindre : il l’exhorte à
concourir au deflein qu'il en à formé : il affüre quelui, &
fon College font prêts de s’aboucher avec Gregoire, ou fon fuc-
cefleur, & fon College, dans un lieu für, pour l'un, & pour
l'autre , où il fera une ceflion pure, & fimple de fes préren-
tions au Pontificat ; pourvùü que Gregoire, ou celui qui lui aura
fuccedé, veüille en faire autant de fon côté, & que leurs Car-
dinaux fe trouvent enfuite aflez bien d'accord enfemble, pour
élire un Pape unique, & légitime : qu’il recevra agréablement
eux qui viendront de la part de Gregoire: il affüre qu'il s'en-
| : Da-Conaile de Conffance. 109
page de même que lui, de ne faire de nouveaux Cardinaux
qu'en certains cas, | |
Gregoire au contraire crut, qu’il Jui étoit important de s'af-
fürer des fuffra ges de l'Univerfité de Paris, qui avoit beaucoup
de crédit en ce tems-là, pour attirer , s’il étoir poffble, les
François À. fon obédience : il lui écrivit une grande lettre , où
ilaflura, qu’Innocent étant mortle $. de Novembre précedent,
il avoit été élà Pape par tout le Conclave, d’une même voix:
que fes premiers foins avoient été de chercher les moyens d'é-
teindre le malheureux fchifme, qui déchiroit l'Eglife depuis fi
Log tems:que quoiqu'’il'ne doutät nullement de la validité de font
droit, il étoit prêt de s'en dépoüiller : qu’il avoit déja écrit à fon
concurrent,pour l’inviter de concourir au defein qu'il avoit for-
méde réünir l'Eglife , du moment que Benoift, ou celui qui lui
auroit fuccedé, {eroic difpofé à céder fes prétentions, ou qu'il
viendroit à déceder, pourvè que fon prétendu Cellege pût s'ac-
commoder avec celui de Rome 5 enforte qu'ils fe trouvaflent
en état d’élire un feul Pape : qu'il n'avoir pas laiflé de lui offrir
toute autre forte de voye raifonnäble, pour terminer un fchifme
auffi pernicieux , qu’il en avoic fait un vœu folemnel avant fon
élection, avec tous les Cardinaux qui l’avoient élü, au cas que
l'Eleétion tombât fur l’un d’entr'eux : qu'il ne manqueroic pas
d'envoyer au plütôt fes Nonces à Benoïft, pour convenir avec
lui d’un lieu für, où ils puffent s'aflembler. Gregoire prie en-
fuite l'Univerfité de vouloir y contribuer, & lui envoye une
copie de la Bulle qu'il à fait tenir à Benoiïft à cet effer.
Les Cardinaux d’Agquilée, de Ziege, & de Thury, partifans
de Gregoire, joignirent à cette Bulle, deslettres particulieres,
adreflées à la 5 Univerfité, & une copie de l'écrit qu'ils
avoient figné dans le Conclave, avant d’élire Gregoire XII.
dont il avoit parlé dans fa Bulle. Ces pieces fe trouvent à la fin
de ce Recueil. Toute l’année 1407. fe pafla en négociations,
qui ne produifirent aucun effet ; parce qu’elles furent égale.
ment éludées par les prétendans.
. Cependantcomme la France craignoit encore d'etre trompée
par leurs collufions , comme elle l'avoit été auparavant, & qu'ils
p'euflent ni l'un, ni l'autre un véritable deflein d'abandonner
kurs prétentions, Sa Majefté donna le 1 2. de Janvier 140 7.
Oiij |
110: Nouvelle HHifloire
une Declaration , par laquelle il étoit ordonné , qu'à l'avenir
fon Royaume ne reconnoîtroit pour Pape, ni l’un, ni l’autre des
prétendans, jufqu’à ce que toute l'Eglife fe trouvât réünie fous
un feul Chef, & qu'à compter du jour de l’Afcenfion prochaine,
il demeureroit neutre. |
Cette Declaration ne fut en effet enregiftrée au Parlement,
que le 25. de Mai fuivant, qui fut le lendemain de certe fête :
quoi que cet enrepiftrement foit datté 1408. cela n'empêche pas
qu'il n'ait été fait la même année que la Declaration , fuivane
nôtre maniere de compter d’à préfent; parce que l’année com-
mençoit alors à Pâque. Elle fut folemnellement publiée le Di-
manche fuivanc, dans l'Eglife de S. Martin des Champs, en
prélence de Sa Majefté, de Meffeurs les Princes de fon Sang,
& d’un nombre infini de peuple. Il en fut même enregiftré ,
& publié une autre du même jour, tendante aux mêmes fins :
June eft en François, & l’autre en Latin ; mais comme elles
n’écoient l’une, & l’autre quecomminateires, & qu’elles avoient
donnné du tems aux prétendans, pour s’accommoder entr'eux;
enforte que toute l’Eglife Catholique ne reconnût plus qu'un
feul Chef , Sa Majefté donna le même jour 25. de Mai, une
nouvelle Declaration , pour la neutralité abfoluë, & fans au-
cune condition. |
L'Affemblée du Clergé, qui ne s’'étoit point féparée, & qui,
appuyée de la Cour, & du confentement prefque unanime:
du Royaume, alloit toüjours fon chemin , donna le 13. d'Oc-
tobre fuivant, fur la réquifition de Monfieur de Cramaut, Pa-
triarche d'Alexandrie, nommé à cet effet par Sa Majefté, un
Decret, par lequel il étoit ordonné, que tous les adherans,
fauteurs, participes, ou défenfeurs de Pierre de la Lune, de-
meureroient privez de toute forte de Dignitez, Offices, & Be-
nefices, lefquels feroient conferez à d'autres, par les Ordinai-
res , fans qu'ils puffent dorénavant être écoutez dans ce qu’ils
auroient à propofer.
Le 10. du même mois La même Aflemblée nomma les prin-
cipaux fauteurs, & adherans qu'elle avoit prétendu dépoüiller
de leurs Benefices , favoir Jean, qui fe qualifioit Archevèque
d'Aufch, Pierre , foi difant, Evêque de S. Pons, Jean, ci-de-
vanct Evêque de Châlons fur Saone, qui précendoit l'être de
ns. nn
tt
_ Du Conale de Conflance. ut
Mande, l'Abbé de S. Sernin de Touloufe, qui fe donnoit pour
Evêque de Condom, Bertrand de Maumont, ci-devant Eve.
que deViviers lequel prérendoit:l’être de Beziers, Guigne Flan-
drin, Porteur, & l’un des Compofiteurs de l'infame Satyre,
intitulée, Zettre de Touloufe ; les Cardinaux d’Aufch, de Fief.
que, & de Chalenc , & les Generaux des Cordeliers, & des
Dominicains.
Dés le 11 de Mai precedent, tout le Parlement aflemblé, au-
quel fe trouvoient le Roi de Sicile, les Ducs de Berry, & de
Bourgogne , plufeurs autres Seigneurs, Ducs, Comtes, Ba-
rons, Chevaliers, Ecuyers, Bourgeois, Archevêques, Evêques,
Abbez, Prelats, & Clergé, & par efpecial, YUniverfité de Paris,
fur la propofirion faite par M- Jean de Courtecuifle, Docteur
en Theologie, depuis Evêque de Geneve, à l'occafon de la
nouvelle Bulle de Benoïft, par laquelle il avoit excommunié
le Roi, Meffeurs les Princes du Sang, & tous leurs adherans;
arce feulement , qu’ils travailloient à la reünion de l'Eglife.
‘Univerfité demanda que cette Bulle für déchirée, & que Me,
Guillaume de Gaudiac, Docteur, Confeiller au Parlement,
& Doyen de S. Germain l’Auxerois, füc mis en prifon. Il pro.
Sa enfuite fes Conclufons, qui tendoient, à ce qu'il für dé-
Clare : |
1°, Que Pierre dela Lune étoit un hererique opiniâtre ; un
perturbateur du repos public, & de l'union de la fainte Eglife,
2°, Qu'il ne falloit plus l'appeller Benoïft, ni Pape, ni Cardi.
pal, ni le reconnoître en qualité de Pafteur, à peine d’être dé.
claré fauteur du fchifme.
3°. Que les Collations, Provifions, & procedures qu’il avoit
faites depuis cette Bulle, devoient être déclarées nulles, même
les peines fpirituelles, & temporelles y énoncées,
4°. Que perfonne ne pouvoit obéir à lui, ni à fes Bulles, à
peine d’être déclaré fauteur du fchifme.
s°. Que cette Bulle étoit inique , féditieufe , frauduleufe ;
qu'elle troubloit le repos public, & le refpeét dû à Sa Majeité
par fes Sujets,
6°. Qu'il falloit faire le procés, tant à Piesre de Luna, qu'à
fes complices, & adherans ; lacerer cette Bulle, comme inju-
ricufe, frauduleufe , fédicieufe , & préjudiciable aux interèrs
mi Lin LES 25
2 DR pe mi A mm
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y12 Nouvelle Hifforre
de Sa Majefté : informer contre ceux qui l'avoient follicitée, &
les arrêter, pour les punir fuivant les Canons, que l’'Univer-
fité fe refervoit de les nommer en tems, & lieu : qu'il plût au
Roi de donner fes ordres à la même Univerfité, de prècher ces
véritez dans tout le Royaume, & de rappeller l'Evêque de S.
Flour de fon Ambafade : que ce Prelat fût arrêté à fon retour,
de même que Sanche Loup, Efpagnol, porteur de la Bulle, &
le Doyen de S. Germain l'Auxerrois. |
Ce fut enfuite de l'Arrèc, qui fur rendu fur ces Conclufions,
que le Jeudy 20. d’Août fuivant, les Prelats, & le Clergé de
France, s'étant rendus au Palais, l’on y amena Claude Sanche
Loup , & un Chevaucheur de Benoïft, en deux tombereaux,
chacun d'eux vêtu d’une tunique de toile peinte, avec un écri-
teau , faifant mention de La Bulle dont on a parlé, avec les ar.
mes de Benoilt renverfées, & coëffé d’une mitre de ue , de-
puis le Louvre, jufqu’en la Cour du Palais, où ils furent éches
faudezx, & enfuite ramenez au Louvre dans le même équipage.
… Comme la Difcipline Ecclefiaftique de ces tems-là, s’étoit déja
fort écartée de celle des anciens Canons , à caufe des change-
mens arrivez dans les biens de l'Eglife , qui y avoient introduit
Je relichement, & l'ambition, & qu'il étoit difficile d'entrepren-
dre de rétablir cette Difcipline , fans interrefler la tranquillité
ublique, l'on ne fit pas de difficulté de rétablir la liberté des
lections , à laquelle les Papes n’avoient encore fi donner d’ar-
teintes, qui ne puflent aifément fe réparer ; mais l’on ne laiffa
pas de fe trouver embarraflé, fur la maniere dont on s'y pren+
droit, dés que l'on ne reconnoîtroit plus de Pape, pour pour
voir aux Benefices ; enforte que ceux qui avoient accoütumé
d'y parvenir par la meilleure yoye , qui étoit celle des études
dans les Univerfitez, füffent à qui s’adrefferdorénavant, pour les
demander, les Papes n'ayant encore ofé fe défendre de déferer
aux Degrez que les prétendans avoientobtenu dans ces célebres
Corps, qu'ils avoient incerêc de ménager. |
Les Prelats fe raflemblerent le 15. d'O&tobre, fuivant l'ordre
de Sa Majefté, pour déterminer la maniere donton en uferoit
pendant la neutralité , où l’on ne reconnoîtioit plus de Pape: à
qui les Graduez puffent s'adreffer | qui pûr fnppléer à tous les
défauts, même à celui de la fimonie , comme lë croïoit en ces
- | | 1EMS=
| da Concile de Confiance. 113
tems-l , où l'ufage ordinaire fembloit l'avoir en quelque ma-
niere autorifée, Ce qui caufa encoreun plusgrand embarras,fu-
rent ceux qui fe prétendoient exemts de la Jurifdition ordi-
naire , qui fe feroient plütôc laiffés hacher en pieces, que de fe
remettre {ous un joug, que leurs Peres leur avoientdit, ne pou-
voir plus fupporter. Ils avoient prélentéun Memoire à l'Aflem-
blée, fur lequel il fut ordonné: |
.… Que lesMoynesde Clugny, de Cifteaux, & les autres exemits,
auroient recours à leurs Superieurs, comme de coùûtume : que
ceux qui ne vouloient en reconnoître aücun autre que le Pape,
s'adrefleroient à leurs Evêques Diocefains, lefquels confirme-
roient leurs Eleions, fanstirer à conféquence, pour un autre
tems.
L'on fit choix de quatre perfonnes, favoir, des Abbez de S.
Gérmain des Prez, & de Sainte Genevieve, & des Doyens de
la Cathédrale, & deS. Germain l’Auxerrois, lefquels quatre,
ou du moins deux d’entr'eux , l’un defquels feroit toujours le
Doyen de S. Germain, décideroient toutes les conteftations, qui
fe trouveroient pendentes en Cour de Rome, & qui avoient
accoütumé d’y être renvoyées s enforte cependant , que les
exemts, s'ils étoient demandeurs , ne pourroient traduire les
non!i-exemts devant ces Juges, fans un Privilege Canonique ;:
& particulier. |
Que ces Juges feroïent tenus de nommer des Commiffaires
ên partibus, dés que les Parties, ou l’une, ou l’autre, le deman-
deroient, afin de ne forcer perfonne de venir plaider à Paris
malcré lui. |
… Que les Mendians Graduez, fe pourvoyroient devant leurs
Superieurs, fans néanmoins être tenus de s’adreffer à ceux qui
feroient fufpeéts de fchifme : qu’ils pourroient appeller de leur
Chapitre Provincial, aux Juges ci-deflus marquer.
| Que les exemts pourroient être abfous de l'excommunica-
tion contr'eux prononcée; par qui que ce püt être, par les
mêmes Juges, ou par leurs Ébaéléguez , dans les cas ou la Ju-
rifdiétion pouvoit > appartenir.
Que quand il sagiroit d'un cas refervé, ils s’adrefferoient, s'il
étoit poflible, au Grand Penitencier :fi cela ne fe pouvoir, ils
£a feroient difpenfez par leurs Superieurs, de l'autorité de l’Af-
P
DCS 2e
se nr tm 1e
ue nn ee ue le - <=
_ Collegiales.
114 | Nouvelle Hifotre
femblée , dans les cas, & en la maniere, où les Evèques dif
penfent, ou abfolvent ceux qui reconnoiflent leur autorité +
que ceux qui ne reconnoifloient de Superieur que le Pape,
pourroient être ablous, & difpenfez dans le fore interieur, par
les mêmes Juges,
ue ceux des Exemts, qui avoientla Jurifdiction Epifcopale,
ou quafi Epifcopale, pourroient abfoudre leurs Sujets de toute
forte de Cenfures , rant dansle fore contentieux, que judiciaire,
tout de même les autres Evêques. |
Que dans les Abbayes exemtes , les Elûs pourroïent, & fe.
roient tenus de demander aux Evêques Diocefains, la confir-
mation, & la benediétion, fans préjudice de leurs exemtions;
ce qui feroit marqué dans l’Acte qui en feroit dreflé.
pe
ARTICLES COMMUNS,
Sur la maniere de donner des Provifions
Ue toutes les affignations qui fe donneroient pour con-
\ J ferer, pourvoir, préfenter , nommer , ou autrement
dilpofer des Benefices, s'adrefleroient aux Ordinaires , fi elles
ne contenoient quelque claufe particuliere. -
_ Que dans les aflignations données à quelqu'un, pour être
pourvû des Dignitez , & des Prebendes des Epglifes Cathédrales,
feroient compris les Perfonats, l’adminiftration de la Prévôté,
l'Office, & autres chofes femblables , comme fi elles avoient vac-
quées conjointement, ou féparément. |
Que l'on en uferoit de même pour les Prebendes des Eglifes
Que tous ceux qui auroïent été aflignez à la collation d'un
Archevêque, ou d'un Evêque, fans parler de Prebende ou de
Dignité, dansleurs Eglifes Cachédrales, ne laïffroient pas d'en
être pourvûs, s'il s'en crouvoic de vacantes. |
Que l’on en uferoit de même pour les aflignations adreflées
aux Doyens, & aux Chapitres, même à quelques Chanoines
Particuliers, à moins que l'aflignation ne porcat une défigna-
Uon particuliere , & une claufe de préference aux generales, ,
= Du Concile de Conffance. rs
- Que tous ceux qui feroient aflignez en termes generaux, à
la collation, & fans qu'il fût fait mention de Prebende, ou de
Dignité Ecclefiaftique , ne laifleroient pas d’être pourvûs de
celles qui fe rrouveroient vacantes, même hors des Cathédrales,
de l'adminifiration des Vicariats, des Archiprètrez , & de tous
les autres Offices, qui avoient accoûtumé d'être remplis par des
Clercs féculiers, de même que ceux qui feroient afbgnez a la
collation du Doyen, du Chapitre , k de chaque Chanoiïne
d'une Cathédrale, ou d’une Collegiale, des Abbez, des Ab-
belles , des Prieurs, desPrieures, & autres ; enforte que l’afi-
goation, quoi qu'en termes generaux, comprendroittoute forte
de Benefices vacans : bien entendu néanmoins, que l'afligna-
tion d'un Benefice particulier, dérogeroit à la generale, pour
ce qu'elle contiendroit ; à moins que le Collateur ne fût d’ail-
Jeurs parfaigement inftruit de l'intention des Commiflairese
Que les affignez à la collation des Doyens, Chapitres, Chæ
noines, Abbez , Convens, Prieurs, &c. feroient pourväâs, no-
nobftant le droit que pourroient avoir les Collateurs, d'y pour-
voir comme il leur plairoit. | |
Que fi celui qui auroit été afligné le premier, ne vouloit pas
accepter le premier Benefice qui en celui qui feroic affi-
gné le fecond, pourroit l'acceprer, fans préjudice des droits du
premier. Si le fecond n’en vouloir point non plus, le troifiéme
pourroit s’en faire pourvoir, fans préjudice des droits des deux
premiers, & ainfi des autres, |
Que lorfque les afignations données à la collation des Evë.
ques, des. Archevêques, des Doyens, & des Chapitres, qui
auront des Prebendes à conferer , feront accompagnées de la
claufe, etiam ff Præebenda, & qu'ils voudrontfe contenter d’un
autre Benefce , ils foïent préferez à ceux, dont l'aflignation
sa la claufe, fre Prebendi, nonobftant la dénoniination d’un
jeu certain , s'il n’en eft autrement ordonné en connoiflance
de caufe.
Que l’alcernative commencera de courir depuis la fête de
Noël , de l’année préfente. ,
Que l'on pourra réformer les affignations données aux par-
ticuliers, fans préjudice de ceux qui auroïicnt déja un droit
acquis, comme fi quelqu'un fe trouvoit afligné à une collation,
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né Nouvelle Hifoire
où il y en auroitdéja un grand nombre d’autres, & le renv oyer
à une autre collation , où il y en aura moins, même aprés l’ex2
pedition du rôle, pourvu que cela fe faffe dansle mois d'aprés fa
publication. |
Que perfonne ne joüiffe du Benefice du rôlle, s’il n’a accepté
Li reucralité, | |
Que le premier tour, ou la premiere alternative, qui con-=
tiendra le premier Benefice qui aura vacqué depuis Noël der-
nier, demeurera à la libredifpoftion du Prelat : la deuxiéme al-
ternative, donnera un droit certain aux aflignez ; enforte néan-
moins, que fi le Prelat, oule Patron, fe trouvent avoir nommé
à pluficurs Benefices avant Noël, & avant que le rôlle lui aie
été fignifié,tous ces Bencfices ne feront comptez que pour un feul,
enforte qu'il fera obligé de donner.au premier afligné, le pre-
mier qui vaquera. |
æ. Que les alternatives du tour, entre les Prela ts, & les afignez,
{cront gardées dans les cinq efpeces de Benefices qui fuivent ;
{avoir , dans les Prebendes des Eglifes Cathédrales, dans les
Dignitez des Collegiales , dans les Prebendes des mêmes Colle
ne dans les Cures, & dans les autres Benefices fimples,
pourvû qu’ils vallent du moins quinze livres de rente ; enforte
que le Prelat pourra librement difpofer du premier de ces cinq
efpeces de Benefices qui vacquera , & que le fecond fera, &
appartiendra aux aflignez. _ nn
Que lorfque le premier, ou le fecond, le troifiéme affigné, re-
fuferont de recevoir le Bencfice qui leur fera échû , ce refus
ne fera aucun préjudice à leur droit, | |
Que les Prelats, & les affignez pourront changer de tour ;
fi bon leur femble , fans préjudice du tour fuivant, qui doit :
appartenir au Prelat, & des autres aflignez. | È
ue l'on ne donnera d'affignation à aucun particulier, qui
ait déja quatre cens livres de rente, de quelque état , condition,
ou degré qu'il puiffe être , à moins que Meflieurs les Commif-
faires ne jugent que l'on doiveen ufer autrement, en faveur
de quelques particuliers, pour des confiderations crés- impor
tantes, dont ils feront mention expreffe, dans leurs lettres d'af-
fignation. | |
Que l’on n'a.igne à qui que ce fois aucun Benefice, dont
.
Du Concile de Conffdnce. 217
le revenu, joint à celui du Benefñice qu'il poflede déja, excede-
roit cette fomme de 400. livres, |
Que les Maîtres en Theologie ; les Doëteurs en Droit, Mef-
fieurs du Parlement, les Maîtres des Requêtes ordinaires , les
Confefleurs du Roi de Sicile, & de Mefieurs les Ducs, l’'Au-
moOnier , le premier Medecin, & Meffñeurs de la Chambre des
Comptes, & chacun d'eux, pourront être afignez , pour obe
tenir des Benefices, jufqu'à concurrence de là même fomme,
Que les Maîtres en Medecine, les Bacheliers formez en Theo-
gie, qui expliqueront actuellement en public, le Maître des Sen.
tences, & FH in en Droit, qui n'auront pas d'autre titre,
mais qui feront pourvüs de Benefices, jufqu’à trois cens livres
de rente , n’obtiendront aucune aflignation, à peine de nullité,
Que les Maïîtresez-Arts, & les Bacheliers fimples des autres
Facultez, qui auront deux cens livres de revenu en Bencfñces,
n'en obtiendront non plus aucune , fous la même peine, même
Jes Chapelains, qui feront aétuellement à la fuite de Meflieurs,
Que les Maîtres en Theologie, les Doéteurs en Droit, Mef-
fieurs du Parlement, les Licentiez en Theologie, ou en Droir,
& les Officiers de Meffieurs les Princes du Sang, pourront re.
cevoir des affig nations pour les Dignitez, & les Prebendes ; en.
forte néanmoins, qu'ils s'en tiennent à une feule, ‘il n’en eft
autrement ordonné, de même que les Maîtres ez-Arts, qui
font Bacheliers formez en Theologie , ou Licentiez dans l’un ,
ou l’autre Droit.
Que l'on ne pourra point oppofer à ceux qui feront aflignez
pour les Dignitez, les Perfonats, &c. qu'ils ne peuvent en être
pourvûs 5 parce qu'ils n'ont point de Canonicat. Qu'ils feront
reputez habiles à les poffeJer ; nonobftant tous Statuts, & Coù-
tumes contraires.
Que s’il tombe dans le tour du Prelat quelque Benefice-Cure,
ou non Cure, de quelque revenu qu'il Paille être , il pourra,
fans l'offrir aux affignez , le conferer à qui il lui plaira ; maisil
fera obligé de leur donner le premier qui vaquera enfuire : que
fi quelques raifons particulieres l'engagent à le leur préfenter ,
& qu'aucun d'eux ne veuille l’accepter ; il pourra en difpofcr
librement, fans ki ver de fon tour, puifqu'il fe crouveroit l'a.
voir conferé malgré lui. | Fe
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118 Nouvelle H'ifloire
Que pour prévenir toutes les difficultez . pourroient naître
à ce fujet, le Prelat fera tenu de faire LV lier deüx fois, dans
l'Eclife du Benefice dont il s'agit, les offres qu'il a faites de le
conferer aux affignezsenforce qu'ils puiflenten être informez,&
de differer d’y pourvoir pendant un mois gs ces publications,
afin que l’un d'eux Re. & le faire favoir au Pre-
lat, duquel depend le Benefñce. | |
Que tous les Reglemens ci-deflus, & les affignations qui fe.
ront données en conféquence, ne feront valables que dans la
conjoncture préfente, fans faire préjudice aux droits des Uni-
verficez, des Monafteres , des Eplifes Collegiales , ni des Com-
munautez , ou tout ce qui regarde leurs Libertez , leurs Privi-
leces, ou Indults, leurs Prérogatives, & leurs honneurs.
. Que lorfque les Suppôts de l'Univerfité de Paris fe trouve
ront concourir avec ceux des autres Univerftez , ils leur feront
préferez, ceux de l'Univerfité d'Orleans, à ceux d'Angers, à
. moins que le contraire n'ait été reglé en connoïflance de caufe,
Maniere dont les Commifsaires devoient pourvoir
aux Benefices.
Dans [A’ffemblce du lendemain 16. d'Oûtobre, fur les requi-
fitions faites de la part du Roi, de la Reine fon époufe, de Mon-
fieur Louis Duc de Guyenne, leur fils aîné , de Meffieurs les
Ducs, & Princes du Sang, de Meffieurs du Parlement, de l'U-
hiverfité de Paris, & autres du Royaume, tendantes à ce que
l'Affemblée fit un Reglement , fuivant lequel, les Graduez , .
& les Ecclefiaftiques diftinguez par leur mérite , & par leur
{cience, des Maifons du Roi, de la Reine, de Mefeurs les
Ducs, de Mefieurs du Parlement, & des Univerfitez, fuflent
convenablement pourvüûs de Benefices pendant la neutralité,
pour empêcher la diffipation de l'Eolife Catholique, de la Foi
orthodoxe, & des Univerfitez du Royaume, il fut ordonné par
l'Affemblée, que les Gens de Lettres , des Maïfons du Roï, de
la Reine, & de Meflieurs les Princes du Sang, qui feroiènt dans
dans le fervice adtuel , Mefieurs les Officiers, & Confeillers
du Roi en fon Parlement, qui fouhaitreroient obtenir des Bene-
fices , & les Suppôts des Univerfitez de Paris, d'Ofeans, d'An-
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Du Concile de Conffañçe. .It9
gers, de Touloufe, & de Montpellier , qui avoient accoütumé
de recourir à Rome, pour être pourvus , s'adrefleroient do-
rénavant à Monfieur le Patriarche d'Alexandrie, à Meflieurs les
‘Archevêques de Tours, de Touloufe, & de Sens, aux Evè.
ques de Paris, de Lyfieux, d’Alby, de Beauvais, de Pamiers,
de Tournay, du Puy, d'Amiens, de’ Lodeve , de Nimes, de
Mirepoix , de Troyes, d'Evreux, & de Coutance, aux Abbez
deS. Gilles, & de S. Michel au peril de la mer, & au Prieur
de S. Martin de Paris , à fept, ou cinq defquels , fauf s'ils ne
vouloient y.affifter .en plus grand nombre, l'Affemblée donna
plein pouvoir , & autorité d'examiner les rôlles qui leur feroient
préfentez , de choïfir ceux qui s’y trouveroient infcrits, pour
lesBenefices aufquels ilslesjugeroient propresen leur confcience,
& de les affigner aux Préfentateurs, ou Collareurs, lefquels fe-
roient tenus de les pourvoir des Beneficesvacans, à leur Préfen-
tation, ou Collation ; leur enjoignit de prévenir, ou de fur.
monter toures les difficulcez qui pourroient sy rencontrer, &
“déclara nul tout ce qui fe feroic au préjudice ÿ maïs comme le
trop grand nombre de ces Commiflaires pourroit embarraf-
fer, l'on le reftaignit depuis à Monfieur le Patriarche , Mef-
fieurs les Evêques de Paris, de Tournay , & d'Evreux, &
Monfeur l'Abbé du Mont S. Michel.
REGLEMENS
Pour le gouvernement de l'Eglife Gallicane | pendant la Neu-
tralité, concluë dans l'Affemblée generale, le s. de No-
Vembre 1408.
D On avoit commencé d'ytrayaillér dés le 11. d'Août pré-
AJ cedent ; mais ils ne furent publiez que ce jour-là , aprés
une Méfle folemnellement celebrée dans la Sainte Chapelle du
_ Palais, par Monfieur l'Archevêque de Touloufe. Monfieurl'Ar-
chevêque, él de Sens, gro à l'Affemblée, en l’abfence de
Monfieur le;Patriarchche d'Alexandrie , qui étoit allé en
à
TS ER 7 RE cm
deux ans feulement, fils jugent que cela’ fe puifle faire
Dieu, &-fuftices : "7 1 5.
°x10 Nouvelle Hifloire
Des Sentences prononcées par le Droit.
1”, À l'égard des pechez, ou des Sentences prononcées par le
Droit, dont l’abfolution fe trouve refervée au S. Siege, elle fera
déformais donnée dans le fore de la confcience, par le Grand
Penitencier du Pape, tant aux Exemts, qu'à ceux qui ne le
font pas. | |
2°, Si celui qui en aura befoin fe trouve hors d'état d'aller
la chercher, & qu'il ne foit point exemt, il pourra fe faire
abfoudre par fon Evêque Diocefain , à condition de fe pré-
fenter au Penitencier , le plücôt qu'il lui fera poffble : s’il eft
exemt, & qu'il ait un Superieur revêtu des droits Epifcopaux,
ce fera à lui qu’il s’adreflera : finon , il aura recours à l'Evè-
ue-du Dioccle, | | |
3. S'ils’agit d'une Sentence d'excommunication, prononcée
par le Pape, un Auditeur, un Délegué, ou un Subdélegué du
S. Siege, pour l’ablolution de laquelle, il fallût avoir recours
à celui qui l’auroit prononcée, l’on pourra l'obtenir de même
dans le fore de la confcience. Dans le fore contentieux, l’Or-
dinaire pourra abfoudre les non exemts ; les autres feront ab-
fous par les Juges, dont on parlera plus bas; la Partie interef-
fée, s’il y en a, dûëment appelée, |
Des Difpenfes.
4°. Les difpenfes d'âge pour recevoir les. Ordres .facrez,
autres que l'Epifcopat, les Dignitez, & les Benefices-Cures, à
Texception des plus grandes aprés l’Epifcopat, dans les Cathé_
drales, & de la principale dans les Collegiales, feront accor-
dées par les Evêques aux Graduez, & aux Nobles ; mais peur
elon
® s. Les bâtards sadrefferont au Penitencier pour être dif-
= , afin de-recevoir:les Ordres facrez, les Dignitez, &
cs Benefices-Cures, dans les cas où l’on a accorûumé de difpent
. fer , s'il leur eft poflble , finon , les Nobles, &-les Graduez:,
feront difpenfez par leurs Evêques, avec connoiffante de cafe,
| avec
PR, En —— , 774 — S ne ——
Du Concile de Conflance. r21
avec le éonfentement de leurs Chapitres , ou dela plus grande
partie, fans y comprendre néanmoins les premieres Disnicez
des Cachedrales, & des Collegiales.
_ 6°. L'on en ufera de même, lorfqu'il s'agira d’une irrécula-
rité, encouruë pour avoir violé les Cenfures Ecclefaftiques,
à moins qu'il n’y eût eu du deflein prémédité, auquel cas, ce=
lui qui aura befoin d’abfolution fera obligé d'attendre.
7°. S'il s’agit d’un crime, qui empêche celui qui l'a commis
de faire les Énäions de fon Office , comme un homicide, un.
fimoniaque,la mutilation d’un membre, la prononciation d'une
Sentence de mort, il fera de même oblige d'attendre, s'il ne
peut s'adrefler au Penitencier. |
8°. Pour les difpenfes de mariage, jufqu’au quatriéme de-
gré de confanguinité ; ou d’affinité, l'on aura encore recours
au Penitencier , fi faire fe peut, & s’il a accoûtumé de les ac-
corder : fi les befoins , ou l'avantage de l'Etat demandoïient
que l'on accordât une difpenfe à un Prince, l’on affembleroig
pour cela un Concile Provincial, qui le feroit avec connoif.
fance de caufe , fans néanmoins toucher aux degrez prohibez
de Droit divin. Le même Concile pourroit encore accorder
des difpenfes au quatriéme degré.
9°. Pour les difpenfes à caufe de cognation fpirituelle, le
même Concile pourroit encore en difpenfer , pour de bonnes
raifons à l'égard des gens de grande qualité, entre le filleul,
ou la filleule, & les enfans du Parrain, ou de la Marraine.
10”. Il pourroic encore difpenfer , dans les cas qui regardent
Ja juftice de l'honnèteté publique, au troifiéme, & au qua-
triéème degré. : | _:
11°. Pour tout ce qui concerne les Evêchez, & les Cathédrales:
les Evèques peuvent être confirmez par leurs Archevèques, ou
par les Chapitres Metropolirains ,en cas de vacance.du Siege,
comme les Archevêques ‘par leur Primat, s'ils en ont un ;
ou par leurs Evêques comprovinciaux, s'ils n’en ont point, ou
que fon autorité foit conteftée, en gardant neanmoins.les fo-
Jemnitez de droit ; lefquels Evêques pourront aufli les confa-
crer : à l'égard du-Pallium , V'Archevèque attendra qu'il y ait
quelqu'un qüi puifle le donner: .7 °° le
‘. 129, Pour les défauts perfonels de ceux qui-feront. élds , pour
122 Nouvelle Hifhoire
remplir les Evêchez, ou premieres Dignitez qui les fuivent ;
sil ne s’agit que des Ordres facrez, ouils pourroient être bien.
tôt promûs,les Superieurs en difpenferont pendant la neutralité,
13, Mais fi la perfonnne élüé pour un Archevèché, ou un
Evêché, n’a recû aucun Ordre facré, l'on ne lui accordera au.
cune difpenfe, fi elle ne fe trouve aûuellement en état de les
recevoir, ou fi ce n'eft un Prince du Sang, peu éloigné de la
Couronne ; auquel cas, le Concile National de France, s’il eft
‘encore A ffemblé, ou celui de la Province où eft fitué l'Evèché,
ourra lui accorder la difpenfe, en connoifflance de caufe , s’il
juge que l’Etac Ecclefiaftique puifle en retirer de l'avantage.
14°. S'il fe rencontre d’autres difpenfes déja accordées par
Picrre de la Lune, avancla publication de la neutralité, fur la
pluralité des Benefices, la légitimité, l’âge , ou les empêchemens
de mariage, elles feront fuivies , comme valables , quoi - que
Jon ne s’en foit point encore fervi , fi elles nont été accordées à
des fauteurs du fchifme.
De la maniere de rendre la Jufice.
15°. Les Archevêques eux-mêmes, ou d’autres qu'ils nome
meront à cet effet , en cas de légitime empêchement, affemble-
ront chaque année le Concile de leurs Provinces, en des tems,
& des lieux convenables, où il puiffe fe trouver nombre de gens
habiles, & éclairez : eux, & tousleurs Suffragans feront obli-
gez de s’y trouver en perfonne , & de travailler à l'expedirion
des affaires qui fe préfenteront , même ceux qui font aucorifez
d'y affifter de droit, ou de coûtume.
16, Si quelqu'un d’entr'eux eft légiimement empêché de s’y
trouver; il rendra compte au Concile, des raifons qui l'en em-
pêchent, & il y envoyera d’habiles gens, pour le répréfenter,
munis de Procurations fufñfantes, & à cet effet, à peine de
punition. | _ en
1. Si quelque Archevêque refufe, ou diffère de convoquer
le Concile Provincial, le Doyen de fes Suffragans, ou celui
qui fe trouvera avoir la prééminence entr'eux, fera tenu de le
convoquer , & d'y préfider, aux peines de droit. . c
18°, Lo reglera , dans le préfent Concile ; le cems, & le lieu
à ee ce ne PES
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| Ds Concile de Confiance: 23
aufquels! feront eélebrez les premiers Conciles Provinciaux ,
chacun defquels , reglera le tems, & le lieu, aufquels l'on ea
aflemblera d’autres dans la fuite,
19°, Chaque Concile Provincial durera un mois, pour le
moins, avant la fin duquel, ceux qui y aflifteront, ne pourront
s'en retirer, fans une caufe légitime. |
20°. Quand leur nombre ne fe trouveroit pas complet, ils
ne laifferonc pas de faire des Reglemens, qui vaudront autant
que fi tous leurs Confreres y avoient aflifté.
219, L'on fera, dans ces Conciles Provinciaux, lescorrections,
& les informations que l'on jugera néceffaires, quand il s'agi-
roit d’une plainte contre l'Archevèque même: l’on y inftruira,
& jugera le procés, à la pluralité des voix. S'il s'agit d’un pro-
_ cés criminel fait à un Evêque, le Concile le décidera au lieu
du Pape.
12°, Les Chapitres Generaux des Ordres deS. Benoift, & de
$. Auguftin , fe tiendront ainf qu’il eft ordonné par les Con
ciles Generaux, à quoi ils pourront être contraints par les Or-
dinaires, fans avoir égard à aucune exemtion.
23°. Le préfent Concile nommera des Préfidens, pour cha-
cane de leurs Provinces, pour y affembler les premiers Cha
pitres ; y préfider , & y faire les Reglemens, qui leur paroîtront
néceflaires , pour rétablir le bon ordre dans leurs Congrega-
tions.
140, Comme le malheur des tems , la diftance deslieux , & le
danger qu’il ÿ a de voyager , empêchent | l'on ne puifle à
prélent obferver le Reglement fait parle Pape Benoïft XII.
qui avoit réüni les Provinces de Normandie, & de Touraine,
il eft ordonné, que chacune d'elles tiendra fon Chapitre féparé,
& y fera les Reglemens qu'elle eftimera néceffaires, nonobitant
cette réünion, pendant la neutralité.
Des Appellations.
2ç°. Elles s’interjetteront par degrez, s'il n’y a une Coûtume
contraire bien établie : celles de l’Archidiacre, fe porteront à
l'Evèque; de l'Evêque, à l'Archevêque, & de l'Archevèque, au
Primat, s'il en reconnoîc un; s'il n’en reconnoït pas, les Ap-
Qi
124 Nouvelle Hifhoire |
pellans äurotit recours au Concile de la Primatie. Sile procés
{e trouve commencé devant un Evêque, qui ne reconnoifle pas
de Superieur, ou qu’il y aitété porté par l'appel de la Sentence
de fon Infericur, & que l'une des Parties appelle de celle qu'il
aura renduë , l'appel s’en portera devant le Concile Provin-
cial, qui nommera des Commiflaires. S'il y a appel de leur
Jugement, le même Concile , auquel il fera porté, en nommera
d’autres, qui feront droit deffinitivementaux Parties, & feront
executer leur Sentence.
26°. Celui qui aura été excommunié par un Juge, qui ne re-
eonuoît pas de Superieur, & qui craindra de ne pouvoir atten-
dre fon abfolution jufqu'au Concile Provincial, pourra s’adref-
{er au Doyen des Evêques dela Province, & s'en faire abfoudre
ad cautelum, fa Partie adverfe préfente , ou dûëment appellée.
27° Quand on appellera d’unOfficial,ou autreJuge des Exemts,
dont l'appellation a accoûtumée d’être portée au $. Siege, l'on
Ja portera au Concile Provincial, au lieu du Pape, lequel don-
nera des Commiffaires pour lexaminer. . |
28°, Si elle eft interjettée de l'Ordonnance du Vicegerent, d’un
Confervateur, auquel leS. Siege ait accordé une Confervatoire
perpetuelle, elle fera portée au Confervateurlui-même;qui pour-
ra nommer un Commiflaire.Celui qui ne fera pas content de fa
Sentence, en rapportera l'appel devant le Confervateur , lequel
pourra en connoître lui-même, ou nommera un autre Commif-
faire. L'appellation de l'un, & de l'autre, fe portera au Concile
Provincial, lequel pourra encore nommer des Commiflaires.
29. Quand il fera queftion de proceder devant les Conciles
Provinciaux, les procedures fe feront le plus fommairement
que faire fe pourra.
-_ 309, Lorfqu'un procés commencé dans un Concile Provin-
cial, ne pourra s’y terminer , le Préfident, de l'avis du Concile,
. nommera un,ou plufieurs Commiflaires, qui acheverontde l'in-
ftruire, dans les formesordinaires, ou marquées par le Concile.
31°, Si le Commiflaire, ou les Commiffaires font obligez d'en
aller faire le rapport à l'Evêque, le voyage fe fera aux dépens
des Parties, qui feront reglez par.le Concile : s'iln’y arriverien
d'extraordinaire, ils fe contenteront de l'émolument du Sceau.
32% Si l'appel eft porté au Concile Provincial , il fera relevé
ns
Du Concile de Conffance. 125
danses deux mois, À peine de défertion ; enforte néanmoins,
que l’Intimé foit obligé de comparoir dans le mois de l’obten-
tion des Apôtres , ou Lettres de renvoi , devant le Doyen des
Evêques de la Province , ou de celui qui en tiendra lieu , ou
enfin, de celui qui aura été député pour cet effet, dans le der-
nier Concile Provincial. |
33% L'on n'aura a aucun écard aux appellations interjet-
tées au S, Siege , lefquelles font déclarées nulles, de l'autorité
du préfent Concile.
349, Tous, & un chacun, les Articles ci-deflus, & les fuivans,
feront regardez comme revêtus de toute fon autorité.
35°. L'on en ufera fur tous ces Articles, de maniere que la
connoiffance n’en foit jamais portée devant les Tribunaux Sé-
culiers, fi ce n’eft que l’on foit obligé d'y avoir recours, pour
ls faire executer.
36. À l'égard des procés, qui font aétuellement pendantsen
Cour de Rome, devant les Audiceurs, ou autres Juges:s ou qui
ont été renvoyez devant des Juges déleguez, ils feront portez,
fi l'une des Parties le requiert, en l'état où ils fe trouveront,
devant les Juges ordinaires, dont les appellations feront por-
tées à leurs Superieurs. |
37°. Si lune des Parties manque des pieces qui lui font nécef-
faires , elle pourra obtenir un Compulfoire du Juge qui eft
faifi de la conteftarion, & s’adrefler même au Juge Séculier ,
pour le faire executer ; ou un delai du Juge, pour les rapporter.
380. D'autant qu’il peut fe trouver plufieurs Sentences, ren-
duës en Cour de Rome, avant quela neutralité y füt connuë,
elles ne laïfferont pas d’être executées, pourvû que cela puifle
fe faire dans le mois, à compter de la publication de la neu-
fralicé, & qu'il ne s'y trouve rien, qui déroge à là neutralité
précedente, ni à celle-ci.
39°. Que pendant qu’elle durera , les Abbez élüs dans les
Abbayes exemtes, pourront, & feront tenus de recevoir leur
confirmation, & leur bénediction de l’'Evèque Diocefain, fans
réjudice de leur exemtion ; ce qui fera expliqué dans leurs
Peu s’ils n'ont pas de Privilege particulier , de les recevoir
d’un autre que du Pape.
.40°, L'on fe reglera dans la décifion de tous Jes LE y Par
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la difpofition du Droit commun, & non pas par les Regles dè
la Chancellerie Romaine, fi elles y font oppofées.
Maniere de pourvoir aux Benefices , @) de les diftribuer.
ax. Les Elections, & les poftulations, fe feront en la ma-
niere prefcrite par le Droit Canonique, fans aucun abus, &
fans avoir égard aux recommandations des Princes, & des
Grands Seigneurs. Celles qui auront été faites par cette voye
de follicitation,;même à l'infçû du Pourvü, ou du Poftulé, feront
nulles, & ne feront point confirmées. Le Superieur reglera les
dificulrez que l’on pourra lui faire à cet égard.
41°. S'il s’agit de l’élection d'un Archevèque, qui ne recon-
noît pas de Superieur sou d’un Primat , le Concile Provincial
en décidera, & confirmera l'élà : s’il eft neceffaire, le Doyen de
la Province fera tenu d'y appeller les Evêques Comprovin-
ciaux, à moins qu'il ne doive s’en tenir un, dans quatre moisi
enforte néanmoins , que le tems de Droit ne coure pas ce-
pendant contre l'Elù, ou Poftulé,
43°. Lorfqu'il fera queftion d'un Evèque, qui ne reconnoiît
pas de Superieur, ou de Primat , le Doyen des Evèques, ou
celui qui tiendra fa place, fera les procedures néceffaires ,& en
fera fon rapport au Concile Provincial, auquel il prefidera; qui
fera libre de confirmer, ou de caffer l'élection, ou la poftulation.
* 44°. Les Abbez s’affembleront pour regler les Moynes, faute
de quoi, le Concile leur donnera des Commiffaires, qui y
pourvoyront. |
45°. L’Election des Dignitez , des Perfonats , des Adminiftra-
tions, & autres Benefices éleétifs, tant dans les Cathédrales
que dans les Collegiales, fera laiflée aux Electeurs, qui au-
ront foin de les remplir de bons Sujets, L
46. Pour obviér aux fraudes de quelques ambitieux, qui
pourroient fe faire infcrire dans differenss rôlles des Seigneurs,
& des Univerfitez, ou même fe faire employer deux fois dans
le même rôlle, pout remplir les places de plufieurs perfonnes,
qui d’aïlleurs, feroient trés propres à remplir les Béncfices, il
eft raifonnable que chacun ne foit employé que dans un rôlle,
& une feule fois : ainfi, fi l'on découvre que quelqu'un ait fait
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—
Du Concile de Conffance. . #27
uné paréille fupercherie, il fera tenu de fe déterminer dans Je
mois, à quel rôlle il veuc s'en tenir , fans pouvoir davantage
varier, faute de quoi, il fera effacé de l'un, & de l’autre rôlie.
47°. Si quelqu'un de ceux qui auront été nommez, fe trouve
pourvû d'un autre Benefice incompatible avec celui auquel il
aura été nommé, il fera cenfé avoir renonce à fa nomination
au Benefice incompatible avec celui dont il eft revéru.
48°. Les nominations fe feront avec claufe de nullité, contre
tout ce qui pourra être fait au préjudice.
49°. Les nommez feront tenus d'exprimer les Bencfices dont
ils fe trouventdéja pourvûs, &la valeur du revenu qu'ils don-
nentactuellement, faute de quoi, leur nomination fera cenfée
fubreptice. | | |
so°. S'ils refufent d'accepter lesBenefices qui leur ferontéchüs,
ou qu'ils faffent favoir au Lieu du Benefice, dans le mois, qu'ils
n'en veulent point, les Patrons, & les Collateurs pourront en
difpofer en faveur de qui il leur plaira.
51°. L'on ne pourvoyra qui que ce foic, qui n’ait accepté for-
mellement la neutralité.
52°. L'on ne nommera aucun Ecclefiaftique qui foit déja pour-
vü d'un Benefice de 400. livres de rente, à peine de nullité de
la nomination.
53%. Il ne paroït pas que l’on doive non plus nommer ceux
qui poffedentdéja troisPrebendes, dans des Cathédrales, à moins
que l’on ne les oblige d'en abandonner une dans le mois, ou que
ce ne fojt des Docteurs en Theologie, ou en Droit.
54°. Si quelqu'un de ceux qui auront obtenu des Benefces
par cette voye, s’avife de reconnoître l’un des deux préten-
dans, il perdra le Benefice furle champ, & l'on lui fera le
procés avec toute la féverité pofible, de l’autorité de ce Con-
cile. |
- 55°. Les permutations des Benefices , qui auront été admifes
par Pierre de la Lune, avant la publication de l’infâme Bulle
qu’il a envoyée au Roi, & qui n'ont “à encore eu d'execution,
feronc executées par les Ordinaires, à qui le Concile en donne
l'autorité, pourvü que ce ne foit point en faveur de fes fauteurs.
56° Ceux qui auront obtenu des graëes expectatives , avant
la date de certe infâme Bulle, & qui les auront faites fulminer,,
ou: JE ll ne
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128 Nouvelle Hiffoire
& qui auront accepté les Benefices y marquez, avant la publis
cation de la neutralité, fe pourvoyront devantles Juges ordis
paires, oùils traduiront leurs competiteurs, pour leur être faie
droit. |
57°. S'il arrive que quelques-uns permutent leurs Benefices
devant l'Ordinaire, la collation qu'il en fera , ne luitiendra pas
lieu de collation ; parce qu'elle ne fera pas libre de fa part.
58”: Si l’un de ceux qui ont été nommez, refufe de recevoir
le Benefice qui lui fera échù, celui qui le fuit dansle rôlle pourra
l'iccepter, en faifant fa déclaration dans le mois. |
59°. Pour obvier aux fraudes que pourroient faire les Col-
lateurs, en obligeant l’un des nommez d'accepter un médiocre
Bencefice, pour pouvoir difpofer lui-même d’un meilleur, dontil
prévoyroitla vacance peu éloignée,en ce casle petit Benefice ne
feroit point compté pour letour, & n’empêchera pas le nommé :
d'accepter le premier qui vaquera , ou de fe faire autrement
faire raïfon.
60°. Les nommez ne prefferont point les Prelats, ou les Col-
lateurs, de leur conferer les Benefices ; qui tomberont au tour
des Prelats : même s'ils entreprennent de les y obliger par l’au-
torité du Roi, ou le crédit des Seigneurs, ils perdront leur droit
de nomination, qui paflera à ceux qui les fuivront dans le rôlles
61°. Comme il y a plufieurs Eglifes, où le Chanoïne qui eft de
femaine eft en droit de conferer les Benefices qui vaquent; ce
pendanr, fi ce Benefice fe trouvoit être dû à un nommé, le Cha-
pitre fera obligé de conferver au Chanoïne de femaine qui l'au-
roit conferé, la collation de celui qui vaquera enfuite le pre-
mier, quand il arriveroit dans le tour d’un autre Chanoine de
femaine. |
62°. Que les revenus des Benefices appartenans aux adherans,
Officiers, ou Domeftiques de Pierre de la Lune, feront faifis,
pour être employez aux frais néceffaires, pour parvenir à l’ex-
tinétion du chine: & les Benefices donnez à des Ecclefiaftiques
neutres. |
Dés la fin du mois de Septembre précedent, Meffeurs les Pré.
fidens du Concile avoient confirmé Meffire Louis d'Harcour ,
Prince du Sang, que le Chapitre de Roüen avoit élà pour fon
Archevèque, à J'exclufion de l'Archeyêque d'Auch, .
| enoi
_ Du Concile de Confiance, 29
Benoift avoit donné l'Archevèché de Roüen ; parce qu'il étoit
l'un de fes adherans, &qu'il enavoit même reçû le Chapeau
de Cardinal , depuis la publication de la neutralité.
Les mêmes Préfidens confirmerent encore la permutation
faite entre les Evêques de Tarbes,& de Tréguier. Ils firent fcel-
ler ces Actes de leurs Sceaux, & de ceux de tous les Evèques
du Concile, pour leur donner plus d’aucorité.
Toutes les déliberations ci-deflus furent prifes, fans préju-
dice des droits de la Couronne de France, des Libertez de l'E-
glife Gallicane, & du refpet quiferoit dû au S. Siege A pofto-
lique, & au Pape qui étoit légitimement élü, Clave non errante,
Quelques précautions que l'on eût pù prendre, pour faire
executer ces Reglemens, les partifans de Pierre de la Lune, ne
laiflerent pas d'inquicter ceux qui fe touverenc pourvüs des
Benefices , dont ils avoient le chagrin de fe voir dépoüillez.
C’eft ce qui donna lieu à une nouvelleDeclaration deCharlesV I.
du 17. d'Avril 1410. qui ordonna de nouveau l'execution des
mêmes Reglemens , avec des peines trés-féveres contre ces per-
turbateurs du repos public. | |
Le Roi, & fon Confeil ne bornoïent pas leurs foins à vaincre,
s’ilétoit poffible,l'opiniâtreté de Pierre de la Lune ; ils voulurent
faire une feconde tentative du côté de Rome,& comme les Car-
dinaux qui avoient élü À nge Corario, qui avoit pris le nom de
Gregoire XII. lui avoient faic part de l'éleétion qu'ils avoienc
faire, Sa Majefté leur écrivit une longue lettre le 12. de Mai
1408. dans laquelle , aprés avoir expofé le fcandale , & les
maux, que le fchifme caufoit à l'Eglife, & la peine que Sa
Majefté s'étoit donnée auprés d’Innocent VII. pour l'éteindre:
que Gregoire lui avoir écrit en des termes , qui lui donnoicnt
bonne efperance de la réïünion : qu'elle avoit envoyé de céle-
lebres Ambaflades à ces deux prétendans, qu n'avoient produit
aucun fruit, par la malice de l’un, & de l'autre: Sa Majefté
les exhorte enfuire, à abandonner Grecoire, & à s'affembler,
au lieu dont on conviendra, avec les Cardinaux de l'obédience
de Benoïft, où fans avoir égard aux interêts de l'un, nide l’au
tre , ils puiflent prendre des expediens , pour la réünion de
FEelife Univerfelle : il les affüre , qu’il y contribuera de tout
fon pouvoir, & veuc que fa lettre leur ferve de créance, pour
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130 … Nouvelle Hiffare |
le Patriarche d'Alexandrie, & les autres Prelats qu’il leur #
envoyés,en qualité d’'Ambafladeurs, pour contribuer de toutes
Jeurs forces à un deffein auffi utile à la Religion. L'on voit
par-là la raïfon pour laquelle Monfieur de Cramaut n’affifta pas
aux Reglemens dont on a parlé.
Sa Majefté ayant auffi fait pare aux Cardinaux de Benoïft de
la fouftration qu’elle venoit de faire de tout fon Royaume à
fon obédience ; ils prirent tous le même parti: ils écrivirent au
Roi une lettre, qui eft dans les Preuves, ouils difent, qu’ilsont
auffi unanimement fait la fouftraétion à la même obédience, &
qu’ils font prêts de concourir avec Sa Majefté , dans tout ce
qu’il reftera à faire, pour parvenir à la réünion. L'on prendra
le refte de la même Hiftoire du fchifme de Maimbourg, pour
remplir l'intervalle qui fe trouve dans les Manufcrits que l'on
a eus, en cet endroit. |
L'indignation , & le procedé vigoureux du Roï, contre
lopiniatreté, & la collufion évidente des deux prétendans, fut
un coup de tonnerre, qui les étonna l'un, & l’autre. Benoiïft
craignant d’être arrêté à Porto-V’enere , par le Marèchal de
Boucicaut, Gouverneur pour Sa Majefté de l'Etat de Gênes, qui
s'écoit mis fous fa proteétion, fuivant l’ordre qu’ilen avoit recû,
remonta promtement fur fes Galeres, avec les quatre Cardi-
paux qui l’avoient fuivi ; & n'ofant aller, ni en Provence, où
il n'éroit plus reconnu pour Pape, mi à Avignon, où il crai-
noit d’être encore une fois afliegé, il alla prendre port à Col-
a , d'où il fe retira à Perpignan. 11 y fit douze autres Car.
dinaux, pour fe faire une Cour de Pape ; & pour montrer toû.
jours qu’il vouloit la paix, il y convoqua un Concile, qui fut
célebré au mois de Decembre. 11 s’y trouva à la vérité un affez
bon.nombre de Prelats, de ce qu'il lui reftoit d’obédience, done
. h plüparc étoient-Arragonois comme lui, & Caftillans ÿ mais
l n'ayant pü s'accorder entr'eux, prefque tous fe retirerent, fans
.. | avoir rien conclu. |
à _ Hn’en refta que 18. qui le conjurerent d'envoyer fes Non-
Ji ces à Pife, avec pouvoir de renoncer au Pontificar en fon nom,
pour le bien de la paix, fi l'on y contraignoir fon concurrent;
& cependant , de pourvoir efficacement à ce qu'on ne pût con-
ünuer le fchifme, au cas qu’il vint à mourir avant la réünion,
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| Da Concile de Conffance. nl
Benoit À qui les promefles ne coûtoient rien, quand il s’agif.
foit d'amufer le monde, promit tout fans peine, fur le champ,
bien refolu de n’en rien blu
Gregoire, qui vouloit aufli tenir un Concile, pour l'oppofer
à celui qu’ilfvoïoit bien que l'on alloitaffembler contre lui,en con-
voqua un pour la Pentecôte de l'année fuivante, en la Province
d’Aquilée ; & cependant, commeil n’ofoit retourner à Rome, où
l'on étoit extrêmement irrité contre lui, à caufe de l'intelli-
gence que l'on difoit qu'il avoit avec Ladiflas, lequel avoic
ufurpé une bonne partie du Patrimoine de l’'Eglife, il fut obligé
de retourner à Sienne, qui ne le reçût que pour peu de tems.
Il y créa neuf nouveaux Cardinaux, pour {e donner un Col-
lege ; parce que le peu d’anciens qui lui reftoient, l'avoient
encore abändonné, pour fe joindre aux autres à Pife : ils alle-
rent tous enfemble de-là à Lisourne, où la a pe des Car-
dinaux de Pierre de la Lune , qui fouhaittoient la paix de l'E-
olife , s'étoient auparavant rendus. | |
Ce fut-là, que, malgré toutes les excommunications des
deux Papes, inutilement fulminées contr'eux, ils fe mirent à
traiter férieufement des moyens efficaces de terminer prom-
tement le fchifme. Parce que l'on avoit choif la voye de ceffion
d'un commun confentement , elle ne pouvoit plus être prati-
quée, attendu l'opiniatreté, & la collufion toute évidente des
deux ie nt l'on convint aifément que c'étoit à l'Eglife,
reprélentée par un Concile General, de les contraindre de cé.
der, ou de les dépofer par fon autorité fuprème, & d'élire un
autre Pape, qu'on ne pûc douter qu’il ne Fc le véritable Chef
de tous les Chrétiens. | |
La difficulté étoit feulement de favoir, de quelle autorité
l'on convoqueroit le Concile, puifque l'on étoit perfuadé qu'il
n'apparténoit qu'au Pape, qui pouvoit feul en autorifer les
Décrets : mais ce cas fe trouva décidé, par les réfolutions des
Univerfitez de Paris, & de Bologne. Comme il écoit incertain
lequel des deux prétendans étoit le vrai Pape : que l'on étoit
aflüré qu'ils ne s’accorderoient jamais , pour faire conjointe.
ment cette convocation : qu'aucun des deux en particulier ne
ouvoit la faire, puifqu’il n’étoit recoñnñu qué d'une ne de
Eglife, & qu'enfin il ne s’agifloit que d'éxcirper le | chifme,
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132 … Nouvelle Hifloire
ce qu'ils avoient tous les deux promis de procurer, même par
la renonciation à leurs dignitez, l’on avoit conclu que les deux
Colleges unis enfemble, pouvoient le convoquer en €ctte occa-
fion, du confentemenc de la plus grande parue des Princes, des
Prelats, & des Fideles, qui étant eux - mêmes l'Eglife, ou læ
Congrégation des Chrétiens, avoient même en ce cas, le pou-
voir d'habiliter les Cardinaux à cet égard.
Ainf les deux Colleges s'affemblérent le 4. de Juillet 1408.
& arrêterent l'indiétion du Concile General de l'une, & de
l'autre obédience, au 25. de Mars de l'année fuivante , dans la
ville de Pife, que les Florentins, qui en étoient alorsles maîtres,
avoient accordée à Baltafar de le Cuife ,ou Coxa, Cardinalde
S. Euftache, Legat de Bologne, qui cherchoit les moyens de
devenir Pape, Fe y célebrer le Concile. Il ne manqua pas
de s’y trouver des premiers, avec Jean Aeliorano, neveu d'In-
nocent VIT, Archevêque de Bologne. Ils envoyerent les lettres
de cette indiétion, à tous les Princes, & à tous les Prelars de la
Chrét'enté, pour les y inviter.
Le Roi fut le premier qui l'accepta : Sa Majefté en écrivit
auffi de fon côté aux Princes, & aux Cardinaux , & les ex.
horta de contribuer chacun de fon côté, à l’accompliffemenc
d’un she à auffi faint, & auffi falutaire. L'on envoya deux
Cardinaux à Sienne , pour y citer Gregoire, qui ne voulu
pas leur donner d’audience ; ce qui les obligea d'afficher leur
Citation aux portes de l'Eglife Cathédrale. Ceux de Benoit le
citérent auf, par une belle letire qu'ils lui écrivirenc , en le
Conjurantavec beaucoup de refpe&, d'honorer le Concile de
fa préfence , ou du moins d'y envoyer fes Procureurs, avec
pouvoir d'y faire la ceflion de fa part, comme l'on avoic auf
prié Gregoire de la faire. |
Enfin, comme l'on vouloit s'affürer particulierement de l’An-
glererre, & del’Allemagne, qui avoient témoigné le plus d’atta-
chement au parti d'Urbain VI. & defes fuccefleurs, le Car-
dinal de Bourdeaux , qui étoit venu en France, eut ordre de
pafler à Londres, où le Roi Henri de Lanclaftre reçüt la con-
vocation du Concile avec beaucoup de refpe&. 11 y envoya,
. avec fes Ambaffadeurs , de célebres Doéteurs de l'Univerfité
d'Oxfort, lefquels paffant par Paris, pour aller à Pife, y furenc
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Du Concile de Confiance. 133
reçüs avec bien de l'honneur, principalement de la part de
l'Univerfité. Elle les complimenta par fes Deputez,defquels étoie
Jean Gerfon, fon Chancelier, qui, aprésles avoir loüé de leur
zéle pour la réünion de l’'Eglife , montra qu’elle pouvoit s'af.
fembler, dans une occafion comme celle-là : qu’il étoit trés-
jufte, & trés-neceflaire qu'elle le fic, & que le Concile qui la
répréfentoit, pouvoit dépofer les Papesen certains cas, & fur
tout dans celui de l'incertitude où l'on fe trouvoit, de favoir
lequel étoit le veritable, & d'un fchifme, que l'on ne pouvoit
terminer autrement, qu'en les obligeant de céder, ouen les
dépofant. °° : |
Le Cardinal Landolphe de Barry alla en Allemagne, à la
Diette de Francfort, où l'Empereur Robert, les Archevèques
de Mayence , & de Cologne, & la plüpart des Princes, & des
Prelats de l'Empire étoientaffemblez, avècles Ambafladeursde
France, & d'Angleterre, pour déliberer fur lindiétion du Con-
cile. Ce Cardinal, malgré les efforts que fit Antoine Corario,
auffi Cardinal, & neveu-de Gregoire, pour juftifier la eaufe de
fon oncle, plaida fi fortement celle de l'Eglife, malheureufe-
ment divifée depuis plus de trente ans, par un fchifme, quine
or finir par aucune autre voye, que la Dierte approuva
‘indiction du Concile, tout d'une voix, à l’exception de lEm-
pereur, que les égards particuliers qu’il avoit pour Gregoire,
empêcherent d'y confentir ; mais la confidération des malheurs
que Je fchifme venoit de caufer à Liege, entre deux prétendans
à cet Evêché, dont l’un adheroit à Grevoire, & l'autre à Be-
poilt, dérermina les Princes, & les Prelats d'Allemagne, à tra-
yailler à l'éteindre au plütôt, de peur qu’il n'en caufât de fem-
blables dans l'Empire. Le Legat du facré College s’en retourna
à Pife, avec l'approbation de la Dierte ; & y fit l'ouverture du
Concile , le jour même qui avoit été indiqué pour cela.
Il y avoic long-tems que l’on n’avoit vû Fe l'Eglife une
Affemblée plus nombreufe, Ils’y trouva 22 Cardinaux, les qua-
tre Patriarches, d'Alexandrie, d'Antioche, de Jerufalem, & de
Grades. 12 Archevêques Eng » les Procureurs de 14.
80 Evêques, les Procureurs
de 2102. 41 Prieurs, des Generaux d'Ordre ; des Deputez des
Univerftez,& desChapitresidesDocteurs,des Ambaffadeurs,&c.
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e 102. 87 Abbez, & les Procureurs.
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134 INouvelle Éfifloire
:_ L'ouverture s'en fit le Lundy, jour de l’Annonciation , par
une Proceflion folemnelle, depuis l'Eglife de S. Michel, jufqu’à
la Cathédrale ; où aprés que chacun fut placé, la Meffe du Saïnc
Efprit fut célebrée parle Cardinal de Poitiers, Doyen desdeux
Colleges , qui étoit de la création de Gregoire XI. Aprés le
Sermonile refte de la céremonie fut remis au lendemain.Ce jour-
là, le Cardinal de Viviers célebra la Meffe 5 celui de Milan
prêcha ; l’on fit les prieres ; l'on nomma les Officiers du Con-
cile, & entr'autres un Avocat, qui conclut à ce que les deux
tar fuffent déclarez coûtumaces : l’un des Promoteurs
e requit 5 mais pour obferver les formalitez, ils furent citez ,
durant trois jours à la porte del'Eglife. Perfonne ne s'étant pré-
fenté de leur part, le Cardinal de Poitiers prononça la Sentence,
qui les déclaroit coûtumaces.
Le 15. d'Avril fut célebrée la quatriéme feffion , à laquelle fe”
trouva le Cardinal de Barry, revenu de fa Legation d’Allema-
gne , avec plufieurs Prelats nouvellement arrivez: l'on fitentrer
l'Archevêque de Riga, l'Evèque de Wormes, & l'Elû de Ver-
den, que le Roïdes Romains avoit envoyez avec quelques Do-
éteurs, au Pape Gregoire, & enfuite au Concile, pour y foutre.
xir fes interëts : ils ne furent oüis que comme Envoyez de Ro-
_ bert de Baviere, lequel n’étoit pas gencralement reconnu pour
Empereur. L'Elû de Verden, qui porta la parole, propofa 24.
queftions, qui contenoient autant d'objeétions , contre tout ce
que les Cardinaux de Gregoire avoient fait à fon préjudice :
s'emporta contre ces Cardinaux , & demanda de Ia part
du Roi des Romains fon maître, quele Concile füt transferé
dans une autre ville, où Gregoireoffroit de fe rendre, pour
vü qu'il ÿ trouvat fes füretez , même de renoncer au Pontificat,
poutv que Benoift fit aufli la même chofe de fon côté.
Comme ce n'étoit-là que ce que Grégoire avoicdéja dittance
de fois , le Concile ne douta point que cer artifice ne vint de
jui, pour tâcher de rompre l'Affemblée ; l'on répondir cepen-
dant aux Ambaffadeurs, que quand ils Auroient donné par écrit
tour cé qu'ils avoient propofé;& montréle pouvoir qu'ils avoient
dé leur maître, l’on écouteroit leurs propoficions, & l'on leur
feroit réponfe. Charles Malarefta, Seigheur de Rimini, où Gre-
goire s’écoicretiré en fortant de Sienne, vint demander la même
Du-Conaile de Conffancé, -hj
“chofe , fous prétexte que Pife étoit foufpeéte à Gregoire ; mais
en lui fit voir par tant de raifons, la faufleré de ce prétexte,
qu'il n’eut pas de quoi repliquer. Les Envoyez de Robert, fi-
rent afficher à la porte de l’Eclife, une proteftation , dont on
ne fit nul état. L'on répondit amplement dans la fuite aux que-
flions qu'ils avoient propofées. L'on fit publier le 21. de Mai,un
Ad&e de fouftraétion generale aux obédiences des deux préren-
dans ; l'on caffa cout ce qu'ils ayoient fait, ou qu'il pourroiene
faire au contraire.
Le Mercredi s, de Juin 1409, aprés les prieres, & les céremo-
_nies afcoûtumées ; les Cardinaux Colomne, & de S. Ange,
avec les Archevêques de Genes, & de Pife, & lés Notaires du
Concile, allerêne citer les deux prétendans, pour la derniere
fois, Le Patriarche d'Alexandrie monta enfuite fur la tribune,
où il s’afñit, entre les Patriarches d’Antioche, & de Jerufalem,
& lüt, en préfence de tout le Concile, la Sentence deffinitive,
par laquelle Pierre de la Lune, & Ange Corario étoient dé-
clarez obftinez, fchifmatiques, & heretiques, & convaincus
de crimes énormes de parjure, d'impieté, en violant leurs vœux,
& de collufion pour tromper les Fideles, & pour entretenir le
fchifme , qui déchiroic l'Églife depuis plus de trente ans 5 &
comme tels, les prive du Pontificat, dont ils étoient déja effe-
étivement déchüs : défend à tous les Fideles, à peine d’excom-
mupnication , de les reconnoître, ou de leur prêter aide, ni fa-
veur ; & annulle tout ce qu'ils avoient fair contre ceux, qui
avoient travaillé à la réünion de l’Eclife, particulierement les
dernieres promotions de Cardinaux, faires par Angclo Corario,
depuis le trois de Mai ; & par Pierre de la Lune, depuis le 14
de Juin de l’année précedente.
Le Concile permit enfuite aux Cardinaux , fans préjudice
des droits du facré College, de proceder à l’Ek étion d’un Pape:
ils promirent tous par écrit, que celui qui feroit élü , eontinue-
roit le Concile , jufqu’à ce qu'on eût pourvu à la réformation
du Corps de l'Eglife, ranc dans le Chef, que dans les mem-
bres. Ils entrerent le 14. de Juin au Conclave, qui avoit &é
réparé dans le Palais Archiepifcopal, dont la garde fut con-
fiée à Philbert de Naïllac, Grand Maître de Rhodes. Il s’y trouva
24. Cardinaux ; parce que deux de ceux de Pierre de la Eune,
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#36 Nouvelle Hifloire
l'avoient encore abandonné; lefquels d’un commun confente-
ment, élurent le Mercredi 29. du même mois, un vieux Cor-
delier, nommé Zierre Philzrgi, matif de Candie, Cardinal de
Milan, qui prit le nom d'Alexandre V. Il y en a qui préten-
dent que cette Election fe fit par l'intrigue de Balthazar de la
Cuiffe, Legat de Bologne , lequel ne jugeant pas à propos de
fe faire propofer lui-même, avoit crû devoir mettre le Ponti-
ficar en dépôt fur la cète de ce vieillard , qui ne le garda pas
long-tems.
Le nouveau Pape préfida à la feffion du r. de Juillet, où
aprés que l’on eut lù fe Decret de fon Election, il fit un excel-
lent Sermon. Il caffa dans les feffions fuivantes, toutesles Sen-
tences, les cenfures, & les excommunications, fulminées depuis
l'origine du fchifme, par les prétendans, tant à Rome qu'à
Avignon. Il confirma les promotions faices en faveur de toutes
Jes perfonnes qui adhereroient à ce Concile : il remic toutes les
dettes, dont les Eclifes, & les Beneficiers pouvoient être rede-
vables à la Chambre Apoftolique, jufqu'au jour de fon exal-
tation , & renonça pour l'avenir, aux referves des Benefces,
à la dépoüille des Prelats mourans, & aux fruits des Benefices,
que fes prédecefleurs avoient préteadu leur appartenir, durant
a vacance.
Dans là derniere feffion, qui fut célebrée le 7. d’Aoùr, le
même Pape déclara, que comme l'on avoit arrêté que le Con-
cile acheveroit de réformer l'Eclife dansle Chef, & dans les
membres, ce qu'on ne pouvoit faire alors ; à caufe que les Am.
baffadeurs, & les Prelats étoient preflez de s’en retourner, cette
réformation étoit remife avec le Concile, jufqu’apréstrois ans,
_ feroit continué, au lieu dont ontconviendroit alors 5 en-
uire de quoi, il donna congé à tous les Prelats,
Mais le Concile de Pife, avec quelque folemnité que l'on
eut pu le célebrer , loin de guérir les maux de l'Eclife, nefie
que les augmenter. Pierre de la Lune, & Ange Corario plus
opiniâtres que jamais , travaillerent à l'envie à fe maintenir
dans les petites obédiences, qui reftoientà chacun d’eux.Le pre-
mier étoit encore reconnu dans les Royaumes d'Aragon, de
Caftille, & d’Ecoffe : le fecond avoit pour lui Ladiflas, Roi de
Naples, & quelques villes d'Italie, qui ne furent pas lon-tems
pour
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di
= Du Concile de Conflance. 137
pour lui : il afflembla un Concile dans 44fris, prés d'Udine,
dans le Frioul , où il excommunia Angelo Corario , & Pierre
Philargi : il publia une Contftitution , où il offroit de fe trouver
avec fes deux concurrens ; ou dans un Concile des trois obé.
diences , où il céderoit fon droit, files autres vouloient fe dé-
poüiller de celui qu’ils avoient ufurpé. Il nommoit, pour le choix .
de ce lieu, l'Empereur Robert, Sigifmond, Roi de Hongrie,
& Ladiflas, qui étoient ennemis jurez l'un de l'autre, & qui
vraifemblablement n'en conviendroient jamais, Il eut beau-
coup de peine de fe fauver d’Auftria, où il s’étoitrendu, pour
préfider à fon prétendu Concile, & fe retira à Gayette ,
Ladiflas lui avoit affüré pour fa demeure, & celle d'une
petite Cour.
Alexandre, de fon côté envoya des Legats, & des Nonces à
tous les Rois, & à tousles Princes Chrétiens, pour les difpo-
{er à recevoir le Concile de Pife : il fut reçü particulierement
en France, à la follicitation du Cardinal Louis de Bar, Legat
de ce Pape; quatrième fils de Robert Duc de Bar, & de Marie
de France, fille du Roï Jean, coufin germain de Charles V.
Il avoitrecu le Bonnertde Benoift, & l’avoit depuis abandonné,
Ce Concile fut encore publié dans les Duchez de Bar, & de
Lorraine, & en Allemagne. Alexandre , au lieu d'aller à Rome,
où il étoit attendu par le Sénar, le peuple , & le Clergé, qui
avoient envoyé le reconnoître pour Maître, fut obligé par le
Legac la Cuiffe, de le fuivre à Bologne, avec tous fes Cardi-
naux , qui n’avoient prefque pour. fublfifter, que ce que leur
fournifloit ce Legar. Il en agifloit ainfi par précaution, afin de
fe rendre le maître de l'Eletion , dés que le Pape auroit les
yeux fermez ; puifqu'il tiendroitles Cardinaux Ph Jo dans
un lieu, qui dépendoit entierement de lui.
Il n'eut paslong - tems à attendre : Alexandre, qui avoit
été contraint de ss 7 l’'Appenin, au cœur de l'Hyver, avec
de trés-grandes incommoditez , & qui put même être un peu
aidé par quelque morceau de mal-faine digeftion , mourut à
Bologne le 3, de Mars 1410. âgé de 61. ans feulement, Il y avoit
auprés de lui dix-fept Cardinaux , lefquels preflez d'un côté
par Louis d'Anjou, Roi de Sicile, & de l'autre par le Legat
da Cuille, qui S'étoit rendu.le maître de leur fort, & de leurs
| 7
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2 D Le, Ma
138 Nouvelle Hiftoire
volontez , lui donnerent leurs voix le 17. du même mois, quel-
que peu de difpofition qu’il parüt avoir du côté des mœurs,
pour bien remplir cette éminente Charge. Il fe donna le nom
de Jean XXIII.
L'Empereur Roberrmourut huit jours aprés cette Eleétion ;
* & le crédit du nouveau Pape, contribua à Election de Sigif-
mond de Luxembourg , Roï de Boheme, fils de l'Empereur
Charles 1V. lequel le fit reconnoître en Allemagne, & dans
fon Royaume. Le Roi Louis d'Anjou, le conduifit à Rome,
où il fit fon entrée la veille de Piîques, de l'an 1451. parmi les
acclamations du peuple, & du Clergé. Ilcélebra le lendemain
Pontificalement la Mefe, dans S. Pierre : le jour de S. George,
i] bénit , dans la même Bafilique, le grand Etendart de l'Eglife,
qu’il mitentre les mains de ce Prince, déclaré Generaliflime des
troupes, & Grand Gonfalonier de l’Eglife ; & enfuite celui du
Sénat, & du ae Romain, _ donna à Paul des Urfins,
qui commandoit les troupes Ecelefiaftiques, fous les ordres de
Louis, pour aller faire la guerre à Ladiflas, fon concurrent
qui fut depuis battu à Rocca-Serca mais l’état de fes affaires
ayant depuis changé d'une maniere, que Jean fe crut obligé
de fe riccommoder avec lui, il chaffa Gregoire de fes Etats, &
le contraignit de fe retirer à Rimini, chez Malatefta, fon an-
cien ami. |
Jean, pour perfuader à toute l'Eglife qu’il vouloir executer,
ce qui avoit été ordonné par le Concile de Pife, auquel il étoie
redevable de fon exaltation , convoqua un Concile à Rome,
où 1] déclara, qu’il vouloit que l’on reformût l'Eglife, dans fon
Chef, & dans pui en Le Roi Charles y envoya des Am-
baffadeurs , qui furent accompagnez des Deputez de l'Univer-
fité de Paris, & fe joignirent au Patriarche d'Alexandrie, &
à Pierre d’Ailly, Archevèque de Cambrai , que le Pape avoir
faits Cardinaux , pour folliciter cette reformation. Maïs Ber-
nard de Chevenon, Evêque d’Amiens, chef de l'Ambaffade ,
n'en parla point, & ne fongea qu'a folliciter fa tranflation à
lEvèché de Beauvais, & la nomination de plufeurs bons Be-
nefices, pour le Roi, & les Seigneurs ; enforte que les interècs
de l'Eglife Gallicane, qui gémifloit fous le poid des exactions
de la Cour de Rome , que Jean avoit rétablis, furent abfo.
— me mn ne =
Du Concile de Confiance. 139
lument négligez , malgré les follicitarions des Deputez de l'U-
niverfité. |
Ladiflas auquel Jean s’étoit confié bien mal à propos, ne laiffa
pas, nonobftant les Traitez qu’ils avoient fait enfemble, de
{e jetter, en 1413. fur l'Ecat Ecclefaftique, avec une puiffante
armée, & de furprendre la ville de Rome même, la nuit du 7.
au 8. de Juin. Le Pape monta promptement à cheval , & fe
fauva à Sarri, où il arriva fur le foir , fuivi à la file de la plà-
part des Cardinaux, des Prelats; & des Officiers de fa Cour :
il en fortit la nuit même ; parce qu’il craignoit d’y être invefti,
& fe rendit à ’iterbe 3 où ne fe croyant pas encore en fürete,
il fe retira à Florence, où il demeura jufqu’au mois de Novem-
bre. Ladiflas de fon côté s’empara de la plüpart des Places
Ecclefiaftiques de la Tofcane, & même de Perufe, où il paffa
l'Hyver.
Sigifmond s'étant trouvé dans le Frioul, le Pape lui envoya
deux Cardinaux, lui expofer le miferable état de Rome, oppri-
mée par Ladiflas, & pour convenir avec lui, comme ce Prince
l'en avoit prié par fes lettres, du lieu, & du tems aufquels l’on
célebreroit le Concile, que’cette guerre avoit encore obligé de
remettre. Il avoit donné en apparence, un plein pouvoir à ces
cas s’accorder avec l'Empereur fur ces deux points,comme
ils le trouveroient bon ; mais parce qu'il ne vouloit pas fe met-
tre à la difcretion de l'Empereur, dans une ville, où ce Prince
fütle maître, il avoit marqué dans un Memoire particulier ,
certaines villes d'Italie, hors lefquelles, il leur défendoit d’en
accepter aucune. Cependant, comme en les congediant, il les
exhortoit à fe bien acquitter de leur devoir, & qu'il éroit fur
le point de leur donner ce Memoire , qu’il tenoit entre fes
mains, il changea tout-à-coup de fentiment, le déchira en
leur préfence, & déclara, qu'il leur laïfloic à cet égard , toute
forte de liberté,
Il ne differa de fe départir de cet aëte de generofité , que
jufqu’à ce qu'il eut appris que fes Legats avoient accepté la
ville de Conitance pour l’affemblée du Concile,& confentit qu'il
y füt convoqué, pour le premier de Novembre, de l’année
fuivancer4r4.Mais il fuc obligé de diffimuler fon chagrin,de peur
de fe rendre fufpett, & odieux à toute la Chrétienté, & de don-
Si
140 Nouvelle Hifloire
ner lieu de croire qu’il ne vouloit point du tout de Concile,
fur tout quand on verroirque fes Legats avoient eu foin de pren-
dre toutes les précautions, & les fûretez, qu'ils pouvoient raifon-
nablement fouhaicter pour fa füreté. L'Empereur , & les Ma-
giftrats de Conftance avoient promis par un Aëte autentique ,
que le Pape, & toute fa Cour , y joüiroient d’une pleine , &
entiere liberté : que Jean y recevroit tous les honneurs, que l'on
a accoûtumé de rendre aux Souverains Pontifes : qu’il y exer-
ceroit une entiere Jurifdiction fur fes Officiers, & fes Domeftt-
ques, & qu’il pourroit, quand illui plairoit, fortir de cette ville;
mais ces précautions ne raflüroient pas une confcience chargée
de mille crimes,quife trouveroitenfermée dansune ville,où l'Em-
pereur feroit toüjours le plus fort, & en état de faire executer
les déliberations du Concile, quelles qu’elles fuffenc.
Aprés la fignature de ce Traité, Jean, & Sigifmond fe ren-
dirent à Plaifance où ils s'étoient donnez rendez-vous, pour
leur entrevüë ; ils allerent de-là à Lodi , où ilsemployerent prés
d'un mois à conferer enfemble. Ce fut de-là que le Pape écrivit
au mois de Decembre, des lettres pour la convocation du Con-
cile , à tous les Princes Chrétiens ; & à tous les Prelats. Sigif-
mond les y invita aufli de fa part, & envoya pour cet effet des
Ambaffadeursen France. Ils furent reçûs magnifiquement à
Paris ; & dansleuraudience publique, ils déclarerent, contre
l'intention du Pape, que lui, & l'Empereur avoient jugé à pro-
pos de convoquer le Concile General à Conftance, pour y étein-
dre entierement le fchifme , en déterminant , lequel des trois
Papes étoit le légitime ; qu’ils prioient le Roi d’approuver cette
rélolution, & d'y envoyer les Prelats de fon Royaume. L'on
Jeur fit réponfe, par ordre du Roi, que Sa Majefté, & tout fon
Royaume ayant reconnu l'autorité du Concile de Pife, & du
Pape qu'il avoit élü , ils continueroient de rendre leurs refpects
à Jean fon fucceffeur , à moins qu'il ne refufât de céder fon
droit, au cas que l'Eglife le jugeât néceffaire, pour donner la
paix à l’Eglife :que Sa Majelté n'empècheroït pas que fes Sujets
n'allaffenc à Conftance.
Sigifmond écrivit aufli à Angelo Corario, pour lexhorter à
venir au Concile, & promit de lui donner toute forte de füreté;
mais quoi-qu’il ne fût plus reconnu que par Malatefta, & ceux
_- —
Du Concile de Cohffance. 14!
de f4 Maifon, il ne laifla pas de lancer des foudres bruttes, &
impuiffantes, contre tout fe refte du monde, qu'il traitroit de
fchifmarique, & fur tour, les Conciles de Pife, & de Conftance,
que l'on n'avoit pù, difoit-il, convoquer fans lui : il protefta,
qu'il ne pouvoir être jugé par un Concile, même Univerfel.
Le Pape, & l'Empereur allerentenfemble de Lodi à Cremoneé,
où Jean quitta Sigifmond, pour aller à Mantoüe , demander du
fecours au Marquis François de Gonzague, contre Ladiflas :
de-là, aprés avoir pourvü au gouvernement de la ville d'A vi-
gnon, laquelle avoir enfin chaffé la eg de Catallans, que
Pierre de la Lune y tenoit encore, il fe rendit à Bologne, d'où
il envoya par tout demander du fecours contre ce Prince, qui le
menaçoit de venir l'attaquer, jufques dans cette ville, lorfqu'il
mourut aflez fubirement.
Jean auroic bien voulu profiter d'une conjoncture auffi favo-
rable, & du prétexte qu'elle lui fourniffoit d'aller recouvrer
Rome, & les Places de l'Etat Ecclehaftique, qui lui tendoient
les bras ; mais les Cardinaux, peu contens de fa conduite , &
qui craignoient que la réformation qu’ils fouhaittoient, ne fe fîe
pas, s’il n’alloit lui-même au Concile,ou qu’elle ne fe fit peut-être
d'une maniere trop défavantageufe à la Cour de Rome , ce qui
paroît plus vrai - femblable , lui remontrerent que fon hon-
neur, l'avantage de fa Cour, & le fien en particulier, Fobli-
gcoient à y aller, pour y préfider en perfonne : qu'il n'avoir
rien à craindre ; parce que tous ceux qui y aflifteroient, le re-
connoifloient pour le légitime Pape ; & qu'ils le foûtiendroienc
contre les deux Anti. Papes, Ce fut avec bien de la peine, qu'il
fe réfolut à fuivre cet avis, & à s'abandonner à une faufle efpe-
rance, dont il fe laïfla vainement flatter.
Il ne paroït pas cependant qu'ileût pris d’autres précautions,
que celle de traiter avec Frideric, Duc d'Autriche, auquel if
accorda une Bulle, dattée de Mayran, au Diocefe de Coire, du
45. d'Otobre 1414. par laquelle il le créa Capitaine General de
toute les troupes, & de l'Églife Romaine, en quelque lieu où
elles fiffent la guerre, aux appointemens de fix mile ducats d'or
de la Chambre, par année. Il lui donna encore la qualité de
fon Confeiller, Familier, & Domeftique, avec les mêmes 9a-
ges qu'il donnoit aux autres. Modiques avantages ; pour le.
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142 Nouvelle Hiftoire
quels ce Prince infortuné s'expofa à tous les chagrins, qu’il fut
contraint d'éfluier, pour être entré trop aveuglément dans les
interêts de Jean XXIII. Comme il lui reftoit peu de chemin
à faire , il fe rendit à Conftance le 28. du même mois. |
Le premier de Novembre , fête de tous les Saints, jour def.
tiné à l'ouverture du Concile, le Pape Officia Pontificalement,
dans l’Eglife Cathédrale de Conftance. Le Cardinal François
Zarabella monta à la tribune, & lüt un écrit, portant, que le
Pape Jean X XIII. en continuantle Concile General de Pife,
commencé pour la reformation de l’Eglife, avoit convoqué de
nouveau le préfent Concile , dans la ville Epifcopale de Conf-
tance, & qu'il commenceroit le Samedi fuivant troifiéme du
même mois. Mais l'on y fitpeu de chofe, jufqu’au mois de Fe-
vrier fuivant, à caufe de l’abfence de plufieurs Prelats, & des
Ambafladeurs des Rois; des Ducs, & des Univerficez , qui n'é-
toient pas encore arrivez. Cependant la Nation d'Italie donna
un Mémoire, par lequel elle demandoit que l’on commencçât par
traiter de la Confirmation du Concilede Pife, & de l'execution
des Sentences, qui y âvoient été prononcées ; aprés la leéture
duquel, Monfieur le Cardinal de Cambrai en préfenta un au-
tre tout oppofé, lequel il avoit communiqué au CardinaldesS.
Marc, & à quelques autres Prelats, & Docteurs François, où il
demandoit, que l’on attendit les Ambafladeurs de Pierre de la
Lune, & d’Angelo Corario, qui étoient en chemin.
Ce Memoire, qui fut préfenté le 7. de Decembre, contenoit
differentes conclufons, à la preuve defquelles les Propofans fe
foûmettoient, & demandoïent la décifion du Concile, dés qu'il
feroit compofé d’un afez grand nombre de Peres. La premiere,
ue le S. Concile de Pife obligeoic le Pape, & les Cardinaux
de travailler dans celuide Conftance, afin que l’Eglife put être
düëment réünie, & réformée, tant dans fon Chef, que dans
fes membres : la feconde ; qu'ils y étoient obligez , non feule:
ment par le Concile de Pife, mais encore par le Droit divin, &
naturel : la traifiéme, que tous les Prelats appellez au Concile ,
y étoient pareillement obligez : la quatrième, que ceux qui
foutenoient avec opiniâtreté, que le préfent Concile devait être
diffous, fans être continué par un autre, où l’on vint à bout de
conclure cette réünion, & cette réformation, étoient de vérita-
Du Concile de Conflance. 143
bles fauteurs du fchifme, & grandement fufpe&s d'herefie : la
cinquiéme , qu’il falloir fuppofer comme un Re rs indubi-
table, que le Concile de Pife avoit été canoniquement, & léoi.
timement aflemblé:la fixiéme, que les Conciles de Pife, & le pré.
fent de Conftance, devoient être regardez comme un même
Concile, par une unité de continuation ;enforte que celui-ci,
à l'égard de l’autre, n’avoit pas l'autorité de le confirmer, puif-
que fa propre validité en dépendoit : la derniere, qu'il falloie
commencer par en approuver les décifions, avant même que
celui de Conftance fût compofé de tousles Prelats, qui devoient
y affifter , qu'il fûten état de déliberer fur les moyens, par lef-
quels l’on parvierndroit à la réünion de l'Eglife, & à fa réfor-
mation. Mais le Concile abandonna dans la fuite la difcuffion
de ces propofitions , pour s’attacher a celles de W'iclef, & de
Jean Hus. |
L'Empereur Sigifmond arriva la nuit de Noël : il fut bien-tôe
fuivi par lesNonces dePierre delaLune,&d’AngeloCorario,dont
uelques-uns étoïient Cardinaux de leur création : l’on contefta
d'abord, fi on les laifferoit entrer avec le Chapeau rouge: l’on
jugea néanmoins, que pour ne pas aigrir davantage les chofes,
il falloit le permettre. L'on vit auffi arriver Louis Duc de Ba-
viere, qui reconnoifloit Corario, dont les Nonces eurent au-
dience de Sigifmond , où ils fe firent fort, qu'il renonceroit à
fes prétentions : ils n’en firent cependant paroître aucun pou-
voir. Ce Prince fit enfuice propofer à Sigifmond , que fi Sa Ma-
jefté, & les autres qui y avoient interët, vouloient bien entrer
en amiable compoficion, fur la renonciation de part, & d'autre,
le Duc de Baviere, & les Prelats de l'obédience de Gregoire,
travailleroient de leur côté, avec Meflieurs les Cardinaux, &
le Patriarche , à trouver quelque expedient, pour parvenir à
là réünion de l'Eglifesmais comme ils n’avoient pas actuellement
de pouvoirs fuffifans de Corario, pour conclure eette négocia-
tion , ils dirent qu’ils en atrendoïent dans peu de tems, qui fe-
roient capables de fatisfaire tout le monde. ne
Les Prelats, les Docteurs, & tous les autres de la même obé-
dience , qui fetrouvoient à Conftance , offrirent de même, de
conferer avec ceux des autres obédiences, tantfur la réünion,
quefur la reformation, & fur les autres affaires, qui fe préfen-
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fes Ares,
144 | Nouvelle Hiftoire
teroient, jufqu’à la conclufon, inclufivement ; enforte néan-
mois, que la Cuiffe *, qui avoit prit le nom de;Jean XXTIIÏI. n’y
préfideroir pas, même au Concile, & qu’il déchargeroit ceux
de fon parti du ferment qu'ils lui avoient prêté, d'y foûtenir
fes interèts : que l'on leur accorderoit toute forte de liberté de
conferer entr'eux, & de dire hautement chacun fon fentiment:
que l'on finiroit les difputes , qui étoient agitées entre les trois
concurrens, avant {a difflolution du Concile : que l'Empereur,
du confentement des Peres, envoyeroiït à Corario une Ambaf-
fade, pour le prier de venir au Concile lui-même, ou d’y en-
voyer des Nonces, pour expliquer fes prétentions, &”acquief-
cer à la décifion qui en feroic faice:ils déclarerent, que pour eux,
foic que Corario comparût, ou qu’il envoya fa Procuration,
ils étoient réfolus de s'en tenir ; à ce qu’il plairoit au Concile
d'ordonner fur ce fujet. |
* On donna enfuite audience aux Nonces de Pierre de la Lune,
Jefquels n'offrirentautre chofe , qu'une conference entre l'Em-
pereur, le Roi d'Aragon, & lui:ilsdirent, que commeil avoit:
plü à Dieu d’infpirer à Sigifmond la penfée de réünir l’Eglife
divifée, ils le fupplioient : fe fervir de moyens, qui convinf.
fenc à cette fin ; 5 quoi, il arriveroit encore plus de mal, que
le fchifme n'en avoic déja caufé : qu'il n’y en avoit aucun au-
tre, qu’une conference entre Sa Majefté, & Pierre de la Lune:
qu’elle l’avoit elle-même fait propoler par le Sieur Ofrobon, tant
à ce Pontife, qu'au Roï d'Aragon : qu'ainfi il étoit néceffaire
qu'ils s’'affemblaffent, pour en regler la matiere, le tems, & le
lieu ; ce qui étoit d'autant ponte) ra que l’on avoit pro-
pofé des lieux fort éloignez, & où il étoit fort difficile de fe ren-
dre , à des Seigneurs de cette qualité.
Que fur le récit dudit Sieur Ottobon, Pierre dela Lune ayant
fair beaucoup de diligences, pour s'aboucher avec le Roi d’A-
ragon, il n'étoit plus libre à Sa Majelté Imperiale, de refufer
cette conference, ni à Pierrede la Lune de s’expofer à des dangers,
ue nul homme prudent ne voudroit tenter 5 parce qu'il s’agif-
bic de perdrela vie, dont la perte n’étoit indifferente à qui que
ce füt : que Sa Majefté avoit interêt qu'il n'afliftât à la confe-
rence que des gens bien déliberez d'en venir à la conclufon,
qui devyoit operer la réünion de l'Eglife, à laquelle l'on afpiroit
_ depuis |
= Rene — “
D Concile de Confiance. 145
depuis fi long-tems : _ tous ceux qui avoient mal à propos
avancé, que Pierre de la Lune cherchoïit des échapatoires,
avoient tort : que le contraire paroïfloit par la conference qu'il
demandoit à préfent, avec de fi grands Princes : que tout le
monde le lapideroit, s’il ofoit fe dédire. |
Que fi l'on ne cherchoit précifément que Îa paix de l’Eglife,
Pierre en favoit plus long que tous les autres, puifqu'il y avoic
plus travaillé que perfonne : c’eft pourquoi Sa Majefté devoit
venir, non feulement de Conftance à Nice , mais même des ex-
trémicez de l'Orient, jufqu'’a celles de l'Occident, concerter avec
Jui, les moyens de rendre à l’Eglife la paix, dont ellé avoit un fi
grand befoin : que Sa Majefté Imperiale devoit s’y trouver dé-
poüillée de toute forte de préjugez , fi elle prétendoit être re-
gardée comme médiatrice, dans une affaire d'une auf grande
confequence : que dés que l’on auroit accepté la conference,
Pierre en {eroit d'autant plus difpofé à s'ouvrir à Sa Majefté fur
les moyens de réünir,& de réformer l'Eelife:qu'il n'avoit d'autre
jotention, non plus quele Roi d’Aragon, oi d’exterminer les
Infideles , non plus que Sa Majefté Imperiale : qu'en fe raffem-
blanc tous les trois, ils pourroient prendre de juftes mefures ,
pour un auffi louable deflein.
Que dans la conference propofée, l'ontrouveroir des moiens
plus aifez de procurer la paix à l’Eglife, que Meflieurs qui s’é-
twient affemblez à Conftance pour cer effet, lefquels pouvoient
en être détournez par quantité d'autres objets, qui ne produi-
roient que des immiriez, & de [a difcorde, par lefquelles l'on
ne parviendroit jamais a la réünion de l'Eglife. Que la plus
grande faute, quis’étoir faite dans la ville de Pife, étoit la pré-
cipitation avec laquelle l'on en avoir ufé : que Pierre de la Lune
avoit une aflez longue experience des faire pour pouvoir
traiter avec l'Empereur, & à lui donner des avistrés-utiles pour
le gouvernement temporel de l'Empire, & pour rentrer dans
plufieurs de fes parties , qui avoient été indñëment occupées, en
Allemagne , en Italie, & ailleurs: qu’enfin, fi l'on faifoitatten-
tion à l'éendué de la partie de la Chrétienté, qui avoit jufques-
là perféveré dans l’obédience de Benoïft, elle méritoit d’être
confiderée, dans le deffein que l’on avoit formé de réüinir l'E-
glife ; parce qu'il étoic le plus habile homme quil y pd & le
…— 5 æ- z
3 eg : z- RARE
: «
M + —
46 Nouvelle Hifloire
plus réglé, quant aux mœurs : que les Royaumes d’Efpacne,
de Navarre, d'Aragon, de Sicile, de Valence , de Maillor-
que, de Minorque, de Murcie, d’Ecofle , de Sardaigne,
& plufieurs Duchez, & Comtez, avec un nombre infini de
gens de qualité, des Ecclefiaftiques, & des Docteurs de tou-
ces les Facultez , perféveroient encore dans fon obédience.
Que l'on ne pouvoit objcéter à la demande de cette confe-
rence, la préfence de tant de perfonnes de diftinétion, qui fe
trouvoient affemblées à Conftance; parce qu'elles pourroient
nommer des Deputez, pour y afffter en leur nom, & leur faire
le rapport de ce qui y auroitété conclu : que l'on n’avoit befoin
que de deux mois : que tout feroit achevé avant la fin de celui
d'Avril: que Sa Majefté Imperiale ne fe fépareroit point du Roi
d'Aragon, & de Pierre de la Lune, fans avoir conclu ; enforte
que l'on auroiten peu de tems une union parfaite dansl'Eclife,
où que l’on fauroit du moins à qui il auroit tenu qu’elle ne fe fit.
Que Benoift avoit befoin pour fe trouver au rendez-vous, de
quelques Galeres, & de quantité d’autres chofes : que cepen-
dant il ne manqueroit pas de fe trouver au Port de Ville-fran
che, peu éloigné de Nice, où il féjourneroit pendant tout le
mois d'Avril. Ce terme fut depuis prorogé jufqu’au mois de
Juin inclufivement.
La Harangue des Nonces de Pierre dela Lune devint bien-
tôt publique : le Cardinal de S. Marc, voyant la porte heureu-
fement ouverte ; que le Pape commençoit de fe broüiller avec
l'Empereur, & que l'on ne parloit plus de la téünion : que les
Ambaffadeurs d'Angleterre, & de Pologne étoient arrivez, &
qu'ils n’avoient encore propofé aucun moyen d’y parvenir, il
dreffa un Memoire , qu'il préfenta an Cardinal de Cambrai :
celui-ci le goûta fort, & trouva le moyen dele faire préfenter à
Sigifmond, lequel fur du même avis, &en fit faire des co-
pies, qu’il envoya aux Affemblées de chaque Nation : elles ne
manquerent pas de D 0 eu , & de le faire publier ; enforte
que Jean X XIII. en fut bien-tôt averti : il en fuc trés faché,
& comme l'on l'affüra qu'il avoit été dreflé par S. Marc, ce Car-
dinal alla le voir, & en demeura d'accord : il dit, qu'il ne l’avoie
fait, que pour parvenir à la réünion de l'Eglife, Ce Memoire:
contenoit :
à : —
— =
Du Concile de Conffance. | 147
Quele Concile de Conftance avoit deux objets principaux :
le premier étoit la paix, & la réünion parfaite de l’'Eolife ; le fe-
.cond,]la réformation de l'Etat Ecclefiaftique. Que l’on avoit déja
propolé au Concile de Pife, divers moyens de parvenir au pre-
mier but. 1°, De fe fervir desarmes, & dela violence, pour ré-
duire les opiniâtres. 2°. D'examiner à fonds le droit de chacun
des prétendans. 3°. De les obliger de fe départir de leurs préten-
tions ; & d'autant que Pierre de la Lune, & Angelo Corario,
avoient trouvé le moyen d’éluder la voye de ceffion, quoiqu'ils
l'euffent d’abord approuvée ; le Concile de Life les avoit dé-
polez l'un, & l’autre, & avoit élu Alexandre V. auquel avoit
depuis fuccedé Jean XXII. que quoi-que chaque obédience
regardâr le fien comme véritable Pape, elles étoient néanmoins
convenués de les obliger de céder leurs prétentions, par le moïen
d'un Concile general, qui pût rendre la paix à l’'Églife, Qu'il
s'agifloit préfentement de favoir par quelle voye l’on pourroit ÿ
parvenir: fi l'on feferviroit de celle de réduction ; qui paroifloit
auf difficile qu'avant leConcile de Pife,à l'égard des Ffpagnols;
& de Pierre de la Lune, même encore plus ; parce qu'ils ne de-
meureroient pas d'accord d'être tombez dans l'herefie, pour la-
quelle leConcile les avoit condamnez : qu’il ne falloit pas efperer
qu'ils vouluifent fe charger d’infamie , en demeurant d'accord
d'un fait aufli grave que celui-là : qu’il falloic en dire autant de
l'obédience de Corario , quoi-qu'elle fut moins étendué.
Que les du rt sante qui feroient condamnez, & ceux
qui les reconnoifloient pour tels, ne fouffriroient jamais que
l'on entrât dans la difcuflion de leurs prétentions : que quoi-
qu'ils n'euflent d’autres Juges que le Concile General, ils n’en
reconnoïtroient pas volontiers l'autorité : que Corario avoit
bien avoüé, que l’on pourroit affembler un Concile des trois
Obédiences, à qui les trois prétendans fe foûmettroient ; ou
trouver d’autres moyens de les réünir ; mais que cet expedicnt
étoit également long, difficile, & laborieux, tant pourle choix
du lieu, comme l’on avoit và dans ce qui s’étoit paflé centre de
la Lune, & Corario , qu’à caufe des incidens qui naifloiene
de la contrarieté des opinions : que de la Lune ne prendroic
jamais ce parti. .
Qu'il feroic honteux de douter de l'autorité du Concile de
Ti;
a crane nmmfe le ME #1
148 Nouvelle Hiftoire
Pife , & de le foùmettre à un nouvel examen : qu’il étoit impof-
fible de ramener les défobéïffans à leur devoir , par la voye des
armes : qu’il faudroit .pour cela, mettre l'épée à la main de di.
vers Princes, les uns contre les autres; ce qui cauferoit une in-
- finité de maux : que quand l'Empereur pourroit réduire par
la force Corario, & Charles Malatefta, fon Patron, il refte-
roit encore à ramener l’Efpagne, & l'Ecoffe, qui reconnoiffoient
de la Lune : qu'ainfi il ne reftoit à prendre que la voye de cef-
fion , laquelle le Concile de Conftance devoit choilir, comme
la meilleure, la plus füre , & celle dont Jean XXIIT. ne paroif-
foic pas lui-même fort éloigné. L'on lüc alors le projet qu'il en
avoit fait préfenter à l’Affemblée 5 mais commeil lui parut trop
vague, les trois Nations de France, d'Angleterre , & d'Alle-
magne, en firent lire un autre, plus étendu , & plus circonf-
tancié.
Le 21. de Fevrier fur Île foïr arriverent à Conftance les Am-
baffadeurs de l'Univerfité de Paris, où ils furent magnifique-
ment reçüs de tous les François qui s’y trouvoient. Ils furene
préfentez, & admis à l’audience du Pape, le Samedy fuivant.
L'on leur donna la permiflion de s'expliquer devantuneCompa-
onietrés-diftinguée,&trés-nombreufe. A prés toureslescéremonies
ufitées en pareils cas, M' Jean Dachery commença un difcours
qu'il laïffa achever au Chancelier de l'Univerfité de Paris, ow
a Benoilt Gentian. Le Pape l'écouta avec attention : il s'étendie
enfuite fur les Loüanges de l'Univerfité de Paris, & fur le zéle
qu’elle avoit fait paroître pour la réünion de l'Eglife, & pour
rétablir les véricez de la Foi, & la Difcipline de l'Églife. Il paffa
de là aux loüanges du Roï, lequel s’étoit diftingué entre tous
les Princes Chrétiens, par l'attachement qu’il avoit fait paroî-
tre à procurer la réünion de l'Eglife : il déclara qu'il avoit toû-
jours attendu la venuë des Ambaffadeurs du Roi Trés-Chré-
tien , & de l'Univerfité de Paris ; mais qu’il vouloit donner libre.
ment, & effectivement la paix à l'Eglife, quand il devroit cé-
der toutes fes prétentions au Pontificat, ainfi qu’il l’avoic dé-
claré en plein Confiftoire, & qu’il étoit porté par une cédule,
qu'il prélenta, & dont la teneur fera rapportée dans Îa fuite.
L'Empereur, les Cardinaux, & les quatre Nations, dont le
Concile étoic alors com pofé,fuivirent celle de Franceicelle d'Ita.
tn Ena— 3 en à
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—+
Ce
Du Concile de Conflance. 149
lie, celle d'Angleterre, & celle d'Allemagne, n'eurènt aucune
peine d'approuver cette voye de ceffion ; mais comme elle n’a.
voit été propofée que dans la forme, que l'on 2 déja và , les
François, les Anglois, & les Allemans, demanderent que l'on
s’en tintà celles qu'elles avoientelles-mêèmes propofées. Les Am
baffadeurs de l’'Univerfité s’appliquerent enfuite à découvrir les
difpofitions de Sigifmond : ils en furent agréablement reçüs le
même jour , à trois heures de relevée, & entendus en une au-
dience publique : ils lui repréfenterent des chofes, qui lui furenc
fort agréables. Il leur répondit lui. même fur le champ, en Lan-
gue Latine ; ildic beaucoup de chofes à la loüange de ce Corps,
pour marquer les fouhaits qu’il avoit faits dele voir concourir
à fon deffein , de réünir l’Eolife : il les exhorta lui-même à ÿ con-
tribuer , à lui donner de bonsconfeils, afin de compenfer par
ce moyen le retardement de leur arrivée.
Les Ambafladeurs de France, n’arriverentä Conftance, que
le cinq de Mars fuivant. L'Empereur alla lui-même au devant
d'eux, avec fes troupes, & fes drapeaux, environ dernie lienë
de France. Le Duc de Lorraine, qui étoit entré dans la ville
prés d’une demie heure avant, fachant qu'ils devoient bien-tôc
arriver, ne mit pas pied à terre, & accompagna l'Empereur, de
même que le Camerier du Pape 5 le Comte Berthole, Nicolas
de Roberties , lès Ambafladeurs des Rois de Dannemarc , de
Pologne , & de plufieurs autres Princesiun grand nombre d'Ar-
chevêques, & d’Evêques 5 enforte qu’il s'y trouva plusde deux
mille hommes, parmi lefquels il ny avoitque deux Anglois : le
Grand Duc de Baviere, & quantité de foldats Allemans. Ils
virent le Pape dés le lendemain, & en eurent audience quelques
jours aprés.
Les Memoires, où projéts, dont on x parlé, n'ayant pas
encore facisfait les Nations s elles convinrent d'un quatriéme,
qui fut là dans le Convent des Cordeliers, le 27. de Fevrier ,
conçù en ces termes: %e, Jean Pape X XIII. du nom, confcfe ,
m'engage , promets à Dieu, à P'Eglife; € à ce faint Contile, de donner
da paix à L'Eglife, en cédant purement, ©* fimplement toutes les pre-
tentions que je puis avoir au Pontificat,@ d'accomplir réelement, € de
faigce que contient certe cédule,faivant la déliberation de préfent Conci-
de,an cas ,G dés que Pierre de La Lune, © Ange . » HOMIMER
if
150 Nouvelle Hiftoire
dans leurs Obédientes Benoiff X° 111, @ Gregoire XII. auront fait par
eux-mémes ou par leurs Procureurs une [eion fémblable,& en tout au-
L | | tre cas comme de ceffron, de deceds ou autre,où ma préfente cefïon pourra
rendre La paix à l'Eclife, € terminer le préfent fchifme. Le 9. de
Mars fuivant, le Pape donna une Bulle conforme à cerécrit,
qui eft dans les preuves. |
Ce projet fut approuvé par les trois Nations, Gallicane,
Germanique, & Anglicane ; mais l'Univerfité de Paris ne jugea
pas à proposde rien précipiter : elle demanda un délai, pouren
déliberer ; & s'étant affemblée aux Cordeliers le lendemain aprés
idi 5 elle y ajoüta feulementces paroles , fais veu, jure,
Mc Benoïft Gentian expliqua les raifons de cette addition, la-
quelle fut approuvée de tous ceux qui s’y trouvoient, & donna
un grand poids aux déliberations de cette Univerfite.
Le Jeudi fuivant l'Empereur obligea les Prelats Italiens de fe
trouver à l'Affemblée des autres Nations, & les exhorta de dé-
liberer fur ce projet ; de contribuer de tout leur pouvoir à la
| la réünion de l'Eglife, & de concourir à ce deflein, avéc tou-
| tes les autres Nations. Cette exhortation ne fervit au contraire
qu'à les faire roidir, & à exciter tellementleur indignation, que
tous ceux qui purent échapper fe retirerent. Il n'en refta que
douze, lefquels avec l’Archevêque de Genes , approuverent
le dernier projet. L'Empereur mena le Pape à l'Afflemblée,
incontinent aprés, où en préfence des Cardinaux, & des Na-
tions, il le lui préfenta ÿ route la Compagnie le fupplia de l'ac-
cepter. Il Le ficen effet d’un air fort gracieux, ce qui caufa tant
de joye à toute l’Affemblée , que l’on entonna fur le champ le
Te Deum. Le Pape ne s'en tint pas-là ; il fit publier une feffion
pour le lendemain.
Elle {e cinc en effet dans la Cathédrale : l'Empereur y aflifta,
avec fes ornemens Royaux, & l'mperiaux, la Couronne en tête,
& le Sceptre en main. Les Cardinaux, les Prelats, les Princes,
les Ambafladeurs, & un grand nombre de Docteurs, & d’Ec-
clefiaftiques s’y trouverent. Le Pape célebra lui-même la Meffe
Pontificalement, aprés laquelle l’on chanta les Litanies, & les
Oraifons, & l'on acheva le refte des cérémonies. Le Cardinal
de Florence, apres avoir fait faire filence, s’écria à haute voix
“ que le Pape vouloit bien accepter le projec qui lui avoit été pré.
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du Concile de Conflance. TS
fenté: alors le Pape en fit lui-même une copie, laquelle il Iûc
diftinétement ; & quand il en fut venu à ces termes, /e fsis vœn,
G jure, il defcendit de fa chaire, fit la réverence, & s’agenoilla
devant l’Autel,& mettant la main 4d peflus,je le fais vrayement,dit-
il: il renouvela ce vœu, & ce ferment ; quandileutahevela le.
ture du projet; l'Empereur fe leva auffi de fon Thrône, rendit
oracesà Dieu,& au Pape de fes bonnes intentions,qu'’il venoit de
juftifier par cette aétion ; & aprés s'être fait ôter fa Couronne,
il lui baiïfa les pieds. | | |
M'lePatriarche d’Antioche l’accepta,du confentement de tout
le Concile, auquel il préfidoic alors ; mais comme il ne fuffifoic
pas d’avoir fait la ceflion avec autant de pompe, & d'oftenta-
tion, fi elle n’étoit executée réellement, & de fait, les trois Na-
tions, de l'aveu de l'Empereur, jugerent à propos de préfenter
au Pape une fupplique , contenant ”_ articles : Que le Con-
cile ne füt point diflous, que l’'Eglife ne fe trouvât parfaitement
réünie , & réformée : qu'il ne fut point transferé ailleurs: que
le Pape ne l’abandonnât point: qu'il nommât un Procureur,
pour renoncer effectivement au Pontificat, en fon nom : qu'il
s'engageit à l'execution de ces quatre articles par une Bulle ex-
prefle. L'on y avoit ajoüté, qu'aucun des Prelatsne fortiroic de
Conftance , fans que les raïfons qu'ils pourroient avoir d’en
fortir, euflent été examinées par des Commiffaires que le Pape
nommeroit, La Nation Italienne feule, n’approuvât pas que le
Pape dût s'engager par une Bulle.
Le Pape répondit à ces articles , dans fon Palais ; premiere-
ment par la bouche du Cardinal de Florence, & le repeta lui-
même enfuite ; que la ceflion fe feroit d’une maniere plus cer-
taine, plus füre, plus prompte, plus honnête, & plus conve-
nable, par lui-même, que parun Procureur, à l'égard duquel
il propofa plufieurs difficultez : qu’il s’en trouveroit encore
ir , Avant que l'on püc avoir celles de la Lune, & de Co-
rario, fur lefquelles il étoit difficile de donner de bonnes inf
tructions à un Procureur : qu'il faudroit envoyer à Nice, &en
atcendre la réponfe : que les Ambaflideurs du Roi d'Aracon,
& ceux de Pierre de la Lune difoient hautement, qu'il ne céde-
roit jamais par Procureur, ni avecles Procureurs de fes concur-
rens: qu’ainfi il falloir quelles ceffions fe fiflent en perfonne: Que
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152 Nouvelle Hiftoire
puifqu'il vouloit renoncer lui-même, il étoit inutile de lui dez
mander un Procureur. Qu'il vouloit aller lui-même la faire à
Nice, ou en quelque lieu des environs, dans tout le mois de Juin
fuivant ; & quefi l'on craignoit qu’il ne s’écartât, ou qu'il n’eût
pas parlé fincerément, il confentoit que les Cardinaux, le Con-
cile, & l’Eglife Univerfelle ne le regardaflent plus dorénavant
comme Pape, non plus que s’il avoit expreflément renoncé au
Pontificat, Qu'il vouloic que les Cardinaux s'y engageaffent dés
à préfent par ferment, _
Que s'illui arrivoit quelque infirmité, ou quelqu’autre empé-
chementlégitime , qui ne lui permit pasde faire ce voyage, il
pommeroit alors des Procureurs,pour renonceren fon abfence,
ou fe ferviroit de tous les expediens qui lui feroient fuggerez par
le Concile : qu'il s'engageoit volontiers à ne le point difloudre;
mais qu'il jugeoit à propos de le transferer à Nice, ou en quel.
que lieu convenable des environs ; & qu'il fe refetvoit la liberté
d'y aller, pour executer fa promefle, aprés avoir néanmoins
accompli tout ce qui feroit jugé nécelfaire par le Concile. -
Les Nations qui s’affemblerent dés le lendemain, ne furent
point du tout contentes de ces réponfes: elles foutinrent que le
Pape devoir donner une Procuration pour céder en bonne for-
me. 1°. Pour prévenir les collufions qui pouvoient arriver, 2.
Que le Pape étoit homme comme un autre ; qu’il pouvoit chan.
ger de fentiment, commeil lui étoit déja arrivé. 3. Qu'il feroit
trés-difficile de convenir d’un lieu qui fe agréable au trois pré-
tndans. 4°. Qu'ils feroient fur la céremonie , qui céderoic le
premier. Que les Nonces de Corario avoient déclaré qu’il n’i-
roit point à Nice, & que cette ville lui étoit fufpeéte : qu'il ai-
meroit mieux venir à Conftance, ou y envoyer une Procura-
tion, pour céder , fi l'Empereur le jugeoit à propos.
Les Ambaflideurs du Roi d'Aragon, & de Pierre de a.
Lune protefterent qu'ils ne feroient rien avec le Concile, ni
avec Jean XXTII Qu'ils n'avoient été envoyez qu’à l'Empe-
reur, pour lui propoier unc entrevüë. Sigifmond promit d'al-
ler à Nice, au mois de Juin fuivant. L'on fit courir le bruit que
Je Pape vouloit prévenir les Nations, & donner fa Procuration
en bounce forme ; mais la joye qu'il avoit caufée ceffa bicntôe,
dés que i on appric le 21, de Mars, fête de S. Benoïlt de grand
: matin
CT 2 .
©
Du Concile de Conffance. 153
matin, qu'il avoit pris la fuite la nuit précedente. L'Empereur
fic publier à fon de trompe, dés les fepc heures du matin, dans
toutes les ruës de Conftance, que perfonne ne branlit: que l’on
n'avoit rien à craindre : que le Concile étoic encore plus en fü-
reté qu'auparavant : Br 2 marchez feroient également rem-
2 , & que chacunétoiclibre d'aller, & de venir ; ce qui fit que
‘on cria, vive Sa Majefté.
Les quatre Nations s'aflemblerent dés le même jour dans l’E-
life des Cordeliers, en préfence de l'Empereur , qui les con-
Éla , & qui leur dit de ne rien craindre : qu'il n'épargneroit
pour leur défenfe, ni fes biens , ni fa perfonne : qu'il de-
meureroit avec eux jufqu’à la fin du Concile, pour le proteger, .
&, le diriger. L'on reçût en même tems une Bulle envoyée de
Schaffoute par le Pape, & deslettresde créance pour l’Archevé-
que de Reims, qui la préfenta , dont voici la teneur:
Jean, Pate X XIII. à tous , @ chacun les Patriarches, Arche-
véques, Evêques, € autres Prelats, Ambafladeurs des Rois, Prin-
ces, @'Univerfitex, Salut © benedittion Apoftolique. Nons voici
par la grace de Dieu, en liberté à Schaffoufe , où nous ne fommes pas
venus dans le deffein de nous écarter de ce que nous avions promis,
de renoncer à nôtre dignité, pour La paix de la {ainte Eclife de Dies;
mais [eulement afin de pouvoir l'execater, avec pleine liberté, € fi-
veté de nôtre perfonne. Donné à Schaffoufe, Diocefe de Conffance
de 2r. de Mars 1477. Aprés la leéture de cette Bulle, l'on remer-
cia l'Empereur, & l’on mit en déliberation ce qu’il y avoit à
faire de plus preflé. Les quatre Nations fe retirerent chacune en
particulier 5 elles demeurerent toutes d’accord d'envoyer des
Deputez aux Cardinaux, qui étoient alors affemblez dans le
Palais du Pape, pour favoir leurs fentimens, & prendre avec
eux des mefures dans fa préfente conjonéture.
Lé e ’ . . :
Ils répondirent que Jean étoic parti fans leur en parler ; ce
qui les chagrinoitextrèmement : qu’il éroient réfolus d’agir con.
jointement avec le Concile, en l'abfence du Pape : ils prierent
même les Nations de vouloir y contribuer : qu'ils avoient ré-
. ‘ A LA
folu, au cas que la fuice de Jean parüt un obftacle à la réü-
pion , & à la réformation de l’Eplife, de l’abandonner abfolu-
ment, & de joindre leurs déliberations à celles du Conc le,
fur tout ce qu'il y auroit à faire : qu'ils avoient fait defein
V
= En
v- mt mg EE mie T—
164 | Nouvelle Hifhoire
d'envoyer au Pape un Evêque, ou deux de fes amis, pour être
informez des caufes de fa fie , & de fon intention : que dés
qu'ils feroient de retour, & qu’ils auroient fait leur rapport,
l'on y envoyeroit un Cardinal de chacun des trois Ordres, pour
lui communiquer certaines chofes, fur lefquelles le Concile au-
roit auparavant déliberé. Ils prierentles Prelats de ne rien faire
cependant au préjudice du Pape : de vouloir agir avec eux en
bonne union , & charité , à quoi ils ne manqueroïent pas de
leur part : ils remercierent l'Empereur des précautions qu’il
avoit bien voulu prendre pour la füreté du Concile : Sa Ma-
jefté y étoit préfente 5 elle avoit accompagné les Deputez du
Concile.
Les Ambaffadeurs du Roi de France, & du Duc de Bour-
gogne avoient fait differentes remarques fur le Memoire pré-
fenté de la part du Pape, ci-deflus rapporté ; elles ne parurent
que Îe jour qui préceda fon évafion : elles difoienten fubftance:
qu'il falloit fe toutes chofes, s'attacher à ce que le Concile fît
une bonne réformation de l'Eglife, tant dans. fon Chef, que
dans fes membres : que l’on corrigeit toutes les erreurs qui s'y
étoient gliffées, tant dans la Foi, que dans la Difcipline : que
on tâchit de découvrir l'intention de Pierre de la Lune, &
d'Angelo Corario : que l'on leur _ au plutôt des ot
tez, pour s’en informer : que s’il paroïfloit par de bonnes raifons
qu'il fut à proposde transferer le Concile, en quelqu’autre ville
plus commode, l’on ne l'entreprit pas fans le Sr met du
Pape, de l'Empereur, & du Concile même : que l’on ne choisit
pour cela, qu'une ville fujette à l'Empereur. -
Que me Sigifmond étoit rélolu de faire le voyage de
Nice, il feroit à propos que le Concile lui donnât quelques Pre-
lats , pour l'accompagner : que dés que l'on fauroit l'intention
de Pierre de la Lune, & qu'il feroit réfolu de ne pas renoncer
par Procureur, le Pape ” Cardinaux, & le Concile même,
fi cela pouvoit fe faire fans trop d’incommodité, s'y tranfpor-
teroient, à moins que l'on ne püt obliger de la Lune, & Co-
‘rario de venir à Conftance ; ou de renoncer par Procureur, au
même tems que Jean XX III. lequel pourroit , en ce cas, nom-
mer Procureurs des gens bien intentionnez pour la paix de l’E-
glife, & donner dés à préfent un pouvoir convenable à cette
——— —
Du Concile de Confance. fs
fin, à condition qu'ils ne s'en ferviroient qu’aprés que les au-
tres prétendans auroient donné les leurs, ou dans les autres cas
exprimez dans le Memoire. |
Qu'au cas que le Concile jugeât néceffaire que le Pape, &
fon College fiffent un voyage, il ne falloit pas que le Concile
le laifsâc aller ; fans le fuivre, par bien des raïfons, qui s’expli-
queroient de bouche : qu'il feroit à EE d'arrêter tous les ar
ticles en pleinefeflion, de faire une Bulle particuliere, qui com.
rîc toutes les füretéscontenuës dans la réponfe du Pape, & de
obliger de renoncer publiquement à toutes les proteltations qu'il
faifoit fouvent, ur DEA pas en pleine liberté, & que tout
für approuvé par le Concile. Que fi enfinle Pape, & les deux
prétendans demandoient que l'on eût attention à leur honneur,
& à leur entretien, & à celui de leurs familles, & rs FE
aprés leurs renonciations , il feroit à propos d'y pourvoir düé-
ment,& honnètemage,& de le leur faire favoir auparavantimais
Ja fuite du Pape rendit inutiles toutes ces précautions. Il étoic
encore à Schaffoufe , où aprés avoir donné audience aux De-
putez, que les Cardinaux lui avoient envoyez , il les renvoya
avec une Bulle, datée du Lundi de la femaine fainte.
Elle portoic : que puifque tous leurs defirs ne tendoient qu’à
procurer une véritable paix à l'Eglife, il les établifloit tous fes
Procureurs ; enforte qu’au cas qu’il ne renonçât pas lui-même
en perfonne , trois d’entr'eux pourroient le faire en fon nom,
pourvü que Pierre de la Lune, & Ange Corario renonçaflent
pareillement : 1] leur joignoit un Prelat de chacune des quatre
Nations qui étoient à Conftance : il promettoit d’en faire incef-
famment expedier des lettres en bonne forme: il leur ordonnoit
d'en donner communication à Sigifmond, & aux autres qu'ils
jugeroient à propos. | |
IL écrivit le lendemain 22. de Mars une grande lettre à Ula-
diflas, Roi de Pologne, où, aprés avoir parlé des maux qu'a-
voit caufé le fchifme, il affüre qu'il a toûjourseu une grande
envie de le terminer: que quoi-qu'il eût ailleurs des affaires plus
prellées,où fa préfence auroitété trés-néceffaire, il s'éroic rendu à
Conftance, même avant le terme qu'ilavoit marqué par fa Bulle
de convocation,
tems attendu les Prelats, &lesAmbafladeurs desRois,des Princes,
Vi
our l’ouverture du Concile:qu'il y avoit long-
156 Nouvelle Hifroire
& des Univerfitez : qu’il avoit même offert de renoncer à fa
dionité, pourvü que Pierre de la Lune, & Angelo Corario ,
dépofez par le Concile de Pife, vouluffent aufli renoncer à leurs
prétentions : qu'il avoit crü que tout le monde concouroit à un
deffein auf loüable 5 mais se contraire certaines perfonnes
mal intentionnées, au lieu de laiffer au Concile la liberté, qui
lui étoit fi néceffaire , l’avoient divifé en quatre Nations, afin
; né ne S'y trouvât, à proprement parler, que quatre voix,
ont ils s’étoient rendus les maîtres, par des violences inoüics :
qu'ils avoient fait tenirles portes de la ville fermées pendantun
jour entier ; enforte qu'il n’avoit été permis à aucun Ecclefia-
ftique d’en fortir : qu'il s’étoit appercû que l'on confpiroit con-
tre fa propre liberté, & contre fa vie ; que toutes ces confide-
rations l’avoient obligé d’en fortir en cachette, & de fe retirer
a Schaffoufe, ville dépendante de Frideric, Duc d’Auftriche,
à quatre lieuës de Conftance, où il étoireæpleine liberté: qu'il
n'avoit ofé fortir en plein jour, crainte de fcandale , & d'être
arrêté : qu'il avoitbien prévà , que tout ce qu'il pourroit faire
en cet état, ne pourroit être d'aucune valeur, ni conféquence.
11 lui demande Le fecours, dans le defir fincere, qu'il dit avoir,
de réünir l’Eglife. | |
Ïl écrivit encore le même jour deux autres lettres à Meflieurs
les Ducsde Berry, & de Bourgogne, à peu prés du même file,
avec lefquelles il leur envoya une efpece d’apologie de fa fuite:
‘I difoit, qu’il avoit demeuré prés de trois mois à Conftance ,
depuis l'ouverture du Concile, & avant l’arrivée des Prelats, qui
y avoient été convoquez : que l'Empereur Sigifmond n’y étoit
arrivé que deux mois aprés : que ce Prince l'avoit obligé d'at-
tendre les Ambafladeurs du Roi d'Angleterre, qui n'étoient
venus qu'au bout de trois mois : qu'ayant appris que ceux du
Roi de France étoïent en chemin, il avoit propolé de ne rien
faire, qu'ils ne fuffenr venus : que les Anglois avoient tout ren-
verfé, en prétendant que le Concile feroit partagé entre les
quatre Nations, dontil étoir alors compolé:que celle de France
. p'avoit pü trouver de Chef , lequel venoit apparemment avec
, D & ne s étoit trouvée compofée que de deux
relats, |
Que quoi-que le principal foin de l'Eglife dût être d’exter-
== SO en = e— —
LS
Du Concile de Confiance. 157
mitier les herefies, qu’il n’eft permis à aucun Prince Chrétien de
proteger,le Concile deConftance;aprés avoir condamné l’herefie
de Wiclef, n’avoit encore fait aucune juftice de Jean Hus,
qui avoit été arrèté par fes ordres, à caufe qu'il enfeignoit la
même herefe : que celai qui vouloit pafler pour le Proreéteur
du Concile, avoit empêché que l'on ne prononçât aucune Sen-
tence contre lui : qu’il avoit fait fon pofble , pour le faire re-
lâcher , jufqu’à menacer de forcer la prifon où il étoit retenu.
ue quoi-que l'on ne‘dût faire aucune difference des Na-
tions dans les Conciles Generaux, puifqu'elles ne compofoient
routes que la même Eglife, & que chacun dût y avoir fon fuf-
frage libre, l'on n’avoit pas laiflé d’ordonner que chacune des
quatre Nations, qui s’y trouvoient, ne feroit qu'une voix ,
quoi que celle de France feule, eût plus de cent opinans ; que
celle d'Italie fût compolée d'autant, & que celle d'Angleterre
qui ne confiftoit qu’en trois Prelats, n'avoit pas laiffé d'avoir la
même confidération.
ue l’on avoit trouvé le moyen de réünir les Nations An-
gloife , & Germanique, dontl'Empereur difpoloit entierement;
mais parce qu'elles n’auroient pà rien faire fans le confentement
des autres deux, ce Prince avoic érigé une Idole , qui étoit le
Patriarche d'Antioche, Faemilier de Pierre de la Lune, lequel
étant à Porto. Venere, avoit fabriqué cette Bulle infolente, &
injurieufe au Roi de France, qui fut depuis feveremnt con-
damnée par les ordres de ce Prince: qu’il l’avoic toûjours ac-
compagné depuis fa retraite à Perpignan, où il lui avoit donné
la dignité de Patriarche : qu'il s'étoit aflocié avec fix Deputez
de l’Églife de France, & autres quatre de dehors du Royaume,
avec lefquels, quoi-qu'ils n’euflent étéenvoyez que pour écou-
ter, & faire leur rapport, s'étoient tellement rendus les maî-
tres des déliberations, qu'ils les faifoient rédiger, même chan-
ger entiérement à leur fantaifie.
ue quoi-qu'il n'y eùt que les Cardinaux, les Patriarches,
les Archevêques , & les Evêques qui puffent avoir voix délibe.
rative dans les Conciles, fuivant les faints Canons, lefquels de-
voient traiter enfemble, tant dans les Seffions publiques, que
dans les Congregations particulieres ; l'on ne laiïffot pas d'y
admettre toute forte de perfonnes, Eccleñaftiques, ou Laïques,
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158 … Nouvelle Hiftotre
mariées, ou non mariées, Graduées, ou non Graduées, juf.
_ des gens de la lie du peuple, donc on recüeilloit les voix,
ans faire aucun casde celles des Prelats, & malgré eux :que dés
u'ils voulaient ouvrir la bouche , pour foûtenir leurs droits,
L étoient fifHez : que l’on leur faifoit tant d'avanies , qu’ils
étoient contraints de fe taire, & de fortir.
. Que quoi-que les Conciles Generaux ne doivent tirer toute
leur force que du Principal Vicaire de Jefus-Cbrift, le Roi
des Romains, n'avoit E laiffé d'en ufuper la Prefidence, &
d'y prendre plufeurs fois la premiere: place : que ce procedé
eft également oppolé au Droit commun, & à la raifon. Qu’au
lieu que les fuffrages devoient y être libres, l'on n'y voioit
que de bafles chicaneries, des promefles, des fubornations , des
craintes, & des menaces, qui avoient fait enforte que peu de
ens étoient demeurez fideles, & avec affez de courage, pour
foûtenir hautement la vérité, |
ue le 19. de Mars l'Empereur Sigifmond s'étoit trouvé à
J'Afflemblée de la Nation Françoiïfe, où il avoit mené les An-
glois, & les Allemans : qu’il avoit déclaré, que ces deux Na-
tions avoient déliberé fur le Memoire, dont on a déja parlé :
qu’il vouloit communiquer leur déclaration aux François, afin
que ces trois Nations puffent encore déliberer fur le même fu-
jet 5 & comme les Ambaffadeurs de France, & quelqu'autres
en avoient fait difficulté, fur ce que les autres Nations ayant
déliberé en particulier, il étoit jufte qu'eux en filenc de même.
Sigifmond avoit ok n'y avoit que la moindre partie de
. cette Nation qui reconnût le Roi de France pour Souverain:qu’il
y en avoit environ les deux tiers qui dépendoiïent de l'Empire;
& qu'il vouloir que les Anglois , & les Allemans , fuffenc ad-
mis dans cette Affemblée : qu’enfin, voyant qu'il ne pouvoic
venir à bout de fon deffein, il s’éroit retiré fort en colere , en
difant, qu'il verroit bien-tôt ceux qui prétendoient lui faire
cetaffront : que ces paroles en avoient empêché plufeursde dire
leur fentimentr. _. | |
ue Jean XXIIT.avoirlibrement,& volontairementoffert de
renoncer auPontificat,dés que fes concurrens,.qui avoientété dé-
ja dépofez par lefaint Concile de Pife, y renonceroiïent : que les
Nations n’avoienr eu-aucun.égard à cesoffres:qu'elles en avoient
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—— 1
_ Du Concile de Conffance. 259
donné un autre projet bien plus étendu, & conçù en termes
captieux, dans la penfée dele faire changer de deffein , à force
de le tourmenter : qu’il n'avoit pas laiflé de l’accepter , d’en
faire la leéture en pleine Aflemblée, & de le faire rédiger en
forme de Bulle : qu’il avoit faic tenir une Seffion tout exprés le
Jendemaïn , danslaquelle, aprés avoir célebré la Mefle du Saint
Efprit, ilen avoit fait une feconde lecture, & l’avoit confirmée:
qu'il avoit voulu enfuite faire tenir des Seflions, pour travailler
à la réformation de l'Eglife, & à l: condamnation des herefies;
mais qu’il n'avoit pû rien faire, qu'autant qu'il avoit plû à Si-
gifmond, & à ceux qui le gouvernoient. |
Que ce Prince, fans avoir égard au Chef principal, ni aux
offres plus que fatisfaétoires du Pape, avoit voulu l'obliger de
donner une Procuration irrevocable, pour faire la renoncia-
tion , à plufieurs perfonnes , dont il prétendoit être la princi-
ale, & fe referver le choix de toutesles autres, & empêcher que
Ê Concile ne fût transferé de Conftanceailleurs ; & que le Pape
ne pûten fortir, jufqu’aprés fa renonciation : qu’il avoic obligé
les Nations de préfenter une fupplique au Pape.à cer effer : qu'il
y avoit fait la réponfe, jointe à la préfente Apologie : que Si
gifmond , au 7. de l’'Eglife Romaine , & du Pape, s'étoit
rendu le maître de l'enclos de fon Palais : que l'on y avoit fait
des fonfes , & des Tournois : que Jean avoit tout le jour la tête
rompuë du bruit des tambours, & des trompettes : qu'il avoit
fouffert qu’en fa préfence les Anglois concluflent, à ce que l’on
fe faisit de la perfonne du Pape : que cette propofition auroit
été reçuë, files Ambafladeurs de France nes’y étoient oppofez.
Que Sigifmond avoit fouvent envoyé des Efpions dans l’ap-
partement du Pape, jufques dans la chambre où il couchoit :
Fe avoit fait courir le bruit qu’il vouloit s'enfuir : qu’il avoit
ait fermer les portes de la ville de Conftance; pendantun jour
entier : qu'il avoit donné ordre qu'il n’en fortit aucun Eccle-
fiaftique:que quelques Cardinaux ayant voulu aller à la prome-
nade, l'on leur avoit ouvert les portes : que l'on avoit monté
la garde devant le Palais, de jour, & de nuit, tant dans les
ruës , que du côté de la riviere : que l’on travailloit à le con-
traindre de renoncer purement, & fimplement, quand fes con-
currens ne le voudroient pas : que l’on vouloit l'obliger de def.
| 106 Nouvelle Hifhorre
cendre de fa Chaire, & de laiffer toute fon obédience vacante,
| pour y en placer quelqu’autre, qui füc plus au gré de l'Empe-
reur : que ces efforts ne pouvoient tourner qu’au préjudice du
Pape, & à la honte du Roi de France, & de sn 5 Clergé de
fon Royaume, par le travail, & l'application defquels avoit été
affemblé le Concile de Conftance: que Sigifmond , & fes adhe-
rans avoient empêché que l’on n'en fit mention dans la Bulle,
non plus que de ce qui avoit été prononcé contr'eux.
Qu'il avoit fouffert que FEvêque de Salifbury, Anglois, qu'il
avoit mené avec lui, & qu'il ramena , déclamât outrageufe-
ment contre le Pape, contre l'Eglife, & contre la Foi Catho-
lique, dans le difcours qu'il fic, me la fuperiorité du Pape, &.
du Concile General : que toutes les proteftations qu'avoit fait
le Pape, ne l’avoient pas remis dans 8 devoir : qu'il s’en étoit
retourné avec l'Empereur, fans témoigner même d’être fâché
de ce _ avoit avancé, Que quoi-que la Nation Italienne fût
compofée d'environ 8o. Prelats, & de plufeurs Doéteurs en
Theologie, & en Droir, qui étoient en relation avec les plus
‘ honnêtes gens des autres Nations, l'on ne voulut cependant ja-
mais l'écouter, non | que fi elle n’eût pas aflifté au Concile.
Que toutes ces raifons, jointes à plufieurs autres, qui feroient
plus au long expliquées par des Nonces, qu'il fe refervoit d'en-
voyer exprés, avoient efedivement ébrânlé fon courage, comme
elles auroient fait de toute autre perfonne ; le Pape ne voulant
ni fcandalifer l’Eglife, ni fe mettre en érar,où il ne put effetuer le
deffein qu’il avoit de la réünir,il avoit pris des mefures avec fon
cher Fils le Duc d’Auftriche, moyennant lefquelles, il étoic
#orti pendant la nuit de la ville de Conftance, avec beaucoup
de danger, & d’incommodiré de fa perfonne : qu'il avoic fair
quatre lieuës de ce Pays-là, qui en valent bien fix de France,
à pied, pour fe rendre à Schaffoufe : que du moment qu’il y
étoit arrivé, il avoit écrit à l'Empereur, au College des Cardi-
naux, & au Concile, fans fe donner le cems de manger: qu'il
ne s'étoit pas retiré de Conftance, pour fe difpenfer d’executer.
ce qu'il avoit promis : qu’il y avoit été forcé par la crainte de
perdre la vie, & par plufieurs autres raifons : que quoi-qu'il fe
trouvât en pleine liberté, il n’en perfeveroit pas moins dans les
mêmes fentimens : que pour executer fes promelles, il M
aucr
Lé
Du Concile de Conffance. 161
aller en France, d'où il pafferoit au lieu où Pierre dela Lune
avoic promis de fe trouver : qu'il y continuëroit le Concile, ou
qu’il le transfereroir ailleurs, fi Meflieurs les François, & le fa-
cré College le jugeoient à propos.
Les Prelats Italiens, qui étoient au Concile, écrivirent de
leur part, une longue lettre aux Princes, & aux Univerfitez
de leur Pays, où ils blâmerent extrêmement la conduire, & la
fuite du Pape : ils foûtinrent que toutes les plaintes qu’il fait du
Concile, dans fon Apologie, font trés-faufles : qu'il avoit lui-
même défendu à tous les Prelats, fous peine d'excommunica.
tion, de fortir de Conftance : que plufieurs ne laïfloient pas
d’abindonner le Concile ; enforte qu’il y avoit lieu d'en ap
prehender la diffolution : que lui-même avoit averti l'Empe-
reur d’y prendre garde : que cependant les portesde la ville ne
furent pas fermées un jour entier : qu’il ne devoir pas fe plain-
dre que cela fe fût fait à fa confideration : que rien n’auroiré é
plus aifé à l'Empereur , que de le faire arrêter : qu’il avoit fû
dés le foir d’auparavant, que le Pape fe difpofoic à s'enfuir :
qu'il l’avoic dit à plufeurs perfonnes ; qu'ainf il n°y avoit rien
de plus aifé que de l'empêcher.
Que le Pape n’avoit pas dù fe plaindre, de ce que l'on avoit
opiné par Nations : que chacune d’entr'elles n'avoir pas laiflé
de recüeillir les voix de tous fes Membres : que cela s'étoit pra-
tiqué, pour éviter la confufion : que les conclufons ne fe for-
moient qu’à la pluralité des fuffrages de chaque Nation : qu'elles
fe propofoient enfuite dans la Sefion publique, en préfence des
autres Nations, & des Cardinaux : que le Pape pouvoit être
fâché de ne pas voir prévaloir la multitude de certaines gens,
lefquels n'avoient que des Titrès ; & que l'on avoiteu grand foin
de faire venir au Concile : que l’on s’étoit appercü que c’étoit
des gens fans aucun mérite, qui s’étoient bien-tôr retirez ice,
qui avoit rompu la brigue, qui fe faïfoir en fa faveur :
qu'on ne s'étoit a perçü d'aucune impreflion, qui eût tant foit
peu intereflé la ire des fuffrages , ni d'aucune conteftation,
qui fût allée aflez loin , pour rompre les nœuds de la charité.
Qu'’au lieu de blâmer l’union , &.la fermeté du troupeau,
ce Pafteur fugitif devoit travailler à réparer le fcandale quil
avoit caufé par fa retraitte, & revenir à Conftance, où il n'y
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162 Nouvelle Hifioire
avoit nul danger pour lui : qu’il ne devoit point rechercher des
voyes obliques, pour tâcher de diffoudre le Concile : que l'on
étoit parfaitemenc inftruic de toutes fes démarches: que le Con-
cile avoit plus d'yeux qu'Argus : qu’il lui étoit inutile de faire
des promefles, & des vœux, s’il continuoit d'agir d’une maniere
toute oppofée. . |
Le Samedy, veille des Rameaux , Gerfon, Chancelier de
l'Eglife de Paris, fit un Sermon aprés la Grande Mefle, par
sp ça des quatre Nations , où il prouva , que l'autorité du Con-
cile General, étoit au-deflus de celle du Pape ; foûtint, qu’il
ne puvoit fe difpenfer de renoncer à cette dignité, & propofa
onze confiderations.
La premiere : que l'unité de l'Eglife confiftoit en fon attache-
ment à Jefus Chritt, formé parle Saint-Efprir, & les differen-
tes graces, qui en formoient un Corps Miftique, difpofe à rem-
plir tous les devoirs de la vie {pirituelle.
La feconde : qua l'unité de l'Eglife avec fon fecond Chef,
qui eft le Pape, Vicaire de Jefus.Chrift, avoit plus d'étenduë
que n’en avoit jamais eu la Synagogue , ni l'Empire d'aucun
Prince, |
La troifiéme : que le Saint-Efprit l'avoir remplie d’une fe-
mence vivifiante, qui la mettoit en état de fe maintenir par l’u-
nité, & l'integrité de tous fes membres. Se
La quatriéme : qu’elle avoit pour Epoux Jefus-Chrift , qui
lui avoit promis de ne jamais l'abandonner, ni la répudier :
qu'elle ne pouvoit le faire non plus.
La cinquiéme : qu’elle n'étoir pas tellement liée au Vicaire
de fon Epoux, qu'elle ne püûtfaire divorce avec lui, & s'en
féparer. : | »
La fixième : que l'Eglife, ou le Concile General qui la ré-
prefente, eft une Regle donnée par Jefus-Chrift, & dirigée
par le Saint. Efpric, qui doit être écoutée par tous fes enfans,
même par le Pape : qu'ils doivent tous lui obéir , à peine de
pañler pour des Payens, & des Publicains. Que le Concile Ge-
neral étoit une Affemblée légitimement convoquée en un cer-
tain lieu, compofée de tout l'Etat Hierarchique de l'Eglife Ca-
tholique, fans en exclure aucun Fidele, qui fe prefente pour
être entendu , pour traitter, & régler tout ce qui regarde le
du Concile de Conflance. 163
gouvernement de l'Eglife, tant pour la Foi, .que pour la Dif-
cipline.
| Fr feptiéme : l'Eclife, ouele Concile General ayant fait des
Reglemens touchant fon gouvernement, le Pape n’eft pas tel-
lement au-deflus du Droit pofitif, qu'il puifle les cafler , ou
les expliquer contre l'intention de l'Églife , ou du Concile.
La huitiéme : quoi-que l’Eglife, ou le Concile General ne
puifle pas priver le Pape de la plenitude de puiffance que Je-
{us-Chrift lui a confiée, il peut cependant en limiter l’ufage par
des Reglemens faits pour fon Sas 10 laquelle cette pui-
fance a été confiée à un homme particulier : que c'eft en quoi
confilte le fondement de la réformation Ecclefiaftique.
La neuviéme : que l’Eglife, ou le Concile General peut s’af-
fembler fans l’ordre, ni même le confentement du Pape, légi-
timement él, en Plufieurs cas, l'un defquels eft, s'il y eft lui-
même appellé, ou acculé, pour fubir le jugement de lEclife :
s’il refufe opiniitrement de l’aflembler : loriqu'il fe trouve plü-
fieurs précendans au Pontificat: lorfqu'il y a des affaires impor-
tantes,qui ne fauroient l’être que par unConcile General, & que
le Pape refufe de le convoquer : ou enfin, lorfque le dernier
Concile General fe trouve avoir ordonné que l’on en affemble-
roit un autre dans certain tems.
La dixiéme : que l’Eglife, ou le Concile General eft obligé
en travaillant à la reünion de l’Eglife, de corriger les erreurs,
& ceux qui y font tombez , fans diftinétion de perfonnes, & à
la réformation de l'Ordre Hierarchique , tant à l'égard des
Evèques, que des Curez, fuivant les Regles établies dausla Pri-
miive Fglife.
La derniere: que l’Eglife n'a pas de meilleur moyen, pour
parvenir à fa propre réformation, que d'ordonner que l'on con-
tinuera de célebrer desConciles Generaux, fans oublier pourtant
d'en afembler de Provinciaux. Il cxpliqua enfuite douze cas,
danslefquels l’'Eglife pouvoit répudier le Vicaire de Jefus-Chrift
fon Epoux, fans qu'il pût ufer de la même faculté, à propor-
tion qu'elle fe trouvoit dans cette nécefité, qu’elle y trou-
voit fon avantage, ou qu’il y avoir un fchifme à apprehender,
Le Mardy 26. du même mois de Mars, l'on unt une Seffion
dans l'Eglife Cathédrale de Conftance, avec les céremonies fui.
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164 Nouvelle Hifloire
vantes. Monfieur Îc Cardinal de Cambrai célebra la Meffe Pon-
tificalement, dans la Nef de l'Eglife : à la maniere ordinaire.
Le Cardinal de Florence s'y trouve avecenviron cinquante fix
Archevèques, ou Evêq ucs,&25. Abbez,en Chappes,& en Mitres.
L'Empereur y étoit auffi la Couronne en tête, revêtu des ha-
bits Imperiaux, accompagné de trois Ducs. Celui de Baviere
fe tenoit de bout à la droite, avec la robbe de pourpre, & le
bonnet Eleétoral : il tenoit entre fes mainsun globe doré, fur-
monté d’une Croix : un autre Duc étoit à la gauche, pareille
ment couvert d'une robbe de pourpre, & du bonnet Electoral,
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ë& tenoit une épée nué à la main : un troifiéme étoit au-devant
de lui avecles mêmes ornemens, lequel cenoit le Sceptre. L'Em-
pereur demeura aflis durant toutela Mefle, & toute la Seffion:
il fe faifoic ôter la Couronne, quand il falloit fe mettre à genoux,
ou reciter quelque Oraifon. É
Aprés la Mefle l’on chanta le verfet Exawdi nos, & le Pfeaume
Salvum me fac Deus : l'on repeta l’Antienne. Le Cardinal d’Ailly
fit un Sermon convenable au fujet, aprés lequel l'or chanta les
Litanies, & l'Hymne Yen! Creator, & les Oraifons qui le fui-
vent. L'on fit faire filence. Le Cardinal de Florence monta dans
une chaire, qui avoit été placée À deux toifes de l'Autel, tour-
née du côté des Prelats, & Iût à haute voix les Canons, & les
Reglemens, qui avoient été faits par le Concile, qui fe trou-
vent parmi les Aétes.
Le Mercredy 27. les Cardinaux des Urfins, de S. Marc , &
de Saluces revinrent de Schaffoufe, & rapporterent à la Con-
gré ation » que le Pape n’avoit pas changé de fentiment ; qu’il
ne longeoit point à diffoudre le Concile, & qu’il étoit prêc de
nommer des Procureurs, pour faire {2 renonciation en bonne
forme;mais cesDepurez n'ayant donné aucune efperance de fon
retour, les Nations réfolurent de paffer outre. L'on tint encore
une Seffon le 30. de Mars, veille de Pâques, qui ne fe trouvant
pas affez nombreufe, à caufe de l'abfence des Cardinaux , qui
avoient refufé d'y afifter, elle fut remife au Samedy fuivant,
veille de Quafimoo, fix d'Avril dans laquelle il fut dé erm'né,que
tous es Chrétiens,de quelque état;ou condition & dignité qu'ils
fuffent mème le Pape, qui refuferoient opintâtrement de fe {oû-
MEUTE aux Canons, Statuts, & Reglemens du préfent Concile,
fe.
Du Concile de Confiance. 16$
&. de tout autre Concile General, lécitimement affemblé, faits, &
à faire,fur les conteftations préfentes, feroientoblicez d'en faire
une penitence proportionnee à la faute, & en feroient rigoureu.
fement châtiez : que l'on auroit pour cela recours aux remedes
ordinaires de Droic, felon le befoin que l’on croiroit en avoir.
Le Pape étoit encore # Schaffoufe, lorfque le Concile lui en-
voya les Cardinaux, & de Saint Marc, pour le prier inftam-
ment de revenir à Conftance, & lui offrir toute forte de
füretez ; de conftituer des Procureurs, avec un pouvoir tel qu'il
le falloit, pour parvenir à la réünion de l’Eglife , & pour lui
déclarer, que le Concile confentoit qu'il y demeurâr : que le
Conctle fe regardoïit comme l'organe du peuple Chrétien , &
comme ayant un plein pouvoir d'agir contre ceux qui entre-
prenoient de troubler fa tranquilité. ”
Le même jour, les autres Cardinaux qui étoient aflez de leur
chef à Schaffoufe, pour difpofer le Pape, accompagnezde plu-
fieurs Prelats,& de quantité de perfonnes de diftinétion, fe rendi-
rent auf auPalais,où en préfence d’un grand nombrede Prelars,
des quatre Nations, d’une infinité d’Ecclefiaftiques, & de peu-
ple, de l'Empereur, des Ambañladeurs de France, "& de ceux
des autres Rois, & Princes ; ils préfenterent un Memoire, por-
tant: 10 Que le Pape nommeroit des Procureurs, pour renon-
cer en fon abfence, même malgré lui, à moinsqu'il ne füt re-
tenu prifonnier contre fa volonté; dans tous les cas où il pour.
roit fe trouver obligé de le faire, aux termes de la cédule, donc
il avoit juré l'obfervation ; & que pourvû que l’on lui donnâ&
de bonnes füretez , il fupprinferoit la claufe de la détention.
20, Qu'il nommeroit pour fes Procureurs tous les Cardinaux,
trois defquels'pourroient faire la renonciation. 3°. Que fa Pro-
curation contiendroit encore les noms de huit Prelats, qu’il choï-
firoit lui-même parmi les trente, que le Concile avoit indiquez,
trois defquels huic, feroient la renonciation, pourvü qu'ils fuf.
{ent de differentes Nations. 4, Qu'il établiroic pour fesVicaires,
dans tout ce qui regarderoit les affaires duConcile.touslesCardi-
naux cui fe crouveroicnt à Conftance, lefquels éliroïent eux-mê.-
mes leur Préfidenr. $°. Que pouvantlui arriver pendant fon ab-
fence,d’avoir befoin du nf il desCardinaux, ilsauroïent la li
berté de l'aller trouver,& de revenir à Conftanceienforte néan
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166 Nouvelle Hifloire :
moins, qu'il y en demeureroit un affez grand nombre, lefquels
feroient toûjours regardez comme fes Vicaires. 6°. Qu'il falloit
pourvoir à fa fubfftance, aprés qu'il auroit renoncé, quoi-qu'il
ne le demandat point. | |
70. Qu'il donneroïit une Bulle, par laquelle il s’engageoit à
ne point difloudre le Concile, avant qûe la réünion de lEglife
für achevée, & que l’on n’cût fair une réformation fufñfante.
8”, Que l'Empereur , & le Concile s’engageaffent à le maintenir
en liberté, & enfureté de fa perfonne, & qu'il neferoic plus in-
quiété , dés qu’il auroit renoncé, 9°. Que fuivant la demande
qu'en avoient fait les À mbaffadeurs deFrance;il lui feroitlibre de
demeurer aux environs de Conftance, pourvü qu'il ne s’en éloi-
gnât que d’une journée , ou deux, pendant un mois, ou cinq
femaines : que l'on n’entreprendroit point de faire la guerre, ni
de chagriner le Duc d’Auftriche, du moins pendarit un certain
tems, 10°, Qu'il eftimoic qu'il feroit pe que fa Cour füc au-
prés de lui, pour avoir foin de fa perfonne : que l'on lui en-
voyatcependant quelques Cardinaux, pour lui tenir compa-
onie, fans que leur abfence püt faire diffoudre le Concile.
Le 30. @ Mars, veille de Pâques, l’on célebra la quatriéme
Seflion du Concile, qui fe trouve dans l'Edition ordinaire des
Conciles, à quelque difference prés, qui ne regarde que l'infti-
tulation des Decrets de cette Seflion, laquelle fe trouve dans
hôtre Manufcrit. :
Le$. d'Avril, la Nation Françoife étant affemblée au Con-
vent des Dominicaïns de Conftance, l’on y fit la leéture d’une
Bulle du Pape , qui contenoit deux caufes de fa retraitte de
Schaffoufe : en voici la tencur. Jean, Evèque, Serviteur des Ser.
vitcurs de Dieu, à tous les Fideles Chrétiens , qui ces préfentes Let
tres verront , Salut, @ Bénediftlon Apofolique. Nous vous faifons
favoir à tous en general, € à chacun en particulier, que Nous étant
retirez de la ville de Conflance, mis d'une crainte , qui pouvoit ébran-
ler an bomanie conffant, à Schaffoufe , ville du mème Diocefe, d'où
Nous cflimins pouvoir faire ézalement tout ce qui étoir néceflaire,
pour parvenir à la réünion de l'Exlife, l'ennemi du genre humain y 4
fait naître de tels obffacles, que Nous nous fommes encore tronvex obligez,
d'en (irtir le propre jour du Vendredy faint, apres la célebrition de
l'Offre Divin, malgre le mauvais tems , par une continnation de la
| Du Concile de Constance. 167
même crainte, ainfique Nous le ferons voir quand Nous ferons en licu de
furete. Quoique de tous les maux, la mort foit le plus à craindre, N'us l'a-
vons moins apprebende, € tous les autres maux dont Nous éticns menr-
cex, que le prétexte que ndtre captivité auroit pu fournir à Pierre de La
Lune, Gr à AngeCvrario,de ne point abandonner leurs pretentions au Pun.
tificatyce qui auroit apporté de nouvelles dificultez à la reünicn, laquelle
cf le but de tous nos defirs,€ le fera de toute notre application à l'avenir.
Donné à Lauffemberg, Diocefe de Bale, le 4. Avril, le j. de nôtre Pon-
tificut.
Le Concileayant apprisque le Pape faifoit courir par tout des
copies de fes lettres aux Princes, dont on a déja parlé, pour lui
fervir d’Apologie, en fit une aufli de fa conduite, où il dir, qu'il
y avoit fix ans que l’on avoit célebré un Concile General à
Pife , pour l'extinétion de l'horrible fchifime, qui défiguroit
l'Eglife Catholique : que l'on n’avoit pü parvenir à fa réunion;
parce qu’il fe trouvoit encore des Royaumes , & des Provinces,
qui adheroïent à Pierre de la Lune, & à Ange Corario: que le
Concile de Pife ayant prévà cet inconvenient, avoit ordonné,
que lon en célebreroit bien.1ôt un autre, pour réünir l'Eclife,
& la réformer, tant dans fon Chef, que dans fes membres : que
cette difpolition regardoit Jean XXIII : qu’il avoit été preflé
par l'Empereur, & par d'autres Princes, d'affembler le Concile
de Conftance : qu’il y avoit déclaré, qu’il vouloit ferieufement
travailler à cette réformation,
Que cette déclaration avoit caufé une joye infinie dans toute la
Chrérienté:qu'il ne s'étoit jamais vû enfemble un fi grand nom.
bre de Princes, de Prelats, & de Doéteurs ; mais que le Pape
n'avoit eu en vüé que de faire confirmer le Concile de Pife,au-
. quel il devoit fon élevation, fans fe mettre en peine de la réü-
nion : que le Concile n’avoit pas laïflé d’y donner tous fes foins ;
qu'il n’avoi pas trouvé de meilleure voye d’y parvenir, quela
renonciation de tous les prétendans : que le Pape l'avoit lui-
même approuvée, & promis de la fuivre de fa part. Que l’'Em-
pereur croyant être für de la parole de Jean, étoit convenu, ;
avec les Ambaffadeurs du Roi d'Aragon, & de Pierre dela Lune,
de fe trouver à Nice, au commencement de Juin, pouren tirer
auffi une renonciation : que tout cela s’étoit paflé fans tumulte,
fans murmure, & fans foupçon même, de la moindre violence.
168 Nouvelle Hiftotre
Que pendant que le Concile prefloic le Pape de renoncer,
fuivant la parole qu’il en avoit donnée, tout le monde avoic
écéfurpris d'apprendre, qu’il y avoit des Prelats qui travail-
loienc à le difloudre, & qu'ils fe difpoloient à s’en aller :
qu'ilavoitlui-même prié l'Empereur de défendre feverement de
liffer fortir de la ville aucunsPrelats,fans fon congé:que fur cette
remontrance, les portes avoient été fermées pendant un demi
jour. Que le Pape en avoit fait beaucoup de bruit, comme fi
l’on avoit entrepris de gêner fa liberté: qu'il ne laïfloit pas d'af-
fûrer chaque jour , qu'il tiendroit la parole qu'il avoit
donnée, de ne pas fortir de Conftance, que la réünion ne fût
achevée : que perfonne n’avoit eù la moindre penfée qu'il dûc
s'enfuir 5 parce que l'on ne voïoit rien qui pûct y donner lieu:
que pour appaifer la colere du Pape, l'Empereur lui avoit fait
une efpece d'excufe trés-refpectueufe d’avoir fair fermer les
portes , en préfence d’un grand nombre de Princes , de Prelats,
& de Doéteurs, & luien avoit expliqué les raifons, en protef-
tant, qu'il ne prétendoit mettre aucun obftacle à fa liberté, ni
à {a füreté : qu’il étoit prêt, au contraire, de le défendre en
toute occafon : quil lui étoit libre de refter , ou de s’en aller,
s'il le jugeoit à propos : qu'il n’avoit qu’à demander de plus gran-
des füretez : qu’elles ne lui feroient pas refufées.
Que le des avoit paru fatisfait de ces proteftations : que l’on
n'avoit plus fongé qu’à bien travailler à la réünion :, que les
Nations avoient eu la-deflus de trés- férieufes, & de tres-lon-
gues conferences : qu’elles l’avoient enfin obligé de promettre,
_ qu’il nommeroit des Procureurs, pour faire fa renonciation :
que quoi-qu'il eût aAuré qu'il iroit la faire à Nice en perfonne;
l'on foupçonnoit qu'il pourroit bien diffoudre le Concile, au
cas qu'il ne pât s’'accommoder avec fon competiteur , & ne
point revenir à Conftance ; c’eft pourquoi l’on aima mieux qu’il
fit fa renonciation par Procureor, qu'en perfonne : qu'au cas
que cette voye ne réüfsit pas, le Concile n’avoit renoncé à au-
fa gun des autres moyens, dont il pourroitfe fervir, pour lefquels
D. jugcoit fa préfence trés-néceflaire.
Qu'au refte il y avoiclieu de douter queces deux prétendans
fe trouvant enfemble, ne s’avifaffent d'ufer de collafon : que
l'on en avoit déja vû une fâcheufe experience, & qu'il écoir à
propos
_ ane mm
Du Concile de Conftance, 169
propos de fe préca utionner contre l'avenir : qu’il s’agifioit en-
core de condamner des herefies, fur quoi l’autorité du Pape étoit
d'un trés - grand poids: que l'on lui avoit repréfenté toutes ces
raifons, & quantité d'autres, qu’il étoit inutile de rapporter ,
avec PE douceur , & l'ingenuité poflible, Que le Cardinal
de Florence avoit prêchéen fa préfence, & par fon ordre, qu’il
ne fortiroit pas de Conftance ; fans l'agrément du Concile,
quand il s'y trouveroic en danger de perdre la vie : que loin
de fonger à difloudre le Concile, il travailloit de toutes fes for-
ces à l’augmenter. Que cependant deux ou trois jours aprés ce
difcours, il s'écoic évadé de nuit, fous un habit étranger , &
indecent, ,& s'étoit retiré à Schaffoufe, ville appartenante au
Duc d'Auttriche, où il écoit arrivé le 21. de Mars. Qu'il avoit
abandonné fon troupeau, aprés lavoir fait affembler : que la
plüpart y étoient venus de lieux trés éloignez , à grandsfrais,
malgré les dangers : qu'il lesavoit quittez dans le tems qu'ils
commencoient à travailler utilement. |
Que les Papes qui avoient été accufez de grands crimes dans
les précedens Conciles, y avoient parü dans un état de foûmif-
fon : que Symmaque, & Sixte, qui auroient pû s'enfuir , y
avoient parû avec humilité, & en avoient executé les Senten-
ces : que Jean avoit au contraire, rappellé tous les Prelats de
fa Cour, fous des peines trés-féveres , quoi que leur préfence
fût trés-néceflaire au Concile, pour travailler à la réünion: que
plufieurs d’entr'eux avoientcommencé de le fuivre, même quel-
ques Cardinaux, lefquels étoient depuis prefque tous revenus.
Que l'Empereur n'avoit pas laiffé de faire publier dans la ville,
que ceux qui voudroient le fuivre,pourroientle faire en toute li-
berte. Que Sigifmond , qui avoit été averti de fon deflein, &
prié de le faire mettre en arrêt, avoit déclaré, qu’il aimoit mieux
qu'il s'en allât, que fi l’on pouvoit l'accufer d'avoir tant foit peu
gêné fa liberté. |
Qu'il avoit grand tort dedire, que l'on luieût fait la moindre
peur : que l’on n’avoit entrepris d’exiger aucune chofe par
force, de qui que ce fût : que l’on ne lui avoit rien demandé
à lui-même, qui ne tendît à la réünion de l'Eglife, à quoi il
ne füt engagé par fon devoir, ou à quoi le Concile ne püt l'o-
bliger par fon autorité : qu’il ne pouvoit avoir eu d'autre ap-
Y
eme
me
70 Nouvelle H'iffoire
préhcnfion , que celle qu'a naturellement tout accufé qui fe
trouve devant fon Juge. Que l'on avoit chargé l’Archevêque
de Cambrai , qui étoit venu au Concile de fa part, dans l'Af
femblée generale des Prelats, en préfence de l’Empereur, de dire
que le Pape n'avoit jamais paru appréhender la préfence de ce
Prince : qu'il en avoit toù jours été traité avec beaucop de dou-
ceur, & de refpeét : que cette crainte ne pouvoit avoir donné
lieu à fon évafion : qu'il n'avoit appréhendé que certains
Prelats. Monfieur de Cambrai fut chargé de lui rapporter cette
réponfe. |
Que tout bien examiné, le Concile étoit perfuadé que la
fuite du Pape n'avoit eu pour objet quefa dilution , & d'em-
pècher que l’'Eglife ne fe réünît fous un feul Chef : que le Con-
cile auroit fouhaité qu'il reftât à Schaffoufe ; parce que la pro-
ximité de cette ville avec celle de Conftance, facilitoir beau-
coup la communication du Concile avec lui. Mais que dans le
tems qu'ils fe difpoloient à lui envoyer des Ambafladeurs, ils
avoient appris 1 étoit parti le Vendredvy faint, pendant
l'Office , & qu’il s'étoit retiré au Château de Lauffembers ,
éloigné de Conftance de deux journées : qu'il y avoit fait peu
de féjour, & qu'il étoit allé de-là à Fribourg, ville apparte-
nante au Duc d’Auftriche : que toutes fes fuites n’avoient pour
but que Lt pee de la conclufion, pour laquelle le Concile
s'étoit affemblé. Que l'on ne laifferoit pas de lui envoyer encore
des perfonnes trés-faces , l’invirer de revenir à Conftance, ou
aux environs, & lui offrir toute forte de füretez, afin que cette
importante affaire püt s'achever le plus doucement que faire fe
pourroit, Que le Concile avai réfolu de lui députer encore deux
Cardinaux, avec nombre de Prelats, & de gens de confidera-
tion, pour l'en preffer autant qu'il {eroit poflible, & lui déclarer
que,s'il ne le faifoit pas,le Concile y mettroit l’ordre qu'il juge-
roit néccflaire. Cette réponfe fut luë en pleine Seflion , le 17.
d'Avril 1415. |
Dés le lendemain 18. du même mois, l'Empereur Sigifmond
fic fceller un. fauf-conduit trés -ample, & trés - circonftancié ,
_ qu'il accordoit au Pape , pour lui, fes Familiers, ou Domef-
tiques , & tous ceux qui l’accompagneroient, pourvü qu'il n'euf.
fent pas été mis au Ban de l'Empire, pour fe tranfporter à
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‘train, &c.
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_ Du Concile de Conffance. 197
Conftarice , à Ulme, à Ravenfboure , ou à Bafle, & y demeu-
rer en toute füreté, 11 y faifoit défenfe à tousles Sujets de l’'Em-
pire, de lui donner le moindre empèchement : il u exhortoit
au contraire , à lui rendre toute forte d'honneurs, & de ref-
pects : de lui fournir des voitures , pour lui, & pour fon
Le même jour Mercredy 17. d'Avril, l’on tint une Seffion
publique, où furent lûs les Articles, qui fe trouvent dans les
Editions ordinaires de ce Concile ; l'on deputa des Ambaffa-
deurs pour aller trouver le Pape, qui étoit alors à Brifac, ville
dépendante du même Duc d'Autriche, à trois journées de Con-
ftance, pour lui annoncer les Decrets de cette Seffion ; le prier,
& le folliciter de les approuver, & de les execurer. L'on em-
ploya à cette Deputation les mêmes Cardinaux, & les mêmes
Prelats, dont on a parlé, pour lefquels l’on obtint aufh un
fauf. conduit du même Duc. Ils y arriverentle Vendredy 19. fur
le foir. Dés qu'ils eurentmis pied à terre, ils s’informerent fi le
Pape y étoitr encore ; ce qu'ils eurent bien de la peine à décou-
vrir. Dés qu’il appritla peine qu'ils fe donnoient, il leur en.
voya un de fes Domeftiques, qui leur dit, que le Pape étoir in-
difpofé ; que fi cependant les Cardinaux vouloient le voir, il
l'auroit pour agréable. Ils répondirent, que puifqu’il ne fe por-
toit pas bien, ils ne vouloient pas l'incommoder : qu'ils le ver-
roient le lendemain.
Ils y allerenten effet, tous de compagnie ; & aprés avoir fait
la reverence, le Cardinal de S. Marc lui expofa fee Decretsde
la derniere Seffiôn du Concile, au fujet de la Procuration que
l'on le prefloit de donner : il dit qu’il le vouloit bien , pourvü
que l’on en retranchât deux claufes ; & aprés avoir long-tems
parlé, il les remit encore au lendemain. Les Ambafladeurs con-
tens de fa réponfe, paflerent tranquillemegt la nuit ; maisleur
fatisfaétion dura trés-peu. Le Pape defcenditdu Château, avant
Soleil levé , avec un autre, par le moyen d'une échelle, pour
s'enfuir fur le champ, fans être apperçü. Ils’avança jufqu'à la
porte du pont, qui n'étoit pas encore ouverte, & que le Capi-
taine refufa de lui ouvrir 5 parce qu'il fe feroit rendu dés le
même jour , dans les Etats du Duc de Bourgogne, fon ami. Ce
Capitaine lui dit même, que cette rouce n'écoit pas ie : qu'elle
1}
PROS ES
-
172 Nouvelle Hifhoire
étoit pleine de gens d'armes de l'Empereur : qu'il feroit mieux
d'aller pafer par l'autre porte, d'où le chemin le meneroit au
Château de Neubourg. | |
Il y alla effcétivement ; mais elle étoit encore fermée : il y
trouva deux “ie Allemans, qui le reconnurent, & qui s'é-
criérent que le Pape vouloit s'enfuir. Leurs clameurs éveille-
rent tous les Bourgeois : ils virent Jean XX11I.qui attendoitque
la porte s'ouvrit : les hommes, & les femmes lui firent tant de
confufion , qu'il alla fe cacher dans une grange : la porte fut
ouverte bien-tôc aprés : il fortit de la ville fans difficulté, avec
le feul Aubert de Monte-Contio, pendant que ceux qui s y étoient
trouvez, faifoient des huées, & fe moquoient de ni : la porte
fut refermée, pour empêcher la canaille de le fuivre.
Dés qu'il fe vit à la portée d’un trait de fléche , il s'arrêta,
pour attendre environ 40. hommes d'armes, qui l'efcorterent
jufqu’à Neubourg ; mais il y arriva fur le foir un Meffager ,
qui dit, que les Bourgeoïs de Bafle devoient en fortir la nuit
fuivante, pour venir inveftir Neubourg, le rafer jufqu’aux fon-
demens, & emmener le Pape: Monfieur, lui dit alorsle Capi-
taine dela Place, vous n'êtes pas ici fort en füreté : je vous |
confeille de vous en retourner à Brifac : le Château de Neubourg
D'eft pas en état de tenir contre les troupes de Bafle. Le Pape
dit alors, qu'il vouloit paffer le Rhin, & fe retirer en Bourgo-
gne, avec de Monte-Contio, fon Secretaire : le Capitaine repli-
qua , qu’il n’oferoic le lui permettre : qu'il craïgnoit de fe faire
des affaires : le Pape ajoùta , que pour lui il ne craignoit rien,
& qu’il avoit accoûtumé d’être avec des gens de guerre ; mais
le Capitaine refufa de le lui permettre.
Jean XXIIL. s'apperçüt does qu’il ne faïfoit pas-là bon pour
ui ; parce que le Soleil alloit fe coucher : il prie le parti de re-
tourner à Brifac , doù Neubourg n'eft éloigné que de trois
lieuës : il n’y arriva cependant qu’aprés minuit : parce qu'on
le fic attendre à la porte environ une heure, & demie. Il entra
dés qu’elle fut ouverte, & alla chercher fes gens. Les Ambaf-
fadeurs ayant appris à leur réveil, que le Pape s'étoit encore.
mocqué d'eux, avoient repris la route de Conftance ; ils ve-
noient d'arriver à Fribourg , lorfque l’on y apprit que le Duc
d'Auftriche, & Louis Due de Baviere, frere de la Reine, al-
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Da Concile de Conffance. . . 173
Joient arriver, pour diner aufhi. Les Bourgeois de Fribourg
allerent en avertir les Ambafladeurs, & les prierent d'attendre
ces Princes. |
Il ne vine cependant que le Duc de Baviere ; celui d'Auftri-
che avoit pris la route de Brifac. L’apréfdinée ce Prince prie
avec lui Meffieurs Jean Dachery, & Jean Defpars, deux des
Ambaffadeurs, & les ramena coucher le foir même à Brifac,
où ils travaillerent de forte, que moyennant certains Articles,
que l'Empereur avoit envoyez au Duc d’Auftriche, il fut con-
clu, que l'or ne laifleroit pas aller le Pape plus loin, & que
l'on l'obligeroit de venir parler à l'Empereur. Le Duc d'Auf.
triche réfifta long-tems ; mais il fut enfin contraint de céder.
Ils fe faifirent du Pape, & le menerent à Fribourg fur le
champ ; paree qu'ils craignirent qu’il ne pafsäc fur le pont de
Brifac , d'où il auroit pü s'évader. Ce fut alors que le Pape
promit de faire tout ce que l'on voudroir, & qu'il donna une
Procuration, pour renoncer en fon nom, non pas au Concile,
mais à Monfieur Bertholde. |
Les Ambafladeurs ne manquerent pas d'écrire cette nouvelle
au Concile, & à l'Empereur. Plufieurs Particuliers en firent
part à leurs amis. Ils étoienc perfuadez que le deffein du Pape
étoit d'aller en Bourgogne ; & que lorfqu’il avoit paflé à Neu-
chaftel, il y avoit quantité de troupes, & 1000. chevanx com-
mandez par le Chevalier Antoine de Vergy , qui l’attendoientc,
Ceslettres devinrent publiques à Conftance dés le lendemain 30.
d'Avril, en préfence de l'Empereur, & des quatre Nations, qui
en marquerent leur furprife, & leur chagrin contre le Pape,
sc win paroifloit affez clairement n'avoir aucune envie de con-
tribuer à Ja réünion de l'Eglife. L'on alla même, jufqu’à bli-
mer la conduite du Duc de Bourgogne, qui fembloit favori
fer encore Jean XXIIL. aprés le honteux abandon qu'il avoie
fait de fon troupeau. Les Ambaffadeurs de ce Prince tâche-
rent d’excufer fa conduité, en difant, qu'il pouvoit n'avoir
pas rec leurs dépèches , où ils lui avoient donné avis de ce
qui s’étoit paflé dans la derniere Seflion , & qu'ils l’avoient
prié de ne rien faire d’oppofé à ce qui y avoit été réfolu :
qu'ils étoient bien fürs que leur Maître avoit eu raïfon d'en
agir comme il avoit fait : que le Concile, & L'Émpercur
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174 Nouvelle Hiftoire
en feroient contens ; dés qu'ils en auroient été informez.
Dés le 26. d'Avril, tout le Concile étoir allé folemnellement
en Procelion, de la Cathédrale, où l'on avoit célebré la Mefle
des Anges, jufqu’à un Convent, qui eft au bout du pont de
Conftance : tout le Clergé de la ville y affifta : l'on y porta tou-
tes les Reliques : les Archevèques, les Evèques, & les Abbez
s'y trouverent en Crofle, & en Mitre ; quatre Cardinaux, avec
leurs Chapes Theologiques , & quantité de Protonotaires : aprés
que l’on eut dit toutes les prieres, la Proceflion s’en rerourna
à la Cathédrale, fuivie de l'Empereur , de l'Imperatrice , .&
d'une infinité de Nobleffe, & de peuple. Gerfon , Chancelier
de l'Univerfité de Paris y prononca un beau difcours, où il
dit, que cette Proceflion n'avoit été faire que pour demander
à Dieu qu'il lui plût de bénir la négociation de ceux qui
étoient allez trouver le Pape, pour le preffer de rendre la paix à
l'Eclife.
_ Le Mercredy premier de Mai, l'Empereur, & les Deputez
des quatre Nations en fort grand nombre, s'étant aflemblez
aux Cordeliers ,'donnerent audience au Duc de Baviere, Am-
baffadeur du Roï de France, qui y étoit venu avec quantité
de Nobleffe, de la part du Duc d'Auftriche, qui l’avoit envoyé
à Conftance, fous les fauf-conduits de l'Empereur , & du Con-
cile ÿ mais qui n'avoit pas-jugé À propos de s'y trouver. Mon-
fieur de Baviere dit, qu'il avoit appris que l'Empereur étoit
mal fatisfait du Duc d’Auftriche, à caufe de quelques mauvais
rapports qui lui avoient été faits de fa conduite : que ce Prince
étoit prêt de fe préfenter devant Sa Majefté, pour fe juftifier :
qu'il étoit prêt de lui obéir, & de lui rendre toute forte de fer-
vices, comme à fon Seigneur ; & à fon Maître : il pria inf=
tamment Sicifmond de vouloir bien l'écouter : que s’il lui étoit
arrivé de faire quelque chole, qui eût déplu à Sa Maijelté,
il y avoit eu dans {a conduite, plus d'inadvertance, que de
méchanceté. |
L'Empereur répondit, que ce Prince avoit fait deux faurês
énormes , dont l’une regardoit le Concile General , auquel il
avoit enlevé fon Chef ; l’autre, Sa Majefté Imperiale, à laquelle
il avoit défobeï , en refufanr de fe préfenter, lorfqu’il en avoic
été fommé, pour répondre fur certains articles , fur lefquels
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Du Concile de Conffance. 17$
Sigifmond vouloit l’interroger , & en fe retirant de Conftance
d'une maniere mutine, & fans avoir obtenu de congé de l’'Em-
sg : que le premier regardoit le Concile , auquel il avoic
ait une injuiÿce criante, en le privant de fon Pafteur : que
toute la Chrétienté en avoit été fcandalifée : qu’il en devoitune
fatisfaction au Concile, lequel fauroit bien fe la faire faire:
qu'il n’y avoit point de reconciliation à efperer avec Sa Majefté
Imperiale, pendant que le Concile ne feroit pas content, &
que l’on ne lui rendroit pas le Pape : qu’elle ne refuferoit point
aprés cela, de prendre pour lui des fentiwens de miféricorde.
Qu'il falloit qu'itexecutât ponétuellement tout ce qui lui feroit
prefcrit par le Concile, & qu'il fatisfic tous ceux qui fe plai-
gnoient de fa conduite : qu’il rendit les biens qu'il aÿoit enle-
vez aux Evêques, aux veuves, aux orphelins, & à quantité
d’autres perfonnes, des droits defquels, Sa Majefté ne vouloit
nullement difpofer.
Le Concile refolur de fon côté de nommer des Deputez, pour
travailler à la reconciliation de ce Prince, avee Sigifmond, &
à faire revenir le Pape. Monfieur de Baviere, & les autres
amis du Duc remercierent l'Empereur de fa bonté, & les De-
putez des Nations , qui avoient offert leur médiation, pour cct
accommodement.
Le Jeudy 2. de Mai, les Ambaffadeurs que le Concile avoit
envoyez au Pape, firent leur rapport de leur négociation, en
préfence de l'Empereur , des Cardinaux, des Deputez des Na-.
tions, & de quantité de Prelats, & d’Ecclefiaftiques, dans la
Sacriftie de la Cathédrale, fur les fept heures du matin. Le
Cardinal de S. Marc porta la parole, & dit, qu'ils étoient ar-
rivez à Brifac le Mercredy 24. d'Avril : qu’ils avoient eu au-
dience le même jour : qu’ils avoient do PE etes inftruc.
uons , & les conclufions dela derniere Seffion : que le Pape leur
avoit promis qu'ils auroient réponfe le lendemain à huit heures;
mais qu’il étoit parti devant Soleil levé, pour aller à Neubours :
a avoit chargél'un de fesDomeftiques de kur rendre raifon de
a fuite : qu’il avoit appris la nuit même,qu'il n'écoit pasen fûreté
a Brifac, ce qui l'avoit obligé de s’en retirer : qu'ils en avoient
été extrêmement furpris : que le lendemain Jeudy ils étoienc
revenus à Fribourg :.qu’y étantarrivez, Monfeur.de Bavicre,
.
|
176 Nouvelle Hifloire |
Ambaffadeur de France, {lequel avoit étéenvoyé de Conftance
vers le Duc d'Auftriche, pour lui perfuader d'empêcher que
Je Pape ne s'évadât, & qu'en le remetranc entre les mains du
Concile , il feroic fort aifémentfa paix avecel' Empereur :)
leur avoit fait dire, de l'attendre-là, qu'il yarriveroitle jour
même avec le Pape, & le Duc d'Autriche ; cequ'il fit en
effet. Que le Samedy, le Dimanche, & le Lundy , ils avoient
eu de longs entretiens avec Jean X X I I I. lequel enfin leur
avoit délivré une Procuration , telle que le Concile lavoit
fouhaittée:qu'ils n’avoient pas laiflé d’y trouver encore bien des
difficultez : que le Pape y avoit encore ajoûté les noms de trois
Procureurs , outre ceux que le Concile avoit indiqués, favoir:
l’Archevèque de Reims, l’Evêque de Carcaflonne, & Me. Jean
Dachery, Profefleur en Theologie : qu'il leur avoit dit depuis,
qu’il n’entendoit pas que cette Procuration füt mife entre les
mains du Concile : qu’il vouloit que l'on la remit à un certain
Conte Romain, nommé Bertholde, par maniere de dépôt,
bre ce que l'on lui auroit donné des fûretez fuffifantes, pour
{a fubfiftance , aprés fa renonciation : que le Concile, & l'Em-
_pereur lui donnaffent celles qu'il demandoit : que le Duc d’Au-
ftriche rentrât dans les bonnes graces de Sigifmond ; parce qu'il
avoit promis à ce Prince, de ne rien faire fans cela , puifqu'il
étoit [a caufe de tous les malheurs qui lui étoient arrivez. Qu'ils
l’avoient extrêmement preflé de donner fa démiflion : que les
Cardinaux de Florence, & de S. Marc, & l'Evêque de Carcaf-
fonne lui avoient fait voir qu’il falloit en paffer par-là, ou fe ré-
foudre à être ijgnominieufement dépofé , pour fes crimes, ce
qui ne lui produiroit ni l'honneur, ni l'avantage que lui feroit
une renonciation faice de bonne grace. L'état où il fe trouvoit
alors, & ces raifons, IE déterminerent enfin à donner le Lundyÿ
19, d'Avril une Bulle, qui eft dans les Preuves ; mais qui ne con-
tient encore, à la bien prendre, que des promefles de renoncer.
Comme l’Affemblée n’en fut pas contente, elle n’en réfoluc
pas moins de tenir h Sefion dés le même jour Jeudy 2. de Mai,
Le Pape y fut folemnellement cité, par l'Archevêque de Genes:
lon lui accorda en même temsun fauf-conduit, pour la füreté
de fa perfonne. L'on y fit encore lecture d’une lettre trés-ref.
pectueufe, & trés foumife, écrite par le Duc d’Auftriche , qui
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| Du Conde de Conffance. 17?
ne fe voïoit plus déformais en état de réfifter à l'Empereur.
Le Lundy 9. de Mai, fète de l’Afcenfion de Nôtre-Seigneur,
Monfieur le Cardinal de Cambrai célebra la Grande Melfe,
dans la Nef de la Cathédrale, en préfence de l'Empereur, d’au-
tres treize Cardinaux, de quantité de Prelats, d'Ecclefiaiti-
ques, & de peuple. Aprés l'Evangile, M Pierre de Verfailes
monta en Chaire, où il déclama ouvertement contre les opi-
piâtres, qui ne fe rendoient ni à la vérité ; ni à la juftice.
Le mème jour partirent nr og LE 1 ordre
du Concile, M" Îles Archevèques de Befançon, & de Riga, en
Livonie, de l'Ordre de Prufle, pour avertir, exhorter, & re-
querir le Pape, qui y étoit, de revenir au Concile, fe rejoin-
dre avec fes freres, & fes enfans, qu’il avoit abandonnés : qu'il
avoit été cité pour le Lundy fuivant, & qu'ils avoient ordre du
Concile, de le lui remettre entre les mains. Ces Prelats arrive-
rent à Fribourg le Samedy, & lui déclarerent le fujet de leur
voyage. Jean XXIII. leur répondit d’un air affez ferain,
qu'il étoit fort joyeux de leur arrivée : qu’il étoit prêt d'aller
avec eux à Conftance, ou ailleurs, s'ils le trouvoient bon, &
de monter à cheval pour cet effet : qu'il ne fouhaitoit autre
chofe ; & qu'il fe repentoic fort d’avoir fuivi les mauvais con-
feils que l’on lui avoit donnez de s'en retirer. Il eft bon de re-
marquer, en cet endroit, que depuis le 24. d'Avril, qu'il étoit
revenu de Neubourg À Brifac, & de Brifac à Friboure, il avoit
été tellement referré par le Duc d’Auftriche, qu'il lui avoit
été impoflible de s'échapper ; parce que ce Princeefperoicqu’en
le remettant entre les mains du Concile, il feroit fa paix avec
l'Empereur, & tout le Concile ; ce qui‘étoit en effec arrivé dés
le Dimanche précedent. Sigifmond avoit envoyé avec ces Pre-
lats, quatre cens hommes, commandez par le Burograve de
Nuremberg, pour bien garder le Pape. |
Le Lundy 13. de Mai, l'on tint la Seflion, où le Pape, qui
n'étoit pas venu, fut encore cité. L'on publia dés lelendemain
une Senrence contre lui, qui le déclaroit fufpens de toutes les
fonctions du Pontificat. L'on reçût alors des lettres du Roi d’A-
ragon , adreflées à l'Empereur, fur le fujet de la réünion de
l'Eglife, où il difoit, qu'il avoit appris l'évafñon de celui que
Sa Majefté Imperiale reconnoifloir pour Pape, & ; peines
Eire dore. __
Tr + —…_.—
179 Nouvelle Hiftoire |
qu’elle fe donnoït que l’extinétion du fchifme : qu'il étoic prèt
d'y contribuer de fa part, de tout fon pouvoir.
Le 27. de Mai, le Pape, & les Ambafladeurs arriverent au
Château de Celles, à deux lieuës de Conftance , où il fut trés-
. étroitement gardé. L'on changeoït chaque jour tous fes Servi-
teurs, hors fon Cuifinier ; l'on députa pour commander fa
garde, l'Evêque de Toulon, & autres huit, deux de chaque
Nation. Le Duc d'Autriche, avant de le laïfler partir de Fri-
— bourg, avoit eu foin de le dépaüiller de fes bijoux , de fa vaif-
{elle , & de fa caffette ; enforte qu’il n’avoit pas feulement de
_ chemifes, pour en changer. Il lui écrivit-là, que pour lui, il
étoit retenu en ôtage à Conftance , & qu'il le prioit de lui en-
voyer trois, ou quatre cens ducats ,dontil avoit befoin ; ce qui
fit peu de plaifir au Pape : il lui fit réponfe, qu’il le feroit vo-
Jontiers, s’il avoit de l'argent, mais qu'il ne lui reftoit pas un
fol. 1] difoit quelquefois, que ce Prince avoit tiré de lui plus
trente mille ducats.
Le 18. de Mai, l'Archevêque de Riga revint de Celles à
Conftance, & fit récit aux Deputez des Nations, de l'état où
il avoit trouvé le Pape: il dit, qu’il étoit loge dans un Caba-
ret, maïs quil étoit 30 négligemment gardé : qu'il falloic y
donner ordre : que le Pape fe recommandoit aux Prelats du
Concile : qu'il pleuroit amerement la faute qu’il avoit faite
de abandonner, qu'il prioit qu’on le trairât s raies
Le 19. du même mois , qui étoir le jour de la Pentecôte, l’'E-
vêque de Toulon, & les autres Deputez pe la garde du Pape,
arriverent à Celles : ce Prelat ayant fait favoir pourquoi ils
étoient venus , les larmes du Pape recommencerent de couler.
Les Deputez du Concile renvoyerent tous fes Domeftiques ,
qui prirent congé de lui, avec de grands gémiflemens, qui ex-
citerent la compaflion de tous les affiftans : le Pape leur fit des
excufes, de ce qu'il ne fe trouvoit pas en état de les fatisfaire;
il remit le mème jour fon Sceau , entre les mains de cet Evè-
que , fuivant l'Ordonnance du Concile ;il l’enferma dans une
cafferte , fur laquelle il appofa fon cachet, & l’envoya à ceux
que le Concile avoit nommez, pour le garder.
Comme l'on craignit que le Pape ne Pre pas afflez fûrement
gardé à Celles , l’on le renferma dans une tour du même Chi.
mm Et —
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17
> y 3
Du Concile de Confiance. 9
teau, & l'on commanda trois cens foldats Hongrois, pour le
garder. Le 24. du même mois, l'Evêque de Toulon retourna à
Conftance , & y porta une nouvelle cédule du Pape, par la-
quelle il offroit de retourner au Concile, fi les Prelats le ju-
geoient à propos : qu’au cas qu'ils vouluffent le dépofer , il ne
reclameroit point contre leur Sentence ; qu’au contraire; il y
acquiefceroit , & J'executeroit de fa part, en la maniere qu’ils
cftimeroient la plus convenable : il les prioit inftamment de
mettre fon honneur à couvert , autant que Je defflein qu’ils
avoient de réünir l’Eglife, pourroit le permettre. |
Le 25. de Mai, l'on préfenta au Concile des lettres de Mon-
{eur le Duc de Bourgogne , où il tâchoit de fe difculper des
mauvais bruits que l'on avoit fait courir contre lui , à Conf.
tance, & ailleurs, où il difoit, qu’il en avoit reçù de la part
du Concile, par lefquelles il étoit prié de ne donner au Pape
aucune retraite dans fes Etats : de l'en faire fortir , s’il y étoic
déja entré, & de le renvoyer au Concile. Qu'ilavoit toujours
ardemment fouhaitté la paix de l’Eglife : qu'il n’avoit jamais eu
deffein de recevoir Jean XXIII. dansfes Etats,ni de lui donner
aucune protection, qui püt nuire a cette paix, & le mettre en état
de refifter aux décifions du Concile. Que dés que le Pape étoic forti
de Conftance , il lui avoit envoyé une Ambaffade folemnelle :
qu'il lui avoit faic dire, qu'il n’étoit forti de cette ville, que pour
être en état de s'acquitter de fa promefle , en perfonne : qu’il
vouloit aller faire fa renonciation à Nice : qu'il n’avoit crû faire
aucun mal, en recevant des Ambaffadeurs du Pape, qui pro-
tmettoit de céder le Pontificat, & de faire tout ce qui feroit né-
ceffaire pour le bien de l'Eglife. |
u'il leur avoit répondu, qu'il le recevroit volontiers, pen-
dant qu'il lui paroîtroit dans certe fainte difpofition 5 mais
Sears été depuis informé de fon évafion,&de feschicanneries,
il n'avoic garde de l’appuïer de fon autorité : qu'il n’a pointfur
Ja Religion d’autres fentimens -que le Concile, qu'il eft prêt
de défendre jufqu’à l'effufion de la derniere goute de fon fans :
qu'il n’avoit jamais approuvé la faufle propofition qu'on lui re-
prochoir:que fes ennemis avoient donné un tour malin à fes pa-
roles , dont l'innocence pouvoit être aifément juftifiée : que l'on
en avoit fait autant de celles de M. Jean Petic, LE on pour-
,… 1]
180 . Nouvelle H'ifloire
fuivoit la condamnation avec tant d'aigreur ; il prioit les Peres
du Concile de ne rien décider fur cette matiere, fans avoiren.
tendu fes Ambafadeurs : qu'ils leur rendroient compte des ter-
mes, dans lefquels ce Docteur s’éroit expliqué, afin cu’ils ne
priflenc pasle change, & qu'ils ne ceñfurallent eu d’autres pro- .
pofitions , fous prétexte de cenfurer celles qu’ s avoient avan-
cécs. La lettre eft datée de Dijon, du 15. de Mai.
Le 16. de Mai, le Concile envoya à Celles , l'Evècue de La-
vaur, & autres trois, pour chacune des quatre Nations , pré
fenter au Pape les chefs d’accufation, que l'on avoit formez con-
tre lui, & lui demander fes réponfes, Les chefs étoient au nom-
bre de 55. Il fut encore interpellé de déclarer, s'il avoic quel
que chofe à propofer contre les formalitez, dont le Concile avoit
ufé dans l'inftruétion de fon procés, faute de quoi, il n'y feroit
plus reçû 5 de comparoir à un jour préfix, s'il vouloir être en=
tendu ; voir prononcer la Sentence, &c.
Le lendemain 27, les mêmes Depurez revinrentà Conftance,
où ils rapporterent à ceux du Concile, qu'ils avoient rempli
leur commiflion tout de leur mieux : qu'en ayantexpofé le fujet
au Pape, il avoit répondu, qu'il ne vouloit rien dire contre les
chefs d'accufation : qu'il s'en remettoisentiérement au Concile,
tant à l'égard du procés, que de la Sentence ; parce qu’il étoit
bien perfuadé, qu'il ne pouvoit errer : qu’il vouloit acquiefcer
à la Sentence ; qu'il avoit offenfé Dieu , & fon Eglife, que le
Concile repréfentoit, en fe retirant de Conftance : qu'il étoie
inutile de lui envoyer plus perfonne : qu’il étoit réfolu d’obéir
au Concile, auquel il fe recommandoit trés-humblement. Les
éputez du Concile demanderent qu’il en fût dreflé un Aûe
autentique ; ce qui leur fur accordé : ils en firent le rapport le
29. de Mai ; il fut fuivi de la Sentence de dépofition du Pape,
qui fut publiée le même jour Mercredy, veille dela fête du S.
Sacrement, par l'Evêque d'Arras, en préfence des Députez
des Nations, Elle eft rapportée dans l'Edition des Conciles du
Pere Labbe.
Le premier de Juin, l'on reçut une autre lettre du Duc de
Bourgogne, qui tâchoit de sexcufer fur les faits, à lui im-
pofez par le Duc de Baviere. L'Empereur en reçût une autre du
Même Prince, aux mêmes fins. Elles furent fuivies de l'arrivée
Du Concile de Conffance. 181
des Seigneurs de Neufchâteau, & Gaucher de Ruppes, nou-
veaux Ambafladeurs du même Prince, qui arriverent à Conf-
tance, avec des équipages magnifiques, & quantité de Nobleffe.
Ils eurent audience de Sigifmond, où ils défavoüerent haute.
ment le bruit que l’on avoit fait courir,que leurMaître,& leCom-
te deSavoye avoient fair deffein de fe faifir de fa perfonne,quand
il iroic à Nice, & de le faire mourir : ils donnerent le démenti
\
à quiconque avoit ofé F'avancer j cette liberté ne plûüt guéres à
l'Empereur, & fit murmurer des gens de la fuite du Duc de
Baviere : la chofe auroit même été pouflée plus loin ; fi ce Prince,
& Henri Duc de Baviere n’avoient pris foin d'arrêter le tu-.
multe, | |
Les Ambaffadeurs fe retirerenttranquillement au logis qu'ils
avoient choifi, où l'Empereur envoya, peu.de tems aprés, au
Comte, un Burgorave, & quelques autres Gentilhommes, pour
les raflürer , & tâcher de les porter à un accommodement. Le
Comte de Savoye avoit déja envoyé les fiens , pour le même
fujet : les uns, & les autres partirent de Conftance, peu derems
aprés, fort fatisfaits de l'Empereur.
Les. de Juin , Charles de Malatefta, Ambaffadeur d’A ngelo
Corario, arriva à Conftance : plufieurs Gentilhommes étoienc
allez au-devant de lui, avec les autres Ambafladeurs du mème
prétendant, qui étoient en cette ville, dés le mois de Janvier.
L'on lui fit une entrée magnifique. Il fit la reverence à l'Em-
hr le Dimanche fuivant, & un trés-beau difcours , dans
Eglife des Auguftins : il dit, qu'il venoit de la part de Grevoire,
pour donner la paix à l’Eglife: que pour cet effet, le Pape avoit
choili le Cardinal-Patriarche, Monfeur le Duc Louis de Ba-
viere, & Jui, pour fes Procureurs, & Ambaffadeurs vers l’'Em-
pereur , & non pas au Concile, lequel il ne reconnoifloit point
du tout, Malatefta eut le même jour une audience particuliere
de l'Empereur, en préfence des Deputez de chaque Nation,
& leur communiqua fes pouvoirs : le Mardy il rendit vifite à
la Nation Italienne , & à l’Angloife : le lendemain H rendic les
mêmes devoirs aux Allemans, & ux François: ces dernierslui
frent beaucoup d’honneurs, & écouterent fon difcours avec
une grande attention: il dit, qu'il éroit muni d’un plein pou-
voir de renoncer au Pontificat de la part de fon Eu : il ex
iij
182 Nouvelle Hiftoire
horta fes auditeurs à fe conduire avec prudence, & avec fer-
meté : il s'ouvrit même à eux, avec beaucoup plus de con-
fiance, qu’il n’avoit fait avec les autres Nations. Monfieur.
l'Evêque deT oulon fut chargé de lui répondreice qu'il fit en ter-
mes trés-obligeans , & trés-honorables pour cet Envoyé.
Auffi-tôt aprés la dépofition de Jean X XIII. le Concile écri-
vit à plufeurs Princes, & leur rendit compte de la maniere,
dont fs chofes s’étoient pañlées. Ils difent , que Balthafar la
Cuifle, avoit fouvent promis de donner fa démifion, & que
dans le tems qu’ils s’attendoient de la recevoir , ils avoient été
furpris d'apprendre qu'il s'étoit évadé de Conftance : que l'on
avoit tenu là-deffus une grande Affemblée de Prelats, qui
avoient été d'avis, qu'il étoit inutile de differer davantage à
vanger l'honneur du Concile outragé : que l’on n’avoit pas laiffé
d'envoyer à Schaffoufe, où il étoit encore alors, les Cardinaux
d'Albane, & de S. Marc, l’exhorter à revenir au Concile, &
lui promettre pour cela toute forte de füretez : que le Concile
avoit même confenti qu’il y demeurâc: s’il vouloir.
u’il avoit refufé de fe rendre à Conftance : qu’il avoit pro-
pofé des modeles de Procurations, pour faire fa démiffion,
concüës en termes ambigus: qu'il s’étoit encore retiré de Schaf-
324 où l’on pouvoit commodement traiter avec lui, fans au-
tre deffein que de les obliger de fe féparer, afin de pouvoir
continuer de pratiquer les voyes , dontil s'étoic fervi jufques-là,
pour amafler de l'argent, quelque préjudiciables qu’elles fuffenc
à la Chrétienté : qu’ils n’avoient nulle intention d’y contribuer,
ni de confentir à la diflolution du Concile : que pour mettre le :
. comble à tous fes crimes, il s’'étoit fervi de toutes fortes de voyes,
pour femer la divifion entr'eux : qu'il avoit écrit à tous les Prin-
ces, tant contre eux, que contre tout le refte des Chrétiens :
qu'ils n’avoyent chaque jour les oreilles rompuës que de plain-
tes ; parce que l’argenc ne lui coûtoic rien, pour les exciter :
que cependant fa libcralité n’avoit rien que de bas, & de fordide.
Qu'il ne faifoit aucune difficulté de donner au premier venu,ce
qui appartenoït déja légitimement à un autre : que dans la colla-
tion des Benefices, il resardoithien moins au mérite du préten-
dant, qu'à l'or qu’il devoiten recevoir:qu’il n’avoireüû aucun foin
de fe corriger, même pendant qu'il fe voïoirencre les mains de fes
= ee es A e__—
Du Conaile de Copflance. 183
Juges ; qu'au contraire il n’avoit fongé qu'à inventer de nou-
velles manieres d'attirer de l'argent dans fes coffres : que tous
ces excés ne les avoient pas encorc porteza févir contre lui:qu'ils
avoient porté leur compaflon, jufqu’à en avoir pour fon opi-
niâtreté, toute pernicieufe qu'elle leur paroifloit à l'Eglife de
Jefus-Chrift.
Que n'ayant pas été contens du projet de Procuration qu'il
avoit donné, ils lui avoient encore envoyé les Cardinaux des.
Marc, & de Florence, avec plufieurs Prelats, & Docteurs, le
fupplier trés- humblement de s'accommoder , & d’avoir p' ié de
l'état où l'Eglife fe trouvoit réduite : que fi Conftance lui pa-
roifloit fufpeéte, ils l’avoient prié de vouloir aller à Bafle, à Scraf-
bourg, ou à Ulme, avec de bonnes fauvegardes de l'Empe-
reur, & du Concile , & de s’y tenir, jufqu'’à ce que l'on füc
venu à bout du deffein que l'on avoit formé, lequel il avoic
témoigné agréer par toutes fes lettres, ou que lé Concile en eût
autrement difpofé : qu'ils avoient même pris des mefures pour
lui aflurer une fubfiftance convenable : que cet article n’avoit
été publié dans une Seflion, que pour prévenir toutes fes dé-
fances. | |
Que les Ambaffadeurs du Concile étoient partis de Conftance
avec ces inftruétions, & l'avoient trouvé à Brifac le 26. d'Avril;
parce qu'ils avoient appris qu'il devoit s’y rendre de Fribourg:
qu’ils lui avoiïent parle avec beaucoup de foûmiffion : qu’ils en
avoient été bien reçüs en apparence: qu’il leur avoit promis de
Jeur rendre réponfe le lendemain : qu'il avoit pris cependant
des mefures pour s'échapper encore, & pour aller joindre des
sens de guerre, qu’il avoit faic lever, fans s'embarraffer de ce
que deviendroit le Concile : qu'il étoit en effet forti de Neu.
bourg, avant Soleillevé, fans en avertir les Ambaffadeurs du
Concile, en habit déguifé, pour fe rendre de-là au lieu qu'il
s’étoit propofé : qu’il avoit fait voir par-là qu'il fe moequoit du
Concile, des Princes, & de tout le monde : qu'il n’avoic pas
laïffé de fe trouver contraint de retourner à Fribourg, où les
Ambafladeurs du Concile étoient encore : qu'ils avoient réiteré
leurs demandes, & attendu fa réponfe au de-là du terme ui leur
avoit été prefcrit ; ce qui avoir mis le Concile fort en peine.
Queles quatre Nations irritées des manieres du Pape, avoient
æ
184 Nouvelle Hiflorre
- jugé qu'il falloit le dépofer tout d’un coup, & ne plus s'atta=
cher àen tirer une renonciation, puifqu'il n'étoit plus en liberté,
fans que le Concile eùt contribué à la lui faire perdre, & qu'il
avoit dit plufeursfois, qu'il ne ratifieroit jamaîs ce qu'il auroit
été contraint de faire : que le Concile n'avoir pas crû devoir
s'arrêcer à cette formalité, dans une affaire de cette importance:
ue l’on faïfoic bien prendre aux malades, malgré eux, des mé-
E Mare , qui ne laïfloient pas de les guérir: qu'aprés avoir ufé
de toutes les voyes de l'honnêteté, ï écoit tems d’avoir recours
à la Juftice, contre un entêté : que l'Empereur avoit déclaré la
guerre à Frideric d’Aulftriche, qui le protegeoit : qu’il avoit
envoyé dans fes Etats une armée confiderable, qui en avoitin-
vefti toutes les Places: que ce Prince n'avoir pas crû devoir fa-
crifier toute {a fortune, & s’expofer à être infailliblement ruiné,
pour foütenir un opiniâtre , contre qui tout le Chriftianifme
étoit bandé, & qui n’avoit en têce que fon avarice. |
Que sil y avoit à réprendre quelque chofe dans leur con-
duite, ce n'étoit que d’en avoir ufé aveclui, avec trop de dou-
ceur, & de patience : qu'ils ne l'avoient fait que pour l'attirer
par la douceur, Qu'enfin, la juftice de Dieu s'en étoit mêlée :
que l'Empereur fatigué de tant de remifes, avoit fait entrer
une armée confiderable, dans les Etats de Frideric d’Auftri-
che, fon protecteur : qu’elle s'étoit emparée de prés de cin-
quante de fes Places ; ce qui l’avoit obligé de fe préfenter à
l'Empereur le 4. du préfent mois de Juin, dans le Convent des .
Cordeliers, où en préfence de quantiré de Prelats, & de Doc-
teurs, il s'étoit agenoüillé devant Sigifmond, accompagné de
Monfieur le Duc de Baviere, & du Burggrave de Crafenberpg,
où il lui avoit demandé humblement pardon de tous les fujets
de chagrin qu'il avoit donnez à Sa Majefté Imperiale, & au
Concile : qu’il fe foûmettoit de bon cœur à tour ce que l'Empe-
reur ordonneroir touchant fa perfonne, fes Terres, & fes biens:
qu'il s'étoit engagé deramener promptementle Papeä Conftan-
ce,avec tous ceux qui étoient auprés de lui : qu'il s'éroit acquitté
de fa promefle , & qu'ituellement Balthafar la Cuiffe étoit à la
garde du Concile ; ce qui paroifloit trés-avantageux à la paix
de l'Eglife, & de l'Empire. |
Qu'ils auroiénc bien fouhaitté lui épargner un affront, qui
retomboit
= Du Concile de Conflance. 18s
retomboit en quelque maniere fur la dignité Epifcopale : qu'ils
ne l'avoient pas même dépofé, fans répandre beaucoup de lar-
mes ; mais qu’ils l’avoient crû abfolument néceflaire, dans la
crainte qu'il ne trouvâtencore une fois le moyen de s’'évader,&
que le fchifme ne recommencit plus que jamais ; ce qui feroitun
tort infini à la Chrétienté : que Jefus-Chrift n'avoit confié à S,
Pierre la garde de fon troupeau, qu’à la charge de le paître :
que la Cuiffe ne s’en étoit jamais embarraflé : que toute fon ap-
plication n’avoit été qu’à ne négliger aucun moyen de tirer de
l'argent: qu'il ne donnoit que trés-difficilement audience à ceux
qui n’en avoient point : que ceux qui en avoient, étoient trait-
tez avec la derniere dureté : qu’il n'obfervoic aucun des Pré-
ceptes de l1 Religion : que l'on ne le voïoit occupé qu'avec des
Laïques, qui faifoient valoir fon argent à gros interèts, fans
donner un moment aux affaires de l'Églife, ni des Ecclefafti-
ques : qu'il avoit entierement ruïné toutes les villes du Patri-
moine deS. Pierre, vendu les Benefices, ruïné le fervice Di-
vin en beaucoup d'endroits.
‘Que c'étoit fur des faits aufi grâves, & des crimes auffi noirs,
& fur plufeurs autres, qu'il avoit été condamné, aprés une
mûre déliberation : que la Sentence du 28. de Mai le déclaroit
déchù du Pontificat, comme étant notoirement fimoniaque, dif-
fipateur, & trés-mauvais adminiftrateur des biens fpirituels,
& cemporels, tant de l'Eglife Romaine, que des autres : trés-
déreglé dans fes mœurs, fauteur du fchifme, parjure, fcanda-
leux, & incorrigible , avec défenfe à tous les Chrétiens de le
reconnoître à l'avenir pour Pape, fousles peines portées contre
les fchifmatiques, & autres énoncées dans les Canons. Ils de-
mandent enfuite la protection de ces Princes, leur affiftance, &
les prieres de leurs Sujets , à ce qu'il plüt enfin au Seigneur, de
confommer un aufli faint ouvrage, & conferver la perfonne de
l'Empereur , de qui ils avoient tant de fujer de fe loücr,
Le Concile nomma enfuite des Commillaires, pour l’examen
des herefies de Jean Hus, favoir : Meflieurs les Cardinaux des
Urfins, d'Aquilée, de Cambrai, & de Florence : pour la Na-
tion d'Italie, Meffieurs les Evèques de Concordia, d’Alexan-
drie, & de Lodi : pour celle de France, Meflieurs PEvèque de
Geneve, les Abbez de Clairvaux, & de Gemblours , & M°.
, Aa
186 Nouvelle Hiftoire
Urfin de Tuillevande : pour celle d'Angleterre, Maïtres Guil-
laume Chnce, & Guillaume Coef, Doëteurs en Theologie ; &
Maîtres Hugues Hobech, & Jean Vellens, Docteurs en Droit
Canonique : pour celle d'Allemagne, Monfeur l'Evèque Elù
de Pofnanie, Maîtres Nicolas Dunkerfeld, & Thcodoric de
Munfter, Profcfleurs en Theologie, & Bertold Wildunghen,
Auditeur des Caufes du Palais. Ils déclarerent, que quoi-que
Jefus-Chrift eùc infticué la fainte Cêne, & l'eût adminiftrée à
fes Apôtres, fous les efpeces du pain, & du vin, cependant
l'autorité des Canons, & l’ufage de l'Eglife avoient depuis dé-
terminé, qu'il ne falloit pas la confacrer aprés fouper ; qu’il
falloit être à jeun, pour la recevoir, hors les cas de nécef-
ficé : que cet ufage avoit été établi pour de trés-bonnes raifons,
Eu de ne communier les Laïques que fous la feule efpece du pain:
que l’on étoirobligé de croire, comme de foi , que l’on recevoit
le Corps, & le Sang de Jefus-Chrift fous l’une, & l’autre ef-
pece : que puifque cec ufage étoit établi depuis long-tems, il
nc pouvoit être changé que par la permiffion de l'Eglife.
Dés que le Concile eût dépofé Jean X XIII. & reçü la re-
nonciation de Gregoire XII. l'Empereur ne penfa plus qu’à fe
difpofer à fon voyage de Provence, pour tirer , s'il étoit poffi-
ble , de Pierre de la Lune une femblable démiffion. Le Con-
cile, qui approuvoit fort ce voyage , & qui ne pouvoit contri-
buer à fa réüflite que par fes prieres,"ordonna une Proceffon
folemnelle à cet effet. Ellé fe fit le 2r. de Juillet; & dés qu’elle
fut retournée à la Cathédrale, M: Jean Gerfon , Chancelier de
J'Univerfité de Paris, monta en chaire,& fit un Sermon, que l’on
n'a mis parmi les Preuves,que dans la crainte qu’il n'eûtéchappé
à l’exaétitude de ceux qui ont fait le Recüeil des ouvrages de ce
grand homme. Comme l'Empereur fe difpoloit à partir, les
Ambaffadeurs de Pierre de la Lune le prierent de la part de leur
Maître, de l'excufer, s'il ne pouvoit aller à Nice, d'où il étoie
trop éloigne. |
Mais Sigifmond , qui ne voulut pas laiffer cette affaire en fi
beau chemin, pritle parti d'aller à Narbonne, ville peu dif-
tante de Perpignan, où le Roï d'Aragon avoit promis de fe
rendre. Une maladie qui furvint à ce Prince, l'empècha de s'y
srouver, fuivant qu’il en étoit convenu avec l'Empereur, & de
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mn EE. Le ads Ps à A Ste F3 Es. m Tr daté -
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du Concile de Conflance. 187
la Lune, dans le mois de Juin. Le Roi, qui apprit que Sigif.
mond s’avançoit à grandes journées, lui envoya dire, de ne pas
tant fe prefler ; parce qu'il ne feroit pas fi-tôc en état de monter
à cheval.
De la Lune en fut informé à Perpignan même , où il étoic
refté pendant tout le mois de Juin ; & comme il n’efperoit rien
de bon de cette entrevüë , il differa jufqu’à minuit fonné du
dernier jour, à faire publier à fon de trompe, dans toutes les
k de cette ville, s’il y avoit quelqu'un de Ia part de Si-
gifmond, foi difanc Empereur : il fit faire la même publication
dans Narbonne par fes gens ; & comme il ne fe préfenta per-
fonne, ildie, que l'Empereur avoit manqué à fa parole ; & fe
fic prêter le ferment de fidelité par tous les Bourgeois de Perpi-
nan, qu'ils ne fouffriroient point qu'il fut fait tort à fa per-
te , nià fon Etat. |
Sigifmond n’arriva à Narbonne qu'au mois de Juillet. Il y
attendit long-rems le Roi d'Aragon ÿ & comme de la Lune
étoic à Perpignan, il fe refolut de l'aller voir feul : mais dés
que de la Lune en eut avis, il fortic de cette ville, & lui écri-
vie, que s'il vouloir qu'il y retournäc, il lui envoyât un fauf-
conduit, pour l'allée, le féjour , & le retour , en habit de Pape,
& la liberté d'én fortir quand il lui plairoit. L'Empereur ré-
pondit, qu'il ne lui appartenoit pas de donner un fauf con-
duit, dans une ville dont le Roi d'Aragon étoit le maître ; &
qu'il ne le recevroit pas comme Pape, mais feulement en qua-
lité de Cardinal. Il en donna avis au Roï d'Aragon, lequel lui
permit de donner ce fauf-conduit ; mais comme l'on n'y trait-
toit de la Lune, qu’en qualité de Cardinal, il ne jugea pas à
ropos de s'en fervir. Ilenvoya à l'Empereur un long Memoire,
contenant quantité de demandes.
Qu'avanc touces chofes, l'Empereur fit affembler ceux qui
étoient à Conftance, avec fes Ambafladeurs, qui étoient à Per-
pignan, dans une ville confiderable, & libre, à laquelle tou-
tes les Nations puffent fe rendre : que cette Affemblée commen-
çât par rendre une Ordonnance, qui déclarât nulles, & de nul
effet toutes les procedures faites au Concile de Pife, contre
Pierre de la Lune, nommé dans fon obédience Benoït XIII.
& tous fes adherans : qu’il déclareroit nulles, de fa pare, tou-
A ai]
ee
188 Nouvelle Hiftoire
tes celles qu'il avoit faires contre ceux dés autres obédiences:qu'il
convoqueroit enfuire un Concile General, tant des autresobé-
diences, que de la fienne, dans la premiere Seflion duquel, il
renonceroit au Pontificat, & en quitteroit les ornemens : qu'il
en donneroit à l'Empereur des {üretez fuffifantes,avantque ceux
quiétoient à Conftance en fortiflent.
Qu'aprés fa renonciation, il demeureroit Cardinal-Vicaire,
ou Legat 4 Zatere, avec pleine puiffance , tant pour le fpiri-
tucl, que pour le temporel, dans toute l'obédience où il étoit
actuellement reconnu : qu'il ne le feroit plus en qualité de Pape,
à moins que tout le Concile ainfi affemblé ne l'eût derechcf
élû. Que tous ceux qu'il fe trouveroit avoir promüs à quelque
Office, ou Dignité, feroient maintenus : qu'il lui feroit libre de
Er fes Domeftiques, dans l’étendué de fon obédience : que
on lui rendroit dans toute la Chrétienté , les premiers hon-
neurs aprés le Pape : que le Pape ne connoîtroit point de l'appel
des Sentences qu'il auroit renduës contre les Sujets de fon obé-
dience : que ceux qui étoient en procés, pour leurs Benefices, ou
teurs Dignitez , y feroient maintenus, jufqu’a leur décez ; ou
celui de leurs Parties, aprés lequel le Benefice demeureroit au
furvivant.
Au lieu de répondre à ces demandes , qui ne tendoient qu’à
perperuer le fchifme, le Prince de Girone, fils aîné du Roi d'A-
ragon , lui rendit une vifite le 9. de Novembre , à neuf heures
du matin, & lui préfenta un Memoire, portant , que tout étoit à
préfentdifpofe à éteindre l’horriblefchifme,qui défiguroitdepuis
fi long-temsl'Eolife de Dieu : qu’Angelo Corario, qui avoit pris
© . # À ’ .
le nom de Gregoire XII. avoit renoncé à fes prétentions, &
fait de fa part, tout ce qui avoit dépendu de lui D parve-
nir à cette fin : que Balchafar de la Cuifle, qui fe faifoit appel-
ler Jean X XIII. avoir été dépofé , & avoit auffi cedé tous fes
droits. Que l'Empereur Sigifmond , & les Ambafladeurs-de
plufieurs Rois, & Princes, & de prefque tonte la Chrétienté,
s’étoient rendus à Perpignan, pour le prier d'y renoncer pa-
reillement, & lui faire voir, qu'il ne pouvoit s'en difpenfer :
qu'il y avoit déja deux mois qu'ils le prefloient de leur donner
fa réponfe : qu'il n'avoit jamais voulu le faire d'une maniere
; . . # , ,° , , .
bien claire, & bien précile : qu ils s'en étoient retournez fort
7 —
——
Du Conaile de Conffance. 189
fcandalifez de fon procedé, qui faifoit un tort infini À toute
l'Eglife, tant au fpirituel, qu’au temporel : que toures ces con
fiderations avoient obligé fon dévot fils Ferdinand , Roi d’Ara-
gon, de le fupplier , & requerir, de vouloir inceffamment faire
. ,° , . « ’
cette renonciation, purement, & librement : qu'il y étoit oblicé
de Droit divin, & humain, tant par ces raifons, que par plu-
fieurs autres. Les mêmes remontrances lui furent faites, par
l'Infanc Henri, Grand-Maïtre de l'Ordre de S. Jacques, En-
voyé du Roi de Caftille, par le Protonotaire Lambert, Admi-
niftrateur de lEvêché de Pampelune, Envoyé du Roi de Na-
varre, Bernard , Comte d’'Armagnac j Jean , Comte de Foix ;
& plufeurs autres, quien firent dreffer un inftrument auten-
tique. ; |
De la Lune leur fit délivrer de fon côté un long écrit, où il
rérend prouver, qu'il n'avoit pas tenu à lui que la réünion ne
e fût faite : que l'on lui avoit refufé les füretez qu’il avoit de.
mandées : qu’il vouloic que l’on aflemblät un nouveau Concile
à Marfeille, à S. Viétor, à Nice, à Villefranche, ou à Savone,
quoique cette derniere ville ne fût pas de fon obédience , où il
promettoit de renoncer à fes prétentions.
Les Ambafladeurs du Roï d'Aragon, qui s'apperçürent qu’il
ne cherchoit qu’à les amufer, lui firent une fommation dans les
formes le 15. de Novembre, de renoncer purement, & fimple-
ment, & fans condition , faute de quoi, ils protefterent de fe
pourvoir comme ils aviferoient, attendu que le Roï leur Maî-
tre fouhaitoit la réünion de l'Eglife de tout fon cœur :ilsle fup.
plierent de donner pouvoir à quelqu'un de fes adherans d'aller
a Conftance, où fe trouvoient les Prelats des autres deux obé-
diences, & d'y convoquer de nouveau le Concile en fon nom,
afin que ceux qui le reconnoifloient encore , ne fiffent point de
difficulté de s'y trouver, & de confirmer, tant ce qui y avoit
étéfait, que ce qui s’y feroic à l'avenir : de caffer tout ce qu'il
avoit fait lui-même, contre ceux des autres deux partis, & ceux
qui fe trouveroient au Concile, ou qui fe méleroient d’élire un.
. . e ? .
nouveau Pape, ou contre celui qui feroit él. Ils le pricrenct
encore , de vouloir retourner de Collioure, où il s’étoit retiré,
4 e e e. A
à Perpignan, & lui promirent toute force de füretez pour fa
perfonve.
À à ii]
me
——
190 Nouvelle Hifloire
Il leur fit désle lendemain une réponfe, fous le nom des Car
dinaux qui l'avoienc accompagné dans fa retraite, où il dic,
que l'Empereur avantrefufé d'accepter les voyes qui lui avoient
été offertes, pour parvenir à la réünion de l’Eglife ; & s'étant
retiré de Perpignan, le je s'en étoit aufl retiré, pour de bon-
nes,& juftes caufes, & qu'ils avojent crû être indifpenfablemenc
obligés de le fuivre : qu'ils avoient demeuré long tems à Perpi-
gnan, fans que ce Prince leur eût fait dire la moindre chofe :
qu'ils n’étoient plusen état de fe féparer de leur Chef. Pierre
dela Lune ne fe croyant pas encore affez en fureté à Collioure,
fe retira au Château de Panifcola , lequel appartenoit à fa
Maifon. 11 envoya de-là un long écrit , pour excufer fa re-
traicre de Perpignan, que l’on verra parmi les Preuves, qui ne
contient guéres que des redites, & des affürances de fa foi, dont
il n’étoit nullement queftion.
Tout le monde demeura parfaitement convaincu, qu'il n’y
avoit plus rien à fe promettre d'un homme aufli obftiné : ainfi
le 13. de Decembre 1415. il fe fit dans le nouveau Chapitre de
la Cathédrale de Narbonne, une Affemblée, compofée de Jac-
ques Archevèque de Tours, de Pierre Evèque de Ripa, Jac-
ques de Opifis Evêque d'Adrie, & Jean Evêque de Geneve:
Jean de Opifis, Doéteur en Droit Canonique, Auditeur du
facré Palais ; Lambert du Tronc, Prieur de la Bertiere, Dio-
cefe de‘Liece, auffi Docteur en Droit Canonique ; Benoift Gen-
tian, & Conrad de Sujac, Profefleurs en Theologie ; Jean de
Fabricæ, Doëteur en droit Civil; Jean Virel ; Hugues Hoilges,
& Bernard de Palanhbea, Doéteurs en Droit Canonique, De-
putez du Concile de Conftance, qui étoient venus jufques-là
avec l'Empereur, pour travailler à la réünion de l'Eclife, avec
François Archevêque de Narbonne, Camerier de Ja fainre
Eglife ; Renaud Archevèque de Reims, & Jean Archevèque
de Riga; Guy Abbé de Traffen ; Monfieur le Duc de Brixen;
Je Comte Palatin d'Hongrie ; le Comte Berthold ; Brunon de
Ja Scala, Seigneur de Verone, & plufieurs autres Confeillers
de l'Empereur ; Don Dicgo Ferdinand de Quignones, Cheva-
licr, Confeiller du Roi de Caftille ; Don Diego Ferdinand de
Badrel, Chevalier ; M: Philippe de Medailx, Docteur en Theo-
logie ; Efpere en Dieu de Cardonne, Jurifconfulte, & Benenat
Du Concile de Conffance. 191
Petri, Docteur en Droit Canonique, Envoyez du Roi d'Ara-
gon 5 M° Garcias de Falcibus , Secretaire du Roi de Navarre,
{on Envoyé , & du Comte de Foix , entre lefquels il fut fait un
Traité, qu'ils jugerent néceffaire , pour parvenir à la réünion,
& à la paix de toute l'Eglife. I1fe trouve dans l'Edition des Con-
ciles, que l'on à citée , à quelques chofes prés, que l'on a tirées
des Manufcrirs de S. Victor. i
Pendant que l'Empereur Sigifmond travailloit auffi vigou-
reufement, & aufi utilementde fon côté à l'extinétion du fchif-
me, les Prelats, & les Doéteurs François, qui étoient à Conf-
tance, ne travailloient pas moins à en détruire les caufes, s’il
étoit pofiible, tant pour contribuer à la réünion aétuclle de
YEglife , qu’à prévenir.de femblables malheurs pour l'avenir.
Il étoit aile de remarquer , que les principales de ces caules,
étaient l'ambition , & l’avarice des Papes, qui, au lieu de s’ac-
tacher au recouvrement des grandes terres, dont la liberalité
des Rois de France avoit autrefois enrichi le S. Siege, & qu'ils
avoient fait, ou laïffé paller en des mains étrangeres, n’avoient
fongé qu’à mettre fur les Eglifes, & fur les Prelats, des impo-
fitions , dont on avoit fait tant de plaintes , dans les Conciles de
1398. & 1406.
Ainfile Mardy 15. d'Oétobre 1415. fuivant l'ordre de Meffieurs
Jean Patriarche d’Antioche, alors Prefident de la Nation , ces
Prelats, & ces Docteurs s’aflemblerent au Convent des Domi-
nicaïns de Conftance. Meflire Jean Patriarche de Conftantino-
ple , leur propofa un projet de Canon, au fujer des Annates,
ou des fruits de la premiere année, de tous les Benefices nouvel-
lement conferez , que le Pape, & les Cardinaux avoient trouvé
le fecret de s'approprier , & en fit la leéture à l'Affemblée.
Ce projet portait, que le Concile , voulant fe conformer à
lufage des faints Decrets, qui ne fouffroient dans l'Eglife rien
de mauvais, ni qui pût produire de mauvais effets ; & ayant re.
marqué combien de fcandale avoient caufé la levée, l’exac-
tion, & le payement des revenus des Benefices, pendant la
premiere année, depuis qu’ils avoient été conferez,[ ce qui avoic
fait beaucoup de tort aux Prelats, & a leurs Eglifes, ) avoitdir,
déclaré, & ordonné, qu’à l'avenir ces revenus ne feroient plus
perçüs par la Chambre Apoñtolique , ni par les Cardinaux, ni
192 Nouvelle Hifhoire |
payez par les Prelats, fous quelque nom, ou prétexte que c
fuc , de menusfervices, de Palium, ou de Benediétion , jufqu'à
ce que le Concile en auroit autrement ordonné : avec défenfes
à toutes perfonnes , de quelque état , ou condition qu'elles puf-
fent étre, de les exiger , ni de les payer, à peine de privation
de leurs Offices, & Benefices. Le Concile, de même que celui
de Pife, faifoir don, & remife aux Prelats, de tout ce qui pouvoit
être du d'arrerages du paflé, à la Chambre Apoftolique, & aux
Cardinaux , pour raifon de ce 5 cafloit, & annulloit tous
procés faits, & à faire à ce fujet ; & donnoit pouvoir aux Ar-
chevêques, & aux Evêques d’abfoudre tous ceux qui auroient
été excommuniez, faute de payement ; même ceux qui pour-
roient avoir été déclarez irréguliers. |
Aprés la lecture de ce projet, M. Ponce Simonet, Docteur
en Theologie, préfenta au Prefidenc, un Memoire, qu'il difoit
être trés-important fur ce fujet, & demanda que l'on en fit
auf la leture ; ce qui lui fut accordé. L'on trouva que c’étoit
une Ordonnance de Charles VI. du 18. de Fevrier 1406. diffe-
rente de celle qui a été déja donnée au Public, fous la même
datte. Sa Majefté dit d’abord, qu’il n’y à pas moins de dévo-
tion à empêcher la ruïne des Epglifes, qu’à les enrichir: qu'elle
a appris par les plaintes de fon Procureur General, & deceux
des Princes de fon Sang, des Prelats, des Chapitres, des Con-
vents, & du Clergé, tant du Royaume, qué du Dauphiné,
& de fa chere Fille l'Univerfité de Paris:
Que puifque l'autorité n’a été donnée au Pape, que pour
l'édification de l’Eglife, & non pour fa deftruction , il ne lui
appartient point d'impofer fur les Chrétiens des charges à fa
volonté ; de courir aprés l'argent, pour fatisfaire fon avarice :
que les revenus des Benefces, même pendant la vacance, fui.
vant les Ordonnances des Conciles , & Îles pieufes. intentions
des Fondateurs, font deftincz à l'entretien des Miniftres, des
Fglifes, & du culte divin, à la nourriture des pauvres, le ra-
chat des captifs, la culture des terres qui leur appartiennent,
& le payement des charges aufquelles elles font fujettes ; enforte
que les biens délaiffez par les Prelats aprés leur mort, doivent
ètre refervez à leurs fuccefleurs , pour en faire l'emploi au pro-
fit des Eglifes, fice n’eft en quelques endroits, oüilsont intro-
duit
—
-
= =
= es
Du Concile de Conftance. 193
duit la coûtume d’en difpofer par teftament, ou de les laiffer à
leurs heritiers. |
Que les Saïnts Peres avoïent ordonné, que les Prelats vifire-
roient chaque année les Eglifes de leur dépendence, pour cor-
riger lesmœurs, & ordonner les reparations néceflaires, moyen-
nant quoi , elles avoient accoutumé de les défraïer : que cepen-
dant quelques Officiers des Papes, fur tout, ceux de celui d’alors,
avoient depuis quelque tems impofé de trés-grofles chaags fur
ces Eclifes : me à s'emparolent de tous les effets délaifféz par
les Ecclefaftiques décedez : qu'ils enlevoient les fruits des Be-
ncfces pendant Ja vacance : qu'ils demandoient des arrerages
de tems immémorial , lefquels ils contraignoient de payer par
des Cenfures Ecclefiaftiques : que non contens du revenu de la
premiere année, îls demandotent encore de l'argent pour ce
qu'ils appelloicnt les menus fervices : qu'ils eontraignoient les
Pourvüs, d'affirmer la valeur du revenu de leurs Benefices par
ferment, à peine de parjure: qu'ils fe faifoient payer du droit
de vifite, qui ne pouvoit être du qu'aux Evêques, fans qu'ils
fe donnaffentla peine de les faire ÿ même par ceux qui ne le de-
voient point : qu'ils impofoient des Decimes à leur fantaifie,
fans confulter les Prelats : que tout cela s’exigeoit avec la der-
niere rigueur, & fans aucune miféricorde ; fans proportion ,
ni égalité.
_ Qu'aucun Prelat n'ofoit faire fes fonctions , fans avoir ob-
tenu les Rulles : que l'on ne les lui delivroit point, qu’il n'eût
payé l’Annate, & cour ce qu’il plaïfoit à ces Officiers de lui de-
mander : qu'il fembloit par là que l’on achetoit les Benefices,
avec de l'argent jau lieu qu'ils ne devoientfe donner qu’au mé-
rite, & à la fcience : que ceux qui en avoientle plus, ne par-
venoient jamais aux Dignitez Ecclefaftiques, s'ils n'étoient ri-
ches, à quoi le Public étoit grandement intereflé. Que tous ces
défordres donnoientJieu au renverfement de quantité d’Eglifes,
& de Monafteres dans le Royaume, & dans le Dauphiné : les
bâtimens tomboienr, les heritages demeuroiïent en friche: l'on
étoit contraint d’aliener les fonds, de vendre les ornemens les
lus précieux , les Reliques , les vafes facrez, les Calices , les
ER & autres chofes femblables, & de les donner fouvent à
vil prix, De couper les bois hors des Saifons : ie Eglifes
| |
4
;
—
a
94 | N'uel'e Hifhore
étoient chargées d’une infinité de dettes : que le nombre de ceux
qui avoient accoûtumé de les défervir,diminuoit de jour en jour:
que le peu qu'ilen refloit, fe trouvoit fouvent empêché de faire
fes fonétions, par les excommunications, & les Cenfures, re-
duit à la mendicité , & hors d'étac de s'entretenir aux etudes.
ue la France, qui avoit étéregardée comme une pepiniere
d’habiles gens, gémifloit de n’en plus avoir : que l'on n’y voïoit
refqée plus ni de culte divin, ni d'œuvres de charité : que les
ea ne s’executoient plus : que le Royaume sépuifoie
d'argent: qu'ilen arrivoit une infiniré de fcandales, qui n’étoient
que trop connus de tout le monde. Que le Parlement avoit déja
rendu un Arrêt par provifion, pour faire cefler la caufe de ces
defordres: que le Concile de Paris l'avoir prié, de vouloir y met-
tre ordre.
C'eft pourquoi, Sa Majefté, perfuadée que l'autorité Royale
a été établie de Dieu , pour le foûtien del'Eglife, & qu'elle ne
peut être mieux employée qu'à terrafler les deftruéteurs de l'E-
poufe de Jefus-Chrift : que les Canons même ordonnent d'y
avoir recours, lorfque fes Chefs fe trouvent coupables de pa-
reils défordres ; ordonne de faire inceffamment ceffer tous les
abus ci-deffus marquez, dans le Royaume, & le Dauphiné:
que l’Arrèc du Parlement, quoi qu'il ne füc que provifoire, de-
meureroit deffinitif, tant pour le Royaume, que pour le Dau-
phiné ; & qu'il feroic inviolablement obfervé à l’avenir : Elle
ordonne, qu'il feralà, publié, & regiftré où befoin fera ; Man-
dant à tous Juges, fur ce requis, de garentir toutes perfonnes
de ces exaétions, & de les maintenir dans cette immunité.
Aprés la leéture de certe Ordonnance, Meflire Helie Evé-
que du Puy , & le même M: Ponce Simonet, dirent , qu'il fal-
loit fupprimer les Annates ; puifque le Roi Trés-Chrétien, &
le Concile de Paris, l’avoient ainfi ordonné. Plufieurs s'écrie-
rent là - deffus, #/ nous plaie, il nous plait : maïs d'autant que
l’affaire étoit de conféquence, plufieurs autres furent d'avis,
d'en déliberer plus à loifir, & de recüeillir là-deflus les voix de
tous ceux qui compofoient l'Aflemblée : d’autres propoferent
d'en députer quelques Membres, pour aller s'informer des
fentimens des autres Nations ; afin de ne pas prendre de parti
fingulier, & qui ne fût approuvé de toutes les autres j mais
— _
_— —*
Du Concile de Conflance. | 196
comme il étoit déja tard , l'on ne décida rien ; chacun fe retira
chez foi. | |
Le Mardy fuivanc22.du même mois d'Otobre;laNation Fran-
çoife s'affembla encore au Convent des Dominicains , où aprés
quelques autres propolitions, .M, Ponce Simonet remit encore
k même matiere fur le tapis, & demanda que l’on eùt à fe dé-
terminer là-deffus, avant toutes chofes : il demanda même de
Ja part du Roi, que les Ambaffadeurs de Sa Majefté, du Clergé
du Royaume, & du Dauphiné, & tous les bons François , euf-
{enr à fe joindre à lui, & faire fi bien leur devoir, que l’on ne
parlât plus des Apnates, felon la volonté du Roi, & en demanda
ate. Quelques-uns dirent là-deflus, qu’il falloic D aux
exactions qui fe faifoient dans le Royaume : plufeurs applau-
dirent à cette propolition : l'on ne laiffa pas de déliberer , s'il fe-
roit à propos de traiter de cette matiere, ou s’ilfalloiten diffe-
rer la difcuffion. L'on recüeillit là-deflus les voix de la Nation,
quelques jours aprés, en Ja manierefuivante :
Dés le même jour 22. d'Otobre, fous la Prefidence de Mon-
fieur le Patriarche d’Antioche, furentoüys, Meflire Jean Pa-
triarche de Conftantinople, lequel dit, que le tems n'étoit pas
ropre à difcuter cette matiere, & qu'on pouvoit la remettre
a un autre : Me Jourdain Morin, Doéteur en Theologie, Am-
baffadeur du Roi Trés-Chrétien, dit, qu’il falloit mûrement
examiner cette affaire, & fonger à l'entretien de l'Etat du Pape,
& des Cardinaux : que l'on pouvoit fupprimer les Annates ;
mais qu’il n’étoit pas à propos d'en publier fi-1ôt la fuppreffion.
M: Pierre de Verfailles, Prieur de Chaumont , aufli Am-
baffadeur de Sa Majefté, fut de l’avis de M° Morin, qui venoit
de parler.
M Pierre Cauchon, Vidame dcl’Eglife de Reims, Ambaf-
fadeur de Jean Duc de Bourgogne, dit, que l'on ne devoit
pas parler de la fuppreffion des Annates, fans pourvoir en
même tems à la fubfftance du Pape, & des Cardinaux : il de-
manda, que cette matiere fût remife à huitaine.
M Jean de Peyruffe, dit, qu'aprésque l'on auroit pourvu À
Ja fubfitance du Pape, & des Cardinaux, les Annates pour-
roient être fupprimées.
Mere Hclié Evêque du Puy, dit, qu'il n’y avoir plus là-
I]
196 Nouvelle Hiftoire _
deflus à déliberer ; qu’il falloit dés à préfent abroger les An-
nates ,; dont la fuppreflion ne feroit cependant publiée que dans
l'une des Scflions du Concile General ; mais qu'avant cela, il
falloir pourvoir à la fubfiftance du Pape.
Mefire Eltienne Evêque de Dol, dit, que l'on ne devoit pas
parler de fupprimer les Annates, que l’on ne pourvütau même
terms à la fubfiftance du Pape, & des Cardinaux ; mais querien
ne prefloit à l'égard de l'un, ni de l’autre.
Meflire Vital Evêque de Toulon, fut du mêmeavis, avec
M' Jean Balire, Docteur en Droit Canonique, & Correcteur
des Brefs, L |
Meffire Alain Evêque de Leon, dit, qu’il n’étoit pas tems de
traiter cette queftion.
Meflire Jean Evêque de Layaur, fut d’abord du même
avis ; mais il en changea, & paffa à celui de fupprimer les
Annates, & de pourvoir à la fubfiftance du Pape, & des Car-
dinaux, & de nommer des Commiffaires pour cela.
Mefhre Louis Evêque de fat de l'avis de celui de
Dol ; & comme ilfe faifoit tard , la Conference fut remife au
lendemain.
Le Mercredy 23. d'Oûtobre , les mêmes fe raffemblerent,
dans le Rcfetioire des Dominicains, où Monfieurle Patriarche
d'Antioche Prefdentr.fic quelques propofitions;fur quoi Meflieurs
les Fvêques de Feltre, & de Verden ÿ MeRobert Apulcon, &
plufieurs autres Deputez des Nations Italienne, Germanique,
& Angloife, fe prélenterent : le premier porta la parole , &
dit, qu’elles avoient appris, que l'on avoit voulu perfuader aux
François, qu'elles étoient d’avis de fupprimer entierement les
Annates : il affura la Compagnie, que la Nation Italienne n'en
avoit jamais fait la propofition. L'Evèque de Verden, dit, que
la chofe avoit été propofée dans lAffemblée de la Nation Ger-
manique ; mais que l’on n’avoit prislà-deffus aucun parti. Mon-
fieur Apulcon déclara la même chofe, pour les Anglois.
Ils furent remerciez par Monfieur le Prefident, qui leur dir,
qu'il n’en avoit nullement entendu parler ; fur quoi ces Depu-
tez fe retirerent, Monfieur l'Evêque de Lavaur reprit le dif-
Cours du jour précedent ; & aprés avoir parlé fort long-tems,
il conclut, à ce qu'on envoyât des perfounés de confderation
se = eut me mule 2%
EEE me
"qe ————
aprés un long difcours , à ce que l’on nommât des Deputez ,
Du Contile de Confiance. 197
aux Cardinaux, pour regler ce que l’on ordonneroit , tant à
l'égard du Pape, , qu'à leur égard, aprés quoi l'on fupprime.
roit entierement les Annates, dont ils tiroient une partie de
leur fubfiftance.
Meflire Oger Evêque d’Autun, dit, que Meffeurs les + 8
tez pour la reformation, avoient long-tems déliberé la-deflus : *
qu'il falloit favoir quel étoit leur fenciment ; s’y arrêter, fi l’'Af-
femblée le trouvoit bon ; fi non, pourvoir à la fubfftance du
Pape, & fupprimer les Annates.
Meffire Jean Evèque de Senlis, parla pour l'Univerfité de
Paris , demanda que l’Affemblée déclarât, que les Annates n'é-
toient pas düës, & que l'on les fupprimâc: qu'il ne falloit pas
hiffer de pourvoir à la fubfiftance du Pape, & de fa Cour 5
que l’on devoit nommer des Deputez pour cet effet.
Meffire Jean Abbé de Cifteaux , fut du même avis, & que
l'on ne fît rien jufques-là.
M° Thierry Licentié d'Orleans, Deputé de certe Univerfité,
dit, qu’il étoit d’avis de traiter en même tems, de la fuppref-
fion des vacances, & de la fubfftance du Pape ; enforte néan-
moins , que l’on commençät par celle-cy.
Mefire Pierre Abbé de S. Maixent , au Diocefe de Poitiers,
Docteur en Droit Canonique, fut d'avis de nommer des De-
putez, pour examiner l’une, & l'autre de ces deux chofes, &
de fupprimer les Annates.
Un ancien Doëéteur de Touloufe, Deputé decette Univer-
fité, fut d'avis de fupprimer les Annates, au lieu defquelles,
chique Decimateur payeroit au Pape le dixiéme du revenu de
fes dixmes.
L'Abbé de Clairvaux parla long-tems fur la refolution prife
pe le Roi, &le Clergé de France , & conclut de même à la
uppreflion des Annates, & à ce que l'on pourvüt à l'entretien
du Pape, conjointement avec les autres Nations.
M Hervé l'Abbé, Docteur en Droit, Deputé de l'Univerfité
d'Angers, fut du même avis, de fupprimer les Annates, & de
pourvoir à l'entretien du Pape.
Monfieur l'Abbé de Celles, Diocefe de Bourges, conclut
3
pour regler ce que l'on donneroit au Pape,
Bb ii
198 Nouvelle Hifloire
Monfieur l'Abbé de Cormery, dit, qu'il s'enltenoit à la dé-
liberation du Roi, & du Clergé de France : qu'il étoit cepen-
dant d'avis, de donner quelque chofe pour la fubfiftance du
Pape, & des Cardinaux, fuivant le Reglement qu'en feroient
. les Deputez, qui feroient nommez par l'Affemblée.
M: A medée de T'alava, Doéteur en Droit Canonique, Doyen
de l’Eglife de Lion, Deputé de l’Univerfité d'Avignon, dir, qu’il
falloiten même tems fupprimer les Annates, & nommer deux
Evèques, deux Abbez, deux Deputez des Chapitres, & des
Curez, qui regleroient avec les Cardinaux, ce que l'on donne-
roit au Pape: il prit les mêmes conclufions pour Monfieur l'Ar-
chevêque deLion,fon Chapitre,& tout le Clergé de fa Province.
Comme il fe faifoic tard , l'on remit à entendre le refte des fuf-
frages, à la premiére Conference.
Le Vendredy 25. du même mois d'Otobre, Monfieur le Pre-
fident fit convoquer une autre Affemblée au même lieu , où le
Deputé de l'Univerfité de Montpellier , qui parla le premier,
fut de même avisque Monfieur de Talava , Doyen de Lion.
Monfieur l'Abbé d'Orcamp, Diocefe de Noyon, fuivitle fen-
timent de Monfieur l'Evêque de Senlis, pour l'Univerfiré de
Paris : il fut fuivi par Meflieurs les Abbez de Beaubeq, & de
Villeloup. | | |
Monfeur l'Abbé de S. Loup de Troyes, dit, qu'il falloic
commencer par fournir à l'entretien du Pape, & des Cardinaux,
avant de coucher aux Annates. |
Monfieur l'Abbé de Bellefont,dir,qu’il falloir au contraire, dé.
clarer que les Annates n'étoient point duës, aprés quoi, l'on fon-
geroit au Pape, & aux Cardinaux : que l'on nommeroit des
Deputez, pour voir ce que l'on pourroit faire.
Monfieur le Prieur de Sauxillanges, pour l'Abbé, le Con-
vent, & tout l'Ordre de Clugny, dit, qu'il falloit traiter de :
ces deux chofes en même tems. |
M: Urfin Talevende Profefleur en Theologie , dir, que le
Pape n'avoir aucun droit de prendre les Annates ; mais qu'il étoit
à propos de nommer des Deputez, pour regler ce que l'on four-
niroitau Pape, & aux Cardinaux.
Me Matthieu Rodes Profeffeur en Theologie, dir, que l’on de-
voir ôter au Pape la collation des perits Beneñces , -& la referve
“e° _
Da Concile de Conffance. 199
des grands; ma's que l’on pouvoit nommer des Deputez, pour
pourvoir à la fubfiftance de la Cour de Rome.
Monfieur l’Archidiacre de S. Flour , dit, qu'il étoit d’avis de
fupprimer les Annates, & de deputer deux perfonnes de cha-
que Etat, pour regler toutes les conteftarions, & en faire le
rappo’t aux autres Nations. n: |
M: Ponce Simonet, parla longuement fur la matiere des An-
nates, & conclut, qu'il falloit commencer par les fupprimer ;
enfuite de quoi, l'on fongeroir au moyen de contribuer à l'en
retien du Pape. Commeilavoit confomméle refte de la féance,
l’Afflemblée fe fépara.
Le Lundy 28. du même mois, à huit heures du maun, la
Nation Françoife fe raflembla dans le même lieu, fuivant l'or-
dre de Monfieur le Prefident. L'on mit encore la même mat'ere
en déli' eration, pour recüeillir les voix de ceux qui n'avoient
pas encore parlé.
M. Guillaume Beauneveu, Profeffeur en Theologie, l’un ds
Ambafladeurs de Sa Majefté Trés-Chrétienne , opina le pre-
mier, & dit, queles Annates n'étoient pas duës, & qu'il falloic
les fupprimer, apres quoi, l’on fon *:rnitau Pape.
M: Nicolas de Gonefle, autre Profeffeur en Theologie, cir,
que l'on devoit fupprimer les Annates, & pourvoir à l'entretiea
du Pape, jufqu’au Concile General.
Le Deputé du-Chapitre de Sens, dit, qu’il falloit faire l’un ,
& l’autre. | |
Le Prieur de Nôtre - Dame la Dorade de Touloufe fut du
même avis. |
M° Antoine Cofle, de l'Ordre S. Dominique, Profefleur en
Theologie , Deputé de Monfieur l’'Evêque de Grenoble, opina
de même.
M: Bertrand Baquin, Carme, Doéteur en Theolosie, dit,
que l’on pouvoit moderer les fommes qui fe payoient pour les
Annates. | |
M: Jean Dofier, Archidiacre de Sablé, en l’Eslife du Mans,
dit, qu’il étoit à propos de traiter de ces deux affairesen même
tems. |
Monfieur le Chambrier de Marmoutier, fut de même avis.
M: Jean Rocha Cordelier, Prefeffeur en Theologie, dit, que
net, Maître és Arts, &.en Médecine.
200 … Nouvelle Fifloire
l'on pouvoit conferver les Annates, & en retrancher les abus.
M° André Bernard, Chanoine de Befançon, Profeffeur en
Thcologie , opina pour la fuppreffion des Annates , & à donner
au Pape de quoi s'entrerenir,
Le Procuieur General de l'Ordre de Prémontré, Docteur
en Theologie, fut du même fentiment.
M: Jean Hugonet, Licentié en Loix, dir, que les Annates
n'étoient pas dûës. L'Affemblée finit la ; parce qu'il étoit tard :
l'on remit le refte à la premiere fois,
Dés le lendemain Mardy 29. du même mois, le Clergé de
France fe raffembla encore au même lieu, où la féance fut ou-
verte par Monfeur l’Archidiacre du petit Calais, en l'Eglife
de Rouën, Procureur de ce Chapitre, qui dit, que fon avis
étoit, de déclarer que les Annates n'étoient point düës: qu'il fal.
loit cependant contribuer à l'entretien du Pape , & des Cardi-
naux : que s’il n’y avoit pas d'autre moyen de le faire, il falloic
les continuer fous certaines modifications, & retrancher le fur-
plus. Le Procureur General de l'Ordre de Clugny, fut du même
fentiment.
M Pierre Salomon, Cordelier , Profcffleur en Theologie,
Ambaffadeur du Duc de Bourgogne, dit, qu'il falloit commen-
cer par donner ordre à la fubfitance du Pape, & des Cardi-.
naux, aprés quoi, l’on fupprimeroic les Annates ; & laïffer à
la difcretion du Pape, de regler lui-même ce qui lui feroit né-
ceflaire, & à la Cour de Rome. ;
Le Prieur d’Alec, dit au contraire, qu’il falloit commencer
par la fupprefñon,
Me Nicolas Cavache, Profeffeur en Theolovie, ne fit que re-
peter ce qu'avoit dit Monfieur l'Evêque de Senlis pour l'Uni-
verfité de Paris. |
Le Prieur de S. Malo, Deputé de l'Abbé de Rofon, Dio-
cefe de Rennes, s’expliqua de même que celui d’Alet. Le Doyen
de l'Eglife de L'moges n'en dit pas davantage. :
M° Thomas Avis, Carme, Profefleur en Theologie, dit,
qu’il falloit avoir foin du Pape, & des Cardinaux, & moderer
les Annates. Cet avis fur fuivi par M. Odon Gabin, Domini-
cain, autre Profefleur en Theologie, & par M° Olivier Guen.
Me Jean
»
Du Concile de Conffance. . 201
Me Jean Ademar, Profefleur en Theologie, déclara , qu'il
D ouvriroic fon avis, que quand on auroit nommé des Com-
miflaires. | |
.Monfeur l’Abbéde la Victoire, s'expliqua de même que Mon-
fieur l’'Evèque de Toulon : qu'il falloit fupprimer les Annates ;
mais en même tems pourvoir à la fubfiftance du Pape, & des
Cardinaux : qu’il falloit nommer des Deputez à cet effer ; mais
que la chofe n’étoit pas bien preflée.
M° Simon Bocheux, Archidiacre de Gap, die, qu'il falloic
fupprimer les Annates, & pourvoir à la fubfftance du Pape, &
des Cardinaux. |
Me Jean Simon, Envoyé de Monfieur le Duc de Bourbon,
fut d'avis de commencer par ce dernier. M° Jean le Vieux, Cha-
noine,& Deputé du Chapitre de Grenoble,fuivie le premier avis;
de même que M° Guillaume Guignon, Chanoine du Puy.
M: Pierre Neyraud, Chanoine de Poitiers, Envoyé de Mon-
- fieurle Duc dé Berry, fucd’avis que l'onfit l’un, & l’autre en
même tems.
Mc Nicolas de Habane, Chanoine Deputé du Chapitre d’Au-
xerre, fe rangea à l’avis ouvert par Monfieur l'Evêque de Sen-
lis, pour l'Univerfité de Paris.
M: Gilles Acharie, Licentié és Droits, dit, qu'il étoir d'avis
de fupprimer les Annates, fans oublier de pourvoir à la fubfi-
ftance du Pape, & des Cardinaux 5 mais comme il fe faifoit
tard, l'Affemblée fe fépara jufqu'à la premiere Conference.
Le Jeudy dernier du même mois d'O&tobre, Monfeur le Pre-
fident fit convoquer l'Affemblée au même lieu ; mais comme il
fe trouva embarraflé de quantité d’affaires importantes, qui
regardoient le Concile, & qu’il ne put y affifter lui-même, il
nomma pour tenir fa place Monfieur l’Evêque de Toulon, le-
quel prefida en effet à l'Affemblée , où l’on continua-de recücillir
les fuffrages de la Nation, fur le fait des Annates.
Le premier qui parla fut, M° Guy Marc, Chanoine d’A-
miens, qui dit, qu'il falloir travailler en même tems à fuppri-
mer les Annates, & à pourvoir à la fubfflance du Pape , & des
Cardinaux. Son avis fut fuivi par M° Guillaume de Spelunca ,
Médecin. |
- Me Jean Graflet, Chanoine, Deputé du Chapitre du Puy,
C c
= A es
102 Nouvelle Hifioire
fuivic l'avis du Prieur de Sauxillanges, de traiter des deux affai.
res en même tems,
M: Jean Martin, fut de celui de Monfieur l’Evêque de Tou-
Jon, conforme au précedent. Il ajouta, qu'il falloit nommer
des Deputez, & ne pas fe prefler fi fort.
Monfieur l’Evêque de Cambrai, dir, qu'il s’en tenoit à l'avis
de l'Univerfité de Paris.
M: Jean Nicolas, Chanoine de Toul, & de Verdun, De-
puté de Monfieur l’Evèque de Verdun; & du Chapitre de
Toul, fut d'avis dé pourvoir à la fubfiftance du Pape, & de fa
Cour, & de fupprimer les Annates; & que l’on ne fît cepen-
dant aucun préjudice aux petits Benefices. Il demanda qu'il lui
fût donné acte de ce qu'il avoit dit.
M° Geoffroi Dauli Depaté de Monfieur l’Evêque de Limo-
ges, dit, qu'il falloit fupprimer tes Annates, aprés quoi, l’on
fongeroit au Pape, & aux Cardinaux,.
Mc Pierre le Prêtre, Deputé du Chapitre de Cambrai, dit
au contraire, qu'il falloit commencer par ce dernier ; & que
files Aanates n'écoient pas légitimement duës, il falloit les
fupprimer.
M: Pierre Quillet, Chanoine, & Archidiacre en l'Eglife de
Châlons, fur Saone, Envoyé de Monfieur le Comte de Savoye,
dic, qu’il falloit fupprimer les vacances, & pourvoir au relte,
M: Vivian, Maître és Arts, fut de cet avis.
Monfieur le Prieur de Maffau , Diocefe de Liege , fe rangea
à l'avis de l’'Univerfité de Paris. |
Monfieur le Prevôt de S. André de Grenoble, & celui de S.
André, Chanoine de Geneve, Deputé de fon Chapitre, dirent,
qu'il falloit pourvoir à la fubfftance du Pape, avant que de
toucher aux Annates. |
Jean Bartolde de Pennatis, dit, qu'il ne s’agifloit que de fup-
primer les Annates, fans fe mettre en peine de la fubfftance du
Pape, & des Cardinaux.
M: Simon Loifon, Deputé du Chapitre de Verdun, futen-
core du même fentiment. nr
Me Jean Vigier, Archidiacre en l’Eglife de Lion, fut pour
la fuppreffian des A nnates, aprés quoi, l’on fongeroit à l'autre
sh Il fut fuivi.par le Prieur de Talard , Monfieur l’Au-
La
du Concile de Conffance. 203
mônier de l'Abbaye de Clugny, & par Monfieur le Prieur de
Duras. +
Le Procureur de l'Abbaye de Beauport, fuivit celui de d'U-
niverfirté de Paris.
M° Guillaume la Vallee, Maître és Arts, dit, qu’il falloit
avoir foin du Pape & des Cardinaux, avant de fupprimer les
Annates. Il fut fuivi par M, Pierre Amiot.
M" le Prieur de S. Michel du Château, Diocefe de Bourges,
dit, qu'il falloit fupprimer les Annates, fauf à pourvoir à la
fubfitance du Pape, & de fa Cour. Le Prieur de S. Jean d’An-.
gers, & le Deputé de Monfieur l'Evêque de Rennes, furent de
cet avis, |
M° Jacques Breton, Licentié és Loix, dit, qu'il n’y avoit qu’à
fupprimer les Aanates, fans s'embarraffer de ce que devien-
droient le Pape, niles Cardinaux.
_ M: Jean de Peronne, Chinoïne Deputé du Chapitre de Tours,
dit, qu’il falloit faire l’un, & l'autre en même tems. 1! fut fuivi
ar le Deputé du Prevôt de Piniac, en Provence, & par Pierre
Begueulle, Chanoine de Nantes. |
Monfieur l'Abbé de Sablé, opina pour la fuppreffon des An-
nates, fauf à pourvoir.
M: Simon de Grandi, Chanoine de Mets, Deputé de Mon-
fieur l'Evêque de cette ville, die, qu’il falloit faire examiner la
difficulté par des Deputez, qui en feroient leur rapport à l'Af.
femblée.
__ Le Deputé de Mr l'Evèque de Tournai, dit, qu'il falloic abolir
les Annates, aprés quoi, l'on pourvoïroit aux befoins du Pape,
& des Cardinaux. |
M° Pierre dela Cour, Licentié en Droit Canonique, fe ran-
gea à l'avis de l'Univerfité. ?
Le Procureur du Chapitre de Vannes, fut d'avis de fonger au
Pape, avant de fupprimer les Annates.
M: Pichot, Deputé du Chapitre d'Angers, fut d'un fenti-
ment tout oppofé. Il fut fuivit par Mc Robert Sanat, Licentié
és Loix, & par M° Jean de Cloff.
Le Deputé de Meffieurs l'Evèque de Conferans, & l’AbbLE
deS. Sernin de Touloufe, vouloient que l’on fupprimäât les An-
nates, & que l'on donnât au Pape la dixme de la Dîme, ou
quelque chofe d’approchant. Ci]
204 Nouvelle Hifhoire
Celui du Chapitre de Conferans vouloit que lon fongeit à
Ja fubfftance du Pape, & des Cardinaux, & que fes Annates
fufknt abolies. ;
MS Bernard Bapter, Licentié en Theologie, dit, que l'on
pouvoit ôter les Annatcs, pourvu que lon eut foin dela fub-
filtance du Pape, qui ne recevoir plus rien de fes Sujets, Le
Deputé de Monfcur l'Evêque d'Auxerre, fut de mêne avis.
Quelques-uns dirent là-deffus à Monfeur l'Evêque de Tou-
lon , que l'on avoit recücilli un affez grand nombre de voix, &
qu'il n'y avoit qu’à conclure:d’autres s'écrierent,qu'il falloit en-
tendre tout le monde. Monfieur de Toulon avant dit, qu'il fal-
Joit délibcrer auparavant ; plufeurs déclarerent , qu'ils s'en
fasportolent à la pluralité des voix Quelques-uns ajoûterent,
qu'ils avoient à parler pour divers abiens , dont ils avoient
ES Procurations , dont les voix devoient être comptées de
même que celles qu’ils avoient déja données. Le premier
qui fe leva fur : |
, Meflire Helie Evêque du Puy, au nom du Roi Trés-Chré-
tien, & defon Royaume, même de tout le Clergé de France.
11 demanda que l'on fupprimât au plutôt les Annates, & que
l'on pourvüt enfuite à l'entretien du Pa pe; & de fa Cour: que
l'on déclarâr que cette fuppreffion fe failoit , fans entrer dans la
difcuffion favoir fi elles étoient duës, ou non : que l'on en reve-
noit aux anciens ufages , & que cette déclaration fut publiée
à la premiere Seffion du Concile: qu'il étoit cependant à propos
que le Pape, & les Cardinaux fuffent honnëètement entretenus.
M° Matthieu Rodet, Frofeffeur en Theologie , comme De-
puté de Monfieur l'Evèque, & du Chapitre de Tréguier, dit,
comme il avoit déja faic, que l’on devoit Ôter au Pape la colla-
tion des petits Bencfices, & la réferve des orands ; mais qu'il
falloit auffi nommer des Deputez, pour pourvoir à l'entretien
de Ja Cour de Rome _ É |
Meffire Jean Fvêque de Lavaur, parla enfuire pour Meffieurs
les Evêques de Tulle, & de Pamiers, pour le Chapitre d'Agde;
pour quatre Abbez, & pour toute la Province de Touloufe :
il perfifta dans fon premier avis, de ne point fe prefler , de fup-
primer les Annates. aprés quoi, l’on pouvoïroic au refte : qu'il
étoit à propos de s’ajuiter là-deflus avec les Cardinaux,
. mn
s
tendre ceux qui n’avoient pas parlé.
Du Concile de Confiance. 20$
Meffire Viral Evèque de Toulon, comme Deputé de Mef.
fire François Archevèque de Narbonne, s'entintau fentiment
qu'il avoit déjà propolé.
Meffire Eltienne Evè. ue de Dol, chargé du pouvoir de Mon-
ficur l’'Evêque de Cornoüaille, n'opina que comme il avoit fait
our foi-même.
Meflire Alain Evèaue de Leon parla encore pour Monfieur
l'Evèque de Nantes, & dit, qu’il falloit remettre à un autre
tems la difcuffion de ces queftions.
Mefire Oger Evèque d’Autun, parla pour fon Chapitre, &
dit, que quoi-que Meilieurs les Commiffaires euffent déliberé la-
deffus , il falloit encore examiner leur déliberation.
Meflire Alexandre Abbé de Bell font, Deputé de Monfieur
l'Evêque de Lucon, dit, qu’il falloit commencer par déclarer
que les Annates s'éxigeoient mal à propos, & nommer des De-
putez, pour regler ce qu'il faudroic donner au Pape, & à fa
Cour.
Meflire Pierre Abbé de S. Maixant, parla pour toute la Pros
vince de Bourdeaux , comme il avoit fait pour lui-même: qu’il
falloit commencer par la fuppreflion des Annates.
Monfieur le Doyen de l'Fglife de Lion parla prur fon Ar-
chevêque, fon Chapitre, & route la Pravince de Lion, comme
avoit fait pour lui-même, & pour l'Univerfité d’'Avicon:il dit,
qu'il falloir nommer deux Deputez de chaque Corps, pour
travailler en même tems à l’une , & à l’autre aaire.
Le Procureur de S. Amé de Douay, Dioccfe d'Arras, qui
n'avoit pas été oùl, dit, qu'il falloic fupprimer les Annates,
aprés quoi , l'on auroit foin du refte,
M: Jean Morin, Profeffeur en Theologic, l’un des Ambaf-
fadeurs de Sa Majefté Trés-Chrétienne , fe leva enfuite, &
dit, que Monfeur le Prefident , alors occupé de plufieurs afFai-
res importantes, ne pouvoit plus faire les fonétions de cet em-
ploi : qu'il étoit même à propos de l'en décharger, l'ayant
rempli au de-là du tems pour lequel il y avoit été nommé: que
le travail, & les honneurs devoient fe partager entre tous les
Sujets, qui s'en trouvoient capables : la plupart applaudirenc
à cette propofition : d'autres dirent, qu'il falloit achever d’en.
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206 Nouvelle Hiftoire
Ainfi l'on écouta le Deputé du Chapitre de Vienne, qui dit,
qu’il étoit à propos de regler ces deux affaires en même tems.
Il fut fuivi par celui du Chapitre de Viviers. Celui du Cha
pitre de Poitiers dit, qu'il valoit mieux moderer les Annates,
que de les fupprimer entierement. Me Olivier Guennet, Méde-
cin, qui parloit pour fix Abbez , fut de l’avis du Deputé de
Vienne. | |
uelques-uñs s’écrierent enfuice, qu’il falloir conclure ; mais
M: l'Évêque de Toulon n'en fut pas d’avis:ildit, qu’il falloit
déliberer auparavant: que les fuffrages étoient différens : que
Monfieur le Patriarche d'Antioche, dont il venoit de faire les
fonétions , avoir été dépofé. Quelques-autres dirent, qu'il falloit
nommer un autre Prefident, pour recüeillir lesvoix, & pro-
noncer la conclufion. Plufieurs fe leverent à la fois ; & s’'adref-
ferent à Monfieur l'Evêque du Puy, à qui ils dirent, que c'étoit
à lui de prefider, comme le plus ancien Prelar de l'Eglite de
France. Il fe fit là deffus beaucoup de bruit; mais l'on n’en vint
oint à la conclufion : tout Le monde fe retira.
Le Samedy fuivant 2. de Novembre , il fe tine encore une
Affemblée au même lieu, où Monfieur le Patriarche d’Antio-
che propofa trois chofes : la premiere, de choiïfir un autre Pré-
fident ; àquoi il ajoùta, se lui étoit fort obligé de l'honneur
qu’elle lui avoit fait : la feconde, l’accommodement qui avoit
été fait entre les Cardinaux des Urfins, & de Ragufe, au fujet
du Grand Penitencier dela Cour de Rome : la troifiéme , le
Reglementqu'il y avoit à faire pour lesAnnates:fur ce que quan-
tité de gens demanderent à haute voix, que l'on fîc ce Regles
ment, Monfieur le Pacriarche fans autrement colliger les voix,
ni prendre lavis de perfonne, déclara, que les deux tiers des
fuffrages alloient à les fupprimer ; parce qu'elles avaient été éta-
blies fans aucun droit de la part de ceux qui les exigeoient.
Monfieur l'Evèvue de Senlis ajoûra, qu'il ne falloic pas fe
contenter de cette fuppreflion : qu’il étoit à propos d'y compren-
dre les menus, & communs fervices, & toutes les autres dé-
pendences des Annates : plufieurs des affiftans criérent , placet,
Monfisur le Patriarche ajouta auffi, qu'il concluoit avec le plus
pe nombre des opinans, que la Nation ne vouloit plus
oufhrir les Annates, ni les menus, & communs fervices, &
me ue
M
| Du Conaile de Conftance. 207
autres dépendences des A nnates: que tout cela avait été trés.in-
düëment exigé par la Cour de Rome : qu'il n’en falloit p'us rien
payer» ni pour Île paffé, ni pour l'avenir. Il s'éleva alors un
grand bruit dans l’Affemblée. Monfeur l'Evêque du Puy fit un
long difcours : l’on lüt alors ce qu'il avoir dit il ajoûta que c'é-
toit [à {on opinion : que Monfieur l'Abbé deS. Maixent ne l'a-
voit pas appellé.
Monfieur l’'Evêque de Dol, dit, que lui, & plufieurs autres
avoient été d’avis qu'on pouvoit fupprimer les Annates ; mais à
condition de pourvoir à la fubfiftance du Pape, & des Cardi-
naux, & non autrement.
Me Jean Poncet, Chanoine de Befançon, dit, qu'il étoit
chargé des pouvoirs de pluficurs Prelats, & Chapitres, & au'il
n'avoit pas encore été entendu : il ajoüta, que leur avis étoit
que l’on ne touchât po'nt aux Annates, fans pourvoir à l'en-
tretien du Pape , & des Card naux : qu'au cas que l'on fit l’un
fans l'autre, il proteftoit que cette charge ne feroit pas fupportée
par les Chapitres, ni par le bas Clergé : que fi cela arrivoit,
il éroic deflors appellant de la ‘conclufon : il donna en effet un
Acte qui contenoit fon appel, lequel ne fut pas lu à caufe du
grand bruit.
M°Tierry de S. Dié, Deputé de l'Univerfité d'Orleans, dir,
qu'il s’etoic déja oppofé à la fuppreflion des Annates , à moins
qu'il ne fût pourvu à la fubfftance du Pape par quelque autre
voye 5 mais qu'ayant fou que l'on avoit écriten France contre
lui, il revoquoic fon oppofion, & en demanda acte.
Enfin Monfieur le Patriarche, voyant que quantité de gens
demandoient que l’on conclut, die hautement, qu'il concluoit
a la fuppreffion des Annates, tanc pour le pailé, que pour l'a-
venir ; même des communs, & menus fervices : que cependant
il falloit voir ce que l’on donneroit au P2pe, & aux Cardinaux:
que l'on nommeroit des Commiflaires pour le regler, qui fe-
rolent pris dans tous les Ordres. | |
: M° Jean Graffet, Chanoine Deputé du Chapitre du Puy, dir,
que Mefire Helie leur Evêque avoit dit, qu'il falloit que les
Evêques fe cotifafflent , pour fanrnir à cette dépenfe, fans que
le bas Clergé füt tenu d'y contribuer. Monfieur l'Evèque prés
fent, dic, qu'il étoir prèc de le faire, & de s’y engager, tant
208 Nouvelle Hifhoire
pour lui, que pour fes fucceflurs. M° Graffet demanda aéte
. de cette déclaration, & déclara de fa part, qu'au cas que lon
| vinc à fupprimer les Annates, & de leur fubiftituer quelque au-
| tre chofe qui für à la foule des Chapitres , & du bas Clergé, il
4 y formoit oppofition. Son exemple fuc fuivi par Monfieur le
! | Doyen de Lion, au nom de fon Chapitre, & de ceux qui s'y
Joindroient.
Monfieur le Prieur de Sauxillanges, Deputé de Monficur
l'Abbé de Clugny, l’un des Deputez de l'Eglife de France, pour
| affifter au Concile pour la Province de Bourges, donna à J'Af-
| femblée un Memoire, où il difoit, qu'il étoit à propos de nom-
; mer un petit nombre de Deputez, qui, avec ceux des autres
| | Nations, & Mefieurs les Cardinaux, regleroient cette difficulté,
aprés avoir examiné à quoi pouvoient monter les revenus du Pa-
| trimoine de S. Fierre ; enforte quele Pape, & fa Cour poflent
à avoir un entretien honnête, au moindre dommage des Sujets
que faire fe pourroit : que les Annates de chaque Bencfice fuf-
fent reduires à une fomme moderéé,que le nouveau Pourvüû s’'en-
gageroit de payer au bout de deux, ou trois ans de poffeilion,
au cas que l’on eûc jugé que le Pape ne pouvoit s’en paffer :
que cette manicre feroit moins à charge aux Sujets, que fi l'on
mettoit le Pape en droit d'impofer des taxes fur les Eglifes à fa
volonté ; & fi les Cardinaux, privez des Annates, s’'emparoïent
de nos Bencfices , ce qui feroic trés-dommageable, tant pour le
fpirituel, que pour le temporel ; préfuppofé neanmoiïns que
Meffieurs les Deputez euflent jugé, que le Pape, les Cardinaux,
& la Cour de Rome ne pouvaient fe pafler d’un fubfde, en
attendant un autre Concile General : qu'il s'en remettoit cepen-
dant à ce qui feroit décidé par Meffieurs les Deputez ; & qu'au .
cas qu'ils priflent quelque refolution préjudiciable à l'Ordre de
Clugny , ou à la Province de Bourges, qu’il devoit reprefen-
rer au Concile, ou peu refpeétueufe au faint Siege, il déclaroit
qu'il y écoit oppofanr. |
* Meffire Alain Evêque de Leon, forma une femblable oppo.
fition, pour Monfieur le Duc, & pour le Clergéde la Province
de Bretagne. |
M lierre Quibler, Deputéde Monfieur le Comte de Savoye,
en fic autant pour ce Prince, &:pour le Clergé de Savoye, &
autres,
En — —
u FE : © = = "© —
Du Concile de Confiance. 109
autres , fuivant un Memoire qu’il délivra , qui contenoit : Qu'il
étoit d'avis de commencer par pourvoir à la fubliftance du Pape,
des Cardinaux, & de la Cour de Rome, foit que l’on pri le
parti de diminuer les Annates, ou de les fupprimer entierement:
que l'on ne les payât qu'aprés un, deux, ou trois ans de pof.
feffion du Beneñice , de peur de rendre tributaires les Eglifes,
& leurs Miniftres ; qu’elles ne fuffent journellement vexeés par
de nouvelles impofitions : qu'il étoir à propos de nommer ds
Deputez , pour en conferer avec ceux des autres Nations, &
faire attention aux charges du Pontificat. Il prit à peu prés les
mêmes conclufions que le Prieur de Sauxillanges, tant comme
Envoyé de Monfieur le Comte de Savaye, que comme Cha-
noine Deputé du Chapitre de Châlons fur Saone.
M Pierre Brillec, Envoyé du Duc de Re , fitla même
chofe au nom de ce Prince, & du Clergé de fes Etats, & pro-
tefta qu'ils ne fouffriroient pointquel'onimpofit aucune charge
payable chaque année, qui rendit ce Clergé tributaire de la
Cour de Rome.
Me Pierre de Verfailles, Doëteur en Theologie, Pricur de
Chaumont, au Diocefe de Roüen , s'oppofa encore pour l'Or-
dre de S. Benoilt , & protelta qye quelque chofe qui putarriver,
il ne foufriroit l’impofñtion d'aucune nouvelle charge annuelle,
Meffire Jean Abbé de Cifteaux, Profeffeur en Theologie , dir,
qu'il ne confentoit point que l’on impofätaucune nouvelle charge
fur fon Ordre : qu'il feroit plus à propos de payer les Annates,
pourvû qu’on les moderâr, & qu'on ne fût obligé de les payer,
u'aprés deux, ou trois ans de paifible poffeffion.
Il fe leva alors quantité de perfonnes qui firent de fembla-
bles proreltations : le Secretaire de l'Affemblée leur dit de les
mettre par écrit, avec leurs noms, & leurs pouvoirs.
Monfieur le Patriarche d’Antioche dit alors, que Meffeurs
les Cardinaux des Urfins, & de Ragufe étoient d'accord au fujet
de la grande Penitencerie , laquelle demeureroit au premier, &
que laChambreA poftolique feroit au fecond une penfion de 30n,
florins, jufqu’à ce qu'il fût autrement pourvü : il pria la Nation
de vouloir ratifier ce Traité dans l'une des Seffions du Concile.
Tout le monde répondit placer , excepté Meflire Helie Evêque
du Pay, qui allegua plufieurs raifons contre cette propoftion :
D d
elle ne laiffa pas de pañfer.
110 Nouvelle Hifhoire .
Le même Prelat parla encore dela Prefidence de Affemblée,
& priala Nation de nommer un autre Sujet que lui, pour la
remplir : il protefta qu'il executeroit toujours ex1étement les
ordres de l’Affemblée, & qu'il lui rendroit tousles fervices donc
il feroit capable : il fut remercié, & l'on recüeillit Les voix pour
l'élection de fon fuccefleur ; mais il fut encore continué pour
tout le mois de Novembre : il ne s’y foùmit qu'avec bien de la
eine. Les Promoteurs eurent foin d’en faire drefler un A&@e.
M® Jean Poncet fe leva là-deffus, pour demander qu'il fût
fait un A@e public, & autentique , bien entier, & bien cir-
conftancié de tout ce qui avoit été dit fur la matiere des Anna=
tes, & fur l'appel qu’il avoit préfenté, dans late duquelil di-
foit : Qu'il avoit été déja ordonné par l'Affembléc de l'Eglife
de France, que tous ceux qui auroient à opiner dans une ma-
tiere auffi importante, que l’éroit celle de la réünion de l’Eglife
Univerfelle, le feroient avec une entiere liberté, fans craindre
d’être ni repris, n1 troublez : que dans les matieres importantes
les opinions feroient recüeillies en grand fecret : que chacun
donneroit fa voix à des gens de probité, lefouels en feroient
leur rapport à Monfieur le Prefident , qui formeroit la conclu-
fion fur le plus grand nombre des fuffrages : que l'on en avait
agi de cette maniere, quand il avoit été queftion de trouver le
moyen de réünir l'Eglife, & dans les autres affaires importantes.
ue le Concile avoit ordonné, du confentement de toutes
Jes Nations, & fur tour de celle de France, que les Depurez
Generaux de chacune d'elles , feroïent dans leur Affemblée,
l'ouverture des matieres que l’on devroity traiter, & en feroient
le rapport à Meflieurs les Prefidens : que ceux-ci recüeilliroient
les opinions 5 & aprés avoir formé leur conclufion à la pluralité
des voix, & s'être réünis enfemble, en feroient faire la pu
blication dans la Seflion Generale du Concile. Que le Pape
Jean X XIII. & tous fes prédecefléurs depuis environ un
fiecle, pour le maintien de leur Dignité, & de celle de Mef-
fieurs les Cardinaux, avoient étéen poffeffion pailible de lever,
& de faire lever dansle Royaume de France, & dans toutes fes
Provinces, de même que dans tous les autres Etats de la Chré-
tienté, les fruits de la premiere année de tous les Benefices qui
auroient vacqué, fur cour, de ceux aufquels le fainc Siege auroie
pour vü,
TS
Du Concile de Conftance, air
Que l'Eglife étoit obligée de faire part de fes biens à ceux
qu’elle choififloit pour la gouverner, tant par le Droit Divin,
que par le Droit Civil : que le Pape, & la Cour de Rome ne
pouvoient {e pafler d’un fecours, dont ils tiroient la plus grande
partie de leur fubfftance : que le fchifme qui avoit long-tems
déchiré l'Eglife de Dieu, le peu d'application de quelques Papes,
& le malheur des tems, avoient entierement ruïné le Patrimoine
de l’Eglife : que la Chambre A poftolique étoit tout à fair epui-
fée : que lui-même, & plufeurs autres étoient perfuadez que
l'on étoit obligé en confcience , de Droic Divin, & humain, de
fournir au Pape , & aux Cardinaux, un entretien raifonable :
que ce fentiment avoit été fuivi par la plüpart des opinans de
la Nation : qu'il n’y avoit [e de moyen d'y fatisfaire, qui füt
moins à charge aux Eglifes, & aux pauvres Ecclefiaftiques ,
que les Annates, pourvû que l’on canvint de la fomme, du
lieu, & du tems auquiel elles feroient payées, comme Meflicurs
kes Cardinaux avoient offert d'en convenir. Que fon fentimenrt,
& celui de plufeurs autres Deputez pour la réformation, avoit
été, que l'on ne payeroit plus les communs fervices, qu’aprés
une année de polleflion tranguille du Benefice : que l'on feroic
une Conftitution, portant, que l'on n’en payeroit que la moitié
aprés la premiere année, &#l’autre moitié aprés la feconde : que
fi le Benefice vaquoit plus d'une foisen un an, l'on ne payeroic
cependant qu'une feule Annate ; & que les taxes feroient mo-
derées. | -
Que les réformateursavoient déja Gté au Pape, & à fa Cour,
les dépoüilles des Prelats défunts, les fruits des Benefices échûs
endant la vacance, les Procurations, ou droits de vifite , &
s Décimes, que quelques Papes s’étoient avifez d’impofer : que
fi l'on lui ôtoic encore les Annates, il ne refteroit ni à lui, ni
à fes Cardinaux, ni à fa Cour, le moyeñ de vivre : qu'’autant
vaudroic les abolir entierement, tout néceflaires qu'ils font à
la République Chrétienne : que fi l’on y avoit fait de férieufes
reflexions , l’on n'auroîc pas pris ce parti avec autant de legc-
reré que l’on avoit fait. Que cependant plufieurs Evêques, &
Abbez, & leurs adherans, fans favoir par quelle raifon, fi ce
n’étoic peur-être qu'ils fe trouvoient redevables à la Chambre
Apoltolique, & qu'ils vouloient par ce moyen fe liberer de
di
212 Nouvelle Hiftoire
cette efpece de dette, fans faire attention à la maxime, qui
défend de ne rien innover pendant la vacance du Siege, &
que ce ferait lemoyen de renverfer entierement l'Etar du Pape,
& jetter tout l'Etat Ecclefiaftique dans une horrible confufon,
a moins de pourvoir à fa fubfitance, par une autre voye, avoient
mis fur le capis la matiere des Annates, à force d'importunité,
& fans AE ie les autres Nations : que l'on auroit dü re-
cüeillir les voix fecretement, dans une matiere aufli impor-
_ tante : que l’on n’avoit point écouté ceux qui demandoient que
cela fe fit ainfi : que l'on ne leur avoit pas même permis d’ex-
pliquer leurs fentimens.
Qu’au préjudice de la liberté du Concile, l'on s’étoit fervi
de menaces : que l'ôn avoit fait valoir l'autorité de quelques
Princes , qui-le vouloient ainfi, pour en réduire la plûpart à
opiner au préjudice de ce que leur confcience leur diétoit : que
l'on avoit interrompu ceux qui difoient, qu’il falloit avoir foin
du Pape, & des Cardinaux. Que l’on s’étoit contenté de dé-
clarer,, qu'il ne falloit plus payer d’Annates, fans avoir rien
ftatué fur l'entretien du Pape, & des Cardinaux, quoi-que cela
eût été expreflement demandé pagla plüpart des opinans : que
rien n’éroit plus honteux à tout l'Ordre Écclefiaftique , au Pape,
& aux Cardinaux. ‘ |
Qu'ainfi lui Poncet, tant pour lui, que pour ceux qui vou-
droient prendre le même Parti, craignoit de voir entierement
ruiner l’Erac Ecclefaftique : qui croit qu’il luieft honteux de
.voir mendier le moindre Clerc, ou de voir impofer fur le Cler-
gé des charges encore plus pefantes: qu'il étoit perfuadé, avec
les Peres du Concile de Vienne , qu'il n'y avoit pas de moyen
plus facile de foûtenir la dignitéPontificale,que lesAnnates;&que
dans le danger évident qu’une pareille innovation ne fîtencore
differer la paix de l'Eglife, pour laquelle avancer, l'Empereur
Sigifmond étoit allé en Efpagne s’'aboucher avec Pierre de la
Lune, où ils eftoient déja convenus que l’on ne changeroit rien
jufqu’à ce que le differend füt pacifié ,’lui-même étoit appel-
lant de cette déliberation ; & qu'il proteftoic de porter fon ap-
pel devantle Concile, le Pape qui feroit élà , & le faint Siege
conjointement,pardevane lefquels, il demandoit d’être renvoyé,
& une réponfe de Monfieur le Prefident à fesmoyÿens d'appel,
‘bla au lieu ordinaire. Monfieur le Prefident propo
SE,
Du Concile de Confiance. | 213
_ Le Lundy 4. du même mois, la Nation ee s'aflem-
a de nommer
des Deputez, pour prier les autres Nations de vouloir concou-
rir à la déliberation du Samedy précedent, fur la matiere des
Annates. L'on nomma à cer effer Meffieurs les Evêques du Puy,
& de Senlis ; Pierre Abbéde S. Maixent ; M° Urfin Talevende,
& M° Ponce Simonet, Profefleur en Theologie ; M° Amedée
de Talaru, Doyen de Lion, & Monfieur l'Archidiacre du petie
Calais, pour faire leur rapport à la Compagnie de ce qu'ils au-
foient appris le Vendredy, ou le Lundy fuivant. Surle champ
Maîtres Olivier Guennet, Médecin, & Pierre Neyraud, Ar-
chidiacre de en l’'Eglife de Poitiers, Procurcurs de
quelques abfens , demanderent que l'on fupprimât auffi les An-
nates , que percevoient les Evêques , les Archidiacres, & autres;
aûtrement, qu'ils ne confentiroient pas | l’on mic aucune au-
tre impofition fur le bas Clergé, ni que l'on fupprimât les An-
nates , dont on avoit parlé.
Le Vendredy huit du même mois de Novembre , là même
Nation s'étant raffemblee au lieu ordinaire, Monfieur le Pa-
triarche Prefidenc, dir, que dans la derniere Affemblée l’on
avoit nommé des Deputez, pour aller confulrer les autres Na-
tions fur le fait des Annates, & qu'ilsétoient là pour faire lcur
rapport. Monfieur l'Evêque du Puy, qui étoit le principal, dir,
que la Nation d'Italie ne vouloit pasentendre parler de les fup-
primer ; & que celles d'Allemagne, & d'Angleterre n'avoiene
pas encore pris leur parti.
M, Ponce Simoner, dir enfuite, que le jour précedent l'on
avoit préfenté un Aëte d'appel du Reglement qui avoit été faie
fur les Annates, & qu il étoirt à propos d'en faire la le@ure ; de
s'informer qui étoient les appellans, & des moyensfur lefquels
leur appel étoic fondé ; de favoir le nombre, & les qualirez de
ceux qui avoient opiné fur cette matiere ; de rédiger parécrie
la conclufon qui avoir été prife, & d’en faire un Acte en forme
probante, & autentique.
Le Dimanche dix du même mois, la Nation Françoife étane
affemblée au lieu ordinaire, l'on y fit entrer M° Jean de Scri.
banis, Procureur Fifcal du fainc Siege , lequel dit, qu'il avoie
appris depuis peu que l'on avoit faic dans l'Afemblée des Regles
| Dd ii;
RE ——— ———— mé
n
ee
214 Nouvelle Hifhoire
mens préjudiciables au Pape, & à fa Cour, dont il étoir appel-
lant : 1] préfenta en même tems un long Memoire, dont il de-
manda que l’on fit la lecture en pleine affemblée, & que lon
enficun Ate ; fur quoi M*Simonet demanda que lon lui en de.
livrât une copie,pour examiner les termes également injurieux à
l'Affemblée, & heretiques, dans lefquelsce Memoire étoic conçü.
M'le Prefidentraflembla là-deflus à em PR depuis qu'il
eur pris leurs avis,ils’adrefla à ceProcureurFifcal,& lui demanda
copie de cet A&e d'appel, & de fes pouvoirs: il ajoûta que cet
Acte feroit examiné par Meffieurs de la Nation ; enfuite de quoi,
lon lui rendroit réponfe , dans le quinze du même mois de No-
vembre fuivant. Monfieur de Scribanis demanda copie de cette
réponfe. —.
L'A&e d'appel qu’il avoit prefenté , contenoït, qu'il avoit
été ordonné dans yne Affemblée de la même Nation, que
- Jorfqu'il s'y préfenteroiles matieres de conféquence à traiter,
cela ne fe feroic que par un fcrutin fecret, dans lequel chacun
donneroit fon avis aux Deputez , qui aprés les avoir examinées,
en feroient leur rapport à l'Affemblée, en préfence de Monfieur
le Prefident ; & que l'affaire y feroit examinée, & décidée : que
l'on s’en étoit bien trouvé dans toutes les occafons qui s’étoient
réfentées : que dans le Concilé même l'on avoit obfervé que
L Deputez de chaque Nation propofoient eux-mêmes les ma-
tieres dans les Congregations, & que dés quelles avoient
toutes foufcrit à une déliberation, elle étoit enfuite publiée
dans une Seflion : que quoi-que toutes les Eglifes inferieures
fuffenc obligées de Lu à l'entretien du Pape, qui eft
chargé de maintenir par tout l'efprit de la Religion , & de
faire , à cer effet quantité de dépénfes indifpenfables, tant
pour fe foûtenir lui- même, que pour Mefeurs les Cardi-
naux, du fecours defquels, il lui étoit impofñble de fe paffer :
il avoit encore befoin de quantité d’autres Officiers , qui tra-
vailloient tous pour l'utilité de la République Chrétienne ; de
même que dans tous les autres Erats, qui étoienrobligez de pour-
voir à la fubfiftance de leurs Princes, & de leurs Magiftrars.
Que les Papes, les Cardinaux, leurs Officiers, & la Cham-
bre Apoftolique étoient en pofleffion depuis plus de deux fie-
cles de perçevoir les Annatés, & les communs fervices, dans
ee — am ri er
| SE.
D# Concile de Conftance. | 21$
toutes les Provinces de France, & fur tout dans celles qui
obéïfloient au Roi Trés-Chrétien , & dans tous les Benefices
qui y étoient fituez : que cet ufage avoit été approuvé , ou
du moins toleré par les Conciles Generaux, qui s'étoient depuis
tenus: que la plus crande partie de l'entretien du Pape, & des
Cardinaux étoit établie fur ce fondement: qu’ii ne fauroit vivre
commodement fans celasfur tout alors que le fchifme,qui n’avoie
duré que trop long-rems,le peu d’œconomie desPapes,qui avoiene
gouverné le S. Skge ; le malheur des rems, & la rage de divers
tyrans,.avoient prefque entierement ruïné le Domaine de l'E-
glife Romaine, & épuifé la Chambre Apoltolique : qu'il ne
Voïoit pas de meilleur moïen de fatisfaire à cette obligation ,
fondée fur toute forte de drohts, divin & humain , nimoins one.
reux aux pauvres Ecclefiaftiques, que celui-là.
Que telle avoit été la penfée des Peres, affemblez au Concile
de Vienne, lefquels n’y ayanc fair aucun changement, étoient
cenfez l'avoir approuvé, du moins tacirement, pourvû qu’elles
fuffent exigées avec quelque moderation, comme Meffieurs les
Cardinaux en étoient convenus avec les Deputez des Nations :
que les communs fervices ne fe payeroient, que, moitié aprés la
premiere année de la poffeflion paifible du Benefice, & l'autre
moitié à la fin de la feconde : que quand le Benefice auroit vac-
qué plus d'une fois dans une année , il ne fe paycroit qu'une
feule Annate ; & que l'on feroit un nouveau Rôlle, où les taxes
des Benefices feroient réduites à une jufte moderation.
Que l'on avoir déja ôté au Pape, & au S. Siege les dépoüilles
des Prelats décedez, les fruits des Benefices échüûs pendant la
vacance, les droits de procuration, ou de vifite, que les Papes
, » / e . e. ,° ‘ . .
précedens s'étoient appropriez, & les Décimes qu’ils avoient ju-
gé à propos d'impofer fur le Clergé : que fi l’on leur êtoic en
core les Annates , il ne leur refteroit rien, ni aux Cardinaux,
ni à la Cour de Rome : qu’il valoit autant les fuppritner entie.
rement ; ou vouloir que quand ils auroïent employé la matinée.
à travailler pour la République Chrétienne, & qu'ils voudroient
manger , ils allaffent mendier de porte en porte : que fi l’on
avoit fait reflexion à cet inconvenient, l'on n’auroit eu garde
d'aller auffi vîte que l’on avoit fait, & avec autant de feverité,
Que toutes ces raifons n'avoient pas empêché quantité d’E-
Fe -m + sn ïmîbres Si AE mn “© -
ns s- um ce es esmnte sn mme de=ss-ÜeMRON ee “+ “neue Æ9 M$ _— = Re oi DURS = 08 ÉD RS SR
216 Nouvelle Hiftoire
vêques , d’'Abbez, & de leurs adherans, d'opiner fur la matiere
des Annates, fans que l'on püt favoir pourquoi ; fi non qu'ils
pouvoient tre débiteurs à la Chambre Apoftolique, & fans
faire réflexion qu'il eft défendu de rien innover pendant la va-
cance du S. Siege, à qui l'on ne peut faire tort, que l’on ne di-
minuë fon autorité, de laquelle, aprés Dieu, dépend le falut
de tous les Chrétiens ; & que l'on ne renverfe tout l'Ordre Eccle-
fiaftique : que l'on n’avoit nullementconfultéles autres Nations:
‘que certains he ve , & leurs adherans, au préjudice du Re-
glement qu'avoit fait celle de France, que chacun donneroic
fa voix fecretement, avoient fait opiner à haute voix : que l'on
n'avoit point écouté ceux qui s’y étoient oppolez : que l'on avoit
employe les craintes, les menaces, & les ordres de quelques
Princes temporels: que l'on en avoit empêché plufeurs de dire
leurs avis : que l’on n'avoic eu aucun égard à la liberté, dont
devoient joüir ceux dont étoit compofé le Concile General :
| de : : È ; rR ® P
qu'il yen avoit quantité qui avoient foütenu, que l’on feroit
mieux de fonger à La fubfftance du Pape, & des Cardinaux:
qu'ils avoient été interrompus.
Qu'il n’y avoit rien de plus violent, ni de plus injufte que
ces manieres: qu’il étoit vrai-femblable qu'elles n’étoient point
appuyées des ordres de Sa Majelté crés- Chrétienne , ni des
autres Princes de fon Sang 5 parce que leurs Ancètres & leurs
Prédeceffeurs avoient fouvenc donné du fecours à la Cour de
Rome, dans les occafions où elle avoit paru'en avoir befoin :
qu'il n'y avoit pas non plus d'apparence qu'ils vouluffent alors
s'attacher à la détruire , en foûrenant que les Annätes n'étoient
point düés, & qu'il ne falloic les payer, ni pour le pañlé, ni
our le prefent , ni pour l'avenir, comme le bruit couroit que
’Affemblée l’avoic declaré, fans s'embarrafler d'où le Pape , &
Jes Cardinaux tireroient leur fubfiftance : qu'il y avoit en cela
beaucoup d’inhumanité : que le ficré College étoit fondé en
poffeilion immemoriale, de foutenir les interêts du S. Siege
pendant qu'il étoit vacant , même ceux de la Chambre Apo-
{tolique? | |
Qu'il avoit beaucoup travaillé à la réünion de l'Eglife, au
lieu qu'eux avoient facrifié l'honneur , & l'état du Cler-
0, lefquels , aprés Dieu, dépendoient de ceux du Pape,
&
D En
Du Concile de Confiance. 217
& des Cardinaux : que l’on n’avoit pas laiffé de déclarer qu'il
y avoir de la fimonie, tant de la part de ceux qui payoient, que
de ceux qui recevoient les Annates : que cette décifion étoic
injurieufe à tout le Clergé, qui avoit vécu dans cet ufage de-
. puis plufieurs fiècles, & aux Conciles Generaux qui l'avoient
toléré : que cette charge fe prenoit fur les Eglifes , & non
fur les perfonnes; enforte que , lorfque le Beneficier pourvu
eftoictransferé à un autre Benefce, il n’étoit plus obligé de payer
l'Annate , laquelle demeuroirc à la charge du Benefñice aban-
donné, & Poe Succeffeur ; enforte qu'il eftoit difficile de com.
prendre comment on vouloit que le Beneficier encourût la fi-
monie ,lui qui ne s'obligeoit jamais perfonnellement à payer
l'Annate, | |
À ces caufes, edit Jean de Scribanis, en la qualité qu'il s’é-
toit donnée, tant pour lui, que pour ceux qui feroient de fon
fentiment , attendu l'injuftice qui leur avoir été faite , dans
la crainte qu’il n'arrivât de deux chofes l’une, ou le renver-
fement de toute la Chrétienteé, ou du moins de l'Ordre Clerical,
qui regarde comme un affront la neceflité où fe trouve Le moin-
dre Ecclefaftique de mendier ; ou que l’on ne fe trouvât obli-*
gé de mettre un impoft. encore plus fâcheux que les Annates
fur le Clergé ; confiderant que l’un des articles dont étoient
convenus Sa Majefté Imperiale , & Pierre de la Lune , pour
parvenir à l’'accemmodement, portoit en termes exprés, qu'il
ne fe feroic jufques-là aucune innovation : que ce que l'on
ie 20 en étoir une eflentielle, : n'alloit pas moins qu'à
a deftruction de tout l'Etat de l'Eglife Romaine : que celle-ci
étoit d'autant plus dangereufe , que les Evêques, les Abbez,
& leurs adherans qui l’avoient faite | pourront poufler en-
core plu loin leur averfion contre la Cour de Rome ; il étoit
appellant, & appelloit en effet de cette deliberation , & con-
clufion, au $. Siege Apoftolique, & au Pape qui feroit élà , de-
vant lefquels il foûtenoit devoir être renvoyé , & en deman-
doit acte, |
Le Mardy 12. du‘même mois, les Prélats, & les Docteurs
s'aflemblerenc encore au lieu accoûtumé , fuivant l’ordre de
M' le Préfident , lequel leur rendit compte des appellations: in.
terjettées par M° Jean Doucet, Jean de 7 » & quelques
| | e
a
—
TS On OS Re en
218 Nouvelle Hifhoire
autres, au nom de Meffieurs les Cardinaux : il ajoûta qu'il
Jeur avoit promis de leur rendre réponfe dans la quinzaine,
& pria la Compagnie de nommer des Commiflaires , pour exa-
minerces deux appellations, même celle propofée par M° Jean
de Reute Docteur en Droit Canonique, & Jean Micolai, Pro-
cureurs du facré College, & drcffer des memoires pour y ré-
pondre , qui feroient lüs dans la-premiere Affomblée.
L'on vit arriver là-deflus quantité de Prélats, & de Docteurs
des Nations d'Allemagne, & d'Angleterre , au nom defquels,
Me Job porta la parole, & dit que la queftion des Annates y
avoit deja caufé bien du trouble: il rapporta tout ce qui s’y
étoit pailé fur ce fujet, & conclut ,en difant qu'il étoit à pro-
pos que la Nation Francçoife nommäât des Députez , pour exa-
miner cette affaire avec ceux des autres Nations , & arrêter
le cours de ces appellations. Le Doéteur fut remercié par M
le Préfident de la part de la Nation: il promit qu’elle feroit
attention à fon difcours, & qu’elle ne manqueroit pas de nom-
mer des Députez , aprés quoi tous fe retirerent.
La propofition faite par les Allemans, & les Anglois, fut
*auffi-tôc aprés mife fur le tapis; les voix furent recüeillies ; l'on
convint qu’il falloit nommer quatre Cpmmiflaires, le premier
defquels feroit Monfieur le Prefident, qui choifiroic les autres
trois : qu'ils s'aflembleroient avec ceux des autres Nations: que
dans la premiere Conference, l’on ne feroit que propofer :
qu'ils feroient leur rapport de ce qui s’y feroit palé, fur lequel
l'on regleroit ce qu’il v auroit à faire dans la fuite. Monfeur le.
Prefident fe retira un moment pour déliberer là-deffus , avec
quelques Prelats, & autres perfonnes, & nomma Meffieurs les
Evêques de Lataur, & de Senlis, & M° Jourdain Morin, Pro-
feffeur en Lise a Ambaffadeur de Sa Majefté T rés-Chré-
tienne, Ce choix fut agréé de toute la Nation. -
La feconde appellation propofée par M° Jean Poncet, &
Jean Nicolai, contenoïc à peu prés ce qui s’en fuit : Que la dé-
liberation qui tendoit à priver le Pape, & Meflieurs les Cardi-
naux des Annates, dont ils joüifloient de tems immemorial,
avoit été extorquée par violence, contre l’ufage du Concile ,
& les Reglemens qui y avoient été faits: qu’il y en avoit un
qui défendoitaux Nations de déliberer fur aucune matiere, que
em nt + 2 on me
Se ne in ane
_ _ =
Du Condile de Conftance. 213
du confentement de toutes lesautres : que les Deputez de routes,
devoient s'affembler, pour convenir s’il éroit à propos de parler
d'une matiere , d’en differer la difcuffion, ou de la fupprimer
entierement : qu’elle ne devoit être propolée que par le Prefi.
dent de la Nation, fans qu'aucun autre püt s’en mêler , de quel.
que état, dignité, ou candition qu'il fût.
Qu'il n’appartenoir de conclure qu’au Prefident , que la Na-
tion avoic élû à la pluralité des voix : que l'on avoit pris jufte-
ment tout le contre-pied : que fans écouter Monfieur le Pref-
dent, Meffieurs les Deputez Generaux, & les autres Nations,
Monfieur l'ArchevéquedeConftantinople avoirdonné la matiére
à éxaminer : qu'enfuite Me Ponce Simonet, qui n'avoit pas plus
d'autorité que l'un des autres Docteurs, s'étoir étendu là-deffus
avec tant de vehemence: que lui, & quelques autrés avoient
faic tant de bruic, que la déliberation avoit paflé, fans l'aveu
du Prefident dela Nation, qui avoit à fa tète Monfieur l'Evé-
que de Toulon, nommé pour tenir la place de Monfieur le Pa-
triarche d’Antioche : que l’on avoit beaucoup murmuré contre
ce dernier Prelar : que l'on l’avoit accufé de diffimuler fon fen-
timent, & de ne rechercher que des délais, pour ne point con-
clure : que l’on avoit pris le parti de lui ôter la Prefidence : que
l'on l’avoit fort- preffé d'adherer au fentiment de Monficur de”
Toulon : qu’il n'en avoit voulu rien faire : qu’il avoit ajoûté
que n'étant plus Prefident de l’Aflemblée, il importoit peu de
favoir fon fentiment.
ue dans l'Affemblée dü deux de Novembre fuivant, ce Pre.
lat s'éroic exculé de faire déformais les fonétions de Prefidenc:
qu’il avoit prié ceux qui vouloient que l'on continuat de déli-
berer fur la maniere de priver le Pape des Annates, de choifir
un autre Chef : qu'ils ne s’en étoient pas donné Île rems ; mais
u’à force de faire du bruic, ils s'étoient rendus les maîtres de
la délibeïation , nonobitant les fuffrages de la plus grande par
tie : qu’ils avoient à la verité confirmé depuis le même Patriar-
che d'Antioche ; mais qu'il ne s’étoit trouvé aucune qualité, dans
le tems que la conclufion avoit été faite. |
Que quoi-que la plus grande, & la plus faine partie des voix
de la Nation de France eût demandé qu’au même tems que l'on:
fupprimeroit les Annates, l'on pourvüt à la fubfitance du Pape,
Bbi]
A dat EU ue mure -
= =,
2 ver
TR Re Se — un
220 Nouvelle Hifloire |
& de fa Cour, & que l'on députâc des perfonnes de diftin@ion,
non prévenuës, pour la régler avec les Deputez des autres Na-
tions j au lieu que quantité d’autres avoient été d'avis de ne point
{e preffer ; nonobitant quoi, les ennemis fecrets du Pape n'a-
voient pas laiffé de faire paffer la conclufion, à force de cla-
meurs, même depuis l'appel, que lui Deputéen avoit inrerjetté,
fans marquer aucun tems dans lequel oh dût examiner les be-
foins de la Cour Romaine. a
. Que dans les matieres de conféquence, où tout le monde eft
intereflé, chacun doit être entendu : que s’il fe trouve des op- .
pofans , l'on doit difcuter les moyens de leurs oppofitions avant
de rien conclure : que lui, & plufieurs autres s'étoient prélen-
sz pour les propofer : qu'au lieu de les écouter , l’on avoit fair
beaucoup de bruit : que l'on avoit travaillé à les intimider par
des menaces de les maltraiter : que l'on étoit allé jufqu'à dire,
qu'ils ne fuivoient pas leurs inftruttions, quoi-qu’ils ne s'en fuf-
fent point du tout écartez. :
Qu'avant que la matiere des Annates fût mife en délibera-
tion, Meffieurs lés Cardinaux avoient offert d'eux mêmes, aux
Deputez du Concile, de les moderer ; enforte que les Eglifes
qui fe trouveroient trop taxées, fuffent déchargées d’une partie
de leurs taxes : qu’ils avoient prié que l'on he le tems, & la
maniere de les payer ; enforte que les Eglifes fuflent à couvert
de l'oppreffion , & que perfonne n'eûr lieu de fe plaindre, &
que l'on défendit d’en impofer de nouvelles : que l’on n’avoiteu
aucun égard à desoffres aufli raifonnables, nonobftant lefquel-
les l’on avoit paflé la conclufon : que ceux qui lavoient preflée
n'en avoient eu d’autres raifons, que parce qu'ils fe trouvoient
debiteurs envers la Chambre À poilolique » de fommes qu'ils
n'avoient pas d'envie de payer : qu'ils s’étoient contentez de
dire , que l'on pourvoïroit bien à Hx fubfiftance par une autre
voye : que cela ne pouvoit fe faire qu'en impofant de.ñouvelles.
taxes fur les petits Benefices | qui feroient fort à charge au bas
Clergé.
Il concluoit de-là , que cette conclufon avoit éré extorquée:
par des cris, dont on ne devoit jamais fe fervir en pareille oc-
cafon : qu’elle étoic nulle, & injufte : qu'elle avoit été prife au
préjudice de la convention faite avec l'Empereur, & les Nonces.
L 4
_ me mienne. mm. -
= us -
Du Concile de Conffance. 221
de Pierre de la Lune, que l'on ne feroit aucune innovation
jufqu’à la décifion du differend , fur tout a l'égard du Pape, &
de la Cour de Rome, qu’elle étoit capable d'empêcher. Qu'ils
en étoient appellans au Concile General , & au Pape qui feroit
elû.
L'on fit encore le&ure, dans la même Conference, d'un
autre Aëte d'appel, figné de Maîtres Jean de Reare, & Jean
Nicolai, Agens de Meflieurs les Cardinaux, où ils difoient, que
toutes les Eglifes inferieures étoient obligées de contribuer à la
fubfftance du Pape, aux foins duquel elles étoient commifes, &
duquel elles avoient reçû la Religion; de Meflieurs les Car.
dinaux, dontil tiroir un grand fecours, & des autres Officiers
de la Cour de Rome, lefquels en rendant fervice au Pape,
étoient trés-utiles à toute la Chrétienté ; de même que l’on étoit
obligé de pourvoir à la fubfftance des Prelats inferieurs, par le
Concile deLatran.Que c'étoitune obligation de tont tems indif-
penfable dans les Royaumes, dansles Republiques, & dans tou-
tes les Commanautez, où ceux qui gouvernoient, étoient toû-
jours entretenus aux dépens du Public : que les Papes, les Car-
dinaux, & leurs Officiers fe trouvoient dans une polfeffion im.
momoriale d'exiger cette fubfiltance au vû , & au {çû des Prelats
jnferieurs , & des Conciles qui s'étoient depuis tenus, par le
moyen des Annates, & des menus fervices, de toutes les Egli-
fes de la Chrétienté.
ue la plus grande partie de Ieur fubfftance ne fe prenoit
que-là deflus, en vüë des fervices qu’ils rendoient àtous les Chré-
tiens en general, & à chacun d'eux en particulier ; enforte qu'il
leur feroit impoffible de maintenir leur étac, s'ilsen étoient pri-
vez, fur tout dans ces tems malheureux, où le fchifme qui du-
roit depuis fi long-tems, & la rage des tyransqui s’étoient em-
parez du Patrimoine de l’Eglife Romaine, ne leur avoit laiffé
aucune autre reffource ; que la Chambre Apoitolique étoit en
tierement épuifée. Qu'ils ne voïoient aucun autre moyen plus
propre à cel, ni moins onereux au Clergé ; que toute forte de
droits divin, & humain, engageoient les Fideles à fournir à
cette fubfiftance : que la coûtume en éroit établie : que les Pereg
du Concile de Vienne n'y avoient rien trouvé à redire : qu'ils
avoient du moins tacitement approuvé cette contribution.
| | E e ii
US np
222 Nouvelle Hifloire
Que Meffieurs les Cardinaux avoientoffert par un Memoire
de les réduire à une fomme moderée, & de regler lestems, &
les lieux où l’on feroit obligé de les payer : que les menus fervi-
ces ne feroient payez qu’au bout de l'année de la prife de pof-
feflion desnouveaux Pourvüs, quand ils voudroient même pré-
venir ce terme : que les Annates ne feroienc payées que moitié
à la fin de la premiere année, & l’autre moitié à la fin de la fe.
conde : on fi le même Benefice vacquoit plufeurs fois dans une
année, l'on ne payeroit qu'une feule Annate : que les Epglifes
qui fe trouveroient fur-taxées, obtiendroient une diminution:
ue les Deputez pour travailler à la réformation, avoient déja
des le droit de dépoüille des Ecclefaftiques, & les-revenus
échûs pendant la vacance des Benefices, les droits de procu-
ration, ou de vifite, & Décimes établies par differentes Con-
ftitutions. | |
: Quefi l'on êtoiteñcore au Papéles Annates, il ne refteroit plus
au Pape, aux Cardinaux, & À'la Cour de Rome de quoi vivré:
u'autant vaudroit les fupprimer entierement, & fe pañér des
ns qu'ils rendent à la Chrétienté : que fi l’on avoit bien
examiné cette conféquence, l'on n'aurait eu garde d'aller auffi
vite en cette affaire : qué quantité d'Evêques, & plufieurs Ab:
bez , fans faire reflexion ‘au ferment qu’ils avoient prêté à là
Cour de Rome;lors de leur promotion, fans aucune autre raifon;
fi non parce que pluficurs d’entr’eux n’ont pas encore payé leurs
Annates, dont ils fe voïoient en état de fe décharger, niàla
regle qui défend de rien inñover au préjudice d’une Felife
dettiruée de Paftéur', niau tort qu'ils faifoient à la dignité
Pontificale, dont la ruïne. entraîneroit aprés elle celle de tout
l'Ordre Ecclefiaitique, ni au fentiment des autres Nations qu'ils
n’avoient pas confultez , avoient fait faire une conclufion telle
quelle, portant, que les Annates n'étoient nullement dûés äu
Pape, & que l'on n'étoir pas obligé de les payer." : °: ::.
ae cette conclufion avoit été extorquée par violence, par
des menaces, &en dilant que telle étoir 14 'vol@nté de quel-
ques Princes temporels : que l'on en ‘avoit empêché plufieurs
de dire leurs avis en confcience, au préjudice de la liberté du
Concile General: que l'on avoir-empèché de: parler ceux qui
vouloient dire, qui étoir-à propos dé pourvoir auxtbefoins du
—————
RE = | en CES — -
Le
— CR
dn Concile de Conftance. | 223
Pape, & des Cardinaux : que ce procedé étoit également in
jufte , & odieux : qu'il n’y avoit nulle apparence qu'il fur con-
forme aux intentions de Sa Majefté Trés-Chrétienne , & des
Princes de fon Sang, lefquels, à limitation de ieurs ançèrres
avoient fouvent fecouru l'Eglife de Rome, dans les affaires fi.
cheufes qui lui étoientarrivées, lefquels vrai-femblablement ne
prétendoient pas la renverfer, dans un tems où elle fe rrouvoit
dépourvué de Pafteur : qu’il y auroit de l'inhumanité d'en agir
ainfi : que l'on n’avoit pas confulté là-deffus Meflieurs les Car-
dinaux, qui ont été regardé de tout ttms comme les défenfeurs
e e. D ° .
de l'Eolife Romaine, pendant fa vacance : qu'ils avoient tra-
_vaillé, & qu'ils travailloient aétuellement à l'union de l'Eglife.
Que rien n'écoict plus honteux à tout l'Ordre Ecclefiaftique,
que cette conclufon, où l'on avoit ôfé dire que ceux qui avoient
payé les Annates, ou qui les payeroient à l'avenir étoient des
fimoniaques. Que cettg propofition étoit capable de diffimer
tout le Clergé, qui en avoit toüjours ufé de même, depuis plu-
fieurs fiecles, même les Conciles Generaux, qui s'étoient tenus
dans ce cems-là : que les Annates fe payoient alors, & que per-
fonne ne s’étoir avifé de dire que c’étoit mal fair. Qu'ils fe trou-
voient ainfi engagez de déclarer qu'ils étoient appellans de cette
conclufion au S$. Siege Apoftolique, & au Pape qui feroit nommé,
avec le Concile , au cas qu'il fe trouvât aflemblé, lorfqu'il fe-
roit queltion de faire ftatuer fur leur appel.
Le Vendredy 21. du même mois de Novembre , la même
Nation s'aflembla à l'ordinaire, au Convent des Dominicains,
de l’ordre de Monfieur le Prefident ; Monfieur l’Evêque du Puy
y parla encore dè l'affaire des Annates, rapporta les appella-
tions qui avoient été interjettées de la conclufion, & tout ce
qui s’étoit fait depuis: il demanda enfuite que l’on y firune ré-’
ponfe, dans le délai qui avoit été marqué par Monfieur le Pre-
fidenr , & que l’on nommât des Commiflaires pour y travailler
inceflamment, & en faire enfuite leur rapport à la Compagnie.
Le Dimanche fuivant, la Nation s’aflembla encore au même
lieu l’aprés-midi, Monfieur le Patriarche d'Antiochc Prefident y
parla des deux appéllations interjettées, l’une par M° Jean de
Scribanis , au nom du Siege Apoltolique, l’autre par quel-
ques autres perfonnes au nom de Mefleurs les Cardinaux, 11
224 Nouvelle Hifloire
ajoûta , que l’on avoit marqué ce jour-là pour y répondre : que
l’on avoit nommé des Deputez à cet effet : que l’on lui avoit
mis entre les mains le jour précedent un projet de réponie,
qu'H:avoir Ià pendant la nuit : il rapporta la conference qu'il
avoit euë avec Monfieur l'Evèque de Bath, & quelques autres,
fur les moyens de parvenir à l’accommodement ; il rendit com-
_pte. de ce qu’il avoit répondu : il dit que quelques-uns des
principaux du Concile, & des Nations l’avoient Frs d'empé-
cher que l'on ne fic aucun changement dans l'affaire des An-
nates, & de chercher une voye bonne, honorable, & fufi-
fante de pourvoir à l'entretien du Pape, de fa Cour, & de.
Meffeurs les Cardinaux. M° Ponce Simonet fe leva enfuite ;
& dit, qu'il avoit entre les mains la réponfe qu'il ÿ avoit à
faire à ces appellations, laquelle il remit à M° Giles Zacharie,
Licentié en Loix.
.” Monfieur le Prefident, & quelques aatres dirent, qu'il étoic
à propos d'entendre le rapport des Commiflaires, qui avoient
été nommez pour cette affaire, L'on lüt le Memoire qui con-
tenoit leurs noms: c’étoit Meffieurs les Evêques du Puy, de Dol,
-& de Senlis ; l'Abbé de S. Maixent ; M°,Urfin Talevende , Ni-
colas de Gonefle, & Ponce Simonet, Profeffeurs en Theolo-
gie;le Doyen de Lion ;l’Archidiacre du Petit Calais, & quel- .
ques autres. À prés cette lecture , Monfieur l'Evêque de Dol par:
la long-tems ; il dit entre autres chofes, que les Commiffaires
n'avoient pas bien examiné la réponfe aux appellations : qu'il
n'y en avoiceu qu'un qui l'eûtlûë, lequel pouvoit en faire le
rapport. Les autres Deputez ayant dit La même chofe, Me
Ponce Simonet dit, qu'il étoit furvenu dans le tems que l'on
lifoic les Memoires , qui avoient été dreflez fur cette matiere ;
mais qu'un accident qui étoit furvenu l-deffus, avoit empêché
les autres Deputez d'en prendre communication , & avoit été
caufe qu'il s'en étoit brûlé une partie : que l'or n'avoir pas
laiflé d'en ramafer toutes les feüilles, & de les remettre au net;
ce qu'il affirma par fon ferment, aprés lequel Monfieur l'Evé-
que du Puy, & lui, demanderent que l'on fit la leéture du Me-
moire qui avoir été remis à M° Gille Zacharie ; prefque toute
l'Affemblée y donna-les mains: d’autres demanderent au con-
traire, que l'on en revinc aux fuffrages. Ce fentiment fuc
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Du Concile de Conflance. 225$
fi bien appuyé, que l’on commença de les entendre.
Monfieur le Patriarche de Conftantinople dir qu'il falloit ré-
pondre aux appellations, fuivant le contenu du Memoire, aprés
neanmoins l'avoir laiffé un jour entier entre les mains du Se-
cretaire de l’Affemblée : Meflieurs Jourdain Morin ; Guillau-
me de Beauneveu, & Pierre de Verfailles, Profeffeurs en Theo=
Jogie, & Ambafladeurs de Sa Majefté Trés - Chrétienne , di-
rent qu'ils ne l’avoient pas vü , & qu'ils ne à md ec ce qu'il
contenoit. Monfieur l'Evêque d'Arras dit que les Ambaffadeurs
de Monfieur le Duc de Bourgogne n’y avoient paséré appelez :
qu'il falloit leur donner le loïfir de l'examiner, D’autres s’écrie-
rentencore qu'il falloit revenir aux opinions. Monfeur le Doïen
de Lyon ; le Prieur de Sauxillanges; Nicolas de Goneffe ; M°
Olivier Guener, & plufieurs autres, direnc quils n’avoient pas
vu ce Memoire ;ÿ qu'ils demandoïient qu'il leur für communi-
qué , & que l'on differât de donner la réponfe ; qu'autrement
is s’y oppolfoient formellement : ils furenc fuivis de plufieurs
autres.
L'on s'écria encore qu'il falloit recüeillir les opinions : lon
fit i-deffus tant de bruit ,que Monfieur le Prefident fut obligé
de fe lever , pour aller parler à Meflieurs les Prelats, & recüeil-
lir leurs fufrages, l'un aprés l’autre, Pendant ce tems-là, Mef-
feurs Helie Evêque du Puy, & Jean Evêque de Senlis, s'ap-
procherent de lui,& le tirerentaà so Dés qu'ils lui eurent pa fe
ï fe remit en fa place, & dit hautement : Je vois bien que
je me fuis donné une peine inutile, puifque j'avois le confen-
tement de ces Meffieurs à qui j'avois parlé, pour ne pas fe prefler
de donner cette réponfe , à moins d'y être contraint par les
appellans ; mais que Monfieur l'Evêque de Senlis l’avoit afluré,
que l'intention de l'Univerfité étoit, qu’elle für donnée promp-
tement.
Lä-deflus furvinrent M: Jean de Scribanis, Procureur Fif- |
cal ; M° Jean de Reate, Docteur en Droit Canonique, & M°
Jean Poncet, Procureur de Meflieurs les Cardinaux » Qui di-
rent, qu'ils étoient venus demander la réponfe, le jour qui leur
avoit été marqué pour la recevoir. Notes l'Evêque du Puy,
& enfuite Monfeur le Patriarche Prefident, dirent, que M: dé
Scribanis devoir, avant'routes chofes, juftifier de fes pouvoirs;
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226 Nouvelle Hifloire
il en dit autant à Meffieurs de Reate, Poncet, & Nicolai,
M: de Scribanis répondic, que perfonne n’ignoroit qu’il ne füc
Procureur Fifcal. Meflieurs de Reate, & Nicolaï ajouterent,
que le Notaire qui avoit recu leurs Procurätions étoit préfent ;
ce qu'il affirma. Ils offrirent d'en rapporter , où befoin feroit,
un Acte autentique, l’on difputa là-deflus, fi cette offre fufi-
{oic, & s’il ne falloit pas commencer par produire l’Aéte.
Enfin Monfieur le Patriarche d’Antioche Prefident, aprés
avoir protelté ; fuivant l'avis de Mefheurs les Evêques du Puy,
& de Senlis, qu'il ne reconnoifloic dans les appellans, aucune
qualité fuffifance, & qu'il ne précendoit pas leur en attribuer,
s'ils ne l'avoient véritablement, avoüa, qu'il avoit remarqué
dans le Memoire certaines chofes qui se lui plaifoient pas, fur
lefquelles la Compagnie étoit trop troublée, pour pouvoir dé-
liberer fur le champs : que cependant, puifque la plus grande
partie de la Nation, & même quelques-uns des Deputez le vou.
loient aïnf, il fit aux appellans la lecture de ce qui étoit contenu
dans le Memoire, qui futfur le champs remisau Secretaire de
l'Affemblée, par M° Gilles Zacharic. M'le Prefidentluiordonna
de le garder un jour entier, afin que l'on püt y faire les chan.
gemens que l’on jugeroit à propos, avant quil en délivrât au-
cune copie. Ceux qui avoient déja formé leurs oppolitions, ne
mancuerent pas de les réiterer : d’autres ne vouloient pas que
l'on donnât aucune réponfe, qu'ils ne l’euflent examinée.
M° Jean Poncet continua de demander que l’Affemblée ré-
pondit aux moyens contenus dans les differens aétes d'appel ;
mais ayant remarqué la confufon où elle fe trouvoic , il lai{fa
à Monficur le Pretident la liberté de prendre un plus long dé-
lai, pour en deliberer , & dreffer la réponfe. Les autres ap-
pellans acquiefcerent à cette propofition ; Monfieur le Prefi-
dent dit lä-deffus : qu'il ñâe leur donneroit à tous que la même
réponfe , laquelle écoit déja dreflée :, fans approuver nean-
moins les qualitez qu’ils s'étoient données : elle contenoïit en
fubflance : | ” | _
ue quoi-que le Fils de Dieu eüt deffendu dans l'Evangile
de fcandalifer perfonne ; il avoit neanmoins dit qu'il étoit né-
ceffaire qu’il arrivâc des fcandales ÿ mais malheur à ceux qui
y donneroient lieu : qu’ordinairement ceux qui les fouffroient,
ue
Du Concile de Conffance. 227
ou qui netravailloient qu'à les ôter , n’étoient nullement cou-
pables. Que la Nacion de France, & tous ceux qui compo-
foient l’'Aflemblée ;, fans diftinétion de rang, ni de degré, étoient
en droit de juger , de deliberer , & de fe plaindre , fuivant les
occafions : qu’elle étoit obligée de répondre à l’appel de Me Jean
de Scribanis , qui fe difoit Procureur Fifcal de la Chambre
Apoltolique, pour mettre fon honneur à couvert, & faire voir
la juftice de la deliberation qu’elle avoit formée : que fi l’on
étoit contraint d'y mettre au jour certaines veritez , qui dé-
plairoient à quelques-uns , ils ne pouvoient s'en prendre qu'à
eux-mêmes, qui y avoient donné lieu , & non pas à la Na-
tion Françoife, qui ne fongeoit qu'à fe deffendre, & à pour-
voir aux befoins preffans des Evèchez, des Abbayes, &des au-
tres Benefices qui étoient répandus dans fon fein.
Que Meffieurs les Cardinaux, & tous ceux qui fe trouvoicnt
actuellement à Conftance , favoient bien qu'il avoit été or-
donné ; que chaque Nation nommeroit des Deputez pour con-
ferer avec ceux du facré College, fur ce qu'il y avoit à réformer
dans la Cour de Rome, à l'égard , tant de fon chef, que de
fes Membres , & fur la maniere de pourvoir aux Bencfces :
que l'on avoit effetivement tenu ces conferences 5 mais que
Meffeurs les Cardinaux de Pife, de Cambray, & de Florence,
y avoient mis fur le tapis, malgré les Deputez de la Nation
Françoife, la matiere des Annates, & des menus fervices: qu'ils
avoient deployé toute leur éloquence , pour tâcher de perfua-
der qu'elles étoient dûës : que toutes leurs raifons avoient
été renverfées par des moyens encore plus forts, tirez de toute
forte de droits Divin & humain : que malgré tout ce qu'ils
avoient pü dire, l'on avoit juftifié qu’elles ne pouvoient ètre
“exigées, ni tolerées plus long-tems : Que là-deffus Meflieurs
les Cardinaux avoient refufé de confentir que l'on formât
aucune decifion , non plus que dans les autres articles , qui
avoient été difcutez ; qu'ils devoient s’attribuer à eux-mêmes
la faute d'en avoir parlé.
Que tout’ le monde favoit que chaque Nation avoit deputé
des perfonnes choifies de fon Corps, pour confulter tous en-
femble fur les voyes dont on fe ferviroit , pour remedier aux
abus dela Cour de Rome, & de Jean XXIII, " étoit alors
Ffi]
228 Nouvelle Hifhoire
reconnu Pape : que le Pape & fa Cour avoient prétendu que
l’on leur payeroit une année entiere du revenu de chaque Be-
nefice , quand il auroit vacqué plufieurs fois dans une année,
& quelquefois même au de-là : que quoi-que le Pape fe füt at-
tribué le revenu entier d'une année, à chaque vacation du Bene-
fice, les Cardinaux ne laifloïent pas d'en demander encore la
moitié : que l'on s’avifoit de transferer les Beneficiers d’un Be-
nefice à un autre, pour le faire vacquer, & fe procurer des
Annates: que ces tranflations fe faifoient quelquefois _—
les Prelats, fans aucun égard pour leur mérite, ni pour le be-
foin des Benefices : qu’elles caufoient fouvent des guerres, &
des querelles : qu’elles étoient trés-onereufes aux Benefices, &
aux Beneficiers : _ toutes ces raifons avoient donné lieu à la
délibération que l’on avoit prife , de ne les plus payer: qu’elle
avoir été lé en préfence de tous les Deputez : que la feule Na-
tion Françoife avoit employé fept jours entiers à fe déterminer :
que Meflieurs les Cardinaux n’avoient {çà y D et autre
chofe , finon, que quelques-uns des Prelats les plus confidera-
bles, qui y avoient eu F4 , étoientexcommuniez : que c'étoit-
là ce qui avoit donné lieu à Pappel de M Jean Poncet, & de
tous les autres. |
ue fi l’on remontoit jufqu’à l’origine des Annates, il était
impoilible de les défendre, fous prétexte de Privilege, de Coû-
tume, ni de prefcription : qu’elles avoient commencé par une
referve qu'avoic faite Jean XXII. pour trois ans feulement,
fous prétexte d’un voyage d'outre-mer, & de quelques autres
néceffitez , qu'il difoit en avoir : qu'il n’y avoit pas même com-
pris les Abbayes ; enforte qu'elles ne La voient actuellement rien
en Angleterre. Que cet effai avoit donné lieu à quelques-uns
de fes prédeceffeurs de faire de femblables referves, fous d'au-
tres prétextes : que le Clergé, les Princes, & les peuples les
avoient tolerées pendant quelques tems ; mais qu'ayant depuis
reffenti la rigueur avec laquelle l'on les exigeoit, ils avoient
depuis refufé de continuer ce qu'ils n’avoient fouffert jufques-
là, que par une efpece de bienféance. Que tous les prérextes,
fur lefquels elles avoient été établies, avoient ceflé : que l’on
n’alloit plus faire la guerre dans la Paleftine : que l'on ne voyoic
pas qu'il s'en fie un trop bon ufage : que l'Italie, là France,
= Rp —
| Du Concile de Conffance. | 229
l'Allemagne , & l'Angleterre joüifloient, graces à Dieu, d’une
rofonde paix ; au lieu que leursdivifionsavoient favorifé l’éta-
liffement des Annates:qu'il ne s'étoit fait, ni fans contradiction,
ni fans répugnance : qu’elles n’avoient jamais été payées dix
années de fuite ; ce qui ne fufiroit pas à établir une prefcrip-
tion en faveur du Superieur , contre fes inferieurs,
Que la perception des revenus échüs pendant la vacance du
Benefice, & la joüiffance de là premiere année du nouveau
Pourvû de l'Evèché, ou del’Abbaye, n'avoit eu pour principe
ue la fiberalité de quelques particuliers, lefquels voyant leur
éleétion douteufe, ou conteftée , enforte que la conteftation
étoit portée à la Cour de Rome, faifoient à leurs Juges de mo-
diques préfens, quand ils avoient gagné leur procés : que les
Italiens appelloient ces gratifications, des férvices, & les Alle-
mans, des #rgckghelt ; que l'on leur avoit donné le nom de
communs ; parce qu'elles fe partageoient également entre tous
les Juges; que ces préfens étoient de veritables fimonies ;, ou
du moins fort fufpeéts de fimonie , & mauvais en eux-mêmes,
depuis même qu'ils avolent comme pailé en coûrume : que les
faints Canons défendent expreflement de rien donner , ni re-
cevoir, foit avant, foit aprés que l’on eft parvenu à une Dignité,
fous prétexte de la Dignité même.
Que la Cour de Rome avoit enfuite trouvé le moyen de con-
traindre ceux qui ne donnoient, ou n'offroient rien ; parce
qu'il n’y avoit pas encore alors de taxe faite, comme l'on en
a fait depuis ; enforte que l’on failoit payer quelquefois le tiers
du revenu de l’Evêché, ou de l'Abbaye, quelquefois la moitié,
quelquefois même le double de fa valeur, fuivant que le Be
nefice fe trouvoit taxé fur les Regiftres de la Chambre : que
l'on leur demandoit encore quelque chofe pour les wnenas fer-
vices : que li le nouveau Pourvû n'avoic pas d'argent comptant,
lon fe contentoit d'une obligation, qui l’engagcoi, lui, & fon
Benefice : fans quoi, il ne pouvoit retirer A expedirion : que
l'on le forçoit même de s’obliger pour ce qui fe trouvoic dû par
fes prédeceffeurs , fur les Regiftres de la Chambre: que ceux
qui faifoient fes fupputations pouvoient fe tromper, à caufe
de la diverfité de ces Regiftres, à leur avantage, comme il
étoit fouvent arrivé. { L'on voit parmi les Preuves la formule
Ffi
— pe EE ——
230 Nouvelle Hiftoire
de cette obligation. } Que touresces fineffes n'étoient pas capables
d'établir une coùtume, une prefcription , ni un droit incon-
teftable,
Que les offres faites cratuitement,& volontairement par quel-
ques-uns, ne produifoient aucune obligation, à l'égard desau-
tres, qui n'en faifoient point, ni à l'égard de leurs fuccef-
feurs : que la plüparc de ceux qui avoicnt fait des offres, les
avoient vü depuis revoquées, ou laiffées fans execution. Qu'il
n'y avoit ni ftatut ni coutume, ni privilege, qui püt autorifer
les Officiers de la Cour de Rome à rien exiger, ni demander
aux nouveaux Pourvüs aucune reconnoiffance pour leur avoir
conferé des Benefices, ni pour avoir confenti à leur promotion;
parce que cette exaction eft regardée comme une veritable fimo-
nie par les Canons, & toute la Tradition. Que l'on ne de-
mande point les Annares fur le fondement de la vacance du
Bencfice, mais feulement parce que le Pape l’a conferé, ou
qu'ila confenti à l'Election : qu'ils ne demandent rien à ceux
qui font pourvüs par un autre Superieur : que ce qui en re-
vient aux Cardinaux ne fe partage qu'entre ceux qui font ac-
tucilement préfens, & qui ont confenti à ce que faifoic le Pape.
Que cer ufage eft vicicux, malhonnète , & feverement def-
fendu par le Droit Canonique : enforte qu’il ne pouvoit être
mis à couvert pair aucunc coûtume , ni prefcription : que l'on
contraignoit ceux qui étoient pourvüs en Cour de Rome, de
sobliger, eux, & leurs Benefices ,de payer la fomme que l'on
Jeur difoit être taxée dans les Regiftres de la Chambre ; fans
quoi l'on ne leur delivroit point leurs expeditions: que quoi-
qu'ils euffent été confacrez , ou benirs, l'on ne laifloit pas d'em-
pécher qu'ils ne priffenc poffeffion de leurs Eglifes, fans avoir
fatisfaic À cette prétenduë obligation : que l’on leur faifoit
payer le revenu dela premiere année, quoi-qu'ils ne l'eulfenc
pas encore touché:Que les Cardinaux ne laïffoient pas de fe
faire encore payer de ce qu'ils difoient leur être dû, en em-
péchant que l’on ne leur delivrât leurs provifions : qu'une ma-
niere aufl violente faifoit murmurer tout le monde contre la
Cour de Rome , dont la conduite devoir être toujours trés-
reguliere : que les obligations & les fentences que là Chambre
prononçoit contre ceux qui n’y fatisfailoient point, étoient
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8e
Du Concile de Conftance. 231
nulles de plein droit: que l'on ne devoic avoir nul égard pour
les excommunications prononcées par les fentences aufli op-
polées à la juftice : qu'il s'enfuivoit de.là que l’on pouvoir don-
ner de l'argent pour obtenir un Miniftere Ecclefaftique , ce
qui étoit, à proprement parler, une herefie.
Que quand cette poffeflion, telle qu’elle eft, feroit capable
d'établir un Droit, il étoic devenu trop onercux aux Fclifes,
au Clergé, & aux Provinces: qu'il ruïnoit entierement les Be-
nefices ; & que quand il fe trouveroit même legitimement éra-
bli, encore faudroit-il le fupprimer entierement, fi l'on vou-
loit conferver l'exercice exterieur de la Religion. Que l'on
failoit prêter aux Prelats nouvellement pourvus, le fermentde
ne point aliener le temporel de leurs Benefices , à quoi faire
ils étoient neanmoins contraints par lestaxes exhorbirantes que
l'on leur faifoit payer, ce qui les obligeoit de joindre, maloré
eux, le parjure à la fimonie : Que l'on ne pouvoit fe pertua-
der que la Chambre, ni Meflieursles Cardinaux, quelque avan-
tage qui leur en revint , puflent fe refoudre à maintenir un
ufage aufli pernicieux, & aufli fcandaleux.
Que quand, nonobftant tout ce qu’il venoit de dire , les
Annates s'exigeroient fur le titre le plus legitime , encore fe-
roit-on obligé de Les.fupprimer, parce que Jefus-Chrift n’a-
voit donné au Pape, qu’autanc d'autorité qu'il lui en falloit
pour édifier l'Eglife , & non pas pour la renverfer , à quoi
tendoient toutes ces vexations : que cette autorité ne lui don-
noit pas lieu de les multiplier fuivanc fes vués & fes interèts
particuliers : Que Jefus-Chrift étoit le feul Maître des Egli-
fes: que ces impofitions fur les Eglifes, & les Prelats, les ruï-
noient entierement, fcandalifoient les peuples, & les faifcienc
murmurer ; parce qu'ils ne voyoient pas que l’on en emplevat
les revenus, fuivant l'intention des Fondateurs qui les avoienc
donnez.
Que l’on exigeoit les Annates avec une dureté fans exem-
ple, fans le confentement du Clergé , ni des Princes, dansla
jurifdiction defquels les Eelifes font fondées : que l'on avoit
infenfiblement paflé de l'impofition d’une legere Décime à des
taxes exhorbitantes, qui avoient foûlevé tour le monde : que
les Princes & les Seigneurs ne voyoient qu'avec la derniere
232 Nouvelle H'iftoire
indignation , tomber par terre les Cathedrales , les Monafte-
la nourriture des Pauvres, le rachat des Prifonniers , l'entre.
uien des Eglifes & des bâtimens en de endants, la culture des
Terres, & des heritages provenus de re liberalité, la pour-
fuite & la deffenfe de leurs droits : que les exactions dela Cour
de Rome empêchoient abfolument que l'on ne facisfic à touc
cela. ;
Qu'ils ne manquoient pas d’être fcandalifez , dés qu'ils re-
montoient jufqu’à la fource de ce defordre : qu'ils difoient hau-
lement que ce n'étoit pas dansce deflein que ces biens avoient
été donnez: que l'intention des Fondateurs n’avoit point été de
fatisfaire à la cupidité d’une quarantaine de perfonnes : qu'il
leur étoit honteux de fouffrir que l'on n'executât auffi mal les
intentions pieufes de leurs Ancèêtres : que la France elle - mê-
me en oufFroic beaucoup : qu'elle s’affoiblifloit à vûé d'œil ,
& fe mettoit hors d'état de refifter À fes ennemis , parce que
les Ecclefiaftiques, quien poffedoient la plüpart des places for-
tes , & des Châteaux »N'étoient plus en état de les defendre.
en cas d'infulte de leur part: Qu'ils étoient refolus de reme-
dier au defordre: qu'ils foûtenoient que le Pape n'avoit au-
Cun droit fur ces Châteaux > niles Cardinaux non plus : qu'ils
h'avoient aucun droit de mettre des impofitions fur les chofes
temporelles,
ue le murmure & Je fcandale augmentoient encore par
la dureté avec a uelle les Officiers du Pape fe faifoient payer
e ces Annate
On s'y étoit pris Pour faire payer 4200, florins à l'Abbé de faint
11 Ole , dont tout le revenu n'en produifoit pas
$00. à le confommer même fur le lieu : que quantité d’au-
tres avoient été Contraints de vendre sou d'engager les fonds .
e leurs Benefices, les Calices , les Livres, les Ornemens , &
les
it +
SE
M
Du. Conaile de Conflance. 233
les autres meubles de leurs Eglifes , pour payer leurs Taxes.
Que les Collecteurs de ces deniers faifoient hardiment le pro-
cés aux Prelats, & autres Beneficiers qui ne payoient point:
qu'ils les declaroïent excommuniez : qu'ils attachoient leurs
fentences aux portes des Eglifes 5 enforte qu'ils n'ofoient faire
l'Office Divin les jours les plus folemnels, nonobftant la nul-
lité évidente de ces fentences : que l’on ne leur donnoit que
trois mois pour fe faire abfoudre,, & qu'il leur en coûtoit en-
core trois ou quatre florins pour le Sceau de la Sentence d'ab.
folution, fans ce qu'ils étoïent obligez de donner aux folli.
citeurs, & les autres frais.
Que depuis que la Cour de Rome avoir augmenté fes fi-
nances par cette odieufe voye, elle n’avoit pas ceflé de faire
la guerre: que les Papes, & les Cardinaux, jufqu'à Jean XXIIT,
que l'on venoit de dépofer , n’avoient jamais mis basles armes;
ce qui avoit donné lieu à l’effufion de quantité de fang : que
la profeffion des armes, & leur exercice étoient trés-oppofez
au miniftere Ecclefaftique, dont le propre caractere doit être
la douceur , l'humilité, & la fainteré : que les anciens Papes
ne s’étoient fervis que de ces moyens, pour acquerir, & con-
ferver d'auffi beaux droits que ceux dont ils joüiffoient : qu’ils
feroient encore le même effet, s'ils jugeoient à propos de s’en
fervir, au lieu de gens de guerre. |
Que la facilité avec laquelle le Pape, & les Cardinaux re-
cevoient les Annates, leur avoit fait négliger la confervation
de l’ancien Domaine de l’Eglife, qui leur auroit abondamment
fourni tout ce qui leur étoit néceffaire, & des tributs, dettes,
& penfions pr étoient légitimement acquis : qu'ils en
avoient fait des remifes aux ri. Fra & particulierement à
certaines Communautez , comme à celle de Florence , à la-
quelle les Cardinaux d'alors avoient donné quittance de cent
mille florins , fans en rien recevoir : qu’ils avoient cédé au Roi
de Poüille, au Marquis de Ferrare, & à plufieurs autres, les
penfons qu’ils étoient obligez de leur payer, pour quinze an-
nées : qu'ils avoient aliené des Châteaux , & des Terres du
Patrimoine : que cette diffipation fembloit n'avoir été faite
que pour leur caufer un manquement de finance, qui pût fer
vir. de prétexte pour continuer l’exaétion des Annates, & pour
{e rendre redoutable au Clergé. | Gg
234 _ Nouvelle Hifhoire
Que dés'que les heritiers des fondateurs des Beneñces de
‘France s'étoient apperçûs du trafiç que l'on en faifoit À Rome,
& du défordre qui en arrivoit aux Benefices » ils en avoient
porté leurs plaintes à Sa Majefté ; qu'elle les avoit examinées
dans fon Parlement, & dans fon Confeil privé : que l'on y
avoit écouté tout ce qu’on avoit voulu dire en faveur de la
Chambre Apoftolique , & des Cardinaux : qu'il y avoit été
clairement démontré, qu'il n'y avoir aucune obligation de payer
les Annates : que l’exaction qui s’en faifoit étoit fimoniaque,
& tout à fait mauvaife : qu'il y avoir du danger pour le Royau-
me de la tolerer plus long-tems : que le Roi étoit en droit d'em-
pêcher de femblables abus : que S. Gregoire avoit écrit aux
Rois Thierry, & Theodebert, une lettre depuis inferée dans
le Corps du Droit Canonique ; qu'une pareille coûtume ne
fervoir qu’à attirer la colcre de Dieu fur le Royaume de France:
que l'on avoit fait voir que ces exactions ne laifloient point
d'argent dans le Royaume : que l'argent que l'on en tiroit,
étoit trés mal employé: que l'on avoit fouvent averti, & prié
les Papes d'y mettre ordre » Ce qu'ils avoient toûjours refufé,
Que toutes ces raifons avoient obligé Sa Majefté d’y remedier
elle-même par une Ordonnance, que tous be Sujets ne pou-
voient fe difpenfer de fuivre. |
. Que ce Reglement n’avoit pas été capable de remedier en-
uérement au mal: que la Cour de Rome n'en avoit pas moins
trouvé le fecret de tirer de l'argent de la vente des Benefices
de France: que le Roi avoit envoyé des Ambaflaideurs , auf.
quels s’étoient Joints des Députez du Clergé, & de l'Univer-
fité de Paris , À Jean XXIII. qui étoit lors à Rome , pour le
prier de mettre fin À des abus qui caufoienc la damnation de
quantité de perfonnes : que le Pape avoit dic qu'il vouloit
bien fupprimer les Annates; & qu'il en donneroit la commif-
fon à un Légar, qu'il difoit vouloir envoyer en France : qu'il
n'en avoit rien fair : que le Roiavoit chargé fes Ambaffadeurs,
. &les Prelats de la Nation qui venoient au Concile, de ne rien
épargner Poury parvenir : que ceux qui s'oppofoient à la réuf-
fire de ce deffein , aimoient mieux de l'argent, que le faluc
des Ames,
Que le fcandale s'étoic encore augmenté depuis que le Pape
———… le nu fe
en
Du Concile de Conflancé. 235
Jean XXIIT. que l'on venoit de dépoler, avoit dit à tous ceux
qui avoient voulu l'entendre , qu’il avoit-en differents lieux un
million, & fept-cens mille florins d'or ; ce qui failoit préfumer
que les Cardinaux devoiens en avoir environ la moitié : que
la plus grande partie de cet argent étoit venuë de France: que
cette confideration avoit encore plus excité l'indignation des
Princes, du Peuple, & du Clergé : qu'ils fe fentoient d'autant
plus portez à remedier à yn aufli grand mal, qu'ils avoient re-
marqué que cet amas d'argent n'avoit fervi qu’à faire perdre
une infinité d’Ames, & à faire dépofer cet indigne Pape : qu'il
falloit tarir la fource de ces richefles, pour s'empêcher de
tomber dans de femblables inconvenients ; qu’elles donnoient
lieu à une infinité de fimonies , qui fe commettoient journelle-
ment ea Cour de Rome, par le trafic public que l'on y faïfoit
des Benefices.
ue fous prétexte d'exiger l'ancienne taxe de chaque Be-
ncfice, fuivant les prétendus Resgiftres, l’on faifoit payer deux
ou trois fois autant que l'on difoit communément à Rome, que
celui qui offroit la joüifance d’une année de fon Benefice,pour=
roit bien en payer deux, ou trois: que c’eftoit par ce moyen que
Yon voioit avancer des ambitieux , des ignorans, des gens pere
dus de débauches : que l'on avoitrecoursà l’argent,quandonna
nul merite : que c’eltoit par-là que l’on voioit Ë peu de Benefices
remplis de gens de bien, & de fçavants, parce qu'ils s’appli-
quoient peu à faire ce que l'on appelle fortune : Que fi les cho-
{es demeuroient plus long - tems fur le pied qu’elles étoient,
par rapport à la diftribution des Benefices , les Univerfitez al-
loient devenir defertes ; perfonne ne s’appliqueroit plus à l'é-
tude : la Religion feroit bien-tôt Pole |; par l'ignorance de
fes Miniftres.
Qu'ilen naïfloit encore un autre inconvenient , qui confi-
ftoit en ce que, celui à qui la Bulle étoit adreffée pour la ful-
miner , vouloit être payé de fa peine, à proportion de ce qu'elle
avoit coûté ; fans quoi il refufoit de delivrer le procés verbal
de fulmination : que l’un des Députez des autres Nations en
avoit fait des plaintes à l'Affemblée de celle de France : qu’il
avoit expolé, que celui qui vouloit être pourvü d'un Benehce,
ayant fait marché pour les Bulles avec Jean XXIII. à trois
Ggi
236 Nouvelle Hifloire
mille florins, le Commiffaire nommé pour l’executér , vouloie
€n avoir trois-cents : qu'il avoir été queftion de favoir fi
l'on les prendroit fur les trois mille » parce que le Commif-
faire ne donnoit aucun droit au pourvà : qu'enfin l’on étoit
demeuré d'accord que le Pourvû en donneroit cent, & le Pape
° cinquante, Que c’étoit [à une fimonie averée, s’il y en eut ja-
mais. Qu'il falloic encore payer l'expedition au Notaire ; qu'il
ÿY avoit un Droit établi pour l'Ecuyer du Pape, & pour ce-
lui du Cardinal qui en faifoit le rapport: que ceux qui por-
toient au pourvû 1 nouvelle de fa promotion , précendoiene
encore être payez À Proportion de l’Annate , les Portiers des
trois portes, & plufieurs autres Officiers femblables, dont l’énu
meration feroit trop longue, & trop ennuyeufe,
Que pour fatisfaire À toutes ces dépenfes, les Pourvûs étoient
obligez d'emprunter de l'argent à gros interêts
Bent pour la cérémonie de la
Confécration , & de la Bénediction , à Proportion de ce qu'ils
our l’Annate, ce qui ne pouvoit nullement s’ex-
Cufer de fimonie. Que dans le Concours, pour l'obtention d'un
Benefice, l'on ne faifoit nulle attention au merite des Sujets :
des Commiflaires, & quel-
quefois à un feul : que le Benefice fe donnoit à celui qui pa-
roiloit le mieux en état de ayer l'Annate, ou qui fe trouvoit
l réa Rite ÿ qu'il en arrivoit des fcan-
ales, Fe toit plus à propos de taire » Que de réveler.
de là Cour de Rome avoit vendu le Clergé, & ruïné ene
Pour pouvoir feconferver la perception des
Annates , des Décimes , & des Subfides Charitatifs , quand il
En y donnant part aux Princes, &
les empêcher de s’y oppofer, & de
rgé, & les engager à en appuyer
* Eur autorité : que l’on leur avoit même permis
: nforte qu’en divers endroits les
L Le & Regulier, étoient devenus de bien
PIrE condition que les Laïques : qu'il y avoit lieu de douter
fi le Pape pouvoit le faire ; puifque ces entreprifes alloient à
renverfer entierement l'Etac Ecclefafique sale
. aux Communautez , pour
foûtenir les interêts du Cle
(2 L]
l'exaction d
mn
= ——
Du Concile de Conffance. 237
priver de fes libertez , & de fes Privileges , que les Papes de-
voient s'attacher à conferver , afin que les Ecclefiaftiques puf-
fent tranquillement exercer les fonétions de leur Miniftere.
Monfieur le Patriarche ajoûta , qu’aprés tout ce qu'il ve-
noit de dire, & de juftifier , il pouvoit y avoir de l'hérefie, à
foûtenir avec opiniâtreté, que les Annates éroient duës , & que
l'on devoit continuer de les payer : que c’étoit fur ce fonde-
_ ment, & fur quantité d’autres raifons, qu’il avoit cru inutile
de rapporter, que la vénerable Nation Françoife , aprés une
longue & mûre déliberation , avoit réfolu que les Annates,
ni les menus & communs fervices n’étoient point dûs , & que
l'on avoit pù fe difpenfer de les payer : que la Cour de Rome
n'avoit jamais eu aucun droit de les exiger des Evèchez, des
Abbayes , ni des autres Benefices ; & que fi elle prétendoit
en continuer l'exaction , l’on pourroic fort bien s'y oppofer.
Ce Prelat paffa enfuite aux moyens dont s’étoit fervi de
Scribanis, pour foùtenir fon appel ; il dit que le Procureur
Fifcal avoit allegué un Reglement fait par la Nation Fran-
çoife , portant que l’on uferoit du fcrutin fecret dans les ma-
tieres de confequence, & que cela s’étoit ainfi pratiqué. Sa ré-
ponfe fut: qu'il n'y avoit eu aucun Reglement general à cet
égard , & que!l’on en avoit ufédifferemment, fuivant les ren-
contres : que cette cérémonie n’étoit pas eflentielle, qu’elle pa-
roifloit même oppofée à l'honneur & à la nature du Concile,
où tous les Peres devoient jouir d’une entiere liberte : que cha-
que Nation faifoit tels Reglemens qu'elle jugeoit à propos ,
fans y appeller les autres : qu'elles en avoient fait fans la par-
ticipation des François, & avant que la matiere leur eût été
propoée : qu’elle avoit pâ en ufer de même à leur égard : que
cependant l'affaire des Annates avoit été concertée avec leurs
Députez. | | |
= Qu'il n'avoir pas dù dire que les autres Eglifes écoient obli-
gées de contribuer à la fubfiftance de celle de Rome, dontelles
tiroient leur origine : que chaque Evêché devoit joüir de fes
revenus , aufh-bien que celui-là , lequel en avoit toûjours eu
de fuffifants pour l'entretien de fes Pafteurs, quand ils étoient
bien menagez : qu’ils Avoient même êté beaucoup augmentez :
que S. Paul avoit trayaillé de fessmains pour fe nourrir , lui &
Ggi]
239 Nouvelle Hiftoire
ceux qui l’'iccompagnoient : Que fi le Pape fe trouvoit n'avoir
pas aflés de revenu pour vivre, il devoit d’abord s’adrefler au
Clergé de fon Diocefle, & enfuite à celui de fa Province, &
leur demander un Subfide Charitatif, & non pas un Cens an-
nucl & perpetuel: qu’il pouvoit encore le demander aux Eoli-
fes qui ne dépendoient que médiatement de lui, mais qu'il Ale
loit leur en propoler des caufes neceffaires , & veritables :
qu’elles pourroicnt en ce cas lui en accorder pour quelque :
tems,; Mais ” ne devoit pas regarder leur liberalité comme
un droit qu'ileut de les y contraindre, fur tout par rapport‘aux .
biens de leurs anciennes Fondations, dont les revenus devoient
être employez fuivant l'intention des Fondateurs , mais feule-
ment par rapport à ce que les Ecclefaftiques retiroient deleurs
fonctions, comme les Dixmes, les Oblations, les portionsCanoni-
ques, les liberalitez des défunts, & autres chofes femblables, Que
l'on n’avoit pas dü dire que toutes les autres Eglifes dépendoient
de la Latine; puifque la Grecque étoit encore plus ancienne,
& que quelques unes lui avoient contefté la Primauté : qu'il
ne paroifloit pas autrement que les autres en fuflent defcen-
ducs , quoi que leurs premiers Miffionaires euffent été envoyez
par fes Pontifes: que toutes les autres ne laïfloient pas de la
reconnoître pour leur Maïîtrefle fouveraine , à caufe du me-
rite de ceux quien avoient tenu les premiers l’Epifcopat : que
ceux que l'on avoit vûs leur fucceder, ne leur refflembloient
gueres de te côté-là,
Que l’appellant avoit ajoûté, qu'il falloit auffi pourvoir à
la fubfftance de Meffeurs les Cardinaux, qui étoient, difoit-
il, les Coadjuteurs du Pape : que l'on pouvoit les confiderer
en deux manieres : que la premiere étoit leur ancien état, au-
quel ils poffedoient les Cures, & les Doyenez des Chapitres
de la ville de Rome : que c’étoit de-là qu’ils avoient tiré leur
nom de Cardinaux, qui ne fignifioit alors autre chofe que es
Principaux : qu'il y avoit plufieurs Eolifes, où Pon donnoit ce
même nom aux principales Dignicez , comme celle de Ravenne:
que fuivant ce premier état, leurs fonctions confiftoient à écou-
ter les confcflions des Fideles ; leur prêcher la parole de Dicu,
leur adminiltrer le Baprème : que ces fonétions fe faifoient par
les Cardinaux Evêques , on Prêtres, chacun dans fon Diocefe
EE -e E ———, Can —=— Là un. —
Se
>
I
a _ —— =
du Conaile de Conftance. 239
ou fa Paroifle. Que les uns, & les autres devoient fe contenter
chacun du revenu de fon Evèché, ou de fa Cure, comme font
tous les autres, dans leurs Diocefes, ou leurs Paroifles;diminuer
leur dépenfes, s'il étoit arrivé de la diminution dans le revenu
de leurs Diocefes , ou de leurs Paroïifles ; ou demander d’être
fuffifamment pourvûs. Que leur premier état étoit fondé fur
la charité, & fur l'humilité : qu’ilsen avoiencprisun autre bien
different, lorfque Conftantin avoit cédé l'Empire d'Occident
à l'Eglife Romaine. ( Z{ parle fuivant l'opinion commane de ce tems..
la. ) SES le Pape avoit voulu avoir un Sénat, dont les mem-
bres fuflent revètus des habits, & des honneurs des anciens
Sénateurs ; qu'ils avoient depuis repréfentez, en afliftanc le
Pape de leurs confeils, comme en ufoient les autres à l'égard
des Empereurs.
Que Conftantin voyant que l’Eglife ne pouvoit pas foutenir
la dépenfe d’un pareil état, leur avoit donné des terres, & des
revenus pour y fournir, lefquels s’étoient depuis confiderable-
ment augmentez, Que file Patrimoine de l'Églife avoit été de-
puis ufurpé, ils ne devoient s’en prendre qu’à leur négligence,
& travailler à le recouvrer ; ou fe réduire à leur premiere ma-
niere de vivre ; parce que celle dont iis avoient depuis vêcu,
étoic trop à charge à l'Eglife, qui pouvoit fort bien s'en pafler,
fans l'acheter aufli cherement. Que le Pape n'avoir de vérita-
bles Coadjuteurs que les Evêques, qui étoiene, de droit, fort
fuperieurs aux Cardinaux, qui n’avoient d'autre fonétion que
de lui donner confeil : qu’il n’en falloit pas d'autre preuve, que
ce qui s'étoit fait anciennement, où , quand un Cardinal avoit
long-tems, & fidellement fervi, on le faifoit Evèque.
Que la fuperiorité des Evêques au - deflus des Cardinaux
paroifloit encore, en ce que, dans le cems que l’Eglife de Rome
joüifloit tranquillement de fon Patrimoine, l'Eglife aflemblée
dans un Concile General, en avoit limité le nombre à vingt-
cinq 5 au lieu que le Corps des Evêques avoit toûjours été trés-
nombreux : qu'ils s’étoient cependant accoûtumez à les mépri-
fer, & à les opprimer avec violence, de même quele refte du
Clergé : qu'ils les avoient réduits à leur payer tribut, & à leur
fervir de Domeftiques : qu'ils ne daignoïent pas mettre la main
au chapeau, lorfque ces Prelats leur faifoient la plus humble
te, Ras
æ == : sé ET Ar = nec) ESS _ —
ns 6 nn a €
me —
240 Nouvelle Hifhoire
fcverence , ce que ne fouffriroit pas même un Roi ; quoi-que
les Evêques ayent reçû leur dignité immédiatement de Jefus-
Chrift 5 au lieu que les Cardinaux ne tenoient la leur que du
Pape, qui les avoit éleyez à cette Dignité de Sénateurs. Que
l'obligation de pourvoir à leur état, fe réduifoit à en diminuer
le nombre, & à les réduire à leur ancien état : qu'il ne falloie
plus les faire Cardinaux, que pour un tems limité ; & queceux
qui auroïent bien fait leur devoir, fuflent confirmez dans un
Concile General, qui dépoferoit , & renvoyeroit chez eux ceux
dont il ne feroit pas content. | |
Que quand de Scribanis difoir, que le Pape, & les Cardinaux
écoient en pofleffion de recevoir les Annates des Prelats, parti-
culierement dans tes Etats du Roï de France ; outre tout ce
qu'il avoit déja dit là-deflus, l’on pouvoit répondre , qu'ils n’a.
voient jamais eu de titre pour le faire : qu'ils n’en avoient ja-
mais eu qu'une permiflion tacite, & une fimple tolerance, qui
pouvoit fe revaquer toutes les fois que l'on le Jugeroit à propos:
qu'il étoit furpris que des Gens de Lettres euflent pà appuyer
là-deffus des prétentions, dont on eft réfolu de ne plus fouf-
frir la continuation. Que quand les Nations, & les Provinces
fe trouveroient obligées de leur donner quelque chofe, ce ne
feroit pas les Annates, qui leur étoient trop à charge : que la
taxe de ces Annates , comme elle fe trouvoit marquée dans
les Regiftres de la Chambre Apoftolique, pour les Evêchez, &
les Abbayes de France, montoic à fix-cent quatre-vingt dix-
fept mille fept -cent cinquante livres , fans parler des Prelas
tures qui n'étoient pas taxées, & des autres Dignitez , & Be-
nefices , qui alloient prefque à pareille fomme : que tout cela
fe payoit dans fix ans, enforte que la Cour de Rome en tiroit
du moins deux-cent mille livres par année : que fi elle en ti-
roit autant de chacune des autres Nations, elle pouvoit com-
pter {ur fix millions neuf-cent foixante dix-fept mille cinq-
cent florins , ce qui feroit exceflif , quand on auroit dix ans
entiers pour le payer.
Que Meffeurs les Cardinaux poffedoient aétuellement en
. France fix Evêchez ; & une infinité d’autres Benefices , e
leur valoient annuellement foixante , ou foixante dix mille ji.
vres de rente : qu'ils devoient bien en être contents, fans faire
autant
ls] pe = en — =
- = ER NE
(
RS à
_ en RS
— D du
Du Concile de Conffance. 241
autant de bruit de la fuppreffion des Annates:qu'ils devoient
en demander aurant à chacune des autres Nations: qu'ils au-
roient par ce moyen trois-cent cinquante mille florins de re.
venu fixe : que cependant, ils fe md de la Nation de
France, qui leur donnoit elle-feule plus que toutes les autres
enfemble.
Que lappellant n’avoit pas dû dire que ce que l'on appelloic
les Commans Services , fe payoit au Pape , & aux Cardinaux,
. en confideration des fervices qu'ils rendoïent à toute la Chré-
tienté ; parce que, lorfque le Pape adminiltroit la Juftice , &
ouvernoit l’Eglife d'une maniere édifiante, & convenable au
Eur des Ames, & non pas en vûüé de fon utilité particuliere,
il eftoit trés- ucile à l'Eglife , & qu’il méritoit que l'on lui rendit
des fervices effectifs: A l'égard des Cardinaux, s’il nefalloitics re-
compenfer que pour le bien qu'ils font, on feroit peu embarraflé,
à l'égard de la plüpart d’entr’eux : qu'ils faifoient beaucoup plus
de tortà l'Eglife , qu'ils ne l’édifioient par leur conduite : qu'il
ne jugeoic pas qu’il fût à propos de s'étendre alors fur une ma-
tiere aufli odieufe,
Qu'il n'avoit pas dû ajoûrer que le Pape & les Cardinaux
ne pouvoient vivre fans les Annates , parce que tout le Patri-
moine de l'Eglife Romaine avoit été diflipé par la négligence
de leurs Prédeceffeurs ; parce que c'étoit en découvrir la tur-
pitude: que ceux qui avoient mangé leur bien, ne devoient pas
s'en prendre à ceux qui avoienteu foin de conferverleleur Que
ceux qui avoient gouverné l’Eglife Romaine, étoient Cardi-
naux , ou avoient été tirez de leurs Corps, par ceux mêmes
qui s'en plaignoient : qu’ils devoient s’imputer la faute , s'ils
n'avoient pas fait de meilleurs choix.
Qu'il n'avoit pas dû dire non plus , que fi lon fupprimoit
Jes Annates , les Cardinaux qui rendoient fervice à l'Eglife,
n'auroient pas de quoi vivre ; & que l’on n’avoit pas fait af-
{és de reflexion à cet inconvenient , quand on en avoit or-
donné la fuppreffion : que tout ce qu'il avoit rapporté, faifoit
affés voir de quel côté étoic la précipitation, & de quelle fource
artoient les efforts que l’on faifoit , pour empêcher l'effet de
À conclufon.
Qu'il avoir ajoûté, que ceux qui l’avoient follicitée, étoient
h
Pod
242 Nouvelle Hifloire
des debiteurs de la Chambre Apoftolique ; mais que s'ils ne l’é-
toient , que parce qu'il lui plaifoit de les regarder comme tels, ils
ne croyoient nullement l'être : qu’il n'avoit qu’à chercher quel-
que autre titre, par lequel il pût le leur perfuader. Qu'il n’a-
voit pas dû dire nonplus, qu'il ne falloit rien innover pendant
la vacance du Pontificat ; parce que ce n’étoit pas innover,
que de retrancher ce qu'il y avoit de vicieux , de fimoniaque,
de fcandaleux , & d’injuite , & de lui donner fon veritable nom.
Qu'il n'avoit pas dû dire que la Nation Françoife avoit pris
fon parti , fans confulter les autres , dont tous les Députez y
avoient donné les mains, & avoient confenti qu'elle en deli-
berât ; même les Cardinaux. Que les François avoient voulu
communiquer aux autres Nations leur conclufion , & les mo-
tifs fur lefquels elle avoit été formée, pour les obliger d’y fouf-
crire; mais que les Cardinaux avoient trouvé le fecret de l’em.
pêcher : qu'il n’y avoit pas de Narion qui fût auffi maltrairée,
que la Françoife par les exaétions , & qui eûc autant d’inte-
rêc qu'elle de s'en débaraffer : que la Cour de Rome ne rece.
voit rien en Angleterre , que des Evêchez , dont le nombre
n'étoit pas grand , & que ce Royaume ne fouffroit pas que fes
Benefices fuflent pofledez par des Cardinaux. -
Qu'on avoit fait en Efpagne une Pragmatique Sanélion , qui:
excluoit ces mêmes Cardinaux de toute forte de Benefñces : que
quelques Royaumes avoient reglé qu’il n’en fortiroit aucuns
deniers , pour être portez à la Chambre Apoñtolique: Qu'en
Iralie, les Prelatures, les Dignitez , & les autres Benefices don-
noient peu de revenu : que les Seigneurs temporels, & les Com-
munautez s’y étoient mis fur le pied d'empêcher que l'argent
ne füt porté à Rome. Qu'il n’y avoit pas long-tems que la.
Republique de Florence avoit ôté à Jean X XIII, qui étoit alors
dans cette Ville ,avec tous fes Cardinaux, la collarion des Be-
ncfices fituez dans fon territoire, pour cinq ans, à caufe de l'a-
bus commis par ce Pape dans la collation d’une Abbaye, qui
en dépendoit, fans qu’ils ofaffent fe recrier contre le Decret ,
qui leur faifoit perdre les Annates de tous ces Benefices : Que
la Chambre Apoltolique tiroit quelque chofe de certains Evè-
chez d'Allemagne , & des autres rien du tout : que l’on n’y
recevoit les Mandats Apoltoliques , qu'autant qu'il plaifoit aux
nn.
l'os fn De pm D OH = = es = —
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Du Concile de Conffance. 243
Evêques : que la Nation Françoife n’avoit gagné, par une obéïf-
fance trop aveugle , que le poids des charges dont on l’op-
primoir, & les injures dont on dechiroit {a réputation.
ail n'écoit nullement vrai que l’on eût employé les me-
naces, & les volontez de quelques Princes , pour empêcher la
liberté des Suffrages : que perfonne n'avoit entrepris d'inti-
mider les opinans, & d’accabler les Prelats d’injures, que’ Mef-
fieurs les Cardinaux, qui y avoient employé tout leur credit,
& toute leur autorité : qui n'écoutoient qu'avec indignation ;,
les difcours qu'infpiroit une confcience timorée : qu'ils en
avoient menacé quelques-uns de les faire dépofer , ou dépoüil-
Jer de leurs Beneñces ; qu'ils avoient fait des reproches à d’au-
tres: qu'ils avoient voulu en gagner quelques-uns par des pro-
melles de les avancer, dont ils paroifloient encore leurrez :
qu'ils avoient envoyé leurs amis , & leurs Domeftiques aux
Affemblées, pour y faire du bruit, pour empêcher la deli-
beration : que quand ils avoient và qu’elle n'avoit pas laiflé
de pañer, ils s’étoient affemblez eux-mêmes : qu'ils avoient
fait appeller les Protonotaires , les Couriers, tous les Ouvriers
de la fuite de la Cour ,les Auditeurs du Palais, les Scripteurs,
les Notaires: qu'ils leur avoient expofé ,en gémiflant, que
la Nation Françoife , elle-feule , avoit entrepris de renverler
l'Etat du Pape, des Cardinaux, des Protonotaires, des Clercs
de Chambre, des Auditeurs du Palais , des Scripteurs, des No-
taires, des Avocats, des Curfeurs, & de tous les autres Of-
ciers de la Cour de Rome ; & de l’aneantir entierement : qu’il
falloit s'y oppofer vigoureufement , & empêcher que la con-
clufion qu'avait formée cette Nation , de ne plus payer d’An-
nates, ne fût agréée par les autres.
Que lon vit alors quantité de gens difpofez à exciter un
tumulte contre les François , & à les aflafliner : que l'on n’2-
voit pas faic rant de bruit, quand la Nation Angl::fr, appuyée
de l’autorisé de fon Monarque, avoit declaré qu'elle ne vou-
loit plus fouffrir ces exaétions. Que quand les Partifans de la
Cour de Rome avoient été convaincus , que tous leurs efforts
feroient inutiles, parce qu’il n’avoic été rien ordonné que de
jufte, & que ce qu’ils prétendolent , étoit linjuftice même, ils
avoienc pris le parti d’appeller de la _. L lous diffc-
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244 ." Nouvelle Hifloire |
rens noms , pour tâcher d'en empêcher l'effet, & d'embarraf.
fer ceux qui reftoient à opiner : qu'ils avoient obligé les Pré.
dicateurs de faire de leurs prétentions, la matiere de leurs fer-
mons, & de cenfurer hardiment ceux dont les voix n'étoient
pas conformes à leurs interêts : que cette affeétation avoit été
reconnuë de tout le monde: qu’ainfi l'appellanc devoit pren-
dre pour lui-même ce qu'il reprochoiït à la Nation Françoife
à cet égard. |
Qu'il auroit été inutile de fonger à la fubfftance des Cardi-
naux, àquila France avoit déja donné pour foixante, à foixante
dix mille livres de renteen Benefices, aprés quoi il y avoit lieu
d'être furpris qu'elle les eût laiffé jouïr des Annates auffi long-
tems: qu'il auroit été inutile de 28 confulter, quoique le S.
Siege fut vacant, parce qu’il leur étoit deffendu de fe mêler,
en ce tems-là, de rien qui cofcernit les interèts de la Cham-
bre A poftolique. Que l'on ne connoifloit point de coûtume, qui
eüt dérogé à ce Statut: que la Nation Françoife pouvoit faire
une pareille conclufon, fans l'avis des Cardinaux , & des au-
tres Nations , même de tout le Concile : qu’elle n'avoit été
dreflée qu'en forme de plainte pour la lui prefenter, & lui
en demander la confirmation : Que le deflein qu'avoient eg
ceux qui l’avoient formée , avoit été d’en rendre compte , à
leur retour en France, à leur Monarque , aux Princes , aux
Prélats, & au Clergé, pour n'être point blâmez d'avoir toleré
un abus fi pernicieux , & de faire voir que s’il n’avoit pas plû au
Concile de rien ftatuer la-deflus , l'on ne devoit pas s’en pren-
dre à eux.
Qu'il feroit à fouhaiter que les Cardinaux euffent ferieu-
fement travaillé à la réünion de l'Eglife , mais que perfonne
pe s’en étoit encore apperçû : que perfonne ne pouvoit juger
de ce qu'ils feroient à l'avenir : Qu'en fupprimant les Annates,
l’on n’avoit rien moins prétendu que le renverfement de l'E-
tac Ecclefaftique: que les Cardinaux ne prenoient les chofes,
que fur le pied de leur interêt particulier : qu’ils sembarraf-
foient peu des defordres qui arrivoient ; pourvû qu'ils euf-
fent de l'or & de l'argent en abondance : que l'on ne voyoie
nullement que |: fuppreflion des Annates be tort aux Eccle-
fiaftiques. Qu'aucun Concile n’avoit declaré qu'il fût permis
Em NÉ LEE ne 2
CL,
Du Concile de Confiance. 245$
de prendre de l'arcent pour conferer un Benefce, ou autre
fonction fpirituelle , ni pour élever quelqu'un à une Prélature,
ou à une Dignité: qu’au contraire cela étoit deffendu par le
Droit Divin, Canonique ,& Civil , & furtout par les Con-
ciles Generaux , qui avoient prononcé Anathème contre tous
ceux qui le faifoient, & la coûtume qui fembloit lautorifer.
Qu'il étoit inutile de foûtenir , contre la verité notoire du
fait, que les-Annates étoient un Droit réel, qui n'affeétoir que
le fond du Benefice, & qui n'avoit rien de commun avec la
matt du Beneficier, parce que l’on ne lui delivroit jamais
es provifions, qu'il ne fe füc obligé de payer ce que l'on lui
demandoit, lui, & l'Evèché, ou l'Abbaye dont il étoit Pourvu :
qu'une pareille obligation étoic perfonnelle , fans difficulté :
le Pourvû ne pouvoit établir aucune aétion hyporhecaire,
ur le fond de fon Benefice, dontil n'écoit point le Maître, &
dont il ne jouifloit pas même , lorfqu’il pafloic l'obligation :
qu'il n’en revenoit aucun avantage à fon Benefce : que la
caufe en étoit honteufe: que l’on ne demandoit le confente-
ment du Chapitre, ni de la Communauté : que ce n’étoit
sr une charge qui eùt été impoñée au ARE ps lors de fa
ondation, ni HE , ni du confentement de ceux qui de-
voient le donner ; fans quoi l’on ne pouvoit préfumer que ce
fût une obligation réelle. |
Que quand on la regarderoit comme telle, encore faudroit-
il commencer par difcuter leseffets mobiliers de celui qui l’au-
roit contraétée : qu’il n'étoit point vrai que quand l'obligé
abandonnoit le Benefice, le Benefice demeurât affc@é à la dette
qu'il avoit contractée : que cela fe juftifioit par les termes de
l'obligation même, dont la formule eft parmi les Preuves, où
lon faifoit obliger le nouveau Pourvü , non feulement pour
la fomme que l'on préfuppofoit qu'il dür de fon chef, mais
encore pour toutes celles que l’on prétendoir être duës par fes
prédeceffeurs ; enforte qu’il ne tenoic qu'à eux de faire payer
deux fois la même dette :. que cette obligation ne valoit rien,
quelques claufes que l’on püt y inferer : que c'étoit pour cela
que l'on n'en avoit jamais voulu.délivrer d'expedition : que les
nullitez en fautoient aux yeux : que les Cardinaux, ni leur pré-
tendu Camerier n’avoient ni Jurifdiétion , ni autorité, pour
Hh iij
246 Nouvelle Hiftoire
faire valoir une piece auffi fcandaleufe, & auffi mal fagottée,
Quel'on s'embirrafloir peu des conventions faites avec l'Em-
ereur, & Pierre de la Lune : que c’étoit véritablement réta.
blir le Chriltianifme , & les Chrétiens dans la vericab'e dévo-
tion, que d’ôter la caufe de tant de crimes, & de défordres ,
qui donnoient lieu à la damnation des ames, & à tant de fcan-
dales ; qui ruïnoient les Eolifes & les Eccicfiaftiques ; qui em-
péchoienc que l’on n'executât les intentions des Fondateurs,
& que l'on ne fit quantité d’aétions de charité, que la juftice
ne déc adminiftrée , comme elle devoit l'être : que cette entre-
prifen’avoit rien d'oppofé à ces conventions:que fi l'on ne l'avoit
pas fair, l'Empereur, le Roï de France,tous les autresMonarques,
enun mot, tous les Chrétiens, auroient eù lieu de fe plaindre, que
leConcile eut feulement balancé à l'ordonner:que c’étoir là le vé-
ritable moïen de faire revenir ceux qui fetrouvoient encore fous
l’obédience de ce malheureux fchifmatique , fur le retour du-
quel, l'un ne devoit nullement compter.
_ Que M° de Scribanis avoit déclaré, qu’il étoit appellant
de la conclufon au S. Siege, & au Pape, qui feroic élù : qu'il
avoit obmis, à deflein, de parler du Concile General, lequel
étoit fans difficulté Juge competenten cettematiere, & qui fe
trouvoit actuellement aflemblé : qu'il n’avoit parlé du Pape,
que pour éloigner la décifion de fon appel : que le 4 y avoit
trop d'interêt pour pouvoir en décider, à caufe de fa Cham.
bre Apoftolique : qu'il ne manqueroic pas de confulter les Car-
dinaux, qui n'avoient que trop ouvert leurs fentimens, par
les démarches qu'ils venoient de faire à la vûë de tout le
monde.
Que par toutes ces raifons la Nation Françoife folemnelle-
ment aflemblée, aprés une mûre déliberation, avoit déclaré,
qu'elle n'avoir nul égard à toutes ces appellations, fous quel-
que nom qu'elles euflent été interjettées : qu'elle étoit prête de
répondre encore plus particulierement à chacun des moyens,
dont on avoit prétendu Îles appuyer, dés que l’on leur en au-
roit fait voir des copies, à quoi elle n'avoit pû encore par-
venir : que l'on ne laïfferoit pas de leur en doner de ce dif-
cours, pour fervir de réponfe à leurs libelles. Qu'il proteftoit,
tant pour lui, que pour tous les Prelats afflemblez à Canftance,
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,
Du Concile de Conftance. 247
& pour tout le Clergé de France, de folliciter l'approbation du
faint Concile General ; & de l'envoyer, tanc au Roi Trés-Chré-
tien, qu'au Roi de Sicile, fon coufin ; au Duc d'Aquitaine,
{on fils aîné ; à tous les autres Ducs , Comtes, ou Barons ; aux
Prelats, & au Clergé de France ; à la Noblefle, & au peuple
de ce Royaume , pour faire voir ce qu'ils avoient fait pour
obtenir fa décharge. L'on en fitdepuis publiquement la lecture
entiere dans l’Affemblée du deux de Decembre, qui fetincau
lieu accoûtumeé. |
SUPPLE MENT
A LA NOUVELLE HISTOIRE
| DU CONCILE
DE CONSTANCE.
e
| 'EDpi1Tron decet Ouvrage étoit déja bien avancée, lorf-
que l’on apprit que les Manufcrits de l’Illuftre premier
Prefident de Harlai avoient été remis à Monfieur Chauvelin,
_ Avocat General , en execution de la donation quelui en avoit
faite feu Monfeur de Harlai, Confeiller d'Etat fon fils, un an
avant fa mort, & qu'il s'y trouvoit quantité de Pieces fugiti-
ves, qui pouvoient naturellement entrer dans le Recücil que
lon avoit entrepris de faire, de celles qui regardent le Concile
de Conftance ; que la France refpeéte comme le rempart du
peu qui lui refte de fes anciennes libertez.
. Meffieurs de Harlaïi plus confiderables encore par leur dif-
cernement, & leurs lumieres, que parles éminentes Charges dont
ils étoient revêtus,avoient ramallé avec foin toutce qu’ils avoient
pü trouver de propre à les éclaircir, &les appuyer, & l'avoienc
lacé parmi quantité de précieux. monumens de toute efpece de
rasée) dont ils avoient enrichi leurs Cabinets. L'on eft re-
devable à Monfieur Chauvelin de celles-ci, qu'il a bien voulu
2 48 Supplément a la Nouvelle Hiffoire
donner pour l'utilité du Public. Si on les avoit euës plucôr,
l'on n’auroit pas manqué de les-ranger fuivant l'ordre delcurs
dates, & de faire entrer le difcours fuivant , dans celui qui
a précedé. L'on prie ceux qui en auront d'autres de cette ef-
pece, d'en faire autant : l'on aura foin de leur rendre, dans
une feconde Edition, la juftice qui leur fera dué.
Dés que le Concile National de France afflemblé en 1358.
eut décidé qu’il n’y avoit point d’autre moyen de vaincre l'o-
piniâtreté de Benoift, que de fe fouftraire à fon obédience,
& de ceffer de lui fournir de l’argent , qui ne fervoit qu'à l’en-
durcir, & qui.lui donnoït moyen de faire chaque jour de nou-
velles créatures , le Roï Charles VI. donna le 27 de Juillet une
Déclaration , où Sa Majefté dit, qu'elle ne croit pas être
moins engagée , que les autresPrinces Chrétiens, de travailler à
l'extinction du (chifme : que tout le monde n’étoit que trop inf-
cruit des délordres qu'il avoit caufé ; qu’il avoit fair naître
une infinité de guerres, & de querelles, qui avoient fait ré-
pandre beaucoup de fang : qu'il en coûtoit le falut à plufeurs
amès : que quantité d’autres couroient oies à même
danger:queles prétendans n’envifageoient que leur intêret par-
ticulier,qui fe rencontroit, à tenir l’Fglife divifée. |
: Qu'au licu de procurer la réünion par toute forte de voyes,
comme ils y étoient obligez, ils travaiiloient de toutes leurs for-
ces a l'empêcher : que chacun d'eux avoit oublié les promeffes
qu'ils avoient faites lors de leurs élections, de donner au plû-
tôt la paix à l'Eglife : que les faints Canons marquoient que
les Rois, & les Princes s'en étoient autrefois mêlez : que Sa
Majefté y étoit plus obligée qu'aucun autre ; parce que les pré-
deceffcurs avoiene fair une profeflion particuliere, de proteger
l'Églife : que Charles V. fon pere s’étoit donné pour cela beau-
coup de mouvement : qu'il avoit envoyé de tend Am-
balades aux autres Princes Chrétiens, pour les porter à tra-
vailler conjointement à cette grande affaire : que lui-même
En avoit envoyé de fa part ; qu'il en avoir été prié par Cle-
ment VIT, par divers Princes de l'obédience de fon concur-
rent même, qui lui avoit promis qu'il ne tiendroit pas à Jui
que le fchifme ne finit.
Que les Prelats de fon Royaume, & l'Univerlité de Paris
| l'en
— ——’.— —
RE ee
D —
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du Conaile de. Conffance. 249
Ven avoient fouvent follicité : qu'il s’étoit donné beaucoup de
peine pour y ramener ce Pape 5 & qu'ayant apprisque Dieu
l'avoir appellé, il avoit faic prier les Cardinaux de ne pas fe
preffer de lui donner un fuccefleur : qu’ils éoient entrez au
Conclave , fans avoir recû fes lettres : que pour témoigner
qu'ils avoient fait leur polfible pour -donner la paix à l'Eglife,
ils avoient fait un écrit entr’eux, dont ils avoient juré l’obfer.
vation, fur les faints Evangiles, qui les engageoit d'y em-
plaver toute forte de moyens ; même de céder le Pontificat par
celui qu'ils auroient élù , fi les Cardinaux qui fe trouveroiene
alors en place croyoient que cela fût néceflaire ; qu'ils avoient
enfuire élû le Cardinal Pierre de la Lune, l'un d’entr'eux, le-
quel avoit pris le nom de Benoift , & ratifié le même écrit.
Que dés que Sa Majefté avoit appris cette élection, elle avoit
été perfuadée qu’elle auroit bien-tôt la joye de voir l’union
rétablie dans l'Églife : que Benoit lui avoit fait dire deux fois
par {es Ambaffadeurs, qu’il y avoit bien de l'inclination : qu'il
ne fe conduiroit que par les avis da Roi: qu'il le prioit d'y tra- .
vailler inceffamment, & de lui envoyer des perfonnes de dif-
tinétion, & de confiance, munies de bons pouvoirs, & de, bon-
nes inftractions, qui fans avoir la peine de s’en retourner à
Paris, feroient en état de finir cette importante affaire : qu'il
en avoit trouvé un moyen également court, & facile, dont il
leur feroit ouverture : que cependant il ne laifferoit pas de
fe fervir de tout autre qui lui feroit propofé de la part de Sa
Majefté. |
Que toutes ces confiderations l'avoientengagée à convoquer
une Affemblée des Prelats, des Chapitres, des Nobles , des
Univerficez, & des Doëteurs en Theologie, & en Droit, lef-
quels étoient convenus, à la pluralité des voix, qu'il n'y avoit
pas de moyen plus für, pour parvenir à la réünion de l’Fglife,
que la ceffion des droits vérirables, ou prérendus de l’un, &
de l’autre des concurrens, dont ils avoient même dreflé une
formule.
File contenoit : qu’aprés avoir pris toutes les précautions né.
ceffaires , pour la Rireré de leurs perfonnes, ils fe rendroient
au lieu convenu avec leurs Colleges, & autres perfonnes qu'ils
jugeroient à propos d'y mener:que l'on cafleroir de part, & d'au.
Yi
250 Supplément à la nouvelle Hifloire
tre tous les procés faits & les Sentences prononcées , tant pa?
eux, que par leurs prédeceffeurs: que tous ceux qui fe trouveé
roientavoir étéélevez à ladignirédeCardinal l'a conferveroient
toute leur vie:qu’ils ratifieroient toutesles Provifions &les difpen-
fes, qu’ils auroient données ; enforte que ceux qui ne fe trouve-
roient pas de competiteurs, joüïroient du Benefice dontils fe trou-
voicnten sen ceux qui enpoffederoient le chef-lieu, ÿ
feroient maintenus, fauf de donner une indemnité à ceux quieñ
poflederoient les dépendences, jufqu’à ce qu'ils feroient pourvüs
d'un autre Benefice , de même que ceux qui fe trouveroient n'en
avoir que le titre, fans pofleffon. |
Que l'on auroit foin de donner À chacun des prétendans de
quoi s'entretenir honnêtement dans fon état, aprés qu’il y au.
roit renoncé : que fans entrer dans aucune difcuffion des droits
de l’un , ni PS trot ils feroient obligez d’y renoncer fur le
Champ ; enfuite de quoi les Cardinaux des deux obédiences,
entreroient au Conclave, & choifiroient un Pape, lequel ra-
tificroit tout ce qui auroit été fait , pour plus grande fureté.
Que Sa Majelté avoit propolé cetre voïe à Benoilt , comme
la plus füre , & la meilleure, à moins qu'il n’en trouvât lui-
même une autre plus convenable au repos de toutes les con-
fciences: qu’elle avoit confeillé à Benoilt de l'accepter , & de
la fuivre jufques à la réünion : que c’étoic auffi le fentiment des
Rois, & des Princes, qu'elle avoit confultez : qu’elle la lui
avoit fait propofer Par une Ambaffade folemnelle, compolée
de Jean Duc de Berry , & de Philippe Duc de Bourgogne ,
fes Oncles, & de Louis Duc d’Orleans fon Frere, Princes de
On Sang, trés-affectionnez À l'union de l'Eglife, accompagnez
de quelques Prelats, & de quantité de gens de lettres : qu'ils
peine à l'obliger de montrer l'écrit fi-
s 1e » & qu’ils l'avoient humblement fupplié
de leur indiquer l'autre moyen qu'il difoit avoir trouvé plus
Du Concile de Conftance. : 2€I
tres Ambaffadeurs:Que le Roi de Caftille ne l'avoir aucunemenr
gouté, ainfi qu'il l’avoit temoighé au Roi d'Aragon : Que
l’on ne viendroit pas aifément à bout de faireconvenir les deux
precendans d’un lieu où ils puffent s'affembler : quechacun d'eux
voudroit choifir un lieu qui dependît de lui ,ou de quelqu'un
des Princes de fon obedience, lequel feroit fufpeét à l’autre :
qu’il faudroit obtenir le confentement du Prince qui en feroit
le maître, & que les Prelats des deux obediences n'y confen-
tiroient jamais. |
ue l’on feroit obligé d'y recevoir les Princes, & les Prelats
de l'une & de l’autre : qu’il y auroit long tems à attendre qu'ils
s’y fuffent tous rendus : que les frais de cette Affemblée fe-
roient fort grands : qu'il arriveroic une infinité d’accidens,
qu'il étoit impofhble de prévoir. Que le féjour que l'on feroic
obligé d’y faire , feroit trés- dommageable aux Ames, aux
corps ; & aux biens de ceux qui y feroient appellez : que les
deux prétendans convenoient fi peu de leurs faits , qu’ils ne
manqueroient pas de choifir chacun des perfonnes affetion-
nées à fon parti, qui n'auroient garde de convenir avec les
autres , quand ils auroient les meilleures raifons du monde À
leur propofer : qu’il étoit difficile qu'ils puffent jamais sac
corder enfemble , ce qui étoit plus capable de perpetuer le
Schifme, que de l'éteindre.
u’ils auroient à difcuter les raifons, les faits, & les droits
des précendans : qu’il arriveroit une infinité d’incidens , aui
donneroient lieu à des Sentences interlocutoires , des Enqué.
tes, des Produétions de titres : que l’on feroit obligé de nom-
mer un pareil nombre d’Arbitres de part & d'autre : qu'ils fe
trouveroient par confequent en nombre pair, ce que la Loi
même confeilloit d'éviter , en toute forte de compromis : Que
l'on feroit obligé d'annuler les procés, & les fentences , qui
auroient été renduës de part & d'autre, reconnoîtreles Car-
dinaux des deux partis, confirmer leurs titres, & la pofieffion
des Bencficiers, qui fetrouveroient pourvûs; ce qui feroit naf-
tre des difficultez infurmoncables : Qu'il n'y avoit nulle ap-
parence que les Arbitres puffent jamais convenir entr’eux :
que celui-qui auroit le moindre droit , pourroit les corrom-
pre, & fuborner les témoins ; ce qui donneroit lieu à l’autre
Li
252 Supplément à la nouvelle Efifloire
de fe recrier, de ne s'en pas tenir à cette fentence » & de re-
tenir tous fes partifans.
Que le Schifme .étoit déformais trop enraciné : que cha-
cun des deux prétendans croyoit avoir un droit indubitable :
qu'ils avoient tous les deux chacun une obédience fort éten-
dué les fentimens de gens trés-éclairez , qui avoient decidé
le castel qu'il avoir été ropofé dés le commencement du fchif_
me, d'une maniere trés-differente ; qu'H étoit impoffible de
concilier leurs décifions : qu’il y avoit encore bien des gens,
qui ne s'étoient declarez pour aucun parti : qu'il y avoit fi
long tems qu'il avoit commencé, qu’il étoit impoffible de favoir
‘Au vrai comment les chofes s'y étoient paffées, parce que la plû-
part des témoins étoient morts : que l'on ne manqueroit pas
de recufer ceux qui étoient venus depuis , ce qui donneroit
lieu aux Arbitres de prendre le change : que cette voye n'é-
toit nullement capable d'éreindre le [chifme, qui per ce-
pendant une infinité d’Ames au danger de fe perdre pour toû-
Jours.
Qu'il falloie s’y prendre d’une maniere plus efficace, pour
‘arracher enticrement, & mettre une bonne fois en repos l'ef-
prit de tous les Chrétiens : & qu'ainfi les Rois de France, &
de Caftille, aprés avoir pris l’avis de quantité d'habiles gens,
aVoIcnt trés-humblement fupplié Benoift de vouloir ceder fes
Préténtions au Pontificat , & lui avolent offert de traiter fur
ce pied-là ,avec lui , & avec fon College, des moyens d'y par-
venir, parce qu'iln'y avoit Pas d'autre moyen de réünir l’Églife:
qu'il avoit été approuvé par tous les Cardinaux , à l’excep-
tion de celui de Pampelune : que les Cardinaux s’étoient inu-
tilement joints aux Ambaffadeurs de France , pour l'en prefler:
qu'il avoit toüjours foûtenu que ce moyen étoit contraire aux
Canons, & qu'il n’avoit jamais été pratiqué.
Que les Ambaffadeurs, VOyans qu'ils ne gagnoient rien fur
on efprit, avoient tiré des Cardinaux un Ecrit portant, qu'ils
APprouvoient fort la voye de la Ceffion , & qu'ils avoientcon-
feillé à Benoift de s’en fervir ; mais que ce Pape leur avoit def-
fendu , fous de trés-griéves peines, de fe feparer de lui, & de
Sner cet Écrit; qu’ils avoient employé les uns & les autres
toutes fortes de Moyens pour le fléchir , & qu'ils n’avoient pu
— 7
Du Concile de Conffance. 253
en venir à bout: qu'ils étoient revenus à Paris, faire le rap-
port de leur commiflion : Que Benoift de fon côté, avoit de-
pêché des gens dans toutes les Provinces, pour prêcher, con-
tre la verité, que les Ambafladeurs de France n'avoient propofé
de ceder qu’à lui feul, afin que l'on pür donnet fa placeä un
François : Que Sa Majefté n'en avoit jamais formé le deffein :
qu’il lui étoit indifferent d'y voir placer un Indien ,un Afri-
cain, ou un Arabe, pourvu que fa foi füt orthodoxe,
Qu'il avoit envoyé vers fon concurrent l'Evêque de Terra-
gone, fans la participation des Cardinaux , ce qui étoit con-
tre l’ordre , dans une affiire de cette confequence : que l'on
ignoroit ce qui s'étoit paflé entr'eux ; mais que l’un & l’au-
tre avoient ceflé depuis deux ans de fulminer des excommu-
pications l’un contre l’autre, ce qui faifoit foupçonner qu'il
pouvoit y avoir de la collufion entr'eux : Que Sa Majefté , &
Je Roi d'Angleterre, avoient fait requerir encore une fois les
deux prétendans de ceder leurs pretentions , par des Ambaf-
fadeurs qu'ils leur avoient envoyez , aufquels s’étoient joints
ceux du Roi de Caftille : qu’aprés bien des difcuflions trés-
inutiles , ils les avoient fommez une fois pour toutes , de fe
determiner à donnerenfin la paix à rEglife , dans un certain
tems ; faute de quoi ces trois Monarques tra vailleroient de tou-
es leurs forces à faire lever tous les obftacles qui s'oppofoienc
à un aufli grand bien. Que Benoift leur avoit répondu que
la chofe n'étoit pas fi preffée : qu'ilen delibereroit avecles Car-
dinaux : & qu'il feroit favoir fa refolution à ces trois Princes.
Que les deux prétendans n’y avoient pas fongé depuis, auoi-
que celui de Rome en eut été fort preffé par les Eleéteurs de
l'Empire, & par les autres Princes de fon obedience : Que le:
Roi de Caftille avoit renvoyé à Sa Majefté les Nonces, & les
lettres de Benoift,& lui avoit fait dire,que ne pouvant nullemene
s'accommoder de fa prétenduë voye de compromis, il avoirre-
folu de fe fouftraire entierement à fon obedience , & avoit preffé
le Roi d'en faire autant de fon côté : que plufieurs Princes en
avoient fait de même , & qu'il avoit refolu de faire affem-
bler un Concile National de fon Royaume , pour deliberer
des moyens qui paroïroient propres à procurer la réünion,
par le refus de l’obéiffance totale, où particuliere , ‘ou par
quelqu’autre. Li
264 Supplément à la nouvelle Hifloire
Que pour prendre plus fürement fon parti, Sa Majeftéavoit
ordonné que la queftion feroit ag'tée , tant pour la negative,
que pour laffirmative , en prefence de tous les Prinesdu Sang,
de quelques autres Princes étrangers, & d’un grand nombre
de Prelats, & autres ; & qu'aprés avoir écouté routce qui avoit
été dit de part & d’autre, le Concile avoit decidé : que les Pre-
Jats ne devoient jamais divifer l'Eglife pour leur interêt par-
ticulier ; ni les Chrétiens, abandonner Jefus-Chrift, pour de-
venir les victimes de Icur ambition : que l'on devoit regarder
comme Îes auteurs du {chifme, ceux qui caufoient cette di-
vifion , & qui cherchoient à répandre des erreurs : Qu'un
lape, du pouvoir duquel il n’y auroic point à douter, qui
troubleroit l'Eolife, ne meriteroit pas que l'on lui obéit : que
l'on ne fauroit le faire fans peché mortel, parce que lauto-
rité n’avoit été donnée à faint Pierre , & à fes Suceefleurs,
que pour édifier l’Eglife, & non pas pour la détruire.
traitoit : ; ne répandoit
étoient de fon fentimenr : qu'il y avoir lieu de craindre que l'E-
de raifon de fe fouftraire À lobedience des deux prétendants,
qui favorifoient notoirement le fchifme, par des motifs d'ambi-
on, & d’avarice. Ow’il falloit leur ôter les moyens de lefaire
durer plus long-teris :
quillement l'auteur de la paix, ne devoient pas fe prévaloir
€ 10n culte, pour s'attirer de l'argent : qu'il éroit quelque-
CET
Du Concile de Conffance. 26$
fois à propos de refufer du pain à ceux qui en avoient be-
foin, pour ne pas leur donner licu de croupir dans l'oifivcté,
dés qu'ils s'en voyoienc d'affüré.
Qu'ainfi Sa Majefté , tant par les confiderations cy-deffus
expliquées, que parce que Benoïft avoit manifeftement con-
trevenu au ferment qu'il avoit fait, en entrant au Conclave,
ne croyant pas pouvoir fouffrir plus long-tems un fi horrible
fcandale, fans offenfer Dieu, & bien réfoluë d'emplover dans
la fuite tous les moyens poffibles de rétablir la paix, de l'avis des
Princes de fon Sang , & de plufieurs autres , & des Prelats du
Royaume ,& du Dauphiné, s'explique en ces termes: Nous le
Clergé,& le peuple de nôtreRoyaume,nous retirons abfolument
de l'obedience de Benoift,fans parler de fon concu rrent,que nous
n'avons jamais reconnu. Deffendonsde plus le reconnoître à l’a-
venir, fes Collecteurs, fes Officiers , fes complices,& adherans,
ni leurs Procureurs , de quelque état , qualité , & condition
qu'ils puiflent être , & de leur payer aucune chofe prove-
nante des revenus Ecclefiaftiques, {ous quelque titre ou pré-
texte que ce foit : Ordonnons que vacation avenant des Bene.
fices éleétifs , il y fera pourvü par élection , & des autres, par
la collation de qui ilappartiendra, en gardant neanmoins les fo-
Jemnitez requifes & accoûtumées : Que les Benefices des com-
plices fauteurs, & adhérans de Benoift feront inceffamment
remplis par les voyes ci-deflus ,comme s'ils vacquoient de fair,
& de droit, fans qu'il foit permis aux uns, ni aux autres d’a-
liener lesimmeubles , ni les joyaux de prix appartenans à leurs
Bencfices Deffendons à tous nos Sujcts , tant du Royaume,
que du Dau phiné, Ecclefiaftiques , ou Seculiers, de plus recon-
noître l'autorité de Benoiïlt , fes Officiers, Jufticiers , & adhc.
rans ,à peine d'être punis commeil appartiendra par nos Ofli-
ciers , où ceux des Ecclefaftiques. Mandons à tous nos Offi-
ciers, & Juiticiers, chacun en droit foi, de bien , & düëment
garder , & obferver le contenu en ces Prefentes, & de chA-
tier les contrevenans de telle forte, qu'elle puifle fervir d’e-
xemple aux autres. En témoin de quoi nous avons fait appo-
fer nôtre Scel à ces Prefentes le 27. du mois de Juiller 198,
& de nôtre Regne le 23 Signé, HuE ; Et plusbas, Par le Koi,
Mctlcigueurs les Ducs de Berry, de Bourgogne, & de Bour.
CS
256 Supplément à la nouvelle Hifloire
bon, Dom Picrre de Navarre , Conneftable , nous l’Admiral,
le Maître des Arbalètiers, & plufeurs autres.
Comme la fouftraétion de l'obédience de la France, n’ac-
commodoit nullement Benoift , ni fes Courtifans . ils travail.
lerent de toutes leurs forces à fe la faire reltituer, fans que le
Vape s'engageât directement à ceder fes prétentions au Pon-
Ufcat , du moins d’une maniere À ne pouvoir s'en dedire: c'elt
Pour cela, qu’au lieu de donner une Bulle , il fit venir dans
{a Chambre, le 13. de Mars 1401. deux Notaires ordinaires, en
prelence defquels Dom Boniface Sayat, Prieur des Chartreux,
de Portecelle, & Jean de Cofte, Chantre de l'Églife de Bayeux,
LS
Envoyez par Monfieur le Duc d'Orleans , lui reprefenterent,
que dés le 10. d'Avril 1399, il écoit convenu de certains ar-
ticles- à lui propofez dela part de Charles VI. Roi de France,
& qu'il avoit renoncé à toutes les proteftations qu'il pouvoit
avoir faites au préjudice de ces articles. Ils portolent : Que
pour l'honeur de Dieu, & le falut du peuple Chrétien, il lui plut
accepter la voye de ceflion , & promettre, qu'au cas que l'In-
trus vint à mourir, à ceder fes prétentions , ou être dépofé,
il renonceroit lui-même au Pontificar, afin que l’Eglife fut en
. état d'en choifir un troifiéme, qu'elle regarderoit dorénavant
comme fon lecitime , & unique Pafteur : qu'il promit de nerjen
faire diretement , ni indirectement, qui püt empêcher cette
réunion : qu’il fît prêter le même ferment à tous les Officiers de
{à Cour: que dés que l'on le jugeroit à propos, il fe trouve-
A
roit lui-même en perfonne à l'Aflemblée , qui fe feroit pour
? . , . . 0 ? Û
cette réunion , avec les Dépütez de ceux qui avoient été pour-
vus par le Pape Clement VII. fon Prédecefleur , ou par
Jui-même.
Que ces articles lui avoient été prefentez par les Ambaffa-
deurs : qu'ilsavoient ajoûté que le Roi avoir befoin d’une nou-
velle confirmation de fa part de ces articles : qu'ils l'avoient
priéde la part du Roi, & de Monfieur d’Orleans, de vouloir con-
fentir qu'il füc faic un inftrument autentique, conforme à
ces articles : que l'on en avoit fait La leéture mot À mot : que
le Pape avoit declaré qu'il les avoit deja accordez , & qu'il
y avoit fait fa réponfe , laqaelle il renouvelloit actuellement.
Cette réponfe contenoit , que Benoïft qui mettoit premiere-
ment
y
Du Concile de Conflance. 2
ment fa confianceen Dieu , & qui comptoit auffi fur le Roi :
France ,approuvoit tous les articles , les acceptoit, & promet-
toit de les executer de bonne foi, & de les faire executer par
tous ceux qui demeuroient avec lui dans fon Palais: qu'il re-
ponçoit expreflément à toutes les proteftations qu’il pouvoit
avoir faites au contraire ; il figna encore une fois cet écrit de
fa main, & en fit faire un aéte aurevtique , qu'il delivra aux
Envoyez de Monfeur le Duc d'Orleans , lequel il avoit mis
dans fon parti. Ce Prince muni de cette piece, fur laquelle il
croyoit devoir compter , redoubla fes follicitations PE faire
reftituer l'obédience à Benoit ; maïs quoi-qu’elles fuffent ap-
puyées par les Cardinauxde Poitiers, qui étant parvenu à l'or-
dre des Evêques , avoit pris le vitre de Prenete , & de Saluf-
{es , l'on fut plus de deux ans, fans pouvoir les faire réüffir.
Enfin Sa Majefté fe laïffa perfuader de reftituer l’obéiffance
a Benoift, dans la cérémonie qui s’en fit à la Cathedrale de Pa=
ris le 18° de Mai 1403. deux jours aprés elle donna une de-
claration , où elle dit : qu'elle avoit bien fenti les malheurs que
caufoit le fchifme dans l'Eglife : qu’elle avoit employé , pour
l'éteindre , tous les moyens dont elle fait l’'énumeration : qu’il y
avoit environ cinq ans, que l'on n'avoit pas cru en trouver
de meilleur , que defe fouftraire à l’obédience de Benoift, par-
ce qu’il avoit refufé de ceder fes prétentions au Pontificat, ce
qui devoit, difoit-on, donner la paix à l'Eglife: que cepen-
dant cette voyes étoit trouvéeentierementinutile, par l'opiniâ-
treré de l'intrus , que l’on avoit crû pouvoir fléchir , fi ceux
qui lui adheroient , avoient voulu fuivre cetexemple : qu’il n'a-
voit fervi qu'à fortifier fon entêtemenc, & celui de tous ceux
qui le reconnoifloient pour Pape: que Sa Majefté convaincuë
par-là que ce moyen étoit inutile, avoit été affürée par les Car-
dinaux de Prenete, & de Salufles , que Benoïft avoit accepté
la voye de ceffon , qui lui avoit été propofée , pour parvenir
plus promtement à la reünion de l'Eglife univerfelle: que l’In-
crus n'avoit jamais voulu en convenir : que les Cardinaux qui
y croient le plus intereflez , aprés de meures reflexions , s'é.
toient défiftez de la fouftration qu'ils lui avoient faite , & sé.
toienc entierement foûmis à fon obédience, parce, difoient-ils,
qu'ils avoient jugé que c’étoit le plus für moyen de parvenir
<nfin à la réünion, KKk
258 Supplément à la nouvelle Hifioire
Que Sa Majeité, qui avoit toûjours ardemment defiré de f+
procurer , declaroit, que fe confiant en la bonté du Seioneur,
que l'on y parviendroit par ce moyen, elle avoit réfolu de re-
ftituer à Benoift l'obéiffance qu'elle lui avoit auparavant ren-
duë, & que fe réüniffant avec les autres Princes qui y avoient
perfeveré jufques-là , elle pourroit plus facilement y parve-
venir : qu'ainfi, du confentement de fes trés-chers Oncles les
Ducs de Berry , & de Bourgogne, des Prélats , des Univerfi-
tez de Paris, d'Orleans, de Touloufe, d'Angers , & de Mont-
pellier, & de quantité de Noblefe, elle ordonoit que la neu-
tralité ceflfàt dorefnavant dans tout le Royaume , & le Dau-
phiné , & que l’on y rendit à l'avenir au Pape Benoift XIII.
la même obéiffance que l’on lui avoit renduë avant la fouftra-
étion ; comme au Vicaire de Jefus-Chrift. Cette ordonnance
et concûë en des termes fort éloignez du ftile ordinaire de la
Chancellerie de France, ce qui perfuade que les deux Cardi-
naux l'avoient prefentée en un état , où il ne manquoit plus
rien que [a fignature, & le fceau.
L'Empereur Sigifmond n’étoit gueres plus content du Pape
que l'on reconnoifloit à Rome, fous le nom de Boniface 1X.
dans l’obedience duquel toute l'Allemagne avoit perfeveré: il
écrivit aux Cardinaux de Ja faction de ce Pape, le 12. de Juin
1404. une lettre , oil leur marqua que l'Empereur Charles IV.
fon pere avoit pris le parti d'Urbain VI.que fice Princeavoit
plus long-tems vécu, il auroit éteint le miferable fchifme qui
avoit depuis dechiré l'Eglife : qu’il avoit depuis conftamment
reconnu le même Urbain, & Bonifiace, qui lui avoit été fub-
ftitué, maloré les {ollicitations de divers Princes, qui avoient
voulu lobli &er de reconnoître fon concurrent : que depuis qu'il
aVOIT ÉTÉ couronné Empereur, il avoit eù à foûrenir des guerres
. Continuelles contre les Turcs ; & les Schifmatiques, qui avoient
MIS toute la Hongrie à feu & à fang : qu’il s’y étroit fair une
cruelle guerre, qui avoit beaucoup endommagé ce beau Royau-
me, qui faifoit de ce côté là , le rempart de A Chrétiente.
de fans parler desmalheurs de Wenceflas fon frere dont
ces lapes avoient procuréla dépofition, pour mettre en fa place
l'Elcéteur Palatin Robert , il paroifloit que Bonifite n’avoit
AuIt & jour l’efprit occupé que des moyens de le faire encore
Ld
— a 0 me MT me = RER Rem mg
Du Concile de Confiance. 59
dépofer lui-même: qu'il avoit fait joüer tant de refforts dans
ce malheureux Royaume, qu'outre une infinité de crimes qui
s'y étoient commis, il y avoit péri plus de vinge mille Hongrois
ar la faim , le fer, & le feu: que l'on y avoit brülé les Epli-
Les , pillé les Abbayes, rendu les Monafteres deferts & inhabi-
tables, & démoli les Hôpitaux: que fi le Pape n'avoit pas pro-
curé tous ces malheurs à la Hongrie , la bataille perduë par
Bajafec 11. Empereur des Turcs, contre Tamcrlan Empereur
des Tartares, auroit donné un moyen fur aux Hongrois de
renvoyer les Turcs au-de-là de la mer, & de fe delivrer en-
tierement de leur tyrannie ; mais que la guerre civile que Bo.
piface avoit trouvé le moyen d’y exciter, & qui occupoit ac-
tuellement les armes de Sigifmond, l'avoit mis hors d'étac de
rofiter de cette conjonéture : qu’il en reflentoit une vive dou-
an & que fi la providence de Dieu ne l’avoit pas foûtenu,
toute la Hongrie couroit rifque de tomber entre les mains des
Infideles.
Qu'il ne pouvoit cependant s’imaginer ce qui avoit donné
lieu à Boniface de le perfecuter aufli cruellement : qu'Urbain
VI. avoit toûjours qualifié fon cher fils le Roi de Hongrie :
ue Boniface en avoit ufé de même jufques alors : que s'il avoit
pu l'offenfer en quelque cholfe, il écoic d'un bon pere de l'en
avertir : que loin d'en ufer ainfi, il avoit travaillé à le rui-
ner entierement , dans le tems même qu'il le traitoic avec le
lus de civilité : qu’il follicitoic fes Prelats , & fes Barons de
He , & de fe revolter contre lui ; & Ladiflas, fils de
Charles de Duras, de s'emparer de fon Royaume, comme s’il
lui avoit appartenu à titre de fucceffion : qu’il avoit envoyé
en Hongrie un Léoat à Zatere, pour abfoudre fes Sujets du
ferment de fidelité qu’ils lui avoient prêté, & les porter à la
revolte.
Que toutes ces confidérations l’avoient engagé, de l’avis de
fes Barons, & des Principaux de fon Royaume, de défendre
à tous fes Sujets, d'aller dorénavant à Rome ; & à ceux qui
s'y trouveroient, de s'en retourner en Hongrie, jufqu’à ce que
le Pape lui auroit fait une a RE A à des in-
juftices aufli énormes : qu’il étoit de fa prudence, de fe pré-
cautionner contre les malheurs qui pouvoient en arriver, &
]
160 Supplement à la nouvelle Hifoire L
d'ôter aux mal-intentionnez le moyen de lui faire du mal,
fans néanmoins renoncer à l'obéiffance , qu'il fe reconnoif
foit obligé de rendre à la fainte Eolife, pour laquelle il con-
ferveroit une éternelle veneration, & dont il ne prétendoit
pas fe féparer. |
Dés que l’on apprit en France la mort d'Innocent VII ,que
les Cardinaux, qui étoient à Rome, avoient donné pour fuc-
celfeur à Boniface, le Roi leur écrivit, pour les prier de ne
RE
pas faire de nouvelle éleétion. Sa lettre eft du 24. de Decembre
1406. il leur marqua : que le Concile National de France étoic
actuellement affemblé à Paris, pour travailler à la réünion de
l'Eglife : qu’il avoit appris que celui qu’ils reconnoifloient pour
Pape étoit décedé, & que pour travailler de leur côté à cette
réünion , ils avoient réfolu de ne proceder à aucune éleétion,
jufqu’à ce qu’il eût entendu les Ambaffadeurs, qu'ils avoient
rojettéde lui envoyer : que cette nouvelle avoit été fort agréa-
ble à Sa Majefté, & à tout le Concile 5 parce fqu'ils avoient
regardé l'envoy de ces Ambaffadeurs, comme un moyen trés-
propre à rétablir la paix dans l'Eglife univerfelle : Que quand
Benoift refuferoit encore de céder fes prétentions au Pontificar,
Sa Majelté y mettroit fi bon ordre, que ce refus n’empècherois
poinc que l'Eglife n'eût enfin la confolation de voir à fa crête
un Pape indubitable : qu’elle avoit réfolu de leur dépècher
au plütôt une Ambaffade folemnelle à ce fujet ; & qu'elle les
prioic inftamment de differer leur élcétion, jufqu'à ce que fes Am-
baffadeurs, & les leurs euflent été entendus de ee & d’autre:
qu'elle étoit füre que par ce moyen l'union feroit bien - tôt
rétablie , & le fchifme ee ; mais cette lettre fut inutile, parce
qu’ilsavoientélù désle dernier de Novembre précedent Angelo
Corario, qui avoit pris le nom de Gregoire XHÏ. |
Dés que le Roï eut appriscette chagrinante nouvelle , par
les lettres que lui écrivirent Gregoire, & fes Cardinaux , il
donna une Déclaration le 6, de Fevrier fuivant, par laquelle
aprés avoir rapporté ce que fes prédeceffeurs avoient fair pour
Je bien, & (As en n l'Eglife, & ce qu'il avoit fait ui-
même pour parvenir à l'extinction du fchifme, il ajoûta, que
dans les differentes Affemblées, qui s’étoienc faites dans fon
Royaume à cette fin, l’on n'avoir feu trouver de meilleur
mm sy Css = £s Pen — s
PQ |
| Dn Concile de Conffance, > 61
moyen de lui redonner la paix, que d'obliger les deux pré-
tendans de céder leurs droits : que dans le tems que l’on étoic
le plus embarraflé fur les voyes que lon prendroit pour cela,
Benoift , & celui que l'on venoit d’élire à Rome, avoient écrit
qu'ils acceptoient celle de la ceffion, & s’exhortoient, l’un l’au-
tre à la mettre inceflamment en ufage : que Sa Majefté en
avoit rendu graces au Seigneur ; qu'elle avoit en même rems
refolu de leur envoyer des oi pour les en remer-
cier, & follicicer Benoiïftd’en donner une promefle claire, nette,
& fans aucune ambiguiré, exprimée dans la Bulle qu'il fi-
neroit dans dix jours aprés la fommation qu'il lui en auroic
été faite. Que pour éviter toute forte de retardement, & de
chicaneries, ces Ambaffadeurs prefferoient l'un, & l’autre des
prétendans , de donner des pouvoirs en bonne forme , de re-
nongçer en leur abfence, aprés avoir pris de juftes précautions
fur tout ce qui feroit capable de leur faire de la peine.
Que parce que ces Ambafladeurs devoient voir Benoilt le
ar pour empêcher qu'il ne dic qu'il vouloit favoir le
_fentimenc de fon concurrent, avant de répondre, ils avoienc
ordre de le Ra de renoncer fur le champ au Pontificar,
au cas que celui de Rome voulüt en faire de même : que fi l’un
ni l’autre n'en vouloient rien faire , fans s'être affemblez , il
ne falloit pas l'empêcher : qu’il étoit même à propos d'y con-
tribuer. Que fi Benoïft s’amufoit encore à chicaner, & à éloi-
pee la conclufion de cette affaire ; ou que celui de Rome, dont
es lettres ne parloient nullement de convention , s'avifoit de
ne pas vouloir renoncer fes prétentions , fans cela , dés que
Jes dix jours que lon leur auroit donné, & autres dix feroienc
expirez, Sa Majefté fe départiroit déflors de l’obédience de Bc.
noift, & rompoit toute communication avec lui, felon le fen-
timent de l'Eglife de fon Royaume, & avec ceux de fes Car-
dinaux, qui l'imiteroient dans fon opiniâtreré.
Que l'on ne laifferoit pas d’affembler les Cardinaux bien-in-
tentionnez de fon parti, pour leur faire élire un Pape ; mais
que s'ils le refufoient, les Ambaffadeurs y travailleroient avec
ceux de l’autre, au nom de Sa Majefté, & de lEclife de fon
Royaume, fuivant ce qui étoit marqué par leurs inftruétions,
& qu'il avoit été reglé par le dernier Concile National de la
même Epglife, KK ii,
262 Supplément à la nouvelle Hifloire
Les deux prétendans fe voyant fi vivement preflez par tant
d'endroits , & néanmoins refolus de fe conferver leurs dignitez,
à quelque prix que ce fut, crurent qu'ils amuferoient encore
ceux quiles prefloient, en faifant femblant de convenir d’un
lieu pour leur entrevuë, dans lequel, loin de rendre la paix à
l'Eclife, ils prendroient de nouvelles mefures pour continuer
le fchifme. Cette démarche paroifloit cependant également .
dangereule à l'un, & à l’autre, dans la crainte que leurs
Cardinaux affemblez, ennuiez de voir un fchifme durer fi long-
tems, & furs de retenir leurs dignitez, quoi-qu'il püten arriver,
ne priffent le parti de fe réünir, & de faire un nouveau Pape;
ils convinrent de fe trouver tous les deux, dans la S. Michel,
Jors prochaine, à Savone, Port de mer dependant de l'Etat de
Gênes, qui fe trouvoic alors fous la protection du Roi ; & ayant
communiqué cette convention à Charles VI. il n'eut aucune
peine à leur accorder un fauf-conduit le plus ample, & le mieux
condicioné qu'on n'eut peut-être encore vù , en datte du 11. de
Juin 1407.
Il contient : que dans le defir trés-ardent qu'avoit Sa Ma-
jefté de voir l’'Eglife réunie , elle avoit appris avec beaucoup
de joye que le Pape Benoit XIII, & Ængelo Corario, que fes
adberans appelloient Gregoire XII , infpirez, comme l’on le
croyoit par leSaint-Efprit, pour remedier au fchifme qui affli-
geoit l'Eclife, depuis prés de trente ans, avoient chofi la voye
de ceflion de leurs prétentions : que Benoiïft, & fon College
d'une part ; & Antoine, & Guillaume prétendus Evêques de
Modene, & de Tuderte , & Antoine de Butero, Docteur en
Droit, Ambafladeurs du même Angelo Corario, étoient con-
venus de la ville de Savone, pour l'execution de ce falutaire
deffein, tant parce qu’elle étoit fous la protection de Sa Majelté,
en laquelle ils fe confioient entierement, que parce qu'elle leur
avoit paru trés-commode : qu’ils s’y étoient donné rendez-vous,
pour la fête de S. Michel, lors prochaine : qu'ils étoient con-
venus de quelques articles, fur ce qui regardoit la conference
qu'ils devoient avoir enfemble, & fur le nombre des perfonnes
dont l'un, & l'autre devoient y être accompagnez.
Que Sa Majefté avoit été prié de la partde Benoift, de leur
accorder certaines conditions, qui devoient contribuer à l'exe-
mn on ax ren UM
gg oc
————
/
_ Du Concile de Conffance. | 163
tution de ce deffein : que puifqu'elle avoir abandonné fes pro-
pres affaires ; qu'elle avoit fait une dépenfe aufli confiderable
pour la réünion, & en avoit rendu à Dieu de trés-humbles ac-
tions de graces, elle n’avoit eù nulle peine de leur permettre de
fe trouver à Savone, quand il leur plairoic : qu'ils pouvoient
y arriver enfemble, conjointement, ou féparement : qu'ils y
feroient agréablement reçüs par celui qui commanderoit de la
part de Sa Majelté, à Gênes, & dans tout le territoire de cette
ville:qu'il cederoit le commandement de cettePlace,à celui qu'ils
auroient choifi, pour tout le rems qui feroit néceflaire , jufqu'à
ce qu’on eût élù un Pape, foit dans cette même ville, foit ail-
leurs, en fe faifant cependant donner, par les prétendans, cau-
tion de rendre cette ville au même état où elle leur auroit été
remife.
Que l'un, & l’autre, ou les Officiers qu'ils nommeroient, y
auroient toute autorité pendant ce tems-là, fans que ceux
de Sa Majefté, qu'elle déchargeoit à cet effet, du foin de
cette Place, puflent s'en mêler direétement, ni indirectement;
même les Bourgeois de Savone, du ferment de fidelité qu'ils
lui avoient prête, aufquels elle enjoignoit d'en prêter un nou-
veau aux prétendans, s'ils le défiroient, pour la protettion, dé-
fenfe, & füreté de leurs perfonnes, & de leurs Colleges ; avec
pouvoir de les dépofer , fi bon leur fembloit, & d'en nommer
d’autres à leur gré ; & a toute forte de perfonnes, de quelque
état, qualité, & condition qu'elles fuflent ; même aux Veni-
tiens, d'entrer dans cette ville, y féjourner, & en fortir , fans
qu'il leur fur fait aucun empêchement. Que le Gouverneur
nomme par Sa Majefté feroit obligé de les défendre , eux , &
tous ceux qui viendroient à leurs Cours , pour affaires, de quel-
que état & condition qu'ils fuflent ; & de leur prêter fecours, &
les défendre envers & contre tous, dés qu'ils en feroient re-
quis, même par les Venitiens, quelque differend qu'il y eüteû
entre cette Republique, & celle de Gênes.
Enjoint Sa Majefté au Gouverneur de Gènes de tenir la
main à l'execution de fes ordres, & de les faire obferver par
les habitans de cetre ville, & de tour fon territoire, & de pu-
nir fevérement ceux qui y contreviendroient, pour fervir d'e-
xemple aux autres : d’executer ponctuellement tous les arti-
264 Supplément à la nouvelle H'iffoire
cles convenus entre les pretendans, & tout ce qu'il leut plairz
de lui ordonner, en ce qui touche Sa Majefté , fes Officiers &-
{es Sujets 5 enforte qu’elle ait fujer defe loüer de leur obéiffance,
& le Pape, & fon concurrent de leur foümiflion. Enjoint pa=
rcillement Sa Majefté à tous fes Sujets de fatisfaire exactement
aux ordres de ce Gouverneur , à peine d’encourir {on indi-
guation , nonobftant toutes lettres, mandemens , & défenfes,
qu'ils pourroient recevoir de fa part, ou de fa Cour , contrai-
res à ce que deflus , aufquelles Sa Majefté veut qu'ils n’ayent
aucun égard: défend Sa Majefté au Gouverneur de fortir de
ceue ville, & de fon territoire, fans bonne & jufte caufe.
Le Roi écrivit encore à Monfieur le Patriarche d’Alexan-
drie, & aux Evêques de Beauvais, de Meaux, de Cambrai,
& d'Evreux , fes Ambafladeurs, & au Marèchal de Bouci-
caut Gouverneur de Gênes , que les deux prétendans ayant
promis de renoncer a tous les droits qu’ils pourroient avoir au
Pontificat, & de fe trouver pour cet effet dansfa ville de Sa-
vone,& fouhaitant avec ardeur de voir arriver unfigrand bien,
Sa Majefté leur ordonne, ou à cinq, quatre , ou troisd’entr'eux,
en l’abfence du Gouverneur , d'accorder un fauf - conduit à
Angelo Gorario, fon prétendu College, & à tous ceux qui
auroient à faire à eux, de quelque condition , & Nation qu'ils
fuffent, même Veniciens , d'aller, & venir à Savone , jufqu’à
tel nombre qu'ils jugeroient fuffifant, tant par terre , que par
mer, avec leurs chevaux , vaifleaux , harnois, valifes, or,
argent , livres , lettres , écritures , bijoux, & autres chofes
quelconques, pendant le tems de l'Affemblée ; enforte qu'il ne
füc fait aucun tort, ni à Corario, ni à fon pretendu College,
& gens de leur fuite, Venitiens , & autres, en terre,nien mer,
en leurs perfonnes, ni en leurs biens, fous quelque prétexte
7 que ce fût, & qu’ils jouïflent au contraire de la protection
entiere de Sa Majefté, comme fi elle y étoit prefenteen per-
fonne.
Sa Majefté envoya un pareil fauf-conduit à Gregoire lui-
même , qu'il lui avoit fait demander, fous rs qu'il avoit
beaucoup d’envie de réünir l'Eglife , qui lui ferviroit, & à
toute fa fuite , pendant qu’il fejourneroit fur les terres de fa
domination : mais Sa Majefté fuc bien furprife d'apprendre
: que
RE me | CD. ee de rs à ts
L men. |
- RE Em mr -
Du Concile de Conflance. 26$
que le même ai avoit faitune Bulle dés le 11. de Juillec
recedent ; adreflée à fon concurrent , où il declare qu'il a
fs le traité qui avoit été fait à Marfeille , entre Benoïft & {es
trois Nonces : qu’il avoit fait fon pofhible pour fe mettre en
état de fe rendre au lieu convenu dans le tems marqué, &
pour recouvrer des galeres fur lefquelles il pût compter, pour
aire le voyage ; mais que n'ayant pù en recouvrer huit, ou
fix feulement, & ne lui reftant aucune efperance d'en avoir,
à moins detrouver quelque autre reflource, à quoi il ne s’at-
tendoit pointe, il avoit crà être obligé de lui en donner avis,
afin que lon fût informé de Bimpoffbilité où 1l étoit de s'y
trouver : il promettoit de travailler à l'extinétion du fchifme
le plütôc que fäâire fe pourroit : que d’ailleurs le lieu de Sa-
vone ne lui paroïifloit , ni trop fr , ni gueres commode ;
mais qu'il conviendroit d’un autre qui le feroit davantage.
Dés que cette Bulle eut paru en France , le Roi écrivit à
Gregoire une longue lettre, où il lui reproche , que dans le
defir qu’il avoit de voir enfin l'Eglife réunie fous un feul Chef,
il avoit compté, aprés l’affiftance Divine, fur les offres que
Gregoire lui avoit faites par fes lettres , d'accepter la voye de
ceflion comme la plus courte, & la plus propre , pour rame-
ner la paix: qu'il avoit depuis vü les mêmes Nonces venir lui
demander fa confirmation du traité fait à Marfcille , entre Be-
noïft, que la France reconnoifloit pour Pape , & lui , affifté
de fon College, & confirmé par les vœux, & les fermens les
plus folemnels : que Sa Majefté étoit également furprife , &
Fichée qu'ileût depuis changé de fentiment: que s'il n’appre-
hendoit Fe la juftice Divine, il devoit du moins éviter le fcan-
dale qu'il donnoit à toute la Chrétienté, qui fe faifoitun ca
pital de fon union , laquelle la faifoit refpecter chez les In-
fideles & les Barbares.
Sa Majefté le priaÿ , s’il lui reftoit encore quelque appre.-
henfion des jugemens de Dieu, quelques mouvemens de con-
fcience , quelque foin de fa reputation , quelque compaflion
pour les maux dont l'Eglife étoit affligée , de vouloir rentrer
en [üi-même, pendant que le tems y étoit encore propre : de
fe reflouvenir de tant'de vœux, & de fermens qu'il avoit faits,
& qui avoient été écrits & répandus par tout j enforte que l’E-
266 Supplément à la nouvelle Hiflotre
life pût recouvrer la tranquillité dont elle avoit tant de be:
Ein , & lui-même l’efperance de fon falut, qui paroifloit en
un fi grand danger ; ue de quoi Sa Majelté , & l'Eglife de
fon Royaume, & du Dauphiné, avoient réfolu de perfiiter
dans la neutralité, par les raifons plus au long expliquées dans
fes lettres patentes , & de travailler de toutes leurs forces à
perfuader aux autres Princes, & aux autres Nations Chré-
tiennes , de prendre le même parti.
Ces lettres patentes portent , que la paix de l’Eglife ayant
été troublée aprés la mort de Gregoire XI, Charles V. pere
de Sa Majefté, pour des raifons dont tout le monde étoit infor-
mé, avoit réfolu d’adherer à celui des deux Papes, que les Cardi-
naux qui l’avoientchoif, l’avoient affüré, par leurfermentl’avoir
canoniquement élû, pour être le Vicaire de Jefus-Chrift : que
comme ce Prince étoit plein de zele pourla maifon de Dieu, &
qu’il croyoit que tousles autres l’étoient de même,il s'étoit perfua-
dé qu'ils ne manqueroient pas de reconnoître le Pi de 5
que les Cardinaux les affüroient de la regularité de fon éleétion:
qu'ilen eftoit arrivé toutautrement:que cesCardinaux n’avoient
pù le perfuader à une bonne partie dela Chrétienté, commeils
avoient fait à ce Prince : que Sa Majefté avoit depuis appris
ue l’obédience à laquelle elle s'étoit rangée, n’étoit pas allez
ren pour éteindre le fchifme , qui avoit entierement ruïné
la paix de l'Eglife, & qu'elle avoit réfolu d'employer tout fon
pouvoir, & toute forte de moyens pour la rétablir. |
Qu'elle avoit tenu divers confeils , & envoyé quantité d’am-
baffades à tous les Princes Chrétiens, qui avoient donné bien
de la peine , & coûté beaucoup d'argent: que l'on avoit en-
fin jugé que le moyen le plus für ; & le plus court de ren-
dre la paix à l'Eclife , étoit d’obliger les deux pretendans de
{e défifter de leurs droits : qu'elle avoit fait prefenter cette
voye à celui qui avoit fuccedé à Clement VII. Que Char-
les V. fon pere avoit reconnu : qu'elle s’éroit depuis retirée
de fon obédience, par la feule raifon qu'il ne paroifloit pas
volontiers prendre ce parti, fans s’amufer à difcuter des que-
ftions aufli embroüillées que celles que l'on avoit fait maître
exprés fur la validité des éleétions , ni s'arrêter aux differens
moyens que les prérendans fembloient n’avoir propofez , qu'a-
EE
L
Du Concile de Conffancé. 267
fin de rendre la conciliation des deux partis tout- à - fait im-
Que dés que celui auquel Sa Majefté avoit adheré , avait
paru changer de fentiment, elle avoit pris le parti de lui re-
fticuer l’obéiflance , à condition cependant qu'il ne s'en {er
viroit pas pour écarter la conciliation , comme il paroifloit
aflez par les termes dans lefquels le dernier Concile National
de France s’étoit expliqué , l'intention de Sa Majeflé n'ayant
jamais été de rien faire qui püt y porter le moindre préju-
dice, Elle exhorte enfuite les Princes, les Prelats, & les peu-
ples à concourir à ce deflein, & à travailler à l’extin@tion d’un
fchifme aufli funefte à l'Eglife univerfelle : elle ajoûte qu'il
faut que l'un ou l’autre cede malgré lui : qu’il vaut Pi mie
mieux chafler les deux prétendans dela Chaire de S. Pierre
qu’ils ont ufurpée, que de laiffer ruïner l'unité de l'Eglife par
leurs conteftations : que dés que les deux obédiences auront
ceflé de les reconnoître, ils ne contelteront plus qu'inutilement
entre eux à qui doit demeurer le Pontificar.
ue Sa Majefté fouhaitant ardemment de voir rétablir la
aix , n’en avoit {ù trouver de meilleur moyen, que de cef-
r de reconnoïtre les pretendans , & ceux qui pourroïent être
choifis pour remplir leurs places, & qu’elle "
que l'on ne fourniroit plus d'aliment à ce feu infernal , il
s'éceindroir de lui-même toutauffi tôt:qu'ainf , aprés avoir tenu
l-deffus,de longs,& de frequens confeils avec des gens fages,
favans, & devots , qui n'avoient devant les yeux que Dieu,
& le falut de leurs Ames, Sa Majefté ; & l'Eglife de fon Royau-
me,& du Dauphiné, avoient réfolu , pour eux, leurs fujets
& leurs enfans , d'embrafler la neutralité, au cas que dans
la fête de l’Afcenfon prochaine ,la paix ne fe trouvât entie- .
rement faite & conclué, fans neanmoins cefler d'y travailler
avec les autres Princes, & leurs Sujets Catholiques. :
ue perfonne ne devoit lui contefter cette autorité, par- <
ce que Sa Majefté s’y trouvoit contrainte par la neceflité qui
ne fouffre point de loi ,& par fa pieté qui doit porter un bon
fils à s’expofer aux plus grands dangers , pour en délivrer
une telle mere: que la maladie étoit délormais trop invéterée,
pour pouvoir être guerie avec des remedes LE : qu'il fal.
peroit que dés |
Ù
268 Supplémens à la nouvelle Hifraire
loit y appliquer le fer, & le feu : Que Sa Majefté, qui avoit .
prévà qu'il feroic trop difficile d’afflembler les Princes, & les
Seigneurs des deux obédiences , les prioït de ne pas trouver
mauvais qu'elle eût enfin abandonné la prétenduë voye de
convention , pour embraflér la neutralité : qu'il ne s'agifloit
plus d'examiner lequel des deux pretendans avoit le plus de
droit au Pontificat: qu’il n'y avoit plus d'autre moyen de ren-
dre à l’Eglife fa premiere tranquillité , que de les contrain-
dre l'un & l’autre, de renoncer à leur droit veritable, ou pre-
tendu : Elle les exhortoit enfuite tous en general , & chacun
en particulier , d'y contribuer , afin que tous les Chrétiens
puflent déformais fervir Dieu dans une profonde paix.
Sa Majcfté craignant que l’on ne comprit pas tout- à fait
fon intention, par cette declaration, en donna une autre, où
elle dit, qu’aprés avoir fait, de fa part, tout ce qui lui avoit
été poflible pour rétablir l'union dans l'Eglife , elle avoit tra-
vaillé auprés de tous les Princes Carholiques, pour les porter
à y contribuer de leur côté :‘qu'elle avoit cependant appris ,
qu’il y en avoit encore plufieurs dans les deux ss , qui
y avoient fait naître des difficultez , lefquelles, fi l’on ne pré-
venoit de bonne heure, pourroïent renverfer entierementles
mefures qui avoient été priles pour cela : que ne pouvant plus
diffimuler le peril où fe trouvoit par ce moyen toute la Chré-
tienté , elle avoir jugé que la neutralité de l'obédience à l’un
& à l’autre des pretendans, étoit le feul qui püt le detourner ;
fans prétendre acanmoins fe degager de l'obligation , où elle
étoit , de faire tous fes efforts, pour tâcher d'en venir à bout :
Qu'elle les prioit de fe ranger à la même voye de neutralité,
comme la plus nt & la plus promte, | ss parvenir à la
fin qu'ils fe propofoient tous également , fans cependant s'y
arrêter, de forte, que l’on negligeât de fe fervir de tous les
autres moyens que lon y trouveroir propres à raffembler tou-
tes les Brebis de Jefus-Chrift dans le même bercail , fous un
Pafteur , qu'elles puflent toutes reconnoïtre également. Sur
quoi Sa Majefté donnoit une lettre de creance à Meffire Si-
mon Patfiarche d'Alexandrie, Amedée Archevèque de Tours,
Pierre Evèque de Meaux, & Pierre Evêque de Cambrai, &
Me Pierre Plaoul Profefleur en Theologie , fes Ambaffadeurs
| Du Concile de Conflance. 269
auprés des Princes d'Italie, qu’il prioit de lui faire réponte.
Sa Majefté en écrivit encore en particulier aux Maoïftrats
de Bologne , où elle dir avoir appris par les dépefches de fes
Ambafladeurs , qu'ils étoient tous du même fentiment, & qu'ils
leur avoientofferc toute forte decorrefpondance, pour par-
venir au même deflein, donr elle leur étoit trés obligée : elle
les prioit de’ profiter de l’occafon favorable, qui s'offroit, pour
travailler conjointement avec elle à cette grande affaire : quoi-
qu'èlle vit bien que l’efperance dont elle avoit été leurrée par
les pretendans, n'aboutiroit à rien : qu'elle n'avoir ccpen-
dant fenti aucune diminution du zele qu'elleavoit toujours eù
pour la réunion de l'églife: qu’il n’avoit fait au contraire qûe
s'augmenter parla difficulté qu'elle trouvoit à guerir une playe
aufh dangereufe : que cependant les deux Colleges fe trou-
vans aflés prés l’un de l’autre , elle efperoit que Jefus-Chrift
qui avoit autant d'interèt à leur réunion, voudroit bien y ré-
pandre fa fainte grace , & les faire concourir au méme def-
fein : que Sa Majefté ayant tâché de les y porter, par des let-
tres particulieres, elle prioit Mellieurs de Bologne d'y travail-
ler de leur côté , & d’ajoûter une foi pleine , & entiere à ce
que leur diroient de fa part, fes mêmes Ambaffadcurs auprés
des Princes d'Italie. .
La Republique de Gênes, qui s’'étoit mife fous la protcc-
tion du Roi , ne fut pas des dernieres à embraffer le parti de
la neutralité, qu'ilavoit pris. Jeanle Meingre, dit Boucicaut
Marêchal de France, que Sa Majefté lui avoit donné pour Gou-
verneur , en afflembla le confeil, y fit lire les Lettres patentes
qu'elle lui avoit envoyées à cer effet : M° Pierre Plaoul y fi
un difcours fur le fujet, pour les y difpofer : l'affaire fut dif-
cutée à differentes repriles , & par une commune deliberation
du Clergé, & des habitans , la neutralité fut acceptée, dans
l'efperance qu’elle contribueroiït à l'extinéion du fchifme , avec
ordre à tous les fujets du Roi ; & de la Republique ,de Fob-
ferver exactement , fans reconnoître pour Pape à l'avenir l’un
ni l'autre des pretendans.
Comme ils avoient prévû cet inconvenient, qui tiroit aprés
lui de fâcheufes confequences, pour leurs finances, ils étoient
convenus , non pas d’une entrevüë , mais de faire affembler
0 Lili
270 Supplément à la nouvelle Hifhoire
leurs Colleges dans la ville de Lucques ; mais comme ils ne leur
avoient donné que des pouvoirs fort bornez , ces Cardinaux
avoient bientôt vü qu'il leur étoit impofñlible de rien conclure:les
Ambaffadeurs de Frances’y étoient inutilement tranfportez : ils
n’avoient rien gagné fur leur efprit : Gregoire leur avoit mé-
me envoyé une défenfe exprefle d’avoir aucun commerce avec
eux, ni avec les Ambaffadeurs , que l’on a déja nommez : il
leur en envoya bientôt un autre, de fortir de Lucques. Les Am-
baffadeurs de France voyans clairement que les deux prefen-
dans ne fongeolient qu'a les joüer, leur envoyerent , avant leur
départ, yn Menwire qui s’eft confervé : ils les prioïent de fe
_ réflouvenir du vœu & du ferment qu'ils avoient fair, aprés la
mort d’Innocent VIT. qui avoit été publié dans tout le monde
Catholique: qu’il portoit expréflément , que pendant le traité
de l'union, qui avoit été commencé , que Gregoire ne feroit
aucun nouveau Cardinal, jufques à ce que l’on fût convaincu
qu’il ne tenoit qu'à fon concurrent que l’'Eglife ne joüît de fa
premiere tranquillité: qu'eux tous enfemble , & chacun d'eux
en particulier , y travailleroient de toutes leurs forces : qu'ils
ne Lite pas d’être bien avertis, que Gregoire , au préju-
dice de ce vœu, & de ce ferment , fongeoit encore à faire
de nouveaux Cardinaux , & qu'il employoiït toutes fortes de
moÿens, pour les y faire confentir : que cette pretenduë crea
tion ng ferviroit qu’à éloigner la paix de l'Eglife : qu’ils de-
voient être convaincus , qu'il n'avoit tenu qu'à lui qu'elle fe
fit : que l'on lui avoit fouvent offert la ville de Pife : qu'il
avoit toùjours differé , ou refufé de s’y trouver , non. plus que
dans les autres lieux qui lui avoient été propofez : qu’aprés
être convenu par un traité figné entre Benoïlt & les Ambaf-
fadeurs nommez par lui, & par fon Conclave, il avoit refufé
d'y aller , fans pouvoir en alleguer de caufe qui für tant foie
peu raïfonnable, & d'y envoyer des Procureurs pour renon-
cer en fon nom, au Pontificat , comme il s'y étoit engagé:
qu'il avoit promis de donner fa demiflion , aufli-tôt que fon
concurrent auroit donné la fienne : Que Benoiïft avoit pro-
mis par fes Nonces de le faire de fa part, pourvüû que fes Car-
dinaux y confentiflent, ce qu'ils êtotent prêts de faire : enforre
. que leur Callege affemblé avec celui de Gregoire fe trouvät
enfin en état de faire un Pape indubitable. |
Du Conale de Conftance. 251
Ces Ambaffadeurs concluoient de-là , qu’il n’étoir nullement
néceflaire que Gregoire fit fa renonciation en perfonne :
qu'il fufñoit qu’il l'a fit par Procureur ; qu'il avoit cepen-
dant refufé de donner fa Procuration pour cela : Que les Car-
dinaux n'’étoient pas moins obligez par ce ferment, de faire
executer ce qu’il contenoit : qu'ils les requeroïent au nom du
Roi, & de l'Eglife Gallicane, d'empêcher que so cs ne
fit de nouveaux Cardinaux: que s'il s'y opiniâtroitmaloréeux,
qu'ils lui réfiftaflent en face, comme S. Paul avoir fair à S.
Pierre : ils proteftoient, qu'au cas que les Anciens Cardinaux
çonfentiflent à la création des nouveaux., ls s'y oppoferoient
eux-mêmes ; parce qu’elle ne fe feroit que pour augmenter,
& continuer le trouble de l’Eglife, & fur un confentement de
leur part, extorqué par des menaces, & par la crainte : qu'il
{eroit trés-défagréable au Roi, & à l'Eclife de fon Royaume,
d'apprendre queGregoire avoirexprefflément défendu à fesCar-
dinaux,même par écrit,d'avoir aucun commerceavec leurs Am-
baffadeurs : qu'ils avoient encore à leur dire beaucoup d’autres
chofes ; mais qu'ils n’avoient ofé les aller voir, pour ne pas
s'expofer à un affront; & qu'ilsavoient crû qu’il fuffifoitde leur
faire fignifier cette proteftation par deux Notaires.
Les mêmes Ambaffadeurs firent fignifier un autre écrit aux
Cardinaux, qui étoient venus à Lucques, de la part de Bc-
noïft XIII, où ils difoient que l'un, & l’autre des prétendans
étoient également obligez de donner la paix à l'Eglife, par leurs
vœux, & leurs fermens : qu'il n’étoit nullement réceflaire
qu'ils fe trouvaflent enfemble, pour y parvenir : que Benoilt
ne pouvoit , ni devoit la differer , fous pretexte des difficultez
qu'il faifoit naître exprés, fur le lieu où il devoit fe trouver
avec fon concurrent : qu'ils avoient cependant fait tout leur
pofhble pour contenter fa fantaifie , fans rien faire qui pût
nuire à un aufh louable deffein : qu’ils avoient propolé eux-
mêmes, & fait propofer par d'autres, à fon competiteur , de
convenir d'un lieu propre à l’executer ; mais qu'ils n’y avoient
rien gagné : Que puifque Benoilt étoit opiniâtrement réfolu
d'entrer en conterence avec Gregoire, Sa Majelté, & l'Eglife
Gallicane leur offroientdes villes de Lucques, ou de Pife, dont
les Bourgeois, & ceux de Florence, leur promettoient toute
272 Supplément à la nouvelle H'ifloire
forte de füreté : que Gregoire lui-même promettoit de s'y
trouver. | ——
Que comme ils avoient remarqué que le défaut d’execution
de ce projet, ne venoir que de la feule opiniâtreté des deux
prétendans, & qu’il étoit fur le point de fe rompre ; ils fupplioient
trés humblement Benoïft en leurs perfonnes, & toutfonCollege,
de vouloir bien venir en l’une , ou en l’autre de ces deux villes,
moyennant les furetez fufifantes , dont le Roi lui-même fe ren.
droit garant avec l'Eglife de fon Royaume, qui faifoie la plus
œrande partie de l’obédience de ce Pape ; & au cas que Gre-
coire refusat de sÿ trouver , ou qu'il sy rencontrât quel.
que autre empêchement, de lui faire offrir de renoncer par
une procuration en bonne forme, fans qu'il fut befoin de les
faire conferer enfemble , pour renoncer au Pontificat de part
4
& d'autre, & rendre enfin à l'Eplife une paix aprés laquelle
clle foupiroie depuis fi long tems.
Les Cardinaux de l’une & de l’autre obedience , convain-
cus, par le peu de fuccés de l'Affemblée de Lucques, que l’un
ni l'autre des pretendans n’étoit difpofé à finir le fchifme, pri-
rent enfin le parti de fe trouver tous à Livourne , fur Ia fin
du mois de Juin 1408. d'ou ils allerent à Pife : ils envoyerent
de-là des lettres fignées d'eux , dans les pays de chaque obe-
dience, où ils difoient , que le fchifme n’avoit d'autre caufe
que l'ambition des deux prétendans: mais qu’il produifoit de
trés mauvais effets : comme la difcorde entre les Chrétiens,
des guerres terribles ,des haines , & des animofitez, qui étoient
tout-à-fairoppofées à l’efprit du Chriftianifme : que l'on voyoic
des peres desheriter leurs enfans, des foldats ravager les pro-
vinces , & une infinité d’ames dans la voye de perdition.
Que les deux Colleges s’étoient trouvez à Livourne, & s’é-
toient unis enfemble par un vœu folemnel , & irrevocabie :
qu'ils étoient perfuadez que les deux pretendans ne confen-
uroient Jamais à la réünion de l'Eglife ; qu'il étoit à propos
d'employer d’autres voyes pour la foulager : Qu'ils n’en avoient
pas trouvé de plus propres que celui d'un Concile general :
que les pretendans n'ayant nulle envie de le convoquer, ils
croyoient être en droit de le convoquer aux mêmes : Qu’au
cas qu'ils ne s'y trouvaflent pas pour ceder leurs prétentions,
comme
. SO A gm M
. du Conale de Conflance. 273
comme äs l’avoient promis tant de fois par ferment, les deux
Colleges ne laifferoient pas de travailler à la réünion , par les
Voyes qui feroient jugées propres par cette Affemblée, enforte
r l'on püt proceder à l’éleétion d’un feul & unique Pafteur
u troupeau de Jefus-Chrift. |
‘Ils prometoient de n’adherer dorefnavant ni à Benoïft, ni à
Gregoire, pendant qu'ils les verroient dans cette méchante dif-
pofition : que fi quelqu'un d’entre eux s'avifoit de les recon-
noître encore, ils feroient leur poflible pour le ramener à fon
devoir : qu’ils travailleroient à perfuader aux Pretendans de
la convoquer eux-mêmes, & de s'y trouver ; auquel cas ils fe-
roient traitez avec toute‘forte d'honneurs & de diftinétion :
bien entendu qu'il ne s’y traiteroit quoi que ce foit au préju-
dice des biens , dignitez , offices , états, & Bencfces de qui
que ce füt, pourvü qu'il fe trouvât en avoir été revétu le pre-
mier de Mai précedent : qu’au cas que l’un des prérendans
vint à mourir, les Cardinaux de fon obédience ne lui choi-
firoient pas deSuccefleur,que du confentementde toute l’Epglife:
que s'ils fe trouvoient avoir fait de nouveaux Cardinaux , ou
s'ils en faifoient à l'avenir , ils ne les reconnoîtroient point
en cette qualité , non plus que le Pape qu'ils auroïent fait :
qu'ils tâcheroïent au contraire de faire enforte que l’Eglife
remediâc à cet abus, & de fe donner les uns aux autres toute
Jafiftance qu'il leur feroit poflible , & que s’il arrivoit quel-
que incident imprevü, chacun d'eux contribueroit à y met-
tre ordre.
” Cetécrit fut dreflé en prefence des Ambafladeurs de France,
& figné d’abord par fix Cardinaux, de l’une & de l’autre obé-
dience , ce qui paroït en ce qu’il s’y en trouve deux qui pren.
nent le même titre ; il fut depuis ratifié par autres fix qui y
accederent.
Le premier de Juiïller fuivant, les Cardinaux d’Aquilée, de
Malche, & de Bracanciis , qui étoient de l’obedience de Be-
noiïft , firent un autre écrit, où ils difoient , que quoi -qu'’ils
fuffenr perfuadez, que tout ce qu'ils avoient déja fait pour
parvenir à la réunion de l’'Eglife, étoit déja venu à la con
noiffance des Fideles , de même que le deffein qu’ils avoienc
formé d'y travailler encore , avec l’afhftance du Saint Efprie,
M m
_
274. Supplement à la nouvelle Hifforre
ils croyoient qu'il étoit à propos de les faire reflouvenir des.
promelles politives , & fouvent réïterées que leur avoit fait
Gregoire, d'y contribuer de fon côté : qu'il avoit bien voulu
oublier tout cela : qu’il avoit traité fes vœux & fes fermens
de bagatelles : qu'iltravailloit toujours au contraire, de même
force, à maintenir le fchifme , & la divifion ,; & &entraîner
avec lui les peuples Chrétiens dans l'abime de l’herefie ; en-
forte que ce Pape, qui ne devoit fonger qu'à édifier le trou.
peau , ne travailloit qu’à le détruire.
u'ils s'étoient unis avec les Ambaffadeurs de divers Princes,
& FEcats Carholiques de l’obédience de ce Pape , pour le pref-
fer de toutes les manieres imaginables , de rendre enfin à l’E-
glife une paix fi neceflaire , & fi ardemment fouhaitée ; mais
qu'ils s’étoient bien-tôt apperçüs que tous ces efforts étoient
trés-inutiles : qu'il fe mocquoit de tous les traitez que l’on
pouvoit faire avec lui : qu'il ne reftoit pe d'efperance de
vaincre fon opiniâtreté : qu'il s'endurcifloit chaque jour de
plus en plus : qu'il leur avoit publiquement défendu d’en par-
ler davantage : Que toutes ces confiderations les avoient con-
traints de l’abandonner entierement : que les faints Canons
declaroient qu’en ce cas l’on faifoit mal de lui obéir : Que
dés le 11. de Mai precedent ils avoient refolu de fe fouftraire
à fon obédience, prêts de fervir l'Eglife contre les interèêts de
cetopiniâtre , de peur de fe trouver enveloppez avec lui dans
la mème condamnation. |
C'eft pourquoi ils declarent, qu'il faut que tous les Chré-
tiens renoncent à fcnobédience, & qu'ils regardent tous ceux
qui pretendront y perfeverer, comme des fauteurs du fchif.
me; & qu'ils s’en feparent abfolument : que l’on regarde de-
formais comme nulles toutes les promotions , & les provifions
qu'il accordera, pour les Archevêchez , les Evèchez , & les
Abbayes, toutes les Lettres , commiflions , & conceflions, foit
de grace , foit-de juftice , émanées de fon autorité , depuis
Icdit jour 11. de Mai, & tout ce qu'il pourra faire à l'avenir ;
toutes les fentences definitives , ou interlocutoires, prononcées
par lui, & en fon nom , en quelque matiere que ce foit:
que tous ces actes foient declarez nuls par le premier Pape
qui fera canoniquement élÿ, comme ils les declarent deflors
La
nn ee me y
Du Concile de Confiance, 27$
nuls, & tout ce qui s’en fera enfuivi, de nul effet & valeur.
Ils prient , exhortenc , & requierent Meflieurs les Legats
du S. Siege, les Patriarches , les Archevêques, les Evèques,
les Prelats, Reéteurs, & Beneficiers des Eclifes Patriarchales,
Métropolitaines, Cathedrales, & Abbatiales, & particulierc-
ment les Officiers du S. Siege , & autres qui fuivent la Cour
de Rome, fes Vicaires dans le Spirituel , & le Temporel, fes
Vaflaux, & ceux qui en tiennent des Vicariats, des maïlons,
des fiefs , des terres, ou des poffeffions de quelque efpece que
ce foit , ou qui font obligez de lui payer aucun cens, rente,
ou redevance , de fe retirer abfolument & entierement de l'o-
bedience de Gregoire, & de lui rien payer, ni à fa Cham-
bre Apoftolique, fous prétexte des communs, & menus fervi
ces, Annates des Benefices , Vaflelages, cens, rentes , ou au-
tres devoirs, de quelque efpece que ce foit, & par qui que
ce foit à ou arr être dus , foit Ecclefiaftiques , foit Laï-
ues , ni de fouffrir qu'il en foit payé aucune chofe par gens
ME d'eux.
Que dés que Gregoire fe verroit dépoüillé de ces honneurs,
de ces biens temporels , & de cette obédience , il fe repen-
tiroit fans doute de fon entêtement", & de fa temerité, & ra-
mené par la cogfufion qui lui en reviendroit, à des fentimens
En conformes à l’humilité Chrétienne , lui-même, & tous
es mauvais confeillers & adherans, deviendroient moins dif-
ficiles à entendre raïfon , & fe réüniroient plus volontiers à
l'Eglife univerfelle ; bien avertis , que ceux qui en uferoient
autrement , feroient regardez comme les fauteurs d’un fchif-
me inveteré , & comme tels, vigoureufement pourfuivis , fui-
vant les Reglemens des faints Canons, fufpendus de leurs Be-
nefices, dignitez, & honneurs, & declarez tels, & que l’on les
contraindroit cy-aprés de payer encore une fois, ce qu'ils au-
roient déja payé mal à propos.
Qu'à l'ébard de ceux qui fe fouftrairoient , l'on ne pour-
roit les contraindre d'en payer aucune chofe, nonobftant
tous les fermens, & toutes les promefles qu'ils en auroient fai
tes : que quant à Gregoire , ils en demeureroient dechargez de
plein droits & qu'afin que perfonne n’en prétendit caule d’i-
guorance ,.ils les exhortoient de rendre publique cette decla-
M mi;
276 Supplément à la nouvelle Hifloire |
ration , dans toutes leurs Legations, Proyinces , & Dioceles ;
de maniere que tous les Catholiques en fuffent dûëment infor-
_mez, tant pour la confotation de ceux, qui, pour avoir ad-
heré à la fouftraction , feroient dans la fuite privez de leurs
Offices , Benefices , & émolumens, que pour fervir d’aver-
uflement à ceux qui pourroient y porter leur argent, & y
avoir recours 5 d’en oublier le chemin , à peine de voir con-
ferer leurs offices, charges, dignitez , & émolumens, à ceux
qui en auroient perdu, pour avoir fuivi le confeil qu'ils leur
donnoient , fuivant le merite de chacun en particulier.
Les Cardinaux des deux Colleges aïinfi réunis, refolurent
de convoquer un Concile General, le plus nombreux que faire
fe pourroit dans le ville de Pife , pour le commencement d’A-
vril de l’année fuivante : pour être mieux écoutez dans l’une
& dans l’autre obédience , ils refolurent d'envoyer des lettres
circulaires , chaque Collece dans la fienne , où ils rendoient
compte à tous les Fideles , des raifons qui les avoient obligez
d'abandonner Benoift , & Gregoire , & de convoquer un Con.
çile General , qu'ils regardoïent comme le feul moyen de ter-
miner le fchifme : les Manufcrits de Mr de Harlai nous ont
confervé la convocation de ce Concile , faite par les Cardi-
naux de la fattion de Benoift : l'on peut conjgfturer que celle
de l’autre faétion n’en étoit pas fort differente.
Ils difent que ce qui arriva à Choré, Dathan, & Abiron,
dans l'Ancien Teftament, juftifie aflez l'horreur que chaque
Chrétien doit avoir pour le fchifme, lequel caufe une infinité
de malheurs, & qui eft tellement défagréable à Dieu, qu'il fie
engloutir tous vivans, dans la terre,ces trois malheureux auteurs
de la fédition , avec toutes leurs familles : que ces gens-là dé-
. chirent la Robbe fans coûture du Fils de Dieu, qui repre-
fente fon Eglife Militante , laquelle avoit été refpectée par les
foldats Juifs, & Idolâtres, dans le tems même qu'ils le cruci.
fioient : qu'ils s'éroient féparez, de deflein formé, de ja com-
munion du Corps de Jefus-Chrift, & de la charité quien fait
le fondement. Qu'ils avoient obligé le Saint Efprit de les aban-
donner , comme ils avoient eux-mêmes abandonné la verité,
dont ils devoient être parfaitement informez, pour courir
aprés un vain honneur , & une gloire tout à-fait imaginaire:
——
Du Conaile de Conffance. >
qu'ils s’étoient précipitez dans des erreurs infupportables : qu'ils
avoient trompé le Clergé, féduit les peuples, & ‘ait tomber
une infinité d'ames en enfer : que la loncue durée du fchifme
avoit fait naître quantité d’herelies ; que les Fideles érotent d’au-
tant plus obligez de fe prefler d’y mettre ordre, que l'excés
des erreurs dont ils infectoient l'Fglife, étoit défagréable à
Dieu, oppofé à la foi de Jefus-Chrift, & de tous les Fi-
deles, & capable de les détourner de la voye de leur falut.
ue ces Cardinaux avoient fait attention au fchifme, qui
avoit déchiré l’Eglife depuisle décez de Gregoire XI, qui étoit
_ mort à Rome en1378. & qui ne PER avoir été formé que
par la perfuafon du démon, & à fa duréc, qui avoit caufé
tant de malheurs, fait un fi grand tort à la foi, & au falut des
Fideles , & donne lieu à tant, & de fi terribles inconveniens :
que quand le fainc Siege étoit venu à vaquer par la mort de
Clement V 11, fucceffeur de Gregoire, les Cardinaux qui
étoient alors en place, avant de proceder à l'élection d'un au-
tre , avoient promis, & prêté le ferment entr'eux, que celui
de leur Corps qui fcroit él Pape, feroit obligé d'employer
coute forte de moyens, pour rétablir l’union dan l'Felife, &
extirper le fchifme ; même jufqu’à ceder fa Dignité, files Car-
dinaux élifans, ou le plus grand nombre d’entr'eux, le jugeoit
à propos, pour le bien de l'Eclife, fans ufer de remilfe , ni
de délai : qu'ils en avoient fait un écrit, qu'ils avoient tous
figné, & juré d'obferver, mêmele Pape Benoiïft XIII, qui
étoit alors le Cardinal Pierre de la Lune : qu'il n'avoir étéelû
qu'a cette condition:que tous les autres lui avoientalorsdéclaré,
qu'ils ne l’auroient pas élû fans cela : que depuis fon couron-
nement , il en avoit encore juré folemnellement l’obfervation.
Qu'il s'étoit depuis broüillé aveceux, & avecles Rois, &
les Princes de fon obédience , dés qu'ils avoient voulu le
prefler de tenir fa parole : qu'ils lui avoient foütenu qu'il y
étoit obligé par fa fignature , & par le droit commun, pour
éviter le fcandale : qu'ils lui avoient tous declaré qu’il n’y avoit
aucune autre voye de parvenir à la réünion , que [a renon.
ciation à toutes {es prétentions, dont il ne lui reftoit plus de
prétexte de fe difpenfer. Qu'aprés quantité de délais, le mè-
me Benoift étoir enfin convenu de le faire , au cas que fon
| M m ii,
273 Supplement à la nouvelle Hifloire
concurrent en fic de même , qu'il mourut, ou qu'il fût des
polé: que l'on en avoit répandu les actes en forme probante
& äutentique, dans toutes les pirties du Monde Chrétien.
Que quelques années s'étant écoulées , fans que l’on eut
vû rétablir l'union, & Boniface étantimortdans l’autre parti,
fans y avoir travaillé, même Cofme fon Succeffeur-, qui avoir
pris le nom d’Innocent VII, les Cardinaux qui s’étoient trou-
vez à Rome, dans l’efperance d’éteindre tout-a-fait le fchifme,
avoient ordonné & promis , que celui d’entr’eux qui feroir élü,
renonceroit à toutes fes prétentions, pourvû que Benoit en fît
autant,& que fes Cardinaux vouluffent s'accommoder avec fon
prétendu College , ‘en forte qu’ils puffenttousenfembleélire ca-
noniquement un Pafteuruniverfel, & indubitable : que ces pro-
mefles avoient été fortifiées par un vœu,& par un ferment, mê-
me par Angelo Corario, qui portoit alors le nom de Cardi-
nal de Conitantinople, & par lui renouvellé, & ratifié aprés
fon Fleétion , dans le premier Confiltoire qu'il tint aprés fon
Couronnement, où il sengagea par un nouveau ferment, à
l’execution de fa promefle.
u’ilen avoit donné avis,peu de tems aprés, à Benoiïft, eux,
& à divers Princes, pour perfuader qu'il étoit trés difpofé à
travailler à [a réünion de l'Fglife, Benoïft n'en fit pas moins
de fon côté ; ils fe prefenterent même de part & d'autre, dif-
ferens lieux d’entre-vüë, & chacun d'eux trouvoit, à point
nommé, fa difficulté, demandoit des fürerez, que nul n’auroit
{cù lui donner , & propofoir d’autres endroits , qu'il préten-
doit être bien plus commodes : lun vouloit des lieux prés de
la mer , l’autre n’en vouloit point du tout : Qu'ils avoienten-
fin trouvé par-là, le moyen de ne convenir d'aucun , ce qui
avoit perfuadé à tout le monde, SL er qu'ils faifoient
fonner fi haut le defir , qu'ils difoient avoir de renoncer au
Pontificat, l’un ni l’autre n’en avoient aucune envie.
Qu'ils avoient trouvé le fecret de rendre ce moyen tout-a-
fair impraticable : que toute l'Eglife avoit defefperé de fe voir :
enfin réünir , par l'extinétion d’un fchifme aufli pernicieux :
que ces confiderations avoient oblige les trois quarts des Car-
dinaux qui adheroient à Gregoire, de l’abandonner , & de
venir de Lucques, à Pife , pour pouvoir travailler au réta-
Du Concile de Conftance . 279
bliffement de l’Eglife., à l'extirpation du fchifme , à la fup-
preflion des erreurs , & au falut des Ames, avec plus de bien-
feance, & de liberté : Qu’eux qui avoient été du parti de Be-
noift , étoient convaincus que l’on ne viendroic jamais à bout de
réunir l’Eglife , par les voyes qu’avoient propolé les Préten-
dans: qu’ils ne conviendroient jamais d'aucun lieu pour leur en-
trevuë : qu'il ne falloit pas que cette réünion,fi neccffaire d’ail-
leurs , tint à fi peu de chofe : que l'on pouvoit toujours en
regler les préliminaires , fans qu'ils y fuflent prefens: qu'ils
n’avoient jamais voulu en demeurer d'accord , parce qu'ils
n'avoient l'un & l’autre en tête que leur prétenduë voyc de
convention : que chacun d'eux pouvoit parfaitement renon-
cer par Procureur, qu’ils avoient confcillé à Benoift d’en ufer
ainfñi, & de le propoler à fon concurrent ; faute de quoi lon
feroit en droit d’imputer au refufant la continuation du fchif-
me: que n’en ayanc pü tirer aucune réponfe, ils avoient jüu-
gé que ce n'étoit nullement là fon intention.
Qu'il avoit confenti que quatre d'entr'eux vinffene à Li-
vourne, pour concerter avec les Cardinaux du parti de Gre-
goire, qui l'avoiertx abandonné, les moyens les plus commo-
des pour venir à bout de leur deffein , fans s'embarrafler de
l'entètement de qui que ce füt : qu’ils y avoient trouvé qua-
tre Cardinaux de l’autre College : que pendant qu'ils conful-
toient entr’eux, fur le parti qu'ils avoient à prendre, ilsavoient
appris que Benoïft s’étoit retiré de Zorto Venere, fans mettre
aucun ordre aux inconvéhiens, qui pouvoient empêcher la
réünion de l'Eclife, pour aller du côté de Catalogne, aprés
avoir fait publier au même lieu , qu’il prétendoit convoquer
un Concile à Perpignan, pour la fête de Touffaints lors pro-
chaine. Que s'il le tenoit , ce feroit plutôt pour retarder la
réünion, _ pour l’avancer: pour rompre les mefures qu’au-
rolent priles les deux Colleges , que pour les faire réuflir :
qu’il étoit aifé de voir qu'un Concile compofé d’une feule
obédience, ne feroit jamais capable de réünir les efprits , &
d'extirper entierement le fchifme.
Qu'ils avoient été trés-furpris d'un départ auffi peu prévu,
d'où ils avoient conjeéturé , que l’intention de Benoït étoit fort
éloignée de la renonciation : qu'ils l’avoient fouvent prié de
289 Supplemem à la nouvelle Hifloire
convoquer un Concilé General de toute fon obédience ; dans
un lieu propre, & commode , où les Prelats de l'autre puflent
fe trouver, & déliberer tous enfemble fur les moyens les plus
prompts, & les plus faciles de parvenir à la réunion : qu'il
l'avoir abfolument refufé, quelques promefles qu'il en eùt faites
par des Aûtes, & par des Bulles, de le convoquer dans cer-
tain tems.
Que toutes ces mauvaifes manieres de Benoift les avoient
convaincus qu'il n’étoit nullement difpofé à rendre la paix à
l'Eglife, & qu'il ne fongeoit au contraire qu’à y entretenir la
divifion, fi l'on ne prenoit promtement des mefures pour l'en
empêcher : qu'ils s'étoient aflemblez avec les Cardinaux de
l'autre College, qui ayant abandonné Gregoire , leur avoient
paru bien-intentionnez pour le même dellein : qu'ils étoient
tous convenus, que fi l'on s'amufoit davantage à écouter les
vaines fubrilitez des deux Prétendans, le fchifme deviendroit
éternel, & ne finiroit jamais : que c’étoit une ordure qui foüil-
Joit également ceux qui le faifoient, qui l’éntretenoient, & qui
négligeoient de l’éteindre, & les rendoit coupables du même
crime : que les prétendans étoient obligez par leurs vœux, &
leurs fermens, par les droits Divin , & Canonique, & fous
peine de damnation éternelle, de rendre enfin la paix à l’'E-
olife , aprés un auffi long fchifme, par leurs renonciations à
toutes leurs prétentions, à caufe du grand nombre d’adherans
qui reconnoifloient encore l’un, ou era
Que cette voye avoit été approuvée par tous les Chrétiens,
qui l'avoient jugée néceffaire : qu’y voyant les Prétendans trés-
mal difpofez, la plûpart avoient pris le parti de fe fouftraire
à leurs obédiences : que beaucoup d’autres fe difpofoient à
les imiter : que fi l’on s’amufoit aux délais qu'ils fe donnoient
la liberté de prendre, pendant qu’ils s’écartoient, l’un d’un
côté, l’autre de l’autre, il falloit abfolument renoncer à l’ef-
erance de la réünion , voir croitre les erreurs, dont le fchifme
écoit la fource inépuifable, & le voir enfin dégenerer en here-
fie, qui cauferoit la perte irréparable d’une infinité d’ames.
Que tous ces Cardinaux affemblez , aprés avoir long - tems
déliberé entr'eux , & confulté plufieurs Prelats, Docteurs en
Theologie, & en Droit Canonique, & Civil, fuivant lesexem-
ples
A ————
”
‘
| Du Concile de Confiance. 28r
É qu'en avoient fi utilement donné à l'Eglife Romaine les
aints Peres, avoient refolu de convoquer un Concile , chaque
arti pour fon Obédience , dans un lieu, & dans untems pré-
ke. & marqué, avec le fecours , & l’affiftance des Rois, &
des Princes des deux Obédiences, plus néceffaire alorsque ja.
mais à l'Eglife Univerfelle, & que l'on s'afluroit qu’ils ne lui
recfuferoient point 5 aufquels lieu , & terme marqué, Benoit,
& Gregoire LL fommez de fe trouver, pour donner leur
confentement au Concile , lequel éteindroit le fchifme, par la
renonciation volontaire de l’un, &. de l’autre au Pontificat ;
enfuite de laquelle, les deux Colleges unis, procederoient à l'é-
* lection d’un Pape unique, & indubitable. |
Que s'ils y venoient, & qu'ils refufaffent de renoncer, fi un
feul renonçoit, ou s'ils ne s'y trouvoient ni l’un, ni l’autre,
l'Eslife affemblée y pourvoyroit, comme elle jugeroit à propos,
& fe choifiroit un Pafteur, fans avoir égard à l'opiniâtreté de
l’un, ni de l’autre, pour rétablir dans l'Églife l'union fi nécef-
faire , pur le fervice , l'honneur, & la gloire de Dieu , l'affer-
miffement de la Foi, le falut des Fideles, & la reformation des
divers abus, qui s’y étoient oliffez.
Qu’ainf ils prioient inftamment tous ces Prelats, & Îles fom-
moijent, en vertu du ferment qu’ils avoient fait à Dieu, & à
fon Eglife, de venir à leur fecours, pour la défenfe de la Re-
ligion, & le rétabliflement d’une union auffi néceflaire, & de fe \
trouver dans là ville de Pife le 25. de Mars, lors prochain,
aufquels lieu , &: jour , les Cardinaux du parti de Gregoire
ayoient pareillement invité tous les Prelats de fon obédience ,
avec Benoift, s’il avoit agréable d'y venir, & avec eux, qui
ne manquerolent pas de s’y trouver, & les Ambaffadeurs …
Rois , & des Princes, dont ils imploroient la protection, pour
travailler à ce grand ouvrage , & l’achever enfin avec l’afif-
tance du Saïat-Efprit.
ue fi quelques-uns”d’entr'eux fe trouvoient hors d’état d’
paroïître en perfonne , ils étoient priez d'y envoyer des Dé.
putez, chargez de leurs pouvoirs, gens craignans Dieu , de
robité, & d’une grandeexperience : que la promiitude, avec
pr ils s’'acquitteroient d’un devoir auffi important , les
combleroic de gloire, & d'honneur devant Dieu , & devant les
Nan |
282 Supplément à la nouvelle Hifloire
hommes : qu'ils n’avoient perfonne à craindre en cette occa-
fion, parce qu'ils fe trouveroient tous également fous la pro
téction de Dieu , & de fon Eglife , à la réünion de laquell
il s’agifloit de travailler : qu’ils y avoient invité Benoïft lui-mêé-
me par une lettre feparée ; qu’il n'oferoit leur faire aucun pro-
cés pendant ce tems là: que l’on regarderoït comme nul tout
ce qu'il entreprendroit , qui fe trouveroit préjudiciable à la
- réünion.
Qu'ils étoient convenus avec ceux de l’autre College , que
nonobftant l'abfence des Prétendans , l’on en agiroit de mè.
me que l'on avoit fait dans les autres Conciles Generaux , où
l'on avoit condamne les hérefies , élevé la foi, & rétabli dans
lEglife le lien de la paix , aprés avoir extirpé les fchifmes ,
qui l’avoient troublée. Que les Chrétiens devoient moins com-
cer fur les reflorts qu'ils auroient fait jouer, pour parvenir
à leur but, que fur les prieres ferventes, humbles & devo-
tes ; qu'ainfi ils conjuroient chacun de ces Prelats d’obliger
tous ceux, qui fe trouvoient fous leur direction , de vaquer
frequemment à l’oraifon : afin qu'il plât au Seigneur qui gou-
verne l’Eglife Triomphante avec tant de tranquillité, de vou-
loir tellement benir ce deffein , qu’il püt être fuivi d’une paix
romte , generale, & canonique, telle qu'elle eft requife pour
le faluc des Ames , le maintien de la foi, & l’utilité de tout le
monde Chrétien. Cette lettre eft fignée de fix Cardinaux , &
datée de Livourne du 14. de Juillet 1408.
Les mêmes Cardinaux écrivirent encore à Benoïft une lon
oue lettre , qui fe trouve dans l'Edition des Conciles du Pere
Labbe, au Roi, a la Reine de France, & au Prince leur Fils
aîné: au Roi, à la Reine de Caftille , & de Leon, & au Prince
Infanc : aux Rois d’Arragon , & de Hongrie , à Manuel
Paleologue Empereur de Conftantinople, & aux Ducs de Berri,
de Bourbon, & d’Albanie Fils du Roi d’Ecofle. Ceux du parti
de Gregoire lui écrivirent auffi , pour le prier de venir af-
fifter au Concile, à divers Princes, & à plufeurs Univerfitez,
Gregoire qui , toùjours obitiné, n’avoit pas laïflé de rete-
nir, dans fon parti, Robert Eleéteur Palatin , devenu Empe-
reur, l'obligea d'écrire aux Prelats affemblez à Pife , & de
leur envoyer même des Ambafladeurs , pour tâcher de les dé.
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Du Concile de Conflance. 283
tourner de leur réfolution, en leur reprefentant les diMicul-
tez qu'ils difoient devoir infailliblement s'y rencontrer : ils
Jeur dirent : |
Que dans la lettre qu'ils avoient écrite à tous les Chrétiens
le 1, de Juillet1408. ils leur avoient expreflément marqué qu'ils
_avoient abandonné leur Pape, dés le 11. de Mai précedent :
que cependant dans celle qu’ils avoient écrite à l'Empereur,
le 12. du même mois de Maï, ils avoient marqué, qu'ils n’a-
voient formé aucun deflein de manquer à la fidelité qu'ils
avoient jurée à Gregoire , ni de fe fouftraire à fon obédience,
pendant qu’ils le verroient difpofé à renoncer à toutes fes chi-
canes, & à faire fon devoir : que dans l'A&e de FAppel,
uw’ils avoient interjetté d’une de fes Ordonnances, dés le len-
jar 13. du même mois , ils l’'avoient qualifié de Beatifime
Pater, & de Vicaire de Jefus-Chriff : que leur lettre étoit da-
tée de l’année de fon Pontificat.
Que cependant dans certe lettre du r. de Juillet, ils déclac
roient qu’ils s’étoient entierement retirez de fon obédience :
fur quoi l’on leur demandoit , quelle folemnité ils avoient
gardée dans cette fouftraétion : Qu’ilsavoient marqué dans
leur lettre à Sa Majefté Imperiale, qu'ils étoient fortis de Luc
ques le 11. de Mai, à 22. heures, c’eft à dire deux heures feu-
lement avant la nuit: il ne paroïfloit pas qu'ils euffent pù faire
aucune cérémonie , dans aufli peu de tems, pendant qu'ils
étoient en route , & à la campagne: qu'ils n'avoient aucune-
ment averti Gregoire de leur réfolutionsqu'ils ne lui avoient rien
demandé: qu'ils n'avoient confulté l'Empereur, ni les autres
Princes, niles Prélats de PObédience de ce Pape. Que les Car.
dinaux du Se de Benoïft n’en avoient pas ufé de même:
qu’ils l’avoient fouvent prié de renoncer à fes prétentions,
aprés avoir confulté le Roi de France , & les autres Princes
de fon obédience, & aprés de longues, & de muüres deli-
berations. |
Que dans la même lettre du premier de Juillet, ïls avoienc
averti, & requis tous les Fideles, de_fe retirer de l'obédience
de Gregoire, & leur avoient défendu de lui payer dorefna-
vant, ni à {a Chambre Apoftolique , ni Annates, ni com-
muns, & menus fervices : que l’on ignoroit de quel droit
-Nonij |
Dis ee (+: Om
— —
re mue m—— Om Où RO em — =
284 = Supplément à la nouvelle Hifloire
de quel ordre, & avec quelle juftice ils avoient pà faire cet
avertiflement, & ces défenfes.
Que l’on doutoit fi Gregoire étoit encore Pape, & fi l’on
devoit le regarder dorefnavant comme tel, dans fon Obedien-
ce: que fi Von y était obligé , l'on ne voyoit pas pourquoi
lon fe difpenferoit de lui obéir , dans tout.ce qu’il comman-
deroit de licite: & de permis ? Pourquoi l’on manqueroit de
foümiflion pour fes ordonnances düëment publiées ? Que sil
n'étoit plus Pape ; l'on demanderoit pourquoi , quand, &
comment il avoit ceflé de l'être, puifqu’il n’avoic pas encore
_ renoncé au Ponuificar? que l'Égiile-univerfelle ne l'avoit pas
‘encore condamné ? qu'il n’avoit pas été canoniquement dé-
pofé ? qu'il n’avoit été convaincu , ni d'hérefie , ni d’aucun
crime EN 7 , devant un Juge qu'il fût obligé de re-
connoître >? qu€ loin d’en demeurer d'accord ;, il nioïit har-
diment tous ceux que fes ennemis avoient ofé lui imputer.
_ Que l’on ne favoit s’il étoit à propos de fe fouftraire à fon
Obédience : que ce feroit veritablement un mal : qu'il ne fal-
Joit jamais en faire, quelque avantage qui pûten revenir :
S'il falloit prévenir la fentence de fa dépofition, ou attendre
qu'elle eûc été rendué ? S'il étoit obligé de fe caufer à foi-mé-
me un dommage confiderable , pour gagner les ames des au-
tres? que Jefus-Chrift avoit dir qu’il étoit inutile à un Chré-
tien de gagner tout le monde, s'il fe perdoit lui-même : que
ce feroit un deffein également témeraire, & deteftable de fe
damner foi- même, pour faire fauver les autres : que ce fe-
roit une folie de fortir de fa maïfon propre , pour y loger’
fon ami : de fe divifer , afin que les autres demeuraffent unis ;
& de fe tuer, pour leur fauver la vie.
Que lon étoit furpris de voir d’habiles gens, qui étoient,
ou qui avoiènt été de l’obédience de Gregoire , affés téme-
raires , pour declarer Schifmatiques tous ceux qui y étoient
demeurez; eux qui n’avoient rien fait de nouveau, qui étoient
reftez dans le même état, & perfeveré dansune Obédience,
qui avoit été d’abord regardée comme la plus füre. Que lE-
olife univerfelle n’avoit encore rien prononcé là-deflus , qui
fut venu à leur connoïffance : que perfonne ne leur avoit
même prétendu perfuader de s’en retirer.
| Dy Concile de Confiance. 285$
Que lon étoit embaraflé de fe determiner pour le Concile
convoqué par Gregoire lui-même , ou pour celui qui avoit
été convoqué par les Cardinaux : que Gregoire avoit mar-
qué par fa Bulle , le ç. de Juillec , pour l'ouverture du fien,
- au lieu qu'ils avoient marqué le 24. de Juin, pour commen
cer le leur : Que cependant, dans leur lettre écrite de Li-
vourne à l'Empereur le 16. de Juillet, ils difent qu'ils ont de-
liberé entreux de convoquer un Concile General des deux
obédiences , dont le tems , & le lieu feront indiquez à Sa Ma-
jefté Imperiale , par l'Ambaffadeur qu'ils ne de lui en-
voyer au plütôt : d’où il s’enfuivoit que le 26. de Juillet, le tems,
& le lieu de ce Concile n'étoient pas encore reglez : l'on leur
demandoit comment donc ils avoient pà faire cette prétenduë
convocation plus d’un mois auparavant ? qu'il y avoit bien
des perfonnes de confideration qui sffüroient que tour le
mois d’Aoult fuivant s'étoit pañé, Fo qu'ils euflent pu en con-
venir. | 0
Que s’il avoient fait leur convocation à Livourne dés le 14.
de Juin, le Rhin n'en eft pas tellement éloigné , qu'il euc fallu
attendre jufqu'au mois d'Octobre pour la faire publier en ces
quartiers-là, par un Nonce qui l'y porta, avec des lettres de
créance, datées du premier de Septembre ; au lieu que Gre-
goire y avoit fait publier le lieu plus de‘deux mois auparavant
en Allemagne, & le long du Rhin, quoi- qu'il parût d’une
date pofterieur à celui des Cardinaux. |
: nb difent dans leurs lettres de convocation, qu’elle a été
aire
e l'avis de Meffieurs des deuxColleges,réunis en un Corps: |
qu'il n’y avoit cependant nulle apparence que cette convocation
eût precedé leur réünion, qui ne s’écoit faite que le 29. du
même mois, fuivant l’Ae qui en avoit été dreflé ce jour-là,
Que Île droit de convoquer les Conciles appartenoit au Pape,
pendant qu'il y paroifloit difpofé:queGregoire l'avoit convoqué:
qu'il avoit fait fon. poffible pour le faire tenir. Qu'ils ne de-
voient pas dire , que ce droit n'appartenoir qu'à un Pape, qui
joüiffoit du Pontificat, fans conteitation, eux qui l’avoient élà,
& qui tenoient de lui leur dignité de Cardinal : que s’il étoie
un Pape douteux, leur dignité, mal affurée, ne leur donnoic
aucun droit de fe mêler des affaires de l’Eglife : qu'il n’avoient
Nnij
286 Supplément à la nouvelle Hiftoire
qu’à fe tenir en repos fur l’éleétion du Pape. Qu'ils devoient
douter de mème des Pontificats d’Innocent VII deBoniface 1X,
& peut-être même de celui d'Urbain VI. Qu'ils fe trouvoient
par là dans le même embarras que les François, qui avoient
commencé le fchifme : que l’on pouvoit craindre, qu’en don-
nant ces quatre Papes à leur Obédience , ils ne l’euffent vilai-
nement trompée, ce qu’il n'étoit pas même permis de penfer.
Que dans les lettres qu'ils avoient adreflées au Roi des Ro-
mains, incontinent aprés l'éleétion de Gregoire, ils n’avoient
pas prétendu le donner pour Pape douteux. S’ils ne fe croïoient
pas bien fondez à faire cette élection, pourquoi la faifoient-
ils ? Pourquoi le donnoient-ils pour Chef à une Obédience
confiderable ? |
Que l'on ne favoit pas trop fi Gregoire feroit obligé de fe
trouver à Pile, & fi ceux quiy feroient, pourroient lui faire
{on procés, au cas qu'il y manquâr: que la plus grande partie
des Prelats, qui y étoient affemblez, étoient du parti de fon
. concurrent , qui avoient toujourstraité de fchifmatique l'Obé-
dience de Gregoire : qui s'étoient rendus parties contre lui; qui
l'avoient fn divers crimes, fur lefquels il n’avoit encore
été prononcé aucune Sentence : que tous ces gens-là ne pou-
voient, ni être fes Juges, ni appellez à fon jugement : que
l'on ne croyoit pas même être obligé de déferer à leur citation.
Que la convocation du Concile en étoit une véritable, puif-
que l’on vouloit qu’il exerçât une efpece de Jurifdiétion. Que
cependant elle avoit été faite un jour ferié, auquel 'Eglife ce-
Jebroit la fête de S. Jean-Baptifte, & à un autre jour ferié,
où elle celebroit celle del’Annonciation derniere : qu'ainfi il s’y
trouvoit deux nullitez effentielles.
Que l'on doutoit fi cette convocation pouvoit être faite par
ceux qui n’avoient aucun droit fur les convoquez , particulie-
set 0 le Concile, qui n’étoit nullement foûmis aux Cardi-
paux: qu'ils n’avoient fur lui aucune autorité, ni ordinaire,
ni fubdeleguce : que celle qu'ils avoient faite à Pife, ne meri-
toit pas le nom de Concile; parce qu’un Concile devoit être
libre ; au lieu _. paroïfloit par la lettre de convocation,
que celui de Pife étoic limité à l'extinétion du fchifme , par
Ja renonciation des droits des Prétendans : qu'il paroïfloic
Een —
= ne genres ee
Du Conaile de Conflance, _ 287
qu'on avoit voulu donner la loi au S. Efprit : que l'on pou-
voit trouver encore d’autres movens fürs, & convenables à
la réunion, que l’on prétendoit faire de l'Eglife.
Qu’au cas que Gregoire voulût bien aller à Pife, & renon-
cer au Pontificat , & que Benoïft refusât de s’y trouver, la
queftion feroit , fi Gregoire feroit tenu de renoncer , parce
qu'il pourroit bien arriver que Benoïft voudroit fe maintenir
en fa prétendué polleflion : qu’il ne manqueroit pas de dire,
qu’à prefent qu'il étoit feul, & qu'il n’avoic plus de concur-
rent, l’on ne pouvoit plus le contraindre de renoncer : que
ce procedé feroit également honteux , & défagréable à lO-
bédience de Gregoire, fur tout à caufe de ce que l'on difoic
que Meflieurs du parti oppofé ne s’étoient pas encore fouf-
traits à l'Obédience de Benoift. Que fi Benoiïlt ne fe trouvoic
point au Concile, & refufoit toujours de renoncer, il ne pa-
roifloit pas; par la Cédule du Conclave de Gregoire, qu'il y
füc obligé.
ue le terme que l’on avoit marqué pour cela, étoit trop
court , à l'égard d’une bonne partie de l'obédience de ce Pape,
qui fe trouvoit fi éloignée de Pife, qu'il étoir trés - difficile
aux Prelats de s’y rendre pour ce tems-là , ou d’y faire trouver
leurs Procureurs : que s'ils n’y venoient point, & que l'on ne
püt raifonnablement condamner leur abfence, cette Af-
femblée ne meriteroït nullement le nom de Concile General,
qui doit être compofé de toutes les Nations.
Qu’à l'égard des Cardinaux des deux Obédiences, qui s’é-
toient affemblez, la queftion étoit de favoir s'il y en avoit de
vrais, & de prétendus ? Comment les vraïs pouvoient habi-
liter les autres, les abfoudre , les difpenfer , les rétablir en
honneur, les créer de nouveau ? Si des Cardinaux avoient
aflez d'autorité pour cela ? Que l'Empereur Robert paffanc
fur toutes ces difiicultez, & fur beaucoup d'autres, touché du
regret le plus fenfble de tous ces defordres, avoit toûjours fou-
haïté, & fouhaitoit encore avec paflion, de pouvoir employer
fa propre vie, & fes biens , pour les arrêter, & pour procu-
rer une réünion fincere, pure , entiere, & univerfelle de tous
les Fideles : qu’il apprehendoit fort que les Prelats affemblez
à Pife , ne puflenc venir à bouc de la rétablir : qu’il avoit en-
288 Supplément à la nouvelle H'ifloire 2
voyé fes Ambafladeurs , de l'avis deplufieurs grands Princes ;
& Seigneurs, & de quantité d’habiles gens, pour prier de fa
part Gregoire ,& eux , de convenir d’un tems certain, & d'un
lieu , où Gregoire feroit ce à quoi il s’'étoit obligé par fon
ferment, afin que fans plus s'arrêter à ces difficultez, pl püc
bien-tôt voir la paix rétablie dans l'Eglife de Dieu.
ue foit que Gregoire s’y trouvât, ou ne s’y trouvât pas,
, ÿ a
au tems marqué, l’on ne laifferoit pas de proceder à l’élec-
tion d'un Pape ; & que l'on feroit convaincu que Gregoire
refufoit de renoncer. Qu'alors Sa Majefté Imperiale fe join-
dre à eux, & travailleroït de toutes fes forces : qu'il prioic
inftamment les Prelats aflemblez d'y donner les.mains, pour
gagner quantité d’ames, & prévenir la ruïne des peuples, la
deftruétion des Eclifes, & des Monafteres, & les autres defor-
dres de la guerre Civile : qu'il ne demandoit qu’un délai
fort court ; & que l’on convint d'un autre lieu pluis commode
que n'étoit Pife, Il y a bien de l’apparence que cette lettre
avoit été dictée par un zelé partifan de Gregoire, & que l'Em-
ereur ne s’étoit porté à l'envoyer, & à la faire recommander
par fes Ambaffadeurs , que par Pa complaifance pour ce
Pape : elle fut tout-à-fait inutile: le Concile refufa de fe laif-
fer encore duper , & dépofa folemnellement l’un, & l’autre
Prétendant. | |
L'on voit encore une Lettre écrite par le Roi d'Angleterre,
À eo il avoit adheré , où il lui marque, qu'ayant
fait reflexion fur la longue durée d'un fchifme aufli perni-
cieux que celui quiaffligeoicl'Eclife , il avoit apprehendé que
Dieu ne fe laffât enfin, & qu'il n’accusât de negligence Îles
Princes Chrétiens, qui l’avoient fi long-tems fouffert : qu'il
n'avoit été fomenté que par la timidité , & l’avarice aveugle
du Clergé, qui avoit {à en couvrir les horreurs d'un pré-
texte de devotion , & de fainteté, qui avoit empêché les Prin-
ces, à qui Dieu avoit confié le glaive materiel , pour la dé-
fenfe de fon Epglife, de s'en fervir pour l’exterminer.
Qu'il avoit été averti par plufieurs perfonnes, par les let.
tres de Meflieurs les Cardinaux , & par le rapport de lAr-
chevêque de Bourdeaux, qui avoit été envoyé à Sa Majefté,
& au Prince de Galles fon fils aîné , auquel il avoit donné
| | audience,
Du Concile de Conftance. 289
audience, en prefence des Prélats, & des grands Seigneurs
de fon Royaume ; que lui, & tout le College des Cardinaux
de Gregoire, voyant que ce Pape refufoit de fatisfaire au fer-
ment qu'il avoit prêté de renoncer au Pontificat, s’étoient fouf-
traits à fon Obédience, & avoient convoqué un Concile à Pife,
pour la fète de l’Annonciation prochaine : que c'étoit un lieu
trés-propre à le tenir : que Gregoire lui-même l'avoit autre-
fois jugé cel : qu'il s’y trouvoit engagé, par la promelle fo-
lemnelle qu'il en avoit faite, & jurée dans le Conclave, où il
avoit ete él , avant, & aprés fonæleétion : que l’on l’avoic fait
voir à Sa Majefté, & aux Etats de fon Royaume : qu'elle ne
voyoit pas qu'il y eùt d'autre moyen de réünir l'Eolife, que ce-
lui-là : que là-deffus ce Cardinal, aprés y avoir encore ajoüté
quantité d’autres raifons, qui avoient fenfiblement touché Sa |
Maijefté, & fes Etats, les avoit fuppliez de favorifer leur Col-
lege de leur appui, de concourir avec les autres Princes Catho-
liques, à la réüffite d'un deffein auffi falutaire, & d'envoyer au
Concile fes Ambafladenrs, & les Prelats de fon Royaume.
_ Que pour faire paroître combien il fouhaitoit cette réüinion,
en favorifant de tout fon pouvoir le deffein de ces Cardinaux,
à l'exemple des autres Princes, qui travailloient de concert à
l'avancer, & à remedier aux maux dont l'Eglife étoit affligée,
aprés avoir pris là-deflus l'avis de fon fils, des Evêques, & des
Seigneurs d'Angleterre, Sa Majefté s'adrefloit à Gregoire, de
l'Obédience duquel ce Royaume ne s’étoit jamaisdéparti, pour
le fupplier inftamment de vouloir fe rendre à Pile, au jour
indiqué , & d’executer ce qu’il avoit fi folemnellement promis:
qu'elle ne pouvoit fe perfuader que ce Pape düt y manquer :
que tous les Cardinaux des deux Colleges s’y trouveroient: que
tous les Princes Chrétiens étoient refolus d’v contribuer de tout
leur pouvoir : que quelques difficultez que l'on püt y faire nat-
tre, Dieu feroit la grace aux Cardinaux de venir à bout de
leur deffein. |
_ Que Sa Majefté, ni fes Sujets ne jugeoient nullement à pro-
pos de fe diftinguer en cette occafion des autres Princes Cacho-
liques : qu’elle feroit trouver à Pife, au jour préfix, fes Ambaf-
fadeurs, & les Prelats d'Angleterre, en perfonne, où par des
Deputez , comme elle étoit perfuadée que feroient les au-
Oo
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290 Supplément à la nouvelle Hifhoire
tres Princes, afin que l’Eglife pût enfin demeurer en paix.
Que fi Grecoire vouloit donner un moment de réflexion aux
maux que le fchifme avoit caufez, tant aux ames, qu'aux per-
fonnes des Fideles ; au maffacre de plus de deux cens mille per
fonnes, que l’on affüroit avoir peri en divers endroits, par les
malheurs de la guerre: que l’on en avoicyvû maffacrer, depuis
peu, plus de trente mille, dans la guerre qui s’étoit formée
entre deux prétendans à l’Evèché de Liege, dont l'un étoit
appuié par Gregoire, & l’autre par Benoift, fes entrailles fe-
roient fans doute émuüës, &-fon cœur attendri ; enforte qu'il
ne balanceroiït pas un moment à renoncer au Pontificat, plû-
tÔr que de donner lieu à de femblables malheurs, par la feule
envie de le retenir.
Que la création qu’il avoit faite de quelques nouveauxCar-
dinaux, au préjudice , à ce que l’on prétendoit, du ferment
qu’il avoit prêté de n'en plus faire, faifoic croire à tout le
monde qu'il n’avoit aucune envie de renoncer à cette Dignité:
que Gregoire devoit être bien éloigné d’une femblable penfée,
_& d'une inconftance pareille, qui le couvriroit d'opprobre,
lui attireroit la haine de tous les Chrétiens, & les porteroiït à
le chaffer entierement : que c’étoit l'avis que Sa Majefté vou-
loit bien lui donner , dans fa derniere fincerité : qu'il prioit de
tout fon cœur, de vouloir le convertir, celui, qui étant le mat-
tre de tout le monde, avoit bien voulu prendre la forme d’un
ferviteur, pour lui procurer la paix.
Sa Majelté écrivit encore aux Cardinaux de l’Obédience de
Gregoire, pour leur marquer qu’il avoit agréablement rec
Je Cardinal de Bonrdeaux , qu'ils lui avoient envoyé : qu’elle
lui avoit donné audience, en préfence du Prince de Galles fon:
fils aîné, des Prelats, & de quantité de Seigneurs de fon Royau-
me : qu'elleavoit appris par fon difcours, & parles lettres dont
ils l’avoient chargé, qu’ils s’étoient fouftraits à FObédicnce de
Gregoire , & qu'ils avoient convoqué un Concile dansla ville
de Pife, pour la fête de l'A nnonciation prochaine, pour par-
venir à la réünion de l'Eglife : que ce deffein étoit caufe qu'ils
avoient déja fouffert beaucoup de maux, &qu'ils comptoient que
S.M. voudroir bien y contribuer;parce qu'ils n’avoient pastrou-
véd'autre moyen plus propre pour cereffer, que celui-là : qu'il
PEN > > -
Du Concile de Confiance. 291
la prioit de vouloir leur être favorable, & de leur donner tous
les fecours qui dépendroient de lui ; de même que tous les au-
tres Rois, & Princes Catholiques, & d'envoyer à ce Concile
fes Ambafladeurs, & les Prelats de fon Royaume : que voulant
bien en cette occafon, leur donner des marques du zele avec
lequel elle fouhaitoit de voir rétablir la paix dans l’Eglife, elle
avoit écrit fur le champ, de l’avis des Etats de fon Royaume, à
Gregoire, une lettre dont elle leur envoyoit une copie:qu'elle les
prioit inftamment , qu’au cas que ce Pape voulût fe trouver
au Concile de Pife, & renoncer au Pontificat, felon le ferment
qu'il en avoit déja fait tant de fois, ils euffent foin de pour-
voir à fon entretien , d’une maniere agréable à Dieu, & qui
pût fatisfaire Gregoire, & Sa Majefté, qui avoit fort à cœur
fes interêts ; aufquels cependant, elle préfereroit toüjours ce
qui pourroit fervir à réünir l’Eglife de Jefus-Chrift.
L'Empereur Wenceflas écrivit encore aux mêmes Cardi-
naux, & les affura, qu’il avoit toüjours ardemment fouhaité
de voir rétablir dans l’Eglife, une union, qui Jui étoit fi nécef-
faire. Que Sa Majefté étoit bien perfuadée du deflein qu'ils
avoient formé de la lui procurer, & de la peine qu'ils s'étoienc
donnée d'envoyer des exprés, & d'écrire des lettres de tous
côtez , pour y parvenir. Qu'ils pouvoient ignorer la part
qu'il y avoit prife lui-même ; mais qu’il vouloit bien qu'ils feuf.
jent, qu'ayant déja reçü par 7erème de Gyllemberg, Auditeur
de Rote , plufieurs lettres, & Relations curieufes de ce qui fe
pafloir à Rome , il avoit fait affembler fes coufins les Princes
de Silefie, & tous les Evêques, & les Prelats du Royaume de
Boheme, pour confulter avec eux, fur les movens de parvenir
à la réünion ; & qu'ilavoit été réfolu, que Sa Majeftéenvoye-
roit fes Ambafladeurs à Pife, au tems marqué, pour l’ouver-
ture du Concile : qu’elle feroit dans fes deux qualitez d’'Empe-
reur , & de Roi de Boheme, tour ce qui dépendroit d'elle, pour
favorifer un aufli loüable deffein : que M° 7ean Cardinal de
Reyafam étoit chargé de fa part de les en affurer.
Le Roi de France ne manqua pas non plus de leur éerire de
fon côté: il leur marqua : qu'il avoit toûjours efperé de voir ré-
tablir la paix de l'Eglife, par ka renonciation volontaire des
deux Prétendans au Pontificat : que leur ambition particuliere
290 Supp. à la nouv. Hiff.du Concile de Confiance.
avoit éteint dans leurs cœurs la charité ; que l’orgüeil l’avoit
emporté fur l'humilité;& la perfidie, fur ce qu’ilsdevoient à l'E-
olife, l'un & l'autre. Que Dieu par fon infinie miféricorde; leur
avoit infpiré le deffein de s'aflembler enfin pour cet effet : Sa Ma-
. refté loue leur zele, & leur promet d'y contribuer de fa part,
rout ce qui dépendra d'elle : qu’elle leur dépêche pour cet effec
{es Ambafladeurs: elle les prie d'ajoûter foi à tout ce qu'ils lui
diront de fa parc, & de lui donner avis de toutes les réfolu-
tions qu'ils auront priles. .
L’Eglife Gallicane qui fe trouva alors aflemblée, chargea
Jes mêmes Ambafladeurs d'une lettre pour ces Prelats , où elle les
aflüra qu’elle venoit de recevoir avec bien du plaifir les lettres
qu'ils avoient envoyées en France, pour les inviter au Concile,
dont elle leur étoit trés-obligée: que l’un des Ambafladeurs de Sa
Majelté, qui avoit ordre de fe rendre à Pife, qui avoir afñfté à
routes leurs délibérations, & pour lequel ils n’avoient rien eu de
fecret, rendroit au Concile un compte exact de tout ce qui s'y
étoit pañlé.
Le Roïécrivitencore une autre lettre aux mêmes Prelats,pour
leur dire que S. M. ne ‘doutoit pas qu’ils n’euflent appris tout ce
* qu'avoitfaitle Patriarche d'Alexandrie en France, depuis fon
retour de leur Affemblée, en faveur dela réünion, pour avancer
le départdes Prelats François pour le Concile auquel devoient fe
trouver aufli quantité dePrelats des autresNations,de l'obédience
de Gregoire. Que le même Patriarche écoit alléà Francfort en
Allemagne,accompagné de deux Doéteurs de l'Univerfité de Pa.
ris ; parce qu'ils avoient appris, qu'il s’y tenoit actuellement une
Affemoléce pour le même fujet : S. M.les exhorte de continuer
dans le même deflein, & les affure de nouveau, qu’elle n’omettra
rien de tout ce qui dépendra d'elle, pour le faire réüflir. L'on voit
par-lä,combien le Roiï,& l’EglifeGallicane fe donnerent de mou-
vement, pour en venir à bout. L'on ne put cependant vaincre l'o-
piniâtreté de l’un, nide l’autre des Prétendans.Quoi-que le Con-
cile de Pife les eüt dépofez,& él Alexandre V,ils nelaïfferent pas
de fe maïntenir chacun de fon côté, dans quelques reltes d’'Obé.
dience ; enforte que le fchifme ne cefla, que par la peine que fe
donna l’EmpereurSisifmond,fuccefleur deV venceflas A ses
d'affembler, & de proteger le Concile de Conftance, qui ne fut
tenu que fix ans aprés, PREUVES
NOUVELLE HISTOIRE
DU CONCILE
DE CONSTANCE.
CHARISSIMO IN CHRISTO FILIO KAROLO 3uerf.
Reg Francor. illufhi.
Enapicrus Epifcopus fer-
b vus fervorum Dei, chariff-
mo filio CaroloRegi Franco-
rumilluftri, Salutem & Apoftol.be-
ned. Sereñitatis tuæ litteras nobis
noviter defcriptas paterne affectu
rééepimus , & earum intelle“to te-
note finceritatem Regii animi cir-
ca Ecclefiæ unitatem, & folertem
tuam diligentiam, qua quodam-
modo pôftpofitis aliis etiam arduis
negotiis Regni tui, principaliter
ad id vacas, in Chrifto Jefu , Cujus
res agitur , plurimüm commenda-
mus, fibi regratianres humiliter
qui cor tuum dirigat ad fedulam
profequurionem tam far@i operis,
&c negotii fa'uraris, tibique grates
referimus , qui illud fic firmiter,
# prudenter affumis , tenentes in-
dubiè, quod votis tuis ipfe Deus
affiftet , & quod laudabilirer cœpi-
fti, laudabiliüs confummabis. Et
quia ab aliquibus tibi fcribis effe
relatum, per nos, & venerabiles fra.
tres noftros S. R. E. Cardinales
factum fuiffe unum publicum in-
ftrumentum, dûm adhuceffemus in
Conclavi, cujus quæ dicitur copia
jam per aliquot his dicbus, de Pa-
rifiis éxtitit nobis miffa, ipfiufque
|originale vel tranffumtum in pu-
blicä formä, pro expedientiori ve-
ritate negotii, & pro his quæ tra-
étanda eruntin congregatione Præ-
latorum Regni tui, quos pro iftà
materià convocari fecifi, tibi pof-
tulaft per latorem Præfentium , vel
ilium celerem deftinari. Imd, quo-
dammodo mirabaris , attento teno-
Vrier 139$
. rum fidelium omnium promifimus
+ Preuves de la nouvelle Hiffoire
einen præfati, cur | mittes ad nos , quia fperamus quod
tandid cardaverimus tibi inftru- ! erunt tales cum quibus f:ri porcrie
mentuniplum tranfmittere, cujus ! folidum furdamentum, libe: à com-
copiam idem jam à pluribus habe- | municabimus , & cis omnia quan-
banus, de quo aliqui murmura- | tumvis fecreta pandemus ; cdm fir-
bant, nobis afcribentes, quod ad | mænoftruintentionisexiftar, nihil
impedimentum vel dilartionem dif. apud te & ruos de omni conceptu
tulimas inftrimentum prædiétum | noftro remancre incognirum vel
tuæ Celfitudini diftinare. Adhæc | occultum. Et proptereà, fili cha-
tuæ Surenicati,fili charifime, ref- | riflime, te rogamus & obfecramus
pondemus ,quod quitibi, velaliis | per vifceramifericordiæ Jefu Chr
ifta (criplerunt, vel quomodolibet | fti, quôd miflionem acceleres eorum
rctulerunt, minùs veridicè id cge- | quos miffurus es, rales ad hoc cli
rint, & prontereà dictam copiam, ps » Quibus poffimus omnia li-
uam confiétim effe conftanter af- erè aperire, & tunc clarè percipies
nus. tibi remittimusintrofcri- | quôd non turbare, vel differre vo-
pram. Verum eft, amantiflime fili, | lumus, fed'accclerare totis affecti-
quod per nos & diétos Cardinales, bus Ecclefiæ unitarem ; cum, tefte
ante, & poft introitum Conclavis, | Chrifto, ad id principaliter tota
acetiam poftquam inde exivimus, | mea verferur intentio, ut operibus
fuerunt multa condié@ta multaque | elucefcet. Datum Avenioni,1rre
proloquuta, & aliqua fcripturæ | Nonas Februarii, Pontific. noftri
commiffa, quæ de fui naturâ,pro | ann.prim. Jonannes MurerTi.
veritate negotii fecrerd expedit re- Collatio fiéa cft ad originale
fervari, quæ nihilè minàdsillisquos ! Bulle plumbatæ.
,
Hanc cedulam jerarunt omnes Cardinales antequam procederent ad ele-
hionem Benediéfi XIII, cum quibus [ê cidem Ceaule Jubftripfit.
N°: omnes & finguli S.E.R. | quantum ad nos pertir.er feu per-
Cardinales congregatiproele. tinchir, & dabimus Paftori no-
étionc fururä,inConclavi,antealra. | Îtro & ercgis Ponr:fici, ac Vica-
rein quo Miffa communiscelcbrari | rio Jefu Chrifti Domino noftro
confuevit pro Deifervitio ,unirare | futur :, qui erit pro rempore , au-
Ecclefiæfuæ fanêtæ,acfaluteanima- | xilium confilium & favorem, nec
ad impediendum vel differendum
præmiffa dabimus confilium vel
fivorem direétè vel indiredè, pue
blicè vel occulrè, & ifta omnia &
fingula alia, eriam ultra promif.
Ecclefiæ , & finem imponendum , fa, Omnes vias utiles & accommo.
fchifmati , proh dolor! in Ecclefia : das ad utilitarem Ecclfiæ & unio-
nunc vigente , quantum in nos , nem prædiétam cjufdem , fanè- &
rit, & per nos laborabimus fide- , veraciter , fine machinatione, feu
liter & diligenter , & per nos, | excufatione vel dilatione quâcume
& juravimus ad S. Dei Evangclia
corporaliter per nos taéta, quod
abfque dolo, fraude & machina
tione dde ad unionem
nn, C2 ns nn ù
du Concile de Conffance. ’ $
que fetvabie, & procurabit pole
tends quilibet noftrûm , qui affum-
ptus fuerit ad Apoftolarum etiam
er en sionNsMinclufivè per
db um de Papatu faciendam, fi DD.
ardinalibus qui nunc funt , vel
erunt in futurum, de iis qui nune
funt , vel majori parte eorumdem,
hoc pro bono Ecclef &unionepræ-
diétä videatur expedire, Datum
Avenione.
Ego Guido Præneft. fupra fcripta
juravi & promifi, & manu mea fub-
{cripf. Ego Johannes Epifc. Tuf-
culanus, &o. Ego Nicolaus Epifc.
Albanenfis, &c. Bernardus tit. S.
Sixti Presb. Card. Bertrandus tir,
S. Potentianæ Præsb Card. Tho-
mas tit. S. Praxedis Præsb. Card,
Johannestir. S.Ciriaciin Thermis
Præsb Card.Joannestit. S.Vitalis
de MarolioPræsb Card. Petrustit,
S. Sufannæ Presb Card. Johannes
tit. S.Anaftafæ Præsb. Card Mar-
tinus tit. S. Laurentii in Lucina,
Præsb. Card. Johannestit. SS. Jo-
hannis & Pauli Præsb.Card, ltrus
tit. S Petri ad vincula Præsb Card.
Guillelmus tit. S Ceciliæ Præb.
Card. Psrrus S MARIÆIN VIA
LATA DiAconus CARDIN. &Ce
ACTA TERTII CONCILII REGIS ET ECCLESIÆ GALLIC,
S UrrR profequutione unionis
Eccleliz, & executione viæ cef.
fionis per fubftractionem totalis
obcdientiæ, & pro evidentia dicen-
dorum fupponitur determinatio
Regis & Ecclefiæ Gallicanæ ad
viam ceflionis tanquam certam, &
circumftantiis præfentis fchifmatis
debirè confideratis folam dolendzæ
{cifluræ fedativam, & confcientia-
rum quietativam, cujus rationes &
motiva, in epiftola Parifienfis Uni-
verfitatis, univerfis Chrifti fideli-
bus direéta, ut plurimdm continen-
tur.
ROLE etiam folemniflima
requificio pluries Avenione faéta
diéto Benediéto per Cardinales
omnes, uno excepto,videlicer Mar-
, tino Psmpilonenfi, & per DD. Du-
ces Bituriæ & Burgundiæz Regis
patruos, & Ludovicum Aurelia-
nenfem ejus fratrem , pro parte Ec-
clefix Gallicanæ , ut pro fedatione
fchifmaris, Ecclefiæ compatiens,
ad ceflionem paratum fe offerret,
camque viamacceptare dignarctur,
fecundum formam & tenorcm cedu-
læ per cum & älios Cardinales ante
cjus clcétionem juratæ. Supponitur
etiam alia folemnis requifitio ad
idem fata, didto Bencdido pro
parte Regis & Ecclfix Gallicanx,
per ejus folemnes Ambaxiatores, &
etiam Ambaxiatores Regum Hif-
paniæ & Angliæ,cumintimatione
quod fi non acccptaret, remuve-
rentur impedimenta unionis foven-
tia fcifma , ut in diétis requifirio-
nibus, & inftruétionibus di&torum
Ambaxiatorum pleriüs conrinetur.
Supponuntur ctiam diéti Bencdi-
éti dencgationes & refpenfioncs,
ore , fcripro, & fiéto, ut in pro-
ceffu lariùs apparcbit.
His fuppofitis, Rex Ecclefiæe
compatiens, volenfque incæpta de.
bitum finem accipere , TERTIo
convocavit Epifcopos, Abbates,
Univerfitates,Capitula Ecclefiarum
Cathedralium, & plures folemnes
Thcologiz, & utriufque juris Do-
À ij
ue, © D |
_tibus, ufque a
/
a Presves de la nouvelle Hifhoire
étores ,ad primam diem Maii anni
D. M cccLxxxxviIts. & impe-
dimentis pluribus Regi & ejus pa-
truis & fratri prrdictis obvenien-
Î xx11. diem nego-
tium dilarum eft; in quo Rege ne-
ccffarid abfente, & ob hoc depu-
tatis in Concilio Præfidentibus,
Johanne Bitariæ, Philippo Bur-
gundiæ patruis, & Ludovic. Au-
xelianenfi fratre Ducibüs, caufa
convocationis per-Simonem Cra-
maut DecrerorumDoétorem,Regis
Confiliarium, Patriarcham Ale-
_xandrium prætaéta expofita eft,
rer unà cum didtis Duci-
us, Rege Navarrz, Karolo Duce
Borbonii, Comite Nivernenfi, filio
diéti Ducis Burgundiæ , Cancella-
rio Franciæ D. Arnaldo de Corbejà
milite, & quodam milite Græco,
Alexio nomine , ac pluribus mili-
tibus & Baronibus Confilii Regis,
& præfentibus D D. Archiepifco
pis Lugdunenf, Rothomagenf,
Rhemenfi, Senonenf , Bituricenf,
Auxitanenfi, Turonenfi, Bifuntin
Epifcopis Bajocenfi , Lexovienfi,
Abiiicen Maclovienfi, Conftan-
tienfi, Parilienfi, Carnotenf , C1-
bilonenfi, Morinenf, Atrebatenfi,
Belluacenfi, Ambianenfi, Sylva-
nectenfi, S. Flori, Aurelianenfi,
Andegavenfi, Redonenf , Corifo-
pitenfi, Trecorenfi, Laudunenfr,
Sueffionenfi , Lexovienfi, Magalo-
nenfi, Condomenfñ , Convenarum,
Petragoricenfi, Albienfi, Rode-
cenfi, Piétavienfi, Anicienfi, Tre-
cenfi, S. Pontii , aliifque pluribus
Epifcopis,innumerabilibus Abba-
tibus & Prælatis, ac Capitulis, feu
Procuratoribus eorumdem ante di-
&tis , ac Univerfitatum Parifienfis,
.Aurelianenfs, Andecgavenfis , Ma-
galonenfis , Tolofanz, Maciftris
& Doétoribus facræ paginz, &
utriufque juris in copiofa multitu-
dine, Keétore Parifienfis Univerf-
tatis cum Decanis & Procuratori-
bus fingularum Facultatum, nomi-
neque Regio diéta caufa convoca-
tionis aperta , videlicet ad confu-
lendum Regem, an pro exequutio-
ne viæ ceflionis,facienda fit fubftra-
étio particularis obedientiz , id eft
pecuniar. fubfidiorum & provifio-
nis Epifcopatuum, dignitatum , ac
aliorum beneficior. per Papam con-
ferri folitorum ; an totalis effet obe-
dientia fubftrahenda , ut maturiùs
fecuriüfque quifque poñit fecun-
dum fuam confcientiam judicare,
confulereque Regem pro diéti ex-
tirpatione fcifmatis, fexex una par-
te viri notabiles pro parte negativa
proponenda, fcilicet quod neutram
fubftraétionem facere licet, decet
& expedit, deputati funt, qui ut
meliùüs materiam ad Papæ benepla-
citum aperirent, de ejus amicitia
& promotione familiariffimi elcéti
funt, videlicet Archiepifcopus Tu-
ronenfis, Amedeus de Brolio De-
cretorum Doétor. Epifcopus Ani-
cienfis , Epifcopus Sani Pontii,
fimiliter Decretorum Doctor. Ab-
bas Sanéti Saturnini Tholofant
Doëtor Decretorum. Fr. Pertrus
Emilarii, Jacobita Magifter in
Thcologia Tholofz, D. Johannes
de Cofla Leg. Doctor Tholofanus.
Pro parte aurem altera affirma-
tiva , videlicer quod facienda erat.
toralis fubftraétio, aut particularis
deffendenda , toridem viri providi
& fcientifici elcéti, deputatique
funt: vidchlicet Simon Cramaut De.
cretorum Doétor fupra nominarus,
babens Epifcopatum Carcaflonen-
2 à
+ 7 Sn Q _#{
= 9 pe nn. — “—s de
nn, DD be +
00 0 ft ep gun Sus—t eng nn, un De
- ———
du Concile de Conffance.
fem in commendam. Johann. Ca-
pardi Licentiatus utriufque juris
difertiflimus, hod:e Epifc. Atre-
atenf. Petrus Regis Decretor. Do-
étor , Abbas S. Michaelis in peri-
culo maris: Æpgidius de campis,
deRothomago, Johannes Brevifco-
xæ, & Petrus Plaoul , viri providi
& honefti, Doétores. in Theolo-
gia Parifienf. & in hac materia
unionis Ecclefiafticæ eruditiflimi,
cifque ex parre Regis diétum cft,
ut omnes & finguli ex eis dicerent
& proponerent omnia Quæ pro €o-
sum pofitionibus fulciendis face-
rent, aurquomodolibet facere pof-
fene, & ut ampliùs difcuri mate-
riam non oporteret, conclufioque
er Kegem in materia capi pee
ad honorem Dei, & Eccicfiæ {uæ
fandtæ.
] N primis proteftor quod omnia
À que di&turus fum , intendo di-
cere falvâ fide catholicà, detcrmi-
natione, correctionc, & cmenda-
tione D. Benediéti divirà provid.
Papæ X111.S.{an@æ Ecclefiz Ro
manz, cum honore & gloria Chri-
ftianiff Principis D. N. Francor.
Rezis,cum honore & reverentia D.
Revis Navarræ praæfentis, DD. Du-
cum prafidentium, & alior. de ge.
nere Regio, Confilii Regii ,acRe-
verendiff. Prælatorum Archicpif-
copor. Epifcoporum, Abbatum,
Univerfitatum , Capitulorum &
omnium aliorum querumcumque,
quoniam etiamin injuriam cujuf-
cumque nihil intendo dicere, nifi
in quantum veritas meaftringit, &
materia requirit.
|
Item præmittitur quod D. Cle. |
Præmiflis itaque ficut præfertur
difpofitis, die Mercuriixx1x. diéi
menfis Maii præfentibus fupradi-
ctis,in Aula reformationum fuper
S:quanam, in palatio Regis uni-
ver{o cæœtu congregato , pro parte
negativa declaranda, quod non de-
bebart Bencdiétus compelli ad cef-
fioneni, per fubftraétionem rotalem
aut particularem , propofuit Ps-
TRus RAvAT:I Decretor. Doctor
fupradict. Epifc. S.Pontii, & qui,
ut ab aliquibus afferitur, à Papa
inftruétus, & ejus partem {eu obe-
dientiam dcffendendam modis, &
diverfis mediis, & mirabilibus fpe-
cialiter miflusdicebatur , in eff@u
propoluit quæ fequuntur, prore-
ftando, Dr eteido ide concluden-
do.
Sequitur proteflatio Petri Ravaii.
mens VIl.fuitverus Vicarius Je-
su CHRiISTI ,verus Papa & verus
Epifcop. Rom.ut patuirper depofi-
tioncs juratas DD Cardinalium,&
determinationes Regum Franciæ,
Hifpaniæ , Arragoniæ , Scotiæ,
Prælatorum, Univerfitatum & ftu-
diorum, talifque, quandiù vixie,
fuic habitus , & repuratus , nec cft
revocatum in dubium. Quo fub-
larto de medio, D. Bencdidtus
XI111.concorditerelcétus fuit ve.
rus Papa per habentes poteftatem,
talemque D.N Rex & alii, per fuos
folemnes Ambaxiarores reputavit &
reputat. Quo præmillo, de fubftra.
étione totali ponuntur tres conclu.
fiones.
Prima conclufio eff, Yn hiis quæ
non funt contra gcneralem Ecclefiæ
ftatum , jus naturale, vel divinum,
À ii
6 Preuves de la nouvelle Hifhire
Romano Pontifici eft obediendum.
quamvis fit contra jus pofitivum.
& aliquibus grave & oncrofum.
Probatur. Patribus carnalibus eft
obediendum; ad Coloff. 111. cap.
Ergo fortids fpirituali; Ad Hebr.
xr. cap. facit cap. qui refiftit x1. 4.
3. & cap. Si Dominus: item, qui
non dbedietie Principi, morte mo-
riatur. C. Si quis, & C.omni, de
maj & obedienr. Nam & Petrus
Clementem inftituendo , ei præce-
pitobediri; & contra facientes funt
infames. Ad hoc C. Si Dominus.
Alleg. Iremtefte D. Gregorio, pec-
or anitatis qui fedi Apofto-
licæ o cire contemnit. Item, de
neceflitate falutis eftobedire & fub-
effe Rom.Pontifici. In Extrav. Bo-
nifacii vnam fanétam : nec valer, fi
diceretur propter bonum licer non
obedire , xr. q. 3. C. Non femper,
& C. Julianus xv. q. 6. C. Nos
Sanétorum ; quia licet fieret fub-
ftractio , non haberemus unionem;
& fi haberetur , non eft facienda,
quia regula eftApofñtoli ,Non func
mala facienda , ut bona eveniant,
maxiinè dubia bona.x1iv. q. v. forte.
& C Nequam, & per tot quaft. &
fic, licet bRrsdie effet bona , non
deberet tale malum committi. Item
quia per fubftractionem Papam non
inclinabimus , fed indurabimus, &
incidemus in fortius fcifma , quia
forfan fubftractionem factam non
acceptaret. Item oftendemus incly-
tæ memoriæ Karolum Regcm de-
functum errafle. Inimicisdabimus
gloriam, & juftitiam noftram con-
culcabimus , & effet adverfarium
fovere ; unde diccrent adverfarii
nos f{cifmaticos Papæ noftro obe-
dientiam fubftrahendo. Item nec
Prælati , obftante corum juramen- ,
0 Ru RER es ue um ne
to , poffent huic fubftraétioni con
fentire, per caput : Ego N. dc jure
jur. quia jurant Epifcopi Papæ effe
fideles & ipfum in Papatu defen-
dere, & manu tenere- Item, quit
ifta fubftraétio erit contra libertas
term canonicam , & fic, huic con«
fentiendo erimus excommunicati3
cap. Noverint,defent.excom. 1tem
dubitare debemus proccflus qui
fiunt per Papam , in die Jovis S.
Scptimanz, contra abufores & im-
pedientes Jurifdiétionem Ecclefæ,
& alias fententias quas propter ino-
bedientiam ferre poterit. Item quo-
modo confident Principes in fide-
litate noftra, fi Papæ non fuerimus
fidcles, cui principaliter fumus af-
triéti ? Item dubitare debemus fen-
tentiam quz dicit quod funthære-
tici, qui Papam caput Ecclcfiænon
effe dicunt: notat Gloff. in C. Nul-
li fas, x1 x. dift ad hoc C. t. xxir.
dift. fidemquippe violat , & ei con-
tumax invenitur , qui euimn cæteris
Ecclefiafticis pretulife non cognof-
citur , &c.
S'ecunda conclufio eff. Papæ etiam
apertè malo in vita & moribus,
quandià eft Papa, obediendum eft,
Probatur per ditum Apoftolil Pe-
tri 2. cap. Obedite Præpoftis ve-
ftris , non folàm bonis & modeftis,
fed etiam difcolis. 2°. per di&tum
Chrifti, Matth. xx111. Super ca-
thedram Moyfi federunt Scribz &
Pharifæi, &c.fcquitur.quædicunt
facite, quæ faciunt facere nolite,
C. x1x. dift. Item certum cft quod
Papatus non perditur, nifi per fo-
lam infidelitatem, quia eft don
gratit gratis datæ, & cft conclufio
Auguftini de Anconà. Sequitur,
dato non conceflo , quod D. N. Pa-
pa effet perjurus , nihilominds ei ef
D TD mm © ne un, mms = =
— ——
&€ quo
du Concile de Conjance.
obediendum. Patet ex conclufione,
uia ex uno folo, fLilicet hærcfi per-
Papatus, & probarur quod
non sl pr otens , quia voluit fc1va-
juramento promifir, ut pa-
tet cx refponfione tertix Bullæ, &
fecundæ , cûm dicitin fecundä &
aliäs in quantum virrute ejufdem
cedulz faéte in Conclavi teneamur,
&c. Erin tertiä cûmdicit : Decla
zamus noftræ intentionis non fuiffe,
nec efle, per diétim cedulam, iplam
inConclavi faétamaut cjrs ff um
fufpendere , feu conditionem in
ipfa apponcere, fed eam, juxta fuum
ordinem & tenorem fervare, &c.
Nec obftat declaratio Cardinalium
de viä ceflionis, quia non fuit f:-
ta ut debuit, ut poftcà per alium
deducetur. Per prædiéta non obftar
Gloffa cap Si Papa x. dift. ro.
quia ab aliquibus negatur, fcilicct
Petro Bertrandi & Auguftino de
Anconä, nam rextusillius capituli
tradit regulim negarivam , vel ali-
ter Glofla illa dicit quod poteft ac-
cufari, non dicir quod debeat fub-
trabis nec dicir quod quonfque fue.
rit declarario faéti, habeatur hære-
ticus, aut quod fubrrahatur obe-
dientia. Icem nec cftin Papa cri-
men notorium , quia NCgatur in co
crimen. Irem, & ficftinco crimen.
non cftincorrisibilis , quia juri fe
fubmirtit, offticrdo viam fuff-
Cientem. Quarc, &c.
Terria conc'uffs eff. Pape etiam
de hærcfi accufaro obcdiendum «ft
ante fenrentiam, & qui arte rece-
dune, funt fcifmatici. Probatur per
#- Hinc etiam, juxta gloff. xvit
dift. Ubi Symmachus fuir de hærefi
acçufatus , aliqui reccffrrunt ante
tempus ab eo dicir textus, quod
{cifma fecerunt. C. Nonne vrai q.
1v. Item, fi Papa de hærcfi accufa-
tus fpoliatur, reftituendus cft, aliàs
darctur occafio malignandi per nos
non compcter tei. G. tem Balaam,
10.q.vri. Item, fccundum Johan-
nem Andreæ ,in cap. Licet. Exce-
ptio bærelis contra elcétum non im.
pedit adeptioncm poff. flonis ; ergo
mulrô mirüs nocct adeptis poffef.
fionem ; nec obftat Liber Patriar.
chæ, qui videtur dicere quod fie
hæreticus : cum reverentia non cft
hæreticus nec fcifmaticus , nec te.
netopinioncm f{cifmaticam , & ap.
parebit rempore & loco congruis.
Item fuppono quod non cft ve.
rum quod effet fcifmaticus. Cer-
tum eft , quia requiritur declaratio
ab habente poreftatem Per C. cum
fecundum. de hzxret in vr. & eft
conclufio Johann. Andrez in C,
fœlicis, de pænis, & in koc cafu
Concilium generale effet Judex.
Item ,ad hoc facir Gloffa commu-
nis Innocent. in C. in litteris, de
reftit. fpoliar. dicit : quod mali fi-
de ne ante declarationem non
eft fpoliandus, & fpoliatus rcfti-
tuenduseft, & ita fubditi obcdire
tenentur : quod in provifo confir=
matur, & cléto non eft dubium,
ut tenet Herricus Bohic. d. c. in
litreris. Modo nos laudavimus, &
quantum in nobis fuir, approbavi.
mus ckétioncm D. Benediéi, &
fuirejus concorselcétio Igirur fibi
non poflumus licirè ob.diertiam
fubtrahere. Sequitur quod fuppoe
fito quod contra confcicntiam Pas
patum detineat, fibi «ft obcdiene
dum. Patct per prrdiéta & alle.
ata.
Necobftarer fi dicererur: Exillie
uæ dixifti, fequitur quod malè
Bit receflum à Barcholomxo, quia
$ Preuves de la nouvelle Hifloire
Papatum polfedit paeificè per ali.
qua tempora, & non debuit fpolia-
ri; quia jura exprefsè præcipiune
fibi, tanquam notoriè intrufo , non
obediri ; per Canonem , In nomine
Domini xxr11. dift. non fic de D.
Bencdiéto quem renemus, & pro
cujus prædeceflore declaratio fa&a
fuit per illos qui poteftatem habe.
bant, fcilicet per Cardinaless &
fië patet quod non debeat fieri fub-
ftractio.
. Item, fi ficret illa fubftratio,
fequerentur inconvenientia ; primd
quis abfolver à manuum injcétione
in Clericum , cm Ordinarii hoc
non poflint? Item, quis difpenfa-
bit in matrimoniis contractis in
gradibus prohibitis? Item , quis fi-
milice difpenfabit cum irregula-
ribus , aut corpore vitiatis? Item,
quis abfolvcet à fententiis latis con-
tra Prælatos & alios, qui Sedi Apo-
ftolicæ pecuniam promiferunt , fub
pœna excommunic? Non valet
quod dicitur in Libro Patriarchæ,
quod in neceflitate quilibet Ordi-
narius poteft abfolvere, &c. quia
hodie nulla’eft neceflitas, & jura
prohibent hoc fieri. Nec fimiliter
alet id quod dicitur in eodem Li:
bre quod Pœnitentiarius major po-
teft abfolvere, quia de his quæ tan-
gunt CameramPænitentiariæ, non
potcft. Item quia Papä vivente &
contradicente, nullo poteft modo:
nunc non yacat Sedes.
Nec valer quod dicitur : Poteft
rovideri per Prælatos, quia Præ-
Éxi non pofluut aliquid contra de-
creta & Papæx conftitutionés : præ-
diéta autem funt prohibita per de-
crèca, & Papales conffitutioncs.
Nec etiam valet quod dicitur,quod
Eardinales poflunc. in prædiqis
providere : hoc fuftineti non potelE |
per Clem. Ne Romani, de Ele&io-
ne, quia ipfi Papa vivente nullam :
habent jurifdiétionem aut porefta-
tem; & co modo etiam nihil ha-
bent , nifi quantum exprefsè inve-
nitur eis conceflumin jure : modo
non reperitur in jure, cautum,quod
in hoc cafu habeant aliquam pote-
ftatem. |
Item, fi fat fubftra&io, fequitur
maximum inconveniens ; nam qua-
tuor fcifmata inducemus : capitis &
membrorum ; 2°. membrorum ad
invicem ; quia nulli volent obedire,
& non fubtrahere, dicentes cum B.
Ambrofo in C. Convenior xxt11.
q- fin. Melius eft ut à nobis vita
auferatur , quèm ut à Deo reccdai
mus. Item, inducemus divifionem
majorem Prælatorum , ad minores,
& minorumad invicem,& aliorum;
quia aliqui volent fervare fenten-
tias , aliqui non : quo inducetur
divifio noftrorum Principum ad
invicem, & Univerfitatum, quia
aliqui dubitabunt fententias, ali:
qui non; quidam alios Scifmaticos
repurabunt , quia Bonifacio non
obediunt, & etiam fuo non obe-
diunt, aliqui habebunr fcrupulum
& non celcbrabunt, licet alii ce-
lebrent. Surgent errores infiniti!
inferiores non obedient RS EN |
& contemnent fententias Epifco-
porum , ficut Epifcopi contemnent
fenrentias l’apæ , & leviùs contem-
nentur, in quantum minor eis priri-
cipaliter, aur plurium adhibetur
devotio aut fides, quam Papz , &
ex prædiétis apparet quod non cit
facienda fubftractio totalis obe-
dientiæ. _
Reftar probare quod non eft fa-
gienda particularis fubftraétio, pro
. : qua
- du Concile de Confiance. | 9
quo ponam tres conclufiones.
Prima conclufio eff. Romano
Pontifici in collationibus & pro-
vifionibus Epifcopatuum, Prælatu-
rarum , dignitatum, & aliorum Be-
ncficiorum eft obediendum. Pro-
batur per primam conclufionem fu-
pra pofitam, quia hoc non repugnat
juri naturali vel Divino, aut ftatui
uoiverfalis Ecclcfiæ, & ifta eft tex-
tualis, inc. 2. de præb.invr. Item
quia poteft dare jus ad Bencficia va-
catura,per Clem.l.nelire pend. & if-
ta decretalis fuitConcilii generalis:
grgo ad iplum plenaria benchcio-
rumdifpofitio pertinet. Non obftat
quod poffet dici de jure communi,
dati Epifcoporum & Abbatum
pertinet ad Capitula & Conventus;
ifta jura Papa obfervare debet, &
non fic fibi injuria, fi res ad jus
commune reducatur. Ad hoc dici-
tur, quod in primitiva Ecclefa,
folus Papa conferebat Epifcopatus
alias dignitates ; fed poft, per
re Generalia, & Provincialia
-Concilia, per Papam confirmata,
à Papa data eft poteftas Capitulis,
& Conventibus eligendi , & iftæ
provifiones Dignitatum funt à sa
poñtivo conceflæ, fupra quod eft
Papa,& Gcut dedit eis poreftarem,
à fe non abdicavit, Cd apud cum
poteftas conferendi remanfit. Facit
C. quamquam de Elcct. in vi.& C.
dudum, de Præb. Ergo fine juris
injurià , eadem poteftate uti poteft.
C. cum Ecclefa, de Ele“t. ad hoc
facit diétum Gratiani. Chriftus
qui ne aliquando legcm
adimplevit; load ,utlegitur,
Dominus fupra legem fe obtulit.
Sic conditor canonum Papa cos
aliquando obfervat , aliquando au-
gem fe Dominum offendendo, con-
tra eos facir; 8 eriam quæcumque
de decimis & aliis Ecclefafticis
negotiis tractata funt , rata haben.
da funt ,nifi autoritas Rom. Eccle.
fiæ aliud duxerit ordinandum, &c.
ut hoc fententialiter habctur , in
$ hiis ita, & cap. feparatus xxrur.
q. 1. & ita conferendo benefcia,
vel non confcrendo, Papa obfcrvat
Canones.
Item, fi fiat ifta particularis fub-
ftradio , corfideremus pericula,
quia omnes dignitates elcétivæ
fune per Papam refervatæ, & non
poflunt per. Ordinarios conferré.
Item, quis confirmabit Archicpif.
copos ? Patriarcha non potcft, quia
hîc fumus in Patriarchatu Roma-
no, & Patriarcha Alcxandrinus,
utdicitur, Ortodoxus, in Ægypto
habet poreftatcm fecundum Cano-
nes. C. Epifcopus IX. q. 2. Item,
quiseligce Patriarcham, & corfir-
mabit, & exemptos, qui fubfunt
Rom. Pontifici? Item, quid de be.
neficiis refervatis jure communi
vel fpeciali, juxta Albcric. c. 2.
de Præb. in vs. Si etiam fient ele-
étiones per impreflionem ? an laïci,
_& viles perfonæ facient bencficia
dari indebitè2 Si fient collationcs
per Simoniam? Si confanguincis
affeétione carnali , & forfan inho-
neftis perfonis, viros fcicntificoss
& littcratos poftponendo? Item,
nos fuimus & fumus neglicentes in
po Ecclefatticæ unio-
nis ; fi particularis fiat fubtractio,
quilibct Epifcopus reputabit fe Pa.
pam, & in hoc obdormict,ncc un-
quam laborabit, & erit noviflimus
error pcjor priorc. Item, quid quid
fiet per Ordinarios nihil valcbie,
quia ubique funt impetrantes, &
proceflus facti, in quibus apponi
B $
10 Preuves de la nouvelle Hifivire
tur Decretum quod ligat, etiam
ignorantes , & fic erimus excom-
municati per proceffum diei Jovis
fanétz, de quo fupra.
Item, Scifmarici erimus non obe-
diendo & nonpoterimuscaquæfunt
jurifdiétionis:ron porerimus abfol-
vere, &c. Undeinfnita foquuntur
inconvenientia, & tunc erunt om-
nes fures & latrones in beneficiis,
ui non intrabunt per oftium in
ovile. Item aliqui volent uri gra
tiis ; erit difcordia, fequentut ri-
xæ, diffentiones, & alia inconve-
mientia concomitantia.
S'ecunda conclufie eff. Romano
Pontifici, pro neccflitatibus Eccle-
fiz Romanæ eft obediendum in va.
cantibus & annatis Epifcopatuum,
& bencficiorum aliorum. Probatur
% primam conclufionem , quia
oc non eft contra jus Divinum,
&c. nec mirum, fi Dominusitanon
p'æcipiat, quoniamipfe non incæ-
pit,fed Johannes XXII. Item, cer-
tum cft quod ordinarius Collator
fruétus vacantis bencficii poteft re-
fervare pro certo tempore, ex caufä.
Ergo & Papa à fortiori. Ad hoc
cap.unic.utbenef. finedim. confer.
Item, Papa poteft hoc Epifco-
po concedere. C. tua. de verb. fign.
C. fi Papa, de Privil. inantiq. Er-
bo poteit fibi , ex neccflicate retine-
re, Item, valet ftarurum Epifcopi,
ut primi anni bencfcii vacantis
fruétus Fabricæ applicentur, & cf
epinio communis. Joh. Andr. in
C. fignificavit, de Præb. erso, ec.
Item, Epifcopus vitem unius Ec-
clefiz ,cx caufa potcft alreri dare.
6 ficur, & 6 in tergo. xy1. q. 1.
Irem certum eft quod Papa mode-
ratum auxilium aut fubfidium po-
€cft perere à fubditis. C. cum Apo-
folus, de cenfibus, & C. cumins
flantia, ergo, &c. Item, conclufio
Beati Thomz, & aliorum Doûto-
rum cft, quod Papæ, fi exigat in
decima beneficiorum , eft obediens
dum, pro atilitate pubiica & defen-
fione Ecclefiæ. Item, regenti com
munitatem , debet provideri de bo-
nis communitatis, & in cafu necef.
ficatis, & à fubditis ex caufà legiri-
mä fubfidium petere poreft. Modè
hodie fummè expedir, proptet fum-
ptus quos facit in Ambafciatis pro
unioncEcclefiz; nec habet patrimo
nium Ecclefiæ, quia non habet obez
dientiamtertiæ partis:refiduumaus
tem intrufus occupat, quare, &c.
Item, non eft dubium, quia Papa
ee fuper Clerur poflit concedes
re eo ficut & ipfe, & cjus
prædeceflores de faéto fecerunr.
juxta C. cum adverfus, & aliis. de
immun. Ecclefiar.
Tertia conclnfio. Sequetur ex
Præedictis, quod Rom. Pontifici ,
in procurationibus, quas certo mo-
do fibi refcrvat, cft obediendurm,
quia hoc non eft contra jus natue
rale, aut Divinnm , aut univerfa-
Icm Eccicfiæ ftatum. Non obftant
duo qux PE opponi. Primèm,
quia Prælatis vifirtantibus jure Dis
vino debentur procurationes , quiz
dignus eft operarins mercede ie
& juxta dictum Apoñtoli, nemote-
netur propriis ftipendiis militare,
fed qui altari fervic, de altari vi-
vere debet ; & qui feminat fpiri-
tualia, &c. Secundurm, per hoc
quod Papa procurationes fibi attri-
Puit, impeditur correctio crimi-
num , & reparatio Ecclefiarum.
Ad primum.Cum reverentia dico,
quod hoc quod permittit À poftolus
pro vifitatione recipere, deber Epif-
du Concile de Conflance. 1
copus aut Prælatus obmittere, pro-
pter mn Papæz, & pro-
pter bonum obedientiæ, & necef-
fitarem falutis, quæ requirit obe-
dientiam, quia Apoftolus non præ-
cipit vifitanti recipere pecuniam,
aut aliud loco cjus, fed permictit.
Aliter dico, ficut Innocentius, à
Hoftienfis ,in C. cum ex offic. quod
illæ autoritates intelliguntur de il-
lis, qui ex dcbito hoc En aliàs
{equeretur quod quilibet Prædica-
tor procurationcm recipere debe-
ret : modo Epifcopus non facit ex
debito , quoniam Papa prohibct:
ide non debet habere procuratio-
nem, Item, aliud eft quod à jure na-
turali vel Divino in mente aliquid
determinetur, quia tunc illud per
Papamnon debetin aliquoimmuta-
ri : aliud quod à jure PAS a
jure naturali, vel Divino : nam lex
pofitiva talis quecumque fit, per
Papamaut Principem poteft immu-
tari ; etiam per confuetudinem. Ita
eft de procurationibus ; nam jus
jofirivum canonicum, vario modo,
die diverfitarem temporum,
& mores hominum ordinavit. Jux-
ta C. Romana, cap. exigit; & C.
fœlicis, de cenfib.in vi. & ita ifta
non funt dedireéto, à jure Divino,
& naturali, fed à jure poñtive , &c.
Item, fi Epifcopus aut Prælatus vi-
fitans’ haberet procurationem in
Curià, ipfe qui eft folùm admini-
ftrator, Papæ pe pientiquod fibi
tradat, aut folvat pro utilitate Ec-
clefiæ, obrdire debet. Poteft ergo
à fortiori prohibere ncexigat. Et
licet, fialiundeEpifcopusrectum &
ftatum fufficientem non haberet,di-
a objcétio colorem haberet;sramen
Domino concedente , in hoc Re-
guo Epifcopi aliundè fatis poflunt
habere viétum & fuftentationem.
Ad fecundum. Cumdicitur quod
impeditur correétio criminum, &
reparatio Ecclefiarum ; refponde-
tur & negatur hoc affumptum-.Nam
alio A poteft Epifcopus provi-
dere corrcétioni & reparation, &e
fcire crimina, fcilicet per teftes Sy-
nodales in Synodo. xxv. q. vr. &
per Synodum, & Provinciale Con-
cilium providere poteft. Et fic con.
cluditur : Neutram fubftractionem
fieri debere. Et ifta eft opinio Car-
dinalium; & ad hanc deducendam
deputati erant duo Domini qui de-
Sie huc venire.
Item, fubftractione faûä, cede-
ret ,aut non cederet, finon ; vidcae
mus quid erit nobis? fi cedet, non
valebit ceflio, & ad minùs fcrupu-
lum erit maximum: nam & renune
ciatio Cæleftini ab aliquibus dicéta
cft non valere, quia per dolum, ut
dicunt, induétus fuit; fed & ifta
non valcbit, quia per metum. Nam
ratio Anglicorum , in corum Epi-
ftolä eft; quia dicimus quod non
tenuit Eletio D. Bartholomaæi,
quia violenta;fic nec ifta reflio quia
violenta. Argum. C. Abbas, quod
met. cauf. C. frequens, de rcitir.
fpoliar. in vi. & fic finon tenet ccef-
fio, non valcbit Elcétio. C. ad pe-
titioncm, de accufat.
Non obftantallegata per Patriar-
cham, cum apcruit caufam convo.
cationis quæ videntur fonare in
contrarium, nam obje&um Decre-
tum pertinct ad Reges fæculi Chri-
ftianos, &c. habetur xxt11. q. iv.
quando. Vcrum cft quod ad Regem
& Principes pertinct procurare
unionem Écclefiæ , ficut fecerunt
& continuè faciune per Concilia,
Ambalciatas, & proprios labores
B i)j
Ÿ2 Preuves de la nouvelle Hifhire
pcrfonales, definitio tamen perti-
net ad Ecclefiam, per 6 Hinc etiam.
xvit. dift. hoc teftantur Theodo-
fius, Valentinianus, & Conftanti-
nus, in C. Saccrdotibus. Itemetiam
verum eftquod ad Regem pertinet
exequutio , quandw Ecclefia exequi
non potcft, & ita incelligicur illud
capit. ad requeftam Ecclefiæ contra
Scifmaticos, Reges debent proce-
dere, &c Non obftat cum dicit
textus : Pacatam velint efle, &c.
quia fubtrahendo Ecclefia noneffce
pacificata , {ed turbata , & quod
exequutio ad Regem pertinet,quod
Ecclefia non poteft. Facit C. Prin-
cipes fæculi, xxrir. Q v. Vi-
deatur cafus. Jura aurem in contra-
rium allegata loquuntur in Scif-
matico & Hæretico, contra quem
poteftates {æculares moveri debent:
non fic eft in propolñto.
Item non obftat quod dicitur
virtute juramenti eum poffe com-
pelli : see fi fuit licitum , certum
eft ; fi dubiumintutiorem partem
debet interpretari, &in dubio Ce-
dere tenetur. Si voluiffet, potuif-
fer certium membrum adjecifle. Si
autem illicicum; fed fateamur quod
fit licitum: dico quod Papa vo-
uit, & vulr illud fervare, ut dic-
tum cft fuperiüs , in fecundä con-
clufione de totali, & fic non ceft
perjurus , fcifmaticus , nec
nax : aliter ore magis moderato
potuiffet loqui de Domino fuo, &
meo.Non obftat Gloffa Innocenrii,
in c. inquifitioni, de fentent.
excomm. quia Papa nihil injuftum
péeciée quia offert viam fatisra-
tionabilem, nec aliud facit in præ-
judicium publicum, & fic dcbet
fibi obediri.Etin cafu illiusGloflæ
non habet locumin noftro cafu.
Item non obftar quod dixit quod
Reges Angliæ, & Hifpaniæ func
procefluri. Dico quod Anglict
non funt pro fubtraétione, quiain
cedarà Regis Angliæ eft verbunr
liberæ ceflionis. Et primüm audivi
à valentibus viris Regem Angliæ
dixiffe, quod nunquam fubtrahet.
De Rege Komanorum dico quod
:ipfe eft pro voluntariä ceffione , ut
patet , quia ejus Ambaxiatores ex=
peus hoc dixerunt Papæ , fci-
icet he us Cameracenf. M.
Petrus de Alliaco, priùs Anicien-
fis. Similiter & communirates 1ta-
lias,quæfecerunt ligam cum Rege,
expreflam mentionem fecerunt ,
quod contra alterum prætenden-
tium non procedent. De Rege Caf-
tillæ dico es ejus intentio eft
quod fiat fubtraétio ambobus con-
tendentibus fimul.
Quod allegatur quoad hoc etiam
Parifienfis Univerfitas, audivi à
valentibus viris, etiamde Univer-
fitate, fi placer Regi fcrutari vota
fingulorum , non reperietur media
aut tertia pars, pro aliquali fub-
tractione,&c. Et quia Reges Fran.
ciæ pluries Papam deftitutum refti.
tuerunt in Sede, non foverunt Scif-
maticos. Non vereor quod D. N.
Rex dcbeat neceffarid incipere, fr
etiam non fiatalteri, quiaipfenon
vulr aliquam viamacceptare. Item
quia via cefhoniseft pro uno , ficuc
pro altero , nec unus cedet, nift
etiamakius cedat, & non debet fie-
ri fubtractiouni, nifi fiat fimul al-
teri per fuam partem. Nam & D.
Benediétus, ut eft diétum,, offert
vias rationabiles , & non eft Scif-
maticus,aut fufpetus de Scifinate.
Et ex prædiétis viderur concludi
quod non porcft ferifubtractio. Ec
… 21
— 7
du Concile de Conflance. 13
ita in confcientiä meÀ videtur di-
cendum, & Repgi confulendum.
Et ita dicerem , fi cffem in mortis
articulo. Hzc fint dia fub cor-
retionibus prædictis.
S'atim completä premi[[i Propofitione farre xit pro eadem parte fuliiendi
frater Petrus Emilarii Jacobita, P'Opofuër in formé que fequitur.
Primo, protefando, @ inde Concludendo, Proteffatur ut D. S.
Pontii, afirmativè, @ neceffario » C ultra, quod non interdit ali.
quid dicere contra viam ceffionis,
P Rima concluffo eff. Chriftiano
non cft licitunm cogere Papam ad
_cedendum & refignandum. Probo
fic. Nulli Chriftiano non eft lici-
tum cogere Papam ad abfolvendum
fubditum à Jurifdiione Epifco.
pi fui, aut Epifcopum à Jurifdic-
tione Superioris. Ergo, &c. Con-
clufo eft bon: : affumptum eft B.
Bernardi, quidicit : extorta licen-
tia non eft licentia fed violentia.
2% Dicit Chriftus in Evangelio:
Quos Deus conjunxit, homo non
feparet;fed Papa cft conjunétus Ec-
clefiæ per Deum, nam ci dicit
Chriftus: Pafce oves meas. Item
1. Reg. 24. non licet mittere ma-
num in Chriftum Domini : modà
Papa eft Chriftus Domini, ut patet
Exod. 18. Et ad hoc Bernardus ad
Eugenium. Item non licet , ut di-
Cunt adverfarii , uti viâ facti con-
traadverfarios , qui funt Scifmati-
ci, obedientes Antipapæ, érgo à
fortiori, non debemus uti via fac-
ticontra D Benediétum » qui cft
Verus Papa, & quem talem appro-
bavimus. Item omnis resper quam
Caufam nafcitur, per eamdcm dif-
folvitur. Modà Papatus nafcitur
pe liberum corfenfum » To per
iberum confenfum decbet fieri cef-
fio : nam ceflio dcbet effe volunta-
ria , aliès ut & dcpofitio quam fibi
Dominus refervavit. Quare, &c.
Item Papa non habet fuperios
rem, coram quo poffer conqueri ,
fi fieret ei fubtractio ,» aut fatto
Contra eumutcrctur , quia de co
dicit Scriptura: Super omnia bona
fua conftituet eur. Igitur ceflio per
fuftraétionem induéta effet nulli.
Nec poteft compelli ad cedendum.
Antecedens cft natum , & contra
patet per Alberrum Magnum in {e-
cund. fententiar. ubi dicit quod
juramentum factum per metum,
ubi non potcft haberi recurfus ad
fuperiorem, eftnullum. em quia,
aut inducti fubtraétione Papa effet
factus de nolente volens, autadhuc
cffetnolens. Si fecundum non va-
leret ceffo , quia non voluntaria :
fieffec faétus volens , etiam non va-
leret ceflo. Argumentoin fimili de
Matrimonio carnali; nam conclu-
fioaliquorum eft, quod Matrimo.
nium Contractum per merum, nul-
lumeft, licct alter contrahentium
fit factus volens ; quia , &c. Item
nec hoc poffet conftare , an fcilicer
effet faétus volens : imd femper
præfumendum cft quod nolens hoc
facerer,attento initio, & confcien.
tiænoftræ non cffent affccuratæ ,
quod tamcen in unione confcquen.
dä, maximè quærendum videtur ,
ut dicunt plures.
: Secunda conclufio ef. Nonlicet,
necexpedit Ecclcfæ Gallicanx {ub-
B iij
14 preuves de le nouvelle Hifloire
trahere obedientiam D. N. inhiis
quæ pertinent ad Officium Cathe-
dre. Probatur. Non licet Eccicfiæ
Gallicanæ dicere unam truffam
mendofam , etiam pro unione Ec-
clcfiæ: ergo nonlicet obedientiam
fubtrahere , quiaomnemendacium
juxta Auguftinum, eft pernitio-
fum. Item non eft licitum fubtra-
here juftitiam , ergo non eft lici-
tum fubtraherc obcdientiam, quia
obedientia eft pars juftitiæ : nam
juftitia eft reddere unicuique quod
fuum eft. Affumptum patet, quia
amotàä juftitià, quid effent Regna,
nifi magna latrocinia ? Item non
eft licitum, etiam pro quocumque
mortaliter peccare. Ergo non cft
licitum fubtrahere, quia fubtrahe-
re obedientiam eft peccatum mor-
tale, quod eft contra charitatem ,
& contrariatur Scripruræ , quæ
docer ut mandatis Regiis & fupe-
rioribus obediatur. Dicit enim
Chriftusin Evangelio. Si diligi-
tis me, mandata mea fervate, Et
alibi: Obedite Præpolitis veftris,
non folùm bonis & modeftis, fed
ctiam difcolis. Item fi Ecclefia
Gallicanafubtraheretobedientiam,
veniret contra charitatem quam de-
bet habere ad fcipfam, quia ejice-
ret à {e cuftodem omnium virtu-
cum, quæ eft obedientia. Item hoc
cit contra regulas Auguftini, de
Civ. Dei [, 1. Ubi non funt fi-
cienda tnala , ut bona eveniant.
Nam fubtrahere effet commirttere
peccatum praprium ad virandum
alienum, & plus diligere proxi-
mum, quäm feip{um.
Item hoc effect nocivum, & non
expediens viæ ceflionis per Eccle-
fiam Gallicanam eled@æ; nam fi ei
ion obcdiatur , cur ctiam obedi-
ret requirentibus ceflionem ? Nam
dicit À uguftinus : Si non facis quod
præcepit, quà fronte petis quod
promifie , & fubtrahere A pi
tiam , effet magis Papam irritare,
quèm movere, & vobis poffer diri-
gere verba Luc. vr. Ut quid vocas
tis me, Domine, fi non Écitis quæ
dico vobis » &c. & alibi: Labiis me
honorant, cor autem eorum longè
cftäme,&c. Nec valet quod aliqui
dicunt fubtrahendumeffe prounio-
ne Ecclefiæ , quia non eft attenden-
dum quid fiat, fed quo animo fiat.
Mitor de ita dicentibus , quia ifta
eft conclufio reprobata per Auguf-
tinum,&Magiftrum fententiarum:
quia non eft licicum facere bonum
malä intentione , nec malum boni
intentione , videlicet furari divi-
tibus, ut detur pauperibus. Aliis
effect hoc præparare excufationem
omnibus delinquentibus, dicen-
tibus eis bonà inrentione feci, &
ro bono.Nec obftat Gloffa cap. ip-
Ë pictas ; quia tantüm ibi habetur,
quod magis debet attendi quo ani
mo aliquid fit quäm quod fit, &
fic ipfa Gloffa loquitur comparas
tivè. | #
Item fi fubtrahemusobedientiam
uoad illa quæ pertinent ad Cathe-
pre cffcétualiter in totum fub-
trahemus. Probatur. Quia dicit
S. Thomas 22. q. 104.a. 2. Qudd
non funt multæ din ,fed cft
una fola virtus obedientiæ , per
quam obedimus Papæ, Regi, Præ-
latis, & aliis quibus tenemur. Er-
go fi fubtrahamus obedientiam in
uno, in totum deficiemus. Dicit
enim idem S. Thomas 22. q. ç.
art. ç. Quod hærericus qui difcre.
dit unum articulum , non credie
alios per fidem, fed per opinionçm, -
Ce 6 = ns FR
EE — =
du Concile de Confante.
Sic in propoñito. Item fi in favora-
bilibas nobis, prout abfolutioni-
bus, aut aliis caufis obediamus Pa-
pæ, & non in favorabilibys ipfi :
malé facimus , per diétum Augufti-
ni. Væ duplici corde, quia diabo-
Jus non mn parte in homine ba.
bere, {ed totum, ficut Deus rotum,
vel nihil: nec boni erunt in parte
Dei & in parte diaboli, ficut nec
mali in parte diaboli, &in parte
Dei, & ita non cft facienda parti-
Cularis fubtraétio , &ad hoc facit
exemplum facrx Script.de Balaam,
& afina.
Terria conelufio eff. Majuscffet
| peccatum noftrum non obedicn-
tium D. N. Papæ , quäm Roma
horum fcifmaticorum ad obedien-
tiam noftram nulle modo venien-
tium. Probatur. Infidelitas Chrif-
tianorum hærcricorum eft majus
peccatum intenfivè , quim Paga-
norum, qui nunquâm gratiam bap-
tifmi recéperunt. Ratio eft quia
magis Jess qui non implet quod
promifit, quäm qui nihil promi-
fit. Ad hocfacit diétum Apoftoli,
2. Petr. 2 &ibi Gloffa ordin. Item
fnirabiliter fcandalifabimus. Di-
cunt Romani , Petro de Lunä non
ft obediendum : Nos dicemus
fiétà fubtractione Papæ non eft
bbediendum. Ulrimum fine dubio
eft prjus. D'icent Romani: Coga-
tutr Petrus de Lun ad cedendum:
Nosdicemus : GogaturPapa ad ce-
dendum. Ultimum ctiam fine du-
bio eft pejus, quam primum,
Quarra, conclufro eff. Non ap-
LE ex refponfonibus datis per
apam, quôd ipfe renuerit viam
ceflionis , & dato hoc, non fequi-
tur quèd fit fcifmaticus. Probatur
primum, Non apparct ex refpon-
15
fione primæ bullæ, Quæ fortiÿs ur.
gere videtur , quiaibi non ef CX=
preffa negativa , nec fcquitur ex
contentisineä ; quia licet videa-
tur dicerce illa refponfo, quod ex
acceptatione viæ ceflionis, feque-
retur inconveniens , ex hoc non
{equitur quôd ipfe refutaverir ;
quia non negamus omnia ex qui-
bus fequuntur inconvenientia,
Nam habctur ibi, quod non im-
providè eam non duxcrit acccp-
tandam , quod non eft refutare *
vel denegare, fed mavis obviare
temerariæ voluntati.
Sccunda pars conclufonis pro-
batur , quia non fequitur , RES
gavit vian ceflonis, quod perti
naciter ncgaverit, ficut nec fecit,
& ita non eft fcifmaticus 5 quia
Juxta Alex. Deshales, & S. Tho-
man 2. 2.ad hoc quod quis fit fcif-
maticus , oportet quôd pertina-
citer obviet præceptis Ecclefx ;
nam pertinacia oftendic fcifinati.
cos. Quod non fit pertinax, pro-
batur per fecundam bullam , feu
Re faétam D. D. Duci-
bus Bituriæ, Burzundiæ, & Aurce
lianenfi. Item ctiam a paret per
tertiam bullam , feu pate
cifdem factam , in quà fe obtulit
fervare cedulam conclavis. Modà
in cedula conclavis ceflio contine-
tur.
Ex prædi@is fcquitur correlati.
vè , D. N. non fuiffle perjurum,
Probatur. Quia non poteft inter
venire perjurium , ubi non eft ju-
ramentum, Modà Papa non pro-
mifit concedere , aut offcrre viam
ceflionis , licet teneretur facere cef-
fionem. Et fi for{an quis arguat :
Si tenctur facere, €rgo & cam pro-
mittere , vel offerre, Non valet
_— 2 ——
16 | Preuves de la nouvelle. Hifloire
confequentia ; quia ex juramento
non tenetur offerre, licetaliäs tene-
retur. Similiter in voto continen-
tiæ, Ergo vovi obedientiam Præla-
tis, ergo tencor eis iterum offer-
re , non fequitur. Credo tamen
qudd fi omnia effent promta, & ad-
verfarius vellet recipere , quod D.
N. etiam teneretur cedere.
Quinta conclufio ef. Dato ,non
conceflo, quod D. N. Papa cedere
tenerctur , & ceflionem facere re-
cufaret , hæreticus non effet, aut
[cifmaricus. Probatur. Quia ad
hoc quod quis fit bæreticus, duo
requiruntur 5 videlicet error in in-
telleu contra fidem, & pertinacia
in opinione & voluntate, Modo in
cafu ifto effet poflibile , quod D.
Papa negaret viam ceflionis & ta-
men non erraret, nec eflet perti-
nax. Probatur. Quia jam fortè ve-
rum eft quod non cedet , aut re-
fignabit ; ergo hoc non eft contra
FE 1 Non cedam aut non refigna-
bo: nam fortè cras morietur. Ar-
gumento ejus quod dicit Augufti.
nus v. de Trinitate quia in hiis
quæ funt fidei, nonlicet dicere for-
fé ; quia dubius fn fide, infidelis
eft. Mod mihi eft licitum dicere
verum dicendo, non cedam, quia
&c. Item, fi effet contra fidem, non
refignabo ; ejus contraria , fcilicet
refignabo , cflet certa, & neccffa-
id vera, quod non eft verum ut
diétum eft. Probatur per fimile. Si
dico : non falvabor , non eft contra
fidem ; feçus fi dicerem : non debeo
vellé falvari. Sic, fi dico non con-
ficcbor , non cft contra fidem : aliud
gcc fidicerem , non debco confite-
ti. Sic in propofito, quia licer fi
diccret, non debeo es forfan
effet contra fidem, aut unionem Ec-
clefiæ , non tamen fi dicat ,non ce-
dam, &c. Nec eft in D. Papä per-
tinacia, quia D D. Cardinalibus
proteftatus fuir pro praterito, &
pro futuro, quod in iftà materià
non intendit aliquid dicere, con-
tra Ecclefiam & fidem, &c. Et fi
dixerit, paratus eft revocare, &c.
Sexta conclnfio eff. Licet Inter
laudabiles conditiones quas habet
via ceflionis | habeatur quod fit
brevior & facilior quam quzque
alia viä declarationis,non fequitur,
Papa præfentat viam prolixiorem
& difficiliorem; ergo eft fautor
fcifmatis. Probatur. Quia via gra-
tifimæ dimiflionis peccari primi
arentis , fi Deco placuiflet ,.erat
se & facilior , quam Incarna-
tio & Paflio Chrifti, & tamen non
proptet hoc per viam gratiflimæ di.
Pifhonis. fed Incarnationis & Paf.
fionis Chrifti fuit diétum peccatum
remiffum ; ergo, &c. Item, ali-
uando per Reges & Principes pro
É. fcifmatis elea fie via
faéti, & difcuflionis, ur patet ex
Chronicis, & tales non fuerunt
fcifmatici, quia non elegerunt viam
ceflionis. Item Alexander Papa,
cujus tempore fuit fcifma , non idcà
fuit fcifmaticus, quia non eleoit
viam ceflionis ; unde dico, quod
pertinacia non folüm reperiri po-
teft circa hærefes : imd etiam in
aliis peccatis. Et hoc deiftis, fub
correctionibus ante diétis , propter
bonum Regis, & Regni in Fons
fcientià mei. |
S'ubfequ ent
. -
sn Fa
D D TO Moters
SG
du Concile de Conflance.
T7
Subféqueni die Toni XXx. Maii immediate fequenti, pro eädem parte
fulcienda, D. foannes de Coffä Legum Doctor Tholofanus propefuit
que féguuntur, premitrens proteffationes in forma, D. S, Pontii
quas hic causa brevitatis obmitto.
Uta ab aliquibus affcritur D.
N. fubtraionem cfle facien-
dam, pro eo quod afferitur ip{um ef-
fe perjurum, pertinacem,& dubita-
tum ; idco oftenditur contrarium.
Et primo, fuppono cedulam con-
Clavis ,quæ tria continet in cffeétu.
Primüm , videlicet promiflionem
& juraenrum de profequendo pa-
cem , &unionem Eccicfiæ, omni-
bus viis & modisutilibus, & ac-
commodis : fecundüm, quod etiam
ufque ad ceflionem de Papatu fà-
ciendam : & tertiùm , appofiram ad
hoc conditionem , {cilicet fi D. D.
Cardinalibus qui nunc funt, vel
eruntin futurum , dehiis qui nunc
funt, vel majori parti eorumdem,
hoc pro bono Ecclefiæ, ac unionis,
videatur expedire. Item fuppono
udd D. D. Cardinales afferuntur
fci le declarationem & requifitio-
nem D. N. Papz, ut aliis viis di-
miffis, acceptaret viam ceflonis.
Item fuppono quèd diéta decla-
tatio, qua declaraverunt Papam
ad viam ceflionisteneri , fuit faéta
Papà inconfulto , & non vocato.
Item fuppono, quèd D. D. Cardi-
nalibus, per cedulam , & non aliun-
dè data fuit poteftas diétam declara-
tionem faciendi. |
Hiis præmiflis , probatur qudd
non fit perjurus. Ubi aliquis pro-
mittitflarearbitrio , fandum eit ;
quoniam tenet pronunciatio ; alias
non. Pater, quia ubi arbitrium
non tenct , fubmictrens nullo mo-
Re
do aftringieur. 1. dicm proferre ff.
de arbitr. fic eftinpropofito,quia
nullum eft arbitrium. Probatur.
Nam certura eft qudd arbitrator te-
netur pronunciare, parte præfente
& vocarà, prout docent Jafon, &
Petrus,in 1. fin. ff.de contrah empt.
& Barthol. in 1. arbicratu ff. de
verb oblig modo D.N. non fuit
vocatus vel præfens. Ergo, &c.
Et ratio quia prafens cffe de-
bec, cft, quia de cjus præjudicio
agitur. Argumento C. Quinta
Valle de jurcjur. & ibi per Inno-
centium, °
2°. Ubi arbitrator non fervat
formam fibi datam, non tenet ar-
bitrium. L. Diligenter ff. mandat.
Sic & in propoliro. Cardinales
non fervaverunt formam cedulæ.
Probatur. Quia in cedulähabetur,
uod omnes vias utiles & commo-
procurare tenctur. Moco plu-
res viæ funt ante ccflionem, quia
_ &c. Icemdiciturin cedulä, ctiam
|
ufque ad ceflioncm , &c. Modà
dictio etiam, denotat ordinem, &
includit, & fupponit majorcm ra-
tionem in tacito , quäm in expref-
fo. Pro hoc facit dictio ufque, quæ
fequitur, quæ denorat & ultimum
terminum. Modd Papa non tene-
tur ad hanc præcisè, fed ad omnes
utiles, & accommodas, & fic primd
aliæ viæ utiles , ut accommodæ
tentandæ funt. Quod probatur pet
fimile. Vafalli jurando fidelitatem
promittunt Dominum fervare uf=
Preuves de la nouvelle Hifhire
que ad mortem, & fi per aliam
viam poffunt falvare ; non tenentur
ad fe ponendum morti. Etita D D.
Cardinales alias vias non tentando,
non fervaverunt formam eis da-
tam, fed pronunciaverunt contra
formam juramenti , quia debe-
bantaliasinquirere, quod non fe-
cerunt, & fic nulla cft pronun-
ciatio. -
Item probatur ulterids. Qui
promictit ftare aïbitrio, intelligi-
turc , fiarbiter arbitretur ut bonus
vir; quia in juramento inrelligi-
tur tacita conditio , modà bonus
vir arbitretur fecundèm formam
juris communis, Non fic fuerunt
Cardinales, quia alias vias debe-
bant proponerce : nam via ceflionis
eft via facti extraordinaria, & eft
ultimum remedium. L. fin. ff. de
cell. bonor. & ad hoc facit Gloffa
Innocent, in I. licet de vitanda, de
clcétion. ubi videtur qudd non
potcft compelli cedere. Non obftat
fi dicatur fententia arbitri , five
æqua fit, five iniqua , tamen tenet,
uo ufque bonus vir arbitratus
"RAT &c. Non valet, quia Pa-
pa fuperiorem non habet , fed eft
omnium fuperior, qui non poteft
aftringi , maximè à minori.
Ex prædictis apparet quèd D.
N. Papa non eft perjurus , quia
nunquam refutavit cceflionem, ut
pater ex fuis refponfionibus, per
quas etiam apparet quod obtulie
viam juftitiæ , & rationabilem,,
qua difcuffà, & tentatà , dicit fe
omnibus viis, & modis procurare
pacem &unionem. Itemintertià
fuà refponfione declaravit fe nolle
derogare cedulæ conclavis, in quà
ceflio continetur, & eam non re-
futac , & poftcài iterùm obtulit
viam compromifli taliter qualifica-
tam, quod continet viam concilii.
generalis implicirè , & etiam ceflo-
nisvoluntariæ. Etilla cft viajuris
& juftitiæ declarativa, per quam
reddetur jus illi qui habet, & if-
tam obtulit etiam Rex Arrago-
num. Non obftat quod dicitur ,
qudd via illa nimis longa 3; item
qudd eftpericulofa, & fcandalofa,
nam D. Papa voluit, prout inad-
ditione Regis Aragonum conti:
netur, audi eleétis arbitris , au
compromiffariis , fi dubictas oria-
tur ,aut difficulras emerferit, utin
diéti additione latids continetur,
quôd ille contra quem pronuncia-
bitur, renuncietad cautelam , &
qudd ille pro quo pronunciabitur,
eligatur 1e novo, & ifta ut pro-
mittit pracica dictæ viz, fientde
confenfu Principum & Prælato-
rum utriufque obedientiæ : & hoc
debet fufficere , quia per hoc ifta
via non eft periculofa , quia elec-
tus habebit novum jus ; & non crit
fcandalofa ; nam D. Papa diétam
viam offerendo , offert ceflionem in
effectu , & declaratio Cardinalium
non valuit. Ex quo feqüitur quèd
D. N. non eft perjurus.
Ex prædiétis fequitur quèd D,
N.non eft pertinax, quia non eft
perjurus , ut eft dictum & proba-
tum, & offert bonam viam pro pa-
ce & unione Ecclefiæz confequen-
dä. Non obftar quod contra hoc
poffet dici. Jamdiù eft quèd ob-
tulir fuam viam , & non fecit effec-
tualiter , folùm deducit nos verbis,
&c. Refpondeo quôd caufa feu
impedimentum provenit ex multi-
dire viarum, & diverfitateelec-
tionum diétarum viarum. Nam
quidam eligunt ceflionem , alii
— Pet D LS MO MT TS ne en
BB - y
SR Re me ane
du Concile de Conflance, Y5
tompromiffum, feu conventionem,
aut conventumcontendentium , &
mirum eft quod hoc refuratur,
quia non poteft eligi novus Papa,
ctiam ceflione fa&tà , nifi per con-
ventionem Dominorum & Colle-
giorum. Ergo juftè offert D. N.
viam conventionis, quia per neu-
trum Collegigrumfeparatim poffet
fieri cledtio. : …..
Etquiaafferitur fubtraétio fien-
da D.N. Papæ, quia dubitatuscft,
& dubiam habet Jurifdiétionem,
E contendentem , qui poffef.
or eft pro majori parte , & fuit
poffeflor pacificus. Mirumhoc di-
cendum à Clericiss quoniam qui
in dubio habet Jurifditionem , fi-
bi eft obediendum:nam Judex ha-
bet cognofcere an fua fit Jurifdic-
tio.Item fi propter fuam dubitatio-
nem, partis adverfæ obedientia ef-
_ et fubtrahenda,fequeretur magnus
error , quia certumeft quod per in-
dictionem bellireseficitur dubia ;
& etiam per negationem. Item pari
ratione Regibus fubtraherur obe-
dientia, illis maximè quibus bel-
Jum infertur , quod cft inconve-
niens, Quia propter indiétionem
belli, aut petitionem Regni,etiam
à poffeffore partis, non bee Va-
Gal
Vafallus femper tenetur Domino
obedire. Item fubtrahere obedien.
tiam, eftincidere in crimen facri-
legii, quod eft fimile crimini Læfe-
Majeftatis. L. Sacrilegii cod. de
div. refti. Itemaut D. Papa dici-
tur dubiam habere Jurifdiétionem
refpectu tituli, aut propter delic-
tum. Si propter alim , debet
teneri in poffeffione , ufque ad fen-
tentiam, quia ante nihil perdit,
nec dignitatem, nec adminiftra-
lus obmittere fervitium , quia .
tionem. Non poteft dici quod rcf.
pectu tituli , quia certum eft quod
juftus eft ritulus ; & mirum eft
quod illi qui ita impingunt , non
ita dubitant de fuis titulis, ficuc
de D. N. cum ab eo, aut ejus præ-
deceflore Prælati creati fine. Et fi
refpondetur per 1. Barbarius Phi-
lippus ff. de Of. Præf. videlicet er-
ror communis facit jus; & ipf
quia tolerati funt , & populus per
cos non fcandalifatur , de fuistitu.
lis non habent dubitare. Non valet
illa refponfio : in lege illà, fervo
nulla movebatur controverfia, nec
de ftaru fuo erat mentio , fed pu-
blicè liber credcbatur : idcircd pro
utilitate public valuerunt cjus
ata : {ed coram fervo fcito talis
fi fieret proceflus, hon valeret, &
effet nullus iplo jure.
Sic in propolñito, non eft quia
D. Papz moveatur controverfia de
fuo ftatu ; & fiin ftatu fuo propter
controverfiam eft dubium, fic etiam
cffe debet de ftatu Prælatorum alio. .
rum creatorum ab eo, & cjus præ-
deceflore : fiergononfunt Écusi de
ftatu Papæ, nec de fuo fecuri effe
poffunt, & nihil facit illa lex pro
cis.
Item, licèt haberet ftartum due
bium , tamen ufque ad declaratio-
nem fibi eft obediendum , ex quo
Papa habitus eft & repuratus. Ex
prædiétis patct quod D. N. Papa
non eft perjurus, quia requifirio
D D. Ducum eum non aftrinoie,
ficut nec requifitio Cardinalium,
ut eft deduétum , de quä majus vi.
detur effe dubium ; nec eft perti.
nax , quia offert viam fuficientem ;
nec AE objicitur fibi quod facie
fcandalum , quia non unit Eccle.
fiam : dico quod non eft Verum y,
C ij
"20 Preuves de la nouvelle H hloire
hi juri fe fubmittie, & fic non
acit fcandalum , quia, &c. Si di-
catur, femper erimus in fcifmate,
fi non recipiat ceflionem,dico quod
non ; quia via per ipfum oblata eft
mclior : quia per ceflionem non fe-
queturunio , & fubtraétionc fat,
crit major divilio, & per confe-
quens non eft facicnda fubtra@io ,
& ita videtur dicendum, fub cor-
rectione. Nec videtur credendum
contrarium dicentibus , quia pro-
curant hoc dicentes D. N. non effe
l'apam , ut D. Condomenfis qui in
uodam fuo tractatu hoc videtur
des & quidam alii, & mirum
effet quod illi qui credunt habere
jus » ifta habeant dicere aut profe-
qui. ANT
SL *
Conféquenter eadem die xxx. SiMoN CRAMAUT Patrisrcha Ale-
xandr, Decretor, Doctor, pro parte affirmativa deffendenda , quod
Scilicer erar [abffractio particularis facrenda , aut 1otalis D. Bene-
diéfo, per D. N. Regem, cure aliis Deputatis ad aperiendum ma
Seriam , propofuit que fequuntur in Gallico ut D D. Principes pre-
fentes intelliserens plenus @ melins : e4 tamen gratia brevitatis
#n Latinum reportavi, [en redegi in ditfo Concilio, nihil propofe
de fubflantialibus omitrendo.
LiusTrissiMmt PRINCIPES,
venio ad apericndum materiem
ad quam deputatus fum i vidclicer,
an via ceflionis, per Regem & Cle.
rum Franciæ clecta, & quam plu-
res Reges, fcilicet Anelie, Hif-
paniæ, &c. debitè practicari poffic
per fubtractionem obedientiæ.
In primis præfuppono, quod pro
utilitate animarum , & unitare fi-
dei confervandà, neccflarium eft
habère unum Papam; & qui con-
trarium diceret, Hzæreticus cenfc-
retur. Notat Johann. in cap. nulli
fas , x1x. dift. & effcr-contra arti-
culum fidei uram fanétam & A po-
ftolicam Ecclcfiim. Nunc, proh
pudor ! Chriftianiras in duo eft di.
vifa, quia quidem dicunt Bonifa-
cium Vicarium, alii-Bcnedictum,
& ex ifta divifione fequuntur plura
inconvenientia, quia unus fine du-.
bio eft fcifmaticus, & adhærentes
cidem plures : modo acta à {cifma-
tico nulla funt iplo jure. vit. q. 1.
Novatianus xx1v. q. 1. Audivimus,
& maxime ifta quæ concernunt Ju-
rifdiétioncm. C. quanto , de con-
fuct.in fine. Ex iftis fequuntut er-
rorcsin populo, & plurcs fimpli.
cis decepti, quiaipfr ,aut nos de-
cepti fumus. Nec fufficeret dies ad
enarrationem fcandalarum; in tan-
tum,quod nifi provideatur,deftrue-
tur lex,juxta di&tum c. fi ca. xxv. qe.
1. Nec mirum quod lex Machometi
fuit introduéta,propter contenden-
tiam de Papatu , & fcifma Græco-
rum, propter nimium Dominium
quod voluerunt habere Papæ fupra
Patriarcham Conftantinopolita-
num ; unde & Patriarchatus, proh
dolor! perditi funt. Dicitenim Joe
hannes quod fuo tempore non erat
terra in quâ non ceffent plurimi
Chriftiani. C.Legimusxx111. dift.
Item, fuppono pro notorio &
confeffato euiam per adverfarium,
ss Cf 7 A" + nn ms, Dunf mr Pan = =
mn
Doi:
em 2 PS © 9 ED +4
du Concile de
quod D. N. Clemente defunéo,
Cardinales , ex quibus tunc erat
unus D. Benediétus, videntes in-
convenientia prædicta, & alia ex
fcifmate provenientia, paci Eccle-
fiæ providere volentes, percipien-
tes profequutionem diétæ pacis,
quam jam Clemente vivente ince-
perat D. N. Rex, omnes & finguli
juraverunt fecundum formam ce-
dulæ cujus tenor fequitur, & ei-
dem fe fubfcriplerunt. Nos omnes
& finguli S. KR. E. Cardinales con-
grcgati pro Elcétione futurä , in
Conclavi ,ante altare in quo Miffa
communis celebrari confuevit , pro
Dei fervitio, unitate Ecclefix fuæ
fand@æ , ac falute animarum om-
nium fidelium, promittimus & ju-
ramus ad S. Dei Evangelia, cor-
poraliter per nos tata,quod abfque
dolo , fraude & machinatione qui-
bufcumque , ad unionem Ecclelix,
& finem imponendum fcifmati,
proh dolor ! in Ecclefiä nunc vi-
genti, quantum in nobis ecrit, &
er nos laborabimus fideliter & di-
re , Quantum ad nos pertinet
feu pertinebit, & dabimus Paftori
noftro, & gregis Dominici, ac Vi-
cario Jesu CHristr D.N.futu-
ro, qui crit pro tempore, auxilium,
confiliunm & favorem , nec ad im-
pedienaum, vel differendum præ-
miffa dabimus , confilium & favo-
rent, dircétè vel indireétè, publicè
vel occultè, & ifta omnia & fin-
oula, & aliàs ultra præmiffa, om-
nes vias utiles & accommodas ad
utilitatem Ecclefiæ, & unionem
prædiétam ejufdem , fanè & vera-
citer, five machinatione, feu excu-
fatione , vel dilatione ; quamque
fervabit & procurabit pofle terûs
quilibet noftrüm; fi affumptus fue-
Conffance, it
rit ad Apoftolarum , etiam ufque
ad ceffionem inclufivè per ipfum
de Papatu faciendam , fi DD. Car-
dinalibus qui nunc funt, vel erunt
in futurum , de hiis qui nunc funt,
vel majori parti corumdem hoc
pro bono Ecclcfiæ, ac unionis præ-
diétæ videatur expedire.
Item , fuppono dceterminatio-
nem Ecclefix Gallicanæ, & Car-
dinalium omnium , uno excepto,
ad viam ceflionis, requifitioncfque
fæpiüs iteraras pro parte D D.
Ducum hic præfentium ex parte
Regis & Ecclcfiæ Gallicanx,
& pro parte Cardinalium, fimili-
ter fæpiùs flexis genibus cum la-
crimarum effufionc D. Bencdiéto,
nororiè & & publicè factis,ut viam
ceflionis per eum juratam, recipe-
re dignaretur , & fimiliter pro
parte Regum Hifpaniæ & Aselie.
Item fuppono de di-
zx viz, Ab bulli datam dictis
D D. Ducibus. Verum dicit quod
non eft juridica, fed inufitata , &
à SS. Patribus in Ecclefà rcfuta-
ta, &C.
Item, fuppono prohibitionem
D. Benediéti fa&tam Cardinalibus
{ub Bulli , ne decorum declaratio-
ne cedulam confiterentur , aut fe
fubtraherent , fed cum eo in fua
via ftarent , & cam cum co profe-
querentur ; proteftando quod fi in
contrarium in pofterum aliquid fa.
cerent ,aut dicerent, id & quod.-
cumque ex co fequeretur, . non
valcre, & haberi pro infc@o, &
quia heri per tencntes partem NEO ae
tivam dicebatur quodPrælati cffcne
perjuri, fi non obedirent D, Be
nedicto per cap, Ego.N.de jurejur,
ad hoc removendum dico, quod
omnes Prælati primitüs fune jurati
C iij
22 preuves de la nouvelle Hifhoire
Deo & Ecclefiæ, & in primis de-
bent quærere unitatem & conferva-
tionem Ecclefix , aliàs juramentum
non poteft cos obligare, & hoc
profequentibus credi debet, non
autem illis qui direété aut indire-
&è contrarium faciunt; & magis
fideliter confulerent Papam , qui
fibi confulunt viam ceflionis, quim
alii contrarium perfuadentes : nam
& ifti obfervant juramentum.
VEN10 ad propolitum. Videtur
expreffum quod bona remedia fint
quærenda , & quod fubtrahenda fit
obedientia. Tempore Honorii imp.
fuit fcifma contra Bonifacium I.
pacificato fcifmate Papa requifivit
Honorium , ut per Concilium fu-
turis {cifmatibus provideret , quod
& fecit ; nam & in Concilio edidit
caput fi duo Lxxix. dift. Si duo
fortè , contra fas, temeritate con-
certantium fuerint ordinati, nul-
lum ex eis fururum Sacerdotem
permittimus, fed illum folum in
Sede Apoftolicä permanfurum cen-
femus, quem ex numero Clerico-
rum novà Ordinatione Divinum
Judicium, & Univerftatis con-
fenfus elegerit. Quod intelligunt
Doétores, quando duo funt eleéti,
& magnum cft {cifma & {candalum,
ut Hugo & Glof. Joh. in C. fin.
Lx. dift. & eft illa Gloffa nota-
bilis per Auguftin. in libr.de Do-
étrin. Chrift. qui dicit, quod fi
dubium concernat univerfalem Ec-
clefiam, & major pars eft in una
opinione, & faniorinalia, neutra
debet obtinerc. Juxta Can. in Ca-
nonicis xix. dift.
Siceftin propofro. Major pars
eft nobis oppoñra, nos fumus fa-
nior ; quam, &c. ad hoc faciunt le-
ges civiles, nam legatum relium
ù
incertis perfonis non valet, & In
certitudo vitiat. 1. Si duo funt Ti.
tii #. de teftam. tutel. non obftat
fi dicatur, textus capit. Si duo,
dicit contra fas : ar D. Benedi-
us non eft electus contra fas, &
non habet locum illud capitulum.
Refpondeo. Credo quod contra fas
non fuit ele&tus ; td quia videmus
fcifma induratum , & fcandalum
continuatum, & continuè augeri
per requiftiones & denegationes,
poteft jus perdere quod habet in
Papatu, & habebit locum idem
Canon.
Quod poffit perdere jus , fi quod
habuit , patet ; quia idem eft malè
intrare, & injuftè poflidere. C. ine
dignè, xut. q. 2. c. fæpè, de reft.
{poliat. & ita dencgatio obedien-
tix eft non folum congruitatis, fed
neceflitatis ; quia fibi adhærendo
incidemus in pœnam C. {in nomine
D.xxzrr. dift.quia obmifi protefta-
tiones, hîc proteftor, quod fi di-
xero aut dicam aliquid contra fi-
dem , revocare volo, & omnia di-
&a & dicenda fubmitto determi-
nationi S. R. Eccleñæ ; correctio-
ni & emendationi Regis, & DD.
Ducum, & DD. Prælatorum, &
alierum quorumcumque , quod
quamquam nunc dicam, non di-
cam pro mea Se ut fecic
D.S. Pontii, {ed requifitus dicam,
cum tempus affuerit.
Revertor ad propofitum , & re-
cipio primam conclufionem D. S.
Pontii, quod Papz, in hiis quæ
non funt contra univetfalis Eccle.
fix ftatum , eft obediendum, & in
hoc fumus concordes, modo cafus
non tangat univerfalemftacum Ec-
clefix , ut fi Papæ impedienti unio.
_nem Ecclefix obcdiamus. Nam di-
Dm ns nm mm ns Nm mom
ds Concile de Conflance. | CE
cit Gregorlus : Si deftruit quod
alii pr} ren deftruétor ef :
Si fcandalum facio , magifter fum
erroris. Idcirco Papa aliàsImpera-
tori & Regi fe fubmifit C, nos fi in-
competenter 2. q. 7. Ideo fi talia
agit unde provenit fcandalum, fibi
non debet obediri. Quæritenim P.
Bertrandi pofitionem. Papa non
poteft alicnare temporale Ecclefiæ
x11. dift. Non licer ponere quod
de facto iple vult toturn patrimo-
nium , aut majorem partcm aliena-
re; An fibicftobediendum: Etdi.
cit quod de facto ci refiftendum eft:
data enim eftei poteftas ad ædifica-
tionem, & non ad deftructionem
z. Chor. +. Si ergo [cifma quod
jam x1x. annis vel circiter dura-
vit , fuo facto continuat , fibi eft
facto refiftendum: Nam & Paulus
Petrum reprehendit , ut habetur
C. Paulus 2.q. 7. ad prædiéta fa-
cit C. Petrus & PRaulus, ibid.
Nec obftar allegatio de 6 Item
cum Balaam. in c. Nos fi incompe-
tenter. Ubi dicit textus qudd per
afinam fubditi fignificantur, per
Balaam Prælati ; non tamen hoc
exemplo probantur Prælati accu-
fandi à fubditis ; nam ille textus
magis facit contra , quia de expref-
fà voluntate Dei , per Angelum
afina contradixit. Ided dicit tex-
tusin illo’ $ quod fubditis per hoc
datur forma humiliter renitendi
Prælatis , fi eos forrè ad malum
cogere voluerint; quo cafu dicit
textus illius $ liceteis in vocem
conqueftionis prorumpere, & Prx-
Hacis fuis dicere: Cur nos verberi-
bus affligicis ? Cur nobis injuftè
irafcimini » Nunquid vobis ali-
quando inobedientes fuimus, nifi
nunc cum ad malum cogimur ?
Conftat auremqudd per fcifma quod
manu tenet D. Benediétus,plures ad
malum coguntur. Quare, &c.
Item Hoftienfis , Innocentius,
& Joh. Andræz in novell. in C.
inquifitioni de fentent. excommu.
nic. dicunt quod. fi Papa præcipit
injuftum , unde turbatur ftarus Ec-
clefize , non ef ei obcdiendum. Sic
eft in propolito ; quia omnes Reges
& populi funt concordes in viâ
uniendi Ecclefiam , five ccflionis,
& renuunt plures viam Papztan-
quam dilatoriam,& nullius effe@üs
feu valoris effectualiter, pes
per additiones , & refponfionem
Regis Caftillæ, ad Martinum Re-
gem Atragoniæ. 1fta refponfio fuit
" leéta. Vide eam in aliis negotiis,
hujus materiæ, cum littera hujus
Concilii.-
Modà per continuam obediens
tiam fcifma & divifointer Fidelcs
continuatur ; igitur removenda eft
okedientia. Nec poteft dici quo-
niam Rex Papam fecit folemniter
requiri, quia , ut fupra taétum eft,
charitativè juxta formam Evange-
lii, primd monitus eft à Ducibus
& Cardinalibus : poftmodüm cum
intimatione , cum humilitate ta-
men, ut decebat, & notorium eff.
Item dicit Gloff. Joh. in |. fi Pa-
pa xc. dift. quèd de quocumque
crimine notorio , fi Ecclefia fcan-
dalifatur, Papa potcft accufari ; &
à fortiori poteft contra eum excipi,.
Dicit enim Joh. Andr. in L pro-
pofuit ; quèd cm 2 facit fcan.
dalum , recognoicendus cft Papa
Cæleftis Chriftus.
Item tempore Anaftafii |, Rex
uidam inciderat in hætefin jam
Fe ,alius cum eo converfa-
_batur, & Papa cumifto : dicittexe
54 Preuves de la nouvelle Hifloire
tus, quèd plures recefferunt ab eo
& bene fecerunt. C. Anaftafus
XIX. dift Videamus fi aunc eft
major ratio à Benedicto recedendi?
Certè fic; quia tenet Ecclefiamin
fcifmace contra proprium juramen-
tum, & ubi ab obedientià fumma.
tus cft. Modà deterius eft Eccle-
fiam tenere {cifmatc & divifone ,
quam communicare cum partici-
pante cum hæretico : majus enim
malum, aut faltem tantum pecca-
tum eft {cifma in aliquibus , quan-
tum eft hærefis. Item non requi-
ritur à Benedicto, nifi ut offerat
fe paratum cedere, fi aliàs fimiliter
velit cedere : facere ad quod ipfe
de jure tenetur pro Candils [cif-
matis vitando. C. nificüm pridem
6 pro gravi quocumque fcandalo ,
de renunt. in antiqu.ubi dicitin
nocentius, qudd fi Epifcopus magis
diligie gloriam fuam, quäm falurcin
a , Papa poreft eum cogeread
cedendum. c. quod cid. de renunc.
Item dicit Glof. in cap. Przful.
quèd ad fententiam ferendam con-
tra Epifcopum plures teftes requi-
tuntur ; fed contra Papam duo
fuffciunt. Etratio eft quia plus pu-
nienduseft, quantèaltiüs Lee
nam Dignitas auget peccatum :
duplici enim caufa cadit homo;
propter altitudinem Dignitaris, &
propter peccatum in fe. facit c. ho-
mo Chriftianus xL. dit. Si ergo
Papa cedere tenetur, &renuir, pec-
cat mortaliter, & fimiliter ei con-
fentientes, cap. violatores 2$.q.1.
& fiitaeft, quà confcientiä poflit
ci obcdiri non video.
Itemdicir Joh. Glof. decrreti,
quèd Prælato contra canones ve-
pienti licitum eft obedicntiam fub-
tabere. C. Sacerdotes 2. q. 7. &
| dalum, & fcifma, crgo, &C
hoc etiam habet locum, quando
ftatum contra Canones retiner, &
quia dicit textus , qudd qui edat
veritatem provocativam Dei fuper
fe, clarè ex pradiétis videtur di-
cendum, quôd ipfe eft {cifmaticus,
& per confequens , quôd obedien-
tiaeft fibi fubtrahenda. Notat Joh.
Monachi. C. Generali, de elect.
in VI. Quis poteft dici fcifmaticus
aut hæreticus, quando contemnit
Canones , nec vult confervare ;
{cilicer & precipuè qui dividit Ec-
clefiam, & facit fcifma. Notant
Doctores Hugo, in C. per ambi-
tionem 64. dicit Innoc. & Joh.
Andr. in C. 1.de fentent. excomm.
& Go:fredus in {umimi de fcifm.
Modà fi Papa tenetur cedere requi.
fitus, & non vult, fe renuit, Ec-
clefiam dividit, & facir {cifma ;
igicur eft fcifmaticus.
Et quodtenetur, probatur cla-
re, ex prædiétis ; quia ex juramen-
to præftito in introitu conclavis,
invità requifitione & declaratione
D D.Cardinalium; & hoc fic de-
ducitur, quia aut certum eft qudd
virtute juramenti cedere tenetur,
& habetur intentum ; aut cerrum
eft quèd non tenetur ; &.certum eft
quôd hôceffe non poreft : nec enim
hoc dicerer er in , quia jura
mentum exprefsè includic ceflio-
nem ; ut patet textum intuenti,
auteft dubium, & adhuc hoc cafu
fecundüm Doctores in dubio, ex
de vetba juramenti includunt cef.
ionem, & ccflo non eft contra
bonos mores , in dubio contra ju-
ramentum non elt veuiendum, alio,
quin incurreret perjurium. C. fi
verè de jurrjur. ex quo iple cedere
tenetur, & renuit, ipfe facit{can-
Non
dy Concile de Conflance, 3 ,
Non obftat quod pluries ptrad-
verfarios dicitur. Benedictus non
refutavit viam ceffionis, per refpon-
: fionem, fecundæ, & tertiæ bullæ.
Non eft verum, fed notoriè apparet
contrarium , 19. pcr primam ref-
ponfionem, cm dicit quod via cef-
fionis non eft à jure flatuta, nec
practicata, fed aliàs fuit refutata
in cafu fimili, & cüm adjuncitur
quèd acceptatio polfet redundare
in damnum Ecclefiæ, exempli per-
niciem, contentumclavium, fcan-
dalum Prælatorum & Principum,
&c. In fecundä autem bulli si
ratorià dicit , quod intentionis
ejus eft M RTE me Vias in genc-
rali, & priäs in quantum virtute
cujufdam cedulæ, &c. Et primd
vult omnes vias tentare ante ceffo-
nem, & fcifma perpetuare. Inter.
tià autem bull, Eu refponfione
dicit , quèd per illam claufulam &
aliàs in quantum virtute cju{d.
cedulæ , &c. appofitam in fecundä
bullà , non intenditeffeétum cedu.
læ immutare, aut conditionem per
ipfam apponere, {ed eam juxta fuum
ordinem fervare, & fupponit qu üd
vult primd, & ante omnia, alias
vias profequi ; quia priüs in câdem
tertig refponfonedicir, quod etiam
aon intendit per iftamadjicere ali-
quod novum robur didtæ cedulæ,
& apparet quod non vult parcere
verbisdicentibus quod non refurat
Viam ceflionis. Nam & ad confir-
mandum faéto, quod verbo dixe-
rat ipfe Bencdiétus per fuos Amba-
xiatores publicè coram Rege Arra-
goniz , præfentibus Legatis D. N.
Regis, fecit dici quod anteacffet
Martyrifatus quèm cederet, & hoc
quidem dixir cuidam Archicpifco-
po hîc præfenti.
, Quodaurem mihi objicitur quod
ego in libro,qui mihi attribuitur,
dixi D.Papam fcifmaticum,&quod
male fecit, &c. Reverendi D. D.
mei:cüm regreflus fum abHifpani,
per D.Cancellarium fuitinjunétune
aliquibus de Confilio, & mihi,
ut {criberern fuper fubtractione, &
ira feci, & recitavi pæœnas debitas
fcifmaticis , Quas recitat Hoftienfis
in fummäi, nec clegi Opinioncmali-
quam, fed {olüm pro utraque patte
argui , utapparct.
Ulterids probatur quod tenemur
fubtrahere obedientiam ; quia ubi
apparct de obftinationc Prælati ,
debemus ab eo recedere, & ci non
obedire:quiadicit Bernardusin C.
Cüm ol præfcript. quod
à capite licet membra recedere :
cüm caput incidit in fcifma aut kæ-
rcfim , etiam fine fententià. Con-
cordat Innocentius in Glof. in C.
1. defcifm. in Notorio fornicato
re, & fimoniacofacit $ verum. 32.
dift. Ecidem Bernard. in C. cùm
non liccat, & hoc cafu , cùm Pa-
paincidit in fcifma, cenfetur Sedes
vacarc. Et hoc folvit ad inconve-
nientia allepata per D. S. Pontii,
quia tunc, fic tenendo , poteft pro-
videri, ac fi Papa cffer defuntus:
Nam aliquoties feprem annis vaca-
vit Scdes,& runc provifumerat ne-
gotio Eccicfiæ.
Nec valcec fi dicatur Papa non eft
fufpectus de hærefi : dico quod
imÔ : quia fcifma tale quale cftif-
tud , noneft finc hæreñ C. hæreti-
Cus. 24 q. 3. & fi dicatur, Gloffa
ibi dicit quod fi fint duo conten-
dentes de Papatu, & benecredant,
fortè neuter eft fcifmaricus. Certè
ego hoto verbum Forte, quia non
dixit hoc decifivè : tempore enim
D
l
:
26 Prenves dela nouvelle Hifoire
Alexandri III. fuit Oétavianus,
& alii contendentes quilibet forrè
credcbat bene contendere , & ta-
men Concilium gencrale eos Nes
tavicnedum hærcticos,fed hærefiar-
chas; & fic credulitas non relevat
à fcifmate aut hærefi. Nam &alibi
effcitur fcifmaticus in C. fin. 63.
dift. C. non afferamus , & C. qui
aliorum 24. q:1& ob hocdicit Jo-
hannes quod inter cxtera crimina
plus puniendum eft fcifma : nam
fcifma antiquum eft hærefis. Modd
dividere Ecclefiam eft {cifma, quod
facic , ut videtur D. Benedic-
tuUS.
Item Dionyfiusad Novatianum
comparat fcifma Idololatriæ. Cüm
igitur ipfe per ccdulam ccdere te-
neatur pro unione, & refutat, fcif-
ma facit. Nec in contrarium, ut
fuprà pleniùs diétumeft, facit ref.
ponfio tertiæ bullæ ; quia D. D.
de parte adversà dicunt , quod Be
aire unum , & ipfe evidenter
contrarium oftendit verbo & faéto.
Itemquia dicitiex, quod cüm in-
terrogatus clarè non refpondit , ne-
gare videtur. L.de ætate 6 qui ta-
cuit, & 6 nihil f.deinterrogat. &
fic apparet , quod cjus Benedi&i
juramentum notorium cft , requifi-
tioncs, declarationes Cardinalium,
& D. D. Ducumnotoriæ, quiain
publico fatæ, & publicè Avenioni
prædicatæ & publicatæ, & refpon-
fiones {uæ obfcuræ, contrariæ, &
dubiæ, notoriæ, quia fub bullis;
& apparet contradiétio faéti noto-
sia, & fcandalum fcifmatis noto-
rium continuë durans : igitur ejus
dclium eft notorium.
Per prædiéta apparet quod non
fumus aliqualiter in rerminis, 6
hinc etiam, fæpiùs allegati per par-
tem adverfam : quiain illo cafu n1-
hil erat notorium de fcifmate aut
hærefi contra Papam Symmachum,
fed falsè accufabatur,ut poftea ap-
paruitexeffeétu. Quare, &c. Non
obftant jura allegata, quod nifi fa-
ciat contra jus naturale, &c. Ve-
rum eft, fed fi incidit notoriè in
fcifma , & hærefin ,nonceftobedien-
dum , fcdtenentur Reges & Prin-
cipes contracum & cjus fautores &
confentientes feopponere,quoniam
talibus non eft communicandum C.
omnis, & C.quidam 24. q. 1. Imd
qui fibidicit, ave , communicat
operibus malis , & fic communi-
cando , offenderemus mortaliter.
Ex quibus fequitur quod D. Bene-
diéto debemus , & tenemur obe-
dientiam fubtrahere, aliàs peccare-
mus mortaliter.
Non obftant in contrariumdic-
ta; cüm dicebatur, fubtractione
faétà habebimus unionem ? item
quia Papa nihil habebir. Ad pe
mum dico, quod per folam fub-
tractionem , fine aliquo proceflu
ulteriori, &faéto, non haberetur
unio , nec bene fieret : fed fubtrac-
tio eft clavis & principium haben.
diunioncm ; quia, utdicit D. S.
Pontii ; modicum habet Papa emo-
lumenti, nifià Francià, & emo-
lumenta illa , feu obedientia eft
caufa quare obftinatè vult Papa-
tum retinere, & renuere ceflionem,
&fic fiàFranciä ampliüs non habeat
pecunias , non habebit tot Advo-
catos ; tot Fautores, tot Confilia.
rios : quiæ, ut dicit Auguftinus,
utiliùs efurienti panis tollitur , fi
de cibo fecurus juftitiam negligat ;
quämefurienti panis frangitur , ut
injuftitiæ deditus acquiefcat. C.
nimium 23.q-4. Nam etiamdicit
—— PR Sn pepe DO, 2 bye pme fn 27 EN. th in =
Fa
mr
du Concile de Confiance. + M
lex qudd feditiones facientes nihil
debent ab Ecclefii reci pere; & per
hocappatet refponfio , cùm dicitur
Papa nihil habcbit. Dico quod
nimis habet , ur eft ditum, quia
illa non funt nifi fomenta,& nutri-
menta fcifmatis. Non valet etiam
id quod dixit D. S. Pontii , quod
in cedulä Regis Angliæ eft re
liberæ electionis ; Palys fui reve-
tentià, non eft ita : fed voluit
fimpliciter cum Rege Franciæ pro-
{equi ceflionem. |
+ Îtem probatur quod Benedic-
tus fit vehementer (alpes de fci{.
mate : quia Bonifacius intrufus,
&e ipfe (Olebaus fe invicem excom.
municare : poftquam autem Bene.
didus mifit lac intrufo fuos Am-
baxiatores, nonficut prius excome
municant : & ex hoc præfumen-
dum eft , attentâ eorum induratio-
ne, quod colluferuntad invicem ,
& dixerunt , remaneamus quilibet
in fuo ftatu, & fupervivens totum
habear ; & ipfi effent hæretici,
A dicit Joh. Andr. cum Archi-
iacono , quod tenere duos effe Pa-
pas eft hæreticum. Item fi de illis
habita fuit colloquutio , ergo
‘Communicavit fcifmatico, & per
confequens eft fcifmaticus & hæ-
reticus, aut faltem fuf pectus.
| Ad inconvenientia allegata ,
cüm dicitur Prælati non obedient
fubtraétioni : nos faciemus fcifma
novum. Prælati juraverunt Papz,
&c. Refpondetur. Dicit Seneca À
quod inconveniens fine alio non
potcft fedari: idcirco de duobus
inconvenientibus, minus eft accep-
tandum. Modà majus eft inconve-
niens D. Benediétum tenere Papa-
tum , & differreunionem Ecclefæ ,
offcrendo viam fcandalofam , & re-
futando viam omnibus gratam,
fine difiicultate, contra proprium
_juramentum , quâni fibi fubtrahe-
re pecunias , aut denegare obcdien-
tiam. Idcirco dicit Gregorius,
quod fugatus pro refugio infpicit
Jocum tutiorem. Mod tutius ceft
fubtrahere , quàm fic remanere in
fcifmate , & ita pro removendo
{cifmate licet fubtrahere.
Non obftat cum dicitur. Præs
lati nonobedient, &c. Dico quod
tacità conclufione , Rex porcft
rovidere talibus inconvetienti
ee » & tenentur Prælati obedire,
& fuum intelle&um captivare ma-
ximè habitä conclufione per Con-
cilium , quia fcifima eft maximum
malum , & nullum cft tale in com-
paratione , nec valet quod dicunt
adverfarii, quod Rex capiet bona
Ecclefiæ ; fient in penfiones. Hoc
cft malè ditum; hoc non cft de.
cjusintentione. De fuo multa ex-
pofuit pro unione Ecclefiæ : inten-
dit Ecclefiam pacificare, & cam
tenercinantiqua libertate. Mihi
ft injunä&um quod ego dicam
vobis. |
Ad proceflus & fententias, di-
co , quod fi habeatur conclufio de
fiendä fubtraione, publicabitur
caufa quare fiat fubrraétio , five
quare ATEAE , & fic non po-
terit ferre fententias , quia minor
cft quocumque Chriftiano. Si di-
catur ante fententiam non cft fub-
trahendum ; dico quod notorio
{cifmaticocft fubtrahendum ; nam
in tali materià facto eft utendum ;
quianon habct fuperiorem qui eum
compellat, velaliter. Nos non lo=.
quimur hîc de capiendo bona con-
fifcata , tanquam condemnati {ci-
licct fi dencgabimus obcdientiem,
D ij
2? Preuves de la nouvelle Hifloire
uod licet. Dicit enim Innocen-
tius,in c. in licteris de reftit. fpo-
liat. quod non licer notoriè malo,
contra bonum publicum folvere
cenfus, quia folvendo offendemus
Creatorem. Sic in propoñto, &c.
Non obftat quod dicitur, Præla-
ti jurant Papæ cffe fidcles, & effent
infidcles fubtrahendo : dico, ut
fupra ditum eft, quod noneffent
infideles, fed magis fideles : nec
Jigat cos juramentum quod obe-
diant fcifmatico , aut fufpeéto de
hærefi; namfcifma qualecftiftud,
non cft fine hæref, quare, &c.
Item non obftat cümdicitur , fac-
tum Papæ non eft notorium ; non
eft pertinax , & incorrioibilis
offert viam juris, &c. Dico quod
imô fatum Papæ eft notorium,
attento juramento ccdulæ , requi-
fitione Cardinalium , proteftatio-
ne Papæ, de vià ceflionis non ac-
ceptandà fub bullà, receptione viæ
per Reges, monitionibus, & aliis
rcquifitionibus. Ncc valet clarè
via compromiffi per eum oblata,
Cardinales abinitio pofuerunt ca.
fum. Joh.de Lignano , & Baldus
{cripferunt fuper co, & adhæfcrunt
Bartholomæo : nos adhæfimus Cle-
menti: opiniones funt contrariæ,
etiam facto concordato , quod for-
fan nunquam ficret,& {cifma eft in-
duratum , & radicatum, & licet
compromiffarii pro uno judica-
tent , multi eis non crederent ;
quare nunquam eflct Rex in Ec-
clchiä. Non obftat cm dicitur ,
tunoneris judex,nec potes judicare
Papam. Solutio ,de hoc non quæri-
tur : fed quæftio eft an falvä con-
{cientiäBenediéto debemusobedire. .
Nec valet quod dicitur, quod
non ‘valet declaratio Cardinalium,
quia Papa non fuit vocatus, &c.
Pico qued ante adventum D. D.
Ducum in Avenione, D. Benedic-
tus fecit congregari Cardinales,
ad AT ne de viis uniendi
Ecclefiam, quibus congregatis,pro
majori parte convenerunt in viam
ceflionis , & dixeruntei, & fimiliter
D.D. Ducibusexiftentibusin Ave-
nionce, fuerunt omnes congregati,
uno excepto , fuerunt omnes con-
cordesiniftà via, poft quæ, Papa
pro ea recipiendà fuit per Catdi-
nales & D. D. Duces si fum-
matus , & monitus ; im quod plus
eft, de ejus præccpto, per Cardina-
les aliæ viæ fuerunt difcuffz, &
omnibus non çbftantibus , ceflio
fuit conclufa, & in eà perfevera-
verunt Cardinaless Non obftat
quod diétum eft de abfolutionibus
quia certum cft quod Scde vacan-
te Pœnitentiarius Major poteft ab-
folvere. Item etiam Cardinales
poffunt providere | per Clement.
Nc rationi. De Eleét. Item & fi
Sedes nondicerctur vacare ; tamen
in cafuneceflitatis ordinarii poflunt
abfolvere.
Alia argumenta funt Scholafti-
ca, &noneft difhcultas. Non ob- .
fac quod dicunt qued Rex Caftil-
læ non eft pro fubtraétione , con-
trarium appatet per refcriptionem
factam Martino Regi Arragoniæ:
de hoc quod mihi impingitur ,
quod volo habere prærogativam
per fubtraétionem , dico quod non
ee prærogativam. Scio quod
umus in Patriarchatu Romano ,
non Alexandrino ; fed cum aliis
utunus Epifcopus , volo pro poffe
procurare & de pacem Eccle-
fie Hæc fint diéta fub correétionie
bus antcdiétis,
——_—_—_—_—_—_—_—__ €] Et me
Co
du Concile de Conffance. 29
Conféquenter die Veneris féquenti, ultima menfis Maii, Petrus Regis,
Abbas S. Michaëlis in periculo maris, Decretorum Doéfer Pari/ius,
ibidemque Regens , vir fudiofifimus, pro eâdem parte affirmativä
défendendä, per Regium Confilium Depuratus ,in Gallico aut lin-
&uä maternä Normanicä, effleéfualiter propofhis quod (equitur, e«
Samen in Concile, pro meliori Cr breviori , in Lafinum , prout
Jfideliis potui, reportavi.
] N profequutione hujus materiæ
hunc ordinem obfervabo. 1°.
proteftabor. 2°. ponam tres conclu-
fiones quas probabo, & quibus ref.
pondebo Aus contrarium allcga-
ta In primis protcftor ut D. Pa-
triarcha, ou quæ dicam, fo-
1m dicam ad aperiendam mate-
riam &c. & quod quidquid di-
cam , nolo injuriari Papam, aut
aliquem, fcd folüm dicam facien-
tia ad propoñtum, licet forfan du-
fa. À Vera.
Prima conclu fio eff, Quod omnis
Catholicustencturad reducendum .
Ecclefiam ad obedientiam unius
Rom. Pontificis , extirpando om-
nia contraria, & removendo im-
pedimenta. Probatur. Quod in hoc
pendetfalustotiusChriftianitatis&c
Ecclefix.x.dift. Si Papa.& fpecia-
liter ad hoc tenetur Papa , quia ad
hoc haber à Deo poteftarem , fcili-
cet ad ædificationem Ecclefix : idcd
fi contrarium faciat ,aut fit negli-
gens, tenctur de damnis & incon-
venicntibus hac occafione evenien-
tibus. c. sie de re judic. 95.
dift. Ecclefiz. 2°. dico quod in
fpeciali Principes ad'hoc tenentur.
Probatur hoc , 1°. Quia de præte-
titis fcifmatibus , non reperitur
{cifma fedatum, nif per Principes,
ut patet cx decurfu Chronicorum.
Item, quia dicit Pclagius Papa:
timere Principes non decbent pu-
nirc facientes APR {uâ autori-
tate; & ita hoc poflunt Principes
autoritate Judiciali, vel Imperiali;
nec poffunt Deo majus facrihicium
facere, & per hoc apparet quod
non proccdit illud quod dixit D.
S. Pontii, videlicet quod ad Re-
geim folummodà pertinet procura-
re pacem, &c.quin imo autoritate
propriä fe debent intromittere , &
hoc dicit Bonifacius VI. amplian-
do decretum, Si duo contra fas,
79. diff. ad hocfacir C. Sicut qui-
vis 96. dift. cum Gloff. & videtur
cafus in |. Si quis in hoc genus C.
de Epifc. & Cler. ubi videtur quod
autoritate proprià Principes pof-
funt paci Ecclefiæ providere, non
folùm ad requifitionem Ecclcliæ ;
& licet exigcretur requifitio , Be-
ncdiétus tamen D. Regem requif-
vit, ut patet per Bullam. Bulla le-
Fa eff,
Item hoc probatur ratione: &
primd fupponitur fcandalum fcif-
matis, & ncceflitas unionis Ecclc.
fiæ. Item fupponitur , quod de præ-
+
fenti , ubi Præfidentes funt non fo-
lùm negligentes, fed contradicen-
tes, non potcft haberi recurfus nifi
ad Principes fæculares , quia Papa
fuperiorem non habet. 2°. Suppo-
no inconvenientia provenientia ex
fcifmate, videlicer periculum per-
D iij
yo Preyves de la nouvelle Hifloire
ditionis Ecclefiæ , aut majoris par-
tis, & animarum perditionem, alia-
que quæ dcbitè confiderata m2
rent evidenter ; ex quibus conclu-
ditur quod Principes in hoc cafu
habene autoritatem , licet in aliis
cafibus quam in materia fcifmatis,
non habeant , & quia neceflitas dat
eis poteftatem in hac materia {cif-
matis. |
Probatur hoc 1°. quia qui non
habct fuperiorem , poteft indicere
bellum. L. ait Prætor 6. Si debi-
torem ff. de hiis quæ in fraud. cre-
dit. Item quia AÆercha contra non
fubditum aliquando licita eft. C.
Si nulla. 23.q. 8. Item quia dicit
Innocentius quod neceflitate ur-
gente licet venire contra juramen-
tum,etiam licitum. Item nifi Prin-
cipes haberent autoritarem , feque-
retur inconveniens; quia cunc effet
in poteftare contendentium perpos
tud tenere Ecclefiam in fcifmate,
præfuppofñità conventionc allegatà
per Patriarcham.
Ex prædiétis fequuntut conclu-
fiones correlativæ. Primaeft, quod
fi Principes poflunt providere, &
non provident , funt fautores &
nutritores fcifmatis. Facit ad hoc
c. negligere, 2. q. 7. & hoc habet
Jocum in illis etiam qui pacem Ec.
clcfiæ profcquuti funt, & à fortio-
ti,inillis qui miniftrarent necef-
faria , auc præftarent confilium,
auxilium , & favorem Papæ ad di-
lationem unionis Ecclefiæ. Pater
ifta conclufo : quia refiftentia con-
tendentium , nihil poteft impedire
pet Res 2°. Sequitur quod
inhibitio Papæ contra hæc nihil
debct operari. Patet, quia aliäs
fequererur perpetuatio Éifmatis à
ex. quo fequitur quod Papæ præci.
pienti in hoc non eft obediendum..
Probatur ; quia hic non quæritur
de ftatu fuo folùm, fed de ftatu
univerfalis Ecclefiæ , quæ non cft
ejus : in qua etiam ipfe invitus {al-
vari compellitur. C.ipfa pietas 2 3.
q. 1v. & panis invito tollitur, &
Medicus Ne invito. c. Item Me-
dicus 86. dift. & ita in quærenda
unione , quod eft bonum publicum
Ecclefiæ , non debet attendi volun-
tas Papæ, fed falus populi. Nam
Papa contradicendo or cafu præ-
fumendus effet furiofus. L. Equi-
dem, de condit. juft. quia Papa eft
ad pafcendum oves exemplo, verbo,
& dottrin à.
Per hoc refpondeo ad primam
conclufionem D. Epifcopi S. Pon-
tit, qui dixit, quod obediendum
eft Papæ, in illis quæ non funt con-
tra jus naturale vel Divinum, vel
univerfalis Ecclefiæ ftatum : etiam
non concedo , fed dico, quod ad
hocquod obediaturPapæ,antequam
quis obedire teneatur, requiritur
præceptum falutare , quia ad hoc
poteftas {ua limitatur. Et probatur
per c. præceptis12. dift. & hoc no-
tant Archidiaconus & Hugoinc,
quapropter 2. q. 7. & ob l
cit Archidiac. quod non tenetur
quis obedire, Rif in præceptis Dei,
&c illis quæ funt ad utilitarem &
falutem Ecclefiæe ; & prabatur hoc,
quia aliâs fequeretur inconveniens.
Ponc , verbi gratiä, Papa manda-
ret alicui Domino, ut fibi daret
mille Francos , aut quod filiam
fuam alicui ignoto daret uxorem.
Iftud præceptum non eft contra jus
naturale , Divinum, vel univerf{a-
lis Ecclefix ftarum, & tamen cer-
tum eft quod hoc cafu non effet obe-
diendum ; & ita nonproçedit çon»
oc di.
ES
D Ron, ns, 18 Pn,., ptm se Pen 0 ed LD 0 A ant
nn 3 nm Pom en mn TS en, tn ——
"à
du Concile de Conflance, st
clufo prædicta,faciunt notata Joh.
Monachi in rubric. de Majorit. &
obedienr. |
Item S. Bernardus dicit, quod
quotics præceptum Superioris cft
malum ex circumftantiis , non eft
obediendum. Et per hoc refponde-
tur ad aliud per partem or
fæpius allegatum. Non funt mala
facienda, &c. verum cft ; fed non
eft verum quod fit malum fubtrahe-
re, fed eftbonum; & contrarium,
fcilicer non fubtrahere cffetmalum,
& nutrire fcifma. Item ad hoc quod
dicitur,quod debet obediri Domi-
nis malis,verum eftineo in quo non
funt mali.Arg. C. Julian. x1.q.vr.
Ex hoc concluditur, quod fi
Papa hac occafionealiquem excom-
municaret propter prædicta, non
effec defiftendum à profequutione ;
quia omnes tenentur fub pœnàä fau-
“toriæ f{cifrnatis on unitatem
pe prædicta. Ad hoc facit c.Inqui-
fitionem de fent.excomm.Irem quia
in hoc cxcederet fuam poteftatem
& terminos : quod prokatur per au.
toritatem, Quodcumque ligaveris
fuper terrams ec. Quod intelli gitur
fecundümDoctores clave non erran-
te, ut notat Hoftienfis. inc. Quan-
to de tranfl. Epifc. Et ita poteftas
Papæ intelligirur fecundèm Dei
voluntatem & ordinationem , ad
pafcendum & nutriendum oves {pi-
ritualiter,& ob hocdicit Innocent.
& recitat Joh. Andrzx quod fi
Papa tulit fine caufà fententiam ex-
Communicationis | & certum eft, .
non debet timeri ; nec eft cpus ab-
folutione , quia quoad Deum non
eft ligamen , & ita apparet quod te-
netur quilibet, prout ad eum per-
tinet, omnia impedimenta unionis
removere. ;
Secunda conclufio ef. Licitum
eft , aptum & neccffarium unioni
Ecclefæ , fubtrahereobedientiam,
& dependentiam , id eft colla-
tiones Benefñiciorum, Provifio-
nes Dignitatum , & Annatas, {eu
procurationes, & fimilia. Proba-
tur À & primd notatur. Factum
verum & nororium eft quod D.
Papa mifit Ambafciateres erga Re-
gem Romanorum , ad impedien-
dam viam ceflionis. Hocvidi, Le-
gatus pro tunc ibidem exiftens pro
parte D. N. Regis: viderunt &
omnes quorquot voluerunt videre,
nec aliquà tergiverfatione celari
poteft.Item cùm fui ad Arragoniam
. pro facto Ecclefiæ ex parte Regis,
Legati Papæ publicè dogmatifa-
verunt quod D.N. Rex non vole-
bat habere Papam nifi Gallicum.
Poftquam antemalii Legati Regis
& ego requifivimus Regcm Arra-
goniæ , quod "AN ceflioncm,
fe conformando aliis , Epifcopus
Zabulenfis ibid. pro parte Papæ
exiftens publicè dixit quod .
nunquam acceptarct, & quod de
hoc proteftabatur.Etultrahocdixie
D. Junianus , ibidem fimiliter pro
parte Papæ exiftens quod D. Rex ,
Duces,Univerfitas,& Alcmani non
erant concordes in hâc profequu-
tione, & quod impediebaat unio-
nem. .
Iterum ut prius requifivimus
D. Regcm. Refpondit quod Pa-
pam fummaverat de hâc viä accep-
tandà , & requifiverat ut accepta-
ret viam ccflionis,&quod ipfe rcfu-
tavit, & erat ad eam indifpofitus
& alia plura quæ hic non oportet
recitare. Ex quo apparet quod Pa-
pa per fe & fuos Satellites impedit
viam ceflionis : notoriè €IgO fau
le ati Da EM ee ed et M mi æ 7 à
32 Presves de. la nouvelle Hifloire
cor eft {cifmatis,nutritor , & perti-
nax, quia continuo impedir.
2°. Notatur quod via ceflionis
cft fola fufficiens ad fcifma plenè
terminandum, & confcientias pa-
cificandum , nec oblata eft alia ple-
nè fedativa {cifmatis. Patet per de-
terminationem primi confilii Re-
gis in hac materi. Item notatur
Papa ad cam tanquam fcifmatis fe-
dativam acceptandam tenetur , &
etiam virtute juramenti præftiticin
conclavi.
3°. Notatur quod quadruplex eft
via praticandi viam ceflionis. Una
eftrequifitionis, & ifta facta cit di.
ligentiflimè, & cum maximà folem-
nitate, nec eft fpes de cjus corre-
tione & pœnitentiä ,attentis con-
tindis impedimentis. Oportetigi-
tur ad alium modum practicandi
tecurrere, fcilicet ad fubftratio-
nem, quiaaliàs effet in ejus potcfta-
te Ecclefian perpetud tencre in
fcifmate. Irem quia poteftas Prin-
cipum effet deriforia, & fic ,ex quo
dulcibus remediis nihil fieri poteft,
acriora requiruntur, Le: qe 2°C.rç-
periuntur.
Item hoc probatur , & fupponi-
tur dium Sarifberienfis, qui di-
cit quod quando quis refutat re-
nuntiare pro unione habendä, præ-
{umitur in eoambitio,avaritia, &
cupiditas. Ad hoc facit c. 1. de
Cleric. non refdent, Et ita præ-
fumitur Papam renuere ccfhionem,
& hoc fic declaratur , quia ante-
quam effet Papa, notoriè approba-
vit ceffionem, præfentibus pluribus
viris notabiliflimis 3; nunc autem
reprobat. [rem ctiam probatur per
additionem Regis Atragoniæ ad
viam Papæ, quam approbavie, &
per quam yult asbitros aftringerg
ad electionemalterius ipforum due-
rum contendentium præcisè. Ex K
quo evidenter apparct ambitio,
avaritia , & cupiditas, & fcifma-
tica pertinacia , quæ omnia pe
veniuntexobedicentia quam habet;
maximè quoad obedientiam provi-
fionis Epifcopatuum , procuratio-
num ,annatarum , & fimilium exa-
étionum. Neceflarium eft ivitur
removere prædicta quæ impediune
unionem: nam ad fanandum in-
firmum , furamum tremedium eft
removere caufam infirmitatis,
Confirmatur. Scandalum fcif-
matis eft notorium , & eft defetus
Papæ notorius , qui difponit ad
{cifmatis perpetuitatem : igitur me-
liuseft Le fine tali paftore. Argum.
24. q- 3- illud. Nec valet quod
aliqui poffent dicere , expeétemus
Dei provifionem ; quia ex quo ha-
beri poteft remedium khumanum ,
non cft expeétandum, quia eflec
tentare Deum. C. finulla. 23.q. 84
Item probatur , quia dicit Joh.
Andr.in c. locupletari. de re judic«
quod ubi contentio eft inter duos
non polfeflores, fienda eft fequeftra:
tio, & neutri debet obediri ; &
fic ab initio debuit efle factum :
uoniam fi fic faétum fuiflet, for-
us minùs duraffet fcifma.
Ex prædiétis fequuntur conclu-
fiones corollariæ. Prima eft quod
Prælati quiobligati funt Papæ per
juramentum , profequendo viam
ceffionis , nan funt perjuri, nec
infamcs, etiam babe Paret,
quiaad hoc profequendum Deo &c
Écclefæ funt obligati. C. de for-
mâ. 22.q. 5.20. Scquitur quod fi
effct aliquis Prælatus qui cbliga-
tus effet aut aftriétus ad folutio-
nem annatæ pCr Juramentum , non
dcbcret
oi - . pe PS, Cu CES mnt pu 1.1) ù . Pn ss - pre ge,
ee = pe
ds Concile de Confance, | 33
deberetfolvere , & non effet per-
jutus non folvendo per prædiéta ,
quia non debet folvere ad nutri-
mentum{cifmatis. Juramentumin-
telligitur conditionaliter,, fi res in
codem ftatu permaneant. Argum.
c. quemadmodum de jurejurando.
Item fequitur quod timor verbo-
rum partis adverfz dicentis quod
fuum errorem cognofcunt, & faum
Papam profequuntur, &c.non de-
betretardare profequutionem. Ad
hoc faciunt notata per Doctores in
c. nifi cùm pridem. 6 fi præ gra-
vi.
Ratio eft quia fcandalum fcif-
matis eft maximum, & nullum ta-
le eft in comparatione & fic corum
fcandalum non eft timendum.
Quart , Concluditur quod re-
nunciatio faéta per en pee
fa fubtractione, effet bona, &
provifio fubfequuta bona; nonin-
juriofa , {ed juftitiæ exequutiva,
quia propter bonum facta. Argum.
23.q.4-C.ipfapietas, & se feq.
argumento quorum poflunt fcifma-
tici compelli reverti ad unionçm
Ecclefiæ ; & ad hoc facit 6 pro
gravi, inc. nifi cum pridem, fæ-
pids allegato. Quod probatur :
quia coactio jufta , & juris exequu-
tio non impedit aétum. Notatur in
c. veniens 2. de fponfal.
Quintd, Concluditur, quod li-
cet obedientes parti alteri concen-
denti, five Bomfacio , non dene-
garent obedientiam ; nos tamen
tenemur denegare. Patet , quia ad
hoc obligamur fub pœnâ peccati
mortalis. Facit c. pctiftis. de pri-
vilcg. Item quia nifi ita fieret fe-
quererur perpetuatio fcifmatis :
quia opportet quod aliqua pars in-
cipiat faccre debitum.
Item quoad eleétionem viarum
& modum proccdendi , D.N.Rex
incæpit per viam & modum requi-
fitionis : nam 1°. examinavit &
conclufit viam ceflionis,& poftmo-
dûm monftrati ejus juftitiä , alios
Principes fecum attraxit ad hanc
viam , &c. Incipiendo fubtratio-
nem, attrahct alios Principes; li
cet alii effent negligentes , tamen
debitum facere tenetur. Non ob-
fat quod dicitur , fortificaretur
arsadverfa, &c. Non cft verum:
Éd daremus aliis exemplum ita fa-
ciendi : nec eft verifimile, quia
ipñ de parte Bonifacii, utin plu-
ribus ei non obediunt, nifi proli-
bitu. Sidicatur, evenientfcandala;
dubito , novit Deus : &fieveniant:
aliqua, nihil ad nos i quia ex cis cft
fcandalum , qui impcdiunt unio-
nem. Ablt ut eaquæ propter bo-
num aut licirum facimus , fi præ-
ter intentionem aliud eveniat, no-
bis imputctur c. de occidendis 23e
Item ad hoc facicndum induce-
te nos debent , 1°. timor indura.
tionis fcifmacis ; quiatiin hoc fte-
tur , nihilaliud faciendo , cüm fa-
éta fint plura Concilia, multi re-
cedent : nunquam fict diligentia ;
nec aliquis volet profequi. Item
D. N. Rex, & Rex Caftillæ hoc
invicem promiferunt , per fuos Le-
gatos ; hoc Papæ fignificando,quod
nifiinfra fcftum Purificationis cef.
fionem acceptaret , aut unirct Ec-
clefiam , removerent impedimenta;
& nifi fiat fubtractio , Papa omnia
contemnet , & eritperpctuatio fcif-
matis. Item daremus occafoncm
Regi Caftillx mutandi bonum pro.
pofitum fuum , & in nos non co: -
fidendi : na & ile {cripic D, N.
: E
54 | Preuves de la nouvelle Hifloire
Regi , quod licet alii non fa-
ciant, ipfe tamen faciet fubtra-
ctionem. ;
Sextd , concluditur quod non
eft opus citatione, fententiä, aut
proccflu ad fubtractionem facien-
dam, quia factum Papæ eft noto-
rium in aëtu permanenti : ergo,&c.
Notat Innocentius c. cx. part. de
verb. fign. c. quanto, de tranflat. .
Epifc. & ita non requiritur citatio
aut fententia maximè in tali cafu,
in quo non agitur de perpetua ino-
bedientia, fed agitur de nutrimen.
tis fcifmatis removendis; propter
quæ removenda , fecum non debe-
mus participare ; aliàs, ut diétum
cft, participaremus in Crimine cri-
minofo feu fcifmate.
Tertia conclufio eff. Suppofñto
quod per Regem non fieret fubtra-
étio totalis obedientixæ , deberet
ficri particularis fubtraétio colla-
tionum bencficiorum , procura-
tionum , Annatarum, & pecunia-
rum. Et pro evidentia conclufio-
nisnotatur 1°. quod in primitiva
Ecclefia fuit conftitutum , quod
Eleio Epifcoporum & Abbatum
pertineret ad Capitula & Conven-
tus , ordinatumque cft per Conci-
Jia, quod confirmatio Epifcopo-
rum ad Archiepifcopos, & colla-
tio beneficiorum ad Epifcopos &
Diœccfanos pertineret. Nam & hoc
ordinavit Chriftus Apoftolis 6. r.
21. dift. & hoc fuit obfervarum
mille ducentis annis & ampliùs.
Ex quo videtur quod licèt Papa :
hoc ufurpavit , hæc ufurpatio cft
contrabonam & debitam politiam;
quia non cft in poteftare okius ho-
minis tantum populum gubernare,
& bencficiis omnibus debitè pro-
videre. Ratio hujus cft,non debet .
provideri benchciis , nifi de perfo-
nis notis ; modo Prælati magis cog-
nofcere debent promovendos quam
Papa.
Item, quia quando quzftio ef
de me promovendo , debet ficri
inquihtio in loco moræ, & procla-
matio in Ecclefa , ad fciendum
vitam & mores promovendi, juxta
cap. fcriptum de Elect. Ex illis au-
tem promotionibus & aliis quæ
fiunt in Curia , fequitur , docente
experientiä,promotioindignorum,
& alia plura inconvenientia, quæ
hic recitare non cft'opus. Item, ta-
les provifiones fatæ per Papam &
collationes & refervationes funt
contraHierarchiam Ecclefiafticam,
in qua tres funt ftatus, majores,
minores, & infimi, & inter ifta eft
ordo qui non debet confundi, fi-
cut in corpore humano unum mem.
brum officium alterius occupare
non debet. 21. dift. Cleros, & ad
hoc +9. dift.
Item, Papa ordinatur princi-
paliter propter doétrinam, acqui-
ficionem infidelium , & alia ardua
Ecclefiæ negotia. Modè pluribus
intentus minor eft ad fingula fen-
fus. c. Si quidem. 20. q. 1. nam ex
congregatiope pecuniarum fubditi
& incolæ Regni depauperantur, .
& fequuntur plures confufones:
nam per ifta impeditur à fuo off-
cio, & principa iter fe occupat in
congregatione a & pro-
vifionibus modicorum beneficio-
tum, in quibus occupari non de-
beret, quia Petrus inftruxit Cle-
mentem, ne in temporalibus fe im-
mifceret.
Item iftz provifiones fa@zx per
Papam, maximè. expeétationes,
funt contra intentionem Fundato-
Tee, nn ——
—— — ns =
dy Concile de Coñfance, | 3
rum , Principum & aliorum, &
per eas enervatur poteftas Epifco-
porum. Per eas etiam datur occa-
fio machinandi in mortem, con-
tra Can. 2. de conceff. Præb. Item
quod Ordinarii conferant, confi-
tum cft in generalibus Conciliis.
Igitur non poteft per Papam im-
mutari , per diétum Gregorii ,1$.
dift. ficut fanéti, quia ut Evangelia
er eum recipi jubentur. Nec valet
Ë dicatur quod Papa poteft contra
concilia generalia providere : nam
non videtur quod Papa fic poffit
ab Epifcopo auferre collarionem,
quoniam fi ita poffer, videtur quod
poffet exercere omnem poteftatem
Epifcoporum, fequeretur confufio
ftatûs Ecclefaftici, & Prælati ha-
berent nomen fine re, debererque
Papa vocari univerfalis Epifcopus
& Princeps perfonarum, quod eft
damnatum in c. nullus, &c. ecce
99. dift. dicit enim S. Thomas,
quod Papa fine caufa rationabili,
à pluribus cafibus particularibus
non poteft difpenfare, & quod de-
tinens non eft fecurus. Notantetiam
Doctores in c. multa de Præ-
bendis.
Item, quod per hoc jura de ele-.
étione , & alia Concilia generglia
nulla eflenc , & oporteret libros
comburere : ut quid enim membra-
nas occuparent, cum nullius effent
utilitatis? Item quia ifta ufurpatio
eft impedimentumunionis, propter
amicos per benefñcia, & promotio-
nes, ut. appatet experientià ; & in
hoc tenetur Rex providere. Evi-
denter enim conftat quod folùm
fuis fautoribus providet; bonos
autem & profequentes unionem,
& viam ceflionis hoc ipfo odir &
cis non providet, & nil provide-
‘tiones,
retur, totum deftrueret, nec Rex
haberet Clericos forfitan qui fibi
vellent adhærere. Item, antiquitüs
etiam tempore Innocentii, Papa
non rogabat Epifcopos de provifio-
nibus, nifi pro uno merito folùm,
nec volebar unam Ecclefiam grava-
ri duobus. Modà fcribitpro inf-
nitis, & irritum decernit quidquid
in contrarium atum fuerit; qua
re, &cC.
Quod aurem facienda fit fubtra-
étio obedientiæ quoad perceptio-
nem procurationum dcbitarum,
rationc vilitationis deducitur, pro
quo eft fciendum quod de jure Na-
turali & Divino-Prælati debent
vifirarc Parochias & Diæcefes pro
augmentationc Divini fervitii, pro
Sacramentis, pro moribus, vita, &
exceffibus corrigendis : rationc au-
tem hujus vifitationis, debent ha-
bere proçurationcm in viétu, aut
pecuniam , eleétione cjus qui vifi-
tatur ,utinextravag. Modo ex hoc
quod ue percipit talcs procura-
equuntur plura inconve-
nientia, quia omnia prædicta cef-
fant-, quia non fit vifitario per Pa-
pam qui procurationem recipit, &
fic ceflat Divinum fervitium, &
alia fupra taéta. Alii autem Præ-
lati plures non vifitant, quia non
procurantur, & ob hoc impediun-
tur ; & ita capit Papa proc:ratio-
nes, fine complendo caufam pro-
pter quam debentur.
Item, fubditi vifitandi privan-
tur fruétu fpirituali, qui provenie
ex vifiratione, & fic R£x provide-
re tenetur , ut ei fubtrahatur quoad
hoc obedientia propter duo. 1°.
pro reduétione Ecclefiz Gallicanæ
ad antiquam libettatem , & in hoc
ejus intereft fpecialiter. 2°, Ad
E ij
_ D ON ges 2j
_ xit Ludovicus D.de Tignonville,
36 Preuves de la houvelle Hifloire
unionem Ecclefiz confequendam,
removendo impedimenta unionis;
nam Papa, ex pecuniis quas inde
recipit, mittit hinc inde Legatos
ad impcdiendum unionemEcclefiz,
& in Papatu præfidendum , in præ.
judicium fidclium animarum : nec
valet fi dicatur, quod Urbanus V.
etiam recepit, & fui fucceflores,
Dico quod Urbanus fccit hoc pro
evidenti utilitate & bono Ecclefæ,
& idem de collationibus bencficio-
rum, quia providit aliquibus Cle-
ricis, propter negligentiam Præla-
torum. Non fic eft hodie de D. Be-
nedicto, ut eftdiétum , qui in de-
trimentum Ecclefx recipit. Item
quia plus recipit quàm fecerit Cle-
mens ejus prædeccflor , & tamen
non eft major neceflitas, & allega-
re inconveniens non cft folvere.
Nec valet quod dicit D. S. Pontii,
quod fufhciunt teftes fynodales ad .
correctionem criminum, & quod
non requiritur vifitatio, non cft
verum , quia non obftantibus tefti-
bus fynodalibus, jura providerunt
de vifitatione et nn
& fic non fuficiunt dicti teftes {y-
nodales. Ex iftis fequitur quod de-
bet fieri fubtractio iftarum Anna-
tarum, procurationum & fimilium
Ecclefix exaétionum : nam per eas
evidentiflimé conftat quod Abbatix
deftruuntur, ædificia Ecclefiarum
cadunt, & fequuntur innumera-
bilia inconvenientia ; quare vide-
tur fubtractio facienda : hæc fint
did@a fub correétionibusantediétis.
Confequenter die fabbati prima
Junii, a cœtu univer{o, di-
Miles armatæ militiæ , ac virlitte-
ratus : Quod cüm ipfe caufà lega-
sionis irct cum aliis Legatis Regis
Arragoniam, pro faéto unionis Ec=
clefiæ , tranfivit per Avinionem,
ibique Papam Vifhavic , qui ab co
petiit de novis Regis & Regni,
qui quidem Miles, cûm Papæ ni-
hil diceret, nifi quod Rex & Do.
mini, Deco concedente, erant be-
ne difpofiri; refpondit D. Bene-
dictus : Credit Rex facere quod
cedam; non certè faciam : vult fa-
cere fubtraétionem ; faciat {ubtr2-
ionem : faciat debitum in Regno
fuo , faciam in meo quod debeo ; &
finaliter quod antea fe permitteret
excoriari, quam cederet, reccflt-
que di&us D. Ludovicus ; qui cum
veniffet Arragoniam , acccflit ad
quemdam Magnum Dom. pee
Atragoniæ, & fibi præfentavit lit-
terascredentizx ex parte Kegis , au-
divitque eum diétus D. patienter,
reciravitque diéto D. Militi dili-
gentiam Regis, & Dominorum in
profequutione unionis, delibera-
tionem Concilii Prælatorum &
Univerfitatum ad viam ceflonis,
requifivitque diétum Dom. ur cum
Rege vellet ad eam laborare. Qui
quidem D. Miles Arragoniæ ref-
| es quod via crat fanéta &c
ona ; erat tamen difhcilis quoad
concendentes, qui non vellent in
hoc concordare. Dixitque ultra,
quod in partibus illis erant multi
corrupti per pecunias & dona;
quodque nulla erat alia via praëti-
candi ceflionem, nif per fubtra-
ionem obedientiæ, & ad hoc pro-
fequendum obtulit D. Regi corpus
& bona. Ulteriùüs dixit quod häc
de caufà accederet ad Regem Ar-
ragoniæ D. fuum, nifi flbi fuiffec
mandatum quod ad eum nonirer,
nifi effet de parte Papæ, fcilicet
contra viam Ccfhonis.
em —
ee e——
du Concile de Confunce, 37
Statim eo diéto, furrexitM. Æpi-
dius de Campis de Rothomago,
Mag: inT heolog. famofiflimus,Re-
gifque Confiliarius , & ad eamdem
partem affirmativam deffendendam
deputatus & in lingua materna pro.
pofuit effcualiter quæ fequuntur.
1% Proteftando, & fe excufando
de infirmitate corpoïis, & brevi-
rate temporis , quia ante diem præ-
cedentem non credebat proponerc:;
fed credebat alium hoc faéturum,
poftmodum proteftarus eft, ut D.
Patriarcha, & D. Abbas de fobric-
tate verborum, & quod habeatur
ratus quod folumdiceret pro pof-
e facientia ad propofitum , etfi al-
leget idem quod alii, ad alium ta-
men propofitum allegabit : ea ta-
men in Latinum gratià brevitatis
reportavi in Concilio , prout fide-
lius potui ; non quod omnia media
& probationes & difhcultates fo-
lemniffimè deduétas & allegatas
redigendo in fcriptis ; fed ex eis
punéta principalia notavi ; quare
fialiquid omiflum eft,mihi fcri-
benti parcatur , quoniam hoc fecit
velocitas ejus eloquentiæ, & debi-
litas aut fragilitas meæ intellicen-
tiæ. Dixit ergo prout fequitur.
Hiis præmifhs, pro materià no-
to 1°. Quod duo Domini qui lo-
quuti fünt pro parte negativa dixe-
runt opiniones eorum , prout eis
videbatur , & deliberaverunt fo-
Jùm fuper-expedienti, non an Rex
offit Des Item noto quod
pen quod una fola eft via fe-
dationis fcifmatis, five cefhonis,
& ita fupponunt Rex, & Conci-
lium, praéticam tamen non dede-
runt , nec dixerunt aliud , nifi ne-
gativé; & fic lecundümeos, via bona
cf, Gd fineexequutione,
Venio ad propofitum, & cùm
confidero fummam diétorum per
partem adverfam, corum deduétio
In quatuor punétis continetur. Pri=
mum reftringit poteftarem Princi-
pum. Secundum exaltat Papam,
Tertium exaltat obedicntiam.
Quartum, quod non licet propter
quodcumque obedientiam fubtra-
here, & eriam quod hoc non licet
uni ,'nifi fimul fatalteri. Et in hoc
aperiendo materiam, ponam qua-
tuor contraria diéta. Primum con-
tra primum, de poteftare Domino
rum temporalium, ne materiam
ptæfentem, five fcifmatis, & pacis
Ecclefiæ. Eft ergo primumdiétum,
quod ad Regem ce fine re-
quifitione Ecclefiæ, providerc fta-
tui Ecclefix Regni fui, extra arti-
culos Fidei. 1°. ad fervandam pa-
cem Ecclefæ in fuismembris. 2%.
ad fervandum ejus libertates &
franchifias. 3°. ad fervandum fun-
dationes, & voluntates fundato-
rum, & ifta pertinent ad Regem,
cum Confilio Ecclefiæ.
Primum diétum probatum eft per
dicta D. Abbatis, & per autorirates
pereum allegatas,quæ non faciunt
mentionem de requifitione Ecclc-
fiæ ; & adhuc illud probo duabus
autoritatibus feu exemplis. 12. per
6 hincetiam 17.dift. fæpiùdsallegar.
ubi propter fcandalum Symmachi :
Thecodoricus Rex convocavit Præ.
latos Ecclefiæ , quibuscongregatis,
faéta fuit inter cos difhcultas, an
deliberarent, quia per Papam non
fuerant convocati : quo non ob.
fante, deliberaverunt. Dicitenina
textus: intuitu Spiritüs Sanéti di.
xitRex nih#lad me, nifiut pax fie
in Ecclefñä: & ita ad Regem per-
tinct,utin Ecclefià fir pax. 29. Al.
Eiij
33 preuves de la nouvelle Hifhoire
legabo capitulum,fi duo contra fas,
79. dift. fæpiùs allegatum , cum
textus dicit, non permittimus. In
quo capitulo videtur cafus in ter-
minisin iftà materia. Videtur cnim
dicereillud capitulum , quod quo-
ticfcumque funt duo ne
tes, de quibus cft dubium, & eft
fcandalum , neuter debet remanere.
Etad hoc facit c. Ecclefiæ mex ,
& c. victor 97. dift. & etiam hifto-
ria Ifidori, In illo capit. dicit 1fi-
dorus , quod Bonifacius videns
fcifmata , requilivit Honorium
Imperatorem , ut provideret ne in
futurum evenirent fcifmata, prop-
ter quæ,&ambitiones vitandasfecit
Honorius hoc capitulum.
Nec valet fi dieatur quod hoc
capitulum habct Jocum , quando
duo notoriè non habent jus ; nec eft
dubium aut difficulras, quia lex de-
bet effe de bono & diffcili; & id-
circooportetintelligere illud ca-
pitulum, ubi cft dubium, fi ambo
aut aliquis jus habct. Et ad hoc
facit verbum textûs , fi duo forrè ,:
uod cft dubietatis. Quod autem
4 præfenti fit dubium de utroque
noftrorum contendentium, conftat
evidenter , quia etiam de parte no-
ftrà mulri de noftro opinantur , &
ita fimiliter eft in alià obedientiä,
Ecadhocfacirverbum , temeritate
conteftantium, quod fuit appofi-
tum propter perplexirates, & difhi-
culrates. Quod autem pertinet ad
Regem providere Ecclelæ fui Keg-
ni, propter libertates & franchi-
fias confervandas, clarum eft per
juramentum quod præftat Rex in
fui Coronatione , & ad hoc facic
capitulum, Valentintanus , 63.
dit. c. Arrianus, & c. tibi Do-
minus,
Quantüm ad tettium, five quod
SU intereft providere ftatui Ec-
clefix Regni fui , propter funda-
tiones, &c. Cafus eft in cap. in
Canonibus. 16. q. 1. & q.7.c. fi-
liis. Super quo cap. dicit Gloffa,
fuper verbo ad Regem, ad corri-
gendum facientes contra fundatio-
nes, fi Prælati fint negligentes.
Propter hoc enim habet enfem -&
diurne ad defenfionem Ecclefiæ
& fidci, ut ei fubveniat fine requi-
fitionc, & fortiori ratione requifi-
tus poteft remedium adhibere. Et
hoc poreft fundari per diétum
Evangelii, in Paflione plures vi-
dentes timorem Apoñtolorum , &
quod Chriftus timcbat humanita-
tes, dixerunt : Ecce duo gladii :
dixit Chriftus : Sufficit. Quod ex-
ponunt Doétores, Bernardus, &
alii de duabus jurifdiétionibus,quæ
funt adjuvamen alterius ad invi-
cem : quafi diceret, Ecclefia fua
deffendetur. Ecce duo gladii; &
fi unus deficiat , vel fit negligens,
alius poteft fuccurrere. Propter hoc
dicitur : VæSoli, quia fi cecide- .
rit, non habetfublevantem. C. li-
cet de reftit. {poliat. Etifta eft opi-
nio Quæftionarii, fuper rubricä,
de fupplend. neplig. Prælat. &
hoc per modum Te , & au-
xilii: non quod una recipiat auto-
ritatem ab alia. ;
Item hoc fic probatur , quod ad
Regem pertinet providere & ferva-
re pacem Ecclefiæ, quiacjus inter-
cft. Non enim Porc
in fpirituali regulariter, & nota-
bilis, quin etiam fitin temporali-
raté. Undein Evangelio, in Paf.
fione , ne fortè veniant Romani,
& rollant locum noftrum, & ger-
tem. Propter quod Judxi Magi.
effe turbatio :
un RO ee ——
a
>
ne rer =
du Concile de Conffance.
ftratus & Seniores populi nolebant
novam lesem & doétrinam Chrifti
recipere. Item etiam habemus
exemplum de Jeroboam , tempore
divifonis filiorum 1fraël, qui or-
dinavic vitulos aurcos , ne alibi
iret ejus. populus adorare. Idem
iv. Reg. 12. de Rege Joas , qui
pofuit provifionem in pecuniis tem-
pli, quia malè utebantur Presby-
teri.
Nec obftant exempla in contra-
rium ,deOsà, & Ofià Unus fci-
licet Ofias percuflus fuit leprä,
uia adolebat incenfum, quod fo.
lùm fpeétabat ad Sacerdotes: alter
quia de fpiritualibus fe imrifce-
bar, &c. Refpondet ad hoc Hi-
floria exprefsè , quia unus cum te-
meritate tangebat Arcam. Rex au-
tem nihil hoc cafu vult facerc te-
merariè. Iremalius, fcilicer Ofias,
non fe intromittebat de fpirituali-
bus , ut debebat, fed volcbat fa-
crificare, ut Sacerdotes. Secüsin
Rege, in cafu noftro ; te cum
reverentià, & devotioncfevultin-
tromittere, & propter bonum pu-
blicum Ecclefiæ, ut apparer.
Ex prædictis fequitur,quod ad Re-
gem pertinet providere,quodEccle-
fia Regni fuinon fit fubdita Papæ,,
nifiut decet, in términis rationis,
& prout ratio diétat. Primo prop-
ter autoritatem Papæ, quia eft por.
taautoritatis, Supremus &.princi-
palis Fidei defenfor effe debet.Item
‘quia Superiorem non haber, qui
eum valeat corrigere. Juxta c. fi
. Papa, 4ùd. dift. aut ad quem ha-
bear recurfum , ficut haberet de
alio inferiori Epifcopus , quia co-
ram Papa poffet ee : & ob
hoc certè provifiones faétæ funt in
cleétione Romani Pontificis : vide-
39
licet quia non admittitur excep-
tio contra elcétionem faétam à duae
bus partibus Cardinalium ») quia
non €ft ad quem poffit haberi recur-
fus, licetfecusin eletionealiorum
Prælatorum. Juxta c.licct, de elcé.
in antiq.
Ideo Princeps debet providere,
ne nimis dominetur. Unde dicit
B. Gregorius, quia Papa non re.
darguitur, periculum eft ne exce.
dat, quia non homo eft qui tantüm
noccat Ecclefiz, ficut pernitiolus
Prælatus. Ad hoc facit c. ficut in-
d 2.q. 7. Sicut, inquit, lau-
abile difcretumque eft reveren.
tiam & honorem exhibere priori.
bus, ita reétitudinis, & Dei timo-
riseft, fi quiineis indigent corre-
étione, null diffimulatione poft.
ponere , ne totum , quod abft,
corpus morbus invadat, fi languor
non fuerit curatus in Capite ....
Nam fi quis in hoc piger aut negli-
gens efle præfumferir, diétis crimi.
nibus apud Deum fe noverit effe
participem, &c. Etead. cauf. 2. c.
Sanéta, dicit rextus. Sancta uipe
petufticitas folüm fibi prodcit, &
quantüm, ex vitæ merito ædificat
Chrifti Ecclefiam , tantüm nocet, fi
deftruentibus non refiftit. Hoc
Hieron. & ficimoventurfubditi ne
obediant , nifi ut debent , ne nu-
triant malos dominantes in eorom
malitià, & induratione. Ex quibus
omnibus apparct quod autoritas
Regis ad fcifina extirpandum, &
pacem Ecclefæ Re ; Cft de
_omni Jure Divino, Naturali , Ca-
nonico & Civili. Ex quo fequi-
tur coriclarié , quod uidquid
apparet ei licitum ad (cibna cvel-
Icndum & unionem inducendam
poccft facere, non rcquifitus ab Ec-
49 _ Prewves de la nouvelle Hifloire
clefià. Paret ex prædictis, quia fuà
autoritate fe poteft intromittere ,
patetetiam exemplo Karoli Magni,
qui aliquandoin veftibus Sacerdo-
tum feintromifit: & propter hoc
conftituit Rex, & publicatum eft
ubique in Regno, quod nulli dog-
tuatifarent contra viam ccflonis,
8 fub hujus umbrä faciunt Reges
Arragoniæ, quod nullus in Arra-
gonià beneficiatur, nifñi de eorum
Regno,& poteftate.
Secundum diétum,feu punétum
principale quod rcfpicit obedien-
tiam,eft quod quando apparet vche.
menter , quod præceptum Papz cft
contra jus Divinum, aut Natura-
le, vel bonum Eccleñiæz, non cft
obediendum, fed peccatum effet
obedire, etiaminhiis quæ ex hiis
fequuntur. Probatur. Quia jus
Divinum, & Naturale, &c. funt
Regula Papæ, ad regimen Populi
& Ecclefiæ : igitur non poteft con-
tra ire. Et quod etiam non poflit
contra ea quæ fequuntur ex eis,
Probatur. Quia funt ejufdem na-
turæ, cum cisex quibus fequuntur,
&e ita præceptum contrarium nul-
Jum eft. Per hoc porcft dari intelle-
us ad diétum Gregorii. Sententia
Paftoris five jufta, five injufta, ti-
menda eft. Quia benedicit Gre-
gorius , timcnda propter reveren-
tiam , non fervanda. C. ita Dom.
softer. 19. dift. quianoncft cum te-
meritatecontemnenda.
Ex hoc fequitur correlariè,
quod Papa non poreft tallere , quin
illi qui feminant fpiritualia, reci-
piancetiam temporalia ; quia aliàs
Papa poffet falfare di&um A pofto-
hi ,quod non cft verum ; quia con.
era verbum Domini non partit Pa-
pr, & hoc dicie Paulus in pluribus
no
fuis Epiftolis. 2°. Sequitur qüod
nen eft in poteftate Papæ , quod-
_ Cumque non expreffum in jure Di-
vino, & Naturali , quia etiam ea
quæ ex cis fequuntur, non funt in
ejus poteftate, ur diétum eft. 3°.
Sequitur quod colorarum eft dice.
te, quod Papa folus non poteft fa-
cere contra Canones fundatos in
jure Divino, licet non fequantur
in bonä confequentià formali, ita.
Cap. ita Dom. nofter allegatus , &
ibi Gratianus, 4°. Sequitur quod
timcri debet fortiter de promotio-
ne D. D. Cardinalium novorum,
& maxime de faétis contra volunta-
tem Cardinalium, quia contra bo-
num publicum, & ut papæz adhz-
reant contra unionem Écclefix or-
dinati funt. Quod autem Papa, fine
confilio Cardinalium, non poñt
facerc, patet , quia unum corpus
fune Papa & Cardinales. Ideo in
ordinationibus & conftitutionibus
Papalibus femper dicitur, fratrum
ts confilio, & ad hoc fa-
cit Gloffa cap. fupor co. De hærc-
ticis librowr. 5
Tertium diétum , five funda-
mentum refpicit perfonam,êr cft ta-
Ie. Quando Dctards eft fcandalo-
{us populo, non eft fpes quod tol-
latur fcandalum quandiu praæfi-
deat, non eft Te in prælatu-
ra. Probatur per c. nificum pridem.
[2
6-præ gravi sr {candalo. De
renunciat. qui 6
Divino & Naturali, quo Papa li-
gatur,ut cft dium. Ad hocfaciunt
autoritates Evangclii. Qui fcanda-
lifaverit unum de pufillis iftis, exe
pedit ei ut fufpendatur mola in col-
locjus, & demergatur in profun-
duin maris. Irem fi oculus vel pes
tuus fcandalifacte, cruc eum , &
projice
undatur in jure.
os * FREE an + At de
du Concile de Conflance.
projice abs te: melius eft enim
unum oculum habentem ad vitam
ingredi, quàm duos oculos haben-
temmittiin gehennamignis. Item
alia autoritas de fale infatuato ,
adnihilum valet ulcrà, nifi ut mit.
tatur foràs, & conculcetur ab ho-
minibus , &c. Cüm enim dicit
Scriptura; Eruc eum , & projice ;
præceptum eft cuilibet direétum ,
& fic quilibet hujus præcepti exe-
quutor efle deber. 1llam autem
autoritatem de fale infatuato expo-
nit S. Hieronim. de Prælatis inu-
tilibus & fcandalofis, de quorum
correctione non eft fpes.
Item probatur fic , quia Præla:
tuseft propter oves principaliter or-
dinätus , quia dicit S. Auguft.
Epifcopi non propter nos fumus ,
fed propter eos quibus verbum
& Dominicum Sacramentum mi-
niftramus, ac per hoc , ut eorum
fine fcandalo , fi fe neceffitas ha-
bet , non effe debemus. Quid enim
propter nos, fed propter alios fu-
mus, &c. Hzc ille lib. 2. contra
Crefcenium Gramm. Igitur Præ-
latus fcandalofus non eft fovendus,
in Prælaturä. Ad hocfacit, quia,
ut dicunt Doctores, dupliciter
peccat, quia malè agit, & quia
non liberat populun à peccato. Et
etiam ad hoc cit illud quod dicit
Valentinianus Imperator, in c. Va-
lentinianus fupra allegato , & ha-
betur in Hiftor. tripart. Talem no-
bis tradatis Prælatum, cui fincerè
noftra capita fubmitramus. Et illud
uod dicit Gregorius in dial. Ce-
un ft loco , quando non fup-
petit, &e.
+ Ex prædictis fequitur, 1°. quod
fi Papa fe dividitä populo, magis
peecat in {cifate, quâm fi popu-
LL
41
Ns fe divideret ab eo. Probatur.,
Que » ut diétumeft, Papa princi.
paliter ordinatur ad pafcendum
oves, & fubditos , & eas unire in-
vicemin charitate, & ad Chriftum
carum verum caput & paftorem ;
& hoc eftoves pafccre. Si crgo con.
tra ftatum & eflentiam fui officii,
cas non Ccongregat , & unit, {ed
difpergit | & difgregat à fe, &
etiam ab invicem , magis peccat
quâm populus fe ab co dividendo 5
quia oves non tencntur ad eum con-
gregandum , fed è contra , ut fupra
taétumeft, & tunc apparetejus per.
tinacia,quando vult dicere & agere
contra opinionem totius obedien-
tiæ.
Item equitur qd c. fi Papa
40. dift. &autoritasilla. Obcdi -
te præpolitis veftris, licce difcolis,
intelligi debent quando fpes cft de
Prælatorum corum correctione 3
alis non haberent locum. Item
quia illa autoritas, etiam Le Do-.
étores, non intelligitur de Prin-
ie Ecclefiafticis, fed tempo
ralibus, & refponfio eft quod fæ-
cularis Principæus non perditur
tot caufis, quoc Ecclcfiafticus sut
credo, pleniùs deducet M. Petr.
Plaoul, pro univerfitate. Item fe.
quitur quod Gloffi c. Sacerdotes.,
& reliqui 2.q. 7. fup. verbo , nifi
erraverit à Fide , colorem hiber,
Dicit fic Gloffa. Si Prælati fune
hæretici, excommuniçati ,velnon
fervent canones, vel fimoniach, vel
notorii fornicatores , tunc potcft
recediabeis, ante fententiam. 19.
dift. nulli 16. q-ulr. Sanè 32. dift.
nall. Si ergo à notorio fornicatore,
vel fimoniaco recederelicer, ficin
propofito , à notorio pertutbatore
unionis Ecclefafticæ, porc recedi
F
41 Preaves de la nouvelle Hifhoire
& à fimoniaco, vel vchementer fuf-
pcéto de fcifmate.
.- Item fequitur, quod fi apparet
debirè , aut vehementer,Papam cf-
Le hærcticum , aut fcifmaticum ,
non debet fibi obediri , fed debet
reputari non Papa, etiam fine de-
claratione. Probatur. Quia tunc
cftextra Ecclefiam, & communio-
ném fidelium. Quia Papa & mem-
bra funt unumcorpus, & Papa ca-
put. Siergo Papa eft extra Eccle-
fiam, non pluscft Papa, fed per-
dit Papatum ipfo jure , nec requi-
ritur declaratio,& hoc tenet Okam
in Dialogo, quod ipfo jure Papa-
tum perdit. Item fcquitur quod fi
apparct debitè , quod ee crrat
contra fidem ut Ecclefiz unio-
nem , non eft ei obediendum ,
licet non fit pertinax , quia
iplo jure perdit Papatum , ut
cft di&um. Dicit enim Scriptura.
Numer. 16. Recedite ab hiis qui
{cifma fecerunt, Et Johannes in
canonicà expoftà per Bedam ,in c.
omnis 24 q. 1. Omnis qui recc-
dit, & non permanet in doétrinä
Chrifti, Deum noû habet : qui per-
manet in doctrinà Chrifti Deum
habet , hic & Filium, & Patrem
habet, & fequitur. Siquis venerit
ad vos, & hanc doétrinam non
affert, nolite eum recipere in do-
mum,nec ave ei dixeritis. Quienim
dicic illi ave, communicat operi-
bus ejus malis , & fequitur hoc
Johaflnis de fcifmaticis & hæreti-
cisdevirandis, & quæ verbis do-
cuit , etiam operibus exhibuit.
Narrat enim, &c. Ibi ponuntur
duo exempla quæ recitat S. Poly-
carpus Prefbyter, S. Johannes co-
rum confortia fuzit.
. Sequitur 2°. Quod f Papa cft
fufpectus , vel fe reddit vehementer
f ve dechærefi autfcifmare,de-
bet ab obedientiä ceffari.Probatur.
Quia, aut eft certum quod eft Pa.
pa, & hoc non, quia de utrâque
obdedienti3 multi dubitant ; aut
eft certum quod non eft Papa, &
certum eft quod dcbet ci ab
obedientiä, aut eft dubium, & in
dubio non cft obediendum. Quod
probatur : quia Papa habet autori-
tarem decernendi in articulis fidei;
ergo certo modo eft obediendum ,
quia in dubio malè adhærendo pe-
riculum effet. Non obftat quod di.
citur quod in dubio deberobediri;
hoc enim non habet locum inPapä;
nam fuppolito quod in aliis ei in
dubio eft obediendum , videlicer
ubi dubium eft an præceptum fit fa-
lutare , an non; in Papatu ramen
ubi eft dubiunr, non À
dum. Ratioeft, quia in inferiori.
bus ofhciis, aut Dignitatibus, uc
Epifcopatibus, & inferioribus be-
ne Soltant dividi poffefio ; & jus;
quia fi jus non habet, intrufuseft,
& propter periculum, ut eft di-
um, in dubio non deber obe-
diri.
Sequitur ulteriàs , quod liciré
poteft ceffari ab cjus obedientiä , &
tamen erit Papa. Patet. Quia po-
teft vehementer apparere fufpectus
defcifmate, aut hæreft, & nonerit
fcifmaticus aut hæreticus , & tà-
men erit ab''eo recedendum per
prædicta. Exemplum habemus in
Prælato excommunicato , qui per
fufpenfionermg aut excommunicatio-
nem, perditufum Officii, & exer-
cicium , licet non perdar trdinem
aut jus Beneficii. Item fequitur ,
. quod apparere poteft, decbirèque re-
.cedendum eftab cjus obedientià ,
obedien- .
Se me
du Concile de Confanee. 43
: licet non appareat de fententiä latà
per Superiorem. Patet quia Papa
Superiorem non habet, qui eam
ferat: 8 mirum eft D. S. Pontii,
qui tantüm exaltavit Papæz autori-
tatem , dixit quod Papa eft fubdi.
tus Concilio , quoniam de hoc funt
opiniones. Quidam enim dicunt ,
quod folusPapæhabet claves &quod
Concilium non habet, & fi ita effer,
Concilium non polffet ferre fenten-
tiam, & fic opus effet faéto. Item
fuppofito , juxta aliorum opinio-
nem , quod Concilium poffet judi-
care Papam, tamen certum eft quod
de præfenti non poteft haberï ifte
J 2 , & fic expeétare ejus fen-
tentiam effet fruftratorium, & inu-
tile, & ita fieri non debet. Unde
ante Conftantini tempora non cele-
brabantur Concilia, quibus tamen
temporibus multi poterant appare-
te, & de fatto apparuerunt hære-
tici, ut Saducæi, & Arriani : ab
eis tamen ante fententiam eft re-
ceflum.
Item videntur fufñcere ifta par-
ticularia Concilia, maximè quoad
{ubtraétionem faciendarm , nam ifta
Concilia funt virtualiter genera.
lia, & per ea videtur quod habea-
tur {ecurior deliberatio , propter
reces & corruptiones, ficut aliàs
Bic faum. Unde recitatur in
Hiftoria {cholaftica , quod tempo-
re Cornelii fuit per Concilia par-
ticularia proceflum contra hæreti-
cos ; & ratio eft, quia qui expecta-
ret fententiam Concilii , periculum
effet, cum conventio habeat lon-
ee traétum, & fic tempore pen- :
ente hæreticorum aut fcifmatico-
tum malitia poffer ‘torum gregem
aut magnam partem inficeres &
fic ad fe fubtrahendum, non opor-
tet fententiam Concilii expe_
@are. Et ita videtur quod ad mi.
nus fufficit determinationem fcri
er vicinos Epifcopos, ut olimfe.
Ée & habetur in Chronicis, &
Hifloriis. Ex quo videtur quod
fuficit diftinétio facienda per
quamlibet Diæœcefin. Secüs autem
effet, fiad exequutionem pœnarum
criminalium , quæ debetur hære-
ticis , aut fcifmaticis, pervenien-
dumeflet; & aliud viderur dicen-
dum quoad fubtractionem facien.-
dam, quæ refpicit faétum con-
fcientiæ, & non quia in tali faéto
fuffcit à Jurifprudentibus haberi
confilium.
Item fufhcit ad hoc notorietas,
vel vchemens præfumtio, juxra
Gloff. c. Sacerdotes , & reliqui
allegati, prout eft in propoñto , ut
dedudtum ft, & apparebit per {e-
quentia. Item quia Paulus Petro
refticit in facie; & fi dicatur hoc
fuit, quia in fide errabat, hoc non
videtur verum , quia poft Spiritüs
Sandi acccptationem, ei reftitit :
quo tempore non eft dicendum
quod in fide errabat , aut directe,
inarticulis fidei ; fed deconfcquen-
tibusad articulos fidei, quia Genres
cogcbat judaïfare. Ex quo etiam
apparet clarè fecunda pars fecundi
pundi principalis fupra poñti,
quod etiam in hiis qux fequuntur
ex Jure Divino , Papa nihil dif-
penfare poreft. |
Nec obftat capitul. Artacius 24.
q- 1. allegatus per adverfarium ;
quia non reperio quod in illo ca-
pitulo contra Artacium fuerit ali-
qua fententia & proceflus, {cd ex
textu , & Glofsä videtur contra.
rium. Dicit textus , quia alieno
facinori fuam Re mif-
Fij
Cons ER Re, 70 RU nn EEE D
Mn OO Oo —- RE RRQ RER un UD “2. EEE. Rens
Cuit, neccffeeft ut in illam recide-
ret juftä lance fenrentiam, quam
cum fuis fuccefloribus per conve.
nientiam fynodalem fufceperat au-
tor erroris. Super quod dicit Glof.
{a , quod Lex notat faétum fine fen-
tentia. Item, quiain €. Anaftafius
pen 19. dift. non apparet quod
declaratio faéta fucrit quod Papa
communicaret Photine ,aut Pho-
tinus hæretico, & ita nulla fenten-
tia requiritur , ex quo factum &
fufpicio fcifmatis funt evidentia &
notoria. ad hoc facit c. de eo. ç0.
dift. quod eft Cypriani Martyris:
ubi ante fententiam abfolutionis
prohibetur communicari cum lapfis
in hærefin fub pæœna excomm.
Item, quiain cafu dilapidatio-
nis , ante fententiam fufpenditur
adminiftratio. Item, pro fufpicio-
ne. c. quia €a 3. q. 2. néc obitat ea-
pitulum, nonne dileéta : quia to-
quimur de indubiä præfumprione:
hic autem loquimur de vehementi,
& fimiliter in 6. hinc etiam , alle-
gato pro contraria parte; quia ibi
folum erat dubia prælumptio. Item
ad omnes rationes gencrales de ex-
pcctatione fententiz, dico de
non debeat habere locum in faéto
Papæ in cafibus quorum fimiles
nunquam vif, feu auditi funt.
Exemplum habemus de Mathatia
1. Machab. 2. qui inrerfecerat Ju-
dæum adorantem,& de Phinées qui
interfecerat Judrum mœchantem,
cum muliere alrerius feétæ.
Quartum diétum, feu funda-
mentum principale contra quartum
fupra poñirum , eft, quod licitè po-
‘teft ceffari ab obedicntia cujuflibet
nunc præfidentis, fine alia declara-
tione. Probatur hoc, quia nobis
nunc apparct probabilis dubitatio
44 Preuves de la nouvelle Hifloire
de jure utriufque. fgitur licité À
cujuflibet obedientia ccffari poteft.
Anrecedens patet , quia nobis evi-
denter apparct, ee quælibet
obcdientia irreducibiliter adhæ-
ret parti fuæ : nam jam xx. annis.
vel circicer duravit fcifma , & ita
radicatum eft, quod non eft fpes
unami pe ad aliam reduci.
Hoc eft notoriè verum. Igitur de
jure utriufque eft probabilis dubi-
tatio. per C. in Scripturis. 1fta
enim eft nobis fufhciens caufa du-
birandi ; quia major pars cft coi-
tranos; nosautem, ut dicimus , fu
mus fanior pars, & fumus irredu-
cibiles, & fic in dubio debet non
obediri ; nec eft præfumendum
uod bonæ memoriæ Karolus Rex
£ ad partem noftram determinaf-
_ et, nif fub fpe alios reducendi.
rem, ut dicebat D. Abbas, obe-
dientia nutrir fcifma, ergo eft re-
movenda Anrecedens patet per
ejus diéta. Item, per corum dita
S& facta, licet non ceffent notoriè
fcifmatici aut hæretici, tamen ve-
hementiffimè funt fufpeéti. Ergo,
&c. Quod fint fufpedti , apparet
evidenter :1°. quia in eis folis con-
tendentibus flar quod unionem non
habemus, quam per eos habere
poflemus fine fcandalo; quod pa-
tet, quia omnes de & po-
puli dicunt ceflionem bonam , ac
volune & confentiunt invicem uni-
ri {ub uno Paftore & Pontifice Ro-
mano, licet aliqui & pauci dicant»
dum tamen co#tendentibus place-
ret. Omnesigitur funt concordes,ut
oft di&um, quia bonym eft cos ce-
dere , & foli ipf contradicunt. per
hoc ‘unionem impedientes , quia
in nulla alia via omnes funt con-
cordes ; imè nec aliqua eft poffibi-
> rie ar _ a 0 Écéoil
C'
: du Concile de Confance.
© is, attentis circumftanriis {cifima-
tis , & in diuturnitate. Ergo ip-
fi foli funt caufa fcifmatis, &
in corum voluntate præcifa eft
{cifma. Ergo fuper eos pondus
{cifinatis & onus, & fic funt ve-
hementiffimè de fcifmare fufpecti.
- Et fi contra alterum eft color , &
apparentia ; maximè contra no-
-ftrum , quod patet per Le al-
legata per D. Parriarcham.
Interalia, noto duo. 1°, Pro-
teftationem factam in fcripris fub
bullä de non acceprando ceflionem
in futurum, & annullando quid-
quid in contrarium faceret , &
hoc ef majus argumentum , quam
“furamentum de cedulà Conclavis.
. Secundum eft juramentum folem-
ne, & requifitio folemnis iterata
er Duces, & Cardinales. Nec va-
; HE Gloffa feu refponfio D. S.Pon-
tii, &aliorum qui dixerunt quod
in cedulä ponitur dictio #fque, qux
_denotat ordinem, &c. Reverendi
DD mei,advertendum eft quod non
eft ita vilipendendum Collegium
D. D. Cardinalium, & eorum de-
claratio. Ipf enim providere vo. :
lentes celeriter paci Écclefiz , fece-
runt juramentum id. quamlibet
viam elegiflent-, fi ipfis videretur
expediens , ipfi acceptarent & cef-
fionem , &cc. & requirendo Papam,
intentionem fuam, purificaverunt
conditionem appofitam in ccdulä,
& cis non a Li , effet dare oc-
cafionem contra partem noftram &
declarationem qua fecerunt de
Bartholomæo. Item juramentum
prædiétum faétum cft Ecclefie » &
fic debet intelligi ad ejus intentio-
em cui juratum eft. Modè ceflio
brevior &utilior eft ad vorum Ec-
clefiz, populi Chriftiani, & Præla-
4$
rorum qui faciunt Ecclefiam. C.
nullus 63. dift ad hoc faicit VC
bum cedulx ffne dilatione qUaACHM=
que. Item cflerinutilis cedula, &
juramentum , quia fi omnes vie
tentarentur, ut{upponunt adverfa-
rii, nunquam effet finis fcifmatis.
Item quia via ceflionis contine-
tutin re omnes Vias ; & ita fi
apponeretur alia , eriam ufqne ad
ceffionem , virtute illius verbi ad
cam teneretur. Jun@tà declaratio-
ne Cardinalium, & fic d'&io, u[-
que ,appofita eft ad declarationem,
& exprimebatur ceffio , quia vide-
batur difhcilis quoad contenden-
tes, nunc autem videtur hujus uti-
litas , quia quaf ab omnibus grata
& accepta habetur. Item Sanéti
qui _ crant fuftinerc fidem
ufque ad mortem , non debebant
expeétare remedia 3 alioquin pauci
Martyresextitiffent, (ed cùm erat
Oportunitas , Martyrium fuftincre
dcbebanr. Sicviderur dicendum in
propoñito. Quare, &c.
Nec fimiliter valet id quoddi-
cunt adverfarii, quoi cedula de
bet fervari in formä. Ad hocenim
dicitur quod cedula in formä s'&
juxta æquitatem debet fervari ad
utilitatemEcclefiz.Necetiam valer
verbum Jacobitædicentis: D. Papa
juravit & promifit cederc, fed non
juravit promittere , aut offerre.
Mpdicienim,& nullius faporis hoc
cft,aut effeétüs, quia juxta hoc, ju-
ramentum nullius effet utiliratis :
nec aliqua ex co fequi poffet con.
“clufia Juraimentumenim intelligi
debet ad bonum'unionis Ecclefiz.
Motlô Papa juravit profcqui ufque
ad ceflionem , & profequutio eft of.
ferendo: tenetur etgo fe offcrre pä-
ratumM, Maxime requifitus.
F iij
Re “Ne ee —
EE —
46 Preuves de le nouvelle Hifloire
Item fimili probatur quod te-
netur ad ceflionem vi juramenti:po-
ne, promifi ire ad S. Dyenifium ,
etiam per lutum, fialicui placeat,
certum cft quod per lutum tencor
incedere, fi via fit lutofa totaliter,
licer fic hoc durum.Quare,&c. Item
aliugde apparet fufpicio fcifmatis,
& pertinacia. Fama enim publica
ubique nunc volat, quod acceden-
tes ad eum causà promotionis, vult
adftringere ad abjurandum fi quid
fccerint’in univerficate aut alibi ,
de vià çeflionis juramentum ; aliàs
non vult eos promovere. Eft Pari-
fius quidamr , qui elcétus erat ad
dignitatem, qui hoc teftificaret ,
{1 opus eflec. Item notoria funt ver-
ba re ejus, dicentium quod
rofcquutores wiæ ceflionis func
face , & inimici Papæ, &
quando vident eos propter talia af-
_ pera verba à profequutione non de-
fiftcre, offerunt pecunias & thefau-
ros iniquiratis , ut clarumeft, Eft
Eic unus Dominus magnus, cui
plures funt oblatx pecuniæ; &
alii plures teftes fide digni præe-
fentes.
Ex À san fequitur quod erfi
non ceffec licitum fubtrahere obe-
dicntiam totaliter , in parte tamen,
videlicet de pecuniis & collationi-
bus beneficiorum, & provifionibus
Epifcopatuumlicitum eft. Proba-
tur per heri diéta per D. À mi.
quia etiam unità Ecclefià hoc elfet
licitum , &.etiam Fe prædiéa.
Nec videtur de hoc facienda diffi-
cultas, durante fcifmate, quia iftæ
financiæ, & prædiéka nutriuntfcif.
ma, nec effet cupiditas præfidendi,
nifi effet obedicntia, quæ practica-
tut quoad talia , & idcirco , ad
providendum ne in futurum eye-
nirent fcifmata, talia debent [ub-
trahi. Non videtur æquum quod
Ecclefia Franciæ, quæ cum Rege
plus cæceris laboravit, ad unionem
fit plus fubdita quèm aliz. Et vi-
detur fignum criminis, quod Papa
fe intromitteret de collatione fuo- :
rum béneficiorum , aut quod Ec-
clefia Gallicana non fufficeret ad ea
conferenda, & iniftis maximè con-
fiftit libertas Ecclefia Modd Prz-
lati pro modici domo litigarent.
Sic debent in {ftis lobe be.
neficiorum & aliis eorum juribus
annexis , eorum dignitatibus refi-
ftere, & ne videantur Papzæ adula-
ri, eiconfentiendo. .
Item:ex perceptione Annatarum
& procurationum fequitur incen-
veniens , & præjudicium Reoi, &
Kegno : nam exeunt pecuniæ de
Regno , & depauperatur Regnura
mirabiliter, eonfideratä quantita-
te quam recipit à Regno. Irem
deftruuntur Ecclefiæ, & non pol.
funt ficri reparationes. Item talium
procurationum fitexecutio {ub pœ-
nâ excommunicationis, quod vi-
detur multum durum , &contra
diétum Apoftoli. Nemini citô nea-
num impofueris, &c per exequu-
tiones tales pauperes Prefbyteri ex-
cemmunicantur , licèt non habeant
unde folvere , contra charitarem,
& per hoc populus privatur Miflis,
& Divino Servitio. Et ultra hoc
pauperes Sacerdotes plus gravan-
tur ad contentandum Offciarios,
uàm in folutione principalis de-
Biri, nn. |
Item ex perceptione procuratio-
num fequitur aliud inconveniens ,
quia non fequitur vifitatio. Ut plu-
rimum enim non vifitanc Archidi:s
coni , qui fortè nihil habent in var
DER = = —-
ST OR mm = = - —
e-
CR
‘du Concile de Conflance. 49
lore beneficii, nifi procurationem
quam Papa recipit , & fi eliunde
habeant , non vifitant, quia ron
procurantur, & fimiliter Epifcopi.
Ex non vifitatione autem au
quod SacramentumConfrmationis
cftinufitatum, quod cft valde mag-
num inconveniens ; fimplices enim
& populares non poflunt illud ha
bere, quia Epifcopideberent vifi-
tare perfonaliter, & pluries vifita-
rent, fi procurarentur. Et fic ex
perceptione retrahuntur à vifitatio-
_ne, ex quo fequuntur errores in fi-
de, & plurima mala proveniunt ,
docenteexperientiä.
Item ex fubrractione fequetur
unio , quod patet, quia nullus di-
ceret quod fi abinitio fcifmatis fa-
&a fuiflet, non duraflet fcifma,
fed haberemus pacem, Et fortiori
ratione , cûmappareat {cifma indu-
ratum, & pertinacia contenden-
tium, magis debemus moveri ad.
fubtrahendum. Item fequeturaliud
bonum, quod licet non operaretur
unionem in præfenti {cifmate, ta-
men valet ad provifionem contra
fatura fcifmata,ad vitandum ambi-
tioncs, ut diétum eft fupra, Reftat
refpondere ad inconvenientia alle-
gata per D. S. Pontii, & alios,
& pro folutione communi, dico
quod nulla allegata funt, quin Ée
fr per Regem & Prælatos faciliter
tovideri.
Ad illud autem quod dicitur,
pon fiat uni , fi nen fiat alteri fi-
mul, &c. dico quoë hoc non cft
expeétandum quod alteri fiat;
quia fi fic fiercr, inconvenientia
evenire poflent ad Regem & Do-
rs. & maximè ad Univerfira-
remarifienfem, & profequutores
viæ ceflionis cleétæ, per Regem.ë
" Ecclefiam Gallicanam, confiderar
perfonä Papæ & ejus pertinacià &
Obftinatione : idcircd debct Rex
_ advertere quis cligarur in Papam,
ad pacem fuam Ecclefiæ confer-
vandam. c. porrû. 63. dift. nec va-
der fi dicatur , ifta ratio impugnac
* determinationem Regis Karoli de-
funéti , quam fccit de Clemente.
, Dico quod non per prædiéta. Li.
cèc enim licitè ab initio fecit de-
terminationem,poftmodumindura-
to fcifmate, propter perépgiam,
obedientiam fubtrahere “potcit,
prout fupra eft diétum. Idcircà
quilibet nunc, confideratis requifi.
tionibus & aliis'f:@tis, debet fa-
cere quod in fe eft.
Nec valet fimiliter aliud argu-
mentum, non cedect Papa, nifi al-
ter fimul cedat, igitur non debet
fieri uni, nifi fiat alteri fimul, &
ratio cft quia non poflet haberi
unio, quæ principaliter quæritur,
nifi ambo fimul cederent, aut fal-
tem incontinenti ; ad hoc aurem
quod cedant, veniemus per fub-
tractionem, qua fiet ut quilibet fe
paratum offerat cedere , cum alter
cedere voluerit, & oportet hoc fie-
ri fucceflivè, & ficlicité poteft fieri
uni fubtraétio, licet non fat fimul
alteri , {cd prius ad alterum labo-
rabitur , ut paratum fe offerat per
fubtraétionem.
Item tales dilationes malæ fune,
& eas reprobat Gregoriug c. ficuc
2. q-7. fupra all. Cümdicit textus
_netotum , quod abfit, corpusmor-
bus invadat , fi langor non fuerie
curatus in capite. Adaliud cûm di-
citut Papa fcret fententias cxcom-
municationis, & fcrtur fententia
& decretum in proccflibus im.
-pttrantium, &c. Dico quod-hoc
QE DR nm M TUE OS ten ee me ——
EU
48 | Prewves de la nouvelle Hifi re
non debettolerari, & remotä tole-
rantià,tolluntur talia inconvenien-
tia: nonenim poterit excommuni-
care, quia per hoccft minoraliis,
nec cflcc cimenda cjus fententia
tanquam notoriè injufta. Et cùm
dicitur. Privabuntur expectantes
fuis gratis dico quod hoc non eft
magnum inconveniens , & etiam cis
alirer provideri poffet per Regem,
& Przlatos.
Nec obeft decretum proceffuum
facto virtute bullarum 5 quia
illud &ééretum non Hgat , aut po-
uft comprehendere, nifi illos qui
de facto, & non de jure impedirent
effetum gratiz. Quod patez, quia
fi funt plures expectantes qui fece-
runt diligentiam , & ille qui non
eft potior in datä, acceptet, ut fa-
ciat fibi provideri , & accipiat
offeflionem , licct expellatur , &
res fententia FE NE pro
otids jus habente , non propter
ee alter eftexcommunicatus, quia
non impedivit de faéto,fedjuridice,
credens fe jus habere. Sic in propo
fico : fubtrattione fai, recipiens
beneficium ab Ordinario, non im-
pcdict impetrantem de faéto , fed
juridicè , & rationabiliter. Qua-
re, &c.
Ad oppofta de abfolutionibus
cafuum refervatorum Sedi A poftol.
dico quod Pœnitentiarius juxta
aliquos poffet abfolvcre ,ut prids ;
& lice gp" poffet, Prælati bene
poffuntaBolvere in neccflitate, ut
clarum eft. Nunc autem eft necefi.
tas, quia Papa habet manus, fac
fubtraétione , ligatas. Item ad
aliud, cefñio fia per fubtraio-
nem non valebir , nec provifio fub-
fequuta, &c. Dico contrarium ,
quod valchit ceffio, & proyifo np-
va. Ratioeft, quia jure quis poteft
compelli ad + pro bono pu-
blico. Nam compelluntur Cardi-
nales certis pœnisintrare conclave,
& aliis ue in eletione Romani
Pontificis, & includuntur , &c.
juxta c. ubi majus periculum de
cleét. in v1. & Clem. ne Romani 6
porro de eleét. Nam coaétio ifta
principaliter eft ad unionem non
renunciationem , nifi confequu-
étivè. 2°. Quia ifta coaétio non eft
ad hoc ut vi renunciet, fed ut li-
berè cedat ; quiainitium fapientiæ
timor Domini, & ita coactio fi,
ut inducatur ad bonum publicum,
Item major eft coaétio quod con-
gregentur ambo de > &
concordare , quod aliqui adverfa-
rii allegant , quam quod per fub-
tractionem attædiati offerant fepa-
ratos , & cedant , cüm erit opot-
tunitas.
Item quia hæc ccflio facta
per fubtraétionem , non eft violen-
ta ,fed libera antecedenter, paéto,
& juramento appofito juxta for-
mam cedulæ, & coacta voluntas eff.
Non enim tot requiruntur ad ce-
dendum, ficyt ad intrandum Pa-
patum, quia Papa folus poteft ce-
dere , poteft & renunciare : {ed fo-
lus fine eleione Cardinalium non.
poteft intrare. Jremad aliud argu-
mentum. Quod Deus conjunxit ».
homo non feparet, &c. Dico quod
Papa non efficitur , nec fieri potel
fineminifterio hominum, Doco ta-
men cooperante. Et cüm dicitur ;
Electio ejus eft à Deo ; dico quod
fic eft à Deco,quod fieri non poteft
fine exequutione Juris Divini, h
ordinavit ficri ejcétionem certié®x
caufis,quarum hodie , unde dor,
aliquæ forfan occurrunt.Quare,&c:
—
du Concile de Conffance. 49
Ad aliud, Quando dicitur,
Prælati, fubtraétione fa@2 , cùm
habebunt collationes benefcio-
rum, ut in eodem ftatu perma-
neant , nunquam laborabunt ad
unionem Ecclefiæ. Dico, 1°. quod
hoc non valet, quia hoc eft juris
corum, & femper eis poteit rema.
nere, nec propter hoc prxfumen-
dumeft, quod à perfcquutione in-
cœprà defiftant, fi eis fua libertas
reftituatur. 2°. Etiam hoc non elt
‘præfumendum propter præfentiam
Regis, & Univerfiratis , quia hoc
negotium profequitur , & Dci gra-
tiâ perfequitur , & melius eft pro-
videndum, & de bonis provifio-
nibus factis bonis Clericis, quam
de Papa ; quiaëos cognofcunt ma-
gis quèm Papa, & fi contrarium
facerent, per Concilia pofier pro-
videri pro publicä utilitate, & ad
ftudi#uftinenda.
Mèc valet quod collegium Car-
dinaliumeft contra fubtraétionem,
au Parifiuseftquidamnobitis vir
pro parte eorum, qui dicitcontra-
trium , & paratus eftdicere, ad cu-
jus dicta me refero. Nec fimiliter
- valet quod dicunt. Quod Papa non
refutat ceflionem per tertiam bul-
lam, nam jamper D. Abbatem, &
D. Patriarcham refponfum e@ ,
quia vult illam bullam adjungi
primæ fuæ bullæ, & refponfioni
. A e. A
in quà denegat viam ceflionis ex.
. À . . .
prefsè, nec in cà viam ceflionis ap-
probat: quare visâ primä ejusref-
ponfione, & tertià, quæ eft obfcu-
fa, apparet de manifeftà, & evi-
denti contradicétione. Hæc fint
diéta fub correétionibus ante
dictis. |
Statim finità di&i M. Ægidii
‘Propolitione , D. Epifcopus S.
Pontii furrexir, & petiit, ut ad
replicandum admitteretur, quod ci
conccffum «ft, & concordatum per
os Cancellarii D. videlicet Arnal-
di de Corbcjà, ordinatumque cit
quod die Lunæ proximä , per or-
ganumunius COruIM replicarent pra
arte negativä, & die Martis im-
mcdiatè fequenti , per organum
alterius pro parte affrmativa cx-
plicaretur , & in hoc effet finis dif.
cuflionis , nec aliquis plus audire-
tur, nifi Univerfitas, qux quia au-
dita non fuerac , fi vellec aliquid
proponere, quod ipfa audiretur.
Confequerter juxta prædiétum
appunétuamentum , die Lunæ 111.
Junii, pro parte negativä, quia fci-
licet non erat facienda fubtraétio,
propoluit replicando D. S. Pontii
cffeualicer quæ fequuntur, in
idiomate matetno, linguæ fcilicet
Occitanæ. Ea tamen ut alia, in
Latinum, prout fidelius potui , &
pro breviori cxpeditione reporta-
vi. In primis fe excufavit de idio-
mate, proptet ruditatem, ut dice-
bar : & 2°. protcftatus ct ,ucin
fui prima propolitione hujus Con-
cilii, quæ hîc non recito, caufà
brevitatis.
Super quarto , videlicet an fa-
cienda erat fubtractio particularis,
aut totalis, dixit quod non, & fup-
pofuir tres quæftiones : quia In hiis
uæ non funt contra jus Divinum&
Naturale,vel Ecclefiafticum, Papæ
eft obediendum : quod Papæ aper-
tè malo in virâ & moribus cft obe-
diendum; quod Papæ accufato de
hæref ,ante fententiam ef ob:dicn-
dum ; & etiam pofuit corollaria &
inconvenientia. Recitat inconve-
nientia. Vide fupra in prima pro-
pofitione. Ulcra illa, fi fierct fub-
_. G
EE ù
+ — =
so Preuves de la nouvelle Hiffoire
tractio, fequerentur duo inconve-
nientia Primum quod præparare-
mus adventum Antichrifto , & ad
hoc facit diétum Apoftoli : Nif
venerit difceflio primüm , & reve-
latus fucrit homo peccati, filius
perditionis, &c. Secundum et.
Si fieret fubtraétio , quid dicerent
Romani, adveniente indulgentiä
intra annum? Certé dicent : Nec
fübtraxerunt obcdientiam fuo P2a-
pæ; recognofcunt errorem fuum :
ex hoc infurgent contra nos, &
mirabiliter exaltabuntur.
Recitavit poftmodum quæftio-
nes pofitas de Fbtraët Onc particu-
Jari , & alia inconvenientia in eis
allegata, quæ non recito hîc pro-
pter brevitatem. Deinde dixit, ut
” fequitur : Audiftis, D D. mei,
notabiliter propofitionem per DD.
qui propofuerunt pro parte afhr-
mativä, & in effectu dixerunt quod
habemus divifioncm quæ non po-
teft fedari , nifi per ccflioncm, &
allegant cedulam Conclavis. Di-
cunt quod Papa unionem impe-
dit ore & facto, & eft pertinax ,
fufpetus , & fcifmaricus |, &
Le non requititur fententia ad
aciendam fubtraétionem, & plura
alia. Item dixerunt quod D. N. eft
dubitatus , & quod non eft idem de
eo, ac fi effet indubitatus, Alle.
oant ad corumintentionen capitu-
fum fi duo fortè, & Gloffaim capit.
fin. 63. dift. & Epiftolam Hugonis,
& capitulum, Anaftafius 1x dift.
Ad prædiéta eft refpondendum,
& primd proteftor quod nolo ali-
‘ quem injuriari. Et refpondeo.
Cün dicitur; D. N. Papa negat
ceffionem : dico contrarium ut
apparct per cjus refponfionces. Si
apertè dixit coutrarium , non {cio;
fl Offciarii fui aliqui dicunt con-
trarium,aut dixerunt,& alii etiam,
credo quod non habuerunt ab co
mandatum:nefcie tamen,& ad hoc
faciunt fecunda&tertia ejus refpon-
10, fub bullä. Nec obftat prima'ejus
refponfio. Nam aliud eft dicere , :
quod aliäs fuir ceflio refutata,aliud
sr refutatde præfenti. Aliud eft
icere quod jus non ordinavit fieri
cefhonem ,ut in primä bulli , aliud
quod refuravit , quod non fecit.
Venio ad capitulum , fi duo for-
té, & dico quod illud capitulum,
proutdicit Gloffa, debet intelligi:
Quando neuter eft eleêtus à duabus
partibus, juxta c.licer,de ele&. 2°.
Dico, ficut Gratianus in 6 , hoc
autem: indicto capit. fi quod:illud
capitulum non LE intelligi , ni-
fi quando unus eft legitimus, &
alius intrufus, prouteftin ropo-
fito. Vel 3°. dic quod elpieue,
cüm notoriè duo funt elcéh@con-
tra fas. Ettuncdicitur , lex debet
cffe de bono, & dificili.Refpoñdeo
quod multæ leges fidz er
fine dubio, & dificili, ut fimpli-
ces leviùs intelligerent.
Nec obftat : pis dicirur quod
Principes fe debent intromittere,
quia dicit textus, non permitti-
mus, &c. Dico quod hodie hoc
non habet locum. Quæ enim erat
ratio quare Imperatores interfue-
runt in Elcétionibus ? Certè ratio
fuit, quod primitiva Ecclefia
erat În parvo flatu , & quando unus
Epifcopus erat hæreticus, vel {cif-
maticus, propter præfentiam Prin-
cipum non impedichantElectiones,
quas forfani mpediffent.Ideo intex-
erant Principes, c. Principibus 63.
dift. Nunc autcm ceffac illa caufa
quare Principes fe intromittebant,
Dis NM, SE St. ge (“Ro ét D cases tt Co, nn D DL , "À
du Concile de Conffance. | SI
€ vocabantur , ceffat conftitutio.”
Nec obflat Gloffa capit. fi forte 63:
dift, Gloffà ibi dicit quod intelli-
gitur fecundüm textum c. fi duo,
quod intelligitur , ut eft diétum 5
vel dic ol intelligitur quando
Ecclefia ipfum non recipit ad pof-
fefionem, quia fi eft fcandalum,
neuter debet remanere. non.fc eft
in propofñto , quia D. Clemens fuit
receptusad poffeflionem.Ratio hæc
_eft,quianullustenetur jus proprium
dimitrere: vel dic 3°. quod Gloffa
illa loquiturinaliis Prælatisquim
in Papä , puta Epifcopis & aliis.
Ratiodiverfitatis eft, quia quando
quis eleétus eft in Epifcopum , per
Electionem, nonquæritur jus ple-
num , {ed per confirmationem.
Sic in propofto. Idcirco fi ante
confirmationem eveniret fcanda-
lum , Superior & Archiepifcopus
poteft eum removere , ficut eft in
Papâ;quia per Electionem plenum
jus quæritur : & ideo propter fcan-
dalum non removetur.
Nec valet quod dicitur,dubie-
tas, & perplexitas impediunt, &c.
Dico 1 lex illa loquitur quan-
do dubium eft de faéto, fic quod
de jure non poreft conftare. Modè
fatis potett conftare de jure D. Cle-
mentis , & D. N. Bencdiéti Papæ,
& dicere quod jus eorum eft du-
bium , videtur malediétum , peri-
culofum, & verecundum. Quia
fi diceremus impreffionem non no-
toriam, nos diceremus quod Cle-
mens non cffet Papa 3 & effet hoc
turpe allegare contra partem no-
ftram: quiafi mpreffio non cffet
notoria , adverfario non denega-
rcrurobcdientia , juxta formam c.
innomine D.23. dift. Item effet
dedecus Rezis, Cardinalium, &
Univerfiratum qui fe determinave-
runt ad Clementem, quia Cardi-
nales notorià impreflone elege-
rant Bartholomzum.
Irem ad hoc quod dicftu ques
Epifcopi primitès jurant Ecclefiæ
quèm Papæ, & ita tenentur ifti
obedire Concilio , pro Ecclefià :
dico quod hîc non eft Concilium
pro Ecclefà, fed contra Eccleliam.
Item quia ille qui jurat Ecclefiæ ,
Epifcopo principaliter SES ee
capiti obligatur, & fic Epifcopi
licèt jurent Ecclefiæ, tamen prin-
cipalitergurant Papæ. Argum. c.
cüm Clerici, de verb. fignif. Item
cûm dicitur , Papa eft deftruétor
Ecclefir, dico quod non, {ed eft
defenfor. Ad capit. fiea, dica
quodintelligitur in conftitutioni-
bus cditisquoad Sacramentum Ec-
clefiæ, & aliaquæ Jus Divinum êc
Naturale immediarè conftituunt.
Nonficeftinaliis. Quare, &ce
Item ad hocquoddicitur, quod
xirtute cedulæ Papa tenetur à
ceffioncm , refponfum eft per D D.
qui pro iftà parte ropofuerunt ,
pluribus modis. Ultra hoc dico à
uod cûm juramernitum cft dubium,
deber & oportet fier declaratio-
nem. Iftaautem declaratio quæ
Papam tangic, per Papam fieri de-
bet. Nec hoc negarent adverfarii à
vel faltem per Concilium genera-
le. Nec obftat quod dicitu ls quod
Papa tenetur jure communi ad vi-
randum fcandalum. Dico quod
hoc non eftverum, nifi cm aliàs
non poteft fedari fcifma, quamper
ceffionem. Modà poteft alio modo
terminari; quare, &cC: Neceft fi-
mile hoc cafu , ficut de exemplo
ad S. Dyonifium; quia Jus com-
mune dat ceflionem tanquam ulti-
| Gij
s2 Preuves de la nouvelle Hifhoire
mum remedium. Modà juramen-
tum debet inrelligi juxta jus com-
mune. C. ad noftram de Jurejur.
. Necobftarfidicatur , Papa fcan-
dalifat populum , quia refutat cef-
fiontm, &c. Dico quod non, nec
propter fcandalum Pharifæorum ,
& hæreticorum, aut fcifmatico-
rum Prælatus Epifcopatum dimit-
tere dcbet, ficur eft in cafu noftro,
uia fcandalum eft propter adver-
Érios adhærentes intrufo. Ad
capit. Nos fi incompetenter allega-
tum, dico quodibi Papa volun-
tariè fefubmific, nec facæ jus quod
propterea Papa alicui fe fubmitte-
retencatur. Jtem non obftat quod
dpponitur , quod Papa dicit Uni-
verfitatem Parifienfern » & profe-
quutorcs ceflionis fcifmaticos.Mi.
rum cft hoc; quare malum eft di-
cere Univerfitatem fcifmaticam ,
cüm Papa hic pluries dius fit
fcifmaticus , quod tamen non eft
verum ? Iftud enim effet mulrüm
injuriofum Regi, quod haberer
Papam hærcticum aut fcifmati-
Cum, quia nunquam Rex Franciæ
“talem fuftinuit : namintalibus eft
privilegiatus , primdinfide, quia
nunquam tcnuit fcifmaticum, &
in militià, & Clero, & ifta funt
tria lilia quæ defert.
Item dato & non conceffo quod
D. N. Papa effet fcifmaticus , non
fequitur protanto, quod fit hære-
ticus : nam fcifma & hærefis funt
duo vitia feparata , ficutavaritia,
& luxuria, & opponuntur diver-
fisvirtutibus ; nam hærefi opponi-
tur fides, & fcifma unitati Eccle.
fiæ, proprer quod omnis hæreti-
Cus eft fcifmaticus , & non è con-
tra: & fic differentia inter fcifma
& hærefin patet per capit.inter {cif-
Ma 24.q. 3. Sunt etiam in jure
diverfi tituli de hæreticis , & de
fcifmaticis. Tamen beneverum eft
quod fcifma difponit ad hærcfin.
Unde adhærentes intrufe nen funt
hæretici , Licèt fint fcifmatici.
Item ad hoc quod dicitur:fcif-
ma eft majus malum quâm hærefis,
&c. Dico quod hoc nen eft verum,
-& cft contra determinationem S.
Thcomæ 2. 2. Item ad aliud cûm
dicitur , Papa turbat ftatum Ec-
clefiæ | & facit fcandalum ; nen
eft verum, fed intrufus facir. Et
fuppofito quod nefter Papa hoc fa-
ceret ,in eonon effet fibi obedien-
dum, fed in aliis-fic facit. C. Ju-
lianus , 11. q. 3. Item nec facit
fcandalum , quia facit fecundüm
jus commune , ut eft di&tum. Ircm
licèt dcinceps mandet aliquid ,
unde populus fcandalifetur ; non
ei femper eft obcdiendum, alio-
quin fguerentur plura inconve-
nientia.
Item cümdicitur:non refcrt inter
injuftè detinere, & invadere. ee
iftud: & licèr Dominus injuftè de-
tineret,non fequitur quod perdide-
rit jus quod habuit ab initio. Nam
fific effet, Dominus temporalis per-
deret jus fuum, propter injufti-
tiam. Non obftat c. fæpe, de
reftit. fpoliac. quia intelligitur in
conftitutis quoad periculum ani-
mæ, & non aliàs. Venio ad 6 hinc
ctiam. Dixerunt D. D. departe
contrarià,quod in illo 6 apparebat
Symmachum falsè accufatum , ut
eventus docuit. Etiam fimiliter di-
co quod D.N. falsè accufarur , &
multi funt qui loco & tempore vi-
debunt,& pœnitcbunt.
Item de hoc quod dicitur ad
À
caput cûm fecundum, quod eft no-
_ du Concile de Conffance. 53
torium,non eft verum. Et quod di-
Citur quod hic Papænihil tollitur,
& quod fit ceflarie tantèm , &c.
Mirum eft quod hoc dicatur. Nam
quod jus habet Papa in Regno ,
nifi obedientiam»? Si tollatur obe-
dientia, toHitur jus quod habctin
Regno,&idco mirumeft deillis qui
tenent quod in hoc nihiltollitur,
fed ceffatur, quia verè talia non
debcren À me intaliaudientia,
cûm obedientia fit torum jus dcbi-
tum Superiori.
Ad capit. Anaftalius 19. dift.
nego cafum, ut cft pofitus per Pa-
triarcham: nam capitulum non di-
citquod bene fecerint recedendo,
fed credo quod malè fecerint : nam
populusreceflit à Rege David , &
tamen non bene fecir. Aliter dico
quod inillo cafu Papa incideratin
hærefin , & volcbat fuftinere , ‘&
hoc non fecit D. N. Papa. Item
volebat fuftinere contradicentibus
Epifcopis. Credo tamen quod pri-
ma folutio mclior eft.
Item ad hoc quod dicitur : Pau-
Jus Perrum reprehendit , & afina
Balaam, &c. Dico quod hîc non
eft fimili in propoñito. Petrus enim
compellebat Chriftianos judaïfare:
ob hoc Paulus cum reprehendit,
Balaam etiam contra voluntatem
Domini , ibat ad maledicendum
populo. Papa enim nullum com-
pellit ad malum, nec vult com-
pcllere aut malcdicere ; quare ,
&c. Item ad illud quod di&um
eft, quod Papa dixit plutibus ,
quod antca fe permitrerctexcoria-
H, quäm quod cederer. Dico quod
hoc debet intclligi , antequam de
fato, & Per violentiam compelle-
retur. Nec valet excufatio de libro
Patriarchæ, quia taccre debebat
talia, & malè fecit, nam fuum li-
brummifrin Angliam, & Hifpa-
niam, & Avenioni, & talia affcre.
re de Papa malumeft,fcandalofum,
& præfumtuofum.
Icem Patriarcha ci fibi ipf con-
trarius, cèmdicitinunà partefui
libri, quod fi Paparoneflet , ma-
jor Pæœnitentiarius babcret potcfta-
tem. Dicit quod de diverfis Reg-
niscongregarentur , &c. & fic c{-
fer Papa 5 & dicir quod Ordinarii
haberent poteftatem : vide in co
plenids. Item ad aliud , quando
dicitur , quod Papa non fcrvat
Canones, &c. dico quod non eft
verum, utdixi fupra in prima pro-
pofitione. Unde rextusc.nulli fas19.
dift. qui diciteoscommunione pri-
vandos qui tranfgrediuntur præ-
cepta Apoftolicæ fidei : incelligi-
tur in illo qui non obfervat Cano-
nes Papæ, & contemnit pertina-
citer, quiatalis eftfcifmaticusaut
hæreticus, ut eftin Gloffli. Item
cèmdicitur ; alii fequentur decla-
rationem Regis in fubrractione.
Non eft verum, nec verifimile,
quod Rex mandet aliis quod ha-
beant euminfequi, fi habcant con
{cientiam contrariam : nam licet
Regi in temporalibus fit obedien-
dum , in fpiritualibus tamen con-
fcientiæ Papæ , ad Ecclefiain ta-
Venio ad additionem Reois
Hifpaniæ, per quam recipit viam
Papæ. 1°. Propter Dnoulrtes &
litium prolixirates, cxceptiones ,
& fubrerfugia , juribus colorata,
Dico quod propter fugiendas illas
prolixirates , Papa confenfit addi-
tioni Regis Arragoniz , nec cft
verifinile , quod elcéti ad difcu-
G iij
do.
men confcientiam femper refcren-
ne —
4 Prewves de la nouvelle Hifoire
tiendum , vellent damnare animas
fuas, & mori fame. Nam contra
cos ficri poffet, & provideri , ficut
in Elcétione Papæ , contra Cardi-
nales in conclavi exiftentes. Nec
etiam valet quoddicitur, quod in
via Papæ, non continetur via Con-
cilii generalis, ut dicit dicta ad-
ditio Hifpaniz +: hoc enim non eft
verum. Bene {citur quis eft ille de
Hifpaniâ, quiomniafacit. In ce.
dulä enim Papæ dicitut quod Ele-
io Arbitrorum fiat de confenfu
Regum, & Principum utriufque
obedientiæ, & fic haberent vim
Concilii generalis. Item non valet
quod dicitur : Prælati congrega-
ti ad eligendum arbitros, volent
efle Judices, & fic non habebit
locum tuumcompromiffum. Dico
quod locum habcbir. Prælati enim
non erunt Judicès, quia Papa non
confentiret.
Nec valet quod diciturin arbitris
erit contrarietas , &c. ut indiétà
Eleétione. Dico quod non; major
enimeffec in Cardinalibus utriufq;
Collegii fimul congregatisad reeli-
penene fai cefione, cùmaquili-
ct veller eligere fibi charum. Item
nec ibi erit contrarietas, quia ar-
bicri poffent artari ,uteftdi&um,
& per iftam viam citiùs haberetur
unio, quäm per viam cefhonis, de
uà forté per multos dubitatur ,
ue de Cœleftino fuit dubium ,
an fua renunciatio valeret.
Ad conclufiones D, Abbatis
rcfpondeo: Ad primam,cümdicitur
Papa magis tenetur profcqui , &c.
Concedo. Et cm dicitur quod ad
Regem fpectat fui autoritate ; di-
co quod non cft verum, non tamen
derogando porteftari Regis. Quod :
probatur primo excm plo Thcodofi
$hinc etiam, 17. dift.ubi videatur
textus. Item exemplo Valentinia.
ni, in c. Vatenrin: 63. dift. facir c.
fatis evidenter , 96. dift. & Con-
ftantini, in © Sacerdotibus xr. q.
1. Îtem probatur per Jura commu-
nia , dicentia quod perfonz Eccle-
fiafticæ non dcbent judicari per fe-
culares Judices : igitur hic Papa
à fortiori, quoniam à neminé po-
teftjudicari. C.nemo 9. q. 3. ad
hoc eft rextus 6 1. 97. ak Nec
obftat cap.qualis, quia omnia Ju-
ra quæ loquuntur de hoc, intel-
liguntur ad requeftam Ecclefz.
Et cùm dicitur , femper durarct
fcifma, non cftverum : & fuppo-
fito quod fic effet, nihil poteft Rex.
Faciat Rex quod convocetur Con-
cilium gencrale , fi velit Papam
Nec valet quod dixit Patriar-
cha in libro fuo ; quod non refert
an fimul aut per partes fiat Conci.
lium ; quoniam refert. Quid eft
Concilium ? Concilium enim à
conveniendo, quoniam Prælati fi-
mul funt, & deliberanr. Tunc
enim unus poterit dicere unum mo-
judicari, autcontraeum procedi. :
tivum, feu rationem quæ alios po-
teftmovere. Juxta c. canonicis1e,
dift. ideo dicit lex quod non valet
fententia lata abfente altero arbie
trorum ; licet fi effet præfens, per
majorem partem ferretur fenrentia
1 ficuti #. de arbitr. ad hoc Gloffa
c.in Genef de elec. |
Negç etiam vera cf alia conclufia
Abbatis , quod decet & expedit
fubtrahere : quoniam vel non in-
telligit materiam, vel multi deci-
piuntur. Quæftio enim eft inter
Doctores Theologiæ , utrum com.
mitrendum fit peccatum, ut majo-
ta mala evitentur ; & dicunt, Do-
me
= nn men,
du Concile de Conflance. -$5
étores quod non.Undedicit Augu-
ftinus, quod malcfecit Loth, tra-
dendo fuas filias ,urrecitatur.Nec
peccatum veniale debet committi,
pro evitaado mortali, ut dicunt
Doëtores, & Auguftinus. Et tunc
arguitur fic. Subtrahere obedien-
tiam eft peccatum morrale: igitur
Êe evitandoalio malo fieri non de-
et. Itemquia mala nn funt fa-
cienda , ut dubia bona eveniant.
Mod fubtrahere obedientiam eft
malum & peccatum , & licer fcif-
ma fit malum quoad älios , non
tam eft quoad nos. Item ,ut di&um
eft, fubtractione faétä , non habe-
bimus unionem , & dicetur quod
non tenet ccfllogropter metum , &
fic non valebit Eleétio.
Nec valet quod dicitur : Jus
permittit, ut compellatur. Non
cft verum, nec obftat capit. ubi ma-
jus, quia illa compulfio faéta eft per
gencrale Concilium contra Cardi-
nales, & certo modo : non fic au-
tem proccdendum eft contra no-
ftrum Papam, qui non habet fupe-
riorem , nec jureaftringitur. Item
cümdicitur, fi Papa recipiat pro-
curationes , fequuntur inconve-
nientia. Poteft efle verum, & fi
dicatur,hoc eft contra Concilia ge-
ncralia, non obftat, quia,utdi@um
eft, Papa poteft contra Con ciliage-
neralia. Jura autem allcgata in
contratium , loquuntur in illis
quæ funt fidei , aut Sacramento-
rum. Âliter autemdicere , efler de-
ftruere mundanam politiam , &
poflent fubditi rebellare contra
Principes, fi præciperent aliquid
quod primi facie videretur inju-
ftum , & [ubtrahere.obedientiam st
quod cffetmaximuminconveniens:
Ron enim fic debentfubditi proce- |
dere, finjuftum præcipiatur, fed
| debent venire ad fuperiorem, &
fupplicare uteis provideat ,non fic
fecerunt Prælati. Quare, &c.
Item ad allegata per M. Ægi-
dium. Quando dicit quod cüm Pa-
pa eft vchementer fufpcétus , dcbet
fubtrahi. Noneft verum, per cap.
litreras de præfumt c.inter follici-
tudines , de Purg. Canon. pro hoc
videtur cafus in 6.hinc etiam alle-
garo. Etinc. nonne. Nam licec
initio dicatur pro dubiä fufpicio-
ne , tamen finis dieit quod non de-
bet fubtrahi obedientia. Nec valet
illud quod allegarur.Papa hic non
condemnatur: non eft hoc beredi-
étum : fed fit de eo, ut de illo qui
fufpenditur , & poftca inquiritur
de fao. Nec etiam valet illud
quod dictum cft , quod ad fubtra-
hendum non requiritur forma Ju-
ris, & quod duo teftes fuffciunt
contra Papam, &c. Dico quod
hoc eft verum, quando delitum
Papæ cftnotorium ; fecüs quando
non eft notorium , quia major fo-
lemnitas requiritur , quàm in alio 5
cùm fit majus periculum in ejus
condemnatione , nec fimiliter va-
ler illud quod dictum eff, quod hîc
non requiritur citatio, & procef-
fus, &c. Nambhîc, nihileft noto-
tium contra Papam ; & etiam com-
munior opinio Doétorum eft, quod
in notorio requiritur citatio, & fic
non licet, & nec expcditfubtrahere
obedientiam.
Item gloriaRegis&RegniFranciæ
eftquod Rex Franciæ nunquam fo-
vit fcifmaticos, fed femper tenuit
verumPapam.LudovicusRexFran-
ciæ pro reftituendo certos Epifco-
posRegni Angliz, fecitarmatam
contra Regem Angliæz, & cüm fuis
he mn
PE ET ES
ms
Er
sé Preuves de la nouvelle Hiforre
inFlandrià pro complemento nego-
tii fuit impeditus. Pariter fecerunt
-mulri Reges Franciæ, ut patetin
hiftoriis & chronicis , qui recepc-
runt bella pro Epifcopis reftituen-
dis, & pro Ecclefà, & à fortiori
pro Papa ficri debet. Etita non ex-
pedit fubtrahere. Deus deftruatme,
fi non ita credam in confcientii
mei, &hæc fint dicta fub corre-
étionibus ante dictis.
Confequenter diecraftinà , vi-
delicet die Martis 1v. Junii D.
Abbas Montis S. Mich. fupra no-
minatus , linguà materrä, ut prius
duplicando propoluit quæ fequun-
tur. Ea ramen in Concilio , pro
ftilobrevioriinLatinym reportavi.
Et præmifit exçufationem, prop-
ter atduitatem materiæ, præfen-
tiam tantæ comitivæ, in fufficien-
tiampropriam, & brevirarem tem-
poris. Protettarufqueeft , ut fupra
in fuâ propofitione , quam hîc gra-
tià brevitatis dimitto.
Reverendiflimi Principes, &
vos alii D. D. mei Reverendi. Quæ-
_ftio difputata eft , urrum confide-
rato ftatu Ecclefiæ & fcifmatis, ac
proceffu per Regem & Ecclefiam
Gallicanam incæpto, liceat Regi,
an expediat ficri fubtraétionem,
intoto, velin parte; D. D. mei,
& eo fuftinuimus partem affirma-
tivam, & alii negativam. Heri
fpecialiter D. S. Pontii, contra
cujus diéta habeo duplicare Pro
intelletu materiæ videtrur dicen-
dum quod ejus argumenta redu-
Cuntut ad quatuor punéta. Pri-
mumeftdedefcétu caufæ, & ratio-
nis ; fccundum de defcu procef.
{ûs ; tertium de defcétu autorita-
cis ; & quartum de inconvenienti-
bus, verifimiliter ,utlicerevenire,
contingentibus.
Pro refpondendo ad primum
videlicet quod Papa non ef fcif.
maticus, aut hæreticus , fuppo-
nam 19%.ex quo refpondebo , & 1°. :
fuppono, ut fupra, quod omnis.
Catholicus tenctur laborare ad
unionem , procurando neceffaria,
& removendo impedimenta. 2°.
Quod Principes præcipuë tenen-
tur, ut Catholici, & ut Principes,
& quoad hoc habent autoritatem
ad hoc , quod deduétum eft ube-
riùs , ad quod noneft refponfum ,
ex quo apparet quod Principes ad
hoc tenentur fub pæœnà fautoriæ
fcifmatis. ‘
Ultra fupponos quod medium
bonum veniendi ad unionem eft
via çeflionis, nec hoc ab adverfa«
riis negatur, autaliis quibufcum-
que. Item etiam quod eft fola via
plenè fedativa , ut fupponimus.
Nam confideratà radicatione {cif-
matis, & induratione, non eft fpes
per aliam viam haberi unionem,
fcdforfan perpetuum fcifma,ut cla-
rè patet bene infpicienti. Per de
paterquodnihil facitad propolñrum
juftificatio compromifli, & contra-
diétioceflionis , ex quo etiam fe-
quitur quod Papa tenctur ad ac-
Ceptandum viam cefonis : 19
propter bonitatem viæ in fe :item
propter juramentum præftitum in
introitu Conclavis, de quo fupra
fit mentio.
Nec obitar illud quod dicunt DD.
de adversä parte, quod cedula fup-
ponit ordinem , & quod ceflio eft
ultimum remedium. Et fupponi-
tur tenor cedulæ, quod juravitom-
nibus viis & modis, fine dilatione,
dolo , fraude , vel machinatione
quibuflibet profequi unionem ;
étian}
_
= ae: tn D ee Q ue ps mn. RÉ
du Concile de Confance. s?
etiamufque ad ceffionem inclufi-
vè, fi D. D. Cardinalibus, &c.
Vide {uprain principio propofirlo-
sis Patriarchæ : hac præfuppofiri,
probatur clarè, quod tenetur ad
aCceptandam viam ceflionis. 1°.
Quia juravit omni viä profequi :
ipfa eft{ola, ut fupra dium cf :
igitur, &c. Irem ipfe juravit pro-
fequi unionem Ecclée, fine fit
tione , dolo, fraude, &c. Mod
omnis alia via difcuffionis notoriè
cftdilatoria, imdinutilis, & fine
frutu forfitan , & verifimiliter
perpetuativa fcifmatis, quod jam
duravit xx. annis, vel circiter:
confideratä ctiam fixà partium ad-
hærenti2. Igitur, &c.
Item D. Papa promifit & jura-
vit omnibus viis, & modis ratio-
pabilibus , quamprimüm poffet,
Ecclefiæ unionem, & fuir jura-
mentum purum Mod via ceflio-
nis eft rationabilis ; ut eft clarum:
igitur ad eam virtute juramenti
etiam tenetur per clutalae gene-
ralem. Nec füerunt Cardinales
contenti claufuli generali ; fed ad
majorem expreflionem voluntatis
providendi unioni Ecclefiz 5 ap-
pofita fuit claufula, #fqwe ad ceffio-
nem inclufivé ; dummodd D. D.
Cardinalibus, ©c. Tunc arguitur
fic. Via ceflionis continetur in ge-
nerali promiffione, ut eft diétum,
quia eft fan@a , & rationabilis.
Ergo os dici;visä declaratio-
ne Car inalium, quod illa claufu-
à . h{que 4d ceffiônem,appo-
2 a .
pr
Gen exequurionem,purifica
5 fi D D. Cardinali-
#5. Conditio aurem notorià pu-
rificata eft : im é
* 1mO præfentibus om-
nibus Car P
-
‘
dinalibus , uno faltem .
excepto, see Avenioni publi-
cata, prælenti innumerabili popu-
limultitudine, D. D. Ducibus,
Legatis Univerfitatis, &c.
Irem certum-eft quod in jura-
mentis & contraétibus omnisper-
niciofa , & captiofa interpretatio
vitanda eft & fugienda. Gloffaau-
tem & intelletus corum ad dié&tum
juramentum, dealiis viis tentan-
dis, cft interpretatio captiofa no-
toriè : quia fi aliæ tentarentur ,
nunquam effer finis. Item jura-
menta interpretari debent ad in-
tentcionem eorum quibus juratur ,
vidslicet Cardinalium : modà ipfi
declaraverunt fuam intentionem.
Nec valer illud quoddicit D. Se
Pontii, quod diétio, afqwe, de-
notat ordinem : refert enim, an
didio , #fqne,apponatur termino
ad quem,&denotat ordinem. Ver-
bigratiâ fipromitto ire ufque ad
S. Dyonifium, certum eft quod
omni viàcgo poffum ire : aut ap=
ponitur medio, & non denotat
ordinem , ut fi promittorire ad S.
Michaëlem,etiam per Carnotum, fi
Johanni placeat; certum eft hoc.
cafu , fi Johanni placeat, ego te-
neor ire per Carnotum. ficin pro-
pofito: Quare, & A |
Ex quo apparet quod ex quo te-
netur eam acceptare, ad requifi-
tionem Cardinalium , quod non
fecit, imd nec ad requifitionem
D D.Ducum, requirentium Eum €x
parte Regis, & Ecclefiæ Gallica-
næ, quæ iftam viam folemniflime
acceptandam declaraverat , quod
ifta habent vim cxpreffæ denegatio-
nis, etiam visa prima cjus refpon-
fione, fub bulià fecundà,& tertià
captiofis refponfionibus ad primam
additis. Argum. ad hoc, in c. ab
H
me ue —— 2 5 2€ SE RE
8 Presves de la nouvelle Hifoire
co , de 7. Item quia prote-
ftatus eft publicè quo oem
non acceptaret , ut fupra diétum
cft. Itemapparet denegatio viz ex-
preffa, quia impedivit propoffe
pro‘equutionem ejus , utapparct,
quia ad eam impediendam mifit
Ambafciatoresin Alemanniam , ut
D D. plures experti funt, & ego
ctiam Legatus Regis ibidem ima-
nifcftè percepi, & idem reccpe-
runt D D. Legati ad Hifpanias
ad Regem Arragonenfem, & ad
Bonifacium intrufum, &ad Ro-
manos, ut apparet ex eorum Ele-
étionibus : nec habet gratos viam
ceflionis perfequentes , fed cos
odiofos es ut notorie cviden-
terque apparet,& fupra diétum eft.
Ex quibus omnibus clarè con-
cluditur, . viam ceflionis de-
negat, verbo & fito, quantum
poteft. Ex quo apparet,quod quia
nulla alia eft via ad uriiendum Ec-
clefiam accepta, & eam refutat
acceptare,ncgat unionem, & ei con-
tradicit , & per confequens eft fau-
tor fcifmatis pertinax, & nutritor.
Sequitur etiam quod D. Papa Pa
patum retiner contra eflentiam Of:
ficii fui; tenendo fcilicet Eccle-
fiim divifaih, contra fuum jura-
mentum , &’requifitiones fæpius
ratas, Nec valet excufatio duplex
diéta per D D. de parte negativä ;
una, quà dicitur non refuta-
vic, & hoc nihil eft, ut di&um
eft, quoniam rei effctus eviden-
ter apparct in Contrarium. Scit
enim hoc, & Concilia præterita,
-quod folüm ab co quæritur ,quod
paratum fe offerat, prour notoriè
fxpiffimè per Reges & Principes
upra nominatos fummatus eft, &
amen non vult in eam confentire,
nec cam aliqualiter offert. Nec
enim valetalia excufatio, qua di-
citur quod offert compromiflum,
& adhuc hoc nikileft; quia inuti-
lis eft via compromifli, ut fupra.
Hic confilium quæritur , &
agitur fuper exequutione viæ cef-
fionis elc@æ per Regem, Eccle.
fiam Gallicanam , & plures alios,
ad quam exequutionem , ut vide-
tur ,.folüm funt duz viæ fupra ta-
étæ, requilitoria , & tentata cft
folemniflimè, & quia de cà am.
plius noneft fpes, ad aliam viam,
{cilicet fubtraionis recurrere o-
porter. Aliäsin poteftarePapæ effer
nos habere fcifma perperuum.Fun-
damentum autem hujus dencgatio-
nis cftambitio, & cupiditas domi-
nandi pro fe, & fuis, juxta c. 1. de
Cleric. non rcfidentibus ; & juxta
di&um Sarifberienfis. 1fta autem
proveniunt ex obedientià , quoad
pcéunias, & collationes : Oportet
crgo ifta removeri, ut plagacure-
tur , juxta illud : Extrahe ligna
foco , fi vis extinguere flammas :
repugnat itaque unionem Ecclefiæ
profequi ,. & miniftrare impedi-
menta , aut illi confentire,
Ex prædi@is fequitur conclufo
refponfiva ad primum articulum ,
quod confiderate fcandalo noto-
rio, fcifmate notorio , & unionis
impedimento nororio ,. ex quo Ec-
clefia fcandalifatur , eft à corpore
Ecclefix feparandus ; facit c. lud
24.q. 3. & per hoc refpondctur ad
hoc quodællegatum eft, quod Ro-
mani faciunt ffandalum, &c. Ve-
rum eft quod ab initio fecerunt
fcandalum ; fed D. N. Papa etiam
nunc facit, quia tenct Ecclefiam
divifam, contra opiniones fux obe-
dientiæ, quam poteftunire, f vulr,
aq
+
ds Concile de Confance. s9
{cilicet acceptando ceffionem.
Item fequitur ex prædictis,quod
etiam in licitis non eft fibi obe-
diendum. Ratio ejus eft, quod pec-
catineflentialibus fui Offcii , uc
cft di&um. Hic autem eff us
caufatur exobedientiä, & per con-
fequens, fibi obediendo, participa.
remus fecum in crimine criminofo,
& nutriremus {cifma , ut apponen-
do igni combuftibilia. Secùs ta-
men effet in alip cafu particulari,
fibi obediendo, fi effet unitus , &
indubitatus : quiatuncobedientia
non effect caufa mali. Hoc autem,
ut eftditum, peccatum fuum cau-
fatur ex obedientii; & ficobedien-
do fibi favemus in crimine : & fic
patet ue Papæz , quamvis malo,
effet obediendum , nifi obedientia
effet caufa , & nutritio fui mali.
Per prædi@a refpondetur , cûm
dicitur , non funt mala facienda ,
&c. Verum eft, {ed fubrrahere
obedientiam, causâ ftante, non eft
malum. Quare, &c.
Tertio fequitur, quod non ob-
flante jyramento Epifcoporum
allegato | Prælati profequendo
ceffionem & fubtractionem, ob-
fervantjuramentum. Ratio, quia
intelligitur juramentum factum
Ecclefiæ Romanz, & fic Prælati,
prædiéta perfequendo , non funt
perjuri per prædiéta. Tale enim
jJuramentum civiliter intelligirur
juxta C. Quinta vallis, de jurejur.
ex quo patet quod Prælatus non te-
netur Papam fovere, & manu te-
nere in Papatu, nifi juftè pofi-
deat : aliàs juramentum effet reme-
ratium. Item fequitur quod renun-
Ciatio, & provilio fact per fub-
traétionem cffent bonx, & validæ.
Patet, quia fubcractio cft bona, &
+.
licita, & per confequens coactio
eftjuridica , & Jurisex{equutiva ;
pro hoc facit c. ubi majus 6. præ-
terea , cum Glof. de Elect. in vr.
ubi compelluntur Cardinales cer-
tis pœnis intrare, & ligare, &cç.
qui cafus debet trahi ad cafum fi-
milem , habentem parem,aut majo-
rem rationem, prout cft cafus præ-
fens. Quare ad hoc non valet ref-
ponfio D. S. Pontii. Juraautemin
contrarium allcgata, loquunturin
coactione violentä , & non juridi-
cä: quarenon valet fuum primum
articulum. -
Sequitur contra fecundum co-
rum fundamentum, quod ad fub-
tractionem faciendam , non eft
Opus citatione, aut fententiä. Ra-
tio eft , quia impedimenta unionis
funt notoria, notorietateaétüs per-
manentis , quatre’ non requiritut
fententia, &c. Argum. c. cum fic
de appellat. c. quanto, de tranflat.
Epife. c. fignificafti, de divorriis.
Ubi poteft expcelli de facto mulier,
in crimine adulterii notorio, &
hoc notat Innocentius , in C. €x
parce , de verb. fignif. qui, in no-
toriis criminibus, aétus permanen-
tes ,ubi eft in morâ periculum, non
requititur citatio , aut fententia.
tem quia hîc non tendimus ad de-
pofitionem dignitatis autoritate
judiciaria, nec ad perpetuam fub-
tractionem obedientiæ à Romano
Pontifice : fed ad removendumnu-
. trimenta fcifmatis,&indeunionem
confequendam, quod feri debet,
per c.Anaftañus, fæpius allegatum.
. Nec valet refponfio D. S. Pon-
tii ad id caput , dicentis, quod
cm textusdicit ,abobedienrià re-
cefferunt , ponit facti accidenria,
non Juris minifterium , & fic »
H ij
80 Prewves de la nouvelle Hifhoire
quoad hoc non ponit Jus, &c.
de Gloffifentit contrarium, ut
ibidem pater: idem etiam dicunt
Doctores. Item patet hoc , quiaubi
non habemus Jus nee ;
vel autoriratem Ecclefix, debemus
recurreread aliquas Ecclefiæ hifto-
rias, præcipué ubi non funt repro-
batæ, & fjc ubi fatum recitant
prefumitur juflè fiétum. Ad præ-
diéta facirexemplum quod Paulus
reftitit Petro.
Ex prædictisetiam apparct ref-
ponfio ad certium argumentum
poñitum per partem adverfam, &
39. ad c. cèmfecundum, dehæret.
Sn illud c. loquitur , cùm proce-
itur autoritate judiciarii. Hic
autem folùm loquimur in provifio-
netemporali , pro bono Ecclefæ,
quâ provifione Rex poteft licirè
uti, ut fuperids deduétum eft. Er
per hoc refpondetur ad 6. hinc
etiam, 17. dift. ubi videtur quod
Rex non debet efle Judex : quia
verum cft quod non debet effe Ju-
dex, Pre
{ed poteft effe Judex ad providen-
dum Ecclefiæ, maximèin cafu fcif-
matis. Per hoc refpondetur ad hoc
quod dicitur : Concitium dcbet
judicare , non Rex. Verum eft
quod Rex non judicat, fed per
ceffando inconveniens, poteft re-
medium adhibere. Et hoc fonant
fuperis allegata , quæ dant po-
teftatem Principibus in tali ma-
teria.
Reftat folvere ad inconvenien-
tia. Cüm dicitur: Aliqui canta-
bunt, & celebrabunt, aliqui non.
Refpondeo quod hoc non eft veri-
fimile, per cap. Matthæus , de
Simon. & ratioeft, quia Rex pro-
cedit & procefhit deliberatè, &
deponendum Papam,,
cum confilio Ecclefiz. Et fic, f
aliqui fcrupulum haberent, depe-
nere tenerentur. Item licèt effet
timendum fccupulum aut fcanda.
lum, propter excommunicationes,
tamen magis debet timeri indura-
tio Vapæ, & perpetuatio fcifma-
tis. Nec propter verbadicentium,
nos fcifmaticos debemus ceffare à
profequutione, quia non dicerent
verum, uteftdiétum : neceftprz-
fumendumquod ita dicatur, con.
fiderato modo procedendi per fup-
plicationes & requeftas iteratas ,ue
eft {æpius diétum. Exquo fequitur
quod Rex ad bonum operatur , &
Frs non fovcbit fcifmaticos, {ed *
ubcrahet ad evitandum fcifma ,
quod licer, uteft diétum, nec Papz
contrarium præcipienti eft obe-
diendum,juxta Glof.Innocentii,in
c.inquifitioni, de fent.excom. qui
dicit ,quod fi Papa faceret præcep:
tum contra ftarum Ecelefñiz, non
cftobediendum. Modè fibi obedi-
re in tali cafu, eft hujufmodi ;
quare,&c. Nam ex obedientiä plu-
ra mala poffunt provenise.
Nec cft refponfum ad unam
quæftionem quam pridie pofui,
quia in perceptione procuratio=
num {ubtractio faciendaerat, licèe
rotalis non fieret : & hoc multipli-
citer probabatur , nec eft folutum.
Confitebantur tamen fatis impe-
dimentum correétionum , & etiam
plura inconvenientia evenire ex
perceptionc talium , fed diccbant,
quod Papa fuper hoc debebat re-
quiri, & ei fupplicatio fieri ; non
autem Ésciende erat fubtradio ,
aut de facto refiftendum. Dico
quod ipfe requifitus fuit , ut à pro.
curationibus defifterer , & eas per-
mitrerct exigi ab illis quibus ordi-
eq
dy Concile de Conflance. 61
Aariè debentur , quod penitès re-
nuit, nec liquid concedere vo-
luit. :
Item dixerunt , quod non li-
cet de faéto refiftere contra ptæ-
ceptum Papz, ficut nec licet con-
tra præceptum Regis, tangendode
pacificatione Dominorum. Dec ifto
dicet M. Petrus Plaoul, cùm lo-
quetur pro Univerfitate. Item di-
xit D.S. Pontii , quoddixi, quod
Jicitè poterat peccari mortaliter :
{ed non eft-vesmm ; bene verum eft
quoddixi, bonum effe non obedi-
re in hoc cafu , confideratiscir-
cumftantiis {cifmatis. Item dixe-
tunt, quod capit. fi duo, non habet
hic locum. Dico contra, & pro-
bo: aliàsenim eflct inutile : pro
cujus evidentià noto , 1°. Quod
“licèc effemus certi , quod nofter,
cui obedivimus, cffctverus Papa ;
non tamen eftnotumuniverfali Ec-
clefiæ, fcd cft dubium, & perple-
xum, quoi etiam patet per viam
es durs » per Papam oblatam,
& idem etiam eft de alio conten-
dente. Idem ctiam patet per clau-
fulam appoñiram addictam viam,
videlicet fi otiatur varieras aut
difhcultas, &c. Er fic verum eft
dicere quod uterque eft dubius
tete iter univer{alt Ecclfiæ,
icèt nos forfan , aut plures de no-
bis, de noftro non dubitarent.
Ex quibus fequitur quod capir.
in nomine D.23.dift.non habetlo-
cum ubi duo funteleci,fort£é contra
faS, juxtacafum c. fi duo 70. dift.
& ubieft dubietas de quolibet , ut
nunc , patet quod c. in nomine D.
dicit quod intrufus fine audientià
depellatur ; modè nunc non con-
* flat univerfali Ecclefiz, quis cft
intrufus : quare , &c. nec valer
quoddicitur, quod fit vituperium
arti noftræ , revocando in du.
Fr &c. Dico quod non , ur
fupra eft dium; nunc etiam du-
bium, fieft aliquod , ex parte ejus
provenit.
Item ex oblarione viæ fuz ma-
jus. inconveniens fequeretur con-
tra Cardinales, quianunquam cis
crederetur , cx quo corumdeclara-
tio veniret indifcuffionem: ex qui-
bus concluditur , quod capit. fi
duo contra fas, nunchabet locum,
& eft cafus in terminis, ut vide-
tyr , quod neuter debet remanere:
Et pro ampliori declaratiche fup-
ponitur Bonifacius primus
qui fuir fatus infrmus, rurbaba.
tur propter fcifmata quæ viderat,
& ambitiones hominum, quas per-
cipicbat pro Pontificatu Romano,
ipfe fcripfit Imperatori Honorio,
ut providerct ; ut exprefsedicit c.
Ecclefiæ mcæ, 97. dift. Imp. Ho-
norius refcripft Papæ, quod fe-
citcapit. fi duo, per quod bene
previdetur futuris fcifmatibus, &
ambitionibus vitandis, ut expref-
sè ctiam dicit c. viétor ead. dift.
in quo ponitur Epiftola Honorii
ad Bonifacium refponfiva.
Item fupponitur quod lcges de-
bent intelligiad intentionem fa-
cientium, juxta præcedentia & fe
quentia apparentem. Item debet
intelligilex, ut fit utilis, & Eone-
fla,4 dift. 6-hiisautem. Ex qui-
bus fequitur quod pe intelli-
gere iIlud Caput , fi uo,quando cf
dubium de utroque, quia quando
certum erat quod erant y COntra
fas provifumerat, per €. in nomi-
ne ND. alleg. Nec poreft intelligi,
cm eft dubium de uno folo , quia
jus unius propter alterum perdi
H ii;
a Preuves de la nonvelle Aifoire
noti debet: Nam fi de uno elt du-
bium, etiam de altero eft : quia
certum cft quod duo fimul non
poffunt cfle Papæ; & fic intelli-
gendum eftillud capitulum, cùm
<E utroque eft dubium : aliäsillud
noneffet fruétuofum , cujus tamen
contrarium. intendebant Bonifa-
cius, & Honorius fupradiéti ,ut
apparet exprefse in diétisc. Eccle-
fiæmezæ , & c victor.
Etratio,quia ubi funt duo con-
tendentes, Jura non providerunt
defuperiore : compromiffum enim
noneft de Jure; quiaetiaminaliis
reproBktur, juxta c. nifieffent , de
Pribend. Nec etiam Concilium
gencraleeft Judex, urdicir Hugo,
in c. fi fortè, 63. dift. quia pofent
fcandala evenire , propter quæ vi-
tanda neuter debet remanere , ut
dicite. fi duo , alleg, Non obftar
quod dixit D. S. Pontii, de Electo
confirmato, & de Eleéto in Papam.
Bene verum «ft quod eodem modo
Jus habent Elcétus confirmatus,
& Eleétus in Papam ; fed in hoc
differentia cft, quod confirmatus
cedere non tenetur , quiahabet Su-
periorem, fed Electus in Papam ,
fi habet contendentem, juxta præ-
diéta, oportet quod cedar, juxta
formam capit. fi duo.
Ad aliud inconveniens de in-
dulgentià proximä , ,& rationis.
Ucinam dcbité provideatur pen-
dente temporce. Nec cft verifimile
contra nos fcandalum evenire,
cümaquiliberfcier, & {cire pote-
rit caufam fubtraétionis, & no-
{tram intentiornem, & quod non
adorabimus Idolon , nec etiam
propter perlonam Papæ itur Ro-
mæ,fed propter indulgentiam
datam à prædecefloribus, pre vie
fitationé fanétorum locorum. *
Item ad aliud inconveniens als
legatum, cùm dixerunt, fubtra-
étione faétä, quilibet Epifcopus
crit Papa t nunqua volent ad
unionem laborare. Dico quod ih
dubio hoc non eft przfumendum.
Tota enim hujus negotii profequu-
tio , ut plurimum per Regem fa-
Cta eft, qui non finet eos dormire.
Item ad allegara incenvenientia ,
de diffentionibus, dico quod hoc
non eft præfumendéfi , fed in me-
liorem partem fupponeéndum eft
quod Epifcopi, & Prælari Supe-
riores habent, qui poffunt in tali-
bus providere. Item nec verifimile
ft taliafcifmata evenire , cùm Pa-
patus aliquoties fuerit vacans per
triennium , vel circiter ; & tamen
non eveneruntpropter hoc talia in.
convenientia , & diffentiones, ut
pater ex Chronicis. Item ad hoc
quod cftdiétum, Prælati conferent
Nepotulis carnalibus , & vilibus
-perfonis. Dico quod fict in futu-
rum, dubito, nec eft hoc præfu-
mendum , uteftdiétum , quia con-
tra talia provideri poteft , etiamin
Angliâ, ubi Ordinarii conferune
Bencficia,competenter providetur.
Quare, &c. |
Item ad illud quod Un
eft de abfolutione, fupra folurum
eft. Namincafu neceflitatis, Ore
dinarii poffunt abfolvere, juxta c.
extenorce, de fent. excomm. & ut
gencralis fit folutio, dico, quod
nuila funt alleoata, quin poflit op-
timé provideri , & fieveniant, væ
illis per quos. Nulla enim talis
infirmitas unquam deftructa eft,
fine inconvenienti,fed nullumtale,
& tantum cft inconveniens, ficut
{cifma. Item non valet illud quod
En 0 DD PSS ER pen 00 PS.
M 2,
ter, or Ge, DT Vo mg
Both D ef ff
, du Concile de Conuffance. | 6;
diétum eff, quod Rex non poteft
aliquid in hoc negotio, if cxe-
qui , & ad requeflam Ecclefæ.
Superius folutum eft competenter,
& fihoc nonfufficiar, apparet cla-
ré per bullas , quod D. N. Rex
fuit requifirus per D.N.Papam,
& ejus adverfarium, ut in hoe ne-
re unionis Ecclefix procedercr.
etz fucrunt bullæ,& fic ronpro-
ceditobje&io. Hæc fint diéta fub
correctionibus amte diétis.
Statim verbo finito , fupplica-
vit Reëtor Univerfitatis Parifien-
{is D D. Præfidentibus, & univer-
fis præfentibus , ut dignarentur
Univerfitati concedere unam au-
dientiam, ad proponendum aliqua
matcriam Concilii contingentia,
ficut in aliis Conciliis fatum fue-
rat. Admiflaque & concefla fuie
ftatim fupplicatio,per organum D.
GCancellarii, fupra nominati. Et
ad es roponendum affigna-
ta fuitdies di&æ Univerftati, ad
diem Veneris proximam, feptimam
, |. Junii.
Die iraque aflignatä , videlicer
-feprimä menfis Junii , propofuit
M. Petrus Plaoul , Magifter in
Theologiä famofifi. pro Univer-
fitate Parifienfi, infra dicta, vide-
licet deliberatis in alio Concilio
fe conformando , concludendo ne-
ceflitatem particularis fubtra@io-
nis, & totalis pro parte di&æ Uni-
verfitatis | per modum apertionis
Materiæ, ac præfenteuniverfo cœ-
tu, in linguà materni, prout alii
ecérant , incœpit ut fequitur.
Propitius fit nobis Deus. Non
ef noblis utile relinquerælegem ,
& Juftirias Dei, ut eamus alterâ
vià, 1. Machab. 2. cap. verbaifta
metuendifimi D D. mei faciunt Ù
ad propofitum per hune modum.
Antiochus Rex tenebat Jerufalem,
& populum Lfraël in fubj:&ione,
& Rech in Civitate clevari Idolon,
publicari & præcipi, ut unufquif.
que veniret ad adorandum Jdo-
lon, & induéti funt plures Ifraëli.
tæ ad hoc : aliqui per pecunias, ali-
qui per minas. Marhatias autem
& hi ejus non ierunt adorare :
quod audiens Antiochus mifit ad
sum Legatos, pro inducendo, ur
adoraret. Legati autem credide-
runt inducere Mathatiam promif.
fione tali. Tu eris amicus Regis,
& amplificabit te auro, argentQ ,
& multis muneribus. Mathatias
amicus Dei non confenfit, fed ref.
pondit,ut fupra in themate:Propi-
tius fit nobis Deus, &c.
Ad propoftum omnes amici Dei
& pacis Ecclefiæ, quieam devorè
profcquuntur ,ut Domus Franciz,
Cardinales, Prælati, & Univer-
fitas, ficisofferantur munera , aut
inducantur minæ, refpondere de-
bent ut Mathatias: Propitius fit no-
bis Deus. Er antequam ultra pro-
cedam ad propoftum , præmitto
excufationes: 1°. propter prefen-
tiam tantæ nobilitatis, ut Domus
Franciæ , & tanti Colleoii, &
Prælatorum, Doétorum, & Lit-
teratorum virorum , & præcipuè
eorum qui materiam traétaverunt
profundiflimè. Item propter mate-
riæ arduiratem , & altitudinem ;
nan ipfa refpicit quodam modo to-
tam fœlicitatem noftram, in quà,
ut videtur , modicum a potct ;
quoniam, dicit Ariftoreles : Veri-
tas non æquè cito ut falfitas cog-
nofcitur : fcifma autem præfens eft
taliter radicatum & confirmatum,
quod à tempore Chrifti cafus fimi-
64 Preuves de le nouvelle Rifloire
his non ef vifus ; & licet per Cano.
nes Eccclefiæ & Jura ce foleant
decidi , cümin Jure fcripti aut fi-
miles inveniuntursifte tamen cafus,
aut fimilis totaliter non reperitur
in Jure, neccetiam reperitur reme-
dium, & medicina. Im qui ali-
quando caperent Canones ad litre-
ram, perpetuarent fcifma. Propter
hec , ad remedium habendum, &
propter altitudinem materiæ, opor-
ter reeurreread principia, & me-
dia extraordinaria, univerfalia, &
generalia,naturalis videlicetJuris,
Divini, & Can. ex quibus pendent
particulares conftirutiones : nam
cafus præceflerunt conftitutiones
particulares.
Et quia mater pulchræ dile@io-
nis Univerfitas, in quà funt Do-
€tores Juris Divini, Naturalis, &
Canonici materiam iftam refolvie
ad talia principia , ei magis cre-
dendum videtur. Et 1°. proprer
multitudidem Doëtorum. 2°.
Propter ordinatam affetionem ,
quam habet : namaffectus, amor,
& odium pervertunt judicium.
Affeétio autem Univerftatis or-
dinata apparet , quianon fequitur
proprium commodum, fed univer-
falis Ecclefiæ Jefu Chrifti. Ethoc
apparet, quia Papadilexit Univcr-
ficatem, cûm fuic electus, & hoc
{ciebat Univerfiras. Univerfitas
autem, nc propter privatam, pu-
blica Ecclefie utilitas, & profe-
quutio impediretur , noluit facere
rorulum , fed etiam pre profequu-
tione Ecclefiafticæ unionis, pro-
pria bona , & fuorum fuppofito-
run cxpofuir, ut patct per Am-
bafciatores iteratos ad _Aleman-
niam,ad Angliam, & Hifpanias,
& hoc cit manifcftum. Ex quo ap-
paret ejus bona affeétio. Univerf-:
tas autem femotis cunétis inordi«
natis affectienibus, hanc mate-
riam xvzit. annis, velcirciter exa-
minavir, ex quo videtur præferen-
daillis qui non ita materiam cog-
noverunt, aut funt affectati prop-
ter Bencficia accepta, aut refutata.
Quiaautem hoc di&tumeft per
D.S. Pontii , quod Univerfitatis
tercia pars non erat pro fubtractio-
ne: non eft verum. Scio quod fui;
ubi in Univerfirate tratatum eft :
fcio quod nullo reelamante conclu.
fa fuit via ceflionis; conclufa eriam
fuic patticularis fubtraétio , ut ap-
paruit in alio comitio, & mihi eft
in Een quod proponam pro to
tali , quæ fequuntnr.
Ideo D D. Reverendi , & me-
tuendiffimi Principes , videtur
quod D. S. Pontii deberet auro-
res hujus Facultatis nominare. Et
quod proponeretur fubtraéio to-
talis habetur inftrumentum de con.
cordia Faculratum. Rector teftifi-
catur : idem Decanus Theologiæ:
idem Decanus Decrerorum : idem
Decanus Facultaris Medicinæ, &
ad idem quatuor Procuratores Na-
tionum, Franciæ , Picardiæ, Nor-
manniæ, Angliæ,facientes Faculta®
tem Artium.
Etantequamulteriùs procedam,
proreftor , quod illa quæ dicam ,
non intendo dicere, & intendo
non dicere contra Fidem Catholi-
cam, & Ecclefiæ determinatio-
nem, cifque fubmitto , & omnibus
quorum intereft corrigenda. Sub-
mitto etiam D D. de Domo Fran-
cix præfentibus, D D. Prælatis, &
Collegio præfenti. Item proteftor
& juro in confcientià me , teftem-
que Deum invoco , quod ca ue
ng
ee A En mm DS LD en =.
fine odio, & favore inordinatis
Cujufcumque, Ante enimiftam pro-
equutionem eram in-gratià Papæ,
& hocfcio, & eumdilexi , &di-
ligo , fed magis Ecclcfiæ tencor.
Item proteftor quod quæ dicam ,
€ præcepto Univerficatis dicam,
& fi dicam aliquid malè fonans
COntra Papam, non dicam, nifi
quiamateria requiret. Proteftor fi-
naliter propter idioma, finon bene
Gallicum loquar , me haberi excu-
fatum, & hoc fupplico metuen.
diffimis Dominis meis , & omni-
bus hîc præfentibus me etiam pa-
tienter audiri. . |
Venioad propoltum. Difficultas
eft de qua hicagitur ; 1°.utrèmli-
Citum fit fubtrahere obedientiam
totalem , aut particularem : 2°,
utrüm expedit: 3°. utrüm necef.
farium eft, Refponfio autem affir-
Mativa tertii includit utrumque
Uorum dubiorum. Dico igitur
quod effneceflarium , & quod de
neceflitate falutis,fub pœnä peccati
Mortalis & damnationis » Oportet
ubtrahere : licèt igitur, & ExpC=
dit, & pro hujus deduétione po-
nam aliquas propofitiones.
Prima propofirio eff. Quod fi.
cut Pax Ecclefiz eft vita, & con-
frutio Ecclefix , fic fcifina cft
mors & deftruétio Ecclcfiz. Pro-
batur prima pars. Quia Lex Jefu
Chrifti&ejus precepta,Incarnatio,
Pafio, & Refurreétio, Afcenfio ;
Mifio Spiritüs Sancti » Sacramen.
ta Ecclehz, Fides, Spes, Charitas,
& fimilia, funt omnia propter pa-
cem ordinata, & fine hiis vivere
non poteft , ficut Fides fine Chari-
tate mortua eft. Et quod omniüum
pax fit finis ,tangit Apoitolus, ad
Galath. v1. quicumque hanc re-
du Concile de Conflance, 6$
gulam fequuti fuerint, pax fuper
illos. Etalibi:Pax multa iligenti-
bus legem tuam.Et ad hoc denor:n.
dum, quoniam Chriftus rupit {cif-
ma Âdæ, & dedit pacem Ecclcfir,
in fuä bencdié@ä Nativitate, canc-
bant Angeli : Glotia in altiflimis
Deo, & in terrà pax hominibus
bonzæ voluntatis. |
.. Secunda pars probatur, quod
fcifma eft mors Ecclefix , quia fcif-
ma tollit pacem & concordiam :
quæ cft vita Ecclefx, uc eft di.
um. Item probatur per diétum
Chrifti: Omne Regnumin fe di-
vifum defolabitur. Ex qua con-
clufione fequitur correlariè, quod,
{cifma eft æquè mala , aut pejor
difpofitio in Écclefà , ficut idolo-
latria ,auc privata hærefis. Parce,
quia eftmortificatio , & deftructio
Ecclefiæ , quod eft pejus quäm pri-
vata hærefs. Et quod idololatriæ
Comparetur , hoc ponit in Epiftolä
Dyonifius Chorintius ad Nova-
tum , ubi dicit , quod pro unita-
te Ecclefix, & Cd {cifmate,
debet Chriftianus fe cxponerce mar-
tyrio , ficut pro idololatrià.
Item fi Papa teneret quod Spi-
ritus Sanctus non prôcederet , nifi
à Patre, & in refiduis bene crede-
ret, non faceret tantum przæjudi-
cium, nec tantüm æderet Eccle-
fiam, fiout Ecclefiam lacerando,
& dividendo ab invicem Chriftia-
nosin Sacramentis, quantüm in fe
cft, & pro fui juris credulitate ,
aut obedientiä, ficut nunc facit
Papa,quod apparet; namipfc habet
medium juftum & bonum unien-
di, & per eum ftat. Ergo mavis
ledit Écclefiam, quäm fiteneræ,
ut eft diétum. Exiftofequitur con-
clufio fupra diéta, quod fubtra
I
66 Preuves de la nouvelle Hiffoire
henda eft obedientia. Nam Ma.
thatias, facta refponfione Legatis
Antiochi , ftatiminterfecit Ju-
dxum adorantem Idolon, non ex-
peétando fententiam , aut procef-
fum , ex quoapparet, quod in tali
cafu, &tamgravi, non dcber ex-
pcétari fententia aut praceffus.
Item Phinées interfecit Judæum,
qui contra legem mæchabatur in,
extranea , nec cexpectavit Judi-
cium , fententiam , aut preceflum.
Ec fic videtur, quod Papæ de facto
obviandum eft, & fe oponendum,
tanquam illi qui tenet Ecclefiam
fpoliatam, & per hoc folvuntur
omnesrationes, & Jura Domino.
rum de contraria parte, quæ lo-
uuntur de fententià , & proceflu.
Secunda propofitio eff. Obliga-
tio quæ nos aftringit ad pacem , cft
major quæ fit , poit obligationcm,
uà fumus Deco obligati ad eum,
Fee diligendum. Probatur.
Quia ifta continct omnes obliga-
tiones fecundi precepti,dediligen-
do fe, & proximum : quia ifta con-
tinet illam de profequendo pacem
Ecclefiæ. |
Tertia propofftio eff. Eft via
ccflionis nobis præcepta ad profc-
quendum Jurc Divino, vel fic.
Nos fumus obligati Legc Divinä
ad profequendam ceflionem , &
omnis alia eft prohibita dæ præfen-
ti. Probatur. Non eft alia via
uniendi Ecclefiam. Modà nos fu-
mus obligati Lege Divinä, ad
procurandam unionem , & Papa
maxime. Igitur, &c. Confequen-
tia tenet, quia regula eft quod
qui tenetur ad conclufionem, te-
neturad medium; ex quofequitur
quod refutatio vix ceffionis cft
peccatum mortale , fcandalum ,
& deftrudio Ecclefix. |
uod nonfitalia via, D. Rex
fupponit , & in alio Concilio pro.
batumeft clarè. Er in fpeciali via
Papæ, fuppofito quod aliàs de fe
effet bona , non tamen nunc , &
circumftantiis fcifmatis confidera-
tis, & fic noneft medium pacis,
fed clarèinurilis, & non fequenda.
. Item fequitur quod refutatio viæ
ceffionis cft fcifnatica , nutrimen-
tum fcifmatis, & deftructio Ec-
clefiæ, Patetper prædicta, & etiam
facta, & ne fupra per
alios D D. meos recitaras. Ex quo
fequitur , quod D. Papa videtur
dicendus fcifmaticus. Probatrur.
Nam Papahabet medium fanctum,
juftum , & omnibus Chrifticolis
gratum, ad ponendam unionem,
& non vult recipere, & per hoc
Ecclefia recipit divifionem. Igi-
tur ipfe voluntarie eft caufa fcif-
matis.
Ex ‘hoc fequitur quod non eft
fponfus,{ervus, aut fidelis Chrifto,
nec illi tenet fidelitarem. Patet,
quia cùm effectus fuir Papa, Ec-
clefiam uniendam reccpit , & fa-
cittotum contrarium. ImÔ poteft
dici , quod dividit Chriftum,
quantèüm in fe eft: nam Ecclefia
eft unum corpus myfticum, cujus
Chriftus cft caput, & perfequu-
tioncs Ecclefiæ Chriftus fibi at-
tribuit: quod patet, cûm dixit:
Vado Romam iterum crucifigi.
Siigitur Papa unionem impedit,
dividit Ecclefiam à Chrifto , &
Chriftum ab Ecclefa. |
29. Non eft Chrifti fponfus.
Namdividit, & deftruit fponfam
Chrifti fibi commiflamfcilicet Ec-
clcfiam. Ecclefia enimnon eft {pon-
fa Papæ , cd Chrifti, licet fitejus
——_ — re
mm —
a an ot me =
ne
du Concile de Conffance. 67
cuftos, Modà Papa nunc recipit
pro fe, fibi eam appropriat, &
tanquam fuà vule uti, & non fo-
lüm ut fuä utitur, fed quantümin
{ceft , portionem lacerat, dum po-
pulos & Principes, qui voluntuni-
ri, non recipit, {ed quafi fua cffet
. Ecclefa, es fupremum Officium,
in Ecclefiæ perniciem , nititur
totis viribus retinere ; & fic Do-
mino fuo, & Ecclefiæz fponfo, f{ci-
licet Chrifto non ef Alelis Item
Ecclefiacft hæreditasChrifti,çquam
redemit proprio fanguine. Papa
iftam hereditatem dividit, & dif-
fipat , ut eftdictum.
Im viétoria Jefu Chrifti in
cruce contra inimicum, fuie Ec-
clcfix conftrudio, & per eam
Chriflus Ecclefiæ caput, & Do-
minus. Undeifta victoria fuit cau-
fa fodativa fcifmatis, quod eratin-
ter Deum, & genus humanum ,
& per quod fcifma genus huma-
numerat in fervitute Diaboli , à.
1 fcrvitute, didtà vidtorià me-
iante , cft liberatum. Cafus au-
tem convertitur per fcifma. Nam
-per fcifma præfens eft in fervitute
Diaboli, & fic vifis gravaminibus
factis Chrifto, Ecclefiæ, & faluti
noftre , ex Papx refutationc, plus
gravat nos , quam qui occideret
corpus. Non tamen licitum effet
fe rs Idcirco, vifis grava-
Minibus. prædiéis ,'ficut Mathàa-
“tias, fine dilatione interfecit Ju-
dæum adorantem Idolon , fic nos,
fine dilatione debemus nos Papæ
opponere, & ab cjus obcdientià
recederc,aliàs non compleremus le-
gem Chrifti.
Sequitur correlariè, quod non
* debet ulterius dari dilatio :-ratio
€ft quia dare dilationem, effet da.
re confenfuminjurix Chrifti, cui
fit, ut eft didtum , & ita omnis
dilatio prohibetur Legc Divina,
ex quo Routeur quod nullus pro-
ceflüs eft in hoc tenendus, fed fta-
tim ab co debemus recedere, je
fcilicet ei confentiamus, qui non
cft fidelis, ue eft did&um.
Item fequitur quod omnes illi
qui volunt impcdire fubtraétio-
nem , funt caufx & fautores {cif-
matis, & quod eis fubditi, de-
berent ab eis reccdere , & cis
non obedire , aut communi-
care, Et quia , ut ctiam dixe-
tunt adverfarii , Domus Fran-
ciæ hunc honorem habuit, quod
nunquam fovit fcifmaticos, fi Pa-
pa cit fcifmaticus, ur eft ditum,
illi non debet obediri : aliàs obc-
diretur adverfario Jcfu Chrifti.
Item fequitur, quod fi deliberata
& conclues fubtraétione , aliqyi
fe opponcerent, Rex dcberet cos pu-
nirc, & confifcare bona eorum,
tanquam adverfariorum Summi
Regis, diffipatorum Ecclcliæ, &
fautorum fcifmatis, ficut alias
Rex privavit fuo comitatu Comi-
tem Tholofanum, quia erat fau-
tor hæreticorum, & fi Domini de-
fiftcrent à profequutione, Deus fc
plangcret, dicens eis illud Eze-
chielis xvi. cap. Non afcendiftis
ex adverfo, nec oppofuiltis vosmu-
rum pro Domo l{raël.
od aurem dcbear ab eo fieri fe-
aratio, faciunt plures autoritates
facræ Scripturæ. Dicitenim Luc,
xt. Venient in nomine meo, &
contra me; cis non communice-
tis. Sic Papa, fub nomine Chri-
fti, & fimiliter in ejus nomine,
vult pertinagçiter Officium Eccle-
fiæ, contra Ecclefiam _. ip-
1]
68 Preuves de la nouvelle Hifhoire
fam dividendo , Contrarius eft
Chrifti : non eftei communican-
dum. Item dicitur Deuteron. 13
fi veniant Prophetx , aut alii, di-
centesfe haberc revelationem , &
prædicant contra Legem, non re-
cipiantur,fed occidantur. Item B.
Johannes in Canon. ui, prohibet
communicare illis qui fe non con-
formant Levi. Item ad Titum 3.
dicit Apofñtolus , poft fecundam
& tertiam monitionem devita.
Jtem hum. xvr. prxccpit Dominus
recedi ab Dathan & Abiron, quia
fcifmatici erant, & multx ctiam
autoritates facientes ad hoc : quia
€X QUO quis contrariatur Deo » &
facit contrarium ejus ad quod or-
dinatur, evitandus eft.
Reftat refpondendum ad ratio-
nes faétas in contrarium per D.S.
Pontii , & Jacobitam : ipfi enim
in hoc, & alio Concilio fecerunt
fundamentum , quod non funt fa.
cicnda mala, ut dubia bona eve.
niant , aut certa mala , ut certa
bona. Et hoc facit contra eos :
1{t2 enim affumta , Non funt facien-
da mala , eft vera & catholica, fed
acit COntra eos : quia via ceflionis
Cft talis, ut eft di&um » uod quili.
CE ténetur profequi , & eft fub
P'æcepto ejus profequutio. Ex quo
ergo Papa dt non vult eam
“Ccéptarc , aliam viam , five mo-
um, quèm requifitionis oportet
Praéticare ; fcilicet compulfionis ,
quæ exprædictis, eft fub ræcepto
egis Divinæ, Compulfio autem
feu mitius remedium, & mitiùs cft
ubtra&io. lgitur fubtraétio eft
Legis Divinæ , & neceflaria : er-
80 cam obmittcre Propter quæ.
Cumque dubia éventura, effet ma.
lum facere, ut bona Cvenirçnt. Et
ideo fi dicatur , evenient fcandalzs
refpondendum eft:Non funt mala
ficienda, ut bona eveniant : debe.
mus enim nos conformare Legi
Divinæ , nec debemus cam pros
PIér Quemecumque omittere , &
quidquid fequatur, refpondeamus
ut Marthatias : Propitius fit nobis
Deus, &c. Aliès enim de rigore
acrids contra Papam videtur poffe
procedi, per prædiéta, Et per hoc
{olvitur ad omnia in contrarium
allegata.
Quando dicitur , fubtraétione
factä pacem non habebimus. Ne-
{cio, Deus fcit: fed verifimile eft
quod tandem per cam habebimus :
quia fi adimpleverimus Legem
Chtifti, pax & omnia adjicientur
nobis. Nam primo ad Chriftum
habere debemus pacem, & ex con.
fequenti inter nos Chriftianos, qui
fumus cjufdem Ecclefiz membra :
Caput autem eft Chriftus. Idcirco,
fialiquid cveniat,refpondere debe-
mus ut Mathatias : Propitius fit
nobis Deus: non cft nobis utile :
relinquere Legem,& Juftitias Dei.
Item Papa, cùm pacun procurat,
Vicarius cft alias non. Sic fi Do
minus & Vicarius funt difcordes,
omittendus cft Vicarius, & ad-
hærendum Deo infallibiliter: nec
erimus fine capite,& Acephali, {ed
habebimus verum caput Ecclefæ,
Chriftum. Pro hoc quod dicitur,
non habebimus pacem : dico con-
trarium , & verifimilius cfts nam
nemo dubitat, quin fiab initio f2-
a fuiffet fubtra@io , non tantûm
duraffet fcifina : obedientia enîm
eft caufa fcifmatis. 1°. Enim per
obcdientiam acquirit amicos ,
Autores ; & impeditores profe-
quutionis Regis , & Ecclefiæ Gal.
++
: ED Qn
om D DOM PT oh no D TT
mm
RE
de Concile de Conffance. 69
licanæ, qui, fubtractä obedientiä,
removercntur.
Item Alcmani, & alii non ha-
bent aliam.viam, nifi ccflionem,
nec {ciunteam impugnare, ut vidi
in Alemaniä, & plures fimiliter
viderunt : ifta prius fuit eleéta per
Regem , & plures cam infequun-
tur: & fic excquutio ejus & pra-
ética debet ee prior.’ Item nifi
nunc capiatur appunétuamentum ,
pro exfequutione ceflionis , Rex
Caftillz feparabit feä nobis, quia
hoc ei promifimus. Item fimi-
liter Collegium Cardinaliun ,
quod eft pro fubtraétione : item
profequutores negotii, qui funt de
Univerfitate , amplius non porc-
runt laborare ; quia Papa contra
cos procedet ad exterminium ,
confideratä ejus obftinatione , &
fic non debct dari dilatio. Itemfe-
quetur aliud inconveniens, quia fi
Papa habeat negativam, fe armabit
contra Regem , armis quibus Rex
deberet uti. ”
Item pendentc illi dilatione,
Papa, per promotiones & munera
forfitan ad fe attrahet pauperes , &
ex hoc poteritevenire, quod major
pars eric contra Regem, & ejus
profequutionem , antea tam fanétè
conclufam, quod eflet maximum
inconveniens & fcandalum in
Regno. Nec valet quod diétum ef
per adverfarios : Papa vult facere
Legationes, ubi eftpecunia? Di-
co , quod ïftæ Legationcs impe-
.diunt unionem Ecclefiæ mänife-
ftè; & fubtractione fai, ceffa-
rent talia impcdimenta, ceffanti-
bus fcilicer pecuniis ; & utinam
nullas feciffer. Irem nec valet il-
lud ps allegavit D. S. Pontii,
quod præparabimusadventum An-
tichrifti, nifi veneritdifceffo pri-
müm, &c. Dicoquod hoc cft con-
tra ipfum ; quia Antichriftus vin.
cet per dona & promifliones. Vi-
detur autem nunc cafus fimiliter
docente experientià. Multi , & be.
nenoti ,rempore Clementis , erant
pro viä ceflionis, ardenter, ut ap-
parebat : mortuo autcm Clemente,
Papa cos ad fe atrraxit per Benef-
cia, & promotioncs ie quod
nunc funt contrarii diétæ vix, &
éjus exequutioni, & continue ta-
les mulriplicantur , quia vident
plures fe non poffe promoveri , nifi
fint de opinione Papæ , ei adhæ-
rentes contra ccfhonem, & cjus
exequutionem ; & fic necefle eft
* removerce tales pence ; alias
SN confufio Regni, & per
tales præparatur adventus Anti-
chrifti.
Item dicunt Doctorces M. Ni-
colaus de Lirä, & ahi plures, quod
illa autoritas , nifi venerit difceffio
primümsintelligirur quando multi
rccedent à fide, & fides quafi peri-
bit, & fic Papa præparat viam, ut
videtur ; nonautem per fubtractio-
nem, &c ex hoc fequitur,quod debet
fieri fubtratio, & debemusdicere:
Propitius fie nobis Deus ; non cit
nobis utile relinquere lecem, &
Juftitias Dei. Irem ad aliud ar-
gumentum, cûm dicunt , inobe-
dire eft peccatum : cui obcdicemus?
& allegant autoritates 1. Reg. xv.
Obedite Principibus, licèc difco-
lis. Hocargumentum mulcum mo-
vet fimplices, qui non fun elevati
in materià. ÂAllegant etiam exem-
plum de peccato inobcdientiæ
Adæ primiparentis , & Lucifcri
primi Angeli. Ad hoc refpondco .
per fecundam D + RS , fu-
ii
. ———
79 Preuves de la nouvelle Hifloire
pra pofitam , quia obligatio ad
procurandam pacem , eft major
quæ fit. Si poft venit obligatio à
Papa , in contrarium, primæ eft
fatisfaciendum : nam , etiam de
Jure pofitivo , cùm veniunt duæ
obligationes incompoflibiles, ma-
jor cit fequenda. Obligatio autem
profequendi pacem & unionem,
major eft prxcepto Papx , aut
conftitutione, & obediendum eft
magis Dco , quamhominibus.
Hzxccft doctrina Petri. Actor. v.
Princeps Sacerdotum prohibuir
Pctroneprædicaret legem Chrifti.
Refpondit Petrus : Oportet Deco
magis obcdire , quim hominibus.
Sic fi Rex præcipicunum, & Va{-
fallus contrarium, Regi eft obe-
diendum. Ita in propofito , Chrifto
eft obcdienduin, quia Rex eft: Papæ
,autem præcipicnti non cft obedicn-
dum, fed dicendum : Propitius fit
nobisDcus,&æ Et perhocfolvitur
argumentum de juramento Epifco-
porum facto Papæ, de manutenen-
do, & confervando, &c. Licèt
alii dederintfolutionemquod iftud
juramentum introduétum eft in fa-
vorem Ecclcfiæ; nam obligatio ad
pacem Ecclefiæ, & juramentum
Papæ praftitum, poflunt efle con-
trarja : OpottCct COntra unum ve-
nire, &non eft dubium quod ma-
gis legi Dei, quam juramento eft
obediendum.
Item quando fubditus habct
plures Dominos, fuperiorem fcili-
cet, & medium, mediusauteim non
fervat fidelitatem D. Superiori,
fubditus Domino fuo immediato
obedire non tenetur ; aliàs partici-
paretin crimine Domini, & repu-
taretur proditor. Et hoc fundatur
in jure Divino, & naturali, fic.
Primä Deiinftitutionc hominisin
ftaru innocentiæ ,omniaanimalia,
Icones, &c. fibi obedicbant , fed
per peccatum & inobedientiam
Adæ contra Deum commiffam, bef-
tiæ contra eum rebellarunt. Sicin
propolito : Papa inobediendo Su-
periori Domino, cui ex debito , ex
juramento tenetur, fe reddit indig-
num quod fibi obcdiatur. Itcm
habemus etiam exemplum de Luci-
fero , qui erat Summus Prælatus
Ecclefiæ triumphantis , cæterifque
Angelis datus erat ut præefler, fed
propter inobedicntiam cjus erga
Deum commiffun , alii boni An-
geli ab co difcefferunt , & tunc
verbo Domini funt confolidati. Ita
quod de cætero cafu mali quem non
pertimefcunt ; hoc nempè tunc
promeruerunt , quando perverfo
Prælato non confenfcrunt,utdicit
Auouftinus , in libro, Cur Deus
homo , ad Deodat. c. 1. & in hoc
reccflu non fuit proceflus, neque
fententia. Nam Michaël exfequu-
tus fuit , ut habetur Apocalypfis
1v. Cap.
Item rationes quas affcruat
adverfarii procederent forrè , fi
unicus effer pacificus, notoriè Papa
in Ecclefà , quod hodie non eft
verum : nam duo perniciosé con-
tendunt , unde dolor. Contendere
autem de Papatu eft maxime repro-
batum; unde dicit quoddam De-
cretum vetus, & ct I ydori , Obla-
tiones diflidentium fratrum non
. . A
recipiantur, &c. & Docttores, cum,
de contendentibus de Papatu lo-
quuti funr, femper in malum con-
tendentium loquuti funt, ur, verbi
gratiä, Sarifberienfis, cujus tem-
ore fuir fcifma. Ipfe enim opta-
ae contendentes in marinà infulà
mo nm
qe om
_reponendos, folos ad invicem pug-
du Concile de Confiance. | 71
haturos, &c. ut habetur in Poli-
craticon. I.
Ex prædiétis a paret refponfio
ad rationes. Cümdicitur: Cuiobe-
diemus? Dico quod Deo eft obe-
diendum. Obedientia enim quz eft
virtus, debet habere bonum princi.
paliter in refpetu , fed cüm ef
contrarietas inter Deum & crea-
turam, qui creaturæ obedit, pro-
vocat fuper fe indignationem Dei,
& ei obcdire, effet ei in crimine
confentire , propter quod Deus
Contrariatur Creaturæ ; quare, &c.
Item ad aliud. Cümdicitur : Obe-
diendumeft Principibus, &c. Dico
uod hoc non facit ad propofitum;
Île enirn autoritates Joquuntur in
Dominis, & Principibus tempora-
libus, qui non erant Chriftiani , &
aliquot habebant fervitores , &
officiarios Chriftianos. Illi enim
Chriftiani fideliter obedire de-
bent , & moventur in officiis fuis,
non verd in præjudicium Dei, &
Chriftianitatis. Sicut tempore Ju-
liani Apoftatæe Imperatoris, mili-
tes Chriftiani fibi ferviebant , ad
tuitionem populi | non autem in
.præjudicium Fidei, & Chriftiani-
tatis. Item ad aliam rationem,
cüm dicunt quod non pertinet ad
Regem , aut Principes fæcularcs,
aut iftam Congregationem traéta-
re iftam materiam quæ eft Eccle-
fafticæy & allegant exemplum de
Of, qui fuit percuflus leprä, &c.
Solutio, Dico quod ifta auto-
ritas bene intelle&a, facit contri
cos. Ofa enim non érat laïcus aut
Princeps fæcularis, fed erat Sacer-
dos ,utdicit Gloffa ordinaria. Of-
ficium autem Sacerdotis , feu Præf-
byteri erat fuftinere arcam, & in
proprià perfonà deferre, & quia
Ofa faciebat arcam deferri per
boves, & ita per alium, non per
fe , ut tencbatur , idcd Dominus
indignatus , quia reddiderat fe in-
dignum targere arcam. Sic autem
in propolito 3 nam Papa qui cft
principaliter ordinatus ad pacem
& unitatem Ecclefiæ confervan.
dam , ut eft ditum , contrarium
operatur, & ex ipfo, & per ipfum
durat,& protelatur divifio: idcircà
fe reddit indignum reoimine Ec-
clefiæ , & obedientiä , & debent
Principes permittere, procurare,
& evellere fcifma, pro quo ponun.
tur propoftioncs.
Prima Propofitio eff, quod cui
libet Chriftiano pertinet profcqui
viam ceflionis, & ad hoc tenetur
quiliber pluribus caufis. 1°. Obli.
gatur quiliber cbligationc quä te-
netur fidelitati debitæ Chrifto
Jefu. Qui enim vident ejus fpon-
fam periclitari, providere debenr.
Item obligantur obligatione qua
filius tenetur matri : non enim de
bec filius permittere matrem detri-
mentum recipere, & fi contra f2-
ceret, non fe naturalis ; etiamfi
dilationem caperet. Itemetiamqui-
libet obligatur hoc profequi obli-
atione_quà Papa obligatur , ne
falutis ejus fit contemtor ; per fub.
traétionem enim magis erimus illi
fideles, quâm alii, cum ejus falu.
tem, ficut & aliorum profequamur.
Ex quo fequitur quod quilibet
tenetur profequi toto pofle , & fine
dilafione fubtrahere. Hoc autem
faciendi quilibet habet autorita-
tem plueibus caufis. 1°. Dat auto-
ritatem neceflitas , qui enim vellet
alicui vitam corporalcm tollere,
fe deberet deffcndere : nec ad hoc
ot CORRE ET
Rd M Tr à dis D
72 Preuves de la nouvelle Hifhoire
requiritut fententia aut proceflus,
& quanto dilatio in talibus eft pc-
riculofior , tantd minûs dari nes
dilatio. Item dar autoritatem fer-
VOr Charitatis , ficut Mathatias
propter Charitatem ftatim inter-
fccic Judæum adorantem ; nec ex-
pcétavit judicium. Item dat auto-
ritatem lex Divina, quæ præcipit
ceflionem profcqui, & exfequi,
quod fieri non potcft nifi per fub-
tractionem , quæ eft mice reme-
dium , ut cft diétum, cum de facto
nihil bi removetur , & quam, nifi
faciemus , erimus confenticntes
peccaro fuo in Deum & Ecclefiam
commiflo , & erimus fautores {ci{.
matis. [rem etiam hoc præcipit
confcientia inftructa & regulata
fecundüm Doétrinam Evangeli.
cam, quæ præcipit fidelium unio.
nem profequi : ex re apparet
quod omnibus fidelibus Chriftia-
nis hoc competit.
Secunda Propofitio eff. Quod in
fpeciali ad Prælatos pertinet , &
ctiam ,ad Principes, &c. Primo ad
Prælatos, quoad eorum officium :
nam corpora & animas habent
fubditas producendas ad Paradi-
fum ; & licèc fimplices non fe
fubrraherent , ipfi tamen tenentur
ut falvi fint. Aliàs pcccatum fim-
plicium effet fuper Prælaros, &
non debent pati fubditos & oves
effe in poteftate lupi. 1deà fine di-
latione debent fubtrahere, ne ei
communicent in crimine. Et fi
effent aliqui qui vellent contra-
rium facere, dico quod Rex D.N.
ex fidelitate quam habct ad Chrit-
tum, & Ecclcfiam, decbeget fe fa-
cere partem, & eos punirce, ut eft
fupra ditum , & maximè quia Rex
Franciæ ; cüm fic inftiturus 1d pa-
cemEcclefæ, & expugnandos fcif-
maticos.
Confiderandum enim eft, 1°.
Quod ipfe incϾpit profequi unio-
nem, nec Princeps aliquis {€ intro-
mittebat , & fie Deus ad hoc vide-
tur ipfum infpiraffe , & ei fpecia-
liter commifffe , quodque alii
quämplures eum infequuti funr,
& eum infequuntur. Item quia
ipfe D. Rex cœpit ferpentem inf.
diari, & contra eum bellare, &
continuë obtinuit quod via fua ac-
Céptatur,& in tantum fcifma di-
minutum eft , & nifi Rex continua-
rct , fcifma augeretur, Unde via
Regis comparari poreft virgæ
Moyfi ,.quæ coram Pharaone in
térram projeéta , erat ferpens. Sic,
quandiu Rex iftam viam in manu
tencbit, ducet populum in terramt
promifhonis , id eft pacis : {ed fi
cumdimitteret, caderer in terram FR
& cflet {erpens , quoniam fcifma
vihbiliter perpetuarerur : & fic
patct quod ad D.N. Regem fpe-
Ciali privilegio pertinet profequi
ceffionem, & ejus exfequutionem.
T'ertiæ Propofitio eff. Quod ad
Regem pertinet hujus viz profe-
quutio & exfequutio , tanquam ad
Principem, & ad hunctirulum,
quia Princeps. Habent enim Prin-
cipes autoritatem , 1°. Quia poten-
ciores ; pauperes enim non poffent
talia exfequi. 2°. Habent autori-
tatem à Jure Narurali, &à Jure
Canonico ,ut Patriarcha dtduxit,
& alii D.D. mei, pro iftä parte pro
* ponentes ; item à Jure Divino, &
de hoc Jure allego tria exempla.
Primüra 111. Reg. 2. Salomon de
Sacerdotio fe intromifir , & de-
pofuit Abiathar. Irem 1v. Reg. 12.
Rex Joas mifit manumad pecunias
Templi ;
* du Concile de Conflance.
T'empli, fecirqueargentum appli-
tari nectffitatibus Synagogæ , &
Templi, & fi hoc licer, pro mate-
riali Ecclefiä , fortiori ratione,
pro fpirituali.
Item aliud excemplum habetur
4 Reg. 28.ubi Jofias cujustempore
Ecclelia feu Templum erat deftruc.
ta, & etiam Prefbyteri Templo non
defervicbanr de utroque ftatuit.
Im feciereædificari Templum de
pecuniis Templi,& fecitetiam Le-
gemobl{crvari. Item. Nam Hono-
rius Imperator , tempore Benifacii
1. duos depofuit , & poft fecitcon-
ftitutionem , fi duofortè. Ex qui-
bus patet quod pluribus modis ad
Principes pertinet providere paci,
& bono publico Ecclefz.
Reftat repondere ad unam pro-
pofitionem fophifticam, de qui,
ut plurinaüm vexillum fccerunt ad-
-verfarii coram veftris metuendifl-
mis Dominationibus , fcientes vos
popularem tumuleum timere. Di-
cuntenim, quod fubtrahere obe-
dientiam D. N. Papæ , effet dare
occafionem fubditis, feu popula-
. tibus , non obedire Principibus :
feu eorum Dominis temporalibus :
ex quo fequerentur rcbelliones ,
rixæ , & alia innumerabilia incon-
venientia, prout latè deduxerunr.
Ifta enim non funt nifi minæ , nec
bene intelligentibus aliquid fa-
ciunt ad propoftum. Supponunt
enim quod idem, {eu fimilis fit cafus .
in Dominiotemporali , & Digni-
tate, feu adminiftratione fpiritua-
li, cûm tam plures fin differen-
tiæ. +
. . Primam enim differentiam de-
dit Chrittus in Evangclio. Reges
Gentium dominantur corum : vos.
autem non fic; {ed qui major eft, :
73
fit ficueminifter , aie Chriftus Apo.
flolis , quzrentibus quis corum ef-
{et major. Et fic major cfle debet
humilior, & fervus omnium , &
qui plurahaber, minor eft, & plus
obligarur , & ob hoc dicit Apo-
® ftolus: Non quai dominantes in
Cleris, fed forma facti gresis ex
animo : & ficnoneft fimilitudo in-
ter Præfidenrem Ecclefafticum ,
& temporalem : nam Ecclefiaftici
folüm funt Minifri. Scribitenim
B. Bernardus ad Eugenium Pa-
pam: Scias quod Ecclelia Roma-
na non cft Domina Ecclefiarum ,
fed Magiftra; unde Papa non eft
Dominus Epifcoporum, fed unus
‘ipforum. Unde Principes mundi
ordinantur, ut dominentur ; non
fic de Ecclefiafticis , qui ordinan-
tur , utferviant fubditis, & ma-
jor dicitur qui majorem habet fer.
vitutem, & Officium adminiftra-
tionis Monent Doétores, quod
Papa non eft Dominus rerum Ec-
clefiæ, & hoc tenct Godoffr. de
Fontibus. Quærunt etiam Doéto-
res, an Papa poflit committere fi.
moniam? Ét arguunt quod non,
quia omnia Ecclefiæe bona funt fua,
& fic ea vendere poteft : non ob-
ftantibus quorum allegationibus ,
S. Thomas dicit contrarium , &
uod vendendo Beneficium , effct
tic , quia non eft Domi-
nus Benchciorum , & bonorum
Ecclcfiæ : in cafu enim fubjicitur
Ecclefiæ, & hæc eft prima diffe.
rentia.
Secunda diflimilitudo aut dif.
ferentia eft, divifio Dominatio-
nis in temporalibus non eft con.
tra falüutemanimæ, licèt effet alio-
-quin contra bona temporalia. Ali.
quoties cnim bellum utile videtur :
: K nn
74 Prenves de l4
ad quod facit illud quod recitar
Auguftinus de Civitare Dei. Ro-
mani , fimito bello contra Cartha-
ginicnfes, habiré vioriâ, conf. |
dium invicem habuerunt , an expe-
dichar in quiete Rarè , & non mo-,
vere bellum. Finaliter conclufe- !
tunt quod expediebat ue bellun |
aliquod haberent , pro exercirio
habendo, neotio vacarent, &in-.
ter fe Bella haberent : fecüs cft de
pace Ecclefiæ, quia ft neceffaria |
ad fralutem.
Tertia diffcrentiacft, quodfe-
cundèm diverfirarem Regionüm , :
& hominum poflunt , imè conve- |
nientids necefle cft divifos Princi- |
pes temporates , & diverfa regrmi-
na, nec oportet quod fit unicus
Princepss fed oporret quod fnmus
uniti in-una fide , & charitate, fub
uno Vicario , juxta dictum Apo-
ftoli : una fides, unum baptifina,
&c. |
Quarta diffcrentiaieft, namen-
fis materialisnon potcft per rotum
extendi: {ecüseft in fpirituali-enfe,
& cenfura.
Quinta differentia eft ; nam
damnum Principumfæcularium ,
‘eriam dominando'n fubditos con.
tra confuetum , cft temporale &
modicum , refpcétu mali fcifmaris |
feu divifonis Ecclchiæ, ut cf
Sexta difforentis ef : Principes
{æculares non funt fubditi Politiæ,
nonvelle Hifloire
non fceftin Papa, ut clarum cft :
non crgo valet argumentum de
Dominso temporali, ad fpiritua-
les & fic, cèm defedus Papz eR
ita perniciofus, quod nen poteft
relcrari , falvâ confcientii, Ébai-
tus eum porcft compellere ad {2-
lurem. Idco Paulus Petrum repre-
hendit, nec propter hoc indigna-
tus fuir Petrus, & fic voluntas
Dcieft, quod Papz penmurbanti,
aut ape dienes bonum Ecclcfiæ ,
quilibet fe opponat , quodque, fi
monitus non defiftat , ab ejusobe.
dientià recedatur. Monitiones
autem notoriæ factæ funr, ut
fuprà. |
Omnia alia argumenta folvun-
tur propter neccflrarem provifio-
nès, ut ditum eft. Eftigitur fibi
obediendum, & ei fine dilatione
tcfiftendum , ne fimus ei in cri-
mince confentientes, fautores , &
1 nurritores fcifmatis. Ad quod fa-
ee Se me
idco non pofune compelli cedere
Domination. qe autem:eft{ub-.
ditus Ecclefiæ ; ideo Ecclefia quæ
eft fuperior, potcft inquirere ur ce-
dar, cm fubditosoccidirfpiritua-
liter, irjuftè derinéndo.
Item, Principes{zculares fut
Domini pro-fe & ‘fuis hæredibus :
ciendum, ut eft di&um, compel.
lit propria & Ecclefæ falutis ne-
ceflitas, quæ abfolvit & difpenfac
contra omnem lezcm pofitivam.
Hæc fint dia , fub corrcétione :
antefadt3.
Finité difcuffone prædictà, die
Lunæ x. Junii præfentibus D D.
Ducibus memoratis , & univerfo
cœtu Epifcoporum , Abbatum ,
Capitulorum, & Doétorum fu-
pra diétorum, per organum fupra
diéti D. Cancellarii , pro parte
Regis & Concilii , appunétuata
funt que fequuntur.
Primd , Quia-pro parte propos
nentium contra fubrractionem ,
minzæfaltem tacitæ vifæ funrinfer-
ri, autwerifimiliter plures pollent.
timere deliborare contra Papæ vo-
Junratem, præteatupotentiæ Pa
du Goncilede Confasce. 75
pæ, ob perdicionem ftatüs, aur fi-
miles caufas; ex parte Regis &c
Concilii przcipitur , quod quili-
bet in Concilio exiftens, omni ti-
more PARuE , deliberet fccun-
dûm confcientiam fuam ; quoniam
Rex,& DD. Principes promittunt
fingulosfesvare abomni violentià,
&. oppreflione , hujus occafione ,
per Pépam , aut quemlibct alium
inferendä , quoad perfonas bonas
& ftatus.
2°. Quia pro parte corumdem |
proponentium, taétum cffe vide.
tut, quod non tenetur quis Re-
ge infequi aut obedire, fi de-
cerneret fubtrahendum , &c. ex
parte præd. D. N. Regis determi-
natur , & vobis intimatur , quod fi
contingat fubtractionerm à dicto
D. N. Rege acceptari, & aliquis
contradicar Regi, contra deter-
minationem Concilii, non obe-
diendo, reputabitur fcifmaticus,
fautor , nutritor fcifmatis : & ut
talis , taliter punictur, quod cedet
Cæteris in exemplum.
3°. Quia fimiliter pro eorum-
dem parte tangi videbatur, quod
fi fieret fubtraétio , fierenc impref-
fiones in Eleétionibus , per Brin
cipes laïcos & Nobiles, in col-
lationibus,&c.Ex partediéi D.N.
Regis, dico quod cjusintentio eft,
fi fiat fubcractio , teneri capitula -
& conventus liberè in Electioni-
dus, abfque omni impreflione , &
violentiä , & fi qui fint contrarium
acientes , taliter cos punier, quod
cedet cæterisin exemplum.
49. Quiz fimiliter proeadem par-
te tangebatur, quod ctiam fi fic.
ret fubtraétio , Rex caperet pecu-
nias Ecclefiæ, procurationcs, an-
natas, &c. ex parte didti D. N.
Regis, vobis dico, quod hoc non
faciet, nec facere intendit ; quin
im eft cjus intentia , fi per hoc
Concilium flar, & acceptetur fub-
traétio, Ecclefñiam Regni fui tencre
in antiquà fui libertate.
Iftis promiflis , ex parte Repis,
& Concilii, ordinatur, quad præ-
fentibus D D. Ducibus Præfden-
tibus, Notario Regia, &aliquibus
Rcgiis Confiliariis, modicus qui«
libetin Concilioexiftens fuper fa-
&i propoñtis, diçat fuam opinio-
nem vcrbaliter , quæ per deputa-
tum Notarium redigecur in is.
tis : quibus peraétis, in negotio
Deo prævio concludetur ; inhibe.
turque fingulis, ne ante conclu-
fionem Concilii recedant ad pro-
pria.
In examinatione autem opinio-
num fuerune præfentes D D. Du-
ces Bituriæ , Burgundiæ, Aure-
lianenfis, & Borbonii prædiéi,
D. Cancellarius Franciæ fupra no-
minatus, D. Petrus de Gyac quon-
dam Cancellarius, & Regis Con-
filiarius, Notariusautem Regius
ui opiniones fingulas confcrip-
it, ctat vir probus, & honcftus
M. Johannes Hue Ganonicus Pa-
tifienfis. Singuli autem Prælati,
Abbates, & Procuratores Capiru-
lorum & Univerficatum, præfenti
ligno S. Crucis , & tactis ficro-
fanétis Evangeliis, opinioncs fuas
dixerunt, jurati & requifiti, & ne
variatio, feu jnconftantia , aut de-
feétus in judicando , & eligende
interveniret, finguli etiam prædi-
&i in fcriptis, & cedulà fignatà
figno manuali , diétas fuas opinio-
nes, coram diétis D D. Ducibus,
diéto Notario tradiderune , ut fe-
curior eliceretur conclufo.
K ij
76 L
At verd Parifenfis Univerfitas
Deum non hominem timens , ut
luceret lux ejus coram hominibus,
& gorificaret Deum Patrem, qui
incœliseft, per organum Reétoris
ejus, videlicet M. Johannis Rou-
celli, coram D D. Ducibus, uni-
verfo cœtu prædiéto , ac univerfis
in aulà Concilii audire volenti.
bus, cun@isoftio aperto, opinio-
_nem fuam in Gallico fecitiegi &
tradi, prout in fequenti cedulà
continetur, D D. prædiétis offe-
rendo , quod de hac cedulä , fieret
littera figillata , figillo Univerfi-
tatis, fi cis placeret, eratque di-
a cedula se fignata fignis
quatuor Notariorum, aut quine
Et & fuit hoc atum xrrr. die
iéti menfis Junii , aut circirer :
quia diem nonreciftravi præcifam.
L'Univerfiré de Paris défpieça ,
aprés plufieursmeuresdeliberarions :
euës fur Île fait de la profecution
de la voyede ceffion , & de l'union
de l’Eolife, delibera & conclut,
dd. luy fembloic licite & expe-
ient, que l'on ne toleraft plus ne
fouffrift plus que le Pape Eonnaft
Jes Benefices Ecclefiaftiques , ne
exigeaft, nelevaft aucuns profits,
ne emoluments pecuniaires de ce
Royaume: car ces chofes nourrif-
fent le fchifme , & empefchent l'u-
nionde l'Eglife, & cecy fit propo-
fer plufieurs fois devant le Roy, en
la prefence devous, Mcfleigneurs,
en requerant que le Roy voufift
à ceentendre, & Île mettre à exe-
cution ; & depuis a eu plufieurs
traittiés, affcmblées , difcuffions,
& deliberations en cetrematiere,
tant enfemble, que chacune Fa-
culté & Nation par foy. Er cer-
tainement , & de nouvel, c’eft à
Preuves de la nouvelle Hifoire
{avoir l’an 1399. Îe xr. de Juin
à 8. heures au matin, les Maifires
& Doéteurs des quatre Facultés
furent appellés deuement, & tres-
nl , par Jeur fer-
ment,à deliberer encertematiere,&
requis à y deliberer à l’honneur de
Dicu,&de l’union delaginte Egli-
{c.Finablement les quatre Facultés
pour ce, tres.folemnellement af-
femblées, comme dir eft , c'eft à
favoir les Facultés de Thcologie,
& de Decret, d'un commun con-
fentement & accord , fans contra-
diétion d'aucun. Item la Faculté
de Medecine ; item la Faculté des
Arts aconftituée des quatre Na-
tions ; c'’eft à favoir France, Pi-
cardie, Normandie, & Angleter-
re, en laquelle cftoit k nombre
de 400. Maiftres, ou environ ; lef.
dd. Mäiftres plufieurs font gra-
ués ez autres Facultés, comme
Licentiés en Theologie ,en De-
cret , en Droit Civil, & Mede-
cine, & plufieurs autres Bache-
liers ez dittes Facultés. Pour plu-
ficurs caufes raifonnables rouchées
pour grant partie en ceft ne
Confeil, en ajouftant à la delibera.
tion & conclufion deflus touchée,
de laquelleils ne fe penfent pas par
ce dcpartir : pour l'extirpation de
ceft prefent fcifme, & union de
l’'Eglife avoir , firent conclufion
que l'en doit dés maintenant ceffer,
& foy departir du tout de l'obcife
fance de N. S. Pere.
Finito verbo, D. Cancellarius,
fupra dié&us, requifivit ex parte
D D. Reétorem, Decanos , &
Procuratores, ut de hoc darent
licteram figillatam , ur fupra obla-
tumerat, traditadue fuit, præfen-
tibus univerlis, fupra diéta ce-
du Concile de Conflance, . | 77
dula, & fuit figillata figillis Fa-
cultatis Theoloziæ , Decretorum,
Mcdicinæ, quatuor fupra diéta-
rum Nationum , & figilio magno
Univerfitatis, in eà itaque pende-
bant octo figilla , & continer ut
fequitur.
Chriftianiffimo , & Orthodoxz
Religionis amantiflimo Principi
Karolo Dei gratià Regi Francor.
illuftriffimo ee fuæ Majeftatis
RegiæFiliaUniverfitasftudiiParif.
devotum in beneplacitis obfe-
Ee , atque filialis obedientiæ
inceritatem. Sæpe numero flevi-
mus, Chriftianiffime Princeps , (u-
er hâc tantà, tam horrenda de-
Elationc Sanctæ Matris Ecclefiæ,
& pro doloribus maximis ex ejus
defolatione fatis fuperque durante
fubortis, plurimüm ingemuimus.
pio fibi compatientes animo , fle-
vimus iterum, & quis à lachrimis
temperaret ? Quis aded durus eft ?
Quis ferino Tigridum late fic
paftus cft, uripfa pietate non mo-
veatur ? In quo non exciterur do-
lor ingens, atque cordis magna
conftrictio ? Tam grandis haud
dubiè , ram effera, tam immanis
_ eft hzc afliétio , ut fi tacuerimus,
fi non Ecclefiæ piis mentibus, juxta
noftram poteftatem fubvenerimus,
arictes illamcriminabuntur:cau-
Lan iftam -agere geftient. Num-
quid prorsüs monftri fimile eft?
Nonnedifcordia fcifsà pallä , vul-
tu gaudenti , fronte fuperbä, ful-
mineum enfem manu geftans , vi-
percos fuosangues nunc huc, nunc
illuc jaciens , ui viétrix , per nof-
trimedium fine metu perambulans,
ante fe fuis geftibus flumine fan-
guinis futura defignat? Dcus op-
timc! an cit aliquis qui nefciat
cuilibet Catholico permultum in-
cumbere , ut pro fuo poffe laborer
adhanc invififimam belluam è me.
dio noftri confeftim abjiciendam,
ut pacis optatifimz procuret ad-
ventum; ut mortis terminum, vi-
tæ principium totis quærat cona-
tibus ? Vos, Chriftianiflime Prin
ceps , vos ca res profcétù non la-
tuit, qui femper toto ftudio , totä
curä , totà vigilantiä, poftquamin
virum perfetum vos Deus adduxit,
pacem quæfviftis , Chriftianifh-
morum veftrorum progenirorum
atque gloriofiflimorum audacter
morem imitando, qui monftra fem-
per , pro viribus quas gerebant ma2-
ximas, ab Ecclelà fan&à repule-
runc.
Jam in hâc caufà tantdm per
vos effcétum eft , ut camdem unio-
nem cæteri Principes fideles una
vobifcum perquirant, & ut quam
* celerrimè fcifmati nephandiflimo
finisimponatur, in mentem veftram
generofiffimam , difponente D:o,
ficut credimus ,impulfum eft Con.
cilium celeberrimum,, ex Princi-
Pibus, Prælatis, & Clericis Regni
veftri convocari, ut qua rationc fit
abhinc procedendum planè nofce-
retis 3 ubi fententiam noftram
pofcere veftra Regia Majeftas dic-
nata eft.Quamobrem, Chriftianifi.
Princeps, veftris femper jufhs &
mandatis obedire cupientes, ficut
tenemur obnoxii , & häâc re, quæ
EE , non modicum permoti,
pluriès folemniter congregati fui.
mus , ut in difcutiendo vias hine
inde , reétus procedendi modus,
& fecunddm Dei juftitias &.leces,
per nos poffet inveniri, atque Re-
giæ veftrz Majeftati przfentari.
Tandem verd rebus multis inter
K ii,
#
La
78 Prewves de Là nouvelle Hifoire
nos verfatis , & revolatis , nobis
apparuit , ab un noftrà delibera-
tione , quam aliàs veftro confpet-
tui,cum fuis rationibus, motivis,
& coloribus fecimus proponi , ni-
hil cffe detrahendum, [ed multum
fuperaddcndum. Judicabamus e-
ni, Princeps Chriftianiflime, ex-
pediremaximè profequendam fcif-
matis cradicationem præprope-
ram, quod Summo Pontifiti non
toleraretur amplids , aut permit-
teretur , ipfo .fcifmate durante,
Bencficiorum collatio , ac etiam
pecuniarum exactio. Ex hiis fanè
quæ dicbus ante actis videramus,
quid effet futurum faciliter tene.
bamus. Nam quis dubitat talia
magnas vires huic fcifmati minif.
trafle, aut pacis, & unionis ad-
ventum percelerem impediiffe à
Profcttà rebus ejufmodi D.
Bencdiétus plurimos fibi faventes
comparavit, qui cm prids totà |
mente pacem quærerent, pofteriùs
in alteram abiere femitam, & uti-
que parabit adhuc 3 ad id enim
nititur, quandiù in fuis manibus
unde comparet habebit.Quare non
injurià veriti fumus , & veremur
adhuc, ne fires fub tali difpof-
tione manerent, plures qui nunc
affectionemagnä pacem procurant,
non tantüm refrigefcerent , fed
etiam magnopere pacis ipfus ad-
ventum protclarent. Nunc autem,
Princeps Chriftianiflime, videntes
caufam ipfam, per Principum fide-
Jium & fuorum fubditorum con-
fluxum & confenfum , in viam per
vos elcétam , videlicet ceffonis am.
borum contendentium de Papatu,
de die in diem magis profperari,
vircfque majores fumere , Divin,
nil fallimur , id operante gratiä,
huic déliberationi , nihil ejus in
fringentes, fuperaddirus aliud ex
communi concotdia quatuor Fa-
cultatam folemnirer, & per jura-
mentum éonvocatarum , nt unâ
quidém Natienc fentiente contra
rium , fed confentiente qualiber,
& deliberante. Nam exhibirio hu-
jus obedientiæ quam D. Benediéto
præftamus, ad teterrimi fcifmatis
perpetuas rendit moras. Quid ira ?
Quia D. Benedictus, in tantis tri-
bulationibus quas Ecclefia fanéta
Dei gerhens , plorans , & crebrè
acem vociferans , perpetitur ,
_ nullum illi Fere levamen ; quin po.
tius, ficuti vos, Chriftianiff. Prin-
ceps , optimé noviftis, eos qui fuis
fuadent auribus ut eam prono fa-
vore hiis miferiis educat , odit,
perverfos cenfet , & pro fuis ini-
micis cos ducit ; viam unam Divi-
nam, faluberrimam, & optimam,
de quà jam mentionem fecimus,
tanquam veneno turpatam penitüs
à fe repellie , nec tantüm eam re.
pellit , fcd ne fideles ipf confen-
tiant in eam, totis viribus impe-
dit. Nec tantüm cam impedit, fed
nec ullam offert, quin conftet pror-
sùs nullius effe a ,aut fru@üs,
quin pluzrimis fpinis , & tribulis
refcrta fit. In fuo tantdm eft er-
rore firmatus, ut quod alii finguli
verum credant , in materià fpecia-
liter tangente univerfale ftarum
Ecclefiæ fiMum arbitretur ; quod-
que rectum putet iniquum , & pe-
riculofis affertionibus Catholicam
enitatur eos veritatem;:quod
1
jus quodlibet hunianum tranfgredi
videtur , id non Juridicum afferar,
fed Juribus refutandum.
Oh fcelefta! oh veriratis hoftis!
oh cœca & damnabilis ambitio!
À
ds Goncile de Conffence,
tuifne viribus , nam quibus aliis
fcifma retinetur ? nos fic totos per-
turbabis ? unum hominem credere
id cui cæteri diflentiugc, coges?
tancam baundi portionem, tamdiu,
proh dolor! vaftabis2 Sacis jam,
fatis haétends viribus tuis af es.
Satis, 8c aimidm ultra fatis Præ-
fidentiæ , ac Dignicatis amorem
hiis quorum ulterids fe Papam af-
feric, immiGfti, indurafti, Bene-
diétum obftinatum cffccifti, ac
notorium pacis impcditorem. Ad
eam indifpofitum prorsüs ipfum
reddidifti. Quid jam ecrit caufæ
cur non ipfum fcifmaticum vehe-
menter fufpicabimur ?
‘Ah et facinus ! 1h macu-
lam non delebilem viribus huma-
nis! ah culpam graviflimam ! Jam
is qui fponte mortem fubire pro
fuis nibus , Cx charitare deberet,
his mortuis præfidere, quäm cum
carum vita vivere mavult. Recif- :
fimè fanè mortuis dixerimus, nam :
quo pacto , in partibus tantä fe-
parationc disjunétis vita effet 2
Eheu charitas ! cheu pietas! eheu
prifca fides 1 quorsüm abiiftis ?
quibus in vos tanta licentia data
eft , ur pelleremini ? Hæc itaque
diligenti curà notantes, & atten-
dentes, Princeps Chriftianiffime,
difcuflifque :omni maturicate hiis
quæ funt Juris & faéti, Juris, in.
quam ,triplicis ,Divini, Natura.
hs, & Hurmani , nedum femel,
fed {æpids ; non in unâ congrega-
79
tiosc , {ed in pluribus, re@is in
tentionibus , juftifque confcientiis
conclufinfus , Legem Divinam ma-
xiroë vos ad id aftringere, licitum,
expediens , ac neceflarium effe,
ro bono unionis Ecclefiz, vos,
Princess Chriftianiflime , fingu-
lofque Chrifticolas , à Benedi@i
ipfus obedienmà ex nunc ceflare
totaliter ,atque recedere. Sic, non
modo particulariter collationcs
Bencficiorum, atque pecuniarum
exactioncs , non ampliès ei tole-
randas afferimus, quod aliàs fece-
ramus , ut diurm cft ; imd nec
aliqualem obedientiam ei permit
tendam. Hzcigitur eft, Chriftia-
niflime Princeps, noftra fuper in-
fandiffimi fcilmatis propulfone
fententia cui, fi res exigat , fuas
, fationes , color: , atque motiva
tempore congruo dabimus. Ncc
nos putct aliquis hoc dicere,quia
de jure partis"noftræ quoquo paéto
difhdamus , fed finceriflimä cha-
ritate peétora noftra fuccendente
movemur , ut iftud diflidium,
gravids longè quam dici queat , ab
Ecclefiæ gremio , quantüm ad nos
pertinet, repellamus.Datü in noftrà
Congregatione Generali apud S.
Mathurin. fuper hoc fpccialiter
congregarä , ex unanimi confenfu
fingularium Faculeatum , & Na-
tionum prædiétarum , anno Do-
mini M. CCCIC. VIII. xr. die
mchls Junii | de manc , hor3
Primæe
SVBSTRACTIO TOTALIS OBEDIENTLÆ.
UN nomine Sanétz & Individuæ
Trinitatis, Pacris, & Filii, &
M. CCCLXXXXVIII. die Do
minica xxviri. Julii : Prælatis
Spiritüs Sanéti. Amen. Anno D, # Regni Franciæ, & Clero, ad Con-
$o Préwves de la nowvelle Hifoire
cilium convocatis in Palatio Re-
gio Parifius, Præfentibus, & Præ-
fidentibus ex parte Regis DD.
Ducibus Bituriæ , & Burgundiæ
Regis Patruis , afiftenteque D.
Duce Borbonii , {ed pro tunc ab-
fente D. Duce Aurelianenfi Fratre
Regis, fuper conclufione habendäâ
in Concilio Prælatorum , quod
tunc celebrabatur, fuper unione :
ponendä in Ecclefä Sandi Dei,
per viam ceflionis amborum con-
rendentium de Papatu praétican-
dam per fubitractionemobedientiæ
totalis à Papä , nec particularis
tantüm,fed per fubftraétionem col-
lationum Bencficiorum, & recep-
tioncm pecuniarum, rationc pro-
Curarionum , & primarum annata-
rum Benchñciorum vacantium , &c.
Dictum fuit per os D. Arnaldi de
Corbeïä, viri utique difcretiflimi,
Regifque Francorum Cancellarii
illud quod fequitur in ceffedu.
Primo:
Dixit, quod ex ordinatione &
præcepro Regis, & DD. Ducum
A ta ca dicebat, & dice-
ret, qux diéturus erat , &c. Quo
præmiflo recitavit fuccinété, qua-
liter Rex mandaverat Prælatos,
Univerfitates & Capitula, ire ad
Concilium , ut fibi darenc opi-
nioncs fuas, & Confilium, fuper
modo fedandi iftud et
fcifma , quod diù , proh dolor!
viguit & vigcrin Ecclefiä Sanctà
Dei. Recitando pofteä , qualiter
aiäs , in alio Concilio , per Re-
Sem & Prælatus celebrato, con-
clufa fuerat via ceflionis stanquam
mclior, & tanquam f{ola, per quan
unioin Ecclefii Dei perfcé poffet
obtineri ; fueratque in eodem Çon-
tilio advifatum » quod Papa iom-
marctur notabiliter , Ut decebat,
utdictam ceflonis acceptaret viam,
in cafu quo alter contendens de Pa-
patu ; cam acceptaret. Ad quem
Papam {ommandum folemniores
quos potuit, mifit Rex Legatos,
LluftriflimosfcilicetPrincipesD D.
Duces Bituriæ , & Burgundiz,
fuos Patruos, & D. Ducem Aure-
lianen. fuum Germanum >qui hu
militer requifiverune, & fupplica-
verunt. D. Papæ, eum fommando,
quod vellet viam præfatam ceflio+
nis aCceptare, in cafu, &c. &illud
idem tes Papz DD.
Cardinales | excepto.uno » &ce
Papa verd didis upplicationibus
& requeftis non acquiefcens, nec
obtempcrans, i pfam.viam ceflionis
recufavit, &c. Recefferuntigirur
DD. Duces, & Regi fuas Fe
runt relationes, bSs faétis , &
auditis, Rex, cum magnä delibe-
ratione , Concilium Prælatorum
Rcgni fui iterm convocavit’, ut
advifarctur quid utilius effet agen.
dum in facto unionis Eccleñzx ;
voluitque & ordinavit ‘quod D.
Dux Aurelianenfis ,in eodem Con-
cilio præfideret ; quo Concilio fo-
lcmniter & diligentiffimè celebra-
to , fuit NET RS quod major
parsConcilii eratin opinione,quod
Papa adhuc fommaretur, licèt ma-
gna pars Concilii tunc effet in
Contrarium ; fed quod fine aliä
fommatione fieret fubftractio. Rex
tamen maturè volens procedere,
voluit pro fecuriori , quod Papa
adhuc fommaretur | & fuper hoc
colloquiurm habuit cum Rege An-
gliæ, & cum Reyc Caftille, qui
condefcendentes cum wiâ nue
five cefionis , unanimi confe
_ voluerunt mittere Lcgatos pro fumi-
mationc,
——— ne - mt
fn SJ M CE ut à. + 1e Mn, Det DR en
ms Gt 7 ET TZ € Le
nn CO D y gs CS Co
a—
CE RIRE Ha
- 7
du Concile de Confance, 8r
Matioñe ; ambobus de Papatu con-
tendentibus faciendà ; & in cafu
quod diétum cefionis viam non ac-
Ceptarent , contra cos procedere-
tur, & ad cxequutionem viæ cef…
fionis , omnibus viis &modis pof-
fibilibus. Mifice itaque Rex folem-
nes Legatos, qui Papam fummi-
runt, &c, Quod intra Feftum Pu-
rificationis, runc proximè futu-
rum , vellet diétam ceflionis ac-
ceptare viam ; Papa tamen , ut
prids non acceptavit, fed recufa-
vit. Receflerunt verd Legati Re-
gis, & una cum Regis Angliz,
& Regis Caftillæ Legatis adive-
runt Romam , & illum de Romä
fuper viä ceflionisacceptandi fum-
maverunt ; quo eam recufante ,
receflerunt Legati, & ad Regem
pro fuis faciendis relationibus ac-
ceflerunt : quibus faétis & audi-
tis, confideratifque diligenter &
penfatis refponfonibus amborum
contendentium de Papatu, cæte-
rifque circa hoc confiderandis ,
Kex iterym nunc convocavit Præe-
latos & Clerum ad Concilium ,
ut advifaretur quid ulterius cifee
agendum , & qualirer diéta cefo-
nis via poffec practicari , vel exe-
quutioni debitæ perduci. Ordina-
vitque Rex multis aliis impedi-
mentis occupatus |, D D. Duces
Biuriæ, Burgundiæ, & Aurelià-
nenfem in eodem Concilio fore
Præfidentes : quodque Mareria
affirmativè , five quod Jicitum fit
& expediat, in cafu præfentisfcif.
matis faccre Papæfubtractionem ,
per fex folemnes Clericos , CX Ui:2
parte apcriretur , & per {ex alios,
ex alia parte aperiretur negativè ,
fivè quod non expcd®&æ, nec eft li-
£itum in cafu præfenti Papæ fatere
‘fubtrationem. Qui materia fo=
lemniflimè, hinc inde apertà , di.
étoque in eâ quidquid poterat di«
ci, & allegari D D. Duces difcre.
tiflimé ac, a at fingulo. .
rum in Concilio vOcatorum opi=
niones , & vocata {crütati fynrt à
præftito primitus à quolibcet jura.
mento fuper fanéta Dei Evangelia,
quod fecundüm Deum , & pro.
riam confeientiam haberet deli.
Spas & opinionemfuam dicere,
Audieruntigitur D D. Ducesopi.
niones plufquam trecentarum pers
fonarum , & cum hoc, quatuor:
Univerfitatum; fcilicer Parifienfis,
Aurelianenfis, Andegavenfis, &
Montifpcfluliræ, & ex abundan.
ti voluerunt protutiori, quod qui
libet tradcret opinionem fuam in
cedulà, proprio figno fignati ,
quod & ita factum cft. Hoc igitur
Fato D D. Duces diligentiffimè
Opiniones & cedulas fingulorum
Vifitaverunc, ad partemunam ce-
dulas facientes pro uni opinionc;
ad aliam partemalias, & ad aliam
pattem reliquas ponendo : hiis
Præterea cxpeditis , advifarum eft
quod ad Se {pcétabat , audi-
tiS opinionibus facere conclufo-
nem : propterea D D. Duces heri
fucrunt apud Regem fuper ifto f2-
to , & ei recitaverunt totum pro-
ceffum Concilii, & qualiter repe-
rCrunt, 247. VOCCS, quod fiat Pa.
pæ fubtractio obedientix » quou (=
que condefcenderit in viam ceffo.
nis effcétualiter, & per cam po
fuerit in Ecclefä Dei unionem..
Fuerunt etiam 18. vel 20.
quod concluderetur fubtr2
nunc , fed differretur ejus c
tio ufque ad certum tem
tra quod Papa iterum fumm
L
veces,
Ctio ex
xcquu
US , in.
Maretur,
Bz Preuves de la nouvelle Hifhire
Fucrunt præterea 16. aut 18. vo-
ces, quod Papa adhuc fummare-
tur , quo fummato congregaretur
Clerus fuæ obedientiæ ad Conci-
: Hum, & quidquid ordinarct Con-
eilium exfequererur. Fucrunt po-
itremd aliquæ voces, paucæz in
aumero , quæ erant fingulares in
diétis ,ncc ad aliquamopinionem
præccdentem fe applicabant , de
quibus, quia paucæ, &fingulares,
Ron multèm eft curandum : & ad-
verfum,quod de magna opinione,
quod fiat fubtraéio , fine fumma.
tione aliquà ; fucrunt quatuor
Univerfitates præfatæ ; fcilicèt Pa-
rifienfis, Aurelianenfis, Andega-
venfs, & Montifpeflulæ : quæli-
bet tamen Univerfitas fuit compu-
tata folïm pro unä voce. Hujus
etiam opinionis fuerunt D D. Du-
ces, hic præfentes, videlicet Bi-
turiæ, Burgundiæ, Borbonii , &
plures D D. abfentes, ficut Dux
Barrenfis, Comes A lenconii, Dux
Lotharingiæ, & Comes Sabau-
diæ , cum quampluribus aliis.
Unus tamen de magnis D D. no-
ftris de Francia, licèt vellet quod
concluderetur fubtractic ; benevo.
luiffer ramen, quod exfequutio
dilata fuiffet ufquead certum tem-
pus, & quod interim fuiflet Papa
fummatus , Rex igitur omnibus
hisdiligenter auditis , & attentè,
regratiatus eft DD. Ducibus Avun:-
culis fuis, de pœni, diligentii,
& labore per eos fumptis in hoc
Concilio , dixitque, quod auditis
narratis per Avunculos fuos confi-
deratis, volcbat, quod.juxta ma-
jorem & faniorem Concilii partem
fieret conclufo , fueritque femper
bujus intentionis & voluntatis ,
quod fecundüm deliberatiomem ,
majoris, & fanioris partis fierer ,
& exequeretur, & pro illà conclu-
debat, five quod fiat ex nunc fub-
traétio Papæ totius obedientiz,
five ulteriori fummatione , vel di.
latione quäcumque. Quibus enr-
nibus per Cancellarium,, recita-
tis & prolatis, fubjunxit ex par-
te Regis , & deejus præcepto, dr.
Etam conclufionem & alia coram
cunétis edicebat. Si tamen plusvel
minus dixerat , quam fibi injun-
tum erat, deomnibus fe referebat
ad littetas , quæ fuper hocex parte
Regis notabiliter ae , publi.
carentur. |
Subjunxit quoque,quod R ex duo-
usejus Secretariis injunxerat ,. &c
A do , quod omnescirca hæc
itteras rie haberent confi-
cere , per quas plenidsmateria’, feu
intentio Regis poterit apparere.
Dixitetiam,quod D D. Cardinales
antiqui erant hujus opinionis, €x-
ceptistribus, de quibusadhuc erat
fpes, quod ipfi, aut eorum aliqui
haberent ad opinionemredirepræ-
fatam ; adjecit etiam , quod Rex
Caftillæ erat hujus opinionis,
rout fcripferar Regi, & de hoc
bee litteræ, fupra hoc, per
eum miffæ, Nec moveantur aliqui
in contrarium, quod nuper venc-
runt litteræ aliquæ, & copiz lit-
terarum ex parte ipfñus, ut aliqui
affercbant , quæ videbantur fona-
re contrarium, quia hîc eft unus
miles Legatus ex parte Regis Ca-
ftillæ, qui nuper venit, dicens ,
uod litteræ prædiétæ nunquam
Ra Regis Caftillæ proceffe-
runt, imÔ ftabat in aliis fcriptis
& primo propofito. Subfequenter
dixit, ex pañte Regis, quod Præ-
hati'& alii non recederent adhuc ;
nn. Lg = et ei Fais en A
mt Ven, ln, UD msg eng au... on nt” ei 2.
oise Ep, me eg Pr pr”
2
ds Concile de Conffance. 8;
quoufque effet advifatum de exfe-
quutione hujus conclufonis , &
ph , & ordinatum de
aliquibus punctis hujus negotii,
&c totam Ecclefiam tangentibus ,
quod in brevi fict, & pro tam
notabili conclufone, dixirex par-
te Regis, & D D. quod in hac
{eptimanà, five die Jovis proximä
fieret {olemnis procefio populi ge-
neralis ad S. Genovefam , in quà
per notabilem quemdam Mhagi-
ftrum in Theologiä ibidem fermo-
cinantem , durante fermonc con-
clufño præfata ex parte Regis po-
ulomanifeftaretur. Confequenter
dixit quod nullus occafione hujus
conclufionis habeat formidare ,
feu aliqualiter timere, quia Rex
omnes ponit in fuà protectione ,
& falvä guardiäà fpeciali, & eos
intendic tueri, & deffendere ab
omni violentiäi , & oppreflione ,
feu turbatione quâcumque , quas
propter prædiéta poffent pati quo:
vis modo, vel incurrere. Subjun-
xit denique, quodintentionis Re-
gis eft providere quod Ecclefia
Gallicana de cætero , in omnem
eventum habeat in fuis antiquis
franchifiis & libertatibus remane-
re, iphfque uti & gaudere.
Poftquam igitur Cancellarius
prædiéta in effeétu coram cunétis
clegantiflimè protuliffet , Magi-
fter Ferrandus Legatus Regis Ca-
ftillæ de præcepto D D. Ducum
loquutus cft, loco Militis Legati
Regis Caftillæ, qui nuper venerar,
qui non bene fcicbac as Lati.
num, neque Gallicum ; dixitque
idem D. Ferrandus, quod præ-
fatæ litterx, & copiæ lirterarum,
de quibus fupra ,nunquam procef-
rant de mente Regis Caftillæ,
nec in cjus Curia de hoc aliqua
mentio habebatur : Imo ipfe Rex
in fuo primo propofito Regis Fran.
ciæ fcripto perftabat , ac perftare
intendebat , prout teftabatur Mi-
les prædiétus. |
Hisitaque finitis , D. Condo-
menfis Epifcopus ad genua fe pro-
ftravir , ex parteque majoris pate
tis Prælatorum D D. Ducibus fup-
plicavic, quatenusin omnem cvcn=
tum, licèt non effet neccflitas , {cd
{olüm pro fimplicibus , ad remo-
vendum fcrupulum confcientiæ ,
fieret ex pttre Regis quædam pro-
vocatio, feu appcllatio , pro fe,
& fuis fubditis, & adhærere vo-
lentibus. Tunc ftatim Cancella-
rius ex parte Regis, & D D. dixit
quod fufficienter sie hoc erat
provifum, & quod nullus haberct
dubitare, licèt , prout dixit Epif-
copus Condomerfis, hoc non erat
necefle. :
… Dixitpoftremo idem Cancella-
rius,& ex parte Regis inhibuit,ne
quis eflet tam audax proferendi
verbum, feu laborandi quovis mo-
do in contrarium hujus conclufio-
nis, fub omni pœnâ quam ergaRe-
gem poffit incurrere. ;
_ Faétoigitur finein verbis Can-
cellarii D. Dux Bituricenfis dixit,
quod coram cunétis volebat dice-
re , ca quz Rex D D. Ducibus
Burgundiæ,& Borbonii,& fibi im-
peraverat dicenda cum præmiflis,
videlicet quod Rex inhibet cuili-
bet, ne aliquid habeat dicere , vel
facere quovis modo in contrarium
hujus conclufionis ; fi quis verà
contrarium fecerir, feu es fi
fit perfona Ecclefiaftica, ab omni
fuo ftaru deponetur ; fi verd fit
perfona Laïca, punietur grayi pœ-
Li
84 Preuves de ls nouvelle Hifoire
nà , jam advifatä & ordinatä, in
tantäm,quod cæteris cedet in exem-
plum. ;
Quibus per D. Bituricenfem
diétis & finitis, ftatim omnes fur-
rexcrunt, & reccfferunt. Deo gra-
tias, & cjusgenicrici. Amen. Uti-
Nam per hoc medium, in Ecclefä
fan&ti Dei, breviffimé peroptatam
confequamur unionem. Amen.
Scripta & in minutam reduda
fuper {cripta fuerunt in Concilio
{upra diéto , anno & diebus fupra
diétis celcbrato, per Guillelmum
de Longolio , de Dieppä Rotho-
Mag. Diœcefis, Magiftrumin Ar-
tibus, & Bachalarum in Jure
Canonico, qui licèt fingulorum
minimus, & tanto indignus con-
fortio | præfens tamen pradictis
actis omnibus, & allegatis inter-
fuit Concilie ; veniam petens à
legentibus , fi quid allepatorum
ee D D. proponentes , in Le
criptis propolitionibus omiflum
cft. Quoniam fi aliquid deeft, pro-
ponentium verbi velocitate diff-
culrateque ; Cligaturdiéta refcri-
bendi, aut ignaviâ , & imbecilli-
tate proprii intelletüs fatum eft.
Plurimum tamen fcientificorum
virorum, minutasin dicto Con-
cilio continué refcribentes, fuis
cum diétis minurtis collationavit,
proutpotuit fideliter, & diligen-
ter ; aéta poft modùm in Er
tam formam groffavir, nullo 1d-
dito , aut remoto, quod fai &:
allegationis immutet formam » &
effeum.
DE RESTITUTIONE OBEDIENTIZÆ.
À NNO D. MCCCCIlil.
die xxvr1r. menfis Maii :
cüm Rex ordinaffet Concilium
Parifius celebrari Prælatorum, &
Cleri Regni, ad advifandum quid
agendum in faéto unionis Eccle-
fiz, diemque ad id agendum, vi-
delicet ‘x v. di@i menfis præteri-
tam prædiétis Prælatis > & cæteris
affignaler & Propter id plurimi
Prælatorum 2c Capitulorum &
Cleri Parifius adveniffene , didtä
le XXVIrr. inftantiffima profe-
quente D. Ludovico Duce Aure-
ianenfe fratre ejufdem D. Regis,
horä diei tertià Poft mneridiem
D. Rex, in abfentià D D. Præla-
TOrum, profe, & fubditis Regni
reddidit obcdientiam plenariam
* Bencdiéto , præfentibus duo-
bus Cardinalibus, videlicer Præ-
neftino , qui Pictavienfis dicitur,
& Saluciarum, pro parte diéti D.
Bencdicti , pro cädem causi, ad
Regemmiflis, cum aliquibus Cle-
ricis cifdem in hoc faventibus ,
Cumque poftmodüm die xxx. ejuf-
dem menfis, fuiffent Prælati &.
alii Clerici Parifius exiftentes con-
vocati ad domum D. Bituricenfis ,
quæ dicitur domus Tonellarum 5
propé portam S. Antonii, ubi præ-
fentibus D D. Ducibus Bituriæ,
& Burgundiæ D. Cancellarius
Franciz expofuiflet &: notificaffer
diétam Regis dererminationem fu-
perreftitutioneobedientiæ, quam.
quam D.Dux Aurelianenfis fe fece-
rat fertem de habendo Bullas D.
Benedi&i, fuper contentis in ce-
dulä , cujus tenor ftatim {equitur;
Propter quod petcbat ab cifdcm
4 eh ps
= LR ——
es
es
| du Concile de Conflance.
Archicpifcopis, & E pifcopis præ-
fentibus, fi videretur eis aliquid
di&z Cedule addendum , dimi.
nuendum, aur corrigendum, &c.
aliquibus dicentibus fe velle obe-
dite in omnibus prædictæ Regis
ordinationi, aliis petentibus deli-
berationem fe habere de prædi@is,
cum fuis Epifcopis Provinciæ ,
cumque fic agerentur negotia, re-
pentè ex parte Regis mandatum eft
prædiétis DD. Ducibus ibidem
præfentibus, quatenùs ad cum ac-
cederent apud S. Paulum, omnibus
obmiflis : erat autem tunc hora x1.
& jam erat Rex promtus afcendere
85
equum, pro eundo ad EcclefiamBe2.
tæ Mariz Cathcdralem Parifien-
fem , ad quam flatimivie, & di&i
DD. Duces cum co » AC Magna
multitudo Prælatorum & Cleri, &
ibidem in dit Ecclcfiä didus D.
Cardinalis Præneftinus Miffam ce.
lebravie de Santo Spiritu, & M.
Petrus de Alliato Epifcopus Cas
meracenfis fecit fermonem ad po-
pulum , in quo publicavit dictam
Regis determinationem de refti-
tutione , ac etiam tenorem Cedu-
le , de qui fuprà fit mentio, &
Cujus fenor fequitur, |
Cy enfuit la Cedule faitte de la volonté ex confentement de
Monfeigneur d'Orleans, € publiée par le Roy » /1 comme
il eff dit cy-devant , el Elfe N. D. de Paris.
A determination faitre par le
L Roi noftre Sirclexxvrsr. jour
de May l'an M. cccc.111. fauve,
& demourant en fa vertu, & le fe-
rcment par lui fait, pris, &c. le.
Roy eftant à Noftre-Dame le plus
folemnellemenc que faire fc pourra
fera publier fon intention , & de-
claration deflus ditte , prefents
Noffeigneurs les Ducs.
Item, Monfeigneur d'Orleans fe
fait fort d’avoirBulles de N_S.P.de
l'acceptation de la voie de ccflion ;
en trois Cas , adver[grio Cedente ,
decedente, vel ejetlo , contenus
en l’inftrument que mondit Sei-
gncur d’Orleans à fur ce.
Item , que mondit Scigneur
d'Orleans fe fait fort, comme def.
fus, d’avoirBulles de N.S.P. par lcf-
quelles il] ICVOQuera toutes protef.
tations , fe aucunes en à faictes
Contre la voie de Ceffion , & revo.
quera & annullera tous procés, fe
aucuns en a faits | ou fair faire
Pour occafion de ]rditte fuftrac-
tion ,& qu'il n’en fera faire d'oref-
enavant.
Item, que des aucuns articles
CONTENUS au traittié des Cardinaux
En tant qu'ils regardent le Roy, &
fon Royaume |, mondit Seigneur
d'Oïleans fe fait fort d'avoir Bulles
comine deffus afin que le Roy &
autres de fon Royaumes’en Puiffene
aider.
Item, que nulle difcution ne
fera jamais faitte en Concile Ge.
neral ne Autre part de la fufirae.
tion , & toutes autres injures qui
ont efté faittes ou dittes à caufe
d'icelle, ou empcfchements don.
nés d’une Pat & d'autre, feront
annullés & pardonnés , & mondit
Seigneur d'Orleans fe fait fort d'en
avoir Bulles comme dcflus.
L iij
3e Preuves de la nouvelle Hifloire
Item , que le Roy noftre Sire
fuppliera à N. S. P. qu'il veüille
moderer les Charges qui {ont {ur
l'Eglifcde France, & nofdits Sei-
gneurs les Dues , par le comman-
dement du Roy, feront diligence
de ce poutfuivir pardevers N.
Item , le Roy ne l’Eglife de
France n'entendent point que au-
cune chofe foit innovée en colla-
tions & promotions fairtes par les
Ordinaires durant la fuftration.
Toutcsfoisfeaucunes defdittes col-
lations & promotions cftoient al-
leguées eftre nulles, ou non vailla-
bles, ou à annuller, par fimonie,
ou autre caufe raifonnable , felon
droit, non touchant la fuftrac-
tion, le Pape en fera , ou pourra
faire ce qu'il appartiene de droit,
juftice & raifon; & aufli il pourra
confirmer lefdites promotions, ou
aucunes d’icelles ,au proufit & fa-
veur de ceux qui les ont cüës par
lcfdits Ordinaires. Toutes voies
aucun cmpefchement n’y fera mis
pour quelconques refervations, ne
vacations en cour decfdies Benefñces
qui ont vacqué durant la fuftrac-
tion.
Item , le Pape celebrera un.
Concile General de fon obéïffance,
dedans un an, felon la forme de:
droit , le pluftoft que faire pourrs,
auquel fera traittié, & appointié
de la pourfuicte de l'union deffus
ditre , & des reformations & li-
bertés de l’Eglife, & des fubfdes
& charges quelconques, qui font
par la Cour de Rome fur l’Eglife
de France, & le Pape mettra à
execution ce qui fera appointic &
ordonné audit Concile.
Item, pour avifer aucuns expe-
dients fur laditte moderation, &
fur la pourfuitte de l'union , re-
formation & bon regimede l’Egli- :
fe, feront par le Roy, & l’Eglife
de France en cette affemblée, com-
mis aucunes bonnes perfonnes de
rande fcience, & debonne con-
A , afin que la matiere qui
pourroit eftre craittée audit Con-
cile , foit aucunement par eux
avifce, & difpoféc.
ARRESTUM CURIÆ PARLAMENTI
Juper fubffraélione totalis obedientie,
LE Dei gratià Franco-
rum Rex : Univerfis præfen-
tcslitterasinfpeturis, SALUTE M.
Notuin facimus , quod cüm nuper
pro parte or plurimorum nu-
mero grandi Regni noftri Præla-
torum Parilius tunc exiftentium
necnon filix noftræ dileétæ Uni-
vecfitatis Studii Parif. nobis que-
rulosè fui ffce expofitum, quod Ec-
Deiphinatüs, Viennenfispromagni-
tudine gravium exaétionum, & one,
rumeifd.Ecclefis,ram perBenedic-
tumPapamX111.quam fuos Prade-
ccflores, contra communis difpo-
fitionemJuris impofitarumoppref-
fæ , arque in tantùm gravatæ hac-
tenûs Re » & erant, quod cæ-
dem in magnam pauperiem ac ruie
nam corruebant, & in defolatio=
clefiæ noffrorum prædiéti Regni >" nem undequaque vergchant , nil
EP
Re
2
L ul
LR PET
du Concile de Conflasce, Le
per nos de remedio fublevarentur.
Financiæ etiam fuper iifdem hac-
tenüs exaétæ deeodemR egnonoftro
in maghum & irreparabile, Rcipu-
blicæ Regni ejufd. noftri præjudi-
cium exportabantur , à nobis, qui-
busetiam præfertin fupra diétorum
Regni &Delphinarüs noftrorum ab
omni oppreflionepræfervareincum-
bebat,&undefpecialiterobligati &
aftrii, Deo Creatori noftro ratio-
nem cramus reddituri , humiliter
fupplicando,quatenàsEcclefis me-
moratis, fuper præmiflisexactioni-
bus, & gravaminibus, cas ceffare fa-
ciendo, providere dignaremur, ut
Miniftri, & aliæ Ecclefafticæ per"
fonæ Divinis infiftentes , & famu-
Jantes,vivere, Ecclefas fibi commit-
fas regere,earum ædificia in bono&
decenti ftatu tenere, aliofque ac-
tus fuam profeflionem, & Funda-
torum fuorum difpofitionem con-
cernentes exercere valerent. Et ob
hoc nonnulli, & plures de noftro
magno conflio , ad videndum &
deliberandum fuper hiis, & aliis
Ecclefiam prædiétam tangentibus,
quid rationabiliter fieri poffet , &
deberet , dudèm Commifli ac De-
putati , aliqua nobis fuper diétis
exactionibus referenda vidifient,
& avifaflent , feu deliberaffent.
Quia tamen Prælatis & filiæ noftræ
præfatis videbatur diétam delibe-
rationem largiüs declarandam fore,
idem Prælari, & filia noftra ali-
quas declarationes & additiones,
cum deliberatione, & advifamento
fupra diétorum noftrorum Conf-
Jiariorum feciffene, cafque noftrz
Parlamenti Curiæ , Cum nomini-
bus diétorum noftrorum Confilia-
riorum , qui di&æ deliberationi
Prælentes affucrant , in quidam
Cedulä , cum noftro contrafigillo
mififfemus, per Litteras noftras Pa.
tentes cidem Curiæ noftrx mandaf-
femus , & cidem poteftatem & au-
toriratem impartiendo exprefsè in-
junxiffemus, quatenüs ad eamdem
Curiam advocatis, & accerfiris,
de noftromagnoConfilio prædicto,
& Requeftis noftri hofpitii, tor &
talibus , prout cidem Curixnoftræe
bonum videretur , ipfa noftra Cu-
tia Ecclefix prædiétorum Resgni,
& Delphinatüs noftrorum uper
contentis in diétà Cedulä provide.
ret , fecundüm quod nobis cffe fa.
ciendum confuleret, prout hæc &
alia latiùs, & luculentids ex ipfa-
rum noftrarum ferie ac tenore lit.
terarum liquebat. Conitituris
propter hoc in eadem noftra Cu-
rià Procuratoribusnoftro generali,
necnon chariflimi Patruinoftri Du-
cis Bituricenfis,& ipsà Filià nofträ
Univerfitate Parifienfi. Pro parte
cjufderm Filiæ noftræ , fubhiis A-
poftolicis verbis : Subtrahatis vos
ab omni fratre ambulante inordi-
natè, propofitum fuit, quod Sa.
crofanéta Mater noftra Ecclefa,
entium ad inftar Naturalium, &
poliricorum , Macrocofin , videli-
cet, & Microcofim, qui funt ma.
jor & minor modus in pendere,
numero, & menfur2à Summo Crea.
tore Philofophisatteftantibus con.
ditorum dirigi debeat atque repi ;
in ordine quorum elementis qua.
tuor primam diftribuerat mate-
riam , idem Creator omnium in
fuam grandemnaturæ portionem,
corum cuilibet totaliter confcren.
do quantüm alteri, & iifdem ex
fe invicem viciffitudinem feu al:.
menti, & fuftentamenti rcferendo :
adcù ut quod unum plorum, fub
RSR nr
88 _ Preuves de 4 nouvelle Hiffoire
Æquinoctialis vel Poli per alterius
converfioncm perdidiffet , de alio
recipere & fibi reftaurare ipfius na-
‘turæ munere &inftintu, & increa-
tæ fapientiz providentia dignofce-
retur. Sic Regalis, fic Ariftocra-
ticæ, fic Democraticæ Politiarum,
nullius quaruim KReétorem , nutri-
mentum , feu ipfius majorem par-
tem omnium fubjcétorum abfor-
bere ullus unquam fufficeret: quem-
admodum in Microcofmo , fi ad
excefluin alterum membrorum ali-
moniam cæteris egentibus fume-
ret, unde corpus ipfum in languo-
rem & exinanitionem vergere con-
tingeret, medio quodam fubtracti-
vo hujufmodi fuper abundanti
membro effet occurrendum. Sed
Bencdiétus fuprà diétus neque mo-
dum, neque pondus, _ men-
furam , in Ecclefià & Eccicfiæ fub-
jeétis obfervare confueverat , quin
maois . jugis & fervitutibus
importabilibus , à nonnullis de-
fanorum fuccefforibus fpolia au-
" ferendo ; ab aliis Prælaturarum &
Bencfñciorum Eccleliafticorum va-
‘cantia extorquendo , à quibufdam
exigendoarrcragia tanquam debita
prateritorum se incognitorum
-temporum à Bencficiatis, fuorum,
quæ de novo obtinebanc Bencf-
ciorum primam expctendo , &
percipiendo annatam 3 ab hiis qui
tempore fubitraétionis obedientiæ,
dudüm fibi per nos, & Clerum
Regni ,ac Delphinatüs noftrorum
prædiétorum fatæ , ad Prælaturas
feu Dignitatcs, aut alia Eccicfiaf-
tica Bencficia promoti fuerant,
fruŒus, quos diéto tempore malè
perceptos fuifle diccbat, recipere
gnitendo , & procurationes ca-
piendo, Prælatis, Archidiaconis,
& aliis Ordinariis pro vilitatione
debitas , aliifque exa@tionibus ac
extorfionibus indebitis adegerat,
affecerat, & conrorferat, adigebat,
afficiebat , & contorquebat contra
jura non tam Chrifticolarum ,
quâm Ethnicorum, quorumcum-
que , apud quos , ab omni remporte
Clerum ab onerum munere & fer.
vicute fuiffe liberum compertum
erat ; cos enim non ancillæ filios
fed liberæ, quä libertate Chriftus
eos liberavit , tefte Apoftolo , ip-
fofque fub hiis adhortante verbis.
State, & nolite iterim jugo fer-
vitutié contineri. Nam , ut cadem
-filia dicebat , in Politià fæculari,
quis Principum tam à nobili, quâm
ignobili annatas primas omnium
hereditagiorum ,’in aliquem quo-
quo titulo tranflitorum excipere
& extorquere faragentem, non ty+
rannum , aut fuæ Politiæ ever{o+
rem cenferet, & talem Reétorem
fuftinere valeret ? Quantè minüs
eratidem Benediétus, qui Minifter
& non Dominus Ecclefiz , ab
Evangelicâ veritate afferebatur,
_ primarum annatarum fruus fbi
tyrannicè approprians Benefñcio,
rum te ? illüd parvipen-
dens Samuëlis Populum ns
tig, & dicentis : Loquimini de me
coram Domino & coram Chrifto
ejus , utrum bovem alicujus tule-
rim aut afinam? Siquippiam ca-
Jumutacus {um , fi opprefhaliquem,
fi de manu cujufquam munus accez
pi, & reftituam vobis. Et dixe-
runt: Non es calumniatus , neque
oppreflifti nos , neque tulifti de
manu alicujus quippiam. Exemple
tamen cjus inftrui, & terminis rae
tionalibus contentari , non exac-
fionj, & çonçulloni pccuniarum
pyrannicis$
mm œuf en
ee
du Concile de Conffance. TE
tyrannicesinhiare debcbat , Evan-
gclio exhortante, neminem concu-
tere, neque calumniam facere, &
contentum efle debere ftipendiis
ipfus, Apoftoli exemplo, in Apo-
fiolorum Aëibus dicentis: Argen-
tum & aurum nullins concupiwi,
ficutipf fcitis, quoniam ad ca quæ
mihi opus erant , & hiis qui me-
cum funt , miniftraverunt manus
ifir. Ego, inquit Apofñtolus, {cio
quoniam poft difceffum meum, in-
trabuntad vos lupi rapaces, non
parcentes grepi. Quam rapacita-
tem fpiritu prophetico clarè pro-
poncbat pronunciafleipfa filia ne-
ftra, Prophetam Ezcchiélemfuis,
fub hiis verbis. Faéti funt greges
mei in rapinam, & Qves meæ in
devorationem, co quod non erat
Paftor. Neque enim quæfierunt
Paftores pafcere gregem meum,
{ed be Paftorcs femetip-
fos , & greges mcos non pafce-
bant. Propterea , inquit Domi-
nus, Ceflare eos faciam , ut ultrà
non on gregem meum, & li-
berabo gregem meum ab ore co-
rum , & ultra non erit eis in ef-
cam, Ex quà clarum erat Prophe-
tià D. Benediéto fupra diéto, qui,
tant2 confufione, & inordinatione
cupiditatis debacchabatur , fub-
tractionem nedum financiarum fu-
pra diétarum fibi ficri debere , {cd
plenariamquamvisaliam, & du-
dum fibi faétam , & jure & ficto
durare ac tenere cenferet , & in ei-
dera fe permancre profitcbatur ea-
dem flia noftra, ex eo præfertim
quod reftitutionem obedientiæ per
nos cidem Benediéto fi&am , nul-
Jam fe, quia fub conditione non
implerà , & fub causâ cujus nul-
lus fubfequebacur efetus fatain ,
prout per cedulas quafdam in ip:ä
rcftitutione contentas apparere di-
cebat. Ecclefix etiam Regni &
Delphinatüs noftrorum przdi@o-
rum autoritate dictam reftitutio-
nem minimè fatam, & per confc-
ne ipfam fubtrationem durare,
eu ipfam , aut faltem diétarum pe-
cuniarum, & Financiarum eidem
Benediéto fieri debere ; cùm idem
Benedictus ad dcftruendam Eccle-
fiarg porcftatem non haberct Apo-
ftolo tefte. Contra autoritatem S.
Synodi deffinientis nullum Epif-
copum expctere dcbcre aurum 8
argentum , à parenti bus vel à Cle-
ricis, vel Monachis , qui fub eo
funt, & non Gregorii, Bernardi,
aliorum SS. Doétorum,imè Evan-
gelii autoritatem diétas financias,
in Ecclefiz prdi@æ {ubverfionem
& exitium extorqueret. Eamdem
autem fubtraétionem per camdem
noftram Curiam , & Prælarorum,
& di&z filix noftræ confilio fa-
ciendam ceffe diccbat cadem filia
noftra ,exemplo Regis Joab , qui
confilio Joïadæ Sacerdotis , pecu-
niis ad templi reparationem defti-
natis, quibus Saccrdotes fui rem-
poris abutebantur , manum appo-
fuerat, & earum partem ad neccf-
fitatem Divinis famulantium, par-
tem ad mercedem lathomorum ,
& partem ad architeétorum fala-
rium partiebatur. Undediä&um in
ipfus laudem rodierat, quod Rex
Joab retum fecerat coram Domi-
no , cunctis diebus quibus eum
docuerat Joïada Sacerdos : per
uem cadem filia noftra , fararos
Doctores intelligi dicebat , &
quod ejufdem Ecclefiæ opprefhoni
providere, nobis, aut eidem Curix
noftrz incumberct, & autoritate,
M
90 Preuves de la nouvelle Hifhoise
€ naturali ratione, & proprii ju-
tisjurandi debito , & anteccflprum
noftrorum exemplo appatere , ea-
dem filia noftra oftendcbat, Am-
brofii in libro de Patriarehis , ne-
ceflitartem dffenfionis Ecclefia-
rum Regi pertinereafferentis , re-
to præterea rationis diétamine,
quo Gentes etiam quæ legem non
habent , eidem Benediéo di&t:-
rum financiarum exaétionem efle
fubtrahendam definirent, ad quod
_propter vinculum juramenti no-
ftræ Coronationis, in quäunicui-
. que de Prælatis, & Ecclefiis fibi
commiflis canonicum privilegium,
& juftitiam fervare, & dcffenfio-
nem propoffe , contra oppreffores
adhibere promiferamus , nos adi.
gcbat, & fpecialiter nn ns
Jn exemplumerant Rex Joab præ-
didtus , prædeceflorefque noftri
temporibus Bonifacii, Clementis,
Gregorii , & aliorum quondam
fummorum Pontificum : per hu-
jufmodi enim injuftas exadtiones,
iæ fundatorum Beneficiorum
aan intentiones, & à fu
falute & glorià defunétorum ani-
mæ morabantur captivæ. Quod f
eorum hoftes & veritatis fuppreffo-
res hanc perfequutionem, & ino-
bedientiam cefle prærenderent ,
cum Deco magis, quim hominibus
effec obediendum , hæc hominum
vaniloquia , Papä Pelagio aferen-
te, nos nequaquam rcetardare de.
bcbant. Errant, inquit, hujufmo-
di rumoris fabularores : non per-
fequirur qui malum jam faétum
punit , aut prohiber ne fiat, fed
diligit, ex quibus conformiter ad
fui thematis terba, eadem filia no-
ftra requitendo concludebat , qua-
tenus fubtraétio fieretcidem Benc-
quam fibi dari Co
U
iU
di&to obedientiæ , aut {olûm dé£
étarum Financiarum & pecw
niarum cxactionis , quodque pe-
caniæ in manibus Collcétorum ,
aut Subcollcétorum exiftentes ,
in noftrà arreflentur manu , &
hiis quibus eidem Benedicto ali-
quid occafione præxdiétorum de-
beri imponcbitur , ne folverentin-
hiberer. Procuratoribus Generali
noftro , ac diéti noftri Pacrui fub
excufatione proteftantibus, fe nort
affe&ionisinordinatæ libidine ali-
quid dicere velle, & fe, fi notæ,
aut repræhenfionis dignum dice-
rent, debitæ correétioni fubmit-
tentes, .ac ulterius proponentes ,
quod Ecclefiæ fuerant , & erant
per Principes temporales fundatæ,
ac dotatæ ; quarum dos, feu pa.
trimonium Prælaroram autoritate
capi nequibat , neque debebat. Li-
cèt enim Conftantinus Ecclefix
Romanæ ,. Sedis prxeminentiam ,
antinépolitins.
Alexandrinaque , & atiz nonnul-
lx Ecclefñiæ contendebant, tri-
buiflet, ratioque fuaderet , &
vellet, quod Prælati qui fidem pu-
blicarent, Divinisinfifterent .Ec-
clefiaftica frequentarent Ofkcia ,
& Sacramenta miniftrarent , ne-
ceffaria refferrent fui ftatüs, & vi-
tæ, non tamen ipfi exactiones ini
ponerent, nullà præfertimurgente
neceflitaté: Nam & Archiepifco-
pos, quo nomine Romanz Urbis
Epifcopum fcripta ratio nuncupat,
fuper fuis fuffragancis, feu corum
f bicais exactiones imponere Jura
verabant. Quod fi Ecclefra Roma-
na cæterarum caput, & principa-
lisexiftens, ut funt fæculi variera.
tes , & viciflitudines temporum,
& mentium, & animorum malitiä,
du Concile de Conffauce, at
în , aut à fuo , quod majus & au-
étius Regno noftro, poflidcbat p2-
trimonio , fortè aliqua difturba-
bantur, quominùs bo liberè ute-
retur , cæteras movere dcbebat Ec-
clefias , extitare adortas, & re-
quirere de fubfidio charitativo ,
quod eidem Eccicfie Romanæ an-
nui poflet ac deberet , cum tamen
Confilio,moderamine, & juftà cau-
sà , abfque præjudicio , culpä non
procedente , durante neceflitate ,
ac de confenfu & benignitate Prin-
cipum, patronorum, & aliorum
Prælatorum , & non cum grava-
mine afliduo, & indiftinéto czte-
rarum Ecclefiarum , quas utique,
& præfertim horuranoftrorum Re-
gni, & Delphinatiüs , fupra didtus
Benediètus paflim , & Pharifzo-
rum more decimas indifferenter de
plantis , herbis, baccis, & omnis
generis fruétibus extorquebant
cumgravi compulfone,fubfidiis&
exa@ionibus infolitis, & contra
libertates Ecclefiæ exagirabat, &
premcbat. Quibuscum fæcularis
juftitia Eccleliafticæ fubfidio , &
juvamini femper fuiffet , atcerum
enim alterius femper egcbat auxi-
lio , necefflbas occurfandum impel-
lebat , fuadebar æquitas, exigebat
ratio , ac totfus populi clamor in-
cutiebat. Intereffeque præterea no-
{tram huic ruinz impendens , nos
ftimulabat, ne venerabilium bujus
Regni noftri Ecclefiarum , tanto
charitatis ardore extruétarum, &
quarum fundatores, & autores di-
cebamur, tans mifera , tam fl.bilis,
&c tam neplecta deftruétio furrepe-
ret,exem cr inftrueremur egre-
giis, Theodohi, Hororii, Con-
{tantini, Karoli Magni, aliorum-
que antecefforum , qui corruptelis
contra Ecclefrim ipfam, quando.
queattentatis obviaverant, & (ut-
currerant liberaliter. Subfidium
autem quod Ecclcfæ eidcm con.
ferre pos & debcbamus.,
crateidem Benedicto, inejufmodi
abufionibus non obedire, obedien-
tiamque fubtrahefe. In quo null:-
| fenus juxtaB.Thomz deAquino, &
aliorumEccicfæz Doétorunautori.
tatem, peccabamus. Ex quibusaliis
pluribus abftrudis rationibuscon-
cludebantac requireban t,quatenus
ab eadem Curiä nofträ , juxtaman-
datoriasnoftraslitteras inhibendo
diéti Benedicti Officiariis, ne quas
ratione præmiflorum exi gerent in
. dictis Regno & Delphinatu no-
| ftris pecunias , aut exaétas, & pc.
| nès cofdem Oficiarios exiftentes
areftari , ufquead Prælitorum con-
gregatianem faciendo providerer.
Pro parte Benediéi , & fuæ came
ræ Officiariorum ab adver{o exti-
tit , requirendo propolitum, quod
cum materia præagitata grandis &
alta, Jura Sedis Romanz, cujus
€rat ipfe Bencdictus caput , fuam-
Quecameram, & antiqua deveria
fua, ac Cardinales concerneret, &
tangercet, iidemque Bencdiétus &
Cardinales nullo in eadem noftrà
Curià procuratore fulcirentur ,
quo caufa præfens deduci, foveri,
aut defenfari poflet, & Prælati
Regni noftri ad proximum om-
nium Sanctorum Feftum congre-
gandi edicerentur; in cujustempo-
ris interftitio nullum vertchatur
po eadem noftra Curia
uperfedere vellet, prout teneba=
tur. Præfatà filià noftrâ in contra-
riunproponente ac dicente, quod
radix pro parte iphus Bcnedi&i
propolitarum, ac cenferi dce
1]
92 Preuves de la nouvelle Hifhoire
bebat , eo quod eadem filia noftra
proceffum fubire ordinarium non
intendebat , fed fibi ab ipsä noftrà
Curià provifibnem fieri , quam
abfque morä referre debebat :nam
quantufcumque effet Papa feu Præ-
Jatus, non erat fuus, fed omnis cjus
potcftas, five digniras , & alterius
cujufliber magis Ecclefiæ, quàm
perfonæcompeteret.DeJureigitur
Benedicti , five Ecclefix Romanæ
ficiendum erat , quod ad profe-
étum pertinere videbatur Ecclefiæ,
& noninipfus præjudicium , tefte
Apoñtolo ; Ecclefiæ {uppofta fub
hiis compellente verbis, Templum
Dei eftis vos, & Spiritus Sanétus
habitatin vobis; & fi quis viola-
verit, difperdetillum Deus. Sub-
dit. Non glorietur quis in homi.
nibus ; omnia enim veftra funt,
five Cephas, five Paulus, five Apol-
lo: Pecuniæautem, five Financiæ,
quas idem Beneditus exigebat ,
non ad Ecclefie profeétum , {ed
ipfius & animarum tendcbantinte.
ritum; cujus interitüs, & præfen-
tis horrendi fcifmatis erant me-
dium , & fomes, quare à nobis,
& cadem nofträ Curià, quibus ju-
ftitiam miniftrare erat necefle hu-
jufmodi mortiferæ peftilentiæ ,
non tam frejiciendæ , quàm peni-
ts , & abfque mora tollendæ crant;
cum & unumquodque Jure gen-
tium gladium de manu interfcéto-
ris confcftimeruere, & vim vi re-
pellendo, interficere liceret, ex iis
prout fupra requirendo diétis no-
ftro , & patrui noftri Procuratori-
bus fuam requeftam fieri requiren-
tibus, attento quod per notorias
exacioncs fæpediétas , Refpwblica
ex defe&u prædicationum , & fub-
jeorum vilitationum, & corrc-
—
étionum, & aliès, ut fupra , mul:
tipliciter contra facrorum Cano-
num inftirutiones gravabatur ;
quodque querelas fuas non proccf-
fum inituri , fed remedio, aut
provifione innitentes inténtabant;
nec crat qui contrarinm oppone-
rer, ad hoc, & ut fupra conclu-
dentibus, Offciariis ipfius Ben-
dicti in contrarium contendenti-
bus. Et ut negotium abfque præ-
ni A ones
pro abfentibus fupplicari fas erat,
prout fupra inftantibus ne quid-
quam innovaretur requirendo con-
cludentibus. Tandem auditishinc
inde ad plenum partibus ante di-
étis, in omnibus quæ dicere, ac
proponere circa præmiffa volue-
runt, & in Arefto appunétuatis.
Congregatisigitur ten noftræ
Curiæ cameris, convocatifque,
& adftantibus in notabili numero
deGentibus noftri magni Confilii,
ac vifis fupra dictislitreris, & ce-
dulä , confideratis infuper , & at-
rentis diligenter , & cum ed
deliberatione , & longa omnibus
circa hoc attendendis , & conli-
derandis, &quæneadem noftram
Curiam in hac parte fteranc &
debebant movere , per præfatæ
Curiæ noftræz Areftum, prædiétis
obtemperando litreris, per candem
filiam noftram à nobis impetratis ,
diétum fuit quod D. Bencdictus 86
Officiarii fui ceffabuntin noftris
Regno & Delphinatu ab exattio.
nibus Annatarum , primorum fru-
uum & emolumentorum Præla-
turarum, & aliorum Benefñiciorum
quorumcumque vacantium , feu
quæ vacaverunt , aut vacabunt ,
tam pro primis annatis, quara
ctiam fruétuum, & emolumento-
LS
_—— —
ee pe
du Concile de Confiance. 97
tu , qui tempore fubtraétionis
aliàs eidem Bermdiéto far, & va-
cationis Prælaturarum , Dignita-
tum, & aliorum Beneficiorum
obvenerunt, feu obvenient , aua-
litercumque, nec non procuratio-
nur pro vifitationibus decbitarum,
& arreragiorum quoruméumque
ratione præmiflorum , vel aliarum
exaétionum debitarum. Ipfaifque
procurationes poterunt Prælati,
Archidiaconi , & alii Ordinarii,
_quando ipfos fuos fubditos vifita-
ti contigerit, levare Ceflabunt
etiam Cardinales, & Camerarius
Collegii à perceptione illius par-
tis, quäm În vacationibus Præla-
turatum pro primis annatis, vel
aliàs, ante præfens Areftum perci-
picbane, & A Ru ir Les
cumque ‘occafione præmi sa quo.
modolibet debirorum ; & fi vu
ex hiis quæ levata feu exacta fue-
runt, occafione prædiétorum apud
Colleétores , feu fub Collectores,
aut alios quofcumque exiftir , feu
reman et ; fub manu noftrà arcfta-
bitur, & id areftavit, & areftatip-
fa Curia noftra,ipffque, nealiquid
eidemBenedicto, feu cuicumque al-
teritradant, feufolvant,inhibuit,&
inhib@ etiam eadem Curia noftra.
Et per édem Areflumeadem Curia
a ordinavit, & ordinat, quod
excommunicationis fententià præ-
miflorum occafione illigati relaxa.
buntur, & hæc quoufquealiàs per
camdem Curiam noftram exticerit
fuper præmiflis ordinatum. Incu-
pes rei teftimonium præfentibus
itteris noftrum juflimus apponi
Sigillum. Datum Parifius , in
Parlamento noftro, die undecimà
Septembris , an. D. Mccccvi. &
Regni noftri xxvi. Per Areffum
Curié, BAYE.
ef
PE 7
mm ln
Là 2
&
Ex MS. Victorino 827. Synchrono.
Les Propofitions” convennés em œ Livre, foni :
Primo, La Propoñtion de Me. Pierre ad Boves.
Ne pue de M:. Jean Petit , faite pour l'Univerfté de
aris. | |
La Propofition du Patriarche d'Alexandrie , nomme Melire
Simon de Cramaut. |
La Propofition de Me. Guillzume Fillaftre, Doyen de Reims,
pour le Pape, | |
Ea Propofition de Monfieur Armel du Breul Archevefque de
Tours, pour le Pape.
La Propofñtion de Metlire Pierre d’Ailly, Evefque de Cambray,
-pour Je Pape. |
La révocation du Doyen de Reims deffus nommé , qui avoit
dit aucunes chofes en fa premiere Propofñtion , touchant le
Roy & fa Couronne. |
La Propolicion de M:. Pierre le Roy, Abbé du MontsS. Michel,
La Propofñtion de M:. Pierre Plaoul folemnel Maiftre en Theo
logie , pour l'Univerfité de Paris.
Une autre Propoñtion du Doyen de Reims, en repliquant,
. Replique de Monficur le Patriarche.
Une autre Propofitcion dudit Archevefque de Tours, en re»
pliquant. | |
Une autre Propofñtion par ledit Jean Petit, pour l'Univerfitg
de Paris.
La Propofñition de Me. Jean Jouvenel, Avocat du Roy.
EE mm ei = ——— — 7 —
| a ss Lu _.
LEE LEE SE 0 AFS EE
Cy enfuit la premiere Propofition faitte au Confeil du Roy de
France, prefents les Prelats , Chapitres @° Erudes du Royaume,
fur la matiere de l'Eglife, par Maifire Pierre ad Boves,Corde-
lier, © Maiffre en Theologie ; natif de Paris ; au mois de
Novembre, l'an mille CCCC. fix.
Res- digne, cler, & noble
Prince, & vous autres moult
excellents, puiflants & honorés
Scigneurs , vos devots & humbles
fubjets commis & envoyés de par
voftre loyale & feal bienveillance
noftr- Mere l’Univerfiré, Monfieur
le Recteur cy prefent , & nous qui
l’accompagnons , fommes venus à
la prefence de voftre noble A ffem-
bice, pour vous ramentevoir le fait
de fainte Eglife, par maniere d'e-
xortätion ; pourquoi briévement
expedier , je, qui ez cofes deffous à
dire feulement ferois comme l'or-
gane de laditte Univerfité, prens
pour Theme cette parole: ÆAdeffis
oemnes Filis Ifraël, difcernite quid
facere debeatis. Judic. 20.... Voas
eftes icy tous prefents, Fils qui à
Dicu regard avés , determinés en
voftre fens , quoy en cecy faire de-
ves. Vous eftes icy tous prefents &
recuëillis entre les fages Mariniers
ui fe reglenc fclon 4 {cience de
l'Aftrologie navale , qui gouverne
les gens FA Mer, a de foy tous
recuéillir & rendre prefents à leur
nef. C'eftun cle qui appert
au Ciel, aucunes fois autour la
Lune , autres fois entour le Soleil,
ou entour autte luminaire, en ma-
tiere d’une Couronne qu’on appelle
Halo. Car c'cft, felon que dic Al-
es
bert, fur le tiers Livre des Metheo-
res , figne de terrible tempefte,
quand ce cercle nommé Hole, fe
monftre bien grand, haut élevé,
entour un des hauts luminaires,
il affigne cette raifon : car c'eft
évidentargument que cette matiere
venteufe dont font cauftes les rem
peñes , a grand feigneurie en l'air,
qui a peu ce cercle monter fi haut
& élever ; pourquoy voyans les
Mariniers Halo notablement éle-
véautour aucuns hauts luminaires,
attendantsiafailliblement ques'en-
fuive grieve tempcfte , foy rendent
prefents à leur nef, & fe recuëcillent
tous en prefence, pour faire chacun
fon office , l’un d'etoupper les def.
jointes , l’autre de la nef defchar-
gier , l’autre d'attendre au gouver-
nail, les autres de forment papers
& enfi des autres offices , pour don-
ner fecours à la nef, & la prefer.
ver de perir.
Je vous dirai , mes chers Sei-
gncurs , pourquoy jaÿ cecy mis
en avant, Par ce cercle nommé
Halo, que l'on voit entour le corps
du Chiel, je entens ce fcifme : car
pour la grande fimilitude que je
voy qu'ils ont l’un à l’autre, &en
la Ave de leur figure, qui ft
fperique & circulaire, c’eft-3-dire
figure ronde. Or a-t-il celle diffc.
CS
m6:
fence entre une figure ronde, &
Entre les autres figures ; car on
trouve fort bien le lonc de toutes
Ls autres figures en lignes droit-
tes , en demi cercles : l'on y rrouve
tantoft un bout ; mais on ne trouve
ni fin ni bout en la figure du rond
cercle : quand l’on cuide trouver
le bout , l’on fe trouve à recom-
menchier : l’on n’y peut figner
quelque point , que le cercle ne.
ure outre. Ce n'eft pas chofe bien
aifée , de voir.où fe fine un cer-
cle. Helas! & le fcifme prefent n'a-
t-il pas bien fourme d'un cercle,
où l’on ne trouve ne fin ne ifluë?
Plufieurs ont cfté autres fcifmes,
mais ce ne furent que demi-cer-
cles : ce n’eftoient que lignes droit-
tes, où on trouvoit tantoft le bout,
& les merroit-on en leur affin. Mais
en ce fcifme prefcnt , nous n'y trou-
vons ne fonds ne rive : quand
nous croyons avoir le bout, ap-
primes commençons-nous.
Or y a maintenant deux ans,
ue ceux de Rome blâmoient cely
à qui ils obéïffcnt, d’avoir fi bonne
he de mettre fin en la befo-
gne : ainfi difons-nous du noftre :
Nous cuidions avoir le bour, il
fembloit que deuft toft prendre
fn la duration de cecfcifme ; mais
encore dure le cercle : ce n'eft que
circulation , ce ne font de tout-
nements , defquels David parloit
ainfi : {n circuitn impii ambulant.
Pfalm.xr. Ccux en qui n'a peint
de pitié de l'Eglife fi defolée , ne
vont mez qu'en tournant , enfi que
sourne un cercle. Ainfi tourne un
rond cercle , que fon tour d’en-
véron, qu'on appelle circonference,
cc vient par telle maniere entour
le point de fon milieu , qu'il n'ap-
Preuves de ba nouvelle Hifloire
+
proche point du milieu 3 jamais
n'attoucheroït au point. Si les
parties de la circonference tou
choient au point du milieu , le
cercle feroit defpefcié. Ainfi fem-
ble.t-il des deux Seigneurs def.
quels dépend cette Er Trop
bien demeurent entour le milieu
deraifon, entour le point de union,
qui eft le milieu de raifon. Qui eft
le point de union? C’eft le point de
ceflion. C’eft le moyen plus raifon-
nable, & le point plus expcdient,
pour venir toft à union. Entour le
point trop bien tournent ,querants
alibi forains, en chaflane autres
longues voyes : mais ils ne veulent
toucher au point; prendre la voye
de ceflion fi leur circonference
fiv toucher au point du milieu,
e cercle feroit defpefcié. Si ils ce-
daffenc, & l’un & l’autre, le fcif-
me fuft tantoft fini. Au Halo donc
bicn reflemble ce fcifme de longue
durée, pour la fourme de la figu-
re ; mais aûfh lui reflemble-t.il
bien pour la caufede fa nafcence.Le
Halo, ce dit Ariftoreau tiers Livre
de Methcores ; eft caufé par telle
maniere. À mont en l'air eft élevée
aucune vapeur , qui moyenoye en-
tre noftre œil, & entre aucun corps
du Ciel, foit Lune , ou Soleil, ou
autre luminaire ; adancques a ce
luminaire fon regard en celle va-
peur , & vers lui -adreffc fes rais,
& ne pucenr vers noftre vüëé, pour.
l'obftacle d'icelle vapeur , tour
droit venir comme ils deuflent, &
pourtant fe refl:chiflent-ils , &
our celle refletion de cercle ap
pellée Æalo appert entour ce lu-
minairc , & dont font tousjours en
l'Eglife les fcifmes caufés, & ve-
nus, portés, nourris, & fouftenus 3
mails
— name D mn nm
L --Eu un
qe cu =
ds Concile de Conffance. | sf
mais que d’une povre fumée , mais
uc d'une tenuë vapeur, mais que
de vanite, & honneur, & de ri-
chefle , annexées à la dignité Pa-
pale : Wapor eff ai modieum pa-
rens , © deinceps exrerminabitur.
Cedit faint Jacques, en fon Epître:
Que toute la vanité, & des hon-
neurs, & desrichefles, n’cft mais
que ainfi qu'unc vapeur, qui dure
un bien peu de tems, & bientoft eft
exterminée. Puifque au Ciel de
fainte Eglife les on , les
fages hommes ont regard à cette
vapeur de honneur , de richcfle
aunnexces avec la Papale dignité,
8€ y arreftent routes les rais de leurs
confiderations, qui fe deuffent tout
droit defcendre en commun bien
de fainte Eglife, & les reflechiffene
vers eux , en mieux aimant [eur
propre honneur , que la paix de
toute l’Eglife, "R
De-li . caufés tous les fcif-
mes & toutes les perturbations que
on fueffre en Chreftienté. En figne
de laquelle cofe dénonça Joël le
Prophete ,; une telle menace de
Dieu : Dabo prodigia in Cœlo fur-
sUM , in terra deorshkm , fangui-
#em , ©'ignem, vaporem fumis
Solconvertetur in tenebras,© Lana
in fanguinem.Joël:. Par uoy pooit
Æftre entendu,que au Ciel de Chref-
. , .
Hlenté,Comme on verroit ces grands
merveilles, que les luminaires de
l'Eglife auroient leur regard au
fane , c’eft-à-dire à la nobleffe de
leurs lignages, & a feu qu'ils ar-
doient de convoitife, n°a vapeur
de fumée , a vanité de l'honneur
mondaine ; lors le Confeil fe rrou-
bleroit, & la Lune rougiroit,ceft-
à-dire que les grigneurs & que les
Maindres luminaires ne luiroient
point comme ils deuffenr. Vecy
donc clerement monftré que fencfie
le Halo, & pour la fourme de la
figure, & pour la caufe de la naf-
cence. C'eft le audit fcifme pre-
fent , où je difois n'agueres que
c'eft aux fages Mariniers figne de
truble tempcftc , de voir Halobien
cffauchié |, & notablement élevé,
jufques aux bien haulx luminaires.
Car cft évident argument que celle
matiere venteufe dont font caufées
les tempeftes a grand fcionorie en
Tair qui à Halo fi haut De
pourquoy tantoft ils recuëillene &
{e affemblent tousen prefence,pour
donner fecours à leur nef.
Et ne doit pas bien cftre figne
aux fages Princes & Prelats de pro-
chaine grieve rempcfte , de voir
Halo fieffauchié,de voir ce fcifme
fi élevé jufques aux plus hauts lu-
minaires ; que les pcrits fugiés des
deux obcdiences fouftinffent ce
{cifme , porraflent & nourinfent,
ce {croit grand tempefte : mais que
les Prefidens, les Chies des deux
obediences contendants de fi haute
chaëre, que ne peuft eftre nulle plus
haure, par privées collufions, par
leurs longues dilations , par les re-
pulfes fouvent données à la voye
de ceflion , par quoy n’en ont cu
union, font ae de les du
auteurs du fcifme, porteurs de vo-
lontaires prolongueurs, dont s'en-
fuit plus grieve tempefltc ; c'eft
bien évident que cette venteufe
matiere, dont fontcaufées lesgrands
tempeftes, a grand fcignourie en
l'Eglife, qui a ce fcifme fi élevé
jufqu'à fi hauts luminaires , qui
eft ce perilleux vent dont font
caufées les rempcftes Le nous fucf-
frons en fainte Egli
Ambition de prefider , & con-
voitife de pofleder , c'eft le vent
figuré en Job: Vents vehemens
irrnit à regione deferti,® concnf-
fit quatuor angulos domus , que cor-
ruens oppreffit liberos, € morrui
funt. Ur. De la region du defere,
ce font les anemis d’enfer , qui font
du tout defers Dieu, oufMlent ce
venc de ambition, qui la charruë
des Chreftiens gifant en quatre
Evangiles, & ez quatre vertus car-
dinales ainfi hurte par ces tempcftes
en tuant tant de pauvres ames.
Grieve feigneuric a en l'Eglife ce
vent icy tempcftuceux ambition de
prefider, & convoitife de poffcder,
qui ainfi les hauts luminaires a en-
vironnés du Halo , ainfi atrournés
de ce fcifme , que nul ne veulle
renonchier au Siege , à la Prefi-
dence, pour mettre paix en fainte
Eglife.
Ha qu’en fourdent grieves tem-
peftes, & Halo fi élevé de ceft fcif-
me fi effauchié conturbations de
Royaumes , brifcure de grands
Allianches ,haïncs entre Nations,
divifions entre Païs,affoibliffement
de Chreftienté , enforcemens des
Mecreants , mocqueries de noftre
Foy ; doutes en cas de Sacrements,
dépoüilles de povres Eglifes, amen.
driflement de Divin Service,men-
eries de povres Clercs,rapinedes
Biens de l’Eglife ; defquelles &
autres tempeftes fcrés plus à plain
informés par noftre Maiftre qui
doit faire la feconde Propofition:
Par lui ferés-vous avifés plus {e-
ricuf:ment & plus particuliere-
ment des faits touchans ccfte be-
fogne. Mais tant que touche mon
fait prefent, ce de que Iefdits rem-
pcftes veans les fages Marinicrs
98 Prendes de le nouvelle Hifhire
bien appris en l’Aftrologie de fa
fainte Foy Catholique, le Roy, les
Princes de fon fang , & Îles faiges
de fon Confeil ont mandé tous les
Mariniers , nobles Prelats & fai-
ges Clercs, & les ont fait tous re-
cuëillir & affcembler cy en prefen-
ce, pour avifer & fecourir à fa po-
vre nef de l’Eglife, qui flotte entre
les rempeftes ; en AT Con-
gregation, à caufe defdittes rem-
peftes, peut cftre entenduë du Man-
dement du Roy cette parole du
Sautier : In circuitu ejus rempeftas
valida, advocavit Coœlum L fur-
sum, terram difcerneré populum
faum , congregate illi omnes Sanc-
tos ejus, qui ordinent teffimonium
ejus. Pfalm. vi. Ce veut dire que
le Roy des circuites deffus dit, des
tours circulation du Halo fi haut
élevé du fcifme fi tres-effauchié
voiroit furdre tant de fortes tem-
peftes, Advocavit fursum Cœlnm,
G'c. a fait grande convocation du
Chiel de la terre, c’eft-à-dire des
Prelats de l'Eglife, & des Princes
terriens pour avifer fon peuple , &
a diten fon Mandement : Congre-
gate illi Santlos ejus, qui ordinent
tefimonium ejus : Faittes affembler-
tous les Saints, les bons & les fa-
ges Prelats, qui ont office d'ordon-
ner du Teftament de noftre Foy.
Et à quoy faire affembler? A
faire chacun fon office pour don-
ner fecours à la nef : les uns étou-
ent fes disjointures , en accordant
es divifions ; les autres penfent du
gouvernail , en pourvoyant au cas
des fages difpenfations ; & tous
ocneralement entendent à tres-dili-
gemment nagier, à requerir Dicu
par prieres qui veulle fauver noftre
nef. À certe fin a cfté faitre la
sh ————. — 4 —
RÉ — me —
du Concile de Corflince. DLL
Procclion par noftre Mere l’Uni-
yerfité, & plufieurs autres fi Dieu
plaift en feront faittes cy à Paris,
& ailleurs , mefme par les Prelats,
en leurs divers Diocefes, à ce que
tous bien affemblés au fecours de
la nef S. Pierre , puiflions dire
cette parole que dit S. Paul en fcs
Epiftres: Occurramusomnes in uni-
tate Fidei, in virum perfetlum , ut
jam non fimus quafi parvuli fluc-
tuantes. Ad Epbhef. 1v. Allons tous
& courrons à l'encontre obvier
auxdittes tempeftes , ©n unite de
Foy: tendanräcellefin, d Dieu
nous doint un homme parfait, qui
foit feul Paftcur de noftre Mere
Sainte Eglife, affin que nous ne
fluctuons plus en tant de peril-
leufes volutances.
Si difons doncques reconnoif-
fans à caufe de cetre Affemblée la
povre Eglife delolée : Leva in cir-
cuitu oculos tuos, © vide ; omnes
iffi congregati funt ,venerunt tibi.
fac. x. Lieve tes yeulx, 6 povre
Eglife, voi cy tous ces Affemblés
qui font venus pour toy. C’eft ce
que je difoie de faige Congrega-
tion recuëillie communiré couchée
en la premiere claufe de mon The-
me; Adeitis omnes, Vous eftes icy
tous prefents & recuëillis. Apres il
s'enfuit au Theme : Filii, adeflis
omnes filii, Veescy couchée en ce
Confeil , caufe de bonne affcétion :
ceft morale nativité, le Theme
vous fuppofe vrais fils. Imaginons
mes eres-chers Seigneurs, aucuns
cnfans d’un riche Pere, auxquels
{oit efcheu un heritaige, maifon,
ou notable édifice , qui foit aprés
cheu en ruine; & puis aprés ima-
ginons prefents à vifirer cette rui-
n£, ges enfans cy d’une part, les
mercenaires comme Carpentiers,
Maçchons , & autres : lcfquels veus
femble qui regardent cette ruine,
re piteufe affection , ou ces
enfans cy d’une part ; & d'autre
part les mercenaires ? 8 n'eft pas
doute que les enfans ; car ils y {en-
cent leur grand dommage, ils foy
cfforcent, fans nulle fcintife de la
ruine reparer, & y procedent de
bônne affcétion : mais lcs autres qui
font mercenaires , ils n’y fenrent
point leur dommage , ainflois y
jugent leur grand prouffit , car
c'eft la gagne des mercenaires,
comme Carpentiers, Machons &
autres ,; lefquels vous femible-t il
par voitre Foy, quand Iles enfants
trebuchent,& pourtant qu'ilsn'ont
nul regard , mais que à la gagne &
au proufit , c'eft leur joie de voir
ruines. :
Telédifice eft l’Eglife, qui a fes
parois disjointes par diverfes obe-
diences , & fes pierres qui foloicnt
eftre jointes & bien lices forrcment
de charité & unitéCatholique,lesa
tellement deffremécs profecutions,
Jes uns confcffant Benediët , les
autres {nnocent | & les autres ne
l'un ne laurre, qu'il n'y a picrre
qui s'entreticgne, pour verificr la
complainte que fit jadis Jeremie :
Qsomodo obfcurarum efl aurum,
mutatus eff color optimus, difperfi
fans lapides Sanlluaris in capire
omnium platearum ? Thren. 1v.
Comment eft bien ebfcuré l'or de
la dignité de l’Eglife, & fa belle
couleur cangée ? Les picrres unies
de Chreftienté font difperfces par
toutes places. C’cft la ruine de quoy
le Pfauticr parle, Mulriplicara eff,
inquit, ineisruina. Pfalm.1o8. Il
dit que nos ruines font trop mul-
N ij
100 Preuves de la nouv U H'floire
tipliée : ce nous a fait ce maudit
fcifine , qui nous a agendré tant
de fcifmes particuliers , que tous
Jes jours fe multiplient nouvelles
ruines en nous.
Or veons de cette ruine com-
ment le regardent les hommes en di-
verfes aff:étions. Ceux qui vcoient
cette ruine ne regardent point au
dommage de la perdition de ames,
mais fculement à leur honneur, &
à leur temporel prouffit, Icur fouf-
fic de eftre ainfi qu'ils font, de
joir de ce qu'ils tiennent , & de.
morer en leur état : ne voudroient
pas les cofes allaflent mieux
qu'elles fone : ne leur chaut de
unir l’Eglife , ne font-ce pas mieux
mercenaires, que cc font fils & he-
ritiers? Les fils de Dieu s’en émer-
veillent : Quanti mercenarii in do-
mo Patris mei abundant panibus ?
Luc. xv. ils fe montrent tels mer-
cenaires auxquels il fufft abonder
en la maifon noftre Seigneur. Mais
ceux qui en cette ruine feulement
prifent le dommage & la damna-
tion des ames, ne les meut amour
ne haine, ils n'ont nul regard à
l'honneur, ne à quelque temporel
profit; mais ilsont feur pure affcc-
tion de reparer cette ruine, à ce
{cifme cy terminer, & à pourcha-
cier union. Ce font les vrais fils
hcritiers qui ont bonne affection.
Car felon ce que dit S. Paul, Qui
fpiritu Dei agnntur, hi funt filis
Dei 3; &affés toft aprés conclut :
Si autem filii, © heredes. Rom.
vii1. Ilappelle ceux qui enfuivent
les mouvements du S. Efprir, &
ue meut bonne affiétion les vrais
Is de Dieu, heririers.
Et pour que tousjours le Roy,
& les Princes de fon fang , par
voyages, & par defpens , confeiux,
convocations, & repliquées affem-
blées, & mefmes aufli Ics Prelars ert
foy volontiers prefentant, & noftre
Mere l'Univerfité , en tout fon
pooir en plorant , ont monftré en
certe befognc filiale affection, pour.
tant vous ramentoit.le Theme cau-
fe de bonne affition. C’eft morale
nativité; car il fuppofe de vous,
ue vous avés en cette befogne af-
feétion de fiks.
Aprés s'enfuit au Theme, [/fraël,
qui vaut autant à dire comme veant
Dicu , ayant regard à Dieu. Vecy
qui vous enjoint œil de bonne in-
tention; regard à Dieu & à verité.
Dont vientque Îes oifeaux de nuir,
comme les chas huans , leschauves
fouris ont fi courte & fi foible vüë,
qu'ils ne puenr veoir le Soleil, tanc
les grieve Île regart du jour ; que
à Soleil levanr, ils mettent le bec
en la plume, & laiffent du tout le
voler, car l'humeur criftaline , qui
en toutes beftes veans cft neceflaire
en claire vüë, en ces troubles oi-
{eaux il fe depart contre val le
corps , & fe tourne en fubftance de
aëlles. Ainfi les aëlles & le voler
leur oftent le regart du jour. Car
nature ofte à leur œil ce qui feroit
neceflaire pour donner aux me-
chantes aëlles. Ainfi n’eft pas de
clers oifeaux qui ne volent pas
que de jour , tant les resjoit le So-
leil, que tantoft à Soleil levant
mettent le bec hors de la plume,
&reprennent à voler. Nature neof-
te rien à l'œil qui faille convenir
à aclles.
Et dont vient pour l’amour de
Dieu, que aucuns ont au fait de
l'Eglife, fi courte & fi foible vüë,
qu'ils ne puent voir le Solcil ? ils
et 2 me
Po Eng, nm De QD D ne RS he >
ne: PR 7 ER
dy Concile de Confance. 1Of
he peurent aufli cette verité auffi
clere comme le jour veoir compren-
dre ne concevoir. Que ce foit cofe
expcdicnr que un homme nonob(-
tant fon droit, pour efchever un
fi grand mal , comme fcifme pcr-
petucl efperé vrai femblablement,
& pourchaflier un fi grand bien
comme l’union de l'Eolife par ce
poflible , legierement renuncie à fa
Digniré. Quand ils fentent le So-
leil luire ,ilsne le puent endurer:
ils mettent le bec en la plume. 1ls
n'ofent dire cette verité. Dont
vient ce pour l'amour de Dieu ? Ce
vient car l'humeur criftaline qui
leur duft efclarer la vûüé, fe tourne
en fubftance des aëlles : leur fens,
leur avis, leur prudence, qui duft
tous leurs entendemens avifer au
regart de Dieu, de Juftice, & de
verité, c’eft tourné à l'ambition
d’acquerir aëlles pour voler , de
s'accroitre &de monter les ja receus
ou efperés gtans Benefices ou Di-
gnités , qui font les aëlles des gens
de l’Eglife.
Ce fonce cofes moultaveuglans,
& fouvent aux clercs voyants hair
le Soleil de verité. Ce témoigne
David ,difant : Super cecidit ignis,
€ non vident Solem. Pfalm. 57.
Le feu de ardente convoitife em-
efche de voir le Soleil de verita-
le reconnoiffance , & pourtant
mais que à tous cels deux, qui
auffi font les gens vouler, qui enfi
. doivent aëlles aux hommes, foit
faitre fubtraxion , telle qu'ils ne
puiflent plus donner aëlles | pour
conferer nuls Benefices : mains y
aura de chas huans, plus y aura de
clers veans , dignes d’avoir nom
1fraël, c’eft-à-dire regardant Dieu:
en fioure de laquelle cofe nous li-
{ons trop bien en Genefe, & faie
moult bien à ce propos, que Ifraël
eut tousjours nom Jacob , jufqu’à
ce que l’Ange euft luirié à lui &
& qu'il lui euft fechié un des nerfs
de fa cuiffe , & lors li dir , en lui
changeant fon nom : Nequaquam
Jacob ultra app:labitur nomen
tuum , [ed lfrael. Gene. xxx11. Tu
n'auras plus nom Jacob , mais If-
raël. Par quoi fur donné à enren-
dre, que aprés le lime de faulce
flaterie,mais que foit durouréner-
vée celle charnelle gambe de vai-
ne efperance, qui en Bencfices &
en Dignités, poürquoy fe appoicnt
les ambacieux, plufieurs qui fonc
encore Jacob, luireurs encore en
contre verité, fe changeront , &
n'auront regard,mais que à Dicu,
laifferont les oifeaux de nuit, &
avecques les oifcaux de jour ,à la
Jumiere du Soleil , mettront Île
bec hors de la plume, avecques
les hommes clers veans , à tout
hardiement verité.
Lors de ces vrais Ifrahelires
porons-nous joyeufement dire :
Viri Ifraël fibi fociati funt in die
ill4. 1. Reg. xvrr. les hommes re-
gardans à Dieu fe font affemblés
au Confeil , pour faire luire la
verité, ainfi que luift le beau cler
jour. C’eft ce que le Theme vous
enjoint , œil de bonne intention,
regart à Dicu & à verité ; chacun
de vous foit Ifraël, c’eft-à-direait
regart à Dieu. Aprés s'enfuit au
Themc, Difcernire, c’eft-à-dire,
faittes decrets , déterminés , fèn-
tenciés. Vécs cy couchée en €e
Confeil puifflantce Jurifdiétion , où
refide autorité.
Je trouve double mouvement
que ont les planetes du ciel. Île
102 Preuves de le nouvelle Hifloire
ES
=
pus , quand le ciel eft meu ,
es traift, & ravit apres foy, &
les meut à fon mouvement. L’au-
tre fi cft leur ordinaire, & leur na-
turel mouvement , que de leur
propre autorité fe mouvent en-
contre le ciel, & retardent fon
movement, Ainf le veut Dieu &
Naturc,pour attemperer la tres ha-
{tive impetuofté du ciel. Car ainfy
que dit Ifidore, au tiers livre des
Etimolovies, chap. 37. T'anrace-
leritate [pharacæli diciturcurrere,
nt neft adver(us cejus cur[nm preci-
pirem plate currerent, eum
remorarentur , Mundi ruinam face-
rent. Il dit que le fpere du ciel fe
meut fi tres haftivement , & tant
impetuofement que fi les plancttes
deffous ne fe mouvoient encontre
delui, & ne attrempoient fon cours
haftif , il detruiroit tcantoft le
monde.
Ainfi trouve - je pareillement
deux manieres de mouvement des
planertes de fainte Eglife, des Car-
dinaux, & des Patriarches, des
Archevefques & Evefques, & des
autres maindresPrelats. Le premier
eit deobedience , ils font fubgés au
Firmament , à celui qui tient deue-
ment lelieu du ciel de fainteEglife:
il les peuttraire apres foy mouvoir
fclon ne voulenté du Pape, quant
ellecft bien ordonnée, mais en cas
que le firmament, À fes impetuo-
firés, le Pape par fes voulentés ha-
rives & defordonnées cfcandelife-
roit l'Eglife,la tiendroiten turba-
tions, & mettroit à deftruction :
que les plancttes deflus dittes queles
Prelats deffus nommés ne puiffent
courir àl'encontre,& {oy conftam-
ment oppofer, & qu'ils neaicntau-
gorité de foi aflumbler a Çonfcil
es y pourvcoir,obvier, dider, &
entencier , &defaire determinai-
fons. Qui pourroit ceschofes nier,
uant ed fois au tamps pailé
€ font affemblés les Prelats , pour
confciller des faits du Pape,& fou
tenne cette fentence. Ne s’aflem.
blerent pas jadis treftous les Pre-
lats d'Italie , au mandement de
l'Empierre Otte le premier de ce
nom, encontre Jehan le Pape XII.
qui, non pas à caufe du Éifme ,
mais pour fa vie deshonefte efcan-
dalifoit fainte Eglife, & le prive-
rent de fon Office > De plufieurs
aurres affemblées faires fous divers
Rois en leurs Roiaumes mefimes ,
pour cas touchcans la foy , font
toutes plaines les hifloires. Ainfili-
t-on du Roy Clovis , qui en ce
Royaume de France n’avoit point
plus d'autorité que a le Roy qui
eftaujourd'huy , que les Prelacs de
ce Royaume, fit affembler à Or-
liens, & fut par fon commande.
ment Saint. Melaine Evefque de
Rennes, Prefident en ce Confeil
là, où furent faits plufieurs decrés,
& autres bonnes ordonnances, que
ontientencoreen France,en fainte
Eglife.
Et d'autres telles affemblées
trouveroit-on allés de exemples ,
qui voudroir lire les hiftoires, lef-
quelles je tais à prefent ; car noftre
maitre Reverend , qui doit fairele
ticrs propos, Tuftifiera clerement
en ce Confeil-cy, & lesautres, &
repondra evidemment à tous argu-
mens à l'encontre , fi aucuns y font
amenés, Si me fouffit tant que à
prefent, avoir monftré en general :
que ce ne fut pas nouveauté,que les
Prelats de ce Roiaume, furenr4f-
femblés l’autrefois pour traittier
du Concile de Conflance. 10$
du fait de l’Eglife , ainfy que ont
dit les cômpilleurs de cette Epitre
injuricufe qui a efté ja condamnée
auflin’eft ce de cette fois. Cefont les
planctres du cicl, qui ufent de leur
mouvement , pour aftempcrer le
Firmament., Stelle dederunt lumen
cän cuffodiis fnis ; vocate [unt, €
dixerunt affumus. Baruch. 111. Ce
fontles Prelats du Roïaume , qui
ainfy que cleres etoiles luifflent en
leurs Diocefes. Le Roy les a fait
appeller, & ils fc font reprefentés.
O le grand bien qui peut ventr de
cetencontre des planettes, qui s’op-
polent au Firmament ! Aïnfi que
raconte l’Auteur du livte des Pro-
phetes, en fon vitr. chapitre.
Ce fut jadis l'opinion d’aucuns
anciens Philofophes ; que de telle
encontre que font enfemble le ciel
& les planettes, quant fc meuvent
l’un contre l’autre, un fon eften-
gendré ou ciel d’une foeve harmc:
“nie, & de moult douce melodie,
& quant on leur demandoit la cau-
fe pourquoi nous ne oueyons point
ce fon , ils afgnoient pour raifon
la grant & lontaigne diftance, qui
ef entre nous & le ciel , laquelle
caufe auffi nous fembleque lefoleil
fi ne s'efloigne, qui toutes voics fe
meut tousjours. Mais eft ladirte
harmonie, felon ce queditAriftore,
marque une pais intellectuelle d’u-
ne convention liée des caufes natu-
relles , qui font enchaingnées en-
femble par maniere de confonance,
pas quoy je entens cy à propos , que
fe Dieu plaift , feront pourveus par
ce Confeil tant fagement aux de-
fordonances de ceux qui conten-
dent du Firmament ; qu'il s’enfui-
vraenl'Epglifeune harmonie foueve
d'accort , de pais, & d'union, qui
{era caufe de chanter : Gloria in
altiffimis Deco , © in terra pax bo.
minibus. Luc. w. La gloire cn
fera à Dieu , & paix demourraaux
hommes.
Or avant donceues nobles pla-
netces ; ufés de voftre mouvement.
Le Theme vous dit: Decernire,
faittes decres determinés fentences
difhinies. Bien à vous convient la
parole qui eft ecrite Judic. x1x.
Ferte fententiam, inquit , decer-
nite quid ficere opus fr. Donnés
fentence en commun, determinés
+ on doit faire: c’eft ce que je
ifois puiffante Jurifdiétion , où
refide autorité couchée en la claufe
du Theme. Decernite. À pres s'ene
fuit un Theme: Quid debeat:s.
Vecscy touchée clerement legale
obligation felon juftice & equité.
Nous ne demandons cofe que vous
ne doies faire. Entre les membres
du corps de l’honme cueurtune cel-
le obligation, que ainfi que doi-
vent les piés aux yeux , ainfy doi-
vent les ycux aux piés fervir, &
foi communier. Les piés doivent
porter les yeux aux longes & diftan-
tes cfpaces,, pour voir les cofes
differens. Les yeux doivent vifier
aux pas, & doivent convoier les
piés, qui ne fe blechent à huis pe-
rilleux. Et qui font les yeux & les
piés du corps myftique de l'Eglife?
Les yeux d font aflis au chicf ou
plus haut lieu de tout le corps, ce
eftes- vous , Princes , & Prelats,
affis ez hautes Dignités. Ainfy le
dit Ezechiel : Totum corpus, in
quit eratplenum oculis in circuitu.
Ezech. 1. C’cft le corps de l’Eglife
uieft avironné du fens des Prin-
ces, & des Prelats. Les pics qui
font plusbaslieu, ce fontvos fim-
hi: +:à és:
104 Preuves de la nouvelle Hifoïre
& humbles fubgiés, auxquels tout
ainfy qui vous doivent porter le
fubfide remporcl-aufli leur'deves-
vous convoyans adreffe & Ilumie-
re. En ce fcifme n'a mais que ef-
clande, ou hurtent les fimples piés,
fi par vous ne fontavifes.
Ils font cous efcandalifés de oir
tant de oppinions. Ils ne fcevent
que ils doiventcroire. Ce {one piés
qui ne voient goutte; ce n'eft pas
office de piés. Vous, Seigneurs,
qui eftes Les yeux, eftes caufe fe les
iés faillent. Se Îcs piés fonc
Le leur devoir de vous porter,
& foutenir , faittes voftre devoir
aux piés de les garder de faillir.
Saint Paul vous ramentoit la det-
te. IVos, inquit, qui firmiores [u-
mus , debemus imbecillitates infir-
morum fuffinere. Rom. xv1. Nous,
ce dit-il, parlant de vous, qui
fommes par droit les plus fermes,
devons foutenir les povrefles de
nos povres fubgés enfirmes. C'cft
cequeje difoie legale obligation,
felon juftice & cquité touchée en
la quinte claufe du Theme. Quid
debeat. Aprés & finablements’en-
fuir au Theme, Facere. Vecy tou-
chée neceflité, execution qui re-
quiert grande activité.
Poay vaudroit en cette befogne
ufer deplentede langaige,qui nevo-
droit faire de fait. Que vaut la bel.
leapparence de cesarbres bien flou-
ris, & tant remplis debelles feulles,
quant il ne vient quelque fruit ?
Puifque les arbres font tous fleuris,
& ont toutes gettés leurs Feulles,
avient-il bien PRIS que furvient
un empefchement,ou dc pluvie ou
de gelée, qui nç laiffe fourmer le
fruit, & ne proufite riens cela. Au
gas dela cofe pure, les fculles font
bonnes paroles ; les fleurs fone
bonnes volentés ; mais des fruits
font les bonnes œvres. Il ne fe
faut peint attendre à grand mon-
ftre de belles paroles, à l’efperance
de bons defirs. L’en à veu maintes
telles monftres, & termes de quoy
nous parlons. L’en a veu maintes
arbresfleuries, felon foraine appa-
rence ; mais eft venu he.
ment , ou de pluvie qui ne laiffe
fourmer le fruit, en humaine mu-
tation , ou refroidie affection ,
ou crainte de homme , ou convoiti-
fe, ou faterie, ou autre feneftre
regart, qui n'a laiffé fourmer le
fruit, & n’a riens valu tout cela.
Il ne fe faut point trop fier en bel-
le verdure des feulles de belles pa-
roles , en promeffes non accomplies,
en foy plufieurs fois violée, en f{er-
mens plufieurs fois brifés , en paro-
les vuides de fait , que noftre Sire
firepreuve: Math. xx111. Dicunt
enim, @ non facinnt. Ilsdient,
dit-il, & promettent, & ne accom-
pliffent riens de fait. Sermo mul
tus, effeélus nullus , ce difoit S,
Bernard. Linguamagniloqua , ma-
nus otiofa, res eff monftruo[a. C'ef
fauvai ge cofe en meurs, planté pe
ler, & nient faire; ce font fue-
les vuides de fruir, que en doit
avoir fufpechonneules ; ES vs :
ne
difoit S. Ambroile. Folia
fruëln fufpeila [unt mihi, rales
enimuvelles babebant exules paradis
fi : feuilles fans fruit luy eftoient
fufpechonneufes ;j pourtant que
Adam & Eve, quand ils eurent
pechié , fe couvrirent de telles
feuilles.
Requiert dont le cas prefent
queles Heurs fe convertenten fruit,
les bonnes volontés en faits. O Fe
8
?
de ant PR PRET ET ni, #,,
| APR
nd dy Concile de Conflance.
ble Fleur de Lys! O digne hoir de | puift tant faire beaux Scgneurs,
10ÿ
France, Monfieur de Guienne qui | quedevosfleursne vien nent fruits :
cenés cy le lieu du Roy ! encore | que de vos bonnes volontés ne fail-
eftes-vous en fleur de pureté, & | leou perce d’aucunbon fait, dont
d’Innocence, que peut-il orcad- | l’Eclife foit confolée , & vous qui
venir ? Que Dieu foiten cettebe- | en ferés Oupverriers , en foiés di-
fogne , eftrene de vos premiers gnes de louange. Car felone que
fruits. Moult rendra ce Aie au- | dit S. Jacques. Failor operis bic
thentique voftre Reverend Prefi- | bearus in failo [no erir. Jacob. r.
dence, & l’affiftance perfonclle de | Le faifeur, dit-il, de bonne em-
nos tres redoutés Seigneurs, qui rife, en fon fait beneuré : laquel-
icy par leur bonté font prefents, & | € beneurté nous octroie celui de
nous gard Dieu par fa pitié, qui | quinous promouvons la caufe, c’eft
nc furvienne empefchement, ncde | noftre Seigneur Jefus-Chrift, qui
pluvie, ne de gelée , ne humaine | avecques Îc Pere, & le Saint Ef.
Mutation, ne refroidie affe@ion » | prit, vit & regne perdurablemenc.
Crainte dorme, convoitifenefa- | Amen. Et Pat tant, fin de cette pro.
trie, neautre fencftre regart,qui | pofirion,
Sequuntur propolita per Magiffrum. Tohannem Parvi, ex parte
Unsverfitatis | coram Delphino prafente , quia Rex erat
infirmus, coram Rege Ludovico, Domino Duce de Borboneo,
Comite de Alenconio , Domino Per Navarre, € aliis
quamplurimis Dominis , &c. € fic incepit.
Res Haut, & Tres Excel- prens en moy hardement , pour la
lant Prince , &c. Sicut in reprefentacion de Monfieur de
Divinis Filins ef imago Patris, | Guicnne, qui eft plain de pureté,
&c. E vos alii Domini mei, &c. &de innocence & pour la facc,com-
Et fic incepit Thema, quod fequi- | me le vis d’un Ange , lequel fe
tur. Recedite a tabernaculis impio- | Dicu pleft nous impctra en ccfte
rum hominum > © nolite tangere | maniere, &c. La maniere des Rois
que ad cos Pertinent ; ne involua- | Joachim, & Jofias. Jofas rcgna
Mini in peccatis corum. Quand je | à vrrr. ans, & Joachim à vrr. ans
regarde cette grande compagnie, | qui eftoit Roy de J erufalem , &
a maticre, & les perfonnes qu'il Ÿ commancha à la reformacion de
me faudra toucher, &c. mon en- l'Eglife, & rceftauration du tem-
gin feen Cfbahit,ma memoire s’en- ple, & eut rousjours avec luy Con-
fuir. Silje meretourne à Dieu , & | feillers prudhommes & loyaux. Et
à la benoifte Vicree Marie > qui | tantcommeilfe gouverna par eux:
me veullc garder A mcfprendre : Reltlum femper egit in confpeitu
& de mefdire de autre cofe : je ? Domini, © non ne “a ile
106
‘ventus, © imo laudabilior extitit
prateritis, © futuris, &c. € re-
movit idolatriam, Gc. © deffru-
xit excelfa, © quamvis landantur
alii Reges, ipfetamen pre cateris,
quia ipfi non ut ipfe excel[a deffru-
xerunt : itafavente Deo,reget Do-
minus Delphinus, © tempore P a-
tris , © poff s©'c.
Etnunc ad fimilitudinem Regis
Joachim , incipit reformare Eccle-
Sam, querens unionem Ecclefie ,
GC. @ dicetur qnondam , quod
fcifma extirpauit , Ge. © Deo
duce , ipfam unionem , Ü" pacem in
Ecclefia acquiret , cum dolus ipfum
non impediat ; caretenim dolo, nt
babemus de filiis Ifraël, quia del:
capaces,non poterant videre terram
repromiffionts , G'c. erat enim [c=
cundus Rex S'aul, © c.
Proteffor primd. Que je n'en-
tens riens dite contre la fainte
Ecriture, contre les faints Do-
teurs , ne contre la determinacion
de l’Eglife. Secundo. Je n'entens
riens dire en injure de quelque
perfonne, & fens en di aucune co-
fe, je ne le di mie, anime inju-
riandi. Et Dieu fi en eft temoin.
Etfe jenedi à celle humilité com-
me ilappartient, ce que jayädire
me foit pardonné : car fi je ne
montre humilitéore, habeo tamen
in corde. Tertio. Que riens que je
die, jene le di, ni pour faveur, ne
our haine, &c. Je vous jure en ma
confcience, qe quand je oy dire,
que Pierre de la Lune, qui cft
maintenant Benedict, eftoit eleu en
Pape, j'en eu fingulierejoie, pour
ce que je luy avoic ou prefchier ,
& approuver la voic de ceflion ,
il eftoic Legat en Fran-
entantqui
ce ; aucuns pour gloifer fur ma
preuves de lanouvelle Hifloire
maniere de dire, que je le diroie
par haine, & trop chaudement ;
mais pour Dieu, ayes moy pour
excufé, car chacun a fa maniere,
& quant eft demoy, je fuis rude,
& parle haftivement, & chaude-
ment, Sic fi sratus effem.
Refumo Themameum pro per-
fonis amborum contendentium de
Papatu, quoniam [eifma facinnt
fovent , crimen [cifmatis inchrren-
tes. Ideo recedamus à tabernaculis
corum , ne involvamunr in peccatis
eorum. Departés des tabernacles,
&c. Departés-vousdesobeiflances,
& ne veuillés à eux toucher , &c.
ne leur veuilliés donner aucune
caufe: Pourquoy? Neinvoluamini,
dc. autres fois, & fut ditpremie-
ment par Moyle, in monte Sinai,
ce: Choré émeut Dathan & Abi-
ron, par mauvaile fedition, en
leur difant : Quod erant primoge-
niti, @ quod debebant faccedere,
c.@quod erant de reëta linea Ru-
ben, G'c. © non obedire amplius,
SG tunc furrexerunt contra dMoy-
fen & Aaron. Moyfes tunc ref-
piciens feifma nutritum per spfuns
Chore ; clamavit ad Dominum,
auxilinm petens ab co, & dicens:
Tradidiffi mibi regimen populi,
nec requirebam , G feci quod pothi,
&c. Deo refpondente fibi: Facre-
cedere bonos à focietate corum, re-
cedite erge, Gc. Dathan enim ©
Abiron, cm pofuiffent ignem in
accenfo fcifmatico, deglntivit ter-
ra Chere, Dathan, 6 Abiron,
offerentes incenfum ignis devora-
vit 3 quitres Chore, Dathar,
Abiron corpore cr animé in infer-
num, C'c. reliqui vero incendentes
ignibus confumpti [untr.
Et pour ce que je fuis chargiés de
Em 0
” du Concile de Conffance. : T0
raconter les fais,en fi comme le plus
rude, en fi comme un chartier pour
faire l'édifice amene fa matiere,
&c. auffi fui-je, &c. & Meffci-
gneurs M. Pierre Plaoul, & du
mont S, Michel, &c. feront les
railons , & fodront aux raifons
advcrfes, & vous promets que je
ne penfe à mener fair qui ne foit
vray, jele vous promets en ma eon-
{cience, &fe Dieu plait, Meffei-
gneurs, qui diront apres les faits
par moy propolés , en parleront
Dicn,&c. ,
Je viens donc auxfais: je argue
ain{y. Omnes impedientes unionem
Ecclefie, € [cifma nutrientes de-
bent ne fcifmarici. Ifti duo
Contendentes de Papatu, fic faciunr
© fecerunt ; ergo, &c. Antece-
dens probatur per litteram [ubrra-
XIonis; ergo recedite. Irem refti-
tutio falta Beneditto fuit conditie-
nalis , © fub certis modis, € con-
ditionibus nondkm impletis : ergo
in priféinum flatum, Sc. Ergo. Re-
cedite.
T'ertia ratio, V'eniens contr4
fatlum proprium G juramentum
non eff credendns , nec fibi fides
adhiberi debet. Sed Dominus Bene-
dillus eff cjufmodi , ergo, É'c. An-
tecedens probatur per fimile in mi-
Liribus feculi , qui cum rumpunt
fidem praeStitam , infames G inf-
deles reputantur : Érgo à fimiii,
# Petrus de Lunä rupit fidem ,
ge. | .
1 tem fr Doitor berefin pradicer,
© corrigatur, vel neget [e dixif-
fes fi relabatur amplius , non par-
cetur fIbi, [ed erir Judici [ecu-
lari tradendus. c, S uper co dehaæret.
in v1°. fed quod venit Dominus
Beneditus contra juramentum , fic
probo.In inceptioneenim [cif[matis,
quilibet laboravit pro unione, &
maxime Rex Karolus , qui tunc
erat, Ce. Nullus tamen effêtus
fequutus eff, de. Quia indurari,
dc. |
Tempore Clementis, etiam ©
Univerfitas laboravir, O etiam
Rex , & parla len lors du Confeil
general, & de la voie de compro-
mis , & defcendit lors finablement
à la voie de ccfliun, © laudabat
eam tunc Benedillus , qui erat in
Franciä Legatus; & dit à plu-
fieurs pour lors, qu’il n'eftoit autre
voic, & que firzgularior erat me-
lior, & qu'il ameroit mieux, fi
le cas eftoit en lui, fe faire povre
Cordelier , que tenir l'Eglife en
tel fcifme. Apres ce qu’il s'en fut
allé pardevers les Cardinaux ,eulx
confiderans que il n’avoit rien la-
bouré,qui fuft venu à cffetr;confide-
rans la voie de ceffon, qui eftoit
plus prefte , meilleure , & plus
fainte , firent une cedule, à la-
quelle nominément jurerent à pro-
ceder de catero ad unionem , per
viam ceffionis , @'c. Et pour ce que
Jon vouloit defcendre à elire un
des Cardinaux , il diclors: Jefuis
crop fragile, par aventure que je
ne poroye defcendre à ceder i je ne
veut point men mettre en doute.
Et lors repondit Benedict : Cela
n’eft riens. Se le cas cftoit à venir
enmoy, je y renoncheroie au{li-
toit, comme je me defpouilleroie
de ma chappe.
Apres fut parlé entre les Car-
dinaux deelire le Procureur de la
Grant Chartreufe , & lors com-
mencha àdire : Ces gens folitaires
font aucunes fois aheurtés, & trop
affichiés en leur opinion, & trop
| O ij
108 | Preuves de la nouvelle Hifhire
fcrupuleux , & vous ne favés com-
ment il appreuve cette voie de cef-
fion ; par aventure qu'il ne fc de-
fcendroit ja à ceder. Les Cardi-
naux vcans qu'il approuvoit tant
cette voie benoite de ceflion , l'ef-
leurent , fans obtemperer aux let-
tres du Roy , qui leur avoit efcrift,
qu'ils retardaffent la election » &
procederent à la intronifation de
Benedi&. Apres ce recripvit Be-
nedi&, & les Cardinaux au Roy
lettres excufatoires, & Qu'il voue
loit proceder à l'union par fon
Confeil, & qu'il vofift envoier au-
cunsde fon Sang,ouaucunsGrands
& Puiffans, &c.
Lors le. Roy affembla fon Con-
{eil folemnellement » pour favoir
quelle voie feroit cleiüc, & fut con-
clu , que la voie de ceflion. Et fu-
rent envoiés en Avignon nos Sei-
gneurs le Ducs de Berry , & de
Bourgogne, lequel Dieux affoille,
& Monfieur d'Orleans. Confiderés
quel gene c’eftoient : ils valoient
bien trois Rois. Et auffi l'Univer-
dite lorsenvoya Docteurs > & Mai.
tres folemnels, pour prefenter 1a-
ditte voie de he Et rimo pe-
zicrunt D D. Duces in Fa ab
eo , poft bumillimam reverentiam
f65 faëlam ; Humble en Veri-
‘T ils faifoient à luy autant de re.
Vérence, comme ils deuffent faire
au Dieu du ciel. Je cftois prefene
fe m'en Croy. S'il avoit conclu nul-
le voie de proccder en cette befo-
8ne. Et lors en termes generaux
Commencha à toucher la voie de
Convention , & par tels termes
que on ne favoit que mordre en
XI1ENS , qu'il dift: Lors les Ducs :
& Ambaffadeurs de l'Univerfité la
difficulterent cette voie de con.
vention, & que elle ne fuffofe
oint, & lors apres cecy offrirent
É voie de con >» Pour en cas
que l’intrus de Rome vodra ceder,
_ Lors repondi, que ce n'eftoit
Pas voie par quoi l'en duft proce-
der , & ne fe y voulut acquicfcer,
& ne purent riens traire de lu
Meflieurs les Ducs. Apres ce l'en
firent requerir par les Cardinaux.
- Se les Ducs l'avoient trouvé dur,
&c remis au regart de cette voie ;
encore pis le trouverent les Cardi-
naux. Apres & Cardinaux & Ducs
tousenfemble le requifent; Nib;l fe-
Cerunt. Apres l’en cuida detonrner
l'un apres l’autre, aïrticulariter,
de cette voie de Les , En Îa leur
dificultant, & toutes voies, D'iea
mercy , ils furent tousjours fermes
& nepeut. Lors fi fut demandé :
moy prefent, fe l'Eglife efloit af.
femblée, & l'en y peüt trover
voye , que la voie de ceflion > Ce
derés-vous? Nibil refpondit , [ed
Poff obtulit viam [uam convex-
tionts.
Et quant on ui demanda où il
Conviendroit , pour traittier, lui
& fon adverfaire, il reponditque
ceferoitfur là Puiffance de France,
Etil favoitbien, que ce n'eftoit pas
befogne d’un La » & qu'en y pou-
toit amener l'intrus. Etavecce :
de la puiffance desarbitres, com.
me ilen fut interrogué, gmid co g=
nofcerent ? Refpondit, quis contene
dentium baberet jusil\nevoloit pas
qu'ils euffent de elire un tierch 3
S'ileftoir trouvé que l'un ny l’au.
tre n'y euft droit, & enf vous
Pouvés veoir que cette voie c’e-
ftoit nulle. Mais quoy ! difoit pis,
que la voie de ceffion n’eftoir pas
Juridique, & qu’elle feroit ir ces
CS nm oO Te SR. mn '
en M + fn pen € gg CLN
LD +
Lun _À
RATE,
du Concile de Conffance. rog
tempium clavinm , & en l'efclande
de tout le dE & autrefois efté
Ï
refutée ; qu'elle feroit damageufe
à l'Eglife, &en pernicicux cxem-
ples : attendés quelles aflertions, «b
ipfo procedunt : voyés fi includant
errores, CC.
Dimitro deducendum fociis mois
numquid fit herefis. Harefis enim
Perverfum Dogma kabet ; fed con-
tra ipfum , quod fit interditta,
| Probo per caput , fi duo contra f:s.
Id caput allegat pro fe, fed debet
eXpons, fi duo contra fas, hoc eff
fi duo cligantur ; quod eff contra
fas, debent expelli, & rcrtius el Lie
Facit aliqualiter pro hoc, Caput 1.
de renuntiar, in wi. fi Petrus vis.
g. 1. Videtur enim quod iffe affer-
tiones [int contra Fidem Orthodo
XaM , confideratis maxime proteffa-
tionibus quibus [e muniunt ; in
quadam Bulla, quam mifit ad Re-
EM, ubi dicit, quod fi aliud fa-
céat quod non liberé, fed vi induc-
tus, Co. fic arguit Pertinaciam,
Qhuia non Vult mutare fe, Fc.
Avec ce Noffeigneurs les Ducs
pañicrent les ponts d'Avignon, &
s'en vindrent à Villeneuve. Que
fit-il, comme on dit ? Que le pont
û
d'Avignon fut ars ; afin que ils.
n'euflent plus opportune de venir
vers lui. Mais que fit-il > Il ex-
quiema ceux qui ce avoient fait,
s'ils ne lui do. ou à fon Pe-
nancier. 1] fait comme le Preftre
Qui avoit mangé l’ave de fon pe-
rochain, qui bic. Je exquiéme
Ceux qui ont mangié l’oë de tel,
Silnedift, je l'ai mangié. Nonob-
ftant ce les bons Ducs pafferent
Par ce Roune , qui eft perilleux,
& retournerent à Avi gnon , & af-
femblerent les Cardinaux ez Cor-
deliers , & conclurent qu'il ne
refpondoit rien , qui vaut, &
que telle voye de convention nef.
toit nulle, & qu'il ne accomplif-
foit pas bien fes Sermons & Predi-
Cations qu’il avoit fait avant fon
élection ; & appointicrent que les
Cardinaux iroient encore devers
lui , pour le requerir de la voye
de ceffion, & les en rcfufa trois
fois, & les Ducs auffi. Or confi-
derés s’il fe parjura fix fois.
Aprés adviferent que Îles Car-
dinaux , xominatim | fe snfcribe-
rent in Cedula , ut ipfim figna-
rent, in Qha Hanimiter percrent
Viam ceffionis ab ipfo, qui dum
boc fentiit |, mandavit 1pfis, [Bb
pœna ffatés , ne fe fignarent , [ed
quod profequerentur, @ [e demcr-
£crent viæ [ue conventionis, Non-
obftant fon Mandement, ils figne-
rent la Cedule: Er ipf, & Duces
iterim ad invicem requifivcrunt
ipfum, quod vellet providere Ec-
clefie, acceptando viam ceffionis,
iteratis vicibus illa bora abun-
dantius adhuc quam ante, requi fr-
verunt ; Et parloit Île Cardinal
de Florence, & dit : Pere Saint,
nous vousen requerons , pourvéez
à voftre Eglife , veüilles accepter
cette fainte voyce ; lcquel refpondit
lors , quant il oit qu'ils le reque-
roicnt tous enfemble de grant
cueur , & à fi grande inftance :
Abfit ut ram ingens accidar terme
poribus noffris malum ; mallemus
enim mor: s Videatis | Videatis fi
teffes affertionum fe concordenr,
fe concordent bee , aux rotcfta-
tions de la Bulle, & aufh à cequ il
a dit à plufeurs, qu'il cuideroit
pechier mortellement, s il accep-
toit cette voye. Jmo, il dit au
. Oiij
— D RER
Es. -Bee --ennn .
Re 2 - —
110 Preuves de la nouvelle Hifloire
Prouvoft de Paris, qui eft cy pre-
fene, qu'il aimeroit mieux eftre ef.
corchié , que accepter ne condef-
cendre à cette voye, finon o les
conditions que l'Univerfité ma
Mere a tousjours impugnées &
reprouvécs.
Je veux parler à lui : ou il ef-
toit de cette opinion, ou non. Si
fit, tuncil s'enfuit qu'ileftoit hy-
pocrite & fcifmatique, puifqu'il la
Icputoit mauvaife & pernicieufe,
& non juridique. Et ainfi appert
u'il ne la approuvoit, finon affin
qu'il fuft éleu, & ffc perjurus; car
il n'entendoit pas garder le ferment
qu'il faifoit, & approuvoit de bou-
che, ce qu'il reprouvoit de cueur.
S'il eftoit d’autre opinion, pour-
quoy l'a-t’il muée, es pour do-
minet , pour convoitife, pour am-
bition » Et quoy ,; Deguftavit de
pecuniis Franeie, On le puet dire,
Cupiditas vane £loriæ decepit te.
Lors Meflcigneurs les Ducs
veans qu'il eftoit ainfi aheurté, &
qu'ils ne pooient avoir autre cofe,
& auffi veans qu'il ne leur voloit
donner audience publique, firent
faire Congregation de Peuple en
Avignon, & firent propofer &
pis comment le Roy aveuq
es Cardinauyx entendoit à proce-
der à l'union, par voye de ceflion ,
& S'envindrent aprés ceen France,
& firent lor relation.
Aprés Mfieurs , le Roy en-
Voya Ambaxadeurs folemnels pat
plufieurs Royaumes, & au Roy de
Caftille , lequel Roy de Caftillcen-
voya vers Benedi®, & vouloit bien
encore qu'il craitaft par fa voye de
convention ; mais que en cas qué
pat ce ne fes {tre eué union,
qu'il voulluft ceder, Noluir boc
promittere, nec acquiefcere. Aprés
que fit-ilz Doubtant que les befo-
gnes ne allaffent pas bien pour lui
en France , envoya le Procureur
de Monfeigneur le Duc de Bour-
gogne, qui eftoic en Cour de Ro-
me , devers le Roy , lequel rap-
porta FU vouloit accepter la voye
de ceflion. On renvoya pardevers
Li pour favoir s'il eftoit vray ; le
defavoa : il convint qu’il payaft la
lamproye.
Aprés on envoya pardevers le
Roy d’Arragon, & y alla l'Abbé
du Mont; & fit ledit Benedié im-
pugner la voye de ceflion encore,
& fit dire que ledit Abbé ne venoit
mie de par le Roy, & lors il
apparut par leurs lettres le con-
traire. Et quand il eut propofe de-
vant ledit Roy d'Arragon, il ref-
pondit qu’il n’y favoitquel remede
mettre, & qu'il avoit la voye de
ceflion à cueur , comme nul qui
vefquift , & qu'il l'en avoit plu-
ficurs fois exorté de l'accepter,
mais il ne l’en avoit trouvé en nulle
voulenté. Or regardés, s’il femble
point qu'il fe parjure à chacun
cop. Il ne faut point aller environ
le pot. Ileft cour cler qu'il fe par-
jure à chacun cop.
Aprés ce vous favés que le Roy
Æembla folemnellement fon Con-
feil , & faintement , où furent les
Prelas, & fut moult ordonnement
&c. nonobftant les affertions fait-
tes en Îa fauffe Efpitre de Touloufe,
& moult paifiblementrenir, nonob-
ftunt qu'ils deiffent le contraire,
ce Confeil fut conclu, que l'on
ne lui obéïroit plus, & li fit-on,
comme vous favés, fuftraxion. Mec
obffat , fi elle n’a pas eu fon effet
| celle fuftraxion. Paurquoy ? çar la
ms u
du Concile de Conflance. ift
reflitution effeGum impedivit , vel
f'altem prorogavit, tem, je ne
veul mie dire que fuftraxion fuft
medecine entierement extirpative
de ce prefent fcifme ; mais elle
cftoir &cft medecine preparative de
UniOn ; mais maintenant aprés qu -
clle fera arricre faitte , non mie
arriere faitte , mais concluë ,
qu'elle dure , encore il faudra
pourfievir à détruire entierement
ce fcifme, mais que les empefche.
mens qui empcfchent foient tollus,
& que cette voye de fuftraxion
foit juridique, il appert claire-
ment, car la loy naturelle, la loy
morale , la loy artificielle la re-
quierent , & la loy Divine le
commande.
Nous veons que s'il avenoit
qu'il euft aucun fcifme ou disjoin-
ture ez élements , ffarim difoive
rentur , & feroit fans demeure,
toute la machine difloluë. Si effet
in homine plaga , fi effet in navi
fraitura, Fefrt feditio in populo.
Mais or fuppolons que entre Île
Ciel & la Terre ffr aliquod vacuum,
par maniere d'un puis. Quid fieret ?
Je dis que l’aeir & le feu s'entre-
batteroient , l’eau & les chenaux
de cy-embas fubirement l’empli-
roient, & fe joindroient au Ciel.
Semblablement nous devons join-
dre au Ciel , c’eft à Dieu. Nous
veons , quand on ne peut faire
jointure , on fait fuftraxion, en
oftant de l'un ou de lautre, pour
les joindre, & fic de fimilibus,
pour ce tems à ces deux conten-
dans fuftraxion , puifqu’ils ne fe
puellent unir.
Or le prouvons par raifon.
Ponamus qu'il y ait deux Maiftres
en une nef , qui ne facent que
eftriver enfemble & s'entr'impu-
gner, & ne entendent pas à gou-
vernet la ncf, les autres Mariniers
laifferont ils tout perir ? Non pas,
ils en feront fuftraxion: ils les jet-
terons ain{lois en l’eauë , s'ilsne les
puent autrement mettre à accott.
Aptés la fuftraxion ainfi faitte
& conclufe , le Roy, & l'Univer-
fité labourerent, & envoyerent en
lufieurs Royaumes, & firent aufl
Les autres Rois fuftraxion. Les
Cardinaux ainflois que li firent
fuftraxion , envoycrent pardevers
lui quatre Cardinaux, pour le fom.
mer encore, & pour li dire , que
ils fe faifoient fort, que fi il vou-
loit encore condefcendre à ceflion,
u'ils ly fcroient reftituer toute
fe obéïffance , comme devant. Il
prit trois jours d'avis , & uand
il fut bien avifé, il refpondit fi»
nablement, qu’il ameroit mieux
morir, & lors auffi 1y firent les
Cardinaux fuftraxion. Aprés ce,
lui , confiderantque ce Au
jeu, & que l'eauë ne venoit plus
au moulin, envoya un certain inf-
trument, figné par fa main en Fran-
ce , se il promettoit ceder,
altero benè intento , cedente, mor-
tuo , vel ejcëéto : fuit reffitutus,
voire conditionellement , /? cede-
rer ,ut dicebar. Secondement fur
condition qu'il celebreroit Con-
feil general de fon obéïffance, de-
dans l’an tiers. Tiercement, qu'il
approuveroit & ticndroit fermes
& ftables Ics promotions faitres du-
rant Îa fuftraxion. Quartement,
qu'il tiendroit l'Eolife de France
en fes libertés, & ainfi fut & non
autrement. Aufli meifmes autres
fois ne envoyeroient mie les Rois
de France, d'Angleterre & de Caf-
—— nt — — ete
A nn me - me
112 Preuves de La nouvelle Hiffoire
tille pour I: fommer encore sil
aCcepteroit la voye de ceflion , de-
Vant les Aimbaxadeurs defquels il
la fic impugner pat un Avocat
d'A vignon, qui fe appeiloit Bo-
nifacc, & pour cc beau fait d’ar-
mecs, il le fic Cardinal.
Quc a-t-il fait aprés, fans le
confeil des Cardinaux? 11 a en-
voyc {es Ambaxadeurs devers l’An-
tipape , lefquels li firent reverence
comme à Pape, & cft vrai-fembla-
ble que c'eftoit de fon confente-
ment; &entraintlefdies Ambaxa-
deurs pardevers ledit Intrus toutes
fois qu'ils voloient, & cfloient
chacun jour aveuque lui , en col-
lufions {ecrettes “L où les Amba-
xadeurs d'Angleterre ne pooient
avoir accord audit Intrus. Mais
quoy? Les reéponfes dudit Tntrus
& de Bencdié font confones &
conformes. Or conclués fe eft
vrai-femblable qu'il yaie collufon
entreeux. Pofide , je poflideray, &
tendront enfi le monde en erreur.
Oltre l’autre eft mort , & Bene-
dict n'a pas cedé, comme il avoit
romis en fon inftrument, & ainfi
Ê premiere condition ceft faillie,
& vient contre fon ferment & fon
inftrument. Item, les Ambax2-
deurs de Benedi& eitoient à Rome,
quand l’IntrusBerthelemin morut;
& quand les Anticardinaux lor
manderent s'ils avoicnt puiflance
de ceder , ils direnr que non, &
lots direnct que une partie d’eux
retournait vers Bencdit , pour
enquerir puiffance, & que l'autre
demeuraft à Rome, & qu'ils fuper-
{ederoient de élire, eue retour-
nés : lcfquels Ambaxadeurs de Be-
nedict, l'Evefque de Saint Pons,
& l'Evefque de Ride ; leur ré-
pondirent que pour nient retoure
ncroient; & que nox arbitraban.
tur Dominum [hum illam viam
ceffionis aACcepturum , tanquam non
juridicam , neque bonam, [ed pœ-
nitus inutilem, G innfitatam ,
fic Anticardinales proceferunt ad
elettionem Zatruff. Or, videaris
ficut fecit fon devoir , &c. |
Aprés Monfcigneur de Berry
envoya à Rome, & ainflois que fes
Ambaxadeurs fuffent-là ,» la élec-
tion eftoit déja faitte ; & refpon-
dit l’Intrus auxdics Ads
de Berry, & de l'Univerfité, qui
eftoienc allés enfemble » pour la
voye de ceflion , une réponfe di.
latoire, qu'il affembleroit fon Con.
feil à la Touffaints » & lors donroit
réponfe. Son Confeil afemblé,
que fit-il? Il les fit deliberer par
ambres particulierement, & ne
favoit pas une Chambre la delibea
ration de l’autre ; mais eftoit faitte
rclhation à fon Vicechancelier, qui
faifoit de tout relation audit In-
trus. Et pourquoy ? Par Saine
Mor , l'en dit qu'il favoit bien
u’ils eftoient de l'opinion de ce-
1 & qu'il cedaft. Mais encore
confiderés que autrefois environ
l'Afcenfion, l’'Univerfité procedoit
ardevers le Roy, qu’ils envoyafs
ee Ambaxadeurs ie l'Anti-
pape. Les Papaux qui fonren cetre
Ville, que onteils fait jufques au-
jourd'huy? Ils ont empefchie , &
ne Îcur a l'en riens renvoyé. Item
ilavoit promis à envoyer par Bulle
cc qui eftoit contenu en l’inftrue
ment deflus dir : Je parle de Be-
ncdit, & que a-t-il fait » Il l’a
envoyé, mais elle fait plus contra
guam pro. Er bec pro primæ dia
M. Jon. Parvi, de,
| S'eqnunthr
du Concile de Conffance.
propojuit
Sequuntur A qua
P°: continuer la matiere, je
ARS les cofes &:° protefta-
tions le jour precedent dittes , &
repete trois arguments. Ceux qui
empefchent l'union de l’Eglife doi-
vent eftre repurés {cifmatiques &
heretiques. Probatur ns fuperins.
Et faut une autre raifon. Nous
fommes en fcifme & en divifion,
il faut qu'il en y ait aucun en cau-
fe. Mais je dis que font les deux
contendans, pourquoy ? car il ne
tient queen eux: S'ils vouloient
en tres brief tems ilsofteroient ce
{cifme ; erge ils font fcifmaciques,
& vehcmentement fufpects d’he-
telic.
Item, la reftitution, comme fe
difoit hier, fut conditionelle, &
n'eft point accomplie la condition.
Ærgo reponamur a AE fFa-
tum. Pourquoy? Ne involvamur
in peccatis corum, Mais aucun
poroit dire, que la reftitution n’a
efté nulle ; adoncques les promo-
tions qui ont cf€ par lui depuis,
ne font nulles, &c. Je ce répons,
que je veul pas ce conclure : Tu
vois que Barbarius Philippus, &cc.
Nous ne voulons mie dire que les
po & cofes fairtes depuis
a reititution nettement ; mais
nous voulons que rien qu’il face
dorefnavant foit cenu.
Ma tierce raifon fi eftoit que
chacun qui varie, ou vient contre
fon ferment , ne foit plus creu :
Bencdiilus variavit , @ venit con-
tra juramentum , ergo non plus fibi
Fohan.
113
die Jequenti idem Magifier
Pari.
credatur, Probatur nt fupra. Ains .
que je entre plus avant dans la ma-
tiere, confiderons le ferment qu'il
fit folemnellement, contre lequel
eft venu ; auquel ferment chacun
Chreftien a inrereft. Je fuis de
Chreftienté, doncques je l'en puis
reprehender. Les Loix veulent que
qui fe parjure , il foit reputé infa-
me, &ne lecroit-on plus de riens
qu’il dic. Si un homme s'etoit par-
juré en la Cour de l'Oficial , il
feroit mis en l’efchelle , il feroit
infème, &c. Mais pour aggraver le
délit de Benedict, & de fa dcjc-
ration, confiderons la perfonne de
luy , la caufe en quoy c'eft, qui
eft l’union de l'Eglife. Or Îles
Cardinaux jurerenta li, &c. Erço
recedite , GC
Prenons que deux freres ayent
guerre enfemble , Lembourg, &
Bourgogne. Le KKoy y envoye
pour les accorder deux Chevaliers :
ils n'entendent pas à les accorder,
& n’entendent qu’à piller. 1ls fonte
veusencoutrecrimede lcfcMajcfte.
Aufli les deux contendants , qui
our la pille, laiffene à pourfuir
union . on leur doit fuftraire la
pille, on ne leur doit pas obéir.
Je vy,quand Noffcigneurs cftoient
en Avignon , Monfcigneur de
Bourgogne toucha comment Bc-
nediét , au temps qu'il cftoit Le.
at en France, cftoit venu devcrs
Juy à Conflans, pour luy parler de
la matiere de l'Eolile, & li mift
jour à parler à luy as Tournclkes,
114. Preuves de la nouvelle Hiffoire
a Paris; & à ce parler fut prefent
Monfcigneur d'Arras fon Chan-
cclier, affin que il interpretaft en
Franchois, ce que Benedict diroit
en Latin , & la li avoit dit Bene-
dit , qu'ils fuffent fommés, & s'ils
ne procedoientqueen leur feift fub-
ftraxion, & pour ce une fois il li
demanda au Palais d'Avignon:
Pere Saint , vous fouvient-ils pas
de ce que vous me dites à Paris,
aux Tournelles? Lors Benedi& li
refpondit : Leiffons, leiffons , vous
cftes trop faiges , baillés cha les
épices. Et puis Bourgogne ce dit
à Berry, comment il li avoir dit,
& qu'il allaft encore deversli, &
qu'il l'en parlaft, Benediét li dir,
que quant de Bourgogne , il n’en
voldroit riens dire contre luy ;
mais fi l’Evefque d'Arras le di-
foit, qu’il mentoit par fa gorge,
& Berry le rapporta à Bourgogne,
lequel dit à Berry, que fauf l’hon
neur de la PpAites c'eftoit il qui
mentoit par fa gorge. Or voyés fe
tel Prince voufift mentir, &c.
Mais pour Dicu confiderés le
coraicc de Benedi&, ne fit-il pas
prefchier publiquement , que le
Roy de France‘en Allemagne, ne
pourchafloit l’union de l'Eclife,
finon afin que il euft Pape uni-
que du Païs de France » & que par
ce moyen il puft ufurper l'Empire.
Aprés vous véek comment il a at-
trait à fa corde les uns par dons,
les autres pat promeffes, les autres
par contrainte. Ne fit-il pas em-
prifonner tel, &c. qui he de
par l'Univerfité ? Je me depars de
cecy. Je difoye que la reftitution
efloit conditionelle : aucuns veu-
lent dire qu'elle cftoit abfoluë, Si
promit Monfcigneur d'Orleans les
quatre conditions, c’eft à favoir,
qu'il cederoït , Intrufo moriente,
ecdente, vel ejeflo : quod celebra-
ret Concilium : qnod £ratas babes
ret, G' firmas teneret promotiones
fatlas tempore fubtrationis, quod
Ecclefiam Gallicanam in fuis liber.
tatibus confervaret ; & s’en fit fort
pour luy Monfeigneur d'Orleans,
& ainfh les prefcha Monfeigneur
de Cambray publiquement ,°& enfi
fut reftitué, & non autrement » &
promit d'en bailler Bulles, & les
a baillées &c. mais elles font plus
contra que pre, car il ne fe oblige
en riens plus qu'il eftoit devant,
& ne parle que par ambages.
La feconde condition fi eftoir :
u'il celebreroit le Confeil general
A fon obéïffance , il n’en à riens
fait. 11 s’en eft allé à Gencs de fon
Opinion , #bi locus inepriffimus.
La troifiéme de > qu'il
tiendroit les promotions faites
au temps de la fuftraxion , mais a
en trois manicres defferé ; l’une
mauvaifce, l’autre pire, l'autre tres.
mauvaife. Les Evefques, Prelars,
À bbés, ont cu nouvelles provifions,
& à reputé nulles les élcétions, &
cs a reputées {cifmatiques, & in-
habiles. Item, il faloit que ils fe
dépoüillaffene de leurs Dignités &
Promotions, & que ils fe meiffene
trpuris nudis, & qu'ils compo-
faflent de fru&kibus medii temporis,
les uns à deux mille , les autres à
trois &c. & quand ils cuidoient
avoir tout fait envers te Treforier,
Ou vers le Chambellan , l’on leur
demandoit s’ils cftoient reconciliés
à noftre S.Pere de fcifmare contrace
to Due fabtraëtionem, & non
feulement ces deux Prelars repu-
tés {cifmatiques , mais on notetout
ss
- ms
= ee —
rm
du Concile de Conffance. IIS
ce Royaume. Dum ponit in Bullis
Juis, offenfas fibi fattas per fubtrac-
tionem amore Regis, & Dom. Au-
relianenfis , mifericordiam magis
quâam judicium attendentes, &c.
Or videte : ou la fuftration fut.
Jufte ou injufte, elicratis per vos.
La quarte condition, de tenir
l'Eglife de France en fes libertés.
I l'a plus chargée que elle me fuc
oncques mais. {mo il a de nouveau
ajoûté onera duodecim. 1 prend les
procurations fans vifiter aufli les
dépoüilles des morts : il a volu
ufurper les vacances inordinement.
Vous diray-je bonne cofe? Il avoit
un Curé qui avoit fait faire une
Cafuble pour donner à fon Eglife,
il{e morut;ils le ly enveloperent
& l'en veftirent , à l'Eglife, pour
caufe que les Subcolleéteurs ne
acceptaflent à le prendre. Ils n’y
firent riens , car fe Subcollecteur
leur vint defaffubler devant toute
la Perroche.
Les Predeccffeurs de Benediét
ont aflés affayé à lever ia fpolia
morthormm ; mais oncques n'en
pis venir à Chief, &aufline
fera-t-il {e Dieu plaift : il deman-
doit aufli les fruits mal perceus ,
depuis le temps de leur nouvelle
provifion ,depuñ leur promotion,
&c voloit embourfer. Mais quoy?
. 11 demandoit fruëlus medii rempo-
ris , tant comme l'Abbaye avoit
cité vacante ,ou l’Evcique, & tou-
tes voyes , Chacun le mie , illes
laifloit bien vacquer un an ,ou an
ë demy. De vacances qu'il exige
ainfli étroitrement , il n'ycn foloit
avoir nulles. Er quand il avenoit
que ils alloient en Cour de Rome
querir munus benediétionis , ils
payoient aliquod leve. S, Denis
en France, par aventure , payoit
cent ou deux cents francs : mais
quoy ? Ils font venus en dupli-
quant , en triplicant , & tant onc
multiplié, qu'il n’y a plus rime
ni raifon. Ils rifflent tout ce qu'ils
peuvent riffler. Helas n’en deuft-il
mic bien vivre des Benefices qu'il
avoit, avant qu’il fuft Pape ; lef-
ucls {I a retenus, qui cfloicnt &
{ont de fi grande revenuë, comme
chacun fccit ? Et comment pour-
veoit-il aux Bencfces vacants?
Hafticumenc il les laiffe vacquer
deux ou trois ans , & routes voyes
les droits fämmè abhorrent ab hoc.
Vieux acrerages fur les Eolifes,
qui eftoient avalés, il les à voulut
avoir ; & ne fe cftabliffoit pas tant
qu'il n'en demandaft bien d’au-
cunes Eglifes pour tels arrerages,
jufqu'à la fomme de xxx. francs.
Mais que a-v'il fair? Il a envoyé
abfolution de peine & de coulpe,
par Jacobius, & Carmes, qui re-
manient le Peuple, & les perfon-
nes à l’eftat de innocence, comme
il femble bon. Et Dicux , que en
a-t-il traic d'argent par cette exac.
tion envelopée de change de mon-
poye! comment il s’en cft gouver-
né! ceux qui ontefté par-delà, s’en
font bien fentis. A parler bricve-
ment , il quiert tous Îles moyens
qu'il fceic trouver comment il
puiffe exiger argent ; à barbare.
N'a-t-il pas fait aller les Prelats
querir leur Benoiflon à Genes, qui
fouloient eftre benits en leur Hof-
tel ? Et vicnt moult à confiderer
que cefl argent fi ne demeure pas
au Royaume , & comme j'ay oùi
dire à un de Noflcigneurs les Prin.
ces, ilen cft bien iffu deux mil-
lions , &c. | |
P ij
116 Dreuves de la nouvelle toire
Er que s'enfuit-il? II s'enfuit
deux dommages, Le premier , le
Royaume en eft exilié, & le fcif.
me en eft nourri ; car s’iln’euft pas
tant de pecune , il ne trouvaft pas
tant de adherents à fa mauvaife &
ahcurtée opinion. Mais mainte-
nant, je mercy Dieu, & vous , mes
tres puiffants Seigneurs, l’un ceffe,
car il ne reçoit plus riens. Helas!
il ne puet pas dire, comme faitoit
Moyle . qui guamuvis totum Ifraë-
licum regeret , afellum folum afur-
Pare noluifet, ne difoit pas Samuël?
Loquere num fr quid recrperim,
Dec aÇrum, nee aflium ce.
Yefponderunt illi de populo: Non.
Ne difoit pas S. Paul? Bene foitis
quod nibil r. Cepcrim , [ed lucrarus
fum prome,manibus meis Proprirs.
Je ne vuel pas dire que le Pape
n'ait aucune col& |, mais comme
jai touché devant, Benedid@ doit
cftre bien content de fes Bencñ-
ces qu'il a retenus, de fes Bulles,
&c. N'a-til pas fait confticutions :
vel, ut verius dicam , deftiturions?
«iles font fi confufes > que nul n’y
faroit tour ; & ainf appert clere-
ment qu'il n’a a accompli les
conditions qu’il avoit promifes,
Où au moins de quoy Monfcigneur
d'Orlcans fe cfloit fait fort.
Et quil n'ait pas accompli la
ticrce condition de tenir Jes pro-
motions du temps de Ja fuftraxion,
il cft tout cler & manififte. Ne
convient il pas aux promeus def.
{us dits, qu'ils cute nouvelle
provifion , voire qu'ils fe miffene
in puris & nudis? Et Dicu que
vient-il bienà confidcrer des tranf.
actions qu'il à faitres >» cCen’a pas
ché de bas a haut > & contre Toute
taifon. Et n’a-ril pas mis l'Evefque
de Nantes , qui ne fceit parier
breton bretonnant , ne on ne l'en.
tend , pour aller prefchier en cely
Païs de Bretagne, & l Archevefque
de Touloufe ? D
Quant à la quarte condition,
que l'Eglife de France fuft tenuë
en fes libertés ,iln’ena riens faits
s'il fuft allé plus legierement,& Ca-
lices & Ornemens , & tout, fuffenc
allés à perdition & mifere. Les
Eglifes cuffent efté détruittes, &
le Service Divin diminué. Ne de-
mandoit. il pas dix ou quinze mille
de viex arrerages ? Mais aucun me
arguera. L'Univerfté tolt & ofte
les libertés de l'Eglife, &c. Non
bene dicerent quare? Ce n'eft pas
cé que nous querons. $c nous que-
rons eftre confervés cn nos li-
bertés , à qui feimes tort? On
hiffons ce cy, & venons aprés : Il
s'en eft allé à Genes ;il n’a pas feu- |
lement convenu aller là, querit
les Benefices, mais y'a fait aller les
Prelats querir leur benoiffon : &
quant cft des Genevois , je crois
qu'ils croyent plus en fa pecune,
que en lui, Of venons aprés : I
a Envoyé pardechà Monfieur le
Cardinal de Challanc , & credeba.
"us qu'il apportaft la paix de cef.
fon ; mais n’y #ouchoit que de
bien loin, avec une multitude de
conditions impugnées par pluficurs
fois, par l'Univerfité, & à parler
bricf, i] n'apporta riens qu'il vau-
fit : bien eft vray qu'il pourvcoit
fort envers l’un de N oflcigneurs,
fur Le fait de pecunes. |
Je viens au Roy de Caftille qui
a aufli labouré en cetre befogne :
Il a cnvoyé fes Ambaxadeurs à
Rome. & à Bencdiét , & offrirent
à Benedict viens ceffionis. Recufe=
du Concile de Conflance, | | 119
it. Obtulerunt viam Concilii Ge- | à Rome, il n’en fit riens d’un cofté,
neralis, Tunc quefivit ab ipfis quid | ne d'autre, & le Viguier d’Avi-
intelligebant per Concilinm genera. | gnon, & cely autre qui s'entre-
le, de. Et fcripfir Regi Caflille, | met de l’intrus , fonttoutaun, &
quoi deberet bene content ari de ref- | eft Docteur de collafion.
{
Ponfienibus faëlis Ambafciatori- Or concluons lesargumens, &
bus, G'c. funt verba. Maisatten- | difons que ceux de la au leur, &
dés, il y eut un des grands & nota- | nousau noftrenedevons plusobeir,
bles Prelats, de cette compagnie, | pourquoy ? Recedite, &c.ne invol-
qui ly dit : On metfus à vos Gens, | vamini, cc. Je forme une que-
qu'il voustiennent en cette erreur. | ftion , attendu que omnes fumus
Er Male, fe refpondit-il ; car puis | mortales. Pour ce qui eft mortel,
quatorzcans, je ne crus qu'à cette | favoirmons'iteftäfaire fuftraxion,
tefte. C'eftune cofc certaine qu'il F nonmic feulement à luy, & à ce
a plufeuts fois dit, qu'il ameroit | luy de Rome, mais auffy à leurs
mieux querir fonpain, que dece- | fucceffeurs , jufqu'à ce que nous
der. Helas! ce n'cft pas ce qu'il | ayions un vray & unique Pafñteur.
difort en France. C'eftoit il qui | On pourveera à l'Eglife par Con-
tcondamnoit Clement. J@croisque | feaux Provinciaux, & autrement,
s’ileuft efté tellement fommé, qu'il | &c. Orprions pour concordance
fe fuft defcendu à plus grande rai- | Monfeigneur S. Gregoire: Boni
fon , que nefaifoir Bencdiét. filii amatematrem, Éc. ne divida-
Or confiderons Clement : par | #urper fcifmaticos, ne ancilla do-
chacun an faifoit procés contre | minetur, do. ur firis in ca, ©
l'intrus , @ € converfo. Mais de- | peream inglorià, quam nobis con-
puis qu'il envoia {cs Ambaxadeurs | cedar beneditlus Deus. Amen.
Or parle le Chanclier de France ainy.
|" ue comme ado appointé à la fuftraxion , qu'il y
Guiennne , & les autres , | auroit aucuns deputés de l’une par-
pour ce que le Roy ne peut eftre | tie, & de l’autre, qui debartcront
de prefent icy ,ont oy ceque l'Uni- | & oupveront la matiere. Aufli con-
vorfité a fait propofer , & me font | vient-il faire de prefent. Siavifés
aufli dire , que l'autre fois à la Re- | qui feront bons pour ce faire,
quefte d'aucuns Prelats, & aufide | &le dites aux Gens du Pape, s’ilen
l'Univerfité , le Roy vous avoit | a nulsen cette Ville, & Noflci.
mandés, pour avoir voftre confeil, | gneurs font tous prefts , & leur
& avis, par quelle maniere il fera | faittes à favoir, quand vous ÿ au.
bon proceder en la matiere de l'E- | rés avifé, Vous aviferés, vous ÿ
glife, comme le propofant à aucu- | penferés; encore me font dire que
nement touché. Et pour ce vous | vousavilésplufieursqui foient bien
eftes mandés. Si avifés, nous pour- | fufñfants pour certe befogne, & les
rons avoir pais & union en fainte ballés pardevers moy , quant ils
Eglife. Voir eft que autrefois fut ] feront cleus, &c.
Piij
118 Preuves de la nouvelle Hifoire
Sequitur propofitio Patriarche Alexandrini faila in Concilio
Principum € Dominorum Prelaorum , die Sabbati primo
adventus, in materià Ecclefie , anno Domini MCCCC.
fexto.
T Resredoutés Seigneurs, ilvous
a plu ordonner aucuns pour
debattre la maticre, & oupvrir ce
qui eft àtraittier en ce prefent
Confeil , & me y avés voulu met-
tre, pofé que je n’en foie pas fuff-
fant. Etquanteft de moy, & auf.
fi, Meffcigneurs & Compagnons,
qui font cy ordonnéspourcefaire,
voufiffons mieux que ceux qui font
pour la partie du Pape deputés,
oupvriffent la matiere, fi ont au-
cunc cofe à propofer, ne dire pour-
quoy La dE de ma mere l'Uni-
verfiténe doic eftreoye, & accom-
plie, pour venir au faie, pour ce
qu'il a plu i mes Compagnons me
charzier de parler, pofe que je ne
y foie pas fuffifane, & quil'euffent
mieuxfait, &c. Je feray au mains
malque je fauray ; & pour en com-
menchier , ilme fouvient de ce que
difoit un Saige de Rome : que :
quant on veut traittier d’aucune
chofes on feirmettreun Preface,
un Theume. par lequel on a apres
plus legier & evidenten tendement,
Namque, nifi fallor, ifte Prafatio-
665, © diligentiss nos ad leétionem
propolite materie Perducunt, &
CAM ibi vencerimus, bujus juris
évidentiorem preflant intelle£tym ;
Le. ff. de injur.
Et pour en enfuivant le confeil
de celuy Saice, Je prens la parole
de Ofée le Prophets en fon pre-
mier chapitre, Congregati funt filii
Ifracl, & filii Juda, ut ponanr fibi
caput unum. Les fils d'Ifraël & de
Juda font affemblés pour pour-
veoir d'avoir un feulchief. Oren
verité je puis comparer cette tres
noble Congregation aux fils d’1{-
raël , & de Juda, pour une confide.
ration. Car aufli comme les fil£d’1{-
raël excêdoicnt routes les autret
nations en fainteté, & virtu, aufli
les Princes & Prelars & le peuple,
de ce Roiaume excede ces autres
nations en Religion defainteChre-
fienté. Ainf le dift Nicolas de
Lyra,8cc. Mais tu meargueras que
loenge eft vile en propre bonté ,
& que je neferoie pasacroué. Jay
d'autres ticfmoins. S. Gregoireir
Regifiro , quand il efcriptau Roy
de France , qui pour lors eftoit ,
ne difoit-il pas: Ceftes paroles in
forma, ouen plus grande, Quan-
10 Regia MA) ne caterosantecellit,
ira fidei veftre , incolarum Regni
Vel culminis claritas inter cetera
Regna precellit ? |
Je treuve en un autre exemple.
Il advint apres {a Paflion de Noître
Seigneur un tres grand {cifme en
l'Eglife de Dieu, qui fut induit &
mis par l’Archidiacre d'Alexan--
drie,& en tant multi plié,quel Em-
pereur chut en l'erreur desArriense
Que feft l'en lors? L’en aflembleun
grant Confei] & futen Milan, &
—>
du Concile de Conflance. 119
là furent tous les Prelats d'Orient,
& n'en demoura que trois de la
vraye opinion , favoir eft, faint
Crifpin, Hilaire, &c. qui ne fe
retournaffent , fans rien conclure,
& lors furent affemblés les Prelats
de France à Lyon fur le Rhône, &
nen partirent oncques, jufqu'à
donc que l'erreur furextirpé , &
pour ceS. Hilaire loe les Prelars
de France, de la perfiftance qui ef
eneux. Quand ilsont à pourfuivre
aucunc verité , îls attendent bien
le Prophete, qui dit: Clama, ne
ceffes. Il nefefaut pastaireen cet-
te matiere ; car fi comme incaute
locution trait & meine les gens
en erreur, aufli indifcret filence,
uand il eftremps de parler , fait
Fe. les gens en leur erreur.
Je vous viensau fait. Le Roy,
& Meffeigneurs de fa Muifon, en
enfi leurs predecefleurs n'ont pas
efté negligents en cette matiere;
car ils ont tousjours procedé di-
ligemment, & de maintenant ils
ent appellé Ie Confeil de Mefhieurs
les Prelats,qui font cy prefents.Et
nf PetrusBle[enfis in gwadamEpi-
ffala.Nonpoffunt convenientius agi,
quam quod Céncilio terminentur.
Gonfiderant que puifque le vrai
Meflie promot , que ce que deux ou
trois enfemble en fon nom oront,&
impetreront ce qu'ilsrequierent ,
nous ne devons pas douter , qu’il
devie à fi noble Congregation,
commeil a icy affemblé. Et pour
broyement , il me femble que tcls
Prelats » qui ne font pas venus ,
viennent moult à ne , & à not-
e Decret, que:
ter. Ne dit pas
ceux qui fe fuftraient de la Com-
- pagnie de ceux qui traittent de
extirper le fchifme, magis fcifmd-
ticiquam Sacerdotes [unt vocandi?
In q.1.nulli.
Le Roy a fait ce qu’il devoir
faire, & ce à quoy il eft renu :
vous a appcllés , mais aufli cft-il
cenu de executer , & mener à bonne
conclufion. Quand il eft couron-
né ,iljure, qu'il labourra quetout
le peuple Chreftien gardera l'u-
nion de l'Eglife, & la fainte Foy
Catholiqne , voire o Île Confeil
des Prelars & Clercs de fonRoyau-
me. Meffeigneurs, je difoie que le
Roy & Mefleigneurs de fa Mai-
fon , eftes tenus de proceder à l’'u-
nion de l’Eglife , par le confeil des
Prelats du Royaume, & du Clier-
ié, & puis donques qu'ils font
affemblés , labourés que nousayons
un vray Chief & unique. Car fi,
comme dit Chryfoffomus , ainfy
comme un Predicatur eft debiteur
de verité, & de la dire, aufli les
Princes & les Saints font obligés
& dcbiteurs à accomplir, tant que
elle leur eft neceflitée. Cap. nolite,
x1.q.u11. Tels Princes font traïîtiés
de verité. |
Et pour ce doncques que la Res
quefte de l'Univerfité eft & fainte,
& jufte , vous devés labourer à la
executer. je viens à ma maticreen
repugnant & debattant cette befo-
gne , ain{y que le Roy a accoutu-
mé à faireez groffes befognes , qui
chacun jour aviennent en fon
Royaume,& voilt monftrer encore
ue, la Requefte de l'Univerfité
ia eftre accomplie , & que le
Roy, neleshabitans du Royaume
ne doivent obeïr ne à l’un, ne à
l’autre des deux contendants de la
Papauté, & avant, tout ce que
Jay dit, & entends dire deffous la
correétion, &c. & me foumets en
120 Preuves de la nouvelle Hifhoire
lacorteétion de la fainre Eglife de
Rone.
Je fuppofe premierement une
cofe , qui cft veritable : que l’Eftat
Papalfutordonné pour conferver
l'union en fainte Eglife de Dicu.
Cette fuppofition eft aflés deduitte
au Chap. Loyuitur, 24. q. 1. c.
Legimus, 1. dift. Enfi, comme le
Roy eft fouverain en fon Royaume
pour conferver & la pee & l'union
entre Îes habitants du Royaume :
ainfi Dieux, aprés qu’il eut ra-
chetré l'humain-lignage , ordon-
na la Foy & les Sacremehts, & les
miniftres , pour les difpenfer, &
_ veut qu'il yen euft un, qui effet
omnium fuperior. Aufli veons-nous
u'il y a ou Ciel un Souverain
du uel toutes cofes procedent , &
ch > il appert clairement que le
Pape n'eft ordonné finon pour la
confervation de launité, & union
de fainte Eglife. Mais tumediras,
ainfy des Seigneurs temporels, par
femblable, &c. Je te repons qu’il
y à grande diffcrence : cat le Pape
ni les Prelats de l'Eglife ne font
pas Seioncurs des biens de l'Egli-
fc ; ils n'en font que deffenfeurs ;
Ilsn’en font que Procureurs, cap.
Fraternitaris, de donation. Mais les
Seigneurs temporels font vrais Sei-
gneurs, Cale S. Bernard , 4d
Eugeninm Papam, non Dominum,
Epifcopum , nec te confideres. S,
Thomas , fi comme recite l’Arce-
diacre ,xt1. q- 2 ap. 1. dit, que
S. Gregoire reprint & redargua le
Patriarche de Alexandric » Pour ce
queilleappelloit Seigneur univer-
e » & pour ce ; ceux qui l'appcl-
lent Noftre Sei gneur, en Ii attri-
buanc l'honneur qui eft donné à
Dicu, font veuseftre fateurs.Qu’eft
flaterie> C’eft attribuer 3 une per:
fonne ce qu elle n’a pas , ou ce qu'il
a,li actribuer, pour leextoller. 2e.
dift. binc etiam. Et pourquoy L
font-ils? Pour donner pour am.
bition, comme dit S. Petrus: de-
Puis que avarice entra en l'Eglife
de Dieu, la Doctrine des faints
Docteurs, a efté difputée , & de-
prifée. Helas., l’eftat de la Papaute
doiteftre fi faintement baillé, que
ilneintervienne riens qui ne bic
pur & net, c. In nomine Domini.
23-dift. Helas! Quand noftre Sei_
gneur ordonnaun Vicaire, pour
conferver l'union , il ne attendoic
pas mettre matiere de fcifme ne de
divifion. Nedift il pas à fes Apo-
ftres, quand il fe debattoient : Quis
corum cet major, qui major efie
Voluerit inter vos, fiar ficur minor?
Mais ne doutés mie que ceux 1
quiecrent les hauts Eftarsen ce fie.
cle, eft premieremence pour foy ele-
ver , & non mie pouc pourfter,
trouveront en la £ tres haute &
tres excellente confufion. -
Veons que par la mauvaife am-
bition de ces deux contendants de
la Papauté, que ce maudit {cifme
a jufqu'à cy duré l'épace de treize
ans. Et pour Dieux , quelsincon-
venientss’en enfuit-ik> 1ls’enen-
fuitque cely qui eft fcifmatiquene
peut promouvoir aux Evefqués ,
neaux Qures ; & que les Ordonnés
par les Evefques , ne font pas feurs
de leur eftat ; imo, que telsen bail.
lant les Sacrements , & auf tels
qui les rechepvent, pechent mor-
telement, ne font pas veus pooir
- prendre l’execution des Sacre-
ments, Etainf le tient Robannes
in fumma confef. lib. 3. tit. CL
& tels, qui fe inmifcentin Divinis,
raliter
«
eo %
du Concile dr Confance. 121
taliter fufperfs , ne font-ils pas
irrcgulicrs ? cap. cum æterni, cap.
Chm medicinalis, cap. prater bac.
Tmo tales crimen infideliratis in-
chrrhrit,
Or fuppofons que cely de Rome
foit fcifmatique. Veons qu'il en
avient , comme j'ay cy devant au-
cunement touché. Les Evelqués,
lcs Prelatures, les Cures, ilne ks
peutdonner.T els qui funt pracifi ab
Ecclefiæ, comment ordonneront-
ils ? Qu'en dit Guill. de Monte
Lauduno ? 11 dit que les ordres
rechaptés à pracifo , non habent
purum carallerem ; [ed carailerem
crudum © imperfeilum, intir. de
carait. in fuo S'acram. circa finem.
Nous difons qu’ils font fcifinati-
ques , auf dient.ils de nous. Ne
diftmie S. Ambroife queläoü ila
‘{cifme, queiln’y a pas vraye Foy?
Et S. Auguftin dit que les {cifma-
tiques Fide carent. 24. q. 1. ad-
vocavit. Or confiderons que pour
la faveur de deux hommes mortels,
tout le peuple Chreftien eft & de-
meure en tel crreur , & en cel dit
crime, Penfe chacun qui y peutre-
medier , s'il n'y a labouré , quelle
excufation il pourra prendre. N'cft
pas veu fe confentir, canfentire eff
tacere, cum poflet quisredarguere,
vel errorem adulando fovere , in
Glof. ordin. ad Galat. vi. adbuc. :
84 diff. cap. facientes. Et Dieu
mercy , le Roy y a tant labouré,
que les deux hommes ont juré à
mettre union gn J'Eglife, voire
etiam per viam cefiens : Mais
toutes voies ilseftoicnt tenus avant
le ferment fait par eux, voire par
ccflion. Un bon Pafteur ne met-il
pas fon ame pour fes Oclles ? Et par
plus fort doncques nc doit-il pas
mcttre une chappe rouge, pro boc 5
c. nonn. 13. dift. S. Auguftin v?
plus avant ; car il dir expreffement
ue quand il y a aucun trouble en
l'Eglife, & le Prelac peut ceder
tel trouble, ou fcifme , par ceder
à tel droit, pour le bien de pais,
il fe doit departir, c. aduerfitas
VII.g. 1.
Aufli pour efchever un grand
efclandre, ne doit mie un homme
renonchicr à fon Bencfice c. "1/4
eum prid. de renunc. Le Pape, les
Evefques, ilsnefont mie pa cux-
mefmes ; mais pour tout e peuple.
T'anto enim Epifcopalis dignitas
dignior extitit , gnanto magis pre
commodis fubditorum, La Dori-
ne des faints Dotteurs , monftre
tout clerement , qu'ilseftoient, &c
font tenus ces deux contendants
obligiés à ccder , & pourchaffer
l'union , par toutes voies poffibles
& raifonnables. Ils’n’en ont riens
fait : Que s’enfuit-il? Qu'ils font
vehementemen® fufpcéts de herc-
fie & de fcifme. Il ne faut riens
taire en cette maticre. Qws ver:-
tatem celat, fuper fe iram Dei pre-
vocat. Il ne faut riens epargner.
Tels deux contendants, comment
fontilsentrésen La Papauté ? Com-
me deux renards ; comme les deux
plus devots detoute la compagnie,
& qui fembloient avoir plus à cucr
la voie de ceflion. N'ont-ils pas ju-
ré à pourchafer l'union par tou-
res voies & moyens qui leur font
poffibles > Le ncftre efpccialement
a fait merveilles. Ne jura-il pas
de rechief apres la reftitution trois
cofes à L'une qu'il cederoit, al-
tero cedente , mortuo , vel ejeéto :
2°. Quod nec direélé ; nec indireëtè
faciat aliquid per quod via ceflig-
Q_ ;
Poe
122 | Freuves de la nouvelle Hifloire
#15 iMpediatur. Qu trouveta len
plus grande tyrannife que en ces
deux contendants, qui veulent en-
fi cenir & ufurper le Siege Papal,
contre les faints Bocteurs de l’E-
glife, contre leurs ferments 2
Les droits ne font point de dif.
ference entre un intrus, & encrt
celui qui veut induement retenir
& oflides ce que ne lui compette
js s ne ne peut retenir 5#-
dignè xt. g. 2. c. fepe, de reffie.
fpoliat. Je dy verité, par le fer-
ment que je apporte de baptefme.
Je nefay comment l'en fucffre deux
tels ennemis de noftre Foy. Ne les
pRoe par ces Decrets Ante-
chriffs , & deftruifeurs de Chre-
ftienté? c. in nomine Domini 23.
diff. & par les cofes devant dittes
appert clerement que la Requefte
de l’Univerfité doit eftre faitte, &
que nous nous devons Partir de ce
Seigneur, auquel nous avons obey.
Si nous confiderons ce que die
le Chapitre ;# nomine Domini: Ne
anathematifc.il Pas ceux qui obeif-
fentètels, &c> Mais tu me argue-
ras que ce Chapitre ne fue pas fait
à ce propos, & ainfi qu’il n'y doit
pas cftre appliqué : fauve la rcve-
rencè de ceux qui le voudroient
arguer,je dis Quela raifon eft maire
que elle n’eftoit pour lors. Probo
cap. ubi majus, Mais que L Re.
quefte de l'Univerfité doit cftre
accomplie : je le monftre par une
autre raifon. Je ne veul rien di.
1e de moy: je ne ferai que reciter
les faints Dodteurs. S Apientibus 1a-
men legem loquor. Les Docteurs
ient, ueune Coutumace en fous
_ Vtain Evefque ou Pape, nef.
_<e pas hercfe toute clere ? Eftre
“tacré cn la Papauté par hypocrife,
& la vouloir retenir contre fon
ropre ferment ,.& contre toute
a Doétrine des faints Doéteurs.
Et ce tient S. Thomas, fi comme
recite Johannes in fumm. confef.
lib. 1. rit, 6. q. 13. & Lfidorus ,
4 fe feine tenir la fainte Foy , &
efpite & contemne les traditions
des faints Percs , & des faints Do-
éteurs , & par occafion de ce divife
l'Eglife ; il eft hercti ue. Et dy
outre, & ufe des ro des Do.
éteurs, que tel doie eftre dy vray
herctique. Quid alind eft Peccatum.
alienandi,nifi repngnare & contra-
dicere DoftrinamS antforumii.Reg.
xv, Quandilavient queun homme
met une faufle Opinion en avant,
qu'il foit preft de fe corrigier, s’il
veut efchiver herefe. Et S. Augu-
fin : Qui pour prefider treuve
faufles opinions , eft herctique ,
24. qe 111. bererticus. Et ainfy il
appert clerement que la Requefte
cft tres jufte, & que elle doit eftre
accomplie. |
Ildit que la voie de.ceffion n'eft
aS juridique, & que elle eft diflone
à droit, inufitée ,-& autrefois re-
futée. Nonne affertio , eff bere-
‘tica ? Mais plus fort, outre ce
fcifme , encore font-ils tant d'au.
tres maux, &c. Or confiderons le
{cifme que commirent Dathan &
Abiron contre Moylfe. Ils renoient
ien la Loy, finon entant ce cem-
me ils faifoient le fcifime. Maiscès
deux font fcifme, non mie feule-
ment contre le Peuple Chreftien,
mais cohtfe l’Efprit du Ciel ; puif-
que de fait ils nourriffent le fcif-
me,ne per DE contre l’ar-
ticle de unité: c. enique VI1. qe
I. Ce tiennent Johar». Archidiac.
Laur. Le Pape li mcfme confefe
L
ce nc nm en - ml.
du Concile de Confiance. 113
bien quequand il peche,qu’il peche
plus que les aucres hommes. Ne
dit pas Johannes Gloffat. Decreti,
que quand le Pape fait fcifme, il
doit eftre condamne, fans aucune
mifericorde, 2.q.v. Preful.
Une raifon des adverfes. Certes
nous confeflons bien que-les cofes
vont tres-mal ; mais nous ne fom-
mecs pas Juges competants en cette
ns Ils dient mal ; car en ce
cas le Pape puet eftre blafmé
chacun, pour les cofes deflus dit-
tes, comime la Glofe du Decret
ur. ©. S'icut 96. diff. 23. q. ç. de
Liguribus, co. Princeps, 1bi ad
hoc : & aux inconvenients {e trou-
. vent trois remedes : l'un, que l'on
pourra appeller au Confeil general:
C. In Fidei faverem , de heret.
hoc tenent Johann. © Cardinalis.
Affn de pooir contraindre la du-
reté de ces deux gens , faifons
comme fit Saint Paul à Saine
Pierre, ne refñfta-teil pas /n facie?
autrefois a efté prefchée & prati-
quée cette voye de fuftraxion. Ne
c'len pas, Anaftañe Pape , fuftra-
xion de Calixte Archevefque de
Vienne? Ne manda pas le Pape,
que l’on ne l'obeift fus? Les An-
glois autrefois, quand il y avoit
deux contendants de la Papalité,
nonne fabfiraxeruns fe , jufqu'à
ce qu'il y euft un vray & unique
Pafteur ? Et ainfi il appert que
la R equefte de l'Univerfité eft jufte
& raifonnable, imo neceRaria.
N'eft-i pas noté d'hercfe? Parer
claré per Univerfirarem, que ipfum
declaravit [cifmaticum , & vehe-
menter fufpetlum de berefi. Ergo
non communicemus cum ipfo.c. Ex-
communicamus. $.1.res eff notoria.
Et fi tu me argues, tous les Pre-
Jats qui li ont fait ferment fe par-
jurent. Je te répons que non : car
ils font tous affols du ferment
qu'’ilsly ont fair,quant à ce prefenr.
c fin. de here[. Imo ceux qui
croyent & qui donnent aucune
aide à tels fcifmatiques , font ex-
uiémés. Et excommunicamus.cres
ne Je te disque m2 confcience
me ammonefte : je ne laiferay pas
à dire verité. Je ne fai comment
l'on leur a fi longement obéy.
Et ainfi appert que É Requefte eft
Fe belle , & que chacun qui
y puet, devroit labourer à l'ac-
complir & executer. Je croy qu'il
n'y a cy Prince , ne en tout ce
Royaume , ne Prelat , s’il avoit
aucune groffe befopne à faire, &
il leuft l'opinion de l'Univerfité,
qu'il ne lbouraft aprés feurement
à executer celle opinion.
Quant eft de moy, j'ay efté au
Confeil des Papes , des Rois, des
Ducs, & des Princes, & fpeciale-
ment Monfeigneur de Berry, qui
cy cit, & ay efte fon Chancelier par
l'efpace de dix ans 3 mais je ne
us oncques en lieu, eù je trou-
vafle meilleure, ne plus faine con-
clufion que j'ay faitenl’Univerfité
de Paris bien aflemblée. Ec ce n’eft
pas cofe de quoy l'en fe doibtémer-
“ciller ; car quand ils font bien
affemblés , ils fe erouvent plus de
mille Maiftres & Docteurs. Julius
Cafar, quand il eut amené cetre
Univerfté d'Athenes à Rome, il
s'en tenoit moult paré, & moult
volontiers enfuivoit leur Confeil.
Le Roy Chatkemagne qui la amena
de Rome à Paris, ne la reputoic-il
pas l'un des plus grands joyaux
deon Royaume ? En veritré, je
crois que Julius Caefar , ne Char-
Qi
114 Preuves de la nouvelle Hiffoire
Jemagne , ne noftre Sire le Roy :
qui prefent eft, ne nous qui fom-
mes cy, ne pourriens avoir plus
{eur ne meilleur confeil, que le
confcil de F'Univerfité.
Je vuel dire deux mots : Tu
me demandés tantoft , fi nous fai-
mes fuftraxion , comme fe gouver-
nera l’Eglife? à qui appellera l'en ?
qui donra difpenfations ? qui dif-
penfera & confcrera les Benefices :
& comment ? quelle provifion y
fiton en la fuftraxion derniere »
Je te répons que pour lors nous
fumes bien affemblés, mais aviens
cfpérance que quand il verroir,&c.
il accepteroit la voye de cefljon ,
& de prefent, quant aux difpen-
fations , les ordinaires, &c. #r in
c. eos, & enjoindront & charge.
ront ceux qui les difpenferoncr,
de retourner au Souverain quand
ÿ aura pourvcu : Sa aux ap-
pellations | on tendra les Con-
{eaux Provinciaux comme ils doi-
vent cftre tenus de droit commun ;
& là fera l'en les appellations. Les
Archevefques appclleront aux Pri.
mats. N'avons-nous pas l’Arche-
vcique de Bourges, ceux de Vienne
& de Lyon fur le Rhone Primats :
& feroit veu que ce fcroit cofe
plus convenable que les caufes de.
moraflent en ce Royaume , que”
qu'elles allaffent en autres Païs.
Toutes voies je ne voudrois rien
dire contre Îles libertés & fran-
chifcs de la Sainte Eglife de Ro-
me.
Et quant aux difpenfations,
je y retourne : je crois que fe l’en
faifoit mains , que la cofe n’en
itoit que mieux. Et fi comme note
Hoffienfis in c.omnis atr.fex.exir.
de pœnit, © remi f. tels qui dif-
penfent fi legierement n’entendene
pas fi EE la matière des
difpenfations. Les difpenfations
qui fe font chacun four , ne font.
ce pas diflipations ? Nous vcons
avenir. chacun jour un ne Fe
‘un Archevefque. Ne faura ti pas
. . ° 4
mieux moderer tellés difpenfations,
que ne feroit un Secretaire de :
Cour de Rome ? |
Tu me demanderas apres: Sela
fuftraxion eft faitre ; aurons-nous
pour ce la pais en l'Eglife? Nen.
ny: que ferons-nous doncques ? Si
nous faifons Confeil general de
cette obéïffance, encore n’arons.
rot, asunion. Mais je te repons,
que l'en labourta à faire affembler
le Confeil general de cette obéif.
fance, & de l’autre enfemble, &
lors s'ils ne veulent ceder » &c.
J'ay au mains mal que j'ay Pus
parlé ;°& fi ne fuis pas pertinace,
de je ne veuille muer ma opinion,
1 je oye räifons qui militent au-
contraire. Item mes compagnons
me font dire, que s’il vouloit pro-
ceder aux promotions, l'en proce-
deroit commé l'en à commencié
par voie d'appellation au Confeil
general. Les autres qui font char-
gies de debattre pour le Pape, di-
ront ce qu'ils vodront, & s'ils
veulent prendre aucune cofe, pour-
quoy la Requefte de l’Univerfité
ne doit eftre accomplie , nous les
orrons volentiers.
Le Chancelier dir à ceux qui
doivent debattre pour le Pape,
que vous foyes Lundy au matin.
tous prets. Lefquels demande-
rent un mois. L'on appointa que
ils ne avéroient que jufqu'au Mer-
credy prochain enfuivant. |
= Se mn —
En
du Cortile de Corflance, 129
or e-mp,
Enfuit la Lg faitte par Maiftre Guillaume Filla-
ftre Deen de Reims, Le la partie du Pape, impugna-
tive de la Requefte
e l'Univerfité de Paris, præfente
Keze, prafentibus Ducibus Biturie , Borboniæ, Domino
Petro Navarre, Ec,
Anete in dileëtione, Job.
xv. Jelus Chrift men Sau-
veur en ayant compañlion de la
grand tribulation de l’Eglife,qu’il
preveoit avenir ,ayant aufli pre-
méditation de la grieve & amere
s: s.N .
paflion qu'il eftoit à fouffrir, pour
racheter l'humain lignage, pour-
veantc que fes Apoñtres le aclef-
foient , leur propofa les paroles
que j'ay deffus prinfes. Manete in
dileétione mca: aufi comme il vou-
fift ainfi dire ; je vous ay aimé
chierement , & aime fans departir.
Demorés doncques fermement, &
en mon ambur, fans departir. Ma
tres-belle Dame l'Univerfiré, je
ne l'appelle pas ma mere ; car je ne
fuy pas digne d’eftre fon fils, mais
je me repute ferviteur d'elle, a fait
propofer plufeurs cofes contre no-
ftre S. Pere le Pape , tendant -&
concluant finalement, qu’illy foit
faitte fuftraxion de obéïffance, &
pour ceilaefté ordonné, qu’il euft
aucuns qui debatiffent, en ouvyrane
lamaticre ; & pofé que je fois de
ce infuffifant , j'ay cfté elu un de
ceux qui ont à dcbattre la partie
du Pape. 11 me convient prendre
conclufion contraire à la conclu-
fion & Requefte faitte par l’Uni.-
verfité. 1ls difoient æcedire, &
je dis: Mancte, bd
+ Quand je confidere la tres-haute
Excellence de voftreMajeftéRoya-
le , destres-Puiffants Princes Mef.
feigneurs les Ducs cy prefents, &
mes autres Seigneurs de voftre
- Maifon,, & le tres-Noble & Saine
Confecil cy affemblé : la matiere
de quoy j'ay à parler , fi tres-hau-
te & {1 profonde , & la rudeffe de
mon engin; Œn'eft pas merveilles
fe jay crainte & paour : mais je
confidere voftre benignité: je prens
afeurement en moy, & me vien
nent les paroles d’un Orateur, qui
difoit un Prince. Sire, tels qui
neofent parler en fa prefence, ne
connoiffent pas fon humanité , &
enfy c'eft quand au premier, &
ne au fecond de cefaint Con-
cil: je fuppofe que les fuppots de
cely fapporteront mon ignorance.
Et puis bien prendre les paroles de
l'Apoftre. Urinam fuftinereris mos
dicum quid infipientiæ mea , [ed
GC’ fapportateme. Et quant au der.
nicr, à la matiere qui eft fitres-
grande, j'ay jctré mon efperance
en Dicu, en efperance qu'il luy
plaife m'envoier grace de pooir
arler en cette matiere , cofe qui
Be plaifante à Dieu, & pourfita-
ble pour le bien & union defainte
Eglife. Et me fouvient de cette
bonne femme Ruth, qui entra en
un champ, pour cueiliir les epis,
qui demoroient apres les cueilleurs,
Qi
116 Preuvcs de la nouvelli Hiflotre
& quand fe Seigneur à cui eftoit le
Champ, la appercheut, la prit à
goufier , &c.
Je fuy aufli comme celle eftoit.
Je fuy depourveude feience, & fi
n'ayicy nul de mes livres, & enfi
il me faut cucillir les efpis, qui
font demorés aux autres, & pour
ce , je fupplie au Seigneur du
champ,queil me veuille prendreen
gra, & que il me veuille donner,
&c. Et pofé que je ne deuffe nul-
lement avoir pris cette charge,
toutes voies y a-il aucunes chofes
qui me donnent excufation. Pre.
mierement , pour le commande-
ment Roial. 2°. Propter exhorta-
tionem de Meffieurs Îles Deputés
pour cette partie foiftenir, qui me
ont requis de parler cette premiere
fois, pour qu'il n'y a nul d'eux
qui ait langue Françoife, ne que
n'eeuft peu plenement entendre,
& pour ce que cette matiere n'eft
pas plefante , & que fay bien ne
poroie pas plaire à tous, & auf
pour ce que cette matiere eft mile
en maticre de Foy, avant toute
œuvre , je protefte de ne dire riens
par maniere de affertion , opinion
ou determinatiôn ; mais je recitc-
ray le Memoire qui m'a efté baillé.
Item, que s'il arrivoit que je
diffe riens contenant erreur , ou
qui obvie à la determination de
l'Eglife, ou des faints Docteurs,
dés à prefent je les revoque & rap-
pelle, & nie foumets à l'Eglife Ro-
maine. Item, que je ne entends ad-
bcrer, ne donner faveur à nul he-
retiqueou fcifmatique, & se ce
qu'ilaefté die par les propofants de
l'Univerfité, que Benediét eft enfy,
fi jelc favoic, je ne le voudroie fou-
tenir, ni adherer à fuy, & ne me
entremettre de cette prefente pro:
ofition ; mais il me femble, fe-
Le que j'ay oy en leurs FOR
tions , qu’ils mettent bien leur ma.
jeure , mais je n ay encore point oy
prouver fa mineure.
Item , prorefte que n'entends
riens dire d aucun, & par efpecia-
lement de Madame l’Univerfité ,
qui eft cel efcript de vie, dequoy
pieeis Ezechiel, qu'il avoit quatre
cftes &.un efpric, & 4d moni-
tionem Spiritks, vifiomovebatur.
Je Do ces quatre be-
ftes pour les quatre Facultés de cet-
te tres-Noble Univerfté , favoic
eft les Arts, Medecine , Decrct,
& Theolosie. Par la premiere be-
fte parla S. Lucas, qui traite de
l'humanité, je entends la fcience
des Arts, qui doir eftre apprife en
joneffe , & pour cedifoit un Ora-
teur, ad bas fcientias acquirendas
adolefcentia gloriofa..Par fa fecon-
de befte, qui eft enfeigne de veau,
par S. Mathieu trairte es facrifices
& Sacrements de fainte Eglife;
j'entends [a fcience de Medecine.
Car auffi comme la fcience de Me-
decine eft ordonnée pour obvier
aux maladies humaines, aufB les
fatrifices & Sacrements de faince
Eglife font medecine des pechiés.
Par la tierce befte qui eft en four-
me de Lion, par S. Marc, qui
traitte de la Refurreétion, qui eft
forte & haute matiere; je entends
la Faculté de Decret, par laquel-
le les appetits beftiaux font com-
polés, & rcfrains. Par la quarte
eftc , qui cft en fourme de Aigle,
pat S. Jean , qui au faint geron
de Jefus-Qft puifa plus parfon-
dement en %fcience de la fainte
Trinité, & qui parla par fus rèus
e res PUS -
+ py ETS RS 1% mn ne
Ces
en med PS pm pp
ds Concile de Conffance, : 117
Les autres, qui dit : 1» rincipie
erat Verbum , j'entends CE
de la fainte Theologie, quieftfur
toutes lesautres, qui congregue &
enfembletout.
Avant plus dire , je protefte
quintement que jeneparleen cette
matiere poug nulle faveur ne obli-
gation que je aie à noître S. Pere ;
car oncques il ne me fit bien, &
aufli je ne l’en ay pas emprefic, &
comme vous favés, ilne donne pas
volontiers fans demander. Ces co-
fes premifes je viensàmontheme,
lequel noftre Sauveur propofa à fes
Difciples : Mancte in dileëtione
mea; auquel theme nous font pro-
pofces deux vertus , Charité &
Perfeverance , defquelles il nous
ammonefte, & met Charité comme
la premiere, & la Dame des au-
tres Vertus , & le fondement.Car
aufh comme un cdifice, s’il n'eft
bien fonde , il eft tantoft en bas :
auffi fi Charité n'eft fondement ,
tout ne vaut riens. Et pour ce,
difoitl'Apoñtre: Si linguis homi-
num loquar , ce. Sicomme un ar-
bre qui n'eft bien enrachiné, ne
peut fructifier ; aufhfi la Charité
n'eft le fondement & la racine, &c.
ur ce difoit S. Gregoire : Non
babetramus aliquid bon operis ; ni-
f fandetür in radice Charitaris.
Mais pour parler de perfeveran.
ce, je confidere ce que difoir l’au-
tre jour le propofant , que quand
D np fleury, & fi plaifant,
aucune fois vient, que le fruit ne
vient pas à faifon , ou pour que ne
l'artend pas à fructificr, ou aufli
qu'il vienc une bruine, qui*gafte
& deferte tout le fruit de l'arbre.
Mais je veul mettre une autre rai-
fon; car aucune fois la racine n’eft
- Papic , où cftoit ce
pas bonne affés : auffi quand il n’y
a Charité, riens n'a perfeverance.
Nullui -n'eftà loër ne prifier, s’il
n’eft perfeverant.Landa naufraran-
tem , dam venerit #d portum. Lcg
Ducs d’une bataille ne viennent À
loër neprifier,jufqu'àce qu'ilsaienc
victoire obrenuë.
Je prendsles paroles propofées,
mancte, Ce. en la perfonne de Bc- .
ncdi& qui les dirige à vous, & à
Meflieurs de voftre Maifon, & à
voftre Confeil , & vous argueain-
fy, que vous le devésamer, &ne
vous devés pas fuftraire de fa obeïf.
fance, & dis ainfy. Je vous ame
chicrement , & ame fans partir.
Demorés doncques fermement en
mon amour , fans departir. Qzod
probarur per ditium Salvatoris.
Ego diligentemme diligo. Si qurs
diligit-me, fermonem m:um fervi-
bit, @ ad cum veniemus , © m4n-
fionem apndeum faciemus. Maï: je
preuve F antecedeñt que noftre S.
Pere vous aitame , Sires, & pour
cequ: mes probations jacent ri =
élis, jé propoferay mes faits, &
lors appreficrai mon anteccdent
prouvé. Er quand je entrcen la
matiere, je traitteray de la puif-
fance que les Rois ent de garder
les Eplifes de oppreflion. Le Pa-
triarche a allegué plufieurs bell:s
autorités ; mais je en allegue ure
autre raifon, quant au propos de
cette matiere.
Jedis que comme leRoy de Lom-
bardie occupaft laterre de l'Egli-
{cle Pape Adrien manda le Roy de
France Charlefmaine, qui lors re. ‘
gnoit, & print le chemin Char.
lefmaine, pour aller à Rome à
Adrien, & s'en alla je la Citéde
uy Roy, &
128 Premves de la nouvelle Hiffoire
la alMieoca, © exercita ibi dimiffo,
% 4 «
s'en alla à Rome au Pape Adrien,
Jcquel moult honorablementle re-
cheupt: & apres ce s'en retourna
arriere à Papie , & eut viétoire ,
& puis retourna arriere à Rome,
& lors le Pape Adrien veantqu'il
avoit pris & fubjugué def derarum
Regem {on adverfaire, qui ainfy
ufurpoit da terre de l’eglife, prift
Charlefmaine, Syrodum convoca-
vir, auquel furent 153. Evefques,
que Abbés, auquel Confeil fut
baillé audience pour elire Charlef..
maine, & de ordonner Apoffolicam
fedem,É ibietiam fuir per Adria-
num Patriciatus PE & fut
environ l'an +54. ans , par quoy
allés appert qu'il n'cftoit pas en-
core Empereur de Rome, comme
il fut apres.
Mais pourquoy en ce temps bail-
loit l'en fi grande puiffance en l’E-
glifee, aux Princes feculiers? Re-
ponfe , pour expeller les hercfies &c
fcifimes ,c. Adrianus in Synodo 63.
diff. Mais telle puiffance ne leur
dure mie tousjours ; car ils y re-
nonchent,dift. 63. $. verum. Et po-
{6 que leur confentemegt & appro-
barion cz Elections de Prelats , qui
{e font faites comme convenables ,
&c. Je crouve bien queles Rois,
de France ont bien expellé aucuns
dc la Papauté , qui la ufurpoient,
fans avoir droits mais je ne trou-
ve point qu'ils s’efforçaffent d’en
debouter nul qui euft droit. Je
touvc bien queautrefois le Roy de
France deboutta & expella Albi-
gcphios, & le Comte a Toulou-
fe, pour ce qu'ils eftoicnt hereti-
ques : mais je ne trouve pas qu’il
euft la connoiffance de la caufe de
herche, il n’a nemes à execuwr.
C’eft une cofe toute clere : ce cy
n'eftoit que un homme tout fimple,
que le Roy euft en fa prifon du
Caftclet, qui fut heretique , ou
{cifmatique, il n'en retenroit , ne
ne voudroit ufurper la cognoiffan.
ce ; mais le fairoit remettre aux
Gensdel’Evefque. ,
Etain{y, jem’efmerveille moult
comment l'en vous requiert de vous
chargier de cette caule. Je ne trou-
ve pas que toutes les Nations en-
femblées puiffent juger ne con-
damner le Pape : comment donc
par un Conlieil qui eften petit
nombre, quant au regart de toute
l'Eglife, & qui n'eft que la quarte
ou quinte partie, le jugerés-vous ?
Je me efbahis comment Gens fa-
chans vous font telles Reéqueftes.
Ne lifens- nous pas que pour ce
que le Roy Ofias voulut entre-
prendre à faire les facrifices qui
appattenoientaux Preftres, en lieu
de lamina aurea, que mettoient
les Preftres fur leur É. , quand ils
facrifioienr, ileut la face toute cou-
verte demefcllerie, & les prophe-
ties & vifions, qui eftoient devant
cette entreprife, moult abondam-
ment ; carilavoiten fon remps fl
haut prophetife , qu'ils cefferent ,
& uc fur plus. prophetic en fon
temps, ne ne admit nullès vifions,
pour la punition de cette entre-
prife. |
Je viens au fait principal de
N. S.P. le Pare. Avant que je
aille plus avant, je prefuppole,
premicrement : Que N. S. P.
Pape eft de la tres Noble & Haute
Maifon dela Lune : & pour arguct
ta POtRe tions , comme argue
€ propofant de l'Univerfité on
il et
de
.€ft bien à prefumer , quand
Re
du Concile de Confance. 129
de fi noble Sang , que les mœurs,
enfuivent le lignage, & qu'il ne
voudroit riens faire qui fuft con-
tre raifon & confcience. Item , dez
fa juvente , qu’il cftoÿr Efcolier à
Montpellier, & au remps qu'il fut
Bachelier, qu’il fut Licentié, &
quand il fut Docteur , il eut tous-
jours Dicu devant les yeux, & fut
tousjours de moult noble conver-
fation , & tels qui là le virent,
fceivent bien comment il en va.
Et apres quand il fur Cardinal,
s'ilavoit bien vecu devant, il con-
tinua de mieux en mieux: & eft
cofe voire, qu’il fit plus granddi.
ligence à TE l'union ,
que nuls des autres Cardinaux.
Ne ramena.il pas par fa diligen-
ce, toute Efpagne à l'obéïffance
de Clement > Ne vint-il pas en
France auf, pour cuider aller en
Angleterre, afñn de les pooir redu-
cer? N'eftoit-il pas de la plus gran-
de reputation de tous les Cardi-
naux , tant de cette obéiflance ,
comme de l’autre, & en fuffance
& enmϾurs? N'a-il pas tousjours
cfté en fainte converfation, & tous-
jours de bonne vie ? Je m’en croy;
mais j'ay veu tel remps en Côur de
Rome, que les Prelatures ,. &
grands Benefices cftoient à cely qui
plus en donnoit: & aucunes fois
avenoit que quand deux cn don-
.noient un.mefine prix , tous deux
le perdoient, & venoir un tiers ,
qui mettoit deflus, & l’empor-
toit. Mais Dieu-mercy, fe croy
que en fon temps, il a bien extir-
p< à Cour de Rome cette Simonic,
& s'il fuit auffi mauvais & fi per-
vers, comme ils dienr, c'cft vray-
femblable qu'il en euft ufé comme
fes predecefleurs, mais il s’en cft
bien gardé.
Jevoy & croy bien qu'il a pris
des finances, comme fes prede-
ccffeurs : mais en ce je ne le ap-
prouve pas ; non obftant que par
aventure,fuft-ilexpcdient qu'il en
euft plus prins. Je viens au faig
principal , & pour en fuivre le
Confeit de Accurfe, qui dir que
divifiomentem reformat, juvat in-
tellellym , © fact fallum divifum
comprehendere, Je, diviferay ma
matiere en trois parties principa-
les; car je parleray premierement ,
Des faits avant la fuftraxion ; 2°.
Des faits durant la fuftraxion ; 3°.
Des faits de la reftitution,du temps
d'apres, & du temps de main-
tenant.
Pour venir au temps de la premie-
re partie, avant la fuftraxion il cft
vray queapres ce que Clement fut
decedé, les Cardinaux traitticrent
de faire cle@ion, & pofé que le
Roy leur efcript comment ils ne
procedaffent pas fitoft à laElcétion, :
n’y obtempercrent pas ; mais con-
fiderant la fuffifance & prudhom-
nie de Bencdiét , qui lors fe appel-
loit Pierre de la Lune, le cfleurent
en Pape, & fut faitte une cedule
au conclave , avant la Elréion,
. par laquelle tous les Czrdinaux ju-
rerent quecely qui avenroît à cftre
eleu,proccderoit à la profequution
de l'union de S. Eglife, par toutes
voies poflibles , fans fraude , fans
circonvention, fans fimulation,
voire jufqu'à cedct à la Papauté,
en cas qu'il feroit veu utile ou con-
venable aux Cardinauxs; & fe fon-.
dent moult les propofants, qui
ont parlé pour l'Univerfité: mais
fe elle eft bien entenduë, ellcfaie
mICux Contre quepro,
LS
?
HO Prenves de lanouvelle Hifloire
Ce fair, deux mois apres fon
Elcétion , il envoya par delés vous
en France, cettuy qui maintenant
eft Cardinal de S. Ange, & l’'E-
vefque d'Avignon, pour vous fai-
re expoler comment il vouloit pro.
ceder à l'union de l’Eglife par vo-
ftre bon Confeil, & avifement,
& vous fit expofer comment il
avoit trouvé une voie, qui luy
fembloic tres -bien expcdicyre &
convenable , pour obtenir union
en l'Eglife, & qu'il l'en voloit
bien pourfuivre par voftremoyen&
aide:& que vousli voliffiésenvoyer
quelqu'un de voftre Sanch , pour
ly der la pourfuivir. Laquelle
voie eftoit de convention, & fit
attendre à Paris fes Ambaxadeurs
ar deux mois, ainflois que vous
fe donnaffiés reponfe. Et eft vray
que vous feigs affembler voftre
Confeil furce ; & fut conclu au-
dit Confeil : que la voie de con-
ventionn'eftoit pasfafhfante, pour
mettre pais en l'Eglife , laquelle
N.S.Pere vous avoit faitre expofer;
& fut.conclut qu’il n’y avoit voie
lus bonne, ne plus expediente,
comme elle eftoit, que les deux
, contendants du Papatcedaffent, &
renunciaffent à leur droit; & en-
voyaftes pee luy en Avignon
Mcffeigheurs les Ducs de Berry,
de Bourgogne & d'Orlians pour
ly offrir & prefenter la voie deflus
ditte de ceffion., & pour ly ae
plier de par vous, comment il la
voulfift accepter & pourfuivir. Ils
allerenr par de-là, & ly firent ex-
pofer la volenté & affection que
vous aviés à pourfuivir l'union de
l'Eglife , & lÿ démanderent s'il
avoit encore avifé aucune bonne
voie pour feder ce fcifme; & lors
LE
leur dit, comment il avoit avife
eu luy & fon College, & l’intrus
e Rome avecq fon College conve-
niflent en aucun lieu feur ; & il ef-
ee que sils pooient eftre une
ois affemblés , que jamais ils ne
" pattiroient qu’il n'y cuft union.
Quelle cofe oye , ils ne la eurent
autrement agreable ; mais la firent
dificulter en fa prefence, & im-
pugner par plufieurs raifons : &
apres ce ly propoferent la voie de
ceflion , & que cette voie par vo-
ftre Confeil bien afflemblé vous
aviescleu, & ne vouliés autre pour-
fuivir.
Ccfair, N.S. Pere fit impug-
ner cette voie de ceflion, comme
non juridique, non convenante, &
non practiqués ; difant que quand
on debat du droit d’une cofe , qui
veut favoir qui droit a ou tort,
ce n’eft pas lamaniere de faire cef-
fion , ou renonciation ; difant auf-
fi que elle eft de grands perils; car
lintrus de Rome & fa partie s'ef-
forceroient,& diroient, s’ilsfefen-
tiffent avoir droic, ilsne offriffent
pasä ceder. N. S. P.le Papenela
rcfufa pas fimplement , &c. mais
dift bien, fi toft apres mon Ele-
tion ; je vouloie ceder & renun-
cier, l'intrusdiroit, & fa partie,
il favoit bien qu’il n’y avoit point
de bon droit; & ainfy ce ne fairoit
que les indurer & leur accroiftre
leur cuer, & quand il demanda
à Meffieurs les Ducs par quelle ma-
niere fe pratiqueroit cette voie de
ceflion , ils ne en vouloient riens
dire ne ouvrir, difant qu’ils n'en
cftoient pas chargiés, finon en cas
qu’il la voudroit accepter.
Or, comme j'ay dir, ilnere-
fufe pas fimplement ceflion : mais
__ ME ne
mn
+
de Concile de Conffance. ot 3 t
il la refufa bien , à faire aiñly
promptement & firoft apres fon
Election , & par celle maniere que
Len ly offeroit de par Dieu. Mel
feigneurs les Ducs s’en retourne-
rent en France, & firent leur re-
lation, qui ne vous fut pas agrea-
ble; & feitresfecondement ae.
bler voftre Confeil, pour favoir
quid agendum , & n'en fut riens
pour lors determine, finonque vous
attendriés encore , fiilfeaviferoit
pas, & qu'ilnefift pas diligence.
1l vousenvoya , comme il fait
maintenant que ce fcifme dure
tant, & feites tiercement aflem-
bler voftre Confeil, &. vous fut
confeille, que fi vously faifiés fu-
ftraxion de obéïffance, que les au-
tres Rois & Princes qui ly obéïf-
foient , luy fairoient femblable-
ment, & que quand il fe verroit
enfi delaifhé, qu'il s’emoliroit &:
en accepteroit pluftoft ceflion. Et
ainfy fut conclute la fuftraxion , &
appointié que vous envoiriés par-
devers l’intrus de Rome, pour le
fommer de ceder ; &en cas queil
en fairoit refufanche , que vous
requeriés les Princes luy obéïffane,
comment femblablement ils facent
fuftraxion ; & envoiaffent par de-
là : ne il accepta ceflion, ne ils fi-
rent fuftraxion.
* Jeretourneäla fuftraxion , ain-
fy faitte: Vous la fefiftes publier ,
& executer jufques {ur les Ponts
d'Avignon. De la maniere com-
ment il fut affesié &c afally, je
m'en deporte. Je fai bien que ka
maniere de faire ne vint pas de
voftre connoiffance , ne par voftre
ordinance, & ce eft quant au pre-
fuier temps devant la fuftraxion :
mais je viens apres au fecond temps,
favoir eft au temps dela fuftraxion.
Vous envoyaftes Ambaxadeurs So-
lemnels en plufieurs Royaumes, &
à plufeurs Princes , afhn qu'ils
feiflene femblablement fuftraxion.
Vous ne trouvaftes nul , finon le
Roy de Caftille , le Roy Loüis, &
les Cardinaux, que les autres ne
ly obéïflene , comme devant: &
ainfy cette obéïffance demeura di-
vife, & enfi c’eftoit faire d’un
fcifme deux, apres envoyaftes Am.
baxadeurs aux Princes de lintrus ,
voulfifflent pourfuivir cef-
ion, & en cas que leut intrus ne
le voudroit accepter , qu'ils ly fif-
fent femblable fuftraxion. Vous
n'en trouvaftes nul, qui acceptaft
la voie de ceflion : ne qui la vou-
fit pourfuivir, ne qui voulft fe
affentir à fuftraxion : mais ainflois
forte fians leur partie, difans que
nouseftiens fuftraits deobéïr , pour
ce que nous faviens bien que le no
ftre n’avoit nul jufte & bon droit
en la Papauté , envoyaftes à l'incrus
qu’il voulfift accepter , c'eft à fa-
voit la voie de ceflion : il la refufa
person ,. difant que fenous par
eça wiens bon droit, nous nevos
driens pas ceder. | |
Apresvous, Sire, envoyaftes à
N. S. Pere , comment il la voul-
fift accepter ; lequel, pour vous
complaire , le accepta. Apres le
Roy Loüis eftant en Provence,
le refticua l’obéfffance de fon pays
de Provence, apres qu'il fuit iflu
d'Avignon , aufli les Cardinaux,
& tout ce, fans fenefier à vous, &
enfi ils vous laifloient deja, &
cftoit une autredivifion. Apresles
Cardinaux envoyerent pardevers
vous, & vous fcirent fenefer les
caufes pourquoy ils les avoicnt re
| k ij
132 Preuves ‘de la nouvelle Hiffoire
fticuc. Ce fait , vous mandaftes
quartement voftre Confeil , & fut
mis en deliberation , à favoir mon
fe il devoit faire reftitution. Con-
fiderécs les caufes & raifons tou-
chécs par les Cardinaux, & par
fcrutine, trouvaftes que l'en Îly
devroit faire reftitution , & fur
l'Univerfte de opinion qui ceuft
prefens les fuppos par conte, &
tous les Abbés de Citeaux , & de
Cluny ; les Eftudes d’'Orlians,
d'Avignon, & de Touloufe, & la
maire, & plus faine partie des Pre.
lats, & enfi la concluftes, & la
fciftcs fimplement, purement, &
‘fans aucune condition ; & juraftes
en foy de Roy à la tenir, & non
revoquer , ni retraittier , & feiftes
jurer à Monficur d’'Orlians , &
femblablement la fic l'Univerfité,
& envoya, & vous aufli lettres à
N.S. Pere, &:-la raifon pourquoy
vous la faifiés , eftoient cettes: car
il offroit #niverfalius que vous ne
demandiés. Item, car l’intrus de
Rome n’avoit voulu accepter cef-
fionstiercement, parce que l'intrus
enreputoit fonfait-plus cier. La
uarte raifon parce qu'uneæartic
4e cetteobtïffance ne vous enfui-
voit.pas.: Quintement , parce que
tels qui vous avoient enfuy , vous
avoient deja laiffé &: failly decon-
venant. Sixtement, parce que Îles
Cardinaux vous requeroient. Sep-
temement , parce que la maire
partie de ce Royaume en eftoit de
oppinion. 7.
Maisje viens encore à l'Univer-
fit: Ne fit-clle pas reftitution ple-
niere, & envoya à N. S. Pere fes
Ambaxadeurs , fes lertres , fes
roolles, & print gracede luy, &
auf, &goy ,.& plufcurs fup-
pôs d’icelle cftes bien & grande-
mentpourveus. Mais pour ce que
lc propofant de l'Univerfite dife,
nous ne demandons pas nouvelle
{uftraxion : nous nous tenons eif
l'Etat que nous eftions avant lare-
ftitution : car la reftiturion fut
conditionellement faite, lefquel.
les conditions ne furent pas accome
plies. Je repons à ce: Je croy bien
Le aprgs que la reftitution futenfi
implement, purement,& fans con-
ditions faitte , comme j'ay dit,
que il y eut faitre une certaine ce-
re » Pour quitter aucuns de Mcf.*
fcigneurs les Princes, qui n’en
cftoient pas bien contens, & fut
v. jours apres, & dient aucuns que
Monfieur d'Orlians s’en fit fort ,
& fe chargea de la faire pafler &
accorder à N. S. P. le Pape, &
l'envoyaftes pardevers luy, & vous
fit fi bonne relation à fon retour-
ner, qu'il vous pluft tres-bien, &
que vous en fuftes content.
Apres ce, N. S.*Pere affembla
fes Cardinaux en la prefence du
Roy Loüis, pour avifer maniere
de proceder outre à la paix de l’E-
glife, & fur conclutqu'il'envoye-
roit folemnels Ambaxadeurs de-
vers l’intrus de Rome, pour |y fe-
nefer la grandemifere & pitié de
ce fcifme , & des inconvenients
qui s'en enfuivent , & pour ce le
rcquerir que eux deux , & leurs
deux Colleges conveniffent enfem=
ble en une Cité qui s'appelle An-
toife, qui eft en l'obérffance de
lntrus, & que il eftoit rtoutpre-
ftes de le informer de fon droit, &
de oyr ceque l’Intrus pour fa par-
tie voudroit propofer. Item, que
il eftoit tout preftes, que en cas
qu'il conviendroit , & il aven-
du Concile de Conffance. 13:
droit, qu'ils euffent en debat des
raifons de droit ou de faic ; Que
par aucunes bonnes gens cleus des
deux parties, ilen fuft difpofe &
ordonné entierement, haut & bas,
en quelque voie poffible à extirpcr
ce prefent fcifme, à accepter bon-
ne voic jufque à ccflion , voire à
non mouvoir jamais du lieu, juf-
qu'à ce que l’eneuft bonne paix &
union. |
Apresil lesenvoya, & y envoya
les Evcfques de Saint Pons le Ri-
de , un Abbé, & le Procureur des
Freres Mencurs en Cour de Rome,
lcfquels declarerent l’intenfion de
N. S. Pere. Lequel refpondit,
que il ne mettroit pas x manibus
hominum ce que Dicux ly avoit
donné, &c. Que s’enfuit-il > 11
mourut environ une ou deux heu-
resapres. Lefquels Ambaxadeurs
de N.S. Pere, apgesfe furent mis
en prifon ,&n'en partirent jufqu’à
cequ'ils eurent payé cinq mille de
ranchon. Eux hors de prifon fup-
plierent aux Anticardinaux , com-
ment ils vofñffent ceffer de elire,
& ils promettoient d'amener Be-
nedit jufqu'à Rome, ce meftier
eftoit , pour pousfuivir toutes
voies poflibles , voire pour ceder,
fe s’eftoit cofe utile. Lors aucun
defdits Cardinaux repondirent ,
qu'ils avoient à proceder en fait de
la Elcétion. Lesautres leur deman.
derent, s'ils avoient puiffance de
coder, & qu'ils cedaffent, & qu'ils
cefferoient deelire, voire ainfi que
le premier qui feroit eleu , feuft
des parties de Italie. Et dirent au-
cuns qu'ils en furent blamés des au.
tres. Aucuns dirent qu’il leur di-
rent que une partie d'eux retour-
paft à Benoift pour avoir puiffance,
& ils cefferoient declire. Lefqu ls
. réfpondirent, qu’ils n’avoient pas
puiffance , & qu'ils rerourncroicnt
devers luy pour nient, & que il
nearbitroient pas qu'il fe condef-
cendift à la voie de cefion, com-
me cc'foit voie non juridique. Et
fe l'on me demande, pourquoy
ne cedoit-il? Je repons , il n’en
avoit pas puiflance ; & quinze
joursapres, ils proccderent à l’E-
Jection.
Or regardes s’il fuft venu fitoft ?
avant qu'ilen peuft avoir nouvel-
les. Ilavoient deja eleu, & leur
conviæs'en venirà Florence. Et
quandilsoyrent qu'ilsavoienteleu,
affin de ly prefenter parcillement ,
comme avoicnt fait à leurs fuccef-
{curs, venrenc retourner à Rome,
& envoyerent pour avoir faufcon-
duit, lequel ne peurent oncques
obtenir ; mais leur fit dire Ie nou.
vel Intrus,queils ne fe travaillaf-
fent ja de y venir, s'ils n’avoient
autre cofc à dire qu'ils avoient dit à
fonPredeceffeur.Ets’il voloicntau-
cune cofe dire, il les reMnettroit à
fon confeil, que il promettoit de
aflembler dedans la T'ouffaints , le.
quel il ne tint jufque à l’Afcenfion
enfuivant. Lors veans qu'ils ne
. pooient riens faire, s’en retourne-
cnarriere devers N. S. P. & lifi-
rent relation. Apres ce envoya N.
S. P. pardevers vous, & vous fift
fupplier, comment vous ly en.
voyafliés deux ou trois de voftre
Sang , à le conduire vers les par-
ties de Italie, où ilcfpcroit proce-
der plus convenientement à 1j:
nion, pour la prochaineté de fa
partie, & le euftes bien agreable
&, luy ordonnaftes Monlieur de
Bourbon , & fift commandement
R iij
v
e
154 . Preuves de la nouvelle Hifloire
que l'en delivraft Gx millefrancs,
& mandaftes à voftre Gouverneur :
de Jennes ,commentil les recheuft
à Jennes, &c. Et pour ceque Mon-
ficur de Bourbon tardoit à aller
_par.de-là , N. S. Pere fe avancha
jufqu'à Jennes , & s'en revint en fa
obéiflance , contre la riviere de
Jennes.
Quand ils virent qu'ils alloient
E de-là , Monficur de Bourbon
ut empechie , & ne y alla pas.
Apres A eftilence de la mortalite
cftaut là , s’en cft arrivé, ou àMar-
fcille, ou à Veniffe, ne fay lequel.
Or venons au fait premier: Il a
offert aller & convenir en l’obét{-
fancedel’Intrus. Il a offert ceflion.
Mais plus il 2 offert à Jennes ne
departir de la place, mais que ils
Eulfenc convenus en aucun lieu
feur , jufquesä cequ il yeuftunion.
Or vées : Ses Gens ont efté empri-
fonnés. Que voulés-vous qu'il faffe
plus ? J’ay maintenant à prouver
w’il atouteaffeétion à vous, & en-
ê que vous ne le devés gs deleifier,
mais que ous devés demourer en
dilcétion , & par tant fera evacuc
le propos de partie adverfe, &
ammaine les faits cy-deflus recités
pe le prouver , & outre ce par
e maniere que argue partic adver-
fe de conjectures, je veul arguer,
& dyainfi. 11 a efté tousjours bon,
doncques eftes à prefcrver, & en-
core eft-il. c. cum ffndiis. co, cum
in juventute de prefnmpt.
Tant comme il fut Cardinal ,
fe fuc le plus diligent au fait de
l'Eglife, & qui plus y laboura.
Auf eft-il à prefumer que encore
eft-il cely qui 2 plus fon affc&tion,
&,qu'ilface, quand il a efté bop,
auf fera-il au temps à venir. 6.
fcribam de prel. Item n'a-il pas
ofté fimonie de Cour de Rome,
qu l a tant eu vigucur , àu CCMpPS
e fes predcceffeurs » S'il fuftma-
licicux, & aufli mauvais , comme
dient les propofans de l’autre par-
tie ,illa cuft practiquée, & en euft
ufé en fon temps. Item, ce n'eft
pas à prefumer , que luy qui a tant
efté reputé, aille fitoft oublié
toutes fes vertus & les bonnes
mœurs dequoy il a rousjours efté ;
qu'il oublie Les paines de Infer,
qui font. fi grieves, ne Fe foit
ainfi immemoiré de fon falut ; ains
eft à prefumer le contraire, &c cit
prefomtion de droit.
Mais Je viens à montrer que de
faitil a plus fait que l'en ne Îl de
mandoit, & enfi vous n'avés nul-
le occafion ne caufe de luy faire fu-
ftraxion, & que ain {oit-il il 8
pert clerement. S'il euft offert
voie de ceflion, quand l'en sit te
quift, .& l'euft fait tres-abundam-
ment. Mais je monftre qu'il ait
plus fair, & enfi ilappareftera qu il
aura fait ce que vous demandiés 5
car en la maire fomme la maindre
eftcontenuëé;8&le monftreen la voie
de convention qu'il a offert , car
elleeftatilior, & amplior , © m4
lior , convenientior , facilior, ©
expedientior, quam fit via cejhoi
nis , & la prent en cinq dific-
rences. .
La premiere, l'en medira, l'Îne
trus la voloit accepter ; voire cef.
fon, fe Benedi& l'euft volu accep-
ter. Lors je nefauroie excufer que
je ne laiffe fufpeét de fcifme : mais
oncques il ne avint ; car oncques
homme ne fur certain qu'il La vous
fift accepter.
La feconde, l'en me dira, pœ :
v. %
- TS
du Concile de Conffance. 136
fe l'en n'euft pas pleine certi-
tude , toutes voies en avoit-on la
vraifemblable con jeéture, fans cct-
titude. , verbi causa , forrè les An-
ticardiraux le avoient efcript à N.
S. Pere ,que l'en leur fairoit ; mais
qu'il fuft preft de fon cofkt. En.
core en ce cas, je le diroie cftre
fufpe& de fcifme , non mie fcif-
matique ; car pofé que le refcrip-
fifent , plufieurs cofes puflent ce
empefcher. Mulra enim continge-
re poffunt, nt cam non caprat , di-
cit Lex : Mais nous n’en avons nul-
les telles conjcures.
La tierce, l'en me dira queles
Princes de l'Inteus , &°qui Îly
obéiffent, la voloient & reque-
soient, & voloient pourfuivir, en
cas que le noftrela accepteroit, &
l'en fommaft. Encore diroie - je
que il demoroit fufpeét de fcifme ;
mais je croi que encore n'a l'en
Trouvé aucun de Princes de fa par-
tie,qui l’acceptaft, ou au mains qui
la voufift pourrfuivir. |
La quarte, l'en medira que fes
adherens, ceux par qui il fe gou-
verne, c’eft-a-dire, l’Intrus la
ourfuivant, & requeroient & le
Lduifoiens, en cas que le noftre ,
&c. Encore je l’auroie fufpe&t de
fcifme, mais l'en ne l’euft oncques
en connoiflance.
Or je viens à la voie de cef-
fion, & veus prouver en deux ma-
nieres, que la voie de convention
eft la meilleure ; & enfi la voie de
ceflion eft inutile, enfi prife fim-
plement , comme elle a cfté offerte.
Que ceflion foit inutile , je le prou-
w : car la ceflion de N. S. Pére fe-
roit denul effet, fi l’Antipape ne
-cedoit auf: Je le prouve encore
qu'elle n'eft pasfeulementinutile,
mais avoccques , qu'elle cit noci-
ve & domniigeufe. Pourquoy ?
Car partie adverfe s’enforccroit ,
& sn feroit plus indurée cn fon
cuct , & diroit: s’il euft bon droir,
il n’euft pas cedé, comme cllea dit
de la fuftraxion , que nous l’aviens
fuftrait; parce que nous faviens
bien qu’il n'avoit pas droit. Item,
N. S. Pere cftoit d’unc fi grande
fufifance & providence au temps
qu'il eftoit Cardinal , non mic feu-
lement de cette obéïffance, mais
au(i au plus fort des Italiens , &
des Princes de l’obtïffance de l’In-
trus,que s'ils l’euffent veu ccdertan-
toftapres fon Elcétion, ilscuffent
dit : Ilappertbien de Sa Sainrcté,
quand il apperchut qu’il n’avoie
pas droit cn la Papauté, il s’en
eft departi , tout le plus bel qu'il
a feu : & enf s’en fuffent fortufits,
comme ils ont fait de la fuftraxion,
comme j'ay dit deflus.
Item , via conventionis contient
toutes autres voïes, S'ils eftoicne
affemblés & convenus en un licu
fcur, l'en porroit mieux & plus
hautement practiquer la voïe de
ceflion que autrement. Semblable-
ment la voïe de réduétion. Ils fc-
roient pluftoft ramenés à cette
obtiffance , quand l’on auroit ou.
vert lesdroits d’un coftc & d'autre,
Par la voïc de arbitrage femblable.
ment. Etaufliappert clerement que
la voie de convention eft la mcilleu-
re, comme elle contient toutes ces
autres voïes, confiderés que la voïc
de ceffon eft incertaine ; car quand
le noftre auroit cedé, encore n'2-
ricns-nous riens fait. Mais encore je
veul montrer que convention eft
meilleure voïe cn efferance; car
comme j'ay dit deffus, N.S.Pere
136 Preuves de la nouvelle Hifoire
cfperoit vray-femblablement , que
sils povoicnt ceftre ffemblés cn-
femble , jamais il n’en partiroit
fans union. Oril pooit mieux, fa-
voir dec fa volenté que un autre,
& il puct moult en la befognc.
Itcm ; que convention foit mcil-
Icure en efperance, eft vray-fembla-
ble, car prefence a une vertu plus
grande, plus efficace SE n'ont let.
tres ou mcflaiges : Habet enim quid
Latentis unus fermo ,ut ait Orator.
Nc lifons-nous pas d’une lettre
que envoyoit un Philofophe à un
Empereur , & comme l'Empereur
demandaft comment il pooit iflir
de homme humain fi nobles paro-
les, &c. Ha Sire, lui fuet-il ré-
pondu , fe vous l’cufliés oy parler
de fa voix vive, vous euffiés bien
oy autre chofe que les lettres ne
chantent.
Mais encore que convention
foit meilleure pour brieté ,+je le
monitre , s'ils pooient cftre affcm-
blés , Îc fait eft tout preft à mettre
cn jeu. Les deux Contendants font
là : les deux Colleges font Ii :
s'ils veulent ceder, de ne peullent
avoir meillcur. Quemancement de
le faire. Si le noftre avoit ccdé,
il fauroit aller à l’autre. Et encore
pote [umi thcorica , ex lege f5 vo-
luntate, Cod. de refcind. vend.
Mais je dy outre, que convention
& ceflion fuffent voïes parcilles,
que n'cft mie, comme appert per
Pradiila , {c devoit l'en gratifier
& élire la voïe que N.S. Pere of-
fre, & a voulu tousjours pourfuivir
fa voïc de convention.Je dy outre,
que convention cft plus certaine
VOIC, que autre voïc particuliere,
ne ccflion ne autre, & tens un
exemple familier : Pour aller d'icy
à Chartres, il yaun grand chemin;
& fe y à pluficurs autres chemins
& fentelertes par lefquelles aufi
l'en puet bien aller, voire par
aventure plus briévement.eJe veul
aller à Chartres. L'en me dit qu'il
y a gens d'armes au grand chemin:
l'en me dit qu'il y a larrons ez
autres chemins , l'en ne me dift
riens de certain. Que feray-je? Je
prendray le grand chemin, & puis
me coabillotes à ceux que je ren-
contreray, lequel chemin me vau-
dra mieux pourfuivir. Auffi au
pourpos :: Celui qui prend le che-
min eftroit, s’il ne puet pañler
pat là, $l convient qu'il retourne
au grand chemin. Et aufi com-
me convention , &c. |
Maïs je dy encore que ceflion
eft voïe plus difficile À venir à l’u=
ne tee convention.O/ffendo.
Qui feroit cely qui renuncheroie:
pluftoft à fon droit, qu’il ne con-
viendroit pas favoir s’il a droit ou
non? Je croy que ceene feroit pas
l'Intrus. Itcm , ceflion ne fe Fe.
faire fans convention: & au 1ap-
pert clerement que ceffion eft plus
difhcile & plus longue voïe , que
n'eftconvention,& par confequent
pique il a plus fait, que l'en
ne lui demandoit, & ainfi l’en ne
lui devroit pas faire fuftraxion.
Mais je viens aprés au tems de
la fuftraxion. I] fur affiegé au Pa:
lais d'Avignon. Quelle diligence
au fait de l'union pooit- il faire
pose lors ? Je croy qu'il en eftoit
ien excufé. ff. de re judic. 6. Si
quis canf, Or il ne puetricns faire
ce temps pendang; aprés la refticw
tion il offroit toutes voies poflibles,
Voite à ne partir jufques J'en euft
union. S'ils pooient cftre affemblés
cnfemble,
thiemble, & maintenant fi le vou.
les laifier, & avés approuvé cette
voie , & lui avés proumis à en-
voyer Monfcigneur de Bourbon
pour lui aidier à [a pourfuivir,
É quoy je conclus que vous ne
c devés pas laiflier.
Mais je viens à la Cedule qui
fur faitre au Conclave, de quoy
l'Univerfiré argue fi fort, & pre-
nons la fomme de la Cedule. Il
jura qu'en cas qu'il avenroit eftre’
éleu , à proceder à l'union de l’E-
glile, par routes voïes utiles, voire
jufque ad viam ceffienis inclufivè,
en cas qu'il feroit veu pourfitable
aux Cardinaux qui pour lors
étoient, ou feroient au temps futur.
Vous me dirés , les Cardinaux
l'ont requis de ceder : il n'en a
riens fait, ergo, &c Je répons
qu'il n'eftoit pas tenu enfuir leur
arbitrage , en temps qu'il ne fe
referoit pas ad arbitrinm boni.
Juxta !.3.ff. loc. & cond.l. vendit.
Servi ff. de centrah, empt. & ce à
auffi lieu en arbitrage juxra I. Si
Lbertus , ff. de oper. Libert. L in per-
fonis ff. dereg. jur. dc.
Si les Cardinaux ont mauvai.-
ferment arbitré, il n'eft pas tenu
de Les enfuivir : mais qu'ils ayent
mal arbitre, je le preuve; premier,
cy ceflion eft inutile ;car par nous,
riens fans l’autre ne feroic fait:
il ne fut oncques trouvé que l’In-
trus , ne fes adherents voulfiffent
defcendre à cefhon : outre que elle
n'eft pas tant feulement inutile,
mais eft mauvaife ; car s’il ce doit,
la partie adverfe s'en fortiferoit ,
comme elle a fait de la fuftraxion,
en difant : 11 favoit bfen qu'il
p'avoit nul droit, & enfi N.S.
Pere à bien fait, & n'en vient
da Concile de Conflance. 137
nullement à blämet. {tem , 1 con-
dition ,en cas que les Cardinaux
arbitreront qu'il foit proufitable
de ceder, eft mife afin de querir
union. Ils ont arbitre que l'en doit
ceder, & leur arbitration #07 opr-
ratur unionem ,fed augmentat [cif-
ma, Benediét n'eft pas tenu de y
obéïr. Item, la Cedule du Concla-
ve jurée par lui, & les autres Car-
dinaux, contenoit qu'ils procede-
roient à l'union par toutes voïes
poffibles , fans aucune fimulation,
ne fans y mettre empefchement,
directement , ni dents
voire jufqu'à ceder Papatui, fi
Cardinalibus expediens videretur.
Or veons la forme de la Cedu-
le. Ccflion eft mife derniere. Ne
doit pas eftre entendu l’ordre de
l'efcripture , & qu'il faille pre-
mierement praétiquer toutes les
autres voïes avant que ceflion ? Ne
puet-l'on pas arguer. C'eftune ma-
ticre fubrile. Je m'en raporte à la
Loy Eccl. ea, 6. de compenfat. ubi
post Gloff. Doétores. L'en pourroit
faire moult d’autres arguments ;
mais je ne fuis pas ordonné à faire
tout. Meflieurs & Compagnons
viendront aprés , qui fuppléront
ma ignorance. Meflieurs qui cy
font pour N. S. Pere , me dient
comme il a offert tenir route la
Cedule au lonch , & le offrit dés :
le commencement. Et enfi apparcft
qu'il n'eft mie parjure.
Mais prenons encore qu'il foie
parjure, doit-il pour ce cftre dé-
ofé ? lui doir-l'en pourtant faire
fuftraxion ? Mais l'en me dira que
la fuftraxioneft route faitre, & que
uand il fut reftitué, ce fut con.
doncllemenc » qu'il cederoit,
altero mortuo, Cedente , vel ejcéto,
| $
138 Preuves de la noavelle Hifhoire
Quod ibi congregaret Concilium
Gencrale obedientie [ue , intra an-
nm, Quod reneret Ecclefiam Galli-
Canam in [uis libertatibus ; quod
approbaret promiffiones faëtas tem-
pore fufiraxionis , ficut patet per
Cedulam, Sc. cujus tamen oppofi-
tum fecit, © fic non implevit con-
ditiones. Ainfi la reftitution eft
nulle , & par ainfi dure la fuftra-
xion. Je mémerveille de cet argu-
ment , car elle fut abfoluë, fimple,
& fans aucune condition, & enf
elle eut incontinent fon effet.
J'en puis mcttreune Thcorique,
de L. in omnibus , ff. de reg. jur.
ez obligations où on n’a pas mis
de jour ,prefenti die debentur. Je
croi bien que cette Cedule fut
faitte de quoy ils parlent, &dient
aucuns que Monfcigneur d’Or-
liens fe fit fort du contenu en
icelle, mais ce fut cinq jours aprés
que la reftitution fut faitte pure-
ment & abfolument. Et ainfi,
puifque elle ne fut faitte inconti-
nent , elle ne puct retraitier la
reftitution, la faire conditionelle.
L. littera eff in adjnrorio, in 6. di-
cebant , ff. fi certum pctatur. Mais
Je viens encore pour monftrer que
elle doit avoir fon plain effet, &
que le Roy ne la doit pas retraie-
ticr , car Ic-Roy la fift & jura, &
“proumift en foy de Roy à la tenir,
& non révoquer. Le Pape à fait
ce qu'ila plu au Roy, & pourfuit
es voies qu’il a agréables. Qui
‘fera donc cely qui confcillera
Maintenant à Îy faire fuftraxion
En venant contre fa promefle,
Contre fa foy , contre l'alliance
a a à lui Ec que diroit-l’en
u Roy de France, s'il venoic
contre fa foy, contre fon fermene,
& fa promefie à :
Tout ce que j’ay dit deflus n’eft
qu’un argument par divers MOyens;
mais je viens maintenant aux dif-
Putations plus particulieres, & dy,
que fuftraxion eft inutile ; péril-
leufe , & fcandaleufe : par quoy Je
infere que l’on ne la doit pas faire
ne pourfuir. Ec pen , quant
au regard des faifeurs , toutefois
quand l'en à à faire une cofe au
College, #d ce que li cffcr vaille,
‘il doit eftre faie par la maire par-
tie du College, de his que fiunt #
maj. parte Capir, cap. per totum.
Mais craittier la matiere de re-
{ent , concerne l'Eglifeuniver elle,
donc ne doit pas eftre faitte par
la mendre partie de l’Eglife, Com.
me vous favés, il y a peu de Pre-
lacs, &c. & enfñ cl e cft inutile
quant à l'effet. Item, elle ef im-
poflible quant à l’execution ; car
pofé que nous lui faffions fuftra-
xion, pourtant ne perdra:t-il pas
a puiflance ; encore ly demorra
a puiffance des élés. Je prens un
exemple familier : Les Bourgcois
de Paris alleguent contre le Pre-
voit de Paris, qu'il eft de mauvai.
fes mœurs, comme l’en dit main-
tenant de N. S. Pere , & dient
Fe ne y obéïront plus, & ly
ont fuftraxion. A prés confitderant
qu'ils ne lui one pas ofté toute
"à puiffance, en fait prendre &
jufticier aucuns, ils demorent pen-
dus. Ainf N. S. Pere nous ex-
uiemie , aufli comme le larron
tp pendu , aufli demorerons-
nous éxquiemés ; car nous ne Îg
aVOnS pas ofté la puiflance des
clés.
Mais je monftre que cle foir
inique au regard de la perfonne
du Pape , des fafeurs » de pluficurs
ds Concile de Conflance. | 39
petfonnes, & de toute l’Eglife uni-
verfelle. Quant au regard du Pape,
elle eft inique ; car €'eft venir
contre droit divin. N’avons-nous
pas i#Epiff. Petri. Servi dediti efto-
re, non folum bons & modeftis,
fed etiam difcolis. Et alibi : Red-
dite que funt Cafaris Cafari, ait
S'alvater. Pofe auffi que N. S.Pere
le Pape feroit mauvais, fily faut-il
obéir. Que elle foit inique, ad-
modum iniquum eff . quis in
[ha caufa jus fibi dicar. Item, la
partie adverfe n’y eft pas : Oftés
un homme de fa poffeffion de fait
& de force ; fi il eftoitun homme
bon qui plaidaft en Chaftelet d'une
cofe civile, fi feroit-il tenu en fa
poffeffion. Qu'elle foit inique au
regard de plufieurs , car il y a
plufieurs expectants qui ont dé-
enfé leleur, & ceux de leurs amis
pourchafler Icur grace, & puis
feront inutiles , & il fembleroit
que ce qui eft leur , ne puet leur
eftré tollu , fans leur fait. [d enim
quod noftrum eff, fine failo, Éc.
nifi 4b hoc bonum fequeretur , ed
per fuffraxionem nullum bonum
fequitur.
Sed quod Ecclefie fit iniqua
patet , quia Ecclefia nniverfalis
babet nnum Capnt & debet babere,
sa carere quodammodo cenfetur.
1ded dicebat Legulator : In antea
duo data [unt dona hbominibus;
Ecclefiafticis Papa, Rex [aculari-
bus. Deponere nunc Caput ifiud,
quanthm inconveniens exiffat pem-
fate, CO artendite. Quam fit inuri-
lis patet , quia non fequetur unio
Ecclefie, fed videmur addere pla- .
gam plage. Tant qu'cft de moy,
j'ay coüjours cru que ce fcifme cft
_ flagellum Dei, & croy bien qu'il
foit venu pour les démerites des
Predeceffleurs de N. S. Perc ; mais
pourtant il emporte la peine du
pere. Nous 4voons bien que au-
cune fois ly fils portent la peine
des deffautes des peres. Salomon
fuit malus, © fecit multa pcccata,
non fuit punitus, [ed filius ejus.
Dicu n’eft pas haftif de punir. Pour
ce difoit Walerins Maximus , leves
erenim gradus, ce. Les Dieux ne
fe haftent pas de punir , mais tanc
qu'ils attendent plus à punir, ils
plus griévement puniront. Les Me-
decins dient qu'il y a aucunes ma-
ladies , où il ne faut pas de dure
cure humaine , mais faut leiflier
ouvrer natures & qui y vodroit
mettre remede , la maladie empi-
teroit & croifteroit : mais je croy
auffi que le prefent fcifme eft ‘tant
emberllié , & eft de telle nature
fait , que quand l’en cuide curer,
le plus fovoent l'en l'empire plus;
je fais grand doute que fe nature
Dieu n'y met la main , que nous
y faifons bien peu. Mais aucuns
‘de l'Univerfité me dienc la fuftra-
xion eftre medecinale , mais plus
fera extirpative. Je ne voi point
cet argument, puifque nous veons
qu'elle n’a point pourfité , quel
bien en poons-nous maintenant
efperer ?
Mais queelle foit fcandaleufe,
fait affés bien ce que dit la Glofe
ordinaire fur S. Paul, en parlant
dé trois diffentions ou divifions :
L'un , que l'Empire doit divifé,
comme nous veons qu'il eft déja
avenu. Le fecond,difcution ou di-
vifion en l’Eglife fainte ; comme
nous de prefent; latierce divifion,
ou le tiers département Orthodoxa
Fides. Ja ne vienne en nos jours
Si
|
140 Preuves de la nouvelle Hifhire
cette derniere divifion ; mais que
clle avenroit, il le.femble: Car fi
nous faifons fuftraxion en ceft
Royaume de France, les autres ne
cront point , & diroient que nous
{crions {cifmatiques , pour ce que
nous n'obéïrions pas à noftre Pape;
#& nous diriens que ce feroientils,
pour ce qu'ils lui obéïroient , lui
<ftant fcifmatique, & que enfi nous
avons mis (cilme cn la Foy. Le
Royaume de France qui 2 tous-
jours preccdé les autres Royaumes
en vraye Foy, qu'il aït les repro-
ches, fi s’enfuir efclande, je m'en
rapporte à ceux qui entendent cet.
te matiere. Et quand ce fcifmede
Foy , ce dernier département ven-
dra, c’eft figne que le jour du Ju-
gement fe approche. Que elle foit
fcandaleufe , l'argument que j'ay
fait devant du ferment ce Roy
le prouve moult fort, Ne {eroit
pas cofe fcandaleufe que l'en dift
que le Roy de France fuft venu
contre fon ferment > Contre fon
alliance & promcffe » |
Mais encore que ce foit cofe
: fcandalceufe quant à rout le peuple,
je le mouftre clerement , veu f
Srandeinconftance, qui feroit cely
qui n'en feroit fcandalifé > Pre.
Mierement quand Berthelemin fut
éleu, au commencement du fcif-
me qui occupa le Siége de Rome,
le Roy & tout fon Royaume ly
obéit & prift le grace de ly ; aprés
le laiffames & obéifmes au Pape
Clement, aprés à Benedid& comme
au vray Pape; aprés 1y avons fait
fuftraxion saprés l'avons reftitution
baillé ; & 1y avons obcy ; aprés
ly voulons faire fuftraxion : & l’on
diroit tantoft que ceferoit la chan.
fon de Richocet, Mais auf que
fufiraxion foit nocive & domma
gcule, il appert , car tant comme
elle dureroit, toutes autres voïcs
feroient empefchiées à preceder à
l'union.
Quant au Confeil General, qui
le feroit ? qui y prefidcroit ; nemo,
non nos, non Intrufus. Mais l'en
dira que aucunes moyennes per-
fonnes ferontéleuës pour y prefider.
Or bien quand nous ferons, quedi-
rons nous ? Se nous difons que le
noftre n'a point cu de droit, &
our ce nous fommes fouftrais de
fui » NOUS nous argucrons {cifma-
tiques. Se nous difons qu'il eft
vray Pape, l'en nous arguera, que
ne lui obéiffiés vous donc ? Se nous
vous gifons , il cft bien vray qu'il
a cu droit în Papatu , mais il l’a
perdu , pourquoy 3 car il eft fcif-
matique & heretique , l'en nous
arguera , comanent l’avés-vous ju-
gié ? l’avés vous peu condamner en
ce Cas? Et enfs apperc que la fuf.
traxion empefcheroit la voïe du
Confeil General de la Chreftienté.
Efpar femblable, la voïc de com-
promis , qui fe eompromettroir,
&c. Semblablement la voie de
réduétion. Si nous n’avons point
de Pape, ceux de l’autre obéif-
fance ne fe tourneront pas à certe
obéiffance , & toutefois veOns -
nous que les Savedois encore na
gucres cftoient de l’autre obéïffan-
ce, qui fe font maintenant réduces
_& revenus à cetre obéïffancé, voire
toute la Rivicre de Jenes.
Aufh au temps du Pape Cle-
ment, N.S. Pere que maintenant
eft, qui lors cfoit Cardinal, ne
ramena - il pas à l’obétffance de
Clement , une bonne partie du
Pays de Flandres? & La voie de
ve
du Concile de Conflance. 141
Ceffion que vous avés approuvée ,
en ce fera-clle pas empefchié , fe l'en
fait fuftraxion , pour caufc qu'il
foir fcifmatique ou hererique? 11
cft tout cler que fifera. Et encore
s'ilccdoit., fa ceffion n’auroitau-
cuneffet , s’il eft comme vous dites
qu'ileft ; & pour faire brief , tou-
tes les voics de pourfuivir union
feroient empefchées, & ainf elle
fcroit donunageufe , elle feroit pe-
rilleufe aux ames. Nous fommes
veusen l'eftat , que nous ne voulons
fouffrir que nosvices, &c.
Je viens apres : 11 fe eft trait
dernicrement à Marlfeille, ou à
Nice, jene fai lequel, pour la tem-
pcfte de la mortalité qui eftoit au
pays de Genes , & amandé , com-
me vous li requerés, les Prelars de
fon obéïffance, pour celebrer Con.
{cil general à L Pentecofte pro-
chain venant , & eft tout preft de
prendre & de accepter la voie qui
fera eleuë au Confeil, & la veut
poufuir,fansaucune dilation.Item,
quant à ce que l'en plaignoit des
charges mifes fur l'Eglife de Fran-
ce, il en a deja oftt deux, & au
parfus eft tout preft d'en tenir ce
ui fera ordonné audit Confeil,
&c a baillé bulles : ce ne font pas
lettres controuvéess Monfisurl’E-
vefque de Chalons qui cyeft, le
vous afferme pour certain , & Mon-
fcigneur l'Archevefque d'Auch,
que vous avés envoie par de-là,
ly en a ecript, la créance de fx
propre main, & enfi il fait ce que
vous demandés, &c. Je conclus
doncques que, manere debedris ,
& que vous ne devés pas faire {u-
ftraxion.
Or parle le Patriarche de par
l'Univerfité un mot: Vous favés
de quand le Roy a accoutumé à
aireouvrir une matiere, c{pecia-
lement fi grande , comme À ma-
tiere prefente en.fon Confeil, ik
faut parler plus d’une fois.
Le Chancelicr de France ref-
ond à ceux du Pape. 11 femble
a ‘vos paroles , que vous voellés
encore parler fur cette matiere.
Voulés-vous plus riens dire >
Le Decn de Reims repond pour
la partie du Pape : Nous voulons
encore repondreauxrailons de l'U-
niverfité. S'il vousplaift, domnés-
nous à demain.
Le Chancelier repond : A de-
main foit. Ecpat tant fin de la pro-
pofition premiere du Deen de,
Reims, pour la partie du Pape,
serti4 die Decembris.
Die Sabbari quartä menfis Decembris, etiam KRege prefiden-
te ,C'c. cum aliis Ducibus 7° Pralatis ; Archiepifcopus Turo-
nenfis pro parte Pape poluit ea que Jequuntur.
-. Allés quant vous pourrés, dit le Chancelier de France.
Rés-redouté, & trés-excel-
lent Prince, il vous a pleu
me mander & me dire de bouche
comment je parle pour cette partie.
Jem'en fuffe volontiers deporté,
parce quejefuisplein d'ignorance,
S ii
Re ME RE = 2”
Re Re ES me —
142 Preuves de la nouvelle Hifhoire
& auffi parceque je fuismembre de
l'Univerfité | & aufli que j'ay efté
Beneñcié, & pourveu par N.S.
Pere , qui maintenant eft, & il
fcrnbleroit, &c. Toutefois puif-
que je fuis chargié, je feray tout
le mains mal que je pourray. Je
poroic bien prendre les paroles que
dit S. Auguftin de la Benoïifte
Magdelaine. 11 difoit ainfi, que
quand il fe fouvenoit d'elle ; MA-
£is fFbi libebat filere, quam loqui.
auffi maintenant je voi divifion &
controverfie entre le chief, & les
membres, entrele pere, & les en-
fans : ma raifon s'enfuit, les droits
ont horreur, toute la nature s’en
merveille. Ce eft contre Droit
Civil, contre Droit Canon , con-
tre Droit Naturel, contre Droit
Divin.
Pour ce, die & Auguftin, que
fe le pere fe complaint de fon mau-
vais fils, ou le fils de fon dur pere,
fervemus honor; fcentiam pari,
que debetur à filio. Nousnce ferons
pas le fils egal au pere , inbonore.
2-97. quoties. Proponitur tamen
filium in veritate, Etpour ce, Mef-
ficurs qui ont parlé premierement,
ont ramené leur Theme à cette
NS me prendray pour
Theme Su es du Prophete,
qui fe confirment. Principes po-
Pulorum Congregati [unt cum Deo
Ab:abam , quoniam Dis fortes ter.
re Vchementer elevari funt. Pfal.
Omnes gentes Plaudire, &c. Et
viens dire ainfi en François : Les
Princes du pcuple fe font avoec
Dicu Abraham affemblés ; pour ce
que les Dieux de la terre fe {ont
trop fortement eleyés.
, Une Congregation » UnC affem-
bléc PtéMierement eft agreable à :
Dieu, &'acceptable, quand elle
cft faicte de par celi à qui il appar-
tient, 29. Quand elle eft faitte en
bonne entenfion, pour querir pais.
3°. Elle vient moule à recomman-
der quand il le fait pour traittier
du bien publique & commun. Par
Principes Populorum , Sire, jeen-
tends vous & les Prelars : par con-
®ati [unt cum Deo Abraham ,
j'entends Dieu le Pape ; par Dii
fortes terre vehementer elevati
funt ; je entends les deux conten-
dants du Papat ; & autre profe-
Cution je ne entends faire en mon
Theme.
Avant toute œuvre , je veus
avoir pout recitées toutes les prote-
ftations hier dites. Item, je pro-
tefte que je n’entends rien determi-
ner contre la fuftraxion faitte au-
trefois. Il convient entreren au-
-Cuns termes de Juftice, & pour ce
je prens le paroles du Canon, Diri-
80 , & conftante Royne &c. Etdie
ainfi que en ce monde le fouverain
q
bien que l'on peut, eft de faire ju-
ftice, & de rendre à chacun ce qui
cft ficn, Juftice veut eftre accom-
pagnée de prudence, de force, &
de temperance. Juftice veut eftre
examinée de prudence moderée La
temperance , Confervéeenfone tre
par force & par puiflance, fibien
iMaginatus [um , ces vertus peuvent
cfte demonftrées en la noble Fleur
de Lys.
Par la racine que a la Fleur de
Lys, j'entends juftice ; par la cofte
qui va à mont en guife d’un glai-
ve, je entens force, & par les deux
membres qui font à l’environ, j'en.
tens prudence & temperance quand
l’en eft en aucune fourme de Jugc-
ment, Mais nous nc fommes pas
se En |”
SP ee.
du Concile de Conffance. 14}
Jà ; nous fommes comme hors de
pee Nous devriens bicn ad-
vifer les paroles du chapitre, mag-
“#0. de voto, quid liceat , quid de-.
ceat, quid expediat. Quand une
fupplication ou Requeftecft licite,
convenable, profitable , lors elle
vient à cflauchier , & autrement
non. Et pour ce confiderons , fi :
Ja Requefte dema mere l’'Univerfité
cf telle.
Je-viens maintenant à entrer
en maticre, de quoy je fcray trois
parties. Et pour ce que princi-
pium cuilibet rei porentiffima pars
effl, 1. ff. de orig. jur. Je parleray
premierement de la Elcétionde N.
S. P. Bencdict. Apres de la puif-
fance qu’il a de Dicu , quand il eft
deuement eleu , & à ce amenray les
dits des Doéteurs, & parleray,
comme les mefaits du Pape doivent
eftre examinés ; & en quel lieu ,en
cas qu’il feroit malfaifant, Apres
feray mention de 27.ou 284cifmes,
& en reciteray douze., & comme
ils ont efté tollus & extirpés. Apres
je montreray comment N. S. Pere
vient à excufer, & que ce qu'il a
differé eft pour bonnes &e juftes rai
fons, & quand de prefent il eft
tout preftes à faire ce qu'il doit,
& fais ma premife,que nulne s'ef-
merveille, fe je l'appelle Pape ; car
pofé que aucuns SE ceux qui ont
parlé par de.là , ont dit, poff Pe-
trum de Brace, que c'eft mal de
appeller Îe Pape noftre Seigneur,
je montre que ce n’eft pas mal. 11
ef vray que celuy de Braco alla en
Cour de Rome, & parce que l'en
ne li fitmie par avanture tout ce
u'il PARU RTS il fut emeu de
dire auffi & de tenir & fonder cette
ppinion,
C'eft une cofe de fi long temps
accoutumée, & ainf l'ont fair Ics
Rois & Princes, Et enf l'ont ap-
pellé de fi long temps, qu’il n'eit
memoiredu contraire, & enflil’en
nc Îc doit pas maintenant dcleflier.
Sire,l'en vous appelle Ie Roy noftre
Scigneur. Je croy qu'il n'ait cn-
core fait aucune cofe par quoy
l'en fe doic ceffer. Je me deporre
de ce, & vicns à fa Election, &
prefuppofe que quand Sedes Apo-
fFolica vacat , cs Cardinaux ont
puiffance de elire le Pape. La fup-
polition eft vrayc 23. diff, in no.
mine Domini 39. diff. c. opporte-
bat hec S'acrofantta Domina noffra
Romana Ecclefia, ©c. Si donc-
ques l’Eglife de Rome cft appellée
Dame, & le Pape cit fon Epous,ne
duit-il pas eftreappellé Scigneur.fi
PE ee charnel,&temporcl
cft le Seigneur des bicns de fa
époufe? Auñli le Epous efpirituel,
& au moins ne pocrg mais qu'il ne
{oit Sire des Cordeliers , &c. Jux-
tanotataper Doilores, in c. finali
x11-9. 1. ec. licèt in vitanda,
de. nbimajus de Elelt. in vr.
Et ainfi je dy que. la Elcétion |
apres faitre, &c. fuit nulle cap. fi
quis c. 19. diff. Mais il me femble
grand abufion de ceux qui veulent
foutenir l’Intrus; car iln'a pasun
feul riefmoing , & pour ce, Sire,
voftrepere, que Dicuxafloiile, fie
faire information folempnelle, à
favoir qui avoit droit, & fut de-
claré à obcïr à Clement. Je parle
de l’&letion de Clement : je
viens premicrement à l'Elcétion de
Benedi&. 11 fut premierement elcu
liberement & francement , nette-
. ment & gratuitement en Avignon,
&c. c. in nomine Domini, & là
144 Preuves de la nouvelle Hifoire
furent les Cardinaux qui furent à
eljre Clement, & de Cardi-
nal de Potiers, & l'autre, &c. Et
ne trouve l'en pas qu'ils euffent
perdu viseligendi, Et ainfl il ap-
pert doncques , que Benediét eft
vraiement & canoniquement eleu,
& enfiileft vray Pape. Ainfi ail
cfté reputé de vous, & de voitre
Royaume. e
Je viensmaintenant à parler de
la puiflance que Dieux a de au
Pape in terris, & premier jetrou.
ve que les Canons faits ez Con-
faux generaux Île appellent vray Vi-
caire de Dieu, G paftorem fide-
Liumuniver[orum c. ubi majus, 6.
ceterum, de Elett, À ly feulement,
dit noftre Sauveur: Tes Petrus,
dé Rés banc Petram , @c. Et
uand il veut monter ez Cieux :
Perre,f diligis me, pafCe oves meas,
C' promifit fibi dare claves Regni
Cœlorum, © quodcumque ligave-
ris, Ge. Etquandilditäfes Apo-
ftres : Prechiés l'Evangile à route
creature ; il dità S. Pierre: Duc
navem in alto, © dixit Petro cum
bamo | Sc. © ceteris ÆApoffolis
cum dotibus, 24. q.1.c.quodcum-
que cum €. feg. Les Docteurs de
"Eglife , kes Grecs, & les La.
tins temoignent que cette puiffan-
ce fut donnée à l’Eglife Romaine :
mais je viens à un autre temoigna-
ge, à S. Bernard : S; indagemus
quid fis tu, Sacerdos MAÇTRHS 4
Princeps ApoStolorum s © beres
cornmdem , °c. Mais plus fort , tu
as toutes les puiffances de tous les
Patriarches , de Noé, de Pnoch ;
de Abel. Tu reflembles aux Peres
anciens, à Abraham, à Moyfe ,à
Aaron, à Melchifedec, à S. Pierre.
Turcprefences les perlonnes de Je-
fus-Chrift , & licer finguli Epif.
copi, CC. Tu fuperomnes Pa
th paffor ovium , tu paflor om.
num aliorum. Nul n'ales clés com.
metu as, & pour ce ne fe merveil-
le nul, f je le appelle Seigneur
univerf{el.
Etjaçoitqueaucunsontditicy,
‘que S. Gregoireen reprinft l’Ar-
cediacre d'Alexandrie, ce faifoit-
il pour la grande humilité qui
eftoit en luy , & pour la crainte
qu'il avoit du pechié d’adulation,
Mais vraïement je crois qu'il n’en
fraudra ja reprendre Monfeurle
Patriarche d'Alexandrie , qui cft
icy prefent , car il ne flatte pas
N.S.Pere Benediét. 11 parle bien
à lui : il le*blafonne bien fa per-
fonne. Poëra Anglicus loquens de
Papa, flapor mundi, @c. Pape eft
un nom efpoentable. Pape n'eft
ne Dieu , ne pour homme, &c.
Fe duper prœm. Clementinars
de Mc.s ; -
Je entre encore aus fais d
Pape : Quand l'en a aucune fois
repris par qui , & où , & comment,
& alegueray les fais ez Confaux
gencraux. Innoc. IV, in c. fi dili-
£enti, de foro compet. Marcellinus
Papa fuit accufatus de Idolatrié,
voire au Confcil general, & quand
les faints Peres, Evefques, & Pre=
lats le accuferenc, tantoft il le
confefla. 11 n’y eut nul fi ofé ne
fi hardi , qui le volfift jugier, mais
ly difent: Par ta bonté propre juge
ta caufe :; Coll; ge in finu to cau-
Jam tuam; € tunc dixerunt : Prima
Sedes non judicatr à quocumque,
c. Nunc autem, 11. dif. ‘
Je viens à un autre Pape nommé
Simach. 11 y avoit un autre éleu,
qui cftoit fon Competiteur , & |
tenoit
du Concile de Conffance. 145
tenoit l’Eglife en fcifme , & op-
pofoit-l'en à Simach de herefie :
Kex Theodoricus fecit omnes Pre-
laros Rome HE Aucuns
ly dirent qu'il ne [y appartenoit
pas affembler le Confeil general,
& lydift-l'en , que fi Simach les
a{fembloit , qu'ils obéïroient. Le
Roy Theodorique fut content, &
nc s'en cntremicplus. Lors Simach
affembla fon Confeil, & premier
avant [y fut faitte reftitution de
ceux qui eftoient fuftrais de ly,
$-huic Ecclef. 17. diff. fon adver-
faire encore ne fut pas content,
& fut de rechief affemblé le Con-
feil à Rome ; & là fut trouvé &
jugié que Simach eftoit bon &
juite, & qu'il ne eftoit pas here-
tiques & fuc là dit, que s’il y
avoit aucune coulpe , que l'en le
remettoit à Dieu à punir.
Papa Johannes XII. qui eftoit
moult diflolu , & qui eftoit de plus
grans de Rome, & qui ne crenioit
homme vivant , les Cardinaux le
dépoferent. Lui-mefme manda les
Prelats, & affembla le Conteil, &
fut reftitué, &enf tint le Siège
de Rome , tant comme il vefquir,
nonobftant que les Cardinaux euf.
fent éleu Leon, &c. Et la caufe
fut, car il fut trouvé en Confcil :
che les Cardinaux n'avoient point
e puiffance de le condemner.
Papa Pinus, Papa Damafus, &
Leo Papa furent accufes d’adul-
tere : ils aflemblerent leurs Con-
feaux, & fe purgerent , & protef-
toient, &c. tres-bien que É ne fe
7 foumértoient, finon de leur bon
gré & plaifir, & que ils n’yeftoient
pas . , ne tenus , s’il ne
eur plaifoit. 2.q. 7. cap. Balaam.
Mais pour plus dire par exemples
notoires , pat chroniques , par
l'hiftoire Ecclefiaftique , par Ruf-
fin , par Ifidore , &c. vous n'en
trouverés nuls, qui ne ayent tous
eftc terminés ez Confeaux gene
taux,
‘ Je raconte des principaux fcif
mes : Aprés le Pape Fabien eut di-
vifion & controverfe entre Cor-
nelinm, & Novatianum, qui occue.
oient le Siége de Rome. Le Con-
El fut affemblé , & là Fur Orige-
nes; & fut trouvé que Cornelius
devoit demorer , & Novatianus
eftre debouté. 7. q. 1. cap. Corne-
lius, & cap. Novatianus. Le fecond
fcifme Liberius & Fœlix furent
contendans enfemble du Papat ; le
Confeil fut affemblé, & fut trouve
uc Liberius devoit demorer, &!
l'autre expeller. Aprés fut trouvé
que Liberius faifoir faveur aux
ÂAriens, & qu'il eftoit leur fauteur,
& fut dépole ; & fur mis cely Fœ-
lix, & depuis fut martyr. Le tiers
fcifme fut de Simach, car il y avoic
un appellé Laurencius, &c. & fe
jugea lui-mefme. $. buic eriam , 17°
diff. Le Pape Leon fut expellé,
fut mis Benoiïft ; aprés fut faic
Confeil de rechef, & fut cxpelle
Benoift & envoïe en exil, & y mou-
rut , & Leon fut reftitué.
_ Du temps de Bcnoift XI. de
Gregoire VI. il y eut quatre con-
tendans du Papat. Les Cardinaux
mandercent l'Empercur, & furent
expellés trous nr car l'un ne
l'autre avoit droit , & fut cleu
Clement 11.Le fepriéme fçifme fut
au temps d'Alexandre IT. Les
Evefques de Palme & de Lombar-
die difoient que le Pape devoi,
eftre de cely Païs. Alexandre af”
fembla le Confcil à dun & IN
146 Presves de la nouvelle 1 ffoire
fut dit par le Confeil, que Ale-
” xandre cftoic via) Pape, & fes
autres cxpellés de leur impetition.
Le. huitieme fcifme fur au temps
de Gregoire VII. & fe courrouca
conrre lui l'Empereur , & fit faire
Pape Guibert au Chafteau Saint
Ange , & ft fortcfa là, & fe ad-
hera d'un qui regnoit en Pulle.
Gresoire fe adhera d'un Prince
Robert , lequel Prince Robert,
quand il} de God que Gilbert
n'y avoit nul droit , les expella &
debouta , & le condemna Ur-
Bain II
Qui voudroit bien regarder
tous ces fcifmes qui ont cfté ter-
minés ez Confeaux gencraux , fe-
roit trop long de raconter. La an
tousjours trouvé les moïcns de fe-
der les fcifmes , les divifions, &
les perturbations de l’Eglife. En-
core y en a-il eu d'autres au
temps d’Innocent II. & Pierre
Leonis , parce que l'Empereur
fouftenoit Picrre Leonis. Innocent
vint en France, & fit un Confeil
à Reims, & un autre à Clermont
en Auvergne, & fut envoyé à Rome
M. S. Bernard , pour traittier de
l'union , & pour ceder le fcifme;
& quand S. Bernard fut à, /ntru-
[us ille in Papatu expiravit ; &
fut Innocent reftitué en fon Siége
de Rome , par l'aide du Roy 4
France. |
__ Du temps d’Alexandre 111.
l'Empereur qui fouftenoit fon ad-
yerfaire le cxpella , & s’en vint en
France j & dura celui fcifme
xviii. ans, & y fit élire cely Em-
pereur en lesxvi11. ans quatre Suc-
ceffeurs , que tous moururent mau-
vaifement, Cely Alexandre III.
affembla Confcil gencral à Tours ;
& finablement s’en retourna Rœ
me profperement.
" Innocent IV. qui eftoit Genois,
PEmpereur Frideric le bouta hors
de Italie , pole qu’il n'euft pas
d'autre contendant du Papat ; &
Jors Innocent afflembla Confcil
general à Lyon fur le Rone, & là
dépofa l'Empereur Frideric. 1. de
re judic. in vi. cap. ad Apoft. L'en
parle que fi due contra jus cligan-
tur, de. Cette Loy fut faitte par
F'Empereur à la requefte du Pape
Honoré : que quand il y auroit
deux contcndans du Papat, qu'ils
fuffent tous deux expellés, elle a
befoin d’entement: Se l'en trouve
que l’un d'eux aitdroit, il nedoit
pas cftre expellc , pofé que le texre
ou chapitre ff Papa, 40. diff. foit
veu dire. Îmo dicir cxpreflément,
que fi le Pape eft negligens [ue G
fraterne faluris, © alios carerva-
tim ad infernum trabat , cnm fit
fuper omnes ; 3 nemine tamen jx-
dicatnr , nifi fit hercricus. La
Glofe l’a mefme dir , que fe le Pape
cemmet aucun grief crime & no-
toire, de quoy Eglife foit fcan-
dalifée , & de quoy'il ne fe veulle
corriger, &c. Mais cette Glofe eft
communément reprouvée , & la
mefme aufli cxcufe le Pape; car il
dit, que s’il a deux contendans,
defquels chacun cuide, & croit
avoir bon droit, ils font excufes,
in fumma 24. diff. q. 1 € cap. di-
Cimns omnes. La pratique commu-
ne de feder les fcifmes, a tousjour$
cfté de favoir ez Confeaux genc-
raux qui avoit droitounon.
Ceftes cofes attertdués, Sire,
vous favés bien déliberer & advi-
{er ff vobis liceat , ff decear , fi
expedjat, ce. Mais je viens aû
Dent
vit
“da Concile de Conffance: 147
ticrs membre, & feray rantoft fin.
L'en 2 cy tant blime N.S.P. Be-
nediét, qu'il a tant differé à ceder,
& qu'il fe eft parjuré, & que l'on
cft cz termes de ly faire fuftraxion.
Comment ? D'où vient ce? Quant
à la Cedulce du Conclave, il la
confefle , & la veut tenir & ac-
complir , toutes fois qu'il ly ap-
paroiftra que par ceder l'en aura
union, il eft preft de ceder , &
en verité ainfi le croy-je, & ima-
gine que c'eft une des caufes , &
plus principale , pourquoy il a
retenu fes Bencfices de quand il
eftoit Cardinal, affin que en cas
u'il feroit réduit à fon premier
flat de Cardinalité, &c. ilen a
donné une Bulle qui veut ceder,
&c. .
Mais vous mearguerés; il avoit
promis ceder , altero cedente, mor-
tuo , vel ejetto. Al n'en ariens fait,
il cft ALIM Attendés à ce qu'il
fit offrir à Rome par fes Ambaxa-
deurs ,emnes vias reperibkiles , &
finablement , vism cefionis , fe non
poffet alias queri unie. L’Intrus
n'en voulut oncques conclure au-
Cun appointement , & fe morut
fans longe demeure. Vous mc di-
rés , aprés les Cardinaux requirent
les Ambaxadeurs de N.S. Pere,
de ceder, ou que Îcs uns d'eux re-
tournaffent pour avoir pooir de
ceder N. S. Pere leur donna -il
pooir de aller ceder , en la mairm
de fes adverfaires. Je croy que l’U-
niverfiré ma Mere ne le Confeil l'a
€mpieché. Outre je trouve une
| caufe latente : J'ay demandé con-
feil icy fi je le devois ou non, car
j'en faifois doute.
: Je trouve par les Chroniques
cinch Papes qui ont renonchic.
Premier, je tronve faint Clkmenc
qui renunça à la Papauté, pour ce
que faint Pierre l'avoit ordonné,
& laiffié fon Succefleur , & que
fucceflion n'euft lieu , &c. il y re-
nunçx ç. Si Petrus VIII q.r.
items. Mafilin. Item Siriac au
temps des onze mille Vierges, af-
fin qu'il fuft martirifié avec elles.
Bencdictus X. quia dicebatur qu’il
n'avoit point de droit, renuncia-
vit. Aprés Celcftin V.renuncia,
& furent les Cardinaux moult
lonc- temps au Conclave, & fina-
blemene éleurent un Hermite qui
avoit nom Pierre, & pour ce qu'il
n'avoir pasaccouftumcez boisleurs
ceremonies , il nc fe favoit avoir
entre cux : ils fe repentirenc de
Le avoir cleu , & le induoicnt à
renuncier & renunchia, & fut cleu
Bonifacius VIII. Le Hermite s’en
voulut retourner , & lors le fit
_ l'en tres-grandement & bien gou-
verneren un Caftcau. Mais aucuns
! difaiene qu’il cftoit encofe Pape.
Ita Leo IX, renunciavit ,Œ'irerata
fuit eleitus.
Or regardés fi un fi vaillane
homme, & fi fachant comnmic eft
c'eft ichy ,renonchoit , il feroic
idolatrer le Peuple, & diroit l'en
que il feroir encore Pape. Le Pape
Jehan renunchia, l'en [y fift une
Chappe de Laccon, & mourut en
prifon. Auffi par avanture N.S.
Pere fc doute de la veuë, que ne
leur fain de tel burcl chauffes.
Toutes voïes ils fe devroient ainf-
fois expofer à tout martyre. Je
excufe Benediét pour la voïe de
convention. Il me fouvient tres-
bien au propos , aprés la mort de
Clement V..les Cardinaux furent
en difcorde , & fe départirent l'ua
T ij
éc-S BL r 0 0
a ES |
LD
148 Preuves de la nouvelle Hiffvire
chä, l’autre là , & efcrirenc plu-
ficurs fois au Roy de France, fi-
nablement les fitaffembler à Lyon.
Quand il les eut là affemblés, il
leur dit, que jamais de là ne fe
partiroyent, jufqu'à ce qu’ils euf-
fenc cleu tout d'un accord , & lors
Jes Cardinauxen chargierent deux,
& que ccly en quel eux deux fe ac-
corderoient , ils le élifoient, &
confentoient qu’il fuft Pape. Jehan
qui cftoit l’un des deux , demanda
à {on Compagnon s’il vouloir eftre
Pape , & il refpondit que il ne ly
eftoit pas bien convenable. Jehan
qui eftoit le plus malicieux ly dift,
se s'il le élifoit, que pour le
aveur de l'Eglife ÿl prendroit le
labour. Et ainfrappert que cette
voïe de convention eft moult bon-
ne. Quand les parties font prefen-
tes, elles font plus de voix vive,
qu'ils ne feroient par lettres, ne
par perfonnes interpofécs.
L'en argue moult fort que N.
S. Pere Benediét cit trop dur, &
que l'en ly deveroit faïre fuftra-
xion pour amolir. C'eft une cofe
moult pencufe, & qui requiert
moule grande deliberatiou. Au-
trefois ly avés-vous fuftrair, & puis
_ vous Favés reftitué , & a efté la
rftirution jurée. Je y fus prefent;
& le jurii comme Îcs autres : Se
vous je faitres maintenant , je ne
fai fe ce fera bien : ce né fera que
à indurer fes adverfaires : quant à
lui, il n’en fera pas mieux. Vous
avés veu que par cinq ansen prie
fon a cfté, qu'il n’a oncques volu.
faire autre cofe : euidiés-vous
maintenant quand il a le clé des
cans, qu'ilen faice ja riens? Je.
cuide que nenny 3 il cft du Païs |
prins un chemin, l'en les efcor:
cheroit pluftoft que l'en les feroit :
retourner , que celles ne facent à
leur tefte. Aufli puis qu'il a en-
trepris la voïe de convention , ne
ly prefentés autre voïe, fi vous le
voules avoir.
Quand autrefois vous la con-
” cluftes, vous aviés eu moult gri-
gneur nombre de Prebats , que
vous n'avés maintenant, & les
Princes de ce Royaume ,une ps
de partie qui ne fonc pas prefents.
Ea faire maintenant en leur abfen-
ce, je cuide que ce ne feroit pas
cofe bien convenable. De toute
ma Province il n'ya cy que un,
l'Evefque de Nantes, encore eft-il
en plaïd ; & comme j'ai entendu,
le Duc de Breragne ne {ouffera
oint aux Prelats de fon Duché
Pire faftraxion. Or voïés quelle
divifion ce feroit.
Je refpons aprés aux autorités
aHeguécs : que aurrefois l'en a fait
fuftraxion à Simachk , à Anaftafe,
à Pafcal , à l’Archevefque de Vien-
ne. Autrefois il ya efe refpondu,
& auMiils furent refkitués. 6. bic
etiam 17. diff. alle. Aufh aucuns
_ d’eux avoïent trop De Anae
ftafe avoit trop de caufes par quoÿ
l'en y devoit fuftraire. Premiere-
ment il. deffcndoit. l'erreur des
Atriens , & cftoir leur fauteut.
Item, ilne vouloit aflembler Con-
fcil general, & enfli ik eftoic bien
à blämer. C'eft une trop mauvaife
befogne : N.S. Pere ne-le refufe
pas , ainflois l'offre , & croy que
vous. en aurés nouvelles entre cy
& la Pentecoufte, & fe Dieu pleft
il fera tant , que vous ferés bien
courénts de lui. En un peu de tumps
des bonnes mules : qéand ellesont ‘ n'a pas fi grand péril, puifque
{ ss
du Concile de Conflance. 149
tant vous avés attendu , & pour
ce avifés bien ff expediat. Veram
pacem det vobis benedi£tus Deus,
© perfeverantiam in bäc materiä.
En ma Province a fix povres Pre-
lats ; qu’il vous plaife qu’ils foienc
techeus par Procureurs. Ils n’a.
voient de quoy faire icy lonc dé
pens. Ils ont cftabli l’un d’eux qui
demourra pour les autres, s’il vous
pleft.
Le Chanclier parle:
I: femble que vous voelliés en-
core parler. Voulés- vous plus
tiens dire de par de-là ? de dire
ce qu'ils voudront , nous avons
ouverte la matiere. L’Archevcfque
deTours.Nous attendons à telx &c.
Le onXiëéme jour de Decembre , en la prefencæ du Roy qui
prefidoït au Confeil, pour la‘ pariie du Pape propola Maiffre
Pierre d'Ally Evefque de Cambray ce que s'enfuit, aprés
que, Oc,
P Dei que exuperat omnem
À fenfum, cuffodiat corda > C'in-
telligentias veftras, Ad Philipp.vr.
© in Epiff. Dominice currenris
fecundum ufum Ecclefie Romane.
Tres-noble & puiffant Prince, &
mon tres-redouté Seigneur : pour
ce que il a plû à voftre Royale
Majefté , que je propofe en la ma.
tierc de la Foy, pour ce faire j'ay
prins la parole de la Foy, & dit
ainfi en Frantzois : La Paix de
Dicu qui furmonte tout fens, gar-
de vos cuers & vos entendements.
Selon Monfieur Saint Paul , fans
Dicu tout humain labeur eft vain
& inutile 3; & pour ce que nous
fommes icy à lb
affin que men labeur ne foit inu-
tile, j'ay propofé le raifon de faine
Paul: pax Dei que, & c.L a yraïe paix
ft moult à defirer : la yraïc paix
donne dons gracieux , qui vien-
Aent-prinçipalement de la grace
oureren la Foy,
Divine, quia pax Dei : la vraïe
paix donne un bien précieux, qui
excede noftre entendement, &
toute cognition humaine, gue ex-
fuperat , de. Cette paix nous fue
infinuée & prefchiée en la Nati-
vité de noftre Sauveur : Et inrer-
r& pax hominibus bone voluntatis.
La vraïe paix nous donne un bien
vertueux, qui confirme noftre vo-
lonté & noftre entendement : E
ideo concludit corda veflra, cufto-
diat © intelligenrias vefiras.Ceftes
trois confiderations, ces trois biens
que donne vraïe paix font bien
utilesà or s mais je m'en
pafleray briefvement de deux pre-
mieres confiderations , & pourfui-
vray la dernicre.
: J’ay dit que la vraïe paix de
Dieu nous donneun bien virrueux,
qui conferve noftre volenté & nof-
tre entendement ; & pour ce nous
admonefte faint Paul, que #05 ff-
T ii]
1ç0 Preuves de la nonvcle Hifhoire
mus follicits fervareunitatem, in.
vinchlo pacis. Ce bien de paix gar-
de, & tient ferme noftre ame con-
tre male affe@ion. Cebien depaix
garde & tient ferme noftre enten-
dement, qu'il ne foit foufpris par
fauffe deccprion. Ce bien de paix
nous fait perfcverer en vraie dile-
tion. Slon les Philofophes il y
a quatre affections principales,
qui emptfchent de bien jugier :
cfperance , crainte , douleur ,
amour, & por cediloit Virgile
vie Æneid. Hi metuunt , alii gan-
dent, dolent quoque fperant : &
pour ce, diloit S. Auguftin 1x. de
Civirate Dei, c. 4. que quand ce-
fes palions aliqurm involuerunt
evrelire, elles perturbent & cm-
pefchent l'office de la penfée & de
la raifon , »on folum Stultorum ,
fed © fapientum. Etpour ce, di:
foit Saluffius, que ceux qui ont à
traittier de grands & ardus nego-
ces , ne doivent pas cftre {ubjcts à
<cftss paflions, Spe, timore, odio,
€” amorc vacuos effe decet. |
Nous devons doncques garder de
ceftes pañfions : isa, donc-
ques recourre à la paix.de Dieu ,
que exuperat omnem fenfum, ut
suffodiat corda noffra & intelligen-
tias nofiras, Nous devons moulr
douter que nousayons bienefteunis
in vinchlo pacis , & pour ce ileft
bicnmetier queen ce prefent Con-
{cil nous expellons ceftes paflons ,
& que nous gardions noscuers,
qu’ils ne foient envelopés & invol-
vs, & QUE 4RIAMHS paceM in Pace,
c> unionem in mnione. Comment
pourrons nousquerir union, fi en
nous.melmes nc fommes premiere-
ment unis? Caril ne fe poroit
bonnement faire. C'eft la doétrine
+
que l'en baille aux petits enfans:
Convenict nulli qui [ecum diffidet
ipfe. Il eft donc neceffaire que
nous foyons unis 3 Et en quoy?
În vinculo pacis. Et pour ce je
conclu les paroles que j'ay prinfes
au commencement. Pax Dei, que
exuperat omnem fenfum , cuftodiat
corda vefira, © inrelligentias
veftras.
Je viens maintenant à ma ma-
ticre, laquelle je deviferay en trois
principales parties, Premierement:
Je mettray aucunes proteftarions,
qui me font neccffaires. Seconde-
ment: Je mertray aucunes propo-
fitions refponfives à la queftion
principale,qui cfticy à traitter;car
quand vous nous mandaftes, voftres
Lettres contenoient que c’eftoit
pour avoir avis & confeil, com-
ment ilferoit à labourer en la paix
de l'Eglife, & pour avoir union.
Vous ne nous avés pas mandé feule-
ment pour difputer, mais pour avi-
fer aucun bon moyen de parvenir
à la paix de l'Eglife. Tiercement,
je vicndray au principal, & decla-
rcraÿ par propolition, que N. P.
Benediét n’eft point fcifmarique,
ne vchement (loc de hereñe,
par quoy l'en ly doive de prefent
faire {uftraxion de obtïffance.
Et avant que je die plusavant,
je protefte premierent , que cequ£
je dis en cette matiere, Sire, ceft
_de voftre commandement , non mie
feulement general, mais devoftre
commandement efpecial , & en ay
lettre. Non mie que j'aye crainte
aucune que je ne ofaffe bien dire la
verité, mais, pour la infufhfanæ
que Jeapperchoicen moy, je me
voy tout indifpofé de reume ; Je
n'ay pas faconde mon plaifir: Se
rt remet ann
du Concile de Conjlance. ist
| Condement, car lamaticre cfthau-
te, & touche la Foy; clle touche
les termes de fcifme & de herifie,
& toute fi grande perfonne , com-
me la perfonne du Pape : auffi qu'il
m'en Éuc parler devant voft:c hau-
te Majefté, aufli que je ne ay point
eu de temps de me pourvier. Mardy
dernierement je n’en favoie encore
riens, & encore la nuit preceden-
te ne cftois pas certain , que je
deuffe huy propofer. Mais cuidoie
que P'Univerfité deuft aujourd'huy
prepofer. Tiercememt , car je ne
prens pas plaifir à oir cette matiere
dcduire , ne arguer, ne en parler
icy. Ilme ble que ce fuft cofe
plus conveniente de la difputer en-
treaucunes pcrfonnes deputées à ce
faire, & qu'elle ne fuft ja fi tant
ventilée, comme difoit Monfeurt
S.Auguftin,ir libro defermoneDo-
miniinmonte. Vebementer timen-
dum eff ne proprer curiofitatem lo-
quendi , Veritas obfcuretur. Ser-
vum Dei non oporter efie lirigio-
fam. Quartement ,.je protefte que
en cette matiere je ne diray riens
par maniere de aflertion, ne de
conclufion , mais feulement reci-
teré mon memoire qui m’eft baillé,
& Les dits des Docteurs. Aufli que
je n'entends riens dire contrela de-
termination de noftre mere fainte
ήglife , ne contre la voie de cef-
fion , que je cuide qu'elle eft bonne
-& fainte, & que je l’ay tousjours
approuvée.
_ Ets'ilavenoitque jedifeaucune
cofe qui ne fuft pas bien ditte, je
m'en voudroie rapporter à vous. Je
fus premierement voftre nourry en
voftre College de Navarre. A pres
de voftre grace me faifent voftre
Aumofnier. En verité je voudroie
tousjours faire à voftre plaifir, &
fpecialement en cette maticre DrC«
fente, car apres Dicu, j'ayeu tous-
jours mes biens de l'Eolife. Jene
voudroic pas que l'Eglife me dift
les paroles du Prophete:Filios enu-
trivi ,ipfi autem fpreverunt me.
Ne ja ne me aviengue que je lc def.
ferve, que elles puiflent cftre ap.
pliquées à moy. Je proteftcauili,
que je n'entends riens dire en inju-
re d'aucun, @ potiffime de ma
mercl'Univerfité , laquelle je aime
cousjours fingulierement , & y fuis
moulttenu. Car en elle,& par clle,
j'ay eu moult de biens & de hon-
neurs, dequoy je ne cftois pas di-
gnc. C'eft un College qui vient
moult à prilicr & honourer , &
fpecialement.vient moult à recom-
mander de la bonne continuation
qu’elle fair en cette matiere, pofé
que une bonne moderation y {e-
roit moult expcdiemte. Se Dicu
pleft , l'en retournera tousjours en
bonnes opinions. |
Je dy pourtant qu'il me femble
cofe bien abhominable que en cet-
te matiere l'en ufe de paroles in-
juricufes, & efpecialement contre
ka perfonne du Pape , avant qu'il
foit jugié tel, comme l'en ly met
fus. J'ay leu & eftudic les livres
des Confcaux generaux, efquels
Confeauxa moult de Papes jugiés
de plufieurs crimes, & condemnés;
mais je n'ay po trouvé que l'en
ytrouvaft té les injures : Imo ce-
ftes injures que l'en dit y a, que
l'en a direz predications & libelles
diffamatoires , qui redunderont
jufques en vous, Sire ; & pour
Dieu fuyons-les, & traittons no-
ftre matiere honcftemenr & paifi-
vablement in vincule pacis, joufte
PR
152 Preuves de la nouvelle Hifloire
là paroleque j’ay premierementpro-
pofé, quieftoirpax Dei que exupe-
rat omnem [enfum cuffodiar corda
veftra & inrelligentias veftras.
Or maintenant je veul venir à
mon fecond point , auquel je met-
tray certaines Popoliélons > CZ-
quelles fera aucunement touché,
{ur le Confeil que vous doit eftre
donné pour la Édition de ce pre-
fent fcifme , & reciteray fix propo-
fitions, que n’agucres je dis en la
Faculré de Theologie , pour ref-
ondre à aulcunes queftions, que
Fe fait en cefte matiere, & lors
affemblés y avoit bien 69, Maiftres
en Thcologie. Et je les recite pour
trois caufes. La premiere, car il
mc femble que elles folvent à noftre
queftion principale, cy prefent à
toucher. Lafcconde, car jene fui
mie feulà les approuver. Je n’ofe-
roic tant fier en moy que je lesdif-
fe , fije ne avoic aucuns qui en
fuffent del'opinion , mais jeeu 27.
Maiftres de Pere Jene diray
pas leur nom 3 il n'eft ja meftier.
La tierce raifon pourquoy je les
recite , car j'ay efté requis des
Maiftres qui en furent de l'opi-
nion. La verité eft cefte, que un
jour du mois paflé , Monfieur le
Redeur, qui eftun notable hom-
‘me, & Bachelier en Theologie,
envoia ung certaine cedule au
Deen de la Faculté de Theologie,
en le requerant il afflemblaft Îes
Maittres fur les points & articles
contenus en cette cedule, & fe les
Recteurs precedents ont fait fem-
blablement , que mettre cette ma-
tiere en plaine congregation de la
faire inferer par la Faculté de
Thcologie , je les en approuve
bien , mais auçuns dient qu'ils
n'ont pas fait ainfi.
Or j Decn envoia à chacun
des Maiftres le contenu en la ce-
dule , & les fit affembler le xvr.du
mois paflé, & furenc celles ques
ftions contenuës en cette SRE
prapofées en la prefence des Mai.
ftres. La premiere eftoit favoirmon
lequel ei micux,pour demeurer
feurement vel inter neutralitatem,
velmanerce in [uffraxione pro [ecuri-
tate confcientie jufques ad ce qu'il
euft pais en l'Eglife. La feconde
eftoit,prefuppofe que Îa fuftraxon
dureencore, @ habiro que Benc-
did foitfcifmatique, tant qu'il ne
vienne point à oir, par quelle ma-
nicre l'en devoit proceder , ou par
Confeil general, ou par voie de
compromis , ou par voie de con-
vention , ou par Confeil general
de l’une & de l'autre parties. La
tierce queftion à favoir mon fe ceux
qui ont autresfois fair fuftraxion,
en cas qu'il ne la feroient mainte-
nant , {e l’en les devroit avoir fuf-
pés de fcifme. |
Pour repondre à ce queftions ;
ja mon opinion & ma reponfe par
efcript, & repondisque celles ma-
tieres cftoient à remettre, & qu'el-
les devoienr eftre remifes au Con-
{eil general de cette obtiffance. 1°.
Je repondis, qu'il eftoit expedient
de proceder à la reformation de
l’Eglife de France , voire fauf tous-
jours les libertés de l’Eglife de Ro=.
me. Je proteftcencore, que je n'ay
riensdit , ne entends direenfaveur
d'aucune finguliere perfonne. Et
ainfi, ja Dieux ne me pardoint,que
je ne le dy que pour le bien del'E-
life, & de-vous, & de ma mere
Univerfité, 2°. Que je n’entends
dire, neavoir dit aucune cofe pat
maniere
nn.
Ù nt nage ms, éme ons yet ME M D "Qué DD eg em nm
du Concile de Confance. 153
Maniere de opinion, ne de affer-
tion, car en verité je voudroie
muer de mon opinion, à la voix
de tout le plus petit, s'il me mon-
froit in » & efpecialement je
m'en voudroie rapporter & revenir
à l'opinion & deliberation de ce
prefenc Confcil : & jeappelle Dicu
en tefmoing que ainfi je diroie, fi
je cftoisen l’article de la mort. 3°,
Que teilles reponfes que je fislors
& ce que je difoie, c'eftoit enten-
dant à fin de union avoir & con-
{erver entre les Seigneurs de ce
Royaume , & aufli en ma mere
* l'Univerfité de Paris. Et quant à
elle, je ne doute point que quand
elle prendra d’un entir & commun
accord aucune opinion , que tout
le monde le devoit enfuir , & auffi
lcdifoie, pour eviter divifion en-
tte l'Univerfité, & les Prelats ;#
Materia fidei.
Je viens maintenant à ces pro-
pofitions que je dy lors en la facul-
tt de Thcologie, pour repondre
aux trois queftions, quieftoient la .
touchées, que j’1y maintenant Cy-
deffus recitées ; & pour ce que je
fui de brieve memoire, je les liray
par lettre, comme je fis lors. Pri.
#4 eff, Videtur quod propofitis &
prefappofiris debuiffet fuife faila
folemnis déliberario, per Faculta-
tem Théologie. Secunda s Videtur
quod fuper premiflis, feu de pre-
miffs non debeat fieri propofitio,
Pro modo dserminarionis fed f[o-
Lum avifamenti. T'ertia,quodiliinon
fint repatandi fcifmatici, qui alias
fabtraxernnt fi nunc non faciant [ub-
fraxioncem. Quarta, videtur quod
Procedendo #4 unionem via ceffio-
mis fit Optima. Quinta, videtur
guod pro reformatione Ecclefie
Callicane expediat celebrare Con.
cilium generale. Sexta Propofirio,
Videtur quod pro reformatione in
moribus debeÂt orainari annalis ce:
lebratio Conciliornm Provincia-
lium, Je les diray en François.
Jcdifoie que l'Univerfité devoic
faire premier conciliation & con-
gregation folemnelle en la Faculté
de Theologie , avant que mettre
cettematierecncongregation genc-
rale.Etfe l’enmedit que la Faculté
de Thcologie delibera à la congre-
gation bien affemblée, je dy que
oncques ne vy. J'ay efté afles lon-
guement en l'Univerfiré, & en ay
efté Chancelier , que l'en ne deji-
beraft premier à part, en la Facul.
té de Theologie , efpecialement
quand ilvenoit maticres fi peur
tes, comme eft la maticre prefente.
Quand l'on traitte Le l'erreur
Jobannis Pape xx11. de vifione
beat4 , Rex Francie; qui eftoic
au bois de Vincennes , envoia par
devers la Faculté de Theclogic,
non mie par devers l’Univerfité,
& luy envoia l'en à Vincennes la
Faculté 26. Mailtres, & l’appoin-
tement qu'ils firent , il l’executa ,
& mandalors Johanni Papexxu.
qu'ilferevocät, ou qu’il le fairoit
atdre. :
1tem, je difoie queles cofes que
voloit propofer l'Univerfiré , ne
devoient pas cftre propolécs par
manicre de determination au Con-
feil des Prelats, mais par maniere
d’avifement:; car ce feroir perilque
l'en ne mift fcifmeen la foy entre
les afGftans du Confcil, & l’Uni-
verfire. C’eft le {cifme que j'ay tous-
jous plus douté, que le fcifme dela
foy 5 car ce feroit{cifme perpetucl,
comme eft le {cifme des Grecs &
V. |
154 preuves de la nouvelle Hifloire
des Latins. Ce fcroit mettre
monftre en ce Royaume. Ja ne
veulle Dicux que tels incon-
venients avienggem®t en noftre
temps.
La fixiéme propoftion eft qu'il
nc feroit pas Bon noter de fcifme
ceux qui ont autrefois fuftrair,
s'ils ne faifoicnt maintenant fuf-
traxion. Ils ont maintenant moult
grandes raifons pour eux, & qu'il
ne foit pas bon fuftraire. En cinq
ans que l'en a efté en fuftraxion,
ils n'ont veu en venif peu de
bien ne de prouffit. Les Anglois
hoc sant Ve à nobis ; &
quand l'en Ileur difoit qu'ils
avoiènt deftitué leur Roy, ils
difoient que nous avicns fait
pis, & que nous aviens déeflicué
noftre Pape. |
Item, fi nous faficens fuftra-
xion , nous ne favons fe les au-
tres de cerre obéïffance la fcroient
auf. Ce feroie moult grande ma-
ticre de dérifion , que nous fuf-
fions tous tuls, foli, par ce fcroit
empefchié la voïe de ccfion , que
nous avons tant prefchié & ap-
prouvé. Item, qui diroit fcifma-
tiques ceux qui ne feront fuftra-
xion, ce ferait mettre fcifme en
la Foy. 11 fembleroit que le fou-
verain remede que nous ayions
à prendre de prefent , que ce fe-
roit que le Confeil gencral de
cette obciflance foit affemblé &
celcbré ; & là, par le moyen
du Saint-Efprit , il fera ad-
vifé quelle maniere de proccder,
& quel chemin il fera bon te-
nir.
Nous ne nous devons pas du.
tout arrefter à une voïe, ne à
un moyen de proccder. Pofé que
le noftre euft cedc, par aventure
ne fcra ja riens l'autre : il n'ap-.
pert point par Îles lettres que a
euës de lui Monfcigneur de Ber-
ry , qu'il en foit en valenté. Je
n'y voy remede de prefent, finon
affembles le Confeil de cctre obcïf-
fance , vel formaliter , vel vir-
tualiter. Je difoye auffi lors, que
l'en devroit de prefent avoir re-
gard aux inftruétions qui furent
faittes , quand l'en envoya par-
devers l'Intrus. Il y eut bien
avifé pour lors en cette matiere,
& y fur l'Abbé du Mont, &
Monfeigneur le Patriarche les
infcra ; & je croy que ce feroit
_ mieux de y avifer, que de fe in-
volver maintenant en nouvelles
queftions.
L'autre propofition eftoit, qu'il
cftoic plus expedient que l’Eglife
fuft reforméc par les Confeaux
Generaux , que par puiflanee Lar-
corum , fauve tousjours la liberté
de l’Eglife de Rome , & ce qui
_ feroit fait & ordonné au Confcil
de cette obéïffance , poroit cftre
confirmé au Confeil General de
l'une & de l’autre obéïffance , euë
union en Ja fainte Eglife. L'autre
propofition cft, qu'il feroit ex-
pedient pour la reformation des
mœurs , que l'en fift & celebraft
chacun an , Confeaux Provin-
ciaux , & qui aviferoit mainte-
nant les points qui feroient à
traittier au Confeil General, &
que l'en les puet offrir & propo-
fer dc*par l'Eolife de France,
je cuide que ce feroit cofe op-
portune ; & cuide que le deffaut
de cclcbrer Îles Confeaux Provin-
ciaux, foit moult à dommages»,
& moult nuifable.
dn Concile de Corflince, If
Des 26. qui cfoicnt de mon
opinion , le Chancclicr de Noftre-
Danf en eitoit l’un, qui eft tel
homme & tel Clerc, comme cha-
cun fccit; niis jc dis outre que
entre {es 26. Ma'ftres 1l en y euft
pluficurs autres qui furent de mon
Opinion , au mains en pluficurs
points, comme de cclebrer !e Con-
feil de cette ob‘ïifince , voire mes
qu'ilne piefidaft en fa caufe. Item,
aufli que ce qui {croit propofé de
par l'Univerfité; ne fuit pas pro-
pofé par manierededérerminarion,
mais feulement par manicre d'avi-
femenc. Item , que les autres qui
ont autrcfois fudtrait , en cas que
ils ne fuftrairoient , ne fuffenc pas
pourtant reputés fcifimatiques.
Item , que l'en donnaft folemnels
députés à aviler les cofes qui fe-
roicnt mifes & touchices au Con-
feil. L'en n'en a riens fair; je ne
fai pourquoi il a tarde.
Nous vous fupplions de cette
part , que vous commandiés au
Deen de la Faculté de Thcologie,
u’ilen donne deux plus folemnels
Maiftres de la Faculté en les points
ue j'ai touchiés dernierement cy-
de comme j'ai dit. Outre les
26. Maiftres, il-y en eut plufieurs
des autres, & en grand nombre.
Mais aucunsdient: Puifque l’'Uni-
verfité a une fois déliberé fur ces
points, il n'en faut jamais paréer.
Je veul prouver par raifon de
droit Divin & de droir humain,
& par groffes raifons, que l'on
uifle bien encore traittier & oir
te autres à qui les befogn:s tou-
chenr.
Premier , je trouve que nonob-
ftanc que les Apoftres de Jesus-
Curisr fuffent trop plus illumi-
Len
nés de la grace de Dicu , que l'on
ne treuve communément aucurs
maintenant , & qu'ils fuffint de
maire autorité, de grigneurs vir-
tus , & mieux morigencs , fi ne
vouloient-ils nous déterminer fur
là Foy, pareux-mefmes fculement;
mais appclloient les autres , qui
&c. Ce cit exprefflement Aéf.1. 2.
13. € al, capir. vous ÿ TIOUVCréS
uatre Confcaux Generaux, celc-
brés par les A poftres. C'eft'une
chofe fort approuvée que les Con-
feaux. Le Pape fait fes Confeaux,
les Archevefques les leurs Can-
fcaux , aufli les Evefques. De sffis
Conciliis, c. €anones 15. diff. Pour
dcffaut de faire les Confcaux,
moulr de maux en viennent. Au
Concile de Latran III. font moult
recommandés les Confeaux. En
routes les cofes du monde, nya
plus grande occafion de concul-
quicr , fouler, & abbaiflier noftre
Foy, que du dcffaut de faire Îcs
Confeaux. Grarianns deducit fais
ad longum 15 € 16. diff. & dit là
comment ceux qui font régligens
de y venir, viennent grandement
à punir. Hugues, qu'ils font CX-
quiemiés, qui font negligents de
les faire & celebrer , & de y venir.
Par aventure puent eftre excufés
per nonufum. Jenc fai, &ainli il
appert comment il cft expcdient de
celcbrer les Confeaux ; & aufli
Maiftre Jchan Petir de par l'Uni-
verfité en a touche, de quoi l'U-
niverfité vient moult à recom-
mander. |
Mais je veul prouver que celui
de certe obéïffance cft à celcbrer,
& non pas de l’une & de l'autre,
quant cft de prefent. Premicrc-
ment, puifque le Papceft accufé,
Vi)
156
iL faut qu'il fe purge. Ce ne Jera
pas en la main fe Ês adverfaires.
29%. Quand la reftitution fut faitte,
il fut déliberé concordement que
Je Confeil de certeobtïffance feroic
‘affemblé, s’il en cftoit lors necefh-
té , encore eft-clle maire mainte-
nant. 3° Les Cardinaux l'ont re-
* di Sut ce fut principalement:
ondce la reftitution, & ledittes
expreffément , Sire , que vous at-
tendiés que l'en fft Confcil Genc-
ral. Il convient doncquesqu'il foit
fait, & fe aucuns dicnt, les Cardi-
naux ne veulent pas maintenant,
non credo, Or prenons encore que
ainfi fojt , ec ob boa, ils fuiroient
l'Ecole, l'en ne devroit pourtant
riens retarder. 40. Car [à povan
prendre la manicre de proceder,
ou la voïe de ceflion , ou autre
voïe , il ne faudra pas s’arrcfter
en un feul moyen : Si.l'Intrus ne
voloit ceder, pour nient pourfui-
vroit-on la voïe de ceflion ; elle
ne amcneroit pas union. Quant eft
de N.S. Pere, je ne doutc point,
fe l’autre veut ceder, qu’il ne ce-
de ; mais je croy que FIntrus ne
fera ja ceflion : l'en ne doit donc-
ques mieexclure toute autre voïe,
outre la voïe de ceffion..
La voïe du S. Efprit ne doit
pas cftre repellce ; le Confeil Gene-
ral ne doit pas eftre repellé : Là
fera, fe Dieu plaift ; pris fr bon
moïen , que nous arons vraïe paix.
C'eft le grand & le commun che-
min, il ne faut pas le leiflier : là
fera un commun confentement :
là nous préparerons-nous pour
aller au Confcil Gencral des deux
obéïflances. 11 feroit bien expe-
dient , quand nous irions., que
nous y alliffiens pas fi unis, que
æ”
Preuves de la nouvelle Hifloire
nous retournifiémes pas fi confus.
L'autre raifon pourquoi il ct ex-
pcdient de Sat e Confëil de
cette obéïffance , afhin que les Or-
donnances & Îles Recformations
foient là baïillées & confermées,
& N. S. Pere aufh offre à y pour-
veoir & reformer, &c. & s'ilne
le offroit, fi le fcroit-l'en, puifque
le Confcil feroit afflemble.
Je vous ay touchces Îles raifons,
tres-cher Sire, pour lefquelles il
me femble que vous devés pourfui-
vir , que toft le Confcil General
dc cette obéïiffance foit affeimblé,
Le faint & bcnoift Efprit le gou-
vernc : l'en ne puet micux faire:
c’eft la maniercanciennede détrui-
re les fcifmes. Et ainfi refponds
aux queftions qui furent propofees
cn la Congregation de Îa Faculté
de Thçologic , comme ma con-
fcience le me ammoneftoir , &
ainfi jugent en leurs confciences
les Maiftres dont j'ay faic deflus :
mention , & ainfi je me expedie
du fecond article, & viens au tiers
article.
Je m'en reufle volentiers , pour
les caufcs deflus alleguées ; mais
vous mcavés nd que je die
ce que me fera advis, que fera
pour cctre partie, & croy, puis
qu'il vous pleft , qu’il ne déplaira
pas à voftre Fille ma Mere l'Unt-
vcefité. Ce qui pleft au Perc, doit
plaire au Fils. Je viens donc à
montrer & prouver que N. S. Pere
Benediét n'eft point fcifmatique,
ne fufpeét d’hercfie; & ainfi que
l'en ne ly doit point faire fuftra-
xion. Er29. Je diftingue de fcif.
mc, comment il eft pris en Theo-
logie , & comment ez Canons.
2% Je mettray aucunes propob-
Es
-
»
en >
=
du Concile de Conflance, 747
tions de droit Divin. 3°. Je met
tray douze propofitions. J'ay dit
Premicrement, que cette matiere
doit eftre traitréc en deux manie-
tes. Elle peut eftre traitrée di-
rcétement , & principalement , en
decfarant quatre difhcultés, en
declarant qu'eft fcifme , & qu'eft
herzfic ; car lesT hcologiens en une
manicre , & les Decretiftes en une
autre. 20, 11 fiut confidcrer quelles
cofes font necéflaires à ce que au-
cun foit dit fcifmarique : Et 3°.
Comment il doit eftre jugié. 4°.
Ma plume faut icy; je ne l'ay pas
bien entendu, fappléés par cc qui
enfuivra.
Cette matiere cft haute , & ne
puct pas cftre expliquée en Lan-
guc Franczoife , ne devant les
Loix, &aufli hoc cft deffendu en
Droit. Cette maticre n'appartient
pas fi bien aux Juriftes | comme
aux Theologiens. 1l ya aucunes
differences ez noms : quand l’en
dit que le Pape cft herctique,
comme 2 dit l’Univerfiré, par
manicre d'avifement, l'en doit ce
bien avant digerer longuement,
& confiderer : c’eft une matiere
trop pefante. Mais Monfeigneur
le Patriarche ne s’en eft pas en-
core tenu à tant ; il a dit outre
que N. S. Pere eft herefiarque ,
comme Prince des heretiques.
Or Je lieve le Patriarche., ©
commence ainfi : Sire , vous or-
donnaftes l'autre fois moy & autres,
pour monftrer .& fouftenir que la
Requefte de l'Univerfité devoit
eftre accomplie. Comme bonne &
jufte, & en la fouftenant , & ou-
vrant la matiere, jedifoisainfi que
nos faints Catholiques Docteurs
dicnt que contumace au Pape cft
Ld
.
herefie, & allegoie, Johannem Glof-
fatorem Decreti , in cap. Si Papa,
40. diff. difois outre que ceux qui
*cn contempnant les Eftarurs des
faints Canons, font négligents de
pour{yivir & labourer à l’union
de l'Eglife : Et fic qui Ecclefiam
dividunt hberetici funt, © peccant
contra articulum unitaris. Ce font
les dits des faints Docteurs: ce ne.
font pas opinions que j'ay forgiés
de ma tcfte c. denique. 7. q. 2. Je
difoyc plus fort , que ceux qui
damnablement renoient PEeglife
en fcifme , font reputés hercfiar-
ques. c.1. de fcifmaticis. Je nel'ay
point dit de moy; ce font les
faints Doétcurs qui ainfi le tien
nent.
Cambray aprés parle enfi : Les
dits des Doétcurs ont bien befoing
aucunes fois de bon enterndement;
il ne les faut pas prendre fi nuë-
ment. |
Le Patriarche : Monfcioneur
de Cambray, quand nous fcrons
au Confeil General , vous fouften-
rés voftre propofition , & je fouf-
tenray la mienne ; & là nous au-
rons bon Juge, fe Dieu pleft.
Cambray : J'ay recité ce qu'il
a dit , & il le‘confeffe, il me fufhr.
Je dis auffi, quanteft des dirs des
+ Doéteurs, il vient moult de cofes
ui ont.bon bufoin de declaration;
mais fuppofé qu'ils dient ainfi
comme fe dit , ilne met poinc
de mineure. Je me efmerveille
moult comment on ofe parler de
fi hauts articles , comme de dire
ue le Pape foit heretique , here-
ie ,; €fpecialement en {on 2b-
fence L'autre raifon pourquoy
cette matiere ne doit pas eftre cy
ouverte, les Theologiens y ont
V ii)
158
fait moule de doutes : & ceux que
vous avés députés pour cette par-
tie, n'en ofent pas bien parler,
jufqu’à ce que la Faculté de Thco-
logie y ait premier veu : #15 quia
ef? materia Fidei., 29. Car la per-
fonne du Pape y cft touchée. Le
Pape ne doit point cftre reputé
{cifmatique , s’il n’eft premicre-
ment prouvé cftre : irem , & que
ce foit devant Juge competent,
comme au Confeil general.
Je viens à la feconde partie de
mon ticrs article : Je m'en dé-
ottaflc volontiers, mais vous me
À avés commande. Je parleray en
gros termes, ayés-moy cxCcufé ; &
pou ce que ce gift en fait, Mcf-
eigneurs qui font cy pour le Pape
font tous preftes de les prouver,
tant comme il devra fouffire. Pre.
micrs. Le Pape a fait Bulle, qu'il
veut accomplir la Cedule qui fut
fairec & jurée au Conclave , & à
rerraitier tout ce qu'il a fait à
J'oppofñte. 2°. Il à fait des pro-
tefticions folempnelles, au ne
veut ricns dire contre l'union, ne
riens quiyobvie:s & s'il avoit dic
aucune chofe , qu'il la révoque.
J'en ay veu la Bulle, je m'en croy.
3°. Il a baillié de ceflion , mais
je croy bien qu'il y a mis aucunes
conditions , qui vous font def-
plaifantes ; & bien il ne doit pas
eftre ainfi arté, arrari, def points
de quoy Monfcigneur d'Orleans
{£e due faic fort, illy en a bail.
lié Bulle, & avés euë agreable fa
réponfe. Or pour nous, encore
qu'il y ait aucunes cofcs de quoy
vousene foyés pas affes content,
vous ne lyavés pas fait favoir ; il
n’en a point nr rclation de vous.
Ly voulés- vous faire fuftraxion,
»
s
°
Preuves de lanoavelle Hifhire
fans ly mander premierement ce
dequoy vous neeftesmie content?
Item, j'ay veu la letrre de
Morficur l’Archevefque d’Aulx,
que vous avés envoyée pardevers
lui, qui contient, que fe vous ne
cftes pas content du contenu cz
lettres que N. S. Pcre vous en-
voyés, qu'il fera tant en ce Con-
feil Gencral, que tout fera reparc.
Item , aprés que Monfcigneur
d'Orleans s’en fut retourné d'a-
vecques lui, il n’a pe efté negli-
gent: il a fait plufieurs deligen-
ces : il a envoyé à Rome & à Flo-
rence, & envoye Bulle Patente,&c.
Item, aufli-toft il affembla fon
Collcgc de Cardinaux, & fur dé-
libcré qu’il envoiroit Ambaxa-
deurs folemnels à Rome, & furent
certains Princes appointiés , qu'ils
avoient à propofer à l'Intrus, & y
envoya folempnels & nobles Clers,
Monfcigneur de S. Pons, lEvef-
que de Leride, &c. & offric-plu-
1
eurs voies raifonnables, & en
firent à Nice devant N. S. Pere
relation notablement en Confif-
toire publiq. Vous favés quelles
oblations il a faittes à l'Incrus.
Vous favés comment les deffus
dits Ambaxadeurs furent empri-
fonnes à Rome, & leur convint
payer fix mille, avant qu'ils en
puffent partir. Mais plus ce foi à
toutes queftions Le ouvrift tou-
tes les voïcs qu'i vodroit, &il
eftoit preftes de y attendre ; que
puft-il plus faire à L'Intrus nen
fit riens ; or bien il eft morte
Decrechiof à celui qui fut éleu
en fon licu, autant en fit comme
à fon Predecefleur ; &c eft verite.
Je demandé à part aux Ambaxa-
, deurs à Nice, fe les Cardinaux les
du Concile de Conffance, rs9
avoient requis de ceder , pour ce
de l'en parloit : mais ils refpon-
irent qu'il n'y eut vo au-
cun qui requeroit de ceder ablo-
lument. Or confderés qui con-
fcilleroit de ceder en la main des.
Cardinaux? Ec ainfi il appert de
fes diligences.
Mais fuppofons.qu'il ne ait
nulles faittes : Il eft preft de faire
Confeil General, & de pourfui-
vir la Conftitution du Confeil.
Celles fuppoftions font vrayes, &
les prouveront Meffeigneurs qui
font cy pour lui, ou par efcript,
ou autrement , tant qu'il devra
fufire. Mais l'en me dira qu'il
eft fufpeét dé hercfie, qu'il cft fcif-
matique, &aïnffi, &c. c'eft venir
contre l'Evangile : Nolite judi-
care, © non judicabimini. Saint
Auguftin dit que quand une cofe
eft douteufe , on la doit inter-
preter au meilleur entendement,
& l’Apoñtre, ad Rom 21. inexcufabi-
bis es ns qui judicas , quia in hoc
te condemnas. Sont cy mes fuppo-
fitions : Je croy que fi l'Intrusen
avoit autant offtfr , que l'en le
loëroit moult. N.S. Pere à offert
ceflion, &c. & à cequ'il y a mis
conditions , j'en parlerai cy-aprés.
Je viens à aucunes fuppoñtions
qui font neceflaires.
Il eft vericé que N.S. Pere or-
donna aucuns Prelats pour Es
aittcs ,
les diligences qu’il avoit
& en fur moult loé à Genes, & à
Florence; & fus un de ceux qui
en furent chargiés, & là mis trois
conclufions. Je les réçiteray : La:
premiere eft que nul ne doit eftre
appellé proprement fcifmatique,
potiffime , en ceft fcifme prefent,
Difipertinacirer renpat informars de
veritate vel ipfo fuffictenrer infor
mato ; nifi pertinaciter aibærere ren
nuat tali veritats , vel nifi rennar
pertinaciter laborare © profequi
unionem. La feconde propofition
flat, qu'ilyaitdivifion en l'Eglife,
& qu'il n’y'air nul fcifme,& que nul
ne foic proprementfcifmatique. Ec
ainfi n cft Fa vraye cette propofi-
tion , que là où il y a divifion , il
y a {cifme. La tierce FR
que Papa vel fequentes obedientiam
ejus, non funt [cifmatici reputan. .
di , quandin voluerint inforari
de veritate, @ tal: adherere veritax
ti, € laborare Ÿ profequi unioncm.
Ccftes propofitions font vries,
& fundo in folido:aufli comme unc
fucle obftination ou fcifme faic
homme formellement hercrique,
&c. Apparet per S. Thomam in
materia de harefi;@ fcifrate. Mais
je le preuve encore par la raifon
des Doëteurs Thcologiens , qui
dicnt que herefis eff dogma falfum,
Fidei contrarinm Orthodoxes €
fundatur hoc in cap. inter [cifma
© harefin 24.49. 3.1bi fundatur ie
verbo B. Hieronymi : hercfin ir-
dicat perverfum dogma. Herefic
doncques eft fauffe affertion contre
la Foy; c'eft cy la propre accep-
tation de herefic. Haereticus eff [e-
riosè baptifatus, vel fe gerens pro
tali,qui pertinaciter dubitat , vel
errat in Fide Catholica. Angufi-
nus benedicit quad pertinacia men
talis fufficiat ad harefin, [ed nos
ef computandus inter hbercticos,
nifi apparcant aliqua figna , (ex
aliguod de quatuor fignis notatis
per dotfrinam in cap. dicit Apof-
tolus 24.4. 3. qui non vult' infor
mari de Veritite; qui non vule
_adherere, Auguffinus : Errare PL
s”
910 Preuves de la nouvelle Hiffoire
tero, barctiêus non ero ; comment ?
Jc ne feroie pas perrinax , c'eft-à-
dire , que un homme foie hercti-
que, tant comme il veüille cftre
informe de veritc.
Norantur feptem modi quibus
bomo fit bæreticus , in c. illi per
Glof. 24. 4.3 1°. Quendo quis ef
dubius in Fide. de haret. c. dubius.
2°. Omnis fimoniacus 1.4.1, Cap.
quifquis. 3%. Omnis pracifus ab
Ecclefiäa , fecundum quod omnis
cexcommunicatus dicitur herericus.
a Pic. 4%. Omnis qui malè
interpretatur facram Scripruram.
cap. bene autem. 24.9. 3. 5°. Qui
novam opinionem invenit.cad. can.
G g. cap. hereticus, 6°. Qui vult
auferre Romane Ecclefie [uum pri-
vileginm. c. Omnes 22. diff, 7°.
Qui tran[greditur precepta Apoffo-
lice Sedis. 19. diff. c. nulli hu
Item , large dicitur bereticus omnis
ui non tenet drticulos Fidei, 6
fecundum hoc omnes Gentiles funt
baretici, © fecundum hoc omnis
bareticus non eft excommunicatus.
Item , fecrero dicitur bareticus,
omnis qui remotus eff ab Ecclefia,
@ fecundum hoc omnis berericus
eft excommunicatus. De ifhis accep-
tionibus non plus ad prafens.
Mais je viens à monftrer que
le Pape ne puet eftre dit fcifimati-
que, & tanroft fin. Sire, quand
l'en parle en la matiere de la Foy,
comme de fcifme. ou de herele,
l'en en doit parler en paroles pré-
cifes ; & pour ce que je ne faille
pas, je dirai mes propofitions en
efcript : je les dirai voire proba-
blement , #0n afferendo ; & je fup-
lie que elles foient bien exami-
nées par la Faculté de Theologie.
1 conviendra par avanture parler
une fois de cette matiere au Con-
fcil General. Pour Dieu, qu’il ne
ifferiens de ce Royaume indi/cuf-
fum, & qui ne foit bien examiné.
Et Sire, plaile vous donner Dc-
putés qui fe cxaminent.
En fuivanc la premiere propolition
des douze, dico fic: QuodPaparecu-
fans acceprare ceffioncm , eo modo
quo proponitur ,allegans quod ver-
geret in derrimentum , non exifhens,
pertinax in affirmando, volenfque
fuum Concilium çcongregare , ©
profequi quod ibidem conclndetur ,
non deb:t perjurus vel fcifmaticus
repatari, nec fautor fcifmatis.
Secunda propofitio. Papa offe-
rens profequi unionem , etiam H-
que ad ceffionsm inclufive , cum
appofitione aliquarum conditio-
num ,non dchet-fcifmaticus repu-
tari , dur modo non pertinaciter
adhareat illis conditionibus , [ed
velit quod purificentur.Fundo ifiud
in queffione communi , diff.31.tere
tii fententiar. où dient les Doc-
teurs Theologiens , aprés le Maif-
tre des Sentences , quand aucun
fair un ferment d® rebus, © vergit
in pejorem exitum , fem ex eo [e-
quitur aliquod malum, tale jura-
mentum non eff fervandum. Jele
preuve : chacun fermentdoit avoir
tres comites , Juffitiam, Verita-
tem, G Judicium , id eff difcretum
Judicium. Juftice & Jugementne
feroienc pas en tel ferment, si
en enfuivoit mal , ou fi le plus
grand bien en eftoit empcfchié.
Mais je croy bien par aÿenture,
que cely peche qui fair tel fer-
ment. Le ferment qui eft fait pour
Juftice , ne doit pas venir fonte
charité. Or veons à la mineurci
Mais le Pape a juré au Conclave
& Ce
du Concile de Conffance. 161 -
&c. l'en veut qu’il prenne ceffion,
&c. auffi veut-il , à condition,
en cas qu'il. fera expedient. il dic
ue non, Qui en jugera ? 1] veut
fare judicio Concilii , dirés-vous
qu'il foit parjure ? Je voudrois
bien que l'en me refpondift cy par
ecrit, lors verroitbien qui auroit
belle amie. /
Latieræ propolñtion.Licèr Pa.
Pa fuerir negligens ,aut varins , vel
cnlpabilis * dum ramen non fit per.
tinax, non eff fibi obedientia Le
ganda, nc l'en ne ly doit pour ce
cas faire fuftraxion, ne ne doit
l'en point empefchier que le Con-
cile general de cette obéïffance ne
{oitaffemble.
La quarte propofition. Licét Papa
fuerit, ant efer [ufpettus deherefi,
non eff fibi obedienria deneganda;
rs ne puiffe affembler fon Con-
cil: Je preuve les deux conditions
enfemble. Il ef tout cler en droir,
1 le Confeil General n'a point
‘efficace, s’il ne prend du Pape
autorité, finon ez deux cas. Car
l'un , s'iln'y avoit point de Pape,
ou s'il y avoit Pape qui recufaft
de affembler. 27. diff. pertotum,
Ifidorus met deux es l’une
que la puiffance d’aflembler les
Conciles appartient au Pape; l’au-
tre, que le Pape n'eft point tenu
d'affermbler Confeil General, s’il
n'eft premier reftitué en fon plein
etat & en Les droits. Pofé qu'il fuft
herctique, feroit-il privé, qu'il ne
puifle affembler & faire Confeil
General? Je croy que non. Pro
hoc, $. hbire Ecclef. 17. diff. nbi
apparet de Symmacho Papa, C'c.
& nous n'avons {ur luy , finon ful-
picion. Etfel'en me dift , il y a
autrecofe que fufpicion; il ft tout
notoire. Je vous repons : Ce font
paroles ; le contraireappert pat les
offres qu'ila faitces, & parce qu'il
offre à celebrer Confeil General.
Le Pape ne doit pas eftre reputé
fcifmatique , ni heretique , nf
probetur incerrigibilis € pertinax,
24.9.3.c.inter fcifma C herefin,
Sc. Dicit Apoftolns, @ per An-
guffinnm. Harcticare pe , fed
non bæreticus ero. Le Pape ne doit
pas cftre reputé contumax, qg#andiu
promptus eft ffare à l'Ordonnance
du Confeil General. .
Selon l'Evangile, le doit-on
premier corrigier à part, G nife
refpuerit® appeller Ls temoins :
aptes fe il eft fi induré, le dire à
l'Eglife, &c. Et nifi refipuerir,
babeto tanquam Ethnicum © Pu=
blicanum. Doncques fe le Pape pe-
che ,ammonefte-le devant re
& s’ilne veut acquiefcer à la difci-
pline & ordonnance de l’Eglife ,
repute - le lors fcifmatique. Mais
auf 4 contrario fenfu , qui‘eft un
fort argument ,fclon les Juriftes,
s'il eft ue d’acquiefcer à l'Eglife,
tu ne le peus dire fcifmatique.
Aucuns diroient , l'Evangile
ne parle que de correction frater-
nelle : il n'eft pas frere , il eft pere
des Peres. Je te reponsquecefonc
truffes. Quiconque peut dire Pater
noffcr , il cft noftre frere. Je vo
droie que l'en me repondift cy par
ecrit, & devant perfonnes qui en-
tendiffent la matiere. Afertion
afferant & affirmant que ceux qui
ont autrefois fufirait, s'ils ne fone
maintenant fuftraxion, que pour
ce, ils doivent eftte reputé: {cif.
matiques , eft pcrilleut. cofe, &
feroit mettre une droitte miniere
de fciime en l'Eglife. Ja ne veuille
X
Eee CRE “ee “nie RM ne ms LL orme— — ——
Dieux, Sire, que ce aviengue en
voftre temps, ne qu'il comnience
en ce Koyaume, qe a tousjours
re{plendy en vraie foy.
L'autre propotition. Dogmati-
fer le Pape ficat premitritur, of-
frant leConfeil qu'il foit fcifmati-
que ou heretique , ef periculofum.
Les propofñtions fequentes preu-
vent cefte, &feroit mettre ceRoyau-
meen peril de fcifme, & de divi-
fion. Dire que Je Pape foit fcifma-
tique, l'en diroit confequemment,
aufli fcifmatiques , il fmble que
obciflance, & elever l’autre. Mais
ils ne puellent mieux deprimer ;
ne cffauchier l'autre , que de faire
{uftraxion. Et fe l'en me dit, fem-
blablement difons - nous de l’In-
ærus. Je repons,que non pas,fimple-
—retique & herefiarque 3 c’eft trop
gricf.* En cette Univerfité il y a
Ja Nation de Picardie, la Nation
d'Angleterre: qui leur demande-
roit, fi leur Intrus cft fcifmarique,
ils diroient que non , efpeciale-
ment en leur pays, & aufli feroient-
ils mal. Ceux qui veulent que les
Cardinaux ne ent oint, veul-
lentarguer neutralité. J'en feroie
bien d'accord, en cas que les autres
le feroientainfñ. 1lfemble que rel-
le maniere de proceder , ne faffe
tien à l’union, mais l'empefche. 11
appert clerement ; car par ceflion
feroir empefchié, qui habiliceroit
les elefans qui fontinhabiles.
La derniere & finelle conclu-
fion. Ex premiflis apparet , god
fecurius ef Regi, © Regno pradi-
tas matcrias referre C remistere
queleRoy,G'incole Regni,feroient
tels veulent trop deprimer cetre :
ment, on foloit dire fcifmatique.
Aprés il ne fouffft pas, l'en dithe-'
ré Preuves de la nouvelle Hifloire
adConcilinmGenerale,quam in iffa
materi& pracipitantur définire,
vel fubSfraxionem facere : recapi-
tulo diéta mea. 11 deuft cy avoir
un Grefher , que les paroles qui font
Cy proferées , ne fuffent pas ainf
gettées au vent. Je dy pour confir-
mer : {e l’en veut faire fuftraxion,
ou pour ce qu'ilaefté negligent,
oupour cequ'ileft fcilmmarique, ou
pour le bien qui de la fuftraxion
ainfi faitte, fe enfuivroft. 1°. Non
pas pour fa negligence, cat il à
diligemment labouré. Et prenons
encorequ'il ne l'ait pas fair; il offre
faire ce qui fera conclut auConfeil,
ouConfeil general;non mie pour ce
qu’il foit {cifmatique, quia nen eff
per prami fa. Quantau tiers, non,
car l'en a bien veuen cinq ans,qu'il
ne en eft venu nul bien , finon toute
derifion. ,
Monfeigneur le Parriarche à
rouché que quand lenaura fait fu-
ftraxion , l'en avifera la maniere de
obéir aux .inconveniens qui en po:
roient venir. C’eft cres-bien dit :
quand lämaifon fera arfe, l'en fera
provifion d’eaue. Je croy qu'il vau-
droit mieux premierement y avi-
fer ; je repute trop forte caufe que
l'en y puftremedier. Etenfi je con-
clu ex premiffis , que vousne devés
point fairé fuftraxion , attendu ce
que j'ay dit, atrendu le ferment
que vous avés fait à N. S. Pere, &
les alliances que vous avés en luy,
_& M a jufqu'à ce que
vous Îy ayés notifié.
_ Quand vous mandaftes les Pre-
lats, voftres lettres -Contenoient ,
que c'eftoit pour avifer aucun bon
moien de proceder. Vous ne les
mandaftes pas pour arguer ; il fe-
soit bon quel'en n'en deputaft plus:
ds Concile de Conflance. 163
L'enaaffés parlé, & quand l'en fe
_affemblaft d’un commun accord,
pour avifer aucuns bons moiens, &t
que nous faifons comme ces Avo-
catsquiquandilsont parlé l’uncon-
tre l’autre fifort, qu'il fembleroir ,
&c. ils s'en vont le enfemble.
Meffeigneurs de cette partie ont
avifé aucunes cofes ; s’il vous plaiff,
vous les feréslire ou les ferés vifiter
en voftre Confeil en fecret. Ceque
j'ay dit, Sire, prenés en gré: je
ne fuis que l’inftrutnent à le profc-
rer. Selon l’Appointement du Roy
dernierement donné , il fut ditque
an de là parleroit, & puis un de
cha. Le Chancelier , le Rey le
veutainf, &àdemainfoir, &c. :
Or fe lieve le Deen de Reims,
& commence ainfi : Lequutus [um
ên lingna mea : notum fac mihi Do-
Minefinem meum. Sire , j aÿ arlé
dema languefeulement: puifqu'il
vous depaif , faittes de moy ce
qu'il vous pleft. J'ay ‘parlé d’au-
cunes cofes de pourveuement. Je
ne le dy mie pour moy excufer,
mais je Le dy pour impetrer voftre
Clemence. Selon Seneque, quand
un homme , ou un Prince a puif-
fance de punir, & la clemonce de.
uy la reftrainc, c’eft une tempe-
tance virtueufe. Cette clemence
cft tant approuvée , que les Impe-
rateurs fe font faits appeller Pios.
Combien que aucuns ont voulu.
dire que ce nom fut pris &c appli-
qué en l'Imperance ; pour un Im-
pereur qui avoit nom Pinus. Sire,
je vfens à voftre clemence : je fuy
un povre homme, gui ay efté nour-
ri ez champs: je sé rude de ma
nature, je n’ay pas demeurc aveu-
ques les Rois, neaveuques les Sci-:
gneurs, par quoy je fache:la. ma.
— line + cs
niere ne le ftile de parler en leur
prefence. Saj'ay parlé fimplemenr,
je en {uy moult deplaifant ; l’hiftoi.
re mettoic encore plus plenemenc
que jeneledis. Ces Doéteurs veue
lent dire que ce fut du confente-
ment du Roy:aucuns que ce fut du
Confeil, & à la Requefte des Ba-
rons, & Seigneurs de France.
Sire, je fai bien que voftre Sei-
gnourie, n'eft mie comme aux aue
tres. L'Impereur tient fon Impe-
rance du Pape, mais voftre Royau-
me cft par re ce. Je fai Lie
que vous n’occupés pas tant feule.
ment le licu de par homme, mais
eftes une perfonne moyenne entre
{pirituelle & temporelle. Vous
cles l'un de Regibus unttiss de
quibns Regibus unétis, j'en trou-
ve trois qui ont efté annunchiés
par hommes nafquis ex mulieribus
ferilibus. Premierement, l'en treu-
veque le Roy Saul futoint, #n&us
par Samuël , lequel Samuël fut an=
nunchié à fa mere que l'en difoit
flcrile, &dirle Texte que ils n’e-
ftoient que eux deux, Saul, & Sa-
muél. Quand Saul fut #n£ns, &
que Samuël en avoit envoié fon
varlct, & lors print modicum olei,
&c. & dit l’en que l'Ange celle
huile adminiftra. Le Roy detous
les Rois Jefus-Chrift fuir nnitus
par S. Jean Baptifte, qui, &c.é
ibi vox prins audita eff, bic eft fix
{cms meus dileëlus, de. Leticrs Roy
quetrouve, Sire, c’eft Clovis vo
fire res qui fut baptifé
par Monfeigneur $. Remy, qui
cftoic fils de marre fferili, & ly
apporta la onétion l’Ange du cieh,
& enfi voftre Royaume n'eft pas
comme les autres. 1left heredirai.
‘re, ne letenés d'aucun. Vouseftes
Xi |
164 Preuves de la nouvelle Hifloire
Impereur en voftre Royaume , en
terre vous ne connuftes nul Souve-
rain in temporalibus. Etpour ce,
Sire, je fupplie à voftfe clemence,
&c.& je feray au temps à venir plus
avifé. Je feroie comme fit S. Pier-
re, qui aprés qu'il euft failly , &c.
auffi s’il pleft Dieu , ego magis f-
dclis Majeftasi Regie , s'il vous
left avoir metcy demoy.
LeChancelier de France, Mon-
ficur le Deen , le Roy a oy ce que
vous aviés dit l’autre jour , quand
vous parlaftes, Monfeigneur deBer-
ry fut prefent , qui en fut tres-mal
comptent. 1l n’eft pas cy prefent,
lundy l'en en ordonnera.
Le Lundy fix du mois de Decembre, le Roy Prefident au
Confeil, propofa l'Abbé du Mont fais Michel,
ce qui s'enfuit , T° commença ainfi.
On tres-redouté & Souve-
rain Seigneur , il vous a plu
me deputer avec aucuns de Meffei-
gneurs, de dire & monftrer com-
ment la Requefte de ma mere l’U-
niverfité vient à fouftcnir, & qu'el-
le doit , comme jufte & raifo-
nable , eftre accomplie. Meffei-
gneurs qui ont parlé les premiers ;
ont touché aucuns moyens; j'en
toucherai d'autres, qui n'ont point
efté touchés. Sire, en cette matie-
re jeauroie plus chier oir , que par-
ler, & fay que chacun dc ceux qui
font. deputés de cette partie , eft
plusfuffifant pour le faire, que je
ne fuy : je n’ay point de faconde:
je fuis tout indifpofé, & tout en-
reumé , & ne puis pas bien par-
ber, & efpecialement en François :
Je euffe moultplus chier en parler
en Latin. Auf je n'ay pas fufb.
fance pour parler en fi haute ma--
tiere, commé eft la matiere pre-.
fente, & ne fuy point ufité à par<
ler en François , &c aufh je fuis
craintif, & nefuis point bien feur
à parler. Je vous fupplie que vous.
reniés mes deffauts en patience,
& que vois. mefupportiés. |
»
je protefte, 1°. Que riens que je
‘die , je ne diray par maniere
_deprimer ne abai
T'ullius, au premier de fa Re-
thorique ,en nous enfeignant com-
ment nous devons ufer de Retho-
sique , dit que une cofc divifée cf
trop aifée à conchevoir , & rete-
nir; & Seneque dit que nous de-
vons ufer oh : car nous vendrons
par parties pluftoft en la eonnoi
fance du tout, & pour ce je de-
viferay.ma matiere en plufieurs par-
ties. premier je prendrai. mon tht-
me, & le deduiray. 2°. Pour l'e-
vidence de mon rheme , je met-
tray aucunes — ; & les
fonderay par raifons, & en l'évi-
dence de mon theme: je mettray
aucunes cofes, par.quoy les fonde-
ray ez raifons, & inferray aucu-
nes chefes, & je diray aux raifons
departieadverfe, &ce fait, jefe-
. roie content.
Etavant que je procede outre»
©
aflertion , ne de Es , n€ pôus
er Sedem Ape
ffolicam , mais feulement pour our
vrir la matiere qui: eft cy à rai
‘ tierde prefent. -Aufñli fe il avenoiït
que je diffé aucunç cofe mains bien
ds à dar Va
CC
du Concile de Confance, 165
ditte, je m'en foumets à la corre-
étion & difcipline de l’Eglife de :
Rome : Auff à. riens que je die,
je ne l’entens direen injuriant au-
Cune perfonne , & efpccialement , .
" que je ne le fais nullement pour
agraver le fait de Benediét. Dieu
me. ef temoin , que je voudroie
ue l’en touchaft les moyens qui
ren au fait, & que l'en laiffaft tous
les autres.
Je viens à mon premier point ,
& prens les paroles du Pme:
Da nobis, D'omine auxilium de tri-
bulatione. pfalm.69. Ori £inaliter,
in Canone, in cap. Canonis, 15.
diff. & dient ainf en François,
donne-nous aide & confolation ;
car nous fommes en tribulation.
La proprieté d’un Roy cft de fub-
Fever ,aidier, & confoler les op-
primés, Doncques, s'il à partient
au Roy & as Princes de garder
Jes pupilles, les povres, & les per-
fonnes veves de oppreffon , il leur
oit bien appartenir de garder que
l'Eglife de Dieu ne fucffre aucune
Oppreflion ne violence ; car à eux
en eft baillié la tuition & deffenfe :
de par le Chief de l’E glife. c. Prin.
#ipes. cires omnes , 13. + Se
2°. Je confidere que toutes fois
&c quantes que aucun cft en afli-
<tion, ou que l'en Ly fait oppreflion,
il peut , & Ly ef licite de alles que-
rit , & demander fecours à cel
qui li doit & peut bailler aide.
ie. 13. &ainfilappert, Sire,
çomment l'en peut venir à vous
‘à fecours en cette matiere » & coin-
ment vous poés, & le devés faire ;
& pour ce que nous f8mmes en dc-
| folation , l'Univerfité voftre fille,
ï nous tOuS, Vous requerons à ai-
€ & confolation, Mais par avan-
ture vous me demanderésen quelle
tribulation : Un Medeein » Ce me
dirés-vous, ne fauroit appliquer
une medecine, s’iln'acon noiflance
de la maladie, de la tribulation.
Je repons : de cette tribulation
s'enfuivent tant d'inconvenients
que ce feroit forte cofe de les pooir
nombrer. Odia veniunt, divifiones
inter Reges, & Kegna , T fideles;
& là où il duft avoir union ,n’a
ue toute divifion, & yen vient
de perdition des ames, continu2-
tions de guerres, occupations de
Roïaumes, diminution du Servi-
ce Divin; & defraudario fidelium
animarum. Je me derfrte.
Seroit forte cofe deracontef trous
ÎIcs inconvenients qui s’en enfui-
vent, & fe vous me demandés Ia
caufe dont cette maladie eft cau fée,
ad boves , le premier propofant y.
mettoit deux caufcs ou raifons :
Chpiditatem videlicer poffidendi ,
S ambitionem dominandi. Et ce-
ftes deux racines met Polycraricus
l56.8. c. 23. Ces deux caufes font
le fondement & la racine de ce pre-
fentfcifme. Mais vous me deman-
dés aprés. Tu asmislamaladie, &
les caufes dent elle vient & cft
caufée; dis doncques quelle reme-
de on y mettra. Oy, je te rcpons
que aufli comme un Mcdecin ofte
kR racine & 12 caufe d’où vient la
maladie, aufli dis-je qu’il faudroir
ofter la faculré de thcfaurifer,
comme difoit un Orateur. Evasetrale
gue foco ligne , ff vis extingnere
flammas. S'il ne y cuft pas tant de
pompes &.de richefles, la Papau-
té ne fuit mie tant convoitée, &
cnfi ja me expedie de mon thcme,
Maisje viens 28. à mettre mes
fuppofñtions, & fu jee premiere:
ii
A 0 de RSS “DR ES PR En © Re RAR. - = Th re meanneae-nmnns eme <> 209 me mn en mem to em
°
166 Preuves de la nouvelle Hiffoire
ment que les Papes qui ont efté au
Papat , ont à eux Une les difpo-
fictions des Egliles & des Bcncä-
ces, onc inhibe que l'on ne difpo-
fat, & ordonné que ce qui feroic
fait au contraire feroit nul , & ont
donné expectations aux Benefñces
non vacants, & introduit plufieurs
manicres de faire, & de énerver
la puiflance & liberté des Ordi-
naires , & des Prelits, & de ce eft
nafqui ce {cifme ; car pour la am-
bition de dominer & d’avoir fi
grande domination, & aufl pour
- poffeder les émoluments qui en
iffent , plufieurs ont afpiré & ten-
du à la Paphuté ; & quand ils l'ont
obteué, ils ne l'ont volu déleiflier,
& ceftes relervations, & ceftes ma-
nieres de faire, Sire, cedent moult
au dommage de vous, des Eglis
{es, des Prelats, & de tout voftre
Royaume. La difpofition des
Bcnefices maires & mineurs, &
clleires & autres appartiennent &
doivent appartenir de droit com-
mun à vos Subgés les Prelats de
ce Royaume, & aux Colleges,
21°. Je fuppofe que les Papes qui
ont eftée au temps d’iceux, ont oc-
cupé & ufurpé les fruits & fubftan-
ces des Benefñces de ce Royaume,
comme de tous les Beneñces de ce
Royaume, tant de eleitis, comme
desmaindres,prendrelesVacances,
les Procurations fans vifiter , les
dépbüilles des Morts; & efpecia-
lement, quant à ce point derre-
nier ,en voftre païs de Languedoc.
Et aufli ce eft matiere & nourrif-
fement du prefent fcifme ; & parce
que l'en a fouffert & roleré ceftes
_ cofes, en ont efté moult des Egli-
fes de voftre Royaume détruites &
diminuces , & Le Service conffç-
»
quemment diminué. Et ainf h
volenté des Fondeurs deffraudée,
de vous , & des voftres , qui avés
dortées les Eglifes : les granches,
les manoirs des Benefces, en font.
ruës jus ; les rentes fur quoy les
Eglifes ont efté fondées, en ont
cité venduës & alienées ; le nombre
des Miniftres de l'Eglife diminué.
Auffi , & par enfi ,comme j ai cou-
chié devant, le Service Divin di-
minuc & délaiflie ; & le Royaume
exfie, par la diminution des pe-
cunes , qui en ont cfté ainfi excef-
fivement trairtes.
Ceftes cofes prémifes , je viens
à mon tiers point , qui eft con-
clufion principale, & dis ainf :
1! eft licite, expedienc & convena=
ble, pour obvier à ce fcifme pre
fent , & pour confervation de l'état
de l'Eglife , que l’Eglife foit ra-
menée à difpofition de droit coma
mun, en ce que touche la difpos
fition des Bencfñces, Elections;
Confirmations, &ec. & pour des
clarer ce que j’ay dir, je confidere;
1°. Que ha puiffance & eftat Papal
cft eftably & ordonne à la confer«
vation de l'Eglife , & eft fondée
celle puiffance en celles paroles dé
Jefus-Chrift : Petre, fi diligis mt;
pafce oves meas. S. Bernard dit
que ceft Paftour doit paiftre {es
Ocilles , en Prédications fruétueus
{es, en devotes Oraifons à il les
doit paiftre de manne efpiritucllea
6. Prohibeat de Conf. dif. 2. il les
doit ramener , qu’elles ne fe four
voient. Jefus-Chrift luidir:Pafcee
il ne lui ditgas, fuftrais-leur leur
nourrifflement, Helas ! felon l'E4
criture, ne doit-il pas mettre fon
ame, pour Îles ne te 7 gti
, © nulli, I] ne leur deuft mic ques
en —
tir tante de manicres de les dé-
poüiller , & pe , comme
il foit ordonn pour les nourrir.
Ex premiflis, je infere corre-
lairement, que toutes fois & quan-
tes que le Pape fait aucune cofe,
qui n'eft pas conveniente à la fin à
laquelle il eft ordonné, que l'en
ne {y doit pas obéir. Un Juge,
s'il faic, ou il fentencie aucune
cofe , outre fa Jurifdi@ion, im-
Punê non paretur. J. extra territor,
SI. final. ff. de Jurifditt. fe aucun
eftraince de tenir le Pape indeuë-
ment, & venfift directement con.
tre la fin à laquelle il eft ordonné,
l'en ne ly me 4 obéïr. Sile |
Pape f#it mal , s’il fait riens def-
sn » il excede fa puiffance ;
ôn hiis fibi impunè non paretur.
* Je infere outre, que celle au-
torité , quodcnmage Li £averis [per
terram ; eft à cntendre, voire
quand il fait felon fa puiffänce.
c-manet. 24.4. 1. il convient que
le Pape fonde en raifon ce qu'il
fait, ou autrement qu'il ne foit
nul, ne ne vaille point ; ainfi le
tiennent Îes Doéteurs Offenfis,
C° Johannes Andreas | in cap.
Qxanto , de tranflar. E pifc. quod-
chrmqhe lLigaueris, voire, clave non
prrante. C, in memoriam 90, diff,
Je infere outre, que les droits
qui parlent de la puiffance du Pa.
pe , comme le chap. f Romanor.
© fimilia font à garder, & y doit
l'en obéir , voire quand telle obéïf.
fance ou obfervance > OU quand
tels droits pendenr & tendent à la
fi pourquoy ils font faits & or.
donnés. | :
Je infere outre, que le Pape
Ne puet ,ne ne doit ufer de la puif.
ce des clefs , finon à la fin à
| du Concile de Conffance. : r67
+7 celle puiflance eft ordonnée
€ Dieu ; à ce que juftice foit faite
te, & que l'en fafle bien. Pooir
mal faire, n’eft pas puiffance, 11
ordenc ce qu'il faffe, judicium, non
abufum. 12. 9.1. ©. faciar homo.
.Ufcr de la puiffance des clefs ,eft
in finem ordinatum deducere, L.
Procurator. f. decondiit. indeb:
Ex pramiffis, je infere outre,
que l'en doit refifter aux com
mandements du Pape , quand ik
donnent occafon de feifine, pofé
que les commandements d'eux-
mefmes foient licites ; pater, car {a
puiflance eft ordonnée Pour con-
{erveg lunion de l'Eglife, & puis
qu'il la perturbe , il vient contre
Ja fin ordenée, & en abufc : &
ainfi le commandement qu'il fait
ne vient pas à confiderer tant {cue
lement en {oy , mais doit l’en con-
fiderer ce que s'en poroit refulter,
& la fin en quoy il cft ordonné:
CAP. Ipfa pietas 24. q. 4 Îdeo B.
- Bernardus dicit , qu'il vaut mieux
ou bien de paix conferver unité ,
en ne obéiffane point à fon Pre-
lat , que en lui obéïffant » Jcifmae
ta fafrirare Les Doéteurs, /n#0-
cent, Offiens. Job. Andr. ou Cha.
pitre Inquifitionis, de Sententiis
excomm. {ont tous d'accord, que
l'en ne doit point obéïr au Pape,
quand ex rali obedientia infurgerer
peccatum ; Et par ce appert folu-
tion à la raifon ou autorité, que
alleguoit Maiftre Guillaume Fil-
laftre Deen de Reims, quand il
difoit : Obedite non [olum bonis &
modeffis, [ed etiam difcolis, voire
quand ils ufent de leur puiffance,
& à la fin à quoy celle eft ordon:
née, & quando non trAnfgredinn-
sur porefiatis [ue rerminos,
" = = =
168 Preuves de la nouvelle Hifhoire
Et ainfi appert que ce n’eft nul
mal , ains eft cofe licite refifter
au Pape, pour acquerir & procurer
union ; & fe l'en me argue, l'en
ne doit faire aul mal , pour bien
qui en doit vehir : mais defobéir
au Pape feroït mal, &c. Je con-
feile bien majorem , mais je nie la
mineure , il n’y a point cy de
mal.
Je viens aprés à ma feconde
confideration , & dis ainf , que
le Pape ne puet immuer les Con-
feaux Generaux , ou les Eftaturs
faits en iceux ; mais ainflois les
doit garder, & y eft aftraint, dit
S. Gregoire, que aufli les qvons
garder comme les quatre Evan-
giles. c. Sanéti. 15. diff. ainfi de-
vons-nous garder Îles quatre Con-
feaux Generaux & principaux. c.
Santa. 17. diff. & y aquatre bon-
nes raifons pourquoy À viennent
à garder. 1%. Parce que ce qui y
eft fait, eft cuëillec de ladite dé-
diberation de l'Eglife univerfelle..
c. allegato , ficur Santti, 29. Car
ce qui y a eftc ordonné, eftcftabli
pour le bien & proufit univerfel
de lEglife , & des membres d'i-
celle. 3°. Parce que ce qui y eft
ordonné, eft fait par le don du
S. Efprit, qui gouverne les Con-
feaux Gengraux. 25. 4. 1. c. Viola-
sores.
Je conclu doncques ex pre.
mi]is, que le Pape doit garder les
Confeaux Gencraux , non mie feu-
lement en la matiere de la Foy ,
. mais aufli en ce que touche l’uni-
verfel proufit,& utilité de l'Eglife.
Le Pape n’a pas puiffance de droit
de perturber l’Eglife. c. propofuit
de concef. preb. cum notatis jb; per
Dobtrisan, c. in memoria. 24-71.
c. ficut funt. 14. diff. ex quibui
concluditur, qu'il ne puet pas muer
les Eftacuts de-fes Predeceffeurs de
fa pure volenté ; car fi l’un dé-
truifoie ce que l'autre auroit faie
& eftabli , ce feroit grande con-
fufion, 24.49. 1. c. prima falus. ç.
diff. per torum. |
Et qu'il ne puifle pas immuer
les Eftatuts de fes Predecelleurs,
je le confirme par raifon : prima
falus eff reêle Fidei regulam cufto-
dire, & Conffituris Patrum , nul-
latenss deviare. «St textus. c. prima
falus. 25. q. x. S. Bernard , l'Ar-
cediacre, & auffi S. Thomas, fe-
lon que recite l'Arcediacre, tien-
nent que Îe Pape ne puet difpenfer
contre la Conftitution de l’Églife,
nifs interveniat caufa rarionabilis.
En toure difpenfation il doit avoir
autorité, & y daÿt avoir neceflité,
ou évidente utilité : Et wrinem les
Princes & ceux qui ont puiffance
de difpenfer , y advertiflent ; car
‘combien qu'ils puiffent difpenfer
en aucunes cofes pofitives ou vo-
lontaires , toutes voïes ez cofes qui
{ont fondées en raifon, &c. le Pape
ne puet pas de fa pure & feule vo<
lonté immuer es Eftatus de fes
Predeceffeurs ; par plus forte rai«
fon doncques ne puet-il pas im«
muer les Eftatus des Confeaux Ge-
neraux , qui font fondés en raifon,
comme pout la confervation da
l'Eglife, 16. diff. in principio.
ais l'en me arguera quels
Pape n'eft poinc lié de fes Loix:
Je te refpons que quoy qu'il n
foit pas lié quoad vim coaitivan,
il cft bien lie quantum ad vim obli«
£ativan @ obfervarivam ; autre“
ment il donroir premiere occafñow
de rrefpafler La Loy , s’il ne la ob«
fervoié
Le
_ — Len _— —
_ du Concile de Conffance. :. 169
fervoir. Ainfi le note Jchan le
Moyne , {ur l'Extravagante rem
#0n novam : & Jean André dit
que, pofé que la puiffance du Pape
oït moult grande, elle fe doit
conformer & adapter à la utilité
& prouffr univerfel de l’Eglife.
26. 9.1. 6. fé ergo; & ainf je me
expedie de ma feconde confidera-
tion.
Mais je viens aprés à la tierce,
qui fe aura , par matiere de mineur
à la precedente, & dis ainf , que
la dois des Benefices de vof-
tre Royaume, & aufli des autres
Royaumes , de droit commun ;
appartiennent & compétent aux
Ordinaires & Prelats , aux Colle-
Res & aux Chapitres. Declare. Il
ut ordonné au Confeil General,
in Ofavé S'ynodo , que les Elec-
tions des Evefques Éffent faittes
“par les Chapitres ; aprés ce fut
confirmé 5» Concilio Nicano. Léo
Papa, Innocent aufli le approuve-
rent. Outre, :n Concilio Toletano,
que nul ne fuit inftitué Abbé en
aucun Monaftere, finon celui qui
feroit éleu par le confentement À.
beral des Religieux, re. gi c.
quid fit, Ce. 1. de Eleë. & quand
aucun eft ainfi Canoniquement
leu , habet jus. c. publicato, c.
poffquam de Eleët. Ce fut approu-
vé & confirmé au Confeil d'Or-
leans, au Confeil qui fut celcbré
à Châlons, au Confeil d’Antioche.
10. 9. 1. decretam. c. omnes Bafi-
lice 16.4. 7. de Of. Ord. conque-
rente. Un Evefque d'un Benefñce
qe eft en Patronage » n'en peut
difpofer fans le Patron. c. decrevi-
MH, 16, g. 1. de Jure Parron. per
totam. Et au Confcil de Tolede
fut ordonné que les confirmations
des Evefques , appatgenoïent aux
Archevefques. 63. diff. « Adris-
745, C. fi Archiep. de temp. Ordi-
nationis,
Item, pafle de ce , & viens aux
expectations que le Pape donne
maintenant aux Benefces non va-
cants : au Confeil de Latran , ne
fut-il pas deffendu , & pour bonne
raifon , &affin que l'en ne donnaft
pas occafion de machiner en !a
mort du vivant. Les Loix des
Payens mefmes deffendent que l'en
ne fafle point de pa@ion fur l'e-
ritage du vivant. c. nullus de Conc.
Pr cette Ordonnance eft fondée
fur raifon naturelle ; elle n’eft pas
doncques volontaire.
Je conclus doncques , ex pre-
mifis', que le Pape ne puifle pas
donner ainfi generalement jus 44
Vacatura. 1°. Car il fait contre
le Confeil general. Item, il viole
fa Foy, & fa Loy. Item, fa puif-
fance cft foubgeéte à raifon. Le
. Pape ne Le faire , quand ila
donné ceftes expcétations , que
. Q ,
ceux à qui il les a données , ne
procurent la mort de cely à qui :
ils efperoient fucceder en Bencf-
ces 3 & ainfi il donne caufe & oc-
Cafion de confpirer & machiner
en la mort d’autruy. Et ainfi il
ne deuft pas bforber les droits
des Ordinaircs , des Patrons & des
Prelats , à qui il appartient de
droit commun.
Et doncques je conclus, que la
difpofition desBenefices appartient
de droit commun aux Colleges,
aux Patrons, aux Pcelars ,aux Or-
dinaires ; & que ces refervations
u’il fait, impugnent les Decrets
ea faints Peres anciens , lefquels
il ne puct pas de fa feule volonté
révoquer ne immuer. Mais l'en
me dira, il ne les révoque pas;
il nc s’en meflera ja de les révo-
quer, Dicu l'en gard. Je répons :
F1 les révoque aflés , car il fait
tant par fa maniere d'aller avant,
qu'ils n’ont point d'effet , & pour
nient feroient faits les droits, s’il
n'y avoit perfonne qui les deffen-
dift ,-& qui des faiffene garder.
6. ubi majus. de Eleët. Ceilx droits
Cy ne font pas fculement poñtifs,
ils font fondés .en raifons. |
1%. Nul Prelar ne doit pour-
voir aucun de Benefice , s’il n’eft
fufifant en fcience , En mœurs , en
A . .
ASE. c. cum in cunilis. de Eleë. c.
bone, de pofluk Prelat. 18. Nifi
conffer fbi comment il a efté éleu
fi-toft en Beneñce Cleif. ç. nibil
de Ele&Æ, Aucune foisune erfonne
fcroit bonne & convenable en un
leu , qui ne feroit pas oportune
en un autre lieu. Comment porra
e Pape cannoiftre les perfonnes ,
les habitudes des Egliles , & la
Manicre comment il y faut vivre,
ne adopter les gens felon les lieux,
& les Ele&tions? &, confhitutus ,
de appellar. c. fcriptum de El.
L'eftit de l'Eglife devroit eftre
micux COgneu ez parties , où ceft
l'Eclife fituéc.
Îtem , quand Jes Elections font
aittes , l'en fait favoir s'il ya
4UCun qui veulle riens dire , ne
©ppofer contre la fourme de Ja
leétion | où contre la perfonne
de l'Elcu. Moult de non idoines
Pourroient eftre pourveus à Ro-
me, que.l’en ne trouveroit qui
prenfift fi grande peine , pour fe
aller là oppofer ,avæc ce qu'il ne
fauroit encore fe l'en recepvroit
ja {on Oppoftion ; &ainf ; fem-
70 Preuves de la nouvelle Hifoire
ble qu ils font clairement contre
le bien de l'Eglife. Item , en ufor-
pant ainfi tout à lui; il fe donne
trop de charge & de follicitude L
de quoy il fe peut bien déporter.
L'enly porroitbien dire comme fit
Jethro à Moylc : Srulto [abore
confumeris. Comment porroit-if
bien difpofer de tous les Beneficesz
ce feroit trop fort. Confiderés ce
que dit S. Auguftin, $0. de Civit.
Der : Il vaut mieux gouverner un
peu de chofe bien, que en gou-
vernet pluffeurs defordonnement,
Qui pourroit bien gouverner un
ed Peuple fans grace efpeciale
€ Dieu? Neme. Qu'il veüille :
gouverner fi grande multitude :
il ne fera que induire confufon.
N'avons-nous pas de Rege Perfa-
"um , qui eftoit allé en Grece, À
fi grande multitude » que c'efloit
grande merveille , pour la confu-
fion de Ja mul
mené , & qu'il n’y pooit mettre
ordonnance par tout, Un peu de
gens de léurs adverfaires , qui
eftoient bien ordonnés , les décon-
firent.
: Auffi pofé que le Pape fuft auf
fufflant comme ke .plus que l'en
Pourtoit trouver, fi ne pourroit-il
BOuverner fi grande multitude;
il ne feroit que fe involver & fe
empefchier |, & ne expedieroit
riens; ce ne feroit que toute con-
fufion ; ce feroit évidenrement
confufion de la Hierarchie Ec-
clefiaftique. Car .enfi comme les
maindres ne doivent pas perturber
_ne ufurper les Offices des maires,
auffi ne doivent mie les maires
des maindres. 86, diff. ad hoc. c. fr
fingule. 71. dif. | L
Item , nous voyons*naturelle-
ai
e, quil avoit
ne
PR no Hemnt _ œ
du Concile de Confante: . y À à
ment , que quand un membre, en.
aucun lieu ou corps eft trop en-
groflé , & qu'il rechoit exceflif
nourriffement, il fe occit, & les
afres membres auffi. 20. qe per
totum.. Je dis outre , que telles
ufurpations induifent perturba:
tion & dommages en l’Eglife,
comme nous avons leu des procu-
rations qu'il a levées fans juftice,
& oftécs aux Prelats & refervécs
à lui. Les procurations ne font
pas inftituées pour le profit lucra-
tif des Prelats ; non. C'eft pour
la correétion des vices , & pour
là réformation des mœurs, &affin
que l'en voye comment les Sacre.
ments font adminiftrés & traittiés.
7+ 4e 1. pértotnm. Imo ceux qui
font vifités, ne puent pas eftre
compellés à payer argent : en don-
nant 4limenta ils font quittes.
C. pervenir. 11. g. 1.il ne doit pas
fc faire fi univerfel , qu'il con-
fonde l’ordre des chofes, c. perfone.
c. nullus. 11. diff. Imo, je veul
prouver qu'invafion du droit des
Ordinaires , @ inferiorum , re-
Pugne au droit naturel, comme
fe preuve.
Car la volenté des Fondeurs
qui ont ordonné que les Patrons
& Ordinaires conferaffent , doient
eftre gardées, juxra norata in 6.
Per rraditionem juffi de jure Divi-
70. în L.r. Cod. de Epifc.&Cleric.
Je dis outre , que telle ufurpa-
tion, comme pofe le Pape , l’em-
pefche de executer & exercer fon
Office ; car fon Office cft princi-
palement pour prefchier & exor-
ter euvres, & il n y puet entendre
pose @s empefchements & invo-
tions: Er ideo Petrus ,ne ne
bominem curis > Ce. te qhideme
à
11.9. 1. Se vous voulés vifiter les
Chroniques & les Decrets anciens,
vous ne trouverés point que les
Papes facent telles ufur ations,
ne qu'ils euffent la one des
Bentefices 3 ainflois , quand ils
| mandoient à un'Evefque, pour un
tout feul Clerc:à pourvevir, en.
core eftoit-ce grande grace faitte
de y obéïr, & leur fembloit qu'ils
chargeoient encore moult les Evef-
Re Mais plus fort ; ils les fai.
olent non mie imperativè , mais
par maniere de fupplication. Je
croÿ qu'il eft affés à croire que
sil cuft efté expedient qu'ils
euffent ainfi eu la difpofition des
Benefices , qu'ils en euffent ufé.
Mais l'en me demandera com
ment fut ce introduit ? Refponfe,
Ils fupplierent pour un, pour
deux, pour trois, chacun comme
ils vinrent en la befogne, &ufur-
pa l'en tous, tant qu'ils ont telle-
ment ufurpé, qu'il ne feroit pas
en ma puiflaice , ne ne auroie
pas faculté de pourveoir au plus
petit Benefice que je aye. Grego-
rils TX. l'an 406. ur recitar Job.
in cap. duobus , de refcr. in vr. c.
Mandatum. c.litteris. de referipte
Depuis que avarice invafir Eccle-
fism, ce. cap. Diaconi. 90. diff.
& ainfi il appert, ex premiffis ,
que les ufurpations qu'il fait tous
les jours, repugnent aux Confcaux
Generaux, aux Decrets & Staturs
des anciens Peres : ils donnent ma.
tiere &occafion de fcifmg , matiere
de‘inftrufjon , matiere de turba-
| tion, matiere de confufion, con-
tre‘ la voulenté des Fondeurs : ils
dbvient à droir commun aux faints
Decrets anciens , & aux faints
Peres. |
=
SE ==
ER RE CON ILE “4 EL ENVIES =
nyi | Preuves de la nouvelle Hiflsire
Et ainfi, il eft licire , pour ob-
vier aux fcifmes, pour la confer-
vation & reformation de l’Eglife
perpetuelle , que l’Eglife foit ra-
menée ,.& cfpecialement l’Eolife
de France, à L liberté & maniere
ancienne ; & ce je conferme par
une autre raifon : elle a cftc tou-
chée, non mie à ce propos. Je dis
ainfi, que le Pape n'eft mie uni-
verfel Seigneur de l'Eglife : il ap-
pert par fes lettres, où il fe appelle
Serf des Serfs ; & pour quelle
raifon fe appelly ainfi ? La raifon
fi eft, car il doit fervir à toute
humaine creature. Jefus-Chrift
noftre Sauveur ne dift pas : Pafce
oves.tuas , fed meas; & pour ce
difoit S. Jerôme : Confidere que
._ non pas de Scigneur , mais de Serf
perfonam geras. c. efto fubjeëtus. 96.
diff. Auf comme le Pape n’eft pas
vray Seigneur de tous les biens de
l'Eglife, ne les puet aliener , &c.
#t inc. non liceas. 12. q. 2. aufine
pucent les Prelats inferiores , nifi
C'c. c. hoc confultif$. de reb. Eccef.
non alien.invt. Jefus Chrift noftre
Sauveur en eft le vray Seigneur.
c.cum fuper. de cauf. propr. € pof-
fef. c. Paftorale de Decimis. Et ainf
je viens à répondre à la raifon de
Monfeigneur deT ours, qui dit que
lePape ef uriverfalis Dominus,éc.
voire à bien difpofer. Nam tutor
jure pupilli tum Domini habetur,
cum rellè tutelam adminiftrat , non
guandoe pupillum expoliat, quoad
debitam & fidclem adminiftratio-
uem Dominus eff. L. qui fandum. 3.
$. ff tuter. ff. pro emptore.
Et ainf je conclus, ex premif-
fs, qu'il ne puet pas ufurper præ
GUTATIONES , Uacantes , [bolia mor-
thorum, 6, & le fonde par autre
raifon ; car c'eft repugner à la vou
lenté des Fondeurs , car ils l'ont
ordonné , & donné les fruits pour
fouftenir les Miniftres de l’Eglife,
& le Chief veut tout happer. c.
Pafforal. de hiis que fiunt a Prelar.
tem , indiitiones ,angarie ,peran-
garie , OC. C. qMI4 Co A 10.
g.3. © ta eff Papa fubjeëtus ad fer-
vandum, Gc. Jean le Moine, qui
glofa le fcifime, fut Cardinal. Mais
i] dit tropbien en l'Extravagante,
rem non novam , Que nous ne fome
mes pas comme font les Serfs à
l'égard de leurs Seigneurs. Pour-
quoy? Quia liberi fumus, Cc. c.
Probib. de cenfibus. Le Pape ne
puct pas priver un Evefque de fon
Evefqué, fans caufe ; mais qu'il
ne puiffe pas tant impofer de
charges , mec indicere rot anga-
rias, © parangarias , Ce. je le
preuve par autre raifon. |
La puiffance du Pape & fon
Office eft ordonné à ce qu'il paille
fes oailles, & qu'il les accroifle, &
multiplie les Eglifes & Edifces,
& les conferve 3 mais par celles
exactions & ufurpations , il les
deftruit : doncques il ne Îy cft pas
licite. Mais qu'il les détruife, c ef
cofe toute notoire. Pour lui payer
ceftes tailles , ceftes ufurpations,
il convient vendre les Veftements,
les Ornemens, les Calices des Egli-
fes ,les Bois non taillables.
Ex premiffis , fe infere que
toutes fois & quantes que les Pa-
trons voyent , & efpecialement
vous, Sire ,ainfi détruire les Egli-
fes que ceux & leurs Predecefleurs
ont fondées , ils puent & fe doi-
vent oppofer que telles deftruc-
tions ne fe faflent. c. conftitutum.
16916, Generali, de Eleétianihnse
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du Concile de Conflance. 173
Z. vi. & aufi l’on ne fe doit pas
merveiller fe vous mettés la main
en cette befogne 1Iln’cft point me-
tier Confeil General pour relifter
à celles ufurpations. On depouille
l'Eglife de fes biens, l’en peut re-
fifter à cely qui ufurpe fes biens. c.
| de reff. fpoliat. Et LA
conclu qu'il n’eft point neceflité de
garder en cette matiere ordene de
droit, & que citation n'eft point
requife, ne litis conteftation : pat-
ce que la offenfe eft notoire , ainfi
Je tient Innocent.III. ;n cap. ex
parte, de verb. fignif. |
Item, vous en avés l’autoriré &
puiffance , comme j'ay dit cy-def-
fus , de y remedier, puifque vous
appercevés que l'Eglife eft oppri-
mée, & y devés pourvcoir : car le
propre de toutbon Prince ce eft.
c, boni Principis 93. diff. c. Prin.
cipes 25. g.5.0c. filiis ac ds
16.9. 1. Se un larron s'enfuit avec
ma chofe, je le puis de monauto-
rité prendre , artcfter , & empef-
chicr. Nous n’y pouvons our-
:veoir de prefent, finon par Îe Pa.
pe, ou Confeil General de cette
obéïffance. Par luy non:c’eft fa cau-
fe:il cft affés ahurté : iln’en fairoit
qu'à fa tefte. Par le Confcil Gene
al non: vous voies que l'on n’a
Re Lu pu faire avoec luy ,
quil l'ait encore volu affembler ;
& n'a tousjours fait que differer.
vous favés comment il enacefté re-
quis : cefte tolerance ly faitte, n’eft
… nourrir ce prefent fcifme. Le
oy a trop bien puiffance fur le
Pape, quand il nourrit fcifme à
Sc. Dieu mercy vous avés bien
pourveu à fes exaétions & ufurpa-
tions ; mais encore n'avés - vous
Licns fait , fe vous ne pourvées à la
difpofition des Benefices ; car,par
voie oblique , il empefcheroir &
encrvcroitlefaitdevoftreArreftou
Appointement fur le fait des pe-
cunes.
Ex premiflis , je infere quatre
conclufions : La premicreeft, que
nul du monde ne doit obéïr au Pa-
pe, circa difpofitionem Beneficio-
rum , Vel exallionem , & ufurpa.
tionem bujufmodi pecuniarum,pour
doute de excommuniement , ne
d'autre cofe ; je le preuve: car
ce feroit nourrir ce prefent fcifme,
&feroir obvier à la volenté desFon-
deurs, -& l’en nedoit point obéfr
au Pape, quand pour telle obéïf-
fance snfurgerent peccara. Item,
ordinatus e pro palcendo oves : ex
quo tendit ad finem oppofirum , l'en
ne li doit pas obéïr. {x hoc non de.
bct home timere. c. quando 11.4. 3.
Tnnocentius tient femblablement.
in cap. venerabili , de fentenr.
cXcommun. fans qu'il en foit cn:
couppe : il n’a pas befoing d’abfo-
Jution. Job. Andr. Goffridus in
c. prefenti de fent. excommun. in
VI. L
Je infere 29. que fe aucun a faic
ferment de fidelité , ou d’alliance,
Ou autre, au Pape, en cette ma-
ticre, fon ferment xon alligat ip-
fum. Pourquoy ? Car il nourrif-
foit le fcifme, &involvoir contre
le bien univerfel de toute l'Eglife.
Et ce repond à la raifon de Mon-
fcigneur le Deen de Reims, qui
parloit moult fort du ferment du
Roy. Ceft fermenticy, pofé qu'il
fuftrel,commeils dienr, qui legar.
deroir, il induiroie peçhié. Item,
ferment de alliance, ainfi genera.-
lement fait , ne oblige pas en certe
matiere : car ou le Roy entendoic
| Y iij
POUR CNE CONS SONO MIEN TITRE MCE MEET
174
fon ferment en cette matiere, &
en touteautre, ( turc le ferment
feroit remeraire , ou il ne l’enten-
doic point, & ne le comprenoit
pas pour lors; € runc l'en ne le
doit pas eftendre aux casillicites.
c. 1. de jurej. in y. Item, ce fer.
ment, & chacun autre à conditions :
tacites. Juxra noratain c. brevi à
de jurej. Item, li doiteftre inter-
ptett àintention du jurant. c. pe-
titio, de jurejurando.
Quant à la difpofition des Be«
nefices, le Pape ne fe puer deffen-
dre par prefcription. Je le preu-
veper prediita, quia Prelari, de.
C« QUIA CoGnovimus x, q. 3. in c.
Presbyter, de confuer. c. bono, de
pofful. Prelat. Job. Andr. & alii
in GC. Volumus. 16. q. 3. & ibid.
Archidiac. |
Quartement , je infere , que
pofé que l'en fache celle refiftance
au Pape en cette matiere, quil ne
vicnt point à reflituer. Et pour ce
Je repons à la raifon du Decn de
Reims, quidifoir, que etiam pre.
do reflitusndus eff, & que en Par.
Icment, & en Chaftelet, le plus
petit bon homme que y vendroir,
feroit maintenu & gardé en fa pof.
{eflion , & reftitué s’il encftoitmis
dehors, &c.c. onquerenre, de reffir.
pete Mais aucun fimple homme
* dira si ne fccic pas bien compren-
dre {a matiere. Le Pape qui eft
Maintenant & aufl fespredecef-
feurs ont ufé de ces droits, &l’onc
aufh fouffirr , & diffinulé , les
grands Clers quiontefté au temps
pafié. Voes-tueftre plus faigequ’ils
nontefté? Vocs-tu maintenant le
Corrigier? À ce je repons, qu'ilne
aut pas confiderer ce que a efté
ACER CEMPS pafll ; mais ce qui fe
Prenves de la nouvelle Hiffoire
doit faire. c. chm caufæm. de Elef
Ec fc vous me demandés, que ne fe
eft l'on pluftoft oppofé , queles Pau
pes ne prenfiffent ainfi tout > Re-
ponfe. Ou l'en s’y uft oppofé fin.
gulierement, ou univerfellcment :
non pas fingulierement. 1} n'yeuft
Evefqueni Atchevelque fi grand,
ui ofaft lever le doit, & qui ne
AR rantoit cout confondu, s'ils’en
émeut aucuncinent. Non pasaufl
univerfellement ; car il ne fe ef
fait nul Confeil General, trop long
temps a. Ne l’en n’a pas trouvé les
Prelats affemblés , par quoy l'en
puift traitter de telles matieres.
Et ad hoc Prapofitum , viennent
bien à noter verbe Canonis 1ç. diff,
in c. Canonis. Et fe les Confeaux
Provinciaux {e faiflent chacun an À
comme les droits ordenent, moulc
inconvenients Éfuflene efchivés &
finis, qui gaftent & deftruifent l'E.
life. Etentre nous Abbés ,finous
Éifions de trois ans en trois ans
Chapitres Generaux, l'en y fait
out: de reformations moult pour.
fitables. Nous veons que ceux dé
Cifteaux pour ce qu’ils le obfer-
vent, qu'ils en font ainfi bien or«
donnés. Et pOur ce avant que nous
nous departons , veons fe nous le
pourrons faire. |
‘Jeviens aprés fur le fait des Fi
nanches. Je dy qu'il eft expedient
que telles exaétions ne fe facent
pas & qu'elles ne foient plus co=
crées. Mais l’en me dira tantoft :
Tucstrop malement cruel, voes
tu que Pape meure de faim ? Re-
ponfe. Le Pape n’a point railon de
fe plaindre. Pourquoy ? 11 a afés
de quoy vivre, & echa , & outre
€S monts. Et li doi bien fuffré
pour fon vivre. Le+Pape n'a pas à
miss
DRIL
: du Concile de Conflance.
foutenir figrandtiral, &c.& fem-
ble qu'il commette le crime de con-
cufiot , en faifant celles exactions.
c. militare. q. 16. q. 1. ideo regere
Rempublicam , ubi divitie augean.
tur, vidcturef$e damnabile. Tnter-
rogavernnt Joannem milites, quid
faciemus Snos? Er air: Neminem
concutiatis, [ed effote contenti de ffi-
pendiis veffris. Parce que l'en a
ainfi toleré lesPapes paffés faire cel-
les exactions , ils en ont efté negli-
gents de garder, conquerir, & Cx-
traire le Patrimoine de l’Eglile.
Mais l'en me dira tantoft : il fait
fon devoir , & n’a de quoy vivre,
ne ly aideran pas? Je repons que fi,
aliquibus concurrentibus.
Premierement, s’il unie l'Eglifc;
t'eft pourquoy il n’a Ja Papauté ,
que pour conferver union de l’E-
glife. Chacun Bcnefce eft donné
pour faire le fervice qui y compete,
& pource, s'ille fait, l'en ly ai-
dcra , s’il a bcfoing. Item, fe la
caufe pourguoy ildemanderaaide ,
cit vraie , & raifonable, comme
verbi gratia, qu'il ne puiffe bon.
nement autrement vivre. ç cèm
Apoffolus, de Cenfibus. Item, qu'il :
ÿ ait maniere congruë ; que ce ne
foit pas mal, & par manicre fimo-
niaque, que l'en fair cafcun jour,
æn Cour de Rome, avant que l'en
foit pourveu, il convient paier,
&c. Il me femble que cette manie
te defaire qu’ils ont, n’eft pasbicn
tolerable. Entendés fainement que
| (ne veul pas direqu'’ils ne puiffenr
ien en Cour de Rome commettre
fimonie de impofer tels fubfides ,
tcllesexaétions,deber effe modus de-
bitus. Ce faire ne doit pas depen.
dre de la voulenté du Pape ,; Mais
font à appeller les Prelats,
| 19ç
Item , telle exaétion ou fubfide
doit cftre limité, felon neccflité
ui apparoit quand l’en a neccffité
de 26000, il ne faut pas impofer
100000. toutes voies nous veons
chacun jour faire le contraire, &
de ce font enrichis les parents, &
voit-l’en communement quecc font
les mauvais perfecuteurs que l'E.
glifcait, que ceux qu'ellea dés ;
& cnrichis. Ircm, cettes pactions
ne fe doivent pas faire par manicre
de rente perpetuclle. Item, auffi y
doit garder à qualité , que cafcune
Eglife paie felon fes facultés, 11 y
a des Eolifcs qui vaquent fouvent ;
le Pape leve tousjours ; elles ne po-
roient durer queellesne fuffent de-
cruites. Irem, il y en a qui font
diminuécs , il ne faut pas fclon
raifon & cquitc, que elles payent
delon le temps ancien, quand clles
cftoient en valeur, car, parce ,
comme j'ay touché cy deflus , il
convicnt vendre les calices, Îcs
bois non taillables, vendre rente à
vic. Dicux fceir commentune Ab-
baïe qui cftaflés prés de cy, encft
gouvernée. Jemen deporte. .
Seroit forte cofe à raconter ,
que les inconvenients qui s'en en=
fuivent. Je viens au fait dès Be-
nefices : j'ai dit que J'en devroit
ramener l'Eglife de ce Royaume à
fa difpofition premiere, & ancicn-
ne, & à la difpofition de droit
commun, & que les ordinaires &
Patrons confcraflent , & que les
Colleges, &c. Mais l'en medira:
Tu heretiquesen droit; n'as-tu pas
le Chapitre /icèr de Preb, in Vr,
qui diff que le Pape n’a pas feule-
ment la plenicre rs des
Bencfices Ecclcfiaftiques > quand
ils font vacants, mais auff peut
ne
176 Preuves de la nouvelle Hifhoire
tribuere jus ad vacatura. Repon-
fe. Aucuns dient , que pofé que le
Papedift ainf en icely Chapitre,
quil ne fouffit pas. Pourquoy ?
car ce eft ordonné hors du Confeil
General, & ainfi ce qui eft orde-
né au Confeil General , il ne peut
mie toller ne ofter. Item, il ho
biensidoine tefmoing en fa caufe:
l'es n'y doit pas ajouter plaine
foy.
Encore jene metiens pasen ce,
mais je a outre SL pofé encore
que la difpofition des Benefices lui
competeroit , fi n'en doit-il pas
ufer , finon qu'il y ait caufe raifo-
nable , ainfi le tient Innocent, &c.
1] ne puct pasaufñli referver en tout
à fa difpofition univerfellement
tous les Benefces. Il ne puet pas
auffi ofter & enerver toute la puif.
fance des Patrons & Ordinaires,
& gafter , ou fruftrer les Elections
ordonnées ez faints Confeaux Ge-
neraux faittes.
Mais encore me arouera l'en,
que fe cette reduction fe faifoit ,
Ics cftudes periroient , la fcience
ar tant diminueroit, qui fcroit
bien rand prejudice à la Chre-
ftientc. Reponfe à ce. Les Prelats
en cas que ce ne fe concluoit, ont
dejaavifé, & yaviferoient fibien,
de l'en y mettroit bonne provi-
ion, Le Pape en a aucunes fois tou-
ché ; mais il’difoit aprés, que fe
cette reduction fe failoit, que les
Prelats en abuferoient : mais il y
_a bonne folution à ce; car en cas
le droit y a tres bien pourveu, çar
{e il ne font comme ils doivent, ils
font privés jure conferendi , vel
ésiam prefentandi. c. congruè , de
Prebend. Les autres me diront ?
_L'en a bien veu comment ils s’en
font portés, au temps de la fuftra-
xion. Iln'y eut que le mains des
Prelats qui en fift fon devoir. Re+
ponfe. Je dy qu'il y eut plus de
notables hommes, & de Clers pour-
veus, qu'il n y avoit eu par devant
la fuftraétion, par moult de temps.
Ce font les cofes qui m'ont efté en-
jointes pour notcfer à voftre Ma-
jefté. Pour Dieu pardonnés-moy,
fi j'ai aucune mains mal dit, qui
foit contre vous , ne contre le Con-
{eil prefent. Irem , aucun de Mef-
feigneurs de pardecha, repondront
aux railons de droic & de fait de
partie adverfe , feimcftiereft, &ce
Le Chancelier de France. Il
femble que vous voulés encore pat
ler pour cette partie.
Le Patriarche. Vous favés que
le Deen de Reims, & Monfci-
gneur de Tours, ont grandement
impugnée la Requefte de ma mere
l'Univerfité; & pour ce il fautres
ondreà leurs raifons. Et aufli vous
Le ue le Roy n’a point accou-
tumé à expedier fi groffes beloi-
gnes, quand elles cheent à fon Con:
feil, jufque à ce qu'elles foient
bien debatues, & arguées de l’une
partie , & de l’autre. Nous repon-
drons à leurs raifons , de fait & de
droit. Nous fommes tous preftes : à
demain, s’il vous pleft.
Le Chancelker.Ot foitdoncques
à demain à neufheures, &c. ;
Et fic finis propofitionis D. Ab=
baris DE £ A Mbits vi. die
menfis Decembris , Rege prefidens
te in Concilie codem anno, quo [u=
pra, TC, .
S cquurtut
du Concile de Conflance.
Æ
177
Sequüntur propofita per Magiffrum Perrum Plaoul , ex parre
Tniverfitatis Parfienfis | coram Delphino prafidente , ac
coram Praælatis Francie, @* aliis die xy. menfis Decembris ,
C7" fic incepit thenma [num.
Onvertantur retror[um om-
Vu nes qui ederunt Sion. Pfalm.
Tres-Excellent Prince,& mestres-
redoutés Seigneurs, ileft vrai que
quand il y a aucune maladieenun
corps humain, l'en fuet aller aux
Phyficiens , pour guerir medeci.
ne. Or his que noftre me-
re fainte Ecglife eft maintenant en
Ja grande maladie de ce prefent
fcifme ; il faut donc ly querir me-
decine, & pour ce que la maladie
eftcfpirituelle, il convient querir
medecines c{piriruelles de la iainte
* Ecriture, avec les Medecins cfpi-
rituels: car trouvera l'en medecine
oppertune; g#ia , comme dit S.
Auguftin, lib. de Dottriné Chri-
ftiana , il n'eft nul bien qu'en ne
detreuve contenu en la fainte Ecri-
ture, ne aufli aucun mal qui n’y
foit reprouvé.
Maisje treuve que outre tous les
Prophetes qui ent parlé de l’Eglife
de Dicu, David Îe Prophete eft le
principal, & infpiré fur tous les
autres: cat en tout fon Pfautier
n'a gueres licu, où il ne parle de
l'Eglife; nen’y a Pfalme, où il ne
fache aucune mention de Jefus-
Chrift, & pour tant, quand j'ay
veu cette maladie, jem’en fuis ve- ?
nu u pour avoir confeil , com-
ment ell
€ pourracftregarie, & il
i'a ainfi re{pondu : Convertantur
rctror[um omues qui oderunt Sion.
Quand aucuns font profequu-
tion, ils doivent eftre boutés hors,
& efpecialement qui turbent l’E-
glife, qui eft fi haute & fi precicu-
e,commedifoit S Paul, ad Hcbr,
xs Acceffiffis ad montem Sion cœ-
leffem Jerufalem, E cclefiam primi-
tivorum. Mais encore aprés m'en
fuy venu à un autre Medecin pour
querir remcde à ceftc maladie, cea
eftéà Monfitur S. Paul, lequel m'a
tantoft dit : Abfcindantur qui vos
conturbant, Et aprés, pour favoir
comment je les & mct-
troie à execution ceftcs medecines,
je menfui retourné au Prophete,
& l'é interrogue, & il n'a rantoft
ni os enun autre Pialme les pa,
ro _ print l'autre jour Mon-
fieur de Tours , qui font tres-bien
à monpropos. Priscipes populorum
congregati funt cum Deco Abra-
ham , quoniam Dii fortes terre ve-
hementer elevati [unt. Vebementer
elevat:. |
La medecine ne peut eftre exe-
cutée ne appliquée fans les Princes,
& pourceil donne remede, lrinci-
pes populorum. Et ainfi les paroles
de Monfieur de Tours font une
medecine trés - applicable à cette
maladie. Et afin que nous ne def.
faillons à appliquer & executer,
difpofons-nous premierement. Et
comment ? Comme Monfieur le
Deen de Reims nous enfeignoig
319
tres-bienà propos. AManete in dile=
étione mea. Soyons bien en vraie
charité, & nous retournons devers
les Princes qui pueent en cette be-
fogne , comme nous .enfeignoit
Monfieur de Tours. Principes po-
pulorum. Et enfi fembleroit que
par l’infpiration du Saint Efprit
eux deux aient efté infpirés à pren-
dre chemins, ainfi faifant comme
pourpos. |
Et eft à favoir que l'Eglife fe
complaint ,endifant: S'epe expug-
naverunt me, Dominus juffus con-
cidet cervices populerum. Conver-
tanturretror{um omnes qui odernnt
Sion. L’Ezglife , en fe complai-
nant, men commande ces paro-
È , & l'Univerfité les prefente à
ceux qui pucentaidier en cette bc-
fogne aux Princes.
Nousavons eu autrefoisdes pere.
cutions en fainte Eglife : au temps
de Abel le jufte, qui fut le com-
mencement de lEglife, Cain fon
frere, qui eftoit le commencement
de l’Eglife de Babylone, ly fift
petfecutien, & pour ce dicebat
Ecclefia: Sepeexpugnaverunt me.
Et ces deux freres Abel & Cain,
fegnifient & figurent les deux Ci-
tés de quoi parle S. Auguftin , &
font figure de la perfecution ter-
rienne de la Cité de Rome, il ÿ
avoit Romulus, ® Remus fratres.
Romulus Remum fecit decapitare.
Eten vous vcez que la Cité de
Babylone, la Cité diabolique fait
perfccution à la Cité de Dieu, &
non mie feulement à Dieu, mais'à
foy-melme , #? ditlum eff de dnobus :
fratribus Remo © Romulo.
Ou temps de Ifaac 4d fcifma or-
tum,{en per[equutio. Afaac eftoit de
_ Gbera, & Ilmäxl 4e ancillé, Ifarc
Preuves de la nouvelle Hifloire
reprefente la Cité de Dieu, 1fmaë
reprefemtat Synagogam perfequen-
tem Civirarem Dei, Si nous fai-
{ons comparaifon de ceftes perfe-
cutions, a la perfecution prefente,
la comparaifôn n'eft pasbonne, car
nulle des perfecutions fufdittes
naefté fi grieve , ne fi nuifible
comme cefte prefente, & pour ce
le dit le S.Efprit : Convertantur
retrorfum. Et par qui fairoit.il
bouter hors ces ennemis de l’Egli-
fe? Les Rois de France principa-
lement ont tousjours boutté hors,
& les autres Princes, les fcifmati-
ques & heregques , anemis &
perfecuteurs de la foy. Monfei-
gneur le Patriarchel’a affes deduic
& declaré, je m'en pafle legiere-
ment.
Quand noftre Sauveur vint en
ceft monde mortel, pour .fauver
les Miniftres , ils le perfecuterent
jufqu'à la mort : mais les autres
Princes , voire payens, les trois
Rois ne le perfecuterent pas,maisle
vinrent aourer. Aprés | Empereur
Conftantin fe convertit & extermi-
na Jes herefies & fcifmes,auConfeil
Gencral, qu'il fitaffembler, pour
exterminer lefd. heretiques. ü ap-
pert doncques que les autres ont
extirpé & exterminé les herefies:au
Roy de France,qui a efté tousjours
en vraie foi & union, ilappartient
bien exterminer cefte dr 1 te per-
fecution , & pour ce prefente le
Prophete les paroles propofces,
au Roy, aux Princes , aux Pre-
lats ; & aux Etudes, & dit ainf
que.cum auxilio Regis G Princi-
PUM, convertantur omnes qui ode-
runt Sion. Monfeigneur S. Paul,
pour confumerfi dir: 4bfcindantur
OMNCS qUi VOSsçonturbants
du Concile de Conflance. | 179
Ces chofes prémifes , pyur en-
trer en ma maticre , je mettrai aue
cunes propolitions ou confidera-
tions, La premiere eft ceftc: La
perfecution & turbation prefente
de l’Eglife eft griéve & incolerable.
2. Que les deux contendants font
ce prefent fcifme, & en font caufe.
3. Que les deux obétffances font
en caufe de ce prefent fcifme, ou
non mie principalement , comme
les deux contendants. 4. Que fe
les deux contendans font pertina-
ces , ils viennent à noter de fcifme.
se Se les deux obéïflances , aprés
qu'ils font informés de ce qui eft
à faire, font pertinaces , veniunt
fcifmate notandi. La fixiéme &
derniere , que les affertions que
l'en fair en cette matiere, pour
fouftenir les deux contendants en
cette divifion, videntur haretice,
falrem alique.
Quant à la premiere, clle ft
dure & horrible, quand fcifme eft
en l'Eglife, efpecialement univer-
fel. Ceux qui en fbritcaufe pechent
fi griévement , &c. il eft trop plus
gricf & horrible, que quand il
n’y a qu'un petit nombre de per-
fonnes. Scifme felon M. S. Auguf-
tin,efkmort, & privation de vie,
nt aichat contra Donatiffas. Qui
diviferoit un corps humain en
plufeurs parties divifécs & fépa-
rées , n'auroit tantoft plus de vie.
Amos , tout le corps periroit. Aufli
quand il y a aucunes parties qui
bn divifées du corps , elles meu-
sent, fans temede. [mo , felon qu'il
cit efcrit, num. 16. crime de fcifme
cft maire & greigneur crime que
n'eft idoläcrie. Je le preuve , car
il eft. plus puni. Les Idolâtres
mais les Elements courront fus aux
fcifmatiques , comme il puet ap-
paroir de Chore Dathan € Abiron,
quos terra deglutivit ; & ceux qui
adheroient à eux furent nids
conffernati. Je induis ceftes cofes,
affin que l’on voye que mal font
ceux qui nourriflent ce {cifm:, &
qui en font fauteurs.
Je ofe dire que oncques, puis
que l’Eglife commença ; il n’y eut
oncques fi mauvaife perfecution,
ne fi dommageufe en l'Eolife de
Dieu , & horrible, comme elle a
maintenant. $e nous venons à la
la perfecution ancienne de Abel,
elle pourfita moult; luiquieftoit
innocent , cdifia l’Eglife de fon
propre fanch : mais certe perfecu-
tion eft nuifible , & ne profite à
nullui. La perfecution de Jacob,
Efaü, & Jofeph, omnia veniunt
ad bonum. La perfecution du Roy
Pharao ez fils d’Ifraël , fut moult
utile ; il n’y a nulle comparaifon
avec la perfecution prefente, &
les perfecutions pallées. Ez perfe.
cutions qui fe Éifoienc , iln'y
avoit qu'un peu de gent ; mais
véez toute la Chreftienté en tel
erreur & abufion , quid agendum
cogitetis ? |
Item , slli delinquentes punic=
bantur , © manebant fideles &
credentes : etiam perfecutio Je[u
Chrifti fuit urilis , quia per hoc
fuit genus bumanum redemtum :
perfecutio Apoftolorum Marty-
rum fuit utilis, in tefflimoninm ve-
ritatis, € per boc Fides exritir
promulgara 3 perfecutio bærerico-
rum utilis fuit, quia per hoc Fides
fuit elucidata, © determinata. S ed
affa prafens erfecutio e d :
doivent eftre punis par J'Eglife, P ft effruc
rive Ecclefia , & }e mal fe monftre
Zi oo
’
Ses ‘ane an Dh 2 à 6 ol
130
tousjours de plus en plus. Idcirio
Propheta : Sepè expngnaverunt
Mes... ctenim non potuerunt
mihi , @ dicent nunc autem pof-
funt mihi, dicit Ecclefre : nondum
dicit expugnaverunt , [ed nunc
me expngnant , CC Er ides
recurre ad Regem , qui confucvit
exjlirpare , G'c. prefentando fibi
verba : Convertantur retror[um
omnes qui oderunt Sion. Et ultra
bas afflittiones , adhuc intolerabi-
Liñs affligitur ipfa Eccleffa , non
mie feulement en elle & en foy;
mais auffi coutes les creatures de
ce monde par le prefent fcifme.
Aicbat Bernardus , in Sermonce
Nativitatis Dominice, que la Cité
de Dieu , celle qui eft amour en
Paradis, n'eft encore mie parfaite,
car elle atrend encore les Saints,
Fe remplir la ruine des Anges,
aquelle repletion empefche que
ne fe faiche ce prefent Écifme 3 Car
moult des ames fuffent fauvees,
defquelles le falut eft protelé, voire
ar aventure tollu , & ainfli par
A prefent fcifme les murs de cette
Cité de Jerufalem demeureront
rompus & irreparés. Je croy qu'il
en depleft à Dieu, aux Anges, &
à toute la Communion des Saints.
Aprés, le falut des govres ames
sftant ez Purgatoires , n'en eft-il
pas retardé? Et que toute la crez-
ture foit grevée par le prefent
fcifme. S. Bernard ou Sermon al.
leoué fi dit ainf aflés au propos,
que au jour du Jugement , toute
Creature fera renouvellée, & en
cftac plus éntier & plus parfair,
& ramenée à innocence : en l’eftat
de innocence les creatures raifon-
nables n'avoienc point à fouffrir
des pcftilences qui feuffrent main-
Preuves de la nouvelle Hiflotre
tenants & pourtant difoit faint
Clement, qui fucceda a S. Pierre
au Sicge de Rome, que eft mer-
veille que les Elemens ne tranf-
gloutiffent & affublenr ceux qui
font le fcifme , ou nourriflent en
l'Egclife de Dieu ; & fe n'eftoit fa
miléricorde de Dieu , omnia Ele-
menta infnrgerent contra tales. Et
pour ce l'Eglife au Roy tres Chref-
tien de France dit : Convertantur
retrorfum omnes qui oderunt Sion.
Moult des inconvenients qui s'en
cnfuivent en la fainte Eglife, & fes
Miniftres à caufede ce prefenc fcif-
me,M lePatriarcheena touché plu-
fieurs. En verité.ils font frgriefs,
& en fi grand nombre, que forte
cofe feroit les bien énumerer tous.
Je m'en pafle, pour faire plus
brief.
fl y eut bien au remps de M.
faint Auguftin un fcifme que f-
rent les D'onatiftes; car ils difoient
que les enfants baptifiés par un
Juif , pofé qu'il euft gardé [a
forme & P'Eglif ,que Penfant ne
cftoit pas baptifé , & qu'il falloit
qu'il fuft encore baprife. Ce {cifme
ne eftoit pas fi grand comme le
prefent : tomtes fois fainc Auguf-
tin ne le put oncques fouffrir, &
le extirpa, & fut declaré qu’ilne
falloit plus baptifier : & ainf il
appert la premicre propofñtion de-
.clarée , qui. eftoit que la perfecuæ
—
tion & turbation qui eft en l’'E-
glife, eft
tolerable.
Avant que je vienne aux autres
propofitions ou confiderations qui
font par maniere de mineure à
cefte premiere precedente, je fais
les proteftations toutes qui ont
<fté faitres par ceux qui ont pre=
griéve , horrible , & iu-
La . nat D ne becs
LE 4
* du Coxcile de Conflance. 161
fier parlé, & cfpccialement proccfte
a riens que je die n’cft en haine
€ Benediét, ne de fa perfonne,
car en verité je ne eu oncques
haine à lui. Item, prorefte que je
ne parle en cette matiere , pour
caufe de nul proufit qui m'en doi-
ve venir ; Car fr la fuftraxion
cftoit faicte, ja je n’entens à de-
mander Benefice aucun, & ne eu
oncques au temps de la fuftraxion,
aucun Benefñce : mais cefte cft la
raifon que me muet 44 loquendum
in iffæ mareria; car ilme femble en
confcience que ur chacun eft tenu
de y faire tout ce qu'il puer, au
moins orer Dieu , prier, &:avoir
doleur ai cuer, qu’il dure fi lon-
guement, ou autrement il peche
mortellement.
- Premierement , je prens excufa-
tions de paroles de fi grandes ma-
tieres, de fi grandes perfonnes ,
aufli que la matierc eft desja ou-
verte par Îles propofants precedents,
qui ont tout employé & tout dit.
11 ne m'eft ricns demouré à dire:
mais je me foumers 5x benignitare
audientium, qu'ils prendront pa-
tience, &c. Aufli ce que je dis,
c'eft par le commandement. Ces
cofes prémifes & fuppofées.
!. Je: viens à la feconde propofi-
tion qui eft par maniere de mi-
neure : les deux contendants font
cette perfecution. Je la preuve ;
Il ef tout notoire, chacun le
{ceit bien, que s’ils voufffent entre
foy', ch tres-peu de temps nous
aurions paix &:union ; inais un
tient unt partie, l’aurre l’autre, 8
ainfi tiennent l’Eglife en perfecu:
£ion. Ils font ee ne
faifoient les Chevaliers, qui mirent
à mort Jefus-Chrift noftre Sau-
Cd
$*
veur. Les Chevaliers ñe veurent pas
devifer la cotte, le veftement in-
confutile de Jefus-Chrift ; mais
ceux-cy mettent bien l'Eglife en
deux parties, en tant que en eux
eft : il cft rout évident qu'ils en
font cofe principale, de quoy fc
excufent-ils , tant qu'ils ont fait
cecy, qu'ils ont fait cela? Pour
fcder tour ce fcifme & cette per-
fecution , il n’y faut que un mor,
ilne faut que dire, Cede. Et s'ils
difentc le moyen n’eft pas bon de
querir paix &union , délaiffer fon
état, fe mettre in paris © nudis,
c'eft trop grief : je réponds que
non, & ils font obligés non pas
feulement à laiflier re état &
prefidence pour l'union de l’Eglifc;
mais {ont tenus à méttre leur pro-
pre vie, pour le bien publiq. Ne
commande pas la LoyDivine qu'ils
mettent Jeurs ames propres pour
le falut de leurs oailles ? Et pour-
tant, difoit faint Auguñtin , en
parlant en cette matiere, que s’il
s'enfuit plus grand nr à leif-
fier la dignité Epifcopäle , qu'ilne
feroit de la retenir , celui qui la
tient doit la délaifler.
Helas ! s'ils euflent cru faint
Auguftin, s'ils euffent ainfi fair,
nous cuflions paix & union en
fainre Eglife, & pour ce il appere
doncques clerement qu'il ne tient
que en eux, & qu'ils font ee fcifme
& cette playe : & ainfi appert que
les deux contendants haïiffent &
font ennemis de l’Eglife : cum hiis
qui oderant pacem era4m pacificus
cum loquebar Jilis | impugrabant
me gratis , & non pas feulemene
ont l’Eglife en haine, mais eux-
mefmes, quia, qui facit iniquira-
tem, odit animam [uam. $. Au:
Z ii
182 | Preuves de la nouvelle Hiffoire
guftin , fuper illo verbo Pfalmi:
Sicut leo in fpelunca [ua , dit qu'il
va trois manieres de perfecutions;
l’unc eft caufée de force & de vio-
lcnce ; la feconde de barat & de
hipocrific; la tierce eft caufée de
l'une & de l'autre : la premiere
cft de ceux qui perfecutent Îles
Apoîtres & les Martyrs; la fecon-
de, des hipocrites , fcifmatiques
& heretiques , qui fur efpece de
bien , fe cfforchoient,en fauffes
couleurs , de femer erreurs, here-
fies, & faufles opinions : mais la
tierce eft, ce fembleroit, la per-
fecution; car il femble qu'il y ait,
puifqu'elle dure tant, barat &
déception, & hipocrifie ; car ils
vont fi fubrilement entour le pot,
ue, qui n'entendroit la matiere,
ï fembleroir par leur excufation,
qu'ils euffent droit. Ils prétendent
aucunes verites: ils palient. Com.
ment s'en suelleneile excufer, ne
qui aura leur excufation agréable,
confiderée la playe & fciflurequ’ils
font en l’Eglife, en telle nor
tion , ils ne querent Le couleurs,
à fophiftiquer l'Eglife, le Peuple
& le Clergé?
À ce propos vient tres-bien à
noter ce que dit faint Gregoire,
en une Homelie qui fe dit à Pä-
ques : Dune mulieres venirent ad
monumentum, territæ fucrunt, OC.
Il afigne la difference qui eft entre
le bon Ange & le mauvais ; car
l’Ange de lumiere eft de terrible
& épouven table entrée , mais il eft
de gracieufe iffuë : mais au con-
traire, l’Ange de *genebres eft de
belle entrée , mais il eft de mau-
vaife iffuë. Les femmes, quand ils
vindrent au monument de Jefus.
Chrift, & elles virent les Anges,
clles furent efpoantées. Mais auffi
parcillement ont fait ces deux con-
tendants du Papat , car ils ont
cfté de belle entrée, mais ils fonr
de mauvaile iffuë. Le Diable fi a
encore une autre maniere de frau-
der les fimples perfonnes. Nous
lifons qu'il y avoit un Diable,
une Idole , #7 Monte Délphico,
qui pe donner réponfe des cofes
us en lui demandoit , ufoit d’une
figure
ui a nom Paramphibolie,
c'eft-à. dire , qu'il donnoit répon-
fes par paroles, qui avoient toudis
deux vifages ; atnfi que l'en ne le
pooir nulle fois reprendre , tant
refpondoir doublement & obfcure-
ment. Aufli ces deux cofitendants
ufent de réponfe à deux vifages:
l'en n'y fceir que mordre.
Helas! eux qui deuffent pref-
chier & reformer tous les autres,
ils ne deuffent pas ufer de telles
Sophiftications. Et ainfi appert
la feconde propofition declarce,
ui eftoit que les deux conten-
Le font cette perfecution.
Je viens aprés à la tierce pres
pofition , qui eft cefte , que les
deux Sbéffances {ont en caufe de
cette perfecution, non mie-prins
cipalement. Je le preuve par les
paroles de faint Auguftin , qui en
enfeignant les obéïffances ; coms
ment ils fe doivent avoir au temps
de fcifme , dit ainfi : Que quand
les Evefques.,, ou Chief principal;
pour leur ambition de doniner ;
& convoitife de poffeder ,fonr'ce
fcifme, f plebes non dividereïtnry
il n'y autoit-point de fcifme sils
retourneroient tantoft à unité, fe
l'en ne fuivoit ne l’un ne l’autre $
& ainfi les obéïffances que l'en leur
fait, font caufatives de. {cifroc.&
de divifion,
dy Concile de Conflance. 15,
Je confidere deux communica-
tions ou unités : l’une, #rionem
G'communicationem Chriffianorum
entre eux, & qu'ils ayent amour
& dilection entre eux , & eft le
fecond commandement, & confi-
dere l'union qui eft de l'Eglife à.
Jefus-Chrift , & de l'ame à Dieu.
S'il convient rompre & devifer la
‘communication & union Catholi-
que, pour amer , pour avoir di-
leétion à un homme , pour lui
obéïr ; je dis que l'en ne ly doit
point obéïr. Quand l'en treuve
deux Loix , l'une fouveraine, &
l’autre moyenne , l'on ne doit pas
obéïr à la moyenne, pour tref-
pafler le commandement de a
fouveraine.
Item, nous ne obéïflons au Pape,
finon'finellement , pour avoir paix,
& union. Se le moyen eft plus tur-
batif de union & de paix LS
nutritif, ne le doit l’en pas leiflier,
puifqu'il empefche plus qu'il ne
aide > Mais aucuns me diront, ne
obéYr point au Pape eft une grande
abfurdité, un grand inconvenient.
Ils ne prennent pas bien la matiere,
ceux qui font tels arguments ;
cat puifque noftre obéï{fance eft
turbative de union, fi nous obéïf-
{ons ; nous ne fommes pas de vrais
obéïffants; & pour ce il eft efcrit,
A. v. Quodmelins eff obedireDeo,
quäm hominibus. Deus pracepit
quod fimns unum. Si faint Pierre
l’Apoître nous commandoit le
contraire , nous. ne. lui devrions
pas obéir. | | |
Éc fur ce poroit eftre encore la
maticre de fuftraxion , il femble
que ce euft cfté conveniente cofe
_& opportune , que dés le commen-
£ement de ce fcifme & de la divi-
fion , que l'en n’euft obéï à l’un ni
à l’autre; & efpecialement quand
nous apperchevons que l'autre
partie fuft indurée & ahurtée à
fon opinion , & qu’il n’y avoit plus
nulle efperance de réduétion. Et
ainfi appert que nous Îcur avons
plus obét que nous ne deuflions ;
& ainfi qu'ils n'ont pas caufe de fe
plaindre de nous, Quand la fuftra-
xion fut faitte , tous ceux qui
veurent parler furent oys, tout
fut ouvert, tout fut argué : elle a
cfté fcellée , elle a efté divulguec,
& ainfi elle eft à fouftenir:au moins
ne puct-elleeftre impugnée, qu'elle
ne fuit , & foit bien faitte. Je le
dis, pour les raifons qui ont efté
faittes au contraire par les propo-
fants de la partie du Pape. Et ainfi
appert propofition declaréc, qui
eftoit, que È deux obéïffances font
en caufe de cette perfecution, non
mie principale.
Je viens aprés à la quarte pro-
pofition , qui eft cefte : Les deux
contendants du l’apat demeurants
pertinaces , & se de l'eftac en
quoy nous fommes, font iceux con-
tendants fcifmariques.Je lc preuve
per lirteram [ubffraxionis , dum
dicit , quia crimen [cifmatis incur=
rebant , modo cum tunc fuerir faëla,
@ adhuc mancat iflud findamen-
tum.Ergo. Etainfappert laquarte
ropoñtion declarée. Vous orés
fire la lettre de fuftraxion , s'il
vous pleft : Pojf premium, Cv.
Quamquam illi fcifmata faciunt,
qui contra canonicas faniliones ve-
nientes veniendo feifmata faciunr,
& qui fcindunr Ecclefiam fcifma-
rici funt reputandi, Et pauld poff :
Cm Ecclefis pr de nnico fcrfmara
facienti, vel fubvertenti obedien-
184 Preuves de lanouvelle Hifoire
dum non fit, cum mala predica-
m4, potins deccbat quam juvari,
C'c. Cum Petre , non ad deftruëtio-
nem , fed unioner confervandam fit
gradira clavinm poteffas, cum ubi-
que ponarur [candalum , fatagentes
retinere quilibet Cathedram fuis
ambitionibus intenti, cum pro Pace
Chriffi Epifcopi debeant elfe vel
non effe, cum fuis corruptionibus
fcifmata foveant, qui tam grave
fcandalum ufque nunc tolerare, éc.
Le Chancelier. C’eft aflés leu.
Plaoul recommence : Auf f-
rent les Cardinaux fuftraxion d’un
commun afflentement, & parlerent
moult avant.’ Se vous volés, l’en
dira le vidimus de leur lettre,
Le Chancelier. À trotali ove-
dientia ricedimus, declaramus re-
ceffiffe, fperanses bonum,é"c. Chrif.
rianiffime Princeps, veliræ clare
Majcfaris Nuncios reccpiffe, quo.
modo recedere, © c.
Plaoul. Vous avés oy comment
la fuftraxion fut faitte, & com-
ment elle appelle pertinace & {cif-
matique, & comment lc College
desCardinaux l'appreuve & la loë,
8e les cofcs qui à ce avoient cfté
reputées bonnes & juftes , car elles
{ont fondées fur droit Divin & Na-
turel ; & ainh je me pañle de la
quarte propoñrion , qui eftoit,
que les deux contendants du Pa-
pat demorants pertinaces, & l'é-
tat en quoy nous fommes, les font
fcifmatiques. :
Je viens aprés à la ae pro-
poñtion , qui eft cefte : les conten-
dants du Papat, fixi © pertinaces,
doivent eftre notés de fcifme. Elle
cft prouvée allés deflus ; je ne la
veul plus prouver.
_Se-viens aprés à la fixiéme & ,
derniere , qui eft cefle, que let
Subjés, puis qu'ils font informés
u cas |, & comment ils s’en doi-
vent cxpedier; s'ils ne le fone, ils
doiventeftre notés de fcifme. Je le
Preuve; car ils fe devifent contre la
«Communion Ecclefiaftique, & con-
tre la Loy de Dieu , qui les y obli-
ges; & ce peur cftre aufli prouvé
par les raifons de la fuftraxion ,
qui font contenuës en la lettre qui
a cité leuë. Etprens doncques pour
le fondement , les raifons dela {u-
traxion , avec les autres Docteurs.
S.T homas d'Aquin, qui parle tres-
bien depertinace, & dit ainfi, que
perfeverance eft une vertu, par la-
quelleun homme, quand il cognoit
une verité,il feadhere à celle verité;
mais nonobftant qu'il s’y doit ad-
herer , s’il voit unc plus grande ve-
rité , il doit leiflier la mendre ; &
ceux-cy , il les appelle virtueux :
mais il yen a He ,qui ne
font pas virtueux , mais ils {ont
mols en leur opinion ; car pour
aucune apparente raifon , ou°fo-
phiftique , tantoft ils muenc leur
Opinion, nec funt fatis fixi, nec
adberent veritati per i plos cognite.
Sed funt alii qui {ont trop durs,
crop ahurtés & affichiés en leur opi.
nion , vel circa modicam rem, voire
à fouftenir une truffe, ou une cofe
de nient,& cette pertinace cftmale.
Mais quand l'entendement hu-
main eft pertinace environ la ma-
ticre de la Foy, le pechié eft trop
gricf. Un homme ne peut fi peu fens
tir pertinacement en la matiere de
là Foy, que ce ne foir tres-perile
leufc cofe. Ainfi il appert qu'adhe«
rer trop fort à fes opinions, eft
cfre pertinace. Sainr Auguftia
appelle tels ahurtés, homines im-
menfes
ee me a
———
du Concile de Conffance.
smenfos in opinione. Or une pe-
4e pertinace à la matiere de l’E-
glife, eft plus grieve, & plus noci.
ve, &c. Je dy cecy pourtant: car
Ja confeffion de ceux meifmes qui
ont propolé pour le Pape, il eft
veu cnfuir fa propre providence.
Je dy Benediét , ne ont-ils pas:re-
cité qu'ila dit, qu'il a bien 24.
ans, qu'il ne fit que à fa tefte, &c
en parlant [ur cette matiere. Gr
.confiderons donc fi eft grand fi-
gne de pertinace, & puis en cette
matiere , & non mie feulement
in materiä ; [ed ctiam pertinax
an fe. |
S. Augultin demande com-
ment l'en pe , ou comment l’en
pourvera , fe un hommeeft loyal,
ounon, & refpond que quand un
homme, ne pour priere, n€ pour
menace, nc{e depart de la verité,
mais fe tient éonftamment & fer-
mcment fans mouvoir, il eft à re-
puter loyal, & vray: aufli au con-
traire,quand un homme eft fi ahur-
té à fon opinion, qu'il ne s’en de-
paït , ne pour prieres, ne pour
menaces, ne pour mott, il doit
eltre noté foverainement pertina-
ce, cfpecialement quand fon opi-
pionn cft pas honne,ni-bienfandée.
Et en verité l'en m’adicqu'il adit
plufieurs. fois ,&u il ameroit mieux
mourir, que.ceder. Qu'il foitbien
affchie, & pertinace en fon opi-
nion, il appert bien ; car pour les
ammonitions des Rois de France,
de Angleterre, d’Arragon, de
Caftille, il n'en a oncques riens
voulu faire: mais que pis eft, fit
prefchier en Avignon, qu'il aime-
caic mieux cftre devifé, membre à
membre, que acquiefcer à la vois
de ceflion ; mais oés qu'il dit, qu'il
mettroit l'Eglife eneftat, que l'en
auroic bien à faire de la relever.
Etainf il appert clerement, que ft
pertinace fut oncques cn homme,
que elle eft en luy ; & ainf telle
ess cft hereñieformelle, fclou
es Juriftes.
Quand un homme devife l'E-
glife, & y met celle perturbation
pour fa Prefidence pofcder &-rcete-
nir, & enfuit pertinacement fon
opinion à il doit eftre dit fcifma.
tique, & ne puct durer ke fcifme
longuement ,qu'il n'y aitfupeétion
d'herefie envers celuy qui cft cau-
fe, & fait le fcifme. En verité je
ne voudroie dire nul mal de fa .
perfonne , & voudroie qu’il euft
tousjours bon cftat , & grand,
mais que noftre union nen fuft
point empcfchiée. Confideranr,
que, auf comme un homme eft
compofé de deux natures contrai-
res , auflien l’Eglife pouvonscon-
fiderer deux cofes contraires. 114
Apoff. ad Rom. © Arifloteles I, r.
Etbic. Eff aliquid in nobis , quod
adver(atur rationi : ratio vero ad
optima déportatur, € diflinguit de .
interiors bomine, © de exteriors :
homine. Et aufli comme Ia partie
fenfitive blefle J’homme, & fair
bataille à la raifon de l'homme :
auf les biens temperelsde l'Eoli
fe, fonc la partiefenfitivedu corps
de l’Eglife, qui le debellent , &
Juy fonc guerre par chacun jour.
Et de celle fenfualicé viennent &
naquiffent fcifmc & divifions, we.
1. 4d Chorint. aximales [unt, qui
faciunt [cifmara. Animales , id eff,
viventes juxta fenjum.
L'Eglife eft aucunes fois prife
our la Cité matericlle de Jcerue.
alem, où il ya troisparties. 11 y.
Aa
159
EE io mm
186 Preuves de la nouvelle Hifoire
a la montagne de Sion, la Cour
de David, & le Templede la Ci-
té, mais l’Eglife eft prife le plus
fouvent pour la Congregation de
tous loyaux eftans en charité. Auff
comme le Temple de cette Cité ma-
teriellede Jerufalem reprefente les
miniftres de l’Eglife,& la Citcre-
prefente la Jurifdiétion : aufli y a
trois parties efpirituelles, qui con-
ftituene l’Eglife.Et ne faut pas con-
fiderer l’Eglife in frperficie. Car
auffi comme au benoïift Corps de
Jefus-Chrift , il À convient pas
confiderer tant feulement la figu-
re, couleur, & faveur : maisfaut
confiderer autre, l’immenfité de
ce faint Sacrement du benoift
corps de Jefus-Chrift ; auf nefaut
pas confiderer l'Eglife enfa fuperh-
_cic : elleeftune chofe fi haute, &
merveillable , que afin que illud
corpus myflicmm quod eff Ecclefia,
_mniret , J. Chr. expofa fon propre
corps-à fouffrir paflion.
Et parce fondement l’on pour-
toit dire, que ceux qui divifent
Y'Eglife, pechent plus grievement,
que ceux qui crucifierent Jefus-
Chrift noftre Redemteur, Saint
Bernard , en manifeftant l’immen-
fité du corps de l'Eglife myftique,
ditqu'ily a eg’ l'Eglifc maticre,
fourme, caufe efficienre, & caufe
finale. La matiere de l’Eglife eft
l'Image de la benoifte Trinité » &
ainfi doncquesil appert qu ellen’eft
pas conftruitte de matiere corrup-
tible, mains decorps materiels. La
fourme eft le Saint Efpric qui con-
joint & unie tous les loyaux eftans
en charité ; car nous veons que
quand gens font en charité, ce n'eft
que une voulen té, ils font tous unis,
& pour ce eft-il ecric #6unm
Erant pariter congregati habentes
cor unnm. Mediante enim charira-
te, Spiritus S'anêlus unis mentes fi-
delinm.
La caufe efficiente eft Jefus-
Chrift, qui la facra par fon pro-
pre Sang, & pour ce il eft dit le
Chrift de l’Eglife. La caufe finalte
cft le Saint Efpritqui unir, &c.
Et ainfi s'ils confideraffene l’Egli-
fe , commeelle eft immenfe & pre.
cieufe , ils ne fearreftaffent pastant
à la fuperficie d'elle. Et lis |
le eft donc auffi precieufe , qui en
fera dit Seigneur ? Jefus Chrif
quien eft le Chief: nul autre n’en
eft Scigneur. C’eft une Roine fi
conjointe à Jefus- Chrift, qu’elle
n'a autre Scigneurne Epoux. Di-
re doncquesque l’homme humain
foit Seigneur du corps myftique
de cette Eglife, qui eft fi clevée;
il ne fe puer joindre, æbffr. Le Pa-
pe puet errer , le Pape puet pe-
chier : l’Eglifecft fi pleine de ha
rité, qu'elle ne pueterter , cllene
puet devier, necommettre pechié,
C'eft grande detraétion dire de Je.
fus-Chrift, que de luy faire hom-
me humain egal, & pareil. Cette
Eglife eft regulée par prudence &
par fapience, elle a à Évifer l’or-
dre des cofes. Les Miniftres font
les ferviteurs de Siên : le Pape ef
Seigneur des Miniftres, & les
puct corrigier , s'ils ne font ce à
quoy ils font eftablis & ordonnés.
La Papalité n’eft pour autre cau-
fe. La fenfualité qui ef un mal
qui vient pour nos pechiés , fe
gouverne par loix contraires ; par
fageffe diabolique & vite ;
cat elle veut mettre les biens rem-
orels , les fouverains & les fpiri-
tucls abañlier. |
1
du Concile de Conflance, 187
£c ainf ki La comment cedlh”
ui veulent plus præeffe quam pro-
ar. buts Pre de l'E-
glife & de l'office qui leur eftcom-
mis: imo celuy pert, & doit per-
dre par railon precife , qui convoi-
te is praefe, quam prodefse. La
Loy de Dieu le veut, &ainñl'or-
donne. Le fondement de la Cité
de Dieu, eft amer Dieu jufqu'au
deprifement de foy-mefme : le fon-
dement de la Eité du Diable, eft :
amer foy-mefme, & deprifer Dieu
en fes Loix, & Commandements,
pour obéir à fa Dee fenfualite.
Et pour ce, difoit Tullius , que
une cofe qui n'eft pas communica-
ble, n'eft pas fi parfaitte, comme
fi elle fe communiquoit. Ce font
y les fondements defquels vient
ce prelent fcifme ; car ces deux con-
tendants fe aiment mieux, qu'ils ne
ont fa paix de l’Eglife.
Orilyen a aucuns qui deman-
dent quels biens fe font enfuis de
la fuftraxion. J'en ay au mains no.
tés aucuns points; je ne Îes ay pas
bien retenus. Le premier bien qui
s'en cft enfuy, “: que nous avons
fait le Commandement de Dieu ;
Car la Loy Divine commande, .
<omme il a aflés efté die, & puct
eftre deduit des moïens deffus tou-
chés: L'en ne puer mal faire,
quand l'en fait ce que la Loy Di-
vine commande. Item , fuppofé
ue aucune chofe eft commandée
e Dicu, il lafaut faire, puifqu'il
la commande, quelque cofe qui
s’en doive fuivir, voire & en deuft-
il venir aucun mal. [rem , les au-
ses en ont efté induits, ceux de
Liege à faire femblablement de
J'{ntrus de Rome, auquel païs de
Licge il y a bien 26000 Bencfi-
ces rem, ceux de Metz; jrem,
Monfieur de Cambray: irem , com-
me l’en nous à donné à entendre
par decha : ceux de Italiceftoienc
tres-bien difpofes à ofter l'obéiffan-
ce à Boniface , fe la fuftraxion de
cette obéfffance euft un peu plus
longuement duré. Item, les dili-
gences qui ont cfté faitres durant
la fuftraxion : & à ce que aucuns
dient que noftre partie en eft de-
rimée, fauve la reverence des di-
ants , le contraire eft tout vrai.
Quand nous allafmes à Rome,
par Îe païs de l’obtïffance _ delà
nous aviens paflaigercres-legiere-
ment & benignement , & nous
faifoient moult de faveurs, & di-
{oient : 1ls viennent pour l'Union
de la fainte Eglife , l'en les doit
bien amer, &c. Jrem, le College
de par delà nousatres-volontiers
ois, & loavit ceflion tres-grande-
ment, & difoient que ceux de par
decha devroient avoir l'honneur
en cette matiere & pourluitte, à
eux deshonneur, & ce appert auf
par les faits qui s’en font enfuivis;
car aprés la mort de Boniface, ils
firent une cedule deceder ,en cas
que Election, &c. & la jurerent,
& ainfi la reftitution ne les rendic
Fe plus orgueilleux, mais ainçois
esatcrair à jurer ceflion. Zrem, la
relation de ce que mes compa-
gnons & moy avons faitte de ce
que nous trouvafmes par delà eft
ecritte,& nous le firentdire par m1-
niere de College , par éd leurs
collegues,que ils avoient offertaux
meflagiers de Benecdi® , de nonceli-
re, mais qu’ils euffent puiffance de
ceder, où que aucuns d’eux s’en
retournaffent en querirpuiflance ,
& les uns demoraflenr, & encore
À ai)
+ ——
oi AT mm = pe
= er _ nn FD — nue fqu _——_— +7 © - Pie
188 Preuves de la nouvelle Hifloire |
+
ne demandoient pas qu'ils cedaf- J-@vons bien quel’homme exterkug
fent , mais feulemenc qu'ils offre-
fifTent cette voie de ceflion.
Item , l’autre bien qui s'en en-
fuit 5 car ilappert que nous eftiens
La vraie mere, qui aimeit mieux
Liflier fon enfant, queen voir
faire divifion, & fe Benedi& cuft
cedé , ce fuft grande apparence
pour luy qu'il euft bon droit.
Îtem , un autre bien ; car comme
jay dit, la puiffance des deux con-
tendants accroifloit divifion &c
fcifme, & ainfi la fuftraxion au
mains eftoit à minufant ce moien.
Lrem , nous eftiens le bois qui al-
lumoirile feu de ce fcifme, c’eft à
favoir de l’obéfffance par decha
G ffatim. redirent ad cor. Item,
vous eftiens. les.nourriflements des.
fauteurs du prefent fcifme, c’eft à.
avoir les Bencfices, Îrem , nous.
ne nousdeportons pas comme de S.
Pierre, mais ranquam 4: conter
dente 3. item tanquam. ab incertor
Car pofé que je croie qu'il foit vray
Papc, cencftpas fine formidine,
& que fe.il m'apparoifloit raifons,
&c. L'autre obéiffance a moultde
coulcurs,.& entant-que elle a une
grande partie de l’Eglife, il eft
poy , qui au lit de la mort le vou-
fiflent affremer.
_ L'autre caufe pourquoy nous
departions .de Îuy , eftoit pour
ce qu'il cftoit Yiolateur de neftre
mere l’Epoufe de Jefus-Chrift,
Jaquelleeftune Vierge , en laquelle
n’y a aucune tache. Ces deux con-
tendants veulent charnellement
concumbere cum c4., comme à une
Epoufe charnelle. Ceux qui ont
l'Églife en garde & en tutelle,
vo n.:t ipsacarnaliter uti, Etpour.
ce nous departions. d'eux, Nous
L
fenfualitas, cft rout contraire au
Sisge Apoftolique, & pour ce
nous ne voulons pas enfuivir la.
fenfualiré , & pour ce nous fom-
mes vrais obéïffarnits faits au Sie-
ge Apoftolique , nous ne obéïffons.
pas à luy, cn tant que il eft homme
fenfuel:; mais nous. obéïflons am
sn Apoftolique, qui.eft perpe-
tueh Et nous eft commandé de.
garder unité, & nous la garderons,,
& pofé que nous ne ferons point
conjoints à l'autre, il:ne defaut pas.
par nous. Si faifoientcommenous.
fimes, nous fuflions tousunis, &:
uffions unian.. Et qui confidere-
roit bien ce que dit le Philofophe:.
ÆEthic. L'en trouveroit que:
ceux qui. lui obéïffent, doivent.
cftre dits, & repurés defobéïffants,,
&. inobcdients.
Je diftingue du Siege Romaine.
_ Si vaces Sedem in fe, c'eftun Dio-
cefe, comme feroit le Diocefe de.
Paris, fed ut Epifcopus Romans,
il prefide à l’Eglife univerfelle:.
illa Sedes Apoffolica ne puct errer..
Le premier principe eft que nous.
ardions. union & unité-en lien.
e paix, & ainf nous ferons con=
jointsau Siege Apoñftolique, pole.
que nous ne foÿons point conjoints.
au. Seant en iceluy. |
Le Chancelier parle. 1 anuie à
Noffcigneurs. Mc. Pierre , avés--
vous gucre à dire ? |
Plaoul. Jencauraipasfitoft faits.
j'ai encore beaucoup de matiere ,,
s’il vouspleftje finirai demain.
Le Chancelier. Or foit doncques,,
à demain ledemouranct, & ainfi fin,
pour le premier jour de la propof-
tionde M. Pierre Plaoul, pout la
partie de l'Univerfigé de. Paris...
| da Concile de Conflanse. rSo:
SR SEE EE SE
Enfuit pour le lendemain La fin de la Propofition dudit Me Pierre
Plaoul, € repreng ainfi [a matiere, qui enfuit Cy-aprés,
M: matiere ne fe muet pas,
ainfi je ne muray point mon
theme , & pour ce je refume le
theme que je dis hier: Convertan-
ê&ur retrorfum omnes. qui oderunt
Sion : & fais premierement une
proteftation, qui cft telle, favoir
eft, que je nay point entrepris
cette matiere ; finon pour le bien
de l'Eglife. Je ne fuis pas natif de
_ certe obéïffance, je fuis Liegcois,
mes amis ont cf Clementins , ont
obéï à Clement, & ont rousjours
enfui lopinion de France ; aufi
ay-je fait, &enteus faire, & fuis,
& me tiens de cetteobéïffance , &
y fuis pourveu ,. & croy que nous
ayons par-dechà le meilleur dtoir,
& n'en fuis pas fi certain , que
ce ne foit cum formidine, & quin,
C'e. Protcfte aufli que riens que je
die , je ne l'entens dire pour dé-
rimer cette obéïflance , chacun
É fie. Aprés la fuffraxion je ÿ ay
labouré de toute ma puiffance. Je
dis cefte cofe pour aucuns qui en
pourroient parler. Monfieur le Pa.
triarche fceit bien que je ay eu mon
Benefice de cefte obéïffance , & que
Mefleigneursm'on trousjours fouf-
tenu de leur grace. Je le dis afin
que nul n’interprete mal mon in-
tention.
Je refume dencques mon theme:
Convertantur retror{nm omnes qui
oderunt Sion. Sion c’eft fainte
Eglife : c'eft la plus grande cofe,
aprés Dieu, que l’en puiffe confi-
derer 5 & pour ce, ceux qui la
impugnent, font le plus grand pe
chié, que l'en pourroit s’imaginer.
Aprés ,odiffe Deum, odiffe Éccle-
Lam , c'eft le plus grand peché-
que Fen puiffe faire ; & qui odir
Ecclefiam , odis [eip{um , & qu£
facit iniquitarem , odit animam.
fuam.… Je dis pourtant que ceux
qui font impugnation à l’Eglife,
pcchent abominabiement. .Le pe-
ché de Idoläcric cft repurté fi grand
de la fainte Ecriture, que les au-
tres pechés font dits petits à ce:
regard ,entant que PEcriture dit
que tous les Rois de l’ancien Tef..
tament commirent pechie, excepté:
le Roy David , & le Roy Ofias; &
PE que David commift adultcre,
omicide , & fcdition à Urie.
toutefois ce ct réputé poy, ën re-
gard du pechié de Idolâtrie , en
quoy les autres Rois eftoient cheus.
Et toutefois faint Auguftin tient
que le pechié de fcifme, de divise
et l'unité, & l’union de l'Eglife
ef grcigneur pechié ,. que le pe
chié de Tdolätrie, : g |
Or confiderés doncques quek
inconvenient c'eft fcifme enraciné..
quand il. dépend de Souverains,
& de ceux à qui l'en doit obéïr,
s'ils faiffent leur devoir. H appert
que ce fcifme ne vient pas des
obéfffances , car ils font prefts &c.
& ontapprouvé la voye 1 ceffion $:
& fe les conrendants voufiffene
ainfi faire, le fcifmé ceffaft tan toft..
Ilnc convient ja multiplier lesfaisz
I eft. cout. cler que ilnetient que.
Aa iij |
RL
ee ni
190
aux deux contendants que nous
n'ayons union ; il ne fut oncques
maire fait, ne greigneur inconve-
nient. Zrem, ce fait eft tellement
notoire dece fcifme, que les Juifs,
les Sarrafins, & tous les Chreftiens
le (ceivent.ïls s’en enfuiverit nioule
grands inconvenients & domrma-
ges, non mie feulement aux Chref-
tiens , mais auf aux Juifs , & aux
Sarrafins 3 car l'Eglife confacrec
par le précieux Sang de Jefus-
Chrift , pour fauver tous, & Juifs
& Chrefticns, & Payens : maïs ce
{cifme cy empefche ceux qui fonc
hors de noftre Foy, de y eftre re-
ducés & ramenés. Je ne doute pas
qu'il ne empefche moult de Juifs
& de Payens , de fe retourner à
noftre., Foy. ea Pour ce
qu’ils voyent cefte defordonnance,
cefte divifion & confufion en noftre
Mere fainte Eglife, & en la Loy
Chreftienne ; & ainfi ce fcifme eft
de fi mauvaife qualité, qu'il in-
toxique & envenime tout l'humain
lignage , voire l’univerfité de tou-
tcs crcatures.
Ec pourtant l'Eglife de Jefus-
" Chrift, & cout l'humain lignage fe
complaignent contre les conten-
daats, & l’Univerfité ma Mere le
exhorte, & prefente au Roy , & à
ceux de fon fang la parole que
j'ay au commencement propofce :
Convertantur retrorf[um omnes qui
oderunt Sion. L'humain lignage,
l'univerfité des creatures fe com-
plaignent de cefte divifion , & fe
retournent pardcvers l’Eglife & la
Maifon de France , qui a tousjours
efté pure & nette de toute oidue ;
&c. & qui a tousjours extirpé Îles
fcifmes. {n Lege Salica , cft recom-
mandée la Maifon de France, de
Preuves de ls nouvelle Hifloire
ce qu'elle a tousjours efté immune
d'herefie. S Jerome dit que fola
Gallia monftrum non babet. A exe
tirper ce horrible ferpente , il
eft de nectilité d’avoir la Maifon
de France, & les Prelats du Koyau-
me. Ce fcifme puct eftre comparé à :
un ferpent que l'on appelle Hidrez
il cft de telle nature , que quand
on lui coupe une tefte, 1 fui en
revient deux. J'entens par Hidre,
la convoitife de poffeder , & am-
bition de dominer. Qui voudra
tuer &occir ce ferpent , il con-
viendra ofter les biens temporels,
ceftes honneurs, & par ce moyen
l'on occira ce ferpent; & à cefaire
fupplie l'Eglife au Roy, & au
Royaume, que Pen y appofe re.
mede convenable.
La perfonne d'un homme con-
voiteux ne peut eftre fatiée: & pour
ce dit Ariflore que l’appecit d'un
avaricieux croift in infinitum. Et
qu'eft la caufe que ces biens tem-
porels ne fatient autrement f'ap-
petit humain ? Je répons, la raifon
cy cft, car en ces biens mondains
& temporels il n’y a point de bonté
naturelle , & pour ce que l'en la y
quiert, & ne la y puet l’en trou-
ver. Laquelle bonté naturelle, qui
la voudroit trouver , il la con-
viendroit trouver en Dieu, &en
l'Eglife, unis enfemble; & pour ce
l'Eglife à deftruire ce ferpent,
demande la puiffance du Roy.
Mais aucuns m: argueront:Il
n'appartient point au Roy de traite
tier & décider la matiere dche-
relie, de fcifme, ne de matiere de
Foy , comme eft cette prefente ma-
ticre. Jé refpons fans faute : C’eft
mauvaife cofe de mettre divifion
gatre da puiffance efpiriruelle &
ne
—_
du Corxile de Confhance. 9
temporelle. Les Princes mefmes
font Membres de l'Eglife , & la
puiflance des Princes , au temps
des Sarrafins, &c. doncques un
Prince Catholique peut bien exer-
cer fon office, en Lfendant l'E-
glife , puifque les Princes, avant
qu'ils euffent prins la Foy, &c.
ad Rom.xv. Qui poteffati refifhir,
voluntari Dei refiflir. Les puif-
fances font ordonnées pour gou-
verner le monde, & pour ofter les
griefs, &c. Principarus eft ordonné
avant qu'il y euft aucun Chreftien.
Les Docteurs ne révoquent pas en
doute , que les Princes qui font
Membres de l’Eglife ne ayent in-
tereft à conferver le corps de l’E-
glife en union , & à extirper les
fcifmes. Ne dit pas le Pfalmifte,
en fon fecond Pfalme , en parlant
aux Rois : Er nunc Reges intelli.
£ite, erudimini qui judicatis ter
ram? Ilexcite & efmeut mainte-
nant les Princes , qu’ils advertif-
fent à ce fcifme. S. Auguftin, en
traittant de cette matiere contre
les Donariftes® recite que les Do-
natiftes fe plaignoient principale-
ment de ce que les Princes met-
toient la main en leur erreur, pout
les corriger en leur fcifme ; &
comme recite faint Auguftin, la
Cité dont il eftoit natif, eftoit
tellement difpofée, que’ aprés que
tous ne labouroient d’un mefme
erreur, Îe Prince fit proclamer ,
que quiconque , &c. & que tous
ceux qui ne tendroient purement
à la Foy Catholique, qu'ils feroient
décapités. Quand ils oüirent cette
nouvelle , aufli comme tous s’en re-
vindrent à la Foy, & pour ce dit
en le loant, que ce fut fait de
Prince Chreitien, Et par ceilinfere
.tont. La maia deffen
que les Princes doivent labourcr
à extirper les fcifmes.
Le corps de la Police peut cftre
compare au corps naturel, au corps
humain, à plufieurs membres, &
fert l’un à l’autre chacun membre
à fon office , non pas pour foy,
mais pour le corps. La main fe
expofera à tout peril pour dcffen-
dre le corps ; & s’il avient que
l'un des membres foit mal difpofe,
qu'il ne puiffe exercer fon office,
les autres membres fuppléeront à
fon deffaut , en tant qu'ils pour-
1e la tefte,
le pied deffendra l'œil. Nous le
veons fouvent : cefte aide que les
membres font au corps, aucun
membre à l’autre , n'eft pas déro-
ger au corps, mais cft lui faire
obfeque & fervice. 1l eft bien vray
que À puiffance Papale cft tres-
haute ; aufli eft la puiflance des
Princes, & l’une & l’autre eft ne-
ceffaire à bien gouverner l'Eglife,
& font ces deux puiffances amies,
& fervent l’une à l’autre.
Mais s'il avient que la efpiri-
tuclle devie , & fe détourne des
termes de raifon, nonobftant que
elle foit la grigneur & plus excel.
lente, l’autre puiffance lui aidera
comme à pujffance capitine, & à
lui aidant aufh , elle ne lui fsir
oint de dérogation , mais ainflois
fui fait honneur & fervicéæ Se au-
cun Ofhicié eft malade où indif.
pofé , qu'il ne puiffe exercer fon
office, celui qui officic pour lui
ne lui déroge point, quand il ne
le fait pas pour fupplanter , ne
ufurper, &c. mais ainflois pour
lui aidier. Celui qui eft indifpofé
n'en doit pas avoir de plaifir , mais
lui en doit favoir bon gré , ence
Es =
s 92 Preuves de la nouvelle Hifhoire
da que tout bien; l'en n'y fauroit
autre chofe glofer raifonnable-
ment, G° potiffime en faits com-
muns & publiqs. Je ne dis pas que
Ja puiffance temporelle adminiétre
les Sacrements , ni qu'elle fe en-
tremette de conferer Ordres; mais
quand elle voit tel fcifine, de
quoy il lui conviendra une fois
rendre compte , pourquoy ne fe
confcillera-elle , pour favoir quel
remede y cft convenable ? Et fur
certe racine l’on pourroit fonder
comment eft grand inconvenient
à ceux à qui il appartient de fe-
der telles divifons, fe ils ne le
ont. | |
Le propre du Pape eft de offer
{es divifions & {cifmes de lEglife,
& cft mis le Pape , & conftitué
principalement pour garder unité,
& const paix en l'Eglile 5 s’il
fait l'oppofite, l'én doit le laiffier
faire? Nennils c'eft une chofe in-
tolerable, & que nul bon Prince
ne doit tolcrer , ne fouffrir , &
eft tres- grand merite & vertu au
Prince temporel, quand il fait ce
que doit faire le Prince efpirituel,
& faic cres-grand plaifix à la puif-
fance efpirituelle , pofé qu'il dé-
plaife à celui qui préfide en telle
puiffance ; car celui Prefident ne
uicre pas union à quoy il eftore
sr , mais quictt divifion par
fon amfbirion & convoitile. Et
our ce je ne {ai comment l'en ofe
dire que le Roy ne puiffe aflerm-
bier On Confeil , & fus maticres
de foy , de {cifme & de herelie;
& comment extirpera - il ces er
pens,s’'ilne les connoidt ? 1l ap-
elle ceux qui feivent comment
l'en doit gouverner lEglife & les
Prelats , & les Eftudes ; fair dif-
Le fur cette matiere ; ïl ne fait
enon ce so il eft tenu de faire,
& en ce faidant honore grande-
ment la puiffance efpirituelle, &
de ce faire il y a moult de titres,
par auoy faire le: puct. |
Il y a prima grand titre de ce
faire , pour da necefhté qui y eft:
pofé que cinq ou fix commande.
ments fuflenc faits à aucune per-
fonne que l'en voudroit affaillir,
& grevec déraifonnablement , que
elle ne fe deffendift, elle fe pue
deffendre , nonobftant quelconque
commandement , car il y a neceffi.
té. David , parce que fames ipfum
neceffitabat , mangea les pains de
propolition. Or maintenant ÿ a :
telle necéflité de extirper ce fcifme,
que c'eft comme une cofe violente:
il n'y faut point garder de ordre
de droit ; car tant que l'on em-
ploïeroit le temps à garder l'ordre
de droit, de Peuple Chreftien dé
periroit. Jrem , il a tire de ce
faire de la Loy Divine; car il ap-
partienc aux Princes , cfpeciale- :
ment au Roy de France , qui a
efté doté avant tous les autres
Royaumes, &cc. Jrem , par titre
de charité : charité le fair plus
que ne fait le Roy , & femble au-
cune fois qu'il y a charité, qui eft
outre, & fur la Loy. |
Nous trouvons de Moyfe qu'il
avoit tellement fon attention au
Peuple d'Ifraël , qui lui eftoit com-
mis, que quand le Peuple eut cour-
roucie Dieu noftre Sauveur , il
difoit à Dieu : Sire , pardonne-
leur , ou me efface du Livre dg
Vie. Cette charité qu'il avoit,
eftoic fuper green Et l'Apoftre
femblablement diloit : Roman. 12.
Vellem anathema c fe pro fratribus |
Mise
" du Concile de Confance. 193
Meis. Et utinam les contendants
du Papat euffenc telle charité, &
fi grande. Helas! ils ne veullent
_déleiffier la Préfidence, pour fau-
ver le Peuple &eux-mefmes. Ztem,
il a titre d'aurorité expreffe, qui
lui donne puiflance de ce faire,
car il puct dire que autorirate
univerfalis Ecclefie fibi eff commif-
fa peteffas. La caufe eft, car Boni-
face a autrefois efcript au Roy de
France , comment A] labouraft à
extirper le fcifime, & à la Foy fou
tenir, & s'il avoit efté trouvé qu'il
y abufaft, &c. Scmblablement le
Roy des Romains lui en fupplioit
auf de y labourer. Le Pere de la
Reinely ena efcript. Item, Bene-
di& meme l’en a exorté, comment
il y labouraft , & comment il lui
envoyaft hommes inftruits.
Puis doncques qu'il en eft re-
quis de ceux que j'ay nommés, il
le puet faire, & cft aucunement veu
ce faire, par l'autorité & aflente-
ment de l'Eglife univerielle, Ztem,
les conclufions prifes en ce Con-
{eil viennent moult à confderer,
quand il y appelle les Eftudes &
Prelats, qui favent comment l’E-
glife doit eftre gouvernée. Ils don-
nent leurs déliberations & confeils,
& les fondent fur les Canons. Cef-
tes conclufions ne iffent pas hors,
ne ne viennent de la tefte du Roy:
mais ainflois fembleroit qu'elles
“viennent par infpiration du Saint
Efprir, & de la verité de la fainte
Ecriture: & ainfi fembleroit que
humain entendement eft obligié
de tenir ceftes conclufions, Etain-
fi dient les faints Docteurs , qu'il
] a moult de verités déduittes de
a fainte Ecriture, que l'en eft
teny de croire, Nul homme élevé
en cntendement ne tendroit que le
Roÿ ne le puifle faire, &quilne
y foit tenu. Le Pape, pour fauver
feulement l’amed’uncdefcsocilles,
eft cenu de mettre fon propre corps;
& qui diroic le contraire , ne fe-
roit pas bien conforme à noftre
Loy & à la Foy.
Et quant à la puiffance du Roy,
autrefois le Deen de Reims difoic
ue la puiffance Royalc avoit aflés
xs puiffance de prefent à ce faire,
à entendre bien fon dit; car la
puiffance du Roy, ou Royale n'eft
pas minifteriale, mais autoritative,
& comment ? Le Papcen donna au-
toriré à Charlemagne, de élire le
Papc, & deinftitucr les Evifques.
Doncques fa puiffance fe devroit
bien étendre à ce faire , poriffime
uand tout ce qu'il fait, il le
Aie en faveur de l'Eglife. Item,
chacune vertu de prudence cft de
querir Confcil : toute vertu com-
mande à faire ce que l'en fait par
bon confeil. Qui fera doncques
celui qui reprendra le Prince,
vVeant tel inconvenient durer &
acctoiftre par chacun jour , de
faire confeil pour y obéir, & y
pourvcoir de remede ? Toute vertu
demande confeil à faire l'office à
quoy elle cft ordonnéc. Par tous
ces procés l'en a fait moult de rai-
fons fur cette puiffancc. Ne le
Roy, ne moy aufhi n'entendons
pas déroger ne détruire la puiffan-
ce Papale ; mais ainflois tend l'en
à lui donner aide & fubfide, ,
Quant eft de moy, je tlens que
la puiffancePapale eft la fouveraine,
mais elle eft minifteriale ; mais la
puiffance du Roy eft autoritative
& poreftative, & confideré que la
dignité , nobleffe & fublimité de
Bb
194 Préuves de la nouvelle Hifhire
l'Eglife , nul n'en eft Seigneur,
fors Jefus-Chrift noftre Sauveur,
qui en cft le Chief; & fur ce fe
pourroit fonder une raifen com-
ment c'eft griefvement défaillir
que impugner l'Eglife, & efpccia-
lement quand fon ferf lui procure
& pourchafle : 8 auffi fuit ce à
confiderer , comme je difoye ce
jour precedent,atrenduës la matiere,
la fourme, la caufe efficiente&fi-
fée & conftruitte ? Je us-Chrift en
eft le fondement. 1. 44 Chorinrb.
nale. de lt eft re 2
3- Nemo alind fundamentum ponar,
cc. elle eft fondée fur une grande
montagne de laquelle parloit Da-
niel, Daniel 2. Lapis excifus eff
fire mambus, & crevit in montem,
qui replevit univerf[um orbem , bu-
miliavie fe, @c. Fides enim que
Conjungitur veritati, ce. il y a
ouveraine charité.
Pour ce d oit Albertus Magnus,
quot amor divinus fecit hominem
Deum © Deum bominem 5 ideo
Chriffus vocatur Concéptus de S pi.
riru fantle, quia unie bypoffarica
E"c. mais plus haut encore ; Car
Par Ce toute creature eft rcducée
à {a perfection : car homme fin de
Toute creature, & poff non folkm
in uno homine | & y a une autre
conjonction de toute humaine crea-
ture à Dieu. Ecclefia non eff alind
ñ1f conjunitio omnium ex; ffenrium
in charitate, & pour ce l'Eglife
eft appellée #7 Corps myflique : il
y a union de l'Eolife, & poff
Spiritus fantius qui unit & com-
pleilitur , ecce Pretio[um corpus :
chacun à intereft de le Proteger,
Je dis ce, pour monftrer comment
c’eft cofe Écrrible & déteftable ,
de rompre la conjon&ion qui cÂ
de l’ame à Jefus-Chrift ; & auffi à
l'Eglife.
Mais l'en me dira ; comment
voes tu dire que ce foit en ceci
grand echie de faire fcifmez Je
reponsque je ne poroie bonnement
expliquer la grande malice du pe-
chié de fcifme ; car Noîftre Sei-
gneur Jefus-Chrift print humaine
chair pour unir l’Eglife, & ces
deux qui font contendants , qui
font ccfcifme, difrumpunt compa-
ginem ifflam. Er ex hoc apparet,
que s'ils avoient milleautres faits,
que ils ne pechcroient pas tant,
comme fair ce fait-cy , qui cftno-
toire: ils font ce fcifme volontaire.
ment ; il n'y a qui les ÿ compelle,
Le noîftre prechoit Ceffion : il eft
Clerc: il ne peut ignorer. Conf.
deré le fair qui eft notoire de ce
fcifme, & qu'il a juré ceder ; f
bene concipererur ; dc. L'Ame
n'eft point fcparéc d'avec Dieu, ff
benevelir manere ; & pour ce, mi-
fi bencvelit mancre, expcllere de-
bemus. Toute Nature , la benoifte
Trinité, Jefus-Chrift, l’Eglife fe
plaignent de luy ,"& dient: Con-
Vertantur retrorfhm oemnes qui adee
_runt Sion.
Fousjours a-il eflé trouvé, que
les bons ont fait perfecurion con-
tre les mauvais. Je dy pourtant
ue fela fille du Roy l'Univerfité
re de cette cofe , que l'en
ne s'en doit pas merveiller. Nülen
cette befogne , excepté le Roy &
elle , n’a fair aucune diligence
& entens par le Roy, les Prelats
. & fon Confeil. L'Univerfité y a
fait ce qu'elle a pu , & en colla-
tions, & cz Arnbaxadeurs. 1l y
na inoult de l'Univerfité qui riens
n'ont, s'ils ne le pagtient de nuit
du Concile de Conffance. | 19$
ques Confeil General commune-
ment, ou il n’y en euft aucuns fin-
uliers. /7 Concilio Nicano, ils
AE 17° finguliers de ne enfui-
à efcripre , qui en ont payé leur
part des charges & des mifes. Jele
dy, pour venir à un point qui at-
touche Monficur de Cambray : je
nen parleray que un bien peu. II
m'eft avis que Monfieur de Cam-
bray en la Congregation dela Fa-
culté de Theologie., où ilseftoient
69. Maïiftres en Theologie, mit
aucunes propofitions pour refpon-
{e à certaines queftions, qui eftoient
mifes en deliberation , & fi ouvrit
fort la matiere, & donna plufieurs
couleurs pour les propofitions , à
quoyiltendoit. Il y en eut au-
cuns, quand ils virent les couleurs
eine D qui feadhererent à
on opinion : il y en avoit plu- :
fieurs qui oncques n’avoient oy les
raifons qui faifoient au contraire :
quand ils eurent auffi oy les cou-
leurs qu’il mettoit en fes raifons,
confiderants l'autorité, & la fuf-
ffance de luy, leenfuivirent en fon
opinion.
Vous favés quand il y en a eu
deux ou trois qui ont veu la ma-
tiere , les autres qui ne l'ont pas
veué, dient, je dy comme tel :
Item, nt ce plufieurs de
ceux qui l’enfuivirent , font obli-
gés à Bencdi®, & voudroient par
aventure plus decliner à fa partie,
u'à l'oppofñte: mais fclon ce que
jay entendu le jour precedenr, ils
furent 37. Maiftres en Theolovie,
ratifiants la conclufon de l’Uni-
verlité de tous points , & en la pre-
micre Congregation furent 43e
pour l'opinion de l'Univerfité. Ce
n'eft pas merveille, fe aucuns qui
n'avoient pas veu la matiere, com-
me j'ay couché; pofé qu'ils fuffent
rands Clercs, fienfuivoient Mon:
eur de Cambray. Il n'y eut onc-
virent pas la conçlufion du Con-
feil. Aucunefois aucuns feticnnent
in lumine naturali intelleilés, &
ainfi ils ne pueent pas bien juaer
en matiere de Foy ; car Foy cxcsde
lumen nature : elle eft plushaute,
& eft vrai , que fans l’aide de Dieu,
& fe Foy ne nous aidoit, nous
ferions plus inclinés à cioire con-
tre, que pro, en plufeurs verités.
uand la volonté humaineenfuit
la fenfualité, elle chier tantoft en
erreurs; & pour ce difoit Arifto-
te, 2. Topicor. Que, funt quedam
falfa , quibufdam veris probabi.
liora,
Aucunes communes gens de-
manderont, comment fe puet l'en
feparer de fon Seigneur , ne ly fai-
re fuftraxion ? Ils ne fcéivent elc«
ver leurs entendements à compren-
dre comment, c'eft mieux fait de
fe {eparer de y, que ce ne feroit
de y obéïr. 11 eft vray aufli que
Monfieur de Cambray difoit que
communement les faits qui rou-
chent foy, ne fe feulent pas trait-
tier par l'Univerfté aflemblee, &
en congregation, jufqu'à ce quela
matiereaitcfté premicrement veuûë,
traittiée, & ouverte par la Facul.
té de Theologie. Jerepons; Quane
à ce, il n’eftoit gueres mefticr de
le faire; car pailé à vingt ans ..
toutes les Facultés font affés in.
ftruites en cettematiere. En la Fa.
culté des Arts , font plufcurs
grands Philofophes , qui fceivene
bien confiderer que ce eft dir bon À
que toutes chofes appetent , & que
Dicu eft finis nlrimns, C finis po-
Bbij
196
nit legem, & que volunras Dei eff
lex, & deces racines, ilsfceivent
elicer & infcrer un fondement qui
n eft pastraitniclicé 4 lege duode-
cim T'abularum : En cettematicre
il n'appartient point accipere le-
£em # Pratore. Radix legis eftra-
110 fammi Jovis. Les Philofophes
ont ces termes-cy : Bonum pax,
© unum. Pax ponit legem alligan-
do, & pourtant poroit cftre fon-
dée une confideration. Pondus ef?
quod omne quod ef} contra és |
eff contra legem. Quidqni
contra pacem, eff contra legem.
__ Alia reperitur lex Pracipiens
aliquid fieri, ur 1e “habeatur ;
alia lex que (ia et ,ut in cafu
prefenti : verbi gratià eff conftiru.
tio Papalis , quod non fiat Conci-
Hum Generale, fine autoritate Pa-
pa: fed alia lex procurande pacis,
eff forrior ill conflitutione. ]\ne
eut ja alleguer un grand mon-
cheau de Decretales, pour avoir
paix, & pour l'impetrer. Eff al:a
lex proximior. Principia Juris na-
tur:lis babend; Pacem , pusa quod
bomo debet ponerevitam Propriam
Pro bono communi : igitur à fortic
ri prafidentiam. 9. Ethic. L’en fe
devroit expoler à mort pour fau-
ver le bien publique, xt ibi. N'a
VOnSs-nous pas de Marco Regulo,
qui cftoit pris, i» Captivitate , à
Carthage, qui cftoit Romain, &
y avoit aufli à Rome, de ceux de
Carthage. Ceux de Carthage en-
voicrent fur fa foy Marcum Kegu-
lum à Rome, fur telle condition ;
qu'il ne retournaft pas 27 captivi.
tate ; fed effer corpore liberatus,
s'il pooit faire o les Ronuins, que
ceux de Carthage fuffent delivrés :
& que l'en Leur donnaft congié.
enim eft.
Preuves de la nouvelle Hiffoire
Ils'en vintà Rome, & propofa le
cas. L'en ‘y demanda premiere-
ment fon opinion, pour ce qu'il
eftoit de tres-grande prudence, &
vaillance. Son opinion fuft & fa
deliberation : Que ceux de Cartha-
ge, qui eftoient prefonniers à Ro-
me, & caprives eftoient jeunes,
forts, & de grand nom, & qu'ils
pouvoient encore moult grever le
pais de Rome, & fuppcditer , &
quant de luy, qu’il eftoit vicil ,
anchien, & caflé, & qu'ilneleur
pourfireroit plus de rien , ou de
poy. Ainf concludoit qu’il valoic,
micux le renvoier à Carthage, ap-
prendre fon aventure, que Île pais
euft à fouffrir pour luy : &ainf,
il preferalcbien publique à fa vie.
11 y a moult de tels exemples.
Or confiderons doncques , fr
Benedic cft tenu pour le bien de
union publique me mettrefa vie,
a plus forteraifon , il eft tenu de
mettre {a Prefidence, & fon Efat,
& ainf appert la Faculté des Arts,
ar lemoicn des premiffes, que cl-
É puet bicn en cetre matiere, &c
avoeq ce, en la Faculré des Arts,
ily a pluficurs Bachcliersen Theo-
logie, qui, pofé qu'ils n’aient nuls
degrés, font moult grands Clercs.
Guignecour , qui cftoit du Colle-
ge de Charbonne , n’eftoir que
_ Bachelier curfoire en Theologie ,
cftoit reputé le plus grand Clerc
du Sr PE Etiam en f, Faculté de
Medecine, il y en a plufieurs, qui
ne font pas fimplement Medecins.
Il ya Maiftre Jean Bignon ,
qui eft Maiftre en Thcologie , &
plufieurs autres qui y pueent bien
|_en cette matiere. Je retourne at
riére à ma matiere,
L'obligation de paix excede les
Te Te
du Concile de Confance. 157
Statuts Papaux , eff lex fuperior,
de Droit Divin, de Droit Natu-
rcl. Finis Politie PAx , ut ait Ari-
fforeles 3%, Rethor. Ex premi ffis fe
enfuit, que cette obligation qui
ft maire, & fouveraine, tole &
annulle toutes les alliances, & les
ferments qui pourroicnt prejudi-
cicr à paix. Se l’en treuve que le
ferment: que vous allegués que le
Roy a fait au Repeempcfche la pro-
fecution de paix , le ferment n'eft
pas à tenir , ne à garder quel-
que obligation qui foitcontraire,
& fujette à la fouveraine obli-
gation, c'eft à favoir à l'obligation
de querir paix. Et ainf par ce ap-
pert reponfe à toutes les Loix &
Canons allegués an propos de pro-
moefles , ferments & alliances du
Roy, faitres à la perfonne de Be-
nedi&t. {m6 , encore fe la Loy Di-
vine commandoit qu'il les obfer-
vaft, la Loy de paix cft tousjours
fufcraine.
A ce propos Monfieur d’Orlicens
autrefois refpondit tres-bien au
K oy des Romains en ccfte matiere;
carpource qu'il luy touchoit d’au-
cunes chofes , au regard de l’Intrus
de Rome, le Roy des Romains
dit, quilavoit juré, & fait {er-
ment à l’Intrus. Monfieur d'Or-
liens ly die: Ne eftes-vous pas obli-
gié premierement, & de Lu gran-
de obligation à l'Eglife , & au
Siege Apoñtolique Fe vous ne
cftes S'edenti in Sede?: Vous ne
ouvés garder le ferment que vous
avés fait à l’Eglife , fe vous ne gar-
déslaUnité d’icelle.Doncquesil ne
fout point revoquer en doute , que
vous eftes plus obligé à Jelus-
Chrift, quà fon Vicaire. Item,
l'en eft plus obligé à Dicu qu'à
l'homme humain, & n'eff cofe que
Dieu aime plus, qu'il fait fon Eoli.
fe. Jtem , quand un ferment cit
contre les bonnes mœurs, l’eu ne
lc doit pointaccomplir.SeHerodes
n'euft Fe accomply fon ferment,
& qu'il n'euft pas fait tranchier la
téfte à S. Jean Baptifte. À ce fer-
ment du Roy, le Decn de Reims
s'eft moulctenu , & comment qu'il
{oit, ils veulent par de-là que le
Roy accompliffe fon ferment, & ne
veulent que le Papeaccompliffe le
fien.
Item, Dieu nous a promisunion,
& auflh clle nous cft duûé. Vyde
ÆApoflolus ad Hebr. v1. Juravir
Dominus Abrahe dare fibi repro-
miffionem. Er ibi Auguffinus que-
rit, que cft celle terre de Promif-
fion ? & dit que cen’cft pas later.
re materielle , mais dit que c’cft
l'Eglife Sainte & union d'icelle.
Abrabe, & ejus femini. Abrahe.
Et quia Deus non habebat majus
per quod jurarct , juravit per [e-
metip{um , @ promifit per expre[-
fum , & aufliunion nous eft deuë de
Dieu : Ergo ab ejus Vicario Eccle-
ffeæ , nobis dcbetur ; Car il doit
faire ceque fairoit celuy cujus vi-
ces gerit. [rem , puifque le Vicai- ‘
-£e l'a juré, ileftobligé immobilirer,
quia ctiam la premicre obligation,
en quoyileftoitobligé, avant qu’il
juraft, eftoit infoluble : doncques
n'eft-il pas en fa puiffance, puif_
qu'il la juré detollir cette obliga-
tion, & qu'ils n'y foient tenus.
C'eft un argument promifloire ;
ilne pueteftretollu,fans le confen.
ment de l'Eglife, à qui l’obliga-
tion eft acquife.
.Îtem, s'il pouvoir tollir cette
obligation feconde faitre par{ez
B D iij
198 Preuves de la nouvelle Hifloire
ment , fi nepuet-il tollir l'obliga-
tion premiere: {ca natura eff fum.
ma, & pour ce, venir en CONtre
le ferment fair en celle matiere,
cit fouverainement mauvaife, &
erverfemenfonge. Et vient moult
a confiderer la perfonne qui jure,
favoir perfona Pape, & de cely à
qui l'en jure, de l'Eglife ; car ce
confideré , la tranforeflion en eft
lus grieve: mais l eft vray que
fe ferment du Roy fe convertit
à telle matiere, que qui le vou-
droit garder, il cendroit à empef-
cher paix ; & ainfi il vienta rcfçin-
der. Auffiquelconques ferments des
Prelacs faits à Benediét, cefferont,
confideré laditte obligation, qui eft
fouveraine. 11 faut fuir le feifime,&
acquerir paix ; & Hope que l'en
n'euft pas paix, il faut fuir le fcifme.
ae Le ie en gréceque
jay dir & La erc, & en patience.
Or fe lieve Cambray pour la
partie du Pape, & commence ain-
fi, &c. Ceux qui font chargiés de
parleRoy , pour la partie de par
decha, m'ont chargié de faire deux
Requeftes. La premiere eft tcille.1ls
pntdela partie delà induie à Icur
propos la lettre de fuftraxion : ils
vous fuplientauffi, que la lettre de
reftitution foit leuë. La fecondg
Requefte ; nous fommes commis
pour foutenir cette partie de par le
Roy , & quanteft moy,jenayeu
commandement, & de bouche ;
j'ay efté cy touché, & comme j'ay
entendu , fut hier faitte congrega-
tion en l'Univerfité, pour procc-
der en contremoy, & fut deputé
M:. Jehan Petit, pour parler con-
tre mon Eftat,. Mes compagnons
Deputés pour cette partie n'ofe-
ront plus parler: ils ont deliberé de
moy pourfuivir:je vous fupplie que
vous leur deffendiés qu'ils ne procc-
denten contre moy,finon devant le
Roi,& en tout cas, qu'ilsvodroient
aucunement rs pe ailleurs ; je
fais proteftation d'appeller, &c.
Or felieve Me. Jehan Petit pour
l'Univerfité. Mon tres-chicer Sci-
Re » il ycuthier Congregation
aitecen l'Univerfté.lleftbien vray
que l’'Univerficé ddibera , que fon
honneuravoitefté touché, & con-
tre fon honneur avoient cfté ditres
aucunes cofes, & que elles ne fe
povaint pañler, que elle ne fuft
cxcufée. Excufée? Non pas excu-
fée, mais juftifite, & pour ce,
Sire, voftre fœur & chambriere
ma Mere l’Univerfré, je l'appelle
voftre fœur & chambriere, parce
que vous eftes fils deRoy,&l'appel-
levoftre chambriere ,en tant qu'el-
le eft voftre fubgette, & vous fup-
lie que vous ly donniés audience,
à {e juftifier en voftre prefence, &
jecroi que vous ne la denires pas 5
car oncques voftre Pere ne l’efcon-
duit, & aufli elle ne demande pas
volentiers cofe defrsifonnable.-Une
autreraifon y a pourquoy il ne la
efconduit pas ; car il l'a aimée
tousjours,&l'aime fisulierement,%
auffi ferés-vous, s’il pleft à Dieu.Et
clle auffi vous amera,& pour celle
vous requiert. Ila die voire Mon-
fieur de Cambray, qu'il en foit
congneu devant le Roy: l'Univer-
fité ne demande autre cofe.
Cambray refpond. Si sind eft,
jen fuis content,
Or, parle aprés le Deen de
Reims, & die ainfi : S'ils deman-
dent audience par delà, que nqus
l'ayons aufi; c’cft raifon. |
Le Patriarche ditainfi : Marle
du Concile de Conffance. 99
Deen Me. Picrre veut direun mot.
Plaoul. J'ay oublié deux mots.
Ils difept de cette partie de-laà :
Puifque Benediét fe foumct auCon-
fcil General de cette Obéïflance,
il ne doit point eftre jugié {cifma-
tique. Je leur demande premicre-
ment, fele Confeil fetiendra, &
s’il le fera ainfi, &s’ilsfe veulent
obliger. 2°. Je dis qu'il n'eft plus
à oir; Caridnetient point ce qu'il
promet. Nous avons un enfeignc-
ment Deureron. 13. Si Propheta,
vel alia perfona dicar : Fac fic,
quamvis colorer ditlum [uum , po-
firo cafu, quod faciat mirabilia, fi
obviet Legi Divine , non eff es
obtcmperandum. |
Ailly l’Evefque de Cambray
dit inf: Si vous voulés que nous
ÿ refpondions , nous en fommes
tous prefts. 11 ont fait moult de
petitions ; nous fommes tous prefts
d'y repondre. |
Le Chancelier de France parle.
Meffcigneursiront devers la Roy-
ne, & feront tant s'ils pucent , que
le Dauphin ne partira point de
cy , encore demain , ne Samedy.
Vousavés demain pour la partie du
Pape, l'Univerfiré aura Samedy,
& je Procureur du Royÿ parlera
Lundy , & puisfin.
Plaoul. 11 eft vray que quand
les Seigneurs furent en Avignon,
Bencdiét protefta à ne donnerne
faire autre reponfe , {ur la voie de
ceflion, & que s’il en faifoit au-
tre cofe autrement, que c'eftoit us,
| vel dolo induttus, & le revocquoir,
& annulloit.
Cambray refpond. Le noftre à cel-
le protcftation revocquéc & annul-
Ice depiecha, &c.
Et ain fin de la propofition.
M£. Picrre Plaoul, Maitre en
Theologie |, & Chanoine de No-
ftre Dame de Paris, pour la par-
tie de cette Noble Dame l’'Univer-
fité, &c. Amen, Ce.
Die Martis Vix. menfis Decembris | etiam Rege prafidente,
propofuit in Confilio Decanus Remen/is replicando ,
ea que Jequantur.
Bmutui, © filui a bonis , quia
dolor meusrenovatus eff. S cri.
bitur $n Pfalmo. Quand j'ay con-
fideréque-je avoie à parler de cette
matiere’, qui eft fi haute, que elle
atteint jufqu'au ciel, & puis'en la
prefence de voftre tres-haute Ma-
jefté, j'euffe moulc defité de ne me
éntremettre point : mais. Îl vous
plut me deputér à debattre la ima-
ticre d’un ‘cofté, & ainf, quand
j'en fuis chargit, &c. Mais au,
quand'je entends les perfonnesqui
en ont parlé , Comme Monfieut
l'Abbé du Mont S. Michel, qui
eft tenu le plus grand Canonifte de
cc Royaume, & aufli Monfeurie
Parriarche, &c. & puifque je vois
que l’on m'a fait une autre queftion
toute nouvelle, à favoir ou non,
s’il et expedient que l'Eglife, &
cfpecialement celle de France, foie
reducée, au regard des Benefices,
à ladifpofition du droit commun ,
& que les Otdinaires & Patrons
conferent les Bencfices dorefna.
200 ,
vant, & que le Pape ne donne
plus nulles expeétatives, & cette
queftion pourfuie par aucuns
moiens, & par autres caufcs; car,
devänt l'en parloit ou non, fi N.
S. P. Benediét doit eftre reputé
fcifmatique & hererique : &ainfi
que l'en ne lui duft plus obéïr, &
ainfi ma doleur m'eft trop grande.
ment renouvellée.
Et combien qu'il me vaufft
mieux taire, la Requeftede Mcf-
fcigneurs Deputés de cetre partie
m cft un tres. grand commande-
ment. Avant que jedieplusavant,
je fais , & veul avoir pour faittes
- toutes Îles protcftations que je fis
dernierement , quand je parlai. Se
jencallegue chapirresnéDocteurs,
quil me foit pardonné. Je n'ai
nuls livres, & avoecq ce je n'ai eu
"que deux jours pour me pourycoir,
& fi fuis le Preftre Martin, jene
mc reconnois qu'en meslivres.J’ai
auf à ue decequ'ilsdient,
que l'autre jour je parlé du Pape
Clement. Sauf la reverence des 4
fants, je ne parlé point de fa per-
{onne: je nt parlé que trois foisde
lui gn toute ma matiere, & fans
nommer fa perfonne : Mais encore
fuppofé que je le euffe nommé fi
ne eft-ce point d’inconvenient fi
Simonic regnoit en Cour de Ro-
me en fon temps j {e n'eftoit pas
il qui la faifoit, & commettoit.
JIne peuft bonnement obvier , ne
remedier à tout, Du temps de He.
lifée le Prophete, qui fut fi vail-
lañt, comme chacun fceit ,» Gief
Commit bien Simonie, & toute-
fois Elifée n’en povoit mais, Ou
temps de M S. Pierre, Simon ma-
gicien commit bien Simonie : en
Gour de Rome ou temps de Cle.
Pregves de la nouvelle Hifloire
ment : il ne s'enfuit pas qu’il en fuft
caufe. Au temps dc plufieurs bons
Prudhorimes , Simonie a regnCen
Cour de Rome, qui ne pouvaint
pas tout deducer. Mais He par-
donné ce que j'en ai dit; carjcn'y
penfoie aucun mal. 4
Je viens à la queftion qu'a tou. .
chce Monficur l’Abbé du Mont
S. Michel. Selon le Philolophe,
quand la queftion fe muë, il faur
Changier & muer fon propos. Au-
Cuns fe emerveillent ; il y a dcja
cinq femaines que l’on cft cy pour
roceder au fait de l'Eglife, & à
E tenu deja fur la matiere le Con-
{cil par croisfemaines, & ne a l’en
encore traittié d'aucun moien, ou
d’aucunevoie, par quoi ce fcifme
prefent puiffe he fedé. A ce pro-
pos S. Jerome demandoir à S. Au-
guftin : comment feentendoit cet-
te autorité de fainte Ecriture, Qué
in uno delinquit, omnium commue
niter reus, Jacob. [. S. Auguftin
pour la ly expofer, entre à parler
du peché Originel; & puis, quand
il a fort parlé, il conclut, qu'il
vaut mieux fe taire, & venir au
droit poing de la demande de S.
Jerome.
Mais crois - je qu’il vaudroit
mieux. laifflier ses queflions
nouvelles , & proceder. au fait
principal , comment fera fedé ce
prefent fcifme. Je mettrai àce pe
ee un exemple familier. Un bon
omme eftoit cheu dedans un puits;
paffa par emprésun fien voifin , qui
le oyt fe plaindre dedans le puits,
& fe approcha, il regarda dedans :
illyfit plus decent demandes ,com-
ment jl y eftoit cheu , & que c'e-
ftoit tres mal à point, & ne pour-
veoit point à l'en mettre dehors,
. N Ccly
du Concile de Conffance. 101
-Cely qui cftoiten bas, qui n’eitoic
pas à fon aife, ly dift, quand il
fut ennoyé : Tu ne deufles mie en-
querir comment je fuis cheu, mais
comment tu m'en pourras traire,
& mettre dehors. Auf au propos :
ne allons ja tant au-tour du pot ;
nc querons ja comment nous {om-
mes cheus en ce fcifme , mais pour-
vcons comment nous en pourrons
iflir ; fans enquerir ja tant , com-
ment il eft heretique ne fcifmati-
‘que, comme font ceux de pat l’U-
niverfité.
L'en a encore fait que traittier
comment il eft pire que un Juif.
Nous vcons PEglife cheuë au puits
de fchifme. En cette horreur feroit
cofc plus expediente d’avifer com-
ment elle en fera traitte & oftée,
quede fe arrefter à {avoir comment
lle y cit cheuë. Et combien qu'il
me convienne deffendre telle ma:
ticre, je n’y puis avoir nulle vic-
toire : je ne fuis que deffendeur,
qui, Ce les Romains , ne acque-
soit aucune chofe de nouvel, pour
maintenir, & conferver , ou deffen-
dre cequi eftoit acquis. Nul eftoit
dit viéorieux. Je me pañleré un
beau de la victoire, més que je
me puifle deffendre. Monfieur
l'Abbé du Mont a meu, favoir ou
non s'il ef expcdient d'ofter au
Pape fa reftitution, & la difpofi-
ion des Benefices , de quoy il doit
fouftenir fon Etar.
. Quant à parler du Pape , comme
dit Caffiodorus , il eft fi grand que
l'en ne le poroit bonnement com-
prendre. L’Abbé a dir, Sire, que
vous ly povés ofter cette difpofi-
tion des Bencfices , & que il na
pu appliquer à foy telle difpof-
tion , qui appartenoit ordinaire.
ment aux Prelats & aux Patrons:
Je m'émerveille moult » Comment
il dit ceftes cofes , il m'en convient
parler : il ne vous déplerra mie de
riens que en die, car je croy que
vous ne voudriens entreprendre
riens, ne ufurper fur l'Eglife , car
elle eft une partie de voftre gloire;
& viens premicrement à parler de
l'autorité que vous avés fur l’E.
glife. Monfieur le Patriarche la à
mife moult haut : mais Je viens aux
principes de cette matiere.
Le Pape dit à l'Empereur, qu'il
y a na eng diftinguées & .
féparées d’une d'avec l’autre » par
lefquelles tout le monde eft gou-
verné : l'autorité du Pape , & la
Puiflance des Princes temporels,
L'Empereur , en un autre lieu ,dit
au Pape, qu'ily a deux lumieres,
S'acerdotium, Imperinm : ununs
Divinis minifirans ; aliud Tempo.
ralibns intendens : l’un pour l'E.
glife, & l’autre pour le Siecle, &
pour la Secularité | & vierment
ces deux puiffances d’un mefme
ee à ;s C'eft-à-favoir, de Dieu.
e
C'eft le Soulcil, & la Lune ; l'un
luit de jour , l’autre de nuit. Ce
font les deux glefves que noftre
Sauveur bailla à S. Pierre , quand
illy dit: Ecce duo gladii, & pat
ces deux, toutes cofes doivent eftre
ordonnées. | ‘
Mais je viens plus avant à Ja
racine que touche Innocent III.
cap. fufcepro , de foro compet. Dicu,
ns le moyen d'aucun Roy, par
lui-mefme gouverña le monde,
depuis le commencement, jufqu'à
Not ; aprés fit faire à Noé l'Arche,
& y en bailla le gouvérnement,
& depuis Noé, jufqu'à Abraham ,
& là furent faittes ge” “ic è
C
5
me
RO a
en me ne a me
20% Preuves de la nouvelle. Hifoire
là commença noftre Foy : là com-
mencha l’Eglife, & dura jufqu’à
Moyfe, & lors à Moyfe bailla le
gouvernement de I{raël. Et pour ce
que Moyfe ne povoit pas bien par-
ler , car il avoit eu la langue arfe,
fut orderé à Aaron, par Moylc,
pour exercer le Sacerdoce , & pour
pretchicr& inftruire le Peuple. Là
Commerncha la divifion des deux
_.Puiffances : car Moyie rctine la
Scculariré, & bailla à Aaron la
Spiritualité, Aprés vint Jofué,
qui, &c. Aprés vine Jefus-Chrift,
qui eut l’une & l’autre puiffance ,
& transfcra à S. Pierre per illa
Verba: Pafce oves meas. Mais il ly
dit, qu’il ne ufaft que de L'un,
quandilly dit: Pone gladium tuum
1n vaginam. Pofé que lui:mefme,
noftre Sauveur cuft exercé l’un &
l'autre , comme il appcrt, parçe
que de fait il expella du Témple
les vendeurs, & lesacherans.
Et ainf je dis que Jefus-Chrift
eut Res deux puiflances ; car non
mic feulement par parolesil inter-
preta Vendentes C''ementes ; mais
comme tiennent es Docteurs, de
faic à baftons les exila & mirhors
du Temple. La puiffance efpiri-
tucile diffcre moult de la tempo-
relle : fpirituelle refplandir comme
lc Solcil , la temporcile comme la
Lune. cp. Solire. de maj. & obed.
Et airfi il appert clercmient que le
Pape a puiflance fur la temporelle;
C non e contra. Et Ae hoc, per In.
noc. cap. licèt [ufcepro. de foro
compet. Le Pape a autrefois mis
Roy en France , comme dit le
Chap. Z'acharia ,. jaçoit que au-
cuns dient, que ce fut AA con-
{cil des Princes de Franc aucuns:
Aient que ce fut par l’afentemenc
_?
«
du Roy, qui lors eftoit. Le Pape:
dépofa Frideric l'Empereur , Cap.
ad Apoffolicam. de re judic. in vi.
auffi pourveut-fl de Prince à Por-
tugal. cap. Grandi de poitulations
Prelatorum.
Il y a moule grande difference
entre ces dcux puiffances : il y æ
difference au regard des perfonnes,
Où au regard des cofes, & au re-
gard des caufes + au regard des.
erfonnes , d'un crime de excés,
, . . L »
‘Eglife ne connoift mie , elle ne
s’en cntremet. Aufli-pareillement |
d'un Bencfice, un Juge feculier ne:
| z point fe entremertre.-Au regard
des caufes, auffiya-il difference:
d'une caufe de herefie, ou de fcif.
me un Juge lay ne congnoeltra
mic, voire ne venfift-elle cefte cau-
fe , que incidentement ,wt ff duo:
contendant de hæreditate, juxta c.
Lator.c.Confanguinei, de re judic.
Et ainfi un Juge feculier, de caufe
de fcifine ou de herefe ne doit
point jugier, ne incidentement,.
ne principalement. Er ainfi vous
eftes doncques fort contraires : vous
dites que fi, & il dit. que non. Eft-
il vray-: que vous ly ayés generale-
ment ? Non. Ne particulierement r
“Non. #7 quibus ergo, videaris tr
c. lrincipes. 23, g. v. eux-mefmes
l'ont affés bien ait, qui les auroit
bien entendus.
La puiffance que ont les Princes.
feculiers fur l’Eglife, c'eft à lz
munir, proteger, & deffendre des
invafeurs : ce n’eft mie à concul-
quer, & fouler fes libertés. Le
rexte dit : HONHIHGHAM » atcunes
fois ; il ne dit mie tousjours qu ils.
ÿ ayenvpuiflance. L’Eglife AL
pelle les bras feculiers, queen aide
& èn fecours : lors quand J'Eglife
Le
=
En.
. ue
ve
du Concile de Conflance. 2193
Javite & appelle les Princes fecu-
diers, ils y doient entendre ,. non
mie entreprendre aucune cofe de
leur propre autorité, per hoc c. de
Liguribus, ©'c. Principes, Pour
ce que il y avoit aucuns Prelats,
qui ne voloient obéir au Pape, il
manda au Roy qu’il mift les mains
en elx ; encore n’ofoit-il y toucher:
il ly refcrioit de rechicf, & lors
il y mitlesmains. Quand l'Eglife
a condemné aucuns fcifmatiques,
ou herctiques, lors le Roy ou les
Princes feculicrs povent bien faire
execution , quand l'en Îles lcur a
Jivrés. c. urfame , de fentent. ex-
comm. mais ils n’en pucent con-
gnoiftre.
Mais l'en me demandera: Que
fera-l'en doncques? Le Pape de-
mora ainfi fcifmatique & hereti-
que? Aucuns ont voulu dire que
les droits en tant feroient impar-
faits , puifqu’ils n’y poutvoient ;
& puifqu'ils dient que #4 nemine
- judicatur, Je dis qu'ils ne font
mie intparfaits , car ils y pour-
voient aflés ; car il fera requis de
convoquer le Confeil General, &
Jors le Confeil affemble , l'en ly
dira : Condemna te ipfum. Pone
caufam tuam in finu tuo, © illud
eriam , guod ibidem in Concilio de-
liberabitur, exfequentur Principes
feculires, ff opus fit; Et fi.nolit
convocare Concilium, Ven y pour-
vcera tres-bien. c. hinc etiam. 17.
diff.Je conclu donc par ces moyens
que vous ne [y devts point faire
LE occafion de fcifime
ou de herefie, tum ex defcilu au
toritatis, cx defeêlu etiam modi
Jjudiciarii , & fe vous aviés ore
puiffance , fi ne devriés mic ce
faire fans lui , & fans le appeller.
Car Ep eft de moy, je ne parle
mie de par lui , je parle de par
vous , encore que je parle pour
lui ; aufli ne pouvés que par detfaut
de Juge competent.
Mais aucuns me diront que vous
avés icy Juge competent, & que
l'Eglife eft icy aflembléc. Solario.
Ce ne foufft mic; car le Pape n'y
cft mic pour prefider , lequel doit
prefider au Confcil , ou autrement
n'apoint de vertu tel Confeil, finon
en ie cas , qu ont eftc touches.
Item, l'Elite univerfcile n'eft
mie icy s ilnenya pas {la vingt-
quatriéme partie : mais l'en me
dira que les autres de l'autre
obcïflance ne viennent point à
compter. Pourquoy ? car ils font
fcifmatiques, & ainf ils font hors
de l'Eglife : encore ce ne y fait-il
riens; car encore de cefte obcif-
fance , il n’en a icy qu'environ la
qe partie, ou la quinte. Item,
il n'y a cy environ que 35. Evcf-
ques , dequoyil en a en ce Royau-
me environ 89. Item, à ce que
. vous faffiés fuftraxion, il faut qu'il
yaitcaufe, & fe vous dites il eft
{cifmatique; fi faut il qu'il appc-
re 3 il ne fouffit mie de le dire.
Item , fi vous dires qu'il y a icy
affés de fuffifantes perfonnes, pour
{avoir bien jugier s’il le eft ou non,
ce ne foufhir mie 3 car il cft, ou
non 3 ce gift en faits : faëls vero
peritiffimos fallunt 5 ces faits ne
font mie prouvés, pole qu ils ayent
cité propofcs.
Mais l'en me dira que fi font,
& qu'ils font toùs notoires, &
qu'il n'y faut ne partie appeller,
ne connoiffance de caufe : queiz
talibus omittere ordinem juris, eff
ipfom fervare. Je treuve que une
Ceci]
204 Preuves de la nouvelle Hiffoire
cofe eft ditte notoire par évidence
de fait, par confeflion faitte en
Juftice, ou par Sentence donnée :
mais je ne apperchoie point en
cefte matierc cefte autorité. Item,
je treuve aucunes notorietés de
fait permanent ; comme qui di-
roit que vous defconfiftes les F1l:-
te à Karlet ; mais les faits du
Pape ne font pas aufi notoires.
JL y a encore ceans 2000. perfon.
nes, qui ne feivene comment ilen
va. Mais plus; lesfaits ne font mie
tels , comme vous les baptifés. Les
Do&eurs tiennent que pofe qu’on
.die une chofe notoire, fe partie fe
offre à prouver le contraire , elle
doit eftre oie, & ceffe la notorieté,
jufqu'à ce qu’il en foit décidé.
1. ea quidem. Cod. de accu[. de hoc
etiam sraîtat Johannes Faber, in
p'oæm. Inffitur. |
Je conclu doncques , ex pra.
miffis ,qu’il n'ya cy point de Juge.
1°. Il n’y a point de Juge efpiri-
tucl. Pourquoy ? car la Jurifdic-
tion n’eft pas bien fondée: Ne de
Jugetemporel parcillement. Pour-
quoy ? car il n’a fur ce point de
puiffance. L'en ne puet pas dire
qu'il y ait icy Confeil General.
Pourquoy ? Pour les abfents. Pofé
de quand une cofe cft mife en
éliberarion , ce qu'eft déliberé de
Ja maire partie foit valable, toutes
voyes doivent eftre tous appellés à
qui la befogne touche. C ontemptus
enim nins plus nocet > 744 condiétio
multorum, L.fi duo ex tribus , ff.
de re judie. L. erff bii tres. ff. de
arbitr, & ainfi ne à l’ume maticre,
ne en l'autre, veu que la cofe n’eft
Pas notoire, l'en ne doit riens dé-
terminer.
Mais je viens aprés à monfirer
la puiffance du Pape , au reprrd
des Benefices ; laquelle puiffance
Monfieur du MontS. Michel ap-
pelle non puiffanee, & par efpccial
aux finances lever, dit-il Car Je-
_ fus-Chrift ne dit micàsS. Pierre,
T'onde eves means, [ed pale. Je ne
fay que l'en fair au païs de Mon-
fieur l’Abbé du Mont. Mais fuis
bien certain queen l’Ilufel demon
Pere , à tout È nains une fois l'an,
Pen y rond les ocilles, & je ne fay
ce que F'en fair fur le fien ; autre-
ment, qui ne le feroir, les char-
dons, les épines s’yemmeilleroient,
_ qui occiroienr & tueroient les bre-
bis. Elles ly font commifes pour
les paiftre & pour les tondre, S'if
le die ainfi, il ufe de fon droit.
Et par aventure que aucunes y en
, 4 aucunes fois, que fe elles fuffent
plus bas , on plus fouvent ronduës,
qui en valliflent mieux. Je pr
qu'il prenne licitement fur les Mi-
niftrés de l’Eglife. Comme le pere
eft tenu à nourrir & fuftenter le
fils, auffi eft tenu le fils au pere,
s'il a aucune neceflité, à laquelle
il le puiffe aider, /. 2. ff. de lib.
0 Etqu'il ait necefliré, il eft
tout cler, car il n’a pe de latre
de l’Eglife de quoy il puit foufte-
| nir fon eftat par trois mois. Mais
€ viens à l’Apoftre , qui dit que
qui fervis Alrari, deber vivere de
ÆAlrari. 1] {ert à l’Eglife, n'eft-ce
mie raifon qu'il vive des biens de
l'Eglife? c. cum fecundum. de pre
bend. tem , il n'ya cy RE
s’il a neccffité , qui ne puiffe fur
fes Subgés impofcr un fubfide cha-
ritatif. « cum Paulus. de Cenfib.
Si le Pape cft Evefque univerfel,
doncques pourraeil impofer , &c.
le chap. in nomine Demivi , le ap-
de Concile de Confanie. 105
pelle Paftour univerfel : adon cques
cft-il au Pape licite de impofer
fubfide univerfel fur toures les
Egliles.
Mais aucuns dient par telles
fueffrances de Ieiflier lever telx
fubfides , la terre de l’Eglife eft
perduë , & n’ont mie eu les Papes
fi grand cure de les garder. Soln-
rio. Si clle a efté perduë, ce n'a
pas eftc par fa couppe , neen fon
temps, ne il a trouvé qui le vou-
fift aidier à la recouvrer. Mais l'en
me dira: il leve ces fubfdes trop
immoderement. En ce je ne le
fouftendroie mie. L'en lypuetdire,
Sire, reftraingnés.vous.
Mais je viens encore à traitier
de la puiffance du Pape, & garde-
ray l'ordre que a gardé Monfieur
l'Abbé du Mont. Ila mis aucunes
confiderations : auff feray . je.
Prima ef, que un Prince n'eft
point lié des Loix & Statuts de
fon Royaume ; & fuppofé que cox-
VeniAt ei vivere fecundim eas ,
toutes voyes les puet-il muer quand
il lui pleft, Pour aucune bonnc-
raifon. /. digna vox. Cod. de Leg,
La feconde confideration eft > que
quant à ce, 4d Paria judicantur,
Ja purtce temporelle & efpiri-
tuelle. La tierce confideration,
que ainfi comme le Roy n’eft point
lié de fes Loix » Ne fujct à elles ;
aufh n'eft Le Pape aux fiennes :
poteff emim difpenfare. c. propofuit
de Conc. prab. Il eft {ur droit. c.
Romanus Ponrifix. de Conflitut.
La quarte , que le Pape ne puet lier
on Succefleur® Clemens faper Ca-
thçdram. de fepulr. in Clem:nt. La ‘
Quinte, que Le Confeaux Gene-
raux ne lien pas le Pave, mais eft
faper. P Ourquoy ? car ce font Con-
flitutions humaines, & fa puiffance
deicend de Dieu fans moyen : &
fuppofé encore que la puiffance &
autorité des Confeaux Gencraux
fuflent équales , tamen par in pa-
rem imperium non baber, La fixié-
me,queles ConfeauxGeneraux faits
puis cinq cents ans, font d’auff
grande autorité, que les Confeanx
.Generaux faies de plus lon -temps,
ou plus anciens. Là fepriéme, que
les Confeaux ja faits peuvent citre
tollus par autres qu'en feroit aprés.
Et ratio, quia nibil tam naturule
eff, Ge. La huitiéme, que l’Em-
pereur eft dit Seigneur d
monde. /. benè à Z'enone, c. de qua-
dam prafcript. Item, que le Roy
Puet prendre la cofe d'un privé,
pour le bien publiq conferver.
Lucius, ff. de Evié. La dixiéme
confideration , que pares funt po-
teffares temporales quoad hoc. La
onziéme , que les Papes ont cu
puiffance de donner les Evefqués,
ë& en ont ufé en Eglife primitive.
S. Pierre ne donna-il mie à S.
Clement l'Evcfqué de Rome; &
S. Clement & S. Pierre ne ENVOYE..
rent mie ils S. Denisen France,
& S. Julien au Mans, & leur affi-
gnoient , &C. 6. omnes Bafilice,
15. diff. Ergo, s'il apparticnt au
Pape in majori, il lui appartien-
dra in minori.
La douziéme ef, que non mie
feulement ce appartient au Pape
de droit ancien , mais aufli de
à droit nouveau, c, fin. ur L. pemulr,
im Clement. Ainfil a ce droit par
couftume & par droit. Nous avors
droitécrit, & droit non ecrit, &
ont une puiffance du Peuple, &
de fon confentement. Puis donc-
ques que l'on fe eft confenti 2
Ce iij
e tout le
206 | Preuves de La nouvelle Hiffoire
moins tacitement, que le Pape or-
donnaft des Evclques,&c. Ceft ufe-
nent doit eftre eu pour Loy. l. de
quibus , ff. de Legib. Quid enim re-
fert an verbis, an fcriptis confen-
fem noffrum exprimamus ? Et la
treiziéme confideration , que en
cas que les droits font douteux, la
couftume les interprete. /. ff quis
interpretatione, ff. de Leg. La qua.
torziéme , que Benedi& ef Pape
de l'Eglifc univerfelle, & par con-
fequent il cft Prince.
De ces prémiffes, je infere pre-
mierement, que nonobftant quel-
£ongues Conftitutions faittes par
les Confcaux Generaux, le Pape
puer difpofer & ordonner de Ar-
chevcfqués & Evelqués. Probatur :
Caril n'eft point lié de fes Loix:
Outrc ,car il eft fur les Confeaux
Gencraux. Je infere 1°. Que don-
ner & pourveoir aux Benefces , eft
fous la puiffance du Pape; & ainfi
je répons à la Loy finale, ff. deJu-
rifd.omn.J ndic. alleguée par Mon-
fieur l'Abbé du Mont. Je infere
3°. Que au Papc coferenti Bcne.
fcia eff obediendum ; qu'a eff ejus
poteflaris. Je infere 4e. Que Île
Pape puct compeller ceux qui ne
obéïroient. Jeinfcre s°. Que ceux
qui pour cctre défobéïffance fe.
foient par lui excommuniés, fe-
roient deuëment excommuniés.
6°. Que tales effent fufpeiti, fi in
taliexcomminicatione perdurarent.
Je infere 3°. Que pofé que ex anti.
gu0 , il n'euft point eu de droit de
confcrer, & pPourveu aux Benefices,
quil l'a acquis par couftume &
ufage. Probarur P:T con fi derat io-
26m preamiffam. Car il en a ufe
par fl long-pemps, qu'il n'eft me-
moire du contraire, Prefcription
abien lieu ;» fpiricualibus. c. Epif*
copum de prefcript. 8°. Jeinfere
que pofé qu'il n’euft pas cefte
puiffance par les Confeaux Gene-
raux nouvellement faits ; au Con-
{eil de Vienne General, la puiffance
lui en fut donnée. Je conclu fi-
nellement que les cofés eftant com
me elles font , Benedi& eft vray
Pape , & par confequent que l'en
ne ly doit point empefchier qu’il
ne difpofe des Benefices à fon
plaifir. |
Je viens aprés aux raifons de
Monfieur l’ Abbé du Mont Saint
Michel , & n’eft pas bien à ma
puiffance , car c’eft le grigneur
Clerc en la Faculté de ce Royau-
me. Je prens pour lui que il eft
ordonné par les Confeaux Gence-
raux, que la difpofition des Benc-
fices élccifs appartienne aux Col-
leges & Chapitres, &c. & je prens
tout le contraire , c. fignificaffi,
de Eleët. 11 dit auff que le e
ne puet immuer l'état de l'Egli
Je le confeffe bien. L’état univgr-
fel, verbi grarià, pos l’état & le
gouvernement de l'Eglife les Ar-
chevefques, Evefques , Primats,
font ordenés , il les voudroir ofter,
& veut tout gouverner. Je ly con-
feffe ,bien que il ne le puet faire;
mais donner & confcrer les Bene-
fices n'eft mie pervertir l'état uni-
verfel de l'Eglife. :
11 dit auili que c’eft cofe im
poflible au Pape , de pooir Vi
verner tout, & de pooir confger,
&c. La rcponfe eft breve : il en
donneroit bien mille plus que il
n'en à à donner. Ne fe efmayce ja
de cela. 11 donne bien tout. 1lar-
gue que le Pape en difpole mal,
qu'il ne les cmploye mie bien.
. du Concile de Conffance 207
Kefponfe. Je mey tous Mcffei-
gneurs les Prelats qui font icy en
Jeu, qui ontefté pourveusdu Pape;
qu'il n'yen a pas un qui dift qu’il
nait bien pourveu à l’Eclife de
‘fa perfonne. Je croy que Monficur
du Mont ne diroit mic qu'il nait
bien pourveu au Mont $. Michel
de fa perfonne, & à bon droit,
car il eft {ouffilanr , &c. Je ne dic
mic feulement qu'il y pourvoye
auffi bien comme il feroir pourveu
- par lesEleétions: mais je dis mieux:
en ces Elcétions il y a tant de
hocqués, que une mouche y per-
droit le’‘pie. Item, il vacquera un
Evefqué, le Roy mandera tantoft
qu'on élife fon Serviteur. Or le
Pape n'eft mie fi prés. Item, il
n'eft mie fi liés, comme ceft le Col-
Jcge.
Il dit aufi que par Îles expec-
tations du Pape ce ne font que oc-
cafions de machiner en la mort
d'autruy. Je répons que encore a-
fl pis és Elections : en une Abbaye
VOUS trouverés TOUSjOUTS COMMU:
nément un Archimoine qui gou-
verne tout, Il n'y a pie qui ofe
dire mot. Il commandera qu'il
foiteleu. Ez Mouftiers des Dames,
des Nonaïns , Dieu fceit quelles
paétions elles font. J'en diray au
propos un bon mot : du temps de
a fuftraxion , en une Abb:yc y
avoit un tel Archimoine ; il vou-
Joit tousjonrs eftre le Maiftre ; il
défiroit plus à eftre Abbé que
Moine: il fit tant per fus & par
nefas , qu'il eut Îes voix de tous
ksReligieux ,en casque l'Abbaye
vacquereit.Quand il vit,jenc tiens
mais que à ce, ce penfa-il,je y pour-
veray bien. L’Abbé avoit un fien
Acveu jonc Religieux, qui demo.
ntenmennne then. nn SEE
roit en fa chambre. Cer Archi.
moine s’en vient à lui, & ly com-
mença à dire: Monfieur nerte fait
mais fi bonne chere comme il fais
foir. Que y a-ilz Ne te aime pas
tant comme il foloit? Je ce cnfci-
gneray bien ,fi tu veux , comme
rl te fera encgre bonne chicre.
Comment > demandale neveu, qui
fut moult ahafté de le favoir. 11
ne te faut avoir que crrtaine pou-
dre, & ly mettre en fon porise;
qu'il te aimera plus qu'il ne fc
oncques ; mais que nul ne lc faiche.
H ly infcra la poudre. L’Abbé ne
tarda gucres à mourir , & ainff
l’Arch'moine ne tint plus à riens,
il fut éleu Abbé. 11 print le nc-
veu à demorer avec lui ,affin qu'il
nCn exift aucunes nouvelles, &
pour monftrer aufli qu’il avoit af.
fcétion à l'Abbé fon oncle. Il fie
trop bonne chere à ce petit Moine
pour un poy de temps. Tanrofè
quand il fe vit en fa domination,
il ne fie plus gueres de conte du
friand. Lors fe penfa-il ce petir
neveu 3. 1] ne me aime mais tant:
comme il fouloit, je y pourveray.
H avoir encore de la poudre; if
ly en mit en fon potage , de par
Dieu , il en mangea : tantoft le
ventre ly fit mal, & cut douléur,
Tantoît {e doura du petit Moine,
& le traift à part, & Îly demanda
s’il avoit mais de la poudre. 11
répongit Le non, & qu'il lyavoie
toute mife au diner ; il n'y eue
point de rémede, il mourut. Qui
les voudroit raconter, l'en cri trou.
veroic aflés de teilles.
Monfieur l’Abbe du Mont di-
foir outre, & mettoit par manicre
de conclufion, Sire , que vous ne:
devés- point craindre pechit , poux
208 |
occafion de voîftre ferment , que
vous ly peufliés fuerement faire
fuftraxion. Je répons : La raifon
de Monficur l’Abbc du Mont n'a
pas feulement lieu à faire fuftra-
xion des Benefices à Benedict, mais
auffi de le faire Ecclefie Romane,
S'edi Apoftolice. Je dis, Sire, que
vous ne povés ficitement faire
fuftraxion Lébéifance. L'entraitte
icy du Roy de France & de fon
{crment. Les Rois & Princes font
plus liés par leur Foy , que ne font
nuls autres. Jamais l’en ne s'affie-
roic en un Roy , s’il avoit fro-
vefé fon ferment, fa Foy, ou fon
Alliance. Le Roy de Caftelle , par
vertu des Alliances que avés avæc-
ucs lui, vous requiert pour aller
avæc lui, &c. l’un vous dira, il ne
meut mie jufte gucrre , vous ne
eftes mie tenu lui aidier en ce cas.
Sera-il à un Allié de jugier, ou
ceky qui le mandemainc, & cfmeut
jufte guerre, ou non ? Nenny. Vous
l'irés aidier. Ce que l'on vous dit
wil n’a mie droit, n’eft pas cofe.
jugée. Aufli vous avés promis au
Pape ly faire refticution , & la lui
avés farce : vous le y devés main-
tenir & conferver. Et pofé que
l'en die qu'il eft heretiqué , de par
Dicu , i ne vous apparoit mic,
pe ne pouvés congnoiftre ou il lc
eft, ou non.
Aucuns dient, l'en vous veut
{ophiftiquer. L'en vous veut déce-
voir par voftre benigaité. Jcmen
tais. Taceo, Ge. Il y avoit moult
de notables perlonnes; vous ny
! U
povés eftre déceu : vous avés ufé de
droit commun : vous demoreriés
cout feul en, fouftraxion. Et fup-
ofé qu'il fuft mauvais , fi ne lui
devés pas faillir de ceque vous lui
© Preuves de la nouvelle Hifloire
avés promis, Dieu command À Jo-
fué, qu'il occitt les Gabaonites :
ue ils appercheurent que Jofué
€ approchoit ; ils fe mirent une
pis multitude, & vinrent leurs
oiecs , & la chainture en leur
main, & crierentmifericorde, &
qu'il les laiffaft vivre, & qu'ilsn'e-
ftoient mie gens de guerre. 1l
leur promit qu'il ne les occiroit
point, & de ne leur faire nul mal,
aprés les Gabaonites fe affemble,
rent, & multiplierenc. L’en le die
à Jofue, qu'ils le pourroient bien
grcver , &quilles affalift, &c. Il
dit qu'il leur tendroit ce qu'il leur
avoit promis, #e fidem propriam
violarer. Jcdis, Sire, femblement
de vous. |
‘Item,Monfieur l'Abbé du Mont
difoit, que le Pape n'a mie poreffa-
tem, Ces paroles viennent bien à
noter. ILs’en fuivroitque les Evef.
quesqu'ila faits, ne feroient point
Evefques.
Je viens aprés à repondre à
Monficur le Patriarche. Je ne fu
mic à fa propofition : il m’en def-
plaift. Si je deffauts à reciter , ilme
dirigera s'il lui pleft. I] difoic quel-
que doute qu'en faice en cette mas
ticre , puifque l'Univerfité le con+
{cille, elle pleine defcience, & de
droit, l'en ne puct mal faire. Je
refpons. Je crois bien que fi elle
cftoit bien unie, & bien affemblée,
_& en une conclufion , que l'en le
pourroit feurementenfuir. Maisje
croi, &c Je m'en attends à cequ'en
ft. Siuniment ils vous confeille=
ront , vous ferés bien confeillé 3
mais je crois qu il y enaupe gran
de particd'opinion contraire de la
Faculté de Decret. Monfieut l’Ab-
bé du Mons cit le Maire : il na.
| oncques
du Concile de Confance. 209
Cncques patlé enfa propofition de
fcifine , où de hercfie , fur Bene-
1 : JC crois que s’il en fuft de
OPinion, qu'ilne s’en fuft mie ceu.
Non tacuiff:t. 11 n’a pas dicqu'il
nele foitmie: il a ‘paffé auprés,
& fagement s’eft teu , comme il le
cet bien faire.
Item, fuppolé que uniforme.
ment l'Univerfité fuft de certe opi-
nion, fine le devriés-vous pas
Croire-en ce Cas; car polé que en
‘droit elle me donneroit le meil-
‘leur confeil, que l'en poroit trou-
ver , toutes voies en fait, ce ne
puet faire : il s’en faut informer à
ceux quien {ceivent. Item, il veut
prouver, par le chapitre, Si duo
contra fas. 79. Vel 77. diff. que
d'un ne l’autre n’aitdroitenla Pa.
pauté. Si Monficur le Patriarche
diloit vraience, il ne feroit mie
Patriarche , ne le Pape Clement
n'autoit mie eftc Pape. Mais plus :
il s'en enfuivroit que les deux
-obéïffances auroient efté fcifinati-
ques. Je refpons, celuy cha-
itre a licu quand il eft douté, fi
A premiere Election eft canoni-
que,.ou.non: mais que n'en cf
point de doute. 11 eft tout no-
toire que la premiere Ele&ion
æftoic nulle : & ainfi Clement fut
vrai Pape. Outre, les Cardinaux
declarerent la Election eftre nulle,
& op plus fort, que Clement
ne euft efté vrai Pape , Bencdid
Æft vrai Pape; car il fut unique-
ment cleu Et fi l’en me dit: Les
Cardinaux qui eleurent Bencdict,
eftoient faits de Clement : & ainf
fi, &c. Solutio. Je dis que tous les
anciens Cardinaux , ou la maire
partie furent à la Elcétion de Be.
nedidt, & ainfi Benedict eft vrai
. Pape.
Jidicencore que les Ambaï:adeurs
de N. S. Pcre envoicrent devers
l'Intrus ; ne cederent mie, quand
les Anticardinaux, &c. ne nc vou-
lurent retourner, pourquerir puif-
fance. Je refponds , qu'ils cfloient
cnvoiés par NE , pour les raifons
que j'ai touché aurres fois Quard
ils ly propofcrent toutes voics re=
pcribles, par quoi l'en pourroit
avoirunion, voire jufque a ceffon,
ne fufhloic-il imié ? Quant cit de
retourner, ils ne retarderent mice
quinze jours à clire.
Or confiderés doncques comment
ils peuffene eftre venus devers N.
$. Pere, & avoecques ce, je croi
qu'il n'eftoit mie convenant qu'ils
cedaffent en la main de leurs 1dver-
faires. Item, chacun fccic bicn
comment les Irtalienstreuvent leurs
promeffes : quand ils euflene cedé
en Îcurs mains, comment fuflions-
nous venus à Election? Ils euffcnt
dit: Nos Cardinaux pour crainte
de la communication avoecques
eux; & pour ce, fi le Pape fuft
prefent à convenir avoecques eux,
1] les povoit habilirer : & pour ce,
je me merveille moult comment
Monfieur le Patriarche appelle
noftre faint Pere hercfiarque.
Etfe levele Patriarche, & com-
mence ainfi: Monficur le Decen,
j'ay ditainfi, qu'il eft tenu fur pci
ne de fcifme à pourfuir l'union de
l’Eglife, ne ceflion, & dés
qu'ilavoit juréde ceder, altero ce
dente ,mortuo, vel ejeito : ilfavoic
bien la mort de l’Intrus : donc- L
ques que ne ccda-il? Et pee
qu'iln'eneuft riens fceu, ne deuft.
il micavoir garny, & premuni {es
Ambaxadeurs de bonne puiffance,
en ces trois cas , Mmortuo, cedcnte,
D d
LS
210 Preuves de la nouveïle Hifhoire
vel ejefto, non pas cz mains des
Anticardinaux , maisentelle ma-
niere, que l'en en puftavoirunion.
Et à ce que vous dites qu’il fic of-
frir ceflion par l'Evefque de Saint
Pons , ce ne fut mie nucment &
fimplement, ce ne fut que couver-
tement.
Le Decen recommence ainf.
Monficur le Patriarche me donne à
entendre fon argument , & dir que
N. S. Pere favoit bien la maladie
de l’Antipape. Par Saint Mortie
n'en {ceis riens. Je croy qu'il n’eft
pas Mcdecin PL là : Mais je
fuppofe qu'il lefceuft, & qu'ilfoit
tenu de ceder, & proceder par
toutes voies, &c. Ef-il pourtant
tenu de bailler puiffance de ceder
auflitoft ? Ne faut-il mie premier
favoir , fi l’autre veut ceder ? Mais
à ce que vous dites qu'il la doit
offrir : je dy qu'il la fit offrir par
Monficur de Saint Pons, & dit,
& refpondit l’Antipape , que je
metre en la main des hommes Îa
puiffance que j'ai immediate de
Dicu , abfir, je mey en poñtifqu'il
la fit offrir, & pour ce que l’en
me dit que je ofe debourder, je
vous bailleraï par efcript,pour vous
informer.
Le Patriarche recommença
ainfi: Jevous demande s'ilsavoient
! puiflance d'offrir fimplement ? Cy
gift lefait.
Le Deen. Je vous refpons qu’il
p'eftoit pas requis qu’il la leur allaft
prefencer à Rome.
Le Patriarche. Monfieur Île.
Decn, je m'en raporte à vous s'il
efttenu ou non de laoffrir , par rous
les lieux où elle pourroit profiter,
our avoir union ?
Le Deen refpond. Je ne fuis
pas maintenant icy , pour en dire
mon opinion. Je dy l’autre jour
qu'il y a aucunes maladies, que
les Mcdecirs appcllent hercditai.
res, pource que elles font trop enra=
cinées, & quelle medecine que ler
y mette ne pourfite que poy, &
qu'il en faut leiffier faire à nature,
&c. Nous avons que le Royaume
de Jerufalem fut divifé, & que
Jeroboam leufurpoit, & le tenoic
induement : quand on le vouloit
Aller deboutter,& leabbatre, Dieu
dit que l'en fe retardaft, & qu'il
avoit faic cely fcifme. /r4, die
je de ce prcfent fcifme : que il pou
voit eftre que Dieu , pour nosde-
merites nous voloit punir. Jene
pouroie pas foldre à routes leurs
raifons. Je conclu finallement, &
inferc ex premiffis, que attendu
qu'il n'a encore fait chofe, &c.
que vous devés ly tenir ce que vous
ly avés proumis, & ainfi, que vous
devés demorer en fa dileétion : que
fi vous le faires, vous mettrés la
aixen Cité de Jerufalem , laquel-
À paix concedat nobis Alriffimus ,
qui eff beneditlus in fecula.
Le Deen: Sire, Meffcigneurs
de par de-là ont eu fept audiences
deja , & nous que trois, que vous
nous donniés encore duc à
repondre à leurs raifons , & fpecia-
lement parun Theologien.
Le Patriarche: Sire , gardés
l'ordre qu'en à accoutumé de te-
nir en voftre Confeil: quand l'en
a parlé d’une pare, il faut tepli-
quer de l’autre : auffi Monficur du
Mont S. Michel n'a point re-
pliqué.
Le Deen: Auflin’a Monfeur
de Tours.
Or fe licve l’Archevefque de
» ve Le 1 LA Las a
du Concile de Conffance. 27€
Rdms, & dit ainf: Il a plu à
noftre Seigneur que je foie Arche-
vefque de Reims. Oyés deux mots:
J'ay pitié es Prelats de ma Pro-
vince , que vous les tenés fi lon-
guement. Ils {ont fur mes epaules :
ils n'ofent parler ; je m'en plain
, Pour quatre, on ja cftc fi lon-
guement. Ceux de Paris n’en font
compte. Je fupplie à mes freres,
fubgés, & amis, qu’il fufife de ce
ui eft fait, & que nous foiomsa f.
Émblés à conclure. L'en touchele
Pape, l'en couche le Roy ; l'en par-
le de la Foy. Il vaufft micux en
parler à l'ecole. Je penfe qui pou-
voicfufhre, s'il plaifoitau Roy. 11
n'cft fi mauvaife conclufion , où
l'en ne trouvait aflés à arguer. Ec
ainfi fin de la repliquede M: Guil-
laume Fillatre Decn de Reims.
Die oétavä menfis Decembris , etiam Rege præfidente, rc. pra
parte Vniverfitatis Parifienfis Dom. Patriarcha propofuit
replicando ea que Jequuntur.
€ Ire, en voftre abfence autrefois
je fu chargiés de parler en cet-
te miticre, & quand vous futes
venu , Vous voulites que je reci-
tafle ce que eftoir dit devant. II
m'eft enjoint que je parle mainte-
nant contre Monfeur de Tours,
& contre le Deen de Reims, &
que je refponde à leurs raifons ,
& ne fe merveille nulx, fe je parle
trois fois en cetre matiere; car ce
quej'en fais, c'eft de voftre ordon-
nance : & aufli la feconde fois que
jeparlai, je ne fisque epiloguer ce
que je avoie dit en voftre abfence,
& auffi certe matiererequiert bien
que l'en y parle plufieurs fois. Le
Prophete nous admonefte, clama,
ne cefies. c. fi Rettor. 40. dit. les
pond ont faittes, je
es fais paæillemenr, & les veul
avoir pour dittes, en la fourme &
* maniere qu'ils ont fait.
Le Deen de Reims a pris {on
theme Job. xv. & a dit: je [nr
dilettione mea , & pour ce qu'il fait
àmon propos, je prendrai ce que
s'enfuit immediaté , dans lemefme
chapitre. Si fervaveritis mandata
mea, manchitis in dilettione mea.
Ceux qui mes mandemens feront , .
en mon amour demourront.Noîftre
Seigneur Jefus-Chrift dit ,que un
bon Pafteur doit mettre fon ame
pour fes ocilles, & dit aufli que
nous devons aimer nos proifmes ,
comme nous mefmes. Or confide-
rés , fi les deux contendants du P2-
pat, gardent Îles commandements
de Dieu,qui maintiennent & nour-
riflent ce fcifme:ils fonte anarhema-
tifati, @ excommunicati : ils ne
demeurerent mie en dileétion. c.
andi denique 16.4. 1. Confiderons
quelle pitié c'eft , leiflier le peuple
tant en peril & en doute, pour
convoitife de tenir une Chappe
rouge. |
Le Deenrecommanda fort l’au-
tre jour charité, & faifoittres-bien;
car fans elle , toutes les autres ver-
tus font nulles, ne ne pourfitent
aucunement. Et pour ce, dit le
Canon adpe. diff. 2. c. 1. que nul
Ddij
242
nc va où il veut à aller, s’il ne va
par la voïe , & par les moïens :
auffi fans charité nul ne prouffite
en riens qu'il faice. Ce n'eft mie
aller, ce eft errer ,à qui n'eft en
charité, & pour cela repute l’A-
poftre, la plus haute & k plus. ex-
cellente de toutes les vertus ; &
pour ce que nous vcons que les
deux contendants ne font mie en
charité ,nous devons faire le com-
mandement de Dieu, qui nous dit
que nous nous départions de ra-
bernaculis iempiorum hominum. S.
Auguftin, fur ce mor du Pfalmifte:
S'ufcipéant montes pacem, dit auf :
Ita majoribus obediatis ,nt
Chriflum anteponatis.
Les plus excellents en l’Eglife
de Dieu font les plus oblisiés à
nourrir & conferver l'Eglife de
Dieu cn union & en vraye paix,
& demeurent en vraye paix,en uni
té avec Jefus- Chrift ; & ainfi ceux
ui fe départent de l'obciflance
à ces deux contendants, gardent
le commandement de Dieu , & de-
meurent en {a dilection, comme
dit le theme que j'ay pris: Si man-
data Mea Er Ant , Manebitis
in diléélione mra, & affin que je
ne Le oublie, parce qu'en compare
Le Pape, &c. Se je favoie mon pere
anermi du Royaume &jc le ecciffe,,
je le fais fans paine: Nemini ma-
jores lagendum putaverunt eum,
qui ad Patriam delendam, © pa-
rentes ,& liberos interficiendos ve-
nerit , quam fi filius patrem , aut
pater filism occidifiet , fine [celere,
c'iam pramio afficiendum omncs
confttuerunt. Eft textus Legis mi-
nimcé, ff. de Relic. G fumpt. fun.
Doncques, puifque ces deux con-
tendants veulenr, pour lcurs pom.
— per
Preuves de L nouvelle Hifloire
pes, effacer & deftruire ke Païs ; &
occire nos ames , à tout le mains:
nous pourrons nous deffendre.
Le Deen de Reimsglifoit que
je avoie appellé les deux conten-
dants fcifmatiques & hercriques.
Johannes qui glofa le Decret, dit
que ceux rs contempnent les De
crets des faints Peres anciens, .&
par ce divifent l'Eglife, font he
retiques. Le Deen difoit que pofé:
A majeure fuft vraye ,iln’ya
point de mineure ; car le Pape,
cedit-il, n'eft mie contumace. Je
viens à la mineure , & à monftrer
qu'il eft contumace. Il eft vray,
tous le feivent , que l'Eglile eft
en plus horrible fcifme que elle
fut oncques. Vous fciftes mettre,
Sire , toute la diligence que vous
euftes, à favoir comment le Pcu-
ple feroit mis hors de ccft horreur,
&comment l'en poroitavoirunion,,
& fut regarde que chacune des.
obéïfances eftoit fr forte , qu'il
n'eftoit mie poflible d’avoir union
par difcuflion de droit de l'une.
ou de l’autre-partie, & pour ce fut
appointié la voye de ccflion , com-
me la plus fainte, & meilleures,
car les autres de l’obéïffance de
ar-delà fe tiennent aufli forts de
ee droit , comme nous faimes.
par-decha.
Et à ce propos il me fouvienc :
que J'eftoie avec Benedict , avant
qu'il fuft Pape , quand il eftoit
venu. par-deçà., pour devoir aller
en Angleterre , quand il parla en:
cette Ville avec Gloceffre : mais il
ly dit avant toute œuvre, nous ne
vous. donnerons pas paffage à venir
en Angleterre, {e vous voules ve-
nir pour nous reducer , & ramenet
à voftre obéïflanct; car nous crcang
+7"
du Concile de Conffince. 213
auf fermement avoir bon droit
fcut vos. Sumns radicati in fide ;
ne vous en travaillés point. Sc
vous vouliés , Sire ,courir encon-
tre celui de Rome, ceux de Rome
vendront fur cely de par-dechà,
& contre ceux de fa partie 3 &
les Princes de par-delà foufticn-
dront le leur. + 11 fut moult avifé
autrefois , que l’on y affaïaft par
predication , à les ramener ; l’en
n'y fit riens ; ils font trop indu-
rés. |
Affin que je ne leiffc, lc Deen
rccommandoit moult fort la voie
de réduction, & explicabar de ceux
de Genes. La verite c& telle , fclon
que j: fuis informé, pour ee que
vous. avés entendu que Bencdiét
vouloit cedcr , vous fciftes infor-
mer vos fujets de Gencs:; & quand
ils ont veu fa bonne volonté, Dicu
feeit comment ils en font mal con-
tents : jem'en pañle , je men rap-
porte à cequiencft. Je prensun
point : Le Dcen dit, que fe Bene-
di& cedoit, ce feroit fortcfcr
attie adverfe. Æfoc non venit de
L, fonte. N'avons-nous mie du
Roy Salomon , qui ajugea l'enfant
de celle des femmes qui amoit micux
y ccder , que de fouffrir qu’il fuft
divifé? Je eroy fermement que fe
Bencdiét euft accepté la voie de
ceflion , comme il eftoit tenu, &
de droit , & par vertu auf de
fon ferment, qu'il fuft maintenant
vrai & unique Pape; & à ce propos
le Duc de Glocefire difoit que il
obéfroit voulentiers à cely qui fe-
soit le plus preft de ceder. Mon-
eur de Tours{e fondoit que Be-
nedict eft vrai Pape, & qu'il eft
| canoniquement éleu, par les Car-
dinaux auxquels en competait la
+
puiffance; je m'en rapporte à lui,
S'il cft aufli vrai Pape comme
fut faine Gregoire, fi eft-il tenu de
ceder : fr pat ccffon l'en puet avoir
union, & s'il ne le fait, il neft
mic Parer Patram, [ed Pater er-
roram. Je Île preuve : Si le Pape
no colligit ad Chrifum ,ileft dit
Pere de fcifme. c.guoniam verus:
24. q. v. llnely eft point licire
federe in l'apatu, s'il ne fair tout
fon pouvoir de unir l’Eglife. c me-
mor fum.morrem languentibus in:
figit, qui cum polie, &e. 1left
pire que fcifmarique , s’il a ie
union , par toutcs les mcillcures
& les plus bricves vofïcs qui fe
peuvent imaginer. Ainfi doncques
ileft tenu à acccpter ceflion, puif.
que che cft reputée , &c. Mais en-
core, outre cette obligation genc-
rale, il ef obligié plus cfpecialc-
ment ; car avant qu'il fuft éleu,
pour ce que l'en regardoit que l'en
ne poyoit venir plus briefment à
union , que par la voïc de ccflion ,
lui,& les autres Cardinaux jure-
rent que cely qui feroic éleu, 1x
accepteroit , & par ainf il eft
noftre vrai detrcur à ceder, nobir
debet.
Le Deen difoit ; voire , il cft
tenu de ceder , en cas qu'il fem-
bleroit bor aux Cardinaux; &
quand l'en ]y a répondu, ilsone
ainf arbitré, & Fen ont affemble…
ment requis; il dit : Ils ont mal
arbitre , il faut avoir recours À
l'arbitrage du bon homme. C’eft
tres-mauvaifement dit, cc me fem-
ble , il feeit bien le contraire, &
veut ce débattre contre toute rai-
fon, contre l'opinion & conclufion:
du Confeil de France, Je ne fà
qu'il y penfe. C’eft auffi. bérilleufe
d iij
LR
74
— - Te RS cn SE
214.
cofc de dcffendre une erreur, com-
me de la metrrecnavant. c. fuper
quibuf[dam, de verb. fign. Imo, c'eft
propre hercfie, qui la deffend per-
tinacement. Je fai bien que le
D:cn eft un bon prudhomme : je
croy bien qu'il ne Je dit, finon
pour arguer & débattre la ma-
ticre.
Vous avés autrefois fair affem-
bler Confeil , & encore en pu
gneur nombre de Prelats qu'il n’a
cy de prefent : tous ont cfké d'une
opinion, qu'il eft tenu d'accepter
la voie de ceflion de droit, & m4-
ximè ,attendué la cedule du Con-
clave qu'il a jurée. Le Roy de
Cattille l’a approuvée; fi a fait le
Roy d’Arragon , & l'en fupplia
autant comme il puft faire à Dicu
du Ciel, & aufli a fait le Roy
d'Angleterre. Je croy que le Deen
& moi ferons bien-toft d'accord
& d'une opinion ; car il a ditque
fe l'autre la voloit accepter, &
Benediét ne fe y defcendift, qu'il
le auroit fufpeét de fcifme.
Or veons, quand l'Empereur
de Rome l'en requeroit, &c. lau-
tre dit que l’en a prefentée trop
nuëment faire ceflion. Je croy que
l'en La y prefentoit affés raifon-
nablement. L’en la ly a prefentée,
en cas que l’autre la voudroit ac-
cepter : il Iy promift en cas, &c.
de ly pourveoir fi bien à fon eftar,
qu’il en devra eftre bien content.
Qui le pourroit excufer de contu-
mace> Je croy qu en ne pourroit
trouver en homme, maire contu-
mace, qu'il aen lui. LeDeen dir:
Hl a offert convention, voire, à ne
partir d'icy jufqu'il y ait union.
Je répons : Cette voie de conven-
tion a efté réprouvéc par les Car-
Preuves de la nouvelle Hifloire
dinaux & par les Ducs, quand ils
furenten Avignon.Jene voy point
telle apparence en la voïe de con-
vention, comme il veut dire qu’il
y a Je ne confcilleroie point,
Sirc, que vous, & le Roy d’An-
glcterre conveniffiés enfemblo, juf-
qu'à cc qu'il y euft premicrement,
aucuns points appointiés cntre vous
& ly,& qu'il y euft aucun traittié
precedent. Ne iy dirent mie Mef«
ficurs les Ducs en Avignon, que
encore laboureroient-ils voulen-
tiers à la voïe de convention qu'il
pretendoit ; mais que finellemenc
cn cas qu'il n’y auroit point d'ef-
perance convention , qu’il
voufift ceder , & que ainfi le pro-
meift ,il n’en voulut oncques riens
faire.
Par fa voie de convention, l'en
ne puet labourer , finon , ou par
difcuffion de favoir qui à droit,
ou non } ou par réduétion, ou pat
ceffion. Par difcuflion , c’eft im-
pofible : par réduction , c’eft cofe
inutile : pofé que le noftre fuft f
fol , qu'il fe fuft réducé à l’autre,
& quil lui voufift obéïr , non in-
fequemur ipfum ; & je croy auf
que ne feroient ceux de À on à
le leur. Ne par voïe de ceflion.
Pourquoy ? Quand elle ly fut of-
ferte , il dit qu'elle n'eftoit pas ju-
ridique; non pas prattiquée autre.
fois, refurée comme non convenan”
te. Eten fa derniere réponfeiladit
que en Cas que convention ou com
promis ne pourroit feder ce fcif-
me, qu'il oupveroit voïes juridi-
ues , par quoi J'en auroit union
en l’Eglife. :
A quand artend-il ? S'il fceie
Re , pour l'union de fainte
Eglife, que ne Je met-il en cffet ?
)
da Concile de Conffance. . 21
Je retourne encore à celle arbitre
de bon homme, que à l’Eglife qui
l eft obéïffant 3 c’eft le meilleur
Arbitre, & le meilleur Juge qu'en
puifle élire. Orils ont déja arbi-
tré. Le Roy de France, le Roy de
Caftille , de Arragon , &c. ly ont
dit que le Cardinaux ont bien ar-
bitré. 11 eft doncques tenu de ce-
der : les Loix l'y obligent ; fon
ferment le contraint. Er a:nfi il
appert clerement, puifqu'iln'ena
voulu riens faire , qu'il a cfté, &
eft proterve ; & ainfi appert que
telle contumace eft fcifmatique , &c
herefie formelle.
Le Deen dit que la grigneure
partie fuc d'opinion que il fuft
reftitué ; je m'en rapporte au Chan-
celier, qu'il n’y cuft oncques voix
requife, finon en confufion , mais
vous fuftes décheu , Sire , par vof-
tre bonne foy. Îrem, il jura ceder
en trois cas ; altero cedente, mor-
tuo, vel ejeëlo. Par lemoïen dela
rcftitution que l'en ly fit, il jura
que ne dircétement , ne indireéte-
ment il n'empefchcroit , &c. Qu’a-
il fait , quand il s'eft trouvé au
. Siege Papal ? 11 a tenu les Prelats,
ui ont cfté promeus au temps de
L fuftraxion, Intrus ; & quand
ils font allés pardevers lui , ils
n'ont peu finer de leur befongne,
jufqu'à tant que les pecunes ont
efté les premieres. En Ë appellant
d'utrus , il vous note, Sire, de fcif-
me. Jla mis une noteen vcftre
maifon , Sire, qui n'en partira ja-
mais. IL à mauvaifement tenu ce
qu'ilavoit promis; &ainfi il femble-
roit que fu PROIS que vous lui eufliés
aucune cofe promis, que vous ne fe-
riésmietenu,quand il ne tient defa
partie. c.pervenis |. 2.4c j#rejur.
Nectuei,etiam fi promiffum tuum
juramento , vel Fidei obligatione
interpofita firmafles , aliquatenns
teneri x fi conffat eum condition
minime paruiffe. Sunt verba tex-
tus illius capit, pervenit.
Mais quoy? quand fon adver-
faire eftoit malade , il le favoit,
& oyÿoit chacun jour. Item, il
avoit fes Ambaxedeurs par-dela ; il.
deuft avoir fibien munis de puif-
fance, que &c. mais il n’en fitonc.
ques riens. [Il envotoit offrir à un
malade , qu'il voufift convenir.
C'eft bien au propos : quand puet-
on mieux dire que un Pape eft con-
tumax , que quand il tient l’Eglife
de Dieu en fcifme ? où trouvera-
J'en plus grand heretique ? Mais
Bencdié tient ainfi l'Eglife cn ce
fcifime, per predi£ta ; doncques la
mineure appareft prouvée : & ainfi
s'cft rendu au Deen, qui difoirque
nous n'avions point de mineure.
Mais je viens aprés. Lu
Le Deen diloit : Veés cy mer-
veille. Le Patriarche veut faire le
Roy Juge du crime de herefie : le
Roy n'a point cette puiflance.
Sire, il fceic mieux qu'il ne dir.
Appelle-il cette Compagnie Chaf-
nus , où Parlement ? Sire, vous
avés plus de Evefques, & de Ar-
chevefques , que n'ont les Rois de
Caftille , d’Arragon, de Navarre,
d’Angleterre,&c.En voftre Roïau.
me , & en Dauphiné, vous en avé
cent dix. Cette Compagnie donc=
ques auroit bien connoiffance de
hercfe , s'il cheoit à point. Item,
comme difoit hier Monficeur |’ Ab.
bé du Mont, nous 1e fommes pas
cy pour condemner Je Pape ; mais
nous fommes icy pour seoir la no-
torieté de ce crime. Jemey un
exemple familier : Quand Johannes
Papa 21. cheuten l'erreur de vi-
fione bearà , fi-toft que l'Univer-
cé le {ceut , elle vint au Roy: le
Roy {y manda tantoft c ré-
vocaft , ou autrement il y pout-
veroit, Je n'ai la Bulle de É ré-
vocation ; &s’ilne l’euft révoqué,
il l’euft faic ardoir : il ne ly pro
-mettoit pas pruné meurcs.
11 ditque j'ai dit que Benedgict
eftoir bon homme : J'ai bien dit
que quand il eftoit Cardinal , il
eftoie de bonne renommée : il dit
vrai. Je jure en ma confcience ,
° . A / .
qui fi j:euffe eu voix à la élection,
que je l'euffe voulentiers éleu:mais
yraïement je ne le ferois mie main-
tenant , {e j'en avoie la puiffance.
11 faifoit l’Aigneau-Dieu : il fem-
bloic que ce fuft merveille , ee
n'eftoit que toute faintife. 1l y
avoit un Moine en‘un Mouftier,
qui faifeit fi fort le Religieux,
ue merveille : il jeünoir trois
Dis la femaine , il n'y faillit ja-
mais ; avint qu'il fut éleu Abbé;
il ne jeûna plus : l'en ly demanda,
Sire , vous fouliés jeüner, vous
en avés toit oublie voftre couftu-
me. Il répondit qu'il faifoit lors
Ja Vigile de la Fefte où il eftoit.
. LeDecn a dit aufli, qu'au temps
du Pape Clement , les Prelatures
gftoienc venales à Cour de Rome:
qui plus en donnoit , les empor-
oit. Je voudroie qu'il s'en fuit
teu. J'ai connu Clement, il n’a-
voir point juré à ccder ; mais je
crois que s'il euft vefcu parun an,
ue nous euflons maintenant PE
en l'EglifeJe fuis certain qu'il me
enchargea , & le me bailla par
écrit, de dire à Monfeur de Ber-
sy , qu'il cftoir du tour preft de
216 Preuves de la nouvelle Hifioire
renunchier à la Papauté, pour fe
bien de l'Eglife.
Le Deen difoit , que atrendu
le lignage de Benedict, il eft à prée
fumer qu'il eft bon; mais je crois
que fi l'en le doir préfumer en au-
cune perfonne pour le lignage,
que l'en doit préfumer en Cle-
ment; ear il cftoit de plus grand
Rang ; & de meilleure lignée, que
ne fur oncques Perre de la Lune,
qui eft maintenant Bencdiét. Ceux
qui en ont baillé la memoire au
Deen ,onttres-mal fait. Mais Dicu
fceit comment l’en impetre main
tenant un Bcnefñce ; s’il en faut
dire la valeur ,avant, ou puis, &
bailler argent 5 les Prelatures , il
les rient en fa main, un an, ou
deux ; & Dieu fccic s’ily a réparar
tions faittes , tant comme celles
font en leurs mains, ne les droits
pourfuits , & ainf les Eglifes fonc
détruittes : je ne me y veul plus
longuement arrefter. fie femble
qu'ils ne {ont point fi confcien:
‘cieux, comme l’on voudroit bien
dire, Comme diloit Monfieur du
Mont, fe le Pape prend riens pour
cofe efpirituelle, ne commettra-il
pas fimonie ? | ï
Le Deen de Reims difoic qu'il
offroit de prefent, &c. Le Roy de
Caitille y a envoïé n’a gueres;
mais il l’a refufé, &c. Je n'ai la
Cedule devers moi : mais quoi à
S'ileft herctique, que yaudroit EX
ceffion maintenant ? S’il eft here
tique, il n’eft plus Pape, & ainfi
{on offre n’cft mie fufñfante main.
tenant, à
L'en dit outre, qu'il veut main-
tenant aflembler le Confeil : je me
rapporte à ce quien cf. Jrem,
il veuc aller en Lombardie, & dit
qué
Un Concile de Conflanre, 217
que vous Îy avés promis de lui en-
voier Monficur de Bourbon, &c.
Regardés comment l'en tire à vous
‘deccvoit, pour voftre benignité,
& dit que vous lui aviés juré. Et
puis fi vous le aviésjuré, le ferment
feroit contre celui que vous fires à
voffre coronation , que au fait de
l'Eglife, vous procederiés par le
Confeil de vos Prelats.
Le Deen à aufi dit qu'ilya
aucunes maladies, où il ne faut
point decure , nede medecine, &
u’il faut leiffier faire nature , &
dit par femblablement de ce fcif-
me: Je croy bien que c’eft ce qu'il
demande, que demourer. Sire,
vous ne fairés pas ginfi: vous y
remedierés. Les Medecins veulent
bien que à telles maladies heredi-
taires, de quoi je parle , polé
qu'on ne les puiffe curer , qu'en y
mette m:decine prefervative, que
au mains la maladie ne croifle.
« Je viens aprés à Monfieur de
Tours. Idifoit que la Election du
Pape appartient aux Cardinaux.
Je fuis d'accord avec luy : maisje
meyenjeula raifon du chapitre Si
duo contra fas. 79. diff, c. Si quis
pecuniam , cad. diff. c. In nomine
Domini.23. diff. © 63. diff. Et
voudroie bien ly avoir donné mon
caperon , & ilmey euft folu. Les
Docteurs tiennent que quand il y
a contemps entre deux , que l’on
ne doit obéïr nià l’un ni à l’autre.
x1. 9. C. 1. Il difoit : La Gloffe
que vous avés alleguée au chapitre
Si Papa 40/diff. eft reprouvée, &
allegua Petrum de Palude. 11 fceit
micux qu'il nedit, fauve fa grace.
En cas de fcifme, contumace eft
herefic. ‘Il y a deux manieres de
contumace. Si aliquis feminet er-
rorem , flatim revocet 3 aliks, Ge
c. ad abolendam. de hareticis. Item,
excommunicatus , fi fuflineat ex-
communicationem per annum,e
bæreticus.
11 difoitoutre du Pape, ilu’eft
ne Dieu, ne pur homme. Il cft
bicn vrai que fi le Pape faifoirce
qu’il doit faire, qu'il eftdigncde
gloire & de loüenge : mais ce Pape,
ui tient par fa convoitife, & par
bn ambition , l’Eglife en fcifme,
eft digne de cftre condamné com-
me Lucifer , fans aucune miferi-
corde. 7. g. 1. Praful , © bé
Johann, Glofa Decret. Je confi-
dere ce que difoit Seneque, qu'il
vaut mieux offenfer {on Prince,
pour luidire verité, que le flater
our lui complaire. Ain me veul-
e Dieux aidier , comme je ne vou-
droie nul mal de fa perfonne; ain
fois voudroie qu’il fuft vrai Pape
unique : jai eu plufeurs fois avec
lui Éamiliere converfation.
Monfieur de Tours arguoit
tres-bien pour nous , qui s'en feroit
donné garde. Vecs-cy comment
il difoit, qu’il ne faut point par-
ler des faits du Pape, fi ce n'eft
au Confeil General , & parloit de
Benedi IX. Il fait trop bien à
noftre propos. Le Roy Henry fit
affemblerles Prelats , non mietant
commeilyenacy, & fit banir Be-
nedict IX. & fon advetfaire , &c
fit elire Clement 11. Je ofe dire
fcolaftique, que fi nous vouliens
proceder canoniquement ; nous de-
verions confeiller au Roy, quil
renfift ces deux contendants , &
fes mettre à depofer, & qu'ilen
feiftelire un autre..c. de Liguri-
bus. allegato per Abbatem heri.
| Suppofé qu'il foit licire aux gens
Fe
Preuves de la nouvelle ‘Hiffoire
du ficcle, de contender pour leur
Prefidence, il ne left nullement
aux gens de l’Eglife. Er utinam
que l'on euft au commencement de
ce fcifme , tenu le Confeil de Bru-
tus , & qu'en euft ainfi fait des deux
contendants , qu'en les euft fait
joufter enfemble, comme il fit, &
que lc vaincu fuft nié, & le vain-
queur brullé.
Item, Monfceur de Fours ap-
pclle du Pape Simach, & de l’au-
tre. Je refpons que le cas n’eft mic
femblable. 11s cftoient Papes uni-
ques, SE en Item, ila dic
que l'en doit bien regarder qu’eft
licire, qu'eft expedient , & qu'eft
cofe convenable en cefte matiere,
& dit que Fen a apercheu petit
fruit Fe fuftraxion. Je me mer.
veille moultcomment Clercs diene
ceftes cofes. Si un homme efloic
cheu en une herefie, & je ly faif-
fe faveur , & que je ly donnañle
confort en fon iniquité, je cher-
roicen herefieavoccques ; & ainfi
il eft neceffité de fe desjoindre
d’avecques luy. Item il en ven-
droit pluftoft à emendaticn. Sila
fuftraxion euft efté renuë jufqu'à
maintenant, nous euflions swnc pa-
sem. & ne puct nul dire qu’elle
n'ait pourfiré, & que l’en n'ait faic
aucun bien, tant comme elle a duré:
au mains l’en a tant fair, que les
deux parties ont juré ceffion.
Irem, il dit que oncques Île
Roy ne fe departit, &c. il fauc
}y mefmes. Dit quele Roy Charles
obcit premierement à Gregoire, &
soutefois, quand il fut informé de
la verité, il obéft à Clement. Irem,
nous lifons, que Liberins Papa
eftoit reputé un vaillant homme,
# ly obéifloient Les Prelats de
_ France, & toutle Royaume. Vins
aprés à la congnoiffance du Roy
de France, que cely Libcrius
faifoit faveur & foutenoig les Ar
riens, en l'erreur qu'ils tenoienr,
Lors le Roy, & rour le Royaume
Jy firent fouftraxion. Philippe le
bcl , voftre predeccfleur fit fuftra-
xion à Boniface, & n'eft mie cofe
nouvelle. Comment ? Aux nou-
veaux cas, il ne faut mie pourveoir
fclon la varieté des temps z
I] difoit une autre cofe. Gar-
dés que vous ferés, fi vous merrés
la main en cette matiere, craignés
u’il ne vous en prenne, comme ik
fe au Roy Offas. Cet exemple faie
trop mal à psopos. Jofias vouloir
chanter la Me. & faire le facri-
fice qui appartenoic aux Preftres,
& ain à Lon droit percu fus fuir
lepræ in vulin, locolamine anree.
Si le Roy de France voir le fcif-
me en. l’Eglife, dequoy fau-
dra rendre compte & saifon au
jour du Jugement , qui le gardera
de ÿ mettre la main , & de faire
tout le mieux qu'il pourra? Je croi
que vous ne trouverés mie, qu'il
y cuftoncques fcifme fedé en Con-
feil General, s’il n’y euft aucun
Roy en prefence , qui portaft la
befogne, & qui y mit fa main.
Puis dit aprés : Pourquoy cor-
feille l'en au Roy de faire Dfre-
xion , puifque les autres ne la fe-
ront point ? Je repons Le Roy
Charles nefe lcifa micäfe deter-
miner à Clement, pofé que les au-
tres ne fe y dererminaffent mic.
Item , il a demandé, fi nous fai-
mes fuflraxion , comment nous
gouvernerons-nous.}? Comment fe-
ra l'Eglife gouveméez C'eft im-
poflible de la bien gouverner. Je
ss — — LE
du Concile de Conffance. 218
Repons. La {uftraxion que fic le
Roy de France au Pape Liberins
dura par fepe ans, or toutes voies
fut l'Eglife bien gouvernée, L'en
dira : Nous fomtmes fans chief : ce
n'eft mie bien dit. Johannes qui
glofa le Decrer, tient que c'eft he-
relie de dire que le Pape mort,
l'Eglife demore fans chief. Ce ne
fesoit mie bien dit. Jefus Chriften
eft le vrai chicf , qui ne faut point.
Aprés cette fuftraxion conclute ,
nous affemblerons à remedier à tous
les inconvenients qui s'en por-
roientenfuir,&ypourveral'en be.
{e Dieu pleft. Quant aux fenten-
ces des re contendants , nous y
remedierons,parce que nous appel-
lerons d'eux au Confeil General de
l'Eglifeuniverfelle des deux obéïf-
fances. |
Mais l'en me dira: Les Uni-
verfitésferont detruites s les Clercs
nc feront point poutveus. Je re-
pons , que l'en y avifera fi bon
moicn , que l'en y mettra bonne
rovifion, en cas que la fufiraxion
ee conclure. Comme je ai dit, je
ne me excufe point de parler en
cette matiere ; car je en parle vo-
lentiers, & en parlerois vo'enricrs
mieux , fe jefavoie, & ainfi mcai-
de Dieux, comme je n'ai rien dit
pue vouloir injurier aucune pcr-
onfe , finon pour fin d’avoir paix,
c'eft ce que me eftoit cargié de die
ré. Amen. Amen.
Monfieur de Tours commence
ainfi : Qu'il plaife au Roy , que
ceux de cette partic aient audien-
ce. Ilsonteu par delà fix audien-
ces , & nous n'en avons eu que deux
ar decha. Amen.
Et ainfi fin de la replique, Mon-
fieur le Patriarche pour la partie
de l'Univerfité , faitteau Confeil.
Amen.
Le Lundy xv11. du mois de Decembre , pour la partie
du Pape , le Dauphin Prefident as Confal , repliqua
l'Archevefque de Tours œ qui Senfuit, € commença
ainf.
Fin que en la matiere qui a
efté fi longuement deduite ,
E voltre bon moien, nous prinf-
ions conclufion proufitable, & ho-
norable : je prendrai pour en com-
mencier à parler les paroles du
Pfalmifte. Deus, judicinm tuum
KRegi da, © jnflisiam tuam filio
Regis. Pfalm. 61. 8 veulent ain-
fi dire en François : Dieux doint
fon jugement au Roy, & fa ju-
ftice au fils du Roy. Dieux doint
au Roy fon jugement , & {a ju-
ftice à Da cnfant. Par la jufticeje
entens la conclufion que nous que.
rons; par jxdicimm , je entens le
jugement qu'il nous donnera , par
le bon s dfemere de fon Con-
feil, & pourront eftre deduétes les
paroles du Prophete. Orjerur in
dichus ejus jufhitia, © abundantia
pacis, donec auferatur Luna. 11
fembleroit par ces paroles du Pro-
phete , quequiofteroit Pierre de La
E cij
LA
. Preuves de ls nouvelle Hifoire
Eune, que l’en auroit paix. Et fi
accorde à ce une Prophetie, qui
veut dire ; que quand il y aura
un Pape qui aura nom de Luna,
de l'on fera prés d’avoir paix, &
it au commencement cette Pro-
phetie: Quando Sol orietur , Lu-
na auferetur , Sc. Etpour ce veu-
lent dire aucuns, qu'il y aura en-
core au Siege de Romeaucun, qui
aura figne du Soleil, & le bpli-
ns à N S.Pere qui cft de la mai-
on de la Lune.
+ Pierre de Blais, en une de fes
cpitres, là où il traite de l’Effat
de l'Eglife, comparage, & dir que
J'en puce comparer l'Efiat de l’E-
glife à fa Lune, voire quand elle
eft en fcifme ; car ainG comme la
Lune decroift, aufli., &c. Et S.
Hilaire dit, 3°. de Trinirare. Ain-
Hi de l'Egtife, pour conforter ceux
ui fe cfmoient d'elle. Eccleffa,
cum opprimitur, crefcit, CUM ar-
guitur , intelligit , vincir, cum
wiscithr. C'eft grande pitié de cet-
tetribulation, & croi que elle ne
vient mie pour le dffaut du Pa-
‘pe. Je croi mieux que elle vient
our nos demerites,& pour nos def-
Fi Selon que les fubgés font,
l’on ordene les Prelats. Aucune
fois le Prefidenteft depravé, pour
es pechiés & demerites des fub-
-g6s,& pour tanr,s’il y a aucun def.
faut, nous ne ly devons pas im-
puter, mais. à nos demerites; car
comme a dit le Deen , N.S. Pere
a toucjours cfté de bonne vie, &
fainte converfation, & pour ce
nous devons penfcr, que ce nous
fait Dieux, pour nous corrigier ,
comme dient les Canons, que j'ai
n'a guercs allegués.
Csfte maticre a efté affés deme-
née ;:i] cemps de conclute. Et pous
ce ,pour en venir à la conclufon,
je prens les paroles que j'ai propo-
fées. Deus judicium tuum Regi da,
& fais avant toute oupvre les pro-
teflarions que fis autres fois, &c
devife la matiere de quoi je veux
parler, en crois parties principales.
Je mettrai premierement aucunes
fuppofitions touchantes à l’Ele-
tion de Eltmenr, aprés je mon-
ftrerai que de prefent la fuftraxion:
ne doit mie cftre faite à: N. S. Pe-
re. Tiercement, & finallement:,,
je concluderai ce que nous devons.
demander au Roy qu'il faffe en
certe matiere, en metfant aucunes.
excufations de Bencdiét.1 °.Je pro-
ccftc fuppolé , ce que cft die deflus,
favoir cft, que les Cardinaux ont
puiflance de elire le Pape. 2°. Je
fuppole, que cely qui cft eleu des.
deux-parti® des Eardinaux, doit
cftre renu pour Pape. 3°. Que
tel eft vrai Vicaire de Dieu, &:
Succeffeur de faint Pierre.
Item , je fais une st
qui nous devons demander Pape ?.
Je repons que nous le devons de-
mander aux Cardinaux. Ancien-
nement la Elcétion du Pape ap-
partenoit aux Princes feculters,.
& auxlaics, pour obvier aux fcif-
mes &aux imprcffions que {e effor-
ceaint-de faire les fcifmatiques &
heretiques , qui pour lors re-
gnoient. Et aprés quand les fcif-
mes furent fedés, {es Princes fe»
culiers y renunchierent , & fut
donnée la puiffance aux Cardi-
naux. C'ft texte rout cler ; je ne
le venl ja prouver. Mais je faisune
autre queftion. Prefuppolé que Île
Siege Apoñtolique vacant, tous
les Caïrdinaux diem clandant exe.
- duConcile de Confance. | af 9
tremum , à qui appartiendra la
Elcétior du Pape? Aucuns repon-
dent, que c'eft au Clergie de Ro:
me, les autres difent , qu’elle ap:
potes au Confeil Gencral de
Eglife univerfelle. Hoffienfe qui
eftoir Cardinal, dir, que le pre-
micr cit le plus legier : Mais la {e-
conde opinion eft la plus vraic Or
veons les rermes en quoi nous fom-
mes en fcifine.
Chacun de ces deux conten-
dants fe die le Pape: cy eft le pe-
ril , & de ce vient la tribulation
de l’Eglife: A qui demanderons-
nous declaration de ce debat » Si
vous dites aux Cardinaux, non;
car ils font morts. Patet percafum.
Si vous dires, par les Cardinaux
quiont efté depuis faits, non: car
ils font fufpeéts. Les Cardinaux,
quand ils elcurent à Rome , par
compulfion, venerunt Fundis, &
ee qu'ils Eliroient de
nouveau , & reputoicnt la elcétion
nulle , & requirent cely qui avoit
cité cleu, qu'il fe voufift aflembler
avec eux pour elire. Jamais il ne
voulift y entendre ; mais fit autres
Cardinaux. Ceux qui eftoient ve-
‘nus Fandis , reputerent nulle, &
cafferentla Election qu'ils avoient
fait à Rome, comme Ricre par for-
ce, &-parcompulfion, Juxrac.S;
quis pecuñiam 39, diff.
Or entends , & vous dirai la
couleur fur quoi ‘fe fondent les
Romains; carils difoicnt que les
Cardinaux avoient demeure avec
lui par deux mois, aprés la Eie-
tion , & avoient demandé &
prins graces de lui , & promotions.
Mais comment pourroir l'en ima-
giner , s'ilcuft efté eleu canonique-
ment, quil ne fuft demeuré au-
cun avec lui ? Il n'en demouraonc-
ques nul. S'ils euffent veu, & fceu
qu'il cuft aucun droit, il ne fuf
{ent pas ainfi tous partis. Îmo,
tous ceux qui depuis font morts,
cn la fin oncprisfur leurs confcicen-
ces que Clement eftoit vrai Pape.
Aink il ne faut point douter que
Clement ne fuft vrai Pape: car
le Roy de France fe enquift moult
diligemiment de favoir lcquelavoit
droit, & ncfe voulut oncques de-
clarer, jufqu’à.ce qu'il fuft bien
informe, & alors fe ceclara à Cle-
ment, puifque le Roy l'aune fois
declaré, il ne peur plus faire de
doute,
Se le Parlement de ceans avoit
jugié une cofe, il ne fouffcroit
qu'en la revocaft plus en doute,
& cft à croire que ceux qui en
font douteux , font en affection
defordonnée, & hors des termes
de raifon. Mais ceux de l'Uni-
verfité , me diront : Vous avés
bien prouvé que la Elcétion du
Pape appartient aux Cardinaux,
de par Dieu: il eft certain donc-
ques que celui qu'ils elifent, eft
vrai Pape, voire quandilsfont les
deux parties des Cardinaux, que
un foit Pape, & concordement:
mais re ils en font ou clifent
deux , fe dient-ils, il cft autre-:
ment; car ne l’un ne l'autre n'a
droit: & fe fondent fur le chapi-
tre , Siduocontra fas. 39. diff. Je
ne fäi s'ils l'entendent micux que
Gratien, qui dit: Quando unu
canonice , © alius apofatice ; quo-
niam non eff novum 8.q.1. S'il.
advient que les Cardinaux foicnt
endivifion, par quoiilsen clifene
deux; lorsaura vigucur cetteccn-
ftitution , comme 1l avint quand
Ecii}
Preuves de la nonvele Hifloire
il' yen eut quatre éleus , cap. in
nomine Domini. :
Je trouve quatre fcifmes cfpe-
ciaux ; l’un du temps. de Gregoire
VII. l'autre du temps d'Innocent
IT. l’autre d'Alexandre 111. l'au-
tre, &c: En tous ces quatre fcif-
mes cette Conftitutionne fut point
pratiquée :mais ainflois,pratiquoit
l'en le Confeil du chapitre in no-
mine Domini : l'en fe informoit par
difcuffion , à favoir mon quiavoie
droit ; & quand l'en trouvoit que
l'un des je contendants. avoit
droit, il demoroie au. Siege. &c
Îles autres Intrus eftoient-déboutés.
Et: ainfi appert que N. S. Pcre
p'avoit pas de raifon de voloir
ue l'en ft difcuflion du droit
es deux parties ?.Ainfi vous voïés
comment-la congnoiffancce de la fe.
dation du fcifme doit appartenir
au Confcil General de lEglife,
lëquel Confcil peut faire le Pape
quand bon lui femble & meftier
en cit, Ainfi a l'en accouftumé à:
faire és temps pañlés. 11 n'a efté
nul fcifme qui aitduré par l’efpace
d'un an, qui ainf n'ait efté bd.
Vous ne le trouverés point autre.
ment és anciens Decrers, & Chro- |
niques.
Et ainfi: y.eft grande pitié que
nous ayions efté par trente. ans,
ou environ en ce fcifme, & puis
que maintenant l'en quiert voïés
inconnuës pour s'en iflr, & fe
Dicu pleft Noffeigneurs y avife-
ront aucun bon & feur remede..
Je ne veul'mie reprouver la. voïé
de ceflion ,en cas que l'en la pour-
toit avoir francement de l’un &
de l’autre des contendants. Maiftre
Pierre Plaoul déduifoit hier com:
ment cette matiere appartient aux:
Princes. Je le ly confcffe bierrs.
par moïensraifonnables.Je ne veul'
mie dire que le Roy de France ne
puiffe affembler fon Confcil pour
favoir qu'il eft à faireen cette ma--
tiere : mais quand l'en dit outre.
« que là voïe de fuftraxion eft la
plus utile ,. je crois-que ce n'eft'
mie l'opinion de tous.
L'en a déja dit commente l'au-
‘tre fuftraxion fut nuifante; mais:
l'en me dira fi grandement de fail-
ly. Je ofe bien dire qu’il n'a en
core fait faute qu’il n’amendebierr:
encore, à l’aide de Dieu. Ce que
je dis, & veul. dire , je ne Je dis:
mie par maniere de concl#on,.
Mais par maniere d’exortation
| & veul montrer que l'en ne Jydoit-
poine faire de fuftraxion. Se il eft:
c neceffité de falut: que nous re--
congnoifhons un Chief: au Sicge:
Apoftolique, il eft de neceflité de
falut que nous recongnoifhons lé:
Pape, qui prefide en icelui nue .
eftre noître Seigneur, c. /. 22. diff.
Jobannes. Andr; le note fur la Cle--
mentine 2; deharer, & routes voïes, .
Jicut. norant aliqui ,. homer paf
acquirere gradum. tante perfeëlio=
715 ,.it4 god’ non teneretur.
Plaoul parloit de Jerufalemt:
_ celefke, &c aufl de terreftre. Apocal.8. .
Je dis doncques que certe. Eglile
militante doit eftre conformée à
l'Eglife triumphante , & que par”
l'ordonnance de Jefus- Chrift , cet-.
te Eglife milicante doit'avoir un
Vicaire qui foit Paftour fouve-
. rain de tous les Chrefliens: Clem..
ne Romani, Quand noftre Sauveur
_Jefus-Chrift monta és Chieux, il
ne voulut- mic dimiriere gregem:
- fans Paftour. Mais l'en me dira::
. left bien vrai que l'en doit obéir
ds Concile de Conffance. 220
au Pape, voire, quand il eft vrai
& unique Pape : je crois que ainfi
eft de N.S. Pere; ainfi le ont tenu
les Cardinaux. Mais l’en medira:
11 faic fcifme.Je répons qu'il def-
fend les droits de l’Eglile , afin
que l'unité du Siege Romain ob-
tienne & {oit deffenduë. L’en me
dit d'autre part, que pour ce qu'il
Fait fcifme, qu'ileneft caufe, qu'il
Je mulriplie, qu'il ne fait m'e {on
povoir AT {cder, qu'il doit eftre
teputé fcifmatique, & confequem-
ment heretique. Je ne doute mie
que s'il fait (cifme, que l'en le
doit reputer fcifmatique, & con-
féquemment heretique, fe il y per-
fevere. Mais la Glofc du chapitre
dicimus 24. q. 1. l'en excule , &
tres-bien , ce fembleroir. Noftre
Seigneur le Pape fceit bien fon
droit ; s’il le deffend & fouftient,
ilne vient pas pour ce à eftre re-
‘pPutÉ See 5 & ainf il fem.
Êle qu'il n'e
temps que l'en ly doive faire fuf-
traxion.
1] a efté autrefois dir que les
Prelats ne font pas cy tous, ne les
Princess que par nous qui fommes
icy ly foic faite fuftraxion , il ne
fembleroit mie cofe conveniente,
attendu les alliances & le ferment
d- ly a fait le Roy. Mais l'en me
dira, #0n eff curandum de procés
que le Pape faice + il ne le fauc
point craindre ; ne le ferment auffi
qui a efté fait en cette maticre,
n'cft point à confiderer. C’eft bien
Jegicrement dit , ce m'eft avis.
Quanceft des Mandements du Pape,
comme difoit J’Abbé du Mont,
.ui li feroit fuftraxion decequ'il
exige trop exceflivement , ou s’il
commande cofe dont il refulre pc-
_chié, je fuis bien ph rade Le
point maintenant
l'on ne en eft bien renu de lui
obéïr , juxa notata per Innocent.
in ©. Inquifitionis. de fenrenr. Ex =
comm. Mais je ne fuis mic o lui,
que l’en li puifle, ne que l'en li
doie refifter, par maniere de re-
bellion ; mais o toute humilité &
revercnce. Juvta C. MeMOrIAM 19.
diff. juxta Decretal. fi quando. de
refcripr.Qualitatem confideres man-
datt noftri , [en refcripri ,quere non
imples, quia patienter [nftinebimus.
Et pour ce difons-nous que en
Mandements Roïaux ÿ a oppol-
tion ; car ou l'impetrant a teu ce
qu'il devoir exprimer, ou exprime
cofe qui ne foit mie veritable.
Et à ce que l'en dit qu'il appli-
ue à lui Les collations de Bene-
le , qui deuffent appartenir aux
Ordinaires & Patrons , je répons
u’il a fait comme fes Predccef-
us , il ne fait à nullui injure de
ufer de fon droit , autrement, en
a l'en fait queftion, mais la cofe
eft tousjours ainfi demortc. Et à
ce qu'ils dient que la Conftitution
de Clement IV. ne fut mic faitte
au Confeil Gencral, ils dient vrai :
mais in Concilio Lusdunenfr, les
Prelats s'en complaionirent, & y.
fit moderation Gregoire VIII.
patet inc. fe incepit ffsrurum. Ce
{eroit la manicre comment l'en
devroit proceder. S'il eft trop ex-
ceffif, s'en complaindre au Con-
feil General. Semblablement au
Confeil de Vicnne conqueffi [unt
Prelati, des Collc&curs, Subcol-
leéteurs qui prenoient les livres
ez Eglifes, &c. 1ls dicnt aprés que
les Papes qui en ont ainfi.uié,
n'ont peu prefcrire; au mains ne
peuvent-ils nier que ce ae fojent
Ec iii
Presves de la nouvelle Hifloire
diuturni mores, confenfn nrenrium
comprobati, & ainfi doiventenfuir
nature & force de Loy. in c. inno-
fuit, commencerent à referver de
fruttibus Bencficiorum , de Juribus
Camere Apoffolice. in c. fufcepri
regiminis. Ainfi ne puer dire que
ceftes Conftitutions ne aïent lieu :
or venons maintenant aux 11ICOn-
venicnts qui fe enfuivront de la
fuftraxion, fi clle fe faifoit.
Mopficur de Cambray a touché
comment les autres Roïaumes en
feroienc leur dérifion. Mais plus
fort dient les droits, que ceux qui
fe départent, avant qu’il fe foit
declaré , font à réputer fcifmati-
ques. Tous les droitsque a allegué
l'Abbé .que l'en fe doie départir,
parlent du Pape qui a cfté Apoftar,
non mie À poftolique ; mais c«ft ic
eft vrai Papc. Zrem , ceux qui f
déparrent de lobéïffance, avant
qu'il foit declaré , font appcllés
fcifmatiques, 6. hbincetiam.17. diff.
Vocantur etiam baretici, c. l. 232.
diff. Item, font appcllés Pagani.
c. fi qui [unt 85. diff. Item, font
appellés ido'âtres. 11 y a cy rant
de vilité de fe départir de l'obtif-
fance du Vicaire de Dicu , que ce
feroit longue cofe à raconter.
Je ne dis mie que ce ne foit
bien raifon de affembler Confeil,
pour querir la manicre de proce-
der : mais tant comme il offre
Confeil General, l'en ne fe puet
licitement départir de fon obéif-
fance , puifqu'il fe foumet au Con:-
{eil General.
Mais l’en nous fit hier queftion:
Se le Pape N. S. Pere cft preft de
faire Confeil General, & de eftre
au Jugement du Confeil, & fi nous
en voudriens faire fors ? Je répons.
Nous fommes cy de par le Roy,
non mic de par lui ; toutefois jen
ai parlé avec les familiers du ie
qui font cy, & meont dit que la
petition eft aflés raifonnablc, &
me ont rcpons comme fir Jefus-
Chrift, quand on lui demanda
dont lui venoit la puiffance : car
il leur fit une autre queftion, &
leur dit qu'il leur répondroir, mais
qu'ils lui répondiffent. Mais auf
ils m'en font faire une autre ; &
fe vous y voulés répondre, fls vous
répondront à la vofire, à favoir ou
non s'ils s’en font forts , fi vous
ferés contents, &c. & crois que
vous nous répondés que vous cn
foïés contents , que nous vous don-
nerons réponfe , que vous en ferés
contents.
L'Univerficé a monftré fes let-
tres , & fut hier dit que nous
monftrerions les noftres : nous n'a-
vons mie Jes originaux , car le
Roy en a une partie devers lui,
& le Pape l'autre; mais nous vous
monftrerons le Vidimus d’icelles,
& 1°. Nous monftrerons par lettres
comment il fe eft offert à tenir
& accomplir la Cedule du Con-
clave, & le ferment qu’il a fait,
jaçoie ce que ctly de Rome ne :
veüille riens faire car comme jai
entendu , cely de Rome s'en cft
fait abfoudre par fon Confcffeur,
pourroit l'en dire queN. S.Pere,
puifqu'il eft fait Pape , il n'eft mie
comme Cardinal , auquel eftat de
Cardinal il fit le ferment. Nous
difons que l'Evefque cft bien au.
cune fois en Chapitre à voix com-
me Evefque , aucune fois comme
Chanoine : Et à ce que l'en nous
argue, vous voulés bien, ce dites-
vous, que le Roy garde fon .fer-
du Concile de Conflance, 221
ment , & ne voulés que le Pape
garde le fien. Rules Le Pape
cft tout preft d'accomplir le fien.
Et à ceque vous dites, que quand
les Ducs allerent en Avignon pare
devers lui. Je répons : Ileft bien
vrai que le Pape leur fit pluficurs
réponfcs , & 1°. Difoit que la
voïe de ccffion n'eftoit mie juri-
dique, & pratiquée; & autrefois
refufée en femblable cas, & ne la
volut accepter. La feconde rc-
ponte : 11 offroit la voïe de com-
promis ; & en casqu elle ne fouff-
roit , il proumit voïces juridiques
à oupvrir, & auf il appert, &c.
Item, la tierce réponfe que il of-
froit, cftoir de garder , accomplir
& tenir la Cedule du Conclave,
voire à fon entendement, & que
cette voïc de ceflion n'eft que fub-
fidiaire, & que il y a ordre de
écriture en cette Cedule , qui vient
à entendre, & ainfi qu'il ne doit
mie fuffre de ce qu'il offre, &
puifqu'il eft doubte du ferment,
que s’il fait encore, il fe parjure.
c. venerabilem , fans les objections
que vous faites par-delà. |
= Peut-eftre que N.S. Pere peut
dire que autrefois la voïe de cef.
fion fut repcllée comme au temps
d'Alexandre III. Mais encore de-
mandoit pour lors N.S. Pere deux
cofes à Mefleigneurs les Ducs :
l'une fi l’Intrus vouloit ceders
l'autre , en cas qu'elle feroit ac-
ceptée , que feroit la maricre de
pratiquer , & comment clle fe
pourroit mettre à effet que l'on
uft avoir union ? Encore eft-il
on se de la accomplir la
Cedule, routes voïcs que la pra-
tique de celle voïe ly appareftra.
Vous orés , s'il vous left , lire
les lettres. Prima lirtera : Obmifo
proæmio. Imo ad fervandam fide-
lium mentem , © c. non furffe inten-
tionis cffe£lum ejus fufpendere, Jed
eam fervare, G'c. nec intendimus
per hoc Ccaule praditla aligugd
addicere, € c.
Le Chanculier demande: Y a-il
point de darte en cette letrre ?
Non,répond le lifant : Elle eft
du temps queNoffeigneursiesDucs
eftoient en Avignon , dit Monficur
de Tours. Sequitur pofimodum te-
nor reflitutionis faite per Regem,
obmiffe proæœmio. Ea que non nun-
quam dcbite ffatuuntur, cenfintur
tendere ad noxam. Sanè memini-
mus que © quanta prafentis bujus
fcifmatis in fantla Eccleffa Des.
pro cujus exrirpationc firventi de-
fiderio , nullis parcendo laboribus
aut expenfis , habitis Conciliis
Prelatorum Regni noffri, & Dil-
phinarus , in hoc jam quinquennio
clapfis congregatis, dcbere [ubffrae
bi, quia viam ccffionis non acccp-
taverant , quia minimé effcétus [e-
quebatar tuac ,quia Intrufus perfe-
verat pertinacins, © minime [e-
quentem fubfiraxerunt , fi roboran-
tur in corum errore , non Videntes
ffum fperatum , videntem Pre
‘neflinum , & S'alucienfem Cardina.
les , non fuper hoc inquirenress
quantumcumque Collegium Cardis
nalinm pungére accuratiis v'idetur,
tanto faito à [ubifraxione jam fa.
éta, omnino defidentes , ut facilins
ad unioncm perveniri poflit de
Concilio Ducum Biturie, Burgun-
die, Aurelianenfis, Bourboni;, €
Pralatorum bujus Regni & Del-
phinatis , ac ffudiorum i arifienfis,
Aurclianenfis, Andegavcnfis,T ho.
lofani, Monris - ons » C6
| cv
Preuves de la nouvelle Hiffoire
nullins roboris decernentes, de n0o-
ffr& certä [cientiä © maturé de-
liberatione reftituimus, € obediri
volumus à [ubditis noffris, ficut per
antea eff obeditum. Si quis contra.
rem prefumferit, O'c. Datum
xviis. Menfis Maii, Regni noffri :
ANNQ XX1IT. S'equitur tenor littera-
rum reffitutionis Vniverfiraris.
Anno Domin: M.CCC. 111.26. !
menfis Maii , anno 1x. Ponrific.
Bened. xixr. de. Praefaram Vni-
wverfiratem Confiituensiurm Congre-
gatione generaliter celebrata , [uper
certis per M.G. de Brochis, in de-
liberatione pofitis. x°. Videlicet ad
andiendum legi quafdam litteras
ex parte Regis mifas Rellori, &
Vniverfitati; in quibus canebarur,
quod reffituerat plenariam obe-
dientiam D. Beneditto , ad reque[-
tam Preneffin: & S'alucienfis Car-
dinal. € Aurelianenfis Ducis. 19.
Quod D. Benedi£tus erat benê dif.
pofitus ad unioncm S, Marris Ec-
clefie ,ur conffabat per inffrumcnra,
cc. mandans qued quatenus ficri
poffer, infequeremur D. N. Regem,
C'obediremns Pape. Leltis litreris,
cc. Facultates LNariones fe tran
x'erunt ad [ua leca ,ut moriseff ,ur
deliberareut quid fuper hiis effer
agendum. Et poff redditam dili.
berationem à Procurateribus Na-
tionnm , Rettor conclufit quod pla-
cebar Vniverfirati Feflituere,
reffituchat, ficut fecerat D.N.Rex.
Notarii erant de Edio, &@ Cor-
bornertr.
Or recommence Monfieur de
Tours fa matiere. Je viens aprés.
Dencques il appert comment cft
faicte reftitution, & pour quelles
raifons Aprés quand Monficur
d'Orliens, aprés la reftitution , alla
devers le Papeä Tarafcon, il trous
va fi bonne réponfe avec lui, que
vous en fuftes tous contents, Sire,
quand il vous en fit la relation, &
Sr de ceder , qu'il eftoit preft
e le faire , quand il plairoit au
Roy. Mcfleigneurs, vous avés oy
ceftes lettres : vous favés bien con-
fiderer pourquoi nous les avons
ee Vous oirés encore la
ettre contenant les oblations &
offres que a fait N.S. Pere, à
l'Intrus de Rome, &c. Je viens
aprés à ma conclufion. : .
Meffeigneurs, s’il vous plaifoit
à l'Univerfté‘declarer le point
ue elle demande briefment , ce
rie lc proufit de plufieurs Pre-
lacs qui Pac icy, qui sen iroient
voulentiers faire &. donner leurs
Ordres chacun en fon lieu: ceft
à favoir , que l'en commift tout
au Confeil General de cette ob£if-
fance, & que les Prelats fuffent ex-
pediés. Si l’en examine les voix
de tous, &c. comme difoir Mon-
lieur de Cambray , des faits qui
touchent herefie , il n'eft ja bon
d'en parler fi longuement , en la
prefence des Lais : il n’eft mic bon
d'en décider fi briefment; & s'il
plaifoit au Roy de honourer le
Siege Apoftolique , en tant de re-
mettre au Confeil General , je
crois qu’il feroit bien : fes Prede-
ccfleurs l'ont rousjours honouré,
XIe 7e1.C. quichMmque. À ce propos
o le Roy Charles ordonna qu'il
feroit remis 44 S edem Apoftolicam.
Il y a d’aucunes fables, que fe
pucnt bien aucune fois bies mo-
ralifer. Je vous en dirai une,
& bien brief : 11 y avoit une fois
un homme qui avoit fi tres malle
tete; que merveilles ; ccc celte
SOI ED 8 8 0e
_ — — — cmt ts -
du Concile de Confance. | 222
travailloit tous les membres du
corps où elle cftoit :. les membres
eurentdéliberationenfemble,qu'ils
en pourroient faire, à ce qd leur
teftc ne leur donnaît plus de vexa-
tion , & conclurent finelleiment
qu'ils e feroient fuftraxion ,. &
que nul des membres ne |y obéï-
roit plus ,.& que quand elle vou.
droic aller , les piés ne fe affenti-
roient poine ; & ainfi les autres
membres,.&c. Ceft bon homme fut
ainfi illiccques par trois jours.
fans fe mouvoir :: les membres de-
mandoient l’unà.l’autre, comment
il ÿalloit, l'un dit, il me va tres-
mal , l’autre, il me va tresmau.
vaifemenc : ils aviferenc qu'ils ne
fhifoient riens celle fuftraxion du-
rante , dirent qu'ils avoient fait
tres- grande folie, & y firent ref-
titution. Auffi au propos : Si vous
faittes fuftraxion , vous empefche-
rés toutes voies de proceder à l’u-
nion de l’Eglife. Mefleigneurs,
certe maricre cft aflcs débartuë , il
eft temps de conclure; Mefleigneurs
de par-dechä font tous prefts de
bailler par briefves conclufions ,.
_ ce qui a cfté dir de cette partie,
_& de le mais en écrit , mais
que ceux de-là le fachent aiffi.
tem , aufli. il femble qu’il feroit
bon, que ceux qui ont parlé d’un.
| cofté&d'autrefeaffemblaffent,pour
_ avifer aucun bon moïen par quoi
. l'enpuiffe avoir union ; & s’ilplefe
au Roy, nous fommes tous prefts
par-dechà. Mefltigneurs, f j'ai dit:
aucune chofe, je fuis tout preft de:
- l'imender &reparer. Er fic finis -
. hujns Propofitionis,
_Sequitur uliima Propolitio | ex parte Univerfitatis per A4.
Johannem Parvi, fatla ante Feflum Nativitatis Domini ,
coram Delphino ‘prafidente ;. € Concilio Prelatorum hajus:
Kegni ; € fic incepit.
- Æ À Mere l'Univerfité mé en-
Avoïe pardevers voftre tres-
Haute & cres-excellente Majefté,
pour vous expliquer aucunes cofes
touchant le faic de noîftre Mere
fainte Eglife, & le faie de union;
& pour expliquer , à en commen-
cier ma maticte, je prens les pa-
roles de M. S. Paul, ad Philipp.
1V. in Chrifto Fefu Domino noftre,
& dient ainfi en Franchois ::En
Jefus Chrift noftre Scigneur , paix
cft de tout bien le grigneur. Mon-
fieur de Cambray, en cet mefma
Capitre, prit fon theme, qui cftoit:
Fax Dei, que exfuperatomnem [e:-
Jum, cuftodiat corda veltra © in-
relligentias veffras à il leiffa , sr
Chriffo JefnDomine noffro, & pour
ce je l’ai prins. 1l difoir , comme
il favoir bien dire, que paix eft là
plus noble cofe , &c. Je fuis bien
d’accort avec lui , mais que ce foit
in Chriflo Jefu Domino nofro..
Mais il eft convenient aucunes.
fois ,que la paix des mauvais foic.
Derbi .& commedifoit S.Gre..
goire, fi comme c'eft cofe endom-
mageufe, »: ff fit pax bonis;aufli c’eft.
ab pernicicufe , ff nordefit maliss.
Ec vi,
Preuves de la nouvelle Hifhire
Aucune fois divifion eft prouf-
table. Nous favons que Îles fils
d'Ifraël ne pouvaint pañler en la
terre de promiflion, fe l’eaue ne
fe fuft divifée, Si divifion n’e-
ftoit proufitable contre les mau-
vais, l’Ecriture ne le approuve-
roit mie, comme celle fairen plu-
ficurs pas, & pofé que nous dif-
putons cnfemble M. de Cambray :
& que nous foions aucunement di.
vifés, jeconjoindrai nos deux the.
mes enfemble , & fe Dieu pleft,
quand nous aurons tout difputé ,
1 fcrons-nous conjointsen une con-
clufion. Il difoitainfi : La paix de
Dicu qui furmonte tous {ens, gar-
de vos cœurs, & vos entende-
ments: Jedisainfi, en Jcfus-Chrift
noftre Seigneur , paix eft de tous
« biens le origneut. Ec pour venir
plus brievement à dire ce de quoi
je fuis carguié ; je devife ma cofe
en trois parties. 1°. Pour ce que
Mcficigneurs de par de là ont dit
que nous n'avons point mis de mi.
neure par decha, je funderai ma
mineure par aucuns moiens qui
donneront folution aux raifons de
partie adverfe. 2°. Je monftrerai
comment le Confeil de cette obéif.
fance n’eft point à accepter. 3°, Je
Juftificrai Les procés de ma mere
l'Univerfité, qu'elle afaic en cette
maticre. |
Quantau premier : Je le devife
en deux parties. 1°. Je mettrai au-
cuns fondements. 2°. Je mettrai, &
amcCncrai aucuns cas particuliers ,
& cnfuivrai la manicre de proceder
de Monfieur de Cambray. Voire
je l'enfuivrai , felon ma petite
_ Puiflance, comme un beuf enfuic
un courfer de Calabre : comme
un fourmi enfuit un connin. Jla.
mis fes conclufions par cfcript ,
& les a leuës 5 aufli je lerai les mien-
nes en mon efcript. Je viens donc
au premier fondement de ma ma-
cierc, qui eft tel. Dicere viam cef-
fronis, vel recufatam in Confilio,
tanquam ficut nunc eft,eft falfum,&
mendofum. Le fecond fondements
Dicere alterum contendentium per-
nitiosé agere acceptando mutuè
Viam ceffionis, ut unio habeatur,
Videtur falfum, É piarum aurium
offenfivum. Letiers: PrediGarum
Propofitionum inventorem arguir ,
non folum fcifmaticum , & bere-
ticum , fed eriam harefiarcham.
Voire, quand il tient pertinace
ment ceffionem non debere fieri,
Propter unioncm babendam , inter»
den loproprie opinioni.
Le fondement cft vrai : mais
que Benediét ait faitres ceftes af-.
{ertions, veés en cy bulle legatoire.
Nos requirentes Dominum Fran-
Ciæ ,quodpratermiffis omnibus viis
aliis, quod viam ceffionis vellemus
acceptare : os attendenres quod di-
a vianec juridica, nec pratticars,
fed ur minus conveniens alias refu-
tata : quod effe poffet in damnum
Ecelèfie, contemtum clavium , in
prniciofum exemplum & à pue
tiam redundare omnium nobis obe-
dientinm , © qui nobis hattenus
obedierunr. C'eft affés. Ne lifés
eplus. |
Or confiderés ces paroles. C'eft
fa bulle, il ne le puet nier. Je
m'en pafle , vous veés que c'eft. Le:
dr fondement. Obedire Papa
nbitato, eff exponerc fedifcrimi-
nifcifmatis. Levr. Obeédire Pape
dubitato pertinaciter, five obffina-
tè , effomnina Leg: Divine :con-
trarium. Le vir. Stante dé":
pA|y
—
tip,
ere
dont
à Nid
m ce.
fe,
m,®
Ti
m Dire
mail
Jr,
PAL,
41
du Concile de Conflante, 215
taliin Ecrlefis, ficut nunc eff,
neutri obedire eft via fecurior. Ec
vis. Dicereomnes ab aki4 obedien-
A . Ê
ti ele fcifmaticos , non eff verum,
nec fides confonum , [ed blafphema-
‘tvum, © injurio[um. Le 1x. Di-
cere iflam obedienriam effetoralem
ÆEcclefiam , videtur efe fcandalo-
fum. Imé effet ponere [cifma inter
.Chriflianos. Le x. Dicere quod
Deus boc fcifma fecerir, ef} Aa.
"jeflatis Divine efenfuum, & cri-
.minativum. J'ai mis ceft fonde-
ment pour le Dcen de Reims , qui
difoit que Dieu a fait ce fcifme,
.& que l'en n'ydoitroucher ,.& que
J'en en icifle faire à Dieu. Rc-
pond le Deen de Reims : Je dis
que ce fcidme cftoir flagellum Der,
& que Dieu nous puniffoit pour
nos demerites.. Ce fut ce que je
dis.
. Me. Jehan Petit reprend fa be-
fongne. le xr. fondement. Dicere
.quod non obffante quacumque mali=
HA adveniente in Beneditto, Rex
tencatur,, virtute juramenti , Vel
confederationisfecum inite, ad ejus
obedientisohfervantiam , eft dicere
Legi.contrarinm. Monficur le Decn
de Reims en a touché,& pour ce je
mets. ce fondement contre ce qu'il
adit. Le Deen repond : Nunquam
dixi hoc vere. M:. Jehan Retit :
Je m'en attens à cequ'en eft, Mon
fondement eft vrai.
Or l'en a parlé moult du jure-
ment que le Roy deuft faire à la
reftitution. Ou il fut abfolu, ou
conditionel : s’il fut abfolu ,. fi
n'eft mie le Roy obligié de lÎy
ebéïr , en cas de fcifme, & dehe-
scfie, par vertu. de tel ferment, &
toutes voies en la verité du fait, .je
roi qu'il fut en cas que les quatre
conditions de la reftitution fe-
roient accomplies, de quoi il n'a
riens fait. Item, comme il appert
par fa lettre, fi ÿ ay deux con-
ditions, qui abfoudront le Roy de
fon ferment : L'une honore Der,
l’autre , falva lefione confcientie
noftre ,. & pofc que elles n’y euf-
fent ja efté exprimées ces deux con-
ditions, fe y euflent cfté enten-
dués.
Le xr1. fondement: Dircere:.
Concilia Generalia non pofe Liga
re Papam , non videtur fanè di-
um. Si Monfieur de Reims l’a:
ditounon,.je m'en rapporte à la
compagnie. Le xt. Dicere viam:
ceffiomis per Kegem Francis, &
Ecclefiam Gallicanam conclufam ,.
ac D. Benediito prefentatam , efe
iniquam, ef} erroneum in fide, S
Regis, © Ecclefie Gallicane dif-
famarorium . € fcandalifativum..
Le. xiv. Allegare divifienem Ec-
clefie , cut divifionem Jude €
1fraël effe fimpliciter pracepram 4:
Deo, five revelatam , eff applica-
re Scripturam facram ad falfum
fenfum. Dire que la divifion de
l'Eglife foirt commandée de Dieu...
& revelée, comme fut la divifon
des Royaumes de Juda, & d'If-
raël,cft faux fens àl’Ecriture.Lexv.
Dicere Regem Francia, vVirrute jue
ramenti confæderationum initarum.
cum Rege Caflille,. fi contingat
_Regem Caffille factre bellum 1lli-
citum ,.teneri ad obfervantiam ju.
cramenti , non eff. fidei confonum ::
iplum enim in rali causa ron obliga-
rez juramentum, Le xvi. Allcoucr
_Jobannem Gloffatorim Decreri,,
. . A ° .
in cap. 3. in fumma, de. dicimus,,
24. 9. e. à l’excufation de deux.
contendantsdu Papat, ou de l'un:
Preuves de la nouvelle Hiffoire
d'eux, eft faufle, & male 4
l C£ata. |
Relpond icyl'Archevefque de
Tours, qui eft deputé pour la
partie du Pape, je l'ai allegué,
j'ai dit ce qui eft au livre, Me.
Jehan Petit, je visencore dernie.
sement cette Glofc, & me femble
que clle veut dire qu’il puet bien
cftre aucun fcifme , fans herefic.
V'erbi causä , quand il y a deux
contendants , & cuide chacun
d'eux avoir droit: à commence.
ment, tel fcifme eft dit fans he-
‘relie, & c'eft ce que veut dire.
Combien que telle Glafe exclude
herelie , mon samen excludit [cifina.
Il ne fe puet faire qu'il y ait deux
contendants du Papat, qu’il n’y
ait fcifmeen l'Eglife, & qu'iln'en
y aitunencaufe, |
L'Archevefque de Tours ref-
pond : Or veés qu'en difent les
autres Docteurs. Me. Jehan Petit
refpond : Il ne me chaut des au-
tres ; AU Mains n'aurés- vous mie
ceftcy pour vous. Et quant d’al-
ler veoir les autres Docteurs , CC
qu'en dient, vous ne parles mie fi
fubtilement en cêtre matiere que.
l'en n’entende bien ce que vous
dites. ; |
Le xvir. fondement, en tel cas
e fcifme, comme il eft mainte-
nant , fe departir de l’obéïffance
du Pape, n’eft point arioler, apo-
ftater ,idolatrer , ne venir contre
les Commandements de Dieu. Le
xvrr. fe departir de l'obéïffance
de Bencdié , pofé qu'il ne foit
point notoire fcifmatique , n'eft
point apoftatcr, idolatrer, ne venir
contre Îles Commandements de
Dicu. .
L'Archevefque de Tours Ne
pond:Ce que j'aidir, je l'ai dit du
it ,jene fpecifique point de Be.
nediét. Mec. Jehan Petit: Laifliés
me dire; mes fondements fone
vrais ; je ne fay que vous avésdit,
jene vous accufe point.
L'Evefque de Pierregort » qui
cft du coté du Pape, ne à
ME. Jehan Petit, penes quos eff du-
bitatus BenediGus, quin fit verns
Papa ? Vos dicitis injariam Kegi,
C Regis, € nobifmer. Dicite pe.
nes qhos. Parvi: Sed dicite penes
quos eff indubitatus ? Pierregort :
S'altem penesme, penes omnes. Jo-
hannes Parvi: Certè non eft indu-
bitatus penes me. Laifliés me dire,
Nc m'empechiés point ; je megar-
derai , fe Dieu pleft, qu bien que
vous fairés de direinjure au Roy,
neau Roiaume. Comment pour-
roit l'en dire mieux que une cofe
foit douteufe, que quand une par-
tie eft d'une opinion , & l’autre
d’une autre? L’autre obéiffanceelt
maire partie, que nous ne fommes :
qui fc tiennent avoir bon droir,
Il avient moult fouvent, comme
il fut hier dit , que une cofefauf-
fe a plus grande apparence que uns
vraic. |
Or je viensaprés à faire aucuns
arguments , & argue ainfi: Chac
cun Catholique eft renu de necefli-
té de falut reconnoiftre eftre un
Pape ; mais Benediét en doubre,
Ttcllige fanë : Non dico, ds are
hendo, quia nom credo que l'en k
sp reconnoiftre de necceflité de
falut. Le confequent eft contre la
Foy, & la Leceree eft bonne.
29. Jeargue ainfi : Ceux arguent
infufhfamment, qui dient pé de-
voir point eftre faitte fuftraxion à
Benedift , parce qu'il n'eft poire
(?
+
_
ri
be <8 à
" LL
—
. du Concile de Conflance, 214
pertinace. Les Docteurs font grane
de difference inrer fcifma & bere-
[im , & fcifma fimpliciter, © [cif-
ma inveteratum. Aucun cft bien
{cifmatique fans pertinace : mais
Benediét a l’un & l'autre, Il eft
fcifmarique & pertinace , & ainfi
Pen le doit évicer ; l'en fe doit
fuftraire de lui. _
Bonnaventure de Alravilla ,
alii Doëtores xi11. diff. 41. S'entenr.
diftinguent de ceux qu’en doit
éviter, & difent que un fimonis
que, un herctique, un fcifmari-
ue , un Preftre publiq fornica-
teur, font fufpendus æ Divinis,
& les doit l’en éviter. Il ya grand
difference entre fcifme & herefic,
car fcifine fe a par maniere de
difpofition , & hercfie fe ha par
maniere de habit. Un fcifme nou-
vel n’eft pas hercfie , & toutefois
c'eft {cifme : mais en Benedi nous
pouvons confiderer fcifme nou-
wl, fcifme pertinace, & fcifme
invetere ou heretique. Or vienge
encore, pofé ne fuft que fcif-
matique fimple, f nelydoit point
J'en obéir , jufqu’à ce qu’il Ê foie
purgé au Confeil General de l'E-
glife. Je ne dis mie de cefte obéïf-
fnce feulemenc, més de l’une &
de l'autre obéïfffance ; & là l’un &
Tautre fe purgeront. Doncques
fi l'en ne bois point obéir à un
se fcifmatique, par plus forte
taifon à cely qui cf notoirement
{cifmatique. Je argue ainfi.
Les faite de Bencdiét font no-
toires {cifmatiques, ego Bencdick
eft notoirement fcifmatique. L’en
k doit doncques éviter. Si aucun
cft feulement fufpeét de fcifme où
de herefie, l'en le doir éviter. C'eft |
ke premier chapitre de harer..ercde
: delà : II me femble qu'ils ne
qued eff excommunicatus. Donc,
par plus forte raifon, cely qui eft
. notoirement fcifmatique. Auf
n'eft-ce mie noftre queftion, ne
ce de quoi nous querons icy. No-
fire queftion cft favoir ou non,
attendu l’eftat en quoi nous fom-
mes, {c l'en ly doit plus obéir, &
{e l'en le doi éviter. 1] n’y a fi
povre homme qu'il ne puiffe éviter
fon Curé 7 Divinis, s'ileft publi-
que concubinaire , fans autre ju-
gement, © non folum pereff ip|uns
evitare, [ed cum hoc non debet in
Divinis communicare , nec ipfius
Mifam andire. cap. quafitum. de
cohabit. Cleric. @ Mulier.c. nallus
32. diff,
Autrefois en l'Archevefqué de
de Rouen , je fis aucuns fermons
contre les Preftres concubipaircs :
mais Dieu fait comment ils me af-
falirent tant qu’ils vindrent juf-
qu'à cette Ville, cn fere étudicr
les Doéteurs contre moi. Je fus
bien demi an, queje ne étudioie
antre Mmaticre, & vi en cette ma-
tiere, & de cefke opinion, c'eft à
favoir que l’en doit éviter tels Pre-
ftres publiques concubinaires. 22.
Docteurs Theologigns, 32. de De
cret:font tous d’une opinion, que fi
lePreftreefk notorius concubinarius,
ou par évidence de fait , ou par
confcflion faitte en Jugement , ow
rt Senteng donnéeencontre lui ,
fe le doit , & cf l'en tenu de
"éviter. | |
. Or je viens à Meflieurs de par-
fone
pas d'accord enfemble , & qu'ils
| contredient l'un à l’autre fe je fes
‘ fai entendre. L'un. d'eux dit qua
pous ne devons pe le Pape jugier,
êtque nous le devons renvoïer au
224 Préuves de la nouvelle Hiffvire
Confcil General : l'autre dit que
le Pape cft fur le ConfeilGeneral,
& que le Confeil General ne lie,
ne ne puct craindre le Pape : il
leur faut donner arbitres , pour
les mettre à accord. L'autre dit:
que nous {ommes fi variables ; car
nous obéïfmes premier Barrholo.
mao, deinde Clemenri , aprés à Be-.
nedid:; depuis lui feimes fuftra-
xion , apres reftitution : mainte-
nant de voloir de rechef fuftraire.
Si vous lui faittes fuftraxion , il
faudra premier, & avant Confeil
| reftituer.
Son argument concluttres-bien,
que nous ne devons pas obéïr à
Benedict. La caufe ? car par [ui
nous obcïfmes premierement à
Barthelemy , qui détenoit le Siege
de Rome, & ainfi au Confeil Ge-
neral il devoit premier eftre rcef-
titué, & que nous {y obéïfhons,
ainflois qu'il fuft tenu proceder
outre. Ceftui voit fon argument,
je m'en pafle. Avant que je die plus
avant, pour les-cofes que j'ai déja
dittes, & que j'entens dire ,je me
garnis des proteftations aufli que
ont faittes ceux de cette partie ;
& par efpecial ; je pretefte que je.
n'entens riens dire pour injurict
Monfieur de Cambray , ne aucune
autte perfonne : ma -confcience en
cit témoin , que je ly. voudroïe
complaire, & faire fersfce, & que
je n'entens riens dire fe n’eft en.
teudant à bien de paix & d'union:
mais il me faut dire ce de quoi
l'en ma chargié. AR UT
. Je fai bien que je eftole tres-
bien jone, hs Moônfieur de Cam-
Bray eftoit déja moult prand ; ap-
preffé, notable ‘Clerc: .& moule
réputé ; & pour {a {oufifance de
lai , cftoit tres -fouvent chargié
_dés-lors, de faire moult de pro-
pofitions devant Mcfleigneurs &
autres Princes, qui eftoient Maghi
ponderis | & moult dangereufes à
faire, & adoncques ilfalloic qu’il
les fift , quand l'en ly en bailloit
la charge : maintenant auf je
fuis bien certain qu'il ne lui dé-
plaira mie , fe je dis ce qui m cf
enjoint , & enchargié à faire.
Et pour procederà ma matiere,
je po les faits que ja cy'
par moi &c les autres ont efté re-'
cités. Les faits, voire, de Benedi&,
& les diligences que ont fait de-
vers lui , de par js Roy & l'Uni-
verfité. Et pour ce que ceux de
la partie du Pape dient que nous
n'avons point de mineure , je amai-
ne Îes faits deflus dits pour le prou-
ver,& encore pour faire & prouver
noftre mineure plus clerement , je
préluppole ce quid nominis. Que
préfuppole ce quid nominis, Mon-
fieur de Cambray ? A favoir mon,
quad un homme doit eftre dit
heretique,oufcifmatique : il difoit
ainfi : Nul ne doit eftre repute
D
| fcifmatique en cette matiere, Silk
n'eft recufant pertinacement d'eftre;
informé de la vericé, c'eft le pre-
mier ; ou quand il cft informé;
sil ne Re erimicetient adhe-
rer à cette.vericé ; ou quand il en
eft informé, &-y a adheré, il À
négligent de y-labourer , & la re
fufe pertinacement. . | ne
Je viens à ma mineure: Mais
il a pertinacement refufé d'eftre
informé de la verité ; & lui fuffi-
_ famment informé de la verité, pat
| Je Roy & l'Eglife de France ;'A y 2
volu’adherer., ni acquicdcer , -&2
: n cotte matiere, DUR
| €
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{es à
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Le
A
efté refufant, & LA de la-
bourer , & proccder ; doncques il
eft fcifmatique pertinace. La pre-
miere partie de l'antecedenct eft
de Monficur de Cambray; mais
je prouve la mineure, & lo Île pre-
mier membre. C'eft affes qu'il a
refufé pertinaceruent d’eftre infor-
mé de L verité, & le prouve ainfi:
Quand ma Mere l'Univerfité eut
envoïé devers lui en Avignon,
S'olempnels, Maiftres, & Docteurs,
pour Îy offrir & prefenter la voïe
de ceffion , & pour l’informer du
profit & juftice de celle voïe, com-
ment elle cftoit à accepter fur
toutes autres voïes , ils furent
par-delà fept femaines , fans pou-
voir avoir audience , & ne les
voulut oncques oüir. Or confide.
rés doncques s'il refufoic d’eftre
informé de la verité. Plus une
fois , aprés digner , comme les
deffus dits Ambaxadeurs de l’'U-
niverfité le exortaffent, comment
il leur voufift donner audience , ce
fut lui qui nous dit : Comment?
Qu'eit - ce à dire? Je fuis voftre
Seigneur, @ omnium Mmortalium ;
& lors je dis cout bas en moi,
j'eftois fs : Par Saint More, les
Chevaliers du Bois ne le congnoif.
{ent mic à Seigneur. à
Mais plus ; Meflcigneurs les
Ducs de Berry & de Bourgogne,
à qui Dieu vcüille pardonner , &
Monfieur d'Orliens, qui cftoient
envoïés de par le Roy devers lui
auffi , pouf lui fenefer la bonne
affection que avoic le Roy, à l’u-
nion de l'Eglife, & pour ly pre-
fencer la voie de ceflion, qui avoit
fé concluë au Confeil de France,
dits les Prelars du Royaume &
u Dauphine » qui portoient rou-
- du Concile de Confhunce. 225
te la prudence de France, &
qui avoient mené avec eux , des
plus grands Clercs de ce Royau-
me, ils ne purent oncques , pour
beau parler qu’ils fceuffent, obte-
nir de lui qu'ils euffent audience
publique ; & lors, quand ils vi-
rent qu'ils ne pouvoient aurre cofe
faire , ils firent propofer l’enten-
tion du Roy , en FH el des Cor-
déliers à Avignon 5 puis aprés que
Meffeigneurs les Ducs eurent in-
formé f
verent, & diloiene de l'opinion
de France, & la conclufon faicte
cftoic bonne, vraie & fainte.
Et pour ce que à la Requefté
de Mefleigneurs les Ducs, lcfdits.
Cardinaux avoient appointié de
faire une Cedule , à laquelle ils:
approuveroient la conclufion &c
Opinion de France, en laquelle ils
{e feigneroient nomincellement. Dés
que Benedi& en oùir le vent, il
leur fit deffendre , fur peine de
inobedience , & de amiflion de
tout eftar , qu'ils ne fe y fcignaf-
fent , & qu'ils ne approuvaflent.
voie autreque celle de convention
LL prétendoit , & offroit aux
ucs; & veés en cy Bulle, lifiés,
&c. Inbibemus vobis Ë veflrém
cuilibet ,ne in illam Cedulam con
fentiatis , nec in eadem vos infcri=.
batis, f[ub pœnis inobedientie, Ce.
Or confiderés, je vous prie, fi l'en
poroit en homme , maire ne gri-
gneut contumace, ne plus griéve
pertinace, qu'il a en lui. Je croy
que non.
Un de Meffcigneurs icy me die
un mot: Il a grand paour que je.
ne l’oublie. J'avoie approuvé de le.
dire ailleurs ; mais pour ly com-
plaire, je le dirai maintenanc: ]]}
es Cardinaux, Île approu«
—
TR.
Sp Âge
. Lomme
Preuves de la nowvelle H;fnire
cf vrai que quand il vie que les
CEardinaux le inquietoient autant
de la voïe de cles , comme fai.
foicnt les Ambaxadeurs de par-
dechà, & qu'il vie qu'ils ne celoient
poine verité, il protefta expreffe.
Aient , que s’il faifoit aucune ré-
ponfe fur la voïe de cefion , que
se {croit par forte circonvention ;
où fauffe induétion, & le irritoit ;
& vouloir qu'il fuft tenu pour
pul , & pout nullement fait. Or :
voies quelle centumace ?
Je me ramembre que l’autre fois
un Docteur de Paris avoit die ou
prefchié aucuns erreurs , ou les
tenoit: aucuns l’en redarguerent,
Jui direne qu'il ly faudroit révo-
er, fi venoicnt en lumiere : &
ii dic & refpondit, que s’il ly con.
Vehoit révoquer de bouche, il ne
les révoqueroit mie de cœur. Avint
aprés qu'il en fut accufé ; il fut
ceu en Jugement, qu'ilavoit ainfi
dit : 11 fur condemné fans efpe-
rance de rédemption. Qu'il foit
len pertinace, j'en appelle Mon-
fieur de Berry »qui efticy prefene,
à tefmoine. Quand ly, & Meffei-
&neurs les Ducs }y prioient qu'il
voufift ceder , refpondit: ALalle-
MHS comburi in Cameré iff4. Auff
appert-il bien, par la punition
qu'il fc à ceux que fe offroient de
parler de la voïe de ceffion. Me.
Jehan le Gay, qui avoit efté Mai.
ftre à Paris, qui eftoit tres. folemp-
nel homme, Pour ce qu'il en parla,
il le tint par deux ans en prifon.
ais ceux qui ly ont fouftenu fa
Voie de convention, il les à pour.
veus & beneficiés. Les autres qui
Ont fouftenu [a voïe de ceflion ,
pou quelque fuffifance qu'ils euf-
cmt ; il ne leur a oncques fait
bien, ne donné Benefce;
QuandJobannes?apaX XIE, cheut
en l'erreur de vifione bearà, pour
ce ‘ae perfeveroit en fon erreur :
ce fut une des raifons que Okam
_ reputoit la plus fôrte contre lui à
prouver qu'il eftoit pertinace ; &
ainfi ,que la premiere partie de ma
mineure, où le premier membre
appert clerement, c’eft-ä-favoir ,
uil a pertinacement efté informé
a la verité, & aufñ par le premier
figne , ou quid rominis , que à don.
… Monfieur de Cambray , il de-
meure pertinace.
Or viens-je au fecond point de
ma mineure, favoir efË que quand
il a efté informé fufffamment de
la verité, qu'il ne s’eft voulu
adherer, quand le Confeil de Fran.
ce eut cfté afflemblé, pour querir
fur ce la verité, & que la voïe de
ceflion fut conclure, & ly ne
tée , il ne s’y eft voulu adherer;
mais l'a tousjours impugnée, & l'a
faitte impugner de tout fon pooir.
Et s'il difoit, ils n’ont pas bien
conclut , elle n’eft mie bonne, ne
feure , il ne peut dire, fans fe im-
pugner lui-mefnre ; car c’eftoit ik
qui plus cordialement la approu-
voit, & prefchoic, privement, &
apertement. Et il la deutbien amer
& approuver ; car par le moïen da
defir qu'il fe faindoit avoir à la
voïe de ceflion , & qu’il ne approu-
voit autre goïe , fut-il éleu Pape.
Mais je croi que l'en puet bien
dire de lui, comme de cely qui fe
aflocia avec Medée, qui eftoit fil-
le d’un Roy; pour ce, & afin qu il
puft avoir vellus anreum , de quoi
elle avoir la garde. Il feignoit ai-
mer tant Medée, qu'il fembloit
qu'il ne aimaft autre cofe 3 mais
Le d
du Concile de Conflance. 226
uand ileufttant fait qu'il euf eu
+. lui vellus aureum, il ne eftoit
riens qu'il haiïft comme Mcdée.
Auffi parcillement Benediét looit
tant ceffion , afin qu’il puit avoir
vellus aureum : CETTE cappe rougc.
Mais qu'il ait efté bien perti-
nace à ne vouloir adherer à certe
verité de ceflion, il appert. Le
Roy de France, le Roy des Ro-
mains, le Roy d'Angleterre , le
Roy de Caltille le ont requis, &
le Roy d'Aragon lui en fupplia
autant, comme il puit faire à Dieu
du Ciel; mais ils ne purent onc-
ues riens obtenir : ainffois, quand
l'en envoia de France les Ambaxa-
deurs, pour informer le Roy d'A-
ragon, CC fut luy qui envoia Evef-
ques & Docteurs, pour impugner
ceflion, & donner à entendre au
Roy, qu'ils n’eftoient mie Amba-
zadeurs de France. Nedit- il mie
qu'il aimeroie mieux eftre efcor-
chié, que accepter la voie de cef-
fion, & en confitoire publiq ne
dit-il mie, qu'il cuideroit pechier
mortellement , s'il acceptoic la
yoie de œflion? Aprés , comme
j'ai autrefois dit en la prefence de
Meffeigneurs les Ducs, ne dit - il
mie? Abfit quod temporibus noffris
accidat tantum inconveniens [anile
matri Ecclefie, mallemus enim mo-
ri. Or confderons bien doncques,
s’ila bien eftéen refus de adherer
à la verité, & s’il s’en eft bienahur-
té à fa tefte,
_ Maisle Deende Reims difoit:
En ly requeroit qu'il cedaft : à la
werite cen eftoit mie Requefte rai-
fannable. Je repons que fauve la
revcrence de lui l'en ne ly requeroit
mie ainfi; mais en cas que {on ad-
yerfaire voudroit ceder. À prés que.
Ja fuftraxion fut conclut en Fran-
ce , nc envoierent mie les Cardi-
naux devers lui quatre de leur
College, pour ly feneficr que enco-
re s’il vouloit accepter ta fainte
voie de ceflion, qu'ils fe faifoient
forts de ly reftituer & de ]y ren-
dre l’obéiffance de France ; il re
pondit qu’il aimeroit mieux mou
rir. Item, il le fit prefchier par {on
Confefleuren Avignon, Iremtous
les fignes que a mis Monfieur de
Cambray, & quanques j'en poroie
amener , ne feroient pas guere plus
prés à prouver qu’il eft pertinace,
ue fait la condo que ly a bap-
tifé Monfcigneur de Tours, qu'il
a la cefte de mule ; quand une nu-
le a pris un chemin , & elle y ef:
ahurtée , c’eft comme une cofe im-
pofhble de l’en detourner. Etain-
fi appert aflés le fecond membre
de ma mineure prouvé, qui cRoit,
qu'il a refufé adherer à la verité,
aprés qu’il en a efté fufifamment
informé par le Roy, & lEglife
de France, & par cenx qui l'en
ont requis.
Mais je viens à prouver le tiers
membre , & dernier. Qu'il a en
cette matiere pertinacement refu-
fé labourer, & proceder ; caron ne
l'a oncques pû trouver en volenté
de proceder à l'union , finon en
deux voies, de quoi l’une cft re-
prouvée, & l'aucre’eft inutile. Sa
voir eft, par la voie de conyen-
tion , & par la voicde compromis,
Item, quand il a efté requis par
toute fon obéiffance,ou par la plus
faine partie, qu'il celebraft Con-
feil General de cette obéïffance,
il n’en a oncques riens voulu fai-
re, non obftant qu'il euft pro-
mis, quand il fut reftitue ; à
Fi
Prévves de La nouvelle Hifhoïire
€ faire, & celebrer dedans l'an.
Mais Monfieur de Cambray di=
foit à ce : H s’y fubmet mainte-
nant, & le veut proccder à faire,
‘à cefte prochaine Pentecoufte. Je
voudroie que l’en refpondift icy ,
difoit.il : Ergo non eff [chifmari-
cus, Je repons, & ne me femble
mie fon argument fort, ne diff.
cile, & pour le foudre, remettray
aucunes propolñtions, ou confide-
tations. La premiere eft, que la
fubmiffion d'aucun au Confeil Ge-
neral, n’eft mie fuffifante excufa-
tion. Ejus, € pertinacis in erro-
Te, © fchifmate probatur , de ce-
ly qui affirmeroit aucune cofe cle-
rement, contre la fainte Ecriture,
& diroit qu’il fefoumetau Confeil
General: il ne fufiroit mie: ainfi
feront tous les heretiques, &c. La
feconde : Celuy doit eftre reputé
pertinace, qui errars adhere fer-
mement à fon opinion, ne vou-
Jant ce quiefcer à la maire partie
de l'Eglife , ne croire & a herer
à la conclufion, & Opinion d’icel-
le. Probatur : Car par celle mef-
Me racine 744 cenferur quis perti-
PAX. Ante tempus Conflantini :
quand Pen n’ofoit encore faire nuls
Confeaux Generaux » pour les
Princes qui ce ne fouffroient mie
faire, cêdem & nunc Pertinax cen-
fetur.
Mais l'en me demandera com-
Ment lors eftoient condamnés les
Cretiques & fchifmatiques y ne
les hercefies abbaruës, puifque l'en
Re faifoitaucun Confeil General 2
€ repons que ainfi l'en ecripvoit
de mt à Evefque eftoient en-
£ore ainfi les opinionsde l'un & de
autre. Bencdiét 2 eu affés les opi-
njons de France , & de Caftille en
— SE
cette matiere, & ctoi que dé toure
{on obéïffance, pour sm fufire
affés ,à condemner fon opinion &
imagination. |
La tierce: Celui doiteftre repu=
tË perrinax , qui fefccit cftre diffa-
mé fur fcifme & herefie, & non
chrat procurer fa purgation. Læ
quarte : Le Pape tellement difamé:
& requis affcmbler le Confeil , qui
refufe & differe ce fatre, doiteftre
reputé pertinacc. Or confiderons
fi Benediét à deja refufé, & dif-
feré par quatre ans , non obftant
qu'ieuft promis faire dedans l'an,
J'ai dit cy-deflus là de quoi ils par-
lerent , quand elle fut faitre, fui-
vant quatre conditions , de quoi
nulle a efté accombpliez mais ainfe
{ois, l’en afait au contraire. Mais
l'en me dira maintenant, qu’il eft
tout preft de faire ce qu’on vou
dra. Je refpons par faint mort,
qu'il eft crop tard,
La quinte. Le Contendant du
Papat , qui a apparu grever l'Egli-
fe par des perfonnes notoires fcif-
matiques, doit eftre reputé tel ;
jufqu'à ce qu'il fe foit purgé au .
Confeil General , ne ne ly doit
l'en point obéïr > Mais l'en medi- .
ra : Jl fe fubmet , & ainfi l’enne fe:
doit point departir de lui. Doce.
Montre comment. Item, fi ceux
de là s’en faifoient forts, il ne fuf-
firoit mie ; il fes defaucheroit ‘il |
en a deffauché de plus grands qu'ils
ne font , ou aufli grands. Ne defa-
voa-il micle Cardinal de S. Ange,
& l'Evefque d'Avignon , de ce
qu Isavoient diten Fran ce,quand
illes y avoit envoiésen Ambaxade,
qu'il prioit au Roy comment if
cfleuft aucune bonne voie, pour
proceder à l'union , & il l’aimesoic
du Concile de Corflince. 27
& exccuteroit a fon pouoir. I] die
a Mificurs les Ducs en Avianon,
qu'iln'eneftoitriens, & qu'il ne
l'avoir oncques pente. |
Pofc-que il fe fubmerre, il n'en
fera ja riens. Ne fera-il mie en fa
uiffance de le affémbler ,ou dene
{. affembler.mic. nulx ne puet fors
luy , les-cofes eftant comme elles
font , faire aflenibler le Confeil
General de cefte obéïffance , fors
lui, & fi meft de par de-là fes fa-
miliers en vouloient aucune cofe
enfeigner, l'en yauroitadvis.L'en
mc arguera encore : Pofé que ce
foit le temps devant la reftitution
gouverné à {a tefte, toutefois de-
puis la rcfticurion , il fe cft bien
porté, & a efté bon homme. Cha-
cun fccitcommentilen va; jem’en
rapporte à la compagnie. Encore
mc dira-l'en : La reftitution luy
futr-faitte purement; vous ne pou-
vés venir à l'encontre à rccractier
par la cedule que vous allegués 3
car clle fur faitte cinq jours aprés.
Jcrefpons que avanrque la voicde
ceffion fuft {celée, les quatre con-
ditions furent prefchiées en l’E-
glife Noftrc-Dame. Ec s’il eft vrai
ou non, je men rapporte au Chan-
celier icy prefent. Ec à ce qu'ils
dient , elle.fut faicre à la Requefte
des.Abbes de l’Ordce de Clugny,
& de Citeaux, & aufli des Na-
tions de France, & de Picardie, fe
nceftoient-ilsmic encore la dixiëme
partie du Confeil qui eftoit ap-
pelle. |
Et{e vous medites.: LeRoy le
fcift. Je croi que le Roy ncle pour-
roit plainement reftituer, fans le
confentement & deliberation .des
Prelats , & de ceux qui cftoient
appellés ; & fevousme dites: Les
_ Prelars le confentirent , & ne le
impugncrent point : Je vous ref=
pe que je crois bien qu'ils cou-
ouroicnt:; ils fe confentirent taci-
tement, voirc/#b prediétis quatuor
conditionibus |, & non autrement.
Et à ce qu'ils dient , l'Univerfice
fift reftitution en plainiere Con-
gregation. Ileft bien vrai que le
Roi envoia à l'Univerfiré une Ict-
tre, comment l'Univerfiré voufift
le enfuir, & faire reftiturion, &
crois bien que pour eviter cfcan-
dale., & auf he les quatre con-
ditions , cfpcrants qu'’il'feift mieux
qu'il n’avoiten commencé, & prin-
Cipalement au Roy, lequel a rous-
jours dez {a joncffe aimé l'Univer.
fité:: & aufli, mon tres- puiffant
Seigneur , ferés. vous , fe Dieu
pleft, & elle aufli vous, fe Dicu
pleft, & aufli elle vous amera.
Elle fit reftiturion, commedit eft;
car clle amcroit mieux moult en-
durer, & reproucher, qu'elle ne
accomplift au Roy en toutes cofes
qui luy font poflibles. Or chacun
voit qu'il n’a riens faitdcces je
tre conditions, & ainfi, puifque
le fait eft conditionel, ileft nul,
fe les conditions ne font accoim-
plics. |
Mais quoi plus ? Quand les
Ambaxadeurs allerent à Rome
dernicrement de par le Roy, &
de par l'Univerfité, les Gens de
Benedid leur donncrent plus d'em-
pefchement que pul autre, & Jors
difoient qu'ils n'avoient mie Îcs
ropres feaux de France. Item,
Lerdiss Cardinaux refererent, que
felon que l'en leur avoit dic, les
Anticardinaux, &afferme, quand
les Meflagicrs de Benedié furent
À Rome , ils trouverent l’Intrus
Ffiij
Preuves de la nouvelle Hfloire
malade ; & ainfi Benedi& pooit
affés bicn favoir , qu’il eftoit en
tel point , car il avoit cfté prés
d'un an malade ; & lors ils lui
offrirent de par Benediét, la voye
de convention & la voït de compro-
mis,en une certaine Ville d'Italie,
& fe l’'onne pooit par cette voïe,&c.
à prendretoutes voyes pofibles,&c.
Ot regardés fi c'eftoir bel office
à un homme malade, de le mener
traitticr auf loing ; & quand Îles
Anticardinaux leur demanderent,
s'ils avoient puiffance de ceder ils
répondirent, que àeux n’en appar-
noit mie la puiffance de ccder,
mais nous avons bien puiflance de
offrir la voye de ceffion , en cas que
l'en feroit ainfi de vofire cofté.
Ainf devoient-ils dire , non mie
répondre par ambages : mais quand
PIncrus ee mort , les Anticardi-
paux Îeur dirent que aucuns d'eux
s'enralaffenr, & Îles autres demo-
raffenc, & qu'ils allaffent querir
pooir de ceder. Or les deffus dits
Meffeigneurs de Benedict répon-
dirent que ce ne feroit que peine,
- & que ron arbitrabantur Dominum
Jfuam bujufmodi viam aCCeptarem ,
F4NGRAM 1N1QhAM ,Ÿ jari non con-
_ fonam , ac inufitatam, tA1GhAM
onitilem , alias recufatam. Or con-
fiderés À rite affcétions , auffi un
de Meffcigneurs de par-delà qui a
parlé pour Bencdié&, appelle cef-
ON iniqua.
Item, n’a gucres Îles Ambaxa.
deurs du Roy de Cafille , en reve-
mont de Rome , s’en font venus
prés Bencdi@& ; mais ils n'ont pu
btenir ne ceflion , ne Confeil Ge-
neral; mais Jeur parloit de con-
venir avec l’Intrus, & que ce n’ef.
Voir mie ce dont ils eftoient char-
giés, & quand ils lui parloient
du Confeil Gencral qu'il affem-
blaf ; il leur demandoit qu'ilsen-
tendoient par Confeil General,
& que Confcil General eft prins
en pluficursmanieres , & ou en-
tendoient de cefte obéïffance feu-
lement, ou de l’une & de l’autre
enfcmble, & teilles paroles moule
il leur difoit. Ils dirent qu'il n'y
faloit point d'interpretation ,com-
meilait omnia jura in fcrinio pec-
toris fui. Briefment à parler, ils
furent par 40. jours, & nihilobti=
nwerunt. Or confiderons donc fe
rtinacement il a efté recufantde
Le en cette matiere.
Je viens maintenant à mon fe-
cond point principal , à monftrer
que le Confeil de cefte obéifance
n'cfi mie à accepter , & le preuve
ainfi: 1°. Car il feroic Huile pr
deffaut d'autorité ; cat il n’auroit
aucune puiflance de eonfermer,
ou de pourveoir aux inconvenients
_ qui font en l’Eglife. Item, s’il le
faifoi , il ne tendroit que à fa con-
clufion, &eft vray-femblable qu’il
en trairoit moult à fa crdelle s
quand ils feroient devers lui : en-
Core icy ne nous en poons garen-
tir. Item , il fe feroit déterminer
vray Papc , comme fit un Pape en
un fcifme , qui fut au temps S.
Hugonis A he {[co 4 Rothomag.
lequel en te tout feul
en%on opinion, que l'en n'obéift
ne à l’un, ne à l'autre. Et auf
s'il faifoit déterminer , feroit en-
core plus perpetuerfcifme, & certe
tribulation prefente. Vcés cg grand
peril. :
L'Epiftre de Touloufe appelle
la fuftraxion , qui autrefois fut
faitte, fcifmatique 3 c'eft vray-
da Concile de Conffance. 219
femblable aufi qu'il voudroit no-
ter le Royaume de France de fcif-
me. Item , il dit : Ne foic riens
innové. 1l eft preft d’affembler le
Confeil General : il voudroit bien
tout pofleder , & ufurper; prendre
Procutations fans vifiter 3 avoir
les dépoüilles des morts , les va-
cances, &c. Item, il ne faudroit
hirrirer s’il povoit, Ordonnance
& Sentence donnée fur laditte
Epiftre de Touloufc. Item, l'Or-
donnance qui a efté faitte fur le
faie des pecunes, qu'il tiroit aufl
exceflivement , & mettoit hors de
ce Royaume. Leiffons ce Confeil,
leiffons, & nous en allons au beau
Confeil General de l’une & de
l’autre obéïffance , & là fe Dicu
pleft, fera l’Eglife reformée. Nous
devriens pluftoit elleire à mourir,
que de lui obéïr plus. 11 nous tient
en tel mefchief, Quant à fes belles
paroles , quant au foldre aux rai-
fons de partie adverfe, je les tiens
pe foluës , par les cofes deflus
ittes.
Mais l’en me demander: : Or
avant, que ferons-nous ? Je répons:
Nous lui ferons fuftraxion, &en
le faifant nous fauverons nos ames.
J'ai parlé depuis deux jours , avec
un moult grand & fufhfant Clerc;
mais il me difoit que à la fuftra-
xion autrefois faitte , toutes les
difficultés qui s’en pouvoient en-
fuir , furent encore mieux rou-
chées & avifées , que l’on n'a fait
maintenant. J'en ay tout un grand
livre que l'en m'a prefté ; mais É
n'ai point encore eu loifir de Île
vcoir. Etainf,confderées les cau-
fes qui font inferées en l'autre
fuftraxion , qui durent encore, &cc.
quia crimen fcifmatis nutribanr,
Sc. de quoi le Roy en 2 encore
par tout fon Royaume Lettres Pa.
tentes , & les Cardinaux. Finable-
ment, je dis q#t nous ne devons
obéïr ne à l’un ne à l'autre, &
nous devons fuftraire de fon obéif-
fance. |
Mais l'en me demandera : De:
vant qui fe purgera-il de ce dont
il eft noté? Devant fon adverfai-
re? Nenny. Mais au Confeil Ge-
ncral de l'une & de l'autre partie,
& lui & l’Intrus, car ils font tous
deux fufpeéts de fcifme : Là fe
purgeront, & s'ils ne veulent , le
Confeil y mettra un bon remede,
fe Dieu pleft.
Or viens-je aprés à monftrer
quelle voïe l'en tendra, la fuftra-
xion faitte en attendant le Confcil
General. 1e. Que les Rois & les
Princes de l’une & de l’autre
obéïffance, envoyaffine Ambaxa-
deurs à avifer, &c. [tem ,que les
Cardinaux , & Anticardinaux fe
affemblaffenten un lieu feur, pour
lire un Pape unique, lequel pre-
fiaeroit au Conlfeil ; & fe l'en trou-
voit , par le Confeil, qu'il duft
demourer | b:nè quidem ; finon
qu'il fuft dépolé, & que les Prin
ces ordonnaffent de fecuritat: loci,
#bi effet Concilinm congregan-
dum.
: Je fais fin, &viens à mon der-
nier point pur » à juftifier
les procés de ma Mure l'Univer-
fité. 11 et vray que l'Univerfité
ne tend qu'à paix, & quelle ne
vodroit faire à Mornfieur de Cam-
bray que tour plaifir ; mais pour
ce qu'il a volu aucunement par fes
pareles diminuer & denigrer l'opi-
nion & conclufon de FUniverfi=
té, en difant que elle n’eftoit mie
Ffiiij
OR De =
Prenves de la nouvelle Hifioire
Bien unie ; je montrCrai comment
H en vait, & comment elle s’ex-
pofe au befongré , cn collations
& en diligences& En verité il'a
corvenu qu'elle ait emprunté pour
envoyer Aimbaxidcurs à Rome,
& fans faute elle a baillé l'argent
pour bailler & payer aux chevaux
ceux qui ont efté envoyés parde.
vers vous, Meffcigneurs les Prelars:
cile a en cette befongne fingulicre
follicitude..
"Et pour ce que Monficur de
Cambray a touché des Re@curs
recedents, il eft bien vray que
e Recteur de l’Univerfité de Pa.
ques , conclut en Congrecation
Generale , aprés meure delibera-
tion , que nous cfriens encore en
fuftraxion, & en rcl eftat, comme
nous cftions devant la rcfticution,
& fut délibcré dés- lors qu’il cftoit
à reputer fcifmatique. Et fe l'en
me dit, ne volés-vous. mie qu'il
foit oùy ? Voire au Confeil Gene-
ral de l’une & de l’autre obéïfMan-
ce, & fus dés-lors Chargié de le
ropofcr devant Miffeigneurs de
"Univerfité, nonobftant que ccne
fuft mie de mon bon gré ; car
J'en dit-tousjours, que les:premiers
huës font les po pelle , & fus
chargié de l’expofer conformclle.
ment comme il avoir cfté déliberé.
Et fut vray , que pour caufe d’au-
cuns de Noffeigneurs , quand je
fus ceans tout preft de propofer,
je fus détourne de le dire ainfi
formellement , comme il me cftoit
enchargié |, & n’en eus oncques
avis, finon à Monfieur le Recteur
qui lors eftoit 3 mais vray cit que
. »
Je Men excufay à ma Mere, qui
ne m En avcüa mic
MON CXxculation, $ me enchargca
> Mais cÎle print
de rechief comment je propofalfe
formellemenc cn Parlement , &
ainf je fis comme je fccus.
Et apres, en penitence de ce
que j'en avois fait devant Mcffci-
oneurs Îes Ducs, il me fut enjoint
de le aller propofcr devant cux à
Froycs en Champagne , & là ie
fis, comme il m’cftoit crjoint. Ce
n'eft mie maticre nouvelle pour ce:
que dit Monficur de Cambray+
il va bien plus de deux ans, que
PUniverfiré en cft toute informée
de cette matiere. I cft bien vrai auff.
ue Monfieur de Cambray vine-
c fon Evcfché, ou je ne fai de
quel licu ; tels Grands Scigneurs.
comme lui ont tousjours beaucoup:
à bcfongner. Je croyqu'il futbicn.
vray que le Recétcur envoya cer:
taincs propofitions au Dcen de la
Faculté de Thcologic, pour avoir
delibcration deffus , & furent af.
femblés 69. Maiftres en Theologie,
& appointie premiers , que trois
queffions qui y eftoient, {eroient
Iciffiées. L’une cftoit, favoir cu
non, que ceux qui ont autrefois
fuftrait, en cas qu'ils.ne fcroient
maintenant fuftraxion , ils de-
vroient eftre reputés fcifmatiques;'
quant: aux. autres qui furent de-
bartuës & arguées ; bien: cit vrai
que Monfieur de Cambray pie
moult de cofes, & moult fubrie
lement , comme il fccit bicnfairc;
& meit-certaines propolitions que
vous lui avés ly oùi recicer :- mails
pour venir au point des 69. Mai-
ftres, il n’en euft que 23. de fa
partic , que tous les autres ne
fuffent de une opinion, & fut dit
& ordonné qu'il y auroit trois pro+
pofants. Plioul , zd Bovss., &
,mei, & que la conclafon de J'U:-
du Concile de Confanre. 239
niverfité nous propofc. riens par
maniere d'avifement , non miepar
manicre de conclufon , jiçoit que
ils fuffent de opinion, qu'il fuft
propolé par maniere de conclu-
fion , & de ce fur l'Univerfté
d'accord.
Et pour monftrer qu'ilfoir vrai,
Jcudi,quand jefus chargié,linftru-
ment qui contenoit l'oppofrion ,
outre [a fignature de trois rabel-
lions, fur fccllée des quatre fraux
. des quatre Nations, & fumes tous
d'accord ,. excepté un Maiftre en
Thcologie feul ; & dis au Tabel.
lion qu'il y mift ficontradiétion,
pourcequ'ilme Due cofc
en valoitmicux ques’'il fuft d'ac-
cord'avec les autres. Je croi que
Monfieur de Cambray nc fera pas
‘marri que nous foyons tous d’une
opinion & d'un mefine accord :
mais pour çe qu'il a dir, que l'en
deuft avoir mis la matiere premier
en la Faculté de Thcologie , avant
que la mettre enl’Univerfté , ne
en pleniere Congregation,. fauf la
-reverence de luy, ce n’eft mie la
maniere ; mais l’en a accoutumé
donner Deputés de chacune Na-
tion, quatre ou huit perfonnes no-
"tables.
Quantäce qu'il à parlé de la
Faculté de Apr n’apointà
fe entremettre en cette. matiere ;
je Men merveille, & aufli de la
Faculté des Arts. Ear 1°. la Fa
culté des Arts eftrelle, qu'il ya
. bien mille Maiftres. Cet icy der-
tiere me dit deux mille: Au mains
[ ena-ilbien mille, dequoiily-en a
ien deux ou trois cents graducs en
autre Science,comme Bacheliersen
Thcologie,en Medecine, en Droits
GLivils- & Canous ,.& en y:a comme
-
_ces font plus gradués. Un The
logien cft de la Faeulté des Arts,
jufqu'à ce qu'il ait lebonnet fur la
tcite. Lebonnet ne lui 1ameine point
% > . ] \ e
. de {cience. L’en parie à moi cy par
derriere: ila grand paour que je
neleoublie..1lme dit, & ditvraï,
qu'il yen a de moult crottés, qui
font tres-fufhfant & bons Clcres..
En pauvreté croift la fcience, plu-
ftcft qu'en richcfle. Il ÿ adcs Ba-
chcliers curfoircs, à qui je m'en
vois , quand j'ai aucune chofe à.
faire, qui y voien£ par avanture
plus cler que beaucoup d'autres qui
ont bien grand nom.. 1] y a moult
de bons Clercs , quinefont point
Maiftres. Guignccour, qui cftoit
reputé le meilleur Clerc du mon-
de, il demouroit au College de
Charbonne ; il ne fut que Bachc--
lier curfoire.
Quant aux Recteurs prece--
dents , pour ce que Morfieur de:
Cambray en a parlé, je veul’par-
ler fans prejudice d’autruy. Celui
qui mit cette matiere en termes,
ce fut Me. Picrre de Nongente ;
mais je croi que c’eft un tres-grand
Clerc, prudene,.qui foit à Paris.
Ila efé bien 24. ans à Paris, fans”
ce qu'il fuft abfent en chacun par
70. jours,& croi qu'il n'ariensfait
qu'il ne deuft faire, & de quoi il
n'ait cftcbicn avoüe. Mcfftignecurs,
sil vous pleift , vous prendrés en
patience , ce que j'cftois cnchargié
de vous dire.
Or fe lieve fur les piés Monfei.
nour de Cambray.,. & commence
ainfi. |
Meffeigneurs , je ne veul mie
eftriver avec.ma mere l’Univerficé.
Mon theme que je pris cn ma pro-
pofition,. &. les pot Gone que:
Ftv |
Preuves de la nouvelle Hifloire
je fis, ne tendent que à paix &
& union, & me diloic finon que
l'en allait en cefte matiere paifible.
ment, & ne tendoie mie à depri-
mer ma mere l'Univerfité; ainffois
la recommandai moult , comme
vous favés, Et quant à ce qu'ils
difent que j'ai parlé des Medecins,
& des Artiens, je disexpreflcmene,
w'il yen avoit moult de bons
Clercs & fufffants: Maisjedifoie,
uand il vient à parlcren l'Univer-
Êcé de la matiere de la Foy , com-
me eft la marigrc: prefente ,-qu’elle
doit premierement eftre oupvrée en
la Faculté de Thcologie. Ce que
j'ai dir, a cfté en recitant les opi-
nions des faines Docteurs : ie
fuis point dcfcendu à ie ia
me,iladic au Commencement de
fon theme, & le mien font prins
enfemble, & Joints. s’ils font con-
tens de moy, je fuis content d'eux.
Le Chancelier de France. Lun-
dy parlera l’Avocat du Roy, puis
fin des propolitions. Etsuffi fin de
la detniere propofñtion de M:. Je.
han Petit, Maiftre en Thcologie
faicte le Samedy prochainement
devant la Nacivité de Noftre Sci.
gneut, pour conclufion des pro
poñtions de l’Univerfité , en cette
maticre.
Lundy xx. du mois de Decembre propo[a as Confeil des Prelars,
ÂM:. chan Touvenel Avocat du Roy en Parlement, œ
que s'enfuit, © commença ainff.
T Res- haut & teres- puiffane
Prince, ila plà au Roy, que
Dieu gard, de moi ordonner de
arler d’aucunes chofes, touchant
ie Majcfté Royale,& pour ce que je
fuis infufhfant à parler de fi haute
” matieresje vous fupplieque vous me
fupportiés, & que vousinrerpretiés
mes difcours à tout le meilleur fens
que vous pourés,& s iladvenoit que
je deviafle, je m'en fubmer à la
correction & difcipline de noftre
mere fainte Eglife, & de vous,
Sire, & de ma merel’Univerfité,
& protefte premierement, que Je
ne entens riens dire au gricf du
fiege de Rome , ne d'aucun des
Prelats, ne diminuer la Jurifdi.
étion de l’Eglife , pour augmen-
ter La jurifdiétion feculiere : en cas
que je feroie le contraire, je fuis
tout preft de le reparer.
Et pour en commencer à par-
leren ma matiere, je prens les pa-
roles du Pfalmifte : Viriliter agi-
re, conforterur cor vefirum, qui
fperatis in Domino. Pfalm, 31.
Et veut ainf dire en Franchois.
Soyés viriles & puiffants, & pre-
nés bon confort en vous, car
Dieux vous envoiera fecours, | ni
que cfperance avés en lui. Auf na-
tifs fumus de fainte Eglife, re-
nant le chemin de verité. Pour
Dieu,que chacan ÿ avife. L'Eglifea
efté mauvaifement gouvernée, nous
fommes cy pour y remedier : fai-
fons tant , que bien s’en viengue.
1°. Viürilirer agire, Ceque je veul
dire, n’eft que par maniere d'une
conclufion venant ex premifis Ne
foyons mie endurés en ccit citat,
Et ce je monfirerai par rai
du Concile de Conffance, 230
mais amendons-nous , & requerons
humblement à Dieu qu'il y veulle
pourvcoir ; car comme dit lc P{al-
mifte: Non eff oblitus clamorem pau-
perum. Er pour ce prions à Jc-
fus-Chrift, qu'il veulle tollir l'E-
clypfe , quieft maintenant en fain-
te Eglife : il femble que le foleil ce
ligne qui le fait eclipler, & pour
ce prions à Dieu , qu'il veuille don-
ner à Benedict volonté de ce-
der; car s’il euft volu ceder cette
ecliple de fcifme ne fuft mie
avenu.
Pour entrer en ma maticre, je
mettrai aucunes fuppolitions. Et
1°. Je fuppofe une cofe de fait
notoite, Le. cofes de droit. 2°.
Je ferai aucunes Requeftes à Mef-
feigneurs les Prelats. Et 3°. Je
mettrai cinq confiderations, par
maniere de Requefte, & de pro-
vifion. 4°. Je repondrai à aucuns
arguments, qui touchent la Ma-
jefté Royale. La premiere fuppo-
fiction , que la Requefte de l'Uni-
verfité, qui eft une ancienne Da-
me, le Roy, & ceux de fon Con-
feil ont efté requis affembler le
Confeil, pour remedier au fait de
l'Union de fainte Eglife. La fe-
conde fuppoñition eft : 11 eft bien
au Roy, ou à vous, Sire, quile
reprefentés , d’aflembler le Con-
feil, & les Prelats, pour ly don- :
ner confeil , comment il cft à Fee |
ceder pour acquerir union en fain-
te Eglife, & cspuet faire, voire
encore , pofé qu'il n’en fuft ja re-
quis , autrement il encourt He
on Mmo-
ralle, Divine, & par exemple.
Avant que la Foy fuft connue, &
auffi aprés la Refurreétion , No-
re Seigneur , il y avoit plufjeucs
grands Philofophes qui imagine-
rent qu'il yavoitune premicrecaus
fe , qui eftoit immobile, & toutes
cofes crécs ifloient, & cftoient
produitesde celle premiere caufe,&e
telles cofes crées ne font mie im-
mobiles. Et de cette cofe eftoit en-
gendrée une intelligence pleine de
fourmes, & de cette intelligence,
en la vertu & puiffance de la pre-
miere caufe eftoit engendrée une
influence, par vertu de laquelle
eftoit enluminé tout le monde. Er
ne rechevoit mie chacun fuppoft
toute celle lumiere : mais chacun
en rechevoit felon fa qualité, &
cftoit cofe merveilleufe s car Îles
cofes crées engendrées rechep-
voient cette refplandiffeur , non
mie par manicre de cofe receuë ;
mais par maniere de cofe reccp-
vante.
Et aptés les Propheties, croni-
ques , avoecqles dits des Philofo-
phes trouverent la feconde per
fonne in Divinis, engendrée de la
premiere caufe, c’eft à favoir de
Dieu le Pere, aprés fuft confideré
le Saint Efprit , comme nexus
amborum , [cilicet Patris © Filii,
& de ce vient & appert le fonde
ment de l’Eglife triomphante :
mais veons aprés de l’Eglife mili.
tante. Je difoie que Dieu a volu
reprefenter l'Eglife triomphante
in milite, & a pris humanité , en
laquelle a entendement & fenfua.
lité, & de ce naquit une cofepra-
cedant ab #rroque, & ex hoc regi-
tur bomo. Par ce cft à regarder
que Dieu le Pere & toute à Tri,
nité ordonnerent deux puiffances,
non fujertes l'une à l’autre à gou.
verner l’entendement , c’eft ut
fance Papale, Fautre la puifance
Preuvés de Ta nowvelle Hifloire
Moyile’à gouverner la fenfualité ,
.& à ceque l'entendement en fuive
Je corps & la fenfualité : bailla au
Pape miniftere , non mie-ordinai-
re ou autorirative puifflance; mais
à la puiffance Royale il bailla fur
le corps pleniere puiffance. Par
ccftes deux puiffances doit eftre
tout Le monde gouverné.
Duo funr quippe, quibus mun-
dus bic principaliter regitur 5 aw-
roritas facra Pontificum, © Rega-
lis -poteffas. ‘c. duo funt 96. dif.
Omnis enim anima fbdita effRegis
“Unde Apoftolns ad Rom.Resi fervi
fabditi effote. Et Philof[oph. $. Et
bic omnes volentesintelligere, iw-
dicent exterioribns, Ji non minws
fe impediant. Illi qui babent Ke-
gere corporu » habent poteflarem
principaliter faper corpara, [ed
acceflione fuper intelleilum , pHi4
fuper harefi,pefant corpora congre-
gare ; quorum cor porn eff Reguum
eis commiffum.Nuls,fors lesPrinces
ne pucent affembler , &c. finon Le
Pape, & encore en:Confeil Gene-
ral , fi doit avoir le bras feculier,
& trouve l'en que autrefois le Pa-
? / À
pe en a.cfté blamé. 96. diff. cap.
cirar. Ce n'eft mienouvel. Nous
trouvons que Conftantin affenibla
le Confeil General autrefois , &
ainfi il appartient bien au Roy
d'affembler, &c. nu
Mais je fonderai par autre-rai-
fon, 1°. Nous trouvons que les
Rois affemblene le peuple, .& nul
autre ; & fe autre le faitoir, rælis
Congregatio po fes annumerari în=
ter Collegia rllrcita. Dire.que au-
tre le puifle faire, n'cit mieorai-
fonnable,efpecialement en matiere
de Foy, fe ce n’eft au Pape uni-
que; encore doit.il avoir avec luy
affembla. Seniores , qui
Prelats.de la Loy: il affembla l'E-
aucuns Princes ‘Et la raïon dit,”
qu'il-nc le pourroit faire (ecurc-
ent. N'icolaus Papa veut blafmer
l'Empereur de ce qu’il eftoit au
Confeil , mäisil exceproit le Con-
{eil-où l'on traitte de la ‘Foy. c.
Vbinam legitis 96. diff. Vhinam
legitis Impcratores Antecelfores
veftros Synodalibus interfuiffeCon-
ventibus, niff forfan in quibus de
Fide trallatum eff, quia univer-
falis eff, quia omnium communis
fs que non folnm ad Clericos,
verum etiam ad laicos , © omnes
pertinet Christianos. Tourefois
qu’il eft .queftion du Pape, les:
Rois poffunt interefie. c. bencte
quidem ,.96.diff. Cen cft mie cofe
dont‘ l’en:fe doive mervciller.
Nous trouvons que primum
© Concilum Nicenum, où il 4 euft
318. Evefques , ou fut ATrriAN#
perfidia infamiä condemnata , fut
celcbré fxbConStantino Imperatore.
c. Canonem. xv. diff. Nous touvons
auffique fecunda S'ynodus , qua fuit
140. Patrum , ubi fuit condemnas
sus Macedonins , qui negabat Spi”
ricum S'an£tum Deum effe, fuit ce
lebrataConflantinopoli, fub Theo-
dofio Jeniore , ut parer in capite
allegato. Les Roisont affembleles -
Confeaux , & leux appartient par
raifon de leur heritage affembler
les Confeaux, efpecialement en Ma-
tiere.de Foy. N’avons-nous mie que
Papa Begalius fe purgea devant le
Roy de France, & S1xtus Papa
pareillement? Les hifterres en font
toutes manifeites. Le Roy Salomon
eftoient
glifes.& felon querecite S.Jerdme,
il prinft trois noms Ecclefaftiques
Et par ce je veul conçlure, re
| :
du Concile de Conflince. 231
Koÿlui cfpecialement qui eft #xc-
tus puer, puet tres-bien affembler
fes Prelats de fon Royaume, pour
fe Confciller avec eux , qu'eft à
faire en la matiere de ce prefenc
fcifme, & trop mieux ce femble-
roit, le puet faire, que ne le fcroit
on Primat, un fimple Prelat , ou
Capitre.
Le Roy, en ce faifanr , pout-
roit cftre appellé celui Gablus , de-
quoy parle S. Terôme, qui ditque
Je Coq eft meffager de lumiere. 11
y a déja eu deux Affemblées faicres
en France, fur le fait de l'Eglife :
L'une que fit k Roy Charles que
Dicu athoille, quand ce Royaume
fe donna à l'obtiffance de Clemenr:
L'autre , à la fuftraxion qui fut
faitre dernierement à Bencdict.
C'eft cy la tierce, qui nous donne-
ra, fi Dieu pleft maniere, &c.
L'autre raifon a il appar-
tient au Roy de ce faire ; car les
Rois ont fait Conftitutions pour
garder la Foy, &ainfi ceftes Conf-
ticutions il doic tenir, & garder
les autres qui font venuës aprés,
que nul ne ofaft heretiquer.
En aprés nous veons aufli que
lEglife n'a point de fait. S’il ya
un heretique , ou aufhi un autre,
il fera balle à punir, à la Juftice
laye : & ainfi pourtant il eft tout
cler , "ie le Roy puet affembler
Confeil. Mais je trouve outre,
que quand l'Eglife a befoin de
voyes de fait , elle a recours aux
Seigneurs & Princes. Je me re-
corde du chap{ Adrianus 63. diff.
où il fut ordonné que le Roy fi
feroit prefenr & incereflé à l’élec-
tion du Pape, Et ainfi, puifque je
trouve que le Roy eut la puiffan-
ce d'élire le Pape, pofé qu'il y
renunciaft aprés, je dis qu'il n’y à
peu renorchier.Quandaucune cofe
cft acquife une fois à la Couronne
à jufte citre, il ne l'eft mic au
Roy de ccder ou renoncier à tel
droit. Pourquoy ? La raïfonen cft:
Car telle conccflion ou oétroy
n’cftoit mie faicre comme à Chars
les, ou à Pcpin ; mais comme au
Roy de France : & pour ce l'en
pourra dire que celui qui ccda
ou frenoncia au droit d'élire le
Pape, ne renoncia qu'à fon droit
pxfonnel , & à ce que on y ss
partenoît , comme au droit du
Pape , qui voudroit fucceder, &c.
Encore y a-il une autre raifon :
Toutes fois qu'il y a cfclandre en
un Gouvernement , il ne faut mie
garder les Loix Civiles en fon ti-
tre, mais faut pourvoir de oftcr
l'inconvenient : Que enim de nova
emergunt , novo irdigent auxilio.
Quand aucuns droits, qui onr efte
faits à bonne fin , tendent 4d no-
xam , il les faut ofter. c. pia. de
except. c. non des. de confang. © aff.
Et pour ce difons-pous que quan
Privileges tendent à trop grande
lefion d’autruy, qu'ils doivent eftre
annullés. c. dilcéti. de Decim. Et
auffi , pofé encore que les droits
le deffendiffene , en ce cas le Roy
puet appcller les Lrelars , & les
appeller en un Confcil.” Et aufl
parce qu'ils fone communémenc
fes Vallhux, & ainfi ils font dou-
blement liés à lui obtïr. Autre
raifon : Qui fpiritu ducuntur, now
funt [nb Lege. Ceux qui ont recheu
_cefte influence , fe pucent aidier
- de leurs membres, & fut faitre par
le Saine-Efprit, & de ce que nous
avons efté en fcifme fi longuemen t.
| C'eft cres-mal fait ; car fr nous
Preuves de la nosvelle Hifoire
eufMons eftc diligents, &c. _ | fut fait, ne fut mic fait pat {a
Aucuns , comme le Deen de | puiffance du Pape; mais il eft
Reims, ont voulu dire on lePape | vray que le Roy qui ce fcift, fe
cft Suferain in fpiritualibus d tem | démift, pour ce qu’il n'avoir nuls
poralibus, 1la tres-mal dit, & s’il | enfans, & entra en Religion.
ne s'en fuft révoqué , je prenfifle Je viens maintenant au fecond
conclufion contraire contre lui; | point, auquel j’ay à faite aucunes
Car fi, comme dit ÆHofhienfe, & | Requeftes à Meffeigneurs les Pre-
les autres Docteurs , au chap. Wer- | lats. EfF prima Requefta talis ?
gentes. de heret. Le Papena riens | Meffcigneurs qui eftes cy appellés
fur le Roy ir temporalibus; & le | par le Roy, à ceft Confcil, vousa
Decret qu'il allegue, ne fait riens | appellés, afin que vous donniés
pour lui. GL. c. aliäs nichil. L’en | au Roy bon confeil fur la chofe
met moult fouyent les Loix qui | publique , & fur Îe bien de l'E-
| {ont arrogutes, &c. afin que l'en aie & pour ce le Procureur du
argumente de la raifon d'icelles , oy & moy vous fupplions , que
& y oregnent les autres exemple; | vous cftudiés & digeriés bien cette
car s'il ee des l’enlespunira | maticre, & nous délivrons bien-
G fort & tellement , que les autres | tof, & chacun de one à Dieu,
y devront eftre efpoantés. qu'il nous veulle donner bonnes
Je viens aprés au fecond point | opinions; car nous veons que cha-
de ma matiere ; & avant que je | cun jour opinions fe muent, &c
le commence, encore diray-je une | avient pluficurs fois, quequi euft
autre cofe, pour fonder la puiffance | autrement advifé , & diligente-
Royale: Avantque noftre Sauveur ment confideré > que l'on euft cité
Jefus-Chrift fuft defcendu en terre, d'autre opinion, & aufl euft l'en
toutes les executions des Tefta- | autrement conclu. Avifes bien ;
ments appartenoient aux Rois & | Vous favés que l'en donhe la Sen-
aux Princes. Les Doéteurs au ch. | tence fur les avifements, & opie
Ta nos. de Teftam. n'y ofenctou- | nions faittes au Confeil 5 & de-là
cher ou dire; mais prendent pour À vient la conclufñon de tout le fair
‘eux ce que fair à leur propos, & | au propos.Ily aune Couftume que
lciffent au demourant l’autre, & | j'approuve bien au Pais si Le
encore veons-nous qu’il yeutpré- | Car quand ils veulent jugier ube
vention, & difnt aucuns Clercs, : chofe, ils la jugent premieremen£
ue les Rois font executeurs du À paravis,& puis quinze ie a Pr
Feftament deJelus-Chrift, & icy uand ils ont bien tout confideré;,
rennent leur fondement. Et à ce il la jugent par Sentence. Et pour
ue die le Deen de Reims, que le À ce, il me femble qu'il {eroit bon,
| Pape a puiflance Rent & | que quand chacun aura dit {on
| temporelle, je dis qu'il n'a nulle | opinion, se demande encore
uiffance fur le Roy én temporali- | iterard, s'ils ve veulent point MU |
on Le chapitre alind , qu'il a À de leur opinion. Et peut-eftre que
allegué , eft comme Îa folution, | aucunsyaura, quis'en reboudront
_appers en la Glofe; & ce qui en ; autre opinion , & fur ce vous ay}r
RS | | " fères :
Là
dy Concile de Confance. 232
Je trouve que quand .le Roy
affembla fon Confeil , la cofe eftant
en termes, délibererent les pre-
miers que l'on donneroit treves:
Hcétor, qui eftoit h, confiderant
que tous accordoient les treves, fe
eondefcendit avec les autres ; &
s'il euft parlé le premier, comme
il parla ke dernier, les treves n'euf-
fent mie efté oétrogées , ne n’euft
mic Troyes efté détruitte; car du-
rant les treves ils fe pourveurent
de armeures, &c.
Pour Dieu, Mefhcurs , faites
bien : Vous avés les biens de l’E-
glife, pour ce faire. Pour Dieu,
probetis que fit volunras Dei bona,
C beneplacita, Meflcigneurs, vous
adviferés en cecy, s’il vous plett,
& vient moult à confiderer en cette
matiere , que nous recommandons
le fair de Dicu : car fe Dieu ne
veuille aidicr , je doute que nous
ÿ faifons bien peu , fe Dicu n'y
met la main.
Je viens aprés au tiers point,
où j'ay à mettre aucunes confide-
rations : La premiere qui eft cefte,
"he jufqu'à ce que nous aions un
ape ete l'en faiche pro-
vifion fur le fait des Bencfices:
Raifon pourquoy ? Car les povres
font trop grevés de les aller querir
fi loin ; & ainfi ces expcétarions
qui fe donnent, ne font mie bien
ratfonnables aux Benefices vacans.
C’eft à donner occafion à de moulc
grands maux, & les refervations
que l'en fait chacun jour , font
contre raifon , car les Princes qui
ont fondé les Benefices, les deuf-
fent donner. Se le Pape eftoir uni-
- que à Rome, fe feroit ce fort, qu’il
puft tout faire, Mes les uns dient:
Se l'en reduce la difpofition des
Benefices aux Ordinaires, & Pa-
trons , les Univerfirés & Eftudes
feront perduës & abaiffécs. 11 y a
moult de povres Clercs, qui font
moult loin de leurs Evefques : ils
n'auroient point congnoiflance
d'eux , & ainf ils ne leur pou-
vreroienr point. Je répons que l’en
y adviferoit fi bon moyen, fe
Dieu pleft, que tout fera bien fair.
Meffcigneurs, vous cftes fages :
Advifésque les Evefques ne foiene
mie fruftrés de leurs droitures or-
dinaires, & aufli que l’en n'y faice
mic telle diminution au Siege
Apoftolique, qu'iln'y puifleavoir
de quoy fouftcnir fon Gouverne
ment. Je viens apres : Quelque’
chofe que je die, l'en doit avoir
grand regard aux Bencfices élec-
tifs, Nous trouvons que la Elec-
tion de l'Evcfque Romain fouloic
appartenir iux Clerès & aux Lais,
capir. Adriinus. 63. diff. Elcétion
avoit lieu entre les Apoftres de
Jefus:Chrift, @ cecidit fors fuper
Matthiam , & foncles autres Evcf-
ques fes Freres ; mais il eft Sufe-
rain : & dient aucuns ,que ce vient
pour l'autorité du S. Pere ; les au
tres dient que Conftantin ordonna
que l'Evefque Romain fuft Sufe-
rain ; les autres dient que le Sicge
Apoñtolique, La Cephaliré fut pre-
mieremenc en Jerulalem, & puis
en Antioche , & puis à Rome,.&
s’il pooit faire que la Cephalité, &
le Siege Apoftolique puft eftre
remis & reduce en fon premier
lieu en Ferufalem , je croi que
ce feroit bien. Le Pape , s'il
cftoitore unique, fi doit-il uferde
l'autorité de Ccphas : mais cen’cft
micen fruftrant les Eleétions ; c'eft
mal ufé, & ne le doie mie faire.
332
Eta ccbonne taifon; car le Pa-
four d'uneEglife fe doit mieux cli-
re pour le commun de ceux qui
connoiflent la Jurifdi@ion du
licu, la Seigneurie temporelle,
les meurs des Minifires de l'Egli-
fe. Un que le Papeenvoira, fe-
ra encore trois ans, ainflois qu'il
congnoiffe l'habitude des cofcs.
Je dis quintement, par maniere
de correlaire, que fe aucune per-
fonne eft deuement eleuë, confir-
mée ; & confacrée par ceux à qui
elle appartient , que c'eft forte co-
fe au Papede rompre un tel maria-
ge, & telle conjonction. Car par
ce il y a, comme nous difons de
mariage charnel , mariage Spiri-
tucl contraint entre cette perfon-
ne, & l’Eglife. Se un homme fe
marie charnellement , le Pape ne
puet diffolver ne defrompre tel ma-
riage: quia, quod Deus conjunxir,
bomo non feparat, efpecialement
uand coulpe charnelle eff enfui-
vie. Comment donc deftruira-il 13
Election fairte, &c? Pro hoc not.
in cap. non debet. de confang. ©
aff. |
Ÿ Jeveul aprés parler de deux co-
fes, où il eft ben meftier qu'il y
foit pourveu, par ce prefent Con-
{eil, Je treuve de l'Evefque de
Nantesen Bretagne, Mc. Bernard
du Peron, qui a efté elcu confir-
mé, & be , & goy, & ufé
paifiblement par quatre ans, &
pour ce que ce fut fait durant la
fuftraxion, M. Benedict lui a
ofté fon Evefqué, en a fait provi-
_fionà un autre, &lya baillé Tre-
guier , là oùilneentendaitmieun
mot du langage du païs. Or voiés
comment il y a bien poutveu des
prefcheours , & lereputoitpar fes |
Preuves de la nouvelle Hifloire
bullesindigne à l'Evefqué de Nan,
tes, pour ce que il s’eftoit confen.
ti à lafuftraxion. Jem’en croy , je
les ay vouës. Ce eff tour manife.
ftement çontre la fuftraxion, &
redonde en injure du Roy 2 du.
Clergié , & de cout Le Royaume.
Pareillement je dis de l’Archevef,
qué de Touloufe , où Monfieur
Benediét a misRavat, &eneft venu
untelefclandce,queenvironlex.jour
de Novembre dernier paffé, fic Lire
à Touloufe Monfeur Benedi&
une Congregation , & là fit pu-
blier, & exquiemer ceux qui ai-
deroient & renoicnt la partie de
Monfieur Vital, qui eft cy prefent
Archevefque de Touloufe. Ce re-
donde evidement en injure de la
Majefté Royale , & eft vrai que
enicelle Congregation, y eut au-
cuns des Officiers Royaux telle-
ment compreflés , qu'il y en eut
qui en moururent , & pour ce
Meffeigneurs, pourveés-y , je vous
fupplie. 11 ya moult d'autres cas,
je m'en paffe. ….
Si Monficur Benedi& y advi-
faft bien , il ne tenfift mie fon opi-
nion fi roide, ira rigidam., Le
Confeil a eu bons motifs de fu-
ftraire, quand il ne vouloit ac-
ceprer. ceffion. S'il euft voulu ce-
der, nous ne fufliens mie maintes
nant entel abifme & fcifme com-
me nous fommes. Advife foy Mon-
fieur Benediét , & ne confidere
mie les Princes de cemande, ne fe
ahurte mie tant, qu'il veulle de-
tourner la çofe publique. 11 me
_fouvient d'un qui avoit nom AE
ourgus : il fic premierement les
lois qui yindrent latæ de Curiiss
& fic promettre & jurer aux B:-
rons de fon païs, & à fes enfants
| | aut
perpetuelles.
ES
du Concile de Conffance. | 233
auf , qu'ils tiendroient les loix
qu'il avoit faittes , jufqu'à ce qu'il
fuft retourné d’un voiage, où i al-
loit: il {e partit, & quand il fuft
atrivéau lieu, où il avoit delibe-
té aller, là il fit foy ardre, & bru-
ler, & commanda que l'on jeftaft
la poudre au vent. Ët pourquoy ?
Reponfe , affin que fes Lix fuflent
La tierce confidetation £ft au
rcoard des charges, de quoi ma
mere l’Univerfité fit autres fois
complainte, en Parlement avec les
Procureurs du Roy, & requirent
cle ; & le Procureur du Roy, que
cequi fut appointié pour lors par
maniere de provifion foit conclu
& appointié pat vous, par manie-
re d’Arreft ou de provifion perpe-
tuelle, confideré que ce Royaume
a affés d’autres charges , .& de
guerres, &c. Et pour Dieu, met-
tés yremede. Iln appartient point
à l’Eglife de Rome de prendre les
vacances de l’Eglife de Paris. Pour-
uoy?® Car elle eft affés bien fon-
de & dotée. Elleabien 400000.
&c. Item, l'Eglife de Rome n’a
nulle neceflité, & s’il avoit aucun
befoin , elle pourroit faire aucun
fubfide caritatif. c. cm Apoftolns.
c. conquerent decenf. Le peuplecn
feroit trop mains grevé. Ils veu-
lent avoir procurations, fine vifi-
rando.Les Apoñtres de Jefus-Chrift
ne levoient point de procurations,
s'ils ne vifitoicnt, Le Roy a trop
bon povoir de remedier à ceftes co-
fes, &ly compete de y pourveoir,
. cat lesbiens remporelx , & les hom-
mes [y font fubaes.
Or de dire que le Pape puiffe
prendre les biens temporelx , &
fs perfonnes de quoy le Koy fe :
doit aidicr, il ne fe puet mic fou-
tenir. Quand noftre Sauveur & fes
Apoftres alloient par le païs, lo-
culos babebant, & bi reponcbant
ce que l'en leur offroir. Is ne cxi-
geoicnt riens ; &C ainfi je conclu,
comme devant, que ce qui a cftc
fur ce appointié par maniere de
provifion , fut appointié par ma-
niere d'Arreft perpctuel. Les droits
de l'Epglife font venus des Rois, &
des Princes temporels. Conftantin
dota l’Eglife de Rome. Le Roy
de France a fondé S. Denis, &c.
& en l'Ordre de Clugny, tant
d’Abbaïcs ; doncques les Rois &
les Princesont bien interet, &c.
Le Deende Reims a voulu di-
re que le Pape a peu prefcrire Les
Jurifdiétions, &les exactions, Je
repons que les Papes qui ont. efté,
n'ontpoint ccfait ne levé, amimo
prefcribendi, Alia ratio, car ils
ne l'ont peu faire de puiflance or-
donnée. tem, car ceeftcontre la
Loy Divine. Ait Prophera : Ma-
leditlus qui tranfgreditur terminos
vicini fui. Etce que ly a eftc bail-
le & toleré, ça eftc fans prejudice,
Alia ratio. Car Ie Roy à ce fou-
vent interrompu, & que ce qui 2
cfté baillé à un , a efté baillé au-
cune fois à deux ans, fans prcju-
dice, ou àtroisans. Et pour ce,
Mcffeigneurs, je vous fupplie que
deligemment vous yadvifics. Jene
dis mie, qu'en.cas qu’il veudroit
ceder, s’il demandoit au Roy un
fubfide , que l'en ne Îy deuft
oétroïer, mais que l'en oftaft un
grand moncheau de ces marauts
qui yfont. Il a tant de dt Aa +
dd. ly en vient point la moitie,
ilstriboulent, ils gaftent , ils de-
pendent,ils excommenient,ils per.
Gg :.,
D ont, a om nn Cu ni mue Hi
De RE LR EE TS ST st à ibn Sn
ee -
de RUE I = ERNE à
qu er me, ES me Eh ee re
=
ae
Presves de la nouvelle Hiffoiré
dent tout. L’autre fois ils cftoient
au Senné de Paris, en contre la
porte de l’Eglife bien trois cents
excommeniés, &cC.
Je viens aprés à la quarte confi-
deration. Quand il y aun prochés
devant Monfeur le Prevoft de Pa-
ris, ou devant un autre ordinaire,
foic de Bencfice, &c. maintenant”
l'en le fera fortir en Cour de Rome,
fans garder lesmoiens. L'en deuf
de l'Evefque appeller à l’Archevcf.
que, puisau Primat. Item, ilya
encore inconvenient 3 car le Pape
set De en Cour de Rome une
caufe de fimple querelle, qui deuft
demOurer en l'ordinaire, &
fera tuéen chemin celui qui la fe-
raciter. Er pour ce, pour l'amour
de Dieu , nous vous fupplions que
vous y advifiés, & que vous pour-
veës que les Confeaux Provinciaux
fe Éllent. & que vous faictes tant,
ue les ordinaires joüiffent de Leur
uridi@ion.
_ La quinteconfideration que je
mets par maniere de provifion , eft
ue le Confeil ainfiaffemblé, fouf-
t pour le Confeil de France. Le
Roy qui eft vrai Catholique doit |
cftre confeillé par les Prelats de
fon Royaume, &ainf doncques il
les puet affembler, & Drebdes en
fon Confeil , & puet avoecques
l'Univerfité , determiner ea cofes
qui font à la confervarion & fal-
vation ge la cofe publique de for
Royaume. Je croi bien que les
grandes cefes peuvent eftre remifes
au Confeil General du Roy de
France, qui eft Impereur en fon
Royaume, & ainfi je conclus que
Je Roy, & les Prolats cy prefents
avocc les Univerfités fufhfent à
prendre confeil en ecfte,
LS
Pour refpondre à l'argument
qu'ils foncpour la partie du Pape,
je prefuppofe ce quea dir Mr. Picrre
Plaoul, & auffi #cequ'ilsdiene que
le Confeilne les puet lierz& repons
que nous ne fommes point icy pouf
les jugicr : mais fommes icy aflem-
blés pour confciller le Roy, qu’eft à
faire en cette maticre .. veu les ter=
mes en quoy nous fommes. Et fe
l'en me dit, vous donnés une gran=
de fentence contre le Pape, & urr
dur jugement deffinitif ; je repons,
que nous ne traitrons mie fa caufez
_ mais Îa noftre fi l’Eglife de Saint
Itafeminirabatur ruinam , nefau-
droit-il y pourveoir? |
Aprés dit Monfeigr de Cam-
bray, que le Roy cf confideré
avoecques le Pape. À quoy deman-
doit I Pape confideration avoec-
ques le Roy2 N'eftoient-ils mie
afés confidcrés par avant? Je croi
qu'ils n'y penfoient nul bien. C'cff
| tres-mauvaife prefomption contre
: lui. Mais fuppofons que le Roy
Soit 2inf confideré avoecques le
Pape, commeilsdienr, le Royne
“ie faire confderatien à la per-
onne du Pape, qui foit prejudi-
ciable au Siege Apoftolique.c. ir-
telleito. de Jurejur. Et font nulles
telles confiderarions, & de nulle
valeur. Le Deen de Reims a dit
su ce fcifme eff une maladie, où
ilne faut toucher, par exemple ;
d'aucunes maladies hereditaires ,
que felon les Medecins, empirent
pr l'en y mer cure. Quant cfE
e moy, il me femble que c'ef
tres-mal dir. Iln'eft f grande ma-
Hadie , où, &c. 1ldir que lé Pape
puet prendre tout : 11 me femble
qu’il dit follement. Or fe lieve le
Deen, & dit ainf : J'ai dit que
du Concile de Conflance. 234
es Princes prennent pour leurs
ae à & difoie que lc Pape avoit
roit aufh de prendre , garde
seceflitas imminebat fibi. KRef-
pondés , Jouvenel , il me fuffir.
Amen.
Le Chancelier de France. Beaux
Seigneurs , cette maticre pour-
quoy vous avés cy cfté affembiés
& mandés , eft grandement oupver-
te. Meffeigneurs me font dire que
les Prelats , & non autres foicnt
demain ceans, & que nul ne dé-
parte , jufqu’à ce que l'en ait con-
clut, & ne viennent nuls, fqrs ceux
qui font mandés.
Et ainfi : fin de la propoñtion
de Me Jehan Jouvenel, Avocat du
Roy, & par gens de tout le Con-
l'fcil, &c.
… Areffum contra Epifiolam Tholofanam.
T7" AROLUS Dei gratià Fran-
corum Rex : Univerfis præ-
fentes litterasin{peéturis, falutem.
Notum facimus , quod cum in
yiridi Aulà noftri Regalis Palarii
Parifius, inter cætera noftræ fanttæ
Matris Ecclefiæ unionis profequu-
tionem tangentia , in noftrorum
chariffimorum Patruum, Fratris,
Confanguinei, Ducum, Baronum
‘Aurelianenfis, Burgundiæ, & alio-
sum plurimorum de noftro Kegali
fanguine, & magno Confilio , præ-
{entia, chariflima Filia noftra Pa.
silenfis Univerfiras querulosè pro.
ofuiffet, quod durante temporc
ÉibtractiontsobedientizBencdi@o
Papz x111. in menfe Julii, anno
ab Incarnatione D. wcccrcevrrr.
per nos grandi & marurä delibera-
tione Confilii , & affenfu Cardina-
dium Sacrti RomaniCollcgii, tunc
Avinioni exifienrium , necnon
Principum de profapià fupradi&i
Prælatorum,Univerfiratum&Clte-
&i noftrorum Regni &Delphinatüs
Viennenfis,univerfalem Ecclefiam
corumdem Regni & Delphinatüäs
sepræfentantium, & propter hoc
in nofira prediéta Parifiorum
Civitate Congregatorum factæ
& ad finem célerids psrveniendi
ad unionem di&zx fanétæ Matris
Ecclefiæ , ab Univerficate ftudii
Tholofani , aut aliquibus de ipfs
fuppoftis, certa fucrat fcriprura
diffamatoria, per modum Epiftblæ
confeéta,in noftram ac Regiæ Ma-
jeftatis, diétorumque Principum
Regali nobis fanguine conjun&to-
rum, necnon Filiæ noftræ Univers
fitatis Parifienfis , & cæterorum,
qui ss & di&tæ fubtraioni
Ecclefie diétorum noftrorum Re-
gri »s & Delphinarüs confentientes
erant , graviflimam honoris &
famæ denigrationem , vilipendium
& dedecus. £t ob hoc ab ipfus
Filiæ noftræ Univerlratis Pari-
fienfis inftantiam fupplicationerm,
& Requeftam humilem , noître
Parlamenti Curiz mandaflemus,
ac fpecialiter , &c exprefsè injun-
Lu , Quatends ipfa Curia nof-
era, noftro Regali Procuratore , &
ipsa Filiâ noftrà auditis , in om-
nibus, quz dicere aut proponere
contra camdem fcripturam , per
modum Epiftolz confe&tam, æ&
aliàsin eadem Curiä noftrà, vel.
Gzgij
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th nes 2 Mt. EE ui
ne mr
Te
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LD +. =
lent, ac ipsa fcripturà Epiftolari
visà, & diligenter examinatä , de
injuriis , opprobriis , & aliis in
cadem contentis deliétis ac excef-
fibus cognofceret , ac fumsmarie,
& de plano determinaret eamdem
fcripturam, fi de ratione dam-
nandaeffec, damnando, ipfufque
Confeétores, feu Compofitores ,
& atios occafione hujus culpabiles
ac delinquentes puniendo, & bo-
num & breve Juftitiæ complemen-
tum adminiftrando , prout hxc, &
alia, ex noftrarum Brie ac tenore
Jitterarum fuper hoc conccffarum,
Jüculentiàès apparere poterant, &
apparebanr. Conftituti igitur pro-
pter hoc in nofträ Curià præfarés,
memoratä Filià noftrà Univerfi-
tate Parifienfi, noftroque Generali
Procuratore pro nobis | necnon
diéto Patruo noftro in partem,
cum di&is, Filià , & Procuratore
noftris prædiétis, ad fui KRequef-
tam &inftantiam admiffo,pro parte
ejufdem Filiænoftræ , poftquam ab
jpfrus HO fua-, ut dice-
bat, fuper facundiæ imperitià ac
fermonis imbecillitate, more ima-
forum fanétorum , & egregiorum
Patrum Movyfr, & Jeremix, prout
& illius eloquentiæ Principis Ci-
ceronis, excufatio fuerat præfupe
_-pofita , extitit propoñrum', fub
tamen fub proteftationibus, con-
fidentiæ tutamine , & folamine
perfpicuè intelligentium , coram
quibus erat caufam aéturus , &
‘caufæ ipfus adversds Ecclefiæ ob-
‘pugnantes pia fœdera pacis ; unio-
nemque potentiæ & autoritatisno-
firæ , cujus erat pacis impeonere
moram, parcere fubjeétis ; & de-
bellare fuperbos , pacis i pus fub-
fidium ab eadem noftra Curià,
preuves de la nouvelle Hifhire
- verbis illius S. Prophetæ Jeremig:
Quærite pacem Civitatis, & ora-
A Éè - A
te pro ۈ, efflagitando , atque ob:
fecrando ; quippe cum eadem Cu-
rié noftra, Majeftarem Regiant
noftram fupra diétam repræfentan-
te, cflet in eadem , ut dicebat Filia
noftra, ac vigerer potentia ac fciene
tra, & juftiria , feu clementia,
pet tres illos sg perfpicicbat
liliorum flores fubintelle&æ , ac
defignatæ in noftro Regno, eriam
ab antiquis, & D.Salvatoris noftrt
Jefu Chrifti Incarnationem ante-
cedentibus; præfertim Julii Cz-
faris temporibus , ac dudüm ex-
celfæ in Gallià genris, & Juftiriz
exercendæ tunc in Regio noftro
propofitæ funt invicem concomic
tantes, & perneceflariæ ad pacem
quærendam , inveniendam, atque
{ervandam, ut ex Philofophorurr,
Prophetarum & Apoftolorum li-
quebat auroritate. Hii enim tres
virtutum præclariMimi, ac niti-
diffimi flores erant, qui Regnum
noftrum in fublime proveétum
gratà fibi tranquillitate per fœli-
cia fæcula cuflodirent &non parv?,
fmÔ grandiflima ac excellentiffimä
Divinæ Providentizæ viciflitudine,
quod nufquam de cæteris, & ex-
ternis, non etiam de quatuorillis
maximis Regnis à Daniele com-
memoratis legebatur Civitatem,
aut Cujus pro pace , unitate, &
tranquillitate. in verbo Jeremiz
promiflis. interveniehat cadem no-
ftra Filia 3. Sacrofané@tam Matrem
noftram Ecclefiam prætendebar,
‘ranquam fpiritualem Civitatem
Dei, & Eletorum, cujus funda-
mentum dicebat amorem Dei , uf-
que ad contemtum fui, quermad-
modum ab adverfo Civitas fpiri-
- ‘da Concile de Conflante, | | a3f
ualis Diaboli, & reproborum ,
ab amore fui.,ufque a@contemtum
Dei ,à Beato fundabat Augufti-
no; Cujus quidem Œivitatis fpiri-
tualis, ficur & matetialis Jerufa.
lem , quam figurabant quatuor fta-
tus in monte Sion, id eft omnium
fidelium in charitate exiftentium
Congregationem inexpugnabilem,
quia portæ inferi non prævalebunt
adversds eam, pro quà D. N.Jefus
Chriftus, ipfus Écclefiz caufa
cfciens ad Parrem., ante fuam be-
nediétam Paflionemoravèrat,quod
fideles effent unurm , ficut Pater,
& Filius, & Spiritus Sanétus unum
etant, & func. Cùm dicebat, Pater
Sanéte ferva eos quos dedifti mihi,
ut fint unum, ficut & nos unum
fumus. Ex quo apparere potctat
2. preciofum quid effet Eccle-
ja prædicta, ad cujus augmentum
& confervationemi requirebatur,
& requiritur Spirieus Sanétus, &
confequenter Miniftros Ecclefæ,
qui Ecclefiam repræfentabant , ad
miniftrandum , & debite fervien-
dum Ecclefiæ , quo loco ponebatur
Jurifdiétionis ordo , cujus fupre-
mum tencbat fummus Pontifex
locum. Demüm ultimarh partem
Civitatis, bona temporalia, quæ
func in Ecclefiä fecit repræfentan-
tia. Undè videbatur quis in pro-
mifhis ordo erac renendus , quia
licèt omnia prædiéta valerent ad
Ecclefiæ coniervarionem , poteftas
tamen Jurifdiétionis valcbat , &
crat ad confervandum Ecclcfiam,
&.fibi ferviendum , in qua nihil
effe debebat , neque deber effe tur-
bativum pacis ; aliàs excederet
fuum dcbitum finem , quia omnis
aétus ad pacem requifitus cadit {ub
præcepro Oficii Papalis, & Sedis
Apoftolicæ ; 8& omnis actus tur-
bans pacem , fub prohibitione.
Indè Éabiiciebat ea Filia no-
{tra , quod Præfidentia Pa alis Ec-
clefiam lædebar, fi PE ItUuM pa-
cis, & unionis Ecclefiafticæ præ-
diétæ exercebat, fi re & proficic-
bat, five benè erat, fi ad debitum
unionis ipfus Ecclefiæ finem at-
tendebat. Quare cùm Præfidentia
Papalis Fe diét: , quæ ad unita-
tem Ecc
nata , fi eà Papa abutebatur, Ec-
clefiam lædebat ; non crat eidem
per confequens acquiefcendum.
Conftabat autem , non tranrüm
Otdinis, fed Jurifdiétionis ipfius
Æcclefiz effe poteftatem , fed &ipfñ
Ecclefæ Præfectum feu Præfiden-
tem, quin -ctiam bon: ipfius Præ>
fidentts, Quid enira aliud præten-
debant duo illi Marcus Æmilius
Lepidus bis Conful , & Pontifex
maximus , & Silvius Flaccus, de
quibus Valerius Maximus , ante
inimici, Cenfores fai, inter fe
privatis inimicitiis certantes, cùm
jam fui non effent , ut aflerebar,
fed Reipublicz ? Quidve aliud
Præditi Auguftini fententia , in
libro Geftorum, dicentis fructio.
fiorem effe Paftoralem Dignitarem
fi dimittat, quàm fi retenra dif-
pergat ; quia præpofiti fumus ad
id quod utilitas publica requirit,
inquit idem alibi. Ex quibus di-
ccbat fequi liquidè eadem noftra
Filia, quod ceflio, feu renuntia-
tio, fub regulis Juris Divini ca«
debat. Imè , quilibet fidelis, &
ftritiori ratione Ecclcfie Præf
dens , vitam propriam exponerc,
to noftræ fanétæ Matris Eccle-
be debebat uniose, confequenter
inferepdo, quod contendentes de
Ce iij
cliæ fervandam erat ordf
236
apatu s4C fuas retinentes Præfi-
entias, Ecclefiamque fcindentes
dc dividentes ,officio fuo , in fide-
Liu periculum , atque præjudie
cium abutebantur , nec eis , tan-
ms veris Pontificibus obedien-
um erat , duodecim Divinæ Ee-
| gis tangebantur præcepta Evange-
ica ,ex quibus tota Lex pende
& Prophetæ , Dei videlicer dilec-
ti0, quod ef primum, & fecun-
dum pof primum maximura præ-
cipuumque , dikétio proximi,
à rent Papalis obedientia fubor-
inabatur, &c ia quantum erat pof-
fibile , fe cifdem conformare tenes
batur. Nam fi præceptum Papz
fecundo præcepte difcreparcet
prædiéto , quod ad unitatem &
ri tendebat . eidem obedien-
um , tanquam animali homini
non effet. Idcircù duobus conten-
dentibus undè dileétio inter fide-
les feparabatur , nunquam eflce
obediendam, | |
Suppofitis iraque habitudini.
bus duabus , un officii , alter.
perfoaz, cum fupra dictis, quod
fubtrahens Bbelicacisin Papæ,
verè effet obediens Apoftolicæ
Scdi, & cjus officio, nec effet
obcdiens ei Sedi , qui Papæ ob-
temperaree , aue obediret ; erat
fane & rectè intelligenti confiten-
dum , & hiis & ais nos addu&i
rationibus , & Regiæ noftræ
Majcftaris debito adfiriéti, ejuf.
demque in junétt nobis, & facratæ
alleéti Dignitare , alligati per
Jusjurandum noftrz Coronationis
vinculo,& confummarum omniurn
terum naturaliter nobis, juxrà B.
Gregorium , in quidam homilià,
in fanétà Lege , quâ res omais
son tam in regimine naturali, |
Preuves.de La nonvee Hifoire
quèm politico & fpfritualf ad cons
cordiam ,@ pacem, difcordian
arque fcifma hosrens, & diffu
giendum tendit & cam profequi-
tur , induéti ;abhorrentes infuper
imminentem inveterati fcifmatis
ruinam , ac ipfus cruentam per.
niciem execrantes , excitati inter
cætera à Bonifacie tunc Antipapä,
Rege Romanorum 2e Elcétoribus
Romani Imperit , fed & admoniti
à Bencdiéto Papd fupra diéto , ad
quem, ejus hortatu, & inftantià,
poftcjus Coronationem chariflimos
noftres Patruos , & Germamum,
Bituriz, Burgundiz , & Aure:
lianenfis Duces, cum ingenti co-
piè & exercitu Procerum, Baroc
aum, Milirum , & aliorum ftre
nuorum , & illuftrium Virorum
Confiliarrorum noftrorum , &
Nuntiorum, Avenionem tranfmi:
feramus , qui ibi longè exatto,
certo ; & confumto rempore, fup-
plicibus precibus , ac fupplicatio-
nibus bumillimis, fæpè & multum
cidem Benediéto exhibitis , &
quibus humiliores ipf Deo, vix
erat ficri pofhbile, ufque quoque
refumtis, ut ad viam ceflionis per
nos elcétam, viam ubique faci-
liorem, expeditiorem , præftantio-
rem, & aptiorem, arque teti Chrif-
tianitati aceeptabiliorem condef-
cenderer,. & cam acceprare veller,
nihil gratiofums nihil dulçe , ni-
bil acceptum , nihil præter tædia
& impenfas legationis, graves la-
bores , difpendia , moleftias, vex:-
tiones , fidia , angarias,curas
aliarumque incommoditatrum va-
ria confeéti retulerant. genera.
Tandem verd-rcquifiti euminftan:
tid, non quærentes quæ noftræ
ccant ,fed quæ. Jefu-Chrifti , &
<4
LL
3 ©
LA A er 4 TT
e Ke Le Lt &i- Fa
ds Concile de Conffance. 337
expitl proprio, aut fingulari pru-
entiæ non innitentes., quin magis
habito facri Cardinalium Coil =
gii , tunc Avinioni exiftentium
Confilio , deliberatione , & affenfu
Prælatos, Univerftates, viros de-
votos, Principesinfuper, Duces,
Barencs, Milites, &c. diétorum
noftrorum Regni ac Delphinatüs,
& utriufgæ brachili fuppoñta ac-
ciros ad Concilium convenire, &
gongregari feceramus, in quo-dif-
onc ac difceptatione rationum
hinc inde pet ps noftri, &
alienorum Regnorum Doctores
communiter habics » pro fubtra-
tione D. Benedi@o faciendä
cccxzx.codcrditer, de numero
CCcCxLVI1. congiegatorum , af-
fentientibus una quoque Univerfe
tateftudentium pro uno an
acceptà & computatà, conclufum
demum fuerat communirer , &
fanctè, perfidelirer, & juftè pen-
fatis, & attentis charitate, quam
sanquam filium ad matrem habere
compellimur, & fidelitare quam
pos anteceorcfque noftri ad eam-
dem S. matrem Ecclefiam, femper
coluimus, & colimus, unde pro-
dicrat illud Salicæ Legis, quod
Regnum hoc , ab omni hæreñ li- :
berum femper & mundum fuerar,
afferente B. Mieronimo , folam
Galliam monftra non habere, vul.
nerisinfuper atrocis fanie & tabe
cruenta fcifmaricæ fcifluræ cjuf-
dem S. matris Écclefiæ,, quæ jam
proh dolor! per XX. annorum cur-
um duraverat , &invaluerat. Nam
fi Ecclefa prædiéta perfequutiones
An Abel, in Hraglitico populo,
32 Chrifto proprii. Cerporis fuf—
viverèt , perferente ; in
pur & mortem,ut fuum my-
Hi
Martyribus, & ab hærericisfufti-
nucrat, hoc profeétum, & aug-
menturm.ipfius fand@æ matris fuc-
ceflerar Eccleliæ , at verd perfe-
quutio fcifmaricorum , quant®
major, rantè erat deterior cc.enim,
& z.cùm Dathan, Core , & Abi-
ron : aliquot etiam tempore Apo-
ftoli,quorumunus ,Ego fum Pauli,
dicebat, alius, Ego fum Apollo :
fed non tot erant quot nunc, ut
etfiipfa S. mater Ecclefia dicere
hactenus Eus Sæpeexpugnave.
rant me à juventute meä ,etenim
non potuerunt mihi; nuncetiam ,
etenim potuerunt mihi, erat dicere
neceffariè. Quibus caufis, rationi.
bus, &occañoncfupradiétis, cum
affetu animi , & confcientiz fin-
ceritate , & ad finem tanti , tam-
que neccflarii unionis S. matris
Ecclcfiz boni, licèt Nos & Reg-
num noftrum fupra taétis .modis
ab obedientià dicti Benedi@i Pa-
æ fubtraxiffemus , nonnulli nihi.
ominus præfumtà temeritate in
_ magnisambulantes,, & fcipfos efh-
cientes in mirabilibus fuper fe ,
falis fuffulf jaciunculis, ignoran-
tiæ tenebrisfuffocati, & expertes
lucis & indulgentiæ Divinæ , &
humanæ rationis, ut videntes non
viderent, & intelligentes non in-
telligerent, adulatione, feduétio.
ne, mendofà, & fuä pertinacià
exafperati , opus bonum, quod .
tanto labore , tant diligentii,
tempore tanto,tam praclaris &
inclitis artificibus extruxeramus,
in momento diruere machinati
fuerant , materiam ignominiæ in
Nos,noftram Regiam Majeftatem,
Principes noftræ Regalis prof2-
piæ, ac Univerfitatis filiæ noftræ
| præfatæ,. Prælatorum totius Rec.
238
ni, ac Delphinatüs noftrorum
Clerum relinqu:re molientes ,
quando fcripturam quamdam dif-
famatoriam fupra diétam, quam
Epiftolana dicebane, Nébis , &
Curiæz noftræe premifiz, pluribuf:
que aliis obtulerant , ac tradides
rant cam per diverfas Regni noftri,
imô & orbis partes , & climata
propalantes & publicantes, in quà
afferere & aliàs diffeminare non
erubefcebant , ut pauca de pluri-
bus coacérvatis perftringeret , ac
profequeretur eadem filia noftra
corum opprobriiscalumniofis, di
étam fubtraétionem fcandalofam,
tenebrofam, fpinofam:, leoninam,
ferocem ;cruentam , mali seu 1
ram ,erroneam , periculofam, dif-
endiofam , irrationabilem , fal-
Fee perfidam, prævaricatricem,
fophifticam , perniciofiffimam ,
violentam, rabidam, vulpinam,
injuftam , monftruofam , macu-
lofam ; injuftam, perfequutionem
Ecclefiaftici ftarüs fubverfivam,
fcifmatis & hærelis genitivam, à
patre mendacii procuratam , exor-
tam ex proceffu reprobo, fubtra-
étivam juftitiæ, Legis Divinæ ab-
rogativam, & nos ipfius autores
infames , ipfufque procuratores
crudeles , perniciofos, fcifmaticos,
notoriè criminofos , malitiofos ,
ipnorantes , ambitiofos , ignomi-
niofos, furibundos , dogmatiftas,
avaros , pufillanimes, viperatum
progeniem , femen cuculi, à Fide
deviantes ; hæreticos, parricidas ,
osin Cœlum erigentes, falfis fuis
interpretationibus decipientes ,
non recipientes Canones, Confti-
tutiones rejicicntes , approbatas
Principum, ex fubtraxione, quæz
per diam viam Nobis, & aliis
Prewves de la nouvelle Hifhire
Principibus in-obediehdo: aperir}
fubjectis ; & ut fundamentum ip-
fius tam folemniter celebratæ {ub-
tractionis confunderenr , nullum
Concilium , id in quo przdida
conclufa fuerat fubtradio , aut
conventiculum , feu conciliabu-
lum fuiffe, Summo Pontific® ne.
quaquam id approbante, cüm ad
Nos nou pertineret,aieBat; & fup-
pofñito quod Concilium dici pos
tuiffet , audaciä tamen contrariuni
opinantium turbabatur ; & exillis
qui per Nos adConcilium convoca.
ti fucrant, & Papzæ fubtrahendum
non cffe confulebant, Parifius, non
fine ipfarü diferimigæ perfonaruni
cffe poterant , quæ“gitidam ctiarà
ex Epifcopis, inter preffuras quo-
rumdam pofti, nifi fuiffet ipforuns
Patruorum noftrorum , & Gers
mani noftri Præfdentia , per cos
quaf opprimebantur lethaliter , ue
quijure,ratione, & veritate vin«
cere non potérant, faltem impià
& facrilegà pugnorum pugnà , &
infultuofis clamoribus rues |
runt. Sed & Legatus à larére , à
præf. Benediéto miflus , repulfuss
ab Antipapä, Nuncius gratanter
admiflus , prout iidem Epiftolans
tes dicebant, fuerat. Quotum ca:
lumniam & mendacium cunéis
notum, non magis rationibus ;
cûm facti effent, quèm experientié
oculatà veritate tantorum & tot ;
ac tam exccilentium teftium, qui
diéto Concilio aderant, refelters
leviflimum effe dicebat cadem filià
noftra. Nos verd Antipapæ Nun-
cium gratanter admififle , cdi
apud Ethnicos fanétum.,, inviola-
tum, & ab omni injurià muni
tum, dignum muneribus & gratià
æ
femper fuiflet. Legatorum genuss
PONEEe R P ben
dy Concile de Conflance, 139
us potius fequebatur » quam cul:
pa adjiciebatur. Iterum in eadem
Epiftolæ fcriptura , prout ca-
dem proponebat filia noftra, quod
pertinacits , ac ettremæ, & veriàs
hæreticæ dementiæ cxiftere com-
pertum videbatur, quod etiamfi
ex dié&tà fubtraxione unio in S.
matre Ecclefià fequutura effet,
fubtraxionem tamcn ipfam non
efle faciendam: quin imd ipfam
facicentes dignos effe pœnä feverä ;
ad quorum confutationem , cum
fuperiüs diétis, ip{a noftra filia
fupponebatomnem rem mundiin-
cliniationem & rendentiam habere
ad unionem & pacem, & ad hoc
omncm legem tenlere ; ordinem ta-
men eflc inter Its : Namomutrum
prima lex omni creaturæ data cft,
ut Deouniretur,& confungeretur,
ut Doctrini Boct clarumerat ;
& hanc legem habcbar homw qui-
liberomni rei communicabar : nam
etiam per primum lcgis præcep-
Tum , pcramoremipfo Dco , quam
legem communem ipfe Boctius
Lans conjunoi & uniri de-
bcbar : deinde res inter fe unita-
tem, & amorem habere debebant,
in ordiné ad Deum, & ad eum,
Tanquam ad finemtendentiam , ex
quibus conficiebatur Ecclefia ;
unde fequi dicebat cadem filia no-
ftra, injun@ameffe & præceptam
omni lege, & omni præcepto, &
prafertim duobus primis præcep-
tis, iplam Ecclefiæ S. unitarem &
pacem,. Ex quibus, tanquam 6x
duabus radicibus , omniaalia præ-
cepta ortum habebant , ex quo
apparere inferebat , quod nullum
pos , nulla promiflio, nul-
la obligatio , nulla conventio, &
pet confequens nulla lex, nulka
conftitutio, ftatutum , vel ordina-
tio, quarum obfcrvatio erat pacis
turbatio , validæ dici debchane,
iifque uti vel obtemperare, erat
abuti, & non obedire mandatis. .
Quo tamen modo conftitutiones ,
&c jura fcripta carnalem & beftia.
. em, & non fpirirualem fectantes
intelleétum, & illud quod in mi-
nifterium datumerat, Divino at-
tribuentes , allcgabant hii qui
diétam fcripturam cpiftolarem edi-
derant , fupponcbant ; non quod
unitas Eccleffæ fupradiétæ ftibac
in habitudinc ad fammum Vica-
rium, quod non cffe diccbat cadenr
filia noftrz, imd in habitudine 14
Chriftum, qui vivificat Ecclefanr
fuam fan@am , per charitatem
Spititüs Sanéti, Starctautem quod
Papa non cflec caput Ecclefiæ per
pcecatum , & hoc cos nimium de-
ficere diccbac, quia proprium ceft
Deco, creaturæ attribucntes » ipfe
Deco, non reddcbanc quæ Dei, &
Czfari ,quz Cæfaris erant. Ipfam
etiam fanétam Ecclefiam, in di-
vitiis, honoribus, & porentiä ,
dicebat ipfos contemnere , ipfam
introducendo , quemadmoduin
temporalem poteftarem , fuper ce
quod ipf epiftolantes fubjunge-
bant, nobis & aliis Principibus,
ad noftri cautionem in exemplum
fieri, ne à nobis fubdiris obedien=
tia fubtraheretur , errore fcduéti,
quoniam aliam effe noftri ad fub-
ditos nobis kabitudinem , & aliam
Summi Ponrificis ad eandem S.
Ecclefriamimminere. Dubitandum
hinc effet illud Chrifti , ad Apo-
ftolos, & Difcipulos fuos. Omnes
vos fratreseftis, & Patrem nolite
vocare vobis fuper terram, unus
enÿn eff pater velkcr , qui in cælis
è
Preuves de la nouvelle Hifaire
eft : & pauld poit: Qui major eft
veftrüm, erit minifter vefter. Ex
quibus innucbat Chriftus, Papa-
cm Digniratem , quamvis major
cfler, miniftcrialem vocari. Neç
divifioncra Regnorum, quæ prin-
cipaliter corporalia , & tempora-
lia continebat, tanti difcriminis
grat;, quanti quæ animas, & {piri-
tualia Ecclefæ fupraditz. Hor-
rendum fcifma, ad quod fedan-
dum longè præftantius erat Deo,
quam hominibus, Sedi Apoftoli-
ce, quam Summo Pontifici ,
Reipublicæ, quam Patri obedire:
nam crudelior rat, qui Rempu-
blicam lædebat, quam qui non
obcdiebat Patri, Autorg Cicerone,
Oratione in Catilinam. {n cujus
rei & pasis, feu unionis publicæ
Ecclefiz , favorem, confilium ,
ac proccffum fupra pofitum fece-
ramus , prout rationabiliter, &
autoritatibus S S. Patrum, &
exemplis façere poteramus , Im-
eratoris Conftantini, qui Nicæ
num congregaverat, fuper fummis
fidei noftræ articulis Concilium ,
in quo multi difcordaverant :
Theodorici, qui Symmachum in
$ede S. Romanä repolucrat, &
Honorii , qui duos expulerat de
Papatu contendentes , ficque de
pluribus , & ut falrem memorato-
rum cpiftolantium, qui lucem te-
ncbras, & tenebras lucem dice-
bant, bonum malum , & malum
bonum, ne quicquam vibrara tot
celumnisrum fuarum jacula folo
su reiceret, & feuto bonæ volun-
aatis & reûtz intelligentiæ, eadem
flia noftra confunderer, fuas, quas
tam difpendios£ in medium iidem
epiftolantes jaétabant Conftitutio-
nes ac Decreta Patrum,Principum
fem, Tho
Leges & Statuta, ac Juftitiæ, auf
fubdo!'è emitri, & allegari per
cos, tanquam unicus Summus Pon-
tifex, nullo alio contendente effer,
quod verum non etat. Propone-
bat ee. Filia noftra cum {u-
pra diétis, Filio & Patruo noftro,
necnon Generali noftro Procura-
tore prædiétis, rationes intentioni
& propofito adapcatas, & dicentes,
nemini de ratione contra Confi-
lium, aut deliberationem genera-
lem perPrincipem, feu Civitatem,
Municipium, & villam corpus &
animam habentem , de confenfu
omnium , feu duarum partium,
aut mediæ partis, in qualitate
communis , vel boni, aut præftan.
tioris faum , feu fatam venire,
cum pars à fuo toto difcrepare
non bee , neque apertè, vel
occultè Tragædias , feu Epiftolas
diffamatorias, contra Principe,
vel juftitiæ Miniftros facere , ne-
que Principi , five Conilio fuo in-
juriari , five convitiari, aut con
tumelias irrogare ; nam qui tali
agcbant, digni erant morte.
Ex præmiflis omnibus, non tam
humanis , quâm Divinis, & plus
quäm Philofophicis, & aliis pluri-
bus, & elegantibus aftrattis fbi
rationibus, diéti noftri, ac præ-
ditorum Patrui& Filii noftrorura
rocuratores concludebant quæ
tenus diéta Epiftola per eamdem
noftram Curiam hæretica , per-
verfa, falfa, mala, & fimiles, Pa»
rifius , fupra pontem Avinionen.
Fofe , Montis-Peffulani,
Carcaflonæ , & pluribus aliis
locis cremarentur , quia f non
haberent conclufionem ,; quod
falrem ipfa Epiftola , tanquam pet-
verfa, mala & infidelis arifius ,
de Concile de Conffance,
& éopiziplus, fcu aliæ fimiles alibi
publicè lacerarentur, ficrentque
cridæ ac proclamationes , ad fo-
pum tubæ, & publice , fub magnis
& maximis pœnis , quétenüs quie
cumque copiam ejus Epiftolæ Ha-
beret, perès camdem Curiam no-
firam afferret , vel mirteret lace-
rand&m , & ubique in Regno
noftro cjufmodi condemnatio, ad
perpetuam rei memoriam incu-
tiendam , in principalibus locis
tegifiraretur , & infcriberctur ,
alias quod fibi ficrent .tales qua-
les ipfi noftrz Curiæ, de jure ac
ratione adjudicandæ viderentur
conclufiones, proteftantes de pro-
fequendo contra "ynpofitores dic-
tæ Epiftolæ , & äAlios injuriatores,
juxta informationes fuper hiis fa-
étas , prout fibi rationabiliter, &
PRE cafüs exigentiam vide-
retur.
Tandem auditis ad plenum par-
tibus adjunétis , in omnibus quæ
circa præmifla dicere ,‘ pererare,
ac proponere publicè , & per die-
sum intervalla voluerunt , ac ad
ponendum penès camdem Curiam
noftram in fcriptis , fieque fua
propofita concernentia & pertinen-
tia haberent , & in Confilio &
Arefto appunétuatis, requifiroque
poftmodum à Procuratore fupra
di&ti confanguinei noftri Burgur-
diz Ducis, qui fupra diétz, tan-
quam per eum propofita, & con-
clufa fapponebat ; caque inten-
tioni adaptando, quatenüs in par-
tem, cum præfatis noftro Procura-
tore , Filiä, & Patruo admittere-
tur, & iplo in partem prædiétam
admiflo , vifis per eamdem Curiam
noftram Parlamenti folemniter ,
tam ex pluribus Regni nofri Præ-
. &is, & revolutis y ss didis is
| noftrà Regäli profapiä, & i
240
_latis, qum aliis de noftro magno
Confilio , & variis ac pluribus
dicbus congregaram, diligenter,
attentè , ac maturé lectis , infpe-
tolà feu epiftolari fcriptura, lit-
teris noftris Regiis, aliis quibuf-
cumque aétis & monumentis : agi-
tatis infuper , & difcuflis diverfis,
ac multifariis rationibus fuper
præmiffis , an expediret, aut opor-
ceret prids diétæ cpiftolaris fcrip-
turz compofitiones , fe dicentes
in Curia noftrà cadem advocari;
& audire quèd ad judicandum fu-
per præmiflis procederetur. Con-
fideratis etiam curiosè omnibus
Ur confiderandis , &°
attendentes ea quæ camdem Cu-
riam noftram, in hâc parte move-
re poterant , & debebant.
Per Areftum diétzæ noftræ Cu-
tiæ diétum fuir, quod diéta fcrip-
tura per modum Epiftolæ facta,
& ad nos, & eamdem Curiam no-
ftram, per Guigonem Flandrini,
{e Univerfitatis Tholofanæ dicen-
tem Nuntium, allata erac, eft de-
teftanda, & Noftri, age de
lorum
de Confilio noftro, necnon Cleri
Regni noftri , & prafatæ Filiz
nofèræ -Univerficatis Parifienfis,
injuriofa,ac diffamatoria,& ut talis
Parifius, in eadem Curià noftra,
& una de fimilibus Tholofæ , &
alia fupra pontem Avinionenfem,
ublicè fruftatim lacerabuntur :
Éer ue præceptum fub cridä, &
metious , ad fonum tubæ > PCT
primum Curiæ noftræ Offtiarium
in omnibus Balliviis, feu præpo-
fituris , Senefcaliis, & Judicaturis
Resiis Kegni noftri , quod qui-
cumque , cujufcumque conditio
240 Preuves de la nouvelle Hifloire du Concile de Conffince,
nis fit, vel fuerit, copiam, vel
tran{criptum didtæ {cripturæ ha-
buerit ,eam inter trium menfura
fpatium, à die di&æ publicatio-
nis, fub pæœnà centum argenti
marcharum nobis applicandarum,
& dié&tæ noftræ Regiæ Majeflatis
indignationem incurrendi, penès
pr noftram Curiam afferat,
feu mittat, vel afferri faciat, Et
per idem Areftum ceadem noftra
Curia fupra diétis Procuratori
noftro Generali, Filiæ noftræ Uni-
verfratis Parifenfis , & Patruo,
_& Confanguineo noftris de profe:
quendo contra ejufdem {criprur%,
per modum Epiftolæ fattæ confe-
@ores, & compolitores , & alios
quofcumque , & cifdem compofito-
ribus, & aliis in contrarium fuas
defenfiones refervavir ac refervar.
In cujus rei teflimonium præfen-
tibus litteris noftrum juffimus ap-
poni figillum. Darum Parifius,
in Parlamento noftro , die xvir.
menfis Julii, anno D. mcccevis.
Regni noftri xxvr. Per Areftum
Curie. BAYyes.
4.
(à ;
COPIA
— —
de
; 241
MOOIONENEN HOME MOEMONENONEE DENON NO OO DENON
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OM MNE FOIE
COPIA LITTERZÆ MISSÆ
D. DUCI BITURIÆ PER D.D. CARDINALES.
SUPERSCRIPTIO.
ÆExcellentiffimo & Maçnifico Principi D Fohanni Kegis Francor.
Filio Biturie @ Arvernorum Duci, Comiti Pictavienf r &C.
ISERATIONE Divina
Epifcopi, Prefbiteri, &
Diacomi Sacro Sandtæx
Komanæ Ecclefiz Cardinales.Con-
Cupitam diù per vos integritatem
Ecclefiæ celeriter profequi & am-
ple&i Regali Profapiæ ceditad glo.-
riam, ut qu præftantiori caufa Fe
dum cumulus, & quidem magnum
Deo meritum quæri poflunt, ad
id accuratids fe accingat. Sanè,
Princeps Excellentiffime, adeft ad-
huc hi per RegiamMajeftatem
& vos diutiflimè expetitum : adeft
Caula interitus , videlicet illius
cruentiflimæ peftis, quà verfatus
humani generis inimicus ; abolim
milerabiliter fecuit domum Dei, &
ejus indiffutilem tunicam minuta-
tin difrumpere nifus cft ; pro qui
rcintégrands vos cum Rege tantos
fufcepiftis labores.Nuper enim An-
gclus Correrarii, qui Sedem Apof-
tolicam Occupins Gregorium fe ap-
pellat, S. D. N. Benedi&o, Divi-
ni Providentià Papæ X111. no-
bifque , ficut excellentiam veftram
_latére non credimus, fuas direxit
litteras, per quas paratum fc offert
fuis prætenfis Jurs & Papatui ce-
dere certo modo, & formiin præ-
taétis litteris ejus contentis, qua-
rum copiam, etiam noftrx refpon-
fionis ad illas excellentix veftræ
mittimus , his interclufam, qui-
bufque acceptis , idem Dom. nofter
ee amator Charitatis & Pa-
cis, cujus & etiam noftra ad hoc
tota fragrabatintentio , non modi-
co fuit gaudio, & in Domino exul-
tatione perfulus. Videns attigifle
quod tamdiù quæfierat, & optave-
rat, ac nunc , defideratä opportu-
nitate {e offerente, volens cviden-
tiüs prodire in lucem bonum pro-
pofitum quod à tempore fux Atlum-
ptionis , pro extirpandä hâc vora-
ci fciflura , fervido gcffirin pecto-
re. Idem D. N. habitä, matur4, &
frequenti deliberationc nobitcum ,
per fuas Apofñtolicas Litteras dio
intrulo cum magna Charitate, ple-
nè gratantcr, & unionce Eccle-
fiæ fecuriùs, ac celeriüs confequer-
di, multüm judicio noftro effect.
vé refpondet, prout apertiüs intue-
ri potcritis per tenorem fuarum lit-
terarum, quæ fequitur pion ccce.
BENEDIcTUS Epifcopus Scr-
vus Servorum Dei Angelo diéto
H
242
Coureratio, quemnonnulli fibi in
hoc perniciolo {cifmate adhærentes
Gregorium nominant , pacis & ve-
ræ unionis affectumt pariter & effec-
tum. Per quemdam converfum Or-
dinis Fratrum Prædicator. tuasdie
XV. hujus menfis recepimus litte-
fas, nonnullà parte conceptas cir-
ca tratatum unionis EcclefizSanc-
tæ Dei, frequenti haétenus per nos
repetitione temptatum, & ad opta-
tum finem peccatis exigentibus non
dedudtum fummariè continentes.
Quarum tenore profpecto, illi gra.
tias agimus, FL fuä ineffabili cle-
:mentià,quando venit temporis ple-
nitudo noîftræ humanitatis indu-
mento contcétus, in fuæ Nativitatis
exordio , diverfos in fc parietes co-
pulare jam cœpit, & nunc virum
nobis à noftrx promotionis ad api-
‘cem fummi Apoltolatüs initio, pa-
-cem & unionem totis defideriis
quærentibus , talem invenire con-
ceffit , qui nobifcum, ut tuæ litteræ
geftantur , in hoc falubri propofico
Deout præftolamur , accepto, fa-
luti animarum ac commodo, mun-
‘do neccffario , ac utili & votivo,
-noftris affeétibus, fincerä, ficut op-
-tavimus & optamus intentione con-
currat, Mulrd enim hactenüs, ficut-
te noffe non ambigimus,
‘duos Præde:eflores tuos immedia-
‘tos in ftatu quem aflumpffti , per
nos ac noftros labore fudatum eft ,
ut exitiale malum de medio Chril-
tianiatis evulfum radiciths, à mi-
litantis Ecclefix finibus pelleretur.
Non enim funt nobis incognita
damna, proh dolor ! Chriftiani Po-
uli , quæ jamdudum execranda
e diflentio protulit. Horum au-
tem malorum : caufam déderint
ab initis, qui
cifmAa prorogaverint |
Preuves de la Nozvelle Hifloire
& continuis fucceffibus, & neglec-
ta juftitià , & veritate fupprella
foverint, certum videtur, his præ-
{ertim qui veritatem rei geft: nove.
rant , & quæ precefferunt in nego. .
tio de quo agitur, recto libramine
ponderarunt. Sed quid referimus
difplicentes ? His noftris laboribus
incafflum malitià operante deductis
à tuis Prædecefloribus antè dictis,
quibus vias juftitiæ &c alias rationa-
biles aperiri fecimus, & aperien-
das recipere & profequi obtulimus
nos paratos. Nec refponfum con-
gruum reportavimus, nec verbum
aliquale effetivum. O tefælicem,
fi ad hæc te Dominus refervavit! Si
facultatem ad ea quæ tibi data vi-
detur , cum omnidiligentià efica-
citer profequens , nobis in affeäu
profequendæ unionis te reddendo
confcrmem prout fpopondifti , de
contingentibus , nec'obmittas. ! Ad
hoctecnim piisexhortationibus in
vitamus , ad hoc nos promptos re-
peries,hoc videre fummoperè cup
mus,ad hoc noftra pia femper afpira-
vit,& afpirat intentio.Nofter atten-
dit & intenditaffe&us, ut Deo diri-
gente qui novit,& præftante qui po-
teft per noîtrz humilitatis minifte-
rium , unioin Dei Ecclefiä defide-
rata fequatur. Sed non permittit
nos diflimulare filentio, im in ftu-
porcm vchementer admirationis ade
ducit, quedtuài Scripturä interpre-
te videris innuere , quod per Jufti-
tiæ vias ad opratam unionem perve-
nire non potes , ut nobis quoque vi-
deatur impingi, quod viæ ifcuf.
fionis veritatis & juititiæ recufatæ
fuerine , vel in aliquo impeditæ.
Abñfit hoc à nobis: nam, Telte
Deco , non quam in hâc materid
viam luftitix , aut difcuflionis 6»
du Concile de Conflance. 143
tiratis recufavimus, aut impedivi-
mus ,imÔô, ut verum profiteamur,
eam obtulimus, optavimus, & o
tamus , & erga dios Prædeceflo-
res tuos , te tefte, qui, ut perccpi-
mus aliquando interfuifti, & erga
alios quos negotium tangebat, cum
debiti follicitudine quæfivimus, &
profequuti fuimus , nec per nosun-
quam fterie, ftat , aut ftabit quo-
minüs jufticia & veritas hujus rei,
quantum ad Je ne » Videatur.
& agnofcatur , ficut fatis ex oblatis
pe nos tuis Prædecefloribus anteà
actis poteft liquidô apparere, cum
de Jure noftro , perfaéti fcientiam,
& Jurisevidentiam fimus certi. Ut
igitur de intentione noftrà quam ha-
buimus ,; & habemus circa hujus
deflendi fcifmatis extirpationcm, &
unionis aflequutionem te certio-
rem reddamus , tibi præfenti teno-
re fignificamus & offerimus, quod
ut tam peroptatum unionis nego-
tium celeriùs & fecurids valeat exe-
quutioni mandari , parati fumus
uni cum Collegio Venerabilium
Fratrum noftrorum S. R. E. Car-
dinalium, in loco fecuro , decenti,
& idoneo , tecum, & cum quo-
cumque Succeflore tuo , ac præten-
fo Collegio tuo , vel tui Succeflo-
ris, autte, vel diéto Succeflore
tuo decedentibus , cum prædictis
qui apud partem tuam pro Cardi-
nalibus fe gerunt vel gerent, per-
fonaliter convenire pro unione Ec-
clefiz tratandi, & favente Domi-
no*obrinendiä , ibique, provifo &
ordinato de his quæ pro fecurita-
te, & acceleratione unionis præ-
di&z erunt opportuna , ac necefla…
rid difponcnda , parati fumus pro
pace & falute animarum , ac unio-
ne & reintepratione Ch riftiano-
rum , indiétà conventione perfona-
liter noftro veriflimo Juri, & Papa-
‘ tui purè , liberè, & fimpliciter ce-
dere & renunciare, & cfhcaciter
faciemus, fi tu ibidem confimili-
_tet renuntiabis & cedes.prætenfa
Jurituo & Papatui, vel deccdes,
velquicumque Succeffor tuus con+
fmilirer renuntiabit & cedet præ
tenfo Juri {uo & Papatui , vel de-
cedet;dummodà tu,velquicumque
Succeflor tuus, & illi qui apud :
partem tuam pro Cardinalibus fe
gcrunt, aut gerent ; ficut præfer-
tur, volueritis & voluerint cum
effectu convenire, & concordare
nobifcum, & cum prædiétis Ve-
ner. Fratribus noftris , quod exin-
dè Canonic£ Unici Romani Ponti-
ficis fequatur ele&io & unio Eccle-
fiæ Sanctæ Dei. Oratores autcm
tuos, quos, ut afferis , intendis ad
noftram præfentiam celcriter defti-
nare libenter videbimus, mA EN
audiemus, & caritative traétabi-
mus , eifque jam falvunr conduc-
tum perdiétum converfum deftina-
vimus. Quod etiam de abftinendo
à creatione Cardinalium, nifi in
certis cafibus intimafti, volumus
& intendimus obfervare. Feftina
itaque , tolle moras, concurre no-
bifcum , & confiderans humani
temporis brevitatem , tantum ko-
num non ultrà difforendo procrafti-
nes, fed celeriter viam Pacis & Sa-
lutis ampleétere, ut tandem in ex-
tremo Judicio, cum numerosà mul.
titudine eorum, qui nos in häc
quam præftolamur unione fequen-
tut, quamad illius ovile, præftan-
te Domino reducemus. Ipfe Paftor
bonus, ue pro ovibus fuisanimam
nu te uit, nos , ut de ejus mife.
ricordiä fperamusin dilecta Taber-
bi)
2 4 Preuves dela Nouvelle Hifloire
nacula.inducat* Amen. Datum
Marfiliæ,apud S. Viétorem. 20 Ka-
lend. Febr. Pontificatüs noftri An-
no tredecimo.
Nuncergo Princeps Excellentif-
fime, videtis pium, videtis meri- .
torium , im fanétum propolitum
Dom. Noftri cunéis efferendum
hudibus, & omni favore faven-
dum. Ecce per harum oblationum
concurfum , medium habetur , per
quod Deo aufpice , Princeps hujus
mundi ejicitur foras, & pellitur
hoc fcitma ciuentum : confuitur
lacerata Tunica Domini, & fequi-
turunio per Regem & vos tam ar-
denter expctita , tam flammatis at-
fcétibus concupita. Ad hujus au-
tem tain fancti profectionem operis,
fi benè metimur, fola reftat con-
ventionis partium acceleratio, in
. quà , mora vel dilatio modica no.
cumentum maximum ferre poffet.
Inhocopere, Excellentiffime Prin-
ceps, cau‘am diximus, quæ ad glo-
riim acquirendam, & meritum præ
cæteris rebus gerendis , altiùs tan-
tù præftat, quantd certum cft mi-
nùs pofle temporalia fpiritualibus
adæquari. Exurgnt igitur Princeps
Magnifice, veftra virtus, & poten-
ti dexterä una cum Rege profequu-
tionem tam fanéti operis complec-
tatur. Etenim Kegiæz Dominatio-
ni veftræ , hoc qua hærcditario ju- -
re debetur , ut Chriftianiffimorum
Progenitorum veftrorum , qui ac-
curatiffimè finem dedere {cifmati-
bus, veltigiis inhærendo , huic
etiam horrendiflimæ $céttoni finem
dari veftris plis favoribus procurce-
cis. cum verd ad hujus confumma-
gionemrei, & Ecclef. Dei auxilio,
& ipfe Dom. nofter Regio & vef-
gro favorc, ipfaque res miferanda
accelerationcindigcant, quæfumus
fupplices Excellentiam veftram &c
exhortamur , perfparfum, in nof-
træ Redemptionis prætium, fan-
guinem Chrifti, quatenüs ipfi Ma-
tris Ecclefiæ , tam diuturnis un-
dique affliionibus laceflitæ , fic
manus velitis porrigere adjutrices,
ipfum Dom. noftrum fimul cum
Rege amplectemus auxiliis oppor-
tunis & favoribus. Sed & omnibus
modis , omnique curà talirer Dom,
noftro ad conventionem acceleran-
dam opem ferre, quà & ipfa Eccle:
fia & idem Dom. nofter talem Fi-
lium Adjutorem , tam favorabilem
habuiffe gaudcant , demiümque ex
conventione ipfa cito fequatur con
clufo & difcordia,in qua pro Deo,
omnis mora quæ femper nociva et,
quanrumlibet fuccindatur. Præ-
cercà Princeps Excellentiffime , fci-
mus Excellentiam veftram noffe hic
agenda , quanta {olertià ; quanto
fint conducenda favore : fed nihilo-
minès accepimus , quod nonnulli
forfan hoc fan&um propolitum
jgnorantes , aliquas novitates apud
Regem feri profcquuntur & pof-
tulant , quæ retardationem itre-
parabilem huic fanéto negotio tam
falubriter , tamque benè difpolito
ferre pofint. Scimus Princeps Op-
time , quod nonnullz fiunt novita-
tes intrufo, & quia indecens eflct
etiam honori Regio, atque veftro,
ac toti huic ee abfonum ,
quod intrufo benè & honcftè à fuis
tractato, Dom. nofter preflus no-
vitatibus noxjis , ad præfatam con-
ventionem veniret , pofletque ex
hoc mentibus plurium fcandalum
gencrari , te , & iteratis vi«
cibus quæfumus camdem Excellen-
tiam veftram, ut procurare placeat
k
+ A nt
du Concile de Confiance. 145$
huÿits modi novitates abigi, & jam
OU pags & ceffare : nam ex hoc
quod per jam faéta, ut præmit-
titur, agendum reftat, in tam fa-
Jubriter difpofitis falutari dircétio-
ne, ducetur fœlitids ac citiùs ad-
optatum. Datum Marfiliæ , fub
trium primorum noftrorum figillis,
die ultimâ menfis Januarit x v.
indict. Anno à Nativitage Domini
m.cccc. vrr. Pontificatüs D. N.
Papx Benedii XIII. Anno x1x1.
SEQUITUR COPIA BULLÆ MISSÆ
Univerfitati Parifienf, per Dom. Gregorium ultimd eleétum
in Roma, &c.
SVPERSCRIPTIO.
Recorrus fervus{ervorum
Dei. Dilectisfiliis Univerfita-
ti Studii Parifienfis, Salutem & À-
poftolicam Benedictionesn. Ed ma-
gis properavimus Dilecti filii, ad
unitatem veltram fcribere, quod
vos, contra malitiæ qualitatem
temporis frequentatis {tudiis , ad
opportunas vias fedandi fcifinatis
infudaftis, & viam præcondefcen-
_fionis protuliftis, quæ non nifiex
neceflitate maloruim dierum fumen-
da effet, eâdemque ratione, ex mi-
fericordiä Omnipotentis, ad cam
effetuales nos eflevidebitis.Iraque
Foel. record. Innocenfo Papa VII.
Prædeceflore noftro, v 111. Ide
Nov. ab hujus fæculi mortalitate
fublato, cum poitexcquias , ut mo-
ris eft folcmniter celebratas, Ve-
ner. Fratres noftri S. R. E. Cardi-
nales , de quorumnumero tunc cra-
mus , invocatà Spiritüs fanâi gra-
tià in Palatio Apottolico apud fanc-
tum Petrym pro glcétione futuri
Romani Pontik
cis Conclaveintroi-
vient ; multis & variis traétati<
7 Dilectis filiis Univerfitati Studii Parifienfis.
bus per plures dics habitis, tan lem
in nos , tunctituli S. Marci Prat
biterwyn ,Cardinalem unantmiter
oculos direxerunt, nos in Roma-
num Pontificem concorditer eli gen-
tes. Nos verd , quamquam pro Im-
becillitate noftra, tantum oru$ (u-
bire formidabamus, cum in co qui
mirabilia facit,fpe conceptà,fubmi-
fimus humeros,non de noftra virtu-
te, fed de fumma Dei, cujus procul
dubiores agitur, benignitat£ Con-
fifi, Curâ Paftoralis Ofhicii, non.
pro nobis, fed pro Dei honore,
& publicæ commoditatis, quoquo
modo fufceptä, ad illud,antè om-
nia convert{imus antinum,ut cum ef_
fu hanc peftiferam exitialemque
{ciffuram, quæ per tot jam annorum
curricula , populum Chrifttianum
pervañt,ad reintegrationem & uni-
tatem perducamus. Sub quotantam
gratiam fperamus nobis ex Alto
pa utjam nobis fuaferimus
revi temporis fpatio,hoc quod cu-
pimus ad cffeétum deducere, aique
ut omnibus notum fit animi nof.
H hiij
246
tri 5 anses , decrevimus vero
juri noftro ,.quod veriffimum , eni-
. tentes tollere omnem affetum, &
effectum tæm juris quam facti,quan-
tum in nobis rationabiliter efle
terit, quo impediri valeat gra-
tiffima Chriftianorum unio , ne
tantis calamitatibus fubjiciatur fa-
crofanéta Ecclefia, fic quo validio.
ta, firmiora & certiora fint jura
noftra , & quanto magis de illis
nubHatends dubitamus , tantd lau-
dabilius effe ducimus, pro parte
Chriftianotum illa deponere. Non
enim femper juri inhærendum ef :
fæpè utilitatis & temporis habenda
eft ratio. Itaque omni contentione
fepolitä, ad adverfarium noftrum
jam fcripfimus , ipfum ad pacem &
unionem benignè invitantes, atque
oferentes nos paratos adäuris nof-
tri ceflfionem , & ad Papatüsrenun.
ciationemefficacitg per nos facien-
dam fi, & quando fe adverfarius,
vel ejus Succeffor quicumque hoc
idem faciat, renuncians fcilicet
prætenfis Juri & Papatui fuo, vel
decedat , dummodà illi qui’apud
adverfarium diétum , pro Cardina-
libus fe gerunt, fic concordare, &
* convenire cum noftro Collegis ve-
lint cum effectu, ut exindè Cano-
nica Unici Ro nani Pontif. fequa-
tur electio. Nec nonofferimus om-
nem aliam viam rationabilem per
uam fcifma tollatur, & un'onis
(équacie integritas. Quam oblatio-
nem, ut ftrictiori vinculo fieret ;
juravimus ; vovimus, & promili-
mus anteelcétionem noftram, eo-
dem vinculoeffcaciter implendam,
cum fingulis ex Vener. Fratribus
noftris eju‘dem Ecclefiæ Cardinali-
bus, in cafu quo aliquis noftrut ad
apicem fummi Apoftolat. effet af-
Preuves de la Nouvelle Hifloire
fumptus, poft ipfam Aflumptionens
ad firmiorem conftantiam de novo
Jurantes & Voventes , promittentes,
ac ratificantes. Oratores etiam nof-
tros celeriter miffuri fumus, qui de
locoidoneo & decenti cum eifdem
. difponent ad hujufmodi unionem
faciendam. Vos igitur diledi flii
totis viribus infiftite, & nosin hoc
opere adjuvate, ueEcclefñz diutur-
no morbo affli&æ opem falutarem
cum cffeétu feramus. Tenor autem
ipfarum litterarum ad ipfum nof-
truni adverfarium, circa præmilfa
direétarum, fequitur , & eft talis.
Grecorivs Epifcopus fervus fer-
vorum Dei, Petrode Lunä, quem
nonnullæ gentes in hoc miftrabili
Scifmate Bencdiäum XI111I. ap-
pellant, pacis, & unionis affectum.
Qui fe hbumiliat, inquit veritas,
exaltabitur, & quifeexaltat humi-
liabitur. Cujus faluberrimæ moni-
tioni, ere nobis ex Alto promit-
titur obedientes, ficuti decrevimus
pet litteras noftras omni contentio-
ne fepofñtà, benignè affari , & ad
reintegrationem Ecclefiæ cohorta-
ti,imôteinvitare adid confilium
capefcendum , quod nos ipñ pro
parteChriftianorum accepimus. Vi
des quanta mala, quanta pericula,
quanta incommoda , quanta deni-
què Chriftianz Religionisinfamia,
jam per xxx. annos ex hâc pefti-
lenti & nefariä feditione , in popu-
lo Dei provenerint, quantaque,
nifi provideatur , fint quotidiè pro-
ventura. Horum omnium malorum
quis caufa ab initio fuerit, certum
videtur. Quibus rigor juititiæ
non ceflit , nec forfan æquitas per-
fuafit ; nihilominüs, eum graves
moleftias in Chriftianam Religio-
nem perpetrare non dubitatur. Sicer-
LE. #
du Concile de Conflance. 247
gù nunc é eodem modo fiat,
dubius eft-remedii locus, quomi-
nüs Ecclefia in folitis remancat an-
uftiis, in qu re tu, dete ip{o, ac
Ce 4
de con{cientià tu videris: nos men-
tem noftram atque intenfionem a-
pertiflimè profitebimur. Non enim
eft confilii noftri tempus aliquo mo-
do tenere , fed quo validiora , cer-
tiora, & firmiora fint jura noftra,
tantd laudabiliüs ducimus ea, pro
pace, & reintegratione Chriftià-
norum relinquere. Non enim fein-
per de fummo jure difputandum
cft. Sxpè rigor ip'e utilitati & tem-
pori cedit. Nam fi Mulier illa juri
{uo renunciare,& proprio filio fpo-
liare fe voluit , ne fectionem unius
pucri videret; quantô magis nobis,
fi malitià operante ad optatam unio-
nem, per juftitiz vias venire non
poffumus , piè cedendum videtur ?
Quare exfurgamus ambo , & in
unum unionis efe@um cencurra-
mus. Feramus Salutem Ecclefix
jam hoc diuturno morbo afflictz :
ad hoc te hortamur , ad hoc te in-
vitamus, paratique fumus & offe-
rimus noftro veriflimo Juri & Papa-
tui cedere, & renunciare, & A
caciter faciemus. Fiet quando tu
renunciabis & cedes prætenfo Juri
& Papatui fuo, vel deccdes , vel
quicumque Succeflor tuus renun-
ciabit & cedet prætenfis Juri, &
Papatui {uo, vel decedet, dummo-
dù illi , qui apud partem tuam pro
Cardinalibus fe gerunt, fic conve-
nire,& concordare cum noftro Col-
lezio velint cum effeétu , ut exin-
dè CanonicaUnici Romani Pon-
tificis fequatur elcétio. Itaque ut
pes expeditiorem habeant ef-
eétum, celeriter mittemus Orato-
ses noftros, qui tecum de loco ha-
bili & decenti, ad hujufce rei con.
fetionem difponent. Et infuper
pendente hujus unionis tractatu,
non faciemus, nec creañimus ali-
uem Cardinalem , nifi fortè cau-
ad numerum Vencerab.
Fratrum noftrorum Cardin:lium ,
cum numero illorum qui apud te
pro Cardinalibus fe gerunt, ut fic
pares ex utrâque parte, ad folem-
nem & Canonicain eleétionem de-
veniri poflit. Extra hunc autem co-
æquationis cafum, nullum ut eft
diétum creare decernimus , nifi ex
defeétu tuo , vel partis tuæ fteterit
uominÿs unionis præfatæ conclu-
fo. infra annum & tres menfes à
die intronifationis computandos
fuerit fubfequuta. Hoc tamen quod
de non creandis Cardinalibus trac
tatu hujufmodi pendente diximus,
ita locum haber: intendimus, fi tu
uoque id fervabis. Hanc verè
oblationem & infinuationem de
Cardinalibus non faciendis, ac fu-
periorem oblationem renunciatio=
nis modo prædicto, ut ftrictiora
vinculo ficrent, juravimus, VOvI-
mus, & promifimus ante electio-
nem noftram eodem vinculo cffica-
citer implendas, cum fingulis ex
Vener. Fratribus noftris prædictis,
in cafu quo aliquis noftrum ad api-
cem fummi Apoftolatüseffet affum-
ptus. Poft ns affumptionem id
ipfum ad firmiorem conftantiam de
ñovo jurantes, voventes, promit-
tentes, atque ratificantes. De hoc
autem quod Bulla finc impreffione
nominis noftri eft appenfa præfen.
tibus , nullus debeat admirari, nam
ante noftræ coronationis folemnia ,
ufus præfatæ Bulle cum hujufmodi
impreflionc nominis non habetur.
Datum Romzapud S.Petrum XIL,
248 |
die «ab affumptione nofträ , x 1.
verd Decembris, Anno à Nativit.
Preuves de la Nouvelle Hifloire
Domini M.cccc.vr. Johan.
de Monte Politiano.
SEQUITUR COPIA LITTERARUM
Dom. Cardinalis Aquilegienfis.
SUPERSCRIPTIO.
Venerabilibus & egregiis Viris, Reétori, Magiffris, Doëh-
ribus, Bacchalariis, G aliis Studentibus Sacre Univerfita-
sis Parifienfis, amicis noflris percharifimis.
Ursus vos agorediar ver-
bis, venerabiles & chariflimi
Paues, & Fratres in Chrifto, atque
propter Chriftum , in Charitatis
vifceribus diligendi ? Quibus cofi-
gruis fermonibus utar , ut commu-
ne gaudium vobisannuntiem? Vix
enim fi mihi effet magnorum Ro-
maporum dulcifonus Scriptor , qui
fons cloquentiz meritd defignatur,
& qui Cicero magnus ille Vexilli-
fer, qui & docendo, & mirabili-
ter utendo ipfus , cunctos iinitan-
tes facit efle RE >intantigau-
dii & hilaritatis expreffione fufice-
sent. Merito ergo hebetatur mens
caliginatur vifus, tepida redditur
manus, & cunéti tremunt artus,
‘dûm dileétio movet, ratio urgct,
& defiderium coneupifcit , ut tam
Jaudabilis, falutiferi, imdque nc-
ccffarii aétus , toto populo Chrif-
tinno patefant, innotefcantque , ut
ipls auditis Letemur in Domino,
quinonfolüm non petita, fed etiam
infperata concedit , fed fperans in
j'lo, qui non {olüm ratiocinali dat
eloquiam, {ed brutum adverfati-
‘vam vocem , ad fut gloriam fecit
proferre, qui etiam infantium lin-
guus facic effe difertas. Licec vepi-
à
ee mr PR + ER ES pe te << —nnter ane 00
dam ad fortia manum polui, co-
gitans , ut fr pias aures rudi incul-
toque fermone fortè offendcrem,
aliqualiter gravitudo materiz, pro
d longè peraétis temporibus lau-
abiliter & fervidè infudaftis , tæ-
dium illud excluderet, &immen-
fum gaudium in animo generaret.
Noefcatigitur veftra Charitas jam
venifle tempus & nunc eft, ut piè
ex actibus noftris fit fperandum.
Heu dolendi es (cif-
matis, propter quod utriufque ho-
minis inimici operatione iniqud ;
quantüm in co fuit inconfutilis Do.
mini Tunica, ferè {ex luftris cxti-
tit damnabiliter lacerata, finem ad»
venifle , vel faltem de proximo ad
venire debere. Nam Sanétam Ma-
trent Ecclefiam cun@torum Domi-
nam & Micçiftram, Unigeniti fum-
mi Patris Sponfam pulcherrimam
& dileétam præfatum tetrum {cif-
ma lachrymis cordialiter flentem,
credimus pro fui reverentià exau-
ditam, & in brevi tempore gaudii
plenitudinem recepturam , dura
{cifmatis ruina cjeétä, unum ovile,
unumque paftorem , ficut in triam-
phante , ita in militante Ecclefà
videre fperamus; hymnum cantan-
tes
+
serv
r.!
1
F
“du Coniile de Conffance. 149
tes Angelicum Iæto corde, Gloria
in ex-elGs Deo , & in terrà pax ho-
minibus bonæ voluntatis. Sand
ipitur memoriæ D. Innocentio VII.
viamuniverfæ carnisingreflo vrrr.
Idus Novembr. & animam , ut p'è
credendum, à quo recepit devorè
reddente, ejufque exequiis folem-
niter exactis, ut laudabilis & longa
tribuit confuetudo, licet me re-
nitente ad eledionem procedere,
cum mihi videretur fupcrfeden-
dum, ut tutids, ac liberids pefti-
feri fcifmatis extin@io haberetur ,
cum ambitio principandi ab uträ-
que parte prorogationis notoria ex-
titerit caufa, alitfque tamen Domi-
nis meis limpidids temporis mali-
tiam, & aliarumcircumftantiarum
qualitates liberantibus, intra Con-
lave, pro celebrandä electione
deliberantibus introivimus Chrifti
nomine invocato, & tandem x1v.
diebus tranfa@is in Conclavi, cum
continuâ, & humili oratione, &
Dei digici invocatione , cum if
certis & falubribusobligationibus,
ütin inftrumentis indè confedis,
quorum copiam veftræ Charitati
tran{mitto , videre poteritis , tum
in laud:bilibus ponderofifque träc-
tatibus, prout nobis ex Alro conce-
debatur, & rei gravitas exigebat
in Rever. tum Patrem D. Angelum
tituli S. Marci Prefbyterum Car-
dinalem, dié&um Conftantinopoli-
tanum, punc vero Unicuim Sanc-
tifi. Patrem Orbis & Urbis Sum-
mum Epifcopum,cui per effe&um ,
abillo qui in utero Matris Johan-
ni nomen impofuit, Gregorii XII.
nomen cftimpofitum , utique cafti-
tatis præropitiva, dotatum , abfti-
nentiä roboratum , doétrinà refer.
tm, patientià comprobatum, for.
titudine ereétum , pietate benig-
num, juftitià fundatum, aliifque
eximiis virtutum donis præditum
& itipatum, unanimiter nemine
difcrepante , &tefte Deco , cui pa-
tetomne fecretum, per puram viam
infpirationis , nulla afis A
vel cogitatä permixtä, confenfimus
purè , liberè, & libenter, ipfum ia
verum Papam elesimus, & inthro-
nifavimus omnibus debitis, quæ ad
tanti honcftitem culminis requi-
tuntur folemnibus adhivitis. Ecce
Chariffimi Patres & Fratres, quod
dit optaftis, concupiftis, magnif-
que expenfis, gravibus periculis ,
Jongævifque temporibus pou
tis, haberis. Nec opus c
fi iftc eft, analiumexpcétamus. Ifte
eft , tenete eum. Ifte eft qui fo'ùm
ut errantes oves difperfaique redu-
Cat & congreget, cupit, at an-
helat. Ifte cft qui fui magiltri, &
noftrorum omnium, cujus eft Vi-
carius, exiftimoutfcandalum vita.
ret, cenfüm, in fervitutis fignum
cum Dominus eflet omnium, fol-
vere voluit, qui etiam depofitä evi-
denter excclsà Majeftate Divinä,
formam fervi accipiens ufque ad
mortem turpiflimam , pro damnati
eneris reftiurati ne voluntariè fe
Het » Papatum accepit, ue
pro reintegratione Fidei Chriftia.
næ, unioneque , ne in uno corpore
duorum Capitum monftrum ulte-
rius notari valeat, purè ac liberè
paratus eft cedere vero Juri fuo, &
Papatui , qui veriflimè apud ipfum
eft : non confidcrans quid Juris in
hoc habeat, fed potiùs quid pro f2-
lute conquaffatæ, dilaceritæ, atque
dilaniatæ Ecclefiæ, Chriftianitatis
Orthodoxæque Fidei debeat | &
expcdiat. Si > & in quant Do.
L
quærere
{
|
150. Preuves de la: Nouvelle Hifhoire .
minus qui in Avenione przelt, vel
fuit , quem nonnulli Bençdic-.
tum XII]. appellant, vel qui pro.
tempore erit , fimiliter cedere ve-
lit, & cedat efficaciter & cum ef-
feu , ut vera unio in Ecclefa Dei
fequatur, & ex noftro vero Colle-
gi, hujufque præten{o , unius veri-
Paftoris fequatur ele&tio, quod o
timè de jure fieri poteft , ut penès-
veftram immenfam fufficientiam.
fcimus elfe, licet aliqui ipfus Dom.
Ambaciatores Romam venicentes ,
tempore fanétæ memoriæ D. Boni-,
facii I.X. hoc videbantur in du.
bium revocare. Eia ergo milices
veritatis apprehendite arma & {cu-
tum. Nunc eft tempus falutis. De
“ifto fcriptum eft, in tempore accep-
to exaudivite, & veftris virtuobs
operationibus .mcdiantibus , que-
reus mater quæ nos falubriter ge
nerabit, Laboriosé nutririt & nu-
trit, dulciter parie, & fideliter
collocavit , tenebrarum caligine
otfufcata nefandi fcilimatis afllati-
bus Eolo flante diutiùs corquaf-
fata , quam, nifñ quia Dominicu-
jus ser ras fundata ef , piè abal-
to profpiciens , dexterà ut fpero ,
eft amplexata, undé dehifcens, ra=
pidufque vortex ocul dubio de-
voraflet, fui fpon radiis illuftrara,
ad falutis portum honorificè redu-
catur, quo unitas denotatur. Eft
enim in poteftate Domini veftri,
ut ita loquar , honeftè, an velit.,
infirmitatem iftam ad mortem pro-
ducere, quantumin eo effet, an {o-
lidam & falubrem adhibere mede-
Lim. Si ullus enim dilationis , cir-
cum werfationifque reminet locus,
quin ex reffè patcat ipfum altof-
ue Dis fuiffe verbis ufos ,
ad oftentsrionemque fuile loquu-,
bitur, perditam. recuperabitur 66
aus populusab uno Paftore duéluss |
tos , fi ad ceflionem venirenegkexes
rit, ut unio fequatur ut petitur.
Meritd ergo poterit quicumque ,.
fit ille, fed is ne in cujus.
manu principaliter funt collocata,,
voti fractor, perjurus, & de fide:
malè fentiens denctari , nifi ad hoc,
veniat , ut tenctur, Nam licet qui,
libet Chriftianus. ufque ad mortem. :
nr inclufivè alaur , huic mor-
o peftifero debet occurrere, ac
mapgis qui in causà {unt nutricndi,
quibus potcftascft clevandi conçef.
la , quique voto, juramento, & .
ublicis Domini veftri Bullis, res
ferentibus veftris Oratoribus. Si
non lethæo mentem de fonte reple-
ri, &aliis cum plerifque dilucidè
conftat, fc fokemniter obligarunt.
sn namque in eo quitalempree
claram almamque Univerfitatem
infinitorum ratione virorum fœ…
cundam fecit, & facit, de quorum
numero efle fummè optarem, qué
tot fulgentibus ftellisin totius nofs
œi Hemifpherii fpatio,ad ignprane
tiz caligines reprimendas ipfam fe
cit & facit continud clare{cere, per
ipfam totum mundum illufrares
quod fi , ut licet cœpiftis , imd mes
kids, cum nunc opuseffe monftra=
tur veftras effcaciflimas interponae
tis partes ; procul dubio defideran
tum concupitumque unionis bo=
num brevi cempore proles Cbrifi
dicata fanguince percipiet. cum cle
fe@u ; quod fieri opto, defidero ;
quod totis viribus fummè , fuper
omne quod diciaut cogitari valcat«
Per iplam namque fanctifimam
unionem fradum çconfolabitur & .
confolidabirur , abjeëtum revoca-
mortuumn vivificabitur. Chriftiar
” du Concile de Conflante. | | #st
ficut ab uno redemptus gloriabitur,
-hærcfes adnihilabuntur, odia fu-
gabuntur, homicidia repellentur,
furta removebuntur, incendia , de-
| SE seu & cunéta mala
’
funditùs confundentur,fides& con-
firmabitur, fpes roborabitur , Cha-
titafque vireicet, juftitia exaltabi-
tur, fortitudo animabitur , tempe-
santia confervabitur , & fummè
prudentia collaudabitur. Quibus
omnibus quid dubium quin fide-
lium omnium devotio continuè
augmentabieur ut fugatur gucrra-
sum & malorum tædiis oh nephan-
dis. Heu, heu & lugubris fcifima.
tis jaéturam prævenicntious, in {04
liüs fui contemplationc conditoris,
fuique adhzæftione devotà , & ad
orationcm vacabit, quia non nift
tempore pacis bcnè colitur pacis
author , quam toti mundo miferi-
corditer Me dignetir, qui ad
Patrem tranfens , pacis condidit
teftamentum. Valete in Domino,
& pro me orate. Datum Roinz die
xvir. Decemb. xx1111. Indiét.
- A. Epifc. Præneft. Cardin. Aqui-
lcgienfs.
SEQUITUR COPIA LI TTERARUM
D. Cardinalis Leodienfis.
SUPERSCRIPTIO.
Venerabilibus G egregiis Viris Reütori Univerfitati Stud
Parifienfis , Amicis fincerè dibeitss. |
ENERABILES Viri, &
e. . € ee A e
\ fcientiæ Margarità fingulari-
ter decorati, amici præcipui dilec-
ti, finccra faluratione præmiflà.
Noverint veftræ circumfpectiones ,
quod fæpè gaudium & lxtitià men-
tis conceptum ad plenum non fi-
nunt exprimere. Cum igitur jam
pluribus retro lapfis temporibus ,
weritatis ‘dici. poifet ob{fcuratum
fuifle aurum , & mutatum efle co-
Horem optiñtim, & nunc è con-
werfo , aurca quodam modo inci-
piunt redire fæcula, & videntur
receflifle vetera, aded ut abjectà
Caligine præterità nova feri idea
tur omnia, & miferendi tempus
videatur adeffe, dum iftis dicbus ,
wacante Sede Apoltolicä, per obi. |
tum’ Fœl. record. D. Innocenti
Papæ V 11. Domini mei S. R.E-
Cardinales , ad ea quæ unionem
Ecclefiæ concernunt, mentis aciem
ftudiofiffimè , converterunt , illis
dicbus pluribus infiftendo, nique
ee Sc laudabiliter conclu-
dendo, & firmando per quz citif-
fimè uniri pofit Ecciefia, poft quæ
omnia D. N. Gregorius XII. facræ
T heologiæ Doctor eximius , in æt1-
te maturà conftitutus, fanétitare
vitæ, & morum honeftate confpt-
cuus, ad fummum Apoftolarüs api-
cem concorditer aflumptus, poft
ejus affumptionem , abfque longa
temporis intervallo, manu propriä
juramento, voto, & promiflo re-
ROvVAavIt, sonfirmavit, & ratificae
RE lii
253 ” Preuves de le Nouvelle Hifloire
vit, ®& effeétui realiter mandare
difpofuit, prout fuper hoc Orbis
Catholi:i Éelatos & Principes,
veftrafque Reverentias, per fuas lit-
teras reddidit certiorcs. Tanta in-
dè exultitionis & gaudii furszitoc-
cafio , quod hoc * plenum expli-
Cari non poteft. Eia ergo Athletæ
fortiffimi, & fingulares Orthodoxæ
Fidei nedum cultores, verüm etiain
infignes Defenfores. Nunc in Do-
mino fætamini , & fpiricuali jucun-
ditate reficiamini ; nifi per partem
Veftram ftcterit, ad hoc Levbiftis ,
quod tam diù habere optaviftis, &
pre quod plurimüm infudaftis.
rioribus igitur fequentia conti-
nuando , manus adjutrices porri-
gere, fanétum propofitum adjuva.
re, & abfque perditione temporis ,
-aon ceffet inRantids manus veftra
uidquid le Né subi quan:
do,8 apud quos veftris circumfpec-
tionibus providis videbitur necefx-
rium, & modo quolibet opportu-
num. Perditio profe&à temporis
Ctiam modici,fecundum varias cir-
cumftantias, rei tantz multüm prz-
judicii poffetafferre.Hic ergù indi-
Lee fi placet refcribendo, & fcri-
bi procurando, fan@um confoven.
do propofitum , & laudando, & ad
cjus exe:utionem vos præbendo,
dlientan ficere non tædeat fu-
per his dudüm operati. Novit ilie
quem nullum later fecretum, qui-
ue vos ab omni calamitate con.
se Scriptum Romæz xvrit.
_menfis Decembris. Johannes Car.
dinalis ad benè placita veftra pa-
ratus,
A ——————
SEQUITUR COPIA LITTERARUM
D. Cardinalis de Thureio:
SUPERSCRIPTIO.
Penerabilibus & egregiis Viris Rectori, & Univerfitati Siudii
Parifienfis , Sociss
va. BILES Viri, &
.Ÿ CBregii Amici ac Fraçres cha-
siflimi. His diebus non longè præ-
teritis , per J: hannem de Urfinis,
ivem Romanum , Virum utique
aobilem & Potentem , in Urbem,
ubi filium Anti Cardinalem habet,
mifimus copiam Cujufdam inftru-
menti jampridem faéti , ex ordin…
umptionem intruf. Scripfimuf-
que Domino meo Bituriæ , nec due
Eitamus bujufmodi Copiam ad ye{-
tione Anti-Cardinalium antè novi
© Frxatribus nofirés charifimis.
| tram notitiam devenifle, per cujus
feriem , quà fedentibus in tenebris
& umbrä mortis vifi fumus viderc
ortam lucem, fœlices infpirati fuce
ceflus, & fi falubre videbatur prin-
cipium , progreflum fœiiciorem
confpicimus. Nuper enim præfa-
tus intrufus fuas Papæ & facro
Collegio direxit liceras fub Bullä,
non folüm effeétum piædiéti in{-
trumenti , fed ultrà continenies,
per quas juxta promiffa , votum €
Juramentuin in iplo irftrumento
vw
7" du Concile de Conflance, _ 2
fa@a, clarè offert viam ceflionis
mutuæ, & ad illama invitac Pa-
Pam , atque hortatur. Super ejus
oblitione hujufmodi , etiam fcri-
bicRegi, & Dominis meis Fran-
Ciæ, aC cæteris Principibus , tam
hujus obedientiz ; quam fuz ficuti
tim ex Regiis, & D. D. meorum
prædictorum licteris , vel earum
—_— poteritis videre diffufiüs. Vi-
debitis ex earum tenore, quanta
| Se Salvatoris gratia operata eft :
vi
idebitis inftare malorum finem,
& acceptabiliffimum tempus vide-
bitis, videbitis demüm, ut multa
perfiringamus paucis , difpofitio-
nem diutiffimè concupitam , qua
conclufionem votivam fequi non
dubitamus , fi Rex & Domininune
quo tempus adeft, & opus cft fac-
to, dederint operam rei, Scitis cha-
riflimi Fratres, & hæc frequenter
funt ipforum Dominorum auribus
infonanda , quia Rex & Principes
inclitiffimæ Due Franciz femper
auxilia opportuna Ecclefiæ , {em-
er finem dedere fcifmatibus, ctiam
Édta propria poftponendo ad tem-
us:tanto enim Dei negotio nullum
au ropinquius, nullum uti-
lius & brie animæ, nullum
tandem gloriolius , aut quoquis ul-
trà dignum præmium tantis efferii
laudum præconiisquærit.Hic equi-
dem eft ille uberrimus ager in quo
fuffoffus poteft reperiri thefaurus.
Hæc ef illa pretiofñffima Margari-
ta profe@d vænalis, pro quäâ emen-
da, bona cunéta vendenda funt.
Precamur vos itique quod Reges &
Dominos præfatos excitare , & fol-
licitare velitis opportunè :mportu-
né, ac taliter accelerare vide
in hoc Dei re agendum eft,
quod unio Ectclefiæ Dei, Le jam
mañibus videtur apprehenfa, non-
clabatur per defideria , fed finem
votivum recipiat folito & lauda-
bundo veftrorum laborum fervorc.:
Scitismoram periculofam femper ,
tüm propter fei , & animorum mu-
tationem , tm propter indubitabi-
les corruptelis , tüm propter collu
fionis dubium , tùm demüm Re
ter alia mulra, quæ dici poflent,
fed effent longanimis. Éter ùnt
quæ nobis fuper his videntur in
præfentiarum agenda , per quam-
dam cedulam mittimus , & alia
quædam fcribimus D. Patriarchæ
communicanda vobis , & in proxi-
mo, ut fperamus, etiam aliqua fcris
bemus, idedque nihil aliud hîc in.
ferimus , fed precamur quod benè
lacita veftra, & occurrentia vobis
refcribatis frequenter. Altiflimigras
tia, did & felicirer vos confervete
Scriptum Mafliliz xx. Jaruarii.
S'equiiur inflrumentum quod fecerunt D. D. Cardinales in Romä,
antejuam inirent Conclave, pro Éleitione Summi Pontificis.
N nomine fanétæ, & inviduæ
Trinitatiss Anno à Nativitate
D.N Jefu-Chrifti M. cecce. vi:
Indict. x1v. die 23. Menfis No-
vembris , in die S. Clementis, A-
poftolicà Sede vacance poit obitum
fœl. record, D, Innocentii Pipæ
VII. congregati , & ad invicem
collegialiter coadunati, pro futu-
ràâ eletione fummi futur: Pontifi_
cis celebrandä infrà {cripti rcveren-
dif, in Chriflo fapres & Domini,
“li üij
mn et tt Le a
244 |
Domini. Angelus Oficnfis, Flo-
rentinus , Henricus Tufculanenfis,
Neapolitanus , & Antonius Præ-
neftinus, pe ie Epifcopi.
Angelus fanctæ Potentiinæ Lau-
denfis, Conradus titul. S. Chryfo-
oni Miletenfis. Angelus titul. S.
Marci ÿ Conftantinopolitanenfis ,
Jordanus titul. S. Martini in mon-
tibus , de Urfinis. Joannes titul..
. Crucis in Jerufalem Ravennas,
Antoniustit. S. Praxedis Tuderti_
nus Præfbyteri. RainaldusS.. Viti
in Marcello,de B:ancaciis. Landul-
phus S. Nicolii incarcere Tullia-
no, Barrenfis. Odo S. Gcorgii ad
velum aureum , de Columni. Pe-
trus S. Angeli, & Jokannes S. S,
Cofmæ & Damiani Leodienfs vul-
gariter nuncupati, Diaconi S S,
E. KR. Cardinales, in Capellà com.
muni facri Apoitolici Palatii Romæ
apud S. Petrum, intra Conclave
confuetum, quod pro lo o ad infra
{cripta idoneo eligunt, ac deputa-
unt, in p'æfentià mei Baroncii de
Piftorio, & aliorum notariorum
ë teftiuim infra fcriptorum , confi-
derantes Chriftianæ Keligionis in-
famiam , detrimenta, ac graves f-
gelium moleftias ac pericula quæ
badtenus emcrferunt, & emergcre
yerifimiliter eft cenfendum , nifi
falubriori remedio, & in terpore
divinä favente clementii cujus res
agitur, Occurratur, ex peftifcro, &
damnabili fcifmate, quod tantis,
proh dolor ! tenporibus ia fciflu-
ram Chriftianæ fidelitatis, gravif-
fimè perduravit & durat » nec piam
provilionem aliàs pro hujufdem
{cifmatis remotione per cos ain.
effeum aliquem produxifle, &in.
tendentes ad remedia fortiora,qutd
Juris pro parte gr us Jultitia {ta
. D
Preuues de le Nouvelie Hifloire
det, qud jus verifimum eft , &
plenä veritate fulcirum , fed quo
pro reintegratione & unitateChrif.
anorum , ex malitià temporis , de
fado, & fi non de jure di. ;
& in fpeculam eorum Are
nem extollentes , quanti polfet effe
difcriminis , fi dilatio in Elcdione
fummi Pontificis fierer, temporum
maligoitate penfatâ, univerfaliter
finguli, & fingularicer univerf
uninimiter, & concorditer nemi-
ne difcrepante , ex certà fcientià.
Convenerunt , voverunt. Deo , ac,
cjus Matri, Virginique gloriofæ,
ac SS. Apoftolis Petro, & Paulo,
totique Cœlefti Curiæjuraverunt,
& 4 invicem unus alreri, & è con-
ver{o , fe obligando folemniter pro.
miferunt , quod fi quis eorum af-
fumptus fuerit ad apicem fummi
Apoitolatüs , pro reintegratione
ynitatis Chriftianorum, renuntia-
bit effe@ualiter Juri fuo ,.& Papa.
tui, purè , liberè , & rue ;
fi quando Anti-Papa qui eft, & pro
tempore fuerit , confimiliter re-
nunCiabit, & cedet prætenfis Juri
fuo & Papatui,fivè deccdet ; dum-
modà Anti-Cardinales effcétualiter
velint cum iifdem Dominis de fa-
cro Collegio fic convenire , & con-
cordare , quad ex hoc facro Colle-
gio, & iphs, fequatur jufté Cano-
nica Eleétio unici fummi Romani
Pontif, ac etiim promittenres fe
fiéuros, & curaturos, omni frau-
. de, dolo, & malignà inrerprete-
tione ceflantibus, propoife ; quod fi
uis ex Dominis abfentibus , vel
ie extra Collegium per eos affuma-
tur in Papam., samdem faclet obli.
gttionem, ac quod infra menfem,
à die fuæ inthronifationis nume-
_Endum, per fuas extenfas, & À
0°
du Concile de Conflance, :. ‘254
poltolicas Lieteras , R egi Romano.
rum, Anti-Papæ, fuo præten{o Col-
legio, Regi Francorum , & omni-
bus Regibus, Illuftribus Principi-
bus , Prælatis, Univerfitatibus &
Communitatibus Chriftianitatis {e.
cundum videre præfatorum D D.
de Collegio, præmiffa omnia indi-
cabit, & ea fcofferet impleturum ,
& paratum ad ceflionem modo præ-
diéto, & ad omnem aliam viam ras
tionabilem , per quam diétumfcif-
ma tollatur , & unionis fequatur in+
tégritas in Ecclefià Chriftianoruim.
Et. quod fine omnibus praædictis ;
ultrà præmiffa fuos folemnes defti-
nabit Oratvres infra tres menfes à
die inthronifationis prædiétæ come
putandos, illis quibus de Confilio
ræfator. D. D. facri Collegii vi-
debitur, & ipfs Ambafciatoribus
cum effedtu imponet cum Confilio
eorumdem D. D. de loco, vel locis
decentibus eligendis ab utrique
arte , eifque poteftatem plenariam
Ébit de loco conveniendo habili,
& decenti, ac etiam promittet, ut
præfertur fimiliter , quod _—
te traétatu unlonis ejufmodi effec-
tualiter, & realiter ex utrâque par-
te, non creabit, nec facietaliquem
Cardinalem, nifi caufa coæquandi
numerum fui facri Collegii, cum
numero prætenfi Collegii Anti-
Cardinalium prædiétorum, nifi fte-
_terit ex defeétu adveriæ partis,
LR Re ptæfatæ conclufo in-
ra Annum, &:'dictos tres menfes
Computandum :non'fuerit fubfe-
ne quo cafu eidem liceat Car-
inales eligere, prout pro ftatu S.
Matris Ecclefiz , eidem videbitur
convenire. Et hoc de non cre:ndo,
nifi modo prxdiéto:, in formä con-
gruà infinuabit Anti-Papæ, & cjus
|
L
|
prætenfo Collegio prédiétis ; ut ipf
fimiliter faciant. Necnon quod om,
nia præmifla, inchoata, & inchoan,
da,mediabit,profequetur,&fne du.
bio terminabit, nihil de contingens
tibus necelfariis & utilibus, vel quor
modolibet opportunis omittendo,
quantüm in eo fuerit. Quodque ft:
tim poft ejus eleétionem , & antà
ipflus publicationem ,; omnia &
fingula fupra diéta confirmabit ,
approbabit authentico modo , &
de novo fimiliter promiflionem fa+
cict in omnibus, & per omnia
D. D. de Collegio teftibus & not.
riis, & fuperfcriptionem facict mas
nu propria , ininftrumentis , prout
ina e Cardinalibus continetur ;
& fimiliter hujus ratificationems
approbationem votum & promif.
fum effeualiter faciet in prima
Confiftorio publico vel generali,
quod poft coronationem fuam ad
hoc commodè, & congruo tempo.
re celebrandum præfati D.D. Car,
dirles voverunt, juraverunt, &
admittere promiferunt, & per fuas
litteras intrà menfem à die inthro.
nifationis . pradidæ collegialiter .
nuntiabunt de elettione facti, nec
non de. voluntate & promiflione
quo ad unionem profcquendam ,&
omnia fupra diéta , omnibus præ-
fatis D. D. prour, & ficut facere
tenetur qui crit cletus, ac etiam.
inchoata mediabunt, prof equentur,
& finient, quantum ineis erit, ni.
hil de contingentibus neceflariis
vel opportunis quomodolibet vel
utilibus A > Quæ omnia &
fingula promiferunt inter fe , & ad
invicem , & viciffim ut fuprà au
tendere , fervare & facere ac exc+
qui ; & cffeêtualiter adimplere,
Lonè, purä, & fincerä fide., ami
= Cm Ce EN TE us. 1 + =
256 Preuves de l4 Nouvelle Hifoire
dolo & fraude ceffantibus, & fic
quilibet ipforum juravit corporali-
ter manufactis facrofanétis Evan-
eliis, corameis prætentialiter po-
Étis , fervare adimplere & exequi,
prout fuperiüs continetur. Quod-
que à prædiétis promiflione, voto,
juramenti præftatione & obligatio-
ne;'ac ejus confirmationc, & omni-
bus fingulis fupradictis nullus co-
rum abfolutionem petet feu impe-
trabit per fe vel per alios, & impe-
tratis feu impetrandis non utetur, &
fibi conceffam nullatends accepta-
bit, nec data poteftate per ipfum,al-
teti faciet fe abfolvi,feu etiamfccum
inaliquo difpenfari , fed volct per-
petuù diéto vinculo remanere obli-
gatus, & nihilominüs ad majorem
certitudinem & firmitatem præmif-
forum, quiliber ex Dominis de Col-
Jegio fupra dicto , teneatur fe fub-
fcribere manu propria ; omnibus
& fingulis inftrumentis conficien-
dis-exindè , quorum inftrumento-
rum quilibet exipfisD D. de @ol-
legio unum vel plura habere valeat,
pro ejus arbitrio voluntatis. Ac-
+ tumin ma Îla præfata, præfenti-
bus venerab. & circumfpeétis viris
Francifco de Duce, Camerz Apof-
tol. Clerico, Jacobo de Calvis, &
Petro de Sacro Canonicis Bafilicæ
Principis de Urbe, Johanne Loc:-
zarello Litterarum Apoñtol. fcrip-
tore, Nicolao de Blabis ,; Canoni-
<o Narnienfi, Autonello Surrata,
& Johanne Darafuolo litterarum
facræ Primariæ fcriptoribus, Lau-
rentio Curtribate S,Mariæin Tran-
fiberim, Nicolao de Leonibus SS.
Cofmæ & Damiani de Urbe, Jo-
hanne Piruto juniori fanétz Crucis
Ecodicnfs Ecclcfiarum Canonicis :
Andrea de Cavalleriis de Extitia S
Galleoto de Reta foliste Floréntia,
Luifio Dom. Gallatii, de Momilis
de Neapoli Domicellis. Prefbytero
Paulo Petri Francini de Roma,
Martino Georgii Clerico Varmien-
fis Diocefis,Francifco Pauluaii Cle.
rico Petrufienfi , Petro Suremon
Clerico Trajeétenti, & Salviéo
Belli Petri Blanchi Curiz Roma-
næ teftibus ad præmifla vocatis fpe-
cialiter & rogatis.
- Et ego Baronicus Philippi de
Piftorio Litter. Apoftol. fcriptor,
& abbreviator , publicus Apoñtoli.
Ca autoritate notarius, qui à præ-
miflis omnibus & fingulis, dümfi-
cut ut præmittitur” per præfatos
RR. PP. D D. Cardinales
agerentur & fut ut una cum tefti-
bus, & infrafcriptis notariis præ-
fens fui , imo quod ho: publicum
inftruméntum confeci , publicavi,
authenticavi, & in hanc publicam
formam redegi, fignoque & nomi-
ne meo folitis & confuetis fignivi ,
rogatus &c requifitus, in fidem,
& teftimonium omnium præmiflo.
tum. |
| Ego Stephanus Bovigerii de Pra-
to diéti facri Colleg. Clericus, &
publicus Apoftolica, & Imperiali
Autoritate notarius præfens inter-
fui omnibus & a 1 fuprafcrip-
tis, cum aliis notariis rogatus, tra-
didi & confeci inftrumentum, &
me propria manu fubfcriph, & fic
fuccelivè quatuor alii prælenti n0=
tarii fubfcripferunt, |
. Etego 100 Hoftienfis
Card, Florentinus fic ut præmifti-
tur promifi, vovi & jaravi, & in
teftimonium me propria manu fub-
fcripf, | ;
Et ego Henricus Epifc. Tr çu-
lan, Card. Ncapolitan, Idem, . :
du Concile de Conflance. 257
Et fic fucceffivè reliqui x11. An-
ticardinales fupra notati, fimili-
modo fe fubfcripferunt eodem mo-
do & form ficut primi.
. Anno Dom. mecccvr. Indi&.
xY111. die Mercurii primä men-
&s Decembris horà xrr. nodis
cjufdem diei S. in Chrifto & D.
N. D. Gregorius divinà providen-
Ua + XII. fecundä die crea-
tionis fuæ , fu fpontaneä & libe-
rà voluntate, in præfentià RR
PP. DD Cardinalium & Nota-
riorum ac teftium in ifto inftru-
mento contentorum, & in Palatio
& Capellä præfatis Ecclefiæ, inter.
dié&tum Çonclave, ratificavit , con-
frmavit, & approbavit ac de novo
vovit, promifitac juravit omnia &
_ fingula quæ in inftrumento conti-
nentut tenere & fervare , profequi
& effectualiter adimplere, & fir-
mè , necin aliquä fui parte contra-
venire. De quibus omnibus & fin-
gulis præfati D D. Cardinales, &
ipforum quilibet petierunt per me
tephanum Notarium & alium
uemliber Notariorum rogatorum
Ari unum vel plura publica inftru-
menta,
Ego Gregorius XII. hodie ulti-
ma die Novembtis Mccccv1r. af-
fumptus in Rom. Pontif. ficut præ-
mittitur, juro, vovco, promitto ac
confirmo omnia fupradiéta. Amen.
Karozus Dei gratià Franco-
rum Rex. Univerfis Chrifti fide-
libus, Salutem in D. & ad eam
quam fummoperè defideramus ,
Ecclefiafticam unionem unanimi-
ter afpirare. Pax Ecclefaftica, quæ
fub unico & certo Chrifti Vicario
cor jungerc debet univerfa membra
pophli Chriftiani, fecundum ip-
fus Chrifti & A poftoli fui docu.-
Set |
mentum, düm olim poft mortem
fœlicis recordationis Gregorii Pa-
pz XI. deficere cœpiffet , dumque
{cifma perniciofum, monftrum hor-
rendum ingens, in cadem Ecclcfia
fub oriri cerneretur , ex caufis ta
to orbe notiflimis Chriftianiffimus
tunc præclarifimæ memoriæ pro-
genitor nofter Karolus V. Suafus
multis vehementibus rationibus ,
deliberavitadhærere ,obcdicntiaim-
ræftarc illi, qûem Collcgium
uc
Ce dlius jurcjurando affervic
in vitä, & in morte, atque publi-
cavit fe canonicè in Semmum Pon-
tificem, & verum Chrifti Vica-
rium , fpontè & concorditer elegif-
fe. Arbitrabatur namque verifimi-
liter idem Progenitor nofter, ut
crat totus fervens in zelo domus
Dei, & ex fui fide piä alios diju.
dicans, quod cϾteri Principes ac
Prælati, cum univer{o clero & po-
ulo protinùs obcdirent, confimi-
Fee dum ekcétionem hujufmodi
er Collegium præfatum Cardina-
Em fufäcienter leis innotefcerit
ritè fuiffle celebratam. Sed aliter
evenifle dudüm jam deploramus :
non enim potuerunt ufque hodiè
diéti Cardinales hoc ipfum perfua-
dere magnæ parti Chriftianitatis
quod volebant, quodque memora-
to Progenitori noftro fuaferant..
Nos idcircd cernentes experientià
temporeque docentibus ee hæc
ne ete præftita invalida erat,
ad tollendum funditüs fcifma pefti-
ferum, quod in exitium gravifli-
mum pacem defideratiffimam & op-
tatifimam detruferat, deliberavi.
mus camdem pacem ad cubile fuum
proprium, quod eçft Ecclefia, velut
ad fuam rcgionem , à alias vias,
totis Conatuum viribus reducere.
RE = 2 Eu SEE CURE OP = OS CONS ee = —ù a = CSD nm 2e
258 Preuves de l4 Nouvelle Hifhire
Hinc Concilia crebra, hinc Lega-
tiones laboriofifimz , ac fumptuo-
fiflimæ per omnes pænè Chriftiani-
tatis regiones frequentatæ. Tan-
dem , adfpirante Deco, via ceflionis
utriufque contendentium , pro re-
verfione pacis turpiter ne ;
inventa eft compendiofor, & abf-
1e ullà dubitatione expeditior ju-
icata. Hanc proindè viam, cum
omni folemnitate præfentari feci-
mus fucceflori illius, cui Progeni-
tor nofter, ficut prædiximus, obe-
dientiam præftiterat ; quam obe-
dicntiam ided maximè poftmodüm
2b eodem fucceffore , pro tempore
fubfiraximus, quod non fatis aper-
tè, per viæ Écffonis compendium
videbatur velle pacem reduccre ,
poftpolitis difceptationum inex-
tricabilium anfradtibus > & in
egrefibilibus aliarum viarum laby-
rinthis. At ubi vifus eft nobis ad
falubriora fe convertiffe Confilia :
rursùs abfque omni mutabilitatis
Culpabili notä ,obcdivimus eidem :
Kà tamèn animo noftro gerentes,
fi, & quandiu obedientia noftra
nonobftaret Ecclefafticæ unioni :
dun in Confilio ultimo
€gni noftri meminimus fatis da
tum intelligi ; neque enim volui-
mus sh AR {cienter , neque fas
efle credidimus obedientiam præf-
farce cuicumque mortalium » in pa-
CIS univerfalis præjudicium, in {cif.
Matis fomitem, in difcordiæ nu-
Mimentum. Ec 6 Salutifer Chrifte
Tinceps pacis, quandiù quæfivi-
MUS pacem, & non venit » Expe@à-
Vimus tempus medelæ, tempus fci-
icet juratæ conventionis utriufque
Contendentium, pro ceflione cele-
randä, & ecce turbatio. Animad-
verti te hoc Principes Chriftiani ;
quibus eft dolori talis tantaque Ec.
clefiæ matris diffipatio. Attendite
in fuper vobis, & univerfo populo
Chriftiane vos facri Pontifices , im
quo pofuit vos Spiritus fanétus
Epifcopos à Écclefiam Dei,
quam acquifivit fanguine fuo : at-
tendite quæefumus , & nolite fi.
mulanter agere, ubi depopulatur
legem Chrifti miferis modis tem-
peftas hæc fæviflima , ns Le
vorago. Exurgat in unum populus
univerfus tollere de medio fui de-
formiffimum hoc portentum , unde
fit in opprobrium hoftibus incre-
dulis , propriifque animabus, in
amnationis æternæ difcrimenaper-
tum. Decidat, vel invitusunus aut
alter , imd uterque contendentium
ab occupatà Sede Petri, potits
quam unitas corum contentione de-
pereat. Nam dum nèutri populus
obcdierit, neuter ampliüs de Pri-
matu, vel fruftra contendet, neque
audietur ultra vox illa crudeliffimæ
fœminæ , nec mihi, nectibi, fed
dividatur, fed illa piæ matris , dd-
te illi infantem vivum. Nos verd
ui nihil ita, poft anime falutem
ne , quam videre ferenif-
fimam pacis faciem , noftris eful-
gere temporibus, judicamusexpræ-
miflorum & fimilium confideratio-
ne nullum ad præfens patere vali-
dius in tam defperato malo reme-
dium, quam quod neutri conten-
dentium, ac bi fortè fuccefluris
præftetur deinceps-obedientia à po-
pulo Chriftiano. Deficiente fi qui-
dem fomite, tantus ignis ifte in-
fernalis, in fe tandem defñciens ,
donante Deo collabetur. QuApE
ter præcedentibus, & habitis fuper
hoc vicibus repetitis, magnis, &
maturis deliberationum Confliis
du Concile de Conflances 259
cum fapientibus, peritis, & devo-
tis hominibus Deum, & corum f2_
{utem Ho præ oculis : Nos,
&c Ecclefia Regni noftri & Delphi-
natüs Viennenfis, pro nobis, &
fubditis noftris corumdem Regni
& Delphinatüs , decrevimus talem
amplecti neutralitatem in fefto Af-
cenfionis proximè venturo, nifi in-
terca nobis publica pax advenerit,
& prædiéta fiat unto : procefluri
pihilominds aflidua follicitudine,
cum aliis Principibus , & Catholi-
cis omnibus , donec evulfo fcifma-
ta pax plantetur, Quod fi mirabun-
tur forfan aliqui exaliter afe@atis,
unde nobis ‘ka licent, attendant
potiüs , quod hanc lcgem nobis fa-
cit ipfa quæ legem nefcit neceffitas,
imd & filialis Pietas, quæ per me-
dios etiam ignes & glidios talem
matrem laborantem eripere cona-
retur. Ecce morbus inveteratus &
utridus , qui ex fomentis leviori-
ee , in deteriora quotidiè, velut
cancer ferpit. Si ergo ferramen.
tum cauterilans Hire ,nullus
rectè culpaverit. Demüm , cum pro
hâc neutralitate in unum tractan.
dà, Principes & Magnates utriuf-
que obedientiæ commodä celerita-
te congregari non pollunt, nullus
fuo quæzfumus contemptui deputet,
fi cenventionem neque expectavi
mns, nèque attentavimus ; neque
infuper exiftimet jus partis noftræ,
quam probaliflima ratione præliba-
tus Progenitor nofter , & nos hace
tenûs fuimus infequuti ex hâc neue
tralitate condemnatum vel depref.
fum; cum nunc, non de jure hu
jus vel illius, fed de cedendo juri
vero vel prætenfo , pro unione
un res agatur. Quamob-
rem vos omnes & fingulos horta-
mur in Chrifto, & per eam, quam
de Immaculatæ fponfæe fuæ Eccle-
fiæ laceratione fædä, compañlioner
eritis obtcitamur, arripite no-
+ cum validum hoc & cfhcax,
ficut expeétamus in Dei virtute
peltis hujus remedium ; ut denega-
tio obedientiæ utrique contenden-
tium afferat nobis tandem perpe-
tuam , unanimemque obedientiam,
fub uno & certo Chrifti Vicario,
quatenüs ferviamus Deoin pulchri-
tudine pacis, & requie opulenta.
In quorumomnium fidem &c. Da-
tum Parifiis, die x1r. Januar. an-
no D. mccccvit, & Regni nof.
til XXVIII. |
Lirtera Kegia per 2 Rex declarat neutralitatem obcdicntie
ambobus contendentibus de Papatu, in [wo Regno fendam.
HARLES , &c. À tous ceux
qui ces prefentes Lettres ver-
ront : Salut. Comme depuis qu’il
a plû à Dieu, de fa tres-benigne
gracc nous appeller à la Couronne
& gouvernement de noftre Roiau-
me, pour la tres grant compaflion ,
triftece , & deplaifir que nous
2YOnS toujours eu, & avons au
cuer, de la divifion, & dutres
douloureux & pernicieux Scifme,
ui fi longuement a efté en l'Egli-
fe de Dieu, par le debat des Con-
tendants à la Dignité du Papat,
au grant efclande de toute le
Chrefticnté , mefmement des Rois,
& des Princes, aux qui cux ap-
partient de y travailler , & à lef-
Kkij
ED ee SN
269 Preuves de la Nouvelle Hifhoire
joiffement des anemis de la foy
Catholique, aions, en imitant nos
Drsdecit eurs Rois de France Chref-
tiens, qui plufieurs fois ont fecou-
ru l'Églife Catholique en cas fem-
blable, & autres, tres diligean-
ment, & continuellement vaqué,
entendu, & labouré avec pluficurs
Rôis, Princes, & autres devots
Chreftiens à trouver voix & ma-
nieres convenables, pour ofter &
extirper du tout ledit Scifme, fi
que nous puiflions veir à nos jours
paix & union en noftre mere fain-
te Eglife ; & pour y proceder plus
meurement & feurement, avons
plufieurs & diverfes années, à
grans intervalles, fait affembler
par devers Nous en noftre Ville
de Paris, les Prelas, le Clergé,
& plufieurs des Princes de noftre
Sang, Barons,Univerfités, Eftudes,
&t autres figes & prudhommes de
noftre Roiaume, en tres grant
nombre, pour avoir fur ce leurs
avis, & confeils , & fait faire Le-
pations & Ambaxades tres nota-
bles , & folemnelles, tance devers
lefdits Contendants du Papat, &
Chacun d'eux , comme devers plu. -
fieurs Rois & Princes de l'une &
de l’autre des deux ebciffances , en
les exhortant de labourer & faire
chacun en fon endroit , tant, & de
telle manicic, que nous puiflions
brievement avoir ladite paix &
union, fi comme les chofes font
aiTés notoires., en pluficurs Roiau-
mes dela Chreftienté 5 & cenonob..
tant ne foit encore telle matiere.
appointée » NC ainfi avancée , ne
ipofée à prendre fin au bien de
ladite union, comme elle peuft ou
deuft eftre > fi lefdits Contendants,
& les Colleges ÿ cuflent procedé &
-cuns de nos Subgiés cftre
procedallent fi diligeanment, & de
fi bonne vraie entention & affec-
tion, comme ils deuflent, & fonc
tenus pour le bien de Chreftienté :
SAVOIR FAISONS que Nous, les
chofes deflus dites confiderées, &
autres plufieurs , qui font fur ce à
confiderer , voians.& congnoiffans
evidemment que les profits plaifirs
temporels , & honneurs que lefdits
Contendants y ont eu par obeif.
fance, que depuis le commence-
ment du Scifme a cfté & eft don.
néc, faite & preftée auxdits Con-
tendants , ils ont cfté & font remis
& negligés de venir à ladite union,
& pourroient encore eftre au temps
à venir , fi pourveu n'y cfloit, en
grant defolation de noftredite me.
re fainte Eclife & de toute Chref.
tienté , voulans pour obvier de nof-
tre part. Avons par tres grande &
meure deliberation & confeil de
pluficurs de noftre Sang & lignage,
Prelas, Barons , Docteurs, & au-
tres fages prudhommes de noftre .
Roiïaume à ce appellés pardevant
Nous, ayans Dieu feulement &
leur falut devant les yeux, conclud
& determiné par la teneur de ces
prefentes, de noftre certaine fcien-
ce, concluons & determinons qu’en
cas que dedans le jour de la Fefte
de l’Afcenfion de Noftre Seigneur
prochain venant, n’aurons union
en noftre mere fainte Eglife, &vn
feul vray, & fans doute Pape &
Paftour de l’Eglife Univer:elle ;
Nous, le Clergé, & autres gens
de noftredit Roiaume, & aufli de
noftredit Dauphiné de Vienne, fe-
Tons neutres, ne ferons, prefterons,
donnerons ne fouffrirons se au-
onnée,
de lors en avant , aucune obciflance
Du Concile de Conflance. ‘ _ 26
à lunneà Pautte d'iceux Conten- 1!
dants, qui fiegue ou occupe ledit !
Eftat, jufqu'à ce qu'il ait un feul
vray & fans doute Pape, & Paf-
tour de l'Eglife Univerfelle , com-
me diteft, & ainfi l’entendons fai.
te fignifier & favoir prr nos autres
Lettres Patentes auxdits Conten-
dants, à leurs Colleges, & à plu-
fieurs Rois, Princes, Prelas, Ba2-
rons, & Communitez de l’une &
de l’autre defdites obciffances. Si
donnons en Mandement par ces pre-
{entes à nos amés & feaux les Gens
‘de noftre Parlement de Paris, & à
tous nos autres Jufticiers, & Off:
ciers , à leurs Lieutenans & à cha-
cun d'eux, qui fur ce fera requis,
de cette prefente conclufion &
etermination, publient & faffent
ublier ces Lettres vüës, & icel-
Fe tenir & garder felon leur forme
& teneur, par tous nos 1 de
nofdits Roiaume & Dauphiné, tant
d'Eglife , comme Seculiers, de
due autorité qu’ils ufent, en
puniffant les trangrefleurs, fi, & par
telle maniere, que ce foit exemple
à tous autres. En temoin, Nous
avons fait mettre noftre fcel à ces
Prefentes. Donne’ a Paris le xrr.
jour de Janvier , l'an de grace
M.ccccvii. & de noftre Regne
le xxvrir. ainf figné par le Roy
en fon Confeil, auquel eftoit le
Roy de Secile, Meffieurs les Ducs
de Berry, de Bourbon, les Com-
tes de Mortaing , de Clermont, &
de Vendoine, le Conneftable, Vous
le Grand Maiftre, & plufeurs au-
tres.
Leila in Curis, © pablicata die
XXVI. Januari M. ccccevir.
4 . - . A
Tterim L'Ea © ublicara in Curiä,
die xxv. Mai, anno M. CCCCVIII.
Crafliné Feffi Afcenfionis Domin;
Dominicé immediarè [equenti ?
que fuit xtvir. ejufdem menfis fuit
publi cata apud S. Martinnm de Cam.
pis Kege prefente, cum Dornjnis de
[ro fanguine » ©? numero[à popalj
mhltitudine.
C HARLES par lagracc de Dieu
J Roy de France; A tous ceux
qui ces prefentes Lettres verront
Salut. Comme par nos autres Let_
tres, defquelles la teneur s'enfuit :
Charles par la grace de Dieu Roy
de Ftance; À tous ceux qui ces
prefentes Lettres verront » Salut.
Comme depuis qu'il a plû à Dieu,
de fa tres benigne grace, nous ap.
peller à la Couronne, &c. #s fupras.
Nous voians & connoiflans Cvi-
demment que pour les ptouffis ,
laifirs, & honneurs temporcls que
es deux Contendants du Papat, &
leurs predeceffeurs, & dont en nof.
dites Lettres ci-deffus tranfcrites
eft faite mention, ont eu, par l'o-
beiflance, qui depuis le commen.
cement du Scifme , a efté donnée
faite & preftécauxdits Contendants
ils ont efté & font remis » & negli-
gens de mettre paix & union en
noftre merc fainte Eglife, ainfi que
faire le devoient, pour le bicn de
la Chreftienté, & voulans à ce ob.
vier de noftre part , euffions par
tres grande & meure deliberation
du confeil de plufieurs de noftte
Sang & lignage, Prelas » Barons
Docteurs, & autres fages & prud-
hommes de noftre Roiaume à ce
‘appellés pardevers Nous, ayans
Dieu feulement, & le falu
Ê t de
ames devant les yeux, conclud &
der que En cas que dedans
€ Jour de FAfcenfion de \'otre Sci.
k iij
262 Prenves de 1n Nouvelle Hifloire
gneur dernain De , n’aurions
union où noftredite mere fainte
Eglife; & un feul vray, & fans dou-
te Pape & Pafteur de l'Eglife Uni-
croi , Nous, le Clergic ;' & au-
tres Gens, & Soubgiés de noftre
KRoiaume, & aufli de noîftre Dau-
hiné de Viennois ferions neutres,
& ne ferions, prefterions, donne-
tions, ne Cuiirions par aucun de
nos Subgiés eftre donnée deflors en
avant, aucune obeiffance à l’un ne
à L'autre d’iceux deux Contendants
qui ticnnent & occupent ledit Eftat,
jufqu'à ce qu'il y ait un feul vray
& fans doute Pape & Pafteur de
l’Eglife Univerfelle, comme dit
et, & foit ainfi que ladite Fefte
Toit pañlée, fans que nous ayons
Jadite union en noftredite mere
fainte Eglife. SAvoIR FAISONS,
de Nous confiderans les chofes
cfusdites, & autres plufieurs cau-
fes & confiderations, qui fur ce
font à confiderer, & voulans & de-
firans fur toutes riens, comme un
vray Catholique & bon Chreftien
le doit faire “
bregement de ladite union, & ofter
à noftre povoir les empefchements
continuels, eue fur ce tres grande
& meure deliberation de confeil,
avec plufeurs de noître Sang &
lignage, & fages & notables per-
fonnes , tant de noftre Grand Con-
feil, commeautres, & tant Clercs,
comme Lais, & en approuvant &
corroborant nofdites autres Let-
tres ci-deflus tranfcrites , & tou-
tes & chacune les chofes en
icclles contenues, avons aujours
d'huy conclud & determiné, &
par la teneur de ces prefentes, de
hoftre certaine fcience & pleine
Puiflance, concluons & detcrmi.
‘avancement & l’a
nons, Nous& tout noftre peuple-&
fubgiés de nofditsRoiaume, &Dau-
phiné eftre neutres, & que doref.
navant ne ferons, prefterons , don.
nerons, ne fouffrirons par aucun
de nofdits fubgiés , eftre fait ou
donné , ores, ne au temps à venir,
aucune obeiffance à l’un ne à l’au-
tre des deux Contendants., ne
autres de leurs fuccefleurs , qui
tiennent ou occupent ledit Eftar,
jufqu'à ce qu'il y ait un feul vray
& fans doute Pape & Pafteur de
l'Eglife Univerfelle,commedireft,
Sr donnons en Mandement par
cefdites prefentes à nos amés &
& feaux É Gens tenans Parlement
à Paris, & qui tiendront ceux à
venir, & à tous nos Baillis , Sene-
chaux, Viguiers, Juges, Prevots,
& autres Jufticiers & Officiers, ou
à leurs Lieutenans, & à chacun
d’eux , qui fur ce fera requis, que
nos ae conclufions & deter-
minations, publient, ou faflent
publier incontinent ces Lettres
veucs par tous Îcurs Sieges & Au-
ditoires, & ailleurs par toutes les
les & lieux pe de nofdits
Roiïaume & Dauphiné, où l'on a
accoutumé ez temps palés, faire
publications, & cris enuche &
ce à voix de trompe, ou autré-
ment,en la meilleure forme & ma-
nicre que faire fe pourra, & telle
ment que de ce nul ne doive ou
puifle pretendre ignorance ; &
icelle conclufion & determination
facent tenir & garder de point en
point felon leur forme &c teneurs
{ans infraction aucune, par tous n°8
fubgiés & autres demeurants en
nofdits Roiaume & Dauphiné, de
uelque eftat & condition qu ils
ient, & tant d'Eglife, camme
— CS wv= +2
du Concile de Conflance: 263
Seculiers, &c les trangreffeurs, ou
venans à l'encontre, direétement,
ou indireétement , en quelque ma-
niere que ce foit, ou NÉ cftre,
puniflent ou faflent punir en corps
ou en biens ou autrement , felon
l'exigence des cas , & tellement
que nofîftre honneur y foit garde,
& que tous autres y preignent
exemple. De ce faire vous donnons
pouvoir, autorité, & mandement
efpecial. Mandons & commandons
à tous nos Subgiés , tant d'Eglife,
comme Seculiers demourans ou Be-
neficiers en nofdits Roiaume, &
Dauphiné, fur peine de corps &
& de biens, & de banniffement de
nofdits Roiaume & Dauphiné , que
a nofdits Ofhcicrs, & à chacun
d'eux, & leurs Commis & Depu-
tez ez chofes deflusdites, circonf-
tances & dependances d’icelles,
obeifflent & entendent diligem-
—_—_—_———
ment ,.comme à Nous, & donnent
confeil , confort & aide, fe meftier
eft, & requis en font, car ainfi le
voulons & nous plaift eftre fait,
nonobftant quelques oppolitions,
& appellations faites &c à faire, &c
Lettres empetrées, ou à empetrer
à ce contraires. En temoignage de
ce, Nous avons fait mettre noftre
fcel à ces Prefentes: Donne’ à Pa.
ris le xxv. jour de May, lan
M. ecccovrit. & le xxvitr. de
noftre Regne. Ainf figné par le
Roy en fon Confeil , auquel Mef-
fieurs les Ducs de Berry, & de
Bourgogne , & de Brebant, les
Coimtes de Mortaing, de Nevers,
& de Saint Paul, le Conneftabk,
& vous le Grand Maitre d'Hoftel,
le Maiïftre des Arbaleftriers, &
pass autres dudit Grand Con-
eil,- & tant d'Eglife, comme Sc
culiers. BARRAU.
Declaratio privationis à Benefciis & pr contra fauto<
res Petri de Luna, per Concilium Ecc
N nomine Domini Amen. Te-
nore præfentis publici inftru-
menti cunétis pateat evidenter,
quod anno ejufdem Lomini
M. cccevitr. Indiét. 11. menfis
O&obris die xrr1. & ab electio-
ne Pecri de Lunä ultimd in Papam
-eleéti, qui dudèm Benediétus
XIII. nuncupabatur, anno xv.
in Concilio fivè Congregationc
Archiepifcoporum, oo din :
Abbatum, ac per Univerfitates,
Metropolitanas , & Cath.drales
Écclches Regni Franciæ, ac Dal-
phinatüs Vicnnenfis Deputatorum
per Dom. noftrum R egem manda-
torum ad interrcflendum perfona-
0.
efie Gallicane faita.
L 4
liter Parifius die primä menfis Au-
gufti anni præfentis, Concilium Ec«
clefiarum Gallicanaram & Dalphi-
natôs celebrandum & renendum fu-
per ulteriori profequutione unionis
$. matris Ecclefix, & regimen dic-
tarum Ecclefiarum pendente neu-
tralitate pro nuncin diétis Reyno
& Dalphinatu , currente cum Con-
filio Néon aliarum ufquequo
fuper omnibusin deliberatione ae
ponendis , receptæ , & factæ eflent
certa & finales conclufiones , prout
de vacatione & ordinatione nobis
Notariis infrafcriptis fuit faéta fi
des, per organum Magnifici ac Po-
. tentis DD. Arnaldi de Corbcjà
LS
—
464 Preuves de la Nouvelle Hifloire
Militis ac Cancellarii Franciæ, qui
es diebus præfcdit in Conci-
io fupradiéto , præfidente tamen
ro nunc Reverendiff. in Chrifto
barre D. Simone Miferatione Di-
vinà Patriarchà Alexandrino , Ad-
miniftratore petpetuo Ecclefiæ Car-
caflonenfis', per Ordinationem dic-
ti Dom. ol Regis, prout per
litteras patentes Sigillo où in Ce-
rà alba figillatas, & quarum te-
nor fuperiüs eft defcriptus, latiùs
continetur ; iplis DD. Archicpif-
copis, ere , Abbatibus , Uni.
verfiratibus , & aliis Deputatis qui
‘func aderant, & interefle volebant
Concilium Ecclefiirum Gallicanæ
&e Dalphingtüs Viennenfis cele-
brantibus, & ipfas Ecclefias facien-
tibus , & meritd re ræfentantibus,
expofuit publicè, alta, & intelli-
gibili voce Reverendiff. in Chrif-
to Pater D. Simon Miferatiore
Divinä Patriarcha Alexandrinus
prædiétus. Quod licet Sereniffimus
& Chriftianiffimus Princeps Dom.
nofter Rex Francorum, Ecclefia ;
& Clerus Regni, ac Dalph. præ-
di&torum , maturis præhabitis En.
ciliis , ex caufis, & rationibus juf-
tiflimis , & ad auferenda fomenta
Scifmatis, unionemque & pacem
in Dei Ecclefà fœliciter autore
. Altiffimo breviter confequendam ,
4b obedicntii utriufque ÇConten-
dentium de Papatu, & præcipuë
Petri de Lun, qui fe Bencdi&um
XIII, nominawit tanquâäm à Noto.
rio turbatore Ecclefafticæ unionis,
Scifmatico pertinacii & hæretico.
manifeito fe fuftraxerint, & réddi.
derint neutrales, ‘prouf manifef,
tum, & notorium erat, nonnulli
niquitatis filii . & adverfarii veri.
AUS , iplus Petri de Lung ,& dam.
natz opinions fuæ credentes & 414.
bærentes, fautores , participes in
crimine, & defenfores, extitiffe,
& proh dolor! adhuc exiftere non
verentur. Ad quorum extirpatio- .
nem & pœnam , juxta ftatuta Con-
cilii Viennehfs grave eft non age-
re quod ipfius pravitatis hzreticæ
contagiofa enormitas agendum re-
quirit, cum non debeant Ecclefiaf-
ticæ dignitatis honore gaudere,
Cujus unionem fcindere &c pacem
moliuntur auferre ad providendum
periculis quæ verifimiliter evenire
poffent , adverfus delinquentes hu.
Jufmodi canonicè procedatur. In
del.beratione, difcuffioneque htjus
facri Concilii pluribus ante diebus
_ pofuir quomodà in præmiflis effet
| procedendum , & an talesipfo jure
{uis forent Dignitatibus, Ofhcils
& Beneñciis, quibufcumque prie
vati, vel effet cum cis alio juris or-
_ dine procedendum. Petentes à fin
fuper hoc opinionem fuam
eclarari , & tandem de di&o Gal-
_ licanæ & Dalphinatüs Ecclefarum
Concilio folemniter congregato
_ pluribus diebus , per folemniflimos
facræ Theologiz, jurifque Cano-
nici Profeflores materià profundè
apertà publicè.& difcufsà , ordina-
. toque quandam Cedulam ex opinio-
nibus auditis & declaratis fieri,
uæ in pleno Concilio legeretur, &
Ait diéta Cedula public lecta &
prout, & quemadmodum ineà con-
: tinetur, per dié&tum D. Patriarcham
conclufio faéta* & recepta, cujus
quidem Cedulz tenor fequitur , &
Cfttalis, | .
: Quia poft folemnes Conciliorum
_plurium deliterationes, monitio
nes, exhortatiores , requifitiones ,
| fpmmationes publicas ; expeétati
nefque ,
td
Ge] ps 1
entle,
ere pen
are
ea Con-
nn agé.
hate
UE le
bc
cut
ÿ rue
A
er
|
#
PS
PAL
du Coniile de Conflance. : 265$
xtfque, proh dolor! inutiles fe-
ids iteratas, fanta Ecclefia Gal-
lee » Ut auferret materiam &
caufam durationis horrendi, Scif-
matis, per ambitionem pernitiosè
Conrendentium de Papatu xxx.
apnor. {patio proh dolor ! jam du-
fantis, 4 Petro de Lunä, qui fe
Benediétum XIII. nominabat,
veluti à notorio Scifmatico & Hæ-
fetico abuniverfali Ecclefa, exi-
gentibus tantis criminibus jam
præcilo, receflit, ac credentes, &
adhzærentes cidem , fautores, par-
ticipes, & defenfores ipfius, qui
€ vanitate conveniunt in idip-
fum , de fua valeant miferia > Ma-
litique diutid; gloriari , cum
juxta legitimas San@iones, paria
committentes , par debeat vindic-
ta coercere, adverfus præfatos de-
linquentes fan@ta Ecclefia Galli-
Cana, in Parifienfi Concilio , de-
liberatione præhabitä diligenti,
ftatuit & ordinat per hunc mo-
dur, videlicet quod credentes ,
& adhærentes eidem Petro de
Lunä, fautores, participes & de-
fenfores ipfus , funt omni Digni-
tate, Bencficio, & Offcio iplo
jure privati, eorumque Dignita-
tes, Beneñcia, & Officia per Or-
dinarios, vel alios, ad quos de
jure fpcétare contigerit, confe-
rantur : ità tamen quod manifeftè
notorii ipfus Scifmatici defenfo-
tes, &€ erroris fui Coadjutores vel
Autores, cum una fecûm jam fà-
tisfuerint , ut errore dimiflo » ad
Yiam redirent veritatis, publicis
Æxhortationibus requifiti, neque
Audire voluerint veritatem, quam
fallacibus ingeniis impugnarunt :
um dicinon valeant inauditi,
non funt plterids audiendi, cum
| etiam protervum, abfentem, &
itrequifitum damnalle legatur
Apoftolus. Sed & ad fuorum Epifs
Copatuum , Dignitatum & Bene-
ficiorum Provifionem & Collatio.
nem , per cos id quos fpetat, nul.
là aliâ citatione vel expe@atione
adbibitä , procedendi. Qui autem
de Étem (le omnibus inventi fue-
rint folà fufpicione notabiles, À
fuis Dignitatibus, -Beneficiis, &c
Officiis fufpendantur , quorum
adminiftratio probis & idoneie
perfonis committatur , & nifi iux-
ta confiderationem fufpicionis ad-
jetæ qualitatem , criminifque
perfonz - propriam innocentiam
congruà PUMA One monftrive.
rint Juculenter ; & infra tenpus
debitum præfigendum, fuis Di-
gnitatibus, Ofhciis, & Benefñciis
priventur.
Ipfufque Cedulz tenore perlec-
to, & veritate difcufsà ,Præfartum
facrum Gallicanz Ecclefiz Con-
cilium , eidem de omnibus con-
corditer acquievit, & fecundum .
ipfam , ipfufque tenorem, adver-
{us præmiflos credentes & fauto-
res, participes in crimine Scifma-
tis, & defenfores manifeftè noto-
rios , vel (olà fufpicione notabiles,
decrevit, & ftatuit appellatio-
ne quâcumque poftpofità, procc
dendum. De, & fuper quibus
omnibus & fingulis præmiflis,
Præfatus Reverendiff. Pater D.
Patriarcha prædiétus , & alii
quamplures , petierunt à nobis
Notariis publicis infrafcriptis f.
bi fieri & :Confici publicum inf-
trumentum , unum vel plura. Ace
ta fuerunt hæc Parifius, loco, die,
menfe ,anno , indi@ionc , & Elec-
tione prædictis, _—_” vene
266. Preuves de ls Nouvelle H ifloire
rabilibus &' circumipedis viris
D D. Guillelmo Benedicti , Ifam-
bardo Martelli Thefiurario Sanc.
tæ Capellæ Palatii Regalis Pari-
Gus. -Gauffrido de Pompedour
Juris tam Canonici, quam Civi-
lis Doctaribus. Gad de Pe-
ruffià , Nicolio de Ordeomonte
Decano Turonenfi , Urfino de
Tallevendo , Dominico Parvi,
Gauffrido Leftauchier, Magiftris
in Thealogia , Guillelmo de Brof
fis, Amelio Afpurail, Nicolad de
S. Elavio , cum quamplurimit
aliis teftibus ad præmifi vocatis,
fpecialiter , & rogatis. |
Et EgoJohannes Bourilleti Rref=
byter Eduenfs, publicus Apoñtel.
autoritate Notarius, &c:; CT
Et Ego Amifius Gomberti pus
blicus Apoñtolicä ; & Jmperiali
autoritate & Notarius, &c.
Et Ego Johannes Beaux-Amis;
| &c Ego Johannes deRimello, &c,
Declaratio 2ominatim fala contre certos fautores Petri de
. Luné, fuper privationc Bencfciorum fucrus » per Concilium
ÆN Nomine Domini, Amen.
] Tenore præfentis publici inf-
trumenti cunétis pateat evidenter,
quodanno ejufdem D.m:ccccvi1r.
indict. 11. menfis O&obris die xx.
_ ; Ecclefe Gallicane.
hori x. ante meridiem. Ab elec- !
tione- Petri de Lumi, ulrimd in
atur ,anno%xv.in
Concilo, fiv
verendiff. in Chrifto Patrum D D.
Archiepifcopormm, Epifcoporum,
batum, ac per Univerftatés.,
Metro litanas, & Cathedrales
Ecclefias Regni Franciæ, & Dal-
. ——— — :
Phinatus Viennenfis -Deputato- |
Tum, per Dom. noftrum Regem
Mandatorum , ad: intereffendum
perfonaliter Parifins die 1. Au-
-_ —
gui: anni præfentis , Concilium :
Ecclefiirum Gallicanæ & Dälphi. :
natüs celcbrandum & tenendum si
#uper ulteriori profequutione unic-
Anis fan@+ marris Ecclefiz ,re-
&imine ditar. Eccleliarum , pen-
ente neutralitate, pro nunc in
didis Regno ac Da phinatu cur.
rente cum continuatione dieramr,
ufquequo fuper amnibus in deli-
beratione proponendis, receptæ
& faûtx ceflenr certe & fideles
conclufianes, prout de vocatione,
6 ordinatione , nobis Notariis
| infrafcriptis fuit fa&a fides per
Papam ele&i, 4 dudèm Bened. ;
| RS
C
organum Magnifici, & Potentis
| Domini, D. Arnaldi de Corbejà
Ongrepatione Re-
militis, & Cancellatii Franciz :
qui pluribus diebus præfedit in
Concilio fupradiéto , præfidente
tamen pro nunc Reverendiff. . in
Chrifto D. Simone miferatione
Divinä Archiepifc. Alexandrino,
Adminiftratore perpetuo Ecclchz
Carçaflonenfis, per ordinationem
di@i D. noftri Regis Francorum»
Lrout ‘nobis Notariis publicis ine
frafcripuis, per litteras: Patentes
Sigillo fuo in Cera afba Sigillatas
conftabat ipfrs D D. Archiepifco-
pis, Epifcopis, Abbatibus, Uni-
‘vetfitatibus, & aliis Deputatis
qui tunc aderant & interche Se
Jébant , Concilium Ecclefz ss
licanæ & Dalphinatôs Vienner
AU ii D et
Foie
RO PO OU La EE LL ns 4 , .
. LL 2% CA LUS
: dé Concile de Conkence. #67
Setcbrantibus , & ipfas Ecclcfas
facientibus, & meritù repræfen-
uone opimionibu fque ‘difcufhs 1
: Johannes, qui fe fecit Aschicpif-"
tantibus , ut dicebant, Præfatus .
Reverendifi. in Chrifto Pater D.
Simon Patriarcha Alexandrinus,
ad D. Rectoris,. Deputatorum...
que Univerfitaris Parifienfrs r°-
quifitionem inftantem pluribus
ante diebus, in præfentia totius
Concilii, iteratis vicibus repcti-
tam, & ut adverfus credentes fau-
ttes, participes & defenfores m2
nifeftè notorii, ex premiflis, &.
explicatisnominibus dici debeant,
& vocari; & quiain præfentia &c
confpcétu Præfati Concilii Eccle-
fiz Gallicanz & Dalphinatüs, per
eumdem D. Re&orem quzdam
" patens Ccdala leéta fuit, quæ con-
tincbat nomina & cognomina om-
2ium illorum quos diéta venera-
bilis Univerfitasftudii Parifenfs,
fuper hoc folemniter Congregata,
M1 diéta Congregatione cjuidem
sepræfentavit indiciis evidentia-
ribus , & tunc reprzfentabat ve-
sos crcduntes fautores, participes,
defenforcfque notorias & mani-
feftos ipfius Petri de Luni, quæz
etiam pluribus ante diebus fuerar
os Idem Reverendiff. Pater
volens fingulorum fuper hoc ex-
quirere fingulariter votum , Opi-
nioncm ,; & mentenr in delibera.
tione, &opinionum interrogatic.
ne pofuit , ‘& figiflatim expreffit,
petens qui de nominatis, & co-
ae præd. in eadem Cedur-
s & Sctiptura, pro manifeltè
notoriis credentibus, fautoribus,
ot er adhærentibus & de-_
nforibus fæpe di&ti Petri de Lu-
A . . .
na, Scifmatici & Hæretici tenen-
di fintex tunc, & legitimè rep
tarentur, Quorpm omnium iNten-.
en
œpum Auxitanam nominari; Pe-
trus, qui fe fanéti Pontii Epifco-.
pum facit appellari, Johannes
quandam Cabilonenfis Epifcopuss
nine didus -Mimatenhs.- Abbag
S. - Siturnini Tholofani, dictus
Condomicnfs. Bertrandus de
Maumont, nuper Vivarienfis,
diétus Biterrenfis. Guigo Flandri-
mi lator; & ex parte ru Sec.
danfnati libelli fub nomine Epi
tolæ Tholofanæ przfentati Pari-
_fius. Cardinales quondam Auxi-
tanus, de Flifcho, de Chalento ,
. Gencralet Prædicatorum , & Mie
norum in præfata Cedula & Dex
liberatione Univerfitatis Parifiena
fis annotati , fuis exigcntibus de<
meritis & culpis, urgentibus ac-
tibus per Papam præfatis crimini-
bus perfeverantiz longioris, à
Præfato Ecclefñiæz Gallicanæ Con.
cilio, reputati funt ipfus Petri
de Luni Scifmatrici & Haæretici
credentes , fautores,.participes &c
defenfores, notorii, manifuiti, &
pro talibus hAbiti atque tenti, ab
ipfoque Concilio, & D. Paçriar-
chà colleétis opinionibus omniunt
declarati. De, & .fuper omnibus
& firgulis præmiflis, Præfatus D.
Patriarcha & alii quamplures. a
nobis Notariis publicis infrafcrip-
tis fibi fieri petierunt publicum
inftrumentum , unum vel plura.
* Acta fuerunt hæc in aula alta fn
C fequanam Regalis Palatii Pa-
rifiis, fub anno, indiétione, men«
fe, die, hora, &elcétione prædic=
tis, præfentibus ad hæc venerabis
- Jibus, :&c difcreris viris:,.Magif-
uis Guillelmo Benediéti, Nico-
lio .Gaufrido de Peruciâ +. Guile:
L li}
268 Preunves de T4 Noivelle H ifloire
felmo de Broffis, Nicolao Gehe, | cumque pluribus aliisteftibus, «€
Nicolaio de S. Eflavio, & Guillel- præmiffa vocatis fpecialiter & ro+ :
mo Roufelli, tam Dotoribus in Fe Et Ego Johannes BouriL.
Jure, quâm Magiftrisin Artibus, | Îcti, we Jupra, de, e
ÆEXTRAIT DES REGISTRES DU CONSEIL
D US d4 Parlement. |
Du Lundy xxr. de May x. eccevitr.
| C E jour ont cfté affemblés en gé, & fon Confeil avoient peiné ;
la Salle du Palais, 8 la & peinoient , & pourfuivoient lus
Grand'Chambre du Parlement & | nion de l'Eglife, tant par fu! ftrac-
les grandes Galeries par bas, ou | tiond’obeiflance, que depecunes,
gene Preau par terre, le Roy de | & de non obeir ue snià l'au.
icile, Duc de Berry, ‘Duc de | tre des Contendants. Converterwr.
Bourgogne , &.pluñeurs autres | dober ejws in capat ejus. Et aprés
Seigneurs Ducs, es Barons, | ce que ledit Maiftre ent propolé ‘
Chevaliers, Ecuycrs, Bourgeois, | doufe raifons de la negligence du.
Archevefques, Evefques, Abbés, | dit Benedid à l'union pourfair &
Prelats, Religieux, & Clergé » © | avoir, & du mal & vice defdites
par efpecial l'Univerfité de Paris, Bulles excommunicatoires., en :
& propofa M° Jean Courtecuifle | mettant confequemment fix Con-
Maiïftre en Theologic publique |! clufions, a efté requis par l’Unis -
ment, en prenant pour thème, | verfité que lefdites Bulles fufene
contre le Pape Benedi@ , quiavoit | déchirées: & à ladite Requete,
envoyé une bien mauvaife Bulle » | a efté pris & emprifcnné Maïftre
par mr xcommunioit le ! Guillaume de Gaudiac Doéeur
Roy, les Seigneurs de fon : Coniéiller du Roy ceans, & le
Sang, & tous adherents , pour : c- | Doyen de $. Germain l'Auxere
cañon de ce que le Roy , {on Cler. | rois. | | |
> | 6 | |
Conclufiones & Requefe Univerftaris fudii Parifenfs
P'éfénsate per : agiffros in facrs Theologis. “
“P Etrum de Lunä fore non jufcamque Dignitatis nec #bi
“ntum Scifmaticum perti- | obediendum ef tanquam Pañtoris
Racemg; habendum, verümetiam | fub pœnis fautorum Seifmatis.
Hzærcticum, Perturbatorem pacis, | 3. F:@a di&a, Ccilationes »
fan&z unionis Ecclefiæ. !| Proviiones , five proceflus à tem- :
2+ Petrus de Lun3 non eft no- re ditæ listeræ admodum Bul-
minandus Bencdi@us, nec Papz , fe 5 infuper pœnz quzeumque
Me Cardinalis, nec nomine cu. fpirituales vel Femperalets cxplis
“
” fut né de Caftil
du Concile de Conflause. 269$
tliè vel implicirè in diéta littera
contentæ , nullz funt,
4. Di@o Petro aut fuisiitteris,
aut mandatis nullus poteft obedi-
re: im tenetur fibi non obedire
fub pœni fautorum Scifmatis.
ge Diéta littera eff de fe iniqua,
feditiofa, & dolof:, fraudulenta 5
turbativa pacis, & offenfiva Re.
giæ Majeftatis.
—
€ Contra fautores & receptores
diéti Petri & fuorum, fuarumque
litterarum procedendum eft , ficut
& contra diétum Petrum.
Seguuntur Requefle.
I. Uod laceretur & franga-
e tur di&alittera ad modum
Bullæ onfeéta , tanquam injurio-
fa, feditiofa, Fdeledes sacRe-
giz Majeftatis offenfiva, cum pro-
teftatione ad majora procedendi
fidem tangentia, ad explicandum
prædiétam, coram quibus oppor-
tebit, loco, & tempore.
.2. Fiat informatio circa iftam
litteram : capiantur , & detinean-
turemnes fuggeftores , fautores ,
receptorses , pro puniendo' & corri-
gendo fecundùm Canones, de
quorum nûmero plures funt in if-
Du Lundy xx.
heures, Îes Prelats & Clier-
é de France aflemblés au Palais
Fi le fait de l’Eglife, ont efté
L À | Ujourd’huy entre dix & onfe
amenés M° Claude Sanceloup,
né dwPaïs d'Asigon , & un Che-
vaucheur du Pipe Benedi& , qui
f. en deux tom-
bereaux, chacun d’eux veftu d’u-
ne tunique de toile peinte, où
eftoit ‘en bref effigiée la maniere
de la prefentation des mauvaifes
Bulles, dont eft mention le xxr.
May cy-dellus, &c les asmes du- |
Aosf on dit ar.
dit Benediét renverfées, & autre
to Regno, quos Univerfitas nes
minabit tempore, & loco. :
3. Quod à Rege præcipiatur
ee ar filiz fuz ut D does
| ta ifto facto per totura
égnum.
"4. Revocetur Epifcopus S. Flo-
ri à Legatione, & detineatur. In-
füper detineatur Mag. Petruüs de
Cancelli, Sanxius Lupi, & De.
canus $. Germant Autifliodoren-
fis, & puniantur juxta demerita.
Sigillatum Sigillo Univerfitatis
_ præditz.
4
chofes , & mitrés de papier er
+ leurs teftes , où avoir écritures de
fait, depuis ke Louvre, où eftoienr
és avec plufieurs autres
relats de ce Royaume, & autres
gens d'Epglife, qui avoient favori.
fé auxdites Bulles, comme l'on
dit, fufqu'en à Cour du Pakis,
en moult grande compagnie de
opt: s, & Ronrefté écha-
rudés publiquement , & puis ra |
menés audit Louvre, par la ma.
nicre deflus dite.
%
L l'ii
v; « ,
w
l ;
Infirumenturs pro exemptis.
N nomine Domini, amen. No-
verint üniverft præfens publi-
cum .inftrumentum infpturi,
quod anno ejufd. D, M. ccccvr11.
indiét. 11. die xv. menfis Octo-
bris, ab elcétione Petri de Lunä,
qui dudüm Benedictus XIII. äp-
pellabatur , inhd xv.cum in fâcro
Concilio Generali , feu Congre…
gationc Reverendiff. PP. DD. Pa-
triarchæ Alexandrini , Archiepif.
coporum , Epifcoporum , Abba-
tum, ac per Univerfitates Metro |
litanas, & Cathedrales Eccle-
bas Regni Franciz, & Dalphini.
tüs Viennenfis Deputatorum, per
Dom. N, Rezem Mandatorum ad
intereffendum perfonaliter Pari-
fius, die 7. menfis Augufti anni
præfentis ,. Concilium Eccle£æ
Gallicanz & Dalphinatüs cele-
brandum, & tenendum fuper ul-
tcriori profequutione unionis fanc-
tæ Matris Ecclefiæ, ac Regimen
diétirum Ecclefiarum ,» pendente
neutralitate pro nunc indiétis Re-
gno & Dalphinatu currente, cum
Continuatione dierum , ufquequd
fuper omnibus in deliberatione
proponendis de » & faz ef.
{ent certæ & finalcs conclufiones,
prout de vocatione & ordinatio-
ne nobis Notariis infrafcriptis
fuit fid@ta fides per Organum magnie,
ci ac potentis D D. Arnaldi de
Corbejä militis , & Cancellarii
Franciæ , qui pluribus diebus præ-
fedit in Conciiio fupradiéo, præ..
fidente timen pro. nunc Reverend..
in Chrifto Patre, & DD. Simo-
ne miferatione Divinâ Patriarchi
Aexandrino , Admin, perpetuo
!
Preuves de ls Nonvelle Hifhire
mé 0 ae
Ecclefie Carcafonenfis, per Ors
dinationem di&i Dom. N. Revis
rouc per litteras ai figillo
{uo in cerä albà fivillatas nobis
Notariis infrafcriptis apparuit,
ipfis DD. Archiepifcopis Epifco.
pis, Aboatibus, univerfitatibus,
&c aliis Dcpatatis qui tune ades
rant 8c interefle volebant Conci-
Hum Ecclefz Gallicanæ, & Dal-
phinatüs Viennenf. celebrantibus,
& ipfas Ecclefias facientibus, &
reprælentantibus Reverendiff. ire
Chrifto Pater D. Simon mifera-
tione Divinê Patriarchà Aléxane
drinus Præfidens in di&o Conci-
lio , de Mandato D. N. Régis
fati, prout in litteris Repiis fuper
hoc confeétis latiüs continetur ,
expofuit , quod inter qudart ad
vifamenta ad Regimen przdictar.
Ecclefiarum pendente diftà neu-
tralitate confcripta, quantum tane
git exemptos Ecclefiarum Regni
& Dalphinatüs, fuerat per Con-
ciliun præfitum Ordinatum,
uod quædam cedula pro parte
door exemptorum in dicto
Concilio aliäs porreéta & le@a vi-
fitaretur, per certos Prælatos; qui
_ quidem Prælati diam cedulam,
ad di&um Concilium rerulérant s
quibus videbatur exemptioni dice
torum exemptorum Compter
provifum : fed quia in hujufm. ne-
gocio procedi non debebat fi-
ne communi approbatione t6tiuf
Concilii, volebac quod fuper dice
ta cedulà quiliber fuam opitios
. nem liberè ee ut fecundèm
Deum & juftitiam, & prout ex-
pediebat in diétà materià conclus
Da Concile de Confiance. 27:
- Meretar. Qui expolitione fic fac-
ci, dia cedula , nedum femel,
ded pluriès , in diéto Concilio, :
aità, & intelligibili voce fuit lec-
ea, & per ipfum D. Patriarcham
Præfidentem, interrogati finguli
Præliti quod videbatur eis in dic-
tà materià concludendum. Quo-
cum omnium & fingulorum Ar-
chicpifc. Epifcoporum, Abbatum,
& É Procutratorum
Epifcoporum , & Ecclefiarum Ca-
thedral. tam exemptarum, quim :
don exemptarum opinionibus au- :
diris, conclufit ditam cedulam
per diétos exemptos porreétam,
modo qui fequitur forefervandam
tcnendam , & ad implendam, ac
ipfos exemptos, fecundüm iplius
codulæ tenorem , pendente neu-
tralitate in diéto Regno , & Dal-
phinatu re ê&c a , tee
aor dictz cedulæ talis eft.
Ciftercienfes, Cluniacenfes, &
Ali exempti omnes , tam Regula:
xes quàm fæculares are
étatus AT exiftant , in
abfolutionibus , difpenfationibus,
vifitationibus , correctionibus,
cledionibus , confirmationibus ,
& :carum procefhibus >» & xermi-
nationibus, confervatoribus pri- .
vilegiorum fais, & aliis quibuf-
cumque , Ordines & Regimina
fingulorum continentibus proce-
dant fecundüm privilegiorum,
ftacurorum , 8 etiim exemptio-
num fuarum tenorem , & lauda-
Dilem haends confervatam con-
fuctudinem, & alias , prout ante
modernam neutralitatem in fuis
R iminibus procefferunt , illi
vero exempti, qui citra Papam
D ge at haberent ,nec pri
#ilegium fuper confirmatipne re-
uis .
——
cipiendä ; per Diocefanos fuos
confirmabuntur : cum proteftatio.
nibus , prout ia alio quidem ar.
ticulo continctur.
Item cliguntur cx nunc quas
tuor gudices Parilius refdentes,
cum poteftate delegandi & com
mittendi , videlicet DD. S. Ger-
mani à Pratis , & S. Genovefz
Abbates, & DD. Ecclefiæ Pari.
fienfis, & S. Germani Altiffiodo-
renfée Decani, per quos , corum
plures , vel duo ad minùs , quo-
rum alter fit ipfe D. S. Germani
Decanus , excinprtorum omniura
caufæ, tam agcndo , quàm defen-
-dendo, etiamf priüs procedcbanr
in Curià Romanàä, quæx per judi.
ces corum , citra Sedem Apofto.
licam terminari non folent , ap.
pense etiam à confervatori.
us privilcgiorum corumdem in-
terpofitæ & interponendæ , pro
torids litigii confummatione au-
toritate hujus Concilii termina.
buntur, provifo quod in eifdem
caufs, ufque ad tres inftantias
ess de jure fucrit, procedi va.
Eat : ita tamen quod exempti nom
potetunt in agendo non exemptos
irahere coram didis judicibus
.per diétum Concilium datis, nifi
alias hoc eis competat ex privile.
gio, aut confervatorià perpetuà
bi canonicè conccfsäi.
Item diéti judices tencantur
caufas diètorum exemptorum , ad
petitionem utriufque partis, vel
alterius carum , in Provinciä un-
de caufa ortum habuit, commit.
tere juxta formam C. ut litigan-
tes, nec compellant partes invitas
Parifius litigare.
Îrens Mcndicantes graduati, ur
cætcri Religiof , per judices fuos
273
‘procedant, derceli&is vehementer
fufpcétis de fautorià fcifmatis , &
de Capitulo corum Provinciali,
ad judices fuperiès nominatos re-
‘Curratur.
* Item diéti exempti à fententiis |
“ab homine, five delegato , five
quocumque alio latis, per præfa-
tos judices , & ipforum fub dele-
‘gatos , in cafibus in quibus jurif-
Faio eis juxta præmifla compe-
tere poteft in foro contentiofo fe-
cundum formam juris abfoivi po-
terunt.
Item cafbus refervatis abfol-
ventur, & difpenfabuntur Fr
ti à pœnitentiario majori, 1e
k si recurfus Daberi fn
autem , À fuis fuperioribus ab{ol-
ventur & difpenfabuntur autori-
tate hujus Concilii, in caulis, &
modo , & formè quibus Epifcopi
circa fuos fubdiros, eadem auto.
titate hoc poffent adimplere: qui
Yerù fupe:iorem citra Papam non
habent ; ab eifdem judicibus,
etiam in foro eonfcientiz , pote-
runt modo & formA prædiétis ab-
folvi & difpenfari. |
Jtem exempti habentes jurifdic-
tionem Ecclefiatticam, Epifcopa-
Jem vel quafi , poterunt autorita-
‘te hujus Concilii fuos fubditos à
fententiis juris, hominis, & pec-
catis in foro pæœnitentiali & con-
tentiofo abfolvere,& cum ipfis dif-
penfare, in omnibus cafibus, &
fub eodem modo & formi, quibus
Epifcopi fuos fubditos hôc poffunt
autoritate prædiétä adimplere, ac
pa in capitulis fuper hoc con.
criptis plenjès continetur. .
Tenor verd articuli continentis
proteftitionem , quiquidem arti-
qulus fuit inter aljos acticulos,
Preuves de la Nouvelle Hifloire
pro debito Regimine £Ecclefiz
Gallicanæz, pendente di&à ney-
tralitate advifatus, deliberatus,
conclufus , ordinatus , & per nos
notarios fubfcriptos fideliter .ex-
traétus ab aliis articulis in præ-
fentià noftrâ conclufus & ordin2.
tus, & de quo articulo fupras
fcripto in tenore did@z cedulz fe
mentio , tenor fequitur, & cft
talis. |
Item quod in Monafteriis, five
Abbatiis exemptorum pendente
neutralitate electi poflint, & te.
neantur confirmationes, &-benc.
diéiones fuas reciperc à Diæce-
fanis Epifcopis , fine præjudicio
- exemptionum fuarum pro future
tempore ,; & quod hoç ponatur
exprefsè in litteris fuper hoc con-
ficiendis, nifi confirmationem &
& benedittionem ex privilegio
ab alio conceflo recipere poflint,
de & fuper quibus omnibus & fin-
gulis, præfat. D. Abbas Cifter-
cicnfis, & plures alii petiverunt
à nobis Notariis infrafcriptis ,
: inftrumentum publicum bi fieri,
& tradi, feu püublica inftrumen
ta, unum, vel plura.
A@a fyerunt hæc Parifius, in
auli Regalis Palatii fuper fequa-
] nam, anno, indiéione, menfe, &
die prædi&is, præfentibus venc-
rabilibus » & circumfpectis viris
Dominico Parvi , Johanne Bre
vifcoxæ Sacr. Theol. Profeflori-
bus, Johanne Guioti, Petro @
Prunaco, Guillelmo Beneditiia
jure Canonico Doétoribus, Petro
Cauchon, Euftachio de Fouquem-
bergue Magiftrisin Artibus, &
Licentiatis in Decretis, cum plu-
tibus aliis teftibus ad præmifla vo-
catis {pecialite IOgAHS:
atis {pecialiter , 8 BE ru
e fees
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suite
#2)
de
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sert
\ \ te
du Concile de Conffance. ‘273
" .
ca
+: Articuli communes [uper provilionibus , quondmodune
Afigrandi,
Pi
Pi: Articulus. In omni-
Z bus & fingulis aMfignationibus,
intelligatur ad collationem , pro-
#ifionem, prxfentationem, nomi-
naiionem ; & quamvis aliam dif-
p: fitionem, Ordinarii ubicumque
habeant conferre , præfentare,
nominare, feu quovis modo dif-
ponere, etiamfi communiter vel
divifim, nifi per aflignationes fa-
tas fit aliter provifum.Placerom-
fnibus. UE
- Îtem, quod in fingulis affigna-
tionibus ad Prebendas & Digni-
tates Ecclefiæ Cathedr. etiam
<omprehendantur Perfonatus, Àd-
miniétratio, Præpofitura, vel Of-
ficium , & cærera hujufmodi,
quocumque nominenuncupentur,
ac fi fimul , vel fucceflivè vacave-
rint , nifi ut fuprà. Placet omni-
bus,
Item & confimiliter intelliga-
tur de aflignationibus , ad præben-
das , & Dignitates Ecclefiarum
Collcgiatarum. Placet omnibus.
- Item, Omnés & finguli qui afli-
-&nati funt ad collationem À rchic-
pion , vel Epifcopi , fuper Præ-
enda & dignitate Ecclefie Ca-
thedralis , habeant , etiamf in
Ecclefià Cathedr. exiftat, & idem
intelligatur de afignatis ad Col-
dationem Decani , & Capitult ,
fingulorumque Canonicorum, fal-
vis fpecialibus & particularibus
affignationibus , quæ genetalibus
debeänt præferri. Placet omni-
bus... |
- tem, omnes affignati generali-
ser ad Collationem &c, fine Prær
bendâ & Dignitate Ecclef. Ca:
thedralis , habeant, etiamfi Præ.
benda extra Ecclefiam Cathedra
Jem, Adminiftratia Vicariatüs,
Archipræfbyteratüs , . vel : Of-
cium confucetum Clericis Szcula.
tribus aflignari , & confimiliter de
illis qui aflignati funt ad Coll:
tionem Decani & Capituli, fin-
gulorumque Canonicorum ejuf.
dem Ecclefiz Cathedralis, vel alis
cujus alterius Ecclefiz Collegian
tæ ,ac Abbatum, Abbatiflirum,
Priorum , Prioriflarum, Oficia-
riorum, & cæterorum quorum-
cumque;quodque fub tali concef.
fione generali cadunt alia Bencf.
cia ; hoc tamen falvo, quod con.
ceflio fpecialiter fata de præben-
dis & Benefciis alicujus Ecclefæ
fingularis , debcat derogare con.
ceflioni generali, quantum ad ea
quæ cadunt fub conceflione fpe-
Ciali , nili ex certà fcientià fuc+
rit aliter Ordinatum. Placer om«
nibus. . | AS
Item, 8 quod hujufmodi afligna-
ti ad Coilitiones Decanorum &
Capitulorum , fingulofque Cano-
nicorum , Abbatum & Conven-
tuum , Priorum; &c. habeant,
etiamfi rationé dignitatis , Pre.
bendæ , Adminiftrationis ,@ræe.
pofituræ , Perfonatüs ; vel Ofhcii,
diéta Beneficia conferre , præfen-
tare , nominare , aut de ipiis quo.
quomodo difponere. P:acet om.
nibus. |
Item , qui primo loco 2 ignatus
fuerit, fi" Benceficium ubi afligna
tus çft, dum vacaverit, reçiperc
-
sms —
= em ne mere à re fe
é
274
vel acceptare noluerit, fecundus
illud, fise præjudicio primi afñ-
gnati acceptare poflit, & fi fe-
cundus etiam noluerit acceptare,
tertius qui illud idem voluerit,
fine præjudi io primi , & fecun-
di, llud idem recipere poflit, &
fic con'equenter. Placet omnibus.
Item ,quandlo cumque aliqui af.
fignati ad Collationem Archiepif.
copi, Epifcopi, Decani & Ca-
pituli , vel alterius corum haben.
tis Præsendam conferre , cum hâc
chufulà , etiamfi Piæbenda , &
alii ad eamdem claufulam fine
Præsendà ; quia affignati per hanc
formam etiamfi Præbenda , fi Be-
, heficium aliud quäm Præbendam
de voluerint , quoad hoc
pre erantut aflignatis fine Præ-
endä, quotacuinque loci affigna-
tione nonobftante, nifi ex certà
fcientià aliud fuerit ordinatum.
Placet omnibus.
Item , alternativa incipit cur-
rere à die nativit. Dom.anni præ-
fentis. Placet omnibus.
Item, moine præjudicio al-
terius collocati, poflit in pofte-
rum reformart affgnatio de ali
quibus fa@a , puta ff alicni fua
affignatio videatur inutädis prop-
ter _pluralitatem affignatorum ,.
poflit alibi collocari ad aliquam
coll1tiorcem , ad quam nullus fit
affignatus ant etiimfi fint aliqui
fnkiffignati , poffint ad di&am
collationem affignari per D D.
Commiffarios, aut afiquos ab cis
fübititutos, etiam poft Rotuli ple-
tam: expcditionem. Placet omni-
bus , & quod hoc fiat infra men.
em computandum.
Tien, nullus nifi fuerit neutra-
HS, gaudeat prefentis-Rotuli al.
Preuves de la Nouvelle Hifhire
cunda Præbcnda Collegiata »- {e-
fignatione. Placet omnibns.
Item , primus turnus, vel prf
ma pars alternativæprimum con
tinens Beneficfum vacaturum poff
natale noviflimè prateritum , ad
liberam pertineat difpoftionem
Prælati faciendam selon quan
eligere voluerit : fecunda ver
pars alternativæ provifonum ,
quoad fecundum Beneficium vas
caturum obfervetur pro colloca-
tis , juxta ordinem eis per DD+-
Eommiflarios intimandum, feu
ordinandum , & fub pœna decre-
ti. Placet omnibus, ita tamen
quod fi Prælatus, vel Patronus
contulit,.vel præfentavit ad plu-
ra Beneficia citra natale Domint,
ante intimationem fibi faétam de’
aflignatione vel collocationc , om-
nia illa Beneficia habeantus Le
unico', ita quod neceflario ha-
beat providerce de primo vacante
Jtem , ifti turnialternativæ præ
fatæ Pizlatorum ad cellocatos ;:
debent fervari in quirique ftatibus
Beneficioram fequentium , vide-
licet in Præbendis Cathedralibus,.
in Dignitatibus , im fingulis Col.
Jegiatis Écclefiis , Præbendis, in*
curis & in aliis fimplicibus Be-
neficiis, dum tamenBencficia il:
la fimplicia valeant x v. libras pro
importatis, ita quod primam Præ
Bendam Cathedralem'vacaturam,
primam etiam Dignitatem y pe
mamretiam Præbendanr Collegia-
tam, primam Curam & primum
Beneficium fimplex ,- ut pretérr
tur, habcat conferre Prælatus ad
libitum”; fecunda verè Prebenda
vacatura’,. fecunda Dignitus, 19
_cunda Cura ,. & fecundum Bc-
noficium. fimplex applicetur pre
du Concile de Conffance. 127$
cdflocatis, Placet omnibue.
Jrem , fi primus, fecundus, vel
æertius collecatus , & fic nd
Bencfcium éadenis in turno fuo
noluerit -acceptare , per hoc fibi
non præjudicctur, de Be-
neficia, Placet omnibus, ,
Item , Prælatus, & collocati
permutare poffunt de furnis fus,
falvo turna Prælati fequente , 8c
etiam falvo fure præcedentium
collocatorume Placer omnibus.
. Hem, nullus collocetur pro præ-
{enti provifione , qui habeat cecc,
lb. pro importatis, cujufeumque
ftatûs, eonditionis, gradüs , etfi
collocatus fucrit, non gaudeat’,
nifi ex certis caufñs, & confidera-
gionibus, &c. pro aliquibus pér-
donis ue alter duxerint
concedendum , de quoinipforum
dicteris fiat mentio fpecialis, Pla-:
cer omnibus,
Jtem, nulli affignetur Bencf.
cium ; quod cum jam habito, il.
Jam exgedag fummam, Placet om.
nibus.
Item , Magiftri in Theologia,
Doctores in Jure,Domini de Par.
damento, Magiftri Requeftar. Or.
dinarii,D D. Regis Siciliz,& Du-
cum Confeflor , & Elçeemofyna.
rius, primufque Medicus, DD.
infuper Cameræ Computorum fin-
gulariter proipfs, poflint ufque
.ad didtam fummam habere pro-
vifionem. Placet omnibus,
Jrem , Magiftri in Medicina,
Baccalarii formati in Theologia
Jegentes fentenrias, Licentiati in
jure , aliàs non Titulati, habentes
gcc, libras imporrati, non affi-
gnentur , nec cis ultra illam fur.
mam non provideatur : quod fi
fiéturm fucrit non gandeant, Pla-
cet omanibus,
Item, Magiftri in Artibus, &
Baccalarii fimplices , in aliis Fa.
Cultatibus , habentes cc. libras
pro importatis, non aflignentur ,
nec eis ultra illam fummam pro.
videarur : idem de Capellanis
etiam Dominis continué fervien.
tibus. Placet omnibus.
rem, Magiftri in Theologia ,
Doëores in jure , DD. de Parla.
mento , Licentiati in Theol. & in
utroque, ac Ofhciarii prædictos
rum DD. pro fcipfis habeant ad
Dignitates & Præbend. ita tamen:
quod unico contententur illorum,
nifi fpecialiter aliter fuerit ordi.
natum, &c idem de Magiftris in
Artibus , qui funt Baccabarii for
mati in Theologia , vel Licentia-
ti in altero Jurium. Placer om=
gibus.
tem , Ordinatum eft quod col.
locatis fcu aflignatis ad Dignita
tes Sense vel perfonatus
&c. non poflit opponi, ad impe-
diendami collocationem dié&:-
rum Dignitatum , &c. exceptie
_ defectus Canonicatus, fed quod
reputentur ad hoc habiles, & ido-
nei, ftatuto, confuctudine, vel
privilegio quocumque Ecclefiæ-
nonobftante. Placet omnibus.
Item, fi in turno Prælati oc.
currat aliquod Bencficium curae
tum, vel non curaturm , eujuf.
cumquc fit valoris computandum,
& illud fimpliciter non offcrende
ipfum nominatis feu collocatis,
conferat prout voluerit, debcbit
computari in turno fuo , fic quod
proximä vice veniant collocati,
feu affignati : quod fi forfan prop.
ter aliquamcaufam motus ,ipfuim
præfentaverit, & abftulerit diœis.
colloçatis , & nullus ipforum ip-
Mani
DS NO DEEE
es
OR en. Der fs ee -
LE
miméeer me mn
— —
_ Li
_
fum acceptare voluerit, Prælatus
vel Patronus poterit de ipfo libe-
re difponcre cui voluerit, a Da
nées turni fui, cum hoc h1-
eat necellarid façere , ex quo
nullus prædiétorum ipfum vult
acceptare, Placet de
Item , ad amputandas difficul-
_tates quæ poflent elfe in prædiétis
rælentationc ,; & dblatione, Præ-
re & Patronus necefle ipfam
. ©blationem feu intimationem ha-
bebit facere folemniter bis in Ec-
clcfia feu Bencfcio de quoagitur,
fic quod verifimiliter poflit de ve.
hire ad notitiam diétorum collo-
catorum, & habcbit differre pro-
vifionem didti Beneficii pro men-
fe poft hujufm. publicationem,
infra quem diétus collocatus po-
terit di&um Benefñcium accepta-
re, & hoc Prælato , vel Patrono
tencbitur infra idem tempus inti-
mare. Placet omnibus.
376 Preuves de la Nonvelle Hifloire
Item, quod præemiffe tegule ;
feu ordinationes , collocationes &
| afignationcs, & alia quæcumque
fata & ordinata circa materiam
præfentem fic intelligantur , quod.
pro ifta vice valcant, & per hoc.
nullum piæjudicium fiat pro tem.
pore futuro Univeifiatibus , Mo-
naftcriis , Ecclefiis Colleyiatis,
feu Communitatibus quibulcum-
que, quoad eorum libertates, fta-
tuta, & privilegia, vel indulta ;
pixrogativas, & honores. Placer
omnibus. . |
. tem , quod ubi fuppolita Uri-
verfitatis Parilienfis eoncurrunt
cum Suppofitis aliarum Univerli-
tatum,fuppofita Univerftatis Pa—
tifienfis præfcrentur Suppoñtis
aliarum Univerfitatum , cæteris.
aribus , & Univerfitatis Aure-
Énenfs fuppofita præferentur Ane
degavenf. nifi ex certa fcientia ,
aliud fit fpecialiter erdinatum.
Lnffrumentum provifionis Beneficiorun , quoad poreliattw
commi([ariorum. |
N nomine Domini ,amen. No-
verint univerf præfens publi-
cum inftrument. in{pcéturi, quod
ann D. cjufdem M. cccc. vrtr.
indiét. 11. die xwr. menfs Oc-
tobris , ab Elect. Petri de Lunà,
&C. mt in fuperioribus : fuerit tam
ex parte D. N. Regis, Dominæ
eginæ, ejus confortis , Iluftriff.
Principis D. Ludovici Aquitaniæ
Ducis ejus primogeniti , aliorum
DD. Ducum de Sanguine Repa-
li, & tam DD. Parlamenti, quam
matris Univerfitatis ftudii Pari-
fienfis » & aliarum Univerfitatum
& fhudiorum Regni Franciæ , ex-
+ LS
__ pofitum , diétum , & narratum,ac
fupplicatum, quod prænomina
Archiepifcopi , Epifcopi ; Abba-
tes , & alii dium Sacrum Con-
cilium celcbrantes vellent, & fal-
tem ïiflo neutralitatis tempore
endente , advifare, ftatuere &c or-
dinar modum per quem provider
rerur convenientius de Beneñciis !
Ecclefiafticis viris graduatis &
litteratis ae notabilibus de Do-
mibus Regis , Reginæ , Ducum >
& dictorum DD. de Univerhtati-
bus,de regimine,ne propter defec-
tum provifionis , in præjudiciumx
univerfalis Ecclefiæ , & Bdci Oss
EE
du Concile de Conflance: | 397
thodoxæ potiflimè hujüs regni
continpcret fudia diflipari : Gu
miteria pluribus vicibus ac dic.
bus im diéto Concilio difcufsà,
& apertä hinc indè , ac folemni-
tèr examinatà , tandem die datæ
hujus præfentis inftrumenti , vo-
tis & opinionibus per dittum
Præfd., perfcrutatis & petitis,
ipfum Sacrum Contilium delibe-
ravit, conclufit , voluit, concef-
fit, & ordinavit, quod viri litte-
rati de Domibus diétorum Regis,
Reginæ,& Ducum familiares con-
tinuè fervientes. D D. Offciarii
Confiliarii Regis in fuo Parla-
mento, volentes Bencficiari, ac
Univerfitatum Parifienfis, Aure-
lianenfis, Andcgavenfis , Tholo-
fanx,8& Montifpcflulanæ fuas fup-
licationes ficri, more folito ad
ns Pontificem , rotulen-
tur , cum expreflione fuorum Or-
dinum, Graduum ,°& p:æro2:2-
tivarum , aC cum numero & va-
Jlorc fuorum Benefciorum, & ro-
tulos hujufm. tradenc & præfen-
tabunt Reverendiff. P P. & D D.
Patriarch. Alexandrino , Turo-
nenfi , Tholofano, & Senoncenfi
Archicpifcopis, Parifienfi, Lexo-
vicnfi, Albienf, Belluacenfi, Ap-
pamienf, Tornacenfi, cle
Ambianenfi , Lodovenfi , Ne-
maulenfi, Mirapicenfi, Trecenfi ,
Ebroicenf , & Conftantienfi E pif-
copis , S. eue > & S. Michae-
lis in periculo maris Abbatibus ;
& Priori S, Martini Parif quibus
feptem , aut quinque ex eis , aliis
non exclufis, eum interefle voluc-
rinc & poterint, diétum Sacrum
Conciliui , lon ga , maturà & con-
cordi deliberatione fuper hoc ha-
bitä > dedit poteftatem , autorita-
tem, & mandatuin dios Rotu«
los vifitandi, & di&ss fervito-
res Graduate Univerlitatum, in
eis in rotulatos fuis ordinibus,
Gradibus, laboribus, Mmeritis &
prærogativis ac facultatibus . &
valoris Bencficiorum , cæterifque
circumftantiis ponderatis , cos
præfentatoribus & collatoribus
Beneficiorum in Regno Franciæ
& Dalphinatu nominandi , aili-
gnandi, & collocandi , modo quo
eorum confcientix videbitur fa
cicndum , qui præfentatores, &
collatores Bench onu cujufcum-
que Statüs, Gradüs , aut ordinis
exiftant, tencbuntur , fecundüm.
ordinem nominationis , & collo-.
cationis hujufmodi, de Bencfciis
vacantibus ad eorum præfentatio-
nem, vel collationem, feu quamvis
aliam difpofñtionem fpcétantibus ,
difponere , præfentare , conferre,
& providere cifdem. Deditetiam
Concilium prænominatum potc{-
tatem ad vifandi & ordinandi fe-
curitates juridicas , feu poffbiles
reperiri à. jure , ad hoc ut præ-
mifla omnia inviolabilitèr obfer-
ventur.
Demüm verd præfati Reveren
diff. PP. & D D. Patriarcha Ale.
xandrinus , Archiepifcopi, Epif--
copi ,; Abbates, & alii ,; modo
præmiflo , addiétum Concilium
tenendum, die decimà non1 diäi.
menfis Congregati, nolentes præ-
miffam ordinationem elle illufo…
tiam, dubiam , vel incertam re-
manere, ficut nec decet, fed eHec_
tum habere cfficacem , materià fc.
. « A
Jemnitèr, ac lon à & maturài de-
liberatione difcufsà , & examina-
A S 6
ta, concluferunt, flatuerunte, &
_ ordinaverunt, actenore præfentis
M m üj
278 Preuves de la Nouvelle Hiffoire
publici infirumenti,ftatuunt,conf-
tituunt, & ordinant,quod præfen-
tationcs, & collation&, feu quzvis
aliæ difpoñtioncs Beneficiorum ,
uæ fierent in futurum ; quod ab.
Be contra ordinem, & aliter quam
fic nominatis, collocatis & afli-
gnatis , in præjudicium didtæ no-
minationis & affignationis , {eu
collocationis in rorulatorum, re-
putentur, & fintirritz ,caflæ, &
nuilæ , iplo faéto, quas etiam au-
toritate hujus Sacri Concilii, caf-
fant, & annullant, tenore præfen-
tium, & per præfatos D D. Depu-
tatos, feu Commiffarios, quibus
vicesfuas commiferunt circa præ-
miffa , & ea tangentia , & com-
mittunt , irrita & cafla » atque
nulla, feu nullius valoris declarari
Voluerunt , atque volunt,
Poftmodum autem die xvyra.
dié&ti menfis Octobris , prædidi
ad Concilium celebrand. ongre-
gati , ad tollendum difficultates
de poffent haberi in congregan-
© prænominatos Prælapos Ah Sc
tatos , ut præmittitur per iplum
Concilium , ad collocandos in ro.
tulatos, feu in rotulandos ,» Reve-
rendiff. P. D, Ar. hiepifcopi Nar-
‘ bonenfis , vel M ag. Johannes de
Tefsä cjus Vicarius, Epifcopi Ne-
maufenfis , Appamiarum, Mira-
picenfis, & Anicicafs , in quan-
tm tangit fuppolita ftudiorum
Tholofuni & Montis-Peffulani ,
vidcicer pro quolibet ftudio, tres,
vCl duo ex tribus, ac adgvitandam
VEXatiOnc mm tan ipfor. Prælato-
rum, quam in rotulandorum , vo-
luerunt , conclufcrunt, & ordina.
verunt, quod Reverendiff, PP,
Simon Patriarcha Alcxandrinus ,
Patifienfis , Tornacenfis, Ebroi-
cenfis & Montis $. Michaclis fs
periculo maris , autoritate di
Concilii præmiffis confidgratis,hus
jufm. in ratulandos colJokent :
nominent, & aflignent præfenta-
toribus,& collatoribus, feu quam
vis akiam difpofitionem babenci.
bus, modo & prdine quibus eo.
rum confcientiæ videbitur facien.
dum, &‘omnia & fingula præmif.
fa exequutioni debitæ demandent,
aliis tamen prænominatis, qui in-
tervenire voluerint & poterinr
nonexclufis.Infuper 8 hujnfmodi
conceflio & ordinatio inviolabili.
tèr ad effetum deducatur. i
Die x1x,. diti menfis iterüm.
modo fimili Congregati,ftatuerung
& ordinaverunt quod prænomi-
nati quinque Prælari, vel duo ex
ipfis Den nominationes , præ-
ot , & coljocationes præ
dictas , fecundüm Decreri præ-
dicti feriem ac modum , etiam or-
dinem ipfarum inviolabilitèr ob.
fervari. Si verd, quod abfit, çon-
tra tenorem hujufm, ordinationis,
nominationis , aflignationis, &
colocationis conringeret atrenta-
ri, & inter nominatos 6x una,
& coflocarorgs feu Pagronos parte
ex alterà quæftionem oriri, præ-
fatj quinque deputati , aut duo
ex ipfis attentata repargbunt ; &
omnes ac fingules quæcelas &
quæftiones audient, décident, &
termigabunt,& fi præfentatores, &
cllocatores agtentata contra pl£-
miffa, moniti charitativè, &{um-
_mariè, noluerint, neglexerint, aut
pe debito diftulerint, repararc,
1pf quinque aut duo es iplis, quid-
uid fuerit in contrarium Faîtum
CU attentatum reparabant, & Bo-
ncficium de quo fuerit contenflos
—
du Concile de Conflance. 279
æutorltate fujas Sacri Concilii,
épi collocato, nominato , feu af.
gnato , conferent , & afligna-
bunt , & in pofleffionem recipi',
& cidem de frutibus integrali.
tèr refponderi facient cum cffcc-
tu. Contradictores quofque auto-
titate huj. Sacri Concilii cenfurä
Écclefiaftici compefcendo, &c au-
tilium brachii fæcularis, fi fit
opus, invocando. De, & fuper es
bus vidclicet fingulis præmifus ,
Præf. Reverendiff. Pater, & plu-
tes alii petiverunt à nobis nota-
riis , & quolibet noftrum fibi fieri
prb inftrumentum , feu pu-
‘blica inftrumenta, unum vel plura.
Acta fuerunt hæc Parilius, in
Aula Regalis Palatii fuper Sequa-
nam , anno , ind. diebus , menfe
& locis prædi@is , præfentibus
one bib & circumfpectis vi.
tis D D. & Magiftris, Johanne
Brevifcoxx, Henrico de Bragel.
là Sacr. Theol. Profeflor. Petro
Cauchon, Johanne Warini M M.
in Artibus , & Licentiatis in De_
cretis ;, Poe de Alpagionc
præpoñito Ecclefiæ Bcllimontis ,
Johanne de Tefti Vicario Nar-
bonenf. Johanne de Mornayo,
cum Archiepifcopis, Epifcopis ,
* & Abbatibus, & aliis plurimis
teftibus ad præmiffa vocatis {pe
cialitèr , & rogatis. |
Advifsments feper regimine Ecclefie Gallicans , dürante
Neutralitate deliberata, © conclufs Parilius À os Conci-
lium Ecclefie prelibate Congregate mandato
egis ; poff |
Miffam folemnem de Spirit Sunélo , im fncrà Capella
Rezalis Palatii celebratam à D. Archiepi[copo T holo[ano ,
S
Prafidente D. Senonenfi So À Q7 cleéto ad hoc, donec
D. Patriarcha Alexandrinus de
egatione rediiffer ; 4
die xj. menfis Augçufli , ufque nd diem 5. menfis Novembrss »
ann Dom. M. CCCGC. VIII.
DE SENTENTIIS A JURE LATIS.
& fententias à jure latas, quo-
» Aut quarüum abfolutio eft
Apoftolicæ Sedi refervata, abfol-
vere poteft Pæœnitentiarius Sedis
Apoñtolicæ in foro confcientiæ ,
tam cxemptos , quam non exemp+
Vos. Tranfivit per Concilium ur
jecer.:
_ Frem, Si ablolvendus: in caf-
bus fupradi@is, nunc ,-vel in pof-
P Rimd quantüm ad peccata ; :
rum
serum habeat impedimentum pe |
O
veltemporale , vel fortè
#upetrvencrit caufa propter quèm
|
non deberet ad diŒum Pæniten-
tiarium haberi recurfus ; talis, fr
fuerit non exemptus , per pro
prium Epifcopum poterit abfole
vi, cum injunétione , quodquam
ci commodè: poterit, con{pec-
tui illius ad quem eft abfolutio hu
jufm. refervata, fe præfentet, &c.
Si autem fuerit exemptus-ex pri
vilegio ,-vel aliàs habucrit fupe.
riorem:, in eum poteftate Epilco.
pale exercentem, per illum; Si
autem non habuerit, per Epifco-
pum loci Ordinar, ab{olvi poterit
280. Preuves de la Nouvele Hifhoire
in forma fupradictä. Tranfivit per
Concilium, prout jacet.
Item , Si fuerit {ententia excom-
municationis lata à Papâ , Audi-
tore , vel Delegato , aut Subdele_
-gato Scdis Apoftol. propter cu-
jus abfolutionem effet ad excom-
-municatorem habendus recurfus ,
five exemptus, five non exemptus,
hoc tempore per loci ordinarium
otcftatem tamen Epifcopalem ha-
çntem abfolvi poterit in foro
tem ; Super defeûtu ætatis,
quoid Ordines Sacros | citra
Epifcopatum , & quo ad Digni-
tates , & Beneficia curata, citra
tamcn majorcs Dignitates poft
Epifcopalem , in Cathedrali aut
Principali in Collegiatis Eccle-
fs, in quo çtiam tenent aliqui-
Doétores, quod Epifcopi valeant
pro necclitate difpenfare, difpen-
ent Epifcopi, cum Graduatis &
Nobilibus , de duobus annis tan-
tummodè , ut fecundèm Deuni
& Juftitim , caufæ éognitione
p'æmifsä, viderint dibealiadens.
Concilium remittit ad jus com-
Mmune , ut de jure. Fe
Îtem , Super defectu natalium
quoad Ordines Sacros » Dignita-
Fes , & Bencfcia curata, difpen-
fet Pœnirenriarius, in Cafibus in
dd difpenfari confuevit , aliàs
1 non poflet , fatis tolerandum
videtur , quod Epifcopi, pro uti-
Jitate Ecdcfiæ, cum obilibus &
Graduatis difpenfare valcant cau-
fæ cognitione præmifsà, & capi-
tuli fui, feu majoris partis , ad-
hRibito confenfu : majoribus tamen
Dignitatibus poft Épifçopatem,
confcientiæ , ut in aftic. præcex
denti, cum fubfit impedimentum
quominüs ab excommunicatore
bfolvi valeat de præfenti, jux-
ta C. Eccl. de Sentent. Excomm.
in vi. In foro yerù contentiofo
fict abfolutio per Ordinarium ,
quoad non exemptos, & quoad
exemptos, per Judices de quib.
infra dicetur , vocatä parte, ubj
de jure ficri debet : tranfvic,
prout jacet, L |
la
De Dif penfationibus,
in Cathedralibus, & Colleglatis
Ecclefiis exclufis. Concilium re
mittit ad jus commune, *
Item, Super irrecularitate prope
ter violationem Éenfuræ Ecclce
fiafticæ , dum tamen non fuerit
ex contemptu , fi fit calis cafus
fuper quo Pænitentiarius Sedis
Apoft, confucverit de jure fuo
difpenfare , ad eum habeatut re-
curfus. Si verd non poflit haberi,
vel fi caufa fupervenerit propter
quam non eflec diétus pæniten-
tiarius adeundus, difpenfent Epif.
copi, & cum Sa , & etiam
cum exemptis di'penfent fuperio-
res potcftatem Epifcopalem ha-
‘bentes in abfolvendo , nifi fuerit
fcientèt faéta violatio Cenfurz&
interdi@i generalis , quo cafu
difpenfandus adhuc poterit €x-
peétare. Concilium tranfivit ut
jacet.
Tiem , Super irregularitate quæ
pr'opter crimen, quod, etiam poft
pœnitentiam impedit exercitium
Ofcii, ut in homicidà, Simos
Niaco, in Ordine, & fimilibus,
vel propter mutilationem mem
bri, ve judiciur fanguinis ins
un | CULTITUE 4
. A
Du Concile de Conflance, K
Curritur, fi fit cafus in quo Pœ-
nitgatiarius præditus poffet jure
fuo difpenfare , ad eum fuper hoc
tecurratur , alias expectet hr pen-
fandus. Tranfivit per Concilium,
ficut jacet.
. Item, quoad impedimenta Ma-
trimonii ufque ad quartum gra-
dum confanguinitatis & affinitas
tis , fi Pœnitentiarius Sedis A pof-
tolicæ confueveritin hoc, & va-
leat jure fuo difpenfare , ad eum
fuper hoc recurratur ; fi autem
.magna Reipublicæ autoritas exi-
et forte , cum aliquo Re ;
vel Principe fuper hoc difpenfan-
dum, tunc caufz cognitione ee
mifla, Concilium Provinciale ,
citra tamen cCafus , lege Divinà
rohibitos, valeat difpenfare, ut
À quarto gradu , cumillis quibus
viderit difpenfandum. Tranfivit
per Concil. ficut jacet.
_ {tem , circa impedimenta Ma-
trimonii provenientia propter co-
nationem fpiritualem , videtur
tis tolerabile hoc tempore du-
gante , quod Concilium Provin-
‘ciale ex causâ rationabili, cum
pu eu netuEepEute
lios fufcipientis vel filias va-
leat difpenfare. T ranfivit per Con-
cilium , ficut jacet.
. Item , de impedimento prove-
niente propter publicæ honeftatis
juftitiam , fatis tolerandum eft
quod Concilium Provinciale in
trtio , & quarto gradu valeat
difpenfare. Tranfivit.
tem, quoad alia quæ concer-
punt Épifcopos, & majores Eccle-
as ficut ele&iones Epifcoporum
per fuos Archiepifcopos, vel Sede
etropoliranà vacante, per Ca-
piwlum Ecclefiz Metropolitanæ
pollunt de jure confirmari , fic
eletiones Archie ifCoporum per
fuum Primatem, nr Lu ,4 tr
fi non habeant , aut dubitent quis
fit, ille per Suffraganeos Provin.
ciæ Congregatos poterit confir-
mari, & etiam approbari, juris
folemnitate fervatä, ad quosetiam
di&i Archiepifcopi confecratio
indubitanter nofcitur pertinere :
fed Pallii receprionem expectabit
fic promotus, nifi fit aliquis à quo
Pailium poflit recipi.Tranfivit, ut
jacet.
_ Jt:m, quoad de‘e@us qui con-
cernunt perfonas Epifcoporum ,
vel promovendos ad Dignitates
Epifcopales ; vel majore:, fi
aflumendus ad Epifcopatum , vel
Archiepifcopatum patiatur in or-
dine dhdum , attento quod infra
breve valet fuppleri hujufm. de-
fcdtus , & cc aliqui Doëtores
tenuerunt etiam per alium ne
r Papam poffe difpenfari fuper
Roc » fatis tolerandum videtur
uod hoc tempore durante , per
Pt mn immediatum valeat
fuper hoc difpenfari. Concilium
remittit ad jus commune.
Item, fi promovendus ad Epif-
copatum aut Archiepifcopatum,
patiatur in ordine defc@um, cum
tali nullatends pr oi , nifi
* forte fit talis perfona que fit in
facris , vel in ætate Sacerdotali
conftituta , & Regem fecundoaut
tertio gradu confanguinitatis at-
tingat, quo cafu porerit per Con.
cilium Ecclefix Gallicanx , aut
per Concilium Provinciale loci ,
pro utilirate Ecclefiæ fux, co-
gnitione præmif{sä, dif penfari,Con.
Cilium remittit ad commune.
rem , G aliquæ Spenfationcs
a .
2.82 Preuves de la Nouvelle Hifhoire
fuper pluralitate Bencficiorum ,
defeétu natalium, vel ætatis, vel
faper impedimento Matrimonii
€ontrahendi, vel aliàs per Petrum
de Eunä, ante tempus publicatio-
nisneutralitatis, reperirentur cum
aliquibus effe fatæ , etiamfi tunc
vel modd nondum fuum fortitæ
fant cffcétum , autoritate hujus
Concilii ratæ maneant, & per
‘19. Archiepifcopi teneantur
quolibet anno, certo tempore ad
vifando, per fe , vel fi fucrint le-
pie impediti, per alium, ce-
ebrare Concilium Provinciale,
in tali loco fuæ Provinciz , quo
reperiti valeat fufficiens copia pe-
ritorum : in quo etiam ipf, & fuf-
fraganei ac eorum Auiibee , cef-
fante legitimo impedimento , in
fuis propriis perfonis teneantur-
intercfle, & præltare, ac negotiis
expediendis efficacitèr intendere ;
& fimilitèr ahi, fi qui fint qui ad
hoc confueverint vocari, & de-
bent de confuetudine , vel aliàs :
cifdem Conciliis intercffe. Tran-
fivit per Concilium, quia juris eft.
Item , fi propter lcgitimum im-
pedimentum , de quo fe excufare
tenebuntur, in re fua perfo-
ra,non poffint eifdem Conciliis in-
trefle , eo cafu idoneos & litte-
ratos viros cum poteftate fufhcien-
ti ad eadem Concilia pro fe , pro-
priis expenfis mittere teneantur,
qui ca poflint & valeant expedire,
quæ ipfi poffent & deberent, fi
perfonalitèr intereffent.T ranfivit.
Item , fi DD. Archiepifcopi, vel
Epifcopi hoc non adimpleverint,
PUniantur pœna juris::tranfivit
où De Miniflratione Juflitie.
- ordinarios locorum , & excentos
res, ad diétas gifpenfationes ex
fequendas datos, valeant fecun-
dûm fuuim tenorem , -autoritate
tamen hujus Concilii exequutio-
ni debitæ demandari, dum tamen:
non fint perfonæ quæ de fautorià
fcifmatis comperiantur effe cul-
pabiles. Tranlivit per Concilium,
prout jacet. ui
0
per Concilium , prout jacet.
‘ Item, fi aliquis Archiepifcopus
renuerit, vel diftulerit Conciliunr
Provinciale convocare, Epifcopus
inter fuffragantos Decanus, vet
habens aliàs præeminentiam inter
cos ; vel fi in Provincia non fit
talis, aut dubitetur quis fitille,
antiquior creatione poffit & te-
neatur Concilium convorare, &
in co præfidere, fub pœnis juris :
tranfivit per Concilium , ficut
Jacet. +. :
Item, in hoc prélenti Concilio
Ecclefiz Gallicanz ordinabitur dé
tempore & loco pro sapae Con-
cilio Provinciali celebrando , in
qualibet Provinciä., & in ifto
primo Concilio Provinciali ordi-
nabitur de fequenti, & fic dcin-
ceps. Remittitur pro anno præ-
fenti. È
Item , quodlibet Concilium
Provinciale durabit mn menfen?
ad minüs, ante cujus esp y ON
poterunt celebrantes, fine me
& urgente caufà recedere , Fe
prius negotia ibi traétanda ue-
rint expedita. Tranfivit per Con*
cilium , at jacct. |
" Jtem, in didto Provinciali Con-
| cilio comparentes , etiamir-fues
Lite
(Los 4
nt Reis.
TE -
fra
DLEM
ed
sec
NAS 0m
Lisbon lui
vous
Du Concile de Confiance. at}
Tint numero minores illorum qui
debent Concilium celebrare , Nni-
hilominds di&tum Concilium ce-
lebrare, & ftatuere ftatuenda in
co , poflint & valeant , aliorum
abfentià nonobftante. Tranfivit ut
jacet.
Item, quod in di&tis Conciliis
Provincialibus fient debitæ cor-
rectiones , & informationes quæ
juris funt, etiam fi quis re
ratur de Archiepi!copo , ibidem
de hoc ftatim, be NE citationc
eognofcatur , & judfcetur , prout
videbitur majori parti facicndum.
Si verd contra Epifcopum agatur
€riminalitèr, Concilium Provin-
ciale , quafi loco Papæ, poterit
deffinire. Concilium reducit ad
jus commune.
Item , de Cætero tencbuntur
Concilia Provincialia Monacho-
rum Ordinis S. Benedi&ti , &
Canonicorum Regularium , fe-
Cundüm juris formam ;, ac Statuta
Concilii Generalis , & SS. Pa.
trum, ad quod p:r fuos Ordina-
rics virilitèr aftringantur , tam
exempti, quàm non exempti, ut
in jure nofcitur effe cautum.Tran.
fivit per SA Le juris eft.
Item, in præfenti Concilio 1 xs
nunc, deputentur Præfidentes pro
fingulis Provinciis, qui prima
Concilia Provincialia Monachos
rum nigrorum, & Canonicorumt
Regularium valeant convocare,
& ineis præfñidere, & cætera per
agere ad hoc neceflaria , & etiam
opportuna. Tranfivie. |
Liem ,-quia difhci'e cft proptet
temporum malitiam, viarum difs
crimina , & locorum diftantiams
limitationem Provinciarum , fe-
cundüm ordin:tionem bonxæ mes
moriæ Bencdi&ti X I 1. qui come
munitèr duas Provincias , puta
Rothomagenfem, & Turonenfent
in unam Conjunxit, de præfenti
obfervare , difpenfetur, & per-
mittatur qued quælibet Provin
cia, vulgari appellationc & res
putatione fic reputata, valeat, hoc
tempore durante per fe hujufms
capitula, & aliàs fecundèm for.
mam juris celebrare. T ranfivit per
Concilium, prout jacet.
. De Appellationibus.
1°, Fiant appellationes per me-
dia, & yradatim coram crdina-
riis, prout infra declarabitur ,
ni fi fit confuetudo in contrarium,
aliès fidæ non valeant. Utpote
de Archidiacono ad Epifcopum :
de Epifcnpo ad Archicpifcopum,
de ne ad Primatem,
fi quem habeat, etiam ad feipfum,
utad Primatem , fi Archiepifco-
pus fuerit s & Primas , & de Ar-
D Primatum non haben-
te, vel ubi dubium eft an babear,
Primatem , vel quis fit ille, ad
Concilium Provinciale fuæ Pri-
mitiæ, & fi caufa exordium ha2
beret coram Epifcopo fuperiorcm
non habente, vel propter appels
lationem primo Îcco ad- eum in
terpoñitam , procederetur in cas
sd coram eo, & fortè ab eo ad
Concilium Provinciale continge-
ret appellari , cum eo cafu poñit
ad eum iterum appellari , Conci
lium dabit Commiffarium , vcl
Commiflarios , ad cognofcenduns
ni]
234
de causä , & definiendum. À quo-
rum Commiflariorum fententia ,
fuerit appellandum , ad Conci-
tium iterüum poflit appellari, quod
rursèm , ubi opuserit, poterit da-
re Commiflarium , aut Commif-
farios pro finali terminatione ne-
otii, vel per fe terminare , &
RAD executioni debitæ fa-
cere demandari , dum tamen fue_
rint tres fententiæ conformes, &
duz appellationes, vel altera fen-
zentiarum in rem tranfiverit judi-
catam. Tranfvit, utjacet. |
- Îtem , fi contingat aliquem ap-
ellare à Judice fuperiorem non
Ébénée , Vel de quo fit dubium
an habeat , fi per Judicem à quo
fucrit excommunicatus ,; propter
periculum animarum quod im-
minercet , expectando Conciliurm
DProvinciale, Decärius Epi{copo-
rum , vel antiquior creatione :
Epifcopus in Provincià , poterit
talem cxcommunicatum abfolvere
ad cautelam in forma juris , vo-
catà parte. Tranfivit per Conci-
lium, atjacet.
Item , fi appellandum fuerit 2b
aliquo Officiali, vel alio Jurif.
dictionem exercente cxemptorum,
de quo confuetum fit ad Sedem
Apoñtol. & non ad alium appel-
lari, tunc in hoc cafu, ad Con-
cilium Provinciale loco Papz ap-°
pcilari debebit, quod Concilium
poterit .dare Commiffarium: aut
Commiffarios , prout fupra , arti-
sulo præcedenti. Tranfiyit,
Rem , fi à vices gerente alicu-
jus confervatoris habentis confer.
vatoriam pee autoritate
À poftol. dati, ueritappellandum,
ad di&um confervatorem poterit
appellari , cui etiam > & placet,
Preuves de la Nouvelle Hiffoire
caufam appcllationis alicui com;
mittere poterit, à quoctiam,
fitopus, poterit ad diétum con.
fervatorem iterüim appellari , &
iterùm per eum alteri committi;
& fi confervator per fe de causà
cognofcat , & ab co fuerit appel-
landum , ad Concilium Provin.
ciale, loco Sedis Apoftol. poterie
appellari ; quod Concilium ctiam
dare poterit Commiffarios, &
de fic , & taliter, quod
Ph tres fententiæ confor-
mes, & duæ appellations, prout
in fuperioribus diétum fuit. Tran.
fivit per Concilium, de conferva-
toriis perpetuis conccflis ante da-
tam nefandarum litterarum.
Item , in Conciliis Provin-
cialibus, quando ibi fuerit pro
cedendum , quantum commodè
fieri poterit , fummariè , & de
plano procedatur. Tranñvit pes
Concilium.
Item , f\ caufa inchoata in uno
Concilio Provinciali , non poflit
totaliter expediri , dabuntur à
Præfidente , cum dcliberatione
majoiis partis, Commiffarius ; vel
Commillarii , qui cognofcent, &
procedent in caufa, juris ordine
fervato , & fecundüm formam ju-
ris, vel aliam à Concilio præfigen-
dam. Tranfivit per Concilium. ,
Item , Commiffarius, vel Com
miflarii, cum eum, vel cos con-
tigerit, propter caufam fibi com-
miflam, Épifkopi demicilium prO=
ficifci , habebunt expenfas à par-
tibus ,Arbitrio Concilif Provin-
cialis. moderandas ; etfi non. pro-
ficifcantur , ad inftar figilli or-.
dinarii , fint fui figilli emolu-
mento contenti. Tranfivit, PECU#
de jure. | 1
#
FAR?
£
5
2°
==
Es Ne se E-—.-
— ru
da Concile de Conflancez | 25
_ Len, äppellatione interpofità
ad Concilium Provinciale, tene-
bitur appellans citationem impe-
trare, & facere exequi intra duos
menfes, à tempore interjeæ ap-
Rens numerandos ; aliàs pro
efertä habeatur , fic tamen quod
appellatus, à die conceffionis AÆpof-
tolorum , habeat unum menfem ad
comparendum in Concilio Pro-
vinciali ; quam citationem impe-
trabit à Decano Epifcoporum ,
feu habente przeminentiam inter
eos : vel fi non fit talis in Provin.
cia, vel dubitetur quis fit ille,
ab antiquiori creatione , ut fu-
pra ; vel à cominittendo, feu com-
mittendis, qui quoad hoc, in pti-
mo Provinciali Concilio ; pote-
runt deputari.. Tranfvit.
Item , quod appellationi ad Se-
dem Abo. interjctæ non defe-
ratur , & talis appellatio , auto-
titate hujus Concilii Ecclefix Gal-
lic. declaretur efle nulla. Tranfi-
vit, &c.
_ tem , quod omnia & fingula fu-
pradiét: , & fequentia , autorita-
te hüjus Concilii ordinentur, &
fatuantur , & perpetuam obti-
neant roboris firmitatem. Tran
fivit, &c. |
rem, Sic provideatur & fiat ;
Fire ad Forum fzculare de præ-
ictis nullomodo cognitio tranf-
Mittatur , fcd præcisè executio,
Cum brachium fæculare fuerit in-
Yocandum. Tranfivit. ,
_Jiem, de litigiis in Rom, Cu-
Fa ; Coram Auditoribus, vel aliis,
aut In partibus, coram executori-
Aus » vel judicibus dekegatis pen-
dentibus indecifis » fialtera par
tlum hoc requirat ,coram judice
Pdinario procedatur , in eo {ta
|
tu in quo lis pendebat , nifi fuerit
ab eo appellatum ; quo cafu, ad
proximum fuperiorem recutratur,
etfi fuerit appellandum , ad pro=
ximum fuperiorem appelletur, fix
cut ee fuit diétum , in ar«
ticulis loquentibus de appellatio.
nibus. Tranhvit per Concilium,
prout jacet. |
Item , fi aliqua pattium non ha
beat jura fua, feu inftrumentafuas
& vetit à Notariis , feu aliis qui-
bufcumque ea detinentibus recu-
pcrare, detinentes per judicem
caufx , ea reddere compellantur,
& tunc in fubfidium invocabit
brachium fæculare. Si verd inf-
trumenta neceflaria, diligentià fu-
per hoc adhibitä, de quà ne
mè conftet, haberi non poflint ,
à proceflu coram Ordinario fu-
peeseas » donec potucrint ha-
cri.
Item , quia forfan multæ fen=
tentiæ defnitive & interloquuto.
riæ fuerunt latæ in Curii Roma-
nä , antequam neutralitas indi&£
Curiä nota effet, quod hujufm.
fententiæ , quarum procefluseran£
inchoati ante datam litterarunr
illarum nefandarum , latæ, etiane
infra menfem à die publicationis
neutralitatis computandum , au-
toritate hujus Concilit , & non
aliès valeant , & per Ordinarios
vel alios executioni demanden-
tur , dum tamen fubftraétioni aliis
faétæ , & conditionibus appoñris
in reftitutione , ac neutralitaté
præfenti nullatents præjudice.
ture.
Item , quod in Monafteriis five
Abbatiis exemptis, pendente nen-
tralitate, Eleéti pofline, & tenean-
tur confirmationes & benedictios
N a iij
28 Preuves de la Nouvelle Hiffoire
nes fuas recipere à Diæœcefanis | conceflo, ab alits recipere bof,
Epifcopis, fine præjudicioexemp- | fint. Tranfivit, &c. |
tionum fuarum , pro futuro tem- Item, in caufis proccdatur fe.
pore, & quod hoc der pona- | cundum difpofñtionem juris com
tur in litteris {uper hoc facien. | munis, non fecundum regulag
dis ; nifñi confirmationem & be. | Cancellariæ , nifi fint conforme
nediétionem , ex privilegio cis | juri cormuni. Tranhvir, &c.
Circn modurs providendi in Beneficiis , dr circs difiributionen
cornmdem. | |
10. Irca Eleétiones & poftu. | vel quando de confirmatione Pri.
C lationes , flant, ut jura | matis agitur » Decanus Epifcopos
volunt ; omni abufu fæcularium, | rum, Fe habens przeminenti-m
vel magnatum , & oppreflionibus | inter eos, vel fi non fit talis, vel
quibufcumque ceffantibus, &fac- | dubitetur quis fit îlle , antiquiot
tæ de procurante,velratum haben- | creatione faciat proceflum & edica
te talia fieri, non valeant neccon. | ta, & referat ad fupradi&um Pro.
firmentur, & fi contra Ele&um , | vinciale Conciliurse , in quo dice
vel poftulatum talia opponantur, | tus Decanus, vel habens, &c.
fuperior cognofcat. | vel antiquior creatione, præfens
Item, fi de eleétione Archiepif. | in Provincia, præfidebic, & dein-
ep fuperiorem non habentis, | de Concilium confirmabit, vel
vel quando dubium eft an habeat | infirmabit, prout de jure.
. fuperiorem , vel quis fitille, ut Item , quantum ad Religiolos,
fi de cletione Primatis agatur , | Abbates LÉ congregent , & dic-
Concilium Provinciale cognofcat, | tis religiofis tiques
etfi fit opus confirmet , ad quod | ad A recurfus has
Concilium fuffraganeos, & alios | beatur » qui autoritate hujus
Convocare tencbitur Decanus | Concilii religiofis habeant provis
Epifcoporum , feu habens præ- | dere. LE
eminentiam , inter eos, vel fi non * tem, Dignitates, perfonatus,
fittalis, aut dubitetur quis fitil- | adminiftrationes, & alia bencfi-
Le , antiquior creatione Epifcopus | cia quæcumque cledtiva, tam 1
-in Provincia, nifi intra quatuor | Cathedralibus,quam in Collegias
_menfes debeat fequi Concilium | tis Ecclefis, dimittantur eleéto-
ordinar, ita tamen quod contra tribus, qui ad cas, feu ca ; viros
Ele&tum vel poftulatum non cur- | idoneos eligerc teneantur.
rat tempus juris. . Ltem, ad evitandum fraudes &
Item , in cafu videlicet quando | ambitiones aliquorum , qui po
de confirmatione Épifcopi fupe- | fent diverfis Rotulis diverforunt
fiorem Primatem non habentis, ftudiorum ,aut Dominorum , auf
vel ubi eft dubium an habeat fu- unius ftudii, & unius Principis
Péciorem , vel quis fix ille , vel : imponi, & per hac occupare lo
du Concile de Conffasces | 289
€ Multarum perfonarum idonea-
fuM , rationabile eft quemlibct
unico Rotulo dumtaxat infcribi.
Quod fi aliquis de fa@o diverfis
imponeretur Rotulis , talis , infra
menfem » à tempore nominatio-
nis , habeat fe ad unum illorum
: Rotulorum determinare, non h:a-
biturus regrefflum ad alterum,
uod fi non, & fcienter,, fit ipfo
&o ambabus privatus nomina-
tionibus. Relinquitur difpofitio.
ni collocatorum. |
Si verd alicui nominato provi-
deatur per ordinarium, feu jure
ordinario , vel alias , de aliquo
Beneficio incompatibili, tunc per
affequutionem Benefñcii incompa-
tibilis , fuæ nominationi renun-
ciafle cenfetut , quoad incompati-
bile Beneficium ejus virtute afli-
Snandum.
Item, quod didtæ nominationes
fiant cum decreto , ita quod col-
Jocatio & præfentatio, & quid-
quid contra præmifla , aut ali-
quid , vel aliqua ex eis fuerit fac.
fum, non valeat, imdomnia quæ-
cumque fuerint in contrarium at-
temptata , fint ip{o faéto nulla.
Item , & quod in nominationi-
Dus faciendis fiat mentio per no-
minandos de Benefciis obtentis,
& de numero & valore ipforum
in portatis, alias nominatio fub-
reptitia cenfeatur.
* tem, quod fi nominati Benefñ-
ia fub fud nominatione cadentia
non acceptant, vel declarant in-
fra menfem à tempore notitiæ in
loco, fic nolle ex , Patroni,
u collatores ex tunc poterunt
liberè præfentare, & conferre.
” Jtem, quod non providcatur nifi
Ncutralibus, & non illis de quibus
\
erit dubium, donec fint declaraté
neutrales. nn nn
Item , quod non nominetur has
bens Beneñcia valentia cccc.
bras in portatis, & fi contrariune.
fat , nominatio, collatio, & quid
quid in contrarium faétum fue
rit, fintip{o fato nulla : remite
titur ad collocatores.
Videtur quod etiam non des
beant nominari habentes tres præs
bendas in Cathedralibus Écclefiis,
nifi fic, quod per afflequutionem
alicujus Benéficii, virtute fuæ no-
minationis, unam de dictis præ
bendis dimittere teneantur infra
menfem, nifi fortè eflet Magifs
fter in Theologia |, vel Doors
in Jure. Remittitur ad colloca-
tores.
Item, fi qui, poft obtentam nos
minationem , apprehendantur ale
teri contendentium obedientiam
præftare , ipsà nominatione , 8e
Bencfciis virtute ejufm. nomina-
tionis obtentis privati fint je
faéto , & contra præftantes obe
dientiam hujufmodi fiant pro
ceflus autoritate hujus Concilii,
prout duriùs fieri poterit.
Item, quod permutationes Be
neficiorum receptæ per Petrum de
Luni ante tempus publicatio-
nis nefandarum litterarum RKRegi
tran{miflarum dcbitè faûtæ, &
quæ quoad poffeflionem non funt
foititæ effetum , debeant autori-
tate hujus Concilii ad effe&um
per ordinarios perduci, dum ta-
men diéti Petri, aut fcifmatis fau-
-tores non extiterint. à
Item fi Lt tempus datæ dic-
tarum nefandarum litterarum,gra-
tias expeétativas habuerint;in Rà-
tulis Univerftatis autaliis, quoe-
255 Preuves de la Nouvelle Hifhoire
rum Bullæ, & proceflus fai fuc-
tunt ante tempus diétum , & poit
datam ipfarum litterarum , & an-
te noutralitatem virtute gratia-
rum antiditarum Beneficia ac-
ceptaverint, & fibi provideri fe-
ectint, fi competitores habeant,
coram ordinariis habeant fuper
talibus recurfus , qui, autoritate
hujus Concilii fuper hoc cognof.
ant & juftitiam partibus minif-
trent.
Item , fi contingat aliquos fua
Bencficiia coram ordinariis per-
mutare , permutationes , & colla:
tiones hujufmodi non computen-
tur in turno collatoris five Patro-
ni, cum non fit liberum nomi-
natis talia beneficia causâ per-
mutationis vacantia acceptare,
nec collatoribus fit liberum aliis
quam permutantibus illa conferre.
Item ; fiat articulus, quod fi
unus nominatorum nolit Benef.
Cium vacans acceptare, alius poft
eum , ad eamdem collationem no-
minatus illud acceptare valeat
dûm tamen intra menfem fuper
hoc declaret {uam voluntatem $
ut in uno artic. fuperids fuit dic-
um,
Jtem , ad tollendas fraudes quas
eollatores facere poffunt, procu-
rando quod unus nominatorum
unum modicum & tenue Bencfñ-
cium vyacans acceptaret , ut fortè
dire poffet in turno fuo unum
groflum & pingue Beneficium,
quod in proximo vacare fperare-
tur, advifetur de remedio, puta
quod Bencfcium de modico yalo-
‘re non computetur in furno, nec
impcdiat quin nominandus Bene-
‘Hcium proximè vacans valeat ac
#épiyc, vel aliès advifetur , 6 fit
fit, aut
opus. Circa hoc providebuñt cols
latores. D
Item veu nominatus non pof-
cbeat Prælatum vel col-
latorem moleftare de fibi confe.
rendo Beneficium in turno didti
Prælati, quodque fi per fe vel
alium fuper hoc preces apud Re-
gem & Dominos impetraverit , &
ftatim quod ad ejus notitiam per.
venetit , fi ab ejufm. precibusnon
deftiterit cum effeétu , cadat à ju-
re nominationis fuæ , & ad fe-
quentem nominatum jus fuæ no-
minationis ip{o faéto transferatur.
Item , quia in aliquibus Eccle-
fiisCanonici Hebdomadarii folent
Beneficia conferre , quæ tempore
fui turni vacant , fi contingeret
vacare Benefcium debitum ali-
cui nominato , virtute fuæ no-
minationis, Capitulum fllius Ec-
clefiz illud Benefñcium prædiéto
nominato çconferre tenetur , aut
ipfum nominatum præfentare ;
quo çafu præfatus 1ebdomada-
rius poterit & debebit aliud con
fequenter vacans Bencfcium li-
berè conferre , licet temiporc ture
ni alii Canonici Beneñcium va-
care contingeret. |
Durante etiam autoritate Con-
cilii Ecclefiæ Gallicanz ftatutum
cft, ut Benefcia adhzærcntium Pe-
tro de Lun, vel fibi fervientium;,
in manu Regià ponerentut , 1°
lorumque reditus non {oluti , €a-
dem autoritate colleéti, convet-
terentur ad profequendam unlo-
nem, & de ipfs Beneñciis aliis
provideretus , fecundum drdina-
tionçrm præfati Concilii. ,
Jam antea, & circa finem Sep
tembris D, Ludovicum de Har-
À A . Col.
surig Repià ftirpe ortum, 4 legia
co
pe
ou de Concile de Confiance 289
Tegio Rothomigenfi inÂArchiepi‘c.
eletum , qui Concilio prælide-
bant , decreverunt confirmin-
dum » & Archiepifc. Auxitan.
cui Benedidtus ipfum Archiepif_
tee contulcrat , dixerunt re-
lendum , quia ipfi adhærcbat,
& 2b eo de novo Cardinalatum
accéperat , etiam poft neutralita-
tem divulgatam.
Eo etiam tempore permutatio-
nem, inter Epifcopos de Tarbes,
& Tricorien{em etiam confirman-
"ro
dim cenfuerunt , ftatucntes ut
piædiéta, & qux deinceps pet
eos agend1 effent, affiftcntes Epit-
copi fivillis fuis munirent, & fic
bé obtincrent , donec unio:.
haberetur in Ecclefià fanéti Dei.
Hæc omnia delibherata funt fal.
vis Juribus Coronæ Franciæ , &
libertatibus Eccléliæ Gallicanxæ,
falva etiam debitài fanédtæ Sedi
Apofñtolicæ reverentiaà, & D. Pa-
pe futuro legitimo , claré nos
errante.
17. d Avril 1410.
Gén par la grace de
Dieu,Roy deFrance ; À tous
ceux qui ces prefentes Lettres ver-
ront, Salut. Noftre tres chere &
améc fille l'Univerfité de Paris
Nous a fait expofer , que jaçoit
que par le Concile par Nous, &
nos Royaume , & Dauphiné de
Vicnnois tenu & celebré en la
conclufion de la neutralité , faite
par Nous, en ncfdits Royaume
& Dauphiné aux deux Conten-
dans du Papat de l’Eglife Univer-
{elle | aient efté faits pluficurs
| Statuts & Ordonnances pour le
Gouvernement de ladite Églife,
& entre autres fur les Provifions
ë& Collations des Benefices , afin
ee lefdits Bencfices fuffenr con-
erés & diftribués par les Ordi-
naires, à perlonnes dignes & bien
Méritées, tant de nos ferviteurs
& familiers , comme des Eftu-
diants & Suppots de noftreditte
fille l'Uaiver ité, & d’autres Eftu-
des, pour lefquelles Ordonnan-
C6 tenir en leurs termes, & gar-
der que elles nç fuflent enfrain-
R5 par Îcfdits Ordinaires » Cuf=
fent efté commis par ledit Con-
cile aucuns, qui à ce pourvoi-
roicnt, en deu d’iceux Ordi-
naires, & à nofdits ferviteurs &.
familiers, & aufli auxdits Eftu-
diants , & Suppots de noftredit-
te fille l'Univerfite de Paris, &
d’autres Eftudes , aient efté par-
ticulierement faictes & diftribuées
affignations , pour, felon lefdittes
Ordonnances , leur eftre pourveu
defdits Benefces , par lefdits Or.
dinaires, & Collateurs d’iceux
Benefñices, fur lefquels chacun
d'eux eftoit affigné. Depuis Îla-
quelle conclufon de l‘dire neu-
tralité, pluficurs d'iceux nos fa-
miliers, & ferviteurs, & defdits
Eftudiants & Suppot: de noftre-
ditte fille l'Univerfité , & d’au-
tres Eftudes , aient cfté deuement
& canoniquement pourveus de
B:nefices , felon lefdits Statuts &
Ordonnances du Concile defluf.
dit, & en aient efte deuement &
Canoniquement mis & inftitués,
en poflefion & faifine, neanmoins,
par inädvertance ou autrement,
aucuns Juges Apoltoliques | &
[e)
250 Prenves de lx Nouvelle Hifhire
autres petfonnes ont perturbé,
molefté & empefché, & s’effor-
cent de perturber , molefter &
empefcher plufeurs de nofdits fa- |
miliers & ferviteuts, & defdits
Eftudiants & Suppots de noftre-
dite file l'Univerlité de Paris, &
d’autres Efludes, ou, & pour rai
fon defdits Bencfces ,aeux ,ainfi
ue dit eft donnés & conferés, &
deal ils ont cfté deuement mis
"en poffcfion & faifine , qui a efté
& eft ,en venant directement con-
tre Îedites Ordonnances, & en
grand perturbation de nofdits
Royaume & Dauphine, & plus
feroit, fi par nous n’eftoit fur ce
ourveu de remede convenable,
£ connne dit noftreditte fille, en
nous humolement requerant ledit
remede. Pourquoy , Nous , ces
cho'es confiderécs, & qu'à nous,
qui fommes gardien , protecteur,
& defenfeur des Ecliles de nof-
dits Royaum= & Dauphiné, &
qui Îes Statuts & Ordonnances
deflufdittes faittes audit Conci-
Île ,; avons ratifites & approuvées,
appartient iceux, & tout ce qui
s'en eft enfuivy faire tenir & gar-
der , fans enfraindre , & pour ob.
Vicr aux inconvenients devant
dits , Avons ordonné & ordon-
nons par ces prefcntes , que tous
ceux à qui aura ainfi efté pourveu,
felon Îefdits Statuts & Ordon-
nances de ladite neutralité, d’au-
Cuns Bencfces en nofdits Royau-
mc & Dauphine , foient mainte-
nus , gardés , & deffendus, felon
la forme defdits Statuts & Or-
donnances en poffcffions ez faif-
nes .deflits Bencfices efquels on
€S trouvera eftre | &. que tous
Iroubles & empefchements qui en
ce leur feront mis, en foient oftés,;
par Île premier de nos Jufticicrs-
qui requis en fera, & tous les
perturbeurs, empefcheurs & au-
tres , qui pour ce feront à con-
traindre, contraints à eux dcfif.
| ter dcfdits troubles & enpefche-
ments ; & à rendre, bailler, &
| mettre royaument & de fait, és
mains de nofdits Jufticiers , com=
me en la noftre, toutes citations;
procés , & autres muniments , par
vertu , Ou fous ombre defquels
ils fe feront efforcés, ou efforce-
ront de faire iceux empefche-
ments ;. & aufli revoquer, rappel
ler & mettre du tout à neant tous
les procés qu'ils auront fur ce
faits & fait ire , par la prife &c
expletation des temporels qu'ils
tiennent & tiendront cn nofdits
Royaume & Dauphine, à Le
que titre ou caufe que ce foi;
ou autrement par toutes VOIS”
deues & raifonnables.. Er s’aucuns
en avoit, qui n’euflent temporel
en nos Royaume & Dauphiné, &
wils fuflent ou foient refufans
prie à nofdits Mande-
ments, inhibitions & deffenfes,.
qu'iceux & tous ceux qui pue
eux procureront lefdits empefche=
ments, & fi s’'entremettront & fe-
ront entremis de leur aider à ce
faire & fouftenir, foient pareil-
lement contraints par prife & er
prifonnement de leurs perfonnes;
& par arreft & detenfion de leurs
bicns, jufqu’à ce qu’ils aient deue-
ment obtemperé & obey auxcho-
fes deflufdittes, & à chacune
d’icelles. Si donnonsen mande-
. ment à nos amés & feaux Con-
{eillers, les Gens: tenans, & qui
tiendront noftre Parlement :: 2#
cienrcfe
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& où ls
MIRE
ble
Fr
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NT
du Concile de Conflence. ‘29€
Ptevolt de Paris, & à tous nos | cuns cas defquels Le Penantier ne
Senefchaux, Baillifs, &c. Doug
à Paris le xvrr. jour d'Avril
M. ccccx. après Pafques, & de
noftre Regne le xxx.
Sur les inconveniens qui pour-
font avenir, à caufe de la fuf-
tradion de l’obeiffance totale, ont
“æfté avifces les provilions & re-
medes qui s’enfuivent.
Premicrement, quant aux Sen-
tances & Procès quelconques,
que pourroit faire Le Pape, a cfté
it, que pour crainte defdittes
Sentences & Procès, on ne de-
voit point defifter de faire la fu.
traétion, & que telles Sentences
& Procès feroicnc de nul effet, &
de nulle valeur, & que par con-
£:quent il ne foit nul befoin d’ap-
4.
Neanmoins il a efté dit que d’a-
bondant , & pour appaifer des
confciences de aucuns {crupuleux,
doutant où il ne faut point dou-
ter, on pourra ARE PS ou ap-
peler, en tant que befoineneit.
tem , quant aux abiolutions &
fentences des pechés refervés au
Pape , il a efté dic, qu'il y eft af-
fés pourveu de droit, c'cft à {2-
voir que Îc Panantier , ou Penan-
tiers de Cour de Rome, defquels
l'Office eft perpetuel, & lefquels
‘le College des Cardinaux pour-
toit fubrogier , fi aucuns en fail-
loient , au cas que ledit Penantier
&c les Cardinaux fe departiront
du Pape, en pourra abfoudre, f-
non l’'Eveique Diocefain , en cn-
joignant à celui qui fera abfous
ainfy, que fitoft qu’il y aura Pape
paihble , il venroit devers luy &
<ecy eft expreffement fournir de
droit: & fe an difoit, qu'il y a au-
peut abfoudre, & qui font ex-
preflement refervés à la perfonne
du Pape y réponfe, que de’tous
cas , l'Ordinaire peut abfoudre
en Ja fourme deflus ditte.
drem , quant aux di'penfations
de mariage &c. a efté re s’
en avenoit aucuns cas de tres
grand & evident profit , ou de
neccflité urgente, comme de la
paix de deux grands Princes, &c.
que l’Ordinaire g pourroit dif-
penfer , ou efpoir le College des
Cardinaux tout d’un accord.
Lem , quant aux impetrans qui
ont fait leurs prieres, a efté con-
clus qu’ils ne juiront en quel-
que maniere de leurs graccs, fi
eHes n’avoient à plain , au jour
de la fuftra&ion totale, ces
leur effet.
tem, a cfté dit que Île Roy,
& l'Eglifc de France ne fouffrif-
fent deformais que le Pape ufur-
pait , confondift , ne enervaft,
ainfy du tout comme il a fait de-
puis aucun temps, la puiffance &
autorité des Prelats de l'Eglife de
France, quant à la Collation .&
difpolition des Bencfces, laquel.
le chofe a efté faite contre toute
raifon , l'autorité des faints Con-
feils, & Canons , le bien de la
Police Ecclefiaftique , & que l’E+
glife de France fuft ramenée,
quant à ce, à fes libertés & ufa-
ges anciens.
Item , quant à ceux qui fnac
obligés au Pape par ferment, &
fur peine d’excommunicment à
payer , &c. a efté dit que par la
_ ceffation d’obeiffance, laditte obli-
gation eft fufpendue , & que par
non payant , ils n'encotrroient
Oo ij
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D, — © me — on
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292 | Prenves de la Nouvelle Hifloire
ne parjure, ne fentence.
Item , a cfté dit outre, que le
Roy devroit pourvoir que ps
mais perpetuellement toutes telles
exactions , comme dc vacations ;
roCurations ,; &C toutes autres
emblables ceffaffent , pour caufe
des deftructions des Églifes, &
autres tres grands inconvenients,
qui en adviennent par chacun
jour , & auflice font chofes vo.
De & de nouvel impo-
fées | & fe le Pape faifoit fon de-
voir, & il avoit befoin , on pou-
roit bien avifer autre manicre de
pourvcoir à fon eftat, appcllés
ceux qui {croient à appeller.
rem , quant aux appellations
qui feroient interpoftes au Pape,
il a cfté dit que tout ce foit de-
laiMié à la difpofition du droit
commun , comme quand le Papat
Vacque par mort , mefmement
que , fe Dieu plaift , on fera
briefment pourveu de Pape à l’E-
glife, ou cependant celui qui au-
râ beloin d’appeller , appellera de
l'Evefque à l’Archeveique , & de
l'Archevef que au Confeil Provin-
cial, qui fe tiendra chacun an
une fois.
rem , quant à ceux quiauroicnt
fcrupule de confcience d’obeir à
la füuftradion , il a efté dix qu'ils
font tenus de eux conformer à la
determination du Roy, & de de-
paies leur fcrupule , & fe ils ne
€ vouloient faire, le Roy y pour-
Toit, & devroit pourvoir felon ce |
Au'aucresfois fut dit publique.
He
nest. L -
ment , & par Monfeigneur. le
Chancelier,
Et pofé qu’il y en ait aucuns.
qui ne veulent depofer leur fcru-
pule , toutes voiesen ya fans com-
paraifon plus, qui, fauve confcien- *
ce, ne pouvoient obeir à celuy
qu'ils reputent [cifmatique, fau-
teur, & norriceur de fcifme, &°
empcfchant l'union de l'Eglife,
mefmement quand obeiffänce que
l’on luy feroît feroit norriffement
de fon peché, & en ce faifanr,
ils cn feroient caufe, & partici-
peroient avec luy, au fait, & cri-
me damné ; & on doit pourveoir
de raifon au grigneur nombre &
à la grigneurc neceflité,
Item , quant à la confirmation
des elections des exempts , a efté
conclu qu’elle fe fera par les Or-
dinaires , parmy ce qu'ils baille-
ront Îcttres, que pour le temps
à venir, ce ne porte prejudice
auxdittes exemptions, & aufli au-
ront les exempts lettres ou inftru-
ments que l’Eghife de France à Pa-
ris aflemblée à cecy ordonné &
voulu cexpreffement ;, que l’Ordi-
naîre, pour le temps à venir nc
puie cecy traire à aucune con
fequence, ne fairexpar ce aucun
prejudice aux exemptians, & Pa?
Cette maniere fera confirmé par
l'Evefque de Paris l'Abbé de faint
Denis. .
tem, de litigantibus in Curiæ
Romanä, veniant litigantes co-
ram Ordinaris.
+ +
ss.”
e
du Concile de Conflance. 253
Lettre du Roy aux Cardinnux de Rome.
Arolus , Dei Gratià Franco-
rum Rex Egregiarum cir-
cum{pe&tionum viris , & amicis
noftris chariffimis , pro Cardina-
libus fe in Romà gerentibus falu-
tem , & ae Jachrimanti-
ue Matri omnium Ecclefiæ con-
A en Cognofcitis abundèë fi non
fallimur , dile&i & fideles amici
chariflimi , quod in gravibus do-
loribus & anxietatibus , ob duo-
rum neéphandam ambitionem ,
ui diù ke Papatu contenderunt,
ARE Ecclefia magis in dies
affigitur , magis laccratur &
concutitur. Videntes nunc mife-
ràbilem, & horrendam, atque ,
exalto nifi Deus piis oculis per{pe-
xerit, fubverflbnem , indè geme-
bundi & anxii vifcero tenus com-
movemur , ejus defolationi piè
condolentes , & eo magis, quoad
confolationem ejus procurandam,
magis ex debito obligamur. Ad
quam rem per agendam quantos
Fabores |, quantas follicitudines
in Conciliis celebrandis, in Le-
es per Chriftianum Or-
em tran{mittendis , noftrà ab
ineunte adolefcentiä , Dco, & vo-
bis teftibus adhibuimus, fatis, &
fzpè potuiftis attendere. Ut igi-
tur vetera vobis notiflima omit-
tamus , & noviffima capiamus ,
poft multos., variofque labores
Circa viam mutuæ ceflonis ten-
tatos, poft obitum illius qui apud
vos [nnocentius dicebatur , ÂAn-
gclum Corarium , quem nunc
Gregorium appellatis , in vef-
.trum Papam , fub votis & jura-
mentis de reaunciande”, & ce-
dendo Papatu elesiftis: quo elec:
to » ab eodcm litteras accepimus
continentes quod Petro de Lunä,
cui tunc Papæ obedivimus , mor.
tuo, vel cedente, erat, pro uni.
tate Chriftianorum , paratus juri
fuo perverfo renunciare , & dic-
tum Petrum de Luni, ut fiunili-
ter agcret , per fimiles litterzs
hortatus eft , cui fuper hoc Bullas
fuas mifit. Tunc profcéto magno
& ineffabili gaudio exultavimus,
uando ambos de Papatu conten-
es in camdem fententiam ,
in viam ceflionis convenire , &
totum mundum inde gaudere, &
in noftrâ profequutione videb2-
mus cfle unanimem. Et ut à no-
bis confolarentur , folemniflfimos
noftros & Ecclefiæ regni noftri
Ambafciatores , in magno, &
notabili numero, de nofträ inten-
tione & voluntate ad plenum
cdoétos , primd ad diétum Pe-
trum de Lunä, deindè ad ditum
Angelum tran{mifimus, & 1.
quam apud eofdem contendentes
per magna tempora unionem nof-
tro nomine profequentes perman-
ferint , nihil tamen quod Deco
gratum , quodque mundo utile.
eflet reportarunt ab cifdem , fed
annum , & plufquam annum in
legationibus unionis ab alteruim
deftinandis , in locis difhcultan-
dis , in coloribus, quibus pro fuê
parte ad fui excufationem qux-
rendis confumplerunt , nec im
orbe toto locum invenire value-
rant , ubi fua vota, fuaque ju-
ramenta adimplerent , ubi fugenti
&. defolatæ ‘Ecclelixæ pacem dé |
Oo iiÿ
494 Preuses de la Nouvelle Hifoire
rent. Quis autem eorum malitiam
fraudem , & iniquitacem clarè
non videit? Quis cofdem turba-
tores pacis, & impeditores unio-
fnis aon accipiat ? Quis talibus
de crtero obediret ? Violaverunt
|
dem, fregeruat voturm, promif. |
{um non tenuerunt , & pon{am
Chriiti ante pedes eorum prof.
tratam , cidem manus relevatri-
ces, quas faciliter exhibere po-
terant, dencgarunt, © magnum
& fccleftum facinus ! 6 netanda
temeritas * Ô talibus viris ad pa-
cem Ecclefiz dandam inter mor-
tales obligatis indigna macula ,
nunquam eorum es de fron-
tibus , quidam opportunitatem
a pacis perceperunt ,
uali pavidi & , ut exiftimatur ,
Ces fuorum confcii, fe mu-
æuù , in præfentià fuorum Colle-
giorum videre auf non funt !
Verentes forfitan , ne voluntas
Altiflimi , qug mentes homi-
num fcrutatur , & cujus ma-
jeftati manifefta (unt omnia eo-
sum fraudes & collufiones », &
crrores , Jlongis incognitos tem
poribus, in eorum pertinacià cla-
refcere faccret. Hæc, & alia ma.
Jora fatis vos {cire arbitramur &
CN zelum ad pacem Eccle-
iæ habuerint .. qualiterve pro-
cefferint indè dicere potuiftis. Et
enim ambo obftinati Fe »s & du-
«à fententià obfirmati, ut Eccle-
Üx pacem dare recufenr. Vos ;
quon {pes obtinendæ pacis ob
cfe&um & vitium corumdem
reliéta cft , rogitamus , & cum
inftantii , per Deum verum &
immortalem ; per ejus afperfionem
fanguinis , per, Ê
Fidei & Chriftianx Keligionis in.
1 qua eft vobis
tegritatem, & ad Matrem Ecde:
am sifericordians & veritarem
requirimus, & hortamur , ut di-
miflo diéto Angelo, vosin unum
locum conferatis, & conventio-
nem cum noftris Cardinalibus
procuretis ; Nam f locum in
unum çConvenietis , non dubita-
MUS, quin in ipforum contenden-
Hum contumacid , & abfentii,
attcntà rei necellitate | quæ in
quantum fub eft legibus & De,
cretis Ecclebæ provifura fit, nec
Decretis tantùm, & legibus, im
miferandum neccflitatis oculurg
habeatis. Quoniam cunétis cafe
bus futuris , & m'ximè tanto
Cafu inopinato , infperatoque ,
non valuerunt De:reta , fi Opus
cflet providere. Nec exiftiment
aliqui , quod propter longis di.
lationes , & dir# fatigationes
refilire, & à nofro prepolito de:
fiftcre debeamus : quâ in re pere
ficiendä , so fluentiores efficimur,
quo magis res eadera in longas
moras & dilitioncs protrahitut,
Si verb hujufm. noftræ rogatic:
ni pariter & requifitioni acquie-
veritis, noftrum Conflium , aus
xilium , noftras opes , nofruns
regnum noftraque omnia vobis
non denegabimus , imd vos ones
& fingulos omni honore, gratii
& favore, & Ecclefiam {an@am
obfequio , adjutorio, & honore
ampleemur. De cæreris verd Le
circa hæc gerenda , ad calum
vcftræ conventionis, & noftram.
voluntatem itqueaffe“tionem cons
tinent, dilcétos & fideles Conii
liarios » & Ambatiatores noftros
Patriarcham Alexandrinum ;, (4
alios Collegas fuos , nunc apud
vos ; gratiâ profequendæ pacis
Du Consile de Conffance. 294
| E:clefz exiftentes, inftrui ad ple-
num volumus , quorum di&is fi-
dem velitis in dubiam adhibere,
& requeftis per eos vobis pto par-
te hoftrà faciendis , totis conati-
bus attendere. Datæ Parifius an.
no Dom. M. cccc. viit. die xrr.
Maij. |
COPIA LITTERARUM PER COLLEGIUM
Cardinalinm KRegi Francie tran[mif[arum , per quas fieni-
fcant cidem Reçi Prefstuns Collegium #b totali obedientià
_ Bencdidti rece ie.
Hriftianifimè ac Serenifl.
_s Princeps. Nuper per hono-
raoiles Viros M M. Robert. Cor-
delerii, & Triftanum de Bofcos
veftræ Clare Majeftatis Confilia-
#ios & Nuntics, Licteras ejufdem
Majeftatis aCCCPIMUs , per quas
élegantiffimè & prudentèr veftræ
ferenitatis ex parte expofita fuere,
quæ eadem ferenitas fuper receflu
à totali obedientiä Benedi&ti ul-
timo in Papam ele@i,, in illo gran-
di & celeberrimo Concilis nuper
tento Parifius decreverat, prout
& nobis innotuit per Litteras-au-
thenticas & publicatas veftræ fà-
eræ Regix Majeftatis, quas No.
bis Præfati Nuncii præfentarunt,
Quæ omnia audivimus, confpexi-
mus , & intelleximus luculentèr.
Et quantd magis credimus quod
pe has cunétorum corda fide-
iumM in viam pacis optatæ cele-
fiùs dirigentur | tant affe&tuo-
fius feren. veftræ, uberiores ora-
Garum reddimus adtiones ; hor-
tantes eimdermm ex internis , ut
huic tam Jaudabili principio, per
ferenitatem eamdem , finis opti-
Mus impendatur , videlicet Ec-
clefiafticæ unionis, cum non fuf-
ficiat grandia invenire Principes,
#ifñ perfeverantià , & fine debito-
|]
L 3
” concludantur: Necenimin prin-
cipiis , fed in fine mojores noftri
. laudes & gloriam pofucrunt ad.
-quæ , ut proclivids , & arden-
tids , veftra Excellentiffima Clas
ritas attingat , eidem notam faci-
mus per præfentes , quod confide-
_ratis, & ponderatis omnibus per
veftram ferenitatem & per nos,
quæ in hac parte facta funt , nec-
non cçaufis & motivis, prout in
litteris veftris pleniüs continentur,
veftram ad hoc facram Majcita-
tem compulerunt , aliifque ratio-
ñibus, quibus in confcientiis nof-
tris urgemuf , multifque internos
habitis Confiliis & deliberatios
nib. digeftis ; nos omnes , nume-
ro xvrrr. exiftentes , & facrunr
Eollezium Rominæ Eccleliæ f1-
cientes , unanimi & concordi
omnium voluntate & aflenfu, ea
quæ per ferenitatem veftram, cle-
rum & populum regni veftri &
Delphinarûs faéta funt concernen.
. A
tia, recelfum ab obcdientià tota-
li di&i Bencediét. collezialitèg
Rhudavimus & approsavimus
faudamus , & approbamus, nof-
que nihilomin. à totali obédien-
ti iplus recedere decrevimus ,
ss PR , & afferimus recef.
fcifle , & cum ferenirate prædiétà
‘2 96
concu:rore in profequutione ul-
teriùs gcrendo:um. Sperantes in
Domino, quod ex hoc veftro Re-
ali Præfidio fuffragante , repul-
se ambitionibus hominum non ti-
mentium Thronum Dei , Eccle_
fa S. Dei tot inundationibus con-
cufla, elevabitur in fublime, &
qui poft nubilum dat ferenum,
inclitim fponfam fuam oculo cle-
mentiori exalto refpiciet, non fe-
sens Cam , in fui nominis injuriam
Preuves de le Nouvelle Hifloire
diutius conculcari. -Ad veftrarh
verd Regiam Majcftatem infra
biduum , hominem nobis fidum
fuper nonnullis plenariam infor.
mationem tranfniittemus , & ex
ft fatis citd aliqui ex nobifmer,
ee profequutione pegotii Le
cipalis noftri ex parte accedent ..
ne magnitudinem eamdem, quam
ille, cujus caufa in præfentiarum
agitur , cenfervet fœliciter &
profperet incolumem , ut oramus,
Bulla pro Duce Aufrie. 1414.
Ohannes &c. Dile&o filio ,
J Nobili viro Frederico Duci
Auftriæ , ac omni noftrarum &
Romanæ Ecclefiæ Gentium Ar-
migcrarum ubique militantium
generali Capitanco falutem &
Apoñtol, Bened, Dum intuitum
noftrz confiderationis converti-
rus ad illam tuz fidei plenitudi-
nem , Opéraque fcientiæ celeber.
fima , magnitudinem animi, Con-
filii altitudinem Nobilitatem
generis , ac finceræ .devotionis A
affeétum , quem ad nos , & Ro-
manam Ecclefiim geffifti hacte.
nüs , & gcrere comprobaris ,
Dignum cenfemus & congruum,
ut pcrfonam tuæ Nobilitatis præ-
rogativä attollamus honoris » 2C
poftra, & præfata Ecclefiæe nego-
tia fiduciiliter tuis humeris ac
diligentie committamus. Hinc
eft quod, nos przmifforum intui.
tu, ac ex cértis aliis rationabili_
bus caufis , animum noftrum ad
hæc moventibus, autoritate Apof-
tol. & ex certä fcienti , te gene-
ralem Capitaneum omnium & fin-
gularium Gentium Armigerarum
Poffrarum , & præfatæ Ecclefæ
ubicumque militantium: Cum of.
ficio, poteftate , ac jurifdi&ione
honoribus, & oneribus confuetis,
nccnon provifione fex millium
Ducatorum auri de Camerà, pro
quolibetanno, per Romanam Ec-
clefiim & Cameram præfatas ,
annis fingulis tibi aut Procura-
tori tuo perfolvendä , & quoticf.….
cumque ad noftra , & ipfus Ec-
clefiæ, fervitia te venire contige-
rit, Cum quocumque equitum leu
peditum numero, cum illis fti-
pendio ac provifione aliis Capita-
neis Armigeror. Gentium hujufm.
per Efira Camcramque præ-
dictas , ac præftari folitis y 4C pro
tempore quo cadem Nobilitas tua
cum hujufm. Gentibus ad noftra,
& præfatæ Ecclefiz fervitia mi-
litabie ubicumque etiam perfol-
vendis , facimus, tenore præfen-
tium conftituimus, ac etiam de-
putamus. Et nihilominüs te Con-
filiarium noftrum, & familiarem
domefticum , cum honoribus, ga-
giis , ac oneribus folitis confortio
aliorum confiliariorum & fami-
liarium noftrorum favorabiliter
aggregamus, Intendentes pet hoG
RS favoris
du Concile de Conflance:
favoris Apôftol. præfidio pleniàs
fortiaris, & cum in manibus nof-
tris præftiteris fidelitatis juramen-
tum fuper his omnibus debitæ.
Tua igitur Nobilitas, juxta fpem
conceptam ; ac prudentiam , &
firenuitatem , bi ab Altiflimo
traditas, fic ftudeas, prout certif-
fani reddimur , in præmiflis te
| Berere ac exerccre, ut fperati in-
9%
dè fruétus perveniant , & eadem
tua Nobilitas apud nos, & fedem
Apoftol. condignis laudum præ-
miis extollatur , & à retributore
Eonorum omnium , poft hujus la.
bilis cxaæ vitæ curfum, fempi-
ternæ vitæ curfum fempiternæ vi.
tæ munera confequatur. Datum
Mayrani Curienfs Diœcef. id,
Octobr. Pontif. noftri anno y.
DIARIVM CONCILII CONSTANTIENSIS,
ex M$; Vittorino , #.844. Synchrone,
N præfenti , fubfequentibuf-
que folis, plura tam per Con-
cilium generale Conftantiæ, Con-
£regatum, ad habendam veram,
& falubrem unionem Ecclefix >:
quam alios, ut dicitur peracta ,
hic per ordinem redaéta , prout
meliüs, quia cum difficultate po-
tuerunt haberi, centinentia, & eft.
Aotandum quod ipfum Confilium
€xtitit inchoatum, per Johannem
se XXIIT. proprio nomine
Balthafar Coxz nominatum , in
ejus obedientiä indubitatum , Kal.
Novembris anni D.m.ccccx1v.
quiquidem D. Johannes ibidem
applicuit , & propter abfentiam
Prælatorum , Nuntiorum » &
Oratorum, feu Ambafciatorum
Regum , Ducum , Procerum :
Univerfitatum, & aliorum Chrif-
ticolarum plurimorum adventato-
rum , ibi pue gefta funt ante
menfem Februarii fequentis.
In prima tamen conventione ,
poft ingreflum Papæ , ex parte
Nationis Italicæ data eft quædam
Cedula concludens in effectu ,
quod in ipfo Concilio primitüs
ageretur de confirmatione Pifani
Concilii, & exequutione fenten<
tiarum illius, per aggravationes,
& alio modo, quâ Cedulà le&i,
D. Cardinalis Cameracenfis , fta-
tim porrexit aliam Codulam con-
trariam, quæ primüm vifa fuerat
per Cardinalem S. Marci , &
quofdam alies Prælatos , & Doc-
totes Gallicos , continens contra-
riumin effectu , attento quod Âm-
bafciatores P. de Luni , & Ange-
li Corarii venicbant, donec faltèm
eflent auditi , cujus tenor fequitut
in hunc modum. :
Cedula prafentata die feptima
menfis Decembris per D. Card'na-
lem Camerac.in Congregatione D D.
Cardinalium , © aliorum Prelaro-
rm quando prefentatæ fuerunt
alie Cedulæ huic aliquo modo con-
trarie , hna cx parte Nationis Ira.
lice , alia ex parte quorun dam
Prelatorum, per Patrisrcham Cen/-
tantinopolitanum. |
Sequuntur aliquæ conclufiones,
ad quas probandas, & defenden-
das coram -Concilio generali fe
offerunt aliqui Prælati, & Docto-
res , fuper hujus deliberationem
Concilii fufhcienter Congregati,
P p
EP u
LS re LL
ES D - nn TEL De 7 7 S'UNNENT SUR D
898 Preuves de la Nouvelle Hifloire
tequirentes. 1°. Sacrum Conci-
lium Pifanum obligat D D. Pa-
pam, & Cardinales, ad hoc quod
in præfenti Concilio modis ac viis
rationabilibustraétent de perfe“ta,
& integrä unione Ecclehæ , five
pace, & ejus debità reformatio-
ne, in capite , & in membris.
2%, Ad hoc non folum eos obligat
di&tum Concilium Pifanum , {ed
etiam jus Divinum, & naturale.
3*. Ad hoc ctiam obligantur Præ-
lati Ecclefix, ad prælens Conci-
ium convocati, vel etiam Con-
Bregandi. 4°, 11li qui pertinaciter
affererent præfens Concilium li-
berc diflolvi , fine cjus continua-
tione ad aliud Concilium , ubi
dicta unio, & reformatio finali-
ter concludetur , in cafu quoin
præfenti non fierent, eflent fau-
torcs {cifmatis , & de hærcef ve-
hementer fufpe@i. s*. In præfen-
ti Concilio non eft revocandum
in dubium , fed pro fundamento
fupponendum quod Concilium
Pifanum fuit legitimè |, & cano-
icè celebratum , & ided ftabile,
& firmum. 6: Concilium Pifa-
num, & præfens Confilium uni-
tate continuationis cenferi debent
unum Concilium , quare iftud
refpedu illius n-n ne propriè
autotitatem confirmandi , feu co-
borandi , illud , fed magis è con-
tra , cum hoc, ab illo dependeanr,
7°. petitio , quod Concilium Pi-
anum per præfens Concilium
confirmetur , antequam in ipfo
plenè Congregato agatur de viis
& modis ditæ unionis , & refor-
Matione Ecclefiz ; hæc petitio non
de præfenti adimittenda {eu
tractanda. Sex ptæditæ conclu-
veritati fidei, & oppolitæ favent
fcifmati , & faperent fautoriums
hæreticæ pravitatis : fic filuit ifta
materia propter quod Concilium
fe difpofuit ad tra&andum de er-
roribus Johannis Wiclef Angli-
ci, & Johannis Huff de Bohe-
mia.
Poftmodum in note Nativita
tis Domini venit Rex Romano-
rum Imperator , poit quem venie-
bant Nuntii Angeli Corarii, &
Petri de Lunâ ; quorum: aliqui
Anticardinales erant , propter
quos fuit altercatio fi permitte-
rentur ingredi in rubro capello :
& pro bono pacis obéentum eit
quod fic, & ita funt ingrefh.
Venitetiam Dux Bavariz Lu-
dovicus , obediens Angelo Cora-
rii , & tandem coram Rege
Romanorum ipfius Angeli Nun«
tii propofuerunt publicè , &
ineffetu fe fecerunt fortes de via
ceflionis pro Domino {uo ; nullue
tamen mandatum oftenderunt.
Poft hzc , Præfatus Dux Bava-
riæ Ludovicus , coram iplo Rege
Romanorum proponi fecit yutie-
quitur : fi placer Regiz Majefa-
ti, & aliis ad quos ee ingre-
di tra@tatumi amicabilem fuper vià
ceflionis, quæ videtur etiam pla
cere multis de diverfis obedien”
tiis hinc , & indè , tunc % Dux
Bavariæ, & Prælati de obedien-
tiâ diéti Gregorii , Conftanti£
exiftentes, unà cum RR. PP:
D D. Cardinalibus & Patriarché
Nuntiis Apofñtolicis ; fuffcienti
mandato ad hoc , ut creditur ; fu
fultis, volunt dare omnem quam
poterunt operam, quod per Cam”
dem effectualiter procedatur ; etit
fiones favent unitati Ecclefe, & | per praéticam forfan deveniretuf
. Li = = -
du Concile de Conflance. 299
fn 1lla vià ad aliquam conclufio-
nem unionis, ad quam juxta cir-
cumftantias tunc adhibendas de-
veniendum foret, mandatum dic.
ti Gresorii videretur non {ufhci-
ccre, di&i Dux, & Prælati {pe-
rant fe obtenturos à diéto Grego-
tio plenius & uberius mandatum,
in brevi temporis fpatio , fic,
quod per Dei gratiam per cos
non ftabit , quominüs habeatur
integra unio, & unicus & indu-
bitatus Paftor Ecclcliæ fanétx Dei.
Irfuper Prælati , Doétores ,
& Magiftri de obcdientià D.
Gregorii hir perfonaliter in Conf.
tantia refñidentes , ad honorem
omn'potentis Dei , pro reveren-
tià Cæfarei Culminis , & zelo
unionis, ac Ecclefiæ reformatio-
ne, juxta defiderium Regiæ Ma-
jeft. fe offerunt |, & exhibent ,
una cum aliis Reverendis ac Ve-
ncrabilibus Prælatis |, Magiftris,
Doë@oribus & Nunciis, in Conf-
tantienfi Concilio per eund. Re-
gem, & in ejus præfentia con-
gregato , pariter proratä , & fta-
tu fuo , & cujufliet eorum, de-
liberare , traétare , conferre, de
omnibus mediis , & viis finceræ
& integræ unionis Ecclefiæ fanc-
tæ Dei promovendæ , necnon re-
formatione , aliifque materiis fi-
vé ncgotiis in diéto Concilio agi-
tandis , ufque ad conclufionem
inclufivè : fic tamen, quod ile
D: qui à nonnullis vocatur Johan.
xxI11. non prælideat, nec interfit
Concilio : imd omnis obligatio
per perfonas Concilii , fibi fpe-
cialiter faéta, quoad traétanda in
Concilio relaxetur. Libertas con-
ferendi , loquendi , & tractandi
de fingulis nullatenùs impedia- |
tur, & vota omnium, & fingus
lorum fint libera , An pura.
su Le unionis Ecclcfiæ per
idem Concilium , ante ejus diffo-
lutionem , aut feparatiorem def.
niatur , & diétus D. Cregcrius
psr Regim Majcftitem, de con-
fenfu Concilii, & per ci@os fit
obedientcs , charitativè & nunc
cum inftantià debitä requiratur,
& piè , in Jefu Chrifti vifceribue
exoretur , ut infra ccrtum termi.
num competentem ÿ per Conci-
lium ftatuendum , perfonaliter
veniat, aut plenum & fufficiens
mandatum mittat, ad allegandum
fi placucrit, jura fua , ad deter-
minationcm Concilii, ut præmit-
titur, acquicfcendum , fivè au-
tem ditus D. Gregorius compa-
rucrit, aut mandatum hujufmodi
miferit, fententiâ ron dat, tamen
fui obedientes ex nunc volunt ac
quicfcere determinandis in cod.
Confequenter auditi funt Nun-
tii P.de Lunàä, qui nihil aliud
obtuleruntnifi conventionem Re-
gis Romanorum cum Rege Ara-
gonum, & Petro de Luna, & pro-
pofuerunt , ut fequitur.
Quia veftra KRegia celfitudo,;
infpirante Deo, conccpit procu-
rare pacem Ecclefiæ, & ad tam
fanétum opus intendere inceffan-
ter, ut fama communis hatket,
oramus fupplicantes , quatenüs
cum omni modeftia, & fuavitate
cautè, & follicitè quærat confer-
vare media convenientia , ad
ipfam pacem falutiferè, purè, &
veraciter confequendam : alias
timendum eft quod fequantur mul-
ta mala pcjora prioribus, quæ
erunt perpetuatio fcifmatis hujus
malcdi&i, quod ultra Divina
P pi]
<elfitudin
300 Preuves de la Nouvelle Hifhoire
offenfam , & dctrimentum ani-
marum fidelium , elfet non par-
vum opprobrium veftrz Regiæ
Majeittati. Undè ad obviandum
præmiflis {candalis, & promoven-
dum falubriter cffetum falutite-
Iæ unionis , cum honore & reve-
rentiä veftræ Maicftatis loquendo,
attentis, & Abd hiis quæ
per nos nuper fuerunt propofita
veftrz Regiæ celfitudini , fuper
mutua vilione veftræ Regiæ Ma-
jeftatis cum $S. D. N. D. Bene-
dito XIII. videtur nobis Ani-
bafciatoribus fuis , quod veftra
Regia Majeftas debet nos in nof-
tra petitione favorabikiter , & ef-
ficaciter exaudire , propter ra-
tiones fcquentes.
Primo quod cum Impcrialis
Majeftas per Nuntium fuum D.
Ottobonum , ipfam mutuam vi-
fionem ab ipfo D. N. Papà » &
D. Rege Aragonum HN ui-
fiverit, neceffirium rat quod fi-
mul ipfi deliberarent de materià
traétandä, de loco , & tempore,
& maximè cum offerantur loca
multüm remota, &in aliis qua-
litatib. evidenter difhcilia, tan-
torum Dominorum ftatu , & con-
ditionibus , ac quibufd. aliis cir-
cumftantiis diligenter in{pcétis.
2°. Cum per relationem didi
D. Ottoboni SS. D. N. D. Be-
neditus femper fecerit diligen-
Uam videndi fe cum didto D. Re-
ge Aragonum, ut vcitrz & fuæ
quoad hoc fatisfacerct voluntati,
n°c remanfit per cum, de fefti-
nindo , & accelerando negotium,
P'out ditus D. Ottobonus fuit
pu lie, & veridicè confeflus ,
non Videtur honeftum Imperiali
1 cffectum exauditionis
_….
+
denegarce , quia dia impcdimenS
ta non fucrunt éxquifita , fed ta
lia , quod omnis homo naturalites
illa ex pavefcere debuit, quoniam
ultimum terribilium eft mors, quæ
nulli parcit fexui vel ætati.
3° Multum debet ponderare
Veltra Regia celfitudo ; quod ta-
les, & tantialii, in quibus ftat,
& dependet exfequutio tanti bo-
ni, veniant deliberati conferre,
&c concludere cum Majeftate vef-
tra, detali, & tam dificili ma-
terià , in quä non debuerunt in-
confusè procedere, quoniam Di-
vino adjutorio mediante , fruc-
tum quem quærit nobis pariet,
Ecclehaftican unitatem. |
4° Quicumque mali homines
falsd , perperam, & iniquè dixe-
runt contra SS, D.N. in ifta ma-
teria , imponendo fibi, licet falfif.
fimè, quod quærit diffugia, fuper
quo tamen extenfiùs veftram Sere-
nifl. Majeftatem vivæ vocis oracu-
lo intendimus informare , nullus
tamen fanx mentis debetnunc præ
fumere , quod fi vellet diffugia
quærere , affentiret fe cum tali-
bus, & tantis Principibus fuper
hoc negotio affrontare :.ad quo-
rum voces totus mundus contra
eum infurgeret , ubi dilatorit
vellet procedere in agendis circa
materiam prædiétam. …
s°. Si veraciter & finceritet
pacem Écclefiæ quærimus, cer-
tum eft quod fuper omnes Cleri-
cs mundi fanctitas fua plus fcit,
{cire debet, proh dolor ! in
faéto fcifmatis, in quo perdent
leges, & Prophetz, quam cm-
nes homines mundi , & quoi
damnatum initium, & quoad cJus
totalem radicem ; tanquam
du Concile
qui circa hoc plus cæteris homi-
nibus diutiüs , & ferventiùs tabo-
ravit, ficut etiam ex debito Paf-
toralis Ofhcii, præ cæteris ob!i-
gatur. Unde non dicimus ufque
Niciam , fed revèrä ab Oriente
ir Occidentem deberet veftra
Majeftas proficifci , ad videndum
tantum thefaurum , & difcutien-
dum cum eo, demodis fervandis,
de neceflitate inevitabili , ad hoc
quod Ecclefia Dei fuam PS
veraciter confequatur. Quod myf-
terium , licet multi clament, &
obloquantur, illud tamen pauci
intelligunc & attingunt. Non er-
gd ne Ecclefiz perfonam tam
necellariam à tanto negotio ex-
cludere , quæ poñlit cum Sereni-
tate veftrà conferre , & audire
veftras faluberrimas vias pro ve-
niendo ad unionem Ecclelie.
6°. In veftra exauditionc vite.
tur nota particularitatis , quam
fummè vitare debet veitra Serc-
nitas; fi vult cfle in tam fanéto
negotio conveniens mcdiator.
7°. Per iftam mutuam vifionem
datur SS. D. N. Papæ clarior &
apertior modus recipiendi conf-
dentiam in iftâ materià , & in
aliis reformationem Ecclefiæ con-
ecrnentibus, de Celfitudine vef-
tri.
- 89. Eft ip{a veritas quod veftra
Sanctitas multüm adfpirat ad ex-
Restos infide.ium : & con-
imiliter D. Rex Aragonum, & fic
fant in hoc omnind conformes in-
tentioni veftræ ; ex quo , fi vos
perfonaliter , & præfentialiter vi-
deretis, poterunt inter vos recipi
multa laudabijiia appanctuamen-
ta ,ad exaltationem fidei Cathol.
depreflionem, & concutionem in-
de Conflance. - 3orf
fidelium utrorumque fpiritua-
lium, & temporalium. |
9°. Certum eft quod per iftam
mutuam vifionem, fuaviüs, dul.
ciùs , & meliùs procurabitur pax
Ecclefæ, quam fi Domini hic
Congregati in præfenti civitate
Conftant. ad alias novitates pro.
cedant, quoniam novitates odium
pariunt, atque difcordias, quem-
admodèüm , proh dolor t experien.
tia nos informat ; quoniam talia
poflent hic fieri, quæ non folum
difficile , imo diffcillimum effet
unquam ullo tempore Ecclcfam
Dei reunire. |
10°. Inter alia quæ contrà gef.
ta & facta in civitate Pifani ob.
fuere Ecclefiæ, ponuntur , hoc cft
unum graviflimum præcipita-
io, quæ multüm debet à V. M.
vitari. |
11°, Attentà antiquitate fuffi-
cientt, providentià , & longa ex-
perientii SS. D. N. Papz , de
multis poterit V.M. conferre cunt
co, füper reformatione tempora-
lis Emperii, quæ non modicura
crunt utilia, necdum in partibus
Alemaniæ , aut Italiæ , imd alibf,
ubi jura Imperii funt, & fuerune
diutiùs occupata.
Et ultimo , fi benè confidera-
retur cxcellentia partis Chriftir-
nitatis , quæ veritatem & juiti-
tiam, ac abedientiam filialcm D:
N. Papz fequitur , videbitur per-
fcétè quod non eft parvipendends,
in deliberatione recipienda, & {w-
per modam tenendum, ad dandaim
pacem Ecclefie, tam ex parte ca-
pitis, quàm ex parte membrorum.
Hoc cit enim netorium , quod
una ex infignioribus perfonis Ec-
clefiafticis, quæ fucrunt in nur
P p ïij
do noftris temporibus, etiam cir-
cumfcripto Papatu , in fcientià,
rovidentià, & vita, eft D. N.
Papa. etiam teftimonio fuorum
adverfariorum , & eft notorium
quod Regna Caftillæ , Hifpaniz,
Navarræ , Aragoniæ , Siciliæ,
Valentiz , Maillorquiæ , Minor-
uiæ, Murciæ, Scotiz, & Sar-
dis. Ducatus de Montblanc,
de Neupatrià, de Corfegä, Prin-
cipatus Cathaloniz , Comitatus
de Barceno, de Rofillo , de Cer-
danià , de Dempurias , & aliæ
Notabiles Nartiones, Capitanea-
tus de Cap de Creux, Præcepto-
ria de las Anguillas fibi obedien-
tes , tam in cexcellentia Princi-
pum, ee in copiofa, & inf.
ni multitudine Baronum, No-
Biliura Comitum , & etiam Cle-
ticorum utriufque Facultatis, ho-
die in toto orbe rcfulgent.
Etfi dicatur quod obftat præ-
fentia tantorum Dominôrum hic
RE mo , Cvidens & ra-
tionabilis refponfo eft in Promp-
tu : quia vidclicet ad providen-
dum hinc indè falubriter poflunt
Pomini hic Congregati eligere
certas pcrfcnas prudentes, fufñ-
cienter Deum timentes , & ad pa-
cem Ecclefix pure affectatas ,quæ
haberent potcitatem debitim ;
ad faciendum, nomine omnium
hic Congregatorum , & etiam
congregandorum de parte iftä om-
nia quæ cflent utilia ad unionem
Ecclefiæ confequendam , & illi
expectarent. hic, vel alibi, ubi
A lberes cffe utilius, aliis Li-
Centiatis ut ad propria redirent ;
pe quia non quæritur di-
atio longa, fed folummodà per
duos menfes , ufque Per totam
|
|
|
|
So2 Preuves de la Nouvelle Hifloire
menfem Aprilis', quoniam fcit
bene ferenitas veftra , quod fi {e«
mel fuerint cum D. N. & D.Re.
ge Aragonum, nunquam ab invi,
cem difcedetur , donec conclu.
fum fit, Deo : propitio, fic &
taliter in ifto negotio , quod ia.
fallibiliter | infra breviflimum
tempus dabitur unio perfe&a po.
pulo Chriftiano , vel faltem fcie.
tur ab experto, quod ex parte D,
N. non provenerit ; ficut, Deo
tefte | non remanfic quominbs {as
lutifera pax habe:tur.
Quare, cum ifte modus procæ
dendi fit honcitus, fecurus, uti«
lis, atque juftus, dignetur Regia
veftra Celfitudo, Lam tanquam
per nos oblitum efhcaciter lufci.
pere, & nos celeriter & favora-
biliter expedire; ut vilione iftà
inclus SS. D. N. Papa poilit fe
difponere ad accelerandum ad-
ventum fuum, pro quo indiget
de galiis, & aliis diverfis necef-
fitatibus neceffarid À té j
nofque parati fumus rmare Cu
veftrà Cclfitudine , quod ipfe, vi-
ta, & falute Comite, erit in por
tu Villæ-Francæ , juxta civitatem
Niciæ ad tria milliaria per totum
menfem Aprilis, immediatè {e-
quentis,
Iftud tempus fuit pofteä proro«
gatum, ufque ad menfem Junil
inclufivè.
Quibus fic publicatis, Cardi,
nalis S. Marci, videns quod Ole
tium apertum effet in Domino,
quod timen , nullus volebat, aut
audebat ingredi, cum magnt fi-
mulationes, & turbationes effent
inter Paparn, & Regem, & quia
de unione erat filentium. Anglie
ci, & Polopi vençrant , qui; pro
Fr
-e”
du.Concile de Confiance: 103
onendo multa de pace dixerant,
fcd nihil exprefferant , Cedulam
compofuit , quam dedit D. Car-
din, Cameracenfi, qui laudavit,
& approbavit illim, & fatum
eft quod venit ad manus Regis,
quam.magnä cum exultationc re-
ceptam , ftatim mifit ejus copiam
ad Congrezationes omnium Na-
tionum, quæ favorabiliter , illam
recepcrunt : publicataque eft uf-
que ad D. N. notitiam, ex quä
multa plurium animorum turba-
tio fequuta cft, & fcivit D. N.
Papa, quod diétam Cedulam fecc-
rat ipfe Cardinalis S. Marci, qui
Cardinalis , hoc audito Papam
adivit, & illam fe feciffe pro pace
Ecclefiæ afleruit, & non ncga-
vit, cujus tenor talis cf.
In Generali Concilio Conftan-
tienfi duo principaliter erunt
agenda. Primum fcilicet de pace,
& unione perfetti Ecclefæ ; {e-
cundum de reformatione Statüs
Ecclefiaftici : & ad hujus Eccle-
fiæ pacem , & unionem haben-
dam , jam , in Concilio Pifano
dudum fuerant excogitati plures
modi : 1°. Per reduétionem ino-
bedientium cum armis , & vio-
lentià : 2°, Per difcuffionem, &
determinationem Juris conten-
dentium. 3°. Per viam cefionis, &
qu duo contendentes , fcilicet
etrus de Lunäâ , & Angelus Cor-
tarii ipfam viam ceflionis, per
eos , ut dicitur approbatam &c
juratam , ample&i cum affeu
njuerint , re à colludendo tergi-
verfati funt, dejeéti fuerunt per
idem Concilium Pifan. & con-
demnati , ut tertius , videlicet
Alexander V. Ele&tus, cui dcin-
de fuccefit D, Johannes : &
> es es quælibét obedichtia
uum indubitatum tencret, fuit
tamen vifum utrique obedientiæ,
quod attento fcifimate fcandalofo,
prodanda pace Ec.lcfiæ, quilibet
teneretyr cedere, & ad hoc come
pelli poterat per Concilium Ge.
ncrale,e Nunc autem videndum
eft per quam, aut aliam diéta-
run viarum,, tcbus ftantibus ut
nunc , pax dari poflit Ecclefiz :
utrüm fcilicet per viam reduétio-
nis, & vidctur quod non, quia
os ad Hifpanos, & Petrum
ce Luna, fimilis cft difficultas
quæ crat cum Pifanum Conci-
lium, ante quod nulla condeme
natio erat faéta, & confequenter
una pars fe faciliüs tunc reduxif-
fet A alteram : nunc autein quia
condemnata fe reducens , clarè
videretur hærcticalle ; nec fpc-
randum eft quod fe exponat in-
famiæ. De Corario autem, & ejus
obedientiä , licet fit minor, idem
cenferi debet.
Secunda via difcuffionis , & de-
terminationis Juris ; indubitatum
cft quod condemnati, & obe-
dientes eis numquam fe fubmit-
tent tali viæ, quia nullus cffer eo-
rum. Judex , nifi Concilium Ge-
nerale , quod judicium Neuter
eorum nunquam fubiret : attamen,
ficut refpondit Angelus Corrarii,
poffet fieri Concilium omnium
obedientiarum , cui omnes fe fub-
mitterent, & per guod poflet de.
terminari , vel alia media poflent
reperiti, {ed difhcillimum, lon-
gum , & laboriofum cifet » tum
propter elcétioncm loci , ut pa-
tuit interdiétos de Luna, & An-
gclum ; tum propter contrarias
voluntates, & facilem hominum
ESS
"4
.
A
do Cu
0 NP re Se
judicio exponere , & ad hoc re
.…
304 .
ad diffentiendum pronitatem , êc
multa alia ; nec creditur , nec eft
verifimile quod P, de Lunä viam
{ftam fufciperet. |
Præterea turpe effet & pericu-
lofum Pifanum Conciliuæ in du-
bium revocare , & illud iterum
diccbant aliqui, quod vià belli
reducerentur inobedientes , hoc
reputat r impoflibile : tale enim
bellum fieri non poteft nifi per
multos magnos Reges & Princi-
pes adverfus alios, quod non eft
RE RES : nam ex hoc feque-
dentur infinita mala , quæ ae
ex bellis evenire , etfi forfitan vi-
Prenves de la Nouvelle Hifhiré
detur poflibile ipfum Angelunt f
& Carolum Maletefte pole re-
pelli , parum effet cos fubjugaré:
dato quod reducerentur ad obe-
dientiam per Regem Rom. vel
aliès , nec adhuc haberetur pax
aut unio Eccicfxæ , reftantious
Hifpanis , & Scotià , ex quibus
videtur neutram dictarum via-
rum, fed fimplicis {olum ceffio-
nis aggrediendam , quæ via, pet
Concilium Conftantienfe, pro bre-
viori, feveriori, &utiliori trace
tata , eft determinata., & ipfh D.
Johanni grata, Ipfam elegit, ut
fequitur,
Prima Cedula fuper vii Ceffionis, per DA Tohannem tradits,
| pro parte ua lecia.
N nomine Domini noftri Jefu
A Chrifti, amen. SS. D. N, Pa-
pa: hic præfens , quanquam nul.
is votis , juramentis aut promif-
fjonibus aftringatur ullatenüs ad
infrafcripta , tamen , propter
quietem ES Chriftiani propo-
nit, & deliberat fpontè , & libe_
raliter dare pacem Ecclefæ per
viam Ceffionis, fi, & in quantum
P. de Luni, Angelus Corarii per
{acrum Pifanum Concilium , de
fcifmate & hærefi damnati , de
Papatu ejc&i , Juri quod przten-
dunt in Papatu fufficienterrenuns«
tient, & hoc eum modis, & cir-
cumftantiis fuo tempore declarane
dis, & concludendis in tra&atu
fuper hoc , pereumdem D. N.
mn fuos deputandos , cum depu-
tandis per vos poft hæxc ftatiin ten
nendo. |
Secunda Cedula tradita DD. Cardinalibus deputatis per mo-
dum advifamenti, pro parte Deputatorum trium Nationum
Gallicane [cilicet , Angçlicane, & Germana, quis praccdens
Cedula ipfis Nationibus infufficiens vidchatur.
D laudem, & honorem om-
| nipotentis Dei, pacem &
confolationem totius populi Chrif-
tiani , falutemque animarum, &
hujus peftiferi fcifmatis facilio-
fem, & tojalem expeditionem,
exemplum humilitatis Chriftién-
fequentes ; Nos Johännes Divi-
nà difponente Clementiä Papa
XXIII. viam Ceflionis Papatuss
cui Chrifto favente præfidemus
juftè , Petro de Luna, & Angelo
Coraril,
"du Concile de Conflance
Corarii, jus in diéto Papatu, li-
cet indcbité prætendentibus , ex
nunc purä, & fincerà intentionc
offerimus per nos aut Procurato-
rem noftrum , ad hoc fuffcienter,
& irrevocabiliter conftituendum,
juxta_ determinationem hujus fa-
cri Concilii cum effectu perf-
Ciendam , Petro de Lunäâ, & An-
gclo Corarii idem facientibus, &
€etiam, caf1 quo illis vivis, aut
mortuis , eorum obedigntiæ ad
unicum & indubitatum Paftorem
T'ertia Cedula.
Anctiff, D. N. Johannes Pa-
pa XXIII. quamquam nullis
Votis , juramentis aut promiffo-
hibus ad infrafcripta Fe Mamans
tamen propter quietem populi
Chriftiani, profitetur , fondée ;
& promittit Deo & Ecclefiz ;
fpontè, & liberaliter, dare pa-
cem ipfi Ecclefiæ, per viam Cef-
fionis fu, per fe, vel per Procu-
fatores legitimos unum, vel plu-
res, ad hoc irrevocabiliter eonf-
tituendos, fi, & in quantüm P.
de Lunâ, & Angelus Corarii pet
facrum Pifanum Concilium de
fcifmate & hzæref damnati , & de
Papatu ejeti, Papatui quem pre-
tendunt , per fe vel Procuratorcs
& fuos legitimios fimilitet cedant,
hoc infra terminum..... &: de
præditis facere unam, vel plu-
res litteras cum Ball plumbei,
Prout:expedierit ..& attendatur |
quod ex nunc 5 MOneantur, & ag-
BraVentur ‘proceffus Pifani Con-
tili, contradiétos duos derina:
T6 , fufpendatur tamcn effetus
proceffuitn ipforuim , :uüfque ad
Sempus quod dabityr eis ad Cef:
39$
nobis renunciantibus , & non ali.
ter {e reducerce vellent, & contra
“præmifla non venire, Deco & Ec-
clefiæ Sacro-Sandtæz , cui Præf.
demus, promittimus |, & vcve-
mus. Litteras noftras fub Bull
noftra Præfacis P. de Luni, &
Angelo Corario, ac etiam Revgi-
bus, Ducibus, Principibus, &
Univerfitatibus Chriftianitatis,
Ordinationem Præf. facri Conci.
lii dirigendas concedendo.
+
fionem. Itemque Rex Romano-
rum, & Domini præfentes , ac
omnes Ambafciatores Regii &
alii , ac totum Concilium, pro-
mittant Domino noftro, in cafu
quo diéti damnati non fe humi-
lient ad Ceflionem, ficut ipfe fa-
cit, afiftere fanctitati fuæ perpe-
tu contra iplos, & eis adhæren-
tes, tam fpiritualibus favoribus,
quäm temporalibus auxiliis,
- Die xxr. menfis Februarii , ho-
rà 4. Vefpertini, Nuntii Uni-
verfitatis Barifients applicuerunt
Conftantiz, ubi re-epti funt à
fuppofitis ejus, & D:minis R e-
ni Franciæ mulrum honorificè :
de verd fequenti, de peritorum
confilio:, Papam adire Aiftulez
runç ;-tamspropter folemnitatera
Cathedræ S. Petri, quam etiam,
ut interim de difpofktionc Papæs
Imperatoris ,. & univerfi Conci-
lii poffent certiùs informari, &c
confequenter in agendis, &c 7
ponondis fruétuofiüs, & eautiup,
{e habere ; & etiam pro: craftino
accefflum ad Papam, & audien
tiam impetraie, quæ : libenti£-
|
306 Preuves de la Nouvelle Hifloire
fimè conceffa eft : adierunt igi-
tur Papam {abbati de mme, &
tæfentatis fuæ fancitati in Con--
fiftorio publico fuis litteris , &
ab eodem clementer receptis, &
perleéctis, recepti funt omnes ad
es , manus , & oris ofcula
catorum , & illico data eft eis
publicè proponendi facultas | ha
{entibus pluribus DD. Cardinar
libus , pluribufque Prælatis, Doc-
toribus , & nobilium perlonis,
multitudine copiosi. |
Et propofuit M. Johannes Da-
Chery, fumens verbum pro thic-
mate : feftinavimus faciem vef-
tram videre , cum multo defide+ ”
rio, qui multüm fcientificè pror
poluit, & breviter fatis, derelin-
quens alia per Cancellarium Ec-
clefiz Parifienfis ; aut M. Bene-
dictum Gentiani, latidüs alias ex-
plicanda. Quamquidem propofi:
tionem gratam habuit , D. N.qui
eos quam benignè , quam affabis
liter , affcétuosèé , & defidcranter
recepit , non potcit fatis dignè
feriptis exarari;scommendans Uni-
verfitatem fuper omnes Univerfi-
tates , fingulariter in duobus, vi-
delicet in fufceptis fumptibus, &
maximis , fruétuofflimifque la-
boribus pro unione S. Matris Ec-
clefiæ & zelo fidei, per folertem,
6 exattiflimam vigilantiam ad
deftruétionem errorum fidej , aut
pravis -opetibus adverfantium,
addiditque quod eos fummo defi-
derio expectaverat , ne Univerf-
. tas promotrix unionis Ecclelæ,
in faciendà unione careret fue
ravio, honore, & gloriä , Gc & :
D. N:Rex, quem chariffimum
flium, & Chriftianifimom Re- |
pem nominavit, ipfaque Univers
—_—
|
fitas participes effent, in præmie
& honore , qui fuper cæteros Re.
ges » & Univerlitates , participes
fuerant in fan@o labore : prop-
terea voluit femper legationem
Regis & Univerftatis expcétare,
volens liberè & ad cffcétum darc
pacem Ecclefiæ, etiam per fuam
voluntariam ceflionem Papatüs,
ee ipfe jam in plong
onfiftorio libens obtulerat ,exbi-
bens Cedulam quandam fuper häc
fan intenfone fuà ; ad liberè
cedendum confectam , cujus tc-
nor inferiùs eft defcriptus.
Quamquidem viam cefhonis
Emperator', Eardinales, & qua
tuor Nationes , in quas univerfum
Concilium diftinétum eft, fcili,
cet Gallica , Italica, Germani-
ca, & Anglica concorditer ap-
probaverunt , tanquam brevio+
tem , utiliorem , & faciliorem ad
extirpationem totalem ose
tiferi fcifmatis ; fed non fuftecit
tribus Nationibus Gallicæ vide-
licet, Anglicæ & Germanicæ ille
prie Cedils , per Papam exb
ita , {cd aliam confecerunt, &
fuæ fanétitati præfentarunt ; qu#.
quoniam illa forma fbi non pla-
cuit, aliam rursüs, & feçundam
exhibuit. DS |
Caterum ec die Nuntii fectr
runt diligentiam. ur. fcirent. 4ë-
pofñtionermn ,Jmperatoris ; qui Ft
epit' ços. grafantéf hori &r118
oft meridiem ; in audienti pu
blica, &apræfengaris cidem. littee
ris Univerftatis , propoiuit #°
Benedi@us Gentiani multm el
anter, fumiens verbrm Apofpr
.. Ecce nunc- tempus.-20 66 pra
li, Que fi grata fuir qjus princir
pio, .stiam -grata:fuit Hmperètée
v.,%
5. Du Concile de Confiance. 307
ris refponfio in propria, & ver-
bis Latinis, & fine dilatiene , res
commendans Univerfitaitem.. &
fuum fingulare defiderium , &
affe&um ut vénirent declarans :
& quod ferveñs effet. fuum defi-
derium ad profequutionem ufiio-
nis S. Matris Écelcfiæ ad ple-
num exprirhens : éthortans ipfos,
ficut ipfi fuétant in éotum pro-
es exhortati, quaténüs vel-
ofit totis conatibus ad hoc pue
vigilanter intendere , & fibi in
agendis éonfulere , 8 eorum ad:
véntüs tatditatemi ferventioribus
diligentiis ; & laboribus com-
penfare.
Subfequenter verd Ambatiato-
res Kegis Frahciæ intraverunt
Eonftantiam quinta die menfis
Martii , & fuit cis obviam Im-
LL]
perator , cum buccinis, & velis
uis, quañ per dimidiar leucam
Fiancix, & Dux Lotharingiæ,
qui intravit quañ per dimidiam
horam in villa Conftantiz , ant
di&os Ambafciatores , non def.
eéndit de equo, fed ivit eis ob-
viam fimilicer , & Magnus Cas
mérarius Papæ , Comes Berthoæ
lé, Nicolaus de Robertis, Amba
xiatot Regis Daciæ , Poloniæ,
& aliorum.plurium Regum,
néchon Archicpifcopi, & Epif.
copi , in ce numero , ficqué
. fuerunt plufquam duo millia ho-
: Minum, inter quos erant foliné
‘ duo Anglici, item magnus Dux
: Bavariæ , cum magnä copiä mi-
Htum Alamannis , & {ph , dié
fequenti vifitaverunt Papam , &
älià die habuerunt audieritiam.
Cedulis autem pradictis in Concilio lééfis d traditis, pertres
. wationes, fuit [abféqüens guarta Cedula leits, prefente Im-
. peratore, in Domo Fratrum Minorum, die xx vi. Febrnarii
Ann prads Ms CCCG. XV. compolita , @ concordats:
ES Johannes Papa XXII1.
4 Propter quietem totius
pus C bia profiteot , FE
co, & promitto, voveo , atque
Juro Deo & Ecclefiz , & huic
facro Concilio, fpontè , & libe-
rè dare pacem ipfi Ecclefiæ, per
viam meæ ffmplicis ceflionis Pa-
patus, & cetiam facere & adim-
plere, in effeu , juxta deliber2-
tioném præfentis Concilii, fi, &
quando Petrus de Lunä, Bene-
ditus XIII. & Angelus Corarii,
Gregorius XII. in Lis obedien-
tiis nuncupati, Papatui, quem
pratendunt ,; per fe, vel procus
ratores. fuos re fimiliter
cedant, & ctiam in quocumqué
cafu ceflionis , vel deceilus, aut
alio ; in quo per meam ceflionem
poterit dari unio Ecclefiæ Dei,
ad extirpationem præfentis {cif-
matise :
ae
- Qqi
Æ"-
…— .äie
_— Er.
= ete em
308 Prennves de La Nouvelle Hifhoire
Ssper practdents Cedulä dedir Paps Bullam 1 :
| | .. - fub bc forms. |
3 Ohannes Epifcopus fervus fer-
CS
vorum Dei, univerfis Chrifti
fidelibus , &c. Pacis bonum, om.
mium bonorum excellentiflimum
effe Ifaias Propheta demonftrat,
qui falvatorem venturum Pacis
Principemappellavit, undeetiam
in ejus ortu chorus Angelerum
decantans, pax, inquit, in ter-
ta hominibus bonz voluntatis.
Sicuti autem ipfe falvator poft-
modüm adimplere pacem ejus do-
cuit verbo , pacem docuit per
exemplum , pacem inter Deum
& . hominem proprio fanguine
confirmavit , Ê ipfum, in ara
crucis pro nobisofterens , ut cjus
merito propitiatus Deus, nos ad
Zternæ pacis gratiam reftitucret ,
à quâ primi hominis peccatum
exules nos effecerat. Quæ omnia
ños intra mentis noftræ aciem
revolventes , ac ejufdem Salvato-
ris, Cujus vices licet immeri-
Ü gerimus in terris , cupientes
quantum nobis ex Alto concedi-
tur , imitari veiligia , dectevi-
Mus omnes noftros conatus ad il-
ha dirigere, per quæ integra pax
Ecclefiz Catholicæ reddi Pole
Ea propter de Confilio Vener.
Fratrum noftrorum S.R.E. Car-
dinalium , communicato Confi-
Lio cum chariffimo in Chrifto &_
lio noftro Sigifmundo Rege Ro-
Manorum , Hungariæ, &cc. illuf.
tri Generale Concilium in civi.
tate Conftantienfi Provinciæ Mo.
Buntinæ, certo tempore ad ho
deputato convocandum curavi-
US , ac pofimodum , vyenicnte
|
|
}
dido tempore , licetnoviter mul.
ta emergentia præfentiim nof-
tram ir ltalia Re om
nibus tamen Pot habiris , pro
tanti boni confeétione , unà cum
cifdem fratribus , non fine ma-
gris difhcultatibus s ‘ad ipfum
oCurm pervenimus, & ne volune
tas noftra nobis à Deo fpirata in
occulto fateret, fed tanti doni;,
Quantum ad nos attinet ; fequa-
tur effetus , licet certiflima jura,
ac univerfalem obedientiam qua-
fi, & ommia temporalia dominia
Romanæ Ecckefiæ, paucis excep-
tis haberemus, tamen , pro con
fequendi pace. viam ceflionis ,
quam, cmnibus confideratis PrO=
pitiorem & aptiorem credimus,
compleéti decrevimus : häc igi-
tur confideratione indudi , im
“publica ipfius Concilii Sefhione ,
iplo. Rege Romanorum, & Hun-
gariæ præfente , & perfonaliter
affiftente , necnon præfentibus
luribus Principibus, ae Oratori-
2 multorum Regum, Prinei-
pum, & Univerfitatum Studio-
rum, poft Miffam fanêti Spiri-
tüs folemniter celebratam , iplo
facro approbante | & laudante
Concilio , hanc viam'ceflonis ob-
tulimus , ac tenore præfentiun
offerimus |, im his verbis. Ego
Johannes Papa XXIHI- &c. ul
fupra : quo circa Univerhratem
_ veftram requirimus ; & horta=
À
mur , in Domino, quatenüs banc
roftram fpontancam & liberam
oblationem grato fufcipientes af-
feu ; ac pro çonfummationt?
_ & complemento tanti boni Pe-
trum de Luna, Benedictum XIII.
& Angelum Corarii , Grego-
rium XII. in fuis obedientiis
nuncupatos , corumque obedien-
ts, ad diétam pacem invitantes,
ad viam cefionis celerius exequen-
dam fimiliter inducatis , & effec-
tualiter induci procuretis,&nihil.
ominds pias veftras orationes &
preces Altiflimo, in humilitate
cordis effundere non poftponatis,
ut fupernam gratiam mundus pa-
cemque optatam, & Ecclela in-
tegram recuperet unionem. Da.
tum Conftantiz,, &c.
+ Per, hunc modum verum eft
duos ipfa quarta Cedula compo-
ita fuit grata tribus Nationibus,
{cilicet Gallicanæ, Germanicæ, &
Anglicanæ : {ed Univerfitas Pa-
tifienf. noluit tam cità delibera-
re; imÔ petiit dilationem ad ma2-
turids deliberandum , quæ die
fequenti , in Ecctefia Fratrum mi-
norum horä vefpertinà, Magifter
Beneditus Gentiani, concorda.
tos cum aliis pro Univerfitate,
folum addidit ifta verba, voveo à
& juro. Reddens rationes quare
prædiéta verbz addebant in Ce-
duli , undè gavifi funt adftantes
üniverfi , habentes oculum dein-
ccps ad delibcrationes Univeffi-
tat1s. - :
Die Jovis fequenti Imperator
convocavit Prælatos Italicos in
Ongregatione aliarum Nationum
exhortans eos, & requirens qua
tenüs darent fuper das Cedulà
deliberationem, & quantum illis
effet poflibile cenderent ad unio-
nerm, & cum aliis Nationibus con-
venitent, Quibus promajori parte
penitentibus , & maximè indigna-
#
Pu 3
Du Concile de Conflance. 305
tis,eorum quam plures, quam cità
potuerunt, à loco Congregationis,
recelferunt : duodecim tantèm
corum Prælati, cum Archiepifce. :
po Januenti remanferunt, & cum
aliis in Ceduli convenerunt,
His peraëis , Imperator adduxie
Papam, & præfentibus Cardinai
libus, & Nationibus omnibus
præfentavit , & dictam quartara
edulam , cum ut acceptaret
fupplicarunt. Qui eam benignè
lapiens clementer acceptavit.
Tunc qualis fuerit omnium affif.
tentium lætitia, quæ fublimesite:
fum vVoces , cantando 7e Deyme
laudamus , mirabilis fuit : fed nec
hiis contentus D. N. Papa, publi.
cari fecic feffionenr, per dicm fe.
quentem , quam tenuit, illuc
convenientibus , in Ecclefia C2.
thedrali D. Imperatore, fuis Re.
giis, & Imperialibus veftimentis
induto, capite ejus Corora orna-
to Emiperii, cum fceptro in manu,
& cæteris quæ Imperialem habi-
tum ornant, D D. Cardinalibus
cæterifque Prælatis, Principibus,
Lepatis diverforum Regum &
Univerfitatum Boéoribus, & Ec-
clefiafticis viris, in multitudine
copiofa. Ibidem celebravit D. N.
Miffarum folemnia, quibus com-
pletis , cum Letaniis , Orationib.
ac cæremoniis üniverfis, D. Car.
dinalis Florentinus indixit filen-
tiunr , acclamans fummum Porn.
tificem benignè velle & acceptare
Cedulam præfatam , quam D. N.
fcripft, & legit, & dum venit
ad illa verba , jare, @ voves,
defcendens de carhedrà inclinae
pavit fe, cum genuflexione verfns
altare, & poneris manunt 1d pec-
tus, dixit, ita vcré facio, Et sure
Qgq iij
319 Preuves de ls Nouvelle Hifloire
sûm in finc prækétionis didtæ
Ccdulæ , idem cum eadem reve-
rentiä, juravit, 6 vovit. Poftea
furseyit Imperator , & gratias
agens Deo, atque Papæ de fuâ
fandiflimi intentione | non jam
verbis , fed operibus probatà , de.
fito Diadematce Imperiali, fe
proftravit ad pedum ofcula bea-
torum.
. Confequenter autem , ex totius
âflenfu Concilii, D. Patriarcha
Anthiochenus Præfidens tunc , in
Natione Gallicanà, eidem D. N.
cum proftratione omnium ad pe-
dum ofcula beatorum , regratia-
tus eft, & fuit ibidem per maxi.
mum gaudium , fed quia nullus
fructus eflet viam ceffionis etiam
pe » & liberè , cum promiflioni.
us &.votis offerre , nifi pariter
fecura ilius, & non fufpeta
praética concederetur , idcircd
grium Nationum , vidclicet Gal-
licanæ, Anglicanæe, & Germani.
cæ deliberaticne concordi , de
voluntate Impcratoris conclufum
cft, facere Papæ fupplicationem
luper quinque capitulis , quo-
rum tenor fequitur.
- Prætérea per Concilium gene:
rale xv. Martii, petita fuerunt
uæ fequuntur.
Primd quod placeat D. N. quod
non diflolvatur ipfum Concilium,
donec unio perfecta fuiflet ade.
pta , & Ecclefia plenè reformata,
2°. Quod Conciliura nullatends
tranfmutaretur alibl, 3°,Quod D.
nofter non vellet deferere Conci-
lium , nec ab ipfo feparari. 4.
Quod vellet conftituere proeuts-
torem , ad renunciandum cffica-
citèr pro eo, fecundüm deliberae
tionem ipfius Concilii. ç°. Quod
de præmiflis vellet dare Bullas.
Item » quod Prælati, aut alile
vocati ad Concilium, non rece-
derent de Concilio; & quod fuper
hoc deputarentuf aliqui ex patte
Papæ , qui haberent examinaro
caufas eorum receflus , five effet
propter infirmitatem , aut pau-
pertatem. Ad omnia præemilla pe-
tita concordes fuerunt Natiônes
Gallicana , Germanica, Anglica-
na, & Italica , dempto quod Its-
lica non confenfit in quinto arti-
culo, de traditione Bullarum.
Sequuntur refponfiones #4 premilfa perita xvj. Marti ;
faite per os Pape S per prius, peros D. Cardinalis Elo,
rentini , in Palatio Apoftolico.
V Enerabiles Fratres:, & dilec-
tifilii, ad illud quod dici-
tur , de conftituendo Procuratore, .
ad cedendum noftro nomine Pa-
patui, videtur nobis , & certi
umus , nec aliquem credimus
Prudentem in dubium revocare ;
n: ipfa ceflio ad pacem Eccle-
E multo certis, much fecuriùs,
multè celerius, multd honeftius ;
& gencraliter mulrd melius fiet
per nos in propria perfona, quan
per procuratores. Etenim circa
PrOcuratoris ofhcium , refpec-
tu formæ mandati, refpeétu-lite
terarum , & alia , mults pof-
funt opponi , & plurima dubis
Oriri, quæ ceflant , omnia, quete
EE ..—_ "©
\
du Concile de Conflanst: ” 3tt
do agit negotium perfona princi-
alis, & ita cettids & fecuriùs
t, cum perfonà proprià.
2°. Quis dubitat quod nullà
eonventione , antequam pervenia-
tur ad effeétum ceflionis , ex parte
P. de Lunä , & Angeli Corarii
multa proponentur , plurima pe-
tentur, & exponentur, quæ nunc
excogitari non poflunt ,-quæ re.
quirent magnum traétatum , ma-
gnam deliberationem, non folum
noftram , imd Collegii & totiùs
Concilii, & ad quæ agenda , nec
facilè , nec fecurè , neque certè
poflet conftitui , nec inftrui pro-
Curator , &. eE quæ necefle
effet de illo loco Niciæ hac mit-
tre, & remittere , & plurices,
quæ requirunt magna temporis
eurricula, quæ tamen, f præfen-
tes ibi fimus , unâ die poterunt
expediri , & celeriàsfient.
3°. Fertur hic fatis publicè, &
hoc dicunt Ambafciatores Regis
Arragoniæ, & P. de Lunä hic
ftantes, quod idem P. de Lunà,
nunquam per procuratorem , ne-
SL cum alterius pos CE
et, Quod fi ita eft , ut créditur,
videtur neceflarium quod in pro-
prié perfona fiat.
4°. Quis dubitat hujufmodi ne-
gotium, & refpedtu rei, & ref-
pectu noftri, & refpectu totius
Ecclefiæ , & honori Concilii , ho-
neftius fieri per nos in propria
perfona , quam E procuratores ?
cum hoc attendimus fatis mira-
mur undè procedant ifta Confilia,
attento quod nos parati famus
promifla noftra exequi , in pro-
pepe on , Cur à nobis qui vo-
umus & poflumus, exigitur pro-
Euratorium , quod r4men non ne-
*.
C4
garemus, fi effemus infirmitate de.
tenti, vel aliäs legitimè impeditiz
Miramur infuper, dd inre
tam ardua, quà nulla majori ins
ter mortales eft, nulla fingularior,
uia credimus ante nos in hoc cas
ps fimilem non habuifle, & nefcis
mus fi fcquenter habebimus, & à
nobis procuratorium exigitur ,
cum in rebus multù minoribus à
quis de jure non cogatur.
Nos'autem huic petitioni refs
pondentes , volumus per nos ptæ…
miflam fieri ceffionem , fecundûm
formam Cedulæ per nos datæ , in
propria perfona noftra , ccilante
infirmitate, vel aliodegitimo ime
pedimento exequi, & perficere,
accedendo ad locum Niciæ , vel
ad alium locum vicinum , per to=
tum menfem Junii proximi futu-
ri, & fi fortè dubitetur de hoc,
fivè quod velimus divertere , fivè
alias purè & fincere non proccde-
re, & non exequi promifla, ex
nunc volumus & confentimus nos
efficaciter obligari , quod in cafu
uo per nos ftabit quominüs pax
1. Ecclefiæ , per noftram cef-
fionem perfonaliter faciendam ,
quemadmodum promifimus jura
vimus , & vovimus, tunc per ve-
nerabiles Fratres noftros Cardinae
les , præfens facrum Concilium ,
& univerfalem Ecclefiam haberi
pro non Papâ, & perindè ac:f
Papatui renunciaffemus exprefsè.
.Volumus infuper quod iidem
Fratres noftri Candinales S. KR. E.
jurent pro tali nos in cafu predic-
to habituros , & iplos & omnes
alios in cafu prædiéto abfolutos ef-
fe volumus ab omni vinculo ju-
ramenti & obedientiæ quo nobis
tençntur adftricti.
Ÿ2 Preuves de y Nouvelle Hifloire
Volumus aûtem , in cafu quo
Anfirmitate corporali vel alio te-
gitimo impédimento , propter
quod inviti detineremur , quomi-
nûs perfonaliter por ceflio-
nem implere poflemus, procura-
tores conftituere ad præmifla lan
nos promilla fideliter exequenda ;
€tfi non fecerimus , locum habeat
provilio fecuritatis capit. præce-
dentis : & nihilomins, fi quæ
alia fecuritas præmiflorum vide-
bitur vobis rationabilis ultra præ-
miffa ad hancunam vel plures,non
recufamus. :
Ad articulum verd quod præ-
fens Concilium non diflolvatur ;
donec , &c. Refpondemus quod
optimè placet nobis , & volumus.
Quantum ad ipfum Concilium
transfcrendum ad partes illas, vel
hic , aut alibi manendum , vide.
£ur nobis melius, & expedientius
Concilium ad partes ill vicinas
Niciæ , ubi debet effe conventio
transferre, in loco habitabili , &
hoc propter rationes prætaétas. Et
prædiéta omnia & ingula dici-
mus, & faciraus in uantum re-
maneamus in pleni libertare hinc
recedendi | & eundi ad locum
Niciæ , vel ad alium locum habi-
tabilem , ad prædicta adimplenda.
Item fi, & in quantum præmif_
fa omnia & fingula plenè & purè
aeceptentur per hoc facrum Con
cilium, & non alitèr, vel alio mo-
do. Quo etiam præmiffa fub præ-
miflis conditionibus dicimus » &
liberè facimus , nonobftante qui-
Cumque proteftatione alias in con-
€ontrarium facta per nos, Per
Ptæmifla tamen non interidiraus
excludgre, quin velimus ante rc- |
Erlum noftrum , de hoc loco > CX=
pedire ea quz videbuntur oppor:
tuna, pro pee noftræ cel.
fionis premiflæ, quibus expedien-
dis celeriter inftabimus & facic-
mus, cum per hoc de hoc fando
Concilio fuerimus advifati.
Die verd fequenti Congregatz
fuerunt Nationes, non contentz
de refponfanib. Papæ, fed inftan.
ter pctierunt procuratorium 4d
cedendum. 1°, Ad evitandum col.
lufiones poflibiles. 2°, Quod D.N.
erat homo viator, & poterat opi-
nionem mutare,diabolo procuran.
te, ficutfecit. 3°. Quod difficile
erat repcrire locum convenientem
&: gratum omnibus. 4° Quod
diflenfo effet quis primus illo-
rum cederet. Præterea EE
Angeli Corarii dixerunt palam
Dominum fuum non iturum Ni
ciam , quia non putabat illum
locum bi fecurum , fed potius
veniret Conftantiam , aut fi pla-
ceret Imperatori , daret procu-
ratorium ad cedendura. |
Cæterum Legati Regis ne
num & P. de Eumä proteftatifunt
fe nihil a@urosefle cum Concilio,
aut D. N. fed cum Imperatore , ad
quem duntaxat mifl fuerant &
cujus conventionem cum Domi-
nis fuis pro unione Ecclefiz re-
quirebant , & tunc Imperator
promifit ire Niciam , in menfe
Junii , proximè futuro..
Pauld poft per multorum ora
vulgatum:eft quod Papa volebat
Nationes prævenire , & tam pro-
curatorium, quam alia requifita
facere : quare gavifi funt univerfi
vehementer ad unionem Eccleliz
zelum habentes. Sed repente Ci-
thara nôftra in luétum verfa cit,
& noftrum gaudiym in ue
Ie
…s1s
Du Concile de Confiance: ’ ii
“tem. Cum mane fadto, xxr. fci-
licet Martii , in Fefto S. Bene-
diéti , qui dies Jovis erat, clamor
magnus fatus eft de receflu Pa-
px , qui , de note receflerat.
De mane verd horâ feptimäi,
cognito reccflu Papæ , cx parte
Imperatoris, fuit voce Præconis,
ad fonum tubæ, Conftantiæ pro-
clamatum , quod nullus movere-
tur, aut timeret, & quod in ma.
jori fecuritate ftabat Concilium
generale, tunc, quâm antea , &
uod vitualia effent in majori
Fe » & quod quilibet erat in li-
bertate eundi, dandi , ac redeun-
di. Et proclamabatur per plures.
Vivat Regia Majcftas.
Ea die, toto Concilio turbato
propter recellum clindeftinum
Papz , Congregatz fuerunt fimul
quatuor Nationes , in Ecclefa
Fratrum Minorum , Imperatore
præfente, & eas confolante, di.
cendo quod non timerent quem-
quam, quia fecuræ effent, & li-
beræ, & quod volebat fe & fua :
ufque ad mortem inclufivè expo-
nere he ipfis , unionem Ecclefiz
pro fequendo , & quod quandiù
Concilium adunatum eflet, cum
co ftaret, & ipfum protegeret, &
dirigeret. Prædidis Nationibus
fic Congregatis, præfentata fuit
Bulla , per Papam, de Scafufii
tranfnifle Concilio generali , fub
formä fequenti. Et mifie Archie-
pifcopum Remenfem , cum litte-
ris Credentiæ , quæ tales grant.
Johannes Papa XXIII. omni-
bus & fingulis Patriarchis, Ar-
2 » Epifcopis, cæterif-
que Prælatis, & Ambafciatori-
bus Regum, Principum, & Uni-
#erGtratum » falutem, & Apoftoli.
cam benedictionem. Gratia Dei
omnipotentis , liberi fumus in
Scafulia, & non venimus animo
declinandi ab hiis quæ promi.
fimus per noftram renunciationem
facere pro pace Ecclefiæ fanû@æ
Dei, fcd utin libertate, & falu
te propriæ perfonæ , poflimus ea
exequutioni demandare. Datum
in Scafufia , Conftantienfis Diæ-
cefis, xxr. menfis Martii, anno
D. M. cccc. xvr. tandem visà
Bullà prædiéti , Imperatore re.
BrAGAIe & in deliberatione po-
ito de agendis ; quatuor Nationes
fegregatæ funt 4 partem, & con-
cluferunt mittere , & miferunt
deputatos et qualib:t Natione,
ad Collegium Cardinalium , in
Apoftolico Palatio ME A
rum , ad colloquium habendum
cum ipfs , & Confilium de modo
agendi , quibus depuratis D D.
Cardinales dixerunt quæ fequun-
tur,
Primô ,'quod receffus Papæ erat
eis inopinatus , undè multüm do-
lebant, & quod erant unanimes
& concordes de omnibus agen-
dis cum eis, in abfentia Pa-
æ, & rogabant quod ad hæc
Koncs fimiliter eflent concor.-
des, & quod unan:miter cum eif.
dem communicarent , & delibe-
rarent. 2° Quod crant firmati
uod fi receffus Papz eflet impe.
re unionis, & reformatio-
nis Ecclefæ, ipf eum fimpliciter
dimitterent & recederent ab eo :
fi verd effet ad bonum, ipfi, unà
cum Concilio deliberarent de hiis,
quæ agere deberentc in hoc cafu.
3°. Difpofucrunt mittere Præla.
tos aliquos de ftatu inferiori,
unum vel duos Le Papa
| 4
314 | Preuves de la Nouvelle Hifhoire
acceptos , ad fciendum pleniùs
caufas fui recefsüs , & intenfionem
fuam. 4°. Dictis Epifcopisresref-
fis , fecundüm eorum relatum
difpofuerant mittere tres Cardi-
nales , de quolibetordine , unum,
ad communicandum cum eo , &
aperiendum fibi aliqua, quz in-
terim per totum Concilium deli-
berabuntur: 5°. Supplicarunt ut
interim nullæ fierent Papæ novi-
tates per Concilium, aut aliquo
modo contra eum attentaretur.
6°. Quod omnia fierent cum bonâ
amicitià , & chiritate, & quod
parati erant femper convenire
cum Concilis. 4°, Regratiati funt
Regi Romanorum de provifione
fai per eum, & fecuritate præ-
taétis , &c. Qui D. Rex erat tunc
prælens, & venerat cum deputa-
tis ad Cardinales.
. Sequuntur quædam advifamen.
ta fuper Cedulà fuprafcriptä ,
pee ex parte Papæ tradita , ad-
vifata per Ambalciatores Regis
Francie, & Ducis Burgundiæ ,
& diéta die præccdenti noctem
qui receflit, tradita.
Primo , vidctur quod ante
oinnia inftanduin eft quod hic in
Conftantienfi Concilio fiat refor-
matio Ecclefiæ , tam in capite,
quam in membris, & etiam quod
intendatur ad extirpationem om-
nium errorum, infide , & mo-
tribus, antequam Concilium mu-
tétur. 2°. Quod fiat diligentia de
fciendo intentionem D D. Petri
de Lunâ , & Angeli Corrarii,
> fieri poterit, & indilatè
uper hiis ad cos mittantur Nun-
tii per Concilium ordinandi.
3°. Si propter caufas necellarias
& utiles videretur mutari debere
Concilium , ad aliura conveniens
tem locum, hoc fiat cum boni vé-
luntate D. N. Papz, & D. Impe-
ratoris , & cuin deliberatione hu:
jus facri Concilii, & fiat mutatio
ad locum D. Imperatori fubjec-
tum, & accommodum perfeétioni
unionis Ecclefñiæ, .
4°. Quia tempore debito debet
D. Imperator Niciam accedere,
ficut conventum cft , opus eft ut
aliqui de Concilio ordinentur ad
eum a1ffociandum. Scità autem in-
tentione D. Petri de Luni , f
nollet renuntiare-per procurato-
rem , tum in se didtus D.
NN. cum fuo Cullegio , & Conci-
lio , fi commodè feri poterit, ac.
cedere debebit , aut procuretur
quod di&i D D. Petrus, & An«
elus veniant , & conveniantin
Le ,ubi tanc D. N. erit cumfue
Collesio, & facro Concilio: ft
verè confentirent & vellenc iidens
D D. renunciationem feri per
procuratorem , fiat fimiliter. ex
parte D. N.
s°. Etad hoc fideliter exequen-
dum videretur utile quod in il.
lum cafum deputarentur ex parte
D. N. idonei procuratorés ; ha
bentes zelum ad unionem Eccle-
fix Dei, boniique modis ; & ho=
neftis procuretur hoc fieri , &
nunc tradi fufhciens procurato-
rium pro majori fecuritaté n6*
gotii.
6°. Eo cafu quo D. N. vellet
procuratorium concedere , & pro
Curatores conftituere ; deberet
provideri , quod in manibus ali-
quorum proborum , non fufpecto-
rum fibi, nec Concilio procura-
rium illud poneretur , qui VOVÉ*
rent, ptomicterent , & folemnis
"du Concile de Conffance. 3rS
tér jurarent illud non tradere, nec
lo uti, nifi fi, & quando di@i
Petrus & Angeli procuratores re-
nuntiare vellent , vel in cafibus
aliis in Cedula ceflionis expref-
datis.
. 7°. Omninè providendum ef,
se fi , ut diétumeft D. Nù cum
uo Collegio fe transferat ex cau-
fa necellaria , & cum delibera-
tione Concilii ad aliquem alium
locum, quod Concilium pariter
transferatur , & D. N. cum iplis
accedat ad illuim locum , nec ali-
quo modo: fepaientur , ex caufis
re pleniüs explicandi:.
89, Videtur quod ifta omni4. de-
betent concludi in plena feffione ,
& quod de fecurititibus in Cedu-
la Papæ contentis , & a‘iis advi-
fandis particularius fieret Bull ,
& infuper quod in plena feflione
Papa renuntiarcet illis proteft.tio-
nibus quas facit fæpiùs, quod non
erat in fua plea libertate, & fac-
ta omnia approbarentur per ipfum,
& Conci!lium.
9°. Si D. N. &'jam diéti Pe-
trus & Angelus poftularent fibi ;
& eorum ftatui, & honori , ac
familiaribus, omnibus, & fervi-
toribus fuis faéta renuntiatione ,
feu in cafu ipfius provideri , advi-
ferur , quod debitè , & honeftè
provideatur eis per Concilium, &
hoc de D.N. &iplis Petro , &
Angelo tempore & loco inti-
metur
Advifamenta verd fupradiéa ,
propter reccflum Papæ, minimè
practicata fucrunt, fed ipfcadhuc
exiftens in Scafufia , dits Præ-
latis », & Nuntiis pro parte Car-
digalium , in Conftantia exiften-
tium ad eum miflis, mifit cifdem
Cardinalibus Bull:m fubfequen-
toi, die Lunæ , poft Ramos Pal
marum.
Johannes Epifcopus, fervus fer.
vorum Dei, vencrabilibus Fratri-
bus noftris S. R. E. Cardinalib.
Conftaritiæ exiftentibus f{2lutem
& A poftol. benedictionem. Intel- :
leétis quæ venerabiles Fratres rof.
tri ad noftram præfentiam dcfti-”
nati pro parté voltra exquifitiffi: è
narraverunt circa negotium corf-
titutionis procuratorum noftro-
rum in facto ceflionis Papatus,
duximus refpordendum ; quod
cum ad nihil aliud principrliter
defideria veftra + » quim
poffe veram pacem facros. Rorra-
næ Ecclefiæ exhi'cre , Procurato-
res noftros irrevocabiles confti-
tuerc intendimus venerab. Frat'es
noftros omnes & fingulos de Colle-
gio præfatæ Ecclefiæ Cardinales ;
ita quod nobis perfonalicer nom
cedentibus, tres ex cis, aliis , vi-
delicet Petro de Lunä , Bencdic-
to XIII. & Angclo Cora:ii Gre-
gorio XII. in eorum obedientiis
nuncupatis, cedentibus , vel de-
codentibus, in plena, & cfhcaci
forma , faum ceflionis neftræ
excqui v'lcant, & ulteriüs qua-
tuor Prælatos de Natioribus , in
Conftantienfi civitate exiftenti-
bus, quorum fimiliter tres cef-
fionem ipfim facere valeart, ut
de Cardinalibus eft expreffum , &
fuper præmiffis litteras noftras in
plena, & opportuna forma cxpe-
diri etiam faciemus. Hortamur
itaque , ut prxmifla finedilatione,
cum bariimo in Chrifto filio
noftro Sioifmundo Rege Roma-
norum & Hungariæ illuftri , &
Prælatis , ac aliis quibus veftræ
KR r'ij
316
circumfpe“tioni videbitar, com-
municare velitis ; circa alia quo-
que expofita re Cardinales ip{os
huc tranfmiflos | providebimus
celeriter | prout materia flagita-
bit. Datum Scafufiæ Conftantien-
fis Diocefis, vrir. Kal. April. Pon.
tif, noftri anno v. ü
Papa verd exiftens in Scafufia ,
die fequenti xxiv. Martii fcripfit
Regi Poloniæe conquerendo fub
hac forma. |
Johannes Epifcopus, &c. Cha-
riffimo in Chrifto filio Wladiflao
KRepi Poloniæ Hluftri. Chariff, in
Chrifto fili, falutem, & Apoft.
benedidionem. Quot & quanta
mala animorumque pericula ,
ob errores , & fcifimata » quæ non-
nullorum execranda difleminavit
ambitio , fideles Chrifti pertule-
tint, pià, paternâque fæpè com-
pee compunéti, vehementi(-
imé doluimus, ac illius, cujus
vices gerimus , in terris, cupien-
tes imitari veftigia qui pacem
. fuis, pro fingulari hæreditate re
liquit , toto corde, omnique pof-
fibilitate, pacem , qua nihil Opta-
bilius inter mortales, effe debet ,
iplis fidelibus » Ut tandem à tot
relevarentur miferiis » difpofui-
MUS procurare, & ut hoc noftræ
mentis conceptum opere comple-
remus, poft tergatis omnibus, quæ
noftram prælentiam in Italiæ par-
tibus fore neccflariam flagitabant,
ad Civitatém Conftantiz, pro ce-
ebratione Concilii generalis ,
des antcà per noftras litteras in.
IXCramus. ibi tencndum » ante
. Terminum conftitutum acccffimus,
Ubi per pluresmenfes Prælatorum,
ac Regum, Princi pum,aliorumque
Univerfitatum adventu
Preuves de l4 Nouvelle Hiflaire
patienter expectato , tandem viam
ceflionis noftri Papatûs, licet ad il.
Jam nullitenus Fans adftriéti ,
Angelo Corarii, Gregorio XI]. &
Petro de Lunäâ Benedidto XIIL. in
eorum obedientiis nominatis ,
olim de Papatu contendentibus
per fasrum Concilium gcnerale
Pifañum damnatis, & ejcétis , fi-
militer cedentibus, aperuimus, &
illam profequi valentibus pos
tentes voto & juramento firmavi-
mus , prout in noftris fuper inde
confectis litteris , quasad Sereni-
tatem tuam deftinandas providi-
mus , plenius continetur. Nam
hæc ipla via ceflionis brevior ;
aptior , & fecurior pro intçgra
Chtiftianorum pace, præecæteris
nobis vifa eft, quam ufque adcen-
fummationem tanti boni profe-
quuturi fumus fincerè , atque
conftantiä inconcufsà. Putabamus
nempè, ex tanta noftra liberali-
tate , favores , auxilia, & afff-
tentiam omnium, pro cfedtu tam
magni, tamque pii operis prome-
reri, qui pro aliorum quiete uni-
cam in orbe dignitatem non du-
bitabamus dimittere. Sed ecce,
quod dolenter referimus, nonnule
li, quos Apoftolica gravitas n0-
Minarc non patitur , appetHum
rationi præponentes y & LOprIe
fe&antes commoda, honeltatis &
juris calle calcato , non ficutin
generalibus Conciliis , juxta SS.
Patrum inftituta hatenus obfer-
Vata , per vota voces habentium ,
& opinioncs concorditer eleëtas;
procedi confuevit , ut in ip'0
Concilio : procederetur permile-
runt , verüm fadione conflata,
ut in quatuor Nationes, quæ pet
quatuor voces totam autoritattn
N
| du Concile de Conflance; | 317
tjus repræfentarent; divifo Conci-
io, quod nunquam haétenus audi-
tam eft, nequis contra Le vota
i
éorum , in tam arduo replicam da.
1ÿ Valeret , rem fic ad fee de
ducere : fic agebant , etfi qui ipfo-
rum inordinatæ voluntati contr2-
dicebant, minis , ac injuriis ,
convitiis, & illufionibus afflige-
bant , nec hiis adhuc acquiefçen-
tes , quæ fatis deteftanda erant :
in libertatem iplus facri Conci-
“ machinantes , portas ejufdem
ivitatis Conftantienfis, per diem
integrum, ne aliquis Prelarus ant
Clericus exire poffet, claudi fe-
cerunt, & demüm contra liber-
tatem. Salutemque ropriam nof-
tram confpirare aufi funt; de cu-
jus confpirationis mediis, honef-
tius ad præfens tacere quam fcri-
bere arbitramur : & fic per fac-
tiones & violentias, reintegra.
tionem & pacem Ecclefæ pro-
curabant. Nos itaque talia in-
tuentcs , curi angebamur con-
tinui , meditabamurque quibus
remediis poflemus occurrere sut
non impediretur Excquutio tan-
ti boni. Tandem cum nulla vi-
deretur alia via falubris » dedic-
ta Civitate ; in quâ nec tuti, nec
liberi eramus, & Concilium Præ:
fatum eraç debiti libertate pri-
vatum, ne receflimus , &
ad hoc oppidum, quod in tem-
| Êe Dominio dilecti flii No-
lis viri Fredet:ici Ducis Auf-
tiæ fuppoñitum extitit, ab ipsa
civitate Conftantiz per quatuor
Milliaria Teutonica diftans , ubi
plenà libertate utimur deveni-
MuS :-non enim fine noftro, &
Ecclefiæe , ac populorum' fcanda-
do cvidenti, palam difcedere va-
| pace pes firmi{h
lebamus : quoniam ne valeremus
difcedere | etiam occultè, non
paucæ erant excubiæ, & cufto-
dixæ per antea ordinatæ, & fi ibi
ni , obmiflo noftræ per.
fonæ periculo , nihil ibidem or
dinari , fieri, aut decerni vide
bamus , quod ex impreflionc &
violentii non videretur extor-
tum , & in pofterum poñfe de
nullitate notari. Hzæc fili chari(-
fime, in tux Celfitudinis Regiæ
notitiam deducere ropcravimus
per præfentes , & lens per inf-
tructionem præfentibus alliga-
tam, quæ deindè Nuntiorum nof-
trotum folemnium, quos ad ip-
fius præfentiam deliberavimus
deftinare , fient tibi vivis voci-
bus clariora, quoniam quorum-
cumque in Dei Ecclefà occurren-
tium te decet efle participem,
quem inter Catholicos Chriftia=
norum Reges, qui Ecclefiam ip-
fam crigere & manu tenere te-
nentur , merito bencvolentiz com.
pletimur fpeciali : ipfam tuam
Celfitudinem exhortantes , & af-
fcétuosè requirentes , quatenüs
nobis, a &c
mè fumus
difpoñiti , plus effeétibus agere ,
uam verbis teftati fuerimus , &
eibnitie , placeat oportunis au-
xiliis, & favoribus pro tam piæ
& neceflariæ rei totali confum.…
matione afliftere, & favere : çx
hoc enim apud Deum premium
non modicum , & apud homines
promereberis : ingentem gloriam,
& honorem. Datum Scafufix,
fub annulo Pifcatoris, die xxx,
Martii , Pontihcatüs noftri an.
no v. |
ç
R £ ii
718
De eodem , Duci Biturie.
Ileéte fili, falutem, & A pof-
tolicim benedi&t, univerfa-
lis Ecclefiæ , cui nos immeriti
præfidemus , nobile membrum,
inter orbis terræ Catholicos Prin-
cipes cfle dignofceris , ficque
cum ïipsä fortits individuam
unionem , quam depis profperè,
fi profperitate lætetur, nec im-
munis ejus adverfitatis efficere ,
fi patiatur adverfa : non enim
adco membra nobilia poffunt in
callem ducere, quod capite lan-
guente non doleant , cum ho-
rum, & illius fit una compago.
Cur vellet inviti decrevimus ti-
bi nobis occurrentia fcribere > VC-
rentes tuæ dilectionis animi quic-
tem infringere, & quia cupimus
linguam noîtram ab aliorum in-
juriis continere, tamen urgcns,
& inevitabilis prædictæ Ecclef:e
neccflitas nos fic angit, & cxci-
tat, quod dum refpeétum ad tux
fidlis dilcétionis devotioncm h2-
bemus, mentem noftram eiderm
fiducialiter aperimus. cnamque,
dilecte fili , nolumus ignorare ,
quod nobis folertem & effica-
cem dantibus Operam , ut Eccle-
fia Romana, tam longo tempore,
proh dolor ! fcifinaticà per:cquu-
tione laccffita pacem reciperet , &
rCnovarentur Ecclefiæ LR :
Convocato Conftantienfi Conci-
lio , ibi Seffonc ublica, cele-
bratâ per nos Mifsà fanci Spiri-
tüs, & illius gratià invocatà,
pacem dare ipfi Ecclefiz juravi.
Mus , & vovimus »per viam nof-
Hx puræ & fimplicis cefionis,
aliis Ecclefiæ jam dictæ adverfa-
Preuves de lz Nouvelle Hifoire’
|
riis, & de + As per Sacrum
Conciiium Pifanum cjectis fimi-
liter cedeniibus , ac etiam in
uocumque cafu, se q''em pof-
fe habcri pax Ecclefæ antedic.
tæ, prout ex tenorc Bullz quam
tibi ee tranfmittendam , &
cr noftros oratorces ad te fuper.
Poe deftinandos clariüs appare.
bit, & dum crederemus favore®
& dileétiones acquifiviffe , vidi-
mus priorum angrftiarum onera,
utique renovata. Nam ipfus Ec-
ee Dei perfequutores furorem
fuæ pcrfidix durids accendentes,
ipfam intolerabilibus ofenfis di.
lacerarunt graviffimè , ipfoque
Concilio omni libertate privato,
contra noftram faltem perfonam
confpirati funt indecenter, .con-
cipientes itaque ibi de injuriis
agi , ubi erat de animarum fa-
lute traétandum, iplis cupientes
occurrere fcandalis , & actibus
nefandiflimis , villà prædictà
Conftintiæ relidtà, venimus fa-
lubriter ad locum Scafufx fub-
ditum Dominio fidelifbmi Chrif-
tiani & Ecclefiæ facrof. devoti
filii Friderici Ducis Auftriz, ubi
non minori, quam in patrimo-
nio Ecclefiæ proprià potimur lie
bertate , quæ ad tui gaudium fin.
gulare nuntiamus. Sperantes cts
enim in Domino materiam Eccle-
fiæ traétare & concludere ficut
decet , non intendentes à pro-
miflione , ficut premiflum eft
oblatä aliqualiter deviare, & ut
tibi, fili dileéte nihil lateat in
abfconfo , quemdam premilla
tangentia , ie quodam brevi
Compendio mittemus, aliàs per
oratores folemnes latiùs declaran.
da. Teigicur, fili dilc&e, ne-
dûm hujus fingularis Lætitiæ vo-
lumus effe participem, quin imo,
in omnibus noftris , & fidelium
LE
du Concile de Confiance.
319
Ecclefiz facrofan@æ charitatiS
opcribus te unitum, & partir
sie cffe decrevimus ,; ex po-
teftate nobis à Deco attributi«
Datur , &c.
De eodem, Duci Burçuadie.
Iledte fili, falutem & Apof-
tolicam bencd. cum inter
Cacholicos orbis Principes Ec-
clcfiam Dei , ac nos præcipui
devotione coluifle nofcaris, nof-
que meritorum tuorum me-
mores , te præcipuum nobis fi-
lium paternis affcétibus habca-
mus, ut nobis & ipf Ecclc{ix ad-
verfa feu profpera contingentia ,
tecum communicemus , ut nobif-
cum fœlicibus congaudeas, &
adverfis fucceffibus condolcis , &
ut pro auxiliaribus remedii; ftu-
dium devotionis adhibeas , qui
ubi potuifti, nobis , & Eccleliæ
pi , femper in neceflitatibus ad-
itifti ; certique aded fumus te
in omni noftra, & Ecclcfiæ ne-
ceflitare requirere. Non ignorat
itique nobilitas tua, quanto de-
fiderio unionem & pacem Eccle-
fiæ Dei dudüm inveterato fcif-
mate liceratx defideravimus. Nam
ut obmittamus quæ antea omni-
bus notiflima fecimus , nuper ab
Italià , ubi maximè præientià nof-
tr opus erat, Conftantiæ, quæ
nie hiis ad celebranduim Con-
Cilium eleéta erat, per longasë&c
difhcilia itinera venimus , ibi-
que, in pleno Concilio Deco, &
Ecclcfiæ , ipfique præfenti Con-
eilio ‘ponte promifimus, & vo-
vimus ipfi Ecclefiæ dare pacem
& unionem, per. viam ccfhonis
noftro vero Papatui , fi tamen ad.
verfarii noftri de Papatu conten-
dentes cederent , vel in quocum-
que cafu ipfh Ecclefiæ pix & unie
per ceflionem noftram fequi pof-
{et, parati omnia fideliter adim-
plere. Denique omnia fecimus,
quæ ibi potuimus , necnon ma-
lignorum quorumdam noftrorum
& ipfius Eccleñæ perfequutorum
furori fatisfaccre nifi fumus, qui
nulli Concilii livertate , le
que ritu fervato, fed conventi-
culis , & faétionibus confpiran-
tes , tanquam non Ecclchiæ pa-
cem tanti boni amorce, fed per.
niciem noftram odiis quærerent ,
contra noftram falutem meditari
adorti funt, nec deerat corum
furori potentiæ favor ; quare cum
videremus gullum elle Conci.
lium , nullum Concilii ritum,
Ecclefiæ fcardalum, & pericu-
lum noftrum, melius exiftima-
vimus ab coruim nos erucre ma-
nibus , fic itaque nos huc con-
tulimus in villam Scafufi, apud
diletum filium nobilem vi:um
Fridericum Ducem Auftriæ, qui
nos filiali devotione recepit, &
colit, & fic nobis & Ecclfiæ
Dei, à fcandalis & oppreflionis
bus maliynorum , nofträ dclibe-
rationc providimus, nuliifque tax
men injuriis fracti, fed , Deco
gratias , liberi , difpofti fumus
310 Preuves de la Nouvelle Hifloire
quæcumque pro ipfusEcclefiæ pa
ce promifimus integrè férvare,
& efficaciter adimplere , bonä &c
Gncerà fide. Super quibus omni-
bus dilectos filios oratores nof.
tros ad te mox mittemus, de de
omnibus te pleniùs informabunt,
& quia forti tuo ab injuriofis
horum conatibus , brachio nobis
opus erit, nobilitatem tuam te-
quirimus & hortamur in Domi-
no , quatenüs interea , donec
Oratores noftri advenient , co-
hortes illas armatarum gentiuné
uas habes , quibus ad pellen.
de injurias , & moleftias, & pii
propolfui noftri confequendum f:.
vorem , utendum fe intendie
mus, non abfolvas, fed manu
tenerc fludeas , & eas utiliter ad
hoc habere valeas | & {olitum
tuæ pietatis , & devotionis mu-
nus , prout opus fuerit, & intua
nobilitate confidimus exhibere,
Datum Scaffufiz , &c.
Sequuntur Articuli, etiam mil cum fupradità Bulls, nd
diéfum Dominum , fuper jufhificatione [ui receffüs.
1°. Ualiter poftquam D. N.
Papa, in civitate Conf-
tantienh applicuit , ubi genera-
le Concilium per ipfum fuerat
convocatum ftetiffet fpatio trium
menfium antequam quicumque
ifvitati, feu RES pauci com-
parerent pro diéto Concilio , Re-
ge etiam Romanorum expettato
per duos menfes, & illo adve-
niente , ad ejus Requeftam Regis
Angliæ Ambaxiatoribus expecta-
tis tribus menfibus auditoque pro-
greflu Ambaxiatorum Regis
Franciæ ,idemD.N. cofdem Am-
baxiatores Regis Franciæ decre-
viflet omnind expectare s tan-
quam fui primi ti inter Re-
ges Catholicos, non tamen fuit
in hoc exauditus : quinimÔ, An-
glicis perturbantibus, Nationes
de factæ fuerunt , videlicet
allicana , quæ tunc carebat ca-
pite, Ambaxiatoribus videlicet
prædiétis, imd, & nullis Præla.
ts Repni exiftentibus » duobus
mpliciter exceptis, |
rem, quod licet in Eccleña
fan@a Dei extirpatie hzærefeon
debeat efle principaliter re com-
mifla , quarum defenfores nullos
Chrifti fubjeétos Principes efle
deceat, firque illud præcipue trac-
tandum ih Generalibus Conci-
liis, occurrentium verd moder-
nis temporibus ftaret, memorlam
damnando illius cujus fetam Jo-
hann. Hus fequutus eft, & {e.
uebatur , dogmatifabat, & fal-
fs inftructionibus & do&rinis,
pulum Dominicum fubverte-
Le cujus , & quorum opini0-
nes, tam per Univerfitatem Pa-
rifienfem , quam peralias Uni-
verfitates extiterunt reprobatz ,
uorum articuli mittentur ad
hrifti fideles , & Principes,
meimè ad D. Regem Francix ,
fuo tempore feriose, quiquidem
captus extitit Ordinatione D. N.
Præd. de illo tamen nulla fuit
miniftrata juftitia , nec permii-
fum quod contra ipfum fenten-
tia ferretur ; quin imÿ procura®
; FU 3
du Concile de C onflance. | 327
tom, requifitum , & inftigatum,
per illum qui Concilii prædiéti
. Ecclefiæ Protector , arpar
at , videlicet Regem prædic-
tum, quod ditus hæreticus re-
axaretur , cum intimationibus,
& minis defrangendis carceri-
bus , cafu quo non relaxaretur.
Item; quod licet in Concilio
Generali non debeat Nationum
fieri differentia, cum apud Deum
non fit acceptatio perfonarum ;
debererque dici congregatio
Chriftiana fidelium , non majori
valens uti vocabulo , nullaque
deberet efle differentia inter Con-
gregatos ibidem , imd-omnes
convenientes in unum veille, opi-
niones deberent in ublicum ape-
rire, ut unius inAruétione in-
formarentur alii, quoniam non
omnes per omnia ; td certi per
certa, & quot capita tot fenfus ;
hoc tamen non Aie permiflum ,
quinimè ordinatumextitit, quod
HAtbee natio illarum haberet
untaxat unam vOcem ; licet in
Natione Gallicanâ effent ibi cen-
tum voces notabiles , & in Ita-
lica totidem , ubi erant in illis
nationibus ducenti Prælati per-
fonaliter ibidem-comparentes , &
de Anglicanä erant tres tantum
Prælati, & cæteri Clerici no-
men in numero.
sr ,» quod fa&à Ordinatione,
4e non effent nifi quatuor Na-
ones , ut illæ haberent quatuor
voces , unaque alteri æqui para-
re à i
tur , nullâ habità differentiä
an _ meritum, & numeri ad
Dita” rocurata extitit unio
se ationum videlicet
nicæ, & Anglicanz, quas
x voluntati adduxit Rex præ
diétus, & colligavit, & quia ni-
hil fui propoñti confequi poflent,
duabus aliis contradicentibus,
erexit idolum , videlicet Patriar-
cham Antiochenum ; Petri de
Lung familiarem , & difci ulum
abfconfum, & qui haétenüs, in
Portu Veneris ordinavit, & fa-
bricavit illas litteras injuriofas
iniquiflimas , & damnatas contra
æditum D. Regem Franciæ;
&e ftatum fuum, & qui Patridr-
cha di&um de Lunä , pot recef-
fum fuum ad locum de Perpinia-
no, aflociavit, & ibi per eum-
dem , ad diétum Pacriarchatum
eredtus extitit » qui Patriarcha
fibi affociavir fex Deputatos €
didtà natione Gallicanä , quatuoë
ex illis Prælatis extra Regnum
Franciæ, onnibus de Regnoejec-
tis , qui» licet nullam haherent
poteftitem crdinandi nifi au-
diendi, & referendi tantum y ni-
hilominds ordinabant » & ordi-
nata per Concilium mutabant ,
& pro libito fuz voluntatis inor-
dinatæ. : .
Item , quod licet in Conci:18
Generali, fecundum facrorum Ca-.
voces hAbcre
nonum fanétiones »
non debeant nifi Cardinales ; Pa-
triarchæ Archiepilcopi » à Epil-
copi, quorum voces requirére de-
bent in Seffione publicä , feu pu-
blicis Seffionibus, & non IP pate
ticularibus Confiliis, hxc tamen
mutata fuerunt contrariis aflec-
tibus , quoniam quifque ad dic-
ta Conflia fuit admiflus , nullà
fadtà differentià , an Cleriçus vel
Laïcus , folutus, vel conjugatus ;
raduatus , vel non graduatus ,
Poncltus , vel abjeétus, quo-
rum voces , rejeétis vocibus Fræs
| CE
dic=.
322 Preuves de"le Nouvelle Fiffoire
Jatorum , acceptatæ funt ufque-
uaque. Nonobftantibus contra-
diionibus ipforum Prælatorum,
& quod deterius eft, fi aliqui
Prelati » COntra intentum iplo
ram , ut malignantium loqui vel-
lent ,. fuas intentioncs juribus
fulciendo , fibilabatur , & fiebat
eis tanta injuria, quod opporte-
bat ip{os ee & abire
confufos.
Jtem , quod licet in Generali
Concilio fit Principalis Chrifti
Vicarius qui dat ef ipfi Conci.
lio , ipfe tamen Romanorum Rex
Concilii petiit Præfidentiam , in
4 diverfis vicibus præfumfit
e fato præfdere, quod nedum
à jure communi exotbitat, imd
& humana ratio hoc abhorret,
& deteftatur.
tem ,; quod licet in eifdem
Conciliis debeant effe voces li-
beræ, & ab omni improbitate re.
motæ , verumtamen multæ fue-
runt Cavillationes , promifliones,
fubornationes | minæ., & terro-
res » quibus caufantibus reman-
fit fides in paucis , hoc eft vcri-
tatis nunciandæ voluntas. Quo-
niam die x1x. menfis Martii
Rex præditus, in ipfa Congre-
gatione Gallic. ne ad-
venit , {eu adducens Nationes
Anglicanam & Germanicam »qre
proprio proponendo , quod dic-
tæ duæ nationes ._deliberaverant
fuper quâdam Ceduli, de qui in-
ra fiet mentio, quam dlbens.
tlonem volebat eis communica.
re, ut ipfi Gallici, iphis Rege &
nationibus præfentibus delibera-
rent pariter; & quia per Amba_
Xlatores Franciæ & aliquos alios
Objectum extitit , quod cum ip{æ
nationcs per fe deliberaffent , vo.
lebant & ipl per fe deliberare,
&c ipfis bientibues fuit per dic.
tum Regem refponfum , quod
minor pars diétæ nationis erat
fubjeta Regi Franciæ, & cum
ipf Reyi Romanorum tres partes
nationis erant fubjeétz, volebar
quod aliæ dux nationes admitte-
rentur : in fine videns non ne
obtinere , furibundus qua re-
ceflit, dicens , videbo nunc qui
contra honorem meum veniet;
quâ de causà, nullus , vel faltem
pauci auf funt dicere veritatem,
ob evidentem eis imminentem ti-
morem.
Item , qualiter D. N. obuulit
liberè , & fpontaneè viam cef-
fionis Papaiüs, contendentibus ,
& ejectis de Papatu, & per fa-
crum Pifanum Concilium de hz-
refi condemnatis cedentibus;quæ-
quidem oblatio , licet effet in
notabili formä , non fuit accep-
tata per prædictas nationes, fed ab
cifdem facta alia Cedula sine
fima, & copiofa , credentes dic-
tum D.N.à fuo faniflimo re-
voçare propolito, per irritatio-
nes quibus nonobitantibus , idem
D. N. camdem Cedulam perdic-
tas nationes fatam acceptavit,
& illam ore proprio in publico
Confilio legir, & conccflit de ea
Bullam fieri. Ne
Item , quod ea in craftino idem
S. D. N. publicam Seflionem tc-
neri se & poit celebra-
tionem Miffz S. Spiritüs , iplam
Cedulam iteratd in publico ke-
git, ac etiam confirmavit.
Îtem , quod illo expedi® vO=
luit D. N. Sefliones teneri , &
proccdere fuper reformatione Ec»
Un oo a
L +3 rs os e
quod nunquam obtinere valuit,
nifi quantum placuit D. Impera-
tori, & ipfum inducentibus.
Îtem , qualiter obmiflo capite |
principali, & non habità confie
deratione ad tam fandif. & lar-
giff. oblationem, quam S. D. N.
fecerat, petiitiden Rex Procu-
ratores conftitui irrevocabiles
per di&um D. N. ad diétam cef-
fionem faciendam , quorum Prin-
cipalis efle volcbat, & alios ad
fui voluntatem Oï:dinandos, &c
ultra, dié&tum Concilium non de-
bere mutari altero loco Conftan-
tiæ, nec ipfum D. N. fe abfen-
tare à diéto loco, donec dictà
fadti renunciatione, vel cefione,
fuper quibus obtinuit perdictas
fationes fieri fupplicationem dic-
#0 D. N. qui D.N. fupplicatio-
ni SD , utin Cedula fu-
per hoc factä continetur , cujus
-copiam mittimus.
Item, quod idem Rex in vitu-
a Romanz Ecclefiæ , & iphus
. N. clhaufuram Palarii, &an-
te cameram ipfius D. N. Hañti-
Judia & magnas voces chororum.,
& tubarum totà die fieri pro-
curabat. l
Item, quod in præfentia iplius
Regis Procuratum & conclufum
extitit per Anglicos , quod -pro-
cedatur ad captionem ipfius D.
N. qui ita fanétiffimè, ut dic-
tum eft, devotè .& exuberanter
habuit , præfentibus in delibera-
tionc ditorum Anglicorum , &
illis contradicentibus di&ti D.
Regis Franciæ Ambaxiatoribus.
Item , quod di&tus Rex Roma-
norum fecit per multos dies ve-
nire exploratorces ufque ad Ca-
& appun uabatu
lent cedere, vel non; vo
exprefsè & optante
re ,ad ipñus Reg
panda intentio iniqua »
runt illi, nedüm ad D
.ciæ, & totius
_ cilio non permit
condemna
+" " du Concile de Conflance. | +33
<lefiæ, & extirpatione hæzrefum,,
meram D.N. #% una die, uîque |
ad Cametam propriam , &
letum, re 2 quôd fugere
volebat, & quod deterius eft,
-portas ville per unum diem te-
nuit, & fecit teneri claufas, nub
los Prælatos feu Clericos exire fo=
ras Arr , imè veriüs ,
Caadinalibus volentibus ad fpar
cium ire, Cxitus fuit Re r
fueruntque pofiti cuftodes de die
ac hoc, circumquaque pala-
tium, per terrain ; & aquam:
Jt:m , poftremo procurabatur;,
r quod nunc
cederet omnind, etiam aliis non
cedentibus, nec clarificatis fi vel.
Jentes
quod idem D. N. ex nunc def-
cenderet de Cathcdra ; & illa,
d obedientiam nof-
ret, credento®
ç alium in €o-
dem loco fub'ogare , & dimitto
is vorum & dif-
ft benè confide-
quam ge-
.N. imd
ad confufionem D. Regis Fran-
Cleri Gallicani ,
& fui Prz-
êc providen-
quanidm a
gram vacua remanc
prfuionem , & «
cujus domus Regis »
fati Confilii labore
tiâ, tentum & conclufum fuite
Concilium Pifanum, de quo Con-
erunt mentionem
fieri in Bulla prædidta , nec do
tione corumdem.
Rex fit pañlus,,
in vituperium diti D.N. i à
totius Ecclelræ, per Epifccpum
Sarifberienfem ie de , quem
idem Rex fecum duxit; & re-
duxit, verba injuriofa cidem D.
N. proferre, etiam à fide Catho-
licà , de materià videlicet que
s{ij
Item , qualicer
324
ipfi erat fupra Papam , & fupra
oncilium Generale, & licet D.
N. fuiffet proteftatus de errore,
& injuriä , non ob hoc fe redu-
xit, fed potids temerariè » & fi-
ne correctione & reverentià , re-
ceflit cum codem Rege.
Item, quod licet mdi&i Na- |
tione Italicä eflent Prælatigume-
IO Lxxx. vel circa, & multi
ali Docores, & Magiftri No-
tabiliffimi in Theologia , ‘Jure
Eanonico , & Civili, qui, fuper
occurrentibus in eodem Concilio
extra Juris difpofitionem abhor-
refcerent fine lege Icqui , con-
forma ntefque fe cum pluribus No-
tabiliflimis Clericis aliarum Na-
tionum , & volentes juridicè
agere, difputate , & concludere,
non fuerunt tamen auditi , imd
illa natio totaliter fuit abjeta &
exclufa, ac pro non exiftente &
comparente aus
Quibus compenfatis, & aliis
multis, quæ Jatids defcribentur ,
& mandabuntur per Oratores ex-
preflos |, quæ merito metum in-
conftantem , imd præftantiffimum
animum inducebant, idem S.D.
N. nolens fcandalifare Ecclefiam
Preuves de la Nouvelle Hifloire
fan@am Dei, & ne impediatur
fan&iffimum propofitum , qued
difpofuit perficere, & note
cum difcretiffimo affenfu fidelium
filii fui Ducis Auftriæ , in villa
Conftantiz, de noëte, non fire
Fou & difpendio perfonz
fuæ , peditando per quatuor leu-
cas, five milliaria cjufdem pa-
triæ, quæ afcendunt fex kucas
Franciæ, & ultra, venit ad lo.
cum Schaffoufe : ubi tamen pri
mÔ applicuit , refe@ione.natu
rali KL » fcripfit PræfatoRe-
81, Collegio Cardinalium , &
Concilio prædiéto, quod non ad
défugiendas viam perip{um oblæ
tam, fed mortis volens evadere
incurfum , & aliàs inconvenien-
tia, ibi advencrat, ibidem ftans
in fuä libertate plenaria. Signi.
ficabat quod paratus erat, quod
promiferat adimplere, & propter
complere illa , velle accederc ad
Franciæ partes , & inde appro-
Pons locum ubi didus de
una obtulit fe venturum , con-
tinuando Concilium ad ditumlo-
cum , vel alium , fi per DD. Fran-
ciæ, & iplum facrum Collegium
fuerit advifatum..
Lirtiers Mis ex parte Nationis Iralice , #d Principes
en niverlitates de Italié,
Acto-San@a Synodus in Conf.
tantienfi civitate conpregata,
Generale Concilium lepitimé fa- .
ciens | Univerfis CEhrifti fideli-
US. Gratia vobis & pax. Nova
ux oriri vifa eft, gaudium , ti.
A0» & tripudium apud omnes
ktiftianos populos , dm pla-
quille Deo Cétheretur vocare coe.
LE
tum , congregare fenes, ecordi--
_ hare Principes fpirituales populo-
rum, quales appellat Deos, &
lucem mundi ,.ut. fandificarent »
& iHuftrarent Ecclefiam. Quid
enim melius, quid f{alubrius
jJueundius, &c cficacius pro te-
trà fcifmatum , errorum ». Vitio®
tumque diffuganda caligine;. ab
| ds Concile de Conflance. |
Es: Ecclefiæ finibus > &prore-
uétione pis defideratiflimæ ,
ac fororis fuæ, pulchræ veritatis,
necnon pro illius ,. qu præclarif-
fima eft juftitie PATTES , fub
debitis ordine, modo, & fpecie
potuerant conferre , nobis oriens
ex Alto , ad nos illuminandum,
& dirigendos pedes noftros in
Viam pacis, quam ut conveniren-
tur Apoftol. viri , & feniores de
Ecclekà >» Pañtores & Doétores ,
videre quid opus faéto effet ad
priftinos ejufdem Ecclefæ præful-
idos mores revocandos , quos in
RO vitiorum monftra dla {os
qui non perfpicit & de reiie ;
cæcus, durus & excors eft. Sed
væ mundo à {candalis. Heu quam
nihilapud mortales tutum ab hof-
tilibus infidiis illius, qui tanquam
lo rugiens , circuit , quærens
quem devoret, & fagittet in obf-
curo reétos corde , perambulans
terram , ut mille nocendi artes
mille dolos exerceat : qui dor-
mientibus atrà noéte corporis ho_
minibus , fuperfeminat ‘in agro
Dominico zifaniam , tollens au-
tem & fuffocans bonum femen
verbi Dei, ut flagitiorum infæ-
lix lolium , & fteriles dominen-
tur avenæ , vepres, & urticæ.
Hoc eft negotium perambulans
in tenebris, quo incentore, fac-
tum eft, ut iplo lucefcentis auro-
ræ virtutum primordia, dum no-
va rerum faciet, in Ecclefiæ re-
gimen reformari per hoc Clariff,
REnsEule Concilium cœpta effer,
umque -orto fole juftitiæ exiret
homo fpiricualis + ad opus fuum ,
beftialibus reclufis affectibus, ec-
ri Fe nofter fuminus Pontifex,
A Q 3 _
! Ô pictas ! tanquam ferre
- 32
lucem fulgentis hujus auroræ non
fuftinens , fed eam , ut apud Job
fcriptum eft, arbitrans umbram
mortis, & velut, juxta fatyricum,
admotæ trepidaret arundinis um
bram , noétu, clim, præter ex-
ectatum abiit, difceflit, & eva-
, ambulans in tenebris , ac
proindè , ficut res indicat , nef-
ciens quo iret, relinquens infu-
er fe fufpicionem fœdam , &c
inhoneftam de fcifmate. Quid præ-
terca dicent homines , nifi quod
enunciavit re&tè Chrifkus, qui ma-
le agit, odit lucem , & non venit
ad lucem , ut non arguantur operæ
ejus,& iterdm, merccnarius, quiz
mercenarius eft.Qui fi dixerit,tre-
mor, & tremor ceciderunt se
me, viderit,ne forfitan idcircù fue-
rit, quia demerfus erat inid | ni
fequitur.Contexerunt me téncoræ-
ConvenimusSanctitatem tuanr, Pa-
ter beatiflimè , lugentes quærimus
qui te fafcinant ; éc obfufcant
tantum gloriæ perpetuæ fulgo-
rem, quæ tibi La ges , x
oblatione viæ cefllonis encomio
accreverat , ut de te pifhm canc-
rent homines iflud de Poetä ;fem-
per honos homenque tuum lau<
defque manebunt- Porro fatis »
magnum ver nimis fé debue-
rat fcandalifare fugà tali facrum
præfens Concilium , & in ip{o to-
tam quam repræfentat Ecclofiam.,
abfque ille quod verbis & livteris,
ride indignafque convitioranr
ncbulas evomeretipfe fumm. Pon-
tifex adverfus idem. Concilium,
fatagens in ipfum ,. fed fruftra,
turpem fugs fuæ caliginenr , ve-
Jut in myfticum folem refundere
protinds itaque {cripht Regibus,
Principibus ; & Univerfitasi &- .
É fiÿ
326
cilium notantes, ad quarum ali-
quas jam dilucidè cp ;
.monftrantes quod in claram, fal-
. vus Gc debitus honor,lucem veri-
-catis impingit , & involvit fermet-
-ipfum caligine. Conqueritur in
alteris litteris , quæ pofterius ad
nos, quamvis prius fcriptæ., de-
dudtæ funt. Laudat in illis fugam
fuam ex tribus, maximè ; interim
. de erroneis enormibus injutiis pa-
‘tenter inclufis fileret., cum fix
-primèm inducit, quia femel unä
“die portæ civitatis hujus Conftän-
ticenfis claufæ fuerunt, ut nemini
-pateret egrellus, propterea quod
deliberationés non per votos, vel
‘vota fingulorum, re per Natio-
nes petcbantur , contra morern
‘Concilii generalis ; deniquè qued
per violentias quafd. impreflivas
in hoc cœtu:, non erat animus in
-confulendo vel deliberando liber;
‘atvero fucatus hic & umbratilis,
non tam caufa excufationum',
‘quam accufationum color facili-
‘ter evanefcit, fi res , ut geftæ funt
-profpiciamus in folido , [umen
veritatum introfpiciamus pri-
-müm, & videbimus quæ À
-Summ. Pontifex, prius Edicta de-
derat fub anathematis comminà-
‘tione nequifquam ab hoc facro
‘Concilio præfumeret illicentiatus
abire. Comperiebantur nihilomi-
nûs multi tranforeflores hujufmo-
‘di fententiarum fpiritualium , ac
pes ndbitue diffolutio
oncilii, ita ut Sereniff. Regem
Romanorum monetet Papa , quod
de ipfum adhiberetur provifio.
: Provifum eft una tantm die, nec
integra , per cuftodes civitatis:,
*-ut portæ quidem non clauderen-
pér re
tiit, præfcivit, & pa Q
Prælatis audientibus:, eodem vef-
pere futuürés “ejufmodi fux-Mo-
tus, quibus in pe icultés
em
Prewves de Ta Nouvelle Hifloire
-delium ‘litteras ‘hoc facrds. Con- :
tur, fed cuftodirentut ; que aË
que interim efhcacior fpiritualis
provilo fat: éft prohibens recef-
fum talem ; perniciosè continuane
tem. Etfi putaverit idem D.N,
Papa , propter fe, non propter
alios hoc factum fuifle, tanquafh
violenter detineri quereretur ;
adjiciens quod fi apud Sereniff.&
unionis Ecclefafticæ ferventiili-
mum profequutorem , Regerh Ro-
man. & Hungäriæ femper Auguf.
tum fuiffét animus & ‘voluntis
-coercéndi perfonar D. Papz nt
diffugeret , hoc utique poftim
erat, Deo permittente A
in fua poteftaie , nam& iple Rex,
Ériores ‘fide ee prælen-
am , multis
aderat viribus obfiftere : fed no-
luitip{e fortiffimus in armis, fed
fortior in promiflis, & in fide.
Cæterum texitur in cafu ee
quod deliberationes datæ funt pet
Nationes non per fingularium vo-
cés , qui modus procedendi tentus
& habitus'viam utramque com-
plexus eft, at plus ordinis & en
pendii ,quanto minor erat mul-
titudinis confulio , fervatetur
undè per Deputatos folemnes Na-
-tionum, primÔ figillatum, poit a i
junétim -communicato .Goneili®,
de hinc per ipfas Nationes ; © i
fingulis fua vox libera ‘erat, tal
dem -collectis in unum Nationt-
bus,acRRK.P Pp. Cardinalibus s
in feffione public , quærebatit
-palam fuper fingulis articulis ad-
vifatis, & præconciliatis , ee
cerent, præmifsà lectione EX pi.
‘ca Conciliorum formé, ut Cu!
‘ Du Concils de Conflance. $19
bet liceret dicere quid veller,
quatenus doceretur ; vel doceret.
Arbitramur ex his perfpicuum
offe quod ritè, prudenter , & rec-
té procefht hæc Synodus. Scd do-
lot fortaffis D. Papa non præva-
Mille multitudinem quorumdam
titulatorum convocatorum fedu-
KB, & certatim concurrentium,
7 quia multi effent numero,
ed pauci gravitate, vel merito,
nos ipli AN Date » & evanuec-
runt fubird , tanquam nebulz
matutinæ. Poftremd fuiffet nimia
hiberalitss omnium ad hanc fà-
cram Synodum confluentium ,
fic intenta reliéta per quofdam D.
Papæ , ne de eo verbum fiat car-
naliter complacere volentes, im-
pingere caput ejus adulationis
oleo, ut in ipfos odor lucri re-
Aucret , quemadmodum nullam
cognovimus per nos ipfos , & nof-
tros impreflionem , quominds fas
haberet unufquifque , in hoc cæ-
tu celeberrimo confulere , & de-
liberare id quod velet, ex pro-
pria, vel aliena fententia abfque
congentione vel æmulatione tali,
uæ deberet charitatem rumpere,
vel tollere libertatem. Definat er-
o communis Paftor fugiens con-
tumeliis laccffere gregem fimpli-
ei longanimitate volentem per-
fftere. Corrigat potiüs fapienter
fcandalum fui receflus , celeri ad
nos pulchroque regreflu , ubi tuta
funt omnia. Nolit obfecramus,
nolit faluberrimasm, diviniflimam,
& fummè neceffariam hujus fanc-
till. cœtus autoritatem quærere
viis obliquis quomedolibet dif-
folvere , nam fruftra jacitur rete
ante oculos pennatorum , vel cre-
dat effe nobis oculos. Sumus au-
tem oculati, Deo propitio, neque
enim Argo fabulantes Pœtæ toç
dederunt oculos, quam iftud ha-
bet Concilium , oculis plesum,
ante, &c retrù, quibus partem
fpectat utramque , quibus intue-
tur non tam verba quam opera,
prout jubet Jefus Chriftus. Nam
ualis eft vox ifta, ceflionem of-
É , juro , & voveo , fi tena.
cior , & ferwentior operum clan-
gor reclamet atque contradicatp
petimus denique , precamur , &
ôbteftimur omnes in communi
Chriftianos , per ipfam omnium
benè viventium matrem charita-
tem, per fi quid de totà Chriftia-
nitate nos tot variis cafibus, tot
dificultatibus viarum , tot fump.
tibus, curis , atque laboribus agi-
tati, bene meruimus, per fi quid
donum fidei gobis reli@tum cft,
quærere tantummodd quæ Dei,
non noftra funt , in ædificationem
Ecclefiæ , nullo paéto declinetis
cor veftrum in verba malitiæ con-
tra nos audienda , in diflipatio-
nem hujus ficri Concilii , devo-
tiflimo concordique totius penè
Chriftianitatis affenfu divinitus
inchoati. Sic vos adjuvet, bene-
dicat, ædificet , dirigar, & con-
firmet fponfus Eccleliæ, cujus re-
formationem in omni virtutum
decore quærimus , Jefus Chrif.
tus , qui cft Deus bencditus in
. fæcula, Amen. Datum, &c.
&
“
328
Preuves dé la Nouvelle Hiffoire
° Conflantis die xvii. Aprilis T4TS.
N vigilia verd Dominicæ in
D ramis Palmarum , Cancella-
rius Ecclefiæ Parifenfis | poft ce-
Jebrationemunius Miffæ lens
ex ordinatione quatuor nationum
prædicavit, & fundando autori-
tatem Concilii generalis fupra
Papam , & fuftinendo viam cef-
fionis, adverfus quam modis obli-
quis plures vel prælumcebant,
ofuit xr. confiderationes , cum
fuis dedu&ionibus , correlariis ,
& probationibus.
Prima eff. Ecclefaftica unitas
ad Chriftumfit, & agglutinatur
per amorofum Spiritüs fanéti vin-
culum , mediantibus divinis cha-
fifmatibus , tanquam qualitativis
difpofitionibus | reddentibus in
corpore myftico complexionalem
harmoniam vivificam, & ducen-
temad opera fpiritualis vitæ fuff-
cienter exercenda, |
2. Ecclefñaftica” unitas »s ad-
num Caput fecundarium, quod
dicitur fummus Pontifex Chrifti
Vicarius, fœcundior eft, multi-
is > & major quam fuerit
Ongregatio SYnagoge, & quam
fit Congregatio civiljs fub Rege
uno Rettore vel Imperatore,
3° Ecclefia habct potcftatem
feu facultatem, ex vivifico ver-
mine fibi infito per Spiritum fanc-
fum, quod feipfüm poteft conti-
nuare 1n integritate, & unitate
membrorum es ,» tam eflen-
tialium , feu formalium , quam
Mmaterialium , atque flugntium.
4: Ecclefia habet indefectibi-
Jem Sponfum Chriftum, fic, quod
lege ftante, nec Chriftus poreft
fponfæ fuæ Ecclefiz, dare libel.
lum repudii , nec contra.
se Ecclefia non ita ligatur Ma.
trimoniali vinculo ad Vicarium
indefe&ibilis fponfi, quin mutud
{e poffint abfolvere , & dare libel-
lum repudii,
_ 6. Ecclefa, vel'generale Con-
cilium eam gepræfentans , eft re-
gula à Spiritu fancto dire&a tra-
dita à Chrifto , ut quilibet cujuf-
cumque ftatus , etiamfi papalis
exiftat | eam audire , & eidem
obcdire teneatur, alioqui haben-
dus ef ut Ethnicus, & Publica-
nus. Patet ex immutabili IcgeDi.
vinä , Matth. 18. promulgatä.
Defcribitur autem : fic generale
Concilium , vel defcribi potelt.
Concilium generale eft congregs”
tio legitimè faéta ad aliquem lo-
cum, ex omni ftatu Hierarchico
totius Ecclefiæ Catholicæ, nulla
fideli perfonä, quæ audiri requi-
rat exclu:à, ad falubriter traétan-
dum & ordinandum ea quæ-de-
bitum regimen ejufdem Écclefæ
in fide, & moribus requirunt.
7. Ecclefia, vel generale Con-
Cilium, dum , aliqua diétat regl-
men Ecclefiæ concernentia Papa
nonfic eft fu pra juraetiam pofitiva,
quod poflit pro libitu diffolvere
talia didtata per Ecclefiam, eo mo-
do & intentione quibus diétata
& conclufa funt. |
8. Ecclefia; vel generale Con-
cilium , quamvis non poflit tolle-
re plenitudinem poteftatis papalis
à Chrifto fupernaturaliter , & mi-
fericorditer collatæ, ages tamen
ufum ejus Jimigare fub certis r6-
| guise
Du Concile de Conflance. #5:
gulis, & legibus inædificationem
Écclefiæ propter quam papalis au-
toritas alicui homini collata eft,
& in hoc eft totius Ecclefiafticæ
reformationis fundamentum.
. . 9. Ecclefia, vel generale Con-
cilium potuit & poteft congre-
gari, five expreflo confenfu , vel
mandato Papæ, ctiam ritè elccti,
& viventis, in multis cafbus.
Unus inter cæteros eft , fi accu-
fatus & evocatus fit , ut audiat
Ecclefiam , juxta legem Evangeli-
cam, cui legi fubjeus. ft, &
ipfe renuit contumaciter Eccle-
re convocare : alius cafus eft
fuper contendentià plurium de
Papatu : alius cafus, ubi materiæ
grandes concernentes regimen Ec-
clkefiæ veniunt terminandæ per
generale Concilium, & Papa re-
nuit contumaciter illud convo-
care : alius, fi jam diétatum fit
per generale Concilium , quod
debeat tali, vel tali tempore con-
vocare. |
16. Ecclcfia, feu generale Con-
cilium præcipuè deb intendere
cum pro'equutione unionis per-
fetæ ad extirpationem errorum,
& emendationem errantium,, fine
perfonarum acceptione. Simili.
ter ad hoc quod Hicrarchicus
ordo Ecclefiafticus Curatorum &
Prælatorum multipliciter turba-
tum reformetur , ad fimilitudi-
nem cœælcftis Hierarchiæ , & con-
formiter ad regulas primiths inf-
titutas. e
1x. Ecclefia non habet efñica-
cius medium ad generalem fui
iplus reformationem , quam fi
ee generalium Conciliorum
continuatio, celebrationem Pro-
wincialium non omittendo. Item
fuit, & dedit duodecim cafus
in quibus Ecclefa quæ eft fponfa
libera, & liberior, quam Vica-
rius fui Sponfi , poteft darc Vi-
cario Sponfi (ilices Papz, li-
bellam repudii , fine culpä Papæ,
fed non fine causâ, quia hocexi-
git vel evidens utilitas, vel ne-
ceflitas Ecclefiæ, vel incertitudo
Eledionis, vel mortis, vel ma-
nifeftum periculum fcifmatis.
Die vERd MarrTis xxvi.
menfis Martii anni prædiéti, faéta
eft Seffio in Ecclefa Conftantiæ,
ae fequitur. 1° D. Cardina-
{
s de Cameraco , Pontificalibus
indutus , celchravit Mifflim in
navi Ecclefæ, loco folito, & D.
Cardinalis Florentinus ftecit in
Sefione , & Archicpifcopi aut
Epifcopi ferè zvr. Abbatces ver.
XXV. Omnes mitrati, & Capati,
more folito, & fimiliter D. Im-
petator ffetit in fuo Imperiali
Statu, decoratus coroni , cum
veftimento purpureo , tribusDu-
cibus afiftentibus , quorum unur,
fcilicet Dux Bavariæ , coram co
ftabat | indutus chlamide. pur-
pureâ, cum pilco , tenens in ma-
nibus pomum aurcum cruce fu-
perpolitä, & erata dextris Impe-
ratoris: Item alius Dux tenens en-
{em cvaginatum, à finiftris, cum
chlamide & pileo , ut alius.
Item coram Mhajeftate Imperiali
flabat alius Dux , tenens fcep..
trum auratum , & per totam
Miffam , & Sceflionem ftetit in
Cathcdra Prxfitus Imperator ,
tollens quandoque à capite ce.
ronam in humiliationibus , &
Orationibus Mitlæ.
Tandem celebratà Mifsi , fuit
inchoata Antiphona, Exawd; nos,
T1
= -—— —
33% Preuves de 14 Nouvelle Hiflhire Le
&c. cum verficulo , & Pfralmo
Salvun m: fac, & re aflumto
Exaud;: nos ,; Cardinalis fecit
Orationem ad materiam perti-
nentem : quo facto, fuit illicè
incœpta Letania, genibus flexis,
cum Orationibus pluribus , ad.
materiam pertinentibus, & fta-
tim cantatus eft Hymnus, Pen
. Creator, genibus flexis , cum ver-
ficulo, Emitte Spiritum ruum ,
creabuntur , & poltea D. Cardina-
lis dixit Orationes pertinentes.
Quo fiéo , filentio proclama-
to, fedebat Cardinalis Florenti-
nus in Cathedra remota ab Altari
ferè per duas tofias , tendens ver-
fus chorum Prælatorum, qui le-
git Ordinationes , Decreta, De-
hiberationcs, & Statuta per Con-
cilium ordinata, quæ fequuntur.
Æxtant in Editione Parif. Con-
cilior. ann. 2672. tom, X11. p.17:
Nota, god Cardinales de Ur
finis , S, Marci, © de Salutiis,:
iverant ad Papam, ex parte Colle.
gi Cardinaliumn , ad [ciendum ple-.
nits [bam intentionem. Item Car.
dinales de Pifis, de Chalanco, Ban
renfis , S. Angeli, Brancaflus , de
Columna ; de Comitibus, iverant
ad confulendum Papa qued revers
teretur. Cardinalis Hofhenfs erst
infirmus. Cardinales vero Laudini
fs, de Veneriis , ® de Flifco non
reputabunt eis honeffum ; elfe indic-
t& Seflione. a
Pojiea legit idem D. Cardinalis
Florentinus exbortarionem fequen-
tem , fumtam de bibris Pontifical=
bus , © Conciliorum. |
Ecce fanciflimi Sacerdotes, &cs
in Edit. Pari. ibid.
Sequitur Oratio pertinens ad premil[s.
| Sfumus Domine fancte Spi-
ritus. Affumus quidem pec-
cati immanitate detenti, fed in
nomine tuo fpeciiliter agoregati.
Veni ad nos, & efto nobifcum ,
& dignare illabi cordibus nof-
ris : doce nos quid agamus , quo
gradiamur, & oftende quid efh-
cere debcamus , ut te auxiliante :
tibi placere valeamus. Efto falus,
fuggcftor | & affector judiciorum
noftrorum , qui folus cum Deco
Patre, & ejus Filio nomen pofli-
des gloriofum. Non nos patiaris
po effe juftitiæ, qui
ummam diligis æquitatem. Non
in finiftrum nos ignorantix tra-
hat, non favor fleétat, non ac-
CEPUO muheris, vel perfonæ cor-
*uMpat : {ed junge nos. tibi cff-
caciter , foliès tuæ gratiæ dono,
ut fimus in te uniti, & in nullo
declinemus à vero que in
nomine tuc colleéti , fic in cunc-
tis tenceamus cam pictatis mode-
ramine juftitiam, ut & hic, à
te in nullo diflentiat fententia
noftra, & in futuro , pro benè
geftis, confequamur premia fem-
piterna. Per Chriftum Dominum
noftrum.
Die Mercurii majoris hebdo-
madæ , Cardinales de Urfinis , $-
Marci, & de Silutiis, redcuntes
à Papa, retulerunt quod Ex non
erat intentionis divertendi à plæ
miflis, nec Concilium diflolven-
di : im volcbat conftituere Pro-
Curatores ad cedendum in forma*
de regreffu autem fpem non d#
du Concile de Conflance. EL
ant, & ided proceflerunt natio-
nes ad ulteriora , propter quod
penultimä Martii, in vigilia Paf-
chæ, fuit faéta Seflio , quæ non
fuit completa, propter abfentiam
Cardinalium , qui noluerunt in-
terelle, & ided fuit prorogata
ufque ad Sabbatum in Albis, Vi-
gilià de Quafimode , vi. Aprilis,
ubi determinatum eft quod qui-
cumque , cujufcumque Statüs vel
Dignitatis, ctiamfi Papalis exif-
tat, qui mandatis, Statutis, feu
Ordinationibus aut præccptis hu-
jus fanctæ Synodi, & cujufcum-
ue alrerius Concilii Generalis
Iczirimè congregati , fuper præ-
miflis, feu ad ea pertinentibus
factis vel faciendis obcdire con-
tumaciter contemfcrit , nifi reli-
pucrit, condignæ pænitentiæ fub-
jiciatur , & debitè puniatur ,
etiam ad alia juris remedia , fi
fuerit opus, recurrendo.
Adhuc exiftente D. N. Scaf-
fufñix, Sacrof. Generale Conci-
lium mifit ad eum Cardinales Al-
banenfem, & S. Marci, qui ip-
(um ad reditum in civitatem
Conftantienfem , oblatis debitis
{ccuritatibus, humiliters & de-
votè cxhortarentur , & ad confti-
tuendum Procuratores,ut aliàs re-
quifitus extiterat , pro explenda
unionis Causa excitarent ,ac etiam
cidem renuntiarent , quod fi ibi-
dem ftare vellet, hoc ei Conci-
lium permitteret ; ipfum D. Pa-
pe etiam .adverterent , ipfum
concilium efle vocem , ac per-
fonam Populi Chriftiani, & ple-
nam autotitatem habere., contra
eum, qui collidere aut pertur-
bare tantam RKeligionena atten-
farst.
Præfati verd DD. Cardinales
à D. Papi redcuntes, aflociati
pluribus BR clatis & notabilibus
viris, xxvir Martii in Palatio
Apoftolico de mane, præ'entibus
pluribus Prælatis , quatuor Na-
tionum , Cleri, & Populi mul
titudine permaxima , ac Impere-
tore, & Ambaxiatoribus Regis
Franciæ, & aliorum Regum, &
Principum , per Ccdulim obtu-
lcrunt quæ fcquuntur.
Primo quod D. N. conftituet
Procuratores ad cedendum nomi-
ne ipfius, ip{o abfente , vel no-
lente, nifi detincretur invitus :
in omnem cafum in quo D. N.
juxta formam Cecdulæz datæ fu-
per Ceflione præmilsà , juratà,
& vorà, cederc tencretur: fi ta-
men eidem D. N. darctur bona
fecuritas , tolleret exceptionem de
fui detentionc.
2°. Quod Procuratorcs cffent
omnes DD. Cardinales , ita quod
tres Cardinales poffint in forma
radida facere Ceflionem.
3°. Quod conftituct octo Præ-
latos cligendos ut fequitur. Vi-
delicet quod Concilium nomina-
* bic de diverfis Nationibus x x x.
& ex illis D. N. eliget virr. &
cx illis octo, tres de tribus Na-
tionibus , qui mandatum Ccfio-
nis cxequentur.
4°. Quod D. N. conftituet Vi-
carios , ad negotium Concilii,
omnes & fingulos Cardinales qui
crunt præfentes in Conftantia,
qui de ipfis conftituent unum in
Præfidenteim.
5°. Quia contingct aliquando
D. N. quandiu erit abfens , in-
digere Confiliis Cardinalium aut
diéti Cardinales , vel aliqui eo-
| Tri |
331 Preuves de la Nouvelle H ifloire
‘rum indigebunt D. N. habebunt
libertatem eundi & redeundi,
quoties, & quemadmodum vo-
lent, remanentibus tamen femper
aliquibus in bono numero , in
Conftantia, & quicumque erunt
femper Vicarii.
6°. Quod agatur de provilione
D. N. Papæ poft Ceflionem,
quamvis ipfe non petat.
"7°. Quod dabit Bullam de non
diflolvendo Concilium , ante per-
fc@uim tractatum unionis , & in-
formationem Ecclefiæz fufhcicn-
tem.
82. Quod Rex Romanorum &
Concilium reddant D. N. Pa-
pam fecurum & liberum, & quod
perfona ejus ubicumque fucrit,
erit in fccuritate & libertate ex
nunc , & in omni cafu , etiam
poft Ceflionem erit liber & quie-
tus ab omni moleftiä, & querela.
9°. Quod juxta pctitionem Am-
baxiatorum Regis Franciæ, per-
manebitin partibus iftis vicinis,
ad unam vel duas dietas, aut cir-
ca, per fpatium menfis, vel quin-
que feptimanarum, fi dabitur bo-
na fecuritas Sanétitati fux , tam
in ftando, quam etiam poftea in
eundo, & Duci Auftriz non fict
novitas, vel moleftia guerræ, fal-
tem ad certum tempus.
Lp°. de Curia verè videtur Sanc-
titati fuæ, quod deberet effe apud
eum , quoniamSummus Pontitex
malè poteft efle follicitatus ; fcd
in hoc datus eft modus , ad fuf-
penfionem Cedulæ & Sententia-
zum contra Cortifanos , ufque ad
Dominicam Qwa/fimodo. Interim
mittitur ad Sanétitatem fuam per
.DD. de Collegio , ut ita difpo-
hatut , quod nec Sanctitas fua re...
BUS nt =
mancat folitaria , nec detur mas
teria diflolutionis Concilii.
Die xxx. Martii, in Vigilia
Pafchæ , Ordinationes, & def-
nitiones fequentes publicatz fue-
runt in Séflione Concilii gene-
ralis.
IN NOMINE Sanctæz, & indi-
viduæ Trinitatis, Patris, & Filii,
& Spiritüs fancti. Hzæc S. Syno-
dus generale Conftantienfe Con-
cilium vulgariter nuncupata, pro
extirpatione præfentis Éifnas :
ex contentione contendentium de
Papatu ortä, & continuatä, ac
unione , & reformationc Eccic-
fix Dei, in capite, & in mem-
bris fiendà, ad laudem Omnipo-
tentis Dei in Spiritu faréto legi-
timè congregata, ad conf.quen-
dam facitids , fecuriüs, & lite-
riùs unionem ac reformationem
Ecclefiæ Dei , ordinat, definir,
determinat , decernit, & decla-
rat , ut fequitur. .
Reliqua babentur in Jupraditla
Edit. Parif.
Die verd vis. Aprilis, in
Congregatione Nationis Gallica
næ , in Domo Prædicatorum
Conftantienfium , fuit leéta Bul-
la, fuper excufatione receffus Pa-
pæ de Scafufiä fub häc forma.
Johannes Epilcopus fervus fer.
vorum Dei , univerfis Chrifli f-
delibus præfentes litteras infpec-
turis, falutem, & Apoftolicam
benediétionem. Univerfitati vel-
tre, & veftrum fingulis innotef-
cat, quod cum | où js metum ;
qui meritù cadere poterat 1n°
conftantem virum , de Civitate
Conftantienfi dilcefferimus ; &
ad Scafufiæ Conftantienfis Diæc-
oppidum pervencrimus, CIEd6A*
* du Contile de Conffance. 333
_æes ab inde polfe omnia & fingu-
la practicare, qux forent ad pa-
cem, & unionem Ecclelæ fanctæ
Dei, quam de die in diem cor-
dialius expeétamus , caufante hu
mani gencris hofte impedimenta
fupervencrunt talia , quod exin-
de feriâ vi. majoris hebdoma-
dæ , poft celebratum officium,
ingravefcente aëris tempeftate
permaximä , nos opportuit ab
inde difcedere , etiam propter
metum qui meritù cadere pote-
rat inconftanteñ , ut loco, &
|tempore congruis ; & fecuris,
etiam in generali Concilio, ubi,
& quando tutus ee acceflus,
luce clarids cftendetur : & quam-
vis mors cenfeatur terribilium
omnium ultimum , illim , nec
alia quæ nobis imminebant gra-
|
|
|
viffima pericula tantum formidas
vimus , ficut hoc unum, ne ex
hoc occafione captatä, Petrus de
Luni , clim Bencdictus XIII. &
Angelus Corarii, Gregorius XII.
in eorum Obedientiis nominatt ,
allcgantes impreflionem nobis il-
latam , fe quoque retraherenta
ceflionc prætenfi juris quod ha-
bent in aout , & fic perturba=
retur effcétus pacis , & unionis
hujufmodi , ad quarum verum &
falutarem effcétum fuprema defi-
deria noftra tendunt , & quan-
tüm in nobis erit , ad hoc ut pax
& unio fubfequantur hujufmodi,
in nullo ne , feu ftudia
noftra quomodolibet fubtrahe-
mus. Datum Lauffenberg , Bafi-
leenfis Diæccfis 2. nonas April.
Pontif. noftri anno v.
Illo verd tempore Univerfitas Parifienfis [cripfit Domino
nofiro in bunc modum.
Acem Ecclefafticam Bcatifli-
me Pater , totannis, totque
laboribus , & impenfis quæfitam,
per veftram fapientiam , atque
charitatem videtur operatura D'i-
vinitas , fi facri Conftantienfis
Concilii, ac Veftræ Sancitatis
idem fuerit animus pariter, &
affecétus , neque tantum valcbit
dividentis malignitas , quin vo-
bis in unum convenientibus, Spi-
ritus fanétus animos fidelium in
pacem &c unitatem agat. Cui con-
cordiæ , non fine divino motu
-nuper dedit ftudiofam operam V.
.$. cum Ecclcfiæ fanctæ Dei dare
.pacem per viam puræ, & fimpli-
cis Ceflionis , aliis per Pifanum
.Concilium de Papatu ejectis fi-
militer cedentibus , ac etiam in
Ad cafu per quem pof-
et haberi ’unio, fpopondit , ju-
ravit, & vovit in quo patuit af-
fectus religiofx pictatis, & verè
patris ad filios Re compafñño.
Nam fi vera mater à Salomone
probatur, quæ materno carerc ti-
tulo, quam pucrum funcitæ fe-
cifioni permittcre: quantd ma-
gis fummus Pontifcx paternam
affeétionem patefecerit, fi Eccle-
fiæ jamdiü lamentabiliter divifæ
reintegrationi fuum Dominatum
pofthabucrit , atque præfiden-
tiam > Itaque non modo cum men.
te » & intentione facri Concilii,
verüm etiam cum paris defideriis
totius Chriftianitatis , & cunc-
Tt iij
= — = :
RS —— DORE + | maso ee ne
Loncin CU és
an nn) à
TO HEC
34 Dreuves de l# Nouvelle Hifhtre
torum mortalium quos nulla iftic
agitat væfania, iis votis atque
iuramentis V. S. videtur eguiife.
Kon quod in hoc facte cjcétis de
Papatu fit defercndum , quamvis
& ceorum animas in Domino lu-
cri facere fatagerc debctis, fed
quia tot populis, Regnis, Na-
tionibus illos fcquentibus, & for-
taflis in altercationem immenfzx
difccptationis aliàs venturæ con-
fuli opportuit, quorum filutem
veftræe Præfidentiæ, in veftris vo.
tis & juramentis prætuliflc vi-
demini. Quod fi operis ab effectu
probatum rofequutumque fece-
rit, quamdiu terrarum orbem
L genus accolet , vgftras
laudes celebrabit omnis ætas, &
pro abdicatione honorum Imo-
mentaneorum, Cum merito præ-
mii fempiterni erit vobis para-
tum nomen, cæteris lonsè tie
fius. Verum Beatiflime Pater in
hâc re nos unus movet fcrupulus,
quod audivimus V. $. à Conftan-
tia Scafufiam feccflille. Non enim
eft ille locus potior ad amplitudi-
hcm facri Concilii, ac tantam
rem gerendam. Deinde Conftan-
tia FE V.S. fuir clc@a , & per
obcdientiam veftram humiliter
TeCepta, Cæteris etiam gratior vi-
debatur , utpotè granis locuples ,
& ornatu civitas. Nec videtur
quomodo tali vulneri medelam
atferre poflit hæc mutatio. Poftre-
mo in e urbe V. S. habebat
amantiMimum, chriftianiffimum,
& invictiflimum Imperatorem,
qui tranquillitatis a
præftare poterat, & injurias om.
nes propulfare. Habebat facrum
Collcgium Caïdinalium , quod
non modà pro fecuritate vefträ >
verum etiam pro honore veftre
atque glorià once decer.
taflet. Habcbat denique totam Ec.
clcliam fibi obedicntem, long
cæteras fuperantem, in qui crat
non minima Galliarum natio,
quæ ne minimo quidem verbo V.
S.offendi perinifillet. Ubinam igi-
tur SS. Pater ; perfona veftra ce:
lebriüs , fecuriàs, atque devotiüs
tradabitur , quam in urbe vobis
devotä, per vos eje&ài, cum Ec-
clefiä vefträ, cum Imperatore
Chriftianiflimo, &-cum cæteris,
de veftris votis, & juramentis
fanifl. Veftræ Clementiz omni
die - congratulantibus ? Non cft
aliquis tam ignarus rerum, tam
rudis in re chriftiana, tam ni.
hil unquam de publici pace ac
falute cogitans, quin inelligat,
ubi in facramento pacis dandz
mancbit V.S. ee facrum,
& ejus partes univerfas omnem
Revercntiæ cultum quem morta-
lem mortali præftare fas cf, vef-
træ Perlonæ præbituras.
Pofteà cogiter V. S, Clementiff,
Pater, ai eft in tractatu quæ-
rendæ pacis, à Sacro Concilio
difcedere feu diflidere, an Le
mum fufpeétum , an fecun um
damnatum , & fi probabilis dif-
cedendi caperetur occafio, nulls
tamen inveniretur difidendi.
Quod fi hoc Concilium velle quif-
quam videbitur oppugnatumil ;
videritne Sacri Pifani Concilli
validius telum fentiant inconcui-
fa fundamenta. Ablit, Beatilf.
Pater, nein tant re S. V. à 5acr0
Concilio difcordet : hoc enim ef-
fet ab Ecclefià Dei difcordarc,
Abfit à glorià nominis veftri quoc
+
facrum Conciliygm fine præféntts
RE ——
* du Concile de Confiance, ” | 335
veftri , tém tam grandem , vel
tratet vel terminet. Unum eft,
Sanciff. Pater , ut nullum habea-
tis in hâc re priorem, nec per-
feverando fortiorem propterea fup-
lices S. V. oramus, & per fanc-
tam Ecclefiam, extra quam qui
fe ponit, fe perdit, obfecramus,
ac etiam per paccm afperfione
Sanguinis Jefu Chrifti nobis pa-
satam obteftamur , ut vifcerum
mifericordiæ Dei noftri memores,
in facris votis & juramentis vef-
tris maneatis, & Conftantiam ad
fratres & filios veftros devotifh-
mos , imd ad Eccleliam Dei &
vcitram redeatis. Ovili Domini-
co Papatus ambitione ac domi-
nandi libidine tutpiter divito,
: pee univerfalem , cum Conci.
io Ecckcfiæ illic Congregatzæ da.
turi. Nec in hoc adduxerit V.S.
malè confulcntis perniciem, ut
occafione talisdifceilus , vel quæ.
fitæ dilationis complendi jura
menti, pax univertalis per diem
retardetur. Ne Prælatis fumtibus
& tædio confcétis, ac fanétä Sy.
nodo diflipatä, tantarum rerum
molimina , ruptà compige dif-
fluant , majori poftca pcriculo re-
vocanda. Imè properet V. S. Sa-
cræ Synodi Conliliis acquicfcere,
& ejus conclufiones excquutioni
fœlicicer demandare. Veftram
Sanctitatem, &c. datum &c.
Scito per Concilium generale quod D. N. [ras divulqabat
a ET » Principibus
uper [uo receff compolitas,
oncilium ex advucrfo Jertpfit eifdem f#b forma fequenti.
N nomîne Domini, amen, Sa-
cro-fanéta Conftantienfis Syno-
dus, generale Concilium faciens,
univerfis Chrifti fidelibus, gra-
tia vobis & pax. Decet ea quæ
per hoc facrum Concitium , ad
extirpationem præfentis fcifmatis
aguntur , cunctis Chrifti fideli-
bus, &c illis maximè, qui pro-
penfius in hac tempeftate juve-
tint ac deffenderint innotelcere,
ctenim coram quæ agere tum op-
portuné, tum probè , ad omnium
falutem , quietemque cœpimus,
quantÔ certior apud homines no-
titia perveniet , tantd orationi-
bus & precibus ad Deum porrec-
tis, aliifque humanis fuffragiis ,
ut credendum eft , intercedent,
quo omnimoda Sacrof. Ecclefiæ
onftituatur. integritas , cunctis
etiam Dominici gregis ovibus
pax reddatur. Sanc dudum Pilis
inclità quidem, ac infigni civi.
tate , maturè , liberè , ac fincerè
celcbrato Concilio , prodiéti accr
biffimi fcifmatis extinétione fpe-
ravimus, eorum quæ ibi gcfta fuc-
re fententiam autoriratibus SS.
Patrum, .jurifque inflitucis tam
probatam , tantam apud h:mi-
nes haberc autoritatem , tantam-
que fidem fibi vendicarc , ut unio
in Dei Ecclefià , nec longè fequi
deberet ; verïm non eù res per-
duéta eft ; fed quod dolenter Vi
demus , & graviter patimur »
mukis adhuc Regnts ac Provin-
ciis, partim Petco de Luna, Be-
nediéto X1HI. pariim Angelo
Corario Gregorio X I. in fuis
obedicntiis nuncupatis adhærem-
356 Preuves de La Nouvelle H ifloire
tibus, dutiffimà ,ac perniciolif.
{cifurà vulneratam Dei Eccle-
fiam deploramus, quam lachri-
mabilem mæftiflimumqueexitum,
etfi pro robore rerum geftarum
fequi non debuiflet , idem tamen
Concilium Pifanum malitià ho-
minum contingere pole prævidit.
Quamobrem opportune ftatuit ad
certum tempus , aliud Concilium
profequendæ unionis . , &
in capite & in membris refor-
matione fieri debere. Unde tali-
bus inftitutis adftrictus D. Johan-
nes Papa XXIIL. ac à nonnullis
Principibus, præcipuè a Sereniff.
Romanor. Rege excitatus, ut ad
diétum facrum Concil. in loco
habili honeftoque fcftinaret , tan-
dem habito fuper hiis cum præ-
diéto Roman. Ke folemni trace
tatu , Conftantiæ loco quidem
amæniflimo , affluentiflimo , &
ex omni parte idoneo, id Con-
cilium tenere ; ac incipere Ka-
lendis Novembris proximè præ-
teriti publicavit, ac in eodem,
ad reformationem Ecclefiæ fanc-
tæ Dei, tam in capite , quam in
membris, intendere profcflus eft.
Quam rem quantà cum ætitià,
& animoruim feftivitate , per fin-
gulas Nationes homines audie-
rint, & intcllexerint , putantes
propter hoc ad unionem Ecclefiæ
poñle perveniri , exitus ip{e do-
cuit.
Nam adveniente tempore, tan-
ta hic Principum , Prælatorum,
Doétorum, & Magiftrorum co-
pia adventavit, ut nulli un-
quam viderint, audierint, aut
erè legerint tantam Concilii cau-
sà conveniffe. Itaque jam plenè
#nmniym pene Regum ac Princje
pum Miniftris, maximotum etianx
Prælatorum præfentià roborato
Concilio , quamquam idem Jo-
hannes folam confirmationem Pi-
fani Concilii procuraret , ut fic
ftatum fuum unitati Ecclefiz an-
te poneret , nos propiùs adunita-
tem ipfam intendentes, & nuf-
quam à Pifani Concilii Ordina-
tionibus , & veftigiis abfceden.
tes, fcd illi potius inhærentes,
viam Ccflionis horum trium con-
tendentium faciliorem ac fecu-
riorem pro habendà unione trac-
tavimus. Quare fummä cum
manfuetudine & charitate dif-
cufsà , tandem ab omnibus na-
tionibus concordi judicio Præ.
latorum approbata decretaque
extitit , eamdem denique viam
idem D. N. Johannes certo mo-
do adimplere in publico Confif.
torio fuo, poftquam à nonnul-
lis non mediocris autoritatis ad
cam perficiendam exhortaretur ,
expleturum fe obtulit.
Cum tamen non plenè fatisfa-
cere videretur , poft multa hinc
inde habica colloquia, alio mo-
do pleniori, & meliori per nos
recepto , die 2. Martii cedere
promifit , vovit ; & juravit,
rout in fuis Apoftolicis litteris
a er hoc confettis continetur.
Oh quanta dies illa gaudia n0-
bis attulit ! quanta toti populo
Chriftiano commoda indicavit !
nempe tot jam annis, ab intimis
præcordiis affcétata, parvo MO»
mento conculfla videbantur ob id
cunéti fummä ad eum Johannem
devotione ferebantur , gratlal-
que tanti muneris agebant, &
uid res ifta cundis Chrifti fi
dclibus utilitatem , quietemqs
| i
pe
apr
© Du Concile de Conflance. >
îpfi verà Johanni non folum ho.
_ norem , fed & perpetuam glo-
flam miniftrabat.
AfE hiis fic geftis Sereniff. Ro-
minorum Rex, cum dicti Petri
de Lunâ Oratoribus, Regifque
Aragonum , necnon Angeli Co-
ratii, ad profequutionem hujuf-
modi tam defiderati negotii in-
tendens, cônventionem cum dic-
tis Petro de Lunâ, & Regis Ara-
gonum Oratorious jurejurando
frmavit, quod Kalendis Junii
proximi Niciam applicaret, una-
que cum diéto P. de Lunä, ac.
Rege Aragonum p:rlonaliter con-
veniret, causa roi prædiétæ tam
piæ , tamque neccilariæ adim-
plendæe. Hæc enim tam magna
arduaque negotia non folùm uti-
hiter , ac prudenter , fed quod in
tantä nr mirum vide-
tur, quicte, pacificè, omni pror-
fus tumultu , ac fufpicione cef-
fante, gefta fuere.
Cum verd poftca de prædicto-
zum promiflorum votique €exe-
eutione , debito honeftoque mo-
do fiendä folliciti efle cœpimus,
eumque ferventiùs agi res vide-
retur , five hominum nequitia ,
five diabolica inftigatio , aut
vera malitia inciderit, ad ali-
qualem frauram ventum ef.
Nam cum ad aures noftras per-
latum eflec quofdam ex Prælatis,
hic Concilii causà accerfitis -dif
folvendæ hujufmodi Synodi cay-
sà properare , fpretâque populi
Chriftiani Religione , ac Eccle.
fiæ unitate, fpretique licentià ,
ad receflum intendere, contra jam
Ordinata Statutaque , eumdem
Screnifl. Regem exoravimus , ne
um improbitas quomodocun,
que nocere polfet, & nos à tan-
to bono diverteret , nequis ex
Prælatis , non obtenti je
exire poflet, & fuper hoc, de
remedio provideretur opportuno.
Dubitabamus enim quod poftcà
nobis clariflimus cxitus demonf-
travit, ne excogitata quidem am-
bitio, impudentiflimique cupi-
ditas defficeret. Idenr autem Rex
noftra folüm duétus exhortatio=
ne, per mediam ferè diem exi-.
tum abnegavit, hanc rem lauda
bilem , Idem D. Johannes molef.
tifimè ferens, quaf fuæ liberta-
tis anguftandæ causa, & quo-
minûs -de hoc loco recedere pof-
fet acceptatam increpabat fcan-
dalofam, & falvi conductus vio-
lativam inquicbat : Sed quis de
fuo receffu unquam Ses po-
tuiffet, cam Phoulis iebus pu-
blicè affereret , ad unionis, &
promiflionis jum factæ Confilium
Conftantienfe fervaturum,ut Deus
avertat quod ulla unquam de re-
ceffu invaferit cogitatio ? quis
er antcà furor, que diffentio
Fait , ut fufpicandum effet ? quin
imd , tanta nos ad ipfum folum
reverentià, ac dileétione , quod
cunctis apparere potcrat cviden-
tiffimê , nos ardentiflimé , non
folüm unitatem Ecclefix, {ed Sta-
cum fuum extollerce velle. |
Attamen, ut animus eJus pa-
atiffimus, & omni fu (picivne Nu=
datus redderetur, advocatä ma-
ximà Principum » D
Doctorumque rultitudine y D.
Rex, quo jure, qua ratione exi-
re volentibus. portas inhiberi fe-
Q A
cerat, cum imaxima verborum
Johan-
humilitate, apud dictum
nem expoluit, & fincerè profef+
ES Vu
REC ECR LIT Te
CR:
8 Preuves de la Nouvelle Hifloire
fus eft nullum fuz libertati, fe-
curitatique præjudicium facere,
fed eum deftenturum, fi quis in
erfonam, aut Statum ejus mo-
Fe ac atteftatus eft, ipfius
D. Johannis arbitrio effe .com-
miflum , {taire , recedereque ve-
lit, aut fi majorem fecuritatem
expeterct, fe ex optimä inten-
tione conceffurum.
Rurlus fi idem Johannes quo-
que eumdem Regem in prædic-
tis non modeftè proceflifle ar-
guerct , fe fuo & rotius Concilii
judicio parere confenfit. Hiis D.
Johannes tanquam non folum
honeftè, fed verè jufteque pro-
pofitis , ferenatus remanfit, om-
niaque ad priftinam quictem ref-
tituta funt. Tuncque ulterius ad
unionerm intenti abiris per fin-
guss Nationes maturiffimis col-
oquiis , fuinmë interefle , ut
idem D. Johannes Procuratores
ad cedendum, juxta promiflio-
nem , votumque he :
Concilium obtinuit. Etenim
quamquam idem D. Johannes fe
Niciam iturum , & perfonali-
ter fimpleturum affereret, tamen
ob euin receflum de diffolutione
Concilii, deque ejus reditu, ubi
pe illani conventionem res ron
ottiretur effc@um, non parva
fufpicio haberi poterat , utilius
atbitrabamur , & pertinentius ,
Procuratorum ufu quam fui
Case rem effe gerendam.
os enim, fr modus ille ceflio-
nis oblatæ ad unitatem Ecclefix
nufquam profit, non tamen alias
vlas relinquere intendebamus , nec
intendimus , quibus ipfus D.
Johannis erat plurimüm præfen-
#la neccflaria.
Cæterum de collufione facilli-
mè faciendà fimul de Papatu
certantibus , in unum Jocum con
venientibus , merit erat dubi-
tandum : hoc‘enim alkiàs exper-
ti fumus, & qui à nobis rei evi-
dentia demonftravit ; cautiores
in hac tanta fe peragendä red-
dere debct. Denique ad extirpa-
tionem hæreticæ pravitatis, quà,:
ut diximus fidei inteftina en
duntur , laborare intendimus , im
quo opere plurimum fummi Pon<
tificis autoritas fuffragatur. Aliis
rationibus movebamur , quas etfi
hiis litteris non compréhendi-
mus , fatis ingeniorum veftrorum
aculeis perfpicietis. Hæc planè,
hæc dulci imè cum eodem Jo<
hanne contulimus ; nos hæcquz-
rere communi folum utilitate pas
ceque totius populi Chriftiani,
neque furore quopiam incedcree
Deus novit : quin imè , ad hoc
tractandum ejufdem D. Johan-
nis judicio vocati efle putaba-
mus, dum fuis litteris, de fa=
ciendà in capite reformatione »
tanta verbor. efhicacià nuntiavit :
verüm quamquam fuper{criptyn®
modum adhibere videretur , nam
in publica —. concione KR.
De Cartdinalis Florentinus ,; €0+
dem D. Johanne præfente, & ut
fic’ refponderet Imperante , qu
diétus D. Johannes , de hoc Jo
co nynquam difcederet , nifi à |
facri Concilii placitum , etiam
ob hoc mortis periculum immi-
neret, neque eum addiéti Con
cilii diflolutionem intendere, fed
im , illud cunc@is conatibus ur-
gere, verborum non patvaà cle-
gantià difleruit , infinuavitqué
talis fermonis aciem , ut quicums
facil
Pan
A UC
LT
du Concile de Confance. 533
que audtvit, non folum Johannem
‘aan ad receflum feftinare, fed ft
abeffet ad reditum sas cre-
didiffet: hiis tamen duobus vel
tribus diebus abindè prolapfis ,
notis tempore, habitu non folüm
. £ransformat , fed prorsùs inde-
cinti, 2b häc civitate Conftan-
tiæ difcedens, Scaffufiam locum
per Ducem Auftriæ detentum, .
die xxr. menfis Maïi profectus eft.
Vos igitur exiftimetis an quid-
quim potuerîit turpius damnabi-
hufque committere, ubi gregem
fuum, fuo duétu, fu autoritate
ab extremis mundi partibus pro-
ficifcentem , graviflimis fumti-
bus, miro difcrimine viarunr, &
non levibus periculis hic congre-
gatum , ac in tanta rerum ma-
gnitudine facientem dereliquit ,
feque ab eodem addicavit.
Profe&ôs ad lachrimas venire
cormpellimur , nobifmet jure
compati poflumus ; ubi noftro-
sum infœlicitate temporum ,
tanto Pañftoris abufu fœdamutr ,
SE te Repetamus Con-
cilia haëtenus celebrata, in qui-
bus de flagitiis fumimorum Ponti-
ficum a&um apparet ; fugâ fuê
non folum Concilia non vulne-
‘rafle, fed humiliter fententiis eo-
rum fe fubjeciffe, ut dé Symma-
co lepimus, ac Sixto ,. qui apud
Concilium dé enormibus crimi-
nibus delatus | quamquam éva-
dere potuiflet , maluit judicio
Conciliï obtemperare, ut baret.
. Sed nec fatis eidem. Johanni
quod nobis non folàm, fed fibi.
met fe fubtraxerit. Videbatur quin
imo, cdiétis palèm propoñtis,
Curlales onges , quorum potiffi.
#ym hic unionis çaufa, Opera
expetiebatur, duriflimis & fevife
fimis pœnis impellere , ut ab hic
difcedendo , infauftiflimos fuos
tramites fequerentur. Cujus ret
caufà multi eamdem concitari cœ.…
perunt ; in eo etiam furore tan-
dem, exRR, DD. Cardinalibus
aliqui fequuti funt, licet nunc
pro majori parte redierint, hoc
autem in te , tali ufus eft hu
manitate Romanor. & Hungariæ
Rex, ut ftatim ejufdem Johannis
receflu audito, nuntiare publicè
fecerit , fi quis eumdem fequi vos
lit, aut manerc, cligat , fecu
rus fit.
Nullis itaque in tali & tarito
animorum. an fratu quicquam
moleftum evinxit, fed & procul
dubio ipfius Johannis difceffus >
tanquam per antea, communi fa
mä, & multiplici rerum evidens
tià manifeftus , an impcdiri po-
terat , nullus etiam in fanæ mers
tis ignoret. Multa eidem D: N.
Regi circa id expofita fuere, fed
ut vobis innotefcat, dixit Rex;
malo inquit liberè Johannes hunc
locum habeat, quèm adverfum
me de fide abrogatä, de violatä
eujufquam libertate, infamians
frrogari, hæc veriflima funta
Hoc Deéo teftamur, cunétifque
Chrifli fidclibus: Quin imô s
uamquam idem D. Johannes
er fuas litteras, de metuillato,
qui cadere potuit in Conftantens
aflereret, tamen metum non fo-
Lim illatum, fed nufquam metus
veltigia, dum à quocumque In®
vito quidq. tas volumus. Sed
nihil proculdubio occurrere pos
tuit à D. Johanne expetenduns
ro Ecclefiz unitate, quod aut
Fee non debeïet , aut fi faccrg
VNuïi
OS STORE ee
?, - s es = *
ae T
TE
Re
Ce ne mé
fe
recufaverit, nos autoritate nof
trâ peragcre non poflimus ut for-
fitan de illo timore fentire vide-
tur, quem omnis qui apud judi-
cem fe excufat, debet meritd for-
midare. Hæ inanes loquutioncs,
veritate non folum, fed veritatis
conjeéturä carere nofcuntur.
Propterea per R. D. Archic-
pifcopum Remenfem, ad nos per
eumdem D. Johannem certis de
caufis tranfmiffum,in publicoPræ-
latorum generaliteromnium Con-
ventu, ac præfente Serenifl. D.
Romanorum ac Hungariæ Rege
nunciata eft ullo unquam cafu
eundem D, J:hannem dicti Re-
Ress timuifle, ac fe ab
co femper fumma dilectione trac
tatum, neque Regis fufpicionem
receflui prebuifle occafionem, fed
quod ex Prælatis quofdam n'axi-
mé vereretur. Hic idem D. Ar-
chipifcopus, ut fic referret, in
mandatis habuifle teftatus cit,
pu publica de hâis omnibus ha-
entur documenta.
Nos igitur, cum omnia dili-
genter penfavimus, & maturo ju-
dicio deliberavimus, nihil aliud
cumdem acceptafle confpicimus ,
quam hujus Concilii diflolutio-
pcm, utpoté ad unionem Eccle-
fiæ rende & hæc veriffima
funt, & qui vidit teftimonium
perhibuit, & verum eft tcftimo.
Dium ejus. Novit ipfa tandem
nee ne à Scafufæ loco huic
atis vicino difcederet, affecta-
bamus, eo folïm ut faciliès , &
Commodiùüs fecum tractando
proficeretur, cum ad eum noftros
SrAtOrcsS remittere curaremus,
die Veneris fan&äà, dum {olem-
612 agebaatur , ad Caftrum de
Preuves de la Nouvelle Hifhire
Lauffenberg,ab hinc per duas dicz
tas remotum procedere nufquam
pes , indeque. paucis poft die-
us abfcedens , ad Fribourg ejufe
dem Ducis Auftriæ Oppidum fe
contulit, ex quo omnes judicent,
quanta per tot, tantafque varie-
tates parantur ipfi unitati obno-
xia , quot in pofterum oriri po«
teruntimpedimenta, fi hiis fub am-
bagibus tempus incaffum ducatur.
Cæterum hæc fcripfiile volui.
mus , ne quorumdam procacitas ,
abfurdaque vocitatio auribus vef-
tris forfitan obftrepens, in abfur-
dam credulitatem, quod nufquam
Opinamur , forfitan .adduceret,
ac in futurum nugaciffimis oblc«
quentium verbis veritati commu
niret. Nos enim non propulfandæ
Cujus quam injutiæ causà, tot
fumtibus, tot anguftiis experi«
mur, {ed pro omnium ftatu, ac
Sacrofanétæ Ecclefiæ firmitate.
Deniqüe non deerunt fapien-
tifimi viri, qui eumdem D. Jo-
hannem humillimä exhortatione,
ad reditum hujus loci, vel fal-
tem vicini, præftitis fuffcientif-
. fimis fecuritatibus, ob profequu«
tionem tanti boni exoremus , &
pacificè , quantum poflibile fue-
rit procedamus. Quin im , duos
ex RR. DD. Cardinalibus, cum
aliis Prælatis | & venerabilibus
viris ad eum tranfmittere ordina-
vimus, obfecrantes, at eum to+
tis viribus inducentes, ex defide-
rio hufus facri Concilii, honefta
te, & rationis convenientià ab-
negante , & recufante, ad juris
remedia fine cunétatione proces
dere. Vos.igitur fincerè depre
camur in Chrifto, ug jejuniis &
Opationibus infftatis, quatenus.
du Concile de Confiance. jai
Deus per fuam mifericordiam nos
ad tanti boni perducat effeétum ,
& pacem afferat pcroptotam. Da-
tum Conftantiz in feflione u-
blici Concilii generalis xvrr.
April. ann. D. nm. CCCCxv.
Sequitur denor falui conduitis per Imperatorem Papa
dati, XVIII. die April.
AS Tgifmundus Dei gratià Rona-
norum Rex femper Auguftus,
& Hungariæ, Dalmatiæ, Croa-
tiæ &c. Rex univerfis & fingu-
lis Principibus Ecclefafticis, &
fæcularibus , Comitib. Baroni-
bus, Nobilibus, Militibus, Clien-
tibus , Oficialibus, Teloncariis,
Pafluum cuftodibus, civitatum ,
Oppidorum, Villarum, & alio-
fum locorum communitatibus, &
Rectorib. éarumdem, cæterifque
noftris, & ‘acri imperii fubditis
fidelibus dile&is , quibus præcn.
tes oftendentur, gratiam Regiam,
& omne bonum. Venerabiles , il-
luftres , & magnifici fideles di-
lei : Priden D. Johanni Papæ
XXI1I. Cæterifque cüjufcumque
ftatüs, Dignitatis, Gradüûs , Ordi-
nis, aut conditionis exifteret, ad
Sacrum Generale Conftantienfe
Concilium venientibus , ut ve-
niendo , ftando ; & redcundo
plenä fecuritate, plenâque liber-
rate gauderent falvum conductum
dedimus, noftris indè litteris ro-
boratum, verum quia, gratfa li-
cet Altiflimi {uffragante, omnes
prædicti fecuritate, & libertate
prenne ab exordio diéti facri
oncilii, ufque ad præfentem
diem gavifi fuerint, & continus
gaudeant, ficut rei evidentia ma.
nifeftat, & cjufdem facri Conci-
lii teftimonium corroborat, ficut
# nonnullis intelleximus, diqus
D. Johannes Papa timens ubi ab{_
que dubio timeré non opportet ,
ut ad perficienda quæ pertinent
ad unionem & reformationem
Ecclefix , alterum de quatuor lo-
cis, videlicet Conftantiam “UE
mam, Ravenfburg, Bafileam ve-
nire valéat , & ibi morari, fecu-
ritatem fibi dari poftulat plenio.
rem. Nos ufionem præfatam to-
tis noftris defideriis videre cu
pientes , ñne fub colore denegatio-
nis præmiflorum, tantum bonum
impediatur de fato, feu plus de-
bito differri poffit, Præfadto D.
Johanni Papz, pro fe ac fuis fa.
miliaribus , & aliis eum fequen-
tibus qui noftri, {eu facri impe-
rii non funt inimici, boenifque
ipforum quibufcumque, ut ad
alterum de prxdi@islocis per eun
eligendum accidere valeat, &
ibi ad præmifla peragenda mora-
ti, acindè, dati pace Ecclefiæ,
per extirparionem diéti fcifmaris,
ac ejus reformatione fadtà, feu
alias, cum confen{u diéti Conci-
li liberè recedere, tenore præ-
fentium , exfuper abundanti ; li-
bertatem, fecuriratem, ac nof-
trum falvum conductum damus
& concedimus per prælentes. Uni-
verfis & nes prædictis, nof-
tris, & facri imperii fubditis &
fidelibus dilectis, pleno recom-
mendamus affeu , defiderantes
attentè, vofque & veftrum quem-
libet feriofius exhortantes, qua-
tenùs düm ad vos pervencrit,
V u ii)
Eu
2 pie mmiarh ee
rie :
342 Preuves de la Nouvelle Hifoire
mex contemplationis intuitu re-
commiflum fufcipere favorabili-
ter , ac cum omni reverentià {o-
litä, & debità tractare debeatis,
& in hiis quæ fecuritatem fui cos-
cernunt itineris pro motivam, &
gratuitam, quantum ad eundem,
ad alterum de di&is locis, prout
a nominatis , fibi ve-
itis oftendere voluntatem, nec
non cum comitiva familià, equis,
mulis, farcinis, valifiis, armis,
arnofiis , auro, argento, jocali-
bus, ac aliis rebus fuis univerfis,
per quofcumque paflus, portus,
pontes, terras, dominia, dif-
trictas jurifdiétiones® civitates ,
caftra, caftella, oppida , villas,
& quælibet alia loca veftra per
quæ tranfiri confuetum eft, de lo.
co in quo eft, ad alterum de
prædiétis locis, tam per terras,
quan per aquam , in eundo tran-
ire, ftare, morari, & causà eun-
di ad alterum de prædi&is locis
tantüm, recedere , diÿ, noctù-
que, omni remoto impedimen-
to libere permittatis, fibique, &
comitivz fuæ, dur per ipfum,
aut fuo nomine defuper ne
requifsti, de falvo , & fecuro
condudtu, velitis, ac debeatis
RASE » ad honorem & fpecia-
em reverentiam noftræ Regiz Ma-
jeftatis, & ficut nobis volueritis
fingulariter complacere , præfen-
tium, fub noftrz Majeftaris fi-
gillo, teftimonio litterarum. Da-
tum Conftantiz, Provincie Mo-
guntinz , anno D, mccccxv,
xvVi111. die Aprilis, Regnorum
noftrorum anno Hungariæ &c.
XX1Xx. Romanor. Eleionis v.
Coronationis verd.
Ferià 1v. poft mifericordias Do-
mini, xvit, Aptilis, In feffioné
publicà fuerunt pronunciati are
ticuli fequentes per D, Epifcopure
Atrebatenfcem.
Habentan fimiles is prediits Edir.
Parif. loco citato. p.16.
SUPER quibus profequendis,
nuntiandis, & ares D N.
Papz, qui tum eratin villà de
Brifac, in Dominio Ducis Auf-
triæ, diftante ad tres dietas de
Conftantiä, ut fuperfus eft ex-
preffum in articulis {effionis , fue-
runt Deputati Ambaxiatores ex
parte Concilii , juxta formam
uarti & quinti articulorum, cure
2 uentibus in {effione ultimä ex-
peditis » Videlicet Cardinales, &
alii fupra nominati, qui recelles
runt pro adimplendà legatione,
priùs be falvo condu&u à Du-
ce Auftriæ, venerunt xrx. Apr
lis, in Brifac, & cum fuerunt
ibidem poft horam vefpertinam,
cito fecerunt diligentiam fciendi,
an effet ibidem Papa, vel non {
&e cum difhcultate fciverunt quo:
ibidem erat. Sed Papa fciens di-
ligentiam quam faciebant, mifit
“ cos unum familiarem, qui di-
xit eis quod Papaerat male difs
ofitus ; tamen Ê Cardinales vel-
Lane ad ipfum accedere, bene pla-
cebat ei : Qui refponderunt quod
craftinà die mane viftarent eum,
& quod quiefcereg , poliquam
fuerat infirmus.
Mane fequenti iverunt omnes
ad Papam, & faéta fibi reverens
tià, propofuit ex parte Concilil
Cardina is S. Marci, juxta pun®
ta præcedentia contenta in Bel
fione Procuratoril. Qui Papa réf-
ondit quod procuratorium daréts
ed volcbag ind removere du
du Concile de Conflance. | 343
claufufas, & poft multa verba , à
Papa promifit quod die craftinà
accret omnia. Tunc Ainbaxia-
tores gaudentes ill nocte qui eve-
runt in pace. Scd eorum gau-
dium non multumi duravit, quia
fummo mane, ante folis ortum ,
Papa defcendit de caftro per fca-
am, cum uno alio, volens illi
orà, ne erciperetur ab aliqui-
us, culs recederc ,,& venit
àd portam pontis, quæ nondüm
. état aperta, nec Capitaneus illam
fibi voluit aperire ; quia intraffer
Burgundiam intra unumi diem ,
& dixit Capitaneus Papæ, quod
la via. non erat fecura r quia
crat plena honiinibus armorum ex
gentibus Imperatoris, & quod
iret ad aliam portanr, quæ vadit
äd Caftrum de Neubourg. Qui
venit ibidem, & reperit e1m clau- :
fam, &'ibidem invenit duos ma-
gnos Alamannos , qui cognove-
funteum, & clamaverunt, Papa
vult fugere. Quare cit tota villa
furrexit, & vidit D. Papam ex.
pcétantem quod porta aperiretur,
& præ confufione hominum %&
mulierum venientium eum vifum,
abfcondit fe in quadim grangia,
donec aperiretur porta , quæ fa-
tis cit fuit aperta , & fic recefit
Papa, cum uno Huberto de monté
Contio, & exeundo, multi lama:
bunt, deridendo, & ftatim poft
eum porta claufa eft. Tunc, quan-
do fuit longè de villä 5 per trac-
tum unius fagittæ , ftetit, & ex-
peétavit homines armorum , quaf
XL. qui cum aflociaverune ufque
ad Neubourg. Tunc de fer venir
> HAE nuntius dicens, quod Ba-
ileenfes nocte fequenti Hire
#xuic, & venire ad ipfum Caf-
ve
trum de Neubourg, & ipfum to-
taliter deftruere, & fecum ducere
Papam. Tunc Capitaneus dixit
Papæ. Domine vos non cftis hic
fecurè , fed revertimini ad Brifac,
quia iftud Caftrunr non eft forte
contra potentiam Bafiléenfium ,
& Papa dixit quod vellet tranfire
Rhenum, & ire Burgundiam ,
cum fuo Secretario jam nominato.
Cui Capitaneus rcfpondit quod
non auderet eum permittere tran
fire Rhenum, quia effet in ma
ximo periculo. Tunc Papa dixit
quod non curabat, & quod benè
confueverat effe cum hominibus
armotum , {ed non obtinuit.
Tunc Papa videns periculum in
mor, quia jam fol occumberct,
revertitur Brifac diftans à Ncu-
bourg per tria miliaria, & poft
mediam noétem venit Brifac, {ed
ftetit ante portam, ferè per ho.
ram Cum dimidià, cumque pof.
fet intrare, intravit &c cum fuis,
& illic ftetit fed præfati Amba-
xiatores poflquam fciverunt ejus
receflum , se a fe effe fruftra-
tos, volentes reverti ad Conci-
Hum , venerunt Fribourg : qui-
bus illic exiftentibus , Pen
nit Nuntius dicens eis, quod Dux
Auftriz , & Ludovicus de Bavas
rià frater Reginæ venicbant ibi-
dem ad AN ere & tunc cives
rogaverunt Ambaxiatores , ut ibi-
dem dictos Dominos expeétagent ,
uod fecerunt, & venit ibidem
Élus Lodovicus de Bavariä, quia
Dux Auftrix iverat Brifac. Pran-
dio faéto détus Ludovicus cæpit
duos ex Legatis, fcilicec Magif-
tfos Johannem Dacheri, & Jo-
‘hangem Defpars, & duxit cos
illo fero Brilac, & tantüm fue-
344
fecerunt certis punétis medianti-
bus, per Imperatorem Duci Auf-
triæ miflis, quod Papa non tran-
firet ultra, fed veniret loquutum
cum Impcratore, quod tamen Dux
Auftriæ nolebat ; fed finaliter fi.
mul ‘verunt , & adduxerunt
Papam, apud Fribourg, propter
pontem qui erat in Brifac, per
uem leviter potuiflet Papa rece-
ne , & tunc Papa omnia ifta vi-
dens premittit omnia faccre, &
dat procuratorium, non Conci-
lio, fed D. Berthole.
Quzæ omnia refcripferunt præ-
fati Ambaxiatores Sacro Cencilio,
& Imperatori, & plures particu-
lares aliis particularibus, creden-
tes quod præfaétus D. N. ibat
Burgundiam, & quod cum tran-
fierunt propè diétum caftrum no-
vum , erant ibidem hominces at-
mati,cum 2ocg. ecquorum Pa.
pam expeétantes, quorum erat
Capitaneus Antonius de Vergcio,
Miles. Quarum Ambaxiatorum
litteræ fucrunt publicatæ Conftan-
tit, die Sabbati fequenti xxx.
cjufdem menfis Aprilis, præfenti-
bus: Impgratore, & Deputatis
quatuor Nationum, in maximo
numero. Multis fupradiétis novis
conturbatis, & contra D. Papam
obloquentibus , aftendere niten-
tem continuè iplius voluntatem
non finceram ad bonum unlo-
nis » à propter rumores tunc cut-
ventes ex dictis litteris, fuit Dux
Burgundiæ in famà fcandalifatus,
co quod favorem dare videbatur
& auxilium diéto Papæ, qui fic
reliquerat Accphalon gregem
fuum ; verumtamen Ambaxiato-
res Præf, D. Ducis Burgundix,
in præfentià Imperatoris , &X'Na-
|
monsm, qui fequitur,
Preuves de la Nouvelle Hifloire
tionum excufaverunt eum mods
bonis quibus potuerunt, allepan-
tes quod decreta per Concilium
generale in ultimä f{effione, de
qua fuprà , eidem D, Duci crip-
fcrant, fignificantes eidem, ne
aliquas induceret novitates con-
tra prædicta deffinita, & quia
nefciebant fi adhuc didtas litteras
in tim brevi tempore recepiffet,
Supplicawerunt Imperatori & De.
putatis Nationum , ut de ip{a
nollent male contentari, donec
de ipfus contemtu , fi quem faces:
ret, quod non credebant, plenids
appareret, quia indubitatum af.
ferecant, quod ipfe femper daret
tales rationes ad materiam præ-
tactam , & ad quafcumque Lie,
quod tota Chriftianitas, facrum
gencrale Concilium, & ferenitas
diéti Imperatoris deberent cons
tentari.
Dic verd xxvr. Aprilis facta eft
rocefio folemnis, & devotiffima
a toto Concilio, priùs celebratà
Mill de Angelis, in Ecclefà ma.
jori, & deindè procefhi:naliter
iverunt ad Eee Religiofo-
rum ip fine pontis Conftantiz, &
erat tatus Clerus civitatis im ha-
bitibus Ecclefiafticis, cum reli-
quiis, & Archiepifcopi, Epifco-
pi & Abbates in Pontificalibus
mitrati , quatuor Cardinales in
Capis Theologicis, cum Proto-
notariis, & faéta ibidem Oratio-
ne, venierunt cantando Leta-
niam ad majorem Ecclefiam. In
di&ä proceflione fuit Imperator
cum Imperatrice, & multitudo
magna Nobilium & Baronum
Alamanniæ, & ibidem fecit Can<
cellarius Ecclefiæ Parifienf. fet+
Oblecsf
-”" du Concile de Conflance. 34$
Obfecro vos tanquam adve-
vas,& percgrinos. Exiftimate pre-
cor , verbum hoc, obfecrationes
faluberrimæ , humiles & piz,
non meum efle verbum ; parum
enim haberet ex me ponderis,
& autoritatis : accipite potius il-
lud tanquam ab Ecclefiarum
Principe Petro. Sic verd ef
gnuntiatum originaliter 1. Per.
2. & recitatur in Epiftola Domi-
nicæ currentis. Obfecro , &c.
Jtique ficut dicit Coapoftolus,
ctri Paulus , quamdiu fumus in
hoc mundo, pereg'inamuür à Do-
mino , dicentes ex fententiä qui-
Jibct cum Prophetà , incola ego
fum in terra, peregrinus, & ad-
vena. Cujus rationcm reddit idem
Apoftolus Hebr. x1.quoniam non
habemus hic civitatem perma-
nentem , fed futuram inquiri-
mus , Jerufalem illam civitatem,
que ædificatur ut civitas, & oh
quam gloriofa dita funt de te,
civitas Dei! quis nos deducet in
civitatem hanc murnitam? quam
fœlix illa civitas, &c.
Hoc à longè prolpiciens olim
Moyies , cum Levi , non fine
myfteriorum quodam involucro,
Primogenitis fuis impofuerunt
nomina Gerfan , & Gerlon, quæ
interpretata fonantidem quod ad-
vena, vel peregrinus. Sicut igi-
tur nobis advenis, & percgrinis
gantabiles obfcero voce Petri juf-
tificationes Domini , in loco pc-
regrinationis meæ, ad hoc enim
fatus cft Conventus ifte Statio-
nis ccleberrimæ , ut mifericor.
diam & auxilium confequerctur :
à quo! ab co qui pcregrinantibus
duobus difcipulis , & de fe col-
oquentibus ; quamvis nondum
tente te
4
credentibus fe conjunxerat, fcrip-
turas aperuit , Cor accendit,
dans illud intelligi quod promi-
{erat, ubi duo vel tres congre-
gati fuerint in nomine mce,
‘ {bi in medio eorum fum Matth
18. Nunquid non verè creden-
dum eft quod Dominus fit in lo-
co ifto ? adcft utique cui millia
miilium ferviunt , & decies cen-
tena millia afliftunt ei,
Ad quid ifta? nimirüm ut jux-
ta Proverbium Laberii , à Se-
necà, & Macrobio politum , Co-
mes facundus in via pro vchicu-
lo fit, quid facundius verbo.Dei
in excelfis> @nobis, viri Patres,
Fratres Reverendifl. præclariif.
fapientiff. atque chariff. nobis,
qui per varios cafus , per tot dif-
‘crimina rerum tendimus ,nonin
Latium , {ed jn Cœlum, exoran-
dus eft ipfe idem Chriftus Jefus,
qui noftræ peregrinationiseft , di-
cente Boetio , Dux , {emita , ter-
minus , idem ne peregrinantes
non delerat ,-fed comitetur, du-
cat, dirigat, & perducat, Con-
fequamur hoc quæfumus , tuis
intercedentibus meritis, oh Beca-
tiffima Dei Mater , & Virgo,
quæ puerum Jefum peregrinan-
tem in terra Ægypti, cum fanc-
tidimo , & juito Jofeph fponfe
tuo bajulafti, fovifti, nucrifti,
cuftodifti. Sic tu nos advenas &
peregrinos fpiritualibus auxiliés
fovere non abnuis, noftræ me-
mor miferiæ, noftræ pcregrina-
tionis, & anguftix, nec abhorre
peccatores, finc quibus nunquam
fores tali digna filio : quod ut
impetremus ; adimus cum fidu-
cià thronum gratiæ tuæ, te fa-
lutantes obfecrando, & obfectanr:
{ x e
346 Preuves de le Nouvelle Hifloire
tes falutando , ac dicentes illud
Angelicum. Ave, gratiä plena.
Obfecro vos, &c. non erravit
profeéto Princeps Ecclefiz Petrus,
dum cunétos homines obfecratu-
tus , vifcerofffimä pietate , ma-
gis quam imperio commonuit cos,
advenas efle, & peregrinos. Cur
ita? non ut peregrinationem viæ
ftatuerent fibi pro habitatione pa-
trix , fed ad æterna femet prove-
hcrenti aliter quam pecora, 8e:
pecudes, & aliter quam dives.
ille de Evangelio, qui dicebat,
anima mea habes, multa bona re.
poliea in annos plurimos, &c.
Sed quoniam pro"itatu naturæ
deftitutæ, nos corporcà hic mo-
le prefi, & opprefli, non pof-
fumus ad cœlum patriam nof-
tram, quam à longè falutamus
fufpirantes , curvas in terris ani-
mas fatis erigere , inftar Syfphi
fabulofi, quem affidue mola fua
dejicit, & obruit. Corpus enim,
quod corrumpitur ,. aggravat ani-
mam claufam tenebris, & car
cerc cœco, ait Viroilius, & vinc-
tam in mendicitate & ferro , di.
cente Prophetä , hinc eft illa
Prophetz conqueftio. Heu. me .
quia incolatus meus, &c.
Providet mifericors & mifera-
tor Dominus , reftaurator nofter,
Dux nofter , via, veritas > & vi-
ta , quà ratione pofñfit mentem
noftram volatu libero celerem nun.
um, ad ipfum Patrem nof-
trum ,. qui in cœlis eft. deftina-
re. Mira prorfus, quid dicam..
vel Dei benignitas, vel hominis
dignitas > Vel Orationis. pietas !
dicam iftorum quodlibet , ita eft,
credite. Nuntius hic eft Oratio Fe
quæ duabus alis fubnixa sfide,,
& fpe, quæ animata éft charitsæ
te, & quæ ornata eft tanquang
plumis variis ; virtutum. multi-
plicitate , unde quid eft Oratio ?:
nifi afcenfus. vel elevatio mentis
in Deum, per pium, & humilem:
affeétum , quo fit, ut dum ora-
mus, nos Éuniliart quadam pro-
ximitate Deo colloquimur , per
illud Philofophicum de: Boctio:
Carmen fonorum , ad id'traduci
quidem aflerimus ,, funt enim ei:
pennæ volucres 111. quæ Celfa ;
confcendant poli, quas fibicum:
velox mens induit , terras: pero.
fa defpicit, aëris immenfi fupe-
rat globum , nubefque poft ter
gum videt : quique agili motu:
calet ætheris , tranfcendit ignis:
verticeim., donec in. aftrigeras
furgat domos , &c. |
Benc hoc igitur fecit nobifcum:.
magnifice Deus ,. dum nobis ad
venis, & peregrinis ». in loco»
horroris,. & valtæ folitudinis de-
dit talem nuntium, qui neccfh-
tates noftras offerret Deo , &c
opem defideratam impetraret , &:
referret ; obfecrationes 1gitur
viri Patres, & Fratres, obiecto'
voce Petri, nunc tanquam adve-
nas , & peregrinos. À umatur ab
uno quoque nofirum fedulusifte
Nuntius, Oratio,. omni quidem
tempore ,. nam: opportet femper
orare, & non deficere À ge
tamen in hac horâ:, & die, dum
ad hoc ipfum factus eft conven-
tus ifte riens . hæc devo-
tiffima proceffio ,. hxc Sacrofanc-
tæ Synodi quædam colleétio » tum
pro noftris omnibus.incommodiss.
_ fublevandis ,. tum fpecialiter ut
dirigat Deus’ Legaros hujus fa-
cri Concilii ad D. N. Papamr
du Concile de Confflance: 347
Sohannem XXIII. deftinatos, ut
venientes redeant cum exultatio-
ne, portantes refponfonis opta-
tæ manipulos.
Fiat infuper Oratio , quatenus
det Deus voci fuæ vocem virtu-
tis: det mihi Evangelifanti ver-
bum virtute multä. Impleat os
meum , quod per jufliones veftras,
uibus ane fas effe non credi.-
À , apéruit, neéque enim exifti-
mavi quod ullo modo deeffe pof-
{et {ermo mihi, dere faluberri-
ma , ad petitionem talem , licet
ferè valdè nimis impofitam lo- .
uuturo. Affumferat unus iftud
KR. P. & Doctor Emeritus , Gi-
ganteis humeris fuis, fed rau-
cedo vocem abftulit. Conabor
Patrem filius fequi , non paflibus
æquis , ut ul Virgilium cft :
enumeremus ordine lucido, &
brevi, quia nihil, quod texitur
ordine. Longum, conditiones &
proprictates quas habere debet
CCR hic noftrz percorina-
tionis , -oratio devota , vel obfe-
cratio:
Sit igitur oratio vel obfecra-
tio ,; quatends evolet liberè in
cœlum, primum agilis, &c ex-
pedita ; abftinens, &c. 2°. Bonis
aflociata. Converfationem vef-
tram , &c. 3°. Patiens , & be-
ajgna , ut in eo quod de vobis,
&c. 4°. Sit libera , nec fervili-
ter alligata, liberi eftote, &c.
5°. Sit amicabilis , & honefta,
omnes honorate, &c. 6°. Sit de-
müm humilis, & fubdita. Sub-
diti eftote, &c. Coerccatur fer-
mo nofter inter terminos & ver-
ba prænominatæ Epiftolæ Do-
minicæ currentis, ne per diver-
fa vagetur , & diflluat. Sumamus
ex eà {ex orationis proprietates ,
juxta totidem confiderationes fen-
tentiarum , ex eadem Epiftoli.
Utamur infuper familiari, grof.
sà & palpabili fimilitudine pe-
regrini, magis fcholaftico , doc-
trinali, & quotidiano , quam ac
curato fermone loquentes : habet
enim fatis venuftatis fermo Divi-
nus , etiam ubi vilibus verborum
panniculis operitur , quemadmo-
dum Veritatem, dum de terrà
orta eft , non auro, vel fcricis,
fed panniculis virgo mater in-
volvit.
Sit ergo Oratio , ut fupra;
agilis & expedita, tanquam cure
for levis explicans vias fuas , &
ficut virgula fumi , quemadmo=
dum poftulabat , qui dicebat.
Dirigatur ad te oratio mea, fi-
cut incenfum in confpeétu tuo :
hoc autem fiet, fi obfecranti Pe-
tro obediverimus, abftinentesnos
à Carnalibus defderiis , quæ mi-
litant adverfus animam : mala
rorsüs diraque militia ,; pefti-
Fe , & cruenta defidcriorum
carnalium : audi qualium, quia
occidunt pigrum, quibus {ub-
ferviunt otium ; fubverfatrix So.
domæ, voluptas efca malorum ,
vanum gaudium , quod in punc-
to ad inferna defcendit cibus im-
moderatus, & potus a inter je
cap. Johann. I. hiis & fimi ibus
prægravatur oratio : is in ef_
cantur , aut evolvuntur pennæ
ejus ; figuram hominis pro nofträ
confideratione in Abraham, cui
juffo aa sn , di&tum eft,
egredere de terra Tuë; & de cé
gnatione tui, & de domo Patris
qui, hoc eft de terrenis affeéti-
bus , de peccati occafonibus s
X xij
343
quæ funt peccati magna cogna-
to , id eft de domefticis noftræ
Carnis , & tanquam paternis con-
verfationibus, & defideriis.
Potuerat nunc & pofteriüs tra-
hi fermo nofter per concordan-
tias ex Scriptura ad eruditionem
moralem de ; fed ecce cre-
briüs occurrit in ipfa meditatio-
ne mea ftudiofitas fpeculatrix ,
ut piopolitiones aliquas de&ri-
nales des infererem , ut hoc
intelligat ftudiofitas. Prima. Ef-
ficacior eft oratio cæteris pari-
bus, quia fpiritualior ct, &
à carnalibus defideiiis remoti r.
Hinc eft quod veri adoratores
adorabunt Patrem, in Spiritu, & .
veritate. Orabo Spiitu, inquit
Apofñtolus , orabo & mente. Non
fic illi quos increpat Chriftus, ex
verbis Ifaiæ, populus hic labiis
me honorat, &c. 2. Eft effica-
cior cæteris paribus Ra
oratio, qui fuper fidem impli-
cium clariorem & puriorem ha-
bent de divin+ bonitate notitiain,
eft enim talis oratio {piritualior,
& phantafmatibus corporeis alic-
natior. Hæc oratio Quæritur cum
fummä dificultate. Nota Anto.
nium de Oratione extaticà. 3. Ef-
fi ax eft parverum baptifatorum ,
or:tio , in quibus nondum vigent
defideria carnalia, quia per re-
generationem#aéti funt filii Dei,
& placabiles ei : hinc eft illud ;
exoreinfantium, & laétentium :
maxima debctur puero revercn-
ta: Væ, Væ, væ, qui verbis,
eperibus , aut exemplis profti-
tuunt hanc puritatem Angelicam,
Secunda proprietas. Sit oratio
bonis aflociata, ficut fubdit Apof-_
solus Petrus. Converfationem in-
Preuves de la Nouvelle Hifhoire
quit veftram habentes bonamr;
Impoflbile eft enim, ficut ait
Hieronymus,multorum preces nor
cxaudiri. Propterea dicitur apud
Machabzæzos : fa@as eft conven-
tus ut orarent : unde & habita-
bant Apoftoli pariter ; dum illos
orantes illuftravit Divinitatisple.
nitudo. Hinc præterea eft illz
Chrifti promifl, . St duo vel
tres ex vobis confenferinr de om
ni re fuper terram, fiet eis à Pas
tre mco : celligamus kinc fpe:
culationes tres dpétrinas :- efficas
cior cft , cateris paribus oratio
multitudigis proceffionaliter &
localiter adunatæ , quem dum
fant loco fcparati : ad hujus pro-
bationem fatis effe debet ufus
Ecclefiæ : cfficacior eft oratio cæ:
teris paribus , dum fic pro unis
verfali bono Ecclefz, & ad ejus
præccptum vel ordinationem
uamdum- fit täntummedo, pro
ne efficacior cft oratio mul-
titudinis , dum illic jufti etiam
& peccatores orant, quam fi nuli
la jungerctur taliom oratio.
Tertia praprietas. Sit oratio’
patiens & benigna , quemadmo:
dum. illatas injurias oportet pe
regrinum fuftinere , ut non ref-
pondeat. cuilibet fatuo > ‘nec liti-
get : perdat de fuo potids , ut pa:
cem retineat : fie debet efle ora-
tio , quod notat Petrus confe-
uenter , Cum ait, ut in eo quod
Re de vobis, tanquamde
male faétoribus , ex bonis operi-
bus vos confiderantes , glorif-
cent Deum , in die vifitationis :
quando fcilicet dicent , hii funt
quos aliquardo habuimus in de-
rifum, & fimilitudinem impro-
petii : nos infenfati vitam illos
==
|. du Concile de Confiance. 349
fum réputabamus infaniam , &
finem illorum fine honore, ecce
uomodo computati dunt intér
Alios Dei ; & inter fanétos fors
illorum eft. |
Colligamus & hinc triplicem
fpeculationem : efficax eft pluri-
mum oratio illorum , qui diffa-
Mationes & detractioncs paticr-
ter proveritate , vel juftitià fuf-
Cipiunt : patuit in David, ref-
eétu Semei maledidti: & de
io filia Raguel , de Tobia ,
Job, & fimilbus : pro maledic-
tione inclinavit fe, & recépit
benediétionem. Eficax eft paupe-
rum Oratio, ficut dicit Pfalimifta :
exaudivit Paupercs Dominus, &
vinétos fuos non defpexit": fimi-
lis eft ratio dé hiis qui in infir-
mitatibus fuis Corporeis , gratias
ägunt Déo, & orant : quod vidit
Apoftolus , dum ait quod vir-
tu$ in infirmitate perficitur. Tot
Ora & lingnas Lafarus habebat ,
quot ulcera. Éfficax eft plurimum
oratio illorum, qui fpiritualiter
tentationes fuftinent patienter ,
in anima ; quia moleftiores ali-
quando funt apud volentes bene
Vivere, quam corporales molef-
Uæ, vel paupertas ettcrior. No-
ta de blafphemiä > NOta qui infàa-
niunt, quia defunt he
€x parte, {cd fecundurn mMultitu-
dinem dolorum, &c,
Quarta Proprietas. Sit oratio
libera ,°nec obligata vel alligata
rebus hujus mundi, per vincula
cupiditatis : TOpterea fubdit Pe-
ttus, quafi liberi, libertate fci.
icet tali, quæ furnma ingenui-
tas eft , in qua fervitus Chrifto
Tomprobatur , etenim fallax alre-
Fa quædam libertas, omni fervi.
tute deterior, quam notat Pe-
trus, cum fubdit. Non quaf ve-
lamen habentes malitiæ libterta-
tem, fed ut fervi Dei : talis eft
eccator qui velut onagrum fe li-
es natum putat, dum dimit-
titur ire poft defideria cordis fui,
in adinventionibus fuis peffimis,
quafi bos lafciviens, fed nihil cft
infœlicius , dicente Auguftino ,
fœlicitate, & impunitate peccan-
tium. Oh infæœlix, inquit de
uodam , cui peccare licebats
fe ex fententià Platonis deducit
Boetius : colligantur hic tres fpe-
culatione vcritates : efficacior cf,
Cæteris patibus oratio R eligio{o-
rum , quibus ex voto, vel rezu-
là peccare mins licet ; quant
aliorum, fi in Religionis {uæ ter-
minis , abfque tranforeffione fe
ipfos coerccant, & vinculis oc-
Cupationum terrenar. non invol-
vant pedes affcétionum fuarum.
‘Acceptabikis eft plurimum ora-
tio Solitariorum' in defertis > übi,
docente Hieronymo , nefcio quid
ferenius eémicat, & liberits mens
evolat ad penetrandum cæletiz.
Sic omnis Religio , quanto fibi
fuffcientior eft, & follicitudinis
minüs habens , tantà eft ad con-
tinuationem contemplitionis ha-
bilior , licet non femper ad in
choatiônem. Nota de experienti.
Acceptabilior eit oratio pro fe-
ip{o , vel pro os » Quoad fa-
tisfactionem faciendam quam-
dum ad fatisfaciendum pro plu-
rimis , per fufccptionem bono-
rum temporalium feinet orans
obligavit, & hic effet grandis
inquifitio de valore orationis, di-
verfis afpettibus. Nota de duode:
Cim faciebus orationis. |
X x iij
RENTE En en ff ai TSI
L'us RE CPE an tt en, ps
=
35a Prenves de La Nouvellt Hifloire
Quinta proprietas. Sit oratio
amicabilis , & modefti , confe-
quenter ad id quod fubditur in
Épiftola. Omnes honorate, fra-
ternitatem diligite , Deum timete,
Regem er Hinc Jofcph
peregrinantes fratres commonuit
ne irafcamini , inquit , in via,
ad quos morum conformitas,
quia multüm proficit, dicitur
Exod. 12. eadem lex erit indi-
genæ , & colono, qui peregri-
nantur apud vos, & Exod. 24.
percegrino moleftus non eris, ipfi
<nim fuiftis peregrini in terra
Ægypti. Quin etiam neceffaria
eft orationi modeftia, quam ge-
nerat timor Dei. Propterea Î.
Petr. 4. Nolite, inquit, pere-
grinari in fervore, qui ad ten.
tationem vobis fit. Zelus abfque
difcretione præcipitat. Efficacior
eft, cæteris paribus, oratio ne
inimicis , quantd videtur difici-
lior, & ex majori chiritate or-
tum habens. Nota Samuel , &
Moyfes. Acceptabilior eft , cæ-
teris paribus , 'oratio pro Regi-
bus, Principibus, & aliis in po-
teftate conftitutis , quantè bo.
num commune exccdit particu-
ire. Idcd culpabiles valdè funt
maledicentes eis , & imprecantes,
quibus eft maximè miferandum,
quoniam habent homines fuper
Capita fua. Efficacior eft oratio,
quantà verccundior ces fub Deo,
& cafti timoris plus retinens.
Bernardus, in veritate nihil com-
peri ita efhcax elle ad gratiam
Dei vel inveniendam , wel con-
fervandam , vel recuperandam,
quam fi femper in neceflariis,
non alta fapere, fed fapere ad
qui femper eft pavidus.
Sexta proprietas. Sit oratio hu.
milis , & Ébaita Juxta quod
concluditur in Epift. fubditi ef.
tote in omni timore Dominis nog
tantüm bonis , & modeftis , fed
etiam difcolis, hoc eft enim gra.
tia. Itraque cum Divina lex hoc
jubeat , qui obturat auremt fuara
ne audiat hanc Âegem, oratio
ejus , fecundum fapientem , ef
cxecrabilis. Præterea obedien-
tium femper & humilium Deo
placuit oratio. Oratio humilian-
tes fe nubes penetrabit, eft au.
tem humilitas triplex : in intel-
leu , in affetu, & in effeu :
ex cujus humilitatis carentià,
præfereim in intelle&tu, ex de-
pravatione in affe&u confurgente
proveniunt errores omnes & fcan-
dala in Ecclefia fanéta Dei. Dum
fcilicet humana præfumrio non
vult captivare omnem intellece
tum in obfequium fidei, ed quæ-
rit ambulare in magnis, &18
mirabilibus fuperfe.
Declarat hoc pulchrè Autor
fummus de vitiis, & virtutibus,
affignans caufas errorum circa fie
dem , tractatu de fide, circa fl.
nem. Ecce enim quod intellcéus
fuperba præfumtio dicit orati0-
nem aliquando nikil valere. Quas
re ? quia vel tenet omnia de nee
ccflitate abfolutà eveniré, V6
Deum terrena non curare, VE
. omnia fortuito agi, ficuwæ notat
Claudianus. Sæpè mihi dubium,
&c. aut quod fic Deus res admis
niftrat , ut cos proprios motu$
agcre finat, & ità, os proficit
inquiunt , oratio ? fuerunt taf?
dem alii qui dicerent orationc$
{obrietatem, denique beatus vir , 1 nonnifi à radiationce cœlefti fufcie
Du Concile de Conffance. | 3cr
pere virtutem. Fucrunt qui nega-
rent noétibus orandum ele, aut
in locis facris, plufquam in pro-
Phanis. Dixerunt alii quod ora-
tiones Ecclefiz omnis, pollutæz
funt ; per fimoniam. Dixerunt
alii, ut Begaudi , non effe ver-
baliterorandum, fed tantum men-
taliter ; in quadam libertate fpi-
ritus, quam dicunt non fubijici
præceptis Divinis. Sed & errores
aliorum quis omnes dinumeraret ?
A dE quos reddetur apud Deum
ineffñcax Oratio, quam in fide fie-
ti debere tradidit Do Poftu-
let, inquit,.in fide. Hic latè pa-
tet materia grandis, tam babe.
to D.-N. Papæ Johannis XXIII.
a. fuper aliis, quæ pro præ-
enti jus, & obediens præte-
Tea. | |
Tandem fub epilogo: conclu-
dendo dicamus, quod adverfus
omnes infultus adverfariæ potefta-
tis, adverfus fcifmata, errores ,
& fcandala fpiritualis nequitiæ
adverf. denique laqueos omnes ,
quos in vià peregrinationis nof-
træ abfcondunt fuperbi, efficacif.
fimum: remedium eft habere co-
mitemi orationen, fide, & fpe
fubnixam, &. animatam charita-
te: Nam hæc eft victoria quæ
vincit mundum fides noftra, à
qua dirigitur Ofratio alacer, fide-
lis, & volucer nuntius nofter ad
Deum , cui dicebat fidelis Rex
Jofaphat 11. Paralip xx. cum igno-
ramus quid agere debeamus , hoc
felum habemus refidui.. ut ocu-
los noftros ad te dirigamus , per
orationcm fcilicer w quæ Viétrix
& Domina naturæ eft. Sic igitur
auntius ifte , juxta quod prædic-
tum cit, agilirer & expeditè bonis
affociatus, patiens, & benignus,
_liberè, & non ferviliter alliga-
_tus , amicabilis, & modeftus,
humilis, & fubditus. Hzæc eft
enim gratia in Chrifto Jefu, qui
eft Deus bencdictus in fæcula 1æs
culorum Amen.
Die verd xxvrr. Aprilis D D.
- Ambaxiatoribus | Cardinalibus
. & aliis miflis ex parte Concilii
erga D. N.Papam, qui fequuti
_ fucrant cum apud Friburg, dedit
Papa refponfionem per cedulam
cujus tenor fequitur infra. |
Sequitur [upplicatio Ducis Ahf-
triæ Regi Romanorwmn faite per D.
Ludovicum de Bavaria, © alios
mobiles Fe prefati Ducis.
Die Mercurii, primä merfis
Maii, in Domo f F. Minorumin
_Conftantia, in præfentia Regis
® Romancrum , & Deputatorum
quatuor Nationum in magno nu-
mero »; comparuerunt D. Lydovi-
cus de Bavarià, Ambaxiator Rec-
is Franciæ, cum aliquibus nobi.
Ébus. pro parte Ducis Auftriæ,.
. qui tunc propter hoc venerat ad
‘ civitatem Conftantiæ, fub falvis
cenductibus Regis Romanorum ,
& Concilii Gener. exponentes-
Regiæ Majeftati, pro parte prx-
fati Ducis Auftriæ , in ejus ab-
fentiâ, qualiter intellexerant quod
ipfe Rex malè contentabatur de
ipfo Duce, proprer plurima re-
fata de eodem, ad aures ipfus
Regis » fuper quibus venerat,
prout paratus erat fe purgare,.
& probare innocentiam fuam , e1-
dem fupplicando > ut euin recipere
: dignaretur in gratia fua, & prom-
tus erat, prout tencbatur,. tan-
uam fuo Domino naturali:, &
no ; Gibi obfequi, & fervire
352 | Preuves de La Nouvelle Hifhire
in omnibus. Et ulteriüs dixerunt,
quod fi aliqua fecerit diétus Dux,
uæ cederentin difplicentiam ip-
le Regis, hoc non fecit, {eu
facere voluit'ex malitia, fed po-
tids ex inadvertentiä, feu igno-
rantià : ad quæ refpondit præfa-
tus D. Rex Romanorum, Le
in düobus ditus Dux fore fece-
rat, feu contra duo peccaverat
gencraliter, videlicet contra Con-
cilium generale , auferendo ab co
Papam, & fpoliando. 20. Contra
ipfum Regem, in inobcdiendo,
cum alias vocatus, & mandatus
ipfe Dux ad præfentiam ils
Regis, fuper aliquibus refpon-
furus, & juri pariturus, receflit
contumaciter , fine licccià Re-
gis.
| Quoad primum, dixit D. Rex,
quod illud erat arduum refpcétu
Conciliffic injuriati, & fpoliati
fuo Papa, peripfum Ducer, imd
tota univerlali Ecclefñàä ; & tota
Chriftianitas fuitfcandalifata per
eum. Super quibus fcandalo, &
line. le refercbat ad dic-
tum'Concilium, fic fpoliatum &
{candalifatum : quia in co erant
fapicntiores & prudentiores to-
tius mundi, qui fuper hiis benè
fcirent confiderare. Et quantum
Rex erat, non intendebat quoquo
modo vacare ad reconcliandum
ditum Ducem fuæ Regiæ Ma-
jeftati , donet Concilium generale
fuerit primd teftitutum fuo Papæ
per ipfum Ducem, fed hoc facto,
fua Regia majeftas de refiduo mi-
fericorditer agcret cum sodem.
Quoad fecundum, dixit quod
offenfa ipfius Ducis in D. Regem
ra. parva & modica refpcétu
prioris, & quod de cà mifericor-
diter cum eo ageret , dum tamen
prius fatisfeccrit Concilio Gene.
rali imd quodcumque Concilium
diétaret in ifto fecundo , ipfe fe.
queretur, falvo jure cujuflibet.
quoniam dicebat ipfe Rex, quod
ad cum fuerunt multæ quærimo-
niæ factæ de ipfoDucc, tam de
fpoliatione plurium temporalita-
tum plurium Epifcopatuum, quam
plurium vidyarum, Orphanorum,
& aliorum plurium, quorum jus
dare non poterat.
Ex illo tunc fuit advifatum,
quod ex parte Concilii darentur
Deputati ad advifandum modos
pacificandi ditum Ducem erga
præfaétum Regem, & de modg
reftirutionis D. N. Papæ præfato
Concilio. Et Depugati quatuor
Nationum qui erant ibi præfcntes
in magno numero fe obtulerunt
Jaborare propolle erg: D. Regem,
pro pace Ducis,
Super quibus D: Ludovicus
Bavarig , cum amicis Ducis Auf
triæ regraciati funt, bumilicer
D. Resi de clementig & miferir
cordià eifdem oblatä, pro ip{o
Duce Auftriæ , ac etiam dictis
Deputatis, de oblatione per cos
fa&i de pacificando prefätum Dur
cem Auftriæ verfus Ro
Et advertendum quo praf. D,
Ludovicus, & amici Ducis Aulr
triæ inter alia fupplicaverunt D.
Regi Romanorum, quatenus fi
fua Majeitas Regia no le rCCipe=
re præf. Ducem Auftriz in fu
gratià, ad ipfius Ducis fup lica-
tiongm factam in fuis perlonis ;
ut præfcriprugeeft , faltem quo
ad ‘ipñus D. Ludovici dg Bava-
rià, ejus confanguinei German’:
& amicoxum aliorum, ibi tung
0 prælentium
du Concile de Conflance. 353
præfentium , ipfum Ducem digna-
ïctur adimnittere ad gratiam, &
£idem remittere offenfam, fi quam
fuiflet. Et refpondit D. Rex ut
fuprà , femper ftando. in primo
propoito.
Sequitur relatio A nbaxiatorum
Conciliÿ miforum ad Papam, ad
Friburg.
Die Jovis rr. menfis Maii fuc-
runt relationem fuam Ambaxia-
tores Concilii mifll ad Papam,
in præfentià D. Regis Romano-
tum, Cardinalium, & Deputa-
et°rum quatuor Nationum , de
quibus lp fit mentio, & plu-
rium Prælatorum , aliorumque
diverfi ftatûs clericalis, in $Sa-
crifterià Majoris Ecclefiz Conf-
tantienfis , horâ quafi feptimä de
mane, & fecit Ru Cardi-
falis S. Marci, & retulit, quod
die Mercurii xx1v. April. ap-
plicucrunt apud villam diam
Brifac, & inillà die habuerunt
audientiam , & propofuerunt jux-
ta fuas inftructioncs, de quibus
fuprà in {effione ultimä fuerat con-
clufam, quo faéto Papa ref pondit,
quod in craftino horâ o&@avà da-
ret refponfum , fed bene mancin
aurord Papa decefit, & ivit ad
Novumburgum, & infinuare fe-
cit dictis Ambaxiatoribus, per
alterum fuorum familiarium , Cau-
fas fui receflus fubitanei, & u-
nam expreflit caufan , videliccet
fie illà note fupervenerant ei-
em Papæ nova, quod non erat
fecurè in illà villà de Brifac, de
qua fic recclferat, ut præfcrtur.
Ex quibus novis obitupuerunt
-omnes ipli Legati , feu Ambaxia-
tores, & ill die Jovis recc{Te-
wat, & venerunt apud Friburg,
redeundo verfus Conftantiam, &
ipfs ibi exiftentibus, dictus Lu-
dovicus de Bavarià Ambaxiator
Regis Franciæ , qui miffus fuerar
à Conftantiä ad Ducem Auftriz,
pro inducéndo diétum Ducem, &
& exhortando , ne Papam permit-
teret abire à manibus fuis, &.
quod per medium reftitutionis
cjufdem Papzx fatæ Concilio Con-
ftantienfi, faciliter poffet obtinere
gratiam apud Imperatorem, &
liberationem fuæ perfonz , figni-
ficavit diétus Ambaxiator , ut
expectarent eum in Friburg , quia
illà die veniret ibidem cum Pa-
à, & Duce Auftrie, quod ita
Es et, & ex tunc de Sab-
bati, Dominicä, & Lunz fequen-
ti, diéti Ambaxiatores loquuti
fuerunt cum Papäâ, & finaliter
ip{e pallavit procuratorium in
forma, ut 7 a Concilio,
& fub Bullà, poft multa objeéta
contra dicti procuratorii formim.
Sed adjecit Papa tres alios Procu-
ratores ultra fupra expreflos in
articulo feflionis ultimæ, videli-
cet Archiepifccpum Remenfem ,
Epifcopum Carcaflonenfem, &c
M. Joh. Dacheri in Thecol. Pro- ‘
feflorem. e
Item. Expreflit verbaliter Paba A
quod non intendebat quod illud
p'ocuratorium traderctur in ma-
nibus Concilii, fed in manibus
cujufdam Coemitis, vocati Comes
Bertolai, Civis Romani, doncc
fuiffec faéta eidem Papæ fufficiens
provifio de ftatu , & vita, poft
ejus renuntiat{oneme
2%. Qüod Rex Romanorum &
Concilium darent eidem Papæ
{ccuritates quas petebat. |
9; Quod Dux Auftriæ refor-
TRE
354 Preuves de la Nouvelle Hifloire -
maretur in pace & gratià cum
diéto Imperatorc, quod ultimum
ipfe Papa promiferat Duci Auf-
trie laborare, & facere, ante-
uam aliquid adimpleret de peti-
us. Eo quod per iplus Papæ occa-
fionem, di-ebat Dux Auftrix fe
pati jaéturas graves in terris fuis,
per guerras iplius Regis.
Jm,. Didi Ambaxiatores, &
fpecialiter Cardinales de Floren-
uià, & de S. Marco, & Epifco-
pus Carcaflonenfis multum labo-
raverunt crga Papam, ut vellet
facere ceflionem de præfenti: often-
dentes eidem, ne oportebat vel
cum abjicia Papatu ignominiosè,
Fois fua crimina, vel cedere
pontè : {ed fecundum effet tota-
liter eidem honcftum, expcdiens,
& utile, & in hoc faciendo con
tentaret Concilium &c. & pro-
mittebacur ei fui ftatus, & vitæ
fecuritas.
JApopies D. N. quamdam
cedulam fuper hoc compofitam
fignavit proprià manu, cujus te-
nor fequitur, & eft talis.
In nomine Sanétæ, & indivi-
duæ Trinitatis &c. Cum pridem
nos Johannes Papa xxrrr. pro-
mifrimus » juraverimus , & vo-
verimus Deco, & Ecclefiæ uni-
verfali ; ac facro Conftantienfi
Concilio dare pacem ipfi Eccle-
fiæ, per ceffionem noftram fim-
plicem Papatus, fi, & quando P,
de Lunäâ, Benedictus XIII, &
Angelus Corarii, Gregorius XII.
in fuis obedientiis nuncupati fi-
militer cederent, & alias in ca-
fibus , & prout in cedula , in dic-
to Concilio publicè per nos le&i
Continetur ;in promiflionce, jura-
mENtO & voto prædictis Jiberè ,
& defidcratiffimè perfiftentes
confiderantefque quod quantocius
proaffequenda unione perfectà Ec-
cClefiæ, cefferimus, & renuncia-
verimus Papatui, Petrus de Lu:
nä, & Angelus Corarii prædidi
fortius & verifimilius induen-
tur ad fimilem renuntiationem,
& ipfa Ecclefiæ unio & pax faci-
liùs confequetur , nos qui majus
apud Deum premium afleque-
mur, fpontè, & liberaliter pro-
mittimus , juramus, & vovemus
Deo, Ecclefiæ, & præfacto Con-
ftantienfi Concilio , ipfus Eccle-®
fie nomine & adillius utilitatem,
purè, fimpliciter, & liberè re-
nuntiare Papatui, per nos vel per
Procuratores noftros legitimos ,
dummodd , & quam primüm
er præfarum Concilium Genera-
fe Conftantienfe, & illius auto-
ritate, ne nos, poft renuntiatio-
nem hujufmodi , in opprobrium
Apoftolicæ Dignitatis, aut per-
fonæ noftræ vilis , aut in mino-
ri reverentià quam decct, habea
mur, de ftatu noftro ST
vitâ , atque plenâ libertate fue-
rit nobis provifum® fecundum
formam diledis noftris Guillel-
mo tituli S. Marci LRrefbyteros
& Francifco tituli S$. Cofmz &
Damiani Diaconi Cardinal. &
Venerabili F. N. Gerardo Epif-
copo Carcaflonenfi per nos da-
tam, & etiah dilectus filius nol-
ter Fridericus Dux Auftriz JL
luftris, cum Chariff. in Chrifto
filio Sigifmundo Romanor. Rege
pacem & ejus gratiam obtineate
Et infuper fi, quod abfit contin-
geret nos in libertate plenà poli-
tos recufare renunciationem hu-
jufmodi facere, aut ad illamr fa
LORS SE : Len ? Bo
a ‘à rss Suteere
du Concile de Conffance. 355
effe decernimus. Et in præmiflo-
rum veritatis teftimonium præ-
fentem cedulam noftro nomine
manu proprià fignavimus. Datum
8& aétum Friburgi, Conftantien-
ciendim Procuratores legitimos,
& irrevocabiles conftituere, vel
hoc ultra duos dies naturales,
oftquam fuerimus requilfiti, præ-
mifla differre, ex nunc, prout |
ex tunc diéto Papatui renuncia- fis Diocefis, dic xx1x. menfis
mus , & haberi volumus pro non PR M.ccccxv. Pons
Papà ,ac omnes Chrifti fideles ab | tiñicatüs noftri anno v.
emni vinculo obedientiæ, & alio Sic fignatum. Ita facimus &c
quocumque, quo nobis, per ju- volumus , dummodô præmiffa 1e
ramentum, vel alids tenentur ab- | pleantur per totum xx: diem Maii.
folvimus, & ex nunc abfolutos
Citatio publicata C Decreta in plenä Sefione, die fovis 2.
Mais, per D. Archiepifcopum fanuenfem contra Papan,
cum falvo conduciu. ù
In nomine S. & Individuæ Trinitatis &c Sacrof. Synodus Conftan-
tienf. &c. Extar in fupra ditla Edit. Parif. ibid. f. 37. Cum licters
fubmiflionis Ducis Aulftriz.
1e Jovis rx. Maii , in fefto
Afcenfionis Domini fuit ce-
Icbrata Miffa de diétà folemnita-
te, per Cardinalem Cameracen-
fem.in navi Eccicfiæ Conftan-
tienfis , ubi Sefliones fuerunt, præ- :
fente Imperatore, x111. aliis Car-
dinalibus, Prælatis in magno nu-
mero, & quampluribus aliis. Et
in medio Mifiæ M. Perrus de Ver
faliis Monachus S. Dionifii in
Francià, in dfécräâ piginà Profef-
for fecit Scrihonem & fecit fuurh
thema. Hic ftati$, afpicientes
in Cœlum. A&. r. & in Epiftolà
dicit & deduxit fuum thema tri-
plici modo. Scilicet de duritià
cordis » & pertinacibus, qui ni-
mis funt pertinaces in fuis opi-
nionibüs , & contra veritatem &
juftitiam faciendo aliquibus Do-
minis pro muneribus receptis vel
recipiendis , aut aliàs pro libito
veluntatis fux,
- ficant
Eadem die rx. Maïi, €X otdi-
natione Concilii, iverunt apud
Friburg ubi erat Papa Archicpif-
copi Bifuntinus, & Rigenf- de
Ordine Prufliz in Alamannià, ad
exhortandum , monendum,
requirendum Pap:m ut vellet ve=
nire Conftantiam ad Concilium »
ad fratres & filios ; quos fic di-
miferar, & reliquerat fine Pafto-
re, & ab cis aufugcrat ; figni-
cidem, quod autoritaté
Concilii citatus fucrat ad certos
fines, ut in citatorio fuperfcripto
continctur, & ad diem x111+ ejuf-
dem menfis Maïi, Et ulreriùs in-
timarent eidem , quod 4 Sacro
Concilio mandatum habebant
eumdem ponere in manibus Con:
ii & fe tencre fecuros dein=
ceps. Qui D D. Archicp. appli-
cucrunt.Friburg die x. Maïi,
& cidem expoleierun (uam Le
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356 Preuves de la Nouvelle Hifloire
gationem. Quibus exhortationi-
Bus, monitionibus, & requifitio-
nibus auditis per eos, refpondit
Papa vultu jucundo , quod mul-
tùm gaudebat dcorum adventu,
& quod promtus & paratus erat
ire cum iplis Conftantiam, vel
alibi, &-ex tunc afcenderet equum
fi vellent, & quod non quærebat
aliud nifi venire Conftantiam 2d
Concilium, & quod fibi difplice-
bat ipfum fic Concilium dimifille,
malo confilio ductus.
Et hic eft advertendum quod
die xx1v. Aprilis, qu Papa re-
ceffit à caftro novo, & venitite-
tüin ad Brifac, & tandem apud
Friburg, D. N. fuit in tutà cufto-
diâ Ducis Auftriz, fic quod
non potuiflet cvadere manus ejus,
eo quod reddendo, & reftituen-
do Papam Concilio, iple Dux
fperabat recipi in gratiom Impe-
_ratoris, & totius Concilii, prout
ita fibi accedit v. Maii prædidi,
& ita apparct per accordum fu-
praditum. Item ad Requeftam
Concilii, Imperator mifit cum
hétis D D. verfus Papam, quen-
dam Nobilem de Aliamanniä, vo-
catum Burggrave, cum ccec.Ar-
matis, ad cuftodiam fecuriorem
Papæ.
Die Lune xir1. Maii in Sefione publica fuit continuats
dies affiguata Papa non comparenté, prouf fequitur.
In nomine S. & individuxæ Trinitatis &c.
Habetur eriam in cad. Edit. Parif. col. 55.
Die Martis x1v. menfis Maii in S effione publics per Patriar-
cham Antiochenum lata P fententia [uper [ufpenfionem
adminifirationis
apatus contra L). Johann.
e ° :
Habetur eiiam in ead. Edit. Pari. col. 64.
Pro tunc fuerunt reccptæ litteræ Regis Aragonum, quas mifit Im
peratori fuperfaéto unionis.
ne Princeps & Donmi-
ne Sigifmunde, Dei Grâtià, Ro»
manorum Rex femper augufte ;
& Hungariæ, Dalmatiz,, Cro2-
Uæ &cc. Rex, Frater vefter Cha-
riflimus Ferdinandus » Cèdem gra-
tiâ, Aragonum , & Siciliæ Rex :
Salutem in eo per quem Reges re-
£nant. Sereniff. Rex. Nunciatus
fuit mihi receflus illius qui per
aliquos vocatur Johannes Papa :
am relati func dibores »> tri.
bulationcs quos fufertis, tam à
falfis fratribus, pacis inimicis ,
quàm in tribülaticnibus Diaboli,
& aliorum Sc&atorum ejus, qui
bus refiftite fortes in fide, & {ci
tote quoniam adverfarins nofter
Diabolus , in ifté fanéto minifte-
rio , tanquam leo rugiens circuit
quærens quem devoret. Et vos
Sereniff. Rex eftote fidclis ufqne
ad mortem, & dabitur corona
vitæ, quia, fi Deus eft pro nobis
ds Concile de Conflance. | 357
quis contra nos ? fi Deus adjutor
eft, non timeatis quid faciat vo-
bis horño, Sperate in Domino,
& viriliter agite; in tanto mi-
nilterio , fobrius eftote, & lon-
ganimis , fupportantes in patien-
tia tribulationcs omnes ; quoniam
per multas tribulationes oppor-
tet nos intrare Regnum Cælo-
rum : perfcverate in propofito,
. & vifionem defimul impleamus,
& credo quod Dominus per fuam
TRS RE , & merita Bea-
till. Virginis Mariæ ,.nos illumi-
nabit ce y quod faciemus vo-
luntatem ejus, & iple diriget pe-
des noftros in viam pacis, ut de-
fideratum videamus hujus minif-
terii finem.
Serenill. Rex paratus fum , vic-
turus & moriturus, & in tanti
profequutione minifterii femper
efle vobifcum. Omnes tribulatio-
nes ocCurrentes paritcr fuppor-
tando , quoniam fidelis cft Deus,
qui non patietur nos tentari {u-
pra id quod poterimus , fcd fa-
ciet Ctiam intentatione ptoven-
tum , ut poflimus fuftincre. Se-
renifl. Rex, rogo vos quatenüs
cum amore, & timorc Dei , nul-
latends deficicndo profequamini
fand@um iftud negocium , non re-
cedendo retrorfum , ut non ve-
niat vobis exemplum datum in
Evang, cœpit ædificare, & non
potuit#onfummare : {ed fortiter,
conftanter , & viriliter agite ,ut
de illo autor excatis taliter, quod
meréamini habcre refponfum à
D. N. Jefu Chrifto, qui vicerit,
& cuftodierit ufque in finem ope-
ra mea, dabo illi poteftitem {u-
per gentes & Regna, & repet
eos ir |
IR virga fcrrcx, & tnquim
vas figuli confringentur : ficue &
ego accepi à Patre mco , daboilli
ftellam matutinam. Serenifl, Rex,
Altiffimus contemplationc Bea-
fl. Virginis, veftram Screniff.
perfonam in fua gratia conferver.
Scriptum manu proprià xx1ve.
die Aprilis, anno à Nativ. D.
M. ceccxv. Ferdinandus Rex.
Item, Dic xvir. Maii Papa
cum Ambaxiatoribus præfatis ap-
licuic villam Celle , quæ diftat
duobus milliaribus Conftantii,
in qua ftetit fub ar@à cuftodià,
mutatis omnibus fuis fervitori-
bus, præter coquum, & aliis
novis ei traditis, ufque ad ulti-
mam Maii, autorttate Concilii,
videlicet Epifcopo Tholonenfi,
cum aliis vero, vidclicet de qua-
libet nationc dux notabiles per-
{onx.
Nota tamen quod in villa de
Friburg ,; antequam inde Papa
recederet, Dux Auftrixæ fpolia-
vit eum fuis omnibus cibus,
& vaiflellis , & etiam proprià
capà , aded quod vix rermanfit ei-
dem una camifia ad mutandum ,
& fatis erat faina publica. Poft
modum Papä exiftente in oppido
Celle , & Duce Auftrix, per or-
dinationem Concilii, in Cont-
tantia ; ipfe Dux mandavitPapæ,
uod erat Conitantiæ in ofta-
gio, & quod mitterct fibi ccc.
Ducatos, vel amplius, quod Pa-
pa dolenter audivit, prædiétis at
tentis : tamen refpondit , quod fi
haberct pecunias, libenter face-
rer quod petebat, fcd nullas ha-
bcbat : diccbat etiam Papa quod
ip& Dux habuerat ab eo, pluf
quain triginta millia Ducatorum.
Jrrm , die xv111. cjnfdem mens
Yyii
358 :
fis Maii Archicpifcopus Rigen-
fis venit Conftantiam ad Conci-
lium, ab oppido Celle , & retu-
lit Deputatis Nationum Statum
D. N. Papæ. r°. Quod erat hof-
itatus in villa Celle, in una
Éoftclaria , nec erat fub tutä cuf-
todià , & quod providerent.
2°. Quod Papa fe recommenda-
bat Prælatis exiftentibus in Con-
cilio & multüm amare flebat , &
oraviter pœnitebat de commiflis
per eum , dimittendo Concilium
per eum vocatum , & quod Con-
cilium compaterctur fibi, & cum
co melids ageret , ut pollet.
Item, x1x. ejufdem menfis, ih.
die Pentecoftes , Epifcopus Tho-
Jonenfis, & alii Deputati pro af-
fervatione D. N. Papæ, .
ad Villam Ceéllæ, & xx. die fe.
quenti, expolitis caufis quare ve-
nerant , Le os Epifcopi Tholo-
nenfis , Papa cœpit amariffimè
flere, & illà die diéti Deputati
dederunt licentiam omnibus fa.
miliaribus Papæ , qui licentiam
‘cœperunt ab co, cum ingentibus
ou » Clamoribus , & do-
oribus, tam ipforum , quam cir-
cumftantium omnium, & Papa
excufavit fe fuis familjaribus ;
nam difplicebat fibi, quod non
habebat undè poflct cis fatisface-
re, vel aliquid dare, cum nihil
lus haberct, Itcm illi dic ipfe
holonenfis Epifcopus reccpit
bo , fine Bullam à manu
. Papæ per ordinätioncm Con-
cilii, & illam mifit Deputatis
Concilii Conftanticnfis interclu.
fam {ub figillo. |
/rem , Die xxrv. diéti menfis,
en Papa non erat fub tutà ; &
451$ arétà cuftodià , fuit inclufus
Preuves de lx Nouvelle Hifloire
in quadam turri illius. villæ de
Celle, ut dicitur, fortiflimi, &
fuerunt ordinati ccc. Hungaïi
armati ad cuftodiam Papz , ex
ordinatione Concilii. Item ef die
Epifcopus T holonenfis venit Conf.
tantiam, & attulit Cedulam de
oblationibus Papæ , fub formi
quæ fequitur.
Anno D. mM.eccccxv. Indi&,
8. die xxrv. Maii, in Oppido
Ctlle , Conftantienfis Diæcel. D,
Johannes Papa X X 111. auditis
RKR. in Chrifto PP, DD. Cardi.
nalibus de Urfinis , de Camera
co, de Chalanto, Salutiarum,
& Florentino, itidem & in præ.
fentia ipfius D. Papæ conftitutis,
qui ad eum ex parte Collegii ve
nerant, & per eumdem D. Pa-
pam, le&tä quädam Ceduli , qua
fuit advifata fuper modo proce-
dendi ad fententiam, quam for-
mavit facrum Concilium Conf-
tantienfe , contra ipfum D. Pa-
pam , dixit & refpondit qualitet
miferat ad dicendum certis Præ-
latis facri Concilii , per venera-
biles Fratres fuos Videm Tholo-
nenfem , & Fredericum Auguf-
tenfem Aie ac per dilec-
tum filium Johannem Phiton S:-
_tifberienfem Canonicum , quod
volebat , & præfentialiter vult in
omnibus ftare, & fe conformate
omnind ordinationi , deliberatio-
ni, & determinationi digfi fact
Concilii : quodque, ficut pr#-
fertur , mifit ad dicendum , 1t
ipfis D D. Cardinalibus dicits
Ponder » & promittit _ promo
corde , animoque volenti, qu
facere vult bon fide : & 1n. ca-
fu quo placeret di&o facro Con
silio , quod ipfe D. Johannes 6
du Concile de Confiance. 359
dat Papatui, paratus ef ftatim ,
juxta deliberationem & volunta-
tem diéti facri Concilii, & in
hiis omnem fecuritatem fibi pof-
fibilem vult dare , quod nullo
unquam fempore , per fe, vel
alium, directè , vel indire@è ve
niet contradictam ceflionem.
Porrd fi omnind dictum ficrum
Concilium voluerit proccdere ad
fuam fententiam, fuper amotione
ejufdem D. Johannis à Papatu,
afkrmavit, & affirmat quod non
vult reclamare, nec reclamabit
contradiétam fententiarh profe-
rendam , quin im ipfam ratifica-
bit, & approbabit, eamdem ac-
ceptabit, & in quantum in fe fuc-
rit, confirmabit, & omologabit,
omni modo , viä, & formä quibus
meliùüs & utilius dicto facro Con-
ctlio videbitur expedire. Rogat
tamen afecuofiflimèe , per vifce-
ra mifericordiæ D. N. Jefu Chrif-
ti, diétos Prælatos , & alios quof-
vis de dicto facro Concilio, quod
dignentur & velint commenda-
tum habere honorem fuum , per-
fo6nam, atque ftatum , nullam ta-
men Îæfionem unioni Eccleliæ
præferendo. Serenifl. verd Re-
giam Majcftatem invocando, pro
ffragio, & auxilio opportuno.
Offerens fe Pots ad prædic-
ta peragenda perfonaliter > ad
Eonftantiam Civitatem , vel ad
alium locum, prout placebit dic-
to facro Concilio , adimplere,
præfentibus RKR. PP. DD. præ-
dictis, & Alberto Aftenf Epif.
copo; Venerabilibufque DD. Jo-
hanne Phiton fupradiéto , & Guil..
lelmo Clyn facræ paginæ Profef-
fore , Ragimancho de Rechis in
Ccretis Licentiato, D. Alberto
1 +
de Worchemburg , Petro Gaves
tani in Decretis Baccalaur. &
Pontio Gaudo : in quorum tefti-
monium Præf. D. Johannes Pa-
a, hic inferius manu proprià
e fubfcripfie. Cujus pe
tenor talis eft. Ego Johannes
XXIII. Papa prælibatus , præ-
diéta per alium de mandato mes
fcripta approbo , & confirmo ac
fponte & liberè volo adimplere
cum effcétu , & ad robur præ-
miflorum mañu proprià me fub-
fcripfi. Balthafar.
Die xxv. Maii præfentatæ fue-
runt facro Concilio Conftantienfi
litteræ Ducis Burgundiæ fe ex-
cufantis fuper rumoribus curren-
tibus contra eum in Conftantia,
& alibi.
Reverendi in Chrifto Patres,
venerabiles , ac doctiflimi viri:
per R. P. Epifcopum S. Pontii ;,
& demüm per vener. P. Abba-
tem S. Johannis Remenfs Con-
filiarium meum , fimilis vero te-
noris litteras binas veftrarunt cif-
cumfpeésionum recepi, nuper,
uibus primo ftatum miferabi-
lem Ecclcfiæ Saicrofanctæ , ve-
nientem ex ambitione contenden-
tium de Papatu ; modos quostc-
nuit D. N. Papa modernus, qui-
bus minimè contentamini ; fuum
receffum à veftro facro Concilio ;
quibus etiam fubrcrfugiis differt
implere quod debet, & promi-
fit, pro unione fanétæ Matris Ec-
clefiæ feriofiùès narrant; & tan-
dem per ipfas me gratiofiffimè [O=
gatis, & requiritis, quod ipfum
D. N. in meis dominiis nu Jate=
nùs reciperem vel recipiam, etii
jam tempore receptionis littera-
rum foret ibi, taliter. cum cuftos
360
diam; quod de ipfo, pro beno
Ecclefiæ univerfalis peflitis libe-
rè difponcre, vel quod eum fta-
tim remittam ad Concilium ge-
nerale. Subjungentes quod fidem
indubiam dare velim præfatis
RR. PP. fuper mihi per eos di-
cendis ex parte veftra. .
Quibus litteris le&is, & co-
rum audità credentià , vehemen-
ter dolui, cum fperarem unio-
nem optatiflimam ex oblatione
fanctiflina Ceffionis D. N. nuper
fai , celcriter aflequendam,
quam , proh dolor ! Fou cerno
diflerri. Spem tamen concipio, fi
veftra facratiffima Synodus à cœp-
tis non defiftit: quæ fi perfeve-
ret , pulfantibus aperiet Deus of-
tium imifcricordiæ fuæ, ad {ol:-
tium fingulare lamentabiliter plu-
rpimorum, & ne vacillet veftra
congregatio fanctiffina , fed per
veritatis nuclceum , mendacio-
tum cortice fublatä pafcatur, cui
milevolorum relatu Lesetur
et 5eme præd. D. N. velle reci-
pere , fovere, & conducere, in
præjudicium unionis Ecclefiæ , &
Contra determinationem: veftræ
Synodi facratifimæ , veritatem
rei geftæ, cui, fine repulsi men-
da:ii contradicere.fas non etit,
vo:is expono.
Poft reccflum D. N. à Conf.
tantià , ipe D. N. ftarim mift
ad'me folcmnes oratores fuos,
per quosmihi mandavir, omni-
nù nefcienti quemodo, vel prop-
ter quod receflerat, & quod ad
hoc Conftantiam dimiferat fo-
lèm , ut promiffa compleret in
proptia perlona,volensireNiciam,
ad renuntiandum , ficut pro-
miferat in Cedula fua. Si humili-
Preuves de la Nouvelle Hifloire
ter, fi reverenter ipfos debui re.
cipere , & ingratè refpondere,
quod iplos fciebam Nuncios Pa.
pæ Pattis N. San@tiff. ab Eccle.
fià pro tali habiti, & tenti, non
reprobati, non condemnati, PrC=
mittentis fe velle cedere ,. & om-
nia facere , quæ forent ad bonum
unionis Eeclefiæ , judicent V. Pa-
ternitates : infanum quippe cre-
deret, ut æftimo, un. quili-
bet etiam prudentiffimus , Papam,
quem ad omne bonum difpofitum
cerneret , fe nolle recipere, &
præfcrtim fub fpe illum inducen-
di ad quælibet meliora , |
Ea proprer eis refpondi, quod
ipfum D. N. animo libenti, &
jucundo reciperem, ficut præfer-
tur difpofitum , & tamdit trac-
tarem honorificé, quamdiu per-
fifteret in bona fua voluntateäi
quæ præparatoria fuerint, ut Ie-
curiùs ad patriam accederet, quo-
rum rumores ad veftras Paterni-
tates pervencrint , referantur ,
ofecro , ad primà refponfa , quæ
difpofitionis fecundz nullo modo
poflunt adaptari. Nempè RK:
Patres, vener. ac doétiff. viri,
de veritate geftorunt veltris lit-
teris, & RR. Patrum relatione
Ritrudtus, quibus afferitis recef-
fum D. N. clandeftinum & fcan-
dalofum efle , etfi recipiatur à
quocumque, per hoc ee
ri non modicum Ecclefiæ unio-
ni, quam totis viribus, & toto
(fe perquirere vellem ; non In-
{anè Confilium mutari , difpo-
nens numquam contra delibera-
tiones veftras , quibus omnino
cum cæteris Principibus Catholi-
cis adhærere cote , Præfa-
tum D. N. recipere , vel accep-
nr tarç }
du Concile de Conflance. 361.
rate; quinimd vobifcum, cum
præfatis unanimiter laborare ad
extirpationem præfentis peltiferi
fcifmatis, per omnes vias per cϾ-
tum veftrum facratiflimum advi-,
fandas, & concludendas , & fi
quid in contrarium per oblo-
qu''tores differri contingat , cu-
retis rejicere, precor , mendacia;
nam nunquam mentem concepi,
primitüs, vel poftea, quod ver-
gere crederem in præjudicium
unionis prædictæ, vel conclu-
fionum veftrarum.
Præterea RRKR. PP. ac eruditiff.
viri relatu fide dignorum com-
peri , per nonnullos homines,
paucos magni ftatus aliquos ve-
rù modici, ipforum complices ,
& fautores, tin ftantes ,
_omnes auteminjuriari mihi, quan-
tüm in eis eft honorem meum
multipliciter gravare nitentes,
& pee in matcria fidei Ca-
tholicæ , occafione cujufdam pro-
pofitionis nuper fa&æ coram D.
mco ÂAquitaniz Duce , primoge-
nito D. mei Regis, & multis
Principibus Franciæ, omnifque
Status Regni multitudine nume-
rosà ; in quâ dicunt multos erro-
res in fide efle contentos, per me
ut mendaciter aflcrunt , cum fuis
erroribus approbatæ, quibus, pre-
cor , nullam adhibeatis de
tiam, attentis quod prædiéta funt
modis per eos tentis, nonin ve-
recundis tantum, fed etiam ra-
bidis, de quibus per Ambaxia-
tores noftros vosifcum ftantes po-
tuiftis, & adhuc poteritis , fi pla-
cet, pleniüs informari.
qe Pr Dons
du deD Cu ,. cet HOME
IS; omo gloriofifMirä Fran-
ciæ originem duxi, quæ Dei
gratià monftris hærcticæ pravita-
tis contaminata nunquam fuifle
legirür , Patre , non folum Ca-
tholico , verum ferventiffimo pro-
fequutore unionis Eccleñæ, hlio
Regis Franciæ , non theologicè
eruditus fubtilitatibus fidei, {ed
firmiter credens , & confitens
fimpliciter , quæ nobis per Chrif-
tum, per Apoltolos , per fantam
Matrem Ecclefiam tradita funt,
utpote Chriftianus Princeps, mi-
les, & laïcus, paratus non folum
credere quæ fanéta Mater decre-
vit Eccleña, fed etiam tutari
& deffendere manu militari, uf-
que ad effufionem proprii fan-
guinis, & meos fubditos, ad ea
credenda” & deffendenda fi fit
opus. Videant , qui funt d:lato-
res, quid movet eos dicere quod
pa propolitionem pie -
milfam, errores approbavi , quos
nunquam Cognovi » vidi ; aut
intcllexi 3 cum fi qui fuerint,
meum L
Si cunéta penfctis , odio di-
cuntur, & infanià, non fidei ze-
lo, quod fatis proh dolor ! of-
tend.runt in Francia , daim €o-
rum quidam væfanià duéti | nifi
funt, fub umbrâ veritatis fidei
dogmatifarc nullam pacem mé-
cum poffe ei: ratione ap-
probæionis præ ct. |
Attendant ulteriùs, quæfo, V.
S. Paternitates 3 quid in propo=
fitione præimi:sà demeruerun » FE
etiam plurimos contincat Res
quod negant plurimi , fi profera-
tur illa quæ veraciter per M. Jo-
hannem Parvi prolati çft, non
fita
illa quæ fub cjus nomine cor.
di:icur , Parifis » per æmulos
| Z
excefferint intellectum.
362
mecos, & inimicos,me non vocato,
vel diéto Parvi, loco non tuto,
taliter qualiter condemnata. Nam
fola fata, ex quibus volcbant
conclufionem inferri , quam quæ-
rebam , diéto Parvi credideram,
ui , literatorum more, majorem
Éee præpofuit prælibatis , ex
quibus conclufioncm intulit, in
modum fyllogifmi.
Si quid de fuo mihi non-co-
gnitum, quid nec quilibet cru-
ditus benè percepifict propoluit
per approbationem gencralem ,
quod mihi reftat impingendum ?
quod fi mihi conftitiflet erro-
neurm ,; nunquam aphrobaffem , .
quinimd VE us quibuf-
cumque reltitifflem. Ergo repel-
Jantur fupplico , qui tam invere-
cundè & mendaciter nkuntur af-
fererc in fide me quippiam dili-
quille, & non folum Ne
verüm puniantur per juititiam fa-
cratifl. Concilii, qui, quamvis
fimulant fe nihil agere velte di-
rectè contra me , hanc tamen ha-
bent depravatiffimam volunta-
tem, quia quærunt, diétà pro-
pofitionc damnatä, guerram no-
vam in*Regno Franciæ , quod
avertat Altiffimus, perniciofiffi-
mè fufcitare, quam timent fore
fopitam. |
Et ut veftra Synodus fan&if.
me Catholicum tencat, +eftris
defhnitionibus factis , & fiendis ;
cæterorumque Conciliorum fà-
crorum humiliter adhærentem,
nec volentem quippiam fuftinere
quod fit erroneum, vel contra-
tium fanæ doétrinz , feu fidei
Orthodoxz: & fi per approba-
tonem præmiflorum fic genera-
hiver fatam , veniat , Vel intelli-
‘aliis, coram ve
Preuves de la Nouvelle Hifloire
gatur aliquid approbatam, quod
per fan&am Matrem Eccleliam
decerneretur contrarium verita-
ti fidei Catholicæ , vel fanæ doc-
trinæ, veftro cœtui fan@iff. no-
tifico me nunquam intellexifle,
voluiffe , vel velle talia approba-
re, & ca fupplico, pro non ap-
probatis vel Lois haberi per vos,
quæ corrigenda defhnitionibus
veftris fubmitto. Supplico autem
affeuofiüs ut valeo, quod fi quid
in hâc materiä, pro præmifis vel
Éis circumfpec-
tionibus producatur examinan-
dum , cum expreflione nominis
mei , vel d'é&ti M. Johannis Par-
vi, feu aliter quomodocumaque,
taliter ventiletur, & difcutiatur,
vocatis Ambaxiatoribus meis,
quod evidenter vobis conftet de
propofitionibus per diétum Parvi
veraciter prolatis ; ita quod aliæ
di&is nominibus non damnenturs,
per eos confiétæ, vel mendaciter
affertæ , quibus fufficeret id ha-
bere, quod in dedecus meum rt-
dundare poflet, & difcordias in
hoc Regno feminare.
Confiderantes quod vulgus alts
non fapiens, per malos &c afu-
tos, faciliter inducitæf , maximë
fub fpecie boni, præfertim fidei
ad credentiam , quæ per hypocri»
tas & fidirios prædicantur , quo»
rum nonnulli de prædiétis con-
vincuntur fore fimiles, qui vef-
trum gloriofiffinum cœtum men-
daciis voluerunt decipere plurcs
afferentes Regnum Franciæ pet”
ditionis fo om pericule , ft
propofitio præmiffa non damne-
tur, cujus errores fingulares le-
thaliter infecerunt, cum revéra »
de diétà propoltione null: fuc:
Du Concile de Confiance. | 363
tit, in Regno memoria , vel
quafi , nifi prædici fuâ malitià
in odium mei, & Regni fubver-
fionem modis tyrannicis mate-
riam di@æ propofitionis , nomi-
ne meo, & dicti Parvi mendaci-
ter confiétz , ficut præfertur,
damnabiliter excitafflent, Amba-
xiatores meos & fervitores , vo-
bifcum exiftenres , precor , in
mMeis & fuis agendis velitis ha-
bere fpecialiter recommiflos, &
mihi refcribere quæque grata.
RR. PP. venerab. & do&iflimi
viri , Chriftus vos confervet in
vinculo pacis & charitatis, &
taliter PIRE concedat, quod
De habeamus optatam in die-
us noftris. Scriptum Divioni
xv. Maii.
Die verd xxvr. Maii , per or-
dinationem Concilii, Epifcopus
Vaurenfis, & alii tres de quatuor
nationibus Prælati mifli fuerunt
apud Cellas ad exhibendum Pa-
formatos contra eum articu-
s, & ad eis refpondendum , qui
fuerunt articuli £v. numero.
Item ad intimandum eidem Pa-
pz, fi quid vellet dicere contra
proceflum contra eum tentum,
& tenendum , quominüs, &c.
item ad citandum eum , ut certâ
die veniret, feu compareret fi
vellet ad audientiam , ferri fen-
Sententis privationis, © depofitionts Foba
tentiam fuper diéto proceflu , &
fi aliquid vellet opponere , quoe-
mins, &c.
Die xxvrr. Maii præfati De.
putati redierunt , & retulerunt
Deputatis Concilii, quod prædic-
ta adimpleverant juxta pol'e : fed
cum prædiéta pps CO
ram Papa, & caufam fui adven-
tus expofucrunt ; D. Papa ref-
pondit quod contra articulos &
proccflum nihil volebat dicere,
{ed de toto proceflu, & fenten-
tià fe eos ad Concilium,
quod fciebat non poife errare.
Imd , ut anteà promiferat , per
fuam Cedulam , volebat fentene
tiam approbare , & omologare,
quoniam benè recognofcebat fe
ccaffe in Deum, & Ecclefiam,
feu Concilium, fic aufugiend®
de loco, ficut fecir , & volebar
quod Concilium amplius non mit-
teret fuper talibus ad eum, qui
paratus erat obcdire Concilio ,
eui fe recommendavit humillimè
fuper quibus fuerunt petita in{-
trumenta ab ipfis Deputatis in
ER Papæ, quæ omnia fimi-
iter fuerunt relata per eofdem.
Coinmiffarios , feu alcerum eorum
in publica Seflione, antequam
publicarent fententiam de xxXIX«
Mail.
nnis Pape XXI11.
pifcopums
Pr'onuntiatza in A te xIxXx. Maii, que fuit
Mercurii, in V igilia
Nationum.
Acrofan@z Gencralis Conf-
tancienfis Synodus Ecclefiam : rirpationem prælen
ucharifiiæ, Domirs per
ditrebatenfers , affiflentibss quatuor Deputatss ,
quatuor
Catholicam repræfentans ad cx-
entis fcifmatis,
Zz ij
364 Preuves de la Nouvelle Hifloire
& errorum Ecclefiæ reformatio-
nem in capite, & in membris fa-
ciendam , in Spiritu fan@o, le-
gitimè Congregata , ad faciliùs,
utilids , ac liberius unioncim Ec-
clefiz Dei confequendan, pro-
nunciat , decernit, ftatuit , & or-
dinat, &c.
Reliqua habentur in Pref. Edit.
Panif, col. 95. nu
Copia Litterarum Ducis Burgundis, fe excufantis fuper fbi
simpofitis per Ludovicum de Bararis fratrem egine
Francie, GencraliConcilio direclarum , & 1.Junis receptar.
| 8
D Everendiffimis in Chrifto Pa- | to Ludovico hofti meo capitali,
AN cibus, ac venerabilibus, & | mendaciis aflueto , qui tam in-
doiflimis viris facrum Conftan- verccundè non cft veritus diff:-
tienfe gener:le Concilium cele- | mare D. fuum & no dic-
brantibus, Patribus meis percha- | tum filium meum dilc@iffimum,
riflimis , vefter.in omnibus Jo- | qui nunquam fibi nocuit, & me,
hannes Dux Burgundiæ, Comes | mendaciter & faliè, in præfen-
Flandriæ, Arcecfñi, & Burgundiæ. | tia tantorum. Quibus de veritate
RR. PP. imChrifto , fpcétabiles | relatis per eum, contraria per
ac doétiffimi viri. Quia crudelcm | diétos DD. filium & fratrem,
prudentes appellant qui famam | breviter poterit corftare , fidem
propriam negligit, quædam te- | nullam adhibere velitis : Quin
térrima, quæ manifeftè convin- | imd ipfum , tanquam mendacem
cuntur non folum mendacia , fed | & detraétorem repellere, ingra-
& falfiflima , quæ Ludovicus de tumque beneficiorum tot, & tan
Bavariä , contra D. meum Du- torum , quæ recepit indignus à
cem Âquitaniæ primogenitum fi- | gloriofiMimà Dome Franciz , pro-
lium Regis Franciæ , fratrem | ditionis Dei , Ecclefiæ, Princi-
meum dileétiffimum Ducem S2- pis tanti, & totius Chriftianita-
baudiz , & me, honorem ipfo- | tis palâm & publicè ponere nifus
rum & meum, coram Serenifl. | eft, & ipfum Principem Serenifl.
Principe ac DD. Sigifmundo Dei | inducere , quod diéto Lurdovico
Gratià Romanorum & Hunga- | nullo modo eredat, ipfumque re-
riæ Rege fcmper Augufto, D. & | pellat à nobili fuâ comitivé , n8
Confanguineo præchariflimo , & | pollwfatur fæœdis fuis moribus ;
veftris circum'pcétionibus protu- | quam jam mendaciter & false vo-
it, réprimere volens, & adin- | luit decipere , prætcndens illa
venta mendaciter ofterdere, quf- quæ ee fas non cft, & quæ
dam litteras fcribendo diéto Se- tanti Principes potids mori , quim
renifT, Principi D. mco, quarum cogitare , & per alios , cogitaté
Copiam didis veftris circum- | feveritate juftitiæ vindicare vel-
fpe&tionibus , præfentibus inclu- | lent. Concludentes cunéa quæ re-
fam tranfmitto , veftro cœtui fa- | tulerit fimilia fore : folùm nem-
cratifluno fupplicans,quatendsdic- pe prætçndit, ut per fas 40 n6
Da Concile’ de Conflance.
fas, De , honoreque poft pofitis
fe vindicare valeat, & ad dam-
nabilia quæ quærit , tot an fraéti.
bus pervenire , fuo more. RR.
PP. in Chrifto, fpeétabiles, &
do&iffini viri , veftris circum-
fpectionibus fupplico , quantüm-
cumque Valeo, re inftare
velitis erga præfatum Serenifli-
mum Principem, quod propter
mendacia diéti Ludovici non ob-
mittat fan@iff. fuum propoñtum
eundi Niciam, & tranfeundi per
Burgundiam, & Sabaudiam, in
quibus reperict fratrem meum
piædictum & me, fuos fervitores
| 365
fideliffimos, patatos ipfum hono.
rificè Juxta vires recipere, & fe.
curé conducere, fecuritates infu.
per quafcumque pcflibiles fibi
dare, Quamvis fupervacuè pe-
tentur. Nam ecrit inter illos qui
fibi melids & fidelids fervire vel-
lent, & poffent, & eum cuftodire,.
quam facerct diétus Ludovicus
Sator zizaniæ praviflimus. Vef-_
tram Congregationem confervet
Altiffim. & dirigatin viam pacis,
Cujus coadjutor exiftere Cupio ad
Dei gloriam fingularem. Scrip-
tum Divioni, die xxvr. menfis
Maii.
Super codem littere ad Imperatorem, de quibus fupra
fit mentio.
Ereniflimo Principi D. Sigif-
S mundo, Dei gratià , Romano-
rum & Hungarorum Regi fem-
per Augufto. D. & Confanguineo
charifhimo. Veftræ Majeftatis hu-
millimus Confanguincus Johan-
nes Dux He , Comes
Flandriæ, Arteli, & Burgundiz.
Sereniflime Princeps , ac poten-
tiffime Rex, femper Augufte ; ac
Confanguinee percharifinne. Per
Oratores meos Conftanciæ flan.
tes, & alios quamplures nuper
accepi, quod & pure fervitc-
ribus meis à multis fctiptum ef
Ludovicum de Bavariâ, palim,
in prælentia Veftræ Majeftatis &
plurimorum magnatum facri Con.
cilit, non femel tantüm , fed ite_
ratà vice, fine rubore, falfè s &
mendaciter {ue more, dixile me
cum D. méo & fiio. Aquitaniæe
Duce, & fratre meo præcharif-
fmo Comite -Sabaudiæ ; quod
omnipeflimo deterius cenferi de.
bet , in necem vcftram crudelitér
confpirafle. Oh inexcogitatunt
genus mendacii ! Ohferalem mo-
dum nocendi ; qui dum nobi-
lium more, fumere nequit arma,
kcatorum , & fufurronum capit
mendaciat e
Ordiamur à capite. Nepotem,
& D. fuum, düm oriri nititur ,
fuffocat infamiä : gloriofiffimim
Domum Francorum, quæ filiam ,
fororem diéti Ludovici per me
recepit, tantà fœditate maculre
non veretur, à qua reécepit tot
beneñicia non merita , fed libera-
litatc quæfita quædam , cætera
verd fubrepta, præter condignum,
novum germen innoxium , nobi
Lifimum quidem, & tot populis
falutare ous mendati crude-
liter necat. Fratrem meum præf4-
tum veftræ ferenitatis fidelifiimunms
& prudentifimum .. Principens »
Zzi;
366
qui nunquam fibi nocuit, tantis
infamans fceleribus ,. me, non
hiis tantüm, fed nunc, & aliis
pluribus horrendis mendaciter
criminans, adventum Majeftatis
veftræ , cundo Niciam, per Bur-
undiam & Sabaudiam diffluafir,
Tueccns quod in Burgundiài,
ultra, cCc. teneo captivos de
Conftancienfi Concilio, cæteris
infidians tranfeuntibus , volens
er hoc rumpere Sacrum Conci-
ee & unionis facratiflimx pro-
fequutionem impedire.
Si perfpiciat veftra Sercnitas
quis talia dixit, vileicit autori-
tas, cum fit inimicus, vilelcit &
amplis , fi relatoris die con-
ditio, qui fuo D. Veftræ fcilicec
Majeftati fidem quantulam fervat,
non animo, {ed armis dare com
pulfus eft : fed & magis convin-
citur vilefcere, fi relationum ma-
teria penfetur. Quis cnim credere
poflet nos tres tanta facinora,
confpirafle, quæ fi debicè refol-
vantur , proditionem Dei cxpe-
tiuntur primitüs, Ecclefæ, veitræ
Serenitatis, & totius populi Chrif-
tiani, Tinniant aurcs in talibus
referre mendaciis : horreat totus
ofbis audire, quod tanti Princi-
pes tantæ proditionis machina-
verint crimen : convertat quil.
que Catholicus juftæ feveritatis
judicium , contra tam crudelia
vomentem, quæ nec credi debent,
nec à quoquam bonx fidei patien.
ter audiri.
Non eft novum Sereniff. Prin.
ceps, quod diétus Ludovicus ta.
lia femiñavit, qui fuis aftutiis
Domum Franciz gloriofiffimam,
à multis temporibus ; quantùm
bn fe fuit, mendaciis polluens , &
à
{erit, vellem
Preuves de la Nouvelle Hifhoire
nefando Yœdans regimine pernl-
ciofiflimè divifit. Tali non præ-
beat, obfecro , Serenitas veftra
credentiam, qui, f1, contradic.
torem non inveniret, ex prædic-
tis falfa convincitur retulifle,
diétorum D. mei & filii, fra-
trifque mei dileétiff. excufationes,
pro nunc ; non exagerant, quam-
vis corum innocentiæ teftis ido.
neus , & defenfor fortiflimus, fi
foret ee , cfle vellem, cum &
non dubitem ipfos, quibus relata
refcripñ, fibi mendaciter im
fita honorificè repreffuros , fed
me fuum femper teneat fervito.
rem, vaflallum, & con'angui-
nceum fidelitfimum. Nec omitrat,
humiliter precor, veftra Sereni-
tas propter eum, & fua mendas
cia tranfire per Burgundiam, in
uà husnilids, fidelids, & honor.
re veftram Serenitatem te-
cipiam, quàm alibi poffem, quam
tamen non abnuo ibi & alibi to-
tis viribus vifitare, fi calis fit los
cus qui mihi fecurus effe valeat,
& neceflitas inevitabilis non 1m-
ediat occurfum. Et fi quid dif-
due quod abfit, animum vef-
træ Majcitatis fubripiat, percis
piet fecuritates biles fibi dati
quas negaré ne andiflimum repur
tarem.
De detentis autem, teftor Deum
me nefcire, cum, nec hoc, nec
alio modo, ficut mendaciter af-
quomodocumque
facrum Concilium rumperes
impedire , cui ficut ali fcriplis
À afiftere toto pofle. Ex quo ta”
men , per Oratores meos nupef
regreflos, & alios vobifcum ftane
tes, Captivatorum rumOr inn0®
tuit, diligentiam fer] mandavis
7 “+
ra
+.
du Coxcile de Con]lsnce.
ve fi reperiuntur aliqui, capti-
vantibus condigmè punitis, re-
laxentur captivi , ediéto publicè
promulgato, ne fub pænài capitis
in meis Dominiis talia commit-
_tantu£. Dans cunis diéti facri
Concilii fecurum & falvum con-
duétum eundi, manendi, & re-
deundi, fi talia non ferant, vel
committant , feu commiferint;
propter quæ quifque ee ritè
judicaret, ip{os non debere falvo
conduétu gaudere. De præmiflis
autem, & aliis, ut pleniùs & per-
fetiùs veftra Serenitas informe.
tur, propono quantocius mittere
meos Oratores , qui delatores
convincent mentitos efle, eis fuper
honote mco debitè refpondendo ,
qui tanta crimina, tunc falsè,
tunc mendaciter, in dedecus præ-
fator. D. mei &flii, & fratris
mei præchariflimi , atque mci re-
lata, fine repreflione poses :
diutiüstolerare non pofflum. Vef-
tram Serenitatem confervet Altif-
fimus cum profperitate ae
quæ me femper gratum habeat,
atque præcipiat quæecumque pla-
centia, totis viribus implenda.
Scriptum ut fupra.
. Poftmodum venerunt Conftan-
tiam ex parte Ducis Burpgundiæ
novi Ambaxiatores, fcilicet D D.
de Novo Caftro, & Gaucher de
Ruppes, & alii plures nobiles
milites & armigeri, in pulchro
apparatu, qui propoluerunt co-
tam D. Imperatore , ad excufà-
tionem D. Burgundiæ fuperdic-
ta proditione falsd fibi impoñità
per nonnullos qui eam diéto Im.
sn dederunt intelligi, fci-
icet, quod Dux Bureundiz, &
Comes Sabaudix machinati fuc-
367
rant contra Imperatorem , dûm,
& quando iret ad Niciam , ip-
fum interfici faccre , fuper quo
di&ti Ambaxiatores folemniter ex_
cufaverunt D. fuum Ducem But.
gundiæ , dicentes in confpcûw
Imperatoris , præfentibus Duci«
bus, Cemitibus , & Baronibus in
maximä multitudine, quod qui-
cumque fibi dederat hoc intelli-
gi, mentitus fucrat, & qui di-
Cebat mentiebatur, & quicum-
que diceret mentiretur. Quorum
verborum afperitatem D. Impera-
tot prima fronte aliquantulèm
ægrè tulit. In quo É&o non-
nuili Nobiles de familià Ludovici
Ducis Bavariæ fratris Reginæ,
aliquantulüm adverfus Ambaxia-
tores Ducis Burgundiæ commoti
fuerunt , fuitque aliquantulus tu-
multus. Sed Dux Bavarix, qui
eft Comes Palatinus, & Dux Hen-
ricus Bavariæ injeétionem ma-
nuum prohibuerunt, fic quod li-
berè di&i Ambaxiatores ad fuurma
hofpitium reverfi funt : poft quos
D. Imperator mifit ad aflecuran-
dé, pacificandum , & omnia
benè difponendum Comitem,
Burggravium , & nonnullos alios
Nobiles. Ambaxiatores Comitis
Sabaudiæ pauld ante ad Dom.
Imperatorem fuperfimili excu-
fatione D. fui, qui fimilia omni-
nù verba in confpcétu D. Impe-
ratoris protulcrant, ibidem ad-
venerant, præente diéto Ludc-
vico fratre Reginæ, & prædiétis
aliis Nobilibüs, qui pofteà de
villi Conftancienfi, cum benevo-
lentiä Imperatoris, fine fcandalo
reccflcrunt. |
Die xv. Junii intravit Conf-
tanciam D. Karolus de Mal:wt-
ke
368 Preuves de l# Nouvelle Hifloire
fis Ambaxiator Gregorii xr1. cui
multi Nobiles fuerunt obviam,
cum primis iplus Gregorii Am-
baxiatoribus, qui venerant in Ja-
nuario, & habebat pro fuo ftatu
x11. muletos oncratos bonis, &
fex magnos equos duos ad ma-
gnificentiam cjus, cum aliis ccL.
equis, vel circa de fuâ famili.
Die Dominicä iple fecit reveren-
tiun D. Imperatori , & propo-
fuit ipfemet ornatifimo ftylo,
ftando in terminis generalibus, in
Domo Auguftinenfium , dicens :
quod veneratex parte dicti Gre-
gorii ad dandam pacem Ecclefiæ
Sandæ Dei , & quod dictus Gre-
gorius clegerat D. Gardinalem Pa-
triatcham, Dom. Ducem Ludo-
vicum de Bavarià, Palatinum
Reni, cum ipfo minimo inter
eos Procuratores , & Ambaxiato-
res fuos ad Regem Romanorum,
& Hungariæ, & quod non mit-
tebat eos illuc tanquam ad Con-
cilium, quia non fatebatur ibi-
dem effe Concilium, fed ad Im-
peratorem.
Dcindè die Lunæ fuit cum De-
putatis coram Rege, oftendens
poteftatem fibi datum à Gregorio,
&c ibi erant D'eputati cujuflibet
Nationis.
Die Martis vifitavit Nationcs ;
primo Italicam, de quäâerat, &
Anglicanam.
Die Mercurii vifiravit Natio-
nem Germanicam , & poftea Gal.
licanam,in qu fuit honorificè re.
ceptus, & devotè multüm audi-
tus, dicens ; & affirmans quod
qe habebat poteftatemrenuncian-
i Papatui , nomine diéti Grego-
rii, & quod nulli de hoc dubita-
rent, & allegavit pul:hrè Sacram
Scripturam, ad fuum propofitum,
ad movendum Nationem, ut fem-
per haberct {e conftanter , & pru-
denter in omnibusiftis, & finali-
ter explicavit ibiden mentem
fuam , pleniüs quamin aliis Na-
tionibus. Fuit Deputatus D. Epif-
copus T holonenfis ad relponden-
dum, & congratulandum fibi, &
fuo adventui jucundo, qui prop-
ter hoc dimiferat uxorem fuam,
liberos, & patriam, & aliis plu-
ribus modis laudabilibus laudavit
cum,
Poft À A er vero Tohannis XXII. Sacrum Concilium
ÿ
ferip
4 plurtbus Principibus Litteras tenorts fubfequentis,
que geffa fuerunt declarando.
Acro-San@a Conftancienfis
Synodus univerf'lem Dei Ec-
clefiam repræfentans, in Spiritu
S. legitimè congregata. Tali Ptin.
cipi, falutem. Multa conatibus
noftris ad unitatèm Sacrof. Eccle.
fiæ, totiufque populi Chriftiani
falutem tendentibus, in dies fin-
gulos accommoda , profperaque
fuccedunt, per quæ votis &c defi-
deriis omnium fatisfacere arbi-
tramur. Atfi cunéti hanc facra-
tiffimam , faluberrimamque Ec-
clefiæ reintegrationem aifectare
debeant , ad eos tamen qui inter
homines quoddam Imperium nane
cifcuntur, præcipué pèrtiner 27
{in O=
Optare. Undè præclaram ne
du Concile de Conffance:
tum veftrorum nobilitatem , fa-
pientiam, gravitatemque cernen-
tes, & denique qualem vobis
Deus inter mortales licentiam &
poteftatem conceflitcontemplantes
certiflimè tenemus vos de noftris,
imd omnium fidelium fæœlicibus
fucceffibus non parvä animi fefti-
vitate gaudere, ac uno nobis
cum mentis ftudio, hoc ad opus
eontendere.
, Quamobrem res fideliter geftas ,
& quæ agendæ proponuntur de-
cens ac penitüs honeftum vobis
per has litteras innotefcere vifum
cft. Speravimus dudüm horren-
difimi, nefandique præfentis fcif-
matis pcftem, Balthafaris coxæ,
dudum Johannis Papæ noftri pie-
tatem fubmonendam, de qua re,
non folum publicæ quietis gra-
tid, & tam optati boni prætextu,
quo nullum majus efle creditur ,
maximè lætabamur ; fed quod ad
ejus olim Johannis gloriam, ho-
noremque, totius Chriftianæ Re-
Jigionis dignitatem ea res tenderce
videbatur ; & enim pulchrè tam
o5noxium fcifma obiiflet, fi quod
hominis culpâ contraum fuerar,
hominis bonitate fopiretur. Ad
cum namque modum Chriftus
mortalitatem noftram ad immor-
talitatem redigens primi hominis
tcatum, fuà humanitate rede-
mit.
Multiplex autem ratio in e {pe
non folüm , fed firmiflimi credu-
litate retinebat. Summa ac evi-
dentiflima rei utilitas, commune
omnium votum ; temporis apti-
tudo, ac ejufdem Johannis tam
curiofa, tam celebris , folemnif-
que pollicitatio. Quis enim tam
FGEUS » tarque barbarus, pro
369
fummâ totius erbis falute, fince
rè atque ingenuè agere , proque
ipsä, nedùm fortunz quædam
munera relinquerc, fcd fe gra-
viflimis obje@are periculis non
credatur ? Non quidem à D. Bal-
thafare, tunc Papâ Johanne xxr1r.
quicquam abfonum , quicquam
vitæ, aut honori contrarium ex-
peétabamus ; {ed ur dudùm fibi
commiflum Populi Chriftiani re.
gimen , ejufdem populi gratià,
paceque dimitteret. Nempè neque
certiüs, nec meliès delegatana
fibi curam implere potcrat, quam
fi ipfam a ffentu » ac defiderio.om.
nium refignaflet.
Rursds, intelligatis planè quæ-
fumus , qued cum eo pro unione
Ecclefiæ contraétum eft > Deco D.
Papa Johannes vovit, & facro-
fantæ Ecclefiæ, huicque vence.
randiff. Synodo , jurejurando
promifit Papatui cedere , quam
rem nemo æftimare debuiflet ab
eod. D. Johanne, ullo unquam
tempore, atque cafu fore repu-
diandam. ÂÀt verd retrorsüm
abiens, veroque à calle recedens,
non quæ fanctiflimus, uti à pluri-
bus nominabatur , {ed quz quif-
quam flagitioliffimus vix fectiler,
in Co Ecclefiæ, noftram-
que &c totius orbis Chriftiani in=
juriam execrare non uduit, vo-
tum fregit, promiflis derogavit.
In hanc infuper fanctam. Syno-
don, fuga fua curpiffimä F verbis
nefariis, omni prorsus veritate
carentibus conviciatus cft, qui-
bus de pace fedandä nobis pee
tus defperatis ; ad vincula con-
gere opportuit:
ge ea dt & fi cum primüm
aflidere cœpirous, tot, tañtas
aa -
370:
ue ejufdem Johannis Malegefta,
SA nes erat, nequi Petri
Cathedram, tam inceftè tœdavit,
noftrum apvd Tribunal impunè
tranfiret , profpicientestamen Po-
pulum Chriftianum, tot per luf-
tra häc tempeftate quaffatum ,
nunc ca quæ plus tranquillitatis,
& concordiæ afferunt adamare ,
viam ceflionis , ut certiorem ac
si pro pace confequendà
c'egimus, ac iditer, quod leni-
mate, & obedientià quondam ob-
miflum erat, ob iplius D. Baltha-
faris , tunc D. Johannis Papæ
deb malitiam, & quum
ulcifi prorsus liceat, fervare com.
pellimur. Fortalle talem, tantam-
que gloriam fibi, fuà ex ccflione
Obventuram, minimè impudentif-
fima ejus gcfta pati potuerunt.
Oh Deus! A in com-
prehenfibilemque juftitiim tuam,
quis non vencretur , non femper
adoret ? non tibi vifum eft D.
Johannem tot criminibusinfolen-
tiifque onuftum , fine publicä an-
ñotatione fententiæ , tot & tan-
torum Patrum fententiain abncga-
re, evadereque, ut qui labe Ée
tatam, ac penè confufam turpi-
tudine fuâ dimittat Ecclefiam,
malignitatis tam obnoxiæ pœrä
multetur. Sane quædam intendi.
mus fecum per nos gefta, qui-
bus de nofträ humanitate, atque
clementiâ, fuique animi obfti-
hatione pleniùs ss °
Mox quidem, pot ejufdem Jo.
hannis fug1m Prælatorum con-
tTione advocatà, multorum fen-
‘tentià fuit perridiculum efle mo-
tum amplis adhibere, fed efle
-confultits, fi fuper hiis quæ in
hujus Concilii dedecus ac diff-
Preuves de le Nouvelle Hifloire
dium ; omnemque infuper iné
juriam committere, patrareque
præfumlit, eo miximè quod ad
fcifmatis nutritionem, imd aug-
mentum tendere videbatur, ju-
dicium fieret, decernereturque.
Quid ei damnabilius, ac inde-
centius, inquiebant, aut quid
pejoris exempli efle poterit, fit-
que malé agentibus argumentum,
quam fi eum, qui apud nos gra-
tiam impetrare ; qui fuà non eru-
buit ingratitudine omnes everti-
re » Fortafle optimis, & validiffi-
mis rationibus talium conftabat
opinio. |
Nos tamen pietate moti, ac pue
tantes non minùs ex hoc Princi-
um & populorum judicio fatis-
re , planids agendum cenfui-
mus : denique ad eum Scafuftam,
ubi tunc degebat , Johanne Al
banenfi, & G. S. Marci Cardi-
nalibus deftinatis, primum quod
eum ad hujus civitatis reditumy
debitis oblatis fecuriratibus, hu
militer, & devotè exhortarentur,
quidquam ad conftituendum Pro«
curatores , ut aliàs requifitus ex-
titerat, pro explendä ünionis
causa excitarent : & €o0 in cafu ;
fi ibi ftare -diligeret, hoc nos
permiffuros , ut renuntiarent In
junximus ; obfecrando præterea ,
ac quantum fas erat, obreftan-
do, neabipfo gravior hujus fa-
cri Concilii perfequutio reddere-
tur, quodque adverteret n05 V0”
cem ac perfonam exiftere populi
Chriftiani, & plenam habere aue
toritatem, fi quis collidere aut
perturbare tantam Religionem 4
tentaret.
Is autem , uamquam premiffe
fummä cum charitate exequi ; 4
du Concile de Conflances. sr
anodum fupet hiis adhibere pol-
liceretur, seditum abnegavit, de-
mumque, nullo in Procuratori-
bus conftituendis modo habili, &
idoneo deleto, & folitis machi-
nationibus fretus, ab eo loco, in
quo nos commodè traétare vo-
Jebamus , reccflit. Arbitramur
quidem , eum”idco protraxifle
caufam hanc Populi Chriftiani ,
uo nos tædio affe&i, & difpen-
dits graviffimis anguftati fran-
geremur , & ruinâ quidam hoc
facrum Concilium excideret , in-
fuperque inexplicabilem avari-
tiam ee. ac toto oïbi infef-
tam , commodiüs fatiaret. Sed
noftra, gratcs fint Dco, non e6
yadit intenfo : quin imd » quoad
so unione experiri liccbit, una
confittere, fimul in charitatc vi-
vere poffumus.
Cæterum, poft eum difceflum,
fi unquam irafci, fi fuccenfere
fas eft, multa A ere de
ejufdem D. Balthafaris intenfio-
ne, acerbiflinmm, ac perniciofif.
fima , quibus ad rantorum crimi-
num ultionem confcendere mini-
tabamur, cum inter nos ipfe va-
rias feminare difcordias, ac Prin-
.cipes fuis Jitteris ac nuntiis , COn-
tra nos, aut veriüs contra çunc-
tos Chrifti fideles vertere nifus
ft. Noftræ denique continud pul-
fabantur aures , graviflimis etiam
A uærelis, pro eo quod
e paffim & fine deleQu omnibus
exhibcret liberalem. Liberalitas
tamen nullo modo dici poteft,
<ui fordidum quidquam immi-
nct, & quæfecûm plurimum affe.
. rat fœditatic
[raque talem habebamus Prin-
"fipem, ut cuique, in alcerius ia-,
pis » impetrare licerer, & qui
eneficia Ecclefaftica, non per-
fonx, fed auro conferret. Solent,
ut plurimüm qui de fe judicium
patiuntur , animi luxuriam re-
mittere, Culpamque fuam pœni-
tentià finitim& adpenfare : hic
ver adauxit, ac ne quæquam
feges in agro Domini remancrer,
farculo requifivit, An non funt
ifta fine ultione prætercunda »
Omnes nedüm agnofcunt, fed
occurrunt, ut qui obliterare ac
confundere Dei Ecclefiam fata-
git, abjiciatur, eradiceturque.
Profec&d confidercnt cundi :
fi in malorum exterminatione vi.
roruim claborandum eft, nullum
hominum genus exiftere Deo im-
mortali tam infeftum, tamque
necellarid fubmovendum, quam
id quod fuà ftat autoritate, niti-
turque. At hæc, qualiacumque
fuerint minin à in eum confide-
rare voluimus, fed adhuc cjus
compatientesobtinaftioni traétavi-
mus, quo picto Ecclefiz Dei pro-
videndum mecliüs atque fecuriùs
fibi, ac commodius ce Unde
de conftituendis per eum Procu-
ratoribus , non fera jam emana-
tæ obligationis modum. Pcft mul
ta deccrnentes & id fummè ex-
edire ad unionis effctum in pu-
Pics feffione pronunciantes , ite-
rüm decreto Écri Concilii RK.
PP. $S. Marci, & Florentinum
Cardinales, cum aliis venerabli-
libus Prælatis & Magiftris , ad
eumdem Dom. Johannem tunc
Papam deftinavimus, ut eum hu-
lier adeuntes, ad hæc fibi &
Ecclefiæ confentanca 8e accom-
modatiffima , quantüm liceret ad-
ducerens : quod fi hunc locum,
A aa il
972
ad cujus reditum, pro celeriori
expeditione r. gabamus eumdem,
fubpectum haberet, Balileam, Ar-
gentinam, & Ulmam civitates
infignes & egregias, cum debi-
tis eu Ab Sereniff. Roma-
norum Regis, & noftris afligna-
vimus, in quarum unà refñdere
deberet , quoad ejus unionis,
pro quà fumus fuä autoritate vo-
ati, & ipfe in iuis litteris ve-
nifle aflerit, finis optatus habe-
retur , vel quad pér facrum
Concilium, aliud difpofitum fo-
ret. Neque obmifimus de perfonæ
fuæ ftatu decenti convenientique
Seffione fi@i cogitare : quin im,
ut ipfe mentem noftram piam ac
mitem penitüs intelliseret, nec
in quà piam ambi:uitate mane-
ret, in publicä Sefione pronun-
ciavimus in eum cafum velle
congruè providere.
Hiis cum inftruétionibus Ora-
tores noftri die April. xxvr. eum
in Brifac, ejufdem Ducis oppi-
do , quod tunc in eo fcilicet nof-
trorum Oratorum commeatu de
Friburg profeétus erat, adive-
runt : &. cum huic omnia man-
fuctiffimè retuliflent , ipfeque
gratos intellexifle videretur, die
fequenti refpondere promifit. Fef-
tinabat autem co in tempore idem
D. Johannes , ad non nulla loca,
quo meliüs nocere poflet commeà-
tum facere, cujus rei causà, gen-
tes, ut ferebatur , in fuam tute-
lam conduxerat, omni, de pro-
fequutione Concilii curâ, dili-
gentiaque dimifsä. Unde decretà
pro refponfione die , ante fo!is or-
tum, in falutatis, ac infciis eif-
dem Oratoribus, verfus Neuburg,
ejuidem Ducis oppidum, incon-
Preuves de la Nouvelle Hifloire
venienti habitu tranfmigavit, ea
loca, quam poflet fcftinantits
aditurus.
Oh ncfandum , magnumque
nefas ! Quæ unquam offentatam
turpis Ecclefiæ Dei ? Cui unquar
Legationi tanta injuria As hit
An is tunc D. Johannes non
folüm non refpondit, fed turpi-
ter eorumdem Legatorum poftu-
Jationes repudiavit ? Prefeëtà in
co tam impudenti obnoxicque
difceflu > Dermûm hoc facrum ge-
nerale Concilium, omnes Prin-
cipes , ons cæteros denique
eluñfle claruit. Verüm in eà ex-
pcditione utpote Ecclefiæ pror-
sûs obnoxià , minimeque Deo ac-
ceptà ,; Cafus interea occurrit,
quod nobis quoque infciis reverf
eum ad Friburg expedierit. Non-
dum autem eo de js Oratores
noftri reccflerant. Itaque uti re-
pente fuper poftulatis, quamquam
dies cis decreta ad pacifcendum
dilapfa fuerat, non quemadmo-
dum fuerat requifitus, fed ad-
jectis modis non parvam nobis
fufpicionem , & difécultatem In
RS , quædam agere pro-
eflus eft.
Hiis tandem omnibus in me
dium pofitis, & maturiflimä int
ter fingulas Nationes fententiä vi
fum fuit , ad dejeétionem, omifla
ceffionis viä, procedere, ac
rationes multæinid concurrerent,
ea tamen efficaciflima vifa eft,
uoniam Dom. Balthafar, tune
Re Papa propria libertate s
quamqu:m non noftrà causa, aUt
autoritate privatus diceretur; 40
per antea teftatd dixifle ; quid-
quid non in plenà libertate a8€-
rit, {6 ratura & gratum nunquil#
Du Concile de Confiance.
habiturum : ridiculosè igitur ac
fruftrà ab co quod invitè ageret,
aut invité agi penes homines fuf-
picio efle potuiffet, tentabamus:
nunquam experti fumus cx me-
tüs affertione hujus exordia fcif-
matis provenifle; nec fi metus
aut vis quæpiam illata jure ref-
cindere petitam ab eodem Johan-
ne ceflionem : poffer enin ab in.
vito debitum exigi per fæpiüs : vi-
demus tamen quod malitia ho-
minum , & cupiditas tanta eft,
quod verendum erat ne talis me-
tus fub colore ac veltigio pleri-
que {an@iflimis noftris conatibus
obftitiflent ; nempè cum de era-
dicandä fcifmatis pefte curamus,
talis via amplectenda eft, quz
juri & honeftati non folùm con-
fona fic, {ed quæ nullo colore in-
no impedirique valeat. Nos
quidem gratià & humanitate,
cum licuit ægimus: nunc juftitià
cum expedit, experiri opus eft.
Exurget forfitan qui nos tantà
de liberalitate |; manfuetudine-
que redarguant , ac irrifionem
santum promeruifle dicat , cum
voluerimus criminofum , non qui-
dem ad pœnam , ut res expeteret,
fed gratiam revocare. At hæc
pacis ftudio nos egifle Deum in
teftem vocamus. Verum quod nof-
tra clementiä indulfit, Dei jufti-
- tia denegavit : res itaque fc gefta
eft. Nam cum indidto per Sere-
niff. Romanorum Regem , ad-
vetfus Fredericum Ducem Auf.
triæ, bello , & caftris, feu exer-
citibus , non uno, {ed pluribus
in locis , cum maximi pugnan-
tium copià , ad ejus oppida pofi-
us , item D. Dux fui ftatus in-
er accionçm prorsds videret, fup-
. DAC
373
plex veniam ab eodem Rege im
pctrare , equidem confultiffima
propofuit.
Jam quinquaginta fere oppida
in ejufdem D. Regis poteftaremr
pervencrant, unde quartà menfis
hujus die in hac civitate Conf.
ftancienfi confpetum przdidi
Sereniff. Regis apud S. Francif-
cum adiens ; ubi maxima Prælae
torum ac Doétor. copia adftabare .
genibus flexis | Illuftrium Du
cum Bavariæ , ac Burggravii Cra«
fembergenfis in medio conftity.
tus, de fpretà Serenilf, Majcfta-
te, & autoritate Concilii Sacrof,
omnibus etiam in diétum Regem,
facratiffimamque Synodon iftim
perpetratis veniam poftulavic, {e_
que terras, & omnem rem fuam
voluntati di&i Regis liberrimè
fubjiciens, confeftin Papam ad
hanc civitatm, cum fuis fequa-
cibus reducere,ad diéti Regis Se-
renifl. & Concilii voluntatem
ponte , idque diligentiffimè ob-
ervavit; nam & fub noftrà cuf-
todià D. Balthafar. coxæ, nuper
Papa cuftoditur : quæ res magni-
fica quantèm dici poffet, omnes
æftiment , qualiter animis noftris.
Jætitiam attulerit, quanta ex eâ ,
ad Ecclefrafticæ unitatis comple-
mentum , ac facri Imperii ftatum
commoda præparentur.
Ex hiis capefcite omnes quod
nihil noftrà defic in follicitudine
atque curâ , quominus res opta-
tu noftro , ac ipfius D. Balthafa-
ris honore procederet. Nunc res
ità fe habet, ut ad ejus propul-
fandam malitiam compuihi, cum
eum noftrà fententià ejicerimus
à Papatu , ad hoc properantes, fi-
ua de eflufione . ftae
| À 2 iij
374 Preuves de la Nonuelt Hifioire
minimè potuimus , intra nos re-
petentes quanta noftrorum fuerit
infœlicitas cemporum, quale Sa-
cerdotii infortunium, quod ta-
lem Antiftitem habere contigerit,
cui merità fuccenfere debeamus.
Nempè itàa nobis opportunum ac
falutare apparuit in hunc dida-
re , ut ft negletu noftro evalif-
fet , nos plus co obefle Chriftia-
no PREUS videremur. Sed ne id
Deco placeat , imd avertat potiùs.
In hunc ergo D. Balthafarem
Papam dudüm, > Le juri
confonum eft præfcribere & ab
co Dei Ecclefiam liberare decre-
wimus , ad hoc autem leges non
£olum favent, fed acclamant &
commonent. Sacrilegii enim fpe-
cies eft viduz Ecchfie minimè
fuccurrere ; quin imd hic legum
przfidium requirendum eft. Deus
€<nim , quod talem Paftorem ab.
jecerit facilè intelligere poflu-
mus. Petro enim dixiffe conftat ,
fi diligis me , pafce oves meas ;
quibus intellexifle videtur ver_
bis , ne quis à charitate prorfus
alienus , Paftoris officio fungi de.
beat. At Paftor diligens ille ef,
qui ovefne pereant , ne detrimen-
tum patiantur, ne quis easinte.
rimere valeat innititur : qui ve-
i
rÔ cas ingemifcit, propellit, &
excruciat , nufquam co nomine
dignus eft, » |
Dudum D. Johannem Papam
hoftrum effe comperimus. Pri-
\ ® ® .
-müm infpiciamus quo paéto cu-
‘tialibus ac curiz fatisfecerit : orn-
nium certè obventionum follici.
tus apertis faucibus inhians, gra-
‘Vem ac tardum auro carentibus ù
reliquis avariffimum fe exhibuit;
Z&b.co nullum KReligionis -osdi-
nem, fanctorumque Pattum inf
tituta fervata mœremus. Laïco.
rum commercia , & quibufcur
de pe:uniis fœnerandis pluri-
mum agitabat obmiflis Clerico-
rum M ample@ebatur : ci-
vitates denique Ecclefiz Romana,
de quo fummè dolendum ef, ab
codem paflim fraas difipatas,
eminutafque videmus. |
Quid de vænumdatis aliis Ec,
clefiis, de extiné&tä Religione, &
multifariam fpreto, im abroga.
to Divino cultu dicemus ? talia
quidem judicio conferunt, did
minime delectant, hiis multil
uealiis ad hunc Balthafarem du-
4e D. Johannem remoyendum,
judicium peregimus. Jamque ma-
turiflimä, & éxaciffimä delibe-
ratione in noftra publica Sefho-
ne, die xxvizr. Maii, eumà
Papatu prorfus amovendum » &
eum notorium fimoniacum, dila-
pidatorem, ac malum adminif-
tratorem bonorum tempotalium,
& {piritualium , Romanz , &
aliarum Ecclefiarum , necnon mo-
ribus, vitaque deteftabilem , fcif;
matis nutritorem, voti, & Jura-
menti deviatorem , ac in prædic-
tis & aliis Dei Ecclefiam ROtOr is
{candalifantem , incorrigibilem-
que exiftere declarantes, cur:étis
Chrifti fidclibus, ne idem quo-
vis modo pareant, & obfequan-
tur, nec eum de cætero in Pa-
pam quomodolibet recognofcant,
fab pæœnis fautoriæ dicti (cifma-
tis, & aliis pœnis Canonicis ins
jJunximus,
Vos igitur per veram & ine-
narrabilem mifericordiam Jelu
Chrifti obfecramus ; ut quod à
* pobis Dei autoritate » à charité
du Concile de Confiance. | "375$
tis fltüdio 1@umeft , veftris præ-
fidiis juvare , & profequi nuf
quam definatis. Nos enim, etfi
eVidens rei utilitas, ac juftitiæ
gravitas huc perduxit , præcipuè
tamen Principum fpe datä expe-
riri audemus. Neque obmittatis
obteftamur , quin gentem omnem
veflram ad jejunia orationefque
inducatis, quo, hacinre, opti-
mo ac fœlici duétu progredi I-
ceat , quodque Sereniflimo ac in-
vitiffimo noftro Imperatori , hu-
jus facri Concilii, & Ecclefiæ
Romanæ Advocato cujus laudes
fatis re erre non poflumus , prof-
era fubminiftret, ac diutius eum
Populo Chriftiano confervet. Da-
tum Conftanciæ , menfe Junii an-
ho M. CCCCXV.
Item, Sacrofainéta Synodus pro
celeriori extirpatione hærefeon ,
& Ecclefiz reformatione depu-
tavit & elcgit RK. in Chrifto
PP. & DD. de Urfinis , Aquile-
gicnfem, Cameracenfem , & Flo-
rentinum Cardinales. Pro Natio-
ne Italica DD. Concordienfem ,
Alexandrinum , & Laudenfem
Epifcopos. Pro Natione Gallica-
nà Epifcopam Gcbennenfem, Ge-
meticenfem , & Clarævallenfem
Abbates , ac M. Urfinum de Tail-
levende. Pro natione Anghcanà
MM. Guillelmum Chnic, Guil-
Jelm. Coef , facræ Thcologiæ Pro-
fellores , Hugonem Hobech , &
Johann. Vellens Decretorum Doc-
sores. Pro Natione Germanicä,
Eleétum Pofnanien{em , MM. Ni.
colaum Dinkinfiel, & Theodori«
cum de Morafterio Sacræ Theol.
Profeflores |, Bertholdum Wil.
dungen facri Palatii’ caufarum
Auditorem, ad audiendum & exa-
minandum fuper erroribus , vi-
tiis & moribus , undecumque
clasuerint , & habuerunt origis
nem ; pctitiones, accufationcs, de.
clarationes eifdem proponendz
& propofitæ contra quafcumque
perfonas cujufcumque Statüs aue
Dignitatis, etiamf Pontificali,
vel alià quavis Ecclefñafticä, fivè
(æculari præfulgeant Dignitate,
decident , fufpeétas partes vocar…
di, & in hoc facro Concilio &
extracitandi , & publicandi, &
aliàs fervatis fervandis proceden-
di, prout exigentia fidei , & ju-
ris ordo poftulabunt ; necnon om.
nia & fingula faciendi & exer-
cendi, de in præmiflis & circa
ea neccllaria fuerint, feu etiam
quomodolibet opportuna , cum
omnibus incidentibus, emergenti.
bus, & connexis, ufque ad con=
clufionem ipfam caufarum exclu-
fivé : fic tamen, quod fi omnes
interefle non point , aut non
velint , duæ partes ipforum præ-
diéta liberè exfequantur, in cau«
fa verd hzærefis contra Johannem
Hus jamdiù ventilata, quæ circa
conclufñionem exiftit, per Judi-
ces & Deputatos huc ufque in ea
ulteriüs cognofcatur , & proce-
_datur per eofdem.
| Sententis in facre Concilio pronunciata contra alterum
articulor. foh. Hus.
| I: nomine Dei, individuæ Tri-
| nitatis , Patris 3 à Fili 7 êc |
Ci
La
Spiritus fan@i, amen. Cum in
gonnullis paitibus quidam rome
RAP TE EE CRE ES
Tes nn en RE
bata confuetudo Ecclefiæ
rariè affeverare præfumant popu-
lum Chriftianum debere facrum
Euchariftiæ facramentum fub
unicà Panis & Vini fpecie fuf-
cipere, & non folum fub fpecie
Panis , fed etiam fub'fpecie Vini
Populum Laïfcum”paflim commu-
nicent, etiam poit Cœnam, vel
aliäs non jejunum communiean-
dum effe pertinaciter aflerant,
contra FAT Ecclefiæ con-
fuetudinem rationabiliter appro-
batam, quam, tanquam facrile-
gam , damnabiliter reprobare co-
nantur. Hinc eft quod præfens
facrum Conftancien{e generale
Concilium, in Spiritu S. legiti.
mè congregatum , adverfus hunc
errorem faluti fidelium provide-
re fatagens, maturä plurium Doc-
torum tam divini, quam huma-
ni Juris deliberatione præhabi-
ti, declarat, decernit , ac defi-
nit , quod licet Chriftus Dom.
Cœnam inftituerit, & fuis Apof-
tolis miniftraverit fub. utraque
fpecie Panis & Vini hoc venera-
bile facramentum , hoc tamen .
nonobitante , facrorum Canonum
autoritas , laudabilis , & appro-
.
vit, & fervat, quod hujufm. fa-
cramentum non potelt confici poft
Cœnam, nequea fidelibus recipi
non jejuniis , nifi in cafu infirmi-
tatis, aut alterius necefitatis , à
jure , vel ab Ecclefñà conceflo,
vel admiflo, & fuit hæc confue-
tudo ad vitanda aliqua pericula
& fcandala, AOL biliter intro-
duéta 3; nam licet in primitiva
Ecclefñäà facramentum Éoc rcci-
perctur à fidelibus fub utraque
ipecie, & à laïcis modo fub {pe-
cie Pauis tantur fufcipiatur , firs
376 Preuves de la Nouvelle Hifloire
miffimè tamen credendum eft, &
nullatends dubitandum integrun
Chrifti Corpus & Sanguinem,tam
fub fpecie Panis, quam fub fpe-
cie Vini veraciter contineri. Un.
dè cum hujufm. confuetudo ab
Ecclefñià, & à Sanétis Patribus
rationabiliter introdu@a , diutif.
fimè obfervata fit, habenda cft
ee lege, quam non licet repro-
are, aut de Ecclefæ autoritate
pro libito mutare.
Quapropter dicere quod hane
confuetudinem aut legem obfer.
varc fit facrilegum , autillicitum
cenferi debet erroneum, & per-
tinaciter afferentes oppolitum
præmiflorum , tanquam hæretici
arcendi funt , & graviter punicn
di per Diæœcefanos locor. feu of,
ficiales eorum , aut inquifitores
hæreticæ pravitatis, in Regnis,
feu Provinciis , in quibus contra
hoc decretum aliquid forfan fue-
rit attentatum aut prefumtum,
juxta Canonicas & legitimas fance
tiones, in favorem catholicz fi-
dei contra hæreticos & eorum
fautores falubriter adinventus,
tem, dida S. Synod-* decer-
nit & declarat fuper if... materiè
D D. Patriarchis , Pé'matibus,
Archicpifcopis, Epifcépis, & co-
rum in {piritualibus""#"Trns ub
libet conftitutis, prô' * elfe dir
rigendos , in quibu- -5.commit-
tatur , & manderur autoritate hu-
jus facri Concilii, fub pœns €x
communicationik ni: ut effecuali-
ter puniant corxrh hoc decretum
excedentes , eos fcilicet qui com-
municando populum fub utraque
fpecie exorbitant , & fic facien-
si cffe docent.. Si-ad pϾniten-
tiam redeant, gremium Eccleliz
| 8 fufcipian
du Concile de Conffance. 377
fufciptant, injunétà eis, promo. fintut coercendi, invocato etiam
do culpæ pœnitentià Élucet ad hoc , fi opus fucrit auxilio
Qui verd ex illis ad pœniten- brachii fæcularis. Datum Conf-
tiam redire non curaverintani- tanciz in Seflione publicä , die
mo indurato, per Cenfuras Ec- xv. Junii, anno D. M. ccccxv.
clefiafticas ; per eos ut hæretici t |
Die xx 1. fuliÿ anni preditti M. Fohannes de Gerfonno Cancel-
larius Parifienfis ,coram Concilio Generali, in Ecclefiä ma-
grâ Conffancienfi celecbrate , fecit fermonem [equentem Juper
proceffionem faciendsm pro viagio Kegis Rom. ad Petruns
de Luna.
Rofperum iter faciat nobis | core præclari? nobis, inquam ,
P Deus falutarium noftrorum. F profperum iter quo paéto fieri pe«
Ita loquitur Propheta in Pfalmo | timus, qui loco manemus, nec
LXVII. Cujus initium cft, exur- | moveri ER Le extra difponimus »
gat Deus, & diflipentur omnes | fed profectà videmur iter agcre,
inimici ejus : fiat ita. Profperum | dum facit iter nobis, hoc eft ad
itcr nobis faciat Deus falutarium | utilitatem noftram , ad obfequium
noftrorum , auxiliante Beatiflimä | noftrum, ad univerfalem Éccle-
Virginc Marii, in qua ficutapud | fie pacem. Sereniff. quidem Res
fontem gratiarum , eft omnis gra- gi Romanorum, proteétoris ejuf-
tia viæ, quam imploramus & em Ecclefiæ fidiffimi Le
falutamus, dicentes. Ave. rum fit iter fuppliciter & falu-
Profperum ïiter nobis faciat | briter imploremus, quoniam in
Deus falutarium noftrorum : ita profpetitate fuâ noftra falus re.
feri credimus & fperamus. Oh onitur. Ità enim profperum iter
Domir;., Deus falutarium noftro- RATE nobis, oh Deus falutarium
rum !N ffmirandum fi {peramus, | noftrorum ! fi pedes ejufdem Re-
& credir ts, qnoniam te donan- gis in viam pacis direxeris: fi con-
te adfum:s. Ecce ordinatione | celleris eum redire cum exulta-
fanctiff-i uper fai s quam tione portantem uberes unionis
infpira' -Conventus ifte cele- erfcétæ manipulos ; fic enim fas
berrimus devotus s ad oran- Éabebit dicere cum Abraham
dum & depreczndum faciem tuam | fervo tuo, quod profperum fue-
plenam grariarum, & dicendum, | rit iter füum ; quod Le gr
Domine, falvu fc Regem, iter- | fuerit iter fuum in omnibus ad
que fuum in faiuis tuæ profperi | perrexerit. |
tate difpone. Sed quare profpe. Ambulet igitur ipfe Rex vià
rum nobis iter fieri petimus , vi- | Regiä, per arma juftitiæ , à dex-
” Patres & Fratres Reverendiff, tris, & à finiftris, te Duce, &
“pentes , illuftres , atque doc. | & Comite, qui es via, veritas,
tami , & in omni virçutum de ! & vita, te dicente ad eum, in-
B bb
878
tellc@um tibi dabo, & inftruam
te in via hac qua gradieris, fir-
mabo fuper te oculos meos. Man-
des , Deus , Angelos tuos , ut
cuftodiant eum in omnibus viis
fuis : portent eum in manibus
tuæ protectionis, ut non offendat
ad lapidem cujuflibet obftaculi,
vel obdurationis partis adver'æ,
pedem fuum , zeium fuum : fic
enim profperum iter faciet, ne-
dum fibi, fed nobis : hæxc cit ad
utilitatem noftram , tu Deus fa-
lutariuin noftrorum.
Potucrat fermo nofter proli-.
xiùs extendi , qui devotas pro
Regis itincre profpero funden-
das orationes cominovere corda
noftra faccret , atque fuaderet.
Sed infpicio veftrum devotionis
ardorem, qui ut continuetur,
vel in majorem defideriorum
flammam crumpat , non eget fla-
tu verborum mcorum exiguo :
per fe cnim fatis in meditatione
veftrà exardefcit ignis piorum
fan@orumque defderiorum, ut
jugiter Îevatis fursüm cordibus,
ut traétis ex imo pectoris fufpi-
riis. atque gemitibus dicant unuf-
quifque apud femetipfum , prof-
eruin iter faciat Abe Deus fa-
op noftrorum. Faciet , pro-
faciat; nam & apud Hebræos,
ut de Lirà docet, futurum indi-
cativi pro optativo folet poni , &
é contra,
Divertat nunc paululdm, &
pergat ad alia fermo nofter. Ecce
quod offertut in ipfa meditatio-
ne med iter quoddam , non ter-
reftre, quod agitur pedibus cor-
poris, fed fpirituale | & cœlefte
iter. Trinitatis cft, quod peragra-
tur pedisus mentis, qui funt co-
!
|
_nia juxta iter mandatorum
Preuves de la Nouvelle H iffosre
gnitio, pes finifter in intellectu,
& volitio pes dexter in affectu.
Hoc iter quale eft fi quis inter-
rogaverit, refpondebit Propheta,
illud effe viim mandatorum Dei,
quam nedum ambulaffe , {ed cu-
currifle gloriabatur: ipfe enim
ait: viam mandatorum tuorum
cucurri, cum dilatafti cor meum;
& rursùs, in via teftimoniorum
tuorum delectatus fum , ficut, in
omnibus divitiis, & alia funt in
hanc fententiam abfque numero.
Etenim tu qui percgrinaris hic
ad Dominum, fi pergendo vis ad
vitam ingredi , ferva mandata
ejus : hæc eft enim via Regia hoc
iter profperum, hæc compendiola
femita quæ ducit,ad vitam.
At verd , videre mco video con-
fequenter in ipfa meditatione
mea , colletum effe Sacrol. præ-
fens Concilium , ut viam iftam
præparct ac dirigat, ut profpe-
rum hoc iter faciat concedente
Deo falutarium noftrorum, nam
væ mundo à fcandalis, væ 1
hoftilibus infidiis fuper quibus cit
illa prophetæ conqueftio : in via
hac quâ ambulabam, abfconde-
runt fuperbi laqueum mihi , &
rursüs, juxta iter fcandalum po-
fuerunt mihi. Quis autem 0M-
Dei,
fuperborum Dæmonum, camir
& mundi fcandala diminueret?
quis omnes laqueorum nodos , af-
tes , & modos agnofcat ? Quis
non, cum Antonio pavefcens ex-
clamaret : hos, Domine, laqueos
omnes , hæc fcandalorum fetlà
quis evadit? ac quis? Benedic-
tus Deus Patrum noftrorum: qui
profperum nobis fecit itèr fpiri-
tuale mandatorum fuorum, dim
du Concile de Confiance.
voluntatem , facultatemque con-
tulit conveniendi , feniores in
unum convocandi cœtum, con-
gregandi Ecclefiam , ut vide-
rent quid faéto opus effet, ad
tollenda tot fcandala pofita in
viis Sion, ita ut lugerent, eo
quod non eflent qui venirent ad
folemnitatem. Hunc offendebat
fcandalum fcifmaticæ divifonis :
hunc fcandalum multiplex hære-
ticæ pravitatis, hunc multipli-
cata fpee mundum fcandala of-
fenfionis, & retia cujufbibet vi-
tiofitatis. Obfidebat præcipuè iter
hoc fpirituale noftrum, monf-
trum horrendum , ingens, male
potens fuperbia , & filia ejus im
probiffima dira dominandi libi-
do : prohibebant toto none
cis fpiritu & aftutià, ne celebra-
retur generale Concilium , quod
efhcaciflimum erat, & penè uni-
cum adverfus hæc omnia fcanda-
la remedium.
_ Exultet verd nunc omnium fi-
delium turba : nunc mognificè
gratias referat Deco falutarium
noftrorum, qui profperum fecit
iter mandatorum fuorum, dum
contulit celebrari Sacrof. hoc ge-
nerale Concilium, fufficicns ad
fcifmatum f{edationem, ad hx-
refcon extirpationem , ad morum
reformationem, & hoc ex paucis
in hoc codem practicatis Conci.
Jio , non tam declarare, quai
fummatim narrare, vel annotare
curabo , non accurato quidem,
fed quotidiano , doétrinalique
fermone. Satis erit ita loqui, ut
intelligar.
Confiderans itaque mentalibus
oculis præfens generale Conci-
lium, & acta cjus , invenio quod
379
ipfum ab itinere fpirituali remo.
vit. 1°, Quadruplex fcandalum
obftans fciimatis fedationi : re-
movit aliud quadruplex fcanda-
lum nocens hærefcon extirpatio-
ni : removit aliud quadruplex
fcandalum contrarians morum
reformationi, & jam ità contr2-
rians, ut jam non eflet profpe-
rum, fed infauftum iter pacis,
fidei, & virtutis. Conformiter
ad hanc triplicem quaternitatem
fcandalorum, invenimus duodes
cim conclufiones, fcgulas, aut
leges, quæ in hoc Concilio, vel
explicitè , vel implicitè ftabilitæ
funt , quafñi totidem dircétiones
falut'res , per quas profperum
iter nobis Écie Deus litres
noftrorum , ut in hoc itinere fit
unitas , ratione primi .. fit veritas
ratione fecundi,fit bonitas ratione
tertii ; fit infuper modus , fpe-
cics , & ordo; fit denique men-
fura, numerus, & pondus con-
formiter ad potentiam , fapien-
tiam, & bonitatem Patris, Filii,
& Spiritûs S. hoc modo profpe-
rum iter nobis facit Deus faluta-
rium noftrorum ; ut fit nobisiter
planum , iter lucidum , iter pul-
chrum, dum juftitia ponit in via
greflus fuos : dum veftigia fua
rclinquit imprefla quafi circa to=
tidem figna, ne oberremus, vel
exorbitemus nobis dat:.
Affionetur pro primà patte,
uæ cit de vi pacis, prima lex,
ve directio , liberans iter nof-
trum à primo fcandalo, quæ da-
ta eft in Seffione publica v. Apri.
lis anni præl. Concilium genera-
le poteftatem immediaté à Chrif-
to ie , cui quilibct cujufcume
queftarüs, vel Dignitatis, eti:mfi
Bbb i
—_ nn — te
facis 2 quoniam folutus crat je
330 Preuves de la Nouvelle Hifloire
Papalis exiftat, obedire tenetur,
in hiis quæ pertinent ad fidem ,
& extirpationem fcifmatis , ac
oo reformationem Eccle-
1
æ Dei, in capite, & in mem-
e e \
bris. Confcribenda prorsüs efle
mihi videretur ,; in editioribus
* Jocis, vel infculpenda per omnes
-Ecclefias faluberrima hxc deter-
minatio, lex , vel reoula tam-
quam directio, & velut infailli-
bilis adverfus monftruofum hor-
rendumque offendiculum quod
hactenüs politum erat per multos
in Ecclefia , initincre mandato-
rum Dei, determinantes ex tefti-
bus Gloffæ , non ad regulam Evan-
gelicam & æternam acceptis, Pa-
-pam non elle fubje&um generali
Concilio , neque judicari pofle
per ipfum : quod præterea gene-
rale Concilium ab ipfo realiter
initium fumebat , nec poterat fi-
ne co, cafu quocumque, vel con-
vocari , vel ftabiliri, & quod
nemo poterat ei dicere, cur ità
bus , & fupra jus , & ita de P
rimis, per quæ blanda fallax , &
fubdola adulatio fovcbat libidi-
nem, in tyrannidem, Ecclefiæ def.
truétricem Papatum feu ejus ufum
convertebat , ita ut non pateret
viareductionis fivè pacis. Scripfit
fuper hoc errore vel fcandalo R°
P. D. Cardinalis Camcracenfis
præceptor meusinclitus, dudùm,
& nuper antequam fieret hæc
conftitutio reputatum cft perni-
ciofiffimum fic afferere , ficut &
de multis di@is per quofdamin-
nitentes fuis juribus puris anno-
tavit, Nunc ex quo lex pofita eft,
nec jam licet ne proba-
üenes omittimus. Sola hæc pro-.
æ
batio fufficit. Si Ecclefiam non
audierit, fit tibi ficut Ethnicus,
& publicanus.
Écncilium Generale poteft eum
quem reputat fummum Pontif.
cem nedum confultivè inducere,
fed poteftativè compellere ad of.
ferendum viam cons. vel ad
cedendum Papatui , etiam fine
culpà fua, licet non fine causà,
qualis caufa multiplex effe poteft,
quemadmodum publicis rs
nibus taétum fuit in hoc Conci-
lio, & hzxc lex per hoc Sacrof.
Concilium determinativè ftatuta
eft , & in Papa Johanne XXIIH.
praéticata , qui viam ceffonis
urgente Concilio primüm obtu-
lit, de hinc ceflit. Tollitur ex
hoc fcandalum dicentium viam
ceflionis praéticari non pole in.
vitis contendentibus de Papatu:
tollitur denique collufo, feu ter-
giverfatio volentium invito Ge-
nerali Concilio, vel Ecclefa, Pa.
patum perniciosè detinere. Nunc
autem quomodolibet in futurum.
Etenim fi pôteft Summ. Pontifex
dare libellum repudii Ecclefz
Sponfæ Chrifti , ficut fecit Cæ-
leftinus V. & laudatur, cur non,
vice versà, poterit Sponfa Chrifti
repudiare , non dicam Sponfum
fuum , fed Chrifti Vicarium,
præfertim ubi fub eft vel culpa ;
vel caufa 2
Concilium generale fic eft fu.
pra Papam , quod ejus Bullas,
proceflus , ordinationes, & 1.
tuta poteft irritare, vel annul si
re : poteft in{uper tranflarionem :
Curiæ Romanz à loco Concilti
impedire : compellere rurfus fta-
re Papam cum Concilio, & ita dt
fimilibus hoc determinatum ef
du Concile de Conflance. 7" 381
In publicà Seffione , & multipli-
citer practicatum. Tollitur per
hoc fcandalum , quo per indirec-
Ttum quæreretur nunc aut alias
diflipari Generale Concilium.
Concilium Generale fic eft fu-
per omnes leges politivas, vel à
ummis Pontificibus, vel à Ge-
neralibus Conciliis editas, quod
€as interpretari, mutare vel tol-
lere poteft, quanto viderentur
impedimento vel fcandalo efle ad
iter Ecclefñafticæ unioniss Hoc
praéticavit præfens Concilitim,
tollendo pϾnas omnes, & inha-
bilitationes , &c. Super fedendo
infuper futuram fummi Pontif-
cis eletionem , recipiendo deni-
que ad cautelam , & humili quâ-
dam condefcentione PT
confirmationem Concilii à non
Papa, cum multis fimilibus, quæ,
& qualia jurium præfentium ri-
gor.non admittit.
Secunda pars principalis de vià
-veritatis, Expofuimus in häc par-
te. Prima quatuor fcandalorum
genéra, quibus obftitit præfens
Concilium, ut profperum nobis
iter faceret Deus falutarium nof-
trorum , ad dirigendos pedes nof-
tros in viam pacis, & ad fedatio-
nem fcifmaticæ divifionis. Tran-
feamus pro fecundä parte ad def-
tructionemalterius quarti fcanda-
H, quo videbatur impediri de-
claratio veritatis, & hæreticx
privatis deftructio.
… Concilium Generale poteit &
debet circa omnem perlonam, cu-
jufcumque præeminentiz , vel
ftatus exiftat, abfque favore ;
vel timore, vel perfonarum ac-
Sprones fudicium in causà h>-
xeus Exercere: patet ex tenore com-
miflionis datæ RR. PP. DD. quae
tuor Cardinalibus, & aliis, de
quälibet Natione ; hoc infuper
pradicatum eft circa inquifitio.
nem faétam de Johanne xxr1r.
&c circaJohannem Hus, qui quam.
vis effet ftatus parvi, habuit ta-
men plurimos fautores fortes ,
acres, ac potentés. Hoc autem eft
profperum & efficax iter ad ex-
tirpationem errorum , dum nullis
patcitur , fed conftanter proce-
ditur ad emendationem, vel fi
cerrigi noluerint , ad punitionem,
& cexterminationem errantiumt,
alioqui non fatis deftruuntur er-
rores, fi permittuntur liberi, &
impuniti, patentes & notorii ver-
bis aut factis hærefcon defenfores.
Sunt præterea elucidahdi legem
fanétam fuftinentes. Tolletur ex
hoc à præfenti Concilio diétum
Philippi illius, qui leges compa-
rabat telis aranearum , eo quod
debiliores mufcas retinent, tranf-
mittunt fortiores.
Concilium Generale poteft &
debet aflertioncs hærcticas & er-
roneas in fide & moribus, quæ
fucrunt & funt in fcandalum pu-
blicam diligenter examinare , re-
robare , & damnare, etiam non
Edo , poft val fimul proceffu ad-
verfus affertores. Hoc pluriès en
éticatum eft in hoc Concilio,
ut de affertionibus, quod com.
municandi erant laici fub utra-
que fpecie, & de iftà aflertione.
Quilibet tyrannus poteft & de-
bet &c. Deniquè, tam rationes
quam fimilitudines manifeftæ » &
exemplaSanétorum probant idem,
ut de falfo numifmate. Tollitur
er hoc fcandalum, vel tolli de:
Le corum, qui pro uno acceflo-
B LP iij
\w:
382 Prenves de la Noruelle Hifloire
rio, quodin faéto confiftit , elu-
cidationem veritatis vel: impe-
diunt , vel procraftinant : hoc
autem procraitinare , quid nili
impedire eft ?
Concilium Generale poteft dam-
nare propolitiones multas cum
fuis autoribus, licet habeant glo-
{as aliquas, vel expofitiones, vel
te bonos. Hoc prac-
ticatum et in hoc Concilio de
multis articulis Wicleñ, & Johan-
nis Hus , quorum aliqui pote-
ranc vel de vi Logicæ, vel Gram-
maticæ defenfionem aliquam re-
cipere, ut in articulis qui funt
indefinitè traditi , vel qui lo-
quuntur de poflibilitate, vel qui
polfent ad aliquem fenfum ve-
rum trahit , fi fenfum pateren-
tur. Scd Concilium hoc folerter
attendit. Primd quod juxta Hi-
larium , intelligentia diorum ex
caufis affumenda eft, dicente ite-
rum Auguftino, liberis vocibus
utuntur Philofophi, & in rebus
ad intelligendum difficillimis,
offenfionem piarum aurium non
pertimcfcunt. Nobis autem fcili-
cet re. ad certam regu-
lim loqui fas eft. Illud denique
vulgatum fondamentum in Arif-
totelc, quod fermoncs accipien-
di funt fecundum materiam fub-
jetam. Undè moralis fcientia fi-
militer & Theologia fuam ha-
bent propriam Logicam, & fen-
fum litteralem , .. quam fpe-
culativæ fcientiæ. Hæc directio
vel lex præfervavit hatends præ-
claram Univerfitatem Parifien-
fem à plurimis erroribus, dum
fuos fcholafticos femper ad cer-
tam regulam fidei loqui juffit,
#& compulit, ut in aliis ftudiis
hxc fimiliter difciplina tenetur.
Mala libertas eft, malè & erro.
nè loqui poile.
Concilium Generale poteft &
debet damnare propofitiones mul.
tas vel affertiones hujufm. quam-
vis non polfent ex folo, & nudo
textu expreflo Sacræ Scriptusæ pa.
tenter reprobari, feclufis expof-
tionibus Dotorum, vel ufu ce
lebri Ecclefiæ, & cæteris. Hoc
praéticatum eft in hoc Concilio,
de multis affertionibus ipfus Wi-
clefi, & Johann. Hus imo & de
iâ, quod eft communicandum
per laicos fub ultraque fpecie Pa.
nis, & Vini. Hzæc diredio vel
lex iter facit profperum ad hz-
refeon & hæreticorum extirpatio-
nem, qui hæretici quos vidimus
defenfionem fuam ut plurimum
accipiunt, quia nolunt hærefes ab-
folutè revocare, fed tantum con
ditionaliter 3 fi videlicet ex rigo-
re textus Sacræ Scripturz convin=
Cantur errare, dicentes quod €x-
ofitiones Doétorum, Decreta, &
Décrerales funt apochryphz, nee
que de eis curandum eft hzc
autem præfumtio quam laté pa-
teat ad cerrorem, nemo non in-
tellicie. |
Tertia parts principalis, de viâ
morum vel virtutis. Declaratiss
vel narratis fcandalis quatuor ob-
viantibus errorum exftirpationi,
loquamur pro tertià & ultimi
parte aliquid de remotione totl-
dem fcandalorum obviantium mo*
rum reformationi in capitf: &
in membris, narrando quadru-
plicem legem vel direétiontm
practicatam in hoc Concilio, ut
profperum iter faceretnobis Deus
falutarium noftrorum. Çonciliufa
du Concile de Conflance. 383
Generale fic eft fupra Papam, &
alium quemlibet de Écciefi,
quod ipfum Papam poteft depo-
netc,. pro quocumque ctimine,
de _ notoriè & incorrigibili-
ter fcandalifat Ecclefiam. Hoc
ptacticatum eft dudüm de Johan-
ne XII. & nunc etiam de Johan-
ne XXIII. in cujus dejeétione non
inferitur quod fuerit homo hæ-
reticus, vel à fide devius ; & fi
ita actum eft de Cedro Libani,
uæ non timebit humilis herba
Fe Accufatus inter cætera
fuit, & convius, quod fucrat
notoriè Simoniacus, ex quo de-
fenditur illa quorumdam temeri-
tas , qui Papam in collatione be-
neficiorum non pofle committere
fimoniam uen
Concilium Generale, quamvis
non poflit nec debeat plenitudi-
nem poteftatis Papalis commitfam
à Chrifto, Petro & ejus Succef-
foribus tollere, vel minuere, fed
de eâ gratias agere Deco , qui con-
tulit eam , quam revereri debet
aut amplecti, poteft nihilominùs
ufum potcftaris illius certis legi-
bus & ftatutis limitare, in ædi-
ficationem Ecclefix. Hoc practi-
cavit præfens Concilium in mul-
tis, & fpecialiter in hoc , quod
lcgem præfixit eligendo -Papam
futurum fuis Electoribus : quod
RR. P. Angelum Corarë , ob
Jaudabilitatem {uæ Ceffonis fpon-
taneæ, ullus Papa futurus poñlit
eum à cullatis Cardinalatu ; &
Potcftate Legati per hoc Conci-
lium deponere, nec eum fuper
prætcritis quibufcumque fa@is,
quomodolibet impetere, vel pu-
nire. Jure quidem, & indulocnti
condefcenfione hoc factum ef,
Le
ut exemplum pofteris detur ultio
fæviendi, dum id efflagitat Ec-
clefie vel pia utilitas , vel urgens
neceflitas.
Expedit autem nunc, ante Sum-
mi Poncificis Eleétionem , ita
fieri circa multa generalem fta-
tum Ecclefiæ concernentia, in
ie Summi Pontifices ufum
uæ poteftatis plenitudinis , paffim
nimis verterunt in abufum , ut
quia noluerunt Generalia celebra-
re Concilia, nec inferioribus Præ-
latis ordinaria jura relinquere,
a Las in ftatutis Gencralium-
Conciliorum, nunc caffando ea,
nunc mutando, nunc adlibitum
interpretando, nunc privilegia &
exemtiones largiendo, palm , &
abfque manifeftà ratione, vel utie
litate deviarunt, Undè ficut in
ufu difpenfationum, conceflione
Privilegiorum , innovatione De.
cretalium , non expedit ufum po-
teftatis Papalis fic reftringit, ut
in omni di cafu , ad Concilium
Generale recurfus, propter diff-
cultatem & raritatem fuæ convo-
cationis, qualis non erat in pri-
mitivä Ecclefi, quando commu-
ni confenfu , dicente Hieronymo, .
ficbant omnia ; fic non expedit
talem laxationem fieri, quæ vim
& robur ConciliorumGencralium,
in fuis conftitutionibus paflim tol-
lant & enervent.
Confiderari poffet in hoc loco
Ariftotelis ee de triplici
politià, Regali, vel Monarchi-
ca, in quâ unus bene præeft,
cui Eccleña anteponitur : altera
eft Ariftocratia, ubi dominantur
pauci » & boni, cui oppanitur
Oligarthia : tertiam ponit Thi-
mocratiam, in quà plures, bene
384 Preuves de la Nouvelle Hifloire
dominantur , qux oppofitam ha-
bet democratiam. Effet autem in.
ter iftas politias illa melior, quam
aliqua fingularis, quæ ex Rega-
li, & Ariftocratica componere-
tur, ut in Regno Franciæ, ubi
Rex inftituit Parlamentum , à
quo judicari non refugit. Effet
-verù optima & faluberrima poli-
tia, quæ triplicem hanc bonam
ble deetie , Regalem, Arif-
tocraticam, & Thimocraticam.
Eft autem Generale Concilium
litia talis compoñta, quæ ha-
be fuam direétionem magis aflif-
tentiä fpeciali Spiritus Sandi, &
Piione Je Chrifti, quam
ex naturä, vel humanà folum in.
duftrià : hinc eft illud quod mox
diximus, quod ip'um cft faluber-
rima & efhcaciflima regula ad re.
imen totius Ecclefiæ tranquil-
PE ; vel confervandum , vel re-
formandum, vel interpretandum,
tanquam fupremus & fufhciens
Legiflator univerfalis, & potens.
Eft præterea legitimus & fecurus,
nec fufpeétus rationabiliter ab ali.
uibus Chriftianis, cum proce-
ss omnium , vel quafi omnium
communi confenfu ; vel affenfu.
Quid autem eft Generale Con.
cilium ? Alia eft defcriptio Con-
cilii gencralis, Congregatio lesi.
tima autoritate facta N aliquem
locum , ex omni ftatu Hicrarchi_
co totius Ecclefiæ Catholicæ,
nullà fideli perfonâä, que audiri
poftulat exclusä , ad falubriter
traétandum, & ordinandum ea
quæ debitum regimen ejufdem
Ecclefiæ in fide & moribus rc{pi-
ciunt,
.Deduci poffet ex hâc defcrip-
Honç, cum præccdentibus, qua-
liter Papalis poteftatis plenitudo
à Chnifto collec: et, in hiis qu
fupra naturam funt, inaliis etiam
quæ leges naturalis, canonica, &
civilis fibi tribuunt, ut Monar.
Chæ. Supermonftrat | & concor-
d'tur cum poteftate Concilii, quæ
diéta eft : quoniam in Concilio
Papalis poteftas includitur; quam-
vis aliter fit hæc poteftas in Papi,
aliter in Concilio , ficut 1
claves traditæ funt Petro , aliter
Ecclefiæ. Undè Concilium in
multis quæ Papam refpiciunt, ha-
bet autoritatem cobfiliativans » &
directivam , Papa exercitivam,
& exequutivam , non enim pollet
Concilium , per fe ipfum vide-
licèt, abfolvere in foro conf
cientiæ, vel Præfbyteros ordinae
re, vel Corpus Chrifti conficere,
vel infideles armatà manu debel-
lare, & icà de multis ; fed ad
ipfum fpectat circa hæc homini
confulere, vel diétare : cujus dic-
tamini qui repugnat contumaci-
ter , repugnat Spiritui S. cujus
cft ipfum Concilium, indictan-
do |, vel confulendo dirigeres
Exemplum in homine, ubi ratio
poteftarem habet diétativam, 8€
confiliativam , voluntas exerciti-
vam, vel exfequutivam.
Concilium Generale poteft de
divifionibus & guerris inter Prin-
cipes eChriftianos fævientes In
perniciem Chriftianitatis, &c pet-
ditione hominum, in anima
corpore , autoritate legitimä C0-
gnofcere, prohibendo eis vias fac-
ti, & ad fufcipiendum vias Juris
& ratianis, per cenfuras Eccle- .
fiafticas compellendo. Hoc prac®
ticare propofuft Sereniflimus Rex
Romanorum femper Augullus
;
Du Concile de Conflance: . 455
vÙ …
Qui, friufquam reccderet ab hoc
onciho , ad locum conventio-
mis cum Rege Aragonum, & P.
de Lunä, rationem ad Deputatos
habuit omni religiosâ pietate , &
vere Chriftianà Religione pleniffi-
Mam, quam hiis auribus , non
nc pià compunétione lætus au-
divi. Narravit illic propofitum
fuum cffe , tendere, poft fedatio-
nem fcifmatis, ad pacificationem
Regum Franciæ, & Anglix, ma-
xImè per autoritate hujus Con-
cilii. Narravit de pacificatione
Regis Poloniæz cum Prutenis. De
hinc, de pallagio Jerofolymita- :
no, & ex tunc prædiétæ pacifi-
cationis Regis Poloniæ -funda-
mentum, feu regulam procura-
vit, inducendo be pat-
tium, ut fe generali Concilio,
fuxque non prorsüs fub-
mittererfr Cujus autoritati ipfe-
met Rex,quemadmodum tunc, &
pluries antea , fub atteftatione
Divini nominis proteltatus eft,
Le volebat , & debebit efle
ubjedtus , ut hoc effet in fpecu-
lum , & exemplar zternum cujuf-
libet Principis Catholici tempo-
ralis. |
Concilium Generale potelt &
debet conftituere crebriorem Gene-
ralium Conciliorum celcbratio-
nem, quam retroaétis tempori-
bus fuerint celchrata, ut de de-
cennio in decennium, præfixà fu-
turis Summis Pontifsibus iftà le-
ge, se tranfgredi non liccat.
Fundatur in præmiflis hæc confi-
deratio, per argumentum cx op-
pofitis ; quoniam fi tor, & tam
encrmia difcrimina provenerunt
Ecclefie Dei, dum ceflatum eft
à Conciliis Gençralibus , quanta
demdm erit falutaris utilitas ex
frequentiori celcbratione perfpi-
cuum eft. Quis itaque ncfciat,
quod inde Superiorum peccata
mins vigebunt, dum minorem
fibi fentient efle peccandi licen-
tiam, vel impunitatis fpem ; dum
{cilicèt reddituros fe rationem ce.
ram judice fuo Generali Concilio
profpicient ? Sunt enim nonnulli,
qui, & fi Deum ron timent , ho.
minestamenrevercntur. Denique
fi non ft afliduè lex viva, diri-
gens, regens,& actuans leges mor-
tuns , 4 Offcium Papæ non fa-
tis proficiunt. Unde & Philofc.
phus fatagens tradere medium vir-
tutis, non potuit illud cfhicaciüs
invenire, quam ut diceret, prout
fapiens judicabit.
Potuerant ex præmiflis omni-
bus, velut ex entre
quibufdam regulis ? directionibus,
& fignis , in vià mandatorum
Dei, leges elici particulares, ad
tollenda dal impedientia
profperum iter pacis, fidei, ac vir-
tutis , ad fedationem fcifmatum,
‘quoad primum , ad extirpationem
errorum, quoad fecundum, &
# Ad reformationem morum , quoad
tertium. Sed nceque tempus ;
neque locus fufhciunt, quia teti-
gerunt infuper multa ex eis Pru-
dentes, & Studiof, fuis in fcrip-
tiss Quia rurfus debent ejrfmc-
di leges & conftirutiones parti-
culares, magis per mutuam col-
lationem omnium de Concilio
agitari, traétari, & definiri , jux-
ta Regionum , aut Patriarum va-
rictatem. Quia denique Decreta,
%& Decretalcs viderentut abun-
danter fufficere, fi per legem vi-
van ficret cfficax excquutio. Alio
| cc
336 .
qui multiplicatio conftirutionum
hujufmodi etiam pœnalium, quan-
doque : plus onefat, & aggravat,
quam fubleger, & proficiat.
Faciamus tandem in oratione f-
ner verbis, ut ratio revolet ad
alia, & dicamus obfecrantes prof-
erum iter faciat nobis Deus fa-
pee noftrorum : iter, nedum
terreftre, fed fpirituale & cælef-
teziter æternitatis ad Deum fa-
lutarium noftrorum, qui eft be-
nediétus in fæcula. Amen. Amen.
Amen. |
Poft Ada præmiffa Petrus de
Lunâ fuit per fuos Ambaxiato-
res excufatus, quod non poilet
convenireNiciam cum Imperato.
te, propter loci nimiam diftan-
tiam ; hâc Bus de causä nolens
Imperator fic indifcuffum manere
negotium , ivit Narbonam , quæ
non mulrüm diftat à Perpigniano,
ad quem locum debebat accedcre
Rex Aragonum, qui paflus in-
firmitatem , non potuit expecta-
tus dit per Imperatorem , & de.
bebant fimul convenire cum diéto
P. de Luni in diéto Perpigsniano;
per totum menfem Junii, in quo
menfe Rex HAE A infirma- «
batur., Et quia fcivit D. Impe-
ratorem multüm feftinanter pro=
perare, ne deficeretin termino,
mandavit iple Rex Imperatori,
qui maximum Jaborem afflume-
bat, ne deficerct in vii ; quod pa-
cificè veniret, donec iret ip-
fum effe potentem equitire. Non
fuit ivcitur Impcrator , infrà men-
fem Juniiin Perpigniano.
Quod benè perpendens Petrus
de Lunâ, mediä nocte ultimæ diei
ipfus menfis Junii , ftans in Per-
Pigniano ; proclamari fccit per
Preuves de la Nouvelle Hijloire
villam, voce præconis , fi quis
Sigifmundo cali, fe dicente Impe-_
ratorem. Similiter faétum eft ex
parte ipfus in Narbonà, per fuas
gentes, quas ibidem miferat, &
cum nullus comparuiffet, ipfe P.
de Lunâ accufavit contumaciam
Imperatoris, & recepit juramen-
tum fidelitatis ab omnibus inco-
lis ville Perpigniani, & fpecia.
liter quod præfervarent ipfum ab
omni moletià , & perturbatione
fui ftatus. |
Poftmodüm de menfe Julii ve.
nit Imperator Narbonam, & ibi
diu ftetic expeétans Regem Ara-
gonuny, ftante P. de Lun in
Perpigniano. Poftmodum delibe-
ravit Imperat. venire Perpignia-
num, credens ibi reperire P. de
Lunäâ , quem non remrit, quia
fciens iple Petrus dun Im-
peratoris, receflit. Poftea man-
davit Imperatori di@us Petrus,
quod iple fibi micteret falvum
condüétum, pro veniendo in ha-
bitu Papali, pro manendo ibi-
dem, & pro redeundo, quoties
vellet. Ad quod refpondit Impe-
rator , di non crat autoritatis
fuæz dare falvum condudum, in
terrà Regis Aragonum, nec T6»
ciperet eum ut Papam, fed ut
Cardinalem. Ideo fuit habita li-
centia Regis Aragontm de falvo.
condutu dando per Imperato-
rem dicto Pétro ; quiquidem fal-
vus conduétus illi datus eft ut
Cardinali, & propter hoc non
venit iple Petrus,fe mandavit el-
dem plures articulos fubfequentes.
Primd, quod ante omnia, péf
Sereniff. Principem D. Impera-
torem Congregentur exiflentes 28
effet in villà ul comparefet pro
LR) né
Le
du Contile de Confiance. 387
Conftanciä , fimul cum Legatis à
D.ImperatorePerpigniani exiften.
tibus, in locum unum notabi-
lem, & fiberum , ad quem om-
nes Nationes polhor liberè venire,
ftare ; & redire &c. quo fato
fiat & decernatur pet totum (2.
crum Concilium, fed , ut præ-
diétum eft congregatum , in
modum qui fequitur, ante re-
fnuntiationem.
Sacrof. Conftancienfis Synodus
in Spiritu S. congregata, deci-
dit, declarat, determinat, &.
concludit procellus omnes & fin-
gulos -faétos & promulgatos in
Concilio Pifano, contradi&tum P.
de Lun, tum Benedié&tum XIII.
in fuâ Obcdientià nuncupatum ,
effe nullos, caflos, irrivos, &
inanes , quos per tenorem przfen-
tium caffat, irritat, & annullat,
& fimpliciter nullos effe aut fuiffe
afferit , & judicat ; fivè diéti pro-
ceflus fai fuerint contra ejufd.
D. perfonam mediatè; vel im-
mediatè , fivè aliquem vel aliquos
conjunctim , vel divifim de fu
Obcdientii. ÿ
Et pari formâ ibidem annullen-
tur , ip{o D. & illis de fui Obe-
dientià præfentibus , omnes &
finguli proceflus per ipfum D.
quovis modo faéti contra quof.
cumaque, vel quemcumque alte-
rius Obedientiæ,vel aliarum Obe-
: dientiarum.
Quibus fic completis copvoca-
bitur per ipfum D. BenediŒum
totum Concilium univerfalis Ec-
clefiæ , tam aliarum Obedientia-
rum, quam fuæ , & ibidem fiat :
babilitatio per ipfum D. de con-
fenfu pariter, & voluntate totius
facri Concilii, fic ibidem Con-
gregati, fi, & in quantüm opor-
tuerit, & immediatè poft ibidem
& în eadem Seflione, fiet renun-
ciatio per ipfum D. & deponet
toto Concilio præfente , inhignia
Papalia.
_ Antequatn tamien Imperator
Concilium in Conftancià exiftens
vocet ad locum per ditum Benc
ditum deputandum , iple D. B.
reddet Præf. D. Imperatorem cer-
tum & fecurum de fuà renuncia-
tione, modo & fermä melioribus,
quibus judicabit ordo rationis.
Pro flatu vero di&ti D. Bcne-
_didi poft cjus renunciationem ,
offerentur illi fequentia. 1°. Quod
ipfe remanens in ftatu Cardinalis,
habeat Vicariatum, feu Legatio-
nem à latere, cum pleno Domi-
nio in fpiritualibus, & tempo-
ralibus, in tot Obedientiä, quam
actu habet, & omnibus viis &
modis , quibus nunc habet, hoc
tamen excepto, quod non voca-
bitur , nec denominabitur, nec
erit Papa , nifi univerfaliter ab
omnibus in Concilio exiftentibus
feu in Electione vocem habenti-
bus, jux*? deliberationem totius
facri Concilii, tunc ut diétum eft
congregati > Papa reputaretur s,
feu eligeretur. |
Item, Offeratur eidem D. B.
quod omnes promoti, feu affum
ti per ipfum ad quamcumque Di-
gnitatem, feu aliud quodcum+
que offcium, maneant in fuis
Dignitatibus & Ofhciis, juxta
di&i D. arbitrium feu difpofi-
tionem, & interim omnia poiiit
aflumere feu promoverc illos qui
fbi ferviunt, vel fervierunt , in
{ui Obedientia. | |
Lem, quod reverentia & honor
Cecc ij
Cd
388 Preuves de la Nouvelle Hifoire
per univerfum orbem fibi fiat
fuper omnes mundi Prælatos, &
Dominos temporales :poft Papam,
. feu in Papam elatum.
Item , Quod non poflit appella-
ri ab ipfo er aliquem de fui Obe-
dientia d Papam, ita modicum,
ficut quando erat Papz.
Ttem, Et quod illi qui habe.
unt competitores maneant ficut
ftant, in fuis Dignitatibus & of.
ciis, ufque ad,deceffum unius,
vel alterius, & uno decedente ;
alter fuccedat in toto. |
Die Sabbatinons menfis Novembris ,boré non4 vel quaf, D.
Princeps Gerunde primogenitus Kegis dirragonum , bare
requifitionem fecit Petro de Luna, in Caffro Perpigniani.
Eatiflime Pater. Cum neco-
tium extirpationis fcifmatis
peftilentis, nu & nimium
proh dolor ! radicati , & afle-
uutionem Sand@æ unionis Eccle-
fa diutids prolatæ noviter fit
deventum , feu.dedu&um , in fta-
tum, quo ille Angelus de Cora-
rio , qui fe Gregorium XIE. no-
minabat, renuntiavit purè & li. :
berè Papatui , & omni juri quod
in eo prætendebat competere, &
habere, & aliqua alia fecit, quan-
tum in eo fuit, ad facilitatem
& difpofitionem præf. facræ unio-
nis habendæ, & ille Balthafar de
Coxäâ, Johannes XXIII. in fui
Obedientiä nominatus, nihilomi.
nus à prætenfo Papatu, in quo
jus fe habere dicebat , realiter ie
ejeétus , & etiam eidem renun-
tiavit, Sereniff. Principes Sisif-
mundus Romanorum Rex per-
fonaliter , necnon quam plu-
res , alii Reges & Principes
Chriftiant, & magna pars Chrif.
tianitatis, per fuos folemnes Ora-
tores & Nuncios venerunt :Perpi-
gnianum, petentes inftantiffimé
Veftram Sand. & excitantes qua-
tenüs dignemini renuntiare Pa_
Patui, & omni juri vobis in eo
Sompetenti, pro diétà unicne ha-
bendä , allegantes ad id V. S:.
multipliciter teneri, & præterez
ut V. S. non ignoret premifla,
per fpacium duorum menfium vek
circa hic moram trahentes, nihil
clarum & efficax à V. S. ut affe-
runt, obtincre valentes, {canda-
lifati & vacui recelferunt. Ve-
rüm B. P. cum graviffima pericu-
la & fcandala permaxime uni
verfalia, non foläm temporalia,
fed ctiam fpiritualia, quod de-
terius eft, fint in morä hujafm.
tenunciationis per V.S. fiendz,
ut expræmifhs & aliis deprehen-
ditur , quod tanto pro Dei facri-
fitio, & bono be unionis
habendæ, necnon pro tantorum
evitationc periculerum & canda-
lorum, fupplicat V. S. humili-
ter, & devotè, humilis. & devo-
tus filius vefter Ferdinandus Rex
Aragon. & ficiliæ, & nihilcmi-
nùs obfecrat per vifcera miferi-
cordiæ Jefu Chrifti, & etiam {o-'
lemniter & revercnter requirit
V.S. quatenüs dignemini diétam
renunciationem facere, pure & li-
bcrè, fine dilationibus, ad quam
præmiflis attentis,, & aliis atten-
dendis tenemini utroque. jure,
divino pariter , & humano.
° du Concile de Conffance. 389
Similes [upplicationes [unt faite per inclifime [rfantem
Henricum, Magifirum militie Ordinis S. facobf, Procura-
torem Kegis Caftelle : per Lambertum Protonotarium Ad-
miniflratorem Ecclefie Pompilionenfis , Procurat. Kegis
Navarre, per Bernardum Comitem Armagnaci , Jobannens
Comitem Fuxi, G'c. &: defuper requifiti [unt Notarii.
T appareat- veritas proccf-
fus negotii unionis Ecclefiæ,
de quo fit mentio in requifitione
fa@2 D. N.Papz Benediéto XIII.
ex parte Serenifl. D. Ferdinandi..
Regis Aragon. 1 x, menfis No-
veémbris , A. D. M.ccccxv. cu-
jus tenor eft talis. B. P. cum ne-
gotium extirpationis, &c. ut fu-
Pra continetur, diétum negotium,
ab iplo fui initio exordiendo , ft
ad memoriam reducendum Se.
reniil. D. Sigifmundo Regi Ro-
Manorum per Nuncium fuum
Ottobonum de Becllionis J. V.
Doctorem , movendo traatum
apud D. noftrum , & didtum Re-
£tm ÂAragonum , de mutuà vifto-
ne inter ipfos ex unà, & præf,
Sec:eñill, D. Regem Roman. par-
te exalià, in aliquo loco fiendi,
p'o negotio Ecclefafticæ unio-
nis , concorditumque poftea in-
ter Nuncios D. N. Pape, & D.
Regis Aragorum fuper hoc mit.
fos, Conftanciam, ad dié&tum D.
Regem Romanor. de civitate Ni
cia, & loco de Villa-Franca > pro
di&à magnäi vifione, per totum
menfem Junii anni prædiéti fien-
dà , pro cujus exequutione .,
idem D. N. locorum difpofitione
attentäi, in galcis, & armorum
gentibus, aliifque præparatoriis ,
magnas fummas pecuniarum ex-
poluit 5 poftea monente P:xf. Re-
L 4
ge Romanor. per dié&tum Nun-
cium fuum Ottobonum propter
hoc miflum ad D. N. & D.Re-
ge Aragoniæ prædiétos tum Vas
entiæ refidentes, fuit concor…
datum, quod per totum menfem
Junii proxime hpfi 3. N. Pa.
pa, & Rex Aragonum Perpignia-
num, &"D.Rex Romanor. Nar.
bonam venirent, ‘Propter quod
p'æditz expenfæ pro majcri
parte pr&d. D. N. inutiles &
infrudtuofz fuerunt.
Deindè idem D. N. fuit Per.
pigniani in termino Concordato ,
D. Rege Aragonum , probter
fuam infirmitatem non valente
intradiétum terminum ibi effe :
tandem diétus D. Rex Romanor.
XV. Augufti Narbonam, & Rex
Aragonum ultimä hujus menfis
Pegpigniani fuerunt , ubi tum
propter fencétuten D. N. tum
propter infirmitatem Regis Ara-
RE quod diéta mutua vifio:
eret Perpigniani , invicem con-
cordarunt. Deindèdiétus Sereniff,
Rex Romanor. unà cum quibuf-
dam prætenfis Nunciis Con grega-
tionis quæ nunc eft Conftanciæ
Provincie Moguntinz, ad dic-
tam villanr applicuit, & coram
D. N. fupplicando quod viim.
vel vias aperiret per quam vel
quis unio breviter in Eeclefrs
Dei habcretur ; &. aliquibus
Ccc ij
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390
elapfis dicbus d" quibus D. N.
inftrumenta & alias fcripruras fu-
per geltis à Gongregatione Conf
tanciæ contra Balthafarum de
Coxi , ac per Procuratores An-
eli de Corrario videri fecit.
tem D. N. per unam Cedulam,
uam die xv. Oétobris anni præ-
dia Serenifl. Regi Roman. tra-
di mandavit, prout conftat per
publicum inftrumentum vias unio-
nis Ecclefiæ aperuit , cujufqui-
dem Cedulxæ tenor eft talis. Cum
per Serenifl. D. Sigifmundum
egem Roman. fuerit fupplica-
tum, &ce ut fuprà.
Poftea autem D. N. Papa Be-
nodiétus fuper hab@dà praéticà
de exequutionc diétæ viæ ceflio-
nis , quæ di&o Serenifl. Repi
Romanor. A Per ig efle vi-
detur, certas elegit perfonas ad
tratandum & concordandum,
cum perfonis aliis per Serenifi,
Regem Roman. affignatis, & tan.
dem, habitis inter dictas partes
aliquibus proloquutionitus , feu
traétatibus, D.N. Papa B. fuper
vià ceflionis eidem Screniffimo
Regi, cum uni Ceduli , xxvr.
Oétobris anni fuprad. exhibizà,
practicas duas aperuit & obtulit
tenoris fequentis. Sequitur prac-
tica fuper viâ trenunciationis,
aperta per D. N. Papam B. ad
jnftantiam liluftriff. Principis D.
Sigifmundi a &c.
Quod D. N. Papa B. ceflione
er iplum faéti € egit hac vice
om. Pontif. &c. ut fuprà ; &
ed utiles , fecuræ, & certe
un pradticæ did&i D.N, Papæ
fupra infertæ , à Htique non
indigent. longo difcurfu tempo.
85, non timçnt infcéionis par-
.fis O@obris
Preuves de la Noavelt Hifloire
ticulariter , vel numerofe multi:
tudinis feu Congregationis dif,
Crimen , neque terrorem feu im-
preflionem potentis Principis,
{eu altcriùs formidabunt ; {ed
aderit plena libertas & fecuritas,
qualis requiritur in negotio unio-
.nis: poft PR tamen apertio-
nem, & oblationem, nihil circa
€as pro parte Serenifl. Regis Ro-
man. ncc pro parte eorum , qui
dicebant Ê elle miflos à didà
Congregatione Conftancienf, fuit
didum, vel propofirum dido D,
N. Papæ , {cd obtinentes ab ee
diem certam, videlicet xxx. men:
proximè lapf , ad
proponendum DE a , que fe
velle proponere afferebant certi
ex prædiétis prætenfis nuntiis dice
tæ Congregationis pro parte ejus,
à Et ME ro he diéti See
renifl. Regis Romanor. in præfen-
tia D.N. Papæ, die prædiéa,
palam , affiftente multitudine gen
tium copiosà, præmiflis aliqui-
bus præfationibus D. N. Papam
B. monuerunt , requifhverunt, &
| rogaverunt , quod fuo Juri Papa-
tüs renunciaret , & cedere digna-
retur, : on
_ Quibus pro parte di&i D. N.
Pape fuit, ref 3 nfum , & clarè
oftenfum, FE ad falutem fde-
lium animarum, ad evitandos
errores, & ut vera unio in Ec-
clefia fequeretur, opportebat ip-
fum debirè provideri, & quod
nif fic fieret, non fatisfaceret
Dei fervitio, & bono univerla-
lis Ecclefiæ, oblationibus per fe
hactends faétis de vià renuncla-
tionis, quæ meritum & finem
unionis habent annexos , nequê
facris Canopibus, per quos via 8
6
.
EN)
, va - . ,
L € : no
tt: CG
. du Concile de Confiance. 39!
Aunciationis fuis cafibus ide
commendatur , quia fic ad finem
boni quod fequatur ex eadem,
nec debito fui officii , cum pro-
videre fuper hoc ad eum fpeétat
ex Jure, & prærogativä Apofto-
licæ Sedis. Imd ad hoc compel-
Junt ipfum Divina Jura pariter,
& humana. Fuitque fubjunä&um
in diéta refponfione quod D. N.
Papa, ut bonus Pañtor, ad fatis-
faciendum fupradiéis, poft obla.
tiônem quam fecit diéto Sereniff.
Regi de vià ceflionis Papatüs ,
prouf in ns Cedula corf-
tinegur , duas fuper hoc obtulit
practicas ad providendum quod,
er ipfum unio univerfalis Eccle-
pe eee »s & non veniant
majora fci‘mata vel. errores, de
quibus vetifimiliter dubitatur.
Tandem pro parte D. N. Papæ
fucrunt rogati, orati., moniti,
&c ïinftantiff. requifiti {uprad.
prætenfi Nuncii di&æ Congrega-
tionis, & præf. Screnifl. Rex,
in perfonis corum, qui ibi erant
nomine fuo, quatenüs præfatas
practicas , vel alteram earum ac-
ccptarent, vel caufas dicerent,
aut dubia moverent, cur* accep-
tandæ non eflent : nam paratum
fe exhibebat, & promtum did&is
eorum fatisfacere, & dubia de:
clarare : etf aliqua effent in dic.
tis praéticis rationabiliter corri-
genda , emendanda , addenda :
vel mutanda , {lla volebat & fe
offerebat corrigere , emendare,
addere # vel mutare. Quiquidem
pratenfi tam Nuncii did@z Con-
gregationis , quam miffi er dic-
tum Sereniff. Regem nihi] de fuis
vel Dominorum eos mittentium
intentionibus feu conceptis fu-
{
perdictis practicis , vel materià
unionis Ecclefiz dicere , vel ape
rire volentes, rciteratis fibi pro
parte di&i D. N. Papæ monitio.
nibus, rogationibus , & exhorta.
tionibus antedicis , ab ejus præ=
fentià receflerunt , prout hzæc
conftant per publica inftrumenta.
Poftea sa in alia Cedulà ex
patte D. N. Papæ traditä Sere.
niff. D.Regi Ar:gonum octavi
prælentis menfis Novembris, ut
conftat per publicum inftrumen-
tum, D. N. ad declarationem fuæ
Cedulæ fuprà ultimo infertæ :
condefcendere voluit , ad facien-
dam additionem genoris fequentis.
Et pro breviori cxpeditione ne-
gotii prædiéti, ob Dei fervitium;
& animarum falutem, placet ei-
dem D. N. defignando numerum
Commiffariorum, de quibus fic
mentio in practica per ipfum obla.
ta, ad hoc condefcendere , vide
licet , quod Compromiffarii , de
confenfu fuo per DD. Cardinales
eligendi fint fex eligendi , aut per
illos DD. qui in illa obedicnti
fe Cardinales faciunt , nominari
fi de totidem, pars altera non
contentur, fint octo, vel decem ,
aut fi volucrint duodecim.
Propterea volens idem D, N.
ad defignationem Îoci venire, :
de quo juxta diétam praticam eft
Concordatum, offert locum, &
loca idonea infra fuam obedien-
tiam affignare , cum fuffcienti-
bus fecuritatibus , quæ loca, fi
pars alia acceptare noluerit, li-
cèt multis attentis, ea non decbeant
refutari, nihilominüs placet ei-
dem D. N. condefcendere ad ac
cipiendum Marhlliam, S. Vic-
, totem , Niciam, cum Villä-Fran.
mA M
=
ne. ne: en nee et
+
ca, vel Saonam, nonobftante
quod fucrit in alia Obedientiä
conftituta, düm tamen de fufh-
cientibus fecuritatibus fit provi-
fum.
Quibus omnibus attentis, quæ
indubiè vera funt, evidenter ap-
paret quod Sercniff, Rex Roman.
& prætenfi Nuncii di&æ Con-
gregationis Conftancienfis, à D.
N. Papä refponfum efficax habue-
runt ,; necnon apertionem , &
pblationem viarum & practica-
rum falubrium , pro diétà unione.
Ecclefiæ obtinendA , & La fi
forfan fcandalifati reccficrine,
AT Preuves de l4 Nouvelle Hifloire
corum fcandalum imputandur
non eft 1). N. Papæ. Fo
Sed veniendo ad conclufionem
requifitionis prædidæ, refpondet
diétus D. N. Papa, quod renun-
ciare Papatui fic fimpliciter , fi-
cut petitis, non debet, prout cl:.
rè fuperiüs eft deductum , fed
paratus eft renunciationem facere
de fuo* jure Papatüs , obfervatä
tamen unâ ex pradlicis fupra in.
fertis, vel alià juftà, & ration.
bili praéticä , quam nuyquam ex-
te , nec excludere intendit
pro dittä unione Ecclefæ confe.
quenda. | e
e o« s
Sequitur Copis requifitionis faéte pro parte premifforum dilfo
Î D.N.P. in Coguilibero » Collioure, per duodecim
Ambaxiatores, x 1 v.
Eatiffime Pater, Supplicatto.
ne & requifitione fais, &
oblatis , die 1x. præfentis menfis,
V.S. fub hâc form. B. P. cum
RE fcifmatis,
&c. refpondit $. V, diexrr, men.
fis el fub hâc formâ. Ut ap-
pareat veritas procellus, &c. Ve.
rum B. P. quia urgentibus caufis,
& motivis, in diétà fupplicatio-
ne & requifitione enr à via pa-
ratur opportuna , quàm à die orti
fcifmatis , ufque nunc , ad confe.
uendam Ecclefiz unionem iftam,
faétà per S. V. ceflione , de quà
extitit fupplicatum , fperatur ve-
tifimiliter , quod in Concilio ge-
nerali univerfalis Ecclefiæ, quod
breviter, dante Domino, celebra-
bitur , providebitur S, Matri Ec-
clefix per eos ad quos pertinet de :
Brico, & indubitato , ac univer-
Ali Paftore > fortè per aliquam
e’
die menfis Novembris,
de pradicis jam apertis, vel per
alias , autaliter, prout in eodem
Concilio , per eos, ad quos per-
tinebit , Spiritu S. dirigente dif-
ponetur , & ordinabitur, cum
aliter nequeat in prædidis legi-
timè provideri, extirpareque Pa-
patüs Febies peftiferum : fic ob.
viabitw fcandalis & divifoni-
bus, ab. didto fcifmate ufque
nunc pullulantibus, & quz in
pofterum timentur oriri, nifi de
didtæ renunciatiortis remedio.0c»
Curratur.
Idcircd B. P. Raimundus de
Plano-Bono, natus Petri, Legum,
& Petrus de Serrd, Decretor.
Doétores , Ambaxiatoress & Pro-
curatores Illuftriff. Domini Fer-
dinandi Regis Aragonum, & SI-
cilix, filii veftri devoti, um de-
bita reverentia , videntes pef
véftram refponfionem pren
Du Concile de Conflance. 399
tioni & requifitioni prædiétis,
non fuiffe , ut debuit , & con-
&ruit neceflitati unionis Ecclefix
Aitisfi@um » ftantes & perfeve-
Santes in fupplicatione & requi-
fitione jam fais, cum repetita
FCVérentia, ob Dci fervitium, &
ditum Beneficium unionis , &
Ex jam fupradictis, & aliis pluri-
bus V.S. notiflimis, & roti mun-
do; fupplicat S. V. idem fe-
pocl, 20. & 5o. fœpè fepiès &
Inftanter, & cum geminata inf
HaNUa , & didtis vicibus, cum
debita reverentia » pariter, V.S.
pbfecrant » & requirunt, quate-
nus eo & impleät ope-
His per efftum, per fe , vel fuos
P'rocuratores , * id plena, &
rrevocabiji poteftate {ufultos :
alioqui B.P, fi V.S. fupplicata
SC fequifita, quod non creditur,
reiliter non cx'equatur , diéti
upplicantes, & requirentes , fo-
in Dei fervîirio, & unioni Ec-
flex obligati exiftunt, & zclo
Bnitatis S. Matris Ecclelie, &
totius Reipubl. omnium Chrif.
Flanorum , & quieti pacificæ co-
fumdem, Tum ejus S. Revercen-
12 repetità protcfiantur, deomni
Juts univer{alis Ecclefiæ, ac ip-
forum fupplicantium, & alterius
cujufcumque, & de recurrendo
ad téruedia , licita, juridica, &
honcita.
_Cæterum B.P. quamvis poffie
Concilium Gencrale univerfalis
Eccicliæ, in hoc cafu tantæ ne-
cofitetis congregari , & in eo
poflint & valcant convenire om.
nes, Tam Oscdicntiz veftræ,
quaim.Obcdientiirumolim Johan.
nis , & Gregorii qui, aliès con.
fucverunt ad Concilium coggrc-
garisquarumObedientiarum clim
Gregorii , & Jihannis magna
pars lit ad præfens in Conftan.
Cia congregata, & ab aliquibus
curiofis indubium revocetur :
quamvis dubium non fit, an va.
leant illi di&arum duarum Obe.
dientiarum , fimul cumillis de
veftrà Obcdientià , in Concilio
Gencrali Ecclefiæ univerfalis con-
gregari, pro extirpando hoc ne.
fando fcifmate, & unione jam
dictä confequendä, & debitè pro-
vVidendo de unico, & indubitato
Summo Pontifice univerfalis Ec
clefz. |
” Ideo exfuper ab abundanti cau-
tel, & ut tollatur omnis dubita.
t'onis fcrupulus, V.S. fuppli-
Cant di&i Ambaxiatores , & Pro.
curatores , quatcnus alicui , fcu
aliquibus perfonis, de quibus
merità confidere debeat didtus
D. Rex, & alii Reges & Prin
cipes veftræ Obedientiæ , qui to+
tis conatibus pro“quuntur , &
profequi nendens cxtirpationcm
diéti fcifmatis , & aflequutionem
di&tæ unionis committere digne-
mini vices veftras, & pofle ple.
num dare convocandi diétum
Concilijum Gencrile & autc-…
rifandi, approbandi., & confir-
mandi per ipfum Concilium per-
agenda , ad tollendum, immu-
tandum, abol:ndum, atque caf-
fandum emnes & fingulos proccf.
fus & fententias qualcfcumque,
ac pœuas faétas, latas , decretas
& romulgatas inobcdicntes olim
vocatorum Gregorii, ac Jahannis,
& fingulorum corumdcem occa-
# 5 ; : no
| | ii fcifmé.
fione , vel ex causa didti
tis, 8 omncm maculam, fivè no.
tam Juris aut fa@i exindè con«
Ddd
394
traétam : omnes & fingulas per-
fonas ditarum duarum Obedien-
tiarium habilitandi, & cum eis
difpenfandi , quantum oportunum
fit, aut indigeant, ac providen-
di-& ordinandi quod non poflit
excipi de diétis fententiis, aut
pœnis contra intervenientes in
dito Concilio, nec contra per-
fonas deputandas ad dié&tum Con-
cilium, nec contra eligentes Pa-
pam , nec contra eum Je fuerit
in Papam eleétus , ipfafque per-
donas ad præmifla omnia & fin-
gula habilitandi , & omnia alia
& fingula faciendi ; quæ erunt
necefaria, expedientia feu op-
portuna circa prædiéta, & akia
dependentia. incidentia, & emer
gentia ex eifdem, & mandare
dignemini eifdem
pcrfonæ fuffultis ed poteftate ,
quatenüs ex quo V.S. recefferit
ab hâc villà, ubi traétatur ad
prælens de præparatoriis dictæ
unionis, refideant in hâc villi,
& vadant alibi, ubi difponetur
per Reges & Principes, & alios
de veftri Obedientià ratione præ-
diétà congregatos , & poterunt
fa:ilits per alium vel alios vefträ
Poteftate fuffultos expediri, quam
per vos B. P. perfonaliter, atten-
tà, ætate, & gravitate Perfonz
véftræ, & ftatu eximiæ veftræ Di-
gnitatis.
Verumtamen , ubi V. S. nolit
id committere , fupplicant V.S.
erfonis few |
Preuves de la Nouvelle Hifloire
illamque exbortantur ,'oblecranr,
& reverenter requirunt , quate-
nùs illico revertatur ad villam
Perpigniani , ubi dedi&is præp
ratoriis, & negotio unionis trace
cetur, & prædicta omnia & fin-
gula quzx effent, ut præmittitur,
r diétos Commiflarios , aut vos
Écienda , & exequenda , faciat,
&c exfequatur. Offeruntque fe hu-
jufm. online ; quod per &
etiam unà cum alïis quos hic cas
fu prædiéto congregare provides
bunt , & Hovidees facient , per:
cos ad quos pertineat , de falvor
conduétu , & fecuritatibus, tant
V. S. fuo cafu , quam etiam fuo
cafu dictarum perfonæ fuz per+
fonarum. Hzæc quidem funt uti-
lia , opportuna , & etiam cit
mondiofa traétatui & negotio dic-
tæ unionis , & quietativa con®
fcientiarum omnium, fignanter il.
lorum qui funt de vefträ Obedien-
ti, & fi ctiam .fa@i fuerint per
Commiffarios diéti olim vocati
” Gregorii ; habentes ad hoc polie
- legitimum, tempore quo Procu-
_ratores didti Gregorii nominé
cjufdem renuntiarunt predi@o
Le Juri quod idem Gregoriu$
in ER habere dicebat, &t
iterum prædiéta etiam fic fiert
fupplicant, obfecrant, & reverens
ter requirunt aliàs enim protef-
tantur de omni Jure univerfalis
Ecclefiæ, & alterius cujufvis,&ce
PauLzrus, Secretarius-
Sequitur refporfio faëta 46 ie fupplicationibus ,
C requifitioni
hR 2 èx parte Sereniff.
Principis D. Ferdinandi Re-
#5,
Novembris, in loco de Coquili+
beri , Elnenfis , Diœcefis, facro
8:S Aragonum , die xvi. menfis | Collegio RR.SS. R.E. Cardinas
LECTEUR
jm. as
sv
Là ta. \i
| du Concile de Confiance, 395
fiom faæ, cujus tenor , fic in-
cipit , cum Serenifl. D. Rex,
quod cum KR. in Chrifto Pater &
D. N. D. Benediétus, divinä pro-
videntià Papa XII. tra@ando de
unione Ecdefæ cum Rege Ro-
manorum , fi in debita , & jufta
ratione poflunt , & præd. Rex
Romanotruna rationabiles prati-
cas ad unionem Ecclefiæ veraci.
ter ‘confequendam per eumdem
D. N. oblatas non acceptaverit,
nec aliam vel alias rationabiles,
dito D. N. ee imÔ tra@:a-
tus rumpendo, à villa Perpigniani
ben. & Præd. D. N. : juf-
tis caufis , à præd. villa recefferit,
pred- DD. Cardinales debitum
fuum fecerunt , fequendo fuum
D. verum Chrifti Vicarium , ca-
put ipforum, & totius Ecclefæ
militantis, & ficontrarium, quod
ablt, feciflent , Deum graviter
offendiffent, & fidelitatem, ad
quam tenentur, minimè obfervaf-
{ent in quantum verd requiritur,
quod ad præd,. villam Per igniani
revertantur , ad dinde. &
<onfulendum , operandum, & ex-
fequendum cum DD. Rege, &
aliüis, quæ erunt neceflaria Ec-
clefiæ unitati, refpondent, qucd
äpfi cum D. N. Papi in prædia
villa Perpigniani, quantüm ibi
fuit S. S. refederunt , confiliis
SS. continuè adhærentes , & fi
ibidem D.N. Rex aliquid eis,
Circa nCgotia occurrentia dicere
placuiflet, libenter ad fuam Se-
Icuitatem iviflent , audituri qguid-
quid Serenitati cidem dicere pla-
cuiflet. Nunc autem eidem Sere-
aitati refpondent, quod cum non
dcceat à Capite membra difcedere,
&c. pres Cardinales refpondent,
imÔ juxta Sctipturæ $. fenten.
tiam ; membra Ebeant fuum fe:
qui Caput, ipf eumdem D. N!
non poflunt nec debent dimitte-
tC, nec ad eamdem villam Perpi-
gniani reverti : & cum dicitur
uod præfentia diétorum D D.
RE TE A rs fit ibi necelfaria &
utilis, in hoc negctio, refpom
pres quod rami fra@i in ar-
ore fruétus germinare non pof.
funt, & fonte rivi præcifi ftrituri
agnofcunt fructificare. Itaque fi.
. ne prædiéto D. N. nec fine ejus
autoritate poflunt facere nihil :
proteftationem verd di&i D.Re
. gis , Cum cjufdem Serenitatis ho
nore nCn confentiunt : im ipfo:
tum Cuilibet , poft Papam in-
_ cumbit, pro Jure univerfalis Ec.
‘clefiæ proteftari, fuoque & uni
verfalis Ecclcfiæ nomine protef_
tantur melioribus vià, modo, &
formä quibus poffunt , de Domi-
ni Ne eorum , & ipfius univerfa-
lis Ecclefiæ intereflc.
Cum per ultimam Cedulam ex
parte S. D. N. Papz B. XIII.
Screnifl, D. Ferdinando Regi
Aragonum , die x11. Novembris,
A. D. M. cxv. præfentatam, fic
| incipientem. Ut appareat veritas,
&cc. fupplicationi, & requifitio.
ni Regis 1x. ejufdem menfis &
anni præfentatis , incipientis,
B. P. cum negotium extirpatio-
nis, &c. juftè & fufhcienter {a-
tisfaétum fit , ut cvidenter patere
poteft cuilibet intuenti, non vi-
detur neceflarium ad requifitio-
nem & fupplicationem, die XIV:
ejufderm menfis & anni, in sr 08
libero Elnenfs Diæccf. præfcn-
tatas , in quantum cum primis
fupplicationibus , & requifitios
D dd i;
. 395
nibus concordant pro nunc aliud
refpondere , fed fufhcit ad Cedu-
lam predi@&aim remittere , in q'4
idem D. N. de, & cum confilio
RKR.in Chrifto PP. DD. Cardi-
.nalium, & aliorum Prælatorum,
fcienticorum virorum fupplica-
tioni , & requifitioni prædicti
Regis rationabiliter Fibeee,
In quantum verd in fupplica-
tione & requiltione præd. fub-
jungitur proteftatio de fine uni-
verfalis Ecclefñæ, &c. huic pro-
teftationi idem D. N. ut ponitur,
non confenfit , quia nec Jure,
nec ratione fulcitur : im iple,
cui ex ofhcio incumbit omne jus
univerfalis Ecclefiæ defcndere,
& animam fuam pro illo defen-
dendo ponere, protcftatur pro fe,
ipfus Eccleñz nomine, de fuo,
& ejufdem Ecclefæ intcrefle, &
de Jure ipfus Ecclefiæ confer-
vando, ac de providendo, fi opus
fucrit per conftitutiones factas,
& fiendas, pro illius tuitione,
dcfenfionc, & per remedia juri.
dica, necellaria, oportuna, nec-
non per perfonas Re ; &
nn >» Contra quafcumque
perfonas , cujufcumque ftatûs &
conditionis exiftant -contrarium
attentantes ; aut eis in acceptan-
do huju‘m. dantes. auxilium ,
Confilium, vel favorem , etiamf
Cardinalitiä, Patriarchali, Ar-
chicpifcopali ; Epifcopali > Im-
periali , Regali, aut quacumque
aa Ecclefñafticà , vel mundanâ
præfulgeant dignitate. ”
Et quiain fupplicatione, & re-
quifitione prædiétis receflus D.
N. à vil Perpigniani tangitur,
& pro resreflu ad eamdem vil-
Jam, idem D. N. per fupplica-
Preuves de la Nouvelle Hifloire
tiones requiritur , Refpondet D‘
N. prædictus, quod cum ipfe ad
villam jam diétam , pro mutui
vifionc inter ipfum, & Regem
Romanorum fiendà, ac tractan-
dum de pace & unitate Ecclefiæ
venturuin f: promiferat, die inter
cos conventà, veniret, & in eas
dem villà, ulera affignatum ter-
minum, adventum diéti Regis
Romanorum ad Narbonam per
xv. dies cxpetaverit, & aliun-
dè adveniente di&o Rege Ro-
man, ad fæpe diétanr villam Per-
pigaiani de unione Ecckefiæ cum
co tractere incæpit, prædidtuf-
que Rex Roman. ab cv, cractatu
rupto reccflerit, & poftez idem
D. N. non fine perfonz fuæ ptri-
culo ; utà fide dignis afleritur ;
in eadem villä per plures dies rc:
federir ,; prædiétus Rex Arago-
num mirari non debet de recellu,
-fibi per eumdem D. N. per antcr
intimato ; nam etfi omni tempo“
re, & in omnibus caufis dectat
Romano Pontifici, libera priàs
confilia, & ipfus in nullo ven-
tilarc judicia, ifto tamen tempo=
re, & in tanto negorio, ubi om
nimoda libertas requiritur, n°
Ceffarium fumere vidctur ; quod
in tali loco negotia tradtentur
in quo ipfe, & tota curia [ux
omnimoda fruantur libertate : &
cum jam dictus D. N. adhue
non pervenerit ad locum ,; 2€
quem pro perfonæ fur fecuritate
ire decrevit , fed adhuc f4 1m
via, propterca omnibus aliis iré
fupplcatione , & requifitione plæ”
diéti Regis contentis, fingula-
riter refpondere de ræfenti noft
poteft : fcd poftquam ad locunt
deftinatum pervenerit , ad cmni#
: du Concile de Conflance, -
Hbidem contenta, fi didtus D. Rex
Aragonum de habenda ple-
niori refponfione mifcrit , ratio-
Hic deeft tertia requifitio faéta P. de Lunà ,quam babere non
397
nabiliter , auxiliante Domino ref.
pondebir.
potui : cui tamen requifitioni refponfio ëmmediatè fequitur.
> Ntequam refpondeatur Ce-
L'X dulæ D. N. Papæz Benedic-
æ XIII. noviter oblatæ Pani{co-
læ , aliquid cft dicendum fuper
Cedulà in Coquilibero Elneniis
Diæcef. x r v. die menfis Novem-
bris proximè lapfi fibi oblatæ,
F præten{os Ambaxiatores, &
Le Sereni!l. D. Ferdinan-
di Regis Aragonum, tenoris fc-
Quentis B. P. fuperiüs , &c. nan
etfi cidem D. N. Papæ fatisfece-
rit per fuam tonne , Ce-
dulä , incipiente. Cum per ulti:
mam Cedulim, &c. tamen ple-
niüs , fi requirerctur, fibi ref-
pondere refervavit, ex quo priùs
fflct ad locum quem decreverat,
pro fecuritate perfonæ, ut in dica
1à Cedul& refponfivä continetur.
Nunc ergo, nc arguatur fine ref.
ponfione fuifle aliquid præter-
miflum , ei adjicit in præfenti-
Quod via feu praética fui præ-
tenfi Generalis Concilii, de quo
fit mentio in Cedula fuprad. fci-
licert Obedientiæ D. N. Pape, &
Obedientiarunr di&ti Gregorii , &
diéti Johannis, aflumenda , feu
äcceptanda non videtur.
Nam de, & fuper hâc viä,.
per quam Cartholici cum fcifina-
ricis unirentur , in unum præten-.
fam Concilium ,; multi litterati
& periti in Theologia & Juri-
bus, diverfa , & contraria Opi-
Aantur. Undè tali altercaçioni ,
t.
déretuür ,
& varictati , ac contrarietati,.
fubmittendus non eft Eccleiie
teretur , an unio Ecclefix, per
”
. univerfalis ftatüs : nam, poft rem
factaim,multorum confcientix non :
quiefcerent, imd indubium ver- :
quan fidclium animi corquic(-
cant, indè fequeretur. Maximè
quia quilifcumque colorata , fic-
ta, & verbalis flerct acceptatio :
. de convocatione quæ ficrec per
D. N. Papam,, vel in vim fux
P s
commiflionis ,. & de autoritate.
fuä,quæe præftaretur agendis in:
diéto prætenfo Concilio , poft dic-
tam tamen acccptioncm fperan-
_dum efletindubiè, quod multi-
tudo illa, quæ hodie refñdet in
Conftancia, quæ aut in prætenfa
autoritate diéti Johannis, vel{ui
prætenfi Papatüs, aut fub quad:m
prætensä autoritate , quam di-
cuñt univerfalis Eccleliæ, quæ
diù perduravit, & hodiè perdu-
rat, & an firmiter, & fine ad-.
jectionc ullius conditionis inni-
tantur , diétam prætenfam auto.
ritatem à fe abjicere non dubit2_
rent ; imÔ in illà perdurarent,
& illi foli, de faéto, & realiter
inniterentur in agendis.
. Etiam effet fperandum quod
rie Obedientes D. N. Papz,
!
eis libertas & fecuritas conce…
autoritati D. N. Papæ, aut fui
Papasüis, & idein de perfonis Obc.
D dd ïj
innitcrentur firmiter
LR RE
395 Preuves de ls Nouvelle El'ifloire
dientibus diéto etiam Gregorio,
quoad fuam pratenfam autorita.
tem : undè fequeretur quod qua
lifcumque effet color, fitus, &
verbalis in ead. Congregatione,
in quo, ad veritatem rei, ma-
xima eflet adiimorum & volen-
tium divifio atque {ciflura , circa
prætenfos auétores , & capita.
Attendendum eft etiam quod pe-
riculofa effet Ecclefiæ ifta via fivè
practica didti prætenf Gen. Con-
cilii: nam cum con regatio illa ho.
diè Conftanciz refidens, poteftatis.
plenitudinem verbis, & fa@is fibi
ufurpet, & fe poile Papalia, &
quæcumque jura politiva fufpen-
dere, & tollere opinetur, & fic
ctiam, in diverfis fuis pronun-
Ciationibus in factum deducere
attentavit, præfumere, & timere
opportct, quod ex dicto prætenfo
Generali Concilio , ubi voces eo-
tum qui funthpdiein Villàä Conf.
tancienfi congreygati, propter mul.
titudinem ponderarentur , nullus
bonus exitus refultaret , fed ju-
rium Papalium & poñtivorum
fubverfio , quz ue rationi
bus, & maturitate fuit condita ;
& ftatus univerfalis inordinatio.
inde procederet, & damnabiliter
fequeretur.
Præterea , quamvis in cedulà
æd. nominatio expreffa loei non
t, protenendo didtum præten.
fum Generale Concilium:., fed dif.
politio Eleétionis diéti loci Re-
gibus , Principibus, & aliis de
Obedientià D. N. relinquatur ,
ncfcitur quo jure refervet , ac fi
vel ad Papam pertineret denomi.
matio loci hujuim, cafu quod dic...
fa convoratio eflet fienda, rei
Samcn veritas, ut à multis dici-
tur, fic fe habet, qued propofi.
tum & intentio Serenifl. Regis
Aragonum eft, quod diäum prz-
tenfum Concilium Generale te.
neatur Conftanciz , Pravinciz
Moguntinæ, & fic eft deliber2.…
tum per ipfum & alios volentes
in hoc condefcendere voluntati
D. Sigifmundi Regis Roman.
cum tamen teftis fit Deus ,- quod
diéta civitas Conftancienfs non
eft tuta, fecura, & libera ad
tratandum , & concludendum
negotium unionis Eccleliz, nec
pre D. N. ipfum acceptare, fine
ei offenfa, fi fequentia atten.
dantur.
. Eft enim certum quod Civitas
Conftancienfis eft fub potentià &
dominio diéi D. Sigifnundi Re
gis Roman. D. Noftro inobedien.
tis, & verifimile eft quod volune
tati ipfus contradicere non au-
deret perfona diéti prætenfi Con-
cilii, nec foveretur debità liber»
tate : maximê quia, ex relatione
fide dignorum habetur , quod
diétus D, Rex Romanor, ad fuum
extollendum Imperium appetit &
intendit ftatum $: alem applicare
certæ Nationi fibi magis favorabie
li & obfequenti : ut fic, quemad-
modum Germanizæ, item Papa-
tui dominaretur, & fic à multis
perfonis digtæe Congregationis, &
aliis afferitur , qui exiftentes in
di&tà Congregatione non fuerun6
in libertate, prout hodie funt :
im , ut dicitur, multos ipforum
oppreflos minis , extirpationibus,
ac terroribus diéti Regis Roma-
norum opportebat condefcendere
ad ejus voluntatem,fuper negotiis
quæ tractabantur in Congrega-
tione prædidté , neque fuper his
pe
18
du Concile de Conffance, | 399
dcbita fervabatur libertas 3 ob
quod perfonx de Congregationc
“hon reputantes fe effe in libertate,
de Conftancià fugerunt, & re- .
ccflerunt.
Ex aliorum etiam fide digno.
tum relatione habetur quod mul-
ti diétæ Congregat. proteftati funt
dolemniter fuper loci mutatione
pro tenondo difto prætenfo Con-
<ilio ; reputantes dictam Civita-
sem non cfle ad hoc tutam, libe-
tam, & fecuram , cum veré fuf-
préta fic civitas pridiéta Conf-
sancienfis , vel alius lécus fub
poteftate vel dorminio. T'eftes funt .
Cxempla cor, quæ Balchafari
Coxæ , tunc per cum Papx Jo-
hannis nominate & rcputate ,
faéta fuerunt, quem, nonobftan.
tibus quibufvis falvis condui-
bus cidem præftitis per Regem
Romanor. tenet Rex ipfe carceri
Mmancipatum £ poflent ctiam al-
legari exempla alia quædam ad
Propoñitum, qux nunc, ex ho-
ñcftate obmifla | fuo loco , &
tempore , fi nocefle fuerit, de-
œ
On famen taceatur, quod ex
multorum relatione habetur,quod
didtus D. Rex Roman. intendit
atque anhelat., ut Papam fibi fa-
Yentem obtineat , ut Cum ejus ob-
ce Lo &c favore poflit taliam {ue
fubjugare Imperio, & multas Ec.
clelias temporalibus multis priva-
TE, quas prætendit ad di@um Iim-
es {peétare : undè:, prout af-
ritur , non fine grandi myfterio
ditus Rex Roman. mutationem
loei fugit, & abhorret, neque
perfonis facientibus fibi mentio-
nem de diéi loci mutatione > pa-
tienior præbet auditum.
Defeétus autem libertatis loci
quantum pcriculum, fcandalum,
& errorem producent nemo fanx
mentis iunorat: ea omnia quæ ibi
fierent, effent invalida atque nul-
la , & ille qui de novo tradcretur
affumtus in Papam , non cflet Pa-
pa fed rte Quibus omni-
us confideratis, Chrifti fideles,
& unionis Ecclofiæ zelatores vi-
dere poilunt quod via feu prace
tica aperta in di&à cædula » non
induceret unionem , fed errores ,
nec darct pacem, fcd divifionem:
mOram,nec utilitatemafferret uni.
verfali Ecclef. fed augcret def.
ttuere, & per confequens, at
confequendam ‘& Na ne
Viam feu praéticam, D. nofter,
non poflet Papatui cedere fine of.
fensâ, Avertat enim Deus quod
vià cefionis, ad finem confequen-
_dæ uniofis acceptatà per eum,
‘in errorem, cafum$& irrepara-
bile damnum univerfali Eccle-
fiæ miniftretur. Sed paratus eft
D. N. renunciationem faccre de
fuo jure Papatus, obfervatà un£
ex practatis per eum apertis, &
oblatis Pepienisnl velaliä jufti,
& rationabili, quam nunquant
exclufit, nec intendit excludere,
pro dié&tà unione Ecclefiæ Dei
confequendä.
Veniendo confequenter ad ce=
dulam incipientem. SS.ac B. Pa.
ter, pro parte Sereniflim. Re-
gum &c. D. N. Papæ novitet
oblatam Panifcolæ, per honorabi-
lem virum Raymund, Xativas
militem, & Petrum Baffet Legum
Doétorem, prætenfos Ambaxiato
res , Nuncios & Procuratores Se.
reniff. D. Regis Aragonutm. Idem
D.N-.pro refponfione ad ipfam,
: Re - RS SEE — ee + EST EE" = *: MES ic ü
EE de en ——.
LU
400 Preuves de lx Nouvelle Hijloire
dicit & reiterat, & prodictis., &
rciteratis haberi vult hic omnia
uæ fupe:iùs dita & refponfi
ne ad
bioblatam in Cequilibero. Undè
quia in di&à ccdulà noviter obla-
tà Panifcolæ afferitur eleétionem
futuri Summi Pontif. ad: illud
_quod ipfe dicit ad Generale Con-
cilium pertinerç, mirum cit quo-
prædictam litteram f-
.modo ifta dicuntur, cum per:
.Apoftolica jura, in Gencralibus
Gonciliis edita, Elc@io Papæ ad
Cœtum Cardinalium - pertincere
_nofcatur ; quæquidem jura tolli
polie per dictum prætenfum Con-
ET
cilium videtur fundamento ca-
_icre. .
. de Perpigniano, ided dicit D.
.N. ad pradi@a, quod caufæ dic-
U receflus, quas allegatit in Co-
uilibero, fu cedulà refpon-
Hiva, verx fint, & non fai co-
‘or : imd carum veritas magis de-
‘ C3itur per ca quæ contra atten-
Tata funt, & quotidiè attentan-
tur. Pratereà D. N. ad intima-
üonem, & proteftationem con-
+cntas in didà cedulâ fibi oblatä
Panifcolæ , refpondet , quod eis
non confentit ; imd diffentit, &
Contradicit, & eredit fe intelli.
$erc quid per illa prætenfa re-
InCdia, in diétis intimationibus
-Ët protcftationibus contenta Am.
baxiatores ipf intelligant, ,
_Habet tamen D.N. Papa ex fide
dignorum rclatione quod multi
Malevoli fuggciferunt , & ctiam
fuggerunt Sereniff. Rcgi Aravo-
RUB, & ipium pro viribus ni-
Euntur induccre ad fubtrahendum
Obcdicntig D, N, & apponendas
#
, Cxterüm, quia diéta cedula re- :
R nititur receflum D..
te tee —: —- dumatie-éaume eu
minusin bonis C merx Apofté
licx, & Ecclcfie pettinentibus ,
& profequendim conjundtionem
hujus OBcdientiæ, cum Obedien-
tià Conftancienfi in unum quod
dicitur ‘Conrilium Generale, &
faciendam profequutionem & pet-
fcquutionem contra D. N. Pæ
pam, juxta confenfus dictorum
malevolorum nolentium fuper hoc
condefcendere votis didi Regis
Roman. novit autem Dominus
qu. ifta non poflunt dici reme-
dia, fed injuriæ & difcrimina,
& quod ex sis fierer, quod abfit,
non unionis , {ed erroris fequere-
tur effe@us. Usdb idem D, N.
rogat & hortaturScrenifl. D, Re-
gem Aragonum , & alios fupra
dictos , uf per vifcera mifericor-
dig Jefu Chrifti inftantius quam
quo potcft requirit, quatenus COM
aticntes Ecclefiæ Chrifti Spone,
be ut à tantis ceflet {canda-
lis quæ nedum licet facere, {ed
nec iplis adhærere. Præcipuè dic-
tus Rex Aragopum, qui pro Re.
gnis & terris quz à dido D. N,
Papä tenet in feolum , eidem D.
N. juramento fidelitatis, & ho-
magio, quæfibi perfonaliterpræ
titit, valdè tenctur adftridus.
Nec modus ifte qui contra D.
Koftrum tenetur,eft refñedium ad
obtinendum urionem Ecclehg;
imÔ ipfam nimium difficult,
nam quæcumque ferent per D.
NN. Papam circa unionem Eccle-
fie, fais talibus circumftantiis ;
quæ utique noforiam impreffo-
nem fnducunt, fufpeéta reputa-
rentur per Chrifti fideles, nec
p:ffet per ca eorum confcientia
quierari, Alias autem fi dictæ hot-
fationis & rcquiätioni nog pes
5 £ 7 |
AE
Du Concile de Confiance. 401
tint, proteftatur D. N. de omni
jure fuo, & fuæ Papilis Digni-
tatis, & de omni jure univerfalis
Ecclefiæ, & de omnibus confti-
tutionibus Apoftolicis , & qui-
{vis aliis Juricus editis contra
talia ficientes, & fingulariter de
Csnftitutionc per diétuim D. N.
edità Mafiliz, & pœnis in ca
appofitis. Per prædicta tamen non
eft intentio D. N. Papz profc-
quutionem dimitterenegotii unio-
nis ; imd ad Concilium Generale
fuz Obedientiz, quod de præ-
fenti durat, convocavit es
fuz Obedicntiz abfentes , ut ad
.ditum Concilium veniant, pér
totum menfem Februarii proxi-
mé inftantis , cum quibus, unà
cum aliis, qui erunt in Romana
Curiä, in diéto Concilio, fuper
contentis in diétà Cedulà per dc.
tos Nuncios fibi oblatä, delibe-
rare voluit , quid rationabiliter
ficere debeat pro Ecclefiz unione.
Et quia afiqui obloquuntur ,
guet aliquæ comminationes fa@&æ
unt aliquibus Prælatis; ided D.
N. rogat & exhortatur , atque re-
quirit Serenifl. Regem Aragon.
uod minas ceffare faciat quan-
tm in eo erit, & modi tales fer-
Ventur , quod Prælatis, qui à dic-
to D. N. fuerint ad Concilium
evocati, impedimentum non fiat
quominüs ad illud venire va-
Jeant , & eidem D. N. ab cis li-
bera Confilia provenire.
Verum quia ad auditum didi
D. N. pervenit quod aliqui ei in-
fidiantes & æmuli, ex ejus verbis
five fcriptis pravos fenfus, &
& alienas extorquentes fenten-
tias , linguafque fuas acuentes
ia malum , affesuerunt quod
aliqua fubfcripta à Domino N.
Papä , à veritate & dorinà f-
dei Catho!icæ deviarunt; duti-
tetque an Sereniff. D. Rex Ara-
gonuim affeverationem prædiétam
audiveric : idcircd & aliàs dic-
tus D. N. Papa proteftatur , ex-
prefsè, quod aliqua talia, quod
abfit , unquam verbo vel {cripto
dixit, vel in futurum pue di-
cere contingat, illa caflat, irri.
tat, & annullat, & voluit pro
caflis revocatis & annullatis ha.
beri ; ipfique Sacrof. Rom. Ec-
clefiæ- Cie determinationi
fubmittit ; offertque fe paratum ,
fi, & fibi intimentur, feu def-
nentur illa quæ prætenduntur ,
Fi in pofterum prætendentur,
in veritate & doctrinà fidei Ca.
tholicæ deviare : fi tamen alia
dixerit , five in pofterum pereum
dici Contigcrig, quod non putat,
mentem fuam fuper ipfis taliter
declarare , quod cvidonter appa.
rcbit , & reverà fic eft, inten-
tionis fuæ non fuifle , necefle,
deviare à reétà fide, five Catho.
licà verirate. Requirens idem D.
N. Notario , & Notariis qui inf-
trumentum receperunt, de præ+
fentatione diétæ Ccdulæ fibiobla-
tæ Panifcolæ , ut illud abfque
præfentis Cedulæ infertione non
claudatur. ,
_ In nomine S. & individuæ
Trinitatis , Patris, & Filii, &
Spiritäs S. amen, Tenore hujus
veri & publici inftrumenti per.
etuù valicuri , cunétis pateat
evidenter, quod die Veneris xr1r.
e A e
.menfis Decembris, anno à Nati-
vitate D. M. ccecxv. Indiét,
A .
vire horâ fecundä poft meri-
diem ,; ante tamen prandium ,
E çç
402
exifientibus & congregatis in Ca-
pitulo novo . Ecdefiz Narbo-
nenfis, RR. & VV.in Chrifto
Patribus DD. miferat. Divinä,
Jacobe Archiep. Turoncenfi , Pe-
tro Rigenfi , acobo de Opifis
Adrienfi , & Johanne Gebennen-
fl Epifcopis , necnon Johanne de
Opifs Decretorum Docore, cau-
farum facri Palatii Apoft. Audi-
tore, Lamberto de Stipite Priore
Prioratus Convent. de Bertarä
Ord. S.Benedicti Lecdienfis Diæ-
cei. Decretorum Doctore , Bene-
dicto Gentiani, Conrado de Su-
fico , Sacræ Theol. Profeflori-
bus , Johanne de Fabricä legum,
Johanne Virellio, Hugone Hole
ges, & Bernardo de Palantua De-
cretorum Doétoribus, facri Ge-
neralis Concilii Conftancienfis,
fic, per ejus Obedientiam nun-
cupati Legatis, Nunciis, & Pro-
Curatoribus , qui cum Serenif.
Principe D. Sigifm. D. G. Ro-
manor. Hungariæ , & Thraciæ
Rege femper Augufto pro pace &
üunione S. Matris Ecchfie ad par-
tes illas per idem Concilium tranf-
Miflis venerunt , affiftentibus eis,
& in bonum cooperantibus etiam
RR. in Chrifto PP. DD. Fran-
cifco, Dei miferatione,Narbonen-
fi S.R. E. Camerario, Reginal-
do Remenfi, & Johanne Rigen-
& Archiepifçopis, Guidone Ab-
Preuves de la Nouvelle Hifloire
bate Traffenfi , Illuftribus ; &
magnificis Principibus DD. Du.
ce Bricenfi , Comite Palatino
Hungariæ , Comite Bertholdo,
Brunone de Scalä Veronz, &
Vincentino, &c. pro facro Im.
perio Vicario Generali, Guill
Affet, pluribufque aliis Baroni-
bus & Nobilibus di&i D. Impe.
ratoris Confliariis ab uni, nec-
non honeftis & providis viris DD.
Didaco Ferdinandi de Quignones
D. Regis Caftillæ,& Didaco Fer-
dinandi de Badrello Militibus
& Confiliariis di&i D. Regis
Aragonum, ac M. Philippo de
Medalià , in facra Paginà Pro-
feff. ac Sperante in Deo Cardoni
Juris perito, & Benenato Petri
Decretorum Doétore, Ambaxiz
toribus , & Procuratoribus di&i
D. Regis Aragonum , ac M. Gar-
cià de Falcibus Secretario Re-
gis Navarræ, ac ipfus, & D.
Comitis Fuxi prædiétorum Am:
baxiatore , & Procuratore ab alià
partibus , de & fuper pact à
unione Ecclefiæ antedictis ; habi-
tis prids per eos pluribus dicbus
. præcedentibus , variis & dive
tradatibus, fuit tandem ad ESS
clufionem five concordiam intef
eos deventum , ut continetur 11
Capitulis , quorum tenof fequi-
tur fub his verbis.
\
4 4
| AS
4
pat”
jours
2 \a Fm Fe de
du Concile de Conflance. 493
J
Capitula fequentia per S creni]. D. Kegem Komanor. & DD,
Legatos Concilii Conflancienfis , fic per ejus Obedientiam
nuncupati, ex una parte, © DD. Ambaxiatores DD. Il-
Obe
centiæ D. Benedicit P
Obedientiam sa , 4bA
ne org Kegum , © aliorum Potentium Principum
1 50 XIII. ffcetiam per ejus
terä, prounione in Santia Dei
ÆEcclefiä confequendé concordats extiterunt cum Dei adju-
forio , modo infra [cripto.
e
L._
Prime, Quod convocatio fiat, &c. sin Edit. Parif. Suprad. col, 178.
Forme autem Convocatiois preditle talis eff.
M: Divina, Epifco-
pi, Prefbyteri, & Diaconi
Cardinales, Patriarchxæ Archie-
pifcopi , Ep » Prælati , &
cæteri, in Conftancia Provinciæ
Moguntinæ , in Chrifti nomine
Congregati, Liluftri Principi Fer-
dinando D, G. Aragonum, Sici-
liz, &c. Regi falutem, & Ec-
clefiafticam unitatem fœliciter in-
tucris Quamquam mifericordiæ
Domini, neque menfuram pone-
re, ncque ejufdem tempora def.
nire poflumus in dies ; attamen
quos diiigit caftigans, comper-
tum habemus flagellat , ut in ten-
tatione pro-entum faciat, & pro-
batos ampliori retributionc pro-
fequatur : iplo fiquidem permit-
tente , 4 XXXVI11. annis & ame
plius Populus ejufdem peculiaris,
qui Chriftiano nominc gloriamur,
aficti fumus peftifero & execra-
bili fcifmate præfenti, cujus oc-
cafione omnium penè bene wvi-
vendi modorum ftatus confratus
cft ; ut ceffarec Angelus percu-
tiens Altiffimum exoravimus, &
indefefsè ad id fudores noftros &
animos aptavimus : propitietur
Populo fuo mifericors & mifera-
tor Dominus deprecamur, & fe-
cundum altitudinem cæli à terrà
corroborct mifcricordiam fuam
fuper timentes fc, unde quam-
quam perpcfli varios fecerimus ,
pro pace Écclefiæ confequendi la-
Lorcs , ac per anni circulum, &
ultra circa hoc vacaverimus,
nondûm venit dies Doinini, in
quo pace frui optabamus : ve:
tum appropinquat, ut fperamus
in cjus autore, quia arrhas ipfius
reperimus. Nam D. qui Grcgo-
rius XII. in fua Obcdientià di-
cebatur , fponte fui cotlit ; fic &
D. qui Johannes XXIII. dice-
batur facere voluit, atque fecit,
ut autem hoc idem faceret D.
Petrus de Lunä, qui Bencdiétus
Xg1I. in fuä Obedientia nomi-
natur, Legatos & Nuncios nof-
tros ad Sercnitatem veftram, &
ipfum , cum Sereniffl. Roman.
Rege RR. & V V. Patres &
Doctiff. viros, Archiepitcopum
® Turonen‘em , & alios Collegas
deftingvimus. Quiquidem D. Pc-
trus admonitus , Fogatus, cxhor.
tatus , & requifitus. humiliter ;
| Ece ij
RU D Re AS RES RC A 7 0 OO OU RO LENS OS 2 © OU D
RE PR D RE
CES D EDR =
404
aptè, debité, & juridicè, ceffio-
nem per ipfum Jure Divino sie
riter & humano, ac aliäs multi-
liciter debitam facere noluit,
Ed huc ufque facere diftulit at-
Û
que differt , in totius Ecclefiæ
candalum, ac Populi Chriftiani
jaéturam , & animæ fuæ detri-
mentum : quamquidem ceflo-
nem, ut faceret, per vos fuit
dus D. Petrus requifitus plu-
ties , & per Principes, & com-
munitates notabiles Obcdientiæ
fux. Idcirco ut filii pii matri fuz
compatientes, enitimur, & quan-
tum in nobis eft nili fuirus pa-
cem prædictam obtinere , & ani-
mos virtuoforum virorum ad hoc
allicere, quatenus in illo' qui cft
verus Ecclefix Sponius , Congre-
ati, unà fimul Matrem Eccle-
Car divifam uniamus , & inci-
dertia quælibet quæ diéti fcif-
matis occafñonc pullularunt , tol-
Jaimus , & de medio auferamus.
* Hinc Serenitatem veftram ob-
fecramus , & per vifcera miferi-
cordiæ Dei roftri, per afperfio-
nem fui pretiofiffimi Sanguinis,
& per pretium redemtionis. vef-
fræ cxoramus , requirimus, &c
moncmus , quatenüs , ob Dei re-
verentiam , ad triétandum fuper
infra fcriptis unà nobifcum ve-
niatis, & fubditos veftros, qui
poflunt & debent Conciliis Gc-
neralibus interefle , quos unà vo-
bifcum præfentibus convocamus,
moneatis , inducatis, & cofdem
autoritate à Deo nobis traditâ,
qua poteftatis culmina intra ter-
tam Principatüs proprii decorè
tenetis, & de eadem Dominp rcd-
diturus cftis rtioncm, juxta dif- .
peüfaitionis vobis credit modum,
Preuves de le Nouvelle Hifhire :
convocetis , ut tali die, &c. ï#
Conftancia compareant , ob fcif.
ma fedandum , unionem Eccle.
fiæ procurandam , reformationem
etiam iplus Ecclefiæ, tam in ca-
pite , quam in membris complen-
dam, & dejeétionem diéti Petri
effe&ualiter faciendam , & ad
cleétionem unici futuri Pontif.
cis proccdendum, ac pro aliis
caufis , & rationibus quæ ad Ge.
nerale Concilium de Jure perti-
nent , & fpcétant : per hoc enim
Populum quem Chriftus fuo pre-
tiofo Sanguine acquifivit , in
unum ovile, ad gloriam æternam
confequendim optaveritis , ac de.
bitum Deo , & Ecclefiz Matri
veftræ rcddideritis, æternzque
retributionis premium confequi
poteritis , &c. Datum, &c.
2°. Quod diétæ convocationes
fiendæ, &c.in Edit. Parif. col
178. |
Quibufquidem capitalis initis,
fais , & inter przlibatos DD.
did&i Concilii , ejufd. Concilii,
& fuis propriis nominibus , ab
urà , & dictorum D D. Regum
Caftillæ, Aragon. & Navarræ,
ac Comitis Fuxii Ambaxiatores,
& Procuratores ab alià partibus ;
concordatis, ipfi DD. Legati y
corum quilibet , & ctiam dic-
tus D. Remenfis Archiepifcopus
Chriftianifl. Principis D. Fran-
corum Regis Ambaxiator ; lau-
dantes , approbantes , ratificantés
& confirmantes , capitula piæin-
fcrta ,; & unum quodque iplo-
rum, & omnia, & fingula in els
contenta, diéti DD. Legatls ë
corum quilibet , etiam giétus D-
Remenfis Archiepifc. videliect
DD, Prælati, Prelasorun mois
du Concile de Confiance. 405
vifis & infpeétis Sacrof. Evan-
geliis, manus ad peétus ponendo,
reliqui verd ad ipfa S. Dei Evan-
gelia corporaliter taéta, promit-
tendo , convenerunt , & jurave-
runt. D. tamen Remenfis, quan-
tüm in co foret, diéta capitula,
& omnia & fingula in eis, &
quolibet eorum contenta, pro fe,
& dictis nominibus, nobis fub-
fcriptis Notariis pro partibus præ-
diétis , & aliis omnibus & fin-
gulis , quorum intereft, vel in-
tererit , legitimè ftipulantibus,
& recipicntibus, tenere , obfer-
vare, & adimplere perpetud, &
per diétum Concilium Conftan-
cicnfe inviolabiliter adimpleri,
& obfervari, ac ratificari, &
confirmari facere ; quantüin in
eis, & corum quolibet foret,
nec contra ea , feu quidquam de
Contentis in eis ullo unquam tem-
pore facere feu venire, aliquo
Jure , causi , feu ratione.
Quibus peraétis præf. omnes
DD. fupra nominati , tam Amba-
xiatores, quam alii quicumque,
rectà vià , abfque diverfione ad
quemeumque alium aétum , ad
_præfentiam præf. Sereniff. D. Im-
peratoris acceflerunt , quem in
Camerà magnæ turris Palatii Ar-
chicpifcopalis , in quâ jacere fo-
let, reperientes, præmifsa ei re-
verentià , per organum dici D.
Turonenfis eidem præmiffa jam
acta . , Le Imperia-
li Majcftati humiliter fupplica-
verunt, quaterüs etiam iplc præ-
mifla frmare dignaretur, cum ip-
fe de capitulis prædidis aliàs ple-
nam habuiffet notitiam. Quiqui-
dem diétus D. Imperat. verba fua
ad DD, Legatos pro parte Con-
cilii , & alios dirigendo, dixit,
quod ficut aliàs eifdem dixerat,
etiam nunc dicebat, quod paritus
erat faccre quidquid poflet & de.
beret pro unione S. Matris Ec-
clcfiæ, & quidquid per cofdem
fibi pro eadem unione confulere-
tur, firmaret, quibus feu hiis fi.
milibus diétis, & per ipfos DD.
de. Concilio auditis , ipfi DD.
Legati dixerunt quod eiidem vi-
debatur , quod dicta capit. firma
re debebat.
. Quibus per eum perceptis, iple
D. Imperator, taétis Sacrofanét.
Scripturis , prædiéta omnia &
fingula præinferta capitula, &
‘eorum quodlibet , & omnia &
fingula in eis contenta quantum
Her tangunt, & tangere pof-
unt , juxta ipforum continen-
tiam & tenorem firmando, ea-
que laudando , approbando , &
confirmando , juravit , convenit,
& ‘promifit, pro fe, & fuis fuc-
cefloribus , & hæredibus quibuf-
cumque, prædiéta omnia &c fin
ula capitula, & ipforum quod-
Éber. & omnia & fingula in eis
contenta, quantum ipfum , &
fucceflores fuos ut præfertur,
tangebant, & juxta ipforum con-
tinentiame & tenorem , tencere,
confirmare , & adimplere , ac
teneri, & adimpleri, ac en
tud obfervari facere per fuos hæ-
redes & fucceflores quoflibet , ut
præfertur.
Ilicè præf. D D. Didacus Fer-
dinandi de Quignones, & Dida-
cus Ferdinandi de Bridello, ac
Philippus de Medalliä, & Bene-
"natus Petri, & M. Garcias, pro-
dictis D D. Rege Navarræ, Co-
mite Fuxi, & corum quolibet,
Ece ti;
Em = É-E u . —
ES
4cé Preuves de la Nouvelle Hifloire
tam conjunétim, quam divifim,
prædida omnia & fingula Capi-
tula, pereos, cum præd. D D.
Legatis unanimiter concordata ,
abfente tamen D. Sperante in
Deco Cardonäi, ob aliquam fuz
erfonæ indifpofitionem de.
D D. Regibus & Regno Navar-
ræ & Comitc, & quolibet eo-
tumdem, & ipforum, & cujufli-
bet ipforum, hæredibus & fuccef-
foribus quibufcumque , etiam
conjunétim & divifimi : Quatenus
ipfos D D. Regem & Comitem ,
& eorum quemlibet contenta in
cifdem Capitulis tangunt , & tan-
gere poflunt, cum præf. D. Im-
peratore , ac D D. Legatis, ante
dictis , firmantes illa, & unum
quodque corum, & ineis, & eo-
rum quolibet firmantes, illa, &
unum quodque eorum, & in eis,
& eorum quolibet contenta lau-
darunt , approbarunt , ratifica-
runt , & confirmarunt, eaque
omnia & fingula, in iplis, &
eorum quolibet contenta, no-
minibus quibus fuprà tatis facro-
fanctis Scripturis , juraverunt ,
promiferunt, & convenerunt, &
quilibet eorum juravit, promifit,
& convenit, pro DD. Rege &
Comite, hærcdibufque, & fuc-
. Cefloribus ante dictis fingula fin.
gulis refercndo tenere & ad im-
plerc perpetud, & inviolabiliter
obfcrvare , ac in corumdem DD.
Regis & Comitis Regno, terris,
& dominiis, per eos ac corum
ose hæredes fucceflores, &
ubditos , & alios ad quos fpecta-
bit, quantdm in ipfs Ambaxia-
toribus & Procuratoribus erit,
tneri, & adimpleri ac perpe-
fuÔ inviolabiliter obfervari face.
re. Sub quorum virtute juramen:
torum præncminati D D. utriuf.
que partis , & eorum quilibet
renuntiaverunt exprefsè, êc re.
nuntiavit non fic celeorati con-
tradus, rei non fic geftæ, & aliis
omnibus & fingulis exceptioni-
bus , necnon cuique Juri Cano-
nico & Civili, & omnibus aliis,
& fingulis, per quæ contra prz-
mifla , feu corum aliquod, de
Jure, vel de facto facere poflenc
quomodolibet feu venire De
quibus omnibus partium prædid.
D D. & eorum quilibet EE
& petiit publicum & publica fibi
inftrumentum fieri, feu initru
menta. Quæ aéta fuerunt Narbc-
næ Anno, die, menfe, inditio-
ne, & locis quibus fupra præfen-
tibus prænominatis Prælatis, Prin.
cipibus, & Confiliariis, necnon
R. P. D. Epifcopo Strigonienf,
etiam D. Imperatoris Confiliario,
cum alià multitudine Principum;
Militum, & Nobilium de fimie
lià di&i D. Imperatoris, teftium,
necnon nobilibus viris D. Gar-
cià de Senfe, ac Humberto de
Villä-Francà militibus, & Petro
Blan, Domicello Barchinonenfs
Diocxfis, etiam teftibus vocatis ,
& rogatis.
Subfequenter eadem die, anté,
& poft prandium, paululèm poil
prædiéta nobis fubfcriptis Nota-
riis , licet divifim, ad prælentiam
D. Sperantis in Deo accedentie
bus, & præmiffa ei narrantibus,
ac requirentibus, ut ea quantum
ad fe pertineret, firmare , app
bare, tenere, & obfervare ve-
let, idem D. Sperans in Deco, 81#°
cias & grates Altiflimo, cum cor
dis humiligate , &.animi devos
* de Concile de Confiance. 407
tione , immenfas referens, omnia
& fingula prædi&a, prout fuprà
continentur , tam nomine Procu-
ratorio D. Kegis Aragonum,
quâm ctiam, ut Procurator fub-
fticutus D. Comitis Fuxi, fupe-
riùs nominati , laudavit, appro-
bavit, ratificavit & confirmavit,
illaque omnia & fingula, quan-
cum opus foret, pro ip{o D. Rege
Aragonum, ac diéto D. Comite,
fuiique & cujuflitet ipforum hæ-
redibus & fuccefloribus, de no-
vo firmavit, taétis facrof. Scrip-
turis , juravit, convenit, & pro-
amifit tenere, & adimplere , ac
perpetud, & inviolabiliter obfer-
vare, ac chfervari, teneri, & ad-
impleri facerc, cum prædiéis,
@& aliis renunciationibus, obli-
gationibus , promiflionibus, &
aliis claufulis neceffariis & oppor-
tunis, & pro prædiétis omnibus,
& fingulis complendis, tenendis,
& obiervandis , tam di@us D.
Rex Romanor. pro fehæredibus,
& fuccefloribus fuis, quam D.
Legati, & Procuratores Concilii
Conftancienfis pro fe & principa:
hibus fuis , quam etiam Ambaxia-
tores diétorum D D. Regum Ca2-
ftillæ Aragonum, & Navarrz,
& D. Comitis Fuxi, pro eifdem
D D. fuis, corumque hæredib. &
fuccefloritus, prædi@is nomini-
bus, videlicèt di&ns Rex Roma-
forum, omnia & fingula Repna,
terras , & Dominia, aliaque mo-
bilia & immobilia, præfentia &
futura bona quæcumque, qualia-
cumque, & ubicumque fuerint,
& pro tempore exiftant, dicis
D D. Caftillz, & Navarre Re-
gibus, ac Comiti Fuxi, fuifque
& cuilibet eorum , hæredibus,
& fuccefloribus ; ac diéti Am.
baxiatores D D. Regis & Comi-
tis præd. Regna, Dominia, ac
terras , ac bona alia mobilia, &c
immobilia præfentia & futura
su & qualiacumque
ucrint , & pro temporc exiftant,
diétis D. Imperatori, & Conci.
lio, & Legatis ante didis con-
junétim & divifim , videlicet
una pars alteri parti & à contrà,
obligaverunt , fuppofuerunt &
fubmiferunt, ac exprefsè hypo-
thecaverunt; de dub voluit , &
etiit fieri unum vel plura, pu-
licum, feu publica inftrumen«
ta, quæ acta cé Narbonæ,
in diverforio , anno, die, indice
tione & menfe prædiétis , præfen-
tibus diéto D. Benenato Petri,
D. Humberto de Villâ-Francai, &
Petro Blan prædiétis, & Johan-
ne Comitis Reétore Parochialis
Ecclefiæ de Bafogenere Cæœno-
.man. Diocefis, teftibus ad præ-
mifla vocatis fpecialiter & PS
tis. Signa Jacobi Turonenfs,
Petri Rigenfis, Jacobi de Opifis
Adrienfis, Jèhann. Gebennenf.
Epifcopor. Johannis de Opifis,
Decretorum Doctoris, Caufar.
facri Pal. Apoit. Auditor. Hum-
berti de Stipite Prioris Prioratus
Conventualis de Bertrayà Ord.
S. Benedidi Leodienf. Diocæfis
Decretor. Doctoris , Benediti
Gentiani, Gerardi de Sufaco
facr. Thcol. Profeff. Johannis
de Fabricà legum ,; Johannis
Buellis, Hugonis Albez, & Bern.
de Palantuâ Decretorum Docto-
rum.
Signum Serenifl. D. Sigifmun-
di Regis Romanoram , figna
Didaci Ferdinandi de Quignones,
2 —— mm. me —
408 Preuves de le Nouvelle Hiflofre
Didaci Ferdinandi de Vadrello,
militum a > Philippi de
Medalià in
acra Pag. Profeflo-
ris, Sperantis in Deum Cardona,
Jurifperiti, Benenati Petri De-
cretorum Doctoris, & Garciæ de
Falcibus præedi&orum, qui hxc
prædiétis nominibus juraverunt ,
& firmaverunt.
Signum Petri Margail, Illuf-
trifimi D. Regis Aragonum Se-
cretarii, & autoritate Reveren-
diff. in Chrifto Patris D. Ar-
chicpifcopi Narbonenfis Notarii
Apoltolici per totum territorium
Archiepifcopatus ipfus, qui unà
cum difcreto Petro de Trilyàä
Præfbytero, Canonico, & Suc-
centore Narbonenfi,publico A pof-
tolice & Metropolit. autoritati-
bus Notario, prædiétis interfuit ,
caque fcribi per fuos Subftitutos,
Juratos fecit, & ipfe claufir.
Et me Petro de Trilyà Præfby-
tero Canonico , & Succentore
Narbonenfis Ecclefiæ, publicä,
Apoftolicä & Metropoliticä Nar-
bonenfi autoritatibus , Camerzq.
ÂApoft. Notario, & didi facri
Generalis Gonftancienfis Scribä ,
qui ex ponte per me, una cum
honorabili viro Petro Margail
Notario, & Secretario præfcrip-
to in notam fumtis, fic præ-
fens publicum inftrumentum ex-
tratum, & per alium fideliter
{criptum , illud in formam publi-
cam redigens, figno meo folito
fignavi hic me manu propriä {ub-
fcribens, requifitus in teftimo-
nium veritatis eorumdem.
Signum Ferdinandi D. G. Re-
gis Aragonum, Siciliæ , Valen-
ciz, Murciæ, Sardiniæz, & Cor-
fice > Comitis Barchinonz, Ducis
Athcnarum, & Neopatriæ, Co:
mitis Rochilieniæ, & Ceritaniz,
qui informati ad plenum de Capi-
tulis præinfertis, ac omnibus &
fingulis, tam in eis, quam alis fu-
pra contentis, quæ noftro & Suc-
ceflorum noftrorum quorumlibet,
& Tutorio Iluftriff. Principis D.
Johannis D. G. Caftillz & Le-
gionis Regis nepotis noftri cha-
tiflimis nominibus, fuper facto
unionis S. Matris Eccleñæ, per
dictos noftros , & ipfius noftri nc-
potis Ambaxiatores, & Procura-
tores firmatis , & juratis, ipfa >
& omnia fingula in eis, & quon
libet corum contenta, us CO«
rum feriem pleniorem diétis no-
minibus, & tam pro nobis, &
Succefforibus noftris quibufcum-
que, quàm prodiéto charill. ne-
pote noftro , & fuis Succefforibus
quibufcumque laudamus, appro-
bamus , & ratificamus, ac hujus
noftræ confirmationis præhdio r0-
boramus, necnon etiam ea de n0-
vo facimus , inimus, concedimuss
& firmamus , ac radis facrol.
Evangeliis, omnia & fingula in
cifdem capitulis, & corum quo-
libet contenta, quantum tamen
nobis, vel nos, & diétum cha-
rifl. nepotem noftrum, iplufque
& noftri Regna, terras, & Domi-
nia tangunt & tangere poflunt ;
tenere , adimplere , AC perpetud
& inviolabiliter confervare, 2€
teneri, adimpleri, & obfervart
facere promittimus & juramuss
cifque , ut majori robore fulcian-
tur autoritatem noftram interpo-
nimus pariter & Decretum, 4P-
pofitum hic xxvr. die menfis De-
cembris, anno à Nativitate Do-
mini M, CCÇCe XVI: Regeqe
noitri
Du Concile de Conffance.
noftri 1v. & propter indifpofi-
tionem noftri corporis, manu
noftri Chariff. Primageniti feci-
mus fubfgnari, & ad majorem
Præmiflor. corroborationem Si-
sun noftrum pendens juflimus
ic apponi. R. Primogenitus.
Signum Illuftriff. Principis Ge-
rundæ, Illuftriff. Regis Arago-
num ,. & Siciliæ primogeniti,
cjufque Regnorum , & terrarum
Generalis Gubernatoris, qui vi-
fis & recognitis capitulis in hoc
inftrumento infertis , ipfum &
omnia illa, quæ fingula in eis, &
uolibet eorum contenta de man-
de ejufdem D. Regis Genitoris
noftri, laudamus , approbamus,
& ratificamus, ac hujufm. ron-
firmationis noftræ præfidio robo-
|
|
;
e——
409
ramus , eaque omnia & fingula »
& eorum quodlibet, quantum in
nobis et, & erit, tenere, ad-
implere , ac perpetud , & invio-
hbiliterobfervare , ac teneri , ad-
impleri , & obfervari facere, pro-
mittimus , convenimus , & ad
S. Dei Evangelia per nos corpora-
liter tata juramus. Ut præmiflis
omnibus & fingulis, & huic pu-
blico inftrumento inde confecto
autoritatem noftram interponi-
mus pariter & Decretum appo
fitum die xxr. Decembris, anno
à Nativitate D. M. cecccxv.Re-
gnique ejufdem D. Regis 1v. &
ad majorem Præmiflorum corro-
borationem figillum noftrum pen-
dens juflimus apponendum: RK.
Primogenitus.
Collatio Cleri Gallicani Conflancie ad Cencilium congregati,
= Japer #bufus quibus Ecclefia Gallicana opprimcbatur.
N nomine Domini , Amen.
Per hoc præfens publicum inf-
trumentum, cunétis, tam præ-
fentibus, quam futuris pateat,
& manifeftum exiftat, quod an-
no à Nativitate Domini, mille
fimo quadringentefimo decimo
quinto , Indiétione o&avi , & die
. Martis quintà decimä menfis Oc-
tobris, horà tertii poit meri-
diem, fig Conftanciæ , in Domo
FratruaPrzdicatorum, de Man-
dato Reverendiin Chrifto Patris,
& Domini, D. Johannis miferas
tione Divinà Patriarchæ Antio-
cheni,tunc Venerabilis & in-
clitæ Nationis Gallicanx Præfi-
dentis, eadem Natio folemniter
Congrégata, ad traétandum, &
advifendum nonnulla in facro
Generali Concilio Conftancienfi,
& aliis Nationibus proponenda ,
& communicanda , inter quæ Re-
verendus in Chrifto Pater, & Do-
minus D. Johinnes, eadem mi
feratione Patriarcha Conftantino-
politanus, tenens in fuis manibus
quandam papiri Cedulam dixit,
quod ipfe, cum quibufdam aliis
advifaverat quædam utilia, va-
Cantium fructuum primariorum,
annatarum, Prælaturarum , quos
Summi Pontifices, & Colleg'um
Reverendiflimorum in Chiifto
Patrum Doininor. Sanétæ Roma-
næ Ecclefiæ Cardinalium hacte.
nüs perceperunt & Poe con-
cernentia, qauzquidem advifamen
ta,indi@i Cedulà plenits con-
tinchantur ; quamquidem Cedu-
ff
lim idem D. Patriarcha Conftan-
tinopolitanus in medium produ-
xit, & de verbo ad verbum legit,
fub çenore fequenti.
. Sacro-Sancta Conftancienfis Sy-
.hodus, volens imitari traditio-
pem Sanétorum Patrum, qui non
folüm uti prohibuerunt, in ftatu
Ecclefiaftico,quæ de fe mala erant,
fed etiam quæz in eo occafionem
mali dare poterant, & his die-
bus en expertum fuerit
quantam mali fcandalofi occafo-
nem dederit refervatio, præftatio,
& folutio fruétuum primi anni
Prælaturarum , Dignitatum, Ad-
miniftrationum,& Officiorum va-
cantium Cameræ Apoftolicæ , &
CætmReverendiflimorumPatrum
D D. Cardinalium , qui jure pro-
prietatis conantur hoc fibi ven-
dicare, unde multi Prælati {e &
Ecclefia:s five Monafteria fua ni-
midm reputaverint opprellos , &
Bravatos, ac reputent, & varias
querelas depofuerunt, per quæ pa-
rantur vix ad LE Obviare
volens igitur hiis malis » & fcan-
dalis, declarat, ftatuit, & or-
dinat, quod deinceps, nec à cæ-
tero tales fructus feu præftationes,
pec etiam fimiles, quocumque co-
lore vel occañone quæfitis, etiam
pro minutis fervitiis, Pallio, fa-
cræ aut benedi@ionis folvatur :
præftetur , vel exhigatur » donec
per fan&um Generale Concilium
aliud fuper hoc fuerit ordina-
tum. Quicumque in contrarium
attémptaverit recipiendo, exhi-
gendo , folvendo , vel præftando,
aut folvi vel exhigi mandando,
cujufcumque Status , Gradus , vel
Ptæcminentiæ exiftit , etiamf
Cardinali , Patriarchali, Archie.
410 Preuves de l4 Noivelle Hire
pifcopali, vel Epifcopali, aut qù3:
cumque aliä præfulgeat dignitare,
vel ut Simoniacus , & Giefacus,
co ipfo & incontinenter ab omni
fatu- Ecclefiaftico, & limikibus
Ecclefiæ fit exclufus & privatus,
dignitatefque talium, & ere
quæ tunc obtincbant, aliis dignis
& idoneis dentur, & etiam con:
ferantur. Et quia in Pifano Cons
cilio Generali remiflio f1@a fuit
opportuné, & de præfenti evider.
tior caufa vigeat ad paricer re-
mittendum minime, quia caufa
debendi exquifita eft, & ftipuh-
tio inde fecuta extorta, & per
quamdam violentium , eoque
per litterarum retenfionem, &
propter hoc Sanéta Synodus om-
nia & fingula debitz Came
ÂApofñtelicæ , vel Cæœtui diétorum
: D D. Cardinalium occafione præ-
miflä generalèter remittit, & etiam
Caflat & ‘annullat quafcumque
obligationes , inftrumenta , notu-
las , abbreviaturas, & ftipulatio-
nes fuper ipfs, & eorum occafo-
ne faéta & recepta, & quoicum-
que proceflus inde fecutos, dans,
& concedens quibufcumque Ar-
chiepifcopis & Patriarchis, ac
cuiliber ipforum poteftatem ab-
folvendi à fententiis excommuni-
Cationis , omnibus qui fe petierint
abfolvi fimpliciter vel ad cautc-
am, etiam ab irregulafate ; fi;
fic ligati fe Divinis imrtuerino
DA: pau ti & alia faciendi ,
quæ ipforumanimarum falutifruce,
tuofa extitcrint, litteras oppoi-
tunas fub eorum Sigillis petenti”
bus concedendo, & etiam omnes
& fingulos contra hanc generale
remiflionem , caffationem, & an-
. nullationem venientes, vel etian
LÀ
4
#
… Du Concile de Corflänce. | 411.
attemptantes per Cenfuram Eccle-
ftafticam compellendi , auxilium
brachii fæcularis, fi opus fit , in-
vocando.
Quäquidem Ceduli Ic&ä, vene-
rabilis, & circumfpctus vir ma-
nus Pontius Simoneti Magifter
in Thcologiä, exhibuit & tes
fentavitin medium, & exhibuit
Dom. Præfidenti quamdam aliam
papiri Cedulam, quæ multum fa-
cicbat , ut affleruit, ad materiam
vacantiarum prædiétarum , quam
inftanter publicè legi petiit, &
quam de mandato Præfati Domi-
ni Præfidentis, ego Johannes
Guiardi, facri Conftancienfis Con-
cilii, & diétz Nationis Notarius,
ak, & intelligibili voce, de
verbo ad verbum lepi, fub his
verbis.
Carolus, Dei Gratià &c. Uni-
verfis &c. Si dotare, vel dicare
novas Ecclefias, vel veteres opi-
bus ampliare je eft perfpicuz
charitatis, multôo-præftantius eft
elcvare depreffas , & gravatis con.
rua fuffragia exhibere. Lamen-
tabilem fiquidem quærimoniam
noftri, ac plurium Principum pro-
fipiz noftræ Procuratorum, nec-
non Prælatorum, Capitulorum,
Collegiorum , Conventuum, ac
Cleri Regni noftri, ac Delphin:-
tus , ac etiam dileétæ Filiæ noftrz
Univerftatis Parifenfis recepi-
mus, continentiæ fubfequentis.
Videlicet, quamvis, fecundum
Apoftolicam do@rinam Papæ po-
tcitas , à Chrifto fit ad Ecclefz
ædificationem, non ad deftruio-
nem ordinata 3 ad juftitiam rec-
tumque judicium exercendum,
<ui non competit pro libito exac-
Hiones, angarias, & tyrannides
|
fuper Ecclefias aut fubditos exer-
cendi, cum Dominus docuerit pif.
cere , dirigere, & docere, non
terrenis lucris inhiare, aut ava.
ritiis delc@:ri , fintque fructus
Ecclefiarum ac Benefciorum quo.
rumcumque , etiim vacantium
fecundum præcedentium Conci-
liorum Gereralium, & Jurium,
piam intentionem Fundatorum,
ordinata ad fuftentationem Mis
niftrantium in Divinis, & ip-
fus Divini cultus augmentum,
alimentationem pauperum , ‘re-
demtionem captivorum , Eccle-
farum , fuorumque zdificio.
[um reparationem , terratum ,
ac policflionum Ecclfiæ cul-
turam, necnon ipfarum confer.
vationem , & oncrum incum-
bentium fupportationem ; aded &
quod bona per Prælatos poft eo.
rum obitum dimiila futuris de.
bent fuccefloribus refervari, in
Ecclefæ utilitatem convertendi,
nifi fortè in certis locis Regni
noftri, ubi, de ulu, & ne
tudine notoriè obfervatis, lici-
tum fit Prælatis ipfis, & aliis vi.
ris Ecclefiafticis & fæcularibus
de eifdem per teftamentum qui
bus libuerit, vel ab inteftato in
dictis bonis , fecundum confuetu-
dinem fupradiétas fui fuccedunt
hæredes : cumque licet fuerit De-
cretum Sanctorum Patrum , quod
Epifcopi five Prælati Ecclefias fi-
bi fubditas annis fingulis vifitare
deberent , quatenus fic docerent
indoétos , corrigerent exccflus ,
mores reformarent, Ecclefias inf.
taurarent, & cæteta Prælatis in.
cumbentia , ad Dei honorem
exercerent : ex hoc procuratio-
nes in victualibus, aut pecunià
oo Fffij
RS Re RS EE à M Su ©
ee 0 ee
LD
-
e
. 4 AO —°
mn. ste
4
412 Preuves de la Nouvelle Hifhoire
reciperent, ad optionem vifitati :
ion de Commiflarii Collec-
tores, & aliqui Officiarii Roma-
norum Pontificum , præfertim
Papæ moderni , ab aliquibus an-
nis citra, Ecclefiam , & viros
Ecclefafticos , præfatorum Re-
ni, & Delphinatüs, contra præ-
Ééta plurimis jugibus importa-
bilibus, & fervitutibus oppref-
ferunt , & afilixerunt potiflimè
bona Prælatorum » & virorum
Ecclefiafticorum deccdentium .
tam Religioforum , quam fæcu-
Jlarium, quæ {polia defunétorum
interdüm nuncupantur , refer-
Yando , & ufurpando fruétus Ec-
clefiz tempore vacationis Præla-
&urarum aut Bencficiorum Eccle-
fiafticorum, obventiones levan-
do, & capiendo arreragia præ-
teritorum & InCOgnitorum tem-
lt tamquam debita , per
ulminationem Cenfurarum Ec-
clefiafticarum , cxigendo à be-
neficiatis quibufcumque primam
annatam expetendo |, & extor-
quendo, cujus annatæ medietas ;
quoaid majores Dignitates, Colle-
gio DD. Cardinalium confueve-
runt aflignare, & hanc annatam,
unê cum quâdam pecuniæ fum-
Ma, Quam vocant minuta fervi.
tia, & quam pro familiaribus e(_
fe dicunt , cum exaétione jura-
menti, & fub pœnis per jurii,
& aliis diverfis modis & cenfu-
ris exegerunt, Procurationefque ,
a Prælatis , & aliis , ratione
az vifitationis tantummodà de-
bentur, Capiendo & levando , in
Pecunia numeratä , licet vifita-
tionis offcio non: impenfo , ab
tllis autém qui ad procuratio-
Re nullatenis tenchantur >; tan-
tumdem, quod tunc vocint æqui-
valens , cxigendo decimas , &
alia fubfidia, tra@atu non habi.
to cum Prælatis, pro libito vo-
luntatis imponenda , in his etiim
exigendis, ficut nec modus fir,
nec mifericordia , nec æqualitas
fervatur, aut menfura : & cum
Prælatus prohibeatur miniftrare
fine Bullis, quidquid placet {ol-
vere compellitur , quia Bullæ non
expediuntur fine pecuniis proan-
natä. Undè fic Beneficium Ec-
clefiafticum obtineri videtur cum
ræruio vel mercede, quod pro
se communi potiüs debetur
fcientià aut virtute, & qui fuf-
ficientiffimi funt, fi pauperes,
nullatends promoventar : prop-
ter quæ, & alia innumera grava-
mina , ipfæ Ecclefiz & monaf-
teria , & corum ædificia multis
in locis diétorum Regni, & Del-
phinatüs noftri, irreparabiliter
Corruunt,hereditagia confpiciun-
tur inculta ; Rent interdüm
de facto alienantur , aut inpi-
gnorantur , mobilia etiam pretio-
a ; Reliquiarum vafa, Ecclefiaf.
tica ornamenta , Calices, libri »
& fimilia interdum etiam vilt
pretio diftrahuntur ; nemora non
exdenda frequentiüs cæduntur,
ac venundantur , Ecclcfæ in-
numerabilium mole debitorum
importabiliter onerantur ; er
merus Deo fervientium Minit-
trorum, qui fuftentari in con”
fueto numero non valent, 5
nuitur, & qui remanent, Dev;
& Eccleñæ fervientes ; proptet
frequentes excommunicationes
cen{uras, occafione diétarum ex2€
tionum ,; quibus Les
valent, de faéto prolatas, à VE
us
du Concile de Confiance. A13
Yino fervitio plurimum retrahun-
tur, & intetdum aliqui mendi-
care compelluntur , & in maxi-
mai penurià rediguntur , non ha-
bentes de quo valeant Deo fer-
viendo , aut in ftudiis exiftendo ,
feque exercendo , fuftentari, &
Regnum noftrum quod inter alia
KRegna, viris fcientificis commu-
niter florebat copiosè, & per
quos etiam Regna gubernare,
juftitia , talibus viris his tempo-
tribus , proh dolor ! nimium va-
Cuatur : indè cultus Divinus, &
Opera charitatis , quæ fieri de-
buerant, multipliciter de frau-
dantur , & cellant, & intentio
fundatorum non fervatur : his
etiam modis Regnum redditur
pecuniis & opibus Rae de-
pauperatum , & infinita, vixque
enatrabilia fcandala oriuntur,
quæ omnia, licet fint fatis evi-
denter manifelta , & fini , ad
de cft Papæ poteftas ordinata,
e directo cenfeantur obviare,
fintque Papa modernus , &c alii
prædeceflores fui , fuper revoca-
tione aut moderationme dictorum
gravaminum , ac de “np
‘do Concilio Generali, a provi-
dendgum fuper præmiflis pluries
requifiti, attamen fie omnia fine
remedio diutinà continuatione
perdurant , donec dudum fuper
quibufdam per manum noftram,
on Ordinationem , & no-
viflimè fuper aliis ex didis gra-
vaminibus per quoddam Arrcf.
tum Curiæ noftræ Parlamenti fub
eà formä intimatum , quod ceffa-
rent , quoufque per eamdem Cu-
tiam fuiflet aliter ordinatum,
provifum extitiffer, & vel ad per-
petuum uberids & plenids provi-
deatur in prædictis. Nuper per
Procuratorem noftrum Regium,
in Concilio Prælatorum & Cleri
diétarum Ecclefiarum Parifius ce-
lebrato , ubi erant Archiepifcopi,
Epifcopi, Abbates, & Prxlati,
& Procuratores Capitulorum,
Collegiorum , & Univerfitatum,
& alïi viri Ecclefiaftici, in gran.
di numero folemniter Congrega.
ti, ubi etiam Confanguineus nof-
ter Rex Siciliz Ludovicus , &
Primogenitus nofter Dux Aqui-
taniæ , & Duces Bituriæ Patruus,
& Confanguineus nofter Burgun-
diæ, & Borbonii Avunculus pro
nobis illo tunc præfidebant , pro
" pofitum fuit & requifitum, quod
taliter ordinaretur , & ficret;
quod exactiones & gravamina de
quibus fupràa, eeffarent te,
& omnino. Super quæ plurimis,
& repetitis intervenientibus dif-
cuflionibus , & maturo per Præx-
Jatos, & alios viros Ecclefiafti.
cos fupradiétos, déliberatum ex-
titit & conclufum , quod atten-
tis illis , quæ fuper præmifla
funt , & aliis attendendis , taliæ
gravamima , & ufurpationcs , fe-
cundum Deum & confcientiam,,
non valebant commodè nec de-
bcbant amplius tolerari. Suppli-
cabant igitur humillimè , quatc-
nùs ad Dei laudem , Reipublicæ
utilitatem , & Ecclelafticarum
libertatum , dictarum Eccilefia-
rum Regni, & Delphinatüs con-
fervationem , fupra prædictis efh…
caciter, & ad perpetuum , dere-
medio opportuno providere di-
gnaremur, prædiéta omnia ë& fin-
gula gravamina ceffare facicndo,
& nihilominàs prædictas ordina
. tiones alias per nos faétas per dic-
F£F iiÿ
— =
s BEX D = 4 2 = = ERTE ;
44. Preuves de l4 Nouvelle Hifloire
tum Arcftum prolongari confir-
mando , & ad perpetuum exten-
dendo noftram fuper hoc Ordi-
nationem Regiam ubique publi-
cari,teneri & obfervarifacientes.
. Nos igitur attendentes quod ad
fabilitatem Ecclefiæ eft potcftas
Regia divinitüs Ordinata, &
quod per Regnum terrenum cϾ-
lefte Regnumtunc proficit, guan-
do deftruentes Ecclefiam vigore
Principum conteruntur : imÔ facri
Canones, quando talia per majo-
res Ecclefñæ perpetrantur , ad Re-
ges docent habere recurfum, &
quod in illis de quibus notoriè
turbatur ftatus Ecclelæ , etiam
Papæ non obedire confulunt fan-
ti Doétores, & cognofcentes ut
tenemur , quod proprer Ecclefiam
quam in quantum ad nos fpeétat,
ctiam ex fpeciali debito juramen-
ti, Chrifto tuendamfufcepimus,
Dco fumus rationem reddituri,
Progenitorum noftrorum exem-
pe edoti, qui Sacrefanéas Dei
cclefias, & viros Ecclefafticos
Zelo fidei ; ac piæ devotionis ac-
cenfi, aient muncribus at.
_ privilegiis innumeras Eccle-
1aS ædificantes, & contritas ref.
taurantes , cas à concuflionibus,
& quibufdam novitatibus inde-
bitis præfervare curarunt, qua-
rum etiam nos prompti defenfores
& pugiles exiftcre gloriamur,
prediétis omnibus, cum dcbitâ
præmeditaitione penfatis , habitâ
ctiam pris deliberatione cum
Princip{bus Regalis noftrz profa-
piz, & aliis ne mul.
tifque viris prudentibus & nota-
bilibus Regni noftri , nobis in
‘Confilio noftro affiftentibus , &
Fam gravem , & manifeftam de.
formationem , atque deftru&tloz
nem, Eccleñarum prædictarum
Regni & Delphinatüs, virorum.
que Ecclefñafticorum delolatio-
nem. fub conniventià oculorum
amplius diflinulare non valentes.
Ordinavimus & tenore prælen-
tium ordinamus, quod omnia
& fingula exaétiones & gravami-
na fuperids declarata, & enar-
tata , ceflare debeant, & cefla-
bunt de cætero in noftris Regno
& Delphinatu prædictis, & quod
illa qux per ditum Areftum Cu.
tiæ noftræ Parlamenti, circa hoc
fuerunt , donec fuifet aliud or.
dinatum, diéta ejus pronuncia-
ta, de cætero in dictis Regno,
& Delphinatu perpetud tenebuns
tur , & Li litet {ervabun-
Ur , hæc autem prælentium lit.
terarum fcripto annotari, publi.
cari, & inter Regias noftras Or-
dinationes regiftrari mandavi-
mus, ut harum prælentium ine
terventu , plurimi inde notitiam
habeant, & pofteritas fucceflura.
Quocirca vobis omnibus & fin-
gulis, & veftrum cuilibet, qui
fuper hoc fuerit requifitus, come
mittimus & mandamus hanc nof-
tram Ordinationem , in didtis
Regno, & Delphinau noftris
ublicare , cuftodire, & invio-
Ébilicer obfervare faciatis, dice
tas Ecclefias & perfonas , ab om-
nibus & fingulis exadtionibus
prediétis liberos & immunes fet-
varc, & in hac libertate man
teneri facientes, contrad'étores;
&c. quia fic volumus , &c. Da-
tum anno 1405. 18°, Februarii.
Quâquidem Cedulà ledà, Re-
verendus Pater in Chrifto D. He-
lias Epifcopus Anicienfis primès
‘! du Concile de Confiance, 41$
& fubfequenter Præfatus Magif-
tr Pontius, Simoneti dixerunt
quod di&ta vacantiæ omnind de-
bebant tolli , quoniam hoc Sere-
fiffimus Princeps, & Chriftianif-
fimus Dominus nofter Rex Fran-
ciæ, & Concilium Ecclefiz Galli-
canæ Parifius folemniter celebra-
tum hoc ordinaverant, & ftatim
aliqui clamaverunt placet placet ,
aliique dixerunt, quod materia
erat valdè ardua, & fuper hoc
benè maturè, & digeftè delibe-
randum, & qu'd audirentur fu-
per hoc vota fingularium. Aliqui
verd dixerunt , quod ut fuper hoc
deliberans duilibet poffet dicere
votum fuum, fieret f{crutinium
fecrecum : aliqui etiam dixerunt,
quod antequam procederetur ad
ulteriora , erat bonum quod da-
rentur & deputarentut aliqui No-
tabiles , qui irent ad alias Natio-
nes, ad Fnem quod in ifla ma-
terià omnes Nationes efflent con-
cordes , & cum hora eflet tarda,
& diverfæ effent opiniones, ma-
écria fic remanfit indifcufla, &
omnes receflerunt.
Die verd Martis, quæ fuit
vicefima fecanda menfis O&abris,
horä tertià , poft meridiem, in
dia Domo lrædicatorum, fuit
diéta Natio Gallicana congrega-
ta, ac poft multa ibidem propofi-
ta ; Præfatus Magifter Pontius
Simoñeti propoluit de diétà ma-
terià vacantiarum , prout alias
propofuerat , & qualiter alias fe
cerat, ut pofita in deliberatione ,
& quod centinuetur, & conclu-
datur ante omnia , & antequam
procedatur ad alia, & fuper hoc
sequifivit ex parte Regis omnes
Ambaxiatores Regis & Regni,ac
Cleri Franciæ ac Delphinatüs, &
omnes Regnicolas, ut in hoc fibi
affiftanc , & faciant debitum fuum,
quod omnind tollantur, & fiat
voluntas Regis , qui hoc ut afle.
ruit, Ordinavit, & de præmiflis
petiit fibi ficri publicum inftru+
mentum. Quibus per di&tum Mas
gifirum Pontium Simoneti di&is,
Route » & requiftis , qui-
am dixerunt quod effet provi-
dendum fuper exactionibus quæ
fiunt in Regno, & quod potiùs
fuper hoc provideatur , & multi
clamaverunt, fiat. Deindè cum
| pen aliis fuit poftum in
eliberatione, utrum effet trac-
tandum tunc, vel fuperfedendum
de di&tä materià vacantiarum , &
fuper hoc fuerunt petita , audita,
& recepta publicè vota illorum
de dié&à Natione, certis inter.
paulatis & fequentibus diebus,
ut inferius defcribitur.
Et primd eadem die Martis vi_
celima fecundà menfis O@obris
ibidem Præfidente Præfato Re-
verendo in Chrifto Patre D. Jo-
hanne Patriarchà Antiocheno,
per Ordinem fuerunt interroga-
ti fubfequentes.
Primo , Reverendus in Chrifto
Pater.: D. Johannes Patriarcha
Conftantinop. qui dixit , quod fi-
bi videbatur, quod pro nunc
dia materia vacantiarum non
erat tractanda , fed fuperfedere-
tur , & ad tempus differretur.
Item , Magifter Jordanus Mo.
rini , Magifter in Theologià,
Præfati D. R. Francorum Regis
Ambaxiator, dixit, quod deli-
beraretur fuper hoc, & etiam de
modo providendi ftatui D. N.
Papæ ,"& Cardinalium, & quod
à
i
416
tollantur didtæ vacantiæ, & fi-
mul debitè , & honeftè providea-
tur præf. D. N. Papæ, & Car-
dinalibus , fed adhuc non publi-
cetur. |
Item, Magifter Petrus de Ver-
faliis, Mag. in Theologia, Prior
Prioratus A Calvo Monte, Ordi-
nis S. Benediét. Rothomag. Diæ-
cefis, Ambaxiator Præfati D. N.
Francorum Regis , ut Præfatus
Macgifter Jordanis Morini imme-
diaté præcedens.
Item , D. Petrus Cauchon, Vice
Dominus Ecclefiæ Remenfis, Am-
baxiator Illuftris Principis D.
Johannis Ducis Burgundiæ di-
xit, quod fimul traétetur de re
vocando dictas vacantias ,. & de
rovidendo Papæ & Cardinali.
Sa & quod ifta materia diffe.
ratur , & fuperfedeatur per heb-
domadam.
Item, D. Johannes de Perufio ,
quod fimul provideatur Papæ, &
Cardinalibus , & tollantur va-
cantiæ. 0
rem, D. Helias Epifcopus Ani-
cienfis dixit, quod nullo modo
diffcratur deliberatio , fed tollan.
tur vacantiæz prædictæ , fed dif-
feratur publicatio in Seffivne Ge-
nerali Concilii,& antcquam prac-
ticetur in di&a Seffione, fiat Pro.
vifio Papæ , & D D. Cardina-
libus.
Item , D. Stephanus Epifcopus
Dolenfis dixit, quod fimul trac-
tetur de removendo dictas va-
cantias, & providendo Papz, &
Cardinalibus , & quod ad hoc
dentur Deputati, Éd pro nunc
differatur.
Îtem, Dom. Vitalis Epifcopus
Thalonenfis dixit, ut D, Epifeoe
pus Dolenis, I:
Preuves de le Nouvelle Hifhoire
Item , D. Johannes Bafire De:
cretorum Doctor, & litterarum
Apoftolicirum Correétor dixit,
ut D. Epifcopus Dolenfis.
Item , D. Alanus Epifcopus
Leonenfis dixit, quod ifta mate-
ria differatur.
Item , D.. Johannes Epifcopus
Vaurenfis dixit , quod differatur;
poftea dixit dl tollantur va-
Cantiæ , & provideatur Papz, &
Cardinalibus , & propotuit de
dandis bonis Deputatis fuper pro.
vifione fiendi.
tem, D. Ludovicus Epifcopus
in Walliä dixit, ut D. Eu
Dolenfis, & poit iftum , cum ho-
ra effet tarda nullus locutus fuit,
fed omnes recefferunt , fed fuit
Ordinatum quod craftinä die , ho-
râ ‘ecundi poft meridiem, fieret
Congregatio di&æ Nationis, &
continuaretur materia , & audi-
tio votorum, præfentilus Reve-
rendis in Chrifta Patribus DD.
Johanne Vaurenfi, Ogerio Au-
guftenfi Epifcopis , Johanne Ab-
bate Ciflercient , ac venerabili-
bus & circumf{pectis viris Ame-
deo de Talaru Decano Lugdu-
nenfi Decretorum Do@ore, Ni-
colao de Gonnefsà Sacrz Thoolo-
giæ Profeflore,Petro Garetani Ca-
-nonico Conforanenfi, Sacrz Pæœnt-
tentiariæ Scriptore , Johanne de
Monte-acuto Notario publico;
Clerico Laudunenfis Diœcels,
& pluribus aliis Reverendis in
Chrifto Patribus DD. A
Abbatibus ; necnon Reverendis
Magiftris , & Doéoribus, &
aliis notabilibus perfonis didz
Nationis multitudine copiosä, cel.
tibus ad præmiffa vocatis fpecia-
liter, & rogatis. .
Advenients
_ Û =
re va
tp
* du Concile de Conflance. 417.
. Advenlente ver die craftinà ,
Quæ fuit dies Mercurii vicefi-
Ma tertia di&i menfis Octobris
horâ fecundi poft meridiem , in
Refe&orio Prædicat. Conftanciz,
fuit di&1 Natio congregata ; quâ
Congregationc fata , propolu:t
aliqu1 D. Patriarch: Antiochen-
fis Præfidens, & antequam pro-
cederet :r ad auditionem votorum
fuper di&ä. materii vacantiarum,
fupervenerunt DD. Epifcopi Fel-
trenfis , ac Verdenfis, & Magit-
ter Robertus Apulcon , cum mul-
tisaliis, nomine trium Nationum,
videlicet Italicæ , Germanicæ.,
& Anglicanx, & nomine dicta-
rum trium Nationum, D. Epifc.
Feltrenfis propofuit dicens , quod
diétæ tres Nationes intellexerant,
quod in iftà venerabili Natione
Gallicani , per aliquos fuerat dic-
tum & ASE quod in did&is
tribus Nationibus crat conclufum
quod annatæ feu vacantiæ tolle-
TEntur oimnind, & pro Natione
Italicä dixit quod Italia , nec ip-.
fa Natio Italica nunquam iftam
Materiam traétaverunt ,. nec fu-
per hoc aliquid concluferunt, &
fubfequenter D. Epifcopus Ver.
denfis dixit, quod in Natione
Germanicà, licet fuerit aliquan-
do traétatum , tamen non fuit
continuatum, nec aliquid conclu-
fum : & Præfatus M. Robertus
ÂApulcon Anglicus pro Natione
Anglicanä dixit, ut D. Verdenfis.
Poft quæ D. Patriarcha Præf-
dens regratiatus fuit ipfis Domi-
no , & Nationibus præfaris, &
dixit eis, quod materia per eos
expolta & propofta nunquam fuit
diéta in iftà venerabili Natione
Gallicanè propoñta , nec aliquid
auditum de eadem; quibus au-
ditis incontinenti recellerunt.
Poftmodum D. Johannes Epif,
copus Vaurenfis fuper di&à ma-
terià vacantiirum narravit plura,
& poft multa dia dixit, q:od
deputentur certi Notabiles de Na:
tione , qui vadant ad DD. Car-
dinales , qui videant cum ipfs
modum providendi, D. N. Pa
pæ , & ipfis Cardinalibus in aliis,
& fic tollintur.
Item , D. Ogcrius Epifcopus
Auguftenfi dixit, qu d DD. De-
putati in matcrià reformationis
fuper hoc deliberaverunt, & die
xit, quod videatur eorum deli-
beratio; & fi fit bona, ftetur , &
alioqui fimul provideatur , & tol-
lantur.
Item , D. Johannes Epifcopus
Sylvaneenfis pro Univerfitate
Parifienfi dixit , quod declaretur
q'od di&æ vacantiæ non deben-
tur , & tollantur, & quod benè
provideatur Ecclefie Romanz,
& fuper hoc dentur Deputati,
& differatur ifta materia per
unam ebdomadam.
Item , D. Johanres Abbas Mo-
nafterii Ciftercienfis dixit, quod
provideatur Papz, & D. Cardi-
nahibus , & fuper hoc deputentur
aliqui qui videant de modo pro-
videndi, & interim fuperftdea.
tur. ;
Item, M. Thierricus Licentia-
eus Aurelianenfis , pro Univerfi-
tate Aurel. dixit, ut DD. Do-
lenfis, & Tholonenfis Epifcopi,
videlicet quod fimu! traétetur de
removendo vacantias, & provi-
dend> fimiliter, & quod dentur
Deputati ad hoc, {ed pro nunc
dificratur, & poftmodum magis
&
G88
ER gen "00 RSR DE =
A8
declaravit quod primè providea= |
tur Papæz & Cardinalibus , &
ftea tollantur vacantiæ.
_ Item, D. Petrus Abbas S. Ma-
xentii Ordinis S. Benedicti Pic-
tav. Diæœcef. Decretorum Doc.
tor, dixit, quod dentur Deputa-
ti qui vidcant de omnibus & de
modo providendi Papæ , & Car-
dinalibus, & quod vacantiz col.
Jantur.
Item, Doëtor . Antiquus Tho-
lofanus Ordinis S. Augultini , pro
Univerfirate Tholofanâ , dixit,
quod diétæ vacantiæ removean
tur, & loco ipfarum providea.
tur Papæ, & Cardinalibus de
decimi decimæ fimul.
Item ,; D. Abbas Claræ-Vallis
Ciftercienfis Ordinis,multa dixit,
fuper delibcratione D. N. Fran-
vorum Regis, & Ecclefñiæ Galli-
tanæ, & polimodum concluft,
quod primd tollantur, & poit-
modum provideatur Papæ & Car-°
dinalibus loco illirum condecen-
ter, de hoc tractetur cum aliis
Nationibus.
Item , D. Herveus Abbatis leg.
Doétor, Ambaxiator Univerfita-
tis Andegavenfis,pro ipsa Univer-
fitate dixit, quod fimul tollane
tur, & provideatur loco earum
debitè, & honeftè ftatui Papæ ,
& DD. Cardinalium.
Item, Abbas de Cellis Ordinis
S. Auguftini Bituricenf. re 8 |
fs, poft multa propofita dixit
vonclufit, quod dentur Deputati,
qui vidcant & concordent de
providendo D. N. Papæ, & Car:
dinalibus..
Item , D. Abbas de Cormeria.
to dixit, quod ipfe ftat cum Or-
dinatione D. N. Regis, & Re
Preuves de la Nouvelle Hifioire
gni; placet tatneu Gbi quod den:
tur Depatati, qi concordent dé
provifione fiendà D. N. Papz,
& Cardinalibus.
tem , D. Amedeus de Talaru
Decretorum Doctor , Decanus
Lugdunenfis , pro Univerlitate
Avinionenfi dixit , quod finul
provideatur , & tollantur , &
quod fuper hoc deputentur de
quolibet ftatu duo, videlicet de
Épifcopali, Abbatiali, Capitulo-
rum, & Retorum , qui, cum De,
putatis per DD. Cardinales trac.
tent & concordent de modo pro-
videndi D. N. Papæ, & Cardis
nalibus.
Jrem , Præfatus D. Amedeus
de Talaru Decanus dixit, illud
idem pro D. Archiepifcopo Lug-
dunenfi , & pro Capitulo, & to-
tà Provincià Lugdunenfi.
Et cum hora effet tarda , con-
tinuata fuit diéta materia uique
ad primam futuram congregi-
tionem diétæ Nationis, præfen-
tibus Magiftris Urfino Talevan-
de, & Matthzo Rodel Szcrz
Theologiz Profefloribus, & Oli-
verio Guennet in Artibus, &
Medicinä Magiftro, & pluribus
DD. Epifcopis , Abbatibus , Ma-
giftris & Doétoribus, & aliis
notabilibus Perfonis diétæ Natio-
nis, in di&à congregationc exil
tentibus. :
Subfequenter verd die Vencris
vicefimä quintâ diéi menfis OC.
tobris, in loco fupradiéto fuit |
diéta Natio , de mandato diéi D.
Præfidentis, folemniter hori tertié
poft meridiem congregata ; & CON
tinuata vota fuppofiterum didz
Nationis, fuper dictà materià Vo-
cantiarum fuerunt , ut fequitufe
du Concile de Conflance. 419
Primi, Licentiatus & Procu-
rator Univerfitatis Montifpeffu-
hfis , pro eadem Univerftate ,
dixit, in omnibus, ut D. Ame-
deus de Talaru Decanus Luydun.
qui in aliâ præcedenti dietà con-
gregationis ultimus dixerat vo-
tum fuum, & fic ftat cum opi-
nionc fua, profe, & di&tà Uni-
verfitate. |
“tem, D. Abbas de Urficampo
Ciftercienfis Ordinis, Noviomen-
fis Diæc. dixit, ut D. Johannes
Epifcopus Silvanectenfis dixit pro
Univerfitate Parifienfi. |
Item, D. Abbas de Bellobeco
dixit, ut D. Abbas immediatè
præcedens.
Item, D. Abbas ville Lupenfis
dixit idem. ._.
Item ; D. Abbas S. Lupi Tre-
cenlis dixit, quod primd Le
deatur Papæ , & Cardinalibus,
& quod bonus modus reperiatur
providendi , & poft tollantur, &
dentur in omnibus Deputati.
Ztem, D. Abbas Bellifontis di-
xit, quod ditæ vacantix decla-
rentur non debitæ, poftea trac-
tetur de providendo honorificè
D. N.Papæ, & Cardinalibus, &
dentur Deputati qui videant, &
advifent modum in omnibus te-
nendum.
Item , D. Prior Celfiniarum
pro Abbate Conventu, & Or-
dine Cluniacenfi dixit, quod fi-
nful tratetur de utroque, de pro-
videndo , & tollendo.
Item, Magifter Urfinus Tale-
vende Sacræ T htologiz Profelfor
dixit, quod diétæ vacantie cel.
fent, & non habeant curfum de
Jure, fed deputentur aliqui qui
videant de modo providendi
D. N. Papæz, & Cardinalibus.
Item , Magifter Matthæus Ro.
del Sacræ Theologiæ Profeflor di.
xit, quod quoad inferiora Bene-
ficia , & quoad refervata, tollin-
tur, fed dentur Dcputati ad pro=
videndum iftatui D. N. Papæ , &
Cardinalium. |
Item, D. Archidiiconus S. Flos
ri dixit, quod tollantur ditæ
Vacantiæ, & provideatur fimul
& femel, & deputentur de quo-
libet ftatu , ad videndum & trac-
tandum de omnibus , & com-
municetut aliis Nationibus.
Item, M. Pontius Simoneti Sa-
cræ Theologiæ Profelfor fupra-
diétus , multa propofuit fuper dic-
à vacantiarum materià, & fecit
longum fermonem, & poft plura
conclufit quod primo dictæ va-
_Cantiæ tollantur , & deindè trac
tetur de modo providendi Papz,
& Cardinalibus, & HE
ipfis, & cum feciffet longum fer-
monem, & eflet hora tarda , con-
grepatio fuit difloluta, & omnes
recefferunt. |
Poftmodum verd die Lunæx vi-
cefimä oétava diéti menfis O&o-
bris , in loco prædiéte , horâ oc.
tava poft mediam noûem, fuit
de‘mandato di&i D. Præfdentis,
Natio prædiéta congregara , &
in eadeim congregatione fuit dic-
ta matcria vacantiarum polita in
deliberatione , & petita vota il-
lorum qui non dixerant. s
Et.primd M. Guillelmus Pul-
chri-nepotis ; Sacræ Thcologiz
Profeflor, Ambaxiator sereniffi-
mi, Chriftianiflimique Principis
D. N. Francorum Regis dixit,
quod didæ vacantiæ non deben-
tur , & ided tollantur, & pro-
| G8g1
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410
videatur D. N. Papz » & Cardi- :
nal. & fuper hoc deputentur ali-
ui.
: Item, M. Nicohaiis de Gonnef.-
fä Sacræ T heol. Prof. dixit, quod
diétæ vacantiæ tollantur, & pro-
videatur Papæ, & Cardinalibus
ufque ad primum Generale Con-
cilium.
Ttem, Procurator Capituli Se-
nonenfis dixit, quod fimul didtæ
Vacantiæ tollantur , & providea-
tur Papæ & Cardinalibus.
Îtem, Prior Beatæ Mariz De.
autatæ Tholofarxæ dixit, quod
didtæ vacantiæ tollantur , & pro-
videatur Papz , & Cardinalibus,
Item , M. Antonius Cofte Or-
dinis Prædicator. Saciæ Thcol.
Prof, Procurator D. Epifcopi
Gratianopolitani dixit , quod pro-
Videatur Papz > & Cardinalious.
Item, M. Bertrandus Baquini
Ordinis B. Marizæ de Monic-
Carmelo Magifter in Thcelogiä
dixit, quod diétæ vacantix mo-
dificentur. .
Item, M, Johannes Dolier Ar-
chidiaconus de Sabolio, in Ec-
clefià Cenoman. dixit, quod fi-
mul traétetur de to lendo didtas
Vacantias, & de providendo Pa-
Ppæ ; & Cardinalibus. .
Jtem , D. Carrerarius Majoris
Mon:fterii, prope Turonos dixit,
quid didtæ vacanti+ tollantur ,
& provideatur D. Papæ, & Car-
dinalibus. Item M. Johann. Ro-
Cha Ordinis Fratrum Minorum
Sacr. Thecol. Prof. dixit,quod dic-
(æ vacantiz non tollantur, fed
tollatur abufus. |
dem , M. Andræas Bernardi
Canonicus Bifuntinenf. Sacræ
Thcolog. Profeff. dixit,quod pri. i
Preuves de la Nouvele Hifloire
mo tollantur, & provideatur D.
Papæ, & Cardinalibus.
Item , Procuratnr Ordiris Pre.
monftratenfis | Magifter in facr
Paginä dixit, quod did&æ vacan-
tiæ tollantur , & provideatut P2«
pæ, & Cardinalibus,
Trem , M. Johannes Hugoncti
Licenciatus in utroque Jure d'xir,
quod non debentur ditæ vacan-
tuiæ, & ideo tollantur, & fimül
provideatur Papæ & Cardinalib.
& cum hora effet tarda recelle-
runt, & fuit continuata matcria
ufque ad primam Congregatio-
nem.
Rurfum die Martis vigefimd
nonä diéti mens Oétobris, horà
tertià poft meridiern , in loco con-
fucto, fuit diéta Natio , de Man-
dato Præf, D, Præfidentis folem.
| niter congregata, & in cadem
proceflum ad audienda vota i!lo-
rum qui non dixerant in dicta
matcria vacantiarum , ut fequi-
tur. .
Et primd D. Archidiaconus Par:
vi-Caleti , in Ecclefa Rorhoma-
genft, Procurator Capituli Ro-
thomagenfis dixit,quod declaretur
quod di&æ vacantiz non deben-
tur, & quod provideatur Papz ;
& Cardinalibus, & fi alias non
poffit eis provideri, nifi de vacan-
tiis, quod modificentur, & fub
modificatione ordinetur & tollan-
tur.
. Item, Procurator Cluniacenfs
dixit, quod declarentur non debt-
ri, & tollantur & provideatuf
Papæ & Cardinalitus. _
Item , M. Petrus Salomonis Ot-
dinis Fratrum Minorum Sacræ
Thcol. Profeff. Ambaxiator D.
Ducis Burgundiz, dixit ,; quo
Du Concile de Conflance. 421
primè provideatut Papæ, & Car-
dinalibus, & poftea tollantur, &
dimittatur arbitrio Papæ, quod
provideatur fibi & Ecclefiz Ro-
manæ, condecenter , & honeftè.
- tem, D. Prior Elecenfis dixit,
qu'd diétæ vacantiz tollantur ,
& provideatur Papæ, & Cardi-
nalibus.
- Ttem, M. Nicolius Cavache,
Sacræ Theol. Prof. dixit in emni-
bus , ut D. Epilcopus Silvanec-
tenfis dixit pro univerftate Pa-
rificnfi.
. Ttem, D. Prior S. Maclovii,
Procurator D. Abbatis de Rotono.
Ord. S. Benedict. KRedoneniis
Diocef. dixit, quod di&tæ vacan-
tiæ toll:ntur , & provideatur Pa-
pæ, & Cardinalibus.
Item, D. Decanus Lemovicen-
fis dixit ut immediate præcedens.
. Item, M. Thomas Avis, Ord.
B. Mariæ de Monte-Carmelo Sa-
cræ Theol. Profeff. dixit, quod
provideatur Papæ & Cardin, &
quod diétæ vacantiæ modificen-
tur.
Item, M. Odo Gabini Ord.
Frart.Prædicat. Magifter in T heo-
logiâ dixit, quod fimul providea-
tur Papæ, & Cardin. & tollan-
tur vacantiæ prædiétæ.
Item, M. Oliverius Guennet,
in Artibus & Medicinà Magifter
dixit, quod provideatur D. N.
Papæ, & Cardinalibus, & tol-
lantur did&æ vacantiæ finul.
Item, M, Johannes Ademare
Sacræ Thcol. Profeff. dixit, quod
dentur Deputati quibus dicet opi-
nionem fuam.
{tes > D. Atbas Vi@oriz dixit,ut
D. Epifcopus Tolonenfs, vide-
cet quod fimul tractetur de re-
”
mn
movendo diétas vacantias, & de
providendo fimul D. N. Papx &
Cardinalibus, & dentur Depue
tati ad hoc, fed pro nunc , mate-
ria differatur.
Item , M. Simon Bocheux Ar<
chié@iaconus Vapincenfis dixit,
quod dix vacantiæ tollantur,
& provideatur D. N. Papæ, &
Cardinalibus. ;
Item, M. Johannes Simonis Pre.
curator Illuftris Principis D. Du
cis Borbonii dixit, qued provi-
deatur D. N. Papæ , & Cardin.
& tollantur di@z vacantiæ.
Item , D. Johannes Veteris Ca-
nonicus Gratianop. pro Capitulo
ti dixit,quod didx va
cantiæ tollantur , & provideatur
Papx , & Cardinalibus. |
diem, M. Guillelmus Guignon
Magifter in Attibus, Licentiatus
in Decretis , Canonicus Anicienfis
dixit, quod diétæ vacantizx tollan-
tur, & provideatur Pape, &
Cardinalibus.
Item, M. Petrus Negraudi Ca-
nonicus Piétavienfis, Procurator
Hluftris Principis Ducis Bitu-
ricenfis dixit , quod fimul provi-
deatur D. N. Papæ, & Cardina-
libus , & præfatæ vacantiæ to
lantur.
Item, M. Nicolaus de Haban-
co Canonicus & Procurator Ec-
clefte & Capit. Antifliodorenfis ,
dixit in omnibus prout D. Epifc.
Siganet. dixit pro Univerfit. Pa-
rifienfi.
Jiem, M. Ægidius Acharie in
utreque Jure Licentiatus dixit,
quod præd. vacantix tollantur ,
& Se pu Papx, &
Cardinalibus, & cum hora eflct
garda , non fuit proccffum ad uk
CS8 si
41:
teriora, fed continuatum ufque
ad primam congregationem, &
fic omnes recefferunt.
. Confecutivè autem die Jovis
ultimâ diéi menfis Oétobris, fuit
de Mandato di&i D. Præfdentis,
diéta Natio in loco confueto @&n-
gregata, & quia idem D: Præli-
dens aliis arduis negotiis facrum
Concilium concernentibus occu-
patus , non potuit in diétä con-
regatione interefle , fubftituir
Êe fui, ad præfidendum in dic-
tà Congregatione Reverendum in
Chrifto Patrem D. Vitalem Epifc.
Tolonenf. qui tunc, loco di&i D.
Præfidentis, in dié&o loco , horâ
tertià poft meridiem præfedit in
eadem Congregatione , & conti-
nuata funt vota Suppofitorum dic
æ Nationis in diétà materià ya-
tcantiarum.
Et primd M. Guido Marcus
Canonicus Ambianenfis in utro.
que Jure Licent. dixit, quod fi-
mul tollantur diétæ vacantiæ, &
provideatur Papæ , & Cardin.
Item, M. Guill. de Spelunci
in Artibus, & Medicini Magif-
ter dixit, ficut immediatè præce-
dens.
Item, M. Johannes Graffeti Ca-
nonicus Ecclefiæ Anicienfis Pro.
curator@apituli Anicienfis dixit,
ut D. Prior Celfiniarum, vide-
Lcet quod fimul traétetur de utro-
que Re providendo, & tollendo.
Item, M. Johannes Marihi
dixit, ut D. Epifcopus Tolonen-
fs, videliget quod fimul tracte-
tur de removendo di@as, vacan-
tits, & de providendo D. N.
Papæ & Cardin. & quod adhoc
dentur Deputati fed pro nu
$ ; nc
differatur. | P
Preuves de la Nouvelle Hifoire
Item, Rever. in Chrifto Pates
D..Epifcopus Cameracenfis dixit,
quod tenet fe cum opinione Uni.
verfitatis Parifienfis. n
Item, M. Johannes Nicolai Cas
nonicus Tullenfis, & .Virdunen-
fis,ac Procurator D. Epifcopl
Virdunenfis, & Capituli Tullen-
fis dixit , quod fimul provideatur
Papæz , & Cardinalibus, & tel-
Jantur di&æ vacantiæ,& quod non
fit in præjudicium minorum. Be.
neficiatorum, & petiit inftrumene
tum.
Item, M. Gaufridus Dauli Pros
curator D. Epifcop. Lemovicen.
fis dixit, quod didæ vacantis
tollantur, & provideatur Papæ
& Cardinalibus,
Item , M. Petrus Prefbyteri Pros
curator Capituli Cameracenhs
dixit, quod provideatur D. N,
Papæ , & Cardinalibus , & f dic-
tæ vacantiæ non debeantur, quod
tollantur. | |
Item, M. Petrus Quiblet Are
chidiaconus & Canonicus in Ece
cl:f, Cabilon. & Procurator. D.
Comitis Sabaudiæ, dixit, quod
fimul tollantur di&æ vacantiz,
& provideatur Papæ, & Cardi-
nalibus.
Item, M. Vivianus Magifter in
Artibus , & Licentiatus in utro-
que dixit, quod tollantur vacan-
tiæ, & provideatur Papæ; &
Cardin.
Item, D. Prior de Mafano
Leodienf. Diocæfis dixit, ut dic-
tum fuit pro Univerfitate Parie
fienf. | .:
Item, D. Præpofitus S. Andreë
Gratianop. Diocæffs dixit, quo
provideatur D. N. Papz, & Care
dinalibus & tollantur diéix va*
du Concile de Conflance,
€anti£: Îtem idem D. Præpofir.
S. Andreæ Canon. Gebennenf,
dixit idem pro Capitulo Geben-
nenfi.
dem, Johannes Bartoldi de
Ponnatis, fine titulo dixit, quod
dictz vacantiæ tollantur, & non
| PORREEE Papæ, & Cardina-
ibus.
> Item, M. Simon Loifon pro C2.
pitulo Virdunenf , ut afferuit,
dixit, quod dié&tz vacantiz tollan-
tur , & ‘non provideatur Papæ,
neque Cardinalibus.
- tem, D. Johannes Vigerii Ar.
chidiaconus in Ecclefiä Leoncnf,
dixit, quod di&tæ vacantiæ tollan-
tur, & provideatur Papæ, &
* Cardinalibus.
Item, Procurator Monafterii
Belli-portus, dixit, ut di&um eft
fuper IA materià pro Univerfita-
te Parifienf:. |
Item , D. Prior Talardi dixit,
quod di&æ vacantiæ tollantur,
& provideatur Papæ, & Cardi-
nalibus.
- Item, D. Elemofnarius Mo-
nafterii Cluniacenfis dixit idem.
Item, D. Prior de Duratio
dixit idem. |
Trem, M. Guillelmus la Valey
Masgifter in Artibus dixit , quod
pie Papæ , & Cardinali-
us, & quod di&tæ vacantiæ tol-
lantur.
diem, M. Petrus Amiot Magif-
ter in Attibus d
diatè præccdens.
Jtem , D. Prior S. Michaelis de
Caftro Bituricenf dixit, quod dic-
t& vacantiæ tollantur, & provi-
deatur Papz, & Cardinal.
: tem, D. Prior .S. Johannis
Andegavenfis dixitidem. :
ixit, ut imme-
Re
e
413
tem, Procuratot D: Epifcopi
Redonenfis dixit idem. se
Tres, M. Jacobus Britonis Lis
centiatus in Legibus dixit, quod
diétæ vacantiz tollantur, & quod
non, provideatur Papz, neque
Cardinalibus.
Item , M. Johannes de Peron®
Canonicus & Procurator Capit,
Turonenf. dixit, quod ne
tur Papæ, & Cardinalibus , &c
di&tæ vacantiæ fimul tollantur.
Item, Procurator P:æpofiti Pi.
niacenfis in Provincià Aixit »; ut
immediatè præcedens.
Item , Peirus Begnelli Canoni.
cus Nannetenfis dixit, idem ue
piæcedens. |
Item, D. Abbas de Sableio
dixit, quod tollantur di&æ va.
cantiæ , & quod provideatur Pa.
pæ, & Cardinalibus. é
Item , M. Simon de Grandi Ca. :
nonicus Metenfis,. & Procurator
D. Epifcopi Metenfis dixit, quod
per Deputatos videatur,& refera-
tur,
Item, Procutrator D. Epifcopi
Tornacenlfis dixit, quod dite va-
eantiæ tollantur , & quod provi.
deatur Papæ , & Cardinalibus. :
Item , M. Petrus de Arc, Li-
centiatus in Decretis dixit, ut
fuit diétum pro Univerfitate Pa.
tifienfi. |
Item, D. Procurator Capitult
Venetenfis, Canonicus Ecc'efiæ
Venet. dixit, quod provideatur
Papæ, & Card. & diétæ vacan-
tiæ tollanturt fimul.
- Jten, D. Pichot Procurator
Capituli Ecclefiæ Andegavenfis
dixit, quod diétæ vacantiæ cef-
farent, & provideatur Papæ &
Card. fimul. |
t
si4
: Item, M. Robertus Sanat Li-
centiatus in Legibus dixit, quod
di&æ vacantiæ tollantur, & pro-
videatur Papæ & Cardinal.
Item, M. Johannes de Cloff,
Magifter in Artibus dixit, ut præ-
cedens.
" Item, Procurator D D. Epifco-
pi Conforanenfis, & Abbatis S.
Saturnini Tholofæ dixit, ficut
Tholofani , videlicet quod dié&tæ
Vacantiæ removeantur , & loco
carum provideatur D. N. Papæ
& Cardinal de decimà decimæ
aut fimili aliquo.
‘Trem , Procurator Capituli Con-
{oranenfis quod fimul providea-
tur D. Papæ, & Cardinalibus &
sollantur.
Item, M. Bernardus Bapter Li-
centiatus in Thcologiä dixit,
quod tollantur , dim tamen pro-
videatur , quoniam nihil reci-
piunt à fubditis fuis.
_Lrem, Procurator D. Epifcopi
Autifiodorenfis dixic, quod tol-
lantur didz Vacantiæ, & provi-
deatur D. N. Papæ & Cardina-
Jibus. É
Et tune fuit petitum per ali
quos p.æfato D, Epifcopo Tolo-
nenfi quod ipfe concluderet, quia
fufficicbat de votis auditis : & 2li-
qui clamaverunt, audiantur vota
omnium. Et cum idem D, Epif-
e Tolonenfis diceret, quod
volebat déliberare, nec ipfe tunc
concluderet, fucrunt multi defu.
pre nominatis, qui dixerunt, quod
pfi volebant uti pluribus votis,
nominibus Procuratoriis Præla-
torum', & aliorym abfentium , &
Capitulorum aliorum , quorum
Crant Procurato:e;, & dixerunt
proillis, ficut dixgranc pto fei plis,
*
Preuues de la Nouvelle Hifloire | |
Et primd D. Helias Epifcocns
Anicienfis dixit, nomine Serenifa
fimi, Chriftianiffimique Principis
D. N. Francorum Regis, & pro
Regno fuo, & pro toto CleroRe-
gni Franciæ, prout alias dixerat,
videlicet quod tollantur didzæ va-
cantiæ fine dilatione , fed poftea
_ provideatur honorificè & decenter
D. N. Papæ, & Cardinalibus,
quod declaravit magis per hunc
modum , videlicet quod intellige.
bat & intelligic, quog flat declas
ratio quod ee vacantiæ five
debitæ, five non de itæ , tollan.
tur, fed antequain practicetur, &
publicetur in Seffione publicä, &
Generali di@i SacriConcilii Conf
tancienf. quod provideant honori: :
ficè , & decenter ftatui D. N.
Papæ, & Cardinal.
Tiem, M. Matthæus Rodel Sacr
Theol. Prof. nomine Procurato-
rio D D. Epifcopi, & Capituli
Trecorenfis dixit, ut prius dixe-
rat, videlicet quodque ad inferio=
ra Bencficia &c. & quoad refer-
vata, tollantur, fed dentur De-
pen ad providendum D. N.
apæ, & Cardinalibus.
Jiem, D. Johannes E ne
Vaurenfis, pro D D. Epifcôpis
Tutelenfi, & Apamiarum , & pro
Capitulo Agathenf, & pro qua-
tuor Abbatbus, & pro totà Proe
vincià Tholofani dixit, ut prius
dixerat, videlicet primô quo
differretur , & poflea vollantur
diétæ vacantiæ , & provideatuf
Papæ, & Cardinal. & plura ali
dixerat, videlicer quod certi de-
Putarentur qui irent ad D D. Car-
dinales, & viderent modum pro-
videndi iniftis, & fimul provi-
deatur, | |
IL
du Concile de Conffance.
rem , D. Vitalis Epifcopus To-
onenfis, Procurator & ura-
torio nomine D. Francifci At-
chiepifc. Narbonenfis dixit, prout
dixerat pro fe, vidclicet quod fi-
mul tollantur didtæ vacantiz, &
provideatur D, Papæz , & Cardin.
tem, D. Stephanus Epifcopus
Dolenfis Procurator D. Gatiani
Epifcop. Corifopit. dixit, pro co-
dem D. Corifopitenfi , ut pro fe
dixerat , Videliése uod fimul
tractetur de tollendo dictas va-
Cantias,& providendo D.N.Papæ,
& Cardin. & quod dentur ad he
Deputati, {ed pro nunc differatur.
Item, D. Alanus Epifcopus Lco-
nenfis dixit, pto D. Nannetenfi
tanquam- ejus Procurator , vide-
Jicet quod effet differendum, &
quod differatur. |
Jiem ,; D. Ogerius Epifcopus
Auguftenfis Procurator Capituli
Auguft. dixit pro eodem Capi-
tulo, ficut pro fe dixerat, vide-
licet quod D D. Reformatores {u-
er materià diétarum vacantiarum
A & quod videre-
tut eorum. deliberatio, & fi fit
bona , ftetur eidein, alioqui fi-
mul provideatur.
Item , D. Alexander Abbas Bel-
lifontis Procurator D. Epifcopi
Luciqnenfs dixit pro codem D.
Epifcopo, ficut dixerat pro fe ; vi-
delicet quod didtæ vacantiæ de-
clarentur non debitæ, poftea trac-
tetur de Providendo D, N. Papæ
& Cardin. & dentur Deputati
qui fuper hoc habeant & videre :
& deliberare.
. Jtem, D. Petrus Abbas S. Ma-
xentii Decret. Doctor, dixit pro
Provincif Burdegalenf quod dixe-
fat pro fe, ne quod videa-
* care in
425
tur modus providendi Papæ, &
Card. & fuper hoc dentur Depu-
tati, & addict quod omnind ante
omnia tollantur didæ vacantiz.
Item , D. Decanus Lugdunen.
fis dixit pro D. Archiepifcopo ,
& Capitulo & totâ Provincii
Lugdunenfi , ficut dixerat pro fe,
& pro Univerfit. Avinion. vide-
licet quod fimul provideatur D.
N. Papæ, & Cardinal. & depu=
tentur de quolibet ftatu duo , vi-
delicet de Épifcopali & Abbatiali,
& duo de Capitulis , & etiam duo
de Rectoribus, qui cum DD.
Deputatis per DD. Cardinales
tractent & concordent de modo
providendi D. N. Papæ, & Car.
dinal. & tollendo diétas vacantias.
Item, Procurator S. Amati Dua-
_cenfis Atrebat. Diocæf. qui non
dixerant votum fuumdixit, quod
diétæ vacantix tollantur, & quod
provideatur &c.
Poft quæ M. Johannes Morini,
Sacræ Thcol. Prof. Ambafator
ræf. D. N. Francorum Regis pro-
pofuit de D. Præfidente, quod.
€rat imped:tus aliis arduis nego-
tiis, fic quod non poterat va-
Dræfidentia ; & quod
forfan non crat expediens Ft
ræfderet plus, & tempus Præx-
He ultra determinationem
Nationis occupaverat, & nefcie-
batur qualiter, & quomodo , &
quod menfis primus tranficrat :
& per alium, fine Elçétione,
aut confirmatione tenuerat, &
uod hodie erat finis alterius men.
ss & quod etiam honores de-
beant partiri, &c propterea petiit
quod alius eligeretur, & multi
pro majori tre clamaverunt,
placet, & alii dixerunt quod ad
j Hhh
416
huc audirentur vota, &illo tunc
fuit ditum, quod illi qui non
dixerant dicerenr.
Et tunc incepit Procurator Ca-
pituli Ecclefiz Vicnnenfis, qui
dixit, quod fimul provideatur D,
N. Papæ, & Cardin. & dictz
Vacantiæ tollantur.
- {tem ; Procurator Capituli Ec-
ckfiæ Vivarienfis dixit, ut præ-
cedens.
diem, D. Procurator Capituli
Ecclefiæ Pi@avienfis dixit, quod
diétæ vacant. non tollantur, fed
tollatur abufus, & moderentur.
Ttem, M. Oliverius Guennet
in Artibus & Mcdicinä Ma-
gifter , dixit pro Sex Abbatibus,
ut pro fe dixerat, videlicer quod
Ptovidcatur D. N. Papæ, & Car-
dinalibus, & diétæ VacCantiæ tol-
hntur fimul.
: fem, Quidam M. Ludovicus
dixit idem, ut Procurator.
. tem, D. Procurator D. Epif-
copi Eduenfis dixit idem.
Et poftea fuit clamatum per
aliquos quod concluderetur ,; &
ditus D. Epic. Tolonenfis no
uit concludere cum non effet
deliberatum Fe ipfum, nec vota
érant concordata, & ctiam, quia
præf. D. Patriarcha Antioche.
AUS , Cujus vices in Præfidentià,
pro ifti Congregatione fuerat de-
pofitus ; & non crat plus Præfi_
dens ; & tunc aliqui furrexerunt,
& dixerunt ! Eligatur alius, qui
concludit in di&à Vacantiarum
materià , & tuncomnesin turbi.
ne furrexerunt, & aliqui poft mo.
dum iverunt ad D. Epifcopum
Anirienfem, dicentes quod effet
Præfidens, & quod Piæfidenia
1 de jure debebitur. ‘Cum effet
Preuves de lx Nouvelle Hifloire
antiquior in Prælatoi omniur
| Se, & quod omninè
Præfidentiam acCeptaret & reci.
peret, & in di&tà vacantiar. ma
teria concluderet, & fuit ill
tanc magna turbatio, & quaft
omnes receflerunt, & fic nibil
fuit conclufum , & omnes recef.
ferunt paulatim , & multa fue.
runt petita de omnibus fieri inf.
trumenta per diverfos: Notarios
diétæ Nationis. Præfentibus Re.
ver. in Chrifto Patribus & DD,
Johanne Vaurenfi, Johanne Sil.
vanectenfi Epifcopis , Petro S: Ma.
xentii , Alexandro Bellifontis Mo-
naftcriorum Abbatibus, Jordane
Morini, Nicolao de Goncisii,
Matthæo Rodel Sacr. Theol Pro.
fcfloribus. Olivario Guenner, in
Artibus & Philofoph. Mag. &
pluribus aliis DD. Prælatis, Epi£
copis & Abbatibus , ac D D.
Magiftris & Doctor. a
Notabilibus Perfonis, in multi.
tudine copiosä. |
Subfequenter verd die Sabbati,
fecundi menfis Novembris, ann
indiétion. & loco fupra didtis,
hoiâ fecundä poft meridiem fuit
diéta Natio Gallicana congregata,
& in eadem De ve 2
Reverendiff. in Chrifto Partr, &
D. Johannes Patriarcha Antio-
chenus præditus, tria : primÔ
de faéto Præfidentie, & quod
eligercetur Præfidens, qui praf-
deretin di&i Natione, & regra-
Ciatus fuit de hohoribus fibi im-
penfis, & excufavit fe, ut el
motis. 2°. Propofuit de concor-
diâ habitâ & f2@a inter Reve-
rendiff. in Chrifto Patres & DD.
Cardinal. de Urfinis, Rigu-
finum fuper Oflicio Majoris Pœ-
1
“es
+3
it?
\
A —————
Du Concile de Conflancs. M17
hitentiarii Curiæ Romanæ. 3°, De
Macrià vacantiarum, & incon-
tinrti ad clamores, ad voces cla-
mantium ,; & dicentium quod
diéta materia vacantiarum conclu-
datur. Ipfe D. Patriarcha , nullà
alià examinatione , & concordià
votorum fa&ä neque concordatä ,
dixit, quod major pars & duplo
major fit opinionis quod diètæ
Vacantiæ non funt, nec fucrunt
debitæz , & tanquam indebitæ tol.
hntur.
Tunc D. Johannes Epifcopus
Silvancétenfis dixit , quod non
folum vacantiz, fed etiam com-
munia & minuta fervitia , &
omnia contingentia & depcnd:n-
tia tollantur, & plures clamave-
runt quod placet, & tunc idem
D. Pittiarcha dixit, quod con-
_ Cludebat cum majori parte, quod
didtæ vacantiæ, & fervitia come
munia , & alia inde fecuta, tan-
quam indebita tollantur, tam de
præterito quam de præfenti & fu-
turo temporibus ; & tunc fuit
Magnum murmur in Natione , &
tumultus maximus , & magna
tutbatio clamantiun hinc inde
ad diverfa & inter cæteros D.
Helias Épifcopus Anicienfis mul-
ta Clamavit, & tunc lecta fuir
Ne fua , pro ut fupra in de-
Claratione fua dixerat, & dixit
quod illa quæ dixerat, declarando
diétum fuum dixit, quod loque-
batur opinativè, & quod D. Ab.
bas S. Maxentii non advocavit .
Lo) .
t D. Epifcopus Dolenfis dixit,
quod iple , & plurcs alii fuerunt
opinionis quod tollantur diétæ va-
Cantiæ, & provideatur fimul D.
N: Papæ & Cardin. alias non tole
lintur,
Et M. Johannes Ponceti Canc.…
nicus Bifuntinenfis furrexie, &
dixit, quod ipfe erat Precu.
rator pos Prælatorum &
Capitulorum, & nondum dixerat
votum tuum & dixit, quod fimul
dcbcret-provideri , & fi fortè dic-
tæ vacantiæz tollerentur, & non
provideretur, proteftatus eft quod
onus non cadet fuper Capitulis,
& alio Clero inferiori : & cafu
quo alias fieret, & concludere
tur, app:Îlabat, & appellavit,
ut in quâdam Ceduläâ quam por-
rexit continetur. Quä Cedulà por-
tc@à , fuit quali per omnes cla-
matum, quod d éta Ceduli leg.
retur , fed prepter tumultum
fic tranfivit qued non fuit letta.
fcd remanfit penes me J@hannem
Guiardi di&x Nitionis Notariuna
infra fcriptum.
Et incontinenti M. Thierricus.
de S,. Decdato Licentiatus in Le-
gibus Ambaxiator Univerfuatis
Aurelianenfis dixit, qued fe op-
pofueratin hoc quod tollerentur
ditæ vacantiæ , nifi aliàs provi-
deretur Papæ, & Cardin. {ed
propter aliquos, qui contra cum
propterea fcrip{erant in Franciam,
ipte fuam opinioncm revocabat,
& de hoc petiit fibi fieri publicum
inftrumentum.
Et tandem idem D. Patriarcha
itcratd dixit, ad vocem claman-
tium, quod concluderetur : con-
cludo, quod etiam de temporc
praterito, & de futuro , tollan-
tur didæ vacantiæ, cum.commu-
nibus & minutis fervitiis, fed vi.
deatur de modo providendi D.
Papæ, & Cardinalibus, & eifdem
provideatur condecenter & ho
neftè, & deputentur certi Nota
| Hbhb ij
418
biles de quolibet ftatu , ad pro-
videndum in præmiflis.
Et incontinenter M. Johannes
Graffeti Canonicus & Procurator
Capit. Ecclef. Anicienf. narra-
vit qualiter præf. D. Helias Fe
copus Anicienfis dixerat alii ie,
quod in provifione faciendäi D.
N. Papz, & Card. Epifcopi con-
tribuant, & quod corum fubditi
in aliquo non otaventur : quod
approbavit idem Epifcopus Ani-
cienfis , videlicet quod ipfe bene
vult contribuere, & hoc dixit
pro fe, & fuccefloribus fuis, &
de hoc , di&tus M. Johannes
Grafleti petiit fibi fieri publicum
inftrumentum , & ulterius dixit,
quod fi tollantur vacantiæ & im.
ponatus aliud onus in præjudi-
cium Capituli Anicienfis, & Cle-
tiinferiorum Beneficiorum » pro
providendo D, Papæ , & Card.
quod fe opponit & oppoluit, &
petiit inftrumentum.
Et incontinenti D. Decanus
Lugdunenfis pro Capitulo, & in-
terefle Capit. Lugdunenfis ;, &
pro ipfi a »s & adhx-
rerc volentibus, fe conclufoni op-
pofuit, proteftando quod nullum
onus feu fervitium in providen-
do D, N. Papæ , & Card. im-
ponatur fuper Capitulo Lugdu-
nenfi, & Clero ejufdem Capitu-
li, & fibi fubjcétis , & aliis fibi
adhærentibus , & adhzærcre volen-
tibus nif iplo præfenti, & vo-
.Cato.
Item ;'D. Prior Celfinisrum
Ambaxiator & Miflus per D.
Abbatem Cluniac. Matifcon.
Diæcef. & tanquamunus de Elec. -
tis per Concilium Ecclef. Galli-
€anz, ad CoOMparendum in hoc fa.
Preuves de la Nouvelle Hifloire
cro Generali Concilio, pro Pro.
vincià Bituricenfi fe oppoluir,
ut in Cedulä per ipfum traditi
continetur , Cujus tenor talis
cit.
Reverendiffimi Patres, ac DD.
mei Vencrabiles : quia quæftio
ventilatur utrum vacantiz feu
communia fervitia, &c. Primd
& ante omnia præcisè debeant
tolli Papæ, & DD. Cardinalibus,
& Curie, & poftca de corum ft2.
tu provideri , an fimul debeat
‘tractari materia ; videtur mihl
quod deputandi fint aliqui Not:
biles Viri de hâc venerabili Ni-
tione , in pauco numero , qui
concurrentes cum Deputatis fu-
per hoc aliarum Nation. fimul
tractent de hoc cum DD. Cardi-
nalibus , cum bon modeftü,
qui attendere debeant, quantum
afcendunt vires patrimonii Ec-
clef. Romanz , & de quo con-
gr & decenter Papa fururus,
cum fui Curià dcbeat fuftentari,
cum minori detrimento fubdite-
rum , unde & fi vacantiz ille
{olvcrentur , non ante annum,
fed poft unum , duos, vel tres
annos , à tempore poñethonis
adeptæ , reduétæ tamen ad taxam
debitam , cafu quo Papa cum lu
Curià indigeat , minus oneris vi-
detur effe nobis fubditis, quam
fi Papa ipfe , in defe&tum vacan-
tiarum annuatim , pro fuo libi-
to , nos faceret tributarios fuos ,
vel per modum decimarum,v
alias impoftiones : & quiig
DD. Cardinales in defectum prz-
miflarum vacantiarum, & in up
plementum occuparent Bencñcia
noftra , unde magna incommoda
in fpititualibus, & temporalibus
Parcs,
—
_ hOn confentio, fed me o
. Pofterids tradidit
AEtUT , Cujus tenor , de verbo ad
Du Concile de Confiance.
nobis provenirent; tam regula-
tibus, quam fecularibus : & dic- .
to cafu, quo per præmiflos De-
Putatos repcrietur Papam , DD.
Cardinales, & Curiam , PTO nunc
indisere tanto fubfdio s cum
q zdam tolerantia fit exfpeétare
aliud Concilium Generale , quod
in brevi ordinatur Che
& quidquid ego dicam , per mo-
dum advifa menti, remitto me ta-
men ad deliberationem prædict.
DD. Deputandorum, & deter-
Minationem facri Concilii Gene-
talis, &c. & calu quo vos vel-
letis aliquam concluñionem capc-
16, €go, ut miflus per Rev. Pa
rem , & D. meum D. Abbatem
Cluniacenfem , pro fe, & fuo
Otrdine, & etiam tanquam unus
de Eletis per Concilium Eccle-
fiæ Gallicanæ, ad comparendum
in hoc facro Generàali Concilio
Pro Provincià Bituricenfi , in
Auantumquidem acciperetis ali-
Auam conclufienem , mihi, °&
DD. meis pro quibus fum, aut
<orum Écclefiis, & Benefciis,
incommodam & damnofamn &*
in quantum redargui poffemus de
irreverentià fuper hoc , vel in-
juititiä erga Sd Apoñtolicam ,
pono.
- Ttem, Rev. in Chrifto later D.
Alanus Epifcopus Leonenfis op.
pofuit fe nomine Ducis > & Cleri
Britanniæ.
Ttem, M. Petrus Quibleti Pro-
Ccurator D. Comitis Sabaudiæ » Op-
pofuit fe pro ip{o D, Comite, &
Clero Sabaudiz, & aliàs , ac pro
aliis ,utin quadam Ceduli quam
plenids conti-
verbum talis ef.
… 49
Quia extitit faéta quæftio , an
Vacantiæ , feu communia fervi.
tia, &c. Primd, & ante Omnia
præcisè debeant tolli Papæ, &
Cardinalibus, & Curix Roma-
næ, & deindè de corumftatu pro-
videri, an fimul debeat nn
quod anteomnia fit providendum
Papæ, Collegio, ac Romanz Cu-
ræ , antequam tollantur, ac de.
center & honcftë, fecundum eo-
tum ftatum, aut faltem fi tollan-
tut , quod fiat diéta provifio fi.
mul, & femel; & fi dite va=
Cantiæ folvantur , quod moderen-
tur, & reducantur ad taxam de-
bitam , & non folvantur ante
anoum, ficut folebat ficri, {ed
ft unum ; duos , vel tres annos
à tempore adeptæ poffefionis , &
ad finem quo pen nr func
liberx, & perfonæ Ecclcfafticæ
non efficiantur annales, & per
petud tributariæ, aut alias pee
impofitionem decimæ, aut alias
quotidianas exaétiones vexentur,
& in fupplementum Beneñcia ha-
berent occupare, & in provilione
iftà fiendä mihi apparet quod ef_
fer bonum quod HT certi
boni Deputati de hâc venerabili
Natione , qui conferant cum aliis
Deputatis es hoc aliarum Na-
tionum, qui fimul traétent de hoc,
cum DD. Cardin. & cum boni
modeftiäâ , & qui attendere de-
beant valorem & onera Patrimo-
nii Ecclefñiz Romanx, & de quo
congruè & decenter Papa futu-
rus , & fui Succeflores, cum fui
Curià , ac DD. Cardinales de.
bebunt fuftentari, cum minori
detrimento fubditorum, Eccle-
fiarum, & Perfonarum Ecclefaf.
Hhh ii,
ari
materia prædi@&a, mihi videtur
Æ OR ESS D — R
RE EE
430 Preuves de l4 Nouvelle Hifhoire
ticarumt: & in cafu quo dictos
Deputatos dare nolletis, & ali-
quid contra præmitla , & in præ-
judicium Ecclefiarum cerrarum
D. mei Sabaudiæz, & Perfona-
gum Eccleñafticarum dictorum.
œrritoriorum concluderitis , ega
Petrus Quibleti Procurator præ-
di&. &nomine Procuratorio
Præf. D. mei, necnon ut Procu-
tator Capit. Ecclefiz Cabilonen-
fs, ac Archidiaconus & Cano.
aicus in cadem Ecclefii , meo no-
mine, ac adhærentium mihi, &
adhærere volentium ; me oppono
nominibus prædiis, & potifili.
mè ubi dia conclufño reperire-
eur damnofa præfatis DD. meis,
aut eorum Ecclefis, & Bcneñ-
ciis, & mihi, vel erga fanctam
Sedem Apofñtolicam injufta, cum
tamen determinatione hujus facri
Concilii , & dietorum Deputa-
torum, reverentiäque, & honore
quibus decet.
Item, M. Guillelmus Brilleti
. Procurator Illuftris Principis Du-
cis Britanniæ , oppofuit fe pro
eodcem D, Duce, & toto Ciero
Britanniæ , proteftando quod nul.
lum aliud novum onus perpetuum
fingulis annis perpetud folven-
dum imponatur fuper Clerum,
ut perindèe efhciatur Clerus aliàs
perpetuo tributarius,
. Jtem, M, Petrus de Verfaliis
Prior Prioratûs de Calvo-monte
Rothom. Diæcef, Magifter in
Theologii fe oppofuit pro Ordi.
neS. Bcpedidi, & proteftatus fuit
folemniter , quod ditus Ordo per
aliqua alia quæ evenire poflent ,
non gravetur in aliquo , nec fub-
jiciatur aljcyi annuo & perpetuo
fibuto,
“
Item, D. Johannes Abbas Moc
nafterii Ciftercicnfis Sacræ T heve
log. Profeffor. dixit, quod non
confentit quod perpetua annua-
| Jia fubfdia , feu tributa noviter
imponantur in Ordine Cifter-
cienfi ; immo eft plus contentus
quod folvantur vacantiz , dum-
modù moderentur Monafteria ni-
mis taxata , & quod poft polfef.
_ fionem pacificam folvatur vacin-
. (la , æquis portionibus intra duos
vel tres annos, & fi fic fiat, non
Videtur fibi magnum onus, &
quod plures alii nomine Capitu-
lorum & Cleri diverfarum Pro.
vinciarum proteftati fune folem-
niter, & fe oppoluerunt, & pe-
tierunt inftrumentum & infiru-
menta fibi fieri, per Notarios dic
tæ Nationis , & quemlibet iplos
rum, & quia omnia non pote
rant in tali turbine fcribi, cum
viva voce plures fc opponerent, &
inftrumenta peterent, fuit dice
tuîn per me Johann, Guiardi dice
tæ Nationis Notarium , altd voce,
quod omnes fe opponentes datent
in {criptis nomina & cognominà
fua , & pro quibus fe opponcbant,
& caufas oppolitionum fuarum ;
quod facere promiferunt, & ta
cuerunt,
Poft modum idem D. Patriar-
cha Antiochenus narravit cons
cordiam factam inter DD. Car-
dinales de Urfnis, & Raguf-
num , videlicer quod Ofhcium
Majoris PϾnitentiarii remanta
D. Cardin. de Urfinis, & quod
Camera Apoftelica provideat D,
Ragufino fingulis annis de tre-
centis florenis, donec aliter fbi
fucrit provifum , &cc. & petilfs
fi placet Nationi, quod awtori"
PR Fe 23 2
du Concile de Conflanl.
tar in Seffione generali di&i fa-
cri Concilii , & omnes dixerunt,
lacet, excepto D. Heliä Epifco-
po ÂAnicienfi, qui multa dixit in
contrarium, fed nonobftant. dic-
ts fuis , iteratù omnes dixerunt,
placet.
Deindè idem D. Patriarcha An-
tiochenus propoluit de fa&to Præ-
fidentiæ,& quod dia Nätio pro-
videret fibi de novo Præfidente ,
regratiatus fuit de honere, &c.
&c obtulit fe femper paratum obe-
dire mandatis di&æ Nationis, &
fibi promto animo fervire, ut
meritd tenetur, & cxcufavit fe,
ut eft moris : & tandem fuit
roccflum ad eletionem futuri
Pfidentis & auditis votis fin-
gulorum , idem D. Patriarcha,
per conclufionem votorum, fuit
iterüm reeleus , & confirmatus,
ut præfderet Nationi per totum
Menfem Novembris cum poteft:-
te, & autoritate confucetis , &
omnes climaverunt, placet , pla-
cet, & quamquim recufarct, ta-
men finaliter di&am Præfiden-
tiam acceptavit : de quibus om-
nibus diétä die faétis , per Pro-
motorés dié&tæ Nationis ; & non-
nullos alios fuerunt petita, & re-
quifita publica inftrumenta per
ñnos Notarios didtæ Nationis, &
quemlibet noftrum fibi fieri, ad
ætern:m rei Memoriam.
Et præfat. M. Johannes Pon-
céti pettit & requifivit de omni-
bus iftam vacantiarum materiam
tangentibus , integraliter , finé
divifione quicumque , & de in-
terpofitionc fuæ appellationis , fi-
ve præfchtatione, & datione dic-
tæ Codulæ, de qui fupra fitimen-
tie, & aliis per iplum diétis, &
|
431
propolitis fibi fieri publicum, &
publica inftrumenta, & inftru-
menta, per nos Notarios didtæ
Nationis, & quemlibet noftrum.
Præfentibus KRever. in Chrifto
PP. & DD. Helii Epifcopo A ni.
cienfi , Martino Epifcopo Atreba.
cenfi, Johanne Epifc. Silvanec.
tenfi ,; Johanne Abbate Cifter-
cienfi, Petro Abbate Monafterii
fané&ti Maxentii, D D. & M M.
Jordane Morini Ambaxiatore
te D. N. Francorum Regis,
icola0 de Gonnefliä Sacr. T heol.
Profefloribus , Petro Gaicetani,
Canon.Conferanenfilitterarum {2-
cræ Pœnitentiariz Scriptore, Oli-
vario Guennet in Artibus & Me-
dicinà Magiftro, & Johanne de
Monte-acuto Notario publico,
& nonnullis aliis Epifcopis, Ab-
batibus, Magiftris & Doétoribus,
& ais Noc-bilibus didtæ Natic-
nis ,in multitudine copiosi, tef-
tibus ad præmifla vocatis fpecia=
liter , & rogatis: tenor vero dice
tæ appellationis Cedulæ, per
præfat. M. Johannem Ponceti
traditæ : de verbo ad verbum fe.
quitur ; & eft talis.
Coram vobis Rever. PP. &
DD. Præfdenti, cæterifque Præ-
latis, & aliis Vener. Nationis
Gallicanæ Conftanciæ convocatis
pro Generali Concilio celebran
do, & in loco re , pro Con-
gregatione ipfius Nationis Con-
gregatis ; ipfamque Nationem re-
præzfentatibus perfonaliter confti-
tutus Johannes Ponceti in Decre.
tis Licentiatus , Canonicus Bi-
funtinenfis, & Rector Parochia-
lis Ecclefiæ de Ornaus Bifuntin.
Diœcef. Clericus Sacri Collegii
Reverendiff. PP. DD. S.R. Ec=
|
|
|
L
|
|
“
fis, D. Abbatis S. 1
& Capituli Ecclef. Bifuntinæ, in
uo proprio, & przdié&t. DD. fuo-
432 Preabes de la Nouvelle Hifloire
clef. Cardinalium, Procuratorque
in hoc facro Concilio plurium
DD. Ecclefiafticorum , videlicet
Rev. P. D. Epifcopi Lumbaren-
auli Bifuntin.
rum, & aliorum fibi in häc par-
te, & in hâc materià adhærere
volentium quorumcumque nomi-
nibus appellando, dicit quæ fe.
quuntur. |
Et primd , licet dudum in quä-
dam Congregatione hujus Vener.
Nationis Gallicanæ , in iftäâ Do-
mo Prædicatorum Conftancien-
fium, de anno D. 1415. folemni-
ter celebratä, maturè digeftum,
& per diétam Nationem conclu-
fum, & deliberatum extitit, pro
bono unionis, pacis & reforma-
tionis univetfalis Ecclefixe , & ad
hoc quod liberiùs fine turbatione
vel impedimento quocumque,
omnes & finguli de di&tä Natio-
ne, fua vota valerent explicare
liberè , & fincerè , fecunddm fuas
confcientias , fine incurrendo in-
dignationem cujufcumque , vel
aliud periculum , five damnum,
videlicet , quod quandocumque
contingeret oui fnateriam ar.
duam in diéta Natione, & per
diam Nationem traétari , illa
materia hujufm, pet fcrutinium
fecretum de cætero traétaretur ,
dando finoulorum vota certis fi-
delibus ad ‘hoc deputatis, qui vo-
tis ad invicem comp£nfatis , D.
Præfidenti, qui pro tempore fo-
ret, in prædiéta inclità. Natione
îcferrent, &c fatà relatione , in
ejufmodi negotio concluderent,
fecundèm majorem & faniorem
partem vororum hujufmodi, fsce
nis Ecclefæ , vi
Papatüs, & aliis arduis negotiis
tà collatione zeli, & numet!;
sis ordinatio , definitio, feu
atutum, 1ñ materia inventionis,
& electionis viæ pacis, & unio-
Élicer ceflionis
tenta & practicata, & per dic-
tam Nationem fœliciter obfers
Vata extiterunt, falvis dumtaxat
infrà dicendis. Licet etiam in
hoc facro Generali Conftancienf
Concilio fuerit ftatutum & or-
dinatum per Nationes, & pre
fertim per hanc venerabilem Gal.
licanam, & ufque nunc hactends
laudabiliter obfervatum , tentum,
& praticatum, quod venerabiles
Deputati generales quatuor Na-
tionum , tam per advifamenta
aliorum DD, de Concilio, quam
per feiplos, materias tra@tandas,
in congregationibus Nationum
propanendas aperirent, & elige.
rent, & fin dk præfidentes, feu
Deputati pa Nation. ad ipfas
Nationes fuas eafdem materias
pertratandas traderent , feu de:
ferrent, ut in eifdem Nationibus
tractarentur , & in deliberatione,
feu conclufione concorditer con-
currerent & convenirent, ntdein-
dè cafdem in Seflionibus publicis
deffinirent : & quondam Johan-
nes Papa XXIIÏ. à tempore fuz
creationis, ufque ad tempus fuæ
depofitionis de Papatu , cætérie
que Summi Pontifices fui præde-
ceflores , à x. xx. XxXX4 XL. Le
Lx. & c. annis proximè praté
ritis citra , & ultra, & à tant
tempore, & per tantum tempuss
cujus initii memoria hominum
non exiftit, pro fuftentatione fta
tüs fui, & | pit Reverendiff. PP.
i
DD, Cardinalium, fuerunt in
… poffeflione
t
=? à Da es
NS VA Xe -
. - du Concile de Conflance, . 433.
polleflione pacificä., habendi , le-
varc- fatiendi & recipiendi per
omnes' & fingulas Galliæ Provin-
cias ,-fab Dominio Chtiftianiffi-
mi & Ilnftri. Francorum Regis
cxiftentes , :& etiam per alia Re-
&na, & Provincias Chriftianita-
US, primè anno vacationis Bene-
ficiorum, annatas, feu vacantias,
il cft, Beneficiorum primo anno
{uæ vacationis fructus & reditus,
cum moderatione in Camerâ Apol-
tolicà declaratä , præfertim Bene-
Bciorum autoritate Apoftol. ha-
bitorum , ficque Summis Pontifi-
cibus, qui 24 univetfalis Eccle-
fix EE deputantur ,
de bonis Ecclefiæ providendum
debitè, de Jure Divino pariter ,
& humano, & major pars fuften-
tationis Papalis ftatüs, & fuæ Cu.
riz , in ejufmodi annatis feu va-
cantiis dignofcatur confftcre,
adco quod jpfe Summus Pontifex
ftatum fuum de præfenti, & ftan-
tious rebus prout funt , non pof-
fit commodè fuftentare , fine hu-
jufmodi vacantiis, nifi aliundè
fibi provideretur ; attente præ-
{ertim , quod propter fchifma ,
quod , proh dolor ! in Dei Eccle-
14 longo temporce viguit, & ma-
là gubernatione aliquorum Ec-
clefñixz Romanx. Præfidentium :
malitiamque temporis , & rabiem
tyrannorum , patrimonium Ec-
clefiæ totaliter eft colla fum, &
Camera Apoftolica die exi-
nanita, & prædictis Johanni &
fibi adhærentibus nominibus quie
bus fuprà, videatur in judicio
fuarum confcientiarum > ftatui
Papæ, & Cardfnalium , de bonis
Ecclefiæe, fecundûm Jura Divina
& humana , fore fufficienter proe
videndum , ficut étiam Major pars-
vototum hujus venérabilis Natio-
nis hoc concordat, nec videatur
eis convenientior modus , & pau-
peribus Clericis, & Ecclefis mi-
nus onerofus , quam fint vacan--
tiæ, five annatæ moderatæ ta-
men in quantitate, loco, & tem-
pore uen earumdem , &
prout dicitur per di&um Colle-
gium DD. Cardinalium j:m eft
Oblatum , videlicet quod ficut
fentiuntiidem Johannes , & adhæ.
rentes, in fcriptis, inter illos,
qui pro parte Nationum depu-
tati funt fuper reformatione, quod
communia fervitia Prælatorum
non poflint folvi, etiam à volen-
tibus, amte annum , & quod fiat
talis conftitutio , quæ fervctur ex
neceflitate or à die habitæ
poffeffionis, in fine anni folvatur
medietas, & in fine alterits an-
ni , alia medictas , & {i pluries
in anno vacaverit, non folvatur
nifi femel , & quod Ecclefiæ &
Monafteria indebite taxatæ de
bite taxentur. |
Item, {polia Prælatorum de-
functorum , & fruêtus medii tem-
poris Ecclefiarum , feu Beneficio-
rum vacantium, & procuratio-
nes quæ ratione vifitationis des
bentur , & decimæ per alias conf-
titutiones advyifatæ : per reforma
tores prædiétos funt fublatæ Pa-
pz , & Romanz Sedi, unde
gtiam, fi tollantur annatæ præ-
diétæ , nibil dimittetur Papæ &
Cardinalibus , & fuz Curiæ, un-
de vivant, quod non cft aliud
dicere , nifi quod vel non fint
Papa , nec Cardinales, nec Cu-
tia, vel qui ferviant Reipublicæ
totius EcdleÜz » quæ res, fi benè
Lii :
#2 ME
434 Prenves de l4 Nouvelle Hifhire
intell{igeretur , non fuiffet pro-
ccflam cum tantà levitate, nec
procederetur , fed magis mature,
& cum maturiori deliberatione.
Præmiffis tamen nonobftanti-
bus , nonnulli RR. PP. D D.
Epifcopi, & nonnulli DD. Abba-
tes, & ali, de ipsâ Natione eis
adhærentes , nefcitur quo fpiritu
du&i , nift fortè quia ipforum
aliqui funt debitores diétarum
annatarum,& volunt hoc modo fe
liberare, non advertentes quod
Sede vacante, nihil eftin præju-
dicium vacantis Ecclefiæ inno-
vandum, & quod per innovatio-
nem hujufmodi opprimeretur,
imd deftrueretur ftatus eSummi
Pontificis, quod eft totufn Eccle-
fiafticum Ordinem confundere ,
nifi aliter provideatur fuper ma-
terià annatarum, feu vacantià-
rum hujufmodi , in prædi&à N2-
tione per importunitatem , & mi-
nüs confultè, & præfertim , ut
dicitur aliis Nationibus incon-
fultis introduta , quæ etfi fuif-
fet debito modo & bono zelo in.
troduéta , & ia dc'iberarione po-
fita , debuerat, & debet, ficut tuit
ps plurcs petitum, & petitur,
ujufmodi materia per fcrutinium
fecretum tractari , attentà ejus
arduitate ; Juxta conftitutionem
& obfervationem præd. Natiqnis,
& tamen hoc pctentes, non fo-
Jum non exauditi , imd nec audi-
ti funt ; imd audientia & Hibertas.
dicendi vota fua fuit eis denega-
ti, & quod pejus eft, per minas,
terrores, & allegationes volunta-
tm aliquorum Principum tem-
poralium, comminationes de ipfis,
& alias imprefliones verbales ,
quam plures ad fuam voluntatem
em mem
oem suis
né Dm æs ee =
trahentes , alios verd timore ters
ritos, ad non exprimenda votz
fua > juxta ipforum confcientias
inducentes , in præjudicium li.
bertatis dy x acri Generalis
Conftancien 1S Concilii, vota
etiam dicentium , expediens fore
de & Cardinalium Aatui pro-
videri ,'exprefsè interrumpentes,
falvä ipforum debitä reverentis
in præmiffis, ad deliberationem
pe icam vocalem, per vota ver-
alia , perperam , & inique, in-
debitè , & injuftè procedentes
dictas primas annatas nen effe dt.
bitas, ipfafque tollendas foreom-
nin , talirer , qualiter per fua
vota , ut dicitür, declaraverunt,
& concluferunt , quantum in eis
eft, ac per vos D. Præfdentem,
& per venerabilem Nationem
p'ædiétam nituntur facere decla-
rari , & concludi, nullà per prius
provifione fai, feu feri ordi-
natà per eos pro fuftentationefta-
tüs Papæ, & DD. Cardinalium;
licet, hoc , in deliberatione vo-
torum hujufmodi fuit per mi-
gnam & majorem partem didz
Nationis diétum & deliberatum,
.conclufum , & petitum, quod fi
di&æ vacantiæ tollantur, provi-
deatur ftatui prædi@orum DD.
Papæ , &c Cardimalium , & quod
fuper hoc dentur Deputati, &
hoc fecerunt & faciunt in præju-
dicium & enormem Izfionemho-
noris , & ftatüs ordinis Elerica-
lis, Dignitatis, & Status Papz»
@& Cardinalium , & totius Ret-
publicæ Ecclefafticæ. |
Ex propter pic Johannes
Ponceti,nominibus quibus es
tam conjunétim, quam divi un »
fentiens fe, & DD. fuos hbi
du Concile de Conflance.
adhærere volentes, in præmiflis ,
& per præmilla lælos , & grava-
tos, timenfque per præinifla al.
terum ex duobus evenire, & to-
tius Ordinis Clericalis , cui in
vilipendium reputatur , fi unus
Clericus mendicare cogatur, fub.
verfionem , aut confufionem , aut
novi oneris, & gravioris fuper
ip{o Clero impofitionem , volenf-
que imitari Sanétos Patres , qui
in Concilio Viennenfi fimiliter
confiderante, quod Statui Papa-
li non poterat meliüs, & leniüs
provideri quam per didtas va-
Cantias feu annatas , circa hanc
materiam tam etiam tractatam ,
nihil, immutare voluerunt, ac
ctiam timens ipfe Johannes ne
per hujufmodi novitatem unio
Ecclefiz impediatur , & graviora
fequantur fcandala , cum inter
D. Regem Romanorum , & Nun-
cios Petri de Lunä, fuper modo
convemtionis faciendæ, quæz jam
pendet, fuit conventum & ordi-
natum , quod pendente di&à con-
ventione , nihil hinc inde fieret
novitatis , maximè in illis quæ
concernunt ftatum Papatüs , &
Ecclelix Romanx : de autem
quod hæc eft maxima novitas,
per quam nimiùm præjudicatur,
imd fubvertitur ftatus Ecclefix
Romanz ; timens etiam ulterius
per eos aggravari in futurum,
tam per impoñtionem novorum
Oncrum , quam ex caulis prædic-
is, aut aliis quibufcumque, ab
iphs DD. Epilcopis , corumque
adhærentibus in præmiflis , ® &
contr4 cos, & corum quemlibet,
ab corum , & cujuflibet iplorum
votis deliberationibus , & conclu-
_#ionibus, & contra cas, & con-
EE —
433$
tra K. P. D. Præfidem f quod
abfit, ad conclufionem procedat
fic indeliberatè , ad corum peti.
tionem , feu aliäs, nominibus
te fupra in hiis fcriptis, ag
acrum Generale Concilium, &
ad Summum Pontificem futurgm,
& ad fuam fanétam Scdem Apof-
tolicam conjun@im provocat, &
appellat, & Apoftolos petit inf-
tanter , inftantius, & inftantifli,
mè, & cum debitä inftantiâ per .
vos di&tum D. Præfdentem di&æ'
Nationis, vel alium, feu alios qui
eos dare velit, & poflic, feu velint,
& poflint, & fuper premiflis om-
nibus & fingulis unà cum ref,
ponfione , vel fine , prædiétus ap.
pellans petite nominibus quibus
fupra , hibi confici, & fieri inf-
trumentum publicum , & inftyu-
menta publica , unum & plura,
got quot neccflarla fuerint, per
Notarios diétæ Nationis, feu per
eorum alterum, & cum protef-
tatione corrigendi , minucndi,
vel mutandi, prout fibi expedire
videbitur. :
Subfequenter verd , dieLunæ,
quartà didti menfis Novembr. de
mandato D. Præfidentis Nationis
Gallicanæ præfatæ, in Refecto-
rio Domus Fratrum Prædicato-
rum, horäâ fecundà poft meridiem,
fuit eadem Natio lemme cons
gregata, fuitque propolitum per
5. D tdentene se de
aliqui Notabiles Deputati , ad
curdum ad alias Nationes ut
velint concurrere cum diâäà Na.
tione Gallicanä, fuper conclufio.
ne vacantiarum factä die Sabba.
ti fecundä præf. menfis Noveme
bris proximè gs m , & fuit con.
clufum quod dentur Deputati,
lili)
4:36 | Preuves de la Nouvelle Hifhoire
& fuerunt nominati, atque da-
ti, videlicet DD. Epifcopi Ani-
cienfis, & Sylvanectenfis, Petrus
Abbas S. Maxentii, M. Urfinus
Talevande , Pontius Simoneti Sa-
cræ Theol. Profeflores, D. Ame-
deus de Talaru, Decanus Lugd.
& D. Archidiaconus Parvicalen-
fis, & qui referant quidquid in
aliis Nationibus repererint, &
cum ipfis, proximäâ die Veneris,
vel proxima die Lunæ fequenti.
_ Et incontinenti M. Oliverius
Guennet in Artibus, & Mecdici-
nà Masgifter, & Petrus Negrau-
di, Archidiaconus de Brianccio,
in Ecclefñia Pictavienfi, litterz-
rum Apoftoticarum Scriptor, non
nullorum abfentium Procarato-
‘res dixerant, & proteftati fue-
runt, quod vacantiz quas reci-
piunt præfati Epifcopi Archidià-
coni, & alii omninà tollantur,
aliâàs non confentiunt quod impo-
natur enus , aliquod fuper Cle-
ro inferiori , nec quod vacantiæ
fupra contentæ, fupcr quibus vota
audita fuerunt, tollantur , & de
hoc petierunt inftrumentum.
_ Adveniente verd di&à die Ve.
neris, quæ fuit octava prædiéti
menfis Novembris fuit dicta Na-
tio Gallicana , de mandato D.
Præfdentis cjufdem Nationis {o-
lemniter congregata in loco præ-
diéto , poft prandium , & D. Pa-
trlarcha Præfdens præfatus pro-
pofuit qualiter in ultimâ con-
gregatione fuerant certi Deputati
ad eundum ad alias Nationes fu-
per faéto vacantiarum , & quod
odie'debent facere eorum rela-
tionem, & præfatus D. Epifco-
LE Anicienfis , unus: &- primus
6 Deputatis fuper hoc, fecit re-
lationem de hiis quæ fuper didis
vacantiis repererant, tam in Ita
licà , quam Gerrmanicà , & An-
licanà Nationibus, & in effetu
ixie, & retulit, quod NatioIta-
lica , in faéto dictarum vacantia-
rum erat contraria , nec vult
quod tollantur ; Natio verd Ger-
manica. fuper eifdem vacantiis
non deliberavit, & etiam dixit
quod Natio Anglicana non deli-
beravit adhuc Ces eifdem va:
cantiis, fed habet fpem quod
concordabunt. |
Poft quæ M. Pontius Simoneti
dixit, qualiter fuit hic pridie fac-
ta & data in materià vacantia*
run una appellatio , & quod vi-
deatur, & fciatur quid continéts
& cur fuit data. 2°. Sciatur qui
fint, & quot fint opponentes, &
fciantur caufæ fuarum oppolitio-
num. 3°. Quod fciantur numerus
& meritum votorum Auditorum,
& Scriptorum, in præf. materià
vacantiarum. 4°. Quod conclufo
faper hoc facta redigatur in fcrip-
tis , & tradatur in formä publici
inftrumenti , &c. |
: Die verd Dominicä , decimä
ræf. menfis Novembris, diétà
R atione poft prandium, in domo
Prædicatorum , de mandato pref,
D. Præfidentis congregatà ;» {u-
pervenit M. Johannes de Scri-
ne Procurator Fifcalis Sedis
Apofñtolicæ , dicens quod à de-
cem diebus circa, venit ad noti-
tiam fuam, qued in iftà congre-
gatione fuerunt aliqua faéta in
prejudicium Sedis À ftolicz ,
&c. & propterea infra decer:
dies exiftens, appellabat, & 2P”
llavit ; prout in quèdam Cedu=
1 in duobus foliis papyri def-
du Concile de Conflance. 437
£&riptä, quam exhibuit, contine-
tur, & tradidit legendam, Apof-
tolofque petiit fibi dari, & lecta
uit in Congregatione prædi&tà,
qua le&i, di&us M. Johannes de
Scribanis repetiit Apoñtolos fibi
fieri dari, & petiit de omnibus
fibi ficri publicum, & publica
inftrumehtum , & inftrumenta
per nos Notarios diétæ Nationis,
& quofvis alios præfentes, &c
quemlibet noftium:; & inconti-
nenti Mag. Pontius Simoneti pe-
tit copiam diétæ sites :
& proteftatus fuic de injuriis &
bærefbus ih eâ contentis. Etpræf.
D. Præfidens, collatione faétä,
& habita ad partem, cum DD.
Prælatis, dixit mylta bona verba
‘exhortatoria ad pacem, &c. Poltea
refpondit diéto M. Johanni de
Scribanis. 1°. Petiit copiam diétæ
appellationis;2°.Copiam poteftatis
fuz, & 3°. Refpondit quod DD.
de Natione di&am appellationem
videbunt , & fuper ea delibera-
bunt, & poftea fibi refpondesi-
tur,& ad refpondendum fibi, afli-
gnavit ei diem quintam deci-
mam proximè futuram, retento
fibi termino juris, quem termi-
num aliis in iftà materià appellan-
tious aflignaverat, & affignare in-
tendebat .Et idem M. Johannesde
Scribanis Procurator petiit co-
piam hujufmodi refponfonis. Te.
ñor verd didtæ Cedulæ appella-
tionis per præf. M. Johannem de
Scribanis traditæ, ut præfertur,
de verbo ad verbum fequitur, &
eft talis,
Coram vobis Reverendiff P P.
DD. Præfidenmibus ; cæterifque .
Prælatis , & aliis Nationis Galli-
Canæ Conftanciæ congregatis pro
Generali Concilio celebrando,
ptæfentibus & perfonaliter confti-
tutis appellando propofuit Johan-
nes de Scribanis de Placentii,
Procurator fifci Sedis Apoftolicz,
& Curiz Romanæ fifci ejufdem
Sedis,& Cameræ Apoftolicæ, fibi.
que adhærentiuñ, & in hâc ma.
terià adhærere volentium , & di-
cit, duod licet dudüm, in qua-
dim Congregatione venerabilis
Nationis Gallicanx , in Domo
Prædicatorum , de anno D. r4tç.
folemniter celebratà, maturè di-
geftum, & per diétam Nationem
deliberatum & conclufum exti-
terit, pro bono pacis & reforma-
tionis Eccleftæ , ad hoc ut liberius
fine turbatione quâcumque , om-
nes & finguli de di&& Natione
fua vota explicare valerent, fine
indignatione cujufcumque, vide.
Hicet quod quandocumque con
tingeret aliquam materiam ar-
duam in diétà Natione, & per
diam Nationem.traétari , hue
jufmodi talis materia per fcruti.
nium fecretum de cætero tractare-
tur , dando fingulorum vora cer-
tis Fidelibus deputatis, qui , vo-
tis ad invicem compenfatis, D.
Præfidenti, qui, pro tempore fo-
ret, præfente prædiétä inclità Na-
tione referrent, & fai relatio-
ne, in ejufmodi negotio conclu-
deretur. Quæ Ordinatio, deffini-
tio , feu ftatutum , in materia in-
ventionis, & eletionis, viæ pa-
cis & unionis Ecclefñiæ, videli-
cet vià ceflionis Papatus, & aliis
arduis negoctiis tenta, & praéti-
cata, & per diétam Nationem 'æ-
liciter AT extiterit , fal-
vis infra dicendis., Et licet etiam
in hoc Sacro Generali Concilie
lii ii)
458
Conftancienfi fuerit hactenus lau-
dabiliter obfervatum, tentum, &
practicatum , quod Venerabiles
Deputati quatuor Nationum, tam
per advifamenta aliorum DD. de
Concilio, quam per fe ipfos, ma-
terias in nr tionlbus Na-
tionum proponendas eligerent ,
&c heu Deputati ad fingulas
Nationes eafdem materias per
tractandas deferrent, ut in cif-
dem conclufonibus concurrerent,
&c cafdem, in Seflione publicä def-
finirent, Licetetiam Romanis Pon-
tificibus, quibus imminct uni-
verfalis Cura Religionis, omni
jure fit fubvenicndum ab infe-
rioribus Ecclefiis, quæ omnes à
Romanä Eccleñä defcenderunt ,
ro fuftentatione ftatus eorum,
& fupportatione onerum eis, pro
univerfali regimine incumben-
tium, & Reverendiff. PP. DD.
Cardinalium , qui eifdem in Of-
cio Coadjutoresexiftunt, ac etiam
aliorum Officialium Romanæ Cu-
tiæ, ipñ Romano Pontifici, &
univerfo Orbi fervientium , cum
etiam, in quibuflibet aliis re-
bus publicis, Regiminibus, feu
Regnis, aut Communitatibus hoc
f{emper oblcrvatum fuerit, & ho-
diè fervetur , quod iis qui infif-
tuntRegimini rerum publicarum,
de publicis providetur , undè pof-
fint honeftè vivere ; cum etiam
ipfi Rom. Pontifices,& DD. Car-
dinales , & Officiales prædiéi,
A Le C. CC-.annis, & Fe tem-
us de quo memoria non exiftit,
Re: prout ctiam de præfenti
exiftant Sedes , & Atolohies Ca-
meta, in pofleflione pacificà, &
quietâ , Prælatorum inferiorum
Ecclefiarum primd, & Conciliis
Preuves dela Nouvelle Hifloire
Generalibus pluribus interim com
gregatis , fcientibus , & patient.
us, & non contradicentibus,
immÔ , pofiquam de hoc tra&a.
runt , faltem tacitè approbanti-
bus, percipiendi, & levandi fruc-
tus , & communia fervitia, per
omnes & fingulas Galliz Provin-
cias , perfertim fub Dominio
Chriftianifimi & JIluftrifimi
Francorum Regis exiftentes, pri
mo anno vacationis Beneficiorum,
annatas , feu Bencficiorum primè
anno fuæ vacationis , fru&us, re-
ditus, & præfertim Beneñciorum
autoritate Apoftolicà habitorum,
ac major pars fuftentationis fla-
tus Papalis, & fux Curiz in bu.
jufmodi annatis feu vacantiis, &
communibus fervitiis, quæ ide
communia fervitia appellantur,
quia pro fervitio, quod communi-
tati, & Reïipublicæ, per Papam
& Cardinales impenditur , {olvi.
tur , dignofcuntur confiftere , ade
qued ftatum fuum Papa non
offet commodè fuftentare , fine
Éujufinedi vacantiis, 8 commu
nibus fervitiis, nifi aliunde fbi
provideretur , attento præfertim,
quod propter fchifma, , proh
dolor ! in Dei Ecclefñà longo tem-
pore viguit, & malam guberna-
tionem Romanæ Ecclefiz Przl
dentium, malitiamque temporuñ,
& rabiem tyrannorum, patrimo
nium Ecclefæ totaliter eft col.
lapfum , & Camera Apoftolica
funditus exinanita, nec videatut
fibi, nomine quo fuprà , convé
nientior modus, nec pauperibus
Clericis minus onerofus, ad pro-
videndum ftatui Pape, & Reve-
rendiff. DD. Cardinalium, qui
bus de bonis Eccleñæ , fecundut
+ Du Concile de Conffance. 439
Jura divina 8 humana provi-
dendum exiftit, prout nec vifum
fuit SS. PP. in Concilio Vien-
nenfi, in copiofo numero con-
gregatis , de hic materià trac-
tantibus, qui circa hanc mate-
riam nihil immutare voluerunt,
confuetudinem & privilegium
prædiéta, per hoc faltem racitè
approbantes, quod fint vacan-
tiæ feu annatæ, moderatè tamen
in quantitate , loco, & tempore
folutionis earumdem, & prout
dicitur , per Collegium di&orum
RR. PP. DD. Cardinalium, jam
eft oblatum, videlicer , quod,
ficut audivit idem appellans , in
fcriptis inter illos qui pro parte
Nationum deputati {unt fuper re-
formatione, quod communia fer-
vitia Prælatorum non-poflint folvi
ctiam à volentibus, ante annum,
& quod fiat talis conftitutio quæ
fervetur ex neceflitate, di a
die habitæ poffelionis , in fine
anni, folvatur medieras, & in
fine alterius anni alia medietas,
& fi pluries in anno vacaverint,
non folvatur nifi femel, & quod
Ecclefiæ vel Monafteria indebite
taxitæ , debitè taxensur.
Jtem, Spolia Prælatorum de-
funétorum, & fruétus medii tem
poris Ecclefiarum fivè Beneficio-
rum vacantium, & Procurationes
quz tatione vifitationis debentur;
item decimæ per alias conftitu-
tiones advifatas per Reformato-
res prædictos funt fublatæ Pipæ,
& Romanæ Sedi ; undè fi etiam
tollantur annatæ prædi&æ, nihil
dimittitur Papæ , & dictis RR.
PP. DD. Cardinalibus, & fuz
Curiæ, unde vivant, quod non
cit aliud dicere, nifi ed vel non
fint Papa, & Cardinales , nec Cu-
ria, vel quod ferviant Reipubli-
cæ totius Ecclefiæ, & cum vo-
luerint prandere, vadant oftia-
tim mendicando , quz res, fi benè
intelligeretur , non: fuiflet pro-
ceffum in eä , cum tantä levitate,
nec proccderetur.
Præmiflis tamen non obftanti.
bus, nonnulli RR. PP. D D.
Epifcopi, & nonnulli DD. Ab-
bates, & alii eis adhærentes,
nefcitur quo Spiritu duéti, nifi
fortè quia eorum aliqui funt de-
bitores diétarum annatatum, &
volunt fe hoc modo liberare , non
advertentes quod Sede vacante ,
nihil eft in præjudicium vacantis
Ecclefiæ innovandum, & qued
per innovationes hujufmodi de-
primeretur ftatus Summi Pontifi-
cis, à quo, poft Deum, ftatus
omnium ve dependet;
quod nihil aliud cft quam totum
Écclefiafticum Ordinem confun-
dere, & prorsüs extinguere, &
adnihilare, fuper materià anna-
tarum feu vacantiarum, in præ-
di&ä Natione, adinftantiam præ-
diétorum DD. Epifcoporum, &
fibi adhærentium , ut creditur
akiis Nationibus inconfultis de-
du&à, volentefque & petentes
hujufmodi materiam per fcruti-
nium fecretum tratari, attentà
ejus arduitate, juxta conftitu-
tionem prædiétam ejufdem Natio-
nis, non folum non exaudientes,
immd non audire volentes, &
quod pejus eft, per minas, terro-
res, & allcgationes voluntatum-
aliquorum Principum tempora-
lium , quam plures ad fuam vo-
luntatem trahentes , alios verd
timore territos, ad non expri-
440 ‘© Preuves de la Nouvelle Hifhire
mendum vota fua juxta ipforum
confcientias inducentes , in præ-
judicium libertatis GeneralisConf-
tancienfis Concilii, vota etiam
dicentium expediens fore Papæ &
DD. Cardinalium ftatui provide...
ri, expreflè interrumpentes, falva
corum dcbità reverentiä , in præ-
miflis perperam & iniquè, inde-
bitè & injuftè procedentis, etiam
ut verifimiliter creditur, præter
confcientiam & confenfum Chrif-
tianifämi Principis D.. Franco-
rum Regis, & aliorum Princi-
pum Dounus fuæ , quorum Præde-
celfores Romanam Ecclefiam fe.
pius in multis & magnis necefi-
tatibus fublevarunt, & per confe-
quens, non creditur eos nunc ad
deftruétioncm ipfius Ecclefiæ, in-
tendere, primas annatas Papæ non
cle debitas ; ipfafque de præfen-
ti, præterito, & futuro tollendas
force omnind taliter ; qualiter per
fua vota , ut dicitur, declarave-
runt, & concluferunt quantüm
in cis cft, nullà per prius provi-
fione fa&tà , feu ordinatä per eos,
pro fuftentatione Papx , & DD.
Cardinalium, Jicet hoc fuerit,
per magnam partem dié&tæ Natio-
nis deliberatum, conclufum, &
petitum ; immd, quod videtur
rorsus in humanum, nulli de
bac re fatà mentione vel requif-
tioncRR. PP, DD. Cd.
& iplorum Sacro Collezio, ad
quod de jure, & antiquâ, &
diutifiimè per tempus cujus con.
trarii non eft memoria , obferva-
à confuctudine pertinuit & {pec.
tavit, pertinet, & fpectat pro-
reétio Romanæ & Apoftolicæ Se-
dis, câ vacante, & fimiliter ip-
lus A poftolicæ Cameræ. Qui etiam
Eee de men ee ee RM mn ee à
DD. Cardinales hic erant & funt
caufa unionis in Dei Ecclefä pro.
curandæ, & hoc feceruntin præ,
judicium , & enormem læfionem
honoris & ftatüs Ordinis Cleri-
calis, ab excellentiä dignitatis
& ftatus Papæ, & DD. Cardi-
nalium poft Deum, ut præmitti-
tur dependentium. Immo etiam,
ut dicitur, nituntur aflerere Si-
moniacum fuifle , & efle, easin
præteritum folvifle , vel hodié
{olvere ; non advertentes quod per
hoc videntur dimnare totum Ecr
clefiæ Îtatum ; à multis annorum
centenariis, & Concilia etiam Ge-
ncralia, quæ præd. temporibus
facta funt, quorum temporibus
prædiétæ annatæ, feu communs
fervitia fucrunt abomnibus Chrif-
tianis, & gnaximg Clericis, &
Prælatis recepta & obfervata, fine
ullà contradictione, Non adver-
tentes ctiam quod iftud munus, ‘Eu
onus annatarum , feu communium
fervitiorum , eft impoñtum Eccle
fiis, non perfonis ; ita quod ctiam
fi promotus , qui debet annatam ;
transferatur , tamen onus non Îc-
quitur eum, f{cd Ecclefñiam; &
Succeflor & Ecclefia tremanent
obligati, undè nullus refpectus
habctur ad perfonam, {ed ad Ec-
clefiam, & ficnon TL undè
dici poffit, quod ipfe promotus,
qui in effectu , ad nihil fe obliga-
vit, pollit dici Simonigm com-
mifi Ce
Ea propter præd. Johannes de
Scribinis, Procurator diéti fifcis
& Scdis Apoftol. nomine quo fu-
prà, & fibiin hac parte adhæït-
re volentium, fentiens fe ,; nomine
ræf. in præmiflis, & per pr£mre
a l&fum, &c gravatum, HMETT
que
du Concile de Confiance: 441
que per præmiffa alterum de duo-
s evenire, vel totius Chriftia-
nitatis, præfertim Ordinis Cle-
ricalis, cuiin vilipendium repu-
tacur , fi unus Clericus minimus-
mendicare cogatur, fuper verfio-
nem, & confufionem, aut novi
oneris, & gravioris ipfñ Clero
impofitionis, acetiamtimensne,
É hujufmodi novitatem unio
cclefiæ impediatur, cum in con-
ventionibus inter Serenifl. Prin-
cipem D. Regem Romanorum,
& Nuncios D. Petri de Lunä,
fuper modo conventionis fiendæ :
quæ jam pendet, fuit conventum,
& ordinatum, quod pendente iftâ
conventione, nihil hinc inde fie-
ret novitatis: Conftat autem quod
hæc cit maxima novitas, per quam
nimium præjudicatur, immd pe-
nè fubvertitur ftatus Ecclefiæ Ro-
manæ, necnon timens per cos
ulterius aggravi in futurum, ab
ipfis DD. Epifcopis, & Abbati-
bus, eorumque adhærentibus in
præmiffis, & contra cos, & eo-
rum quemlibet, ab eorum votis,
deliberationibus & conclufioni-
bus hujufmodi, & contra eas, &
contra R. P. D. Præfidentem , &
ab omni alio gravamine , quod ex
prædiétis ol & elici poteft,
& ad app.llandum fuffciat , no-
mine quo fuprain his fcriptis,
ad Sanétam Sedem Apoftolicam ,
8&c ad Summum Pontifcem provo-
cat, & appellat, & Apoftolos
petit, inftanter, inftantids, &
inftantiflimè , & cum debiti inf-
tantià , per vos di&tum D. Præ-
fidentem di&æ Nationis, &alium,
feu alios, qui cos dare velic &
Mit, feu velint & poflint, &
gulis , unà cum veftra rcfpontic.
ne, vel fine, prediétus appellans
petit fibi nomine quo fupra fieri
& confici unum & plura publicum
inftrumentum & inftrumenta , &
tot quot fucrint necelfaria.
: Poftmodum die Martis duode-
cimà diti menfis Novembris, in
Domo Prædicat. in loco confue-
to, fuit poft prandium , de man-
dato diéti D. Præfdentis, præ-
fata Natio congregata, & propo-
fuit in ipsà Congregatione præf.
D. Præfdens, continuando mate_
riam vacantiatrum, & narravit de
appcllatione interpoñtà per Pro-
curatorem Fifcalem, videlicet M.
Johann. de Scribanis, & etiam
per M.Johannem Ponceti, & alios,
nomine DD. Cardinalium, &
quiliter afligmita fuit dies ad
re‘pondend. didis appellantibus,
Sideliéer 15. computando à prima
appellatione, per Procuratorem
Filcalem, videlicet M. Johan-
nem de Scribanis interpofitä, &
conclufit, quod dentur Deputati
qui videant diétas appellationes,
videlicet appellationem prim per
M. Johinn. Ponceti traditam,
2°. Appcilationem per ditum M.
Johann. de Scribanis datam, qua-
rum tenores fuperiüs funt defcrip-
ti, necnon appellationem fecun-
dù per diétum M. Johann. Pon-
ceti interpoftam, & appellatio-
nem per alios, videlicet per D.
Johann. de Reate Decrctorum
Do&orem , & M. Johannem
Nicolai Sacri Collegii Procura«
torcs , nomine dictorum DD.
Cardinalium, diétique Deputati
videant & advifent di&as a pel-
lationes , & modum endendi
uper præmiflis omnibus , & fin. { diétis appellantibus À referant
442
in congregati: ne diétæ Nationis,
ante diem aflignatam, ut eifdem
appellintibus debitè valear re
ponderi. |
Poft hæc fupervenerunt plu-
res DD. Prælati, ac Dodores, &
Magiftri, ex parte diétarum Na-
Uonum, videlicet Germanicæ,
& Angli:anæ & M. Job, Na-
tionis Germañnicæ*, nomine om-
Dium, propofuit & narravit mate-
riam didtarum vacantiirum , &
difcordias inde ortas, &'de geftis
per ipfas Nationes, & poft multa
eleg:nter di&a, rogando conclu-
fit, quod diéta Natio Gallicana
deputaret aliquos certos Notabi-
les Viros, ficut alix Nationes fece-
runt , qui videant & examinent
_M:teriam ditarum vacantiarum,
& ceilent omnes appellationes &
D. Pitriarcha Præfidens regra-
tiatus fuit eifdcm pro parte Na.
üonis , & dixit quod fuper pro-
poñtis per diétum M. Job, dicta
Natio tes bn & dcputabun-
tur certi fuper petitis, & fic
recefferunr.
Poftea fuit pofitum in delibe-
ratione , Juper petitis per præ-
diétos, & auditis rationibus fin-
gulorum , fuit conclufum , quod
eligantur quatuor, & D. Præfid.
Gt unusdeillis quatuor , & quod
ip{e nominct alios tres > qui vi-
dcant cum Deputatis aliarum Na-
tionum matcriam fupra didtam,
& non habeant poteftatem nifi
pro primi conventione cum aliis
Deputatis aliarum Nationum, vi-
dilicet ad tractandum . audien-
dum, & referendum duntaxat,
& relatione eorum auditi fi vi
deatur, alii Deputati addentur,
vel deputabuntur ; & inçontinen-
Preuves de l8 Nouvelle Hifhire
u præf. D. Præfidens ; habit de
liberatione cum certis Prælatis,
& aliis, idem D. Præfidens no-
minavit alios tres, videlicet Vaus
renfem , & Silvanect. Epifcopos,
& M. Jordinem Morini Am-
bafciatorem præf. D. N. Franco.
rum Regis, Sacr. Theol, Pro-
_feflorem, quibus nominatis pla-
cuit Nationi. Tenores ver dic-
tarum duarum appéllationum,
per præfatos M. Johann. Ponce.
ti 2% Et DD. Johann. de Reare,
& M. Johann. Nicolai interpe.
fitarum , de quibus fupra fit men-
tio , de verbo ad verbum fequun-
ur, & funttales, & primo fe.
uitut tenor appcllationis fecun-
æ præf. M. Johannis Ponceti,
Non recedendo ab oppofitione,
& appellationc nuper per Johann.
Ponceti Licentiatum in Decre-
tis, Canonicum Bifuntinenfem,
& Reétorem Parochial. Eccleliz
de Ornaus Bifuntin. Diocæf. ac
Sacri Collegii RR. PP. DD. $.
R. E. Cardinal. Clericum, Pro-
Curatoremque plurium DD. Ec.
clcfiafticorum, in dida opp:f-
tione feu appellatione Nominato-
rum, fuo proprio, & DD. fuo-
rum, & aliorum cæterorum fibi
in hâc materià adhærere volen-
tium fai & interpolità , in vene-
rabili Natione Gallicanä, à qui
bufdam D D. Prælatis, & aliis
fequentibus, nitentibus fanctam
Sedem & Apoftolicam Cameram,
& Sacrum Collegium diétorum
DD. Cardinalium S. KR. E. Juri-
bus & poffeflionibus antiquiss
præfertim vacantiis feu primis
annatis Dignitatum & Beneñcio-
rum vacantium, tanto Re
per cos pacificè poilefls, qua
Du Concile de Conflance. 44;
de initio hominum memoria. non
exiftit, fpoliare, & à quibufdim
deliberationibus & prætenfis con-
clufionibus fuper illà materiâ fac-
tis,imÔ veriüs extorfis, polfct
contra Præf. Johannis, & plu-
rium-aliorum oppoñitiones, feu
appellationes, fed potius eis in-
hærendo , & attentatas declaran-
do, illas per iflam , & iftam per
illas lead. ac nullitatis,
iniquitatis, & injuftitiæ ipfarum.
prætenfarum deliberationum de-
clarando, dicit & aflerit quæ {c-
quuntur. |
_Primd, quod procefflum fuit
ad diam deliberationem præ-
ter & contra Ordinationcs & ob-
fervantias hujus Sacri Concilii,
& Nationum in co exiftentium ,
præfertim di&æ Venerabilis Na-
tionis , & fpecialiter contra Or-
dinationes quibus cavetur , quod
aulla matcria ponatur in delibe-
ratione , ali:ujus Nationis {cor-
fum , doncc priüs fuerit advifata
inter DD. Generales Deputatos
ipfarum Nationum fimul Con-
gregatos, & inter eos delibera-
tum , an bit repellenda , vel diffe-
renda , aut quando in delibera-
tone iplarum Nationum fit po-
nenda. | |
Ttem , Quia quando aliqua ma-
teria, ut pæmittitur, debct po-
ni in deliberatione, hoc fieri de-
bet per D. tunc Præfidentem: in:
Natione , & non per quemcum-
que alium, cujufcumque gradus.
el flatus exifhat. |
Tien; Quod nullus cujufcum-
ue gradus vel ftatus exiftat , pof…
À vel debeat aliquid ie
in diéti Nacione, nifi folus Præ-
fidens debité per .majorem parteiq
diétæ Nationis cl@us, quorum
Omntum contrarium hic exiftit
obiervatum ; nam contemto D.
Præfidente di@&æ Natiônis, ac
etiam contemtis DD. Generalib.
Deputatis & aliis Nationibus, D
Patriarcha Conftantinop. primd
didtim materiam pofuit in deli-
beratione, & poftea M. Pontius
Simoncti , nullà fretus autoritate
vel poteftate, nifi ficut unus alius
de aliis Magiftris, pofuit eam fc-
cundd in dulibcratione, & ad
clamores iplus, & quorumd:m
aliorum fuit nulliter, & taliter
qualiter diéta deliberatio faéta,
& materia fine Præfidente con-
clufa in Congregatione immedia-
tè Præfidenti D. Epifcopo To-
lonenfi loco R. P. D. Patriarchæ
Antiocheni Præfidentis in dicta
N:tione, per profequentes iftam
matcriam, contra eumdem D.
Patriarchim Antiochenum fuit
fadta magna murmuratio , impo-
nendo fibi quod diflimulabat, &
fcienter differebat nées in
ifta materia, & tandem tunc re,
vocaverunt eum à didtà Præfiden-
ti, & petcbant quod conclude-
retur pcr diétum D. Toloncn-
fem; & ipfe noluit çconcludere,
{ed refpondit eis, quod poftqu. m
revocaverant à Præfidentià dic-
tum D. Patriarcham Antioche-
num , loco cujus venerat ipfc D.
Tolonenfis, nullam habebat po-
teftatem concludendi, & fic re-
ceflit. MN
Et nihilominus in Congrcg«
tione”"fequenti, vidclicet die {c
cunda Novembris, poftquam dic-
tus D. Patriarcha Antiochenus.
gratiosè propofuiflet in diéta Na
tiong aliquas excufationes, excu+
| KKkK ij
2
444
ando fe à di&tä Præfdentià, &
ogindo be cligeretur quem
_ligere vellent præfati profequen-
cs diétim materiam vacantiarutm
contra Sedem Apoftolicam, &
diétum Collegium , propter ni-
miam & inordinatam affeétio-
nem, falvâ corum revcrentià,
quam hab:bant ad jillim mate-
riam, non expecttaverunt , nec
permiferunt quod eligeretur ali-
quis Præfidens, fed priùs per ch
mores & impreflionem on
concludi ficut voluerunt, & ali-
ter quam effet per majorem par-
tem deliberaram , & Pébnodi re
ctiam pluribus clamoribus inter
pofitis , elegerunt in Præfidentem
D. Patriarcham Antiochenum ,
& ic clarè patet quod quando
ipfe conclufit, jam non erat Præ-
dens , quia in Congregatione
pe ut prædiétum eft,
uerat revocatus, & poft diétam
conclufionem fuit eletus.
Ulteriùs dicit, quod licet per
majorem & faniorem partem dic-
tæ V. Nationis fuiflet aliter de-
liberatum, videlicet per aliquos,
quod præditæ vacantiz fimul tol_
lerentur, &. provideretur, & quod
darentur Deputati Notabiles Viri
non pañlionati in hâc materia, qui
eum aliis Nationibus priüs trac-
tarent & advifarent, quomodo
ifla materia eflet tratanda, ad
honorem & utilitatem Rom. Ec-
clefiæ, cæterarum Eccleiarum &
totius Cleri & per alios, quod
ifta materia differetur, nihilomi-
nüs prædicti hanc materiam pro-
fequentes, ut præmittitur, pro-
curatrunt per magnos clamores
fuos » poft oppofitionem feu pro-
Y9Cationcm prædiéti Jobannis ape
\
Preuvts de le Nouvele Hifhoire i
pellantis, & nonnullorum alie
rum, concludi quod di&z vacan.
tiæ tollerentur : poftea non afi-
gnando aliquem terminum, nec
tunc ordinando de Deputatis fu-
per alià provifione.
Item , Dicit quod in arduis ma-
teriis, quando eft difcordia inter
Patres, debent audiri omnes quos
tangit , & quorum intereft, &
fi D di opponentes , ante-
quam concludatur, debent ka
minari caufæ fuarum oppofitio-
num, quæ hic non funt obiervate,
nam licet ip{e Johannes, & mul-
ti alii parti effent dicere & afli-
gnare caufas fuarum oppolitio-
num, fuis & DD. fuorum, quo:
rum funt Procuratores, nomini-
bus, non tamen fuerunt exaudi-
ti, {ed fuerunt impediti dicere
vota fua, per clamores, & ter-
rores illatos patenter, & fecretd
per diétos materiam profequen-
tes, qui infercbant minas de Pro.
_ curando damna contradicentibus
fuæ opinioni , & de procedendo
contra ipfos , dicentes quod con-
trarium facere eflet contra corunt
inftructiones, cum tamen co modo
quo dicunt, contineatur in fuis
inftru&ionibus, prout referunt, &
afferunt multi qui viderunt cas:
Jrem, Dicit quod diù ante-
quam de hâc materia vacantli-
rum traaretur, DD. Cardini-
les fpontè & gratiosè, etlam n01
requifiti, DD. per faerum Con-
cilium Depuratis fuper reforma-
tionibus nn pa quod diàæ
vacantie moderaremtur, & Ec-
clefiæ nimis taxatæ, reduceren-
tur ad debitam taxam, & sh
retur de temporibus & modis {0-
Jutionym faciendarym-, U6
pes
.* du Concile de Covflance. 44$
Eccleliæ non effent nimis grava-
tæ vel oneratæ , & nullus habe-
ret caufam conquerendi, nec opor-
teret imponere nova onera fu-
per Ecclefiis : quâ oblatione pe-
nitàs contemtä, prædiétam hanc
fublationcm vacantiarunt profe-
nee ad prædiétam conclu-
ionern , ut præmittitur , de facto
procellerunt , fic volentes feipfos ;
ut dicitur liserare, & dicentes
quod aliter benè provideretur Ec-
clcfiæ Romanæ, quod ficri non
poffet , nifi imponendo nova onc-
ra fuper minoribus benefñciis , ad
quod dicti hanc materiam profe-
quentes tendere videntur , & per
quod totus Clerus nimium grava-
retur , & fequeretur in exaétio-
nibus nimiaoppreflio fubditorum,
ex quibus cuufis apparet, femper
Joquendo cum debitâ reverentiä,
diétim conclufionem fuille fic-
tam per clamores inordinatos,
nulliter , indebitè, per impreflio-
nem, & contra juititiam , & ctiam
contra conventiones habitis cum
D. Rege Romanorum, & Nun-
ciis Petri de Lunäâ , videlicet,
quod pendente tractatu feu con-
ventione, quæ nunc pendet, fuper
facto profequendz unionis, nihil
innovaretur , in iis maximè quæ
concernere poflent ftatum Papæ,
&. Ecclefiæ Romanæ. Ifta eft
enim tanta novitas , quod poflet
impedire , vel faltem differre dic-
tam unionem , propter contradic-
tiones , & difcordias.
Ea propter diétus Johannes vi-
dens prædiétos DD. fuos, feip-
fum , & fibi in häc parte adhæ-
rere volentes, & ftatum Eccle-
fæ Romanæ, & totius Cleri læ-
Ls, gravatos. & perturbatos ex
+
| caufis prædiétis, timenfque ulte.
rius aggravari per impofitionene
novorum onerum fuper Ecclefis
fuis , & fibi fubditis , nominibus
quibus fupra, provocat & ap-
pellat in hiis fcriptis conjunétim,
ad facrum Generale Concilium &
futurum Summum Pontificem :
& Apoftolos petit inftanter , inf-
tantius, & inftantiflimè , & cum
debitä inftantia, per D. Præfiden-
tem dix Nationis, & alium
feu aligs , qui eos dare velir &
pofit feu velint & poffint, fu-
per oœnibus & inaulis præmif-
fis , unà cum veftrà refponfone,
vel fin, prædictus appcllans pe-
tit nominibus quibus fupra , fibi
confici & fieri inftrumentum pu
blicum, & inftrumenta publica,
unum pur , & tot quot fue-
tint neceflaria, & cum protefta-
tione côrrigendi , addendi , vel
diminuendi , prout vidcbitur ex-
pedire. |
. Alterius verd appellationis Ce-
dula per D. Johannem de Rea=
te, & M. Johannem Nicolai fu-
pradiétos, datæ , & interpolitæ
tenor fequitur in hunc modum.
Coram vobisRRKR. PP. DD. Præ-
fidente , caterifque Prælatis &
aliis Nationis Gallicanæ Conftan-
ciæ congregatis ,; ac coram ipsà
Natione pro Gencrali Concilio
celebrando', præfentes, & per-
fonaliter, Johannes de Reate De.
cretorum Doétorum , & Johan.
Nicolai Tullenfis ac Virdunenfis
Ecclefiarum Canonicus, Procu-
ratores Sacri Collegii RR. PP.
DD. S. KR. E. Cardinalium conf. -
tituti, appellando proponunt no-
mine S. R. Ecclef. & Sacri Col-
leoii prædiétorum, & omnjum: .
446
huic: appellationi adhærere vo-
lentium , & dicunt quod licet
Romanis Pontificibus , quibus
imminet univerfilis Cura Regi-
minis, omni Jure fit fubvenien-
dum ab inferioribus Eccleñis,
uæ omnes à Romanä Ecclelià
do. > pro fuftentatione
.flatüs eorum, & fupporratione
onerum iis pro univerfali Reyi-
mine jan ee >» & RR.PP.
DD. Cardinalium qui eifdem in
oMcio Coadjutores exiftunt, ac
etiam aliorum Offcialium Ro=
manæ Curiæ, ipfi Romano Pon-
tifici, & univerfo orbi fervien-
tium , ficut Ecclefiarum afiarum
Pontificibus , per alias infcriores,
ctiam exordinatione Lateran.Con-
cilii providendum eft ; cum etiam,
ên quibuflibet aliis rebus publi-
cis Repiminibus, feu Regnis,
aut communitatibus hoc feinper
obfervatum fuerit & hodie Fe
vetur, quod illis qui infiftune
Regimini rerum pub icarum, de
publico provideatur ; cum criam
spl Roman. Pontifices, & DD.
ardinales, ac Officialgs prædics
tis, à L.c. cc. annis & ultra
tcmpus de quo memoria non
exifiit | fecerunt , prout ctiam
de ee exiftunt Scdes , &
Apoftolica Camera , in polfcffione
pacificà , & quietä Prælatis infe-
riorumn Ecchfiarèn » imd &
Conciliis Generalibus pluribus
interim Congregatis fcientibus,
patientibus, & non contradicen-
tibus, im oftquam de hoctrac-
taverunt , faltem tacitè approban-
tibus, percipiendi & levandi an-
MACAS, Vacantias | communia fer-
Vitia ; per omnes &afingulas Pro
VIAGIA4 Chriflianitatis, & major
Preuves de l# Nouvelle Hifoire
pars fuftentationis ftatüs Papalis,
| & fu Curix, in huju'm: anna-
| tis feu vacantiis, & communi-
bus fervitiis, quæ ided commu.
-nia fervitia appellantur, quia pro-
fervitio à communitati &
Reipublicæ , quod per Papam &.
Cardinales impenditur , folvun-
tur , dignofcatur confiftere ; aded.
uod ftatum fuum Papa & Car-
dinales non poflent commodè fuf-
tentare , fine hujufm. vacantiis,
&c communibus fervitiis , attento.
præfcrtim , quod propter fchif.
ma , quod, proh dolor! in Dei
Ecclefà longo tempore viguit,
malitiamque temporis, & rabiem
tyrannorum, patrimonium Eccle-
fiæ totaliter eft collapfum, & Ca-
mera Apofñt. funditüs exinanita,
nec videatur prædiéis appellan-
tibus, nomine quo fupra , conve-
nientior modus , & univer{o Cle.
ro minüs oncrofus, ad providen-
dum ftatui Papæ, & RR. PP.
DD. Cardinalium, quibus de bo-
nis Ecclefiæ fecundüm Jura Di-
vina & humana , & confuetudi-
nem præfcripram providendum
exiftat, prout nec vifum fuit Pa-
tribus in Concilio Viennenh, in
copiofo numero congregatis, dé
hac materià traétantibus, qui
circa hanc materiam nibil immu-
tare voluerunt, confuctudinem
& privilegium prædicta per hoc
faltem tacirè approbantes , quod
fint vacantiæ, communia fervi-
tia , feu annatæ, moderaté tamets
in quantitate, loco , & remporc
folutionis earumdem , & prout
per Collegium dictorum DD.
Cardinakium jam eft oblacum tn
fcriptis inter. illos qui pro parte
Natiopum Deputati func fupca
\L
Ve 7
an St
* du Concile de Confiance 447
ttformatione , videlicet quod
<ommunia fervitia Prælatorum ,
‘non poffint folvi etiam à volenti-
bus, ante annum , & quod fiat
talis conftitutio, quæ fervetur ex
meccfitace, quod à ‘die habitæ
poffeffionis , in fine anni, folva-
tur medietas, & in fine alterius
anni alia medietas, & fi plurics
än gnno vacaverit, non folvatur
nifi femel , & quod Ecclefiz vel
monafteria indebità taxata , de-
bitè taxentur , attento præfertim
quod fpolia defunétorum Præla-
rorum, & fruétus medii tempo-
ris Ecclefiarum five beneficiorum
vacantium, & procurationes quæ
rationc vifitationis, item deci-
mæ, per alias Conftitutionés ad-
vifatas per Reformatores prædic-
tos funt fublatæ Papæ, & Ro-
manæ Sedi : unde fi etiam tollan-
tut annatæ prædid&z, nihil di-
mittetur Papæz, & RR. PP. DD.
Card. & fuæ Curiæe, undè vi-
Vant, quod non eft aliud dicere,
nifi quod vel non fit Papa , &
Cardinales, nec Curia, vel quod
{ctviant Reipublicæ totius Eccle.
fix , & non habeant undè va-
lcant fuftentari ; quæres , fi bene
intelligeretur , non fuiflec pro-
ccllum in eâ cum tantà levitate
nec procederetur.
Præmiflis tamen nonobftanti-
bus, nonnulli RR. PP. DD.
Epifcopi, & nonnulli DD. #.b-
es ; RON Cutantes juramentum
per cos, in corum promotione,
eidem Rom. Ecclefiz præfti-
tum , & alii eis adhærentes, nef.
Citur quo Spiritu du&i, nifi for-
fé, Quia corum aliqui funt debito-
tes diétirum annatarum, & vo-
lunt {e hoc modo liberare ) jura-
ss à
_
menta etiam pet cos præftita in
Camerà Apoft. parvi pendentes,
non advertentes quod Sede va-
cante nihil eft in præjudicium
Ecclefiæ vacantis innovandum,
& quod per innovationem hu-
jufm. deprimeretur ftatus Summi
Pontificis ,-quod nihil aliud eft
quam totum Ordinem Ecclefiafti-
cum confundere, & prorfus ex- .
tinguere ; & adnihilare, fuper
m:terià anfatarum , & vacantia-
rum in prædi@à Natione, adinf-
tantiam prad. DD. Epifcoporum,
& fibi adhærentium , ut creditur
aliis Nationibus. inconfultis de-
duéta per minas terrores, & al-
lcgationes voluntatum aliquot
Principum temporalium , quam-
plures ad fuam voluntatem tra
hentes , alios verd timore terri-
tos , ad non exprimenda votafua,
juxta ipforum confcicntias indu-
centes, in præjudicium liberta-
tis Generalis Conftancienfis Con
cilii ; vota etiam dicentium ex-
pediens fore Papæ, & DD. Car-
dinalium ftatui provideri , ex-
prefsè interrumpentes , falvä ip-
{forum debitä reverentià in præ-
miflis, perperäm, & iniquè , in-
debitè, & injuftè proccdentes,
ctiam , ut verifimiliter creditur ,
præter confcientiam & confen-
fum Chriftianiff. Principis D.
Regis Francorum , & aliorum
Principum Domus {uz, qui, &
quorum prædeceflores Romanam
ÆÉcclefiam fæpiûs in multis & ma
gnis neccffitatibus fublevaverunt,
& per confequens non creditur
eos nunc ad deftructioncm ipfius
Ecclefæ, præfertim. vacantis, &
plurimum flic intenderc, pri=
mas annatas Papæ von elle debi-
448
‘tas , ipfafque de præterito, præ.
fénti , 8 futuro tollendas fore
omnind , taliter qualiter per fua
vota ut creditur, declaraverunt
.& concluferunt, quantum in eis
eft , & poftea hiis non contenti,
alias Nationes hujus facri Conci-
li, pro fimili conclufione facien-
dâ , totis viribus follicitaverunt,
nullà pro prius provifione faétà,
feu ordinatä per eos , pro fuften-
tatione Papæ , & diétorum DD.
Cardin. imo , quod videtur pror-
sùs in humanum , null alià de
hâc re fa@à mentione , vel requi-
fitione RR. PP. DD. Cardinali-
bus, & ipforum Sacro Collegio
ad quod ; de Jure, & antiquâ
confuetudine, per tempus cujus
Contrarii non À memoria obfer-
vatà confuetudine pertinuit &
fpetavit, pertinet & fpetat de-
Énfo Romanæz & Apoñol. Sedis
eà vacante; qui etiam DD. Car-
dinales hic erant , & funt caufa
unionis in Dei Ecclefià procuran-
dæ, & hæc fuerunt in præjudi-
cium & enormem læfionem ho-
noris & ftatüs Ordinis Clericalis;
im etiam, ut dicitur, non ve-
rentur afferere fimoniacum fuifle
& elle, cas in præteritum folviffe,
vel hodie folvere ; non adverten-
tes quod per hæc videntur dam-
nare totum Ecclefiifticum flatum,
à multis annorum Centenariis,
& Concilia etiam Generalia , quæ
præditis temporibus fa&ta funt,
præd. annatæ, feu communia fer-
vitia fuerunt ab univerfo Clero
recepta , & obfervata fine ullä con-
tradictione. -
Ea propter Procuratores præd.
fentientes fe nominibus quibus fue
pra lælos, timcpçefque per præe
Preuves de la Nouvelle Hifloire
miffa alterum de duobus evenire;
vel totius Chriftianitatis præfer
tim Ordinis Clericalis, cui in vi-
lipendium reputatur , fi etiam
unus minimus Clericus mendica-
re cogatur”, fubverfonem , aut
confufionem , aut novi oneris,
etiam gravioris ipf Clero impc-
fitionem , ac etiam timientes ne
per hujufmodi novitatém ynio
EÉcclefiz impediatur, cum in on.
ventionibus inter Sereniff. Prin-
cipem D. Regem Romanorum,
& nuncios D. Petri de Lunä fu-
per modo conventionis faciendz,
quæ jam pendet, fuit conventum
& ordinatum, quod pendente iftà
Conventione , nihil hinc inde fe-
ret novitatis, Conftat autem quod
hæc- et maxima novitas , per
quam nimium præjudicaretur,
“inô penè fubverteretur ftatus Ro-
manæ Ecclefiz ; necnon timentes
per eos ulteriùs aggravari in fu-
turum , ab ipfs DD. Præfidente;
Epifcopis , & Abbatibus eorum-
Le adhærentibus in præmiflis,
ab ipsâ Natione, nomine quo
fupra , in hiis {criptis ad S. gc-
dem Apofñtolicam , & 2d Sum-
mum Pontif, futurum, cum Cone
cilio , fi congregatum reperietur,
tempore quo hujufm. appellatio-
nis per ipfos profequutio fit,
alioquin fine Concilio, ee
& appellant, & À poftolos petunt
inftanter, inftantius, & inftan-
tifimè, & cum debità inftantià,
per vos diétum D. Præfdentem
di&æ Nationis, & alium feu
alios qui eos dare velit, & pof-
fit, velint, & poffint , & fuper
præmiflis omnibus & fingulis unà
cum veftrà À , velfinc,
prædicti appellantes , ne
fu 7
TE
Du Concile de Conflance. 449
fupra petunt fibi fieri, & confi-
ci unum & plura, publicum &
ee inftrumenta, & tot quot
uerint necefliria | falvo 1
corrigendi, &cc. & proteftantur.
Rursüm die Veneris 22. di&i
menfis Novembris , in Domo
Prædicator. poft prandium fuit
diéta Natio-de mandato diéi D.
Præfidentis congregata , in qua
Congregatione Præf. D. Epitco-
pus Anicicnfis propoluit de fat
annatarum feu vacantiarum, de
quibus fupra fit mentio, & nar-
ravit appellationces propter dic-
tam mMateriam vacantiarum intet-
pofitas | & aliafacta, & indefe-
quuta, & petiit in Congregatio-
ne prælida , quod intermino per
præf. D. Præfdentem appellan-
tibus aflignato, dentur À poftoli,
&c Le DD. Deputati ad vifi-
fandum & videndum dictas ap-
pcllationes |, & ad advifandum
ST A fiendam dicis ap-
pellantibus faciant diligentiam,
êc in Congregatione di&æ Na-
tionis relationem faciant de om-
nibus , & de propofitione fuà pe-
uit, & requilivit fibi fieri per
nos Notarios dictæ Nationis , &
quemlibet noftrum publicum &
publica inftrum. & inftrumenta.
Et fubfequenter die Dominicà
24. diéti menfis Novembris , in
Domo Prædicatorum Conftanciæ
poft prandium , fuit de mandato
Fe D. Præld. diéta Natio Gal-
mr » & in diétài
gatione præfatus D. Pa-
triarcha re tele Piæfdens
-Propofuit de duabus à pellatio-
nibus 1m
> Prima per M. Johannem
de Scribanis : nomine Sed:
de à us : nomine Sedis À pof-
solicxz, & fecundä per ARE
nomine Collezii DD. Cardina-
lium, & de aliis fuper ditä ma-
terià vacantiarum appellationi-
bus interpofitis, ac de aflignatio-
ne termini fatà ad hodie, ad
refpondendum di&is appeilanti-
bus, rerento termino Juris, &
de Deputatis ad dcliberandum
fuper præmiflis, ac refponfione
faciendä hodie, & de forma ref-
ponfionis fibi fieri traditä , quam
vidit hac nocte præccdenti, in
quodam quaterno papiri, ac de
verbis fibi per D. Epifcopum
Bathonienfem , & certos alios,
ad concordiam tendentibus diétis
appellantibus , & de refponfione
cis fad@ä, & ctiam qualiter aliqui
de Majoribus Sacri Concilii &
Nationum petebant quod nihil
innovaretur in materià vacantia-
rum prædiéti , {ed videretur bo.
nus, honorabilis , & competens
modus de providendo ffatui &
honori Summi Rom. Pontificis,
fuzque Curiz, & DD. Cardina-
libus. ‘‘uibus propofitis Mag.
Pontius Simoneti fupra nomina-
tus dixit ,quod habebat in Scrip-
tis in quodam quatcrno PS ;
refponfionem diétis appellationi-
bus faciendam quem quaternum
tradidit M. Ægidio Zacharie,
in utroque Jure Licentiato , di-
cendo , quod ipfe M. Pontius Si-
moneti, profe, & fuis adhæren-
tibus, dabitilla quæ in diéto-qua-
terno continebantur pro 1efpon-
fione. |
Poftmodüm verd fuit dictum
per D. Præfñdentem , & multos
alios de did&à Nationc, in ea-
dem Congregatione cexiftentes ,
quod D D. Deputati {uper 12
väcantiarum imaterid audiantur
LIL
450 Preuves de la Nouvelle Hiftoire
& fuam faciant relationem , ut
tenentur, prout fuit per di&am
Nationem in Congregatione or-
dinatum : & tunc fuerunt lccta
nomina DD. in ifà materiâ De-
putatorum , videlicet primi, &
adjunéti , fcilicet D D. Epifcopi
Anicienfis , Dolenfis, & Sylva-
nectenfis , Abbas S. Maxentii,
MM. Urfinus Talevande , Nico-
lus de Gonncfliä, Pontius Simo-
heti facr. Theolog. Profcff. De.
canus Lugdunenfs , Archidiaco-
hus Parvi-Caleti , & nonnulli
alii, qui non funt hic defcripti.
Quibus nominibus le&is. piæ”.
Epifc. Dolenfis fuper iftâ mate-
terià retulit multa, & {pcciali-
ter quod refponfio diétis appel-
lantibus facienda, non fucrat per
DD. Deputatos bene vifa , nif
per unum ipforum dumtaxat, &
quod ille referret, & alii DD.in
ifta materià Deputiti confimiliter
dixerunt ; & unus corum videli.
tet M. Pontius Simoneti fubjun-
Xit, quod fupervenerat in vifita-
tione {crioturarum fuperdidti ma
terià Re aliquod incon-
veniens , Re quod ipf DD.
Deputati in fimul videre non po-
tuerunt, fubjunxitque caufam, vi-
delicet quod ille qui bee OiN=
nia penes fe, & vifitabat, & in
debita formä poncre debebat ob-
dormivit , & ca!ualiter una pars
corum cft combufta : tamen di-
xit quod omnia iteratd per Cc-
dulas fucrant debitè recolleéta :
& debitè in præf. quaterno pa-
piri ee ,» & quod erant ve-
ra, & in debita formâ pofita, &
hoc per fuum juramentum , fuam-
que confiientiam, manum dex-
téramad peêtus ponerdo , juravit
& afhrmavit , poft quod. Jurs:
mentum, & + præ-
diétam præf. D. Epifc. Anicien.
fis, & idem M. Pontius Simone
ti clamaverunt , dicentes quod
fat refponfio fecundum quod
Continetur in quaterno per praf,
M. Pontium Simoneti di&o M.
Ægidio Zacharic tradito : &in.
Continenti quafi omnes de di&à
Natione , in cadem Congregatio-
ne exiftentes dixerunt quod lege.
rctur diétus quaternio , alii verd
dixerunt quod audirentur von,
& fuit auditio diétorum votorum
inchoata. |
Et primo D. Patriarcha Conf.
tantinop. dixit, quod fiat refpon-
fo diétis appcllintibus , prout
in Quaterno Continetur, relerva-
to dido quatcrno pro correcio.
ne, in manu Notarii diétz Nr
tionis , per unum diem. MM,
Jordanus Morini , .Guill. Pul-
chri nepotis , Petrus de Verfaliis
Sacr. Theol. Profel'ores przf,
D. N. Francor. Regis Ambaxis-
tores dixerunt,quod non viderant
iftum quaternum nec contenta in
codcm,
D. Epifcopus Atrebatenfis die
ol illi de AmbaxiataD. Du-
cis Burgundiæ non fuerunt ad
hoc vocati , & quod detur alia
dilatio, videlicet terminus Juris,
& interim videatur, & delibe-
retur : alii clamaverunt iterüm
quod audiantur vota, & D.De
Canus Lugdunenfis, Prior Cellr
niarum, Nicolaus de Gonncf,
M. Oliverius Guennet, & plr-
res alii dixerunt, quod nunquan
viderunt di&um quaternum , nc
contenta in co, & quod iplum
volunt videre, & contents in €
du Concile de Confiance. ait
& quod legatur , &differatur ref-
poufo ufque ad terminum Juris,
alias fe opponunt , & fe realiter
nd tar » & plures ali,
oftmodum iteruim clamaverunt
audiantur vota, & tunc, propter
murmut diverfa clamantium binc
& inde , D. Præfidens præf. {ur-
rexit de Sede fuà, & ivit ad lo-
quendum cum DD. Prælatis, &
confulendum ipfos D D. Præla-
tos fingulariter fingulos ex utro+
que latere di&i loci , & dum
i&os Prælatos confuleret , fur-
rexerunt de locis {uis D D. Hce
lias Anicienfis, & Johannes Syl-
vane“t. Epifc. & loquuti funt
cum DD. Patriarchà Præfdente
ad partem ; & poift corum lo-
quutionem , idem D. Præfidens
rcdiit ad ‘edem fuam, & ait:
video quod fruftrà laboravi ,nam
habebam confenfum Dominorum
cum quibus funt loquutus, quod
differsetur hæc refponfio , & pro-
| rogaretur terminus ufque ad ter-
minum Juris, fi pirs appellans
confentire vellet; Sed D. Epitc.
Silvancétenfis dixit,quod Univer-
fitas vult quod ftatim fiat ref-
ponfio. |
Et illo tunc fupervenerunt M.
Johannes de Scribanis Procurator
Fifcalis, D. Johannes de Reate
Decretorum Doctor , M. Johan-
nes Nicolai, & M. Johan. Pon-
ceti fupradiéti Procuratores ; &
ditus M. J5hannes de Scribanis,
cxterique Procuratores dixcrunt;,
quod venerunt ad petendum
Apoftolos in termino cis præfixo,
& affignato, & illic præt. D.
Epifc; Anicienfs primo dixit, &
poft cum D. Patriarcha Præfderis
fuprad, quod ditus M: J. de
Scribanis ante omnia debet face»
re fidem de mandato fuo, & ita
dixit aliis videlicet D. J. de Rea.
te, M. Johanni Ponceti, & J.
Nicolai, & M. J. de Scribanis
rcfpondit , & dixit, quod noto-
rium eft ipfum efle Procuratorem
Fifcalem, & D.J. de Reate, &
M. J. Nicolai dixerunt,qued No.
tarius qui recepit inftrumertum
poteftatis eorum erat ibi præfens:
& idem Notarius retulit quod
inftrumentum poteftatis corum re-
ceperat, iplique J. de Reate, &
J. Nicolai obtulcrunt loco & tem.
pore neceffariis debitis & Oppor- :
tunis ipfum inftrumentum pro.
ducere & tradere , ubicumque
fucrit opportunum, & tunc ait
difputatum in ipsi Natione,
utrum hoc fufñicicbat, & fi ante
omnia tenerentur docere de mane
datis , & potcftatibus eorumdem.
Et tandem præf. D. Patriar.
cha Antiochenus Præfdens , ad
petitionem & requifitionem dic-
torum DD. Anicienfis, & Silva-
ncétenfis Epifcoporum, p'otefta.
tione præmifsi, quod ipfos ap-
pellantes, nec aliquem ipforum
intendit in præfenti atiu, propter
aliqua quæ dicet veltaciet, h. bi-
litare ; nec admittere, fi aliàs de
Jurc non forent admittendi, di-
xitque quod in diéto quatcrno
erant aliqua vetba defcripta,
quæ viderat, quæ fibi non pla-
cebant ; fcd quia tunc non Fe
tcrat propter MuTIQUF ; & turDba2-
tionem aliter delibcrare , & quia
placebat majori parti Nationis,
& aliqui etiam de Deputatis vo-
lcbant, quod ficret incontinenti
rc'ponfio , refpondit prafatis ap-
be piout in præfato qua=
Lil ij
2 A
EE etes 1. RE ER
Ed
AS? Prenves de ls Nouvelle Hifhire
terno continetur ; quem quater-
num penes M. J. Guiardi Nota-
rium publ. infra fcriptum dic.
tus M. Ægidius Zacharie, de
ræcepto dicti D. Præfidentis tra-
die , & præcepit idem Præfi-
dens , quod dictum quaternum
apud me retinercm, per unam
diem , pro corrigendo , vel ad-
dendo, aut diminuendo, fi ali-
quid corrigendum, addendum,
aut diminuendum foret , ante-
quam copia dicéti quaterni, &
contentorum in eodem alicui tra-
deretur.
Et incontinenti illi qui fupra
fe oppofuerant, & nonnulli alii
fe oppofuerunt , & quam plurimi
non confenfcrunt qued diéta ref-
poufio , five aliqui Apoftoli den-
tur nomine Nationis , prout con-
tinetur in quaterno prxdiéto,
quia non viderunt refponfioncm,
nec fciunt quid continet ille qua-
ternus papiri , dixeruntque quod
prorogetur terminus Juris, jux-
ta aflignationcm primd fiétam,
in quà fuit refervatus terminus
Juris.
Poft hæc autem præf. M. J.
Ponceti petiit Apoftolos fuper
appeliationibus fais fibi dari , of-
ferens tamen , quia viditin Con-
“aie & Nationc præd. tur-
ationem & contradictionem præ-
di&as, quod confentire volebat,
& contentiit, fi dicto Præfidenti
placeat, quod idem D. Præfidens
pee terminum ad dicm de
qua fibi vidcbitur , & interim
cum bonà m.turitate fiat delibe-
ratio fuper diétà refponfonc fien-
dà , vel Apoftolis dandis, & fi-
militer D. J. de Reate, & alii
appellantes illud idem dixerunt,
PE De ne een 0 nee — en Up e— Re EUe R— ne +
& de hoc fuerunt contenti : &
ftatim fatum eft murmurdicen-
tium quod ïita fiat, & aliorum
quod ftatim refpondeatur : &
tunc D. Præfdens dixit, quod
refpondet diéto M. J. Ponceti;
prout aliis appellantibus dus
derat , videlicet prout in didto
quaterno fuperius defignato con.
tinebatur : proteftando de iplo
M. J. Ponceti, quod nonintendit
ipfum habilitare, nec admittere
in aliquo, prout protefatus fuit
de aliis appellantibus fupradic-
tis: tenor ver præf. quaterni
papiri refponfionem & Apolto-
os de quibus fupra ft mentio,
continentis, de verbo ad verbum
fequitur, & cft talis.
Cum Evangelica veritas dicat
nihil cum fcandalo fiendum elle,
fut junoit tamen » quod necelle
cft, ut fcandala veniant, fedim-
puter fibi per quem venit fcan-
dalunr, maximè activum , qui
paflivum, vel defenfivum com-
muniter non eft in dolo, nec in
culpi. Cum autem Venerabilis
Natio Gallicana, & iphus hono-
rabilia fuppofita > tam mAJOf»
mediocria , quam inferiora Conf-
tañciæ congregata pro Generali
Concilio inibi convocato, &r de
bitè congrezato, pro deliberando
deducenda in eo , in quo habest
voces judicativas ; confultivas ;
uerelofas , fecundum materiäi
bob , & relationes debités»
cogatur refpondere, & Apoño-
los , ad quos teneri pollet , dart
cuidam interpofitæ appellation! »
M. J. de Scribanis af-
pro parte
ferentis fe Procuratorem Fifci-
Jem, nomineque Camcræ Apot-
tolicæ , & omnium fibi adhærere
du Concile de Confiance. NE 453
volentium, & pro ipfñus Nationis
honore , & clore in ea ha-
bitæ , ex quâ oriri dicitur inter-
pofñta appellatio , juftificatione,
ac veritatis manifeftatione , in
refponfionis hujufm. & A pofto.
lorum petitorum datione orictur
veritas ; quæ fi fcandalum ingc-
rant apud aliquos , vel etiamali-
cubi, hoc caufam activam præf-
tantibus , non autem Venerab.
Nationi Gallicanæ defenfivam af-
fumenti, fuzque, & Ecclefia-
rum ac Monafteriorum , cætero-
rumque Beneficiorum apud ip-
fam pofitorum neceflitatibus prof-
picienti afcribatur.
Defcendendo igitur ad mate-
riam, novit idem M. J. de Scri-
banis, Dominique Cardinales, &
corum Collesium , ac cæteri uni-
vetfi qui tunc & nunc pro Genc-
2 Concilio funt, & fucrunt
Conftanciæ congregati, fuifle or-
dinatum quod deputarentur de
fingulis Nationibus certi , qui
cum Deputatis DD. Cardinali-
bus convenirent ad advifandum
quæ eflent reformanda in Curià
Romani, tamin capite, quam
in membris , & de modo in fu-
turum providendi , ficut fatum
fuit, & eft inter fic Deputatos
Nationum , cum quibus fuerant,
& tunc erant D D. Cardinales
Pifanus , Cameracenfis, & Flo-
fentinus , qui DD. Cardinales,
Contradicentibus Deputatis Na-
tionis Gallicanæ, aperuerunt ma-
_ riam annatarum, & commu-
nium ac minutorum fervitiorum ,
& quantüm potuerunt , fundave-
funt cas efle debitas , adducendo
ta medium rationes, & juftifi-
fatlones , Quas pro priùs longè ad-
vifaverant, & difcuffione inter
omnes faétà , validioribus & effi-
cacioribus rationibus & autorit:-
tibus Juris Divini, pariterque
& humani demonftratum eft ,non :
efle debitas ; & quamvis dedif.
fent operam ad trahendum ad
corum opinionem quos poterants
induétione tamen fai de fingu-
lorum Deputatorum votis, lon-
ge major fuit pars , quod non
deberentur , nec ulteriüs tolerati
deberent : propter quod D D.
Cardinales conciudere noluerunt,
ficut in aliis fecerant, & fic fuc-
runt prii, qui materiam pro-
moverunt, & aperucrunt : unde
fequuta inde, fibi imputent, &
nulli alteri.
Novit etiam diétus de Scribanis,
ditique DD. Cardinales, & cæ-
teri alii, Deputatos fuifle certos
alios de fingulis Nationibus , ad
advifandum de remediis , &
modo providendi in exorbitan-
tiis, exorbitanterque , & inde-
bité faétis de præterito in Curiä
Romanä, per olim Johannem tunc
Papam, & alios de tempore fuo ;
inter quos fuit advifatum, quod
D. Johannes præf. & Camera
fua Apoftolica, & DD. Cardi-
nales , & eorum Collegii Came-
tarius , five pro Caïncrario fe
gercns , à Benehciis , Prælatifque,
& Prælaturis vacantibus, & quo-
tics vacabant, etiamfi ter, aut
pluries in anno vacaviffent » pro
qualibet mutatione tituli , vo-
luerunt habere, & are fruc-
tus primi anni Bencficii, fiv
Piælaturæ vacantis & aliquando
longè ultra, & quamquam Pa-
pa, qualibet vice integram an-
natain vacantis habebat , & Car-
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454 Preuves de la Nouvelle Hijhoire
dineles nihilominüs mediam ,
uodque propter vacantem, sp
due fucrunt privati Prælati,
& tranflati inviti , & ten Les
propter plus offerre, fumtis aliis
coloribus , aliquando affumti,
qui forte alias non erant præfe-
rendi , nec affumendi; ex quibus
fequutæ funt ftrages, guerræ , &
fcandala etiam nundum fopita,
& quia exorbitanter factum fue-
rat, contra jus & juftitiam,
in oppreffionem Prælaturarum ,
Ecclefiarum, & Monafteriorum,
Bencficiorum , & etiam perfona-
rum , quibus contigerat, & ita
fatum fuerits per eofdem oi a
tatos pluribus rationibus conclu-
fum fuit non effe dcbitum, & de
præterito tollendum , & per ali-
quos ex cifdem fuit etiam dic-
_tum, eifdem rationibus, & in-
fra dicendis cffe extendendum ad
futura , & fuper hoc fuit. con-
cepta Cedula, & inter eos le@a ,
& ficut folet ficri communicata ,
& deindè ad Nationes fingulas
miffa , faltem per Deputatos dic-
tæ Vencrabilis Nationis Gallica=
nt fuit relata in eadem, atque
Jetta, & confcquenter etiam , de
ei folernniter feptem diebus deli-
beratum fucccflivè , fciente dicto
de Scribanis , DD. Cardinalibus
collcgialiter ; & fingulariter ut
finguli : qui etiam in hujus odium
& vindi@&am, dixcrunt aliquos
Notabiles Prælatos excommuni-
catos , contra rei veritatem etiam
p'o eorum parte , eorum noini-
nibus non expretlis. M. Johan.
Ponceti pro eodem Collegio Cle-
rico, & Promotore fe gerens,
fe interponcre appcllationem di.
ait, aliifque Nationibus, & cunc-
tis Conftanciæ pro Generali Con
cilio congregatis fcientibus, &
in ea debitè conclufum fuit de
præterito , præfenti, & futoro
efle tellendum. |
Caufæ verd , motiva , rationef.
que ; & Jura recolleét:, quan-
tum fieri potuit , ex on
dictis, qui in di&à Natione de-
liberaverant, & alias aperta fue.
rant , fubfequenter cxprimentur,
& juxta Gregorii refponfivum
oraculum , & Concilit Latera-
nenfis prohibitionem , initium',
& caufam debendi iftarum va-
Cantiarum , & præftationum fruc-
tuum primi anni Prælaturarum,
Dignitatum , & Benefciorum va.
Cantium, qui afferuntur- debiti,
& quos ne exigere, diligen-
ter inquirentes, Privilegio, con-
fuetudine , aut præfcriptione non
poile deffendi certum eft, ficut
fuit obfervatum, & de non va:-
cantibus in Curiä , fecundum Ju-
ris antiqui ordinem # mullam re-
pcrire poffe initium , præterquam
refervationem quamdam triennae
lem , primè per Johannem Pa-
pam XXII. fadtam pro certo
Paflagio ultra marino , & qui-
bufdam aliis neceflicatibus fuis,
de omnibus Dignitatibus ; & Be-
ncfciis, exceptis Abbatialibus,
. propter quod fervatum cft in Ân-
glià, ufque in hodicrnam diet
nihil Sedi Apoftolicæ folvere pro
hujufmodi frudibus Abbatiarun
Vacantium , excepto qued etat
Epifcopales, & alias fupra maje-
res per expreflum , certafque pol
modüm fecit declarationes.
Dcinde nonnulli Romani Pon-
tifices ipfius fucceflores , ctiam
certis temporibus fimiles fece-
ni
* volutam in eâ ;
Qui obtinebat finalem fententiam .
du Convile de Conflance, 453
tunt refervationes, certis caufis
exproflis, quas Clerus , Princi-
pts; & populus aliquo tempore
tolerarunt , fed poftmodum ni-
mium gravati ex cis, in aliqui-
bus Regnis, & Provinciis reca-
faverunt folvere : prout fuit fac-
tum in Anpglia , & R
aliis partibus, eo quod per mo-
um Facultatis toleratum fuctat,
& fic, quandocumque eis pla-
cuit, licitè potuerunt atque pof-
unt récularc, maximè quia cef-
fant caufe quæ tunc erant, eo
qu‘d non fit paflagium ultrama-
tinum , nec aliud virtuofum ex
talibus pecuniis : & quia Italiæ,
Galliæ, Alamaniz , & Angliæ
paites, per Dei Gratiam, funt
unitæ ad invicem, pe am
pliüs tolerari non debent, cum
Propter divilionem temporibus re-
troatis , aliquantulum diutiùs
fuiffet toleratum s nec fine refer-
vatione , aut contradi@ionc, quæ
impedivit, & ceflare fecit exac-
Uonem, nec repcritur talis præf.
tatio deéem annis continuata , &
quando effent, talia præfcriptio-
nem non inducunt , maximé de
fupremo ad inferiores, & minùs
confuctudinem, ut eft jure notum,
& infra expreffiùs dicetur.
De vacantibus verd » & fruti-
US primi anni majorum Prælatu-
rarum Abbati alium videlicet,E pif-
copalium » & {upra, nullum aliud
uiffe initium invenitur;quam vo-
Juntaria & gratuita oblatio ue
tumdam , qui, in difcordià elc@i
ad Abbatialem, vel Cathedralem
"Ecclefiam , profequentes caufam
in Curiâ, per appellationem de-
actam , per eum
fou vi&oriam , & promovebatur,
five cligebatur ; & talis oblatio ;
& net datio, juxta vulgare
Italicum diétum fuit fervitlim,
& fecundum Alamanos propine
dicitur ; & di@a fuit communia,
quia communiter inter omnes di.
vidcbatur , eo quod fingulos qui
bus dare volebat, non convoca-
bat, & quia fingulis dare nimium
fuiflet onerofum , de quibus tunc
agebatur in publico Confiftorio :
fcd poftmodum deduétum cft ad
Conliftorium fecretum, quod ta-,
men fuerat, & eft Simoniacum,
vel de Simoniâ multum fufpec.
tum, & fpecies mali evidens,
etiamfi prætextu confuetudin. tum
quia ante vel poft promotionem
ad hujufmodi Dignitates, aliquid
hujus prætextu, dare, vel reci-
pere, ie Sacros Canones
Simoniacum eft, & etiam prohi-
bitum ; tum prohibitum, quia
alisnatio eft talis datio, oblatio,
vel obligatio, quam etiam facere
non poteft Elcétus, vel Promotus.
Et fucceflivo tempore nolentes
ratuitd dare, vel voluntarie of-
ne fummam Tertam, vel ali-
quid , eo quod tunc nulla certa
taxa conftituta erat, quæ hodie
taxata eft in Camera , quoad ali-
ua, ad tertiam partem valoris
Be vel Monafterii y ali-
quæ verd ad medium, in aliqui-
‘bus etiam taxa duas valoris pare
tes excedit, prout in libris Ca-
meræ fcriptæ{unt, & ultrà pro
minutis fervitiis compulfi funt da-
re & offerre, & ad folvendum ,
fe, & Monafterium five Ecclefiam
obligare, per fuarum litterarum
retentionem, & noviflimè adjunc-
tum cft, & compelluntur pet
456 Preuves de la Nouvelle Hifloire
camdem retentienem fe obligare
ad folvendum, quod reperiretur
cffe debitum in Lbris corum Ca-
mer® , five DD. Cardinalium,,
per oblationem, vel obligationem
alicujus prædeceflorum Monafte-
rii, vel Ecclefiæ ad quam aflu-
muntur, vel transferuntur 3 ex
quo relultat periculum , & maxi-
. ma abfurditas, propter diverfita-
tes librorum, in quibus diverfi-
modè poflunt fcribi folutiones,
vel non f{cribi , fecundum diver-
fitatem, vel oblivionem , aut forte
malitiam Officiarior. qui præfunt
talibus , prout quandoque exper-
gum eft, quemadmodum de hoc
pleniùs per formas obligationum
quas fuper hoc habentin Camerä,
& quas in talibus obfervant, qua-
rum copia inferiùs defcribitur,
& pleniüs conftare poterit, &
nullus talis modus inducit con-
fuetudinem , præfcriptionem, nec
juftam caufam talia exigendi , vel
etiam obfervandi.
. Tum quia gratuita vel volunta-
ria oblatio unius vel plurium fin-
gularium non inducit confuetue
dinem vel obligationem ad quam
tencantur alii, nifi velint, cum
hoc fit per modum F acultatis,quod
præfcribi non valet, nec cft jus
continuum, qui: refpeétu diver{o-
rum & feparatorum corporum ,
oblatio & datio faéta cit, quæ per
fucceflores continuata non eft,
& fi continuata foret, nihil infert
ad alios, & quia etiim quam plu-
res ex illis qui obtulerunt & de.
derunt, feque ad folvendum obli_
gaverunt, pofimodum recufive.
runt folvere tanquam indebitum ,
nec etiam folverunt : tum quia
nulo Sraçuto , Privilegio, con.
N. ]
L 1
fuetudine , ræfcriptione, ant alio:
titulo poteft induci quod prop-
ter conferre, aut confentire pro.
motioni aut elcétioni alicujus Mo:
nafterii, vel Ecclefiæ Cathedralis,
five ut præficiatur adminiftratio-
ni Prælaturæ, Beneficii, five Mo.
nafterii vel Ecclefiæ, conftatali-
quid poffe vel debere peti vel exi-
8g!, eo quod fecundum Apoftoli.
cas & Canonicas traditiones,
conftat clariffimè fore Simoni:-
cum.
T'um quia non petuntur, neque
exiguntur hæ annatæ per Came-
ram ÂApofñtol. & DD. Cardinales
ex co quod vacant, fed quia con-
ferunt, feu quia confentiunt pro-
motioni, feu collationi per. Pa-
pam fatæ, & hoceft clarè, fe-
cundum Canones, Simoniacum.
Tum conftar quia propter hoc exi-
gunt ; quia conferunt, feu elec-
tioni, promotioni, vel collatio-
ni confenferunt , & non quia va-
cant, €O quod ab aliis qui pro-
moventur ad Prælaturas hujuf
modi extra Curiam, vol beralium
quam Fe Papam, nihil exigunt
vel habent, & conftar etiam ex
co quod nihil percipiunt in cali
exactione , nifi DD. Cardin. qui
actu funt præfentes ; & tamen de
jure communi omnes Cardinales
etiam abfentes articiparent , fi,
quia vacant, deberentus , Vel cxi-
gercntur.
Tum quia talis ufus vitiofus ;
inhoneftus | continens fpecie
mali, & de jure probibitus , pe
terea nulla confuetudo potelt lu-
per co fituari, & minùs præefcrip-
tio induci : trum quia violentan-
tur qui in Curia promoventuf à
dandum & oferend, feque & Mo-
nafteriyn
ir RE Lern
FANS 125
ee
Du Concile je Conffance, 457
nafterium five Ecclefiam , ad quod
five quam promoventur obligan-
dum, & folvendum taxam five
quotam , quæ refertur eis effe in
libris, cum minutis (ervitiis , &
omne id, & quidquid reperiretur
debitum, per dationem vel obli-
gationem confimilem fatam Ca-
méêræ Apoitol. & DD. Cardina-
libus fuorum prædecefforum , per
litterarum fuæ promotionis reten-
nem & detentationem, & tales
modi nunquam inducunt confue-
tudinem, nèque præfcriptionem ,
cum fint violenti:
Tum refultat alia violentia ,
quia quantumcumque Piomoti
benediéti, vel confecrati »s & no-
tum fit Monafteriis vel Ecclefiis
quibus præficiuntur , fine litteris
hujufmod. ‘non poflunt intrare
poffeflionem , propter Conftitutio-
nem pœnalem faétam in favorem
hujufm. indebitarum exaétionum
quæ incipit Injunétæ : Tum Si.
moniacum & fufpe&um de Simo-
niâ, Re fruus primi
anni, & folvitur in Curiài realis
pecunia pro frutibus coiligendis
in partibus , & quia folvitur ante
eMpus, & quia {olvitur quando-
que totum Camceræ Apoltol. &
ante adcptam polfeffionem, &
nihilominus D D. Catdinales
taxam tequirunt, & per reten-
tionem litterarum exi unt, re,
vel obligatione, Ho poflunt.
Tum quia ex- præmiffis infertur
rationabiliter diffamatoria mur-
muratio contra Romanam Cu-
riam , quam decet fervare patita-
tem & juftitiam, & ab omni {pe-
cie mali abftincre ; refultat ue
infeétio & nullitas omnium & fin-
SEUM que fiuat in præmiflis
A
datione, oblatione, obligatione ,
fententiarum contra obligatos ful.
minatione, & fubmiflione , prop.
ter modum & caufam ex quibus fic
concurrentia in actu qui non te-
net, propterea quod dicuntur in-
cidere in fententiis que hujus oc.
cafione feruntur, non debent eas
tenere , nec abfolutione indigere ;
propter enim prædiétam concur-
rentiam contineret errorem into-
lerabilem , & quia contra Juris
conftitutionem ; nam viderentur
obligare hominem ad incidendum
in hærefim, largè fumto vocabu-
lo ; videlicet quod fit licitum fpi..
ritualia emere, vel pro fpirituali-
bus pecuniam vel temporalia dare.
Tum quia talis confuetudo,
præfcriptio,feu Privilegium,quan-
do eflent, nimium forent Eccle.…
fiis, Clero , & Provinciis onero-
fa, & fubftansiarum Ecclefiar.
deftruétiva, & propterea nulla de
Jure ; præfcriptio nullatenus pro-
cederet, & Privilegium, fi qued
apparerct, non folüm de Jure de-
culcandum, fed etiam totaliter
fubmovendum, utroque Jure hoc
claré teftante.
Tum quia quilibet Prælatus,
qui in Curià promovetur ad Mo-
nafterium vel Ecclefiam Cathedra.
lem*, antequam fuæ expediintur
litteræ in Gancellariä , jurat nihil
de juribus Monafterii alienare,
vel Ecclefiæ, & ipfs litteris in
Cancellarià expeditis , & inde
bullatis, & regeftratis y Pportan-
tur ad Cameram, à quâ haberi
non poffunt, nifi primè {e obli-
get, ut præfertur, quæ obliga.
tio cit alienatio clara , & fic pro-
motus videtur cosi committere
fimoniam , & perjurium,
| Mmm
458
Tum quia non fuiflet creden.
dum, ficut nec eft, Cameram
Apoftolicam, neque DD. Cardi.
nales , aut quofcumque alios,
propter quodcumque lucrum five
temporale commodum, velle fuf-
tinete , aut etiam deffendere tan-
tam in honeftatem , prætextu cu-
jufcumque edit præf-
criptionis , aut Privileoii, etiim
‘quando eflent ; in quibus con-
cluditur labes Simoniæ, & Cla-
rum ns fcandilumque,
& perditio animarum.
Tum quia adhuc, præmiflis cef-
fantibus, & fuppoñto quod an-
natæ petitæ dcberentur, tollend:æ
funt ex toto, caufis, & inconve-
nientibus , ac fcandalis fequenti-
bus ; nam licèt fecundèm Apof_
tolicam doétrinain Papæ poteftas
immediarè à Chrifto fit, tamen
eft ad Ecclefiz ædificationem, &
non ad ipfius deftrutionem, quæ
tamen relultaret in obfervatione
prædiétorum ; eftque hujufmod.
Papæ poteftas ordinata, ad jufti-
tiam & rectum judicium exercen-
dum , quod oblicarct, & celfa-
rct in cxactionibus præmiflis 3 ha.
Es præfidere propter bonum
publicum, & falutem animarum,
& non propter {eipfum ; quia
aliter videntur abufus, nec vide-
retur facultas Papæ, nec Eccle-
fiæ Romanx concefla, neque eis
competit, pro libito voluntatis,
exaétionces , five præftationes ali-
quas imponere Ecclefiis, aut Pere
onis Ecclefiaft. cum eorum non
fint Domini, fed tantum modo
‘Chriftus , maximè per quas cau-
fetur corum RS vel inde
Ôtiatur fcandalum, deturque cau-
fa murmurandi » Vel etiam reful-
Preuces de le Nouvelle Hifloire
tet decrimentum animarum, vel
fruftretur intentio fundatorum,
Ecclefiarum Cathedralium, Mo.
nafteriorum, & aliorum Benef.
ciorum inferiorum.
Tum quia per exaétionem dice
tarum annatarum, tum ardenter
& inheneftè concupitarum, &
exactarum, fine Cleri, Princi-
pumque, in quorum funt Domi.
nio, & eorum de genere e ca
fundaverunt, expreflo confenfu,
& levem detimæ impoftionem,
{equutæ funt opprefliones in Cle-
ro, &@c in Ecclefiis, & inde mur:
murationes graves exortæ , & apud
Reges , magnofque Principes, &
alios Nobiles, illos de populo,
ufque ad plebeios , fcandala gran-
dia , & poflunt inde graviora Le.
qui : tum exorta fcandala, quia
videntes pati ruinam Ecclelas
Cathedrales , Monafteriaque &
alia Beneficia, quæ fui progeni-
tores, & alii Magnates fundave-
runt , & uberanter dotaverunt, &
largiti funt Ducatus , Comitatus,
& alias Dignitates temporales,
Baronias, Caftra, Terras, Juril-
diétiones, &c alia temporalia bons
pro fuftentatione Miniftrantium,
in Divinis, & ad Divini cultus
laudem & augmentum, fuorum-
que peccatorum expiationem »
alimentationem pauperum, 16-
: : 0 À
® demtionem captivor. Écclefiarum,
& ipfarum ædificiorum reparatib-
nem, terrarum & poifeffionum
Ecclefiarum, & Monalteriorum
culturam, Jurium iplorum pro-
fequutionem, confervationem &
detenfionem ; quæ omnia ceffant,
nec ficri poflunt , fecundum nu-
merum in Eccleis fic fundatis »
Miniftrantium juxta fundatorum
Da Concile de Conflanee. 459
Ordinationem, minucre opportet,
propter diétas intolcrabiles exac-
tiones,
Tum fcandalifantur, & inde
Murmutant , cum recurrunt ad
caufas propter quas talia contin.
gunt, dicentes non fuifle inten-
tionem fundatorum, nec eorum
exiftere, quod propter tales exac-
tiones, aut etiam fimiles , vel
propter replere x 1. vel plures per-
fonas, debeant fruftrari inten-
tionibus, & ordinationibus fuis
fundatores, & ipf in hoc pati
verecundiam, quod dotata per
cos , & largita tam uberanter,
deducantur ad ruinam, & patria
reddatur infirmiot ad fe defendum
contra hoftes, co quod caftra &
munitiones Ætinere , neque de-
fendere poflunt quibus collata
fuñt , & propterea nolle pati à
modo dicunt , cum talia in nullo
fubdantur Papæ, & Cardinali-
bus, ut fiant eis tributaria, cum
fint fundalia, & merè tempora-
Jia.
Tum fcandala & murmuratio-
nes infurgunt , dum vident &
fen@unt exigi hujufmod. vacan.
tias ,; & præftationes, fine pieta-
te, mifericordiä, aut aliqui re.
miflione quantumcumque im
tentes, & hoc notum fuit re
contigit in Abbate S. Saturnini
Tholofani , compulfo obligari ad
_taxam fibi relatam, quæ eit qua-
tuor millium & ducentorum Flo-
renorum, & non valet in omni-
bus > Ctiam vivenda fupra locum,
Juingentos, & tam ipfe, quam
plures alii compelluntur per exac-
tores Deputatos > Ufque ad im-
pignorationem terrarum dotalium
Ecclefiz vel Monaferii, & ufque
ad venditionem Calicum , etiim
non conflatorum, librorum, &
ornameñtorum, & bonorum alio.
rum Ecclefize quæ petuntur fol.
vere.
Tum fcandalifatur, & murmu.
rationes infurgunt, quia P!OPe
ter hujufmcdi exaétiones, Prælati,
& alii Ecclefiæ Miniftri reputan-
tur per exaétores exccmmunicati,
& per proceflüs & litteras quas
afñgunt in locis publicis , eos de.
nuntiant., injuriantur, & vere-
cundiam faciunt, & diebus {o+
lemnibus , nec aliis audent cele-
brare, propter notam, licet in
veritate non teneant fententiæ,
& inde fcandalifantur Principes,
& alii de populo ; & in tantum
artantur ad folvendum, quod pro
dilationibus non dantur nifi tres
menfcs, & pro litterà à figillo
relaxationis tte opportet
realiter folvere tres aut quatuor
florenos ; quod fi fit Simoniacum
videat unufquifque, & funt in
anno vigenti floreni, fine eo quod
opportet dare Clericis ad huju! ;
profequutionem Deputatis ; êc
quod expendit nuncius ineundo ,
& redeundo, nec per hoc princi-
pale minuitur,
Tum fcandala funt exorta, &
non ceflant propter exactiones
prædictas , ex co quod » poftquam
Ecclefia Romana continuavit ta-
les exactiones, non ceffant à guer-
ris 3 & major follicitudo Rom.
Pontificis , & fuorum Cardina=
lium , ufque ad Johannem in-
clufive noviflime depoltum, fuit
de guerrarum continuatione , M
qua fic effufio fanguinis ; & licet
habeat Ecclefia Orientale Impe-
rium , non tamcn:cadunt honcftè
Mmm ij
469 Preuves de 14 Nouvelle H ifloire
talia in viris tam perfeétis, &
quia per humilitatem, fanétimo-
niam, & devotionem f{olebant
jura Ecclefiæ in effe confervari ,
retineri, & acquiri, fine artif-
ciali gladio, aut ali violentii :
& idem pollcr hodié.
Tum quia propter tam prom-
tam numerationem hujufmod, va-
Cantiarum, & aliarum exatio-
num, Camera, ac DD. Cardi-
nales non curavcrunt neque folli-
citi fuerunt de dote, & patri-
monio Ecclefiz Romanz , de quo
vivere poflunt , & debent, neque
de recolligendo tributa, nn
nes & debita quæ rationabiliter
eis debentur, fed ca per expreflum
remiferunt, & remittunt, prout
fecerunt aliquibus communitati
bus, & jam moderni Cardinales
centum millia Florentinis cum
quibuld. aliis, Reoi Apuliæ tri-
buta, pro quindecim annis ;
Marchioni Ferrariz , & ita fece-
runt pluribus aliis, quibus etiam
conceflerunt dare caftra »s & ter-
ras patrimonii Ecclcfiæ, de quo-
rum frutibus vivere habent, &
videntur quodammodo affcdare
Occupationem diéti patrimonii,
& non folutionem diétarum pen-
fionum, & etiam tributorum .
ut fub illo colore poflint dias
Vacantias & alias exaiones exi-
gere : & per hoc collationem bene-
ciorum & promotionum ad Præ-
hturas retinere, ut inde magis ab
illis de Clero timeantur, & uni.
verfalius revereantur , & etiam
honorentur , ficut de facto obfer_
Vartur.
Tum fcandala propter præmif.
frs & fimiles exactiones > & im-
pium modum exigendi in Galliis
ee
exofta funt, eo quod fuperfites
de gencre illorum qui Écclefias
Monafteria , & alia Benefñcia do-
taverunt , audientes referri quod
pro pecuniis habebantur Beneñ-
cia in Romanä Curiä, & quod
propterea ruinæ, ac præmillz Be.
neficiorum deftruéiones fe ue-
bantur , querelam fecerunt feri
apud Regem Francorum, corum
fupremum Principem, in cujus
Parlamento,& fuo Confiftorio,au-
ditis quæ fuerunt propoñta pro
parte Cinère À poitolicæ, & DD.
Cardinalium, quod benè fciunt
aliqui ex cifdem, fuit clarè, &
ad plenum folemniter apertum,
& evidenter monftratum, quod
nullo jure deberentur , .& quod
clara fimonia, & omnis fpecies
mali in modo fe habendi inclu-
debatur , quæ plurimum etat fibi
periculola, & ad ipfum fpetabat,
ut dicebatur , in fuo Dominio re-
primere tales abufus, & vitiolos
exceflus , & ne confuctudo iram
Dei provocaret in feipfum. Juxt
Gregorii Epiftotam Theodorico,
& Theodiberto Francorum Ke
ibus miflam , in Decretorun# vo-
nine infertam : fuirque clarè
demonftratum, quod u ra piæ-
miffa, & multa alia inconve-
nientia, per tales exactioncs va”
cuabatur Regnum, & Dominium
fuis pecuniis, & divitiis, qu?
ad nullam pietatem applicaban-
tur, {ed po modèm malos ass
peffimos pariebant exitus, &f Ca8-
fabant effe@us ; quodque Romi
ni Pontifices. pluries fuerant 0
niti & Re , ut in biis qe
fcandalofis, &. caufantibus 20
. Marum damnationem rent
& Canonicum Ordinem °
CET
du Concile de Confiance.
Qrod facere neglexerunt, certam
tunc provifionem fuper hiis ratio-
nabiliter edidit, quæ per quof-
cumque Regnicolas, & in Domi-
niis {uis domiciliatos, fub Di-
vind, & Regià offensâ fervanda
cit, & quando deberentur , prop-
ter tale {candalum tollendæ funt.
Tum quia nec dia provifio to-
taliter fuffecit , quin per practi-
cam Rom. Curiæ, æque pecuniis
intervenientibus , in Dominiis
fuis Bencfcia conferantur , & re-
fultaret quod prius per folem-
nes fuos Ambaxtatores, adjunc-
tos Nuncios notabiles , pro parte
Prælatorum & Cleri Regni fui,
atque Univerfitatis Parifienfis def-
tinatos ad urbem Romam, inter
cætera D. Johanni , tunc in fede
Apoftolici & Romanä fedenti
es » Cumque requiri, ex-
ortari, & moneri fecit, ut tales
exactiones per quas tales abufus
fequebantur, & perditio anima-
rum, fubmovere curaret .& pro-
videre non tardaret ; qui verbo
refpondit hoc fibi placere, & to-
taliter fubmovere velle ; fuper
hoc onerare legatum quem defti-
naturus erat, ut dicebat , ad
Franciam ; & quia nulla provi-
fio fequuta ef, licet jufté potuiflet,
atque juxta dicti Gregorii, & aliàs
de jure per feipfum providere
magis rit , in favorem & hono-
rem Eccleliæ volens fe in hoc ha-
bere, diftulit, & fuis Ambaxia-
toribus & aliis, pro Prælatis &
Clero Regni fui & Dalphinatus
deftinatis ad præfens Generale
Concilium-injunxit hanc provi-
fonem & remediationem profe-
qui, quam multipliciter, conan-
fus quidiam impedire, plus. cu-
rantes de quæftu, quam anima.
rum profectu.
Tum quia multiplicatum eft
fcandalum , & caufa nova adjunc-
ta, ex°eo quod D. Johannes olim
Papa, noviflime deftitutus, tefti
ficatur, & fe publicè facit audiri
ns unum millionem, & +00c0.
orenorum aureor. habet in di-
verfis locis repofita, & Colle-
ium DD. Cardinalium ad me.
de fummæ tantumdem præ-
fumitur habuifle , quorum fortè
major pars de Galliis procefle-
runt , quod Principes, Clerus,
& populus attendentes , magis
commoventur ad exquirenduim
remedium, cum diâæz pecunix
nullum profeétum feccrint, fed
plures animas maculaverinr, &
caufa deftitutionis diéti Johar-
nis, atque magni fcandali fue-
rint : ergo talis caufa tollenda ,
ne fimilia futuris temporibus eve
piant, & etiam contingant.
Et fi prædiéta locum non ha-
buiffent , vel habere poflent, fi-
cut tamen habent adhuc , di&æ
annatæ, & vacantiz, ac indebi-
tæ cjufmod. exationes funt tol.
lendæ, & totaliter fubmovendæ,
quia dant caufamr proximam Si-
moniæz committendæ in Curië
diverfimodè , nee Cu-
riam Romanam, & infinitorum
malorum dant occafñonem, &
quia funt, & fuerunt caufa, quod
venderentur Béneñcia Ecclcfafti-
ca & Prælaturæ, & D'ignitates, 8
mercarentur, ficut fuifle faétum
reperitur, eum D. Johanne olins
Papi, quod quando Simoniacum
non effet, ficut eft, tamen turpifli-
mum, abominabileque, & fcan-
dalofum valde eft. on
Mmm ii
A6
#
463 Preuves de l4 Non
Tum quia fub pretextu & co-
lore folvendi vacantiam fecun-
dum valorem & taxam antiquam
prætenfam, triplicatur , & qua-
druplicatur , juxta verbunt quo.
rumdam dicentium, quod ficut
offert juxta taxam, ita poteft of.
ferre & dare totum valorem
unius, vel plurium annorum, &
per hoc promoventur ambitiofi,
malè moriginati , illiterati, &
quibus defuht aliæ virtutes, re-
Curtunt ad pecunias ; repelluntur
boni viri, & virtuofi, non ha-
bentes pecunias, & futurum eft
de proximo , quod ficut fa&tura
eft, continuaretur in promotio-
nibus, & Bencficiorum diftribu-
tionibus , ftudia efficerentur de-
ferta , nullufque curaret fcire,
vel etiam ftudere, & poflet inde
pati Fides & Religio dhriftiana ;
propter defectum doctrinæ, m2-
ximum detrimentum. Sunt etiam
tollendæ , & removendæe ; quia,
juxta taxam Prælaturæ vacantis ,
cui committitur inquifido , &
proceflus, mercatur , & vult li.
mitare falarium quod afferit fibi
. debitum ab illo pro quo debet
relationem facere, & in fecuro
vult habere, antéquam referat,
prout in hic venerabili Natione
Gallicani, per egregium Doéto.
rem alterius Nationis, conque-
rendo fuit notabiliter ropofi-
tum, & aliquantulum ce unus
apertus ; videlicet, quia erat con-
Ventum cum tunc Papä , pro va-
cantiâ debere folvere tria millia,
qui relationem debebat facere,
volebat habere trecenta > quos
velle Hifloire
de fuo proprio folvit quinquai
ginta, & centum procuravit pars
propria, & fic, pro quolibet mi.
iario habuit c. fi fit Simoni:-
cum, judicent audientes; idem
facit Notarius qui {ctibitin pros
ceflu , Scutifer ape, & Scutifer
D. Cardinalis referentis, qui,
de more mittuntur ad Promo-
tum, ut plurimüm, ad intiman-
dum fuam promotionem , qui fus
falaria dicunt efle limitanda {e-
eundum dquantitatem vacantis
rum , & idem trium portarum
Ofliarii, & quamplures alii con
fimiles, qui non exprimuntur de
Oportebat detrahere de. Summi :
prædi@i, eo quod promovendus
fihil plus habebat, & tunc Papa .
præfenti. :
Tum quia Promotus in Curi,
Dee tales angarias cogitur elle
pañlivè ufurarius, & intrare mac
nus mercatorum ,; qui pro Quin-
gentis mutuatis volunt habere
mille, cum alio interefle, quod
clarè expertum eft , & adhuc co-
gitur ficri Simoniacus, propte
hujufmodi maculatas exa&ionss,
eo quod oportet , fecundum limis
tationem taxæ , pro Jure Sacrz,
vel bencdictionis munere, realiter
pecunias folvere, quod abhor.
rendum eft. |
Tum quia ex hujufmodi vas
cantiis infurrexit quædam tut-
ifima vænalitas, eo quod licet
Re commiffum pro aliquo n0e
tabili promovendo ad Prælatu-
ram vacantem., quantumcumque
notabilis & fufñiciens fuerir, nè
hilominùs pro omnibus aliis V0:
lentibus concurrere commiftis
tur , & quandoque cidem Come
miffario , quandoque diverlis; &
qui melids vacantem folvere po-
tucrit, & fe Commiflario gra
tum reddere , & apud camplos
_ Du Concile de Conffance. 46
res quibus pecuniz {unt nume-
randæ de folvendo certos & çau.
tos facere , ille fufficientior eft,
& præfe:tur aliis {ecundum mo.
dum quandoque obfervatum , &
indè fequuta funt fcandala di-
ver{a , & pro nunc taceamus illa.
Rurfus quia propter retinere
folutionem vacantiarum , deci-
mæ, & fubldiicharitativi, quan-
do imponuntur , & aliarum exac-
tionum hujufmodi vænum datus
eft Clerus, & libertas Ecclefaf-
tica fublata, & totaliter remif-
fa, & funt data & conceffa Prin-
cipibus & Communitatibus par-
ticipatio in hujufmodi exactio-
nibus ne AT at & null:
tenüs Clero affifterent, & ut ea
er brachium fuum fæculare pol.
ar facere exigere ; & ultra illa
alia tributa , & exactiones aliqui.
bus conceffa fupra Clerum ; ita
uod in pluribus Dominiis, facti
ne Præfati > Clerus, & quicum-
que Religiofi. deterioris condi.
tiones quam, Laïci ; quod forrè
Papa facere non potuit, neque
poteft, cum fit, in fubverfionem
& turbationem univerfalis ftatüs
Ecclefaftici , ab{orbendo privile-
gia &c libertates eorum quæ con-
fervare eos habent, ut in pace
& quicte valeant famulari , &
iram Poe populo placare.
Præmiflis igitur omnibus ftan-
tibus , dicere eas debitas, & exi-
gere pole , ut præfertur , & per-
tinaciter hoc tenere, eflet forte
hæreticum, & periculofum val-
dè: ex ipfs igitur, & quibuf-
dam aliis, de præfenti non ex-
preflis » & ex causà , & refulran-
tibus ex cis, & parte eorum, quæ
lufhcere ad hoc poterant , five
poffunt, conclufit rationabiliter ,
& de Jure hæzc Venerabilis Na
tie , & fuppoñta ejufdem ,; ma.
turà deliberatione habitä, dictas
vacantias, & annatas , quas ap-
pellant communia & minuta fer-
vitia, de præfenti, vel prætcri.
to, nec aliquo tempore, ut con-
tinuari debeant , nec per moe
dum tributi, feu debiti imponi
pofle Monafteriis, Ecclefis aut
Bencfciis aliis, feu perfonis Ec.
clefafticis, non effe debitas ; &
quatends de faéto, prætextu eo-
rum quæ prætericrunt , COnaretur
quis €as exigere vel levare, to-
talicer effe tollendas , & refiften-
dum etiam de facto. |
Modè ad caufas & rationeg
uibus nititur juftificare , & cau-
Ére fuam appellationem inter po-
fitam præfatus de Scribanis, 8
qui çam compofuerunt ; & fibi
adhærenges reftat refpondere. In
rimis enim dicit idem de Scri-
Bus , fuifle deliberatum in Na-
tione providendum efle in arduis
per fecretum fcrutinium , & ita
tuile practicatum , &c.
Re nobdeue quod in aétibus
particularibus , de quibus aétum
cft, quod per fecretum fcruti-
nium fieret delibcratio, ita ob-
fervatum eft : in aliis verd, in
quibus hoc fpccialiter aëtum non
eft, nequaquam 5 quia repugnat
honeftati : & naturæ Concilii,
& plenariæ libertati ; & quando
ita ordinatum fuiflet, non eft
fubftantiale forma, nec decretum
irritans in contrarium , & quia
Nationcs fingulæ deliberant apud
fe quæ videntur eis. utilia , vel
neceflaria, fine aliarum Natio.
num concurrentia, ficut fadtuna
Liz z
FE. ES SE me CRE RE ns RL à om mn
sers —
(l
|
464 Preuves de La Nouvelle Hifhoire
fuit de procedentibus in caulfs
endentibus , & committentibus
ant De in Curià Se
Apoftolicä vacante, quod non eft
de Jure , in quo deliberatum fuit,
& etiam conclufum in quibuf-
dam Nationibus, antequam fuif-
fet datum verbum in Natio-
ne Gallicana quæquidem Natio
conftringi non Fi nec plus
ancillari cæteris Nationibus ; &
ultrà , quandoque fuit aétum , ut
in a@ibus certis deliberaretur per
certum fcrutinium, in quo ki
folemniter , & debitè oppoñtum.
Quare fuper fallo fundat fe, &
nulliter præf. de Scribanis, cum
dicat ultra, & in Ordine, idem
de Scribanis appellans quod ma-
teriæ primo in Nationibus deli-
berari debent apud Deputatos 4.
Nationum ; &c. refpondetur ita
faétum fuiffe ; & quando non ef-
{et, fubftantiale non eft.
Cum dicit idem appellans effe
Papæ fubveniendum ab inferiori-
bus Ecclefiis , quas afferit defcen-
diflea Romanâ, &c. Refponde-
tur quod quilibet Epifcopatus de-
bet certos fuos re reditus ,
Fe dotatione, & fuftentationc
uä , five Epifcopi ficut habuit,
& habet Epifcopatus Romanus,
Ja fufhcerunt, & fufficere pof.
unt cum induftrià, & alia quæ
extraordinariè fupervenerunt ;
nam Abpoftolus ex induftrii quæ-
rebat fbi vium , ne quibus mi-
niftrabat, effet nimium onerofus;
& fi non fufficiant reditus Epif-
copatus Romani de præfenti, pri.
mÔ habet requirere fubfidium &
fubventionem à Clero fuæ Civi-
tatis , & Diæœccfis , deinde fuæ
Proyinciæ, & per modum fubfi.
dii caritativi temporalis, & ñoh
perpetui cenfus; & poftmodüm ab
aliis Eccleñis mediatè fubditis
poteft fubfidium benigniter im-
Poe ) Quæ , causè neccilarià
uppofitä , expreflâque, & ver,
non poflunt dencgare ad tempus,
nec tunc fortè venit extimatio
fubventionis , refpectu datæ tem.
pe per Fundatores Eccle-
lis , ut certum onus fupportetur,
aut aliquid aliud fiat fecundum
eorum ordinationer , ne fruftren-
tur ofdinatione ,; & intentione
corum , fed tantüm refpeëtu eo-
rum qua proveniunt ratione fpi-
ritualitatis, & dotis conftitutz à
Jure, ut funt decimæ, oblatio.
nes, portio Canonica mortuo-
rum , & fimilium. Quod autem
Ecclefiæ aliz defcenderunt à Ro-
mand , præcefhit Ecclelia Græca,
in quà primô fcdit Petrus An-
tiochiæ, & Chriftus Jerofoly-
mis, & fuerunt aliquæ quæ con-
tendebant de pari, & quæ pro-
cefferunt ab ea non yidentur del
cendiffe.
Verumtamen ab omnibus re
cognofcitur tanquam fuprema
Domina, & Magiftra omnium,
propter virtutes & merita corum
qui præfuerunt in eà, cujus ul-
tima non correfpondent primiss
nec propè. :
Subjunxit poftmodüm prafs
Appellans , quod fubveniendun
ef DD. Cardinalibus Re Coad-
jutores Papæ funt , ficut dicit.
Refpondetur quod D D- Cardi-
nales duplicem. habent ftatum :
rimævuum cujus retinent titu-
re , & principales Dignitates
in Ecclefis Collegiatis in urbe
Roman , obtincat, vel funt :
| Fa
et
£":::
du Concile de Conflance. 465
ratl Parochialium Ecclefiarum
cjufdem , & illo refpectu dicun-
tur Cardinales, id eft, Principa-
les, quod non competit eis ra c-
ose » quia multæ funt Ecde.
i& ,; ficut Ravennatenfes, quæ
+ LE Dignitates in eâ, Car-
inales nominat, & ita eft in plu-
tibus aliis Ecclefiis, in diverfis
Regnis » & Provinciis, & ex iftà
prima inftitutione eorum , pri-
um ofhcium fuit, & eft, & ef-'
fe debet confelliones audire, præ-
dicare, & etiam baptifare, quoad
Prefbyteros : Epifcopi verd Car-
dinales hoc habent facere & exer.
cere in fuis Diæœcefibus: & ifti
de fuis titulis, & eorum emolu-
mentis , ifto refpeétu debent &
tenentur Contentari , ficut alii de
Clero, in fingulis Diæcefibus; &.
fi non valent quantum valuerunt,
limitent expenfas, vel petant fibi
provideri debitè , & per modüm
Canonicum, & ille ftatus fuit in
Charitate fundatus, & valdè hu-
milis. Alium ftatum affumferunt,
quando Conftantinus Imperium
Occidentale contulir -Ecclefæ
Romanx , quia voluit habere Se-
natum , & quod Senatoriis vefti-
bus, honore, & ornatu decora-
rentur , qui ftatum illum repræ-
fentaret, &c illum tenent , & re-
præfentant D D. Cardinales, ut
dicit Innocentius, quorum Of-
cium cft Principi confulere, vi-
delicet Papæ, ficut confulebat
Principi tempotali. Sciens Conf-
tantinus Ecclefiam non poffe one-
ra talis ftatüs fufferre , nec ex-
penfas fuftinere, & quod ftatum
€orum propter hoc nollet admit-
tere , nif aliter provideretur ,
ko £ & dedit cis patrimonium
8 temporalia a ftatu corum ,
quod poftmodüm augmentatum
eft ; etfi illud occupatum fuit,
culpa & negligentia illorum cit, :
ficut fupraditum eft ; ideù vel
recuperent » vel fint contenti co-
rum priro ftatu, cum ftatus eo-.
rum nimium fit Ecclefiæ onero-
fus, & non cft neceflarius , ficut
prætendunt multi, maximè cum
tanto Ecclefiæ onere. |
Quod enim D D. Cardinales
funt Papæ Coadjutores, ficut di-
cit qui appellat, nihileft: fuper
falfo fe fundat, quia Epifcopi
funt Papæ Coadjutores, & fu-
pra Cardinales de Jure. Cardi-
nales verd Confultores funt Pa-
pæ: & patet, quia dudüm Car-
dinales, qui benè fervierant, in
corum remunerationem, & pro
quicte ipforum, promovebantut
ad Cathedrales Ecclefias. Patct
etiam quod 2 majores efle
videntur Cardinalibus; quia cum
floreret temporalitas eis data,
Ecclefia & Generale Concilium
limitavit ftatum corum ad viginti
quinque familiares tantum ; Epif-
coporum ver ad triginta, quos
contemnunt tamen hodiè, & per
violentiam eos & alios de Clero
opprimere conantur, atque vo-
lunt fibi facere tributarios, &
per eos faciunt nimis familiariter
{erviri fibi; nec pro quocumque
Prælato , etiam pronè adorante
eos , & fupinato in terrà, pone-
rent manum ad capellum, aut
falutarent eum, quod nunquara
aliquis Rex, aut Princeps fecit ,
nec hodiè permitteret ; cum im-
mediatè recipiant Epifcopi pote.
tatemm & dignitatem à Chrifto,
DD, verd Cardinales ab homine,
Nana
466 Preuves de le Nouvelle Hifhire
uoad ftatum affumtum fenato-
riè didum, & futurum eft atque
neceffarium in ftatu eorum pro-
videre, ut certus conftituatur nu-
metrus, ftatufque eorum limite-
tur : tacendo quod fierent tan-
tummodà temporales , ficut ali-
ui dixerunt, & quod in quoli-
bet Generali Concilio , qui benè
fe habuiflent , confirmarentur,
qui verd malè , cjiccrentur , &
ad domos fuas remitterentur,
quod non effet benefactum.
Cum ulterius fubjunxit appel-
lans quod Papa & Cardinilesfunt
in polfeflionc percipiendi à Præ-
latis annatas, prælertim in Domi-
nio Regis Franciæ, refpondetur
po fupra, & ulcra , quod nul-
us unquim FA titulus
percipiendi ; ctfi aliquando per-
cepcrint, hoc fuit per medium
permniflivæ potcftatis, & benignæ
tolerantie , quæ fecundum In-
nocentium, & quofcumque Doc.
tores, poteft revocari quandocum-
que, & cft mirum litteratos talia
pro fundaimento allegare , quo-
niam à cætcro fufferre, nec to-
lcrare intenduntur ; quia , quan-
do cilet cis aliter fubveniendum ,
contribuendum eflet per Natio-
nes, & Provincias, & talis pro-
vifio folutionis annatarum cflet
nimiüm excefliva; nam taxa va-
cantiarum , {ccundum quod {crip-
tum eft in libris Cameræ Apofto-
licæ, de Eccicfiis Cathedralibus,
& Abbatialibus Galliarum taxa-
tis , afcendunt ad fexcenta ro-
haginta feptem millia feptuagin-
tos quinquaginta francos , fine
Prælituris non taxatis, & aliis
in criorious Dignitatibus , & Be-
ncf.iis, quæ fcrè ad tantumdem
afcendunt, quæ Summa, infer
fex annos, ut clarè demonftra.
retur , intepraliter folvicur , &
fingulis annis divifa afcendit ad
ducenta millia , Prælaturis, &
minoribus Beneficiis junétis , quod
fi in fingulis Nationibustantum.
dem reciperent , & haberent,
afcenderet Summa, & eflent in
univerfo fex milliones nonaginta
feptuaginta feptem millia, &
quinquavinta f#orcni, quod ef.
fer exccflivum valdè, etiam quan-
do non folveretur, nif tota in
decennio,
Et ultra DD. Cardinales mo
derni obtinent in Gallià {ex Ca-
thedrales Ecclefias, &'alirs Di-
gnitates, & alia Bencñcia infini.
ta, quæ ferè , annis fingulis, af.
cendunt de fexaginta ad feptua-
ginta millia, É quo deberent
contentari , fine tanto queftu va-
cantiarum, & recurrere ad alias
Nationes , ut tantumdem eis fa-
cerent ; quod effet rationabiliüs,
Quando enim Italica, Germani-
ca, Hifpanica, & Anglicana Na
tiones tañtum facerent, eis effent
ad minds trecenta & quinqua-
ginta millia annis fingulis: de-
trahunt enim & obloquuntar Na-
tioni Gallicanæ , quæ fola plus
facit quam totum refiduum, &
fuftinct pondus diei, & æftus.
Quod autem communia fervi-
tla , ficut dicit appellans, de.
beantur propter fervitium quo
Communitati & Reipublicæ 1M-
re per Papam, & Cardini-
es, &c. Refpondetur quod Pa-
pa adminifirans juftitiam , & 16-
gnans ad ædificationem Ecclef*;
& falutem animarum , & non
propter {eipfum, fervit quam plo-
#‘
le,
‘ar
du Concile de Conflance. 467
_fimdm, & tahi ferviendum cflet
etiam realiter. Quoad DD. Car-
dinales, fi non debeatur eis, nifi
quia ferviunt , quam plures ex
gis de nihilo {erviunt ; imd no-
cent, & ofhciunt , fuper fedendo
ab expreflione caufirum , quæ
fuo tempore locum habere pote-
sunt.
+ Quando ulceriùs fubjungit ap-
pellans, quod fine vacantiis vi-
vere non poflent, attento quod
patrimonium Ecclefñiæz propter
{chifma, & malum regimen Ec-
clefiæ Romanx & Præfidentium
in ce, eft occupatum, &c. allc-
gat fuam turpitudinem, & de-
vorantibus fubftantiam fuam non
£eft dandus recurfus ad alienas,
& qui præfcderunt in Ecckcfa
Romanä fuerunt Cardinal:s, &
de co ftatu aflumti, & cos qui
præfuerunt, elegerunt DD. Car-
dinales , etiam qui funt moder-
ni, & prælumuntuür clegiffe me-
liores, qui, ut confitentur ap-
pellans , & fibi adhærentcs , to-
tum deftruxerunt , imputent €t=
go fibi iplis.
Etc cum ulte:iùs dicit, quod
-fi removerentur vacantiz, Car-
dinales fervientes Reipubl. non
haberent unde viverent, & fic
€as non deberi, nimià levitate
fuit conclufum in Natione Gal.
licanâ, &c. Refpondetur quod
ex fupradictis potcft apparere, fi
nimià levitate, vel digeftà deli-
beratione procefferit conclufio ,
& fi nimiài cupiditate conetur
impedire.
- Proccdendo ulteriüs dicit idem
appellans ;s quod procurantes fic-
si diétam conclufionem, erant
.‘dcbitores Camerz Apoftolicæ ,
&c. Refpondetur quod fi debi-
tores reputat propter vacantias
ee aflerit debitas, patet per
uptadicta , non efle dcbitores,
nec ctiam debiras, aut efle fol
vendas ; fi ex aliâ causà dicat eos
dcbitores, juftificat aétum.
Quod Sede Apoftolicä vacante,
ficut dicit idem appellans , nihil
fit innovandum, &+. Refponde-
tur quod nihil innovatur , fed
quod eft vitiofum & fimonia-
cum, fcandalofumque & indebi-
tum , tale efle Te naar & de.
clarari petitur.
Quando ulteriüs progreditur
anteditus appellans , quod in-
confultis aliüis Nationibus , ad
conclufioncm Natio Gallicana
proccffir, &c. Refpondetur quod
per medium Deputatorum alia-
ruim Nationum , qui omnes con
fenfcrunt quod de futuro tollen-
dx effent, Nationes confultæ vi-
dentur, & quod fupcr illis Na-
tio Gallicana deliberaret omnes
{civerunt Nationes, & etiam DD.
Cardinales, & ultra dcliberatio-
nem , motiva , & conclufionem
communicare voluerunt aliis Na-
tionibus , ad cffeétuim concurren-
tiæ, & provilionis dandzæ ; quod
D D. Cardinales per exquifita
media impediverunt, & inter
Nationces , non eft quæ in tantum
gravata fuerit, ficut Gallicana
in iftis exactionibus, & prop-
terea magis follicita efle débet :
& conftat , quia in Angliä nihil
recipit , nifi de Epifcopatibus,
qui funt pauci , Camera , nec
DD. Cardinales, nec paterentur
quod in eâ Cardinales obtinerent
Beneñicia. | .
1n Hifpaniis Pragmaticä-Sance
| Non ij
468 Preuves de la Nouvelle Hifhoire
tione fancitum eft Cardinales non
poffe obtinere Beneficia, & in
certis Regnis Hifpaniarum or-
dinatum , quod Camera nihil to-
taliter recipiat.
In Icaliâ verd Beneñcia , Præ-
laturæ , & Dignitates modici funt
valoris , & cum hoc , Domini
temporales , & communitates pro.
hibent , quando videtur, atque
cis placet, quod diéta Camera
nihil rccipiat; & noviflimè ci-
vitas Florentiæ , Papæ Johanni
qui tunc erat, & DD. Cardina-
libus in corum civitate exiften-
tibus, propter unicum abufum
uem Papa commifit in confercn-
do unam Abbatiam fitam in eo-
rum Dominio, privaverunt Pa-
pam poteftate conferendi in eo-
rum Dominio ufque ad quinqe
annos , nec tunc appellaverunt ,
& tamenper hoc perduntur fruc-
gus annatarume |
In Alamanià, in certis Diæ-
cefibus & Provinciis , percipit
aliquid , in aliis ver nihil ; imd
nec admittuntur litteræ Apofto-
licæ, nifi quantum Epifcopis pla-
cet, qui recufant in denegando,
& propterea Natio Gallicana ,
uia nimium grata fuit, & obe-
divie , nimium gravata eft , &
adhuc opprobriis laceratur.
Quando verd fubjungit fæpe
didtus appellans , quod minis &
rerroribus, & certorum Princi-
pum voluntatibus allegatis fue-
_çunt impeditæ voluntates delibe-
rare, &c. Refpondetur quod f-
cut didum cf, ad opprobria &
injurias prorumpit appellans, f-
bique adhærentes ; & appellatio-
mis compolitor, & benè intelli-
gicur » & falfum eff quod aflerir,
fed D D. Cardinales fuerunt if
ui incutiebant terrores, & in
erebant minas, atque dicebant
ne Prælatis, & aliis Notae
bilibus Viris Nationis Gallicanæ,
& corum familiaribus, cum ni-
mi aufteritate , ut liberè non
auderent quod confcientia diéta-
ret fuper illis exprimere, & ali.
quibus dixerunt quod inquirere
tur contra eos ad finem ie
tionis eorum ftatüs; altis dixe.
runt injurias , aliis vero fpem
dabant promotionis , & exaltæ
tionis ftatüs , de quo adhuc con-
fidunt aliqui , & familiares fuos
venire faciebant ad Nationem
Gallicanam, ad vociferandum,
& clamandum , ficut de facto fe
cerunt, ad deliberationem im-
pediendam : ultra videntes non
poffe impedire deliberationen
quæ ficbat ad invicem congre-
sai , omnes Protonotarios cur-
ores , & dquofcamque alios,
etiam mechanicos curiam fe-
quentes convocarunt, Auditores
| Palatii, Scriptores & Norarios, .
& ad fe venire fecerunt, & cum
gemitibus eis dixerunt, quod
Natio Gallicana fola per fe prz-
fumebat velle deftruere flatum
Papæ, & Cardinalium, Proto-
notariorum , Clericorum Came-
ræ, Auditorum Palatii , Scripto-
rum, Notariorum, Advocato-
rum ; Curforum , & cæterorurt
quorumcumque Romanam Cu-
riam fequentium, & iplam Cu-
riam maticare loquendo , & quoi
opportebat fe illis opponerc; &
in contrarium faborare , & con-
clufionem de non folvendo va
cantias facere per media ; ut 10%
admitratur pex alias Nationess à
! du Concile de Conflance, 469
fuit dubium & etiam periculum
de magnâ commotione contra
Natos de Galliis, nec talia at-
tentarunt , quando Natio Angli-
Cana, & eorum Rex Illuftris in-
terdixit tales exaétiones nolle plus
fuftinere in Regno fuo Angliz ;
& videntes propter hoc non
poffe proficere , quia rationabile
eft quod petitur , & irrationabi-
le quod impedire conantur , con-
verterunt fe ad appellationes, &
unam interpofuerunt nominibus
fuis, & aliam interpofuerunt feu
Anterponi fecerunt per di&tum de
Scribanis , aliam verd per M.
Johan. Ponceti, eorum Promo-
torem & Clericum , per tales op-
poftiones & appellationes impe-
dire, &illibrare volentes dicen-
tes vota fua, & in prædicationi-
bus publicis materiam procura-
runt prædicari ad intentum eo-
rum , & per verba magiftralia
notari non fibi propitios, quod
bene fuit intelletum ; quare ,
imponit aliis, apud femetip-
um, & fibi adhærentes quærar.
Quando enim fubjungit iple
idem ne quod ad diétim
conclufionem proceflum eft, fine
pus providendo D D. Cardina-
ibus ; Le in hoc Natio Galli-
Cana infufhcienter confulta fore
tollendas diétas vacantias conclu-
fit, &c. Refpondetur quodque ad
ipfam Nationem, fatis lautè &
amplè provifum eft DD. Cardi-
nalibus apud ipfam, in Bencf-
ciis quæ in ed obtinent, quæ af.
cendunt de fexaginta ad feptua-
ginta millia , ut fupradiétum eft,
& confultiffimé conclufit, & mi-
zum eft quod tanto tempore to-
Rravite
Cum ulterids dicit idem ape
pellans , quod de laudabili con
fuetudine protectio , & tuitio Ro-
manæz Curiæ, & Cameræ, Sede
Apoftolica vacante ad Cardinales
fpeétat, qui non fuerunt requifi-
ti in di&a conclufione , &c. Ref-
pondetur quod bene facit allega…
re confuetudinem pro titulo puta-
tivo, quia de Jure eft eis inter
did&um ne de fais Cameræ in
aliquo fe intromittant Sede A pol
tol. vacante ; & fi qua fit con-
fuetudo , eft occulta , & totaliter
ignota. Nec debuerunt vocaris
nec etiam requiri. Conclufo eft
Nationis, quz quoad Nationem,
refpettu aliarum Nationum eft
confultiva , & quoad totum Con-
cilium, eft querelofa , quam Con-
cilio at infinuare , &
apud eum profequi , ut remedie-
tur in eis, ut redeuntcs ad pro=
pria, fuis Principibus , Prælatis,
& Clero, qui ibi remanent, &
cæteris de populo poiline referre
diligentiam quam fecerunt , ne
videantur confenfum præbuille ,
aut acquieviffe telerantiæ abufi-
væ, in vacantiarum prædiétarum
præftatione , ut fi Concilium pro-
vifionem non dederit , confites
quod per eos non ftecerit.
Progrediendo ulteriès dixie
idem appellans, quod DD. Cardi-
nales caufa unionis ; Ref-
pondetur , quod utinam isa effet,
quoniam de præterito non fece-
runt , nec ufque nunc eft faétum 3
quid fict videbitur poftea. Nec
uoad hoc exprimuntutr, quæ 113
Ééto confiflunt, etiam de præ-
fenti, quæ contrariantur unionie
Cum dicit ulteriüs ille idens
appellans, quod removere vacame
Nan iij
470 Preuves de la Nouvelle Hifloire
cias cft fubverfio totius Ordinis
Clericalis, &c. Refpondetur quod
de inordinato & vitiofo ordine
vellet facere ordinem ad ipfius
commodum , nec curaret de nu-
trimento peccati, nec de quo-
cumque fcandalo , dummodo af-
fuant aurum & pecuniæ. Si de.
beat fubverti ordo Clericalis
propter tollere vacantias , potcit
videri ex jam præcedentibus.
. Ulterius præfatus de Scribanis
dixit quod atteftare fimoniam in-
tervenire in folutione earumdem,
ft venire contra vota plurium
Conciliorum, &c. Refpondetur
od nunquam in aliquo Gene-
rali Concilio fuit ordinatum,
quod quis poflit recipere pecunias
ut fpiritualia, aut Beneñicium con-
ferat, vel aliquem eligat ad Di.
gnitatem vel Prælaturam 3 fed be-
ne de jure Divino, Canonico , &
Civili, & per Generalia Conci-
lia repcriuntur talia prohibita,
uæ etiam damnant actum & con-
udiem.
Quando ulterius progrediturt
contra claram rei veritatem, &
infus confcientiam,videlicet quod
{olutio iftarum vacantiarum eft
onus reale, nec in hoc vèrfatut
aliqua obligatio perfonalis , cum
er aliammaneat Beneficium obli-
gatum, & non perfona, &cc. Ref-
ondetur quod mirabiliter jufti-
actum exiftis appellans , fi-
cut fupra didtui eft. Clarum eft
quod litterxæ promotionum haberi
non poffunt , donecobtalerit quod
etitur ab eo, feque & Monafte.
rium vel Ecclefiam obligaverit,
nec aliter-exigitur, nifi oblatum
fuerit. Modo fi ifta fit obligatic
| perfonalis , aut jura omnia fal-
lunt , aut eft perfonalis , nec pos
teft effe realis ; quia per obliga-
tionem quam facit de Monafterio
vel Ecclefia, non eft hypotheca-
ria, quia Dominus non elt, &
quia non poflidet tempore obliga-
tionis ; . non vergit inutilita-
tem Ecclefiæ vel Monafterii, &
quia ex turpi caufa , & quia fine
confenfu Monafterii vel Capituli,
& quia tempore fundationis non
fuit tale onus impofitum, nec pot,
per confenfurn illorum , qui con-
entire haberent neceffarid , aliter
non poteft efle realis. Et quando
effet hypothecaria ; adhuc difcu-
teretur prima perfona, quæ ant
hoc fuerat obligata: quo mutatÀ
erfonä , remaneat onus fuper Ec-
clefiam vel Monafterium quoddi-
mittit, non eft verum , nifi quan-
tum per retentionem didarum
litterarum , eumobligate faciunt
ad folvendum , in quo reperire-
tur obligatus fuifle Anteceflor,
& fic pollunt exigere ab utroque
totum debitum quando volunt,
& quod ita fic verum, patet É
formam obligationis quam obfer.
vant in talibus in Camerà Apof-
tolicà, & DD. Cardinales, quæ
talis eft.
Primd rubricat formam obli-
gationis Patriarchæ , Archiepif-
copi , Epifcopi, vel Epifcopls
feu Electi ; quandd , in proprié
& fequitur.
Vos , Domine Patriarcha; Âre
chiepifcope, Epicope vel Elee »
de Licentià Apoftolicé , nobisin
hic parte conce{si, gratis & fpontè
offertis dare, & promittitis, ê
donatis, pro veftro communi Îer-
vitio Cameræ SS. in Chrifto P.
DD. & Alexandri, divisé PF
du Concile de Conflance, 47h
videntià, Papæ V. & Sacro Col-
legio RR. in Chrifto PP. DD.
S. R. E. Cardinalium, videlicet
duo millia Aorenorum auri de
Camerä, boni & legitimi ponde-
ris, & quinque fervitia confueta
ro familiaribus & Oficialibus
. N. Papæ & DD. Cardinalium
prædiétorum : item recognofcitis
cidem Cameræ & Collegio ac fa-
miliaribus, & Offcialibus om-
nes illas pecuniirum quantitates,
in quibus prædiéta veftra Ecclefa
reperiretur in libris ipforum Ca-
meræ & Collcgii per aliquorum
prædecc{forum ot per{o-
nas obligata, quofcumque flore-
nos, cum quinque fervitiis, &
recognitis fupradiétis, promitti-
tis folvere & reddere nr cum
cffcäu, in Romanä Curià, ubi-
cumque fuerit , videlicet RRK.
in Chrifto PP. & DD. mifera-
tione Divirä, Henrico , Epifcop.
Sabinenfi, & Amedco S. Mariz
Novæ, Neapolitano , & de Salu-
ciis vulgariter Nuncupatis S. R.
E. Cardinalibus, ac Francifco
Cardin. miferatione Archiepifc..
Narbonenfi D. N. Papæ, & Sacri
Collegii Cardinal. Camerariis,
vel eorum fuccetforibus, aut De-
putatis ab eis ; medietatem fcili-
cet, in Fefto &c. & aliam medie-
tatem in Fefto, &c. Recognita
Ve:0 in alio fimili Fefto &c. Quod
f diétis loco & terminis diétam
Horenorum fummam , & quin-
Que fervitia confueta & recogni-
ta fupradi& t
fup a non folvatis, ut cft
diétum, promittitis redire ad Ro-
manam Curiaminfra quatuor men-
fis » poft elap{os terminos hujuim.
vel alterum eorumdem , imme-
diarè fcquentem, & coran dictis
DD. Camerariis, feu eorutm fuc-
cefloribus , aut Deputatis ab cis,
perfonaliter comparere , & indè
non recedere , donec per vos fue-
rit de præd. inregraliter {ati{-
fa&um. Super obligatione, vos
& Ecclefiam veftram, & fuccef-
forces veftros, ac omnia bona Ec-
clefiæ veftræ mobilia, & immo-
bilia, præfentia & futura, ubi.-
cumque fint, & confiftant : & ut
ficres vinculo fortioris obligatio-
nis obftriétus, fubmittitis vos,
& fucceffores veft:os Jurifdictio-
ni, & cohertioni diftorurn DD.
Cardinalium , & cujuflibet ec
rum infolidum ac etiam fuccef…
forum eorum & Deputandorum
ab eis, & de voluntate vefrà,
quniam hoc vulris, & petitis,
& -hanc Jurifdictionem in eos
prordgatis : gs DD. Camera-
rii, ac quilibet eorum, eamdem
Jurifdiétionem in fe fufcipientes
& fufcipiens in vos mandatum
faciunt & præceptum, ut de re
confeffatà , de folvendo diétam
Horenorum fummam , & quinque
fervitia , ac recognita fupradicta,
& de revertendo ad Rom. Cu-
riam, & de non recedendo ab eä,
abfque fatisfaétione , &c quod om-
nia alia & fincula fupradiéta cfh-
caciter compleatis, & attendatis.
Quod fi non feceritis, fufpenfio-
nem ab adminiftratione fpiritua=
lium & temporalium dictæ Ec-
clefiz, & ab exequuticne Ponti-
ficalium, & majoris excommunli-
cationis fententias, ex nunc, prout
cx tunc, in vos canonicà monl-
tione præmiffa proferunt in hiis
fcriptis. Comminanhtes nihilomi-
nùs di&i DD. Camerarii, & qui-
libet corum, fe contra vos dic=
RE ER ER RE D —
tentiis aftrium, quas ni
473 Preuves de la Nouvelle Hifioire
tum D. Patriarcham, Archiepif-
copum , vel Eleétum procefluros
& proceflurum, abfque aliä moni-
tione , feu vocatione, ad gravio-
res pœnas , & fententias fpiritua-
les & temporales, & aggravatie-
nes earum, prout eis, feu eo-
rum alteri placuerit, feu vifum
fuerit expedire : & quod vos de-
nünciabunt, & denuntiari fa-
cient per fe , vel alium , feualios,
excommunicatum ; fufpenfum ,
perjurum , & aliis pœnis & fen-
hoc in vos duxerint proferendas :
& D. Patriarcha, Archiepifco.
pe, Epifcope, vel Eleéte renun-
ciatis fuper hoc omnibus veftris
Privilegiis, Indulgentiis À pofto-
licis, impetratis, vel ji Hg
conceflis vel concedendis , qui-
bufcumque, & Beneficio appella-
tionis, & reftitutionis in inte-
grum, ac omni foro , ufui, præf.
criptioni, & juri revocandi do
num , & omni auxilio Juris Ca.
nonici & civilis, per quod con.
tra præmifla, de jure, vel de
faéto venire polfetis, ve] aliquod
| ant 2e & omnia & fingu-
a præmifla juratis ad Sanéta Dei
Evangelia, renere, fervare , ap-
probare, & in contrarium non
venire, direétè vel indircétè,
er vos , aut alium, feu alios, Si
verd ante fatisfaétionem hujufmo-
di, vos contingat Mori, cedere ,
vel transferri, & ille, vel illi;
ui ad regimen ipfus Ecclefæ,
vobis fubititutus , vel fubftituti
fuerint, intra quatuor menfes
oft fubititutionem & ditæ Ec-
clefiæz poffeflionem adeptan , de
rædiétorum florenorum fummä ,
Li
L 2
& fervipiis;aç recopnitis fatisface-
re non curaverit, feu caraverint ;.
ex nunc, prout ex tunc eafdem
pœnas & fententias, in eofd. {ub-.
ftitutos, & eorum quemlibet pro-
ferunt in hiis fcriptis, & infli-
gunt, prout dictum eft, & nar-
ratum autoritate ditorum DD.
Cardinalium, & nofträ, profc-
rimus in hiis fcriptis. Et vos D.
Pacriarcha, Archiepifcope, Epif.
cope, vel Electe , vultis quod per
nos Clericos vel Notarios Came.
tæ, qui fummus hic præfentes,
de præmiffis omnibus & fingulis
fant unum, vel plura publica inf
trumenta.
Similes formæ funt pro iifdem,
quando fiunt per Procuratores,
& idem pro Abbatibus. Et fic per.
tenorem ditæ formæ obligatio-
nis, conftat quod non eft reale,
fed violentum & perfonale , ficut
fupra diétum eft ; co quod, per
_litterarum retentionem ad hoc
compelluntur, & licer compolue-
rint formam ampliori modo quo
potuerunt ad juftificandum;, &
colorandum faétum fuum, verune
tamen vitiofa eft, & reprobanda
valde , & propterca nunquam fu-
er hujufmodi obligatianibus vo-
Po groffare inftrumentunm ;
nec copiam obligationis dare:
peccat enim in quatuor vel quin-
ue fubftantialibus , fecundum
per Juris , quod pet cv
bet intelligentem poteft claré in-
tueri, Nec etiam -Cardinales, aut
eorum prætenfus Camerarius un-
uam habuerunt jurifdictionen ,
nec habent poteftatem ad hoc quod
prætendunt.
Tum dicit ulterius idem de
Scribanis appellans , quod after
tis conventionibus per Regem Ëc
Perrum
rer Petrum de Luni fa@is » videlicet
L quod nihil debeat innovati, cum
no per hoc poilet impediri unio Ec-
de clefie, cum fit in vilipendium
ne. totius Chriftianitatis removere
5 E Vacantias . &c. Ref pondetur quod”
. rémovere caufam quæ preftat &
ee datocca 1onem peccati, & damna-
Br FOnis animarum, per quam etiam
Le parantur {candala, & fiunt; per
| Quam deftruuntur Ecclefiæ > &
He univerfaliter Perfonæ Ecclefiaiti-
“e Cæ Opprimuntur, & ftant in erro-
2 re, intentioque fundatorum Ec-
clefiarum & Beneficiorum frau-
datur » & per quæ opera pictatis
Impediuntur , & juftitia læditur,
| €ft adornare Chriftianitatem , &
. eam in debita devotione confove-
re : nec per hoc fit innovatio vel
” immutatio contra promiflum vel
. Conventum , & quando hæc faéta
| non eflent vel fierent, Romano-
< rum Rex illuftriffimus , ac omnes
alii Reges, & quicumque Chrif.
tiani haberent inctepare totum
Concilium Generale, quod mora
in hoc data fuiflet. Et ultra quod
de Lunâ , de quo modica fpes,
quod aliquid boni faciat, & per
hoc facilids inclinabuntur ad re-
cedendum ab ejus obedientiä.
. Subjungit quod ex illis appellat
ad Sedem Apoftolicam, & Sum.
mum Pontif. futurum & À pofto-
los petit, &c. Omittens Conci-
lium Gencrale fraudulenter. Non
. dubium quin deberet elle Judex
: Sen in causâ hujufmodi &
quod , fedet de præfenti, & ad
eum poteft haberi recurfus facili-
ter 5 & appellando ad Papam,
T° tantum facit, caufa diffugii : nec
: Papa viderctur elle Judex compg-
citids venient qui obediunt Petro
du Concile de Conflance: 473
tens, eo quod fit pars formata,
& ejus Camera Apoltolica, &
confilio Cardinalium in hoc ute-
<etur, qui affetum quem ad hoc
habent oftendunt.
1dco ex premiflis, & refultan-
tibus ex eis,tam conjunétim,quam
divifim, appellationem didi de
Scribanis, neque aliam interpofi.
tam nomine ann DD. Car-
dinalium, & corum Colleoii,
neC aliam interpofitam per M.
Johann. Ponceti, feu quofcum-
que ‘alios in materià hujufmod,
& ps occafione, hæc Vene-
rabilis Natio, propter hoc folem-
niter Congregata, maturâ deli-
beratione habità , non duxit ad-
mittendum, nec eos admittit ap-
ptllantes , nec eorum frivolis ap-
pellationibus, vel alteri earum
cfle deferendum, neque defert.
Parata eadem Venerabilis Natio,
& fe offerens velle refpondere ple-
niüs ac fingulariter,de finguliscau-
fis , ex quibus caufantur , & juftia
fiçare nituntur di&i DD. Cardi-
nales, & diétus Ponceti, appel-
lationes per eos fuis nominibus
interpoflitas , quarum copia, etiam
fai debitä dilizentià haberi non
potuit, quandocumque dabitur ,
vel haberi poterit ; protcftando
etiam de fpecificatione quorum.
dam hic non expreflorum.
Hanc refponfionem cifdem de
Scribanis , Procuratorique Colle.
gii ditorum DD. Cardinalium,
& ipüs Cardinalibus, & præfato
Ponceti, finguli fingulis & qui-
bufcumque fuis adhærentibus , &
adhærere volentibus eis, con-
junétim & divifim, pro Apofto.
lis ad quos teneri poffet, dans,
& cis faciens, & Præfidens ejufd,
Oo0o
474 Preuves de l# Nouvelle Hifloire
Nationis, de confenfu, & man-
dato totius Nationis. Proteftans
eadem Venerab. Natio, & Præfi-
dens, ac fingularia fuppofita ejuf-+
dem , maximè & fpecialiter defti-
nati pro parte Plioe , atque
Cleri Galliirum, ad hoc Gene-
rale Concilium, de profequendo
eorum receptam conclulionem
apud præfens Generale Concilium
& ubicumque de Jure debirè po-
terit, & liccbit, & de eam re-
ferendo , intimandoque & fcri-
bendo Serenifl. Francorum Regi,
& Germano fuo Regi Siciliæ Lu-
dovico nominato, Illuftri Duci
Aquitaniz , Primogenito Regis
Francorum llluftri, cæterifque
Ducibus ac Comitious , ac Baro-
nibus, Galliarum Prælatis, &
illis de Clero, qui in partibus re-
manferunt , Nobilibus, & illis
de populo omnium Galliarum, ad
ipforum excufationem & exone-
rationem, & ad debitam provi-
fionem confequendam.
Poftimodum verd , die Jovis vi
ccfimà otaâ di&i menfis No-
vembris , anno à Nativitate D.
fupra diéto, de Mandato didi
D. Patriarchæ Prældentis, fuit
dia Natio Gallic. poft pran-
diuin , in loco folito congregata,
in quà Congregatione venerabilis
& circumfpectus vir M. Poncius
Simoneti Sacræ Thcolroiæ Pro-
feffor fupra nominatus, petiit pri-
mù , quod DD. Deputati pro Na-
tione Gallicanä predi&tà , fuper
fidto vacanciarum, ad follicitan-
dum alias Nationes faciant dili-
gentiam apud alias Nationes quod
Confentiant, ordinent, & conclue
dunt quod diétæ vacantiæ tollan-
tur omnino.
2°, Quod legatur in di&i Con:
gregatione diétæ Gallicanx Natio-
nis refponfio faéta appellantibusde
pe fupra fit mentio. 3°. Quod
uper hiis, & omnibus Connexis
groffentur inftrumentum&e inftru-
menta, & quod Notarii diétæ Na-
tionis in primaCongregationeejuf.
dem Nationis oftendant minuta
fuper hoc faéta, & confeéta. Poit
quamquidem petitionem fuit in
dia Nationeappunétuatum,quod
craftinä die, in loco prædiéto le-
geretur pese refponfio præfs
tis appellantibus facta, prout in
fupra fcripto quaterno continerur,
& quod fuper omnibus aliis fat
bona diligentia.
Et fubfequenter die Lunzfecun-
dâ menfis Decembris, anno fupra
dido, de mandato diéti D. Prx-
fidentis fuit dicta Natio Gallicana
in Refetorio Domus FF.Prædic:-
torum Conftancienfium poit pran-
dium nn , in qua Congre-
gatione fuerunt multa propolita
& petita ; ‘inter qux præf. M.
Poncius Simoneti petit legi ref.
ponfionem, & À fotos fuper fac-
to prædiét. vacantiarum, fupra
diétis appellantibus fadam, &
datos | cum ufquequaque null:
lecura facta fuerit de eifdem in
Natione prædiétà, quàâ petitioné
fa&à, placuit Nationi quod lege-
rentur refponfio & Apoftoli prt-
di&i, prout in quaterno dato &
fuperids defcripto continentur :
quemquidem quatérnum decem
& leptem folia papiri, ab utra-
que parte defcripta continentem;
ezo Johann. Guiardi Notarius
” publicus infra Ss legere in
1
cæpi ; & cum qui medietatem
perleciflem, & effet hora t:1d2 ;
du Concile de Conflance. 47S
pin fuit à nfe per mulros, fi
upererat multum ad legendum, &
ego rcfpondi quod nondum erat
lea medictas, & cum attædiati
effent ; dixerunt quod craftinä die
refiduum legeretur ; & multi cla-
maverunt & dixerunt quod com-
pleatur le&tura : & tunc D. Joh.
Patriarcha Conftantinop. fupra-
dictus recepit quaternum præ-
didtum, & lc@uram perfccit uf-
ue ad finem : de quibus omnibus
& fingulis fupradictis RR. in
Chrifto PP. aliique Domini &
Magiftri, DD.Anicicnfis, Vauren-
fis, Silvanectenfis Epifcopi, Pon-
cius Simoncti, Oliverius Guen-
net , ac etiam opponentes & ge
pellantes fupradicti, & nonnulli
alii diverforum ftatuum de didtäà
Natione, in diverfis Congrcga-
tionibus did&æ Naticnis, ut fupe-
riüs defcribuntur , petierunt &
requificrunt diverfimodè, & di-
verfis vicibus fibi per me Johann.
Guiardi, & M. Michaelem Bo.
lofonis Notarios publicos, & ad
confcribendum aa, propolitio-
nes, conclufiones , & alia in Con-
grevationibus diétx Nationis fac-
ta & fienda per ceamdem Natio-
nemDeputatos, Ordinatos & Elec-
tos, & quemlibet noftrum fieri
& conficiunum & plura publi-
cum & publica inftrumentum &
inftrumenta. : |
Aa fuerunt hæc Conftanciz ,
anno , indictione, diebus , men-
fibus , horis , loco , & Congrega-
tionibus, quibus fupra. Præfen-
fibus, RR,. in Chrifto PP. & DD.
Johanne Patriarchà Conitanti-
nop. Johann. Patriarchi Antio-
cheno, Præfidente di&tæ Nation.
Matino Aucbatgof , Stephano
| Dolcnfi, Alaro Leonenfi, Vita-
! Je Tholonenfi, Johann. Vauren-
fi, Ogerio Auguftenfi, Johanne
Silvancétenf Epifcepis, Johanne
Ciftercienfi, Petro S. Maxentii
Monafteriorum Abbatibus.Jorda-
no Morini , Petro de Vuerfaliis
Sacr. Thcol Profefloribus , Se-
renifl, & Chriftianill. Dom. Nof-
tri Francorum Regis Ambaxiat,
Petro Cauchdn vice Domino Re-
menfi, Petro Salemenis Ord, FF.
Minorum in Theologià M:pgif-
tris, Illuftriff. Principis Johan-
ms Buroundix Ducis, unà cum
dito D. Epifcopo Atrcbatenfi
Nunciis, & Ambaxiatorilus.
.Urfino Talcvende, Nicol:io de
Gonncfliä,Mathæo Rodel in dié&tà
Sacrà Theolog. Magiftris ; Joh.
Hugoneti, Ægidio Âcaric in utro-
que Jure Licentiatis. Petro Caie-
tani Canonico Conforanenfi ,
litterarum Sacræ Pœnitentiariæ
Scriprore, Johanne de Monte
acuto Notario publico, & non-
nullis aliis DD. Prælatis, Magif-
tris & Doctoribus, ac Princi-
pum, Prælatorum, Univerfiratum
Studiorum , Capitulorum, Ccn-
ventuum, & aliorum diverforum
didtæ Nationis Gall, Nunciis,
Procuratoribus, & Ambaxiatori-
bus, multifque aliis Notabili-
bus & egregris ac fcientificis vi-
ris, in grandi numero, & multi-
tudinc copiosä, diverfis vicibus
ad præmifla teftibus vocatis {pc-
cialiter, & rogatis.
Et fubfequenter interpolatis
aliquibus dicbus, & menfbus ,
difcretus vir Jacobus de Sabau-
dià, Apoftolicæ Sedis Curfor,
die Vencris, vicefñimä menfis M:r-
jii, circa horam Vefperarum,
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+ F- = _— D ee ou ml
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476 Preuves de la Nouvelle Hifloire | |
, gnno à Nativitate D. 1416. In-
ictione 1x. mihi Johann. Guiar-
4 Notario publico infra fcripto
Præfentavit & exhibuit quifdaim
Litteras Patentes à R. P. D. An-
gelo de Ballionibus de Perufño De-
cretorum Doctore, Archiprefby-
tero Ecclef. Perufinæ, Sedis A pof-
tolicæ Capellano, ipfufque , ac
ejus Camerarii, & caufirum Ca-
meiæ Apoftol. Generäli Auditore
emanatas, & fub Sisilli proprii
dite Curiz , quo utitur, im-
preflione Sigillatas, & Signo Cy-
ni de Lombardis, diétæ Curiæ
Notarii fignatas , meque mo-
nuit, ut in diétis litteris contine-
tur ; mihique dixit, quod M.
Michael Bdlofonis erat, & fuc-
rat bene certificatus de præmiflis
litteris ; quibus fic perdiét. Cur-
forem peradis, copiam ditarum
litterarum petii, quam mihi tra-
didir Curfor præfatus, & de dic-
tà copiä , cum præf. originali-
bus litteris, collationem feci di-
ligentem quarum litterarum te-
not , de verbo ad verbum fequi-
tur, & efttalis.
Angelus de Ballionibus de Pe-
rufio Decretorum Doctor Archi-
prefbyter Ecclef. Perufinæ, Sedis
Apoft. Capellanus, ipfiufque, ac
us Camerarii, & caufar. Curiæ
Éameræ Apoîit. Generalis Audi-
tor, honorabilibus Magiftris No-
gariis five Tabellion. & Scribis
ublicis per inclitam Nationem
Gallicam in præfenti Sacro Con-
cil. Conftancienfi exiftentem , ad
confcrisendum & publicandum
gefta feu perdiétam Nationem ge-
rend: , feu deliberanda fpecialiter
Deputatis, falutem in Domino.
Querclam pro parte Vencerabilium
Ed
& circumfpedtdrum viroràm
DD. Procuratoris Fifcalis Sedis
& Cameræ Apoftol. necnon Cle-
ricorum Sacri Collegii DD. S.
R. E. Cardinalium recepimus ef-.
feétualiter continentem, quod
cum per aliquos de Natione prz-
_ didtà afferatur in eadem Natione
deliberatum fuifle , & conclu-
_fum, quod deinceps annatæ in
Rom. Curiä folvi confuetæ, om-
nind remitterentur, & nullate-
nùs folverentur, & per nonnul-
los alios Nationis præfaræ con-
clufioni hujufm. oppoftum con-
tradi&um rie & etiam appel-
latum, & appellationibus hujuim.
etiam refponfum ; & plura diam
conclufionem præcedentia , &
præambula, & plura alia conco-
mitantia, & connexa, & alia
etiam inde fequuta dependentia,
emergentia , & cætcra quæ ad rei
veritatem , & ejus Clarificatio-
nem , & verificationem non mo-
_ dicum facere &:fervire videan-
tur, & per aliquos, ut afleritur
eftis requifiti, ut obmiflis, feu
prætermiflis oppofitionibuss con-
traditionibus , antecedentibus,
præambuks, concomitantibus, &
connexis ,; necnon appellationi-
bus refponfionibus , dependenti-
bufque, emergentibus, & inde
fequutis, ditam prætenfam con-
clufionem tantüm nudam, & cru:
dam, quæ nequaquam unifor-
mis , aut concorditer facta exti-
tit, & abfque circumftantiis {uis
debitis in formam publicam 1€-
ducatis , & etiam formam publi-
ci inftrumenti expcdiatis 5 quod-
que nos voris eorumdem annueré
volentes, licet pro parte dido-
ru Procuratoris Fifcalis. Sedis
L
sis :
du C oncile*de Conflance. 477
Apoft. & Clericorum aliàs pluries
debite fueritis requifiti , utipfis,
pro di&æ Sedis, & Sacri Collegii
inter ele, & cæteris quorum in-
tereft , de præmiflis omnibus in
bonàâ, & debité formä , nihil de
contingentibus omittendo , inf-
trumenta publica faceretis, &
expediretis, mediante falario com-
pet > quod tamen ufque nunc
acere diftuliftis, grave damnum
Sedis & Camerz Apoñtol. & Sa-
cri Collegii DD. Cardinalium
rædictorum prævideatur , ac
GR re Rom. Cur:æ
violationem. Super quibus à no-
bis idem Procurator & Clerici
præf. Sedis ,Cameræ, ac Colle-
gii prædiétorum nominibus, de
opportuno remedio fibi provideri
imploraverunt , vobifque inhibe-
ri, ne dedictis prætensà conclu-
fione , & aliis ditum proccflum
concernentibus alicwi in publicä
formä tradatis fruftratim fepara-
tum vel divifum, contra formam
Juris ,"& Stilum Officii Tabel-
lionatus 3imd quod vos utrique
fimul in formam publicam ee
catis , & cis, & quibuflibet pe-
tentibus quorum interfit tribua-
tis.
Nos igitur Auditor præf. nôn
valentes, neque- volentes alicui
debitam & poftulatam juftitiam
denegare , fed eam potiüs,ut te-
nemur, unicuique debitè minif-
trare, vos omnes & fingulos præ-
fenti tenore requirimus, & mo-
nemus, & per quemcumque Apof-
tolicæ Sedis Curforem moneri vo-
lumus , & mandamus, vobifque
nihilominus, & veftrum cuilibet,
in virtute Sandtæ Obedientiæ,
& fub excommunicationis pœnà»
quam in vos, & veftrum quem-
libet ferimus in hiis {criptis, nifi
feceritis quæ mandamus , diftri&à
præcipimus , ac præcipi volumus,
vobifque , & veftrum cuilibet
diftridids inhibentes, Je
vos, & quilibet, feu alter vef.
trum hujufm. prætenfam conclu.
fionem , oppofitiones , contradic-
tioncs , appellationes, & alia fu-
ee ependentia & connexa, :
ruftatim , aut de perfe, five di-
vifas ,aut feparatas , nulli pero.
næ tradatis aut publicetis ; imà
eas, & utrafque , feu quamlibet
earum, fimul & in uno contextu,
ac fub eadem publicatione, qui-
buflibet petentibus alligatas ex-
pcdiatis, atque tradatis ; veftià
tamen competenti mercede reccp-
ta, & femper falvâ. Verum fi vos,
aut aliquis alius ex præmiffis fen-
feritis , aut A gravatum,
compareatis aut compareat Co
ram nobis, caufÂm veftri, aut
aliorum gravaminis oftenfuri vel
oftenfurus, atque recepturi , vel
recepturus à nobis jus, & jufti-
tiæ complementum : alioqui , fi
monitionibus & mandatis noftris
hujufm. non parucritis cum effec-
tu , addeclararionem , denuncia-
tionem & publicationem dit&æ
excommunicationis fententiæ , &C
alias ut Juris fuerit, contra vos,
& veftrum quemlibet procede-
mus, veftrâ contumaciä nonob-
ftante. Datum Conftanciæ Pro-
vinciæ Maguntinenfis , in audien-
tiâ Domus noftræ refidentiæ, &
fub Sigilli proprit dix Curiæ
quo utimur ; imprefhone Sigilla-
tum, die Jovis xrx. menfis Mare
tii novæ indictionis , fub anno à
Nativitate Domint 1416. Signa-
Cooiij
Er
478 Preuves dé la Nouvelle Hifloire
tum Cynus de Lombardis & J.
TN Guiardi.….
blico inftrumento alià mant
. xalis
Et quia ego Johann. Guiar-
_ di Clericus Pitavienfis Dio-
cœfis publicus Apoñtol. & Im-
periali autoritate facri Genc-
Concilii: Conftancienfis
ro Natione Gallicani, & ejuf-
em Nationis Notarius, præ-
miflis omnibus & fingulis , dum
. ficut fuperius defcribuntur in
. Congregationibus dix Natio-
. nis, diebus, & horis interpo-
. Jatis dicerentur, proponeren-
tur, refponderentur , agerene
- tur & fierent, unà cum DD.
teitibus fupra fcriptis præfcns
fui, eaque fic fieri, vidi, &
sudivi , ideù huic præfenti pus
JC
in feptem membranis congluti-
natis fideliter fcripto, manu
meà proprià me fublcripf, &
fignum meum confuetum appo-
fui, in fidem & teftimonium
omnium & fingulorum præmif.
forum requifitus fpecialiter, &
rogatus. Conglutinationes au-
tem figno-meo prædicto figna-
tas, necnon dictiones in fine
rtf. inftrumenti, ante meam
præfentem fubfcriptionem, poft
dictionem Lombardis, &ante
fignum meum manuale , ad f
na diverfa pofita, approbo, ne
| 4 eifdem hæftari valeat, feu
- quomodolibet dubitari. .
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SUPPLEMENT
AUX PREUVES
DE LA NOUVELLE HISTOIRE
DU CONCILE DE CONSTANCE.
PROCESSUS PRIMÆ SUBSTRACTIONIS
faite Dom. Beneditto in Francia.
Ex MS. Harleianse.
Arojus, Dei Gratia, Fran. | dentes, compellit nos fincera f-
AN. corum Rex , univerfis Chrif. | des, confcientia urget, & ipfim
ti fidelibus , falutem in Domino, pulfat Ecclefiam, ut accingentes
aC reintegrationem S. Matris Ec- | nos Operi, Regum, ac Princi.
clefiæ totis mentibus anhclare. pum aliorum Bi auxiliis, ad
Rex Æternus, pia miferatione, |. integrandam caulam Domini, ip-
femper fitiens Aanimarum falutem, | sa + fugatä , totis
fuofque adcptionis filios, in fui | conatibus intendamus. |
Corporis charitate connectens , Sanè jam novit ferè populus
*
Ecclefiam ipfam fuper firmam pe- | univerfus, ærumnas graves om-
tram flatuit , ac à femitis quæ- | nibus deflendas Chrifti colis, la
rentium ambitiofo cultu pretio- | mentabilemque fciffuram , qui-
fam fervam, pro vitandis hoftis | bus poft obitum fælic. record.
antiqui laqueis pedes docuitpro- | Papæ Gregorii XI. ipfa Dei Ec-
hibendos ; ut quærerentur non | clcfia premitur , ob nimiam am.
materiales , fed fpirituales qui- | bitionem retinendi ipfus Princi.
dam nummi, & in eifdem filiis | patum : duobus enim fuper eo
inconcifa charitas , ac perpetuo | ambitiosè cettantibus, orti funt
in ipfa etiam indiffutilis unitas | errores mortiferi, & diffidentia
foverentur : in quâ non hæc,fed : corda inter eos, quos in verà f-
abhominationem defolationis vi- ‘ de Chrifti charitas propagavit,
2
4389
Vah! ingentés rancores & odia ,
uos folet Ecclela ipfa fopire,
Ce funt , non folum exhære-
dationces , ind & ftrages multo-
rum , ac per iplos, Vah!infur-.
rexere.etiam inter plurcs Prin-
cipes, Magnates, & populos fre-
mius Guerrarum, ingentes ran-
cores, & odia, quos Bee etiam
ipfa fopire , ac per ipfos errores,
rout credendum , fummeque do-
PE eft , perditiones quam
plurium animarum : ac fi multz,
proh dolor ! fimili fubfunt peri.
culo, contendentium ipforum exe-
cranda ambitio fatis pandit : quo-
rum quifque fuæ ambitioni in-
tentus , & düm integrè habere
non poteft, contentus , ut faéta
probant, Principatum partis obc-
dientiæ fuæ, ac retro ponens
quod ex quo, propter Eee
vam, & induratam oppofitionem
partis adverfantis fibi, apud il-
Jam non poteft perficere, pro tan-
to fcandalo , videlicet perditio-
his animarum vitando, tenetur à
fuo Regimine declinare , nedùm
ad abolendam hujufmodi perditio-
nis caufam , Ecclefiæ videlicet .
unitatem procurandam , non va-
cat , immd illi modis omnibus
obftare ftudet, ac hujufmodi fcif-
furæ feu fcifmata , etiam hunc,
& illum promiffis & muneribus
a ane » perpewium minif-
trare fomentum. Oh crudelis
inhumanitas ! oh crudelitas inhu-
mana ! pro contegendo vefte mol-
li , altoque ftatu , & delicatis
edulis uno fovendo cadavere, nul-
lus eorum curat plurium interi-
tum animarum ; & ubi charitasà
ubi pictas > ubi Curæ Paftoralis
profeflio à |
Preuves de la Nouvelle Hifhoire L
Violatur certè perperam pet
eos facta profeflio, in affumtio-
ne cujuflib:t, düm ipfus Eccles
fiæ non quæritur realiter unitas,
fed à contra fcifmatis durabilitas,
hiis ambitiofis, immd criminofs
& damnatis, a@tibus procuratut:
LL: ob caufam , quantis malis
cclefia ipfa fit obfita , quot fub-
jaceat difcriminibus hic texere
longum effet.
Sed ut multa brevitas ipfa per-
ftringat, videre eft eamdem Ec-
clefiam cum Hieremià plangen-
tem , quod fedeat fola civitas ple.
na populo, & quafi vidua Domi-
na gentium, Princeps Provincia-
rum facta fit fub tributo, |
ranfque ploraverit ; jamdudum
non fuerit vir qui confolaretut
cam ex omnibus caris fuis. Häc
etiam ex re fidens improba Paga-
norum progenies, jam pridem in
Chrifti Lées infremuit , Jam
patratis Chrifticolarum plurium,
uippè diverfarum Nationum
Araoibus , limites fibi vicinos 1n-
vañt, ubi deleto Domini cultu,
& honore nominis Chriltiants
ah! peflundat &e conterit Eccle-
fiam antedictam , ufque ade0 ;
quod adjunétis præmillis ; vero
columna Dei viventis pene VE
detur nutare , & fummi Pif.
catoris Sagena cogitur procti-
lis intumelcentibus , in na
fragii profunda demergi ; nl?
Reges atque Principes Chriftianis
ut debitam reddant rationem d€
Imperio fuo Deo, commoveil
tur juxta debitum, contra rs
diflipatores Eccleliæ undè fpiri-
tualiter nati funt. |
Quam, & fi ad Reges iplos &
Principes -Sacrorum (Canonum
docemus
12]
Ur Se
DL
Ut
vh
"
Du Concile de Conflance. 481
docemut eloquiis,debito Chriftia-
næ Religionis fpcétat videre tem-
poribus fuis pacatam. Nos,qui, in-
ter cætcrosOrthodoxos Reges vin-
culo fpirituali adftringimur, velut
devotus Ecclefæ filius , more pro-
genitorum noftrorum , maternis
crumpnis gemitibufque compafli,
Continuantes quoque actus reco-
Icndæ memoriæ Dom. Genitoris
noftri , qui multa per tempora
apud cæteros Chrifticolas Reges ,
er folemnes Ambaxiatas, cre-
de repetitas vicibus , ut vellent
ad Ecclefix unitatem intendere,
fummoperè laboravit , ad eofdem
Reges , poftquam D. Genitor
nofter fpiritum rcddidit Almo Pa-
tri, ob ipfas eafdem caufas mi-
fimus Ambaxiatas frequentes, ac
demüm non fingulares, fed cum
ipforum Regum , & Principum
auxiliis & favoribus Ecclefiæ la-
Ceratæ , tantifque , proh dolor!
agitatæ turbinibus , integratio-
ncm fincero corde procurare vo-
Icntes ; requifiti maximè fuper
hoc , tam ‘per omnes fœl. rec.
Clementi, quam per certos cjus
advcrfario obedientes , Reges , &
Principes, quin etiam per adver-
farium ipfum, fpondentem inter
cætera, nihil de contingentibus
obmittendo.
Præterca, & per Regni noftri
Prælatos » ac pradilcétam f-
liam noftram Univerftatem P:-
rificnfem pluries invitati, fumfi-
mus fidei micantem loricam , &
accinéti gladio Divinz leyis, pel-
tam confcientiæ carpfimus, ad
conterendum,talium Comitati au-
xiliis, ss malignatus cft inimi-
fus in fanéto. Itaque tunc , ne
fantum obceflemus filentio , & dc-
fidiâ, quantum verbo & folertia
poteramus prodeffe , excitavimus
Clementem jam diétum, ad fæ-
vam hujus dolendi {cifinatis cli«
dendam peftem : & fuper hoc,
is ipfum, quantum fuit pof=
ibile adhibuimus operam dili-
entem. Succeflivè, Sede Apofto-
les per obitum di&i Clementis
vacante, languoris ipfius Eccle-
fiæ , & gemituum non obliti,
fcripfimus Sacro Collcgio Cardi-
nalium , ut different füturi clec- .
tionem Pontificis, quantum per
hoc , ceflione adverfarii levius
pe , præfati fcifmatis evul-
io faciliüs fequi poffct.
Verüm Cardinales ipfi, priuf-
quam noftræ fuper hoc cis de
tæ litteræ ad ip{orum pollent per-
venire notitiam, intraverunt Con-
clave , ubi de futuri Pañftoris
Eleétione | deque Ecclefx unita-
te, quam mceliüs poterant., ut
tenebantut, tractantes , fingula-
riter finguli, ad S. Dei Evange-
lia, ut inde nobis debitè patuit,
promifcrunt , & juraverunt pro
Dei fervitio, unitate Ecclefix fuæ
fanétæ , ac falute animarum fide-
lium, omnique abfque dolo frau-
de, & machinatione quibuflibet,
ad unionem Ecclefiæ, & fincm
ponendum fcifmati , quantum in
cis effet, quantumque pertinerct
ad eos, Fes fideliter , &
etiam diligenter , nec ad eam
differendam darent Confilium vel
favorem, dircétè, vel indircétè,
publicè , vel occultè : quin im-
mù , quilibet corum, etiamfi ad
Apoftolatum aflumtus effet, fer-
varet fanè & veraciter hxc om-
nia, fine machinatione , excufa-
tionc ; vel dilatione quibuflibet,
V'pp
482
etiam ufque ad ceffionem inclu-
fivè per ipfum de Papatu facien-
dam, fi Cardinalibus qui tunc
crant, vel eflent in futurum de
tunc exiftentibus , aut RE
ti eorumdem id expedire videre-
tur, pro bono Ecclefe & uni-
tatis prædictæz, prout hoc latiüs
per Ccdulim fa&am in Conclavi
iplo ; fubfcriptamque manibus
p'opriis ipforum Cardinalium
clarè patct. |
Modo faétà & fubfcriprâ per
fingulos ecfdem Cardinales ejuf-
modi Cedulä, elegerunt de ipf<
rum gremio, exiftertem cumeis,
in eodem Conclavi , Petrum tunc
Eardin:lem dictum de Luni,
poft ejus affumtionem hujufmodi
nuncupatum Bencdiétum : quo
ad regendam Petri naviculam fic
affumto , juravit folemniter ,
prout nobis verè nuntiatum ef,
hujuimodi juramentum. Subfe-
quenter , aflumtione fu nobisil-
hcù nuntiatà ; cxultavit cor nof-
trum in Domino, ei gratias in-
numeras evimus , fperantes qu°d
de ipfus medium, attulerat ne-
is Deus, circa præfatim inte-
grationem Ecclefiæ d.fideria cor-
dis noftri: paftinodüin ver iple
arte fuè per ejus Ambaxiatores
LE annes binà ice nobis exponi
fecit , quod magnum zelum ge.
rebat ad, extirpationem fcifmatis,
& Ectlefiæ unionem, quamquam
in hoc nihil facere volchat, fine
eonfenfu , directione, & volun-
tate noftra , cxhortans nos , &
deprecans, utin hoc negotio vel-
Jemus fine intermiflione interce-
derc, fiquidem & ad ipfum dcf-
tinare notabiles, & fidelcs viros,
Veram, & cordialem affectionem
Preuves de la Nouvelle Hifhoire
ad Ecclefiæ unitatemi getentes,
plenè de viis & modis utilibus,
& accommodis , per nos in häc
materià deliberatis inftru@os,
fulcitofque poteftate opportuna ,
qui ulterius non revertendo ; ad
nos deliberata poffent ee
ni mandare, quibus & ipie pol-
fet nudare integrè intrinfeca fuz
mentis, ubi nihil apud eos de
conceptu ipfius occu tare, nihil
volebat incognitum remanereÿ
fubjungens fe advifaffe unam viant
optimam, atque brevem , qua fa
ciliter unio fequi poflet , leque
illam aperturum Ambaxiatoribus
mittendis per nos, dumt tamer
tantæ autoritatis effent ; qued
omnia eis revelare poffit , ut no
bis ; ac nihilominüs nos certifls
cans, quod non recufaret quam
cumque viam poffibilem, foi y
tendentem ad Ecclefñæ unitatem :
immo deliberatus erat confentire
illi, & confideratä cordiali af-
fedione noftrà illam profequi to-
to poife.
Nos quoque, qui hanc unitae
tem, tefte Deo, mente perimus
præ cæteris defideriis cordis nof-
tri, confiderantes hæzc, & pon-
derantes per maximé ; recolentes
requifitiones iteratas per Regess
Principefque,ac adverfarium pit
didos ; convocavimus Concilium
Prælatorum, Capitulorum; Nooi-
lium , Tor re plurium ;
Sacræ paginæ, & J uris utriufque
Doë&torum , Religioforumquede-
votorum , & 2liorum procerum
Regni noftri, intra quos ; vifs
diligenter , fidéque difcuffis ; 4€
digeftis maturè plerifque VUS s
tandem per opiniormem ipfius con
vocati ÉcncAii comperimuÿ 4%
——
. du Concile de Conflance. 48;
fumendam ; tanquam meliorem,
£ertiorem, honeftiorem, brevio-
rem, &aneliùs confcientias Chrif-
ti fidelium ferenantem : immô
folam , plenariè fclfimatis extirpa
tivam viam ceflionis amborure
contendentium , peremodum qui
fequitur praticandam.
Practicn Ceffionis.
Uod videlicet contendentes
ù ptædiéti, habitä priùs ple-
à à fufhcienti fecuritate, in
certo loco fecuro, & congruo ab
cis eligendo , convenirent perfo-
naliter, cum‘fuis Collegiis, &
aliis pcrfonis, de quibus expe-
diens videretur , fub protcétione
& poteftate illorum Principum &c
Dominorum , de quibus duxerint
confidendum ; ubi caffatis, & an-
nullatis proceflibus atque pœnis
Fo & temporalibus , la-
tis , & promulgatis hinc inde
Le >. per utrumque
contendentium , & prædeceflo-
tum fuorum, affumtis ad Cardi-
nalatum omnibus & fingulis utro-
bique in ipsà dignitate fiftenti-
bus , confirmatis etiam , ratifica-
tis, & canonifatis ex certà {cten.
tià,difpenfationibus,& promotio-
nibus omnibus hinc indè ad Præ-
laturas, Dignitates, & Ofhcia,
& Bencfcia quecumque Eccle-
fiaftica Promotorum , ita quod
non habentes competitores fim pli-
citer in Prælaturis, & Benchciis
hujufmodi, remanerent : haben-
tes vero qui civitatcm, aut Be-
neficium, feu locum principalem
Benghñcii pofliderent , Éoleopa
tus, feu Beneficia ejufmodi in-
teurè remanerent eifdem , & aliis
poffidentibas partem Diæcefis,
vel Bencficii , provideretur de
‘penfone annuä , ufque ad valo-
rem corum quæ ante confirma-
tionem & canonifationem hujuf-
modi poflidebant , donec eflent
alibi per Sedem Apoftolicam col-
locati : nihil poflidentes autem
cxpectarent provifionem Sedis jam
didtz.
SA y & provifo utrique
contendentium hujufmodi, de
bono , & fufficienti ftatu , quo
poft renunciationem congruè {uf.
tentari poffet ; provifo etiam con-
tra confpirationes , divifiones,
turbationes , dubia , & perplexi-
tates, quæ poft Ceflionem utriuf-
que , Scde vacante contingere
pollent , quantüm humanitüs ef-
{et poflibiie, ulgra Conftitutio.
nem Gregorii XI. editam in
Concilio Lugdunenfi ; demum
omifsà Juris partium difcuflione,
& definitione quacumque , ambo
contendentes jam dicti , in forma
dcbità , fine morà cedcrent feu
renunciarcnt Juri quem habent,
feu habcre in Papatu prætendunt:
inde hujufmodi renunciatione
fa@a ; Cardinales hinc inde crca-
ti, qui per afflumtionem prætac-
tam facerent unum verum & in-
dubiratum Collegium , intrarent
-Cenclave , & fecundum Juris
difpofitionem , proccderent ad fu-
turam clectionem Paftoris, qui
debitè præmiffa omnia & fingula
ratticaret, approbaret , & lauda-
ret ad abundantem cautelam.
Quam fiquidem viam , nifi No-
bis melior, vel æquè bona per ip-
Pppij
——
«
= 2 EE SP 2
—_—_—_— 2
€ corum cuilibet vide
484 Preuves de la Nouvelle Hifhire
fum Bencdi&. vel alium ss
tur, pro unione ejufmodi affe-
quendi, valut meliorem , ac ma-
gis , ut pratangimus accommo-
dam, pleniufque confcientiarum
omnium fcrenativam delegimus
ipf Bencdicto confulendam , per-
Led » fuppliciter pri-
md, & poft per nos, rationabi-
libus mediis, cum aliorum qui-
dem Chriftianorum Regum &
Principum auxilio , & favore,
doncc Labita ftunio, profequen-
dam. |
Proinde confideratis præmiflis,
ut præfertur , nobis expolitis pro
parte fuâ , Legatos ad eum,quam
plures potuimus , fuæ prxdidzx
nobis mifx intentioncm aptos,
& confonos, illuftres videlicet
Regalis Profapix Duces Johan-
nem Bituriæ , Philippum Bur-
gundiæ patruos, & Ladovicum
Aureliancnfem fratrem noitrum,
hujufquidem unitatis, ac pacis
ferventiflimos zelatores, cam cer-
torum Prælatorum , multorum-
que litteratorum virorum nota-
bili comitivä direximus , qui jux-
ta mandatum noftrum , apertä fi-
bi priùs adventus eoram causà,
indè petità, & obtentä , licet dit:
ficulter exhiberi Cedulà Concl:-
vis fuprataëta , & antequam viam
aliquam apcrirent, fibi humili-
ter fuppliçarunt , ut Ne
tur, viam, quam nobis fe ad-
vifaffe fcripferat , aperire : ofc-
rentes partem noftram , fi via ipla
bona & conveniens foret, nec
inveniretur melior, auxilium,
confilium, & favorem, ad proie
quutionem illius:
Via compromiffi obleta per Bencdittur.
] és vero per diverfa tempo-
rum intervalla, in effcétu viam
compromiffi apcruit, fub hiis
verbis: Fatla, G data fecurirate
fufficienti , convenient D. IN. cum
fuo Collegio, & Intrufus, cum [uis
_Anticardinal'bus , qui ire point ,
Jen vellent,.alias confentirent , vel
darent poteflatem confentiendi infra
Jcriptis, ©’ aliis, de jee eis,
dire , [en etiam placebit ; in loco
_de F1 fuerit concordatum, pro-
mifljque appr:nélatis > ©” ordina-
25, D. NN. pro parte [ua , in certo
numero , ©" alter totidem pro par-
te [u& , cligent pcrfonas timentes
Den, € bonum zclum ad Ectcle-
fie unionem babentes, qui fimul
itur expe-
to per eos juramento fiuper [arts
Dei Evançgelia, € coram eis dur
but, © aliis de quibus videbitur ;
de benè , diligenter ; © fair
procedendo, in negotio huyufinod ,
ad folum Deun © Ecchjiam ha-
dbentes refpeclum , amore , Himores
C° odio ceffantibus quibnfeumg >
auditis G examinatis fais © Juris
partis utriufque rationibus , tili4
reila intentione ‘difcuifis ; probt gk4-
tas negotii paritur , d' requirit ;
declarent quis forum duerum j"5
babeat , fen etiam remaners de-
beat in Papatn , chm Ceria Ê fi f-
cienti fubmiffione detenendo © 0?-
fervando qu'dquid per ditlas pe
Jonas , ut prafertur eletlas »
das partes carum declaratum fue-
Sonvenientes , ac etiam priks prejli. | rit , [en etiam deffinitum : 4W
——
* es
=
Du Concile de Conflancé. 48;
adbibitis binc inde provifionibus in
premiffis neceffaris G'milibus , [cu
ctiam opportunis.
= Perinde: poft certi temporis
tratum , idem Bencdictus ipfæ
viæ fecit additiones fequentes ;
Item, ut optata unio, in Dei Ec-
clefia poffit baberi , © non valeat
per alquam occafionem differr: : fr
ambiguitas, difficultas , (en etiam
diverfitas aliqua oriretur, [en oc-
curreret ; predili Eleik, vel ma-
jor pars provideant , ad cautelam
Romane Ecclefie, de altero iflorum
duorum , per viam provifionis , rc.
quoad ferenendas confcientias, tol-
lendas verfutias , © occafiones hu-
ju{modi proviforum , quoid illum
Contra quem pronintiatum faerit,
[eu etiam, per viam provifionis or.
dinatum , bac pronunciatio ; [eu
renunciatio babeat vim renuncia-
tionis fpontancæ legitime faële, ©
P'otnde guoad enm cenfentur Sedes
Apofholica vacare ; ac infuper, ad
cantelam , renunciabit ibidem , 6°
els, de quo declaraverint, feu etiam
Per viam provifionis ordinaverint
quod debeat remanere in Principa-
44, ut fhperius premittitur , jus
Plenum , etiam de novo , acquira-
dur, per declarationem , [en ordi-
#ationcm , vel provifioncm bujuf-
. modi , ac fi alias, Sede Apoftoli-
C4 Verè vacante, canonicè elelus
fuiffer in Papam, © etiam de bis
fiant ordinationes Apoffolice , etiam
de confcnfu corum ad qguos pertinet,
in forma que [uficiat , fecundum
confiliuns periterum : @ addi pof-
Jet > pro majori fecuritate ifforum
premnifforum , confenfus cornm , qui
pro Prelatis, € P;incipibus ntrinf-
que obedientie haberent ad° hoc po-
tcfaten , nt fit ctiam, qui vim
Concilii Generalis ba bere viderctur.
Quæ fiquidem via, quam calli-
dè, quam verfutè inventa » Quan-
tifque fit in ejus aggreflu , pro
grcllu , & egrcllu, d'ficultatibue,
& erroribus circumfepta, aliàs,
per certos Ambaxiatores noftros,
cidem Benediéto latè fuit apertum.
Infuper , & frater nofter Cha-
riflimus Rex Caftille , qui hanc
inutilem, & perniciofam , mul-
tis rationibus , etiam {criptis fo-
lemniter refutans improbavit pri
dem , nee in nn per
eum confanguineo noftro charif.
fimo Repgi Arragonum elegantif-
fimè fa&à , liquidè demonitravit,
at nos fi pleniùüs hic enumerare
vellemus, profc&d traheremus.
Manum valdè longam : verdm ut
conftet q'od non omnis qui di-
cit pax vobis, quañi columba au-
diendus eft , propterea exprimen-
do ipfius viæ inutilitatem , ini.
quitatemque, pauca de plurimis
hic diximus non tacenda.
Eft enim in ejus aggreflu diffi-
cilis , ex eo quod utcrque con-
tendentium locum, in quo con-
venire habebant , nedum optabit,
immo prætendet eligi , fub Obc-
dientiæ fuæ, ac Principum fibi
fiventium , & adhærentium -po-
teftate, qui alteri parti proculdu.-
bio fufpcéti erunt : verüim & cuim
ipfus oci affignatio ex Princi-
pum utriufque obedientiæ confen-
fu dependeat, difhicillimum eric,
in hâc vià , quæ per difcuflionein
fcret , ipforum ee , &
Prælatorum utriufque obedientix
ficri aflenfum. |
Præterca, cum fecundum viam
hujufmodi , cjufque practicam,
in ip{o loco debear Principum &
P ppiij
"
\
436 | Preuves de la Nouvelle Hiffoire
Prælatorum utriufque obedientix
fieri convocatio, quis in convo-
Cando, veniendo, moram trahen-
do , finemque negotii , quippè
difpofiti ad prolixitatem grandem
expcétando , ac-etiam fumtus ne-
düm per maximos, immd impor-
tabiles miniftrando , immenfas
quis dificultates non videat ? re-
ver tot effent, & tantæ, totque
inconvenientia inde emergerent,
quod eft quodammodo indicibile,
ufque aded , quod nec amoveri,
nec Cvitari poflent.
In cjus verd progreffu feu pro-
fequutione , quantis fit onufta
difpendiis, quot periculis anima-
rum ; & corporum ,ac rcrum
damnis irreparabilibus ? brevia
hic, de ampliffimis tangimus, &
pauca de multis : funt enim ipfi
contendentes, nulli dubium, in
fiéto contrarii, quamobrem cer-
tifhmè credendum eft , quod ip-
forum quilibet eliget , perfonas
fibi fidas, conjunétas , propitias,
adhærentes , affeétatas, & in fuà
opinione confonas , atquefixas , &
confequenter alteri parti invitas,
eo quod non attendent rationes &
jura, fed ipforum potius affec-
tum, fufpectas; itaque tales utriuf.
que elcétas, circa hujufmodi con- :
trarietatem facti , ufquam concor-
dare quis credat > erunt potils
difcordes continuis intentionibus,
atque votis, ficque caufam Dei &
& Ecclefæz, per contrarietates ,
diflicultates , & dilationes pro-
trahent difpendiofa per tempora ;
immÔ quod abfit, hoc gemebun-
dum, & lugubre fcifnia perpe-
tuo radicabunt. |
Tunc maxime, quia difcutere
babent TafiONCs » Ada , & jura
partium, prout qualitas nege,
tii pu » & requirit, &hæc
quidem difcuffio varia incidentia,
emcrgentiaque, interlocutorias,
produétiones teftium, & inftrw
mentorum , probationes, & re-
probationes multimodas , alios
etiam plerofque articulos inter.
minabiliter continet, & includit,
tum etiam, quia ficut ex praticä
ejufmodi viæ patet, compromifs
farii ex utraque parte funt toti.
dem eligendi , ex quo, juxta le-
gem civilem præfumimus, quod
res fine exitu pené futura eft , po-
tiffimum quia, ad hoc: una pars
pauciores quam alia non elige.
rct , nec inde prodiret imparitas
numeri in compromiflo , juxtaip-
fius lepis a ti opportunès
Tunc demüm quia, ficut ha-
bet practica viæ .ceffionis hujuf.
modi , ante agereflum exequutic-
nis ejus viæ, revocandi funt pro-
ceflus & fententixæ fulminatx hinc
indè, per contendentes eofdem ;
affumendi in Cardinales omnes
de ad hujufmodi titulum feu
atum , per utrumque conten+
dentium funt affumti ; canonifan-
di tituli , & promotiones in utra-
ue obedientiä, quibus hujufmo-
di via ex co nequam, & incpta
conftat. Quod fi dicti compro-
miflarii non darent borum exi-
tum, ficut nec præfumimus, €4
prædiétis, inconveniens effet val-
dè , quod ille qui jus non habet
in Papatu , ac fibi adhærentés,
quorum malitia forfan compro-
miflariis Notariis, teftibufques
& aliis- fubornatis, via ipfa non
fortiretur exitum , effent, quoad
tunc facta , pares vero Papz) &
adhærentibus fibi, .
es
du Concile de Conflance, | 487
Czterüm fi didti compromiffa-
rii ÿ quod verifimiliter non eft
credendum , in uno ex ipfis con-
tendentibus concordarent , certè
noti propterca Rex finem haberet
cffcétus neceflarii productivum ;
nofi énim per hoc quietarentur
confcientiæ plurimorum , qui non
immeritd dicerent, quod propter
attitam poteftatem , prout ex ad-
ditionibus ipfus viæ patet; eli-
gendum afterum de duobus, neu-
ter debuit ; inmd nec potuit eli-
gi. Non abjicerentur etiam fcru-
uli; quia plerumque ; diceretur
à multis, præfertim adhærentibus
el contra quem ipf Commiffarii
declararent, compromiffarios ipr
fos ; vel reftes, aut alia, & for-
fan omni1, intervenientibus cor-
ruptionibus , aut aliis, quæ bu-
Manum pervertere folent judi-
cium ; perperam proccflifle , fic-
que declaratum, feu fententia-
tum injuftè , quo ipf adhærentes,
in hujufmodi a1dhæientix 6pinio-
ne tenaciter per longa temporum
Curricula radicati, fe fandalife
tos , & in confcientià non claros
PErpetud reputarent, L
Hoc nempe fcifma qualitatem
hahet mirabilem, & alias inau-
ditam radicationem ; fcilicet ab
ui origine feu introductione for-
tifimam ; qe ficut diebus ficcre-
Vit, & robore : & enim uter-
que prædeceflorum primicialiter
contendentium , ab eifdein Car-
dinalibus , ecdemque Collegio,
quamquam diverfhs modo , &
vicibus, eleus modà prætendi-
ut , uterque contendentium , eo-
tumdem opinione firmaià , fe af-
ferit verum Papam ; uterque par-
um grandem obedientiam , ma-
gnam adhærentiam ufque nunc
habuit , atque fixam : funt &
utrinque opiniones & allcgatio.
nes folemnes confeitæ per pru-
dentes & litteratiflimos viros,
etiam fuper cafu per Cardinales
antiquos , in exordio fcifmatis po-
fito , ac infcriptis redaco ; quo
etiam fuppoñto, aded funt viro.
rum folcmnium opiniones con-
trariæ, Ut nunquam per compro-
miflarios polfert ad concordiim
plenam reduci.
Præterca per ipfas aHegationcs,
& opiniones quilibet hujufmedi
contendentium mukis abundat
fequacibus , & funt plures neu-
tri obedientes : fuit infuper hu-
jufm. fcifmatis, & cft proh do-
lor ! longæva in dies protrac-
tio, quia fæpè vetera recentibus
obruunt, ficque rerum geftarum
oblivione induétâ, Jatet , aut ob-
ducitur veritas, feu in contra-
rios terminos cxibetur : quo fir,
ut cum propter obitum eorum
qui fatum noverant, viderant,
& palpaverant , rei veritas habe.
ri nequeat, & adhærentes prx-
fato adverfario viventium Car-
dinalium antiquorum teftimo-
nium refpuant, dicti compro-
miflarii, declarando, vel fenten-
tiando , eligend» , vel affumendo
errare poflent in facto , ne dica-
mus in jure. D ;
.Ex hiis itique colligitur claré,
quod ficut mcdicina truftra fit,
quà fanitas non confertur, fic
præfcripta via, eo quod plenè
fcifma non tolleret , confcientiaf.
que paca'et , inutiliter, & fine
cxitu falubri, in plurimarum ani-
marum perniciein tentaretur. Àd
tollendum auter hoc fcifma mor-
438
ciferum, talis requiritur de ne-
ccfitate provifio ; de radicitüs
ipfum evellat , dubictatem, &
fcrupulorum abftergat rubigi-
nem , mentefque fidelium plena
{crenatione quietet : ad quod cum
via hujufmodi , cjufque additio-
nes & praética , præmiflis, & aliis
auas hic fublicemus rationibus
plenè inutiles ; iidem Legati
viam compromifli prxdictam ,
improbantes, rcfutarunt, Nofque
erindè , & frater nofter Rex
Caftillæ vitm camdem, cum ad
ditionibus & praéticà repulimus,
ex dcliberato confilio peritorum,
& poftmcodüm parte didtà, dicti
Legati apericntes prænom: Benc-
dico viam ceflionis prædiétam,
rcquifierunt eum fuppliciter , ut
iplam acceptaret , benignè offe-
rentes cidem, habito fuper hoc
iplius confenfu , traétare cum €o,
& Collegio, de modo excquendi
& practicandi ipfam viam, prout
meliès fieri pofet : fperantes fir-
aiter quod per eamdem practi-
cam fœliciter, & faciliter fequi
offet unio fupradiéta.
Præterca electä, & approbatä
vià ceflionis hujufmodi per om-
nes & fingulos Cardinales, folo
Pampilonenfi excepto, tam vide-
licet ante ipforum Legatorum
adventum :, quaim poft ’ idem
Legati frequenter ; pluribus in-
rervallatis dicbus, quandoque finc
ipfis Cardinalibus , & plerumque
cum cis , fuppliciter & cum hu-
milicate permaxima » camdem
requifitionem fecerunt ; quam
ctiam per fe Cardinales iph , an-
te adventum Legatorum prædic-
porum, & poit ; rout veraciter
Lenfimus » compañli calamitatibus
-
.——
Preuves de la Nouvelle Hifloire |
ipfus Ecclefæ , & aliqui corum
vocibus lacrymofis pluries itera-
tunt , fuppliciter, & obnixé,
& cum idem Benediétus continud
totus ambitioni intentus, viam
ipfam admittere recufavit; affe.
rens, contra fanctiones canoni-
cas, eam exemplo perniciofam,
Dei offenfivam, non Juridicam,
nec alias praéticatam.
Sæpe dii Legati videntes eum
in fuà ambitione non modicum
induratum , & cupientes unionemn
præditam co poile commodofius
procurari, qu circa çam ipfam
cautids ageretur , requificrunt
Cardinales eofdem, ut in qua-
dam Cedulà per noftrum conf-
lium advifarà , continente diam
viam eleétam fuiffe per eos, quod-
que confulebant ee iph
Bencdiéto, ut acceptaret illam;,
propriis manibus fe fubfcribe-
rent, Cardinales ipli id gratoani-
mo facere voluerunt ? fed hoc ad
notitiam ejufdem Benediéi per-
duéto, mox per certas ejus litte-
ras monuit , requifivit, & hor-
tatus eft Cardinales prædiétosin
virtute fan@z Obcdientiæ, ac fi-
delitatis , ut fibi in profequutione
viz fuzæ aflifterent, inhibens cis
nihilomihùs in virtute hujufm.
Obcdientiæ, ne in didtä Cedulà
fe fubfcriberent , nec etiam Con-
fentirent ; proteftans contra €05,
fi contrarium fierer per eofdem,
etiam quod fi per eum aliquid
fieret feu diceretur, id, & €2;,
& quidquid ex eis fequerctur;
vel ob ea, reputabar, & volebat
non valere, & haberi potiüs pro
infectis : | se monitio-
nem, inhibitionem, & prorefta-
tioncs requifitus fuppliciter per
| iplo
e paan.
du Concile de Conflance. 489
Ipfos Legatos etiam, renuit revo-
care,
Poft verd requifitiones alias ,
tam fimül , quam particulariter
fadtas, Duces, & Cardinales præ-
di&ti, credentes ejufdem Bene-
di&ti duritiam per fupplicationes
bumiles fæpius iteratas frangere,
_Oomnes fimul flexis genibus,' &
corum aliqui lacrymando fuppli-
Carunt, quatends perditioni Ec-
clefit compatiens , & periculo
animarum, viam prædiétam, ficut
tenebatur , acceptate dignaretur :
ipfe verd fortius induratus, quam
antc tam D nas folito acceptare
negavit. Poftremoque idem Bene-
diétus requifitionem prædictam,
de acceptandà viâ præmifià ceflio-
nis iteratam per ipfos Legatos
fuppliciter, fixus in fuo ambitio-
fo a nuilatenus admittere
voluit.
Sæpe diéti Legati videntes luce
clariüs, quod eo ambitu fatage-
bat retinere Papatum, animarum
faluti providere non curans, fe-
que propterea non polle de toto
circa præmifla proficereapud eum,
iter arripuerunt ad Nos, eorum
relationem facturi ; qui poftquam
appulcrunt hanc villam , nobis
fecerunt folemniter & extensè.
Succeflivè idem Benedictus ad
fuam ambitionem hujufm. pallian..
dam , quofdam per de mundi
£limata mandavit falfidicos, qui
non erubuerunt contra veriratem
feminare,quod iidem Illuftres Du-
ces Legatifolüm, & adeù aperue-
runt viam ceffionis fimplicis parte
noftra , ut illico cederet, & unus
Gallus eligeretur in Papam, quod
falfifimum probare pollunt quam
plures in fatä tunc requifitione
prælentes. Doétrinæ quæ per A pol.
tolum Chrifti, veftigiis inhære-
mus, apud quem ficut non fuic
Judæi aut Græci diftinctio ; fic
Nos in SedeApoftolicä nullius Na
tionis hominem præponderari,
feu anteponi cupimus : bonum
enim & gratum habemus, quem«
cumque , five Affricum, five Ara-
bem , five Indum ; dum tamen or-
thodoxus verè, rectæ inhæreat
fidti , nec fecus , cujufcumque
rei cupidine illam maculct, feu
trahat quomodolibet in errores.
Milit etiam ad fuum adverfa.
riumante diétum Epifcopum T er-
Es ignorantibus Cardi-
nalibus, ne quo, licet fineip-
forum confilio & affenfu , ut fa-
cris Canonibus inftitutum ef, ni-
hil tam arduum facere debeat :
quid verù fecerit ignoratur : fed
tamen idem Benedictus , contra
‘adverfarium fuum præd. quia ip-
fe adverfarius contra eum , & poft
ejufdem Terragonenfs miflionem,
L inchoatis & continuatis olim
proceflibus ferè per biennium def-
titerunt, ex quo collufio inter eos
nimium vchementer prælumitur,
& hinc utriufque damnabilis am-
bitio.
Nos autem cæpta fæœliciter
profequi cupientes, habito per
opinionem iterum convocall Con-
cilii Ecclefiz Regni noftri, quod
præfatus Benes ictus , ex quo p ft
prædictorum mn Ac adven=
tum, aliud non fecerat quo op-
tata unio fequi polfet , parte nof-
trà iterüm {ed ultimd, & adver
farius ante dictus prout remanfe.
ramus olim cum chariflimo Filio
noftro Rege Anglorum Serenifli«
mo, requirçendi erant, ut acçep=
Qq q
490 Preuves de la Nouvelle Hifloire
tarent viam ceflionis præfcriptam,
noftros, unà cum Caftellez, &
Angliæ Regum prædiétorum Nun-
ciis, tam ad præfat. Benediétum,
uam ad eumdem adverfarium
ie mifimus Ambaxiatores {o-
lemnes, qui mandato noftro, fi-
mul cum Regum jam diétorum
Nunciis, eumdem Bencdiétum
requifierunt humiliter & obnixe,
ut pro Dei revercntià, proque
tam mortiferà pete fugandäà Lee
pe diétam viam ceflionis acceptare,
ac fic ægroto gregi Domini Me-
deri mifcricorditer dignaretur.
Tandem via ipsa, in prætentià
ejus, de fui mandato, multis fub-
terfugiis implicatà , Ambaxiato-
res & Nuncii prædiéti reverenter
fummarunt, feu requifierunt cum-
dem illà vice pro omnibvs, ut
infra certum terminum jam elap-
fum, iple & adverfarius ejus tali-
ter agere devcrent , agercntque
& ficerent, quod in Eccleñä
Santa Dei, M unicus , VErUS ,
& indubitatus Papa : intimantes
Noftri, & Regum prædictorum
. nomine fignificantes , quod fibi,
ac toti Chriftianitati ex tunc,
quod cafu quo fic aétum, & ad
eHectum deductum non foret,
noftra & aliorum prædiétorum
Regum firma erat intentio, pro
D | en .
ip{o {:ifmate fopiendi cfetuali-
ter providere, quærere » & pro-
curare omnes vias , & modos qui-
bus fine ampliori difpendio, ipfa
Eccléfia unirerur. Procuraremus
infuper toto pole quod ceila-
tent omnia, quibus, & per quæ
fupponcbatur y & poterat verifi-
militer præfupponi indurationem
iplus peitilentis fcifmatis , ufque
tunc fuille protenfime
+
Ipfe verd in fua duritiä perfe
verans , refpondit, quod non ob.
ftantibus omnibus ai & alle-
gatis per Ambaxiatores ipfos, non
crat fibi aded fatisfaum, quod
pro tunc poffet acceptare viam
ceflionis prædiétam, Éd amplits
deliberaret cum fratribus fuis, &
aliis, inde Regibus fuum fignif.
cart intentum : ficque ü-
dem Ambaxiatores & Nuncit
iter ad adverfarium præfatum
continuantes , tandem attige»
runt urbem, ubi Nuncii prædic-
ti Regis Angliæ, aperta per eos
prédiétä viâ ceflionis, jam diéto
adverfario fupplicarunt , noftri-
que, & Regis Caftille rogave-
runt, ut prædictam viam cefho.
nisacceptaret, pro affequendi Ec-
clefix unitate : ad quod ipfe, qualt
una lingua cum D. Benedicto
refpondens dixit, quod in tam
brevi tempore non poterat fuper
tam gravi deliberafle mater! ;
haberet tamen , quam primum
poffet deliberarionem cum fuis fra
tribus, & aliquibus, tam prælen-
ribus,quam abfentibus;inde inten-
tionem fuam Regibus nunciaret.
Verüm quamquam uterque con-
rendentium ipforum , ut præfcrip-
tum eft, dixerit fe ta&urum,
ambo tamen fuis improbis cupi-
ditatibus irretiti, À id nedum
evitarunt iniendere, quin immb,
ficut experientia monftrat , facere
contemferunt, quamvis idem ad-
verfarius, ex parte ElectorumIm-
perii, & aliorum plurium Prine
cipum fuæ obedientiz de accep-
tando viam pacis. fuiffet ctiam
folemniter requifitus.
Succeflivè Rex Caftilke præ-
dictus cupiens magnopere, totus
D ms
—
|
| ” de Concile
1pfe Catholicus, ac devotus fi-
lius Ecclcfiæ hujufmodi unitatem,
direxit ad Nos litreras ejus, &
Nunçios , per Fi prædictam
viam compromifli nobis fignif-
cans improbafle, tandem fubtrac-
tionem totalis obedientiæ, pro
excquendä præmiffa via ceflionis,
& hinc unione affequerdä, fu-.
blatà morâ, dicto Benediéo ficri
multis rationibus perfuafit. Cujus
perfuafione , necnon, & præ-
miflis aliis non mediocriter pon-
deratis ; verum, & fignanter in
memoriam revocatis requifitio-
nibus , incitationibufque Regum
& Principum prædiétorum cu-
picntes rem ufque tunc negligen-
ter du“tam, auxiliante Domino
ad finem votivum perduci , itera-
tô vocavimus, modo præmiflo,
Concilium Ecclefie Regni noftri,
deliberaturum nobifcum de mo-
dis aptis & congruis ad executio-
nem viæ ceflonis prædiétæ, totalis,
an particularis obedientiæ dencga-
tio,aut quisalius modus expediret.
Nos volentes coram convoca-
tis matcriam aperiri, ut ipsà apet-
tä, qui'que nobis falubriùs con-
fulere, & inde melior conclufio
fequi pofler, certos partem afhr-
mativam, quod videlicet ncgan-
da erat obcdientia, & alios nega-
tivam ordinavimus, fcu deputavi-
mus defenfuros : itaque alterna-
tis dicbus in Concilio noftro ,
modo, & formi, quibus audien-
tiæ in Curià nofträ dantur , præ-
fentibus quidem Illuftribus piz-
fatis, necnon Borbonii, & Bar-
senfi Ducibus, ac Johanne Ni-
vernenfi | & Amadco Sabaudizæ
Comitibus, confanguincis noftris,
tam Prælatis, & aliis, ut præ-
de Conflance.
L 4
491
imittitur convocatis perfonaliter »
præfentibus etiam Procuratorilus
nonnullorum ex eifdem vocatis,
qui impediti Iegitimè tunc fue.
runt abientes. Auditis & percep-
tis penè omnibus rationibus &
motivis per iplos Deputatos
apertis , & cis plené, in Con.
cilio prædiéto difcuflis , ac tans
dem per opinionem ipfius Cenci-
lii, comperto inter cætcra, quod
excellentes in Ecclcfi, ficut affe-
rit Auguftinus, paci debent vi.
gilanter intendcre, ne propter
fuos honores fuperbè agendo f{cif-
mata faciant, unionis compage
diruptà , fubditi vero ita iplis
obcdire, ut femper eis Chriftum
anteponant , ne EOrum vanä auto-
ritatc feduéti, {e à Chrifti uni-
tate dirumpant. |
ÆEx quo verè illi fcifmata fa-
ciunt , qui contra conftitutiones
Canonicas,aliquid protcrvèagunt;
per id Ecclcham dividentes ; im-
mo & quialicujus temporalis com
modi, maxime glorix, & Prin-
cipatus fui gratià , falfas ac novas
opiniones vel gignunt, vel fequun-
tur, verè hæretici funt, & qui
fcindunt Eccleliam, eadeim ratione
fcifmatici. Quod infuper Pape
etiam unico & indubitato præci-
pienti, & multù magis notoriè
facienti aliquod quo Ecclefix Uni-
verfalis turbatio, vel fubverfio,
vel fubftraétio fequi verifimili-
ter timerctur, fub pæœnä vel pe-
riculo peccati mortalis obcdicn-
dum non eft, cum mala futura
rxcaveri debeant, non juvari :
cum Ecclcfiæ Petro, & ejus fuc-
cefloribusad ædificationem,non d
deftructionem fit collata potcfta:,
Comperto prætcrea, quod quia
Qgq i
#
Go2 Preuves de la Nouvelle Hifloire
duo contendentes prædiéti, pluries 1 Anaftafii, prolongè minoti causä ;
requifiti fuppliciter , & juxta
Evangelicam doétrinam fufhcien-
ter moniti, refutarunt, & rcfu-
tant pertinaciter acceptare viam
quà ad ipfus Ecclefiæz unitatem
petveniri pollit faciliùs , & com-
motionibus, immo, & fuis am-
bitionibusintenti, verfique in la-
queum tortuofum, & sbique po-
nentes fcandalum , ipfam damna-
biliter fugiunt integrare 3 fata-
gentes quifque videlicet in fuà
obedientiä retinere Cathedram ,
que , ut verbis Auguftini utamur,
eo foret utrique fruétuofior , quo
gregem depolta magis quam re-
tenta difpergat, cum pro pace
Chrifti Epifcopi efle debent, vel
non effe ; cumque non propter eos
Epifcopi fint, fed propter popu-
lun cui Sacramenta miniftrant.
Quia etiam contendentes præ-
didti , ad obviandum ejufmodi
unitati proventus Ecclefafticos,
ficut premiffum eft diffipando ,
8& ad id reddendo Chrifticolas
fuis corruptionibus indifpoftos ,
perperäm, & notoriè fcifima fa-
ciunt five fovent, ac quantuim in
eis eft, caufam perpetuationis præ-
bent, crimen fcifmatis incurren-
tes : quia etiam Ex ipforum obfti-
natione , tam grave, & notorium
exiftit fcandalum, quod iphñ, &
corum quilibet ad hoc obligatus
ræ cæteris, ufque nunc rollere
non curavit, nec curat 3 immo
id Procurantes habet odio, &
uando poteft fagellac, fibique
re promovet, ac fciffuram
ropoife nutrit, ex quibus fubver-
fo & deftructio Ecclefiz vehe-
mentiflimè fequi timetur.
Si multi Clerici à communione
etiam finc fententià & declara-
tione, fe cahonicè abegerunt ; fi
etiam Guido Archiepifc. Vien-
nenfis, poftmodüm fadtus Calixtus
11. una cum Prælatis tunc in Con-
cilio Viennenfi affliftentibus, à
Pafchalis II. obedientià recedere
tunc decrevit, multù major, pro
vitandis videlicet notorietatefcan-
dali, fautorià fcifmatis, Ecclelz,
& animarum periculo, ambitio.
neque , & cupidine contenden-
tium corumdenr , jubemur à Do
mino per Moyfen, ab hujufmodi
petvertiffimorum hominum con-
Jortio feparari, ne fimul pere:-
mus in peccatis corum ; Cum jux-
ta facrum eloquium, Sacrificium
corum fit panis luétus, omnes ex
eo comedentes contaminans, &
digni funt morte, non folum qui
ea faciunt, fed & qui facientibus
quomodocumque confentiunt.
Præterca, ne de cætero habeant,
unde ejufmodi dolendo fcifmati
fomenta miniftrent, cum prz-
fertim illi non debeant aliquid
nomine Ecclefæ poffidere, quam
nolunt in pace colere pagis auto-
rem : immo utilius efurienti pa-
nis tollitur, fi de cibo fecurus juf-
titiam negligat, quam frangitur,
ut in juftitiz dedecus acquielcat ,
totalis obedientia eft eis, & co-
rum cuilibet deneganda ; nec nos
& cæteros Principes Catholicos
debent. ejufmodi hominum vani-
loquia, prout ait Pelagius, in
aliquo retardare dicentium, quod
Papam perfequimur : errant certè
old fabulationes rumoris ;
non enim perfequitur, nil qui
ad malum covoit; ille verd qui ea
quæ malè aguntur reprimit , &
Re —
Du Concile de Confiance. 49;
Gnimarum falutem requirie , non
perfequitur: fed quia malum eft
fcifma efle, per Nos, & Reges
cæteros hujufmodi, opprimi de.
bere homines , & canonicæ {crip-
turx autoritas , & paternarum
Regularum veritas docet.
Nos itaque , qui ut Reges cæte-
ri à Domino per Prophetam, nunc
pen intelligere jubemur,
quando fidei murum fic ubique
aries lacerat inimici, præmiflis om.
nibus & fingulis ; ac aliis in hac
patte confderandis , fignanter
violationem juramenti in introitu
Conclavis, ut præfertur præftiti,
quod Deus, qui confcientix teftis
cit, fic recepit, ficut Cardina-
lium cœtus, cui eft præftitum,
intellexit, habendo pr oculis fo.
lum Deum, debiti cum maturi.
tate digeftis ; non valentes tany
enormia, quibus Ecclefia Dei fic
graviter fcandalifatur , fine Dei
otfensà , oculis conniventibus per-
tranfire, fed claris progenito-
rum noftrorum inhærendo vefti-
giis , cupientes ipfhus Ecclefiæ in-
tegrare fciffuram, totis infuper
conatibus, omnibufque modis,
pee hæc ad quæ peragenda, facræ
anétiones nos inftruunt procura-
re, cum Regum & Principum,
aliorumque fidelium auxilio , con-
filio , & favore, ac profequi cum
cffe&u hujufmodi unitatem, pra
quä habendä hæc agimus.
Pronuncintio [ubtrattionis.
N nomine Sanctæ, & indivi-
duæ Trinitatis , Patris, & Fi-
lii, & Spiritûs Sancti. Ex quo
dicti contendentes , ob ambitio-
fam pertinaciam promiflorum , ab
eorum obedientià repellunt cunc-
tum populum Chriftianum, &
Nos quidem præmuniti triumpha-
li vexillo Venerabilis Santz Cru-
cis, affiftentibus ad hoc Principi-
bus profapiæ noftræ , ac pluribus
Principibus aliis, etiam Ecclefà
KR egai noftri, ac Delphinatus, di-
centes Cum Matthathià, propi-
tius fit nobis Deus, ab obedicn-
tià totali ipfus Benedi@i, de
cujus rer on mentionem hic
non facimus, cum nunquam fibi
obediverimus, ficut nec obedire
volumus, nec debemus. Nos etiam,
Clerus, & Populus Regni noftri
ac Delphinatüs, de prædictorum
vocatorum conflio, & aflenfu
recedimus , nunciamufque auto-
ritate præfentium receflifle. Vo
lentes inter cætera, quod ab mo-
do in antea, ipfi Benediéto, fuif-
que Colleétaribus , &c Officiariis
quibufcumque , fuis etiam com-
licibus, fautoribus, & fequaci.
ua. ac Procuratoribus eorum-
dem, nullus, cujufcumque con-
ditionis fuerit , de reditibus, pro.
ventibus, & emolumentis Eccle-
fiafticis, quomodocumque, & ex
quâcumque causä folvere aut ref.
ponderc præfumat. Quod etiam
occurrentibus vacationum cafibus,
affumantur ad Prælaturas, Di-
gnitates, & alia Beneficia Eleci.
va, per Electionem ; cæteris au
tem Beneficiis provideatur per
collationem eorum ad quos hujuf-
modi Eletio, & collatio fpectant;
adhibitis ad hoc folemnitatibus à
& aliis folitis & etiam opportu-
Q.g q ii
494
nis. De Bencficiis verd compli-
cum, fautorum, & fequacium
rzdictorum, per ordinarios pro-
videatur debitè, vel aliàs ea con-
ecdantur, & commendentur per-
fonis idoncis, alienatione bono-
rum immobilium, & ae
rum mobilium eis fingulis inter-
didà, regenda fcilicet, & ad-
pniniftranda, donec aliàs canoni-
cè fit provifum. Diftriids inhi-
bentes univerfis & fingulis {ub-
ditis noftris, ac incolis Regniac
Delphinatüs prædiétorum ,; tam
Ecclefafticis, quam fæcularibus
uibufcumque, etiam Pontifica-
H Dignitate, vel quovis alio ti-
rulo feu nomine cenfeantur , ne
præfato Bencdiéto , ejufque fe-
quacibus, ac Officiariis & audi-
toribus feu Jufticiaris , quibufli-
bet obedire quomodolibet, Aut
contra tenorem præfentium ali-
quid attentare præfumant, fi pæœ-
nas Graves » noftrà & Ecclefiæ
* Tnfframentum qualiter D.
Preuvts de la Nouvelle Hifloire
ejus autoritate infligendas cu»
jant non fubire , & infuper
mandamus earumdem præfentium
autoritate univerfis & fingulis
Jufticiariis, & Ofhcialibus nof-
cris, infra limites prædiétos conf-
titutis & corum cuilibet, qua-
tenùs fervato tenore præfentium,
prout ad corum quemlibet ee
ncbit , quemcumque hiis depre-
hendent ac noverint aliquatenüs
contraire , taliter puniant, quod
cedat cæteris in” exemplum. Da-
tum Parifius fub noftri figilli tef-
timonio hiis appenfi , die xxvir,
menfis Julii,an. D. M. cecxcvrir,
Regni verd noftri xxrrr. Signa-
tum, &c. & infra, per Regem,
præfentibus D D. Bituricenf,
Burgundiæ , ac Borbonii Duci-
bus, D. Petro de Navarrä Con.
tabulario , vobifque Admiraldo,
Magiftro Baliftariorum , aliifque
nonnullis.
Bencdiitus acceptavit VIAN
celionis , in omnibus cafibus.
N nomine Domini, amen. Per
I hoc præfens inftrumentum
cundis patcat cvidenter , quod
fubanno a Nativitate D.m.ccccl.
indictione 1x. à menfis Martii
die x171- Pontificat. SS.in Chrif-
to Patris, & Domini Bencdidi,
Divinà Providentià, Papz XIII.
coram eodem D. N.
Papä » in Palatio Avenionenti
exiftente ; præfentibus nobis No-
tariis publicis 5 & teftibus infrà
fcriptis » conftituti perfonaliter
yengrabiles viri Religiofus Fra-
ter Bonifaçius Savat Prior Do-
mûs Portecelli Ordinis Carthu-
_fienfis , Valentinenfis Diæœcchs,
& Johann. de Coftä , Legum
Doctos Cantor Baiocenfis , Amba-
xiatores, five Nuncii Iluftris D.
Ducis Aurelianenfis, cidem D.
N. Papæ expofuerunt in effcdu,
quod dudüm, videlicet de anno
D. M. cecxczx. Indict. vir. dicx.
menfis Aprilis, Pontificatüs ip-
fius D. N. Papæ anno v. iple D.
N. Papa, ad inftantiam rufril.
fimi Principis D. Kafoli Franco-
rum Regis, quadam Cpitula
te , cum renunciationg
du Concile de Conflance.
bts Le proteftationum ;,
iquæ per ipfum factæ forent,
quæ contra prædicta Capitula,
vel contenta in cis poffent in ali-
quo derogare; quorum Capitu-
lorum tenor talis eft.
Primd , quod propter reveren-
tiam Dei, & falvationem greygis
Chrifti, Beneditus prædicus ve-
lit acccptare viam ceflionis , &
promittere, quod Intrufo ceden-
te, mortuo , velejecto , ipfe re-
nunciabit Papatui , ad finem quod
eligatur tertius unicus verus Paf-
tor, & Vicarius Jefu Chrifti.
Item quod iple Benedictus te-
neatur promittcre, & promittat,
quod ipfe direétè. vel indirectè
quovis modo non faciet , nec pro-
curabit aliquid per quod unio
Ecclefiæ poffit retardari , nec via
ceflionis quomodeliket impediri,
& hoc etiam jurabunt perfonæ
ue apud ipfum manebunt. Item
imiliter promittat, quod quo-
ties expedierit, ipfe ibit ad Con-
ventum feu Congregationem quæ
fiet pro unione S. Matris Eccle-
fix, una cumillis qui ad eundum
ad Conventum feu Congregatio-
nem prædiétam, funt, vel erunt
Ordinati , pro parte quà obe-
diunt tœlicis recordat. Papæ Cle-
menti V 11. & eidem D. Bcne-
dicto.
Quorum Capitulorum tenorem,
prout fuperius eft infertus, præ-
di&ti Ambaxiatores feu Nuncii,
in quädam Cedulà papyri præ-
fentarunt, & ibidem legendam
nobis Notariis tradiderunt ; con-
cludentes quod cum nunc præfa-
tus D. N. Rex pro ulteriori pro-
fequutione negotiorum Ecclefæ,
prædictorum Capitulorum con-
49$
ceflione indigeret, ipfum D. N.
requifiverunt , & ogaverunt ,
tam ex parte iplus D. Regis,
quam præfati D. Éudovici Ducis
Aurclianenfis, quatends pro bo
no , & acceleratione unionis S.
Matris Ecclelix , vellet de præ
diétis & fua conceflione , de res
nunciatione quarumcumque pro-
teftationum , fi quæ per ipfum
faëtæ forent ,quæ contradiéta Ca.
itula, vel contenta in eis pol
ne in aliquo derogare, confici,
& eis tradi unum, duo, vel plu-
ra publica inftrumenta , & lectis
ibidem Capitulis, præfcriptis,
de verbo ad verbum, prout fupe-
rius memorantur , præfatus D.
N. Papa dixit fe præfata Capitu-
la aliàs conccflifle, & ad ea ref.
ponfionem fuam fecifle |, prouc
in quadam Cedulà, quam nobis
Notariis tradidit, & lei fecit,
continctur, &idcù, utafleruit ,
nolens , ab eâ deviare, eamdem
refponfionem etiam omnind nunc,
& fub eadem forma facicbat , &
fecit, ut fequitur in hæc verba.
Nos Benediétus Epifcopus fer-
vus fervorum Dei , confidentes
primd & principaliter in Deco ;
cujus caufa agitur, ut Ecclefiam
fuam quam rexit in po
in adverfitate non delerct, fed
inter Auctus fzvientes fpirituali
providentià gubernabit : deindè
poft Creatorem ,ad creaturas nos
referentes , licet quantüm in ho.
mine licet confidere, confidentes
in prædiéta Sereniil. Franco-
rum Regis ete Le præ-
clariffimis & Chriftianiflimis Pro
genitoribus exemplar animo im.
preflit, & retinet protegendi Ec-
clcfiam ; qui etiam in minoribus
re RE“
496
{e devotum exhibuit, protecto-
rem, quod in ericulofo articu-
lo, quantüm a fe pertinet cam
non volet opprimere, nec permit-
get ruere, vel in errorem indu-
cere , fed ergaipfam, fidem fuam
& devotionem Catholici Princi-
is, & erga nos, & fiindignum,
verum Dei Vicarium in terris ;
humanitatem & magnificentiam
oftendet, annuerimus didis Capi-
tulis, prout etiam nunc , in præ-
(entià dicorum Ambaxiatorum ,
Notariorum ; & teftiun infra
L fcriptorum affiftentium Avinio-
ni : ipfaque Capitula , & om-
nia & fingula contenta in eiss,
{cientet » voluntariè , & fponta-
neè acceptamus , firmamus, &
approbamus, &c bonà fide pro-
mittimus tenere, facere comple-
re & inviolabiliter obfervare,
& etiam faciemus per noftros ,
ui nobifcum manebunt in Pala-
eadem Capitula , ac omnia
tj0 » à Ca
& fingula in cs contenta Capi-
tulis Sefignata , teneri»s fieri »
Preuves de La Nouvelle Hifloire
compleri, & frmiter obfervati ;
renunciantes exprefsè quibufcum.
qe poteftationibus qux per nos
atæ fuerunt, quæ contra præ-
miffa Capitula, vel contenta in
cis poffent in aliquo derogare.
Pro quorum omnium majori fir-
mitate Nos huic Cedulz proprià
manu fubfcripfimus in hunc mo-
dum. Benediétus Epifcopus fer-
vus fervorum Dei prædiétis oms
nibus, ut fupra continentur an-
nuentes , illa concedimus & fir«
mamus, & pro majori firmitate
huic Cedulæ proprià manu fub-
{cripfmus : de quibus omnibus &
fingulis prædictis D. N. Papa
mandavit , & memorati Nuncii
{eu Ambaxiatores requifierunt fie
ri, ac eis, & cuilibet volentitra-
di unum vel duo, vel plura pue
blica inftrumenta , aa funt hæc
in Camerâ turris Palatii Apoto-
lici Avenionenfis , ubi D. N. Pa.
à refidebat , anno , Indictione,
die , menfe & Pontificatu quibus
fupra.
Copia Littere reflitutionis Obedientia.
Kr , Dei gratia, Franco-
rum Rex. Summus omnium
bonorum difpoñtor ; qui fuâ mi-
feratione Nos ad Kegni fafigium
fublimare dignatus eft, cujufque
Imperio cunéta creata fubjcéta
funt; ficuti fibi placitum ef, de
iis que inter mortales agitantur
ordinat ; itaque, quæ Fe' fapien-
tiam hujus mundi concluduntur ;
interdum mutarït difponit, hoini-
num quoque mentes ad hoc a
tat, Ut prudentiæ virtutem infe-
quentes » prout rerum » & tem-
porum yarictas CXISIT à fic fe ten-
l
poribus, accommodat. Sané {atis,
& merito meminimus, noftreque
mentis aciem continuà lugubri-
que meditatione reyolvimus, quot
& quanta , quam dura, quamqué
néfanda peftis virulenti hujus
{cifmatis, proh dolor ! nunc, &
ab inveteratis diebus in Eccleh
{anti Dei difcrimina parturieriti
quot etiam per illud periculorum
laberinthis Orthodoxorum ani.
mæ fubactæ funt, pro cujus ex-
tirpatione ferventi Éederio, cha
riateque fuccenfi, quibufcum-
que viis & modis poffbilibus,
| | null
mm,
— —
mu
\ #
du Concile de Conflance. 497
aullis parcendo laboribus aut ex-
pois pluribus Congregationi-
us, frequentibufque confult:-
tionibus Prælatorum , magnatum
& procerum Regni, Delphinatuf-
que noftrorum fuper hoc habitis,
nccnon Ambaxiatis folemnibus
quam plurimis apud Reges mul-
os, & Principes Chriftianitatis
ob hoc factis, totis viribus cu-
ravimus laborare, & tandem uf-
que ad hnc deventum cft, quod
dictis Prælatis , & Clero diai
KRegni & Delphinatus noftrorum,
in hac noftrà civitate Parifienfi,
quinquennio ferè jam exaéto con:
gregatis, conclufum eft Summo
Pontitici Papæ Benctiéto XIII.
Obcdientiam fibi jam exhibitam
debere fubtrahi, quia viam cef-
fionis non acceperat, fibi oblatam
fub illa fpe, quod per hoc unio
Ecclefiæ"velociùs fequercetur.
Quâquidem conclufione ad cf.
fe“tuin dedu&ti, & fi ad eamin-
ducendam multæ caufæ & ratio-
nes , tamen finis optatus, ac exin-
dé fperatus minimè fequutus cit :
Intrufufque , cujus pertinacia
propter hoc, per fubtrationem
fuorum fequacium fleti credcba-
tur , nedum in aliquo depreflus
eft, fed in fuâ duritiâ pertina-
ciüs , ut afferitur, perfeverat, dic-
tique fui fequaces non modà fe à
fua Obcdientiä non fubtraxerunt,
verum in fuä obftinatione magis
ac magis quotidiè roborantur.
Quamobrem hiis in noftrâ in-
tcrivri meditationc penfatis, fruc-
tum illum à di&i fubtratione
fpcratum fubfequi non videntes ;
attendentes ctiam quod , prout ad
noftras autres, per inftrumenta
publica, & chariflimorum ami.
corum noftrorum Prærftftini, &
Salutiarum Cardinalium, alio-
rumque fide dignorum relatus jgm
devenit, præfatus Summus Pon-
tifex viam ceflicnis ab e> rcqui-
fitam acceptavit, ad finem quod
per hoc veræunio in Chrifti Ec-
clefiä fublequatur. Quamquidem
viam ceffionis Intrufus fuper hoc
pluties cum inftantià maximi re
quifitus acccptare pertinaciter re-
cufavit , quodque Sacrum Colle.
gium S. R. Ecclefixæ Cardinalium
quos inter cæteros, intrinfeca
hujus rei penetratio mentalis acro
acrius pungere videtur, præce-
dentibus maturis confultifque deu
libcrationibus , prout tantorum
virorum difcretionum intercft,
& opus eft, tanto faéto inter ip-
fum & Summum Pontificem , &
eis agitatis, & conclufis , à fub-
tractione per cos dudum facta
omnimodù defiftentes , præfato
Summo Pontifici fuam plenam
Obedicntiam reftitucre decreve-
runt, firmiflimè confidentes, ut
afferunt, quod per hoc, ac diétam
unionem citius deveniri poterit.
Quapropter præmiflis per mo-
tus , ut merito nofter animus ,
quem femper ad ca quæ dicte
unioni prohcua vidcrentur prom-
tiffimum habuimus, & habemus,
veftioia progenitorum noftrori.m
imitantes , qui nunqu:Mm in fac-
tis Univertaiis Ecclcfix dcfuiffe
leguntur , f.d femper in hiis
adhæfitle verirati, Notum facimus
univerfis præfentibus & futuris,
quod nos in Domino, cujus caufa
agitur, fptm ponentes, quod per
reftitutionem Obcdientiæ,per Nos
dicto Summo Pontifi:i fatiendam,
amœna pacis Ecclehixe fanétæ
Rrrt
———_——__———_ 2 ln TE LTÉE
1%
498 Preuves de la Nouvelle Hifloire
Dei folitia Nobis , cæterifque
Principibus hujus Obedientiæ ,
in, veræ fidei charitate unitis po-
terunt facilius & citius procura-
ti ; de confilio & afflenfu charif-
fimorum patruum noftrorum Du-
cum Bituriz, & Borbonii, de
confilio præterea Prælatorum,
Univerfitatum Parifenfs , Aure-
lianenfñis , Tholofanenfis , Ande-
gavenfis & Montifpeflulanenfis ,
: præterea Nobilium plurimorum
Regni noftri , fuper hoc ex in-
tentione à Nobis vocatorum,
in iplius Dci nomine, quem {o-
Jum habemus præ oculis , ipfam
fubtrationem in diétis Regno &
Delphinatu noftris de cztero
ceffare, nullius roboris in futu-
rum efle decernentes , veram
Obedientiam præfato Summo
Pontifici, Bencdicto quippè XIHI.
pro Nobis, toto Regno & Del-
Phinatu prædiétis, fubditifque
noftris quibufcumque, & cujuf-
cumque ftatus & conditionis exif_
tant , de noftrâ certà fcientià,
maturâque deliberatione habitâ
cum prædicis, reftituimus, ei-
demque Summo Pontifici, tan-
quam Papæ, & Vicario Domini
Noftri Jefu Chrifti , deinceps
per ipfos fubditos noftros obediri
volumus, declaramus, fancimus,
præcipimus!, & mandarous, fi.
Cuti anteactis temporibus Sum-
mis Pontificibus £. KR. Ecclelig
per cofdem extitit obeditum:
diftri®& às inhibentes cyndisfub.
ditis noftris jam diétis, quate-
nùs fanctionem & declarationem
noftris prælentes nullatenüs in-
fringere, nec cis aufu temerario
contraire præfumant. Quod f-
quidem aliqui ipforum contra
præmifla facere præéfumfcrint,
indignationem noftram , cum gra-
vi animadverfatione fe fenferint
incurfuros. Mandamus infuper,
& exprefliùs injungimus univer-
fis Jufticiariis noftris, & corum
cuilibet , prout ad eum pertinuc-
rit, quatenàs reftitutionem bus
jufmodi , & omnia fuprafcripr,
in cunctis locis famolis & nou-
bilibus Jurifdictionum fuarum,
ut ad omnium notitiam dedu-
catur, faciant folemniter, ac etiam
celeriter publicare , & quos con-
tra facerce repererint , gravittf
fic puniant , quod cæteris cedit
in exemplum. Quæ ut perpeiut
foliditatis robur obtineat, pr
fentibus fecimus apponi Sigil-
lum. Datum Parifius , die penul-
tima Maii, anno. D. M.cccciile
| & Regni noftri xx114.
SIGISMUNDI IMPERATORIS EPISTOLA
AD RoOMANOSs CARDINALES.
S'acro ad venerando CollegioRR. in ChrifloPP.DD.SS Romans
ÆEsclefie Cardinaliun chariffimornm amicorum nofirorum.
Everendiffimi in Chrifto Pa-
RL tres, amici chariflimi, de.
Votionem ac finceram fidem ; quas
erga SS. Romanam Eccleliam
Domus noftra femper habuit , O=
ti orbi credimus cfle notas > 6€
LELTSN
L
du Concile de Conflance. 499
vcftra Vencrabilitas ignorat quo-
modo divæ recordationis geni-
tor nofter , à principio hujus
peftiferi {cifmatis, partem Urba-
ni VI. & ufque ejus ad obitum
in illius Obedientià perfevera-
verit : & profeù fi genitor nof-
ter, ufque ad hæc tempora vi-
xiffet, non ambigimus quod jam
dudurm terminum hujus pernicio-
fi fcifmatis læta Chriftianitas ha-
buillet. Verum , & Nos quoque,
per viam paternam ambulantes,
ufque ad hæc tempora debitam
Obedientiam,primd U rbano præ-
hotato , deindè Bonifacio fuccef-
{ori fuo, nunc Romanæ Eccle-
fiæ Præfdenti conftanter fervavi-
mus , & nunquam Regibus 6
Principibus de contrario nos&{ol-
licitantibus voluimus, licet ma-
gna & multa nobis præmia pro-
ponerent , aliqualiter affentiri :
præterea, poftquam hujus Regni
{acro fuimus diademate coronati,
totus orbis non ignorat, quod
femper adverfus perfidos Paga-
nos, Romanæque Ecclefiæ hof-
tes fcifmaticos continua bella gef-
fimus , Perfonam noftram conti-
nuis exponendo pcriculis , nul-
lifque parcendo Lboribus, vel ex-
penis, ad quam rem jugiter au-
xilia aliorum Chriftianorum un-
dique conquifivimus,quorum mul.
titudo inenarrabilis, pro Chrif
tianitatis defenfione fævis occu-
buit gladiis Paganorum, Quantum
vero Hungarici fanguinis, à die
noftræ coronationis ufque in ho.
diernum diem , manu Paganorum
effufum fit ; quanta bella cruen-
tiffima gefta He ,; Quanta quo-
que damna hoc Regnum noftrum,
quañ in häc Orientali plagä
Chriftianitatis fcutum, paflum fit,
non fufficimus enatrare : hiccine
qualem frué&tum, qualcque meri
tum pro tantis Benceficiis repor=
tamus. Tacemus illatas Germane
noftro Romanorum KRegi contus
melias , quem privavit Imperie
Romanorum , & noftras dunta-
xat injurias recitamus : fiquidem
ipfe Romanus Pontifex nihil aliud
die noétuque cogitare videturs
nifi ut modum inveniat, quo-
modo nos poflit ejicere de héc
Regno: nam tot & tanta mala
atque fcandala in Regno noftro
feminavit, noftrumexcidium om-
nibus modis quærens , quod hor-
ror cft audire, quæ fuerunt fa-
itia & immania {cclera, proh do-
br ! perpetrata ; nam ultra quam
xx. hominum millia ferè igne,
& fame perierunt. Quot autem
Ecclefiz combuftæ ? quot Mcnaf-
teria fpoliata ? quot Clauftra de-
folata ? Xenodochia deftruéta,
incredibile diétu eft, Præterimus
villarum incendia , pauperum fpo-
lia , viduarum & orphanorum
gravamina , virginum ftupra,
matitatarum adulteria , quibus
omnibus non fuit numerus neque
modus. Sed & illud inter maxi-
ma damna meritù computari po-
teft , quod nifi fuiffent ifta Regni
noftri difturbia , fuggcftione Pa-
px fufcitata, profcétd , ex quodi-
vina clementia per Tartaros Tur-
carum rabiem eliferat, facilè no-
bis erat omnes partes Ci'marinas,
à Turcorum tyrannide liberare.
Verum hæc difturbia, in quibus
fedandis adhuc ex patte detine-
ur , Nos ab opere tam laudabili,
licet cum gravi mϾrore noftri
animi retraxerunt ; & profe&o,
Rrr ij
‘00 … Preuves de la Nouvelle Hifloire
nifi Diyina infpiratio Juftitie
noftræ , & Chriftianitatis faluti
mifericorditer fubveniflet, veri-
fimile erat hoc Reonum in ma-
nus Paganorum deventurum :
quippè excogitare nefcimus, quid
unquam noftra Majeftas in fuam
Sanctitatem attentaverit » propter
quod nos ita pcrfequi deberet odio
capitali : præfertim quia & præ-
deccflor fuus, fœlicis memoriæ, U r-
banus, quandiu vixcrit, & ipfe
Bonifacius, ufque ad hæc tempo-
ra ; Nos femper chariffimum f-
livm, & Hungariæ Regem fuis
litteris nuncuparunt, Undè ers0
p'ovenit tam repentina mutatio ?
ut Pater filii fierct perfequutor ?
Nam fi aliquo modo noftra filia-
tio contra fuam Patcrnitatcm cx-
ccffifiet, debuiffet, more pii Pa-
tris, cxceffum noftrum benivolis
verbis primd Cotripere , ctiam fa.
Jub:ibus monitis cmendarc ; hæc
fiquidem non fecir, fcd potiùs,
versa no!:is dando bcnivola, clan-
deftinè de noftro exterminis
pertraétavit : follicitavit cnim
plurimos Prælitos & B2rones nof-
tros , ut à noftra Majcftate def-
ccrent ; & nobhis, ruptà fide re-
ellarent induxit; decindè Ladif.
lium quondam filium Karoli de
Durachio , ‘ut Regnum noftrum
impeterct, & fibi tanquam hæ-
es vendicarct, direxit ;
prætercà Lcgrtum 3 latcre, qui
KRegnicolas nottros À juramentis
noftro Diaidemati p'æftitis ab{ol-
Veret, &ipl:s in noftrum CXtermi-
nium concitarct. Sunt ne hæc
OpCta pit Patris > funt ncofficia
boni Paltoris » inter filios bella
fcrerc , & inter Oves peftem mor.
bidim Procurare à Quaprobter
x
Reverendiffimi Pattes, & amici
Chariffimi , in arcano noftri pec-
toris +quà meditatione ue
ipfum Summum Pontificem ju-
gi ftudio ad noftrum excidium
inhiare , & difcordias affiduasin
Reono noftro occultè nutrire,
nc iterüm damna talia, qualia
ipfius procuratione hiis nupera-
tis temporibus paffi fumus , in
Regno minimè evenire contin-
gat, ac ut fufpiciones vitemus,
& fummä cum vigilantià futu-
ris malis, & A LS OCCUrr 4
mus , decrevimus ,; cum conflio
tamen noftrorum Baronum, 1e
Proccrum , de cætero, ut nullus
Regnicolarum noftrorum audeit
vCl præfumat ad Curiam Romi-
nagg accudere , vel indè ad Rc-
£num noftrum venire, donec de
illatis damnis & injuriis nobis
fuerit fatisfitum. Nec miretur,
Patres confcripti , veftra pru-
deitia, quod talia præefumimus
attentare , quia prudentis non ef
propriam falutcm negligere, &
ut Comicus ait, ftultum cft ad-
mitterc, quod valeas præcaverc.
Volumus cnim, per hunc modum
æmulis noftris, præfertim nof-
tris Regnicolis babe matc-
riim delinquendi : ab Obcdien-
tià timen S. Matris Eccleñx ,
quam femper puro corde, cum
cmnimodà devotione & humili-
tate vencrari prætendimus, nc-
Quaquam intendimus Nes contu-
Maciter feparare. Datum Bucr
XII. se Junii , anno Dom;
M. cccciv. Sigi‘mundus, Dei Gri-
tia , Rex Hungariæ, Dalmatiz-
Cruaciæ, &c. Brandeburgenis ,
Sacri R. Imper. Vicarius Genet»
& Regni Bohemiæ Gubernator-
#*-4 —
,
É
i
4
pe
du Concile de Conflance. | ÿoI
_——. | |
Karoli Francorum Regis ad Cardinales Romanos Epiflola ;
fatim pofl auditam Innocenti V1I. mortem tranfmiflz.
] Atolus, Dei Gratiä, Fran-
à corum Rex, Venerabilibus,
ac Magnificis Viris, Cardinalium
Collezium Romæ fe dicentibus :
falutem, & unionis Ecclefaftice
femet oTcrentis Opportunitatem
non diutids protelare, Venerabi-
les, Magnifici, Chariflimi, ad
veftram ut poffumus feftinantiùs
& res exigit perducere notitiam
Concupimus, quod , fedente Con-
cilio, quod in prælentiarum con-
vocatis Prælatis, atque Clero,
Nunciis & Deputatis tam Uni-
verfitatum Studiorum , quam Ca-
pitulorum Cathcdralium , & Con-
vCntuum , necnon quampluri-
mis devotis perfonis , & aliis Doc-
toribus, & pcritis Regni noftri,
in multitudine copiosi fuper hu-
jufmodi unionis negotio duximus
in häc urbe noftrâà Parifienf ce-
Jcorandum , mors illius qui inter
vos Sedis Apoñtolicæ Prrfden-
tiam occupare fe diccbat ; nobis
extitit cum certüudine renunciata,
Quodque vos devotam animorum
Præparationem ad unionem often-
dentes , difpoluiftis ab clcétionc
fuccefloris abftinere, quo ufque
veftros ad noftræz Majcitatis p'æ-
fentiam Nuncios miferitis ; nobif-
que mentem veftram fuper hoc
diffufiùs feceritis intimare : quod
ee |
profc&ô, chariffimi, nobis » &
toti p:æfato Concilio immenfam
& inæftimabilem atrulit matc-
riam gaudiorum, grandem inde
merito confidentiim allumentes
in Domino, Cujus res agitur,
quod in præmiffis veritas fuffra,
gctur , attento quod Bencdi@us,
ficut folemniter juravit, ac pro-
mific, cft, & ericin hoc cafu rc-
nun:iare paratus, pacem Eccle-
fiæ per nos tot ftudiis, laboribus,
& expenfis quæfitam hadenàs,
nec inventam, proh dolor'in
brevi, dante Domino confeque-
mur. Naim & fi forfan continge=
rct, quod non credimus, ipfum
Benedi@&um ad cedendum para-
tum, non præbere', {ed renuere
quomodolibet , aut diffcrre , Nos,
ex Con:ilio noftrorum, & veftro,
fuper hoc divinà favente Cle-
mentià, tam efficaciter curabimus
providere, quod hoc non obftan-
te, unicum & indubitatum Chrifti
Vicarium, & Petri Succeflorem
Univerfalis Ecclefia breviter re-
Cupcrafle fe gaudebit. Super quo
difpofuimus ad veftri Vencrandi
Cœtus præfentiam, vice versà, nof-
tros ctiam folemnes Ambaxiato-
res , quant celcrids fieri potuit
deftinare. Quapropter veftras ho-
notihcientiis finceriflimo pacis
zelo rogamus, & obfccramus ; per
viicera mifericordix Jefu Chritti,
quatenüs compartientes Ecclefiæ
Matris noftræ languoribus &
ærumnis , fuccefloris hujufmodi
fubftitutionem differatis ; doncc
Ambaxi:tores . prælibatos | vos
videlicer Noftros, No'que veftros
audiverimus hinc inde : firmite:
& indubitanter tenentes , quod
finoftrisin hoc precibus acquiel.
cendo , decreveritis , evulfs fci(.
mate radicitüs, l&rabimur os &
vos cclebrem & filubrem pacis
« lij ;
s° 2.
adepticfem LEA Fe) Super his
refponfionem Nobis celerids, fi pla-
Comminatio fecunde fabtraëtionis faste
‘quam fatis exploratè perfpeétura
_eft viam cefhonis amborum çon-
Arolus, Dei Gratiä, Fran-
corum Rex univerfis Chrif-
ti fidelibus falutem integerrimam;
& ex fcifmatis nefandi tenebris,
in fplendorem veræ pacis Eccle-
fæ celerem egreffum. Quotiens
propenfiori ftudio noftrorum pro-
gcnitorum Se faéta recoli-
FaUS , & illos fingulari quâdam
curâ, publicis ee bue Eccle-
fix Sacro-Santz privatas femper
pofthabuiffe profpicimus ; adeù
ur non tantüm eam prefluris , ad-
verfitatibus ,ærumnis, difcordiif-
ue liberaverint, verüm etiam In-
delium cervice confraétà , mul-
tos mortales fuaviflimo Chrifti
jugo fubjecerint, miroque ardore
gloriofis illorum veftigiis inbæ-
rendo, fcifma peftiferum ; quo
in Chriftianä gente jam nimis inr
wcteravit,s quantüm in nobis fue-
rit fepelire, & flidæ Eccleliæ ;
laffifque rebus maturè fuccurrere
deflagramus , ficuti fincero fern-
er corde deflagravimus ; nihil
prits aut antiquius habentes ,
um ut conceffam nobis divini-
tus À ae in fuæ falutem Ec-
clefiæ conferamus : undè noviter
enè Chriftiani omnes noverunt
quantos labores , — graves
impenfas , quantas ollicitudines
adhibuerimus, & in convocatio-
nibus variis Regni noftri Eccle-
{iæ, ac Principum de fanguine
noftro ; quærendæ viæ, quâ fcif-
matis ac temporum qualitate pen-
farci, falubrius celerids ; a€ aci-
liès ad pacem uniretur à & poit-
| impedimenta noftri
Preuves de la Nouvelle Hiffoire
cet, remittentes Datum Parifiue
xxrrrr. Decembtis M. ccèc vir
nde Bencdiito XIIL
cendentium ad jus verum vel prxe
© tenlum in Papatu , longè cæteris
omnibus pr erendam, in Legas
tionibus quaqua verfum pér 10
tum Chriftianum orbem tranf
miffis, ut hujus yig Éacilitate ;
brevitateque cognirà , per 64m
univerfi pacem peterent concot-
ditcr. Poheri vero hicMe» hs
nos à tam fanéto labore defiftere
charitas non finebat , convoca
rursèm jufitnus Concilium Ec-
clefiæ Regni noftri, ut quonian
fuperioribus Laboribus, obfiften-
te temporum malitià , minds pros
movifle videbamur » etiam atqué
ctiam fcrutaremur ps ration®
aboris, &
fomenta fcifmaticæ pravitatis ame
putare yaleremus ; in hoc autért
Concilio, dum humana tarditas
in expedientium Jaboraret ; dum
variatis fententiis » aliud alius
negotio convenire judicaret; duré
conclufioni conclulio ; tratu
temporis adjungereti® » prete
ux à cœliss
{pem humanam , nova
feut credimus, effulfit; inc
bilique celeritate divinà fapien-
tiæ, fuperventuf
fundimenta collocavit : nam
Papa Benedistus , &C Angelus Ro-
mæ nuper pro defunéto fubftitur
tus , uno» nifi fallimurt pee
Sanéti afflatu taétis pre id&ath
viam ceflionis , in cuju$ profequu-
tione tantoperè defudavimus Hit-
teris fuis acceptarunf» pbtule-
e-
du Concile de Confance. so
tunt, afque præfentaverunt, &
{e invicem , ad accelerationem,
exequutionis ejus vehementer
hortati funt, Quibus rebus certits
cognitis, exultanti alacritate, in-
gentes gratias Patri luminum re-
tulimus, qui nunc tandem rigore
juftitiæ temperato , milericordi
oculo, Ecclefiæz fuæ calamitofis,
acerbiffimifque languoribus me-
delam idoneam incipiat adbibere,
nobifque viam aperiat, quam ul
teriùs profequi HR Quare
Nos, ri Deum iter monftrantem
minds fequimur , ingrati repe-
tiamur , & noftro tempore , tan-
tà mifericordià indigni fiamus,
ex tempore confilium capientes,
ed omnium è Concilio con-
fenfu præhabito, decrevimus ad
ipfum Benediétum, & illum qui
Ë Romæ Papa appellat , folem-
nes noftros, & Ecclefiz Regni
noftri Ambaxiatores confettint
mittere , qui ambos collaudent
magaificè, quod in hanc viam
tons à nobis tanto a:dore pro-
curatam , Ecclefiæ vero ipf fçuc-
tuofiffimam defcenderint. Papam
verd Benediétum omni inftantià
requirant, ut cx abundanti ad
declarationem fuæ intentionis pla-
nè & clarè viam ceflionis, fc-
motis ambiguitatibus, & condi.-
tionibus acceptet, & etiam exe-
qui, omni viä alià, & omnibus
aliis viis poftpofitis promittat,
Bullafque infra terminum infe-
riùs præfigendum , decem fcilicèt
dierum, à fummatione fuä , fuper
hiis tradat, & nihiloininüs am-
bos exhortentur , obfecrent, ab-
teftentur, quatenüs ad cvitan-
dam difficultatem itinerum, pe-
ticula perfonatum , quærelas 4
bentium traétatus, præparationum
occafones aliarum viarum trace
tandarum, & alia pleraque dif.
crimina formidanda , quæ paccm
odiosè poffent differre, velint ab-
fentes cedere , uterque in loco
fuo, aut in manibus Collcgiorum ,
aut per litteras exhibitas, aut Pro-
curatores conftitutos ; provifio-
nibus tamen congruis ità pruden-
ter adhibitis, ut. alteri ex altero
nullus metus fraudis infit. Qui fi
reces has cxaudierint, mox am
be Collegia, ruptis moris, fum=
mä celeritate, in locum unum
convolent, & unici Romani Pon.…
tificis Electionem celebrent. Quia
verd Ambaxiatores prædiéti Pa-
pam Bencdi&um primÔ funt adi-
turi , ne fortè occafionem quæ-
tendo dicat , non anteà certum
refponfum fe daturum , quäm il.
lius Romani animum perfpexe.
rit, per €os inftanter requiratur ,
ut propter accelerationem nego-
tii moras non adinittentis , in ca
fu quo Romanusille, fine conven-
tione , berfonaliter vellet cedere
pari .formä, nihil expeétando fe
ex tunc ceflurum offcrat. Quod fi
amborum voluntates à nobis in
hâc parte diffenferint, noluerint-
que, nifi in conventione perfonali
cedere , ejufmod. eorum propofi-
tum, A impediendum ,
fed potiüs adjuvandum duximus :
fperanteseumdem Salvatorem, qui
jam eorum mentilus tam f{aluta-
rem fententiam infpiravit, ho-
rum conventionem ad paccm fa-
ciendam affuturum. ‘ed fi Papa
Benedi&. quod prohibest Deus,
fubterfugia quæfierit, viam, vel
vias alias ceflioni prætulerit, ne.
gotium quovis modo retrahere ac
”
04.
rotelare conatus fuerit, aut illo
Romano cujus litteræ conventio-
nis perfonalis nullam faciunt men-
tionem , in abfentiä locoque fuo
aut per Procuratores cederc vo-
lente , confirmatà {ententià , Ex-
tra conventionem perfonalem ce-
dere, nullo paéto voluerit, ex
nunc, prout ex tunc ; conformi-
ter ad Concilii Ecclefiæ Regni
noftri fenentiam, & chariflima-
cum Filiarum noftrarum Univer-
fitatum Parifienfis , Aurelianen-
is, & Andegavenlis deliberatio-
nem, nifi ante finem decem die-
rum,ab ejus fummatione compu-
tandorum, de vià ceflionis , {ne
ambiguitatibus petità conftitetit ,
& ante finem aliorum decem die-
rum proximè fuccedentium , de
circumftantiis ejufdem vix €x-
fequutionem rcfpicientibus Am-
baxiatoribus præfatis {atisfecerit,
abco, veluti à {cifmatico , &
ab Eccleñà præcilo reccdimus »
nec ei obcdicntiam ultetiùs prx'-
raindam cenfemus ; utpotë » in
quo fteterit quo minùds ftifmate
cvulfo, pax dcfderatiffima lugen-
Simili quo-
Collegio ;,
& Eccle-
æ
ri Eccleiæ reddita fit.
que pœn— » fi qui cx fuo
in tam duro propolito »
Littere Karoli
pt ambos
r7 Arolus, Dei Gratià, Fran-
I corum REX» & Dominus
civitatum Januæ » & Saonz»
territorii Januenfs, univerfis præ-
fentes litteras infpeduris falutem :
Pium atque gratum credimus Deo
obfequium ; exhibere, dum Pro-
LA
Francorum Regis ad Ÿ#
de Papatu contendentes
| de pace conventuros.
Preuves de la Nouvelle Hiflorre
fiæ fupramodum inimico fibi fas
vetint, apud nos fubjacebunt : de-
müm-verd Cardinales, qui nobif-
cumin veritate perftiterint, apud
quos poteftas integra cligendi per-
manferit, cum. altero Collegio ,
ad unici Rom. Pontificis elcc-
cionem faciendam convenient. Si
verd tabes hæc miferabilis per
Cardinales omnes , quod Deus
avertat , perrexerit , noftri Am-
baxiatores noftrà, Ecclefñiæque Re-
ni noftri poteftate fungentes, cum
alterà parte procedent ad unio-
nem Ecclefiæ pertradtandam ; &c
faciendam , iis modis & legibus,
quas latiüs in (uis inftructionibus,
3 nobis comprobatis cxprimi VO
Jumus, & prout in deliberationi-
bus poftremi Concilii Ecclehæ
Regni noftri , ac chariffimarum
Filiarum noftrarum Univerfitat.
præfcriptarum ; fuper ne inf.
trumenta publica con ecta funt,
extitit ordinatum. În quorum om-
nium, & fingulotum tcftimonium
robur , ac fidem, figillum noftrum
his epræfentibus duximus appo-
Datum Parifius ; die
Fcbruarii , A4nn0
& Regni
nendum.
xvrir menfis
Domini M. cccc. Vi:
noftrixxVile
nuenfes C Saonenes à
benignè accipiant
cnitorum noftrorum memorandis
inhærendo veftigiis » çcirca Ha
quæ Ecclefiæ Santæ Dei Matris
noftræ pacem & unionem cof=
cernunt, tanto ferventiüs atten*
dimus ; tantoque uberius finum
noftræ liberalitatis aperire decre=
__ vimusa
jam pertulit, optata &
Du Concile de Conflance. $os
vimus , quantd per hoc ipfam
Sacro-Sanétam Matrem Eccle-
fiam, unicam Chrifti Sponfam,
à tamdid, proh dolor ! divifam
reuniri, & fub unici Domini
noftri Jefu Chrifti Vicarii regi-
mine, in brevifperamus ; favente
Domino , fœliciter congratulari.
Sane nobis conftito de recenti ,
per fcripturas, & alia authenti-
Ca documenta quod SS. in Chrifto
Pater & Dominus Benedidtus Papa
X11II.acuniverfalis Ecclefiæ Sum
mus Pontifex, necnon Angelus
dictus Corarius, qui à nonnullis
fibi adhærentibus in præfenti ca-
liginofo “fcifmate Gregorius ap-
pellatur , Sanéti Spiritüs gratià
ficut piè credendum eft, illuftra-
ti, ut citiüs ipfus Ecclefiæ, quæ
tum deteftabilem, tamque cunétis_
fidelibus deflendam fcifluram,
per fex ferè luitrorum fpatium ,
Deo gra-
ta unio fubfequarur, ac ut om-
nium Otthodoxorum confcientiæ
melius & plenius pacari valeant
& fedari , ad ipfam unionem con-
fequendam', & huic péftifero fcif-
mati finem imponendum , viam
ceflionis ipforum amborum, ad
omne jus quod *’eorum quilibet
habere fe prætendit in Papatu,
eligere, ac etiam viciflim accep-
tare, & cam omnibus aliis vils
præmittere decreverunt. Signif-
catoque nobis pro parte, did&i
SS. Patris Summi Pontificis Be-
nedii, quod iple, & fuum Col-
legium, necnon Antonius; pro
Motoñenfs , & Guillelmus pro
Tudertino Epifcopis fe gerentes ;
& Antonius de Butero , utriufque
Auris Daétor Bononienfis, didi
Angeli Ambaxiatores & Nuncii ,
ad concordandum fuo nomine, &
fui prætenfi Collegii, cum eo-
dem Summo Pontifice Benedi&o,
& fuo Collegio, de loco, ubi pro
diéto eorum propolito Sanéto ad
exitum PS Le ac etiam de
tempore quo ibidem ad hoc agen-
dum habeant convenire, necnorr
de numero perfonarum eis affñ{-
tendarum, & eos aflociandarum,
& ad alia circa hoc expedientia
peragenda plenam habentes po-
teftatem, civitatem noftram Saone
prædiétam, ambæ partes, prop-
ter fingularem confidentiam quam
habent in nobis , fub cujus Do-
minio ipfa eft civitas, ac etiam
propter commoditates in câ huic
aétui magis concurrentes, fais
aliorum Îlocorum difcuffonibus ,
pro loco ad hoc apto, & magis
idoneo , & tempus, videlicet in
Fefto S. Michaclis, in fine proxi.
mi menfis Septembris , ad invi-
cem advifarunt, & etiam elcge-
runt, certis Capitulis, tam fuper
hiis, quam ditarum perfonarum
numero, ad exfequutionem præ-
miflorum neceflariis fuper hoc
faétis, & inter es concordatis.
Nobis infuper pro parte ipfus
Summi Pontificis Bencdicti, cum
piternis exhortationibus requifi-
ti, quatenüs, eum inter po ex
& |
una parte, & diétosipiius An-
geli Ambaxiatorcs & Nuncios ex
alterâ, fub noftrz bencvolentiæ
confidentià fuerit advifatum, à
nobis certas concefliones, pro me-
liori , ac fæœliciori expeditiane
tanti negocii obtineri, quas in
diéis Capitulis, de quibus nobis
per publica inftrumenta conititit,
plenè contirieri viditmus ; eas fas
Cere & concedere , . ip{as
306
condefcendere gratuitè dignare-
-mur. Nos autem , ex quo Regni
noftri gubernacula, aufpice Deo,
fufcepimus, ipfus Ecelefiz unio-
nem, præfatique nefandi {cifma-
tis extirpationem, cæteris mun-
danis negotiis penitüs rejectis &
{eclufis, non fine magnarum pro-
fluviis expenfarum , fuimus ,
quantüm in nobis fuit, totis co-
natibus, totiqu: mentis affectione
profequuti, de ipforum Summi
Pontificis & Angeli San@is, lau-
dabilibufque,& à Deo fibiinfpi-
ratis propofitis, humiles & de-
votas D. N. Jefu Chrifto gratias
referentes, cupicntefque toto nol-
træ mentis annifu, tam boni ope-
ris cooperatorces exiftere, & iplos
in tam fœlici, tamque falubri
negotio totis viribus confovere ,
prævià fuper hoc noftri maturi
. deliberatione confilii, ex noftrâ
purä , & merà liberalitate volu-
mus, conceflimufque , ac concedi-
mus , de noftrâ fpeciali gratià,
ac etiam præcipimus per præfen-
tes, quod ipfe SS.in Chrifto Pater
Bencdius XIII. necnon dictus
Angelus ficut præmittitur Gre-
gors appellatus, düm, & quan-
o ad diétam civitatem noftram
Saone, Sc ad quæcumque alia
moftra loca, & ,ditioni noftræ
fubjecta, pro hiis quæ apud, $@
inter iplos, ficut fuperids dic-
sum cft, traétata & concordata
funt exequendis, & ad efetum,
deducente Domino, deducendis
accedere voluerint, fimul, & fe-
paratim, per Gubernatorem civi-
tatis noftræ *Januæ, Territorii ,
& difirictus cjufdem , didæ ci-
vitatis noftræ Saonæ, necnon quo.
sumque Capitancos, Gafteanos,
Preuues de la Nouvelle Hifloire
& Cuftodes. Caftrorum, diftric.
tuum, & paflagiorum noftrorum,
& nobis quequomodo fubjecto.
rum, & akos quofvis Ofhcia-
rios, & Tubditos noftros, quo-
cumque nomine cenfeantur, &
quâcumque autoritate , & digni-
ttibus præfulgeant , cum omni-
us reverentià, devotione, & he.
note dcbitis, noftro nominerc-
cipiatis in eifdem. Quodque iplis
ambobus, invicem , & feparatim,
præfata civitas noftra Saone, dic-
taque civitas noftra Jaonenbs,
necnon caftra , fortalitia, domus,
portus , paflagia , littora, & dif-
triétus. quicumque, & quæcum-
que noftra, feu nobis fubjecta quo-
quomodo , per ipforum am-
rum , gentiumque fuarum, tam
armigerarum, quam aliarum, Ve-
netorum , & Cæterorum quorum-
cumque , Curias eorum pro qui-
bufcumque caufis fequentium , &
ad cos affluentium ; cujufcum-
que Nationis exiftant, in grelli-
bus, introitibus, ftationibus , mo-
ris, & refidentiis, tranfitibus , &
receflibus, quotiens pro præmiflo-
rum exequutione, ad ipfa loca,
eos ambos , & quemlibet ne
contigerit, aut voluerint declina-
re, per Gubernatorem., & alios
Officiarios noftros fupradiétos
liberè offerantur, & cum omnt
promtitudine tradantur , & ape-
riantur ; aC etiam pro €OEUR [é-
fidentià liberentur realicer, & de
faéto.Quodque ipfe Sumanus Pon-
tifex, & Angelus.fimul, &-eorum
uilibet feparatim, cum tofu
Collegiis , fuorumque Coblegio-
tum prædiétorum familiaribus
gentibufque armigeris , pt A
ris, navigiis ecmais , tam paiéis
e
SE --—— ]
… du Concile de Conflance. 07
quai navibus, ufque ad nume-
rum inter ipfos concordatum , &
in diétis Capitulis & inftrumen-
tis {uper hoc confectis declara-
tum, aC etiam cum ceorum, &
Cujuflibet iplorum Curiis, Of-
Ciariis, Curialibus, & Curias co-
tum fequentibus : univerfis, tam
Venetis, quam aliis, cujufcum-
que Nationis, ftatûs, gradûs,
aut conditionis exiftant, devotè ,
rcverentet , amicabiliter, & cum
omni fecuritate, manfuctudine,
& dulcedine, fecundum ftatus &
conditiones perfonarum, per eof-
dem Gubernatorem & Ofcia-
rios noftros pertra@entur. Et infu-
per, ut iple Summus Pontifcx , &
Angelus prædi@i, eo liberigs ad
tam fanctum opus per cos incœp-
tum procedcre valeant , quo in
di&à civitate noftrà Saone, &
aliis rerris, @& Caftris noftris, &
Dominio noftro fubje&is majori
fuerint per nos autoritate fulciti,
_3pfs ambobus, & utrique iplo-
rum æqualiter conceffimus & con-
cedimus , tenore præfentium, no-
mine Ecclcfiæ, totale Dominium,
plenum regimen, & omnimodam
gubernationem, & adminiftra-
tionem , jurifdictionemque tota-
lem , ac merum, & mixtum Im-
pcerium di&æ noftræ civitatis Sao-
nt, Caftrorumque in câ exiften-
tium : volumufque ac præcipi-
mus ipfam,& ip{a per diétum Gu-
bernatorem , & alios quofcum.
que, quorum intercrit, eis, &
in corum amborum , & utriufque
ipforum manibus æqualiter nomi-
ne $. Matris Ecclefiæ, noftro no-
nine , noftrâque autoritatc tradi,
poni, & realiter aflignari, ac
etiam plenariè liberari, pro illo
tempore, quo iplos ambas ibidem
effe contigerit, pro dié&tä unione
traandä , & fiendäi, & quod
ipfo Summo Pontifice Benedido,
& Angelo prædiis præfidere de-
finentibus ; totale Dominium,
Jurifdiétio, merum, & mixtum
Imperium diétæ noftræ civitatis,
& caftrorum inibi exiftentium sg
fint & remancant penes illum, vel
illos, qui per dié&os Summur
Pontificem Benedi&um, & An-
gelum, unà cum fuis Collegiis
ad hoc per prius fuerint Deputati
êc Ordinati , donec in Eleétione
unici Summi Pontificis, fi ipfam
in diéti civitate noftra Saone ce-
lebrari contigerit , fucrit Domi-
no concedente conceflum , recep-
tis tamen per prius, per ipfum
Gubernatorem , aut alterum nof-
tro nomine, à diétis Summo
Pontifice , & Angelo, necnon ab
eorum Collegiis cautionibus ido.
neis, de reftituendo nobis, aut
dido Gubernatori ,; vel alteri à
nobis deputando, ipfam civita-
tem noftram Saone, & caftra in
eà exiftentià, finità ipforum con.
ventione , & Electione futuri Pon-,
tificis ,fi eamibi contigerit cele.
brari, ineoftatu in quo fucrunt
eis afignata. Ita quod ibiderm
poffint & valcant , ipfi ambo, &
quilibet eorum, æqualiter per fe,
vel illos,quos ad hoc deputare vo
luerint , regimen, gubernatio-
nem, & adminiftrationém jurif-
dictionemque , & alia quæzcum:
ue ad hoc incumbentia, ipfo
de tempore , plenè & liberè
exercerg. Abfolventes, se prx-
dicta, harum feric Caftellanos dice
torum noftrorum caftellorum, &
quofcumque alios Oficiarios noi.
S{£ ij
508
£æz noftræ civitatis Saonz, à qui-
bufcumque juramentis,-homagiis,
obligationibus, fidelitate, & obe-
dientià nobis per eos fa@is, pro-
miflis, & debitis, quamdiu præ-
mifla durabunt ; pro quo tempo-
re volumus, & ipfis Caftellanis
& Officiariis ; necnon quibuf-
cumque civibus Januenfibus, &
Saonæ , omnibufque aliis fubdi-
tis noftris Dominii & Territorii
noftrorum Januenfium , cujuf-
cumque ftatus , autoritatis, ac
præeminentiæ exiftant , diftridè
præcipimus ; injungimus , &
mandamus ,; quatenüs dicto Sum-
mo Pontifici, & Angelo, & eo-
sum Collegiis, fi opus fuerit, vel
Deputandis ab eis, Juramentum
fidelitatis , ut in formi fidclitatis
continctur, & uæcumque alia
Juramenta neceflaria & oppor-
tuna, pro ipforum & Collegio-
rum .fuorum , ac etiam aliorum
en Le , de quibus fuprà
t mentio , tuitionc, protectione,
defenfione , & fecuritate, faciant
- Atque præftent eifdem. Infuper
Sumo Pontifici, & Angelo æqua-
liter plenam & liberam poteftatem
concedentes , .omnes Officiarios ,
Caftellanos Civitatis, & Caftro-
rum noftrorum Saonz deponendi,
& inftituendi tempore fupra-
dicto. «
Nos autem omnes Officiarios
fupradiétos ,. cives | ‘& fubditos
noftros, qui diéta juramenta præ-
di&o Summo Pontifici, & Ange-
lo , & eorum Collegiis, vel eorum
Deputandis præftiterint , à ju-
ramentis, fidelitate , obligationi-
fque & promiflionibus nobis,
autOfheiatiis noftris, pro nobis
_
Preuves de la Nouvelle Hifloire
tros, aC cives & habitatores 'dic-
factis & præftitis, pro Her
pore , ut præmittitur, abfolvimus,
& per præfentes ducimus abfol-
vendos, & ut ipf Summus Ponti-
fex, & Angelus profe, &c”eorum
Collegiis, & pro quibufcumque
aliis perfonis ,tam Venetis, quamr
aliis, Curias ipforum fequentibus,
& ad ipfos affluentibus ; eunti.
bus, & venientibus, quicumque
de causâ, fecuro progrefla & re-
greflu, & de moiä in diéto loco
de Saonà , & aliis locis circum.
vicinis , majori fecuritate gau.
deant , volumus & eis concedi.
mus prout fupra, quod iple Gu-
bernator , nonobitantibus qui-
bufcumque furamentis, homagiis
& fidelitate Po AS nobis præf-
titis, & quibus nobis eft aditric-
tus , à quibus ipfum, quoad hoc
abfolvimus , illam fidem omni:-
que juramenta licita, & decen-
tia & alias indicabiles cautelas,
quas & quæ Summus Pontifer, &
Angelus fupradiéti, pro ipforum,
Caléionaique füorum., & quo-
rumcumque, tam Venetorum,
quam aliorum., rates fta-
tus, autoritatis , & conditionis
fuerint, Curias ipforum , pro
quibufcumque negotiis five caulis
fequentium , fecuritate, pace, &
tranquillitate advifabunt, & de
quibus ipfum requirent , -de iplos
& alios fupradiétos defendendo,
protegendo adverfus omnes &
quafcumque perfonas, cujufcum- .
e Dignitatis , Ordinationis ;
re præeminentiæ exiftant, per-
fonafque fuas pro viribus fervan-
do illæfas, & lædere aut offen-
dere volentes manifeftando, eis
præftent æqualiter , & ad sr
fimplicem requeftam , abfque te
DTA
dueConcile de Conflance, _$os
ficultate qualicumque ; & ne prop-
ter difcordiam , vel differentiam
Quæ inter di&um Gubernato-
fem, & noftros fideles five Ja-
nuenfes conjunctim, vel divifim,
A . e
EX Una parte | & dictos Verietos
ex alterà extitit, À quà damnum
Inconveniens , feu præjudicium ,
in diétà conventione ortum , vo-
lumus , & ordinamus , quod ipfe
Gubernator pacem & concordiam
faciat cum ipfis Venetis, vel quæl-
tionem ponat in ordinationem dic-
torum duorum Summi Pontifi-
cis, & Angeli, ipfis Venetis hoc
militer facientibus, vel faltem
talem fecuritatem præftet , &
jee diétos Januenfes, & alios fi-
cles fubditos noftros quorum in
tereft , præftari faciat, quod ipf
eneti, veniendo ad Curias {u-
pradi@as, in diéto loco Saone, vel
alibi, durante conventione præ-
didtà , & redeundo ab cif em,
nullas moleftias |, damna, inju-
rias , aut offenfas patiantur.
Ut autem omnia quæcuimque
FE n expreffata & defcripta
ftabili valitudine firmentur , dic-
to Gubernatori Januenf, quan-
tüm diftri@è poffumus præcipi-
mus, injungimus, committimus
& mandamus, quatends juramen-
ta & fidem prædictis præfato
Summo Pontifici, & Angelo fa-
ciat , atque præftet , necnon præ-
mifla omnia & fingula tencat,
faciat, & adimpleat | faciatque
É diétos cives noftros Ce
aonenfes, & alios quofcumque
fubditos enoftros , cujufcumque
ftatus , autoritatis aut conditionis
exiftant præftari. Hæc facere recu-
fantes , aut præmiflis contradicen-
tes, vel contra concefliones &
ordinationcs noftras prædiéthis :
vel aliquas ipfarum À uid fa-
cientes , ad ipfa Re pu & ad
defiftendum de incϾptis , viis ,
& modis omnibus, ad hoc de-
centibus , & etiam opportunis ,
fic viriliter & rigidè. compellen-
do , quod cæteris id facere præ-
fumentibus cedat perpetuis tem-
poribus in exemplum,
Et infuper diéto. Gubernatori
noftro Januenf fimili modo præ-
cipimus » & injungimus , com-
mittimus , & mandamus , quate-
nüs formam Capitulorum inter
pattes prædiétas , ut præmittitur,
Concordatorum, in omnibus aliis
plenariè exequatur , & per om-
nes fubdictos noftros exequi fa-
ciat , in quantum nos ipfum Gu-
bernatorem , & alios Officiarios
& fubditos noftros tangunt, &
concernere poilunt j ita quod
de ipfus & fubditorum noftro-
rum promtitudine Obedientiæ de-
beant ipfi apud nos merito com-
mendari , diétique Summus Pon-
tifex , & Angelus; de ipfs, & co-
rum quolibet habeant meritù
contentari : omnibus, vafallis &
fubditis noftris, quâcumque au-
toritate vel præeminentià fun-
gentibus , fub noftræ indignatio-
nis interminatione præcipicn-
tes, & alios quofcumque nobis
Confæœderatos , amicos, & be-
nevolos requirentes quatenus:
dido Gubernatori , cui, quoad
omnia fingula , & præmiflo-
rum eorum exfequutionem ; com
mittimus plenariè vices nof-
tras, & omnibus, ab ipfo depu-
tandis, in præmiflis omnibus, &
fingulis, & corum dependentiis
pareant cfhcaciter , & intendant
S££ ii
RES PE SR ms SE ANT Q/R OS
L see
Ti
to _ Preuves de ls Nouvelle Héfoire
nonobftantibus quibufcumque lit-
teris , mandatis , inhibitionibus,
aut prohibitionibus à nobis feu
Curia noftrà, emanatis, concef-
fis, vel obtenfs, feu mandandis,
concedendis, & obftinendis in
pofterüm, premiflis , feu alicui
præmiflorum quomodocumque
derogantibus five contrariis,
fubquicumque verborum forma
ue ra Quas , fiquz face fue-
rint , vel fieri contigerit in
ofterüm, volumus pro nullis ha-
bé, nec iplis per diétum Gu-
bernatorem , vel alios obtempera-
ri quovis modo : & ne prepter
abfentiam diéi Gubernatoris, du-
rante diétà conventione , interris
fui Regiminis, hoftis humani ge.
neris alicujus diffentionis virus,
infundat , volumus hâc de causà
etiam , & ex certis aliis ad hoc
nos moventibus, dito Guberna.
tori diftriétè præcipimus , injun-
_ & mandamus quatenüs
icto durante tempore , in cifdem
terris diéti fui Regiminis refiden.
tiam faciat perfonalem , fibi dif-
tritids inhibendo , ne à didis
terris fine causà difcedat, in cu-
jus rei teftimonium figillum nof.
trum præfentibus litteris duxi.
mus apponendum. Datum Parifius
die xr. Junii anno D. 1407. &
Regni noftri xxvire
Alis Littere Régie ad varios Officiarios pro eadem
_ fecuritate directe.
Arolus, Dei gratià , Fran-
corum Rex, Dominus Januæ
& Saonæ, dileétis & fidelibus
Confiliariis noftris Patriarchæ
Alcxandrino , Belvacenfi, Mcl-
denfi, Cameracenfi , & Ebroi-
cenfi Epifcopis Ambaxiatoribus
noftris, necnon dileéto &c fideli
Militi, Confiliario, & Cambcl-
lano noftro Johanni Bociquardi
Marefcallo Franciæ, & Guber-
natori noftro Januenfi, falutem
& diletionem. Cum SS. Pater
Benedictus Papa X1[11- ac univer-
{alis Summus Pontifex, & Ange-
lus dictus Corarius , qui à P
ribus fibi in hoc perniciofo Et.
mate fibi adhærentibus Grego-
rius XII. appellatur, S. Spiritus
oratià, ficut pie credendumeft,
illuftrati , finceram intentionem,
& zclum integerrimum , quod ad
«
miferandæ Ecclefiæ fcifluræ ro
farcionem gerunt in cordibus
exhilentes, viam ceflonis iplo-
rum amborum ad omne jus quod
eorum quilibet habere fe præten-
dit in Papatu, elegerint, ac-
ceptaverint , &c cum omnibus
aliis viis promittere decreverint ;
ac ut tantæ molis farcinà coruf
confcientiæ relaxarentur in bre.
vi, de loco & tempore ad ‘dics
tam caufam conveniendi, in nof-
trà Saone civitate , ad inftans
Feftum S. Michaclis , vel om-
nium Sanctorum fequens Coï-
cordaverint ,; prout hæc nobis ,
per inftrumenta pps | inde
confcéta, & aliis fcripruris au°
thenticis, relatuque plurimoru®
condecenter apparuit , hinc
quod Nos, qui in hoc , tanquamt
à cunétis fidelibus optatum née
“is,
La
‘du Concile &e Confiance. S11
gotium, quo tanto tempore fla-
BtaVIMUS ,; quodque , cum im-
menfis laboribue & impenfis pro-
curare ftuduimus diligenter ; pro
quo. étiam continuis votis Ée
plices apud Deum rogavimus , &
omnibus hujus mundi cæteris nof-
tris Cogitationibus retrojectis,
ad hoc PiÆcipuè noftcr anhelavit
affetus, de veftrâ fidelitate fo-
lertique diligentii prudentià, &
ftrenuitate Dudabili plurimüm
confidentes | vobis infimul, &
Etiam quinque, quatuor, vel tri-
bus veftrum, in abfentià dicti
Gubernatoris , tenore præfentium
committimus & Le » da
mufque plenariam poteftatem , &
fpeciale mandatum , quatenüs fu-
pradiéto Angelo, fuoque pr&ten.
fo Collezio, necnon omnibus &
fingulis cujufcumque Nationis,
etiam Venctis, ftatûs, conditio-
nis, autoritatis, aut præeminen-
Hæ cxtitcrint, ufque ad talem,
& tantum numerum perfonarum,
qualem, & quantum vobis vi-
debitur expediens, & etiam o
PAS pro negotio 22 2
onum , legitimum, falvum, &
fecurum condu‘tum , tam per
trram , quam per mare , cum
omnibus fuis equis , galcis, na-
vigiis, arnefiis , armis, valifiis,
auro, & argento, libris, litteris,
fcripturis, jocalibus , & bonis
aliis duibufumques per veftras
Htteras & alias prout videbitur
expedire , durante temporc con-
ventionis præditæ, concedatis,
& tribuatis , aded quod neque
eifdem Angelo, & {uo prætenfo
Collegio , nec alicui de corum |
focietate vel familik , tam Vene-
tis, quam aliis, damnum , noxa,
vel impedimentum aliquod , in
terrâ , vel in mari, in perfonà,
feu bonis , occafonc gucrræ , con-
tentionis , controverfiz , five re-
prefaliæ , vel aliàs quovis modo
inferant ; quin potids ipfos, &
corum quemlibet , tam Venetos,
quam alios, acque bona fua quæ-
cumque , #æ noftra protetione,
falvà & fpeciali guardii pona-
tis, & manu teneatis ipfos ab
omni damno, Iæfonc & ofensi
præfcrvantes , juxta cafus exigen-
tiam, omniaque alia circa mate-
riam hanc tam favorabilem & ex-
celfam , neceffaria & opportuna
faciatis & agatis, quæ nos ipfi
faceremus , & facere poffemus,
fi præfentialiter in noftrâ perfoni
ibidem interefemus : ad hæc
namque omnia & alia quæcum-
que in præmiflis convenientia &
opportuna, conccdenda, facienda,
& peragenda, plenariam vobis
infimul, & etiam quinque , qua-
tuor , vel tribus vcftris, abfente
Gubernatore , tenore præ'entium
concedimus poteftatem , etiamfi
talia fint, quz mandatum exi-
gant magis fpeciale : promitten-
tes bon fide , & in verbo Re-
gio omnia & fingula per vos in
præmiflis concella, facta, & pro-
imifla grata & rata habere, e2-
_ que tenere, facere, & inviolabi-
liter obfervare , in cujus rei tet-
. timonium litteris præfentibus nof-
trum fecimus apponi figillum.
Datum Parifius, die xyt5. Julii
anno D. x. ecccvrr.
12 Preuves de la Nouvelle Hiflire
Salvus conduëtus pro Gregorio.
Arolus, Dei gratià, Fran-
corum Rex, Dominus Ja-
nuæ , & Saonæ, univerfis præ-
fentis litteras infpecturis falutem.
Notum facimus, quod audito nu-
per , non fine magnæ Jubilatio-
nis , & exultationis Jubilo , qua-
liter vir eximiæ borfitis Ange-
lus Corarius;, Le Romæ Grego-
rius XII, appellatur, pro celeri,
ac falubri confequutione fan&if-
fimi defiderii, quod- ficut jam
dudüm per litteras fuas nobis in-
finuare curavit, fuis gerit infi-
tum præcordiis, fuper auferendo
fcifmate, & pace reddendâ Chrif-
tianis , & Ecclefiæ fanétæ Dei,
per viam puræ & fimplicis re-
nunciationis juri quod prætendit
in Papatu , ad dictas civitates,
aut carum alteram, feu alibi, in
diéto Dominio, feu ejus diftriu,
vel etiam in Regno noftro,aut ex-
tra , ad aliqua alia loca noftræ
ditioni fubdita , cum illis qui
apud cum pro Cardinalibus fe ge-
runt , & pluribus aliis corum
fervitoribus , ac aliis eos aflo-
ciantibus fe transferre proponit ;
Nos qui præcunétis def erabi-
libus pue noftri pacem ejuf-
modi noftris temporibus videre
præoptamus, volumus & cupi-
mus, ditum Angelum, qui fuz
virtutis confidentiä, meritd debet
elle fecurus apud omnes , nec
aliquid adverfi fufpicari , fed pa-
cis hujus tam arr es operis in-
tuitu, cunctorum extolli laudi-
bus populorum, fuumque nun-
cupatum Collcoium , & omnes
Gujufcumque ffitüs, præcminen-
tiæ, vel conditionis exiftant, ip-
fius Comites, &c fequaces , aut
quomodolibet adhærentes , ob
Dei reverentiam , in profequu-
tione diéti negotii, omni favo.
re, Regiä, plenâque fecuritate,
& libertate gaudere, iplos ufque :
ad numerum tüm millium perfo.
narum , cm eorum cquitaturis,
galcis, & aliis navigiis, armis,
& aliis arnefis; in veniendo,
morando , & redeundo, in eorum
libertatibus , quantum ad nof-
tram fpectare ce majef.
tatem , confervare , bonà fide
pti & fpondemus ; ip-
ofque, ex abundanti , quantum
opus fuerit, & poflumus, in nof.
tro falvo conduétu , proteétione,
& guardià , pofiquam ingrefi
fuerint fines Regni feu territoril
ante diétorum, & quamdiu füb
noftro remanebunt Dominio, fuf-
cepimus & pofuimus per præfen-
tes , una cuin dictis eorum equi-
tatu , galcis , & aliis navigiis,
auro ,; argento, jocalibus , ma-
lctis, & aliis AS fuis quibuf-
cumque. Quocirca univerlis. &
fingulis locum tenentibus, Conf-
tabulario , Marefcallis, Admiral-
do, Gubernatoribus, Senefcallis,
Ballivis, Præpofñtis, Capitancis,
Villarum,, Carorurs , Portuum ,
& Paflagiorum Cuftodibus , Ju-
dicibus , Majoribus , Scabinis
Confulibus Civitatum , cæteril-
que Juficiariis & Offciariis nof-
tris ubilibet conftitucis ; diftric-
tè præcipiendo mandamus , Che
| fœderatofque, benevolos, & amis
cos noftros affectuolius, & inf-
çantité
ef
in Dei Ecc
du Concile de Conflance, $t3
tantiüs requirentes, & rogantes,
quatenüs per terras , dominia,
loca, portus , paflus, diftrictus
fuos, aut ipfis commiflos , tam per
térram , quam per mare, eum-
dem Angelum , & omnes ejus
Comites, & Scquaccs, aut quo-
modolibet adhærentes, una cum
iplis equitatu, auro , argento, Jo-
calibus, maletis, & aliis rebus
& bonis fuis , quibufcumque,
ire , tranfire , elle, quic{cere ,
morari , & redire pacificè libe-
rèque faciant & permittant , nul-
um eis , aut corum alteri impe-
dimentum, vel arcftum facien-
tes, aut à quo-umque, occafin-
nc marchæ, feu reprefaliæ , vel
aliàs quovis modo fieri vel in-
ferri facientes. Quod ‘fi fa&um
fuerit, vel illatum , illud ad fta-
tum priftinum & debitum redu-
cant , & reduci faciant, eifdem-
uc, fuis fumtibus & expenfis,
es bono, falvo & fecuro conducétu
vitualibus, & aliis fibi necefla-
riis providendo , tantumque fub-
diti noftri exindè faciendo , quod
de Obedientiæ promtitudine me-
rit debcant commendari, ami-
cique, bencvoïi, & confæœderati
noftri, quod ipfis ad gratiarum
actionces tencamur. In cujus rei
teftimonium noftrum fivillum his
prælentibus duximus apponen-
dum. Datum ut fupra,.
Bulla Gregorii dicentis non poffe Je ire Saonam.
Regorius, &c. Petro de Lu-
nâ , quem nonnulli, &c.
Cupientes ab intimis præcordiis
noftris ,ut He hoc fcifma
efa protinüs cxtirpe-
tur ie De fuper extirpatione
hujufmodi, Capitula inter perfo-
nam tuam ex unà , & venerabi-
les Fratres Antonium tunc Moto-
nenfem , nunc verd Bononicen-
fem, & Guillelmum Tudertinum
Epifcopos, & dile&um filium An-
tonium de Batero utriufque Juris
Doctorem Bononienfem Nuncios
noftros ex alteïâ partibus, Maffi-
lix formata & conclufa per le-
gimus, ad hoc ut polfemus præ-
fixe in tempore , in loco con-
venire decreto, diligentiam adhi-
buimus aut galeas fidas habere
pollemus ; fed quoniam huc uf._
que poffibilitis hujufmodi galeas
habendi nullatenüs data eft , nec
fpes certa eft non folum oéto, fed
nec fex galeas confequendi, nifi fa-
cultas alia, quam totis affatibus
expcctamus, nobis in futurum ad-
veniat, non confidimus prxfxo in
tempore venire polle , de quo ab
intimis anxiamur. Quæ ide no-
tificare decrevimus , ut hujufmo-
di, de quo dolemus, noftra impo-
tentia nota fiat : daturi pro vi-
ribus operam, quantüm Divini-
tas ipfa conceilerit, ut quam
primüm facultas aïfuerit , ad
confummationem extirpationis
fcifmatis, & confequutionis unio-
nis ejufmodi veniamus : &
cum paratam opportunitatem vi-
dcbimus, curabimus celeriter re.
fervare. Si verd interim, quouf-
que ipfarum galearum poflit ha-
beri commoditas, pro celeri expe-
ditione confummationis tam def.
derabilis boni cas præfatæ »
tt
s14 Preuves de la Nouvelle Hiffoire
refpe&u multiplicium meuio-
rum , quæ appcfita nofcuntur ,
tam graviain conventionibus ip-
fis, pro reddendo locum Saonæ
fecurum, ut locus non folàm in-
commodus & valdè gravis, inha-
bilis, & indecens reddatur, inali-
quo alio loco utrique noftrum
accommodo, cenveniie nobis ex
multis refpcétibus , maximè pro
confcrvatione ftarñs prafatæe Ec-
clcfiæ,in Temporalibus potiffimi,
cum in maximo periculo & amif.
fionc fore nofti , quod te latere
non credimus , nobis faluberri-
mum vidctur , fuper quo placeat
celeriter refpondere , & falutaris
utriufque provifio impendatur.
Datum Romæ 115. Idus Juli,
Pontificatus noftri anno1r.
Littere Regis ad Gregoriwn XII.
! Arolus, Dei gratià, Fran-
corun. Rex. Præcelfæ Di-
gnitatis viro Angelo diéto Cora-
rio, quem in hoc flebili fcifmate
nonnulle Nationes Gregorium
appellant XII. falutem , & à
priüs falubriter conccpto, pro-
pofito , fuper unione Ecclcfiæ bre-
viüs affcquendä , minimè refilire.
Etfi jamdiu magnam, poft Chrifti
fubfidium , fiduciam reftituendx
pacis Ecclcfhafticæ concepimus,
dum prius litteras vettras acce-
pimus, offerentes palam, & nu-
dè , abfque quadam ambiguitate
vervorum, viam ccfliunis com-
pendiofflimam , ad reduétionem
ejufdem pacis : dumque pauld
poft nuncios veftros recepimus
quærentes confirmationem traéta-
torum, & concordatorum primô
initorum Maîliliæ, per cofdem
Nuncios, & nepotem veftrum, ex
un parte, & Summum Pontifi-
cem noftrum Benedictum, cum
Sacro Collcgio fuo ex altera ;
quim confirmationem utique li-
bera:it:r & ulrro, ficut nofle po-
teftis conceflimus. Miramur nunc
adm dim ,; & dolemus, ultra
, quam vaicamus exprimere, quis
vos ita decepit, quis vos fafcina-
vit non perfftere in oblatis prio-
ribus , tam fanétis atque falubri-
bus? quis abduxit, aut feduxit
vos non implere concordata Ju-
ramentis , votifque vallata , &
ubique publicata ? nam & finon
habeatis in reverentià & tremo-
re horrendum Dei Judicium con
tra prævaricatores promiflorum,
atque Juratorum, contra pacis
univerfalis d:fidiofos perfequuto-
res, aut fcifmatis nutritores ; pu-
dere faltem debet fidei non ob-
fervatæ apud homines Chriftia-
nos, quæ ufque ad mortem in
violabiliter fervata eft, & fer-
vari fuadetur, etiam apud homi-
nes incredulos , & barbaras Nr
tiones. Cujus rei er
proculdubio nequiremus revibus
Cxagcrare fcrmonibus, ut mereture
Quapropter temperatiüs ageie €-
cernentes , poftulamus & 0 cel-
tamur, per à quid de De cunéts
cernentis feveritate formidatis ;
per fi quam de corfrientié
tra ve vofmctipfum ; de far
quoque apud roximum, & P9
pulum univerfum curam
goritis ;
| ini
per fi quid deniquè compatim
Du Concile de Conffance.
Miferabilibus laceratæ Ecclefæ
doloribus , redite ad cor vef-
trum, dum adhuc fas vobis eft,
veftra quoque promiffa, immd
juramenta , immd vota , faa,
fcripta , & publicata cum omni
integritate celeriter obfervare,
quatenüs redeat nobis pax, &
vobis falus, & gloria confera-
tur : alioqui decrevimus nos &
Ecclefiz Regni noftri, & Delphi.
s15
æ .
natus , in eâ conclufionc neutra-
litatis ita perfiftere , ficut ex cau-
fis rationabilibus & motivis in
aliis Patentibus Litteris noftris
poteritis , fi libcat, latids intue-
ris & eam fimiliter cligendam,
& affumendam cæteros Principes
& fhdeles utriufque Obcdientiæ
totis viribus inducere , & hor-
tari. Datum Parifius, &c.
Littere Regis, quibus afferit [e, nifi ambo contendentes
de Papatu viam uniende Ecclefie invenerint,
| neutralitatem amplexurum.
Arolus , D. G. Francorum
Rex, univerfis Chrifti fide-
dibus falutem in Domino , & ad
cam, quam fummoperè defidera-
mus Ecclefiafticam unionem una-
nimiter afpirare. Pax Eccleliaf.
tica, quæ fub unico Chrifti Vica-
rio jungere debet univerfa meme
bra populi Chriftiani , fecundum
ipfus Chrifti, & Apoftoli fui do-
cumentum, dum olim poft mor-
tem fæœlicis recordationis Gre-
gorii Papæ XI. conturbari cœ-
iffet , dumque fcifina pernicio-
ifimum, moniftrum horrendum
ingens in eadem Ecclefà fubori-
ri Cerneretur, ex caufis toto or-
be notiflimis , Chriftianiffimus
sunc, ac præclarifimæ memoriæ
Progenitor nofter Karolus V. fua-
fus multis vehementibus rationi-
bus , deliberavit adhærere , Obe-
dientiamque præftare illi, quem
Collegium Cardinalium jureju-
rando afleruit in vita , & inmor-
te, atque publicavit fe canonicè
in Summum Pontificem, & ve-
rum Chrifti Vicarium fponté &
concorditer elegiffe. Arbitrabae
tur namque vetifimiliter idem
Progenitor- nofter , ut erat totus
fervens in zelo Domüs Dei, &
ex fide fuâ proprià alios ‘dijudi-
cans , quod cæteri Principes ac
Prælati, cum univerfo Clero &
populo, protinüs obedirent con-
fimiliter , dum eleétioncm ejus
per Collegium præfatum Cardi.
nalium fufficienter eis innotefce-
ret, ritè fuifle celcbratam. Sed
aliter evenifle dudûm jam de-
ploravimus : neque enim potuc-
runt ufque hodic dicti Cardina-
les hoc ipfum fuadcre magnæ
ob Chriftianitatis, quæ vole-
ant, quæque memorato noftro
Progenitori fuaferant. Nos idcir-
cù cernentes , expetientià tem- *
LE docentibus, quod hæc
Obedicntia præfata invalida erat
ad tollendum funditus fcifma
pcftiferam, quod in exilium gra-
viflimum pacem defideratiffimam
ac optimam detruferat, delibe.
ravimus eéamdem pacem ad pro-
prium cubile fuum quod eft Ece
Trcij
6 Preuves de la Nouvelle Hifluire
clelia, velut' ad fuam regionem,
per alias vias, totis conatuum
viribus reducere.
Hinc confilia crebra , hinc
Legationes laboriofiffimæ ac fum-
tuofiffimæ per omnes ponè Chrif-
tianitatis regioncs frequentatæ:
tandem, afpirante Deco, via cef-
fionis utriufque contendertium ,
p'o reverfionc pacis turpiter exu-
lantis , inventa eft compendic-
fior, & abfque ulli dubitatione
expedientior judicata. Hahc perin-
de viam cum omni folemnitate
ræfentari fecimus fucceflori il-
fs cui Progenitor nofter, ficut
prædiximus , Obedicntiam præf-
titerat. Quam Obedientiam ided
maximè poftmodüm ab codem fuc-
ceflore pro tempore fubtraximus,
quia non fatis apertè per viæ
ceffionis compendium vidcbatur
velle prcem reducere, poftpoli-
tis ee interminabi-
lium an fraétibus, & incgrefi-
bilibus aliarum viarum libyrin-
this. At ubi vifus eft à nobis ad
falubria fe convertille confilia,
rursùs abfque omni mutabilitatis
culpæ notà obedivimus eidem :
ità tamen animo noftio gerentes,
fi, & quamdiu Obedientia nof-
&ra nonobftarct Ecclefafticæ unio-
ni, quemadmodum in Concilio
ultimo Ecclefiæ Regni noitri me-
minimus fatis datum intelligi :
neque enim voluimus unquam
fcienter , neque fas effe credi-
mus , neque voluimus Obedien-
tiam præitare dou morta-
lium, in pacis præjudicium, in
fcifmatis fomitem , in difcordiæ
inftrumentum.
Et oh falutifer Chrifte Pacis
Princeps ! quamdiu quælivimus
pacem & non venit 2 cxpcétavis
mus tempus medelæ, tempus fci-
licet juratæ conventionis utriuf-
que contendentium pro pace ce-
Icbrandâ , & ecce turbatio ?
animidvertite hæc , ch Princi-
pes Chriftiini, quibus cft dolo-
ri, talis, tantique matris Ec-
clcfiæ diffipatio, attendite infu-
per vois, & univerfo Popu'o
Chriftiano vos facri Pontitices,
in quo puofuit vos Spiritus farctus
Epitcopas regcre Ecclcliam Dei,
quan acquilivit fanguine fu.
Attendite quæfamus ; nolète d'l-
fimulanter agere, ubi depopu-
latur gregem Chrifti miferis mo-
dis tempeltas hxc fæviffima, hor-
rendaque vor:go. Exurgat in
unum populus univerfus , tollere
de medio fui difformiflimum hoc
ortentum , undè fit in oppro-
re hoftibus incredulis, pro-
priifque animabus , in damna-
tionis æternæ difcrimen apét-
tum : decedat , vel invitus,unus
aut alter , immo uterque con-
tendentium ab occupatà Sede
Petri , potiufque unitas €Orum
contentione depcreat. Nam dum
neuter populus obediet, neuter
ampliùs de Principatu» vel fruf-
tra contendet, neque audictuf
ultro vox illa crudeliffimz fæ-
minæ, nec mihi, nec tibi, fed
dividatur ; fed illa piz maths
dite illi infantem vivum.
Nos qui nihil ità poft animz
falutem defideramus, quam vi-
dere Sereniflimam Pacis faciem
noftris cffulgere temporibus ; JU-
dicamus expromiflorum , & fimi-
lium conhmilitudine : nullum
ad præfens patere validius in tam
defperato malo remedium , quil
+ du Concile de Conflance, 517
uod neutri contendentium , aut
ibi fortè fucceflurorum præfte-
tur dcinceps Obedientia à Popu-
lo Chriftiano : deficicnte fiqui-
den fomento , tantus ifte pu
infernalis , in fe tandem
ciens, donante Deo collibetur.
Quapropter, præcedentibus &
habitis fuper hiis, vicibus rcpe=
utis, magnis & maturis delibe-
fätionum cConfiliis, cum fapien-
tibus, peritis, & devotis homi-
nibus ,Deum , & eorum falutem
habentibus præ oculis, Nos, &
Ecclefia Regni noftri, ac Dul-
phinatüs Viennenfis, pro Nobis,
ac fubditis noftris corumdem Re-
gni, & Delphinatüs, decrevimus
talcm ampleëti neutralitatem in
Fcfto Afcenfonis proximè ven-
turo , nifi interea pulchra pax
advenerit : procefluri nihilomi-
nùs ulteriùs affiduà follicitudine,
cum aliis Principibus , & Catho-
licis omnibus, RP evulfo fcif-
mate pax plantetur. Quod fi mi-
rabuntur forfan aliqui, ex aliter
affe@atis, undè nobis ifta licent;
attendat potiùs , quæ hanc nobis
legem facit , ipfa quæ legem
nelcit, dura neceflitas, immè &
filialis pietas, quæ per medios
ctiam ignes & gladios imatrem ta-
lem icà collaborantem eripere co-
naretur. Ecce morbus invetera-
tus & putridus, qui ex fomen-
tis levioribus , in deteriora , velut
cancer , quotidie ferpit : f ergo
cf
fcrramentum cauterifane adhi=
beatur, nullus re“ culpaverit,
Demüm , cum pro Hâc neutrali-
tate in unum traétandä- Princi-
pes & Magnates utriufque Obe.
dientiæ coinmodi celcritate con
Sregari non pollent , nullo fuo
AHeNne contemtui deputent,
1 Conventioncm, quam probabi-
liMimà ratione » p'ælibatus Ge-
nitor nofier, & Nos hactenùs
fuimus infequuti , ex hac ncu-
tralitate condemnatam vel de-
preflam ; cum nunc ; non de Ju-
re hujus, vel illius, fed dece-
dendo Juri vero » VCl pratento,
pro unione confequendi res aga-
tur. Quamobrem vos omnes &
fingulos hortamur in Chrifto, &
PET €Eam quam de immaculatæ
Sponfæ fuæ Ecclefz laccratione
fœdä compaffionem geritis , ob-
teftamur ; accipite nobifcum va-
lidum hoc & cficax ,» ficut cx-
pcctamus, in Dei virtute, pci
tis hujus exterminium , ut de-
ncgatio hæc Obcdientix utrique
contendentium , afferat nobistan-
dem PCrpetuam unanimemque
Obedientiam fub uno & Certo
Chrifti Vicario ; quatenüs fer
viamus Deo in pulchritudine pa-
cis, & requie opulentà : in quo-
EUM Oinnium fidem & teftimos
nium D litteras noftri fi-
gilli fecimus munimine robora.
ri Datum Parifius, &c.
Be
T ttii
s18 Preuves de la Nouvelle Hifloire
dla tjufdem Kecis Littere, quibus intentionem fuant
apertius explicat.
! Arolus, &c. quamvis dudum
dre me unionis Eccle-
fix manus porrexerimus Adjutri-
ces, & etiam apud omnes ferè
Principes Orthodoxos fuerimus
indefehis ftudiis profcquuti ; quia
tamen, proh dolor ! perpendimus,
ex certis & ex fide die rclatio-
nibus , heu! cognofcimus eviden-
ter , nonnullos ex præcipuis utriuf-
que partis perfonis, ex quorum
ræfentiä pollet,-& dcberet cele-
riùs res tam falubris etfcétui man-
cipari, fuper conventione quam
inter eas nuper hac occalione fta-
tucrant rcfragationesquafdam plu-
rimüm ferupulofas , & nodes dit-
ficultatum innumerabiles fabrica-
re, cx quibus fructus unionis me-
moratæ, fi non provideatur, poffet,
quod avertat Deus, totaliter im-
pediri. Idcirco Nos hoc commune
Chriflianorum omnium pericu-
lum ampliüs diffimulare nequeun-
tes, viim neutralitatis modo &
formä, caufs, rationibus, & mo-
tivis in noftris aliis Litteris Paten-
tibus extenfius declaratis, de qua-
rum tenore vobis, fi placet, per
originale conftabit , ee
cligendam. Non intendentes hoc
pratextu, Nos à farcinà profequu-
tionis prælibatæ deliberare, nec
cam ne quovis modo ,
fed ulteriüs , quantüm in nobis
gsit, ad camdem continuis & in-
+
fatigabilibus ftudiis, unà vobil.
cum, & cætcris Catholicis efhca-
citer laborare, quoufque res fuerit
plenum effectum aflequuta. Qua-
propter amicitias veftras precamur
& hortamur in D. Jefu Chrifto,
quatends viam memoratæ neutra-
litatis potiffimè præparatoriam &c
aptiflimam ad unionem cjufmodi
breviès & commodids affequen-
dam eligere fimiliter velitis & am-
plecti. Non fiitentes tamen ibi,{cd
ad ea quæ reftabunt ulterius per-
agenda, vos taliter difponentes,
quod Divinà favente mifericordiä,
di&i fcifmatis finale & omnimo-
dum exterminium , eadem Chrifti
charitate, eodem animo, eifdeme
que mediis, obtinere valeat po-
pulus Chriftianus, & tandem fub
uno Chrifti Vicario fuam unul-
quifque falutem tranquilléoperart»
Super præmiflis & eorum A
dentiis Dileétorum & Fidelium
Confiliariorum, & Ambaxiatorum
noftrorum in partibus Italiz, Si-
monis Patziarchæ Alexandtini
Amedei /Archicpifcopi Turonen-
fis, Petri Meldenfis , & Petri Cr
meracenfis Epifcoporum ; necnon
Magiftri Petri Plaoul Sacrz Pagl-
næ Profefloris, quatuor, tfiuMs
duorum & alterius corumdem re-
latibus fidem indubiam adhiben-
tes , nobifque fuper his refcriben-
tes vora veftra. Datum Parilius.
— — tee nn
51
du Concile de Conflance. s19
Liriere cjufdem Regis ad Dononienfes.
! Arolus, Dei Gratià, Fran-
corum Rex, Magnificis &
potentibus viris Ancianis , Ve-
xilli fero , & communi Bononix,
Amicis noftris Chariflimis, fa-
lutem. Magnifici & Potentes vi-
ai, & amici chariffimi. Qui fin-
ceritate animi vos if profequu-
tione pacis Ecclcfiæ, cum noftris
Ambaxiatoribus , noftris confor-
mando opinionibus habuciitis, &
magis in dies vos habcre accipi-
mus, noftrorum Ambaxiatorum
fida relatio patefacit, unde &
de favoribus amplifimis per vos
eifdem oblatis, & collatis Am-
baxiatoribus magnas habemus ora-
tias. Requirentes vos attentiùs ,
& hortantes in Domino, ut cüm
Opportunitas magna fe exhibet,
opcram & operas efficaces dare,
pro tañto, tam utili & neceflario
negotio non negetis , & fi magna
2e quam in illis duobus qui
iù Ecclefiam lacerarunt, elle
aliquando credidimus, aufugiat ,
non ob hoc à fanéto propcfiro ,
non à profequutione incæp'i
operis dcfflere intendimus ; ime
mo fortiùs laborare enitemur, &
eo mapis quo Sacro-Sanétam Ec-
clefiim crudeliori videmus vul-
ncrc fauciatam. Et cum ambo Col-
leoia nunc propinqua fint, cre-
dimus, & fperamus in il'o cujus
res aoïtur , rebus feflis Ecclfiæ
per evrum medium fuccurrendum
cffe : ad id ipfa Collegia mone-
mus, & hortamur, quæ fimiliter,
quantum p:teritis hortari velitis
& monerc, circa ejufmodi mate-
riam , & maxime fuper difpofitio.
ne profequutionis Pacis Eccle-
fiæ , & noftrà fuper hoc intentio-
ne Deleétos & fideles Confiliarios,
& Ambaxiatores noftros Patriar-
cham A'exandrin. & alios ejus
Collcegas in hâc parte de novo
inftrui voluimus, quibus fidcm
velitis noftrà parte credituram
adhibere. Datum Parifius.
Noeutralitatis per Civitatem Fanuen[em acceptatio.
Niverfis has vifuris pateat,
| _ Nos Johannes le Mcin-
gre,
iétus Bociquant Marcfcal-
us Francixæ, Locum tenens Re-
g1aS , & Januenfis Gubcrnator
pro Screnifi. Rege Franciæe, Do-
mino Januæ, confilium Ancia-
norum, & Ofhcium provilienis
civitatis Januæ, optautes fum-
moperè viderc in Dei Ecclefà
Sanctifliman unionem, reccptis ,
quantà decct reverentià, & dili-
genter infpectis Litteris Patenti-
bus Regiis, & aliis c'aufis per
eumdem Sereniflimum.& fupre-
mum Dominum nt ftrum , Devo-
tioni noftræ dircétis, datis Pari-
fius xr1. ‘die Januarii proximè
lapñi, continentibus fc, non finc
maturo , & tantæ rci CONVCnICI-
te confilio , viam neutralitatis in
profequutione Sancti , piique
operis unionis Ecclcefiæ amplecti
decrevifle , in Fefto Afcenhonis
Dominicæ proximè lapfo ; ut de-
negatio Obedientiæ utrique con
$20
tendentium in Papatu afferat
Chrifti fidelibus tandem Pere
tuam & falutiferam Ecclcliæ 1p-
fius unionem , nec minüs te
urgentes, motufque laudabiles,
qui pietatem Regiam, ad viam
ip{am eligendam , decernendam-
que impulcrunt : & auditis hiis
quæ fuper hoc venerabilis Domi-
nus Magifter Petrus Plaoul Ora-
tor Regius nobis cloquenter ex-
pofuit ; cxhortando Nos, parte
Regiâ, ficut & perdi£tas claufas
litteras cxhortamur, quod viam
ipfam ncutralitatis, tanquäm præ-
paratoriam , & aptiffimam dicte
unioni fimiliter velimus ample@i ;
continu , ut fuper hâc tam gran-
di re maturè deliberare poflemus,
dotiorcs, meliorefque cives, cum
Principalioribus Cleri Diocæis
Januenfis, coram nobis congre-
gari fecimus, & reipsaillis per
audità , datoque cogitandi ali-
quot dierum fpatio ; tandem, cum
Preuves de La Nouvelle Hifloire
ipforum civium ac Cleri concor-
di confilio & deliberatione ma.
turä , in Dei nomine, viam ip-
fam neutralitatis ample@i, Regia
imitando laudanda veftigia, &
tencre decrevimus, fperantes in
Chrifti Salvatoris noi mifcri-
cordià , quod viaipfa, ficut ab
animorum noftrorum finceritate
proccdit, ita erit falutifera toti
Chriftianorum populo , horren-
dum fcifma conteret, pacem mul-
tis expetitam defideriis, jamdiù
ab Eccleñà exulantem reftituet,
& parier Ecclefiafticam unionem.
Mandantes omnibus & fingulis
Regiis fubditis, noftro fubjedis
Regimini, quatenüs diétam neu-
tralitatis viam , neutri in Papatu
contendentium obediendo amplec-
tantur, & teneant. In quorum
_omnium teftimonium & fidem,
præfentes litteras fecimus ficri,
figillique impreflione muniri. Da-
tum Januæ &c.
ACTE DE LA PRISE DE POSSESSION
” de l'Archevêché de Roïüen par Loüis d'Harcourt; poftulé
par le Chapitre de Roïen, & confirmé par autorité du
Concile National, tenu à Paris en 1408.
Ex Archivio Ecclefie Rothomag.
Nno Domini millefimo qua-
dringentelimo o&avo, die
decimà fexta menfis Januarii ca-
pitulantibus Dominis Decano &
Capitulo hujus Rothomagenfis
Ecclefiæ fecundüm computum Ec-
cicfiæ Gallicanæ , Indiétione {e-
cundä. Ea die Masifier Robertus
de Liveto in utroque Jure Licen-
tiatus , Canonicus hujus Rotho-
rs rt: je
RS 2 CORNE
magenfis Ecclefiæ, Procurator &
nomine procuratorio Reverendif-
fimi Patris Domini Ludovici de
Haricuria, miferatione Divin,
el confirmati dix Rothoma-
genfis Ecclefiæ & ejufdem genc-
ralis adminiftratoris fufficientef
ad infra fcripta fundatus prout
de fui mandato, feu procuratorlo
debitè apparuit , fuit receptus
MERE didam
4
L
" Du Concile de Conflance. sut
diam Rothomagenfem Ecclefiam
#74 Cum [uis juribus , Ÿ° pertinen-
#55 univerfis, non reccdendo in
aliquo à jure eidem Domino Lu-
dovico quæfito in gencrali admi-
niltratione dictæ Rothomagenfis
Ecclefæ nuper fibi commiffa , nec
ab ipfo recedendo, vigore poftu-
ltionis in perfona diéti Domini
Ludovici fax, C autoritate [a-
rs Concilis Ecclefie Gallicans ad-
m'a in bunc modum, falvis pri-
vilegiis à Scde Apoftolica nobis
conccflis, necnon ftatutis , obfer-
Vantiis & lJlaudabilibus confuc-
tudinibus hujus Ecclefiæ Rotho.
magenfis ; Nos Decanus & Capi-
tulum did Rothomagenfis Ec-
clefiæ recipimus Reverendum Pa-
trem Dominuin Ludovicum de
Haticuria,in perfonam veftri Ma-
giltri de Liveto Procuratoris fui
fupra nominati, ac nomine Procu-
ratorio cjufdem , ad Archicpifco-
Palium adminifirationem jurium , ac
omnimodam pof[ejfionem, que de ju-
re poteff dari, © de qua capax
eff leltus confirmatus. Etin fignum
hujufmodi reccptionis & pollef-
fionis, vobis nomine procuratorio
prædicto aflignabimus loca afi-
&nari confucta, & hoc virtute €
autloritate licterarum x Reveren-
d'ffimis Patribus ac Dorninis Do-
minis , miferatione Divina, Simone
Patriarcha Alexandrino, € Ame-
lio Turonenf Archiepijcopo , ac Pe-
tro Abbare Monafterii fan JM:
chaëlis in periculo matris, Ordinis
fantli Benediéli, Abrincenfis Die-
Eefiss Commiffariis , una cum aliis
fais Collegis , feb claufula, Quibus,
Ge eorum tribus , aut dnobus, Er cx
à ditlo facro Concilio depatatis ems-
natarum, © fuis fig. fig. Juravit
nomine procuritorio quo fupra »
de obfervandis ftatutis & confue-
tudinibus ditæ KRothomageniis
Ecclefiæ, primd ratione Dignita-
tis Archiepifcopaliss & deinie in-
continenti ratione prædidtæ ejuf-
dem Præbendæ des dignitati
Archiepifcopali annexæ , prout
in forma juramcntorum fuper hoc
ordinatorum continetur in libro
aperto ad faneéti Dei Evangelia :
fuit ftallatus per Dominum De-
canum in choro did&æ Ecclefix,
pti no in Cathedra Archiepifco-
pali, deinde in parte dextr2, ra-
tione Præbend:æ , in altis fedibus
oft Decanum. Et mox reverfus
ad di&um Capitulum, ubi dictus
Dominus Decanus eidem locum
primô aflignavit in Cathedra Ar-
chicp'fcopali ratione diéte dignita-
“sis Archiepifcopalis , d' deinde in-
ferius , ratione diite Prabende, ne-
mine ad hoc fe opponente. Præ-
fentibus Magiftris Martino de
Mara, in utroque Jure , & Jo-
hanne de la Boullaye in Legibus
Licentiatis, ac Johanne le Cau-
chois Burgenfi Rothomagenfi tef-
tibus , &c. prout præmiffa con-
tinentur in dictis litteris, & pro
curatorio ac inftrumento iuper
his confectis, quorum copiam
fub manu publica , diéti Doinini
Decanus & Capitulum habent pe-
nes {e , &:. |
*%-
522 Preuves de le Nouvelle Hifoire
Tesor Cedule prefentats DD. Cardinalibss de parte Gregoris, |
paul ante carum excelfum de Lurä, pre parte
dimbaxiatorum Regis Francia.
Everendiflimi Patres, & Do-
mini præftantiflimi , qui in
parte quæ obedit hujus fcifmatis
tempore , Angelo Corario, qui in
fui obedicntià Gregorius nomina-
tur, vocamini Cardinales, Nos
Simon Patriarcha Alexandrinus,
Petrus Epifcopus Meldenfis, &
Petrus Plaoul Magifter in Theo-
logia , R. de Quefnoio, in Decre-
tis, & alit Ambaxiatotes Regis
Francorum, & Ecclefiæ Gallicanæ,
ac Univerftatis Parifenfis , ad in-
quirendam & profequendam pa-
cem Ecclefiæ , ad prædictum Gre-
gorium, & ad vos nul ac fepara.
tim mifli, ad veftram reducimus
memoriam , quomodo folemnifli-
mè voviftis, & juraftis contenta
in inftrumeato publico inter vos
concordatô , poft mortem illius
qui inter vos Innocentius vocaba-
tur, quando per vos ggebatur de
Eleétione Succefforis : in quo inf-
trumento per totum mundum pu-
blicato continetur exprefsè , quod
pendente tractatu unionis, qui
adhuc durat, & durabit, ifte Gre-
gorius non creabit , neque faciet
aliquem Cardinalem , nifi ex de-
feétu fteterit adverfæ partis, quod
entonis præfatæ conclufio non fue. ‘
rit fubfequuta. Continetur etiam
in inftrumento prædiéo , quod
vos etiam Domini voviftis & ju-
raftis, quod inchoata mediabitis,
nihil de contingentibus , neceffa. |
riis, vel Opportunis quomodolibet,
vel utilibus omittendo ; fcilicet
omnia & fingula tunc pro bone
unionis deliberata, & in inftru-
mento contenta attendere , obfer-
varc, & allequi, exequi , & effec-
tualiter adimplere. Nunc autem,
iftis non obftantibus, ex multo-
rum fide dignorum relatu fumus
fufficienter informati, quod prz-
diétus Gregorius ad creationem
aliquorum Éardinaliun vult, con
tra votum, & juramentum {uum
fic folemniter dur procedere,
& conatur , per terrores, & im
* prefliones fatis notorias, fuper hoc
veftrum confenfum exigere. Et
quia clarè conftat vobis & nobis,
quod creatio Cardinalium prædic
ta, fi fieret, eflet unionis & pacis
Eccleliæ curbativa , & .
Conftat infuper fatis vobis DD,
quod per prædiétumD:Gregorium
clarè ftat , quo minds tradatus
pacis Ecclefiæ fequatur, utpoté
qui ad locum Pifarum, per iplum
pluribus vicibus petitum , obla-
tumve differt, vel potids recufats
nec ad alia loca fibi oolata pro con
ventione venire voluit, fed ad lo-
cum Saone , per fuos Oratores, &
veftros,ad hoc fufficientem potelta-
tem habentes concordatum, & per
ipfum acceptatum , fine causà ra
tionabili, in termino præfxo ve
nire recufavir, & procuratüïem
ad renuntiandum mittere, quai
vis hoc facere promififlet, ficut
per inftrumentum fuper hoc con-
tetum luculenter appartt. Jrem
vovit & juravit cfectualiter re
L4
mme
rt
DS
Du Concile de Conffance. 51
nuntiare juti fuo, & Papatui, fi,
& quando D. Beneditus renun-
tiabit, & cedet, qui, ut palâm, &
manifcftè coram oimnibus ad hoc
faciendum fe per fuos oratores ob-
tulit, dummodo Cardinales noftri
cffeétualiter vellent, ficut nunc
parati funt vobifcum convenire, &
concordare , fic, quod ex veftro
Collegio, & iplis fequatur Cano-
nica Ele&io unius Romani Ponti-
ficis, prout in inftrumento publico,
per totum mundum publicato la-
tius continetur.
_ Ex quo evidenter apparet,quod
de fuâ perfonali convocatione, pro
au renuntiationis cxequendo non
fuit atum, neque concordatum ;
fed renuntiationem prædi&am po-
teft & debet facere per alium, in
conventione utriufque Colleoii,
ut inde procedatur ad Elc&ionem
unius indubitati Romani Pontifi-
cis, , quæ tamen per nos in præ-
fentia veftra, requifitus facere re-
cufavit. Et quia, Patres Reveren-
diff. in quantum nos contenta in
prædicto inftrumento concernunt,
per votum & juramentum eftis Ec-
clefiæ, quæ in Univerfitate fi-
delium confiftit , adftriéti & obli-
gati, contenta in prædicto inftru-
mento efficaciter adimplete, & per
confequens Regi noftro, & Ec-
clefiæe Gallicanx , Nos Ambaxiato-
res Chriftianiffimi Regis Franco.
rum, & Ecclefiæz Gallicanæ fupra
nominati, cum quantà poflumus
humili inftantià, vos requirimus,
quatends cum prædicto D. Grego-
rio fic efhcaciter laborare velitis,
quod nullo modo ad creationem
Cardinalium proccdat : fi conflio
veftro obtemperare neluerit, etiam
ut prædicitur , vos Rue
quatends ficut Petro Paulus feciffe
legitur , fibi in facie reliftatis ;
proteftimur tamen infuper, ques
creationi prædiétorum Cardina-
lium veftrum confenfum præbere
fi contigerit, quod abfit, de impw
ss canonicè creationem præ-
iétam , tanquam Pee Ecckfiz
turbativam & impeditivam,contra
votum ,; & juramentum;, per ter-
rores & impreflionem rotoriam
fa&am , non folüm nobis, fed &
vobis : nam præditus Gregorius,
in profequutione pacis & unionis
Ecclefiæ Chriftianifimum Regem
noftrum, & Ecclefiam Gallicanam
qui nos miferunt, damnabiliter
impediendio,exprefsè prohibuit, 8e
in {criptis , quia vos nobifcum lo-
quinonaudetis,proteftamuretiam,
quod per prædiét:, prædiéto D.
Gregorio , vel alteri Po Le
conviciari non intendimus, fed
pro bono Ecclefiæ univerfalis ,
veritatem dicere compellimur :
quia, tefte Auguftino, qui veri-
tatem celat, iram Dei fuper fe
provocat, ut qui magis timet ho-
minem, quam Deum. Proteftamur
etiam quod libentiüs in vefträ præ-
fentià prædiét: prædixillemus , 8
alia , fed obftante prohibitione
diéti D. Gregorii, necumigno-
minià aliquâ repulfam habere va-
leamus ; ad veitram præfentiam
venire non audemus ; {ed Cedu-
Jam præfentem, per duos noftros
Notarios, ad finem debitum difpo-
fuimus vobis facere præfentari,&c.
Vuu ij
S24
Preuves de la Nouvelle Hifloire
Âlia Cedula per eofdcm Ambaxiatores Legatis
Benedicti X1II. oblata.
Là Rte primes Patres & Do-
miniRothomagenfis,& Terra-
concnfis Archiepiicopi,& Vos Ve-
nerabilis Pater Gencralis Ordinis :
Pratrum Prædicatorum , & alii
Oratores D. N. Papx Bcunedici
XIII. nunc in civitate Lucanà
exiftentes, Nos Simon Patriarcha
Alexandrinus , Amclius Archie-
pifcopus Turonenfis , Petrus Epif-
copus Meldenfis, Petrus Plaoul
Magiftcrin Thcologia, & Johan-
nes Francifci Magifter in Artibus,
& Licentiatus in Decretis,Nuncii
Regis, & Ecclefixz Gallicanx jam
ee miffi ad prædiétum D. N.
Benedictum Papam , & Angelum
Corarii de Papatu fecum conten-
dentem , ad profcquutionem unio-
nisS. Matris Ecclefix , & pacem
ejufdem habendam , per viam mu-
tuæ renunciationis, ad quam am-
bo contendentes funt le
.& exprefsè per votum & juramen-
tum folemniter faétum adftricti.
Servando fincs mandati Regii, &
ÆEcclefix Gallicanæ, qui nos mife-
runt, fignificamus in perfonas vef-
tras,prædiéto D. Papæ Benedicto,
.& DD. Cardinalibus fui Sacri
Collegii, quorum etiam eftis de
præfenti Nuncii, ea quæ fequun-
tur.
Et primd quod conventio per-
fonalis diétorum duorum DD.
pro renunciationc faciendä , non
_€ft neceffaria, nec fuit ditum
quod ipfi perfonaliter deberent
ele in renunciatione, quando ad
im fucrunt, ut prædicitur , fo-
es
ee mé RS Re — + ee mme uns
lemniter adftri@i, ficut apparet
per inftrumenta fuper hoc sr
fimè confccta.
Item, Quod per hoc apparet
cvidenter , quod prædidus D,
Bencdictus, fub velamine conven-
tionum perfonalium, & loci, vel
locorum, pro cadem conventione
facienda , difficultatibus unionem
& pacem Ecclefiæ differre, vel
quomodolibet impedire non po-
teft , nec debet.
liem, Quod hoc ronobitante,
nos omnibus viis, & modis qui-
bus potuerimus, ut cjus volun-
tati, quantüm fine Iæfione cau-
fæ Dci poflemus, fatisfacere
Jaboravimus, ut prædictus An-
gelus conveniret cum eo, ad pra-
dictam renunciationem facien-
dam , & pacem Eccleliz dandam,
in loco, feu locis, eidem D. Bc-
nedidto gratis & acceptis, {ed
Angelus prædiétus nec per n0$,
nec per alios ad hoc potuit in-
duci.
Item, Quod poftquam ilte D.
Papa Benedictus affcétat conven-
tioncm perfonalem, quamvis non
neccffariam, ut prædicitur, 4
renunciationem faciendam ; ê
pacem Ecclefiæ dandam, videtur
Regi, & Ecclefiæ Gallicanz , qui
nos miferunt, quod prædid- D.
Papa Bencdictus poteft & debet,
cum juramentis, {ecuritatibus, & .
obfidibus, quæ pro parte D. Lu-
canienfis offeruntur, & pro parte
Florentinorum haberi poflet, vc-
nire fecurè Lucam, vel Pifass
—— = _ —_—
9,1,
41}
Cardinales,
noftris in’ra fcripti, exiftentes in
du Ccncile de Conflance. 525
& in uno iftorum locorum con-
venire, cum prædiét Angclo , qui
paratus eït hic in Lu.â, vel ci-
vitate Pifinä, ad Pacem , ut præ-
dicitur dandam Ecclefix ne
liter convenire, &c.
Item, Quia poft dilationes &
fubterfugia multa, clarè vide-
mus, quod hic traétatus unio-
nis, propter calpam & defc&tum
iphus , & adverfarii fui , ut clarè
patet per prædida , eft omnind
difpofitus 1d rupturam,cum quin-
tà pôflumus humilitate, R cgis
nominc, & Ecclefiæ Galiicanæ
eidem D. fupplicamus ; ipfum
nihilominds in perlonas veitras,
q'iantum cfhcacits poflumus, &
DD. fui facri Collegii requiren-
do, quatends pro bono pacis Ec-
clefiæ placcat fibi ad civitatem
Lucam , vel Pifanam, unâ cum
d's fuq Collegio accedere , me-
diantibus fecuritatibus de quibus
fuprà fit mentio, quas nomine
Regis & Ecclefiæz Gallicane, quæ
eft major pars obedientiæ diéti D.
Bencdiéti, fufficientes reputamus,
_ibique, per mutuam renunciatio-
nem, pacem Ecclefiz Chrifti f-
dclious dare : & infupcr , in cafu
quo diétus D. Angelus, in dictis lo-
cis per eum oblatis convenire nol-
let, feu in diétä conventione, quä-
cumque occafione aliquod impc-
dimentum, feu morofa dilatio in.
terveniret, fupplicamus & requi-
rimus, prout fupra, quod dictus
D. Papa Benediét. abfque con-
ventione iplus perfonali, per a-
lium ad hoc fufhcientem potefta-
tem habentem, prædiéto b. An-
gelo ceflionem oferat, & dico
modo cedat de facto ; ut cellanti-
bus quibufcumque fruftratoriis
dilationibus , & difhcultatibus,
fuperfluis, Ecclefiæ Dei pax hà-
beatur : aliàès de intimando fibi,
& DD. Cardinalibus fuis fuper
hoc deliberata per Regem & Éc-
clefiam Gallicanam, coram No-
tariis hic præfentibus, folemni-
ter proteftamur. A&um & datum
in Lucà, xvi. Aprilis, &c.
Conventio inter Cardinales utrinfque Obedientie, de Concilio
Pifano celebrando.
Iferatione Divinà , Nos An-
zclus tituli S: Potentianæ,
dictus Laudenfñs, Petrus tituli
Xr1. Apoftslorum diétus Mrdio-
lanenfis, Johannes tit. S. Crucis
in Hicrufalem dictus Ravenna-
tenfis, Præfbyteri, & Balthafar
S. Euftachii Diaconus dictus Bo-
nonie:fis S$S. Romanzx Ecclcfiæ
manibus propriis
Ecilifià majori Pifanâ collegia-
diter, cum RR. in Chrifto PP.
ne ne
aliis DD. Cardinalibus utriufque
Collegii Pifæ commorantibus, at.
tendentes provicè, & confide,
rantes ut nunc ferè populus uni-
verfus ærumnas graves, omnibus
deflendas Chrifticolis, lamenta-
bilemque fciffuram , quibus Dei
Ecclefia opprimitur , ob nimiam
ambitionem retinendi Principa-
tum Ecclelæ : duobus enim fuper
eo ambitiosè certantibus, orti
funt errores mortiferi, & orta
! differentia inter cos, quos in ve-
Vuu iij
526
rà fide Chrifti charitas propaga-
vit, etiam infurrexere inter po-
pulos Chriftianos fremitus guer-
farum, ingentes rancores & odia
quos folet ipfa Ecclefia fopire, fe-
quutz funt, nedùm etiam exhe-
redationes, immd , & multorum,
proh dolor ! ftrages, multzque
perditiones animarum. Sanè pri-
die penultimä menfis Junii, anno
infra fcripto, in loco Liburnii,
Pifanæ Diocæfis, RK. in Chrifto
PP. & DD. Epifcopi, Præfbyte-
ri, & Diaconi Cardinales utriuf-
que Collegii ibi collegialiter
exiftentes, mutuo & unanimi af-
fenfu, Gratià Spiritus Sani inf-
pirante, convenerunt adinvicem,
concordarunt , & promiferunt fide
plenariä , juramento & voto irre-
vocabili firmarunt, attenta dif-
politione notorià diétorum duo-
rum contendentium de Papatu,
fuper unione S. Matris Ecclefiz
providere, prout, & quemadmo-
dûm in quibufdam litteris, feu
inftrumentis publicis eorumdem
Dominorum Cardinalium, ma-
nibus propriis fubfcriptorum , &
figillis figillatorum , & eorum
nobis, de verbo ad verbum per
Icétorum , plenè & feriosè conti-
netur, Quarum litterarum feu inf-
trumentorum tenor fequitur fub
hiis verbis.
Miferatione Divinâ, Nos Epif-
eopi , Præfbyteri , & Diaconi
S. R. E. Cardinales utriufque
Collegii , manibus noîftris pro-
riis infra fcripti, in loco Li-
Éurni Diocæfis Pifanæ commo-
rantes, nomine noftro, & alio-
gum RR, in Chrifto PP. DD.
Cardinalium utriufque Collegii ,
abfentiurg, nobis adhærere vo-
Preuves de la Nouvelle Hifoire
lentium in häc parte, neenon
generofus & potens Miles D.
Nicolaüs de Robertis, de Tu.
poli, Procurator, & Procurato.
rio nomine RRK. in Chrifto PP,
& DD. Petri, Baflicæ XII,
Apoftolorum Præfbyteri, vulga-
riter di&i Mediolanenf. & Bal.
thafaris S. Euftachii Diaconi, Di-
vinà miferatione, $. R. Ecclefiz
Cardinalium , à quibus ad infra
fcripta plenariam poteftatem ha-
bet de quà poteftate conftat, ma-
nu fcilicet Johannis de Bacca
glaciis , de Bononiâ publici No-
tarii, attendentes proindè ac con-
fiderantes attentè, quantum exiftit
neceffaria extirpatio hujus pefti-
lentis fcifmatis diuturnitate teme
poris, ultra quam expediret fi
dei, & animarum faluti nocivi;
maximè attentà indifpofitione
Notoriä utriufque de Papatu con-
tendentium, ob quam neceflarid
opportuit Nos ab eis corporali.
ter abfentare , & cogitare de va-
lidioribus remediis, quibus, ip-
forum nonobftantibus voluntariis
diffentionibus, & is mas
nifeftis , unitatis vinculum 1#
Del Ecclefä reformetur. Ob quod
fequentes SS. Parrum veltigia &
exempla , per quæ extitit alias
Ecclefia falubriter & virtuose in
pacis vinculo reformata,multipli-
cium diruptis errorum laqueis,
& fcifmatum tendiculis venenols
comprefis, mutuo, unanimi, &
concordi affenfu, & maturà deli-
beratione inter Nos habit, præ
‘vidimus neceffarium exifterc, ut
per utriufque partis General
Concilium, & Ecclefiam, adnof.
trorum in utriufque contenden-
tium defcétum , notoriamque der
»
ML
du Concile de Confancr, 327
Rdunt vocationeu » Opcrante pra-
11, fandti Spiritus Congregatan,
provideatur tanto exceflui » im-
mÔ veriüs manifeito erroneum
umaniter
pregem Dominicum i
aceranti , fi de Papatu conten-
dentes,
nis ab iplis juramento , voto, &
variis promiflionibus roboratz :
pacem Ecclefix non dederint in
. Concilio, vel aliàs cum ef-
€
tu, utin noftris litteris > quas
ad duos, contendentes prædictos
de Papatu, & ad Przælatos , Re-
es, & Principes, & alios fide-
es utriufque Obédientiz princi-
paliter deftinamus, pleniùs eft
infertum. Et quia in virtuofis
operibus , non initium, pugna-
que, fed optatus finis , & ob-
tenta COronat victoria , ad quam,
per perfeverantiæ conftantiam pet-
venitut : SL tantÔ eft in conf.
peétu Alriflimi acceptior , quan-
to cft validioribus vinculis ro-
borata.
Ea propter, licet inter nos,
operante gratià Altiffimi , exiftat
firma conftantia, & immutabile
pe itum , ut quæ deliberata
unt , & in prædi@is noftris lit-
teris defcripta, fuum per omnia ,
in quantüm in nobis fucrit,
fortiantur effc&um. Tamen ad
certitudinem præfentium & pro-
vifionem futurorum , & ut va-
rationi , quod abfit , in tam ne-
ceflario Dei negotio locus efle
non poflit ,; promittimus ad in-
vicem , unus alteri, in commu-
ni, & particulari, immÔ veriùs
Chrifto, cujus res agitur, & cu-
jus corpus fic enormiter lacera-
tur, Beatæ Mari ejus Matri,
8, Apoftolis Petro, & Paulo,
per viam mutuæ ceflio-
CORRE
quoruin Sedes, 8 finguine
prio fundata Ecclelia vile{cit in
decoris ambitionibus , Ecclefix,
& omnibus Chrifti fidelibus , f-
de plenarid juramento & voto
irrevocabiliter firmamus, quod
per viam mutuæ ceflionis ambo-
rum de Papatu contendentium ;
vel alteriüs , vel alio mortuo,
vel canonicè ejecto profeque=
mur. Ecclefiæ unionem, & dam
nofi fcifmatis extirpationem, &
aliäs in {pforum , feu alteriùs cone
tumaciam & contradi&ionem,
pet deliberationem Concilii Ge-
neralis , & Ecclefiz congregandæ
procurabiraus , attentis promifis,
voto & juramento firmatis pe ip-
{os duos de Papatu contendentes,
& nos provideri taliter, quod per
Canonicam Eletionem à Nobis
ambobus Collegiis in unum con-
venientibus faciendam , provi-
deatur Ecclefiæ de unico vero,
& indubitato Paftore 3; nec à
præmiflis recedemus , feu variabi…
mus ; immo potiüs præmifla di-
dligentiüs profequemur , quouf-
que præfata unio habeatur, er=
rore fcifmatis excirpato.
Promittimus etiam folemniter
ad invicem , quod ipfis conten.
dentibus de Papatu , vel ipforum
alteri one non adhære.
bimus manente in ipfis, vel eo-
rum altero ïndifpofitione quz
eftin fe: fialiqui id facerent , de
noftrorum Crau ad invicem
confilio & aflenfu, ex tunc ope-
ram dantes ad iplorum reduétio-
nem , debitam & fecuram ob-
fervantiam ceorum quæ promife.
runt juramento , & voto firmave-
runt, vel ad ipfos difponendum,
feu eorum alterum , ut ad Con.
518 Preuves de la Nouvelle Hifloire
cilium veniant Convecandum , in
quo cafu ipfos vel corum alte-
rum intendimus honorificè trac-
tare.
7 Adjicientes quod per tilem
tractatum, & conventionem ineun-
dam cum eodem, vel inter fcip-
fos , præfentes, non poilit con-
cludi, feu deliberari aliquid per
majorem partem, nec etiam per
omnes , in præjudicium, feu dimi-
nutionem bonorum , Digniti-
tum , Officiorum, Benefciorum,
& ‘ftatuum quorumcumque,
vel cujufcumque, quæ hodié ha-
bent, & detincntnunc, vel deti-
ncbant ante K:lendas Maii jam
præteriti, omnium &c fingulo-
rum di@orum D D. fic invicem
Colligatorum & unitorum , tam
præfentiam , quam abfentiam.
Pari promiffione etiam ad invi-
cem promittimus , quod fi, hoc
pendente negotio, & ejus profe-
uutione , alter dictorum conten-
io diem fuum clauderet
extremum , illi noftrum qui illi
adhæfcrunt , ad Elctionem al-
terius nullatenüs procedent, do-
nec per Ecclefiam defuper fcirè
ordinatum, vel fuperftes renun-
tiarct fpontè. Quod fi utrumque
mori contigcrit, ad Elcétioncm
alterius nullatends procedemus,
nifi prius communicato inter nos
confilio, & de communi & con-
cordi afflenfu omnium noftrum,
vel duarum partium , in quo ca-
fu, etiam abfentes ex A re-
quiri debeant , fi infra decem
4 pofint nobifcum commodè
convenire , vel per delibcr:tio-
nem Concilii & Ecclefiz con-
gregatæ aliud circa Elcctio-
nem per Nos communiter fa-
ciendam , videretut faciendum:
Promittimus etiam ad invicem;
sé fi di&i DD. Cardinales ip-
os contendentes fequentes, iplis
contendentibus defunétis, feu ip-
forum altero , alium feu alios cli-
ae , vel ipf contendentcs Car-
inales crearent, vel jam crea:
verint, cum talia cvidenter fo-
rent, & cenferentur efle in per-
ctuationem fcifmatis, & mani-
feftifimam illius fautoriam, il-
lis nullatenus adhæ-ebimus, nec
ro Pontifice, feu Pontifcibus
aut Cardinalibus habebimus ullo
modo ; fcd adverfus tales exceflus
procurabimus per Ecclefiam pro-
videri. Et quod in præmiflis om-
nibus & fingulis , dabimus ad
invicem Nobis ipfis in commu-
ni, & in on unus alteri
auxilium, confilium, & jura.
men boni fide, mutuà, & fin-
cerà charitate, fideliter , fine di-
latione, & palliatione quäcum-
que: præcipué adverfus quof-
cumque qui impedimenta præfta-
re sir , in præmifhs, vel Nos,
in communi vel particulari pet-
turbare, lædere, feu profequi,
verbo & facto.
Eft autem noftra intentio, quod
fi, pendente profequutione præ-
ee , cafus aliqui inexco-
gitati occurrerent, quibus effet
aliter occurrendum & providen-
dum pro utilitate Ecc eliæ, &
unione habendä, quod hoc face-
re valeamus communicato ad in-
vicem confilio, de communi &
concordi omnium noftrüm con-
_ fenfu.
A ta fuerunt hæc in loco præ-
diéto Liburnii, Pifanx Diœce-
fis, & manibus noftris fublcrips
Ws
DR
” du Concile de Confiance. s25
€, # figillis noftrorum Cardi.
nalium Re roborata fub
anno à Nativitate Domini mille.
fimo cccc. oétavo , Indiét. r. &
die penult. menfis Junii, præ-
fentibus RR.in Chrifto Patri-
bus DD. Simone Patriarchà Ale-
xandrino , Adminiftratore Ec-
clefiæ Carcaïlonenfis, & Petro
Epifcopo Meldenfi, ac VV. DD.
MM. Petro Plaoul in facrà Pa-
as Do&tore, Johanne Petri,
agiftro in Artibus & Medici-
nâ, ac Religiofo viro fratre Lu-
câ de Reate , Monacho Monaftc-
trii Farfancenfis , Leodicnfis, Ca-
billonenfs , & Sabinenfis Diæce-
feon , teftibus ad præmiffa omnia
& fingula , vocatis fpecialiter &
Fogatis.
Ego Guido Epifcopus Prænef-
tinus S. R. E. Cardinalis præ-
ditis omnibus interfui , confen-
fi, ut in præfenti inftrumento
continetur ,; & in teftimonium
præmillorum, præfentibus fub-
{criptionem manu propriä fcci,
& meum figillum apponi man-
davi.
Ego Antonius Epifcopus Præ-
neftinus S.R.E. Cardinalis Aqui-
legienfis, prædictis omnibus in-
terfui , & confenfi, &c. ut fu-
ra.
. Ego Nicolaus Epifcopus Alba-
nenfis S. R. E. Cardinalis præ-
diétis omnibus interfui & confen-
f ,utin prefenti inftrumento con-
tinetur, &c.ut fupra. |
. Ego Conradus Tit. S. Chryfo-
goni Præfbyter Cardinalis, dic-
pus Meletenfis prædiétis oinnibus
interfui, & confenfi, &c. ut f{u-
ta.
Ego Petrus Epifcopus Tufcu-
lanus S. R. E. Cardinalfs præd.
omnibus interfui, & confenfi.
Ego Francifcus Tir. SS. Qua-
tuor Coronatorum Prefbyter Car-
dinalis diétus Burdegalenfis præ-
diétis omnibus interfui , & aflen-
fum præbui, utin præfenti i:f-
trumento continetur, in quorum
teftimonium manu proprià fub-
fcriph , & figillum meum appo-
ni mandavi.
Quibus omnibus & fingulis
contentis in didis litteris, N bis
fic de verbo ad verbum per-
leétis, ac maturà deliteratione
confideratis , videntes quia ftanc
opiniones & aflcétioncs corum-
dem DD. Cardinalium eifdem
adhærentes, & cas profequi om-
nimodè volentes, ipfa omnia &
fingula contenta in diétislitteris,
ut fuper{cribuntur, promittimus
Deo , & Beatæ Mariæ Virgini
ejus Matri, Bcatis Apoftolis Pe-
tro & Paulo, quorum fanguine
fundata Ecclefia damnatis ambi-
tionibus vilefcir, Ecclefiæ , omni-
bus Sanctis, & Chrifti fidelibus,
plenà fide, juramento, & voto
irrevocabili firmamus profequi,
tencre, & inviolabiliter obferva.
re, abfque aliâ interruptione,
nihil remoto, prout in diétis lit-
teris , feu inftrumentis feriosè,
& in præfenti inftrumento de
verbo ad verbuin continetur. Sal-
vo tamen quod in ultimo capi-
tulo diétarum litterarum {cu inf-
trumentorum, qui fic incipit, eft
autem noftra intentio, &c. om-
nes & finguli DD. Cardinales
ræfati, & Nos cumiplis, vo-
Re quod in fine illius capitu-
li, poit illa verba , ac concordi
omnium noftrum affenfu , pona-
X XX
538 |
tur, vel duarum partium om«
nium noftrum. Quam etiam ad-
ditionem gratam, & ratam ha-
bemus , & eam bonà fide pro-
mittimus obfervarce.
De quibus omnibus & fingu-
lis præmiflis, nos diéti Cardina-
les fubfcripti , & quilibet nof-
trum requifivimus & voluimus,
per Notarios infra {criptos, unum
vel plura, publicum , vel pu-
blica confici originalia inftru-
menta ; in quorum omnium fi-
dem & teftimonium præmiflo-
rum, præfentes litteras, feu præ-
fens inftrumentum manibus nofe :
tris fubfcriptas |, aut fubicrip-
tum figillorum noftrorum man-
davimus appenfonibus muniri.
Aa fuerunt hæc in Ecclefà ma-
jori Pifanâ prædiétä , fub anno à
Nativit. Dom. m. ccccvrr1. die
xxx. incnfis Augufti , Indiét. 1.
præfentibus RR. PP. DD. Pe-
tro Meldenfis, Brandä Placentino
Epifcopis, Johanne AbbateS. Juf-
tinx de Padua, DD. Nicolao de
Robertis de Tripoli Milite, &
Roberto de Quefncio Decreto-
rum Doétore Canonico Rotho-
mag. teftibus ad præmiffa vocatis.
Deindè ego Henricus, mifcra-
tione Divina,Epifcopus T'ufcula-
nus, dictus Neapolitanus præfa-
tæ S.R.E.C. in Sacriftià Ecclefiæ
B. Martini Pifenfis , ubi dicti
DD. Cardinales erant colleyiali-
ter congregati, die Vencris x1v.
menfis Septembris, anno fupra-
dido , litteris feu inftrumentis
originalibus, de quibus fuperiùs
eft faéta mentio , per me vifs,
& de verbo ad verbum in mei
præfentiâ perle“is, attentis fanc-
ts propolitis, affeétionibus, & vo=
En
Ye:
Preunves dè l# Nouvelle Hifioire
luntatibus aliorum D D. Qrdis
nalium prædiétorum , volens co:
rum fequi intentionem , volunt:.
tem, & difpoñtionem, & totis
viribus, corde , & animo profe.
qui, ex mcà purä & liberà vo.
luntate , juravi, vovi, & promi-
fi folemniter , omnia & fingula
contenta in eifdem litteris feu
inftrumentis profequi , tenere,
& inviolabiliterobfervare, prout,
& quemadmodum ipfi DD. Car-
dinales fingulariter promiferunt,
& in dictis litteris feu inftrumen-
tis feriosè continetur : ratam
etiam atque gratam habens ad-
ditionem prædiétam , ubi legitur,
vel duarum partium omnium
. e . {
noftrum : de quibus etiam Omni-
bus & fingulis præemiffis, volui,
ut præfcrtur , fieri unum vel plu
ra inftrumenta per Notarios in-
fra fcriptos , & hic me Hs
manu fubfcripfi , & fgillum
meum apponi feci, in teftimo-
nium præmiflorum. Aë&um loco,
die , anno , & indictione prædic-
tis , præfentibus prænominatis
D. Petro Epifcopo Meldenf, &
Huberto de Quefneio teftibus ad
præmiffa vocatis , & Rogatis
Ego Henricus Epifcopus Tuf-
culanus Cardinalis Neapolitanus
prædicus omnibus & fingulis in-
terfui, & affenfum præbui, pro-
mifi, juravi , & vovi, & In té
timonium præmiflorum me Pre
rià manu fub{criphi, & figike
(ÉE meum apponi feci. |
Ego Angelus Tit. S,. Potentis-
næ,Prefbyter Cardinalis Lauden-
fis, omnibus fupra fcriptis & fine
gulis interfui, confenium pr#”
titi , promifi, juravi, aC VOV'r
in præmiflorum teftimenium M
LL _ 2
du Concile de Conflance. 531
propriâ manu fubfcripf |, &
- Mmeum figillum apponi feci.
Et ego Guillelmus Goneti,
Prefbyter Maleacenfis Diæœcefs
prions Apoftolicä, & Imperia-
A1 autoritate Notarius, &c.
Miferatione Divin, cgo Lan-
dulphus Tituli S. Nicolai in car-
cere Tulliino, didus Barrenfis
S. R.E. Diaconus Cardinalis , in
Sacriftià Bafilicæ B. Martini Pi.
far, ubi RR. in Chrtifto Patres
DD. Epi:copi., Præfbyteri | &
Diaconi Cardinales utriufque
Collegii collegialiter congrega=
ti, videlicet die v. menfis Octo-
bris, anno à Nativitate Domini
M. ccccvirr.. litteris feu inftru-
mentis originalibus, quorum feu
quaru'n copiis præfentes funt an-
nexx, per me vifis, & de verbo
ad verbum coram me perleétis, at-
tendens & confiderans fanétum
propofitum , fanctafque affectio-
nes & voluntates diétorum D D.
Cardinalium , volens toto affcétu,
& animo eorum fequi intentio-
acm, voluntatem, & difpofñtio-
nem, & eifdem DD. Cardinali-
bus adhærere, ex mei pura, &e li-
berä voluntate, juravi, vovi, &
promifi folemniter, omnia & fin-
gula contenta in eis litteris feu
inftrumentis profequi , tencre,
& inviolabiliter obfervare, prout,
& quemadmodum ipfi DD. Car-
dinales fingulariter promiferunt,
voverunt ,; & juraverunt ,; & in
iifdem litteris feu inftrumentis
{criosè continetur : de quibus om-
fnibus & fingulis promiflis. Ego
didus Landulphus Cardinalis re-
quifivi & volui per Notarios in-
fra fcriptos unum ee rh pu-
blicum & publica confici inftru-
menta originalia, in quorum om-
nium fidem & teftimonium præ-
miflorum , præfentes litteras, feu
præfens inftrumentum manu me
propriä fubfcriptas, figilli mei
appenfone muniri volui. Acta fue-
runthæc anno , menfe, die , & lo.
co prædict. Indi&. r. præfcntibus
RR. in Chrifto PP. DD. Petro
Meldenfi , Jacobo Laudenfi Epif.
copis ,; & M. Angelo de Vi-
terbio Secretario D. Cardinalis
Aquilegicnfs teftibus ad præmif.
fa vocatis, & [ogatis.
Ego Landulphus S. Nicolaiin
Carcere Tulliano S. R. E. Dia-
conus Cardinalis Barrenfis, præ
dictis omnibus & fingulis inter.
fui, &affenfum præbui, promifi,
juravi, & vovi, & in teftimo-
nium mei proprià manu fub.
fcripf. |
Miferatione Divinà, ego Jbhan-
nes Oftienfis Epifcopus S.R.E,
Cardinalis, in Sacriftii B. Marti-
ni Pifarum, ubi RR. in Chrifto
PP. DD. Epifcopi , Prefbyteri,
& Diaconi Cardinales utriufque
Collegii erant collegialiter con-
gregati, die x1. menfis O&tobris
anno à Nat. Dom. M. ccccvrrr.
litteris feu inftrumentis origina-
libus , quorum feu quarum co-
piis præfentes funt annexæ, per
me vifs, & de verbo ad ver-
bum çoram me perlectis , &c.
Juravi, vovi, & promifi folem-
niter omnia & fingula contenta
in cifdem litteris {eu inftrumen.
tis feriosè continentur , &c. in
quorum fidem præfentes litteras
manu mc fubfcriptas figilli mei
mandavi appenfione muniri. Ac-
ta fuerunt hæc, &c.
Miferatione Divinâ , E pifcopi ,
X xx ij
|
|
32 Preuves de la Nouvelle Hifhoire
Prefbyteri, & Diaconi S.R.E.
Cardinales, Univerfis Chrifti f-
dclibus præfentes litteras infpedtu-
ris falutem in Domino fempiter-
nam. Quamvis ea quæ circa pa-
cem & unionem Univerfalis Ec-
clefiæ fandtæ , retroaétis tempori-
bus geflimus, non dubitamus ex
litteris & fcripturis noftris ad
omnium veftrum notitiam de-
venifle , nihilominüs tamen de
ulteriori Curà mifcrabili ftatui
ejufdem Ecclcfiæ , & Populi
Chriftiani fuccurrere , & provi-
dere cupientes, pauca admodum
_prius aéta rcfumi convenit, dum
ad ulteriora quæ reftant , gratià
nobis aflifiente Divina, NE
proceffuri : noviftis enim fatis
uibus obligationibus & promif-
donibus » & modis D. Gregorius
ad unionem in diétà Écclefñà fa-
ciendam fuerit, & eft adftric-
tus , & quibus pollicitationibus
fe illam faturum toti mundo pro-
mifit, oculi cunétorum fuis fol.
icitati litteris infpexcrunt. Quo-
rum omnium immemor , fuis pro-
miflionibus , votis, & juramentis
iteratis vicibus factis, per eum
fpretis, & ad ludibrium traétis,
KR fcifma, proh dolor !
in ipsa Ecclefiä Dei inveteratum
notoriè , & pertinaciter fovere ,
& manu tenere, Chriftiinumque
Populum fecum in præcipitium
hærcefis trahere non folûm non
abhorret , fed fummäi diligentià
nitijur & procurat , ut fic potiùs
pue ad gubernationem popu-
orum, factus fit ruina multo-
um. |
Nos enim qui unà cum diver-
forum Chrifti fidelium Regum,
# aliorum Principum aç civisa-
tum , Comitatuum Oratoribus &
Ambaxi:toribus, propterea Cu-
riam diéti D. Gregorii tunc fe
quentibus, cum eodem Gregorio,
omnibus viis & modis, quibus
potuimus , ut pradiétum fcifma ,
juxta juramenta, ,promiflrones &
vota télleret, & Ecclefñiam Dei
prædi&tam ad unitatem reduce-
ret, diligenter , ‘indefnemtcrque
tractaveramus , & laboraveramus,
confiderantes, & per experien-
tiam comprobantes omnem dili-
gentiam, omnefque Jaborcs &
tractatus propterea faétos, peni-
tùs irritos, & inanes, quodque
nulla fupererat fpes perficiendi
in hujufmodi unionis materià ;
cum D. Gregorio antediéto , fed
ipfum in dies magis ac magii
pertinaciùs ad ditum {cifma fo-
vendum & manu tenendum fæ-
vientem : immÔ nobis, ne de
hujufmodi materià de cætero trac
tarermus publicè & in effectu pro”
hibentem , eumdem Gregorium;
velut hæreticum, & nutritorem
fcifmatis antiquati dereliquimuss
cum juxta Canonicas fanétioness
peccatum fit ei obedientiam præl-
tare ; diex1. menfis Mais proxi*
mè præteriti, omnem , quanttrs
in nobis fuit , obedientiam , JUX
ta Jurium exigentiam abftraxt
mus , & receflimus, ab eodem ;
difpofiti , ut opportuits à LE
portet ex adverfo confurgere,
ut neceffarium nos opponere Pro
Domo Ifrael. Sic enim Domint-
cà voce præcipitur Sr
à tabernaculis talium uriffimo-
rum hominum, prout ipfe ei s
& eum fequentium ; n€ ea
pereamus in peccatis eorum£ 127,
| fmil fupplicie digni fuot > 4"
Du Conciie de Conflance. | 532
fuërint peccatis eorum confen-
tientes , juxta Divinas & Canoni-
cas fanctiones.
Vobis igitur omnibus & fin-
gulis intimamus, & notum f2:
cimus per præfentes , ab iplus
D. Gregorit Obedientiä penitùs
& omnind defiftendum & rece-
dendum fore, fibique in fuâ per-
tinacia & perfdià afliftentes, &
adhærentes veluti fcifma foven-
tes cenferi debere, & multari,
nccnon omfcs & fingulas pro-
motiones & -provifiones Metro-
politanarum & Cathedralium Ec-
clefiarum , & Monaftcriorum
quorumcumque ; necnon litteras,
ecommifliones |, & conceflioncs
quafcumque, five gratiam, five
juftititm continentes, per eum-
dem Gregorium , feu pe
ejus autortitate , eadem die circa
fatas , & in antea faciendas fimie
liter, & omnes , tam diflinitivas,
quam alias fententias in quibuf-
cumque caufis , per ipfum D.
Gregorium, feu de ejus manda-
to, vel prætensâ autoritate in
fuà Curià interim latas, &in
antea ferendas , iplo jure fore
nullas & invalidas, cafque , ac
etiim omnia & fingula alia,
quæ per eumdem Greporium, {ub
titulo Romani. Pontificis , aut
fud autoritate fupradiétä , à dic-
tà die, & circa, five per mo-
dum juftitiæ , five per modum
gratiæ , etiam proprio, vel alio
uocumque motu conceffa, feu
ES fint, vel in futurum fieri
côntigerit, per primum Pontif-
cem Romanum , prout jus fuerit,
faciemus gratià nobis afliftente
Divinà, null:, & invalida de-
flarari, & in quantum de facto
procefferunt & expediet , penitüs
caflari | & etiam revocari.
Idcirco etiim præfcrtin vos
RR. PP. & DD. Levatos Sedis
Apoftolicæ , Patriarchas , Archie.
pifcopos ; Epifcopos , & alios
quarumcumque Patriarchalium ,
Metropolitanarum & Cathedras
lium Écclefiarum, necnon Mo.
nafteriotum Prælatos, Re&ores,&
Beneficiatos,præcipuè & vos $.$e.
dis Apoftolicx Officiales, & alios
Curiam Romanam fcquentes 5
vofque etiam S. R.E. in {piris
tualibus & temporalibus Vica-
rios, Vaflallos, & omnes & fins
gulos ab ipsa Romanà Ecclefà
Vicariatus, Domos, feudaà , ‘ter
ras, pofiefliones, feu alia Cujuf-
cumque gencris bona tenentes,
aut cenfum , &: rationem , feu
alias aljcujufmodi debitum Sedi
Apoftolicæ folvere debentes » TC
nore præfentium lOgamus , &
hortamur in Domino, & quan-
tüm in nobis eft, requitimus, & :
monemus , quatenus ab infius D.
Gregorii Otedientii penibs, &
omnind defiftatis & recedacis ;
nec ei , aut Cameræ Apoftol.
fub nominc de Communibus &
minutis fervitiis , feu annatis Be
neficiorum Ecclefiafticorum , vel
Wafélagiis, feu cenfibus saut ali-
Cujus altcrius gencris debito ,
quocumque nomine nominentur ,
per Clericos, vel Laïcos > præ-
diétæ Cameræ quoquomodo {ol-
vi confueto, aliquatends refpon-
deatis, nec per veftros fubditos
refponderi faciatis ; aut etiam
permittatis. Si enim tabbus ho-
ñoribus, bonifque temporalibus ,
Obcdientiä infuper & reverentiä
fe viderit denudatum , ab emni
X xx iij
Lu
Lx Ce -B=—
—- = #
sent a —
temeritate , & obitinatione de
fiftet, in rubore fuffufus ad hu-
militatis gratiam , ad fanétiflimæ
unionis affeétum tam ipfe, quam
ejus confultores , immo potius de-
ceptores decbebunt verifimiliter
inclinari. Scituri quod contra-
rium facientes, velut invetera-
tum fcifma foventes & manu te.
nentes , ac fcifmaticos & fauto-
res invetcrati fcilimatis perfeque-
‘mur eos, juxta Canonicas fanc-
tioncs , & fcifmaticos fufpenfos
à fuis eneñciis, Dignitatibus,
* & omni honore Ecclefaftico jam
obtentis & habitis nuntiando , &
infuper ad folutionem debitam
diétæ Cameræ congruo tempore
faciendam de novo compellen-
tur.
Scientes etiam quod ad præ-
dicta folvenda de cætera#os non
adftringunt promifliones , fideli-
litates, homagia, juramenta, &
alia vincula quæcumque ; immo,
de jure, ab eis eftis penitàs ipfo
Jure atfoluti , & liberati , quoad
ipfum. Etne aliquis vel aliqui
prætcxtu ignorantiæ iftius nof-
tiæ notificationis , intimationis ,
ac faluberrimæ monitionis valeat,
feu valeant excufari, vos RRK.
PP. & DD. Cardinales , A pofto-
licx Scdis Legatos, Patsiardh
Archiepifcopos ; Epifcopos , &
alios fupradiétos in Dominoexhor-
tamur , quod præfentem nof-
tram deliberationem, & notif-
cationem , tam utilem quam ne-
ceflariam fanctiffimæ unioni fà-
as
: #
534 Preuves de la Nouvtllt Hifloire
cilits obtinendæ, per veftras Le
gationes , Provincias, Diœce!es,
& loca quælibet publicetis , ita
quod ad omnium Catholicorum
notitiam : werifimiliter debeant
pervenire. Cæterüm ad illorum
confolationem, qui nos pro hujuf-
modi fcifmatis extirpatione, &
Univerfalis Ecclefñiæ unione con-
tinud fatagentes, fequendo exer,
citio, & emolumentis Ofhciario.
rum diétæ Sedis ha@enüs forfi.
tan fruftrari, autipfis Offciis,
aut eorum Benefñiciis, Vicaria-
libus feu feudis, aut aliis bonis,
& juribus per didtum D. Gre-
gorium , feu ejus prætensä auto
titate privati fuerint, vel in pol.
terum fruftrari, feu de fa@to prie
vari contigerit , intendentes, f2
ciemus, Dei nobis gratiä ad hoc
affiftente , cuilibet ipforum fic
fruftratorum , feu privatorum , de
Beneñciis , Vicarialibus, feu feu-
dis, aut aliis bonis, &c juribus,
fi qu& per adhærentes diéto Gre-
gorio tenentur aut OCCUPantuls
{eu de aliis corumdem adhzren-
tium bonis, juxta merita & con-
ditionis fruftratorum & privato-
rum corumdem fieri recompen-
fam. Datum Liburniü Piflanz
Diæœcefis,fub trium primorum nof-
trorum impreflionc figillorum;
die 1. menfs Julii, Indi&.r
anno Dcmini M.ccccvill
Originali preditlo figilla Juaimr
Primi fecerunt Aquilegienfis, Mb
tenfis , © de Brancaciis Cardinals,
ze
ere!
…—°
LU
Du Concile de Conffance. 535
Littera convocationis Prelatorum ad Concilium Generale.
FA, riioiet grnde 4
Prefbyteri, Diaconi S. KR.
E. Cardinales, nunc in loco Li-
burnii, Diocæfs Pifinæ commo-
rantes , una cum Collesio RRK.
in Chrifto PP. DD. alterius par-
tis Cardinalium, pro-nobis, &
aliis RR. in Chrifto PP. DD.
Cardinalibus pro nunc ablenti-
* bus, nobis adhærentibus, & ad-
hærere volentibus in hâc parte.
RR. in Chrifto PP. Archiepif-
copo ejufque fuffragancis,
& ipfus Archiepifcopi futfraga-
neorum prædictorum Capituiis ,
nhecnon venerabilibus , & cir-
eumfpectis viris Abbatibus
Provinciæ exemtis, & non
exemtis, cujufcumque Religionis
exiftant, es , & promtum
habere affcétum ad pacem & uni-
tatem Ecclefiæz procurandim.
Quare magnitudinis ; ampliorif.
que infeétionis , & facilioris in-
curfus extat fcelus fcifmaticæ, pra-
vitatis, & quantum fit exofum
in Divinæ Majeitatis confpectu
oftendit pœna infliéta divinitus
difponentibus fe ad fcifma acer-
bior, quos vivos cum fuis omni-
bus hiatus terræ ablorbuit, & in
infernum detraxit viventes fine
petfonarum dele&u;quia cumtales
inconfutilem Domini tunicam,
per quam militans Ecclefia figu-
fatur, nituntur damnabili parti-
tione dividere, quam Judæi, &
Gentiles milites, Dei notitiam non
habentes, Chriftum Crucifigen-
tes, & diræ morti tradentes in-
dividuam dimifere , ipfis notan-
tur deteriores : fe enim propoftà
me eu
e D me ee mt = mme
“tiæ Gregorit XI.
à Chrifti corpore, & unionis cha=
ritate ultroneè dividentes, Spiri-
tum Sanétum à fe abjiciunt, agni-
tam relinquunt veritatem, cupi-
tæ ploriæ, & honoris gratià fal-
fas opiniones gignunt, defendunt
pertinaciter, & in crrores dam-
natiflimos feruntur ; Clerum de-
cipiunt, populofque feducunt, &
innumeras demum animas, Corum
diabolicà fraude deccptas ducwnt
ad baratrum æternum, poftremè.
que, ex temporis diuturnitate in
damnatas hærcfes irrevocabiliter
deducunt. Adverfus quos Chrifti
fidecles tantè cititis debent infur-
gerc, quanto eorum cxccffus Cor-
poris Ecclefñæ infeétivos perpen-
dunt Divinxz Maijcftati cviden.
tiüs difplicere , fi@& Chrifti &
omnium fidelium objicere , falus
tique hactenüs præjudicare.
Attendentes & confiderantes
pro enfis {cifima quod in Dei Ec-
A
clefñä fuit poft mortem S. memo-
qui Romz,
prout Deo placuit, dicm fuum
claufit extreuum, fuadente diabcz
lo, introduétum, ipfiufque diu-
turnitatem peftiferam & nocivam,
in fidei derogationem , animarum
pericula multiplicia , multique
alia inconvenientia , quæ enarras
re per fingula longum effet, fœl.
record. D. Clemente VII. qui
cidem fucceflit D. Gregorio viam
univerfæ carnis ingrclio , ante-
quam ad eletionem Summi Pon-
tificis, Nos qui tunc Cardinales
eramus, procedere vellemus, pro
unitate EÉcclefiæ faciliüs obfti-
nendà, errore fcifmatis extirpat®
Prenves de la Nouvelle Hifhoire
536 |
promifimus , & invicem juravi-
mus, quod fi aliquis noftrum in
Summum affumerctur Pontificem,
rofequeretur unionem Ecclefiæ
per omnes vias rationabtles , &
accommodas , etiam ufque ad re-
nunciationem Papatüs inclufivè,
fi Cardinalibus qui tunc erant,
vel majori corum parti, pro bono
Ecclefiæ videretur expedire , fine
dilatione quâcumque, prout in
: A A
quadam Cedula fuper hoc fai,
manibus noftris, qui tunc Cardi-
nales eramus fubicriptà pleniüs
continetyr : quæ Cedula, per D.
Papam Benediétum XIII. tunc
Cardinalem de Lunä vulgariter
_nuncupatam jurata fuit, & manu
proprià fubfcripta, ac demèm ei
intentione , quod promiffa ad iin-
leret , eledtus , alias nullatenus
eligendus , ut inter Nos tunc pu-
blicè didud@ fuit, in Summum
Pontificem, & Benediétus XIII.
nuncupatus, diétam Cedulam ap-
probavit, & de novo juravit in-
violäbiliter obfervarc. *
Orta ex poft inter ipfum Be-
nedidtum ex una parte, Nos, &
nonnullos Reges & Principes nof-
træ o'cdientiæ, ex alterà, fupcr
rofequutiône unjonis cOntrover-
1e ac declaratio per Nos, quæ,
nedûm in vim diétæ Cedulæ &
& juramenti præltiti iple tencba-
tur per viam cefhonis profequi
unionem Ecclefñæ , illamque of-
ferre 3 immo Jure communi,
etiam ad hoc, pro tanto vitando
{candalo tencbatur , fuitque ex
hoc conditio quæ in Cedulà in-
ferta fucrat, taliter purificata ,
quod D. Bencdictus prædictus
fuit purè & fimpliciter obliga-
tus, & aditriétus præcisè ad pro-
fequendam unionem Ecclefæ per
viam ceflionis. |
Et in illius controverfiæ feda
tionc , pee D. poft dilatio-
nes multas, folemniter , contenta
in diéta Cedulà ampliando, &
reétificando , promifit per viam
ceflionis unionem Eccleliæ prole-
qui, & cedere Papatui, adverfa-
rio cedente mortuo, vel cjeéto, uf
in inftrumentis authenticis ad die
verfas mundi partes directas la-
tiès continetur : demüm nonnul-*
lis effluxis annis, & unione non
habità, defunéto in parte alter
Bonifacio, nulla faéta diligentis |
de dandä pace Ecclefiæ iplo mor-
ruo, ficut promifflum & juratum
fuerat, immd ut afferitur refu- |
tatum, Et fecundo loco Cofmato
defunéto, qui fuit à fuis Inno- ,
centius appellatus,RR. PP, quyin
parte alià Cardinales nominan-
tur , cupientes finem imponeté
fcifmati,. & pro unionis haben-
dum vinculum,; animargm pro-
indè faluti, inter fe ordinaverunf
& promiferunt, quod fi eorum
aliquis fecundum eos in Papam
effet affumtus, pro@nione in Del
Ecclefä facilius obtinenda Papa-
tui , & juri fuo renunciaret PI&*
tenfo, D. Benediéto pari modo |
cedente ; dummodd Nos vellemus |
cum fuo prætenfo Collegio tali-
ter convenire, quod €x nobis &
ipfis fequeretur Re electio
unius indubitati Paftoris : & præ
diéta fuerunt per ipfos juramento
vallata, & voto folemnitet robO*
rata, S pecialiter per Angelum Co
rario, qui tunc inter €0S Cardi-
nales Conftantinopoliranus voca-
batur : & demum , poft affumtio-
nem illius quem gerit feutum
D Gregorius
‘
-
2
du Concile de Confiance. | | 537
Gregorius nominatus, prædicta
innovavit, voti , & juramenti
. Fepetitis vinculis roboravit, &in
primo quod tenuit Confiftorio re-
novavit, & fe obfervaturum eif-
dem vinculis publicè prædicavit.
Brevi ft confumto dierum
curriculo, prædiéta omnia D. Be-
nediéto præfato, nobis & quam
plurimis Principibus, & ad alias
mundi partes varias per fuas lit-
teras intimavit : quæ præmiffa
funt, & quæ cenfebantur ad cx-
tirpationem fcifmatis neceflarid
& rationabiliter pertinere : quæ
fuere perfæpe ditum D. Bene-
diétüm approbata, ut in litteris
iphus pleniùs continetur , multa-
que inter ip{um, & Angelum præ-
ictum hinc inde loca oblata, &
finaliter, propter difficultates quas
unus alteri ingercbat, nunc pe-
tendo fecuritates difficiles & in-
fugas , adcoque haberi non po-
ferant , feu concedi , & variando
circa loca per ip{osoblata. Et quia
uni ipforum loca maritima pro
conventione patebant, alter ver
omnino illa recufabat, & aliàs ex
ipforuin variis intenfionibus ef-
Fa eft , quod ad loci , feu lo-
corum concordiam nullatenüs de-
ventum eft, compertumque quod
ipfi duo contendentes, viam. mu-
tuæ ceffionis recipere videbantur
in verbo , non tamen in opere, &
mentis intenfione.
pa per præmiflas dificul-
tates voluntarias quas unus alteri,
& alias ad invicem jungebant ,
quantüm in eiserat, viam ceflio-
nis redderent aded difficilem , ut
cenferetur impoñfibilitati æquari,
& fic pacis & unionis conhrima-
Ho poncbatux in defperationc,
& impedicbatur, abfque fpe ali=
uà extirpationis {cifmatis morti-
Ari , à cunétis fidelibus deteftan-
di : propter quæ, & multas alias
confiderationcs. juftas & rationa-
biles, RR. PP. qui in parte illà
Cardinales nominantur, feu eo-
rum partes tres ab ipfo Angelo
receflerunt, juxta divini man-
data, & de Lucâ, ad civitatem
Pifanam fe tranftulerunt, ad hoc
ut liberiüs indemnitati Ecclefæ ,
extirpationi fcifimatis ,; ac tantis
erroribus poflent confulere, &
Ecclefiæ fic deformatæ calamita-
tibus fubvenire, & animarum f2-
luti. -
Nos autem videntes manifc{-
tum ex præmiflis praéticari impe.
dimentum extirpationi {cifmatis,
& negotio unionis, & confide-
rantes quod prætextu loci, feu
locotuin inter eos non erat con-
cordia , unio tam neceflaria non
debeat impediri , feu etiam retar-
dari, cum abfque prælentià cor
porali D. Benediti, & diéti An.
geli, qui nominatur Gregorius
poffct ordinari de præambylis ad
hoc negotium necellariis , ad quæ
ipfi duo nunquam condefcendere
voluerunt, fed folum ad mutuaim
conventionem locorum, & ctiam
mutua ceflio , {eu renunciatio fie-
ri, & demüim ad .Elcétioncm:
Canonicam procedi, cidem D.
Bencdiéto con‘uluimus, quate-
nüs advetfario oferret fe renun-
ciaturum per Procuratorem, feu
Deputatum ab iplo habentem
fpeciale mandatum , & fuficien-
tem potcftatem ;, ëc renunciante
in proprià perfonà , vel per Pro-
curatorem habentem fpeciale
mandatum, & parilem poteltaten,
YyY7
538
cundum Deum poile & debcre
fieri ; aliàs fcifmatis perpetuatio
& diuturnitas recufanti éllet me-
rit imputanda : fuper quo ref-
ponfum habere non potuimus ;
immè perpendimus ee ad
hañc viam minimè inclinari.
Poft quæ quatuor ex nobis ad
locum Liburnii de voluntate ip-
fius acceflerunt ad finem cum
RR. PP. in parte aliä Cardina-
Jibus nominatis, qui ab Angelo
recefferant, tractaretur, & vi-
deretur de modis per quos Eccle-
fia poflet uniri, & fcifma extir-
pari faciliùs, contumaciis , &
pertinaciis nonobftantibus qui-
tique.
Cum quibus in diéto loco Li-
burnii, quatuor ex DD. alterius
Collgii perfonaliter convene-
runt, & iplis ad invicem tratan-
tibus de iis quæ potcrant ad unio-
nem dandam rationabiliter, & ne-
eelfarid pertinere, D, Beneditus
prafatusà Portu Veneris reccflit ;
nullo dato alio ordine fuper hiis
qux ad pacem Ecclefiæ poterant
pertinere , & verfus Cathalo-
niam direxit greflus fuos ; publi-
cans priüs in Fe Portus Veneris,
quod in Fcfto omnium Sanétorum,
& in loco Perpiniani intendebat
Concilium convocare : quod Con-
cilium, fi tencatur per eum , po-
tits ad impcdimentum unionis
Ecclefix, & corum quæ inter nos
& aliud Collcgium dcliberata
funt, quam ad pacem Ecclefiz
cenfetur pertinere : attento que
per Concilium unius partis, fifi
corcurrat alterius partis Conci-
lium ; unio haberi non poflit , nec
{cUima utiliter extirpari.
Preuvrs de la Nouvtlie Hifloire
quæ diximus, & confuluimus fe. ;
Nos verd de receflu ipfus Do.
mini aded repentino , & aliis
prædiétis quam plurimdm admi.
_rati, & pro 6o ctiam quia ex dic-
to receflu cognovimus luculenter
omnimodam in difpoftionem ad
unionem habendam ; maximè quia
à nobis frequenter requifitus ut
convocaret Concilium Gencrale
totius noftræ obedientiæ , in loco
habili & decenti, in quo polfer
etiam pars adverfa convenire,
ad hoc ut per deliberationem
communem faciliès & citiùs pro-
cedi poffet ad extirpationem fi.
matis, & unionem habëndam ;
hoc facere prætermifit, & etiam
recufavit , quamvis aliquando
per inftrumentum, aliquando per
Bullam , infra certum terminum
hoc facere promififfet.
Et perpendentes ex prædidis
indifpoftionibus ipfius D. Bene-
di&ti quam ab unione Ecclr
ateretutr impediri, immè verd
Éifina perpetuari, nifi celeriter
occurratutr , convenimus in unum
cum Collcgio partis alterius, &
nominatim Gardinalibus qui à
diéto Angelo recellerunt, quos
reperimus benc difpofitos ad ex
tirpationem fcifmatis, & unio-
nem in Dei Ecclefiä procuran-
dam:: & confiderantes ad invicem
quod ex indifpofitionibus piæ-
didis, contumaciis, &C pertina*
‘ciis ante dicis, fi ftaretur arbi-
trio duorum contendentium de
Papatu , numquam fcifma extir-
paretur, immo quodammodo pere
etuaretur in ævum.
| Et etiam attendentes quod (cif-
ma quos inquinat æquat ; &c non
folum qui Ci facit, & fovet,
fed etiam qui patitur, & GXHE
Las .
13
du Concile de Conffance. | | $39
pate negligit, eodem involvitur
crimine, & deliéto : confideran-
tes etiam, quod contendentes de
Papatu , non folüm juramento & .
voto, ac promiflione multiplici,
fed etiam Jure Divino, & Cano-
nico, & fub’pænäà damnationis
æ&tcrnæ, fi refugerint, tenentur,
& multipliciter funt adftriéti pa-
cem dare Ecclefiæ per viam cef-
fionis ; attenrà fcifinatis diuturni-
tate, & involutione, & magnä
adhærentià, quam utraque pars
habere deu quæ via etiam
eft ab omnibus Chrifti fidelibus
approbata, & neceflaria reputa-
ta, & indifpofitionibus prædictis,
quia pure fe fubtraxcrant, &
neutrales feccrant ab obedientià
utriufque, multique fe parant ad
fimilem fubftractionem, feu neu-
tralitatem faciendam : quodque
fi dilationes contendentiin ulte-
rius attendercentur & expectaren:
tur , qui {e fic fimul feparant, &
difpergunt , maxima quæ ex pro-
poûto, feu condiéto locorum dif-
tantia ,ut de eorum reductione
in unum, feu mutuà conventione,
fpes nulla de cætero ‘habeatur ,
errores fuccrefcunt, cum fcifma
materia errorum exiftat, & inve-
teratum tranfit in hærefin, juxta
Divinas, & Canonicas fanétio-
nes , & fic etiam ad irreparabilis
defolationis deducentur Oppro=
brium, in evidens, & irrepara-
bile periculum animarum.
Confiderato etiam , quod duo-
bus contendentibus de Papatu, qui
ad pacem facilè nequeunt adduci,
Concilium Generale, feu Eccle-
fia congregata Judex eit compe=
tens contentionis preditæ, quæ
merio tangit fidem , & quod
Concilium eft per Catdinales ma.
ximè , in contumaciam, defectum,
& negligentiam contendentium
convocandum; cum ipfi duo con-
tendentes contra fe & intentiones
fuas Ecclefiam nullo modo con
gregarent, ut expericntia præte-
ritorum docuit in præfenti ; cum
etiam neutrales feu fubtraéti, de
faeili ad eorum convocationem
non haberent convenire, & .fe-
querentur alia pericula evidenter
impedientia tam defideratæ unio-
pis.
Habità ad invicem inter Ncs
& Collcgium partis alterius deli-
beratione maturi , & etiam cum
multis. Prælatis, Notabilibus, &
magnisLitteratis inT heclogià,Ca-
nonicà Facultare, & Civili, fe
quentes gefta & exempla Sinéto-
rum aliàs virtuosè in Remanä
Ecclefä obfervata , deliberavi-
mus quod per Nos in parte &
obedientià nofträ, Concilium feu
Ecclcfia convocetur in certo loco
& terimino, ut idem fiat per Col-
legium feu Cardinales nominatos
alterius partis, in eodem termino,
& loco, cum auxilio, & beni-
gno fuflragio Regum & Princi-
pum utriufque obedientiæ, qui-
bus nunc Romana & Univerfalis
Ecclefia primariè nofcitur indi-
gere, & qui ut Dco devoti,
dexteras fuas Ecclefiæ, & nobis
ræbebunt adjutrices, ac defen-
Éonis & potcétionis præbebunt
auxilia, uc devotiflimos Princi-
E .decet, & corum convenit
oneftati : ad fmem quod in dic-
tis loco, & termino, convenien-
tibus dicto D. Benedicto, & An-
selo, qui Gregorius nominatur,
quibus intimatur prœdiéta deli-
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mn
Re ——
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beratio, & requiruntur , ut Con-
gregationi Opem, & aflenfum fe-
rant, & in eis conveniant , finif.
que imponatur {cifmati , per viam
mutuz ceflionis , cletioque fiat
per utrumque Collegium in unum
conveniens unici, & indubitati
Paftoris. |
Quod fi venerint, & non re-
hunciaverint, aut alter recufafe-
rit, vel ambo non veniant, provi.
deatur per Ecclcfiam congrega-
tam, attentis præmiflis juratis,
& voto firmatis, & aliàs ferè à
cunis Chrifti fidelibus approba-
tis decernatur, & declarctur , ut
in præmiflis neceflarium fucrit,
& etiam opportunum, taliter cir=
ca faétum duorum contendentium,
& neccflititem Ecclefiæ imminen-
tem , ut iplorum, velaltcrius ab.
fentiä,feu pertinacià, & contra-
ditione non obftante, fcifma ex-
tirpctur, & per Ele&ionem unici,
& indubitati Paftoris, unio per-
feéta in Dei Ecclefiä habeatur ,
ad Dei fervitium , gloriam, &
honorem , fidei robur, falutem
omnium fidelium, & debitam Ec-
clefiæ reformationem.
Quocirca præditam delibera-
tioncim neceflariam fidei & Eccle-
fi fic dilibcratè digeftam, Vobis,
& veftrum fingulis intimamus » &
notificamus ; precamur , & fub
debito juramenti quo Ecclefz Ro-
manæ téneMur, requirimus, qua-
tenüs, in quantum Deco placere
cupitis , in defenfionem fidei af-
ficre, ac unitatis vinculo pPro-
Curando, velitisin termino xxvr.
diei Martii proximè futuri ;
quem terminum ad hoc congruum
cligimus , ad quem etiam termi-
Run DD, Cardinales alterius Par-
Preuves de la Nouvelle Hifhoire
tis nominatim Prælatos & alios
fuæ obedientiæ convocant ,incie
vitate Pifanâ, cum D. Benedito,
fi venire voluerit, nobifcum, qui
in dicto loco & termino, per.
fonaliter, Deo auxiliante, erimus,
ut Prælatis, & aliis noftræ obe.
dientiæ, quos pari modo ad hoc
fpecialiter convocamus, ac cum
Deputatis Regum, & Principum,
quorum benignum auxilium hoc
Dei negotium, fidei, & Eccleñz
neceflarium , & quam plurimim
Opportunum imploramus, conves
nire & comparere, ad fines & ef.
feêtus prædictos, infpirante gra.
tià Spiritus Sancti profequendos,
& fœliciter confummandos.
Quod fi qui ex vobis, impedi-
mentis caufantibus nequiverint
erlonaliter interefle, & ad didos
es & terminum accedere,
velitis, “pro Dei Ecclefiæ reve-
rentia aliquos veftro nomine Deum
timentes, fcientes, & rerum ex-
perientià illuftratos deftinare ,
fuffultos fpeciali & fufficienti po-
tcftate ad effcétus præmiflos con-
fequendos : taliter in przmillis
vos haberites, quod de ne
tudine fervitii Divini, defenfone
fidei, ac fubventione Eccleiiz
apud Deum meritum confegui-
mini, & apud homines laudera
& gloriam fempiternam ; nec in
häc parte & materià tam neccf.
farià aliquem dubitetis, aut cu-
jufcumque terrore concutiaminf:
quia cum Nos, & Vos, cum fidei
unionem & extirpationem fcifma-
tis profequamur, fub protectione
Dei, & Éccléfiæ, de cujus Con-
greégatione agitur, & ad quam
D. Benediétum prædiäum pet
alias noftras litteras provocamw
ss
wa
du Concile de Confiance. ‘sai
& intimari facimus , ut Concilio
interfic, fecuri manebimus ab
omni [ælione procelluum.
Quod fi aliqui proceffus con-
tra Nos, & Vos fierent, & contra
prædiéta , nulli forent, & eviden-
ter fubjecti vitio , nullatenùs,
tanquam impeditivi facratiffimæ
unionis. Et enim noftra, & Col-
legii alterius præfati intentio,
irrevocabileque propofitum, quod
cum hiis qui veniunt, abfentià
nonobftante , prout aliàs fatum
fuit in Generalibus Conciliis, in
quibus fuerunt per modum præ-
miflum errores extirpati , fides
exaltata, Ecclelia reformata in vin-
culo pacis, extincto errore fcif-
maticæ pravitatis. Et quia necef-
farid fidelibus non eft tam de fol-
licità intentione quâcumque f-
dendum, quam de inftantià Oraà-
tionis humilis & devotæ fperan-
dum , veltras charitates preca-
mur, & per vifcera mifericor-
dix Domini noftri Jefu Chrifti
exhortamur, quatends per Vos &
hoc idem procuretur Ari per fi-
deles veftræ follicitudini commif.
fos,ut humiles preces fundantur ad
Dominum, & devotis orationi-
bus infiftatur., ut ipfe qui con-
cogdiam operatur in fublimibus
fuis , dignetur efficere, quod de-
bita per hanc deliberationem fe
quatur provifio celer, concers,
& canonica , ut animarum falus,
. & fidei neceflitas exigit, ac to-
tius orbis utilitas deliderat & ex-
pofcit. In quorum omnium & fin-
gulorum fidem & teftimonium
pan » præfentes noftras
itteras fieri, & per Notarium pu-
blicum infra fcriptum fubfcribi ,
& publicari Pare & nof-
trorum trium priorum figillorum
fecimus appenfone muniri. Da-
tum & atum in loco Liburnii
fup#diéto , in Clauftro Ecclefæ
diéi loci , nobis ibidem tunc, G.
Præneftino, N. Albancnfi, P.
Tufculano Epifcopis, Petro S.
Sufannæ Præfbytero , Amedeo
S. Mariz Novæ, & P. S. Ange-
li Diaconis S. R. E. Cardinali-
bus congregatis , & perfonaliter
conititutis, & præmiflaomnia &
fingula fuperfcripta, pro nobis,
& ‘aliis DD. Cardinalibus ab
fentibus nobis adhærentibus, &
adhærere volentibus in bac par-
te approbmtibus, & ratificatio-
nem de præmiflis & eorum fingu-
lis unum & plura publica inftru-
menta, nobis, & cuilibet noftrum
ficri pctentibus ; fub anno à Na-
tivitate Dom. M. ccccvrir. die
x1v. Julii præfentis,-&c.
LITTERA MISS A D. BENEDICTO PER CARDINALES SUOS
habetur in Editione Labbcans Tom. x1. p. 2. fol. 214.
Littere ejufdem Congregatienis Cardinalium ad KRegem, Reginam, ©
Primogenitnm Regis Francia.
Aa Regem , KReginam, © Infantem Regis Caffelle & Legionis.
Sd Regèm Aragonie.
Aà Regem Hungarie.
Ad Emmanuelen Paleolo gum Conffantinopolitanum Imperatorem.
Æ4 Duces Borbonii, Bitkrie, C Albania. -
Yyy iif
542 Preuves de la Nouvelle H loire
Littera convocationis Prelatorum de parte Gregorii ad Conciliue.
Littere per quas Gregorius convocatur ad Concilium per DD. Cars
dinales partis [ue.
. 'Litrere direile Principibus per DD. Cardinales de parte Gregers.
. Litere direile Vniverfiratibus per so[dem Cardinales.
Capitula Ambaxintorum D. KRomanorum Regis, ad illos
| qui Pigs moram trahunt.
Everendiffimi PP. & D D.
R Excellentiflimi Principis , &
DD. Roberti Romanorum RKRe-
gis femper Augufti Oratores ex-
ponunt, coram veftris Paterni-
_ &atibus finceriffimam affeétionem
quam femper habuit , & hodiè
habet ad promovenduin fœlicem
ftatum, ac facratiflinam unionem
S. Matris Ecclcfæ, & pole te-
nus laborandum ad remotionem
illius peftiferi fcifmatis, ut fu-
blatis univerfis animi pafoni-
bus , fcrupulis, perplexitatibus,
dubiis diléculeatbus, altercatio-
nibus, involutionibus & errori-
bus quibufcumque , confcientiæ
eau etiam ab utraque par-
te polfent fervari , & fubfequen-
ter ut fincera , pura, integra, &
totalis unio fidclium procurari
valeat & introduci , Domino con-
cedente, & quia omnibus & fin-
.gulis circumftautiis à proceflibus
tam SS. D. N, Gregorii, quam
DD, in Pifis cxiftentium matu-
sis, & frequentatis dcliberatio-
nibus ah bRe s diligenter pon-
deratis , libratis , & penfatis,
Regia Majeftas videre non pote-
fat, quod ex Concilio per dic.
tum D. Gregorium ex uni, vel
ctiam ex congregatione , per VV.
RR. PP. in loco Pifirum fai,
feu fiendà parte ex alterâ poffet
fequi fincera , pura , integra &
univer{alis unios Chriftianorum,
ex dubiis , & motivis quz ex
litteris faétis , & procellibus utrin.
que habitis , colle“ta funt , at-
.\ .
que luce clariüs colligi pallunt,
infcriüs annotatur.
In primis, quia cum querent
quando fubtraéta fit Obedientis
D. N. Gregorio, per RR. DD.
&c. refpondetur quod x1 Muaii
proximè præteriti, prout in lite
teris corum , {ub datäà Liburniir.
Julii univerfis Chrifti fidelibus
direis clariüs continctur , in
quibus inter cætera fic dicirur de
verbo ad verbum: die xt. men-
fis Maii proximè præteriti om
nem , quantum in nobis fuit .
Obedientiam , juxta Juris exi-
centiam abftraximus & recefli-
mus ab eodem , dubium manifel-
tum feu difhcultas apertiflima
furgit ad oppofñtum : nam didi
RR. DD. in quibufdam littgris
præfato Serenifhmo D. Romano-
rum Regi per cos direcis ; fub
datà Pifis x11. Maii exprefsè {cris
bunt inter cætera, hæc verba:
nec noltræ mentis eft à fide, ve-
ritateque noftris erga prætatum
D.N. dummodà hactenus modis
er eum retentis fuccifis , iplum
ad id quod tenetur effectualitet
adimplere difpofitum videamus s
modo aliquo deviare , {ed tali
eventu obedientiam & 16V65en
= mm = —
Ds
. du Concile de Confiance, $43
tiam debitas exhibere : pro ifto
eétiam facit tenor appellationis
per eofdem RR. D D. die xr11.
di&ti menfis Maii contra D.Gre-
gorium interpofitæ, in quà di-
cunt hæc verba, °Coram S. V.
Beatifl. Pater , cum omni debità
reverentià : in hiis fcriptis appel-
lando proponunt huiles rs
tores, ut dicitur, & infra in
eadem dicunt fic: Quare B. P.
cum omni obedientiä , humilitate,
ac reverentià , &c. & infrà à vo-
bis P. B. irrationabiliter , & fe-
cundum non noftram informatio-
nem decernentem ad vofmet , {e-
cundum rectam rationem meliùs
informatum & infrà , à vobis,
Pater Sante, ejus Vicario ad D.
N. Jefum Chriftum. Notarii, &
eorum manu inftrumento interpo-
Gtæ appcllationes fcribunt in hæc
verba. Pontificatüs verd SS, in
Chrifto Patris & D.D.N.Grevorii,
Divin Providentià , Papæ x11.
rem, quia dicitis in præfatis
litteris ditorum RR. PP. Da-
tum Liburnii 1. die Julii, quod
omneém, quantüm in eis fuit
Obedientiam juxta juris exigen-
tiam abftraxerunt, ut fuperits eft
induétum, quæftio furgit five du-
bium, quæ folemnitas fuerit.in
hujufmodi fubtraGtione obferva-
ta. Dicunt namque diéti DD,
in litteris Recgi Romanorum,
fub datà xr1. die menfis Maii j
quod xt. die menfis ejufdem , ho.
Ta XXII. receflerunt de Lucâ: &
Quia xx11. hora folüm per duas
Roras erat ante no@&em , non vi-
detur quod aliquam folemnita-
tem exhibuerunt, & maximè eis
per Campos & viam tranfeunti-
us, & in motu cxiftentibus, &
in tam brevi terapore. 1tem ipf
nunquaim D. Gregorium requi-
fiverunt , nec monuerunt, &c,
nec confilium D.N. Regis Ro-
manorum , & aliorum Princi-
pum , & Prælatorum Obedien-
tiæ noftræ receperunt. Sed certè
DD. de Collegio partis adver{æ
non fic fecerunt, qui cum femel
D. Bencdiéto antequam fubtra-
herent Obedientiam , ipfum de
Confilio Regis Franciæ & alio-
rum Principum , maturis & di-
geftis deliberationibus præhabi.
_tis priùs requircbant.
Item, difti DD. in fuis litte.
ris, fub datà r. Julii fuperiüs in.
duétis, dicunt in hæc*verba , re
quivimus & monemus, quatends
ab ipsà Grcgorii Obedientii pe-
nitüs & omnind defiftatis & re-
cedatis , nec ei, aut Camerz
Apoftolicæ fux nomine, de com-
munibus vel minutis ferviciis,
feu annatis Beneficiorum, &c.
aliquatends refpondeatur : du-
bium furgit quo Jure, ordine,
& qua juftitià hujufmodi moni.
tionem , & requifitionem facere
potuetunt ?
Jrem, quæritur, vel dubitatur
nunquid D. Gregorius adhuc fit
Papa, & pro tali tenendus in
Obcdientiä noftra ? quod fi fic;
quare non cftei obediendum in
licitis , & honeftis ? quare non lie
gant fententiæ fuæ rationabitet
promulgatæ? quod fi non ; quæ-
ritur , quâ causà, quando , &
quomodo defierit elle Papa, cum
nondum ceflerit, & ab Ecclefià
univerfali nonddm condemnatus,
nec à Jure communi a pue fit,
nec coram fuo judice de crimine
hærefis , vel alio notoriè fcanda-
544
lifante convius fit, vel confef-
fus immd ipfe exprefsè negat
que fibi abaliquibus objiciuntur;
& impugnantur.
Item , dubium eft utrum Obe-
dientia fit fubtrahenda ad facien-
dam unionem, cum non fint fa-
cienda mala, ut eveniant bona.
Item, utrum Obedientia fit
fubtrahenda, ante fententiam Îa-
tam, & ante caufæ propter quam
fieri debeat cognitionem ?
Item , nunquid tenetur lucri-
facere animas aliorum, cum ma-
ximo damno propriarum ; eum
tamen nihil prodeft homini , &c.
mirabile, immd deteftabile effet
{e damnare , ut alii redimañtur ;
egredi domum, utaliiingredian-
tur , fe dividere, ut alii unian-
tur , & fe interficere , ut alii fa-
lutis optatæ compendium confe.
quantur.
Jrem , quâ temeritate viri lit-
terati & periti, qui funt , vel
faltem fuerunt de Obedientiä par
tis noftræ audent dicere, vel af-
ferere quod verè Obedientes
Gregorio fint fcifimatis fautores ,
cum tamen nihil innovaverint,
fed in terminis primis remanfe-
rint , & Obedientiam folitam,
continuaverint , ac per Ecclefiam
univarfalem de contrario non-
düm fint informati , nec ad con-
trarium indu@i. Hæc dubia in-
duéta refpiciunt fubtrationem
Obedientix per aliquos faétam,
&c aliis fuafam per eofdem.
Deinde furgunt dubia circa in-
dictiones Concilii , & convoca-
tiones per D. Gregorium, & etiam
per RK. DD. &c. faétas & pro-
mulgatas , & quia Concilium D.
Papæ Gregorii fuit indicatum,
-vocationem fuam
Preuves de la Nouvelle Hifloire
es ex Bullis fuis manifefté has
etur 111. Nonas Julii, & con-
vocatio RR. PP. fuit die xxrv.
menfis Junii,ut patet ex lice.
ris eorumdem DD. quibus judi-
cebant fuam ‘convocationem in
Pifis, furgit dubium ; quaredic-
ti DD. fcripferunt Sereniflimo
D. N. Romanorum Regi litteras
fub datâ Liburnii xxvi. Julii
continentes hæc verba : delibe.
ravimus invicem convocare Con-
cilium Generale ex utraque parte:
cujus rei, atque noftri se
intimationem determinato loco,
ut optandiffima Congregatio hu-
jufmodi fieri debeat, & Orato-
rem noftrum præcipuum mitte-
mus in brevi ad majeftatem vel.
tram : in quibus litteris videtur
Jocum pro convocatione diexxvr.
Julii nondùm fuifle determina-
tum, Quomodo ergo die xxiv.
menfis Junii immediatè pres
dentis , plufquam per menfem
antè , ad illum locum poterant
indicere convocationem fiendam?
propterea eft teftimonium ma-
gnorum dicentium quod per t0-
tum menfem Augufti pos |
præteriti diéti DD. nondum fuc-
runt certi de loco Pifarum.
Item, fi die xxrv. Juni con-
indixerunt ,
quare ir partibus Rheni nonre-
motiflimè diftantibus, de menfe
Oobri primd publicarunt per
quemdam nuntium, qui habuit
litteras credentiales diétorum
DD, fub datä r. die Septembris ?
‘Item, Gregorius qui, fecundu@
cos Concilium fuum pofteriüs 1n-
dixit in partibus Alamaniæ, &
: præfertim KRheni » per duos men
{es fuurm Concilium prius publi-
| vit
ne]
\
De Concile de Conffance, . 545
e U »
avit, quam DD. fupradicti ?
Item , in liticris DD. prædic.
orum pro convocaticne & con-
Bregatione fiendi in Pifis, cave-
tur quod hujufmodi convocatio
faëta fit per DD. de utroque Col-
légl0 , ad invicem unitos ; nam
in principio earumdem littera-
rum dicitur in hæc verba. Mi-
feratione Divinä, Epifcopi,Prefby-
teri & Diaconi S. KR. E. Cardi-
nales , nunc in loco Liburnii Pi-
fanz Diæcefis commorantes , unà
cum Collegio RR. PP. in Chrif-
to, & DD. in parte alia Cardi-
nalium , & infrà, verfus me-
dium, dicitur fic; habitis inter
nos confiliis firmavimus nos uni-
re cum DD. alterius Collesii , &
poft pauca: in unum nos univi-
mus propolitum. Sed circa hæc
oritur dubium; nam non videtur
verifimile quod ambo Collegia
convocaverint, vel convocatio-
nem indixerint ante fuam confæœ-
derationem ; fed confæœderitio
primo faéta eft penultimä Junii,
ut patet ex tenore inftrumenti
defuper confe&i , per quatuor
vel quinque dies poft indictio-
nem convocationis.
Item , nonne convocatio Con-
cilii fpeétat ad Papam difpofitum
ad convocandum, & qui, quan-
tüm in feeft, Concilium indixit,
& convocavit? Refpondent ali-
qui, quod hoc fit verum de Papä
indubitato: fed quomodo Papatum
Gregorii revocant indubium, cum
tamen in inftrumento Conclavis
fic dicatur : & intendentes ad
remedia fortiora ; non quid Juris.
pro patte eorum Juftitia fuadet ,
quod jus veriffimum eft, & ple-
mi veatate fuffultyrm ? 1yem fi du-
bitatur de Papatu Gregorii, qua
re finili ratione non dubitant
de fuo Cardinalatn >? quod fi du-
bitant, videlicet ex fimili dutio,
non habent fi intromittere de
Electione Summi Pontificis, con-
tra praicam quam habent præ
manibus. ° | :
Item , pari ratione habebunt
dubitare de Papatu Innocentii
VII. & Bonifacii IX. & fortaf-
fe Urbani VI. & fic videntur in
eadem opinione cum Gallicis,
ui à principio diviferunt Eccle-
EE incidere , & in dando Gre-
gorium & alios Pontifices , to-
tam Obedientiam noftram viden-
tur decepifle , fi fas eft dicere.
Præterea in litteris quas fcrip-
ferunt Romanorum RKRepi, poft
affumtionem D. Gregorii fubda-
tà x. Deceanbris, dicunt ih hæc
verba : poft folemnes de futuri
Pontificis Elcétione tractatus,
illo divinitus infpirante , qui
cunéta perpetuà ratione guber-
nat, vota noftra in R. in Chrif-
to P. & D. ex noftro Collegio
D. Angelum Tituli S. Marci
Præfbyrerum Card'nalem, Con-
fratremque noftrum, ad culmen
Dignitatis Apoftolicæ, poft Di-
vinæ gratiæ munera ejus exigen-
tibus meritis nec immeritd af-
fenfurum nemine difcrepante di.
reximus : ipfumque Confratrem
noftrum die ultimi Novembris
in Dominum noftrum elegimus ,
atque Patrem , &c. in quibus
verbis non prætendunt eum ele-
gifle in Papam dubitatum. Si
enim de fuo Papatu dubitave-
runt, quare eum elegerunt, &
ut talem toti noftræz Obedientiæ
promulgarunt |
Z 127
|
mm
146 Preuves de la Nouvelle Hifhoire
Item, dubium eft utrum D.
Gregorius in convocatione fata
in loco Pifarum teneatur compa-
rere ; & fi non venerit, an pof-
fit judicari ? dubium autemfurgit
ex hoc, quia major pars Præla-
torum Pifis exifientium, eft de
parte fibi adversä , quæ partem
noftram fempcr reputavit , &
prædicavit fcifmaticam. Alii au-
tem fcrè omnes fubtraxecrunt D.
Gregorio Obedientiam , & fece-
runt fe partem contra eum, &
inculaverunt eum, & crimina
maniiefta impofuerunt , ante fen-
tentiam latam. Modo non videtur
quoi adverfarii fint compctentes
Judices , vel Conjudires , nec vi-
detur quod quis ad vocationein
talium teneatur comparcre.-
Item , convocatio Concilii vi-
detur hibere vim citationis; quia
is in ca aguntur Jurifdiétionis
unt : dubium ïgitur reimanet
quare diéti DD. fuam convoca-
tionem die feriato indixcrunt,
five ipfo dic Johannis Baptifte,
& ad diem feriatum convo:a-
runt, fcilicet ad feftum Annun-
Ciationis proximè pr'æteritum ,
cum talis , fi faltem vim habeat
citationis, nulla fit ip{o Jure.
Item, dubium eftan conveca-
._tio Concilii poliet fieri abillo,
feu illis, qui nullam haber, vel
habent autoritatem fuper:convo-
cando , & præfertim fuper Con-
Cilium , cujus ipfi Cardinales non
funt fupcrivres, nec videatur ha-
bere 1 autoritatem fupei
ipfum , nec oïidinariam , nec de-
legatan.
{tem , videtur quod convoca-
tio ad Pifas faéta per diétos RR.
TP. iplo Jure non mercatur dici.
v «
Concilium, eo quod Concilium
debet efle liberum ; fed iftud ceft
reftritum, & limitatum : undè
dicitur in litterâ convocationis
in hæc verba ; ferè poft medium,
vel circa : finifque imponatur fcif.
mati per viam mutuæ ceflionis,
&cc. & infra eft. Cum noftiâ, &
DD. de Collegio alterius partis
intenfio, & irrevocaibile propo-
fitum ; qued cum hiis qui ve-
nient ad diétum locum & termi
num provideatur fidei & Eccle-
fiæ , juxta effectus prædidos
Numquid volunt ipfi imponere
legem Spiritui Sanéto ? Numquid
non funt dabiles aliæ vixæ ratio
naks , pro unionc Ecclefiæ fanc-
tæ> &C. |
Item, in cafu quo D. Grego-
rius veniret Pifas ; & vellet re-
nunciare , non venicnte Benedic-
to ; dubium eft an deberct re-
nunciare , cum poftea pollet con-
tivgere , quod Benediétus manere
vellet in {uà pofleflione præten-
sâ ; quia poflet dicere, ego jam
fum unicus, & nullum habeo
contendentem de pari: eur vul
tis me privare, vel compellere
ad cedendum ! hoc veniret ad
ignominiam & verecundiam par-
tis noftræ ; & maximè quia di-
citur quod DD. de parte advtr-
sà nondum fubtraxerunt Obe-
dicntiam fuo Domino. |
Item , fi Bencdiétus non venis
ret, nec vellet renuntiare, vide-
tur quod Gregorius non oblige:
tur ad renuntiandum ; _prout
colligi poteft ex tenore initrue
menti Conclavis. _
Item , terminus ad convenien*
dum afignatus videtur effe nimis
brevis, quoad omnes noftæ Obe
amis _
" du Concile de Conflance. 47
“ 6 8 .
dientiæ pattes; quia plurimi f-
deles noftræ ie tantum diftant,
quod, modo humano, non poffent
Prælati, vel alii corum nomine
ad locum Pifarum devenire.*Si
€rgo non veniant, non tamen.
fint contumaciter abfentes, &
perconfcquens Congregatio hic
facta non mereretur dici Conci-
lium Generale. Hæc circa convo-
Cationcm, & convocationis in-
diétionem dubia occurrebant.
Demüm dubitatur circa DD.
unius Colleoii, cum D D. alte-
rius unioncm : utrumne alterum
iftorum Collegiorum fit verum,
& alterum prætenfum ? præterea
quomodo & quo jure potuitunum
habilitire reliquum, abiolvere,
difpenfare, famæ reftituere, in
Cardinales creare ? utrum iftud
pertineat ad Cardinales, &c.
plura alia multo poffent induci
dubia , quæ brevitatis gratiä
funt prætermifla.
Verdm RR. PP. &c. quod
honobftantibus præmifis, & plu-
ribus aliis, Sereniff. Princeps &
D.N. D. Robcrtus Romanorum
Rex , acetbiflimo cordis dolore
tactus intrinfccüs , corpore & re-
bus vellet, prout femper-voluit,
quod iftud miferabile diffidium,
& deteftabile fcifima auferretur
penitüs de Ecclefñia fanctä , fié
quod ficret fincera , pura & in-
tegra , ac univerfalis fidelium
unio & concordia : & quia Con-
cilio & convocatione prælibatis
timet ut permittatur id fieri non
pofle ; fretus magnorum Princi-
pum ,; Dominorum , & fapien-
tum confilio, mifit nobis fuis Ame
baxiatoribus , ut quatenus diétum
Gregorium , & VV, RR. PP, ad |
conveniendum pro certo tempore
congruenti , in loco uno tertio
partibus congruo , in quo D.
Gregorius faciet id ad quod voto
& juramento fe adftrir xit, pro
parte fuæe Regix Majcftaris, in-
clinaremus , & inducercmus; ut
fic omnibusdubiis, perplexitati-
bus , fcrupulis, & dificultatibus,
ac novis divifionibus , præcipuè
in parte noftrà fuolatis & cxclu-
fis, fincera, pura, & univerfa-
lis unio fequerctur in Ecclefñà
Dei.
Adjicientes quod five D. Gre-
gorius in dictis termino & loco
compareret , & dcbitum fuum
faceret , five non , nihilominüs
ad efleétum intentum, fcilicet ad
Electionem unici fummi Paftoris
_procederetur : quia ex tunc ap-
parcret quod diétus D. Grego-
rius nollet facere debitum fuum,
& vellet Majeftas Regia dein-
ceps cum eis laborare, & cis af-
fiftcre totis virious , & conati-
bus, corpore, & rebus. Et pro
ifto, nomine dici Serenifl. Re-
gis fupplicamus , inftimus, pe-
timus , & pulfamus : cxhortantes
Vos RK. PP. & DD. & omnes
& fingulos Prxlatos, Patres , &
Dominos in iftà Congregationce
fimul confedentcs, feu afliften-
tes , quatends p°r fanguincin Je-
fu Chrifti, & propter amorem
intemeratæ Virginis Marix, &
totius Curiæ cœleftis, & per fa-
futem plurimarum animarum pro:
2. , & infinita pcricu!
fpiritualia & temporalia exclu.
dd » ad id ipfum velitis adhuc
hodiè inclinare. Nunquid pro
unâ anima [ucrandäi cxpedircet
magnain rem facerc ? multo ma-
Z'ZzZz ij
le Re
=
is incomparabiliter ad lucran-
di plures animas; ad caven-
dum injurias ftrages, ad præve-
niendum deftructiones & defola-
tioncs Ecclefiarum , Monafterio-
. sum ,; & Cœnobiorum , ac pro
548 Preuves de la Nouvellk Hifhoire
univerfali , integrà, atque purd
unione facienda & procurandi,
brevis mora , cum aflignatione
alterius loci bene commodt nul.
latends effet deneganda.
Lirters Regis Anglie ad Papam , G planëlus ejus, proptit
h
effufionem [ançguinis Chriflianorum ; tempore [ci[matis.
Eatiflime Pater , humillimäâ
filiali recommendatione præ-
mifsà. Infcrutabilis fummi Dei
fapientia nonnunquam peccata
hominum, ut cumque diflimu-
lat fi fortè non metu fervili , {ed
filiali, ftimulante tandem con-
fcientià refipifcant : & quantd
diutiùs iram fuam in hâc vità
fufpenderit, tantd gravids ut ti-
metur , ea puniet in futuro. Nos
itaque le in mente diu-
tinum & quafñ inveteratum fcif-
ma jam vigens in Ecclefä S. Dei,
profe&ù timemus , utpotè verifi-
militer eft timendura, quod cunc-
Us Religionis Chriftianæ Princi-
ii , Coram Deo, & homini-
us ad defidiam debeat imputa-
ri, diutiùs enutrita tanti erroris
immanitas , eo potiflimè quod
Clero Regnorum ubi libet, vel
metu , vel avaritiæ cœcitate cau-
fante, nefandum hujufmodi {cif-
ma , fub devotionis , & fanétita-
tis fpecie palliante , Principes
1lli , quibus ad defenfionem & tu
tamen Eccleñæ materialis gladius
eft commiflus, circa fcifma præ-
tatum penitùs extirpandum , nec
magnam humanæ Pañonis inf
tantiam exhibere, nec gladium
exercere funt conati.
AQuapropter ; audito frequene
tids à plerifque , ac etiam intel.
leéto jam pridem ex litteris RK,
in Chrifto Patrum DD. Sacri
Collegii Cardinalium, ac ex 1€-
latione KR. in Chrifto Patris D.
Archiepifcopi Burdegalenfisami-
ci noftri merirù prædileéti , pro
parte di&i Collegii ad noftram À
atque chariflimi filii noftri Prie
mogeniti Principis Walliæ, nec-
non Prælatorum & Procerum
Regni noftri præfentia acceden-
tis, qualiter non tam iple, quan
cæteri veftri Collegii Cardinales,
occafione continuationis bujus
fcifmatis, contra votum, & Ju-
ramentum per S. V. de cedendo
Papatu præftitum, omnem à V0-
bis obedientiam fubtraxerunts
ac Generale Concilium in Fefo
Annuntiationis Dominicz proxi-
mè jam futuro, apud civitaten
Pifanam locum quidem con-
gruum , ut dicitur , & honeftum;
ac per S. V. aliàs pro competén-
ti & idonco commendatum ct'e-
brari difponunt, prout afléritut
hoc fieri poffe, prælertim vig°-
re Cujufdam cbligationis, 0CE
fione fcifmatis extirpandi per à
V. dum eratis in minoribus CON-
tituti, fpontaneë & folemritef
initæ in Conclavi cum Cardina-
libus antcdiétis, & poit affumtio
me miam
‘Les
va
Lu
F * HN dt
:
°
‘du Concile de Confiance, 49
em veftram , ad À poftolarüs api-
cem , per facræ manus veftræ
fub{criptionem , publicè renova-
tæ, ac etiam confirmatæ, prout
ex infpectiore cujufdam inftru-
menti publici coram nobis, &
ftatibus ante diétis exhibiti no-
bis apparuit evidenter. Nefcien-
tes quomodo per aliim viam ad
unionem Ecclefiæ commodiùs va-
leat perveniri. |
Undè petivit idem D. Cardi-
nalis, ex a & aliis cau-
fis rationabilibus per ipfum pa-
tenter expolñtis, & in præfatis
litteris dilucidè comprehenfis ,
quæ revera noftram, & ftaruum
prædi@orum confcientias valdè
movent, ut eidem Collegio Divi-
næ pietatis & amoris intuitu,
circa præmifla conflium &c au-
xilium impendere curaremus,
unà cum afiis Princivibus Or-
thodoxis : quodque præterea nof-
tros Ambaxiatores , atque Præla.
tos Regni noftri, per fe vel Pro-
curatores fuos , ad diétum Conci-
lium tranfmittamus. -
Nos itaque zelum intenfum
quem ad unionem eamdem geri-
mus , & habemus, cupientes of-
tendere , ac fanam & fanétam
ejufdem Collegii in præmiffs in-
tentionem propenfüs attendentes,
prout alii Principes illud idem,
ut accepimus , in præfentiarum
attendunt. Volentes quoque præ-
terea, quatenüs ad nos attinet ,
ad honorem Dei, & ut iræ fuæ
mucronem effugere valeamus, par-
tes noftras adjicere circa retor-
mationem ftatus ejufdem Eccle-
fiæ; habità fuper hiis cum præ-
fato filio noftro , necnon & Præ-
lasis & Proceribus antedictis de-
liberatione matura , S. V. Cle_
mentiam cujus ftatum & hono.
rem , ex variis caufñs, utpote de-
vot. Ecclefiæ filius , quatents
cum Deco potuimus fueramus ame
plexi , pa femper ample&i-
mur , de expreflo, & unanimi
ftatuum prædiétorum aflenfu,
cum omni humilitate rogamus ,
ac in Jefu Chrifti SP ébee
cxhortandg requirinus , quate=
nùs ut provitando non tar Ec<
clefiz , quam Scdis Apoftolicæ
fcandalo manifefto , veltrique ft2.
tus & honoris confervatione vo-
° A "
tuiva, necnon & pro cunétorunme
Chrifti fidelium, ad prædiétos
diem & locum confluere volen…
tium defiderio pariter & quiete,
ræfertim illius obtentu qui ubi
fibec dat gratiam , ad intereflen-
dum, die & loco prztactis, in
fpiritu humilitatis vos inclinare
dignemini , vorum fimul & jura
mentum hujufmodi effeualiter
impleturi , prout vos facturos
confidimus : etenim tenemus pro
conftanti, quod cum, ficut ac-
cepimus , utriufque Collegii Car-
dinales in unam , & eamdem men
tis confonantiam circa præmiflaz
convenerint , & quañ cunéi
Principes Chriftiani ad impen-
dendum eis favorem & auxilium
libenti animo fe exponant , quan
tumcumque qu&rantur aliundè
fubterfugia , Cardinales iidem
hujufmodi unionis effle&tum Divi.
no favente præfdio, confequen-
tur. ;
Nec videtur nobis ant Regni-
colis noftris expediens , ut ab aliis
fidei Orthodoxis Principtbus , in
tam fanéto propolñto ds
in alique: quin immo ad eofdems
Z 1x iij
LA
$so
diem & locum noftros Ambaxia-
tores, & Regni noftri Prælatos
per fe, vel Procuratores fuos ac-
Cedere faciemus , quemadmodum
credimus incunétanter alios effe
fauros ; ut univerfalis Ecclefa
defiderabilis -unionis dulcedine
perfruatur®
Porrd B. P. fi Sedis Apoftolicæ
providentia dignaretur attendere
quanta quafi per univarfum or-
bem non tam corporum, quam
animarum Chrifti Sanguine re-
demtarum haétenüs provenere
pericula , prætextu continuationis
fcifinatis'ante diéti, & potiflimè
ftragem populi Chriftiani, qui
ultra ducenta millia perfonarum,
ut afleritur, ex gucrrarum fre.
mitibus , occafione præmifsä, in
diverfis mundi partibus exorta-
tum amilit, unde jampridem ad
minimum triginta millium, ratio-
ne diffenfonis habitæ fuper Epif-
copatu Leodienfi , inter duos,
unum videlicet autoritate D. veri
Sunmi Pontificis, & alium An-
tipapæ titulo contendentes, in
bello campeftri , quod dolentes
referimus , fucruntinterfecti, pro-
feéto jam dicta S. V.anxiaretur in
Spiritu, & jufto dolore torquere-
tur in mente , diétanteque bono
confcientiæ , potits Apoftolicæ
Sedis honorem incontinenti relin-
queret, quam dr detef-
fanda committi de cætero, fub
Preuves dé la Nouvelle Hihire
diffimulationis chlamide toleraret,
exemplum fumens à verä matre,
quæ coram Rege Salomone con-
‘tendens, ceflionem potiüs elec.
rat, quam filii fcétionem.
Et quamquam ex illà nova crez.
tione novem Cardinalium, con
tra juramentum veftrum , ut alio-
rum verbis utamur, ultimd per
vos fa@à, de qui vehcmens ad-
mirationis caula exurgit, poflc
aliquo modo præfumi, prôut ve.
rifimiliter eft cenfendum, inten-
tionem veftram ad finem fcifma:
tis extirpandi non tendere, ablit
tamen , à fæculo femper abfit,
quod S. V. circumfpe“io, de
tantâ mentis inconftancià notae
retur ab aliquo , unde novifl-
mus error priori deterior habere-
tur, nedùm cxecrandus à quâli-
bet anima chriftianâÿ verum etiam
totis conatibus meritù propul.
fandus.
Hzæc autem quæ fcribimus, de
corde pure , & fide non fiéti pro-
ccdunt , & ided Pater Sante,
benignè fi libeat , cum debiro li.
bramine ponderentur. Beate Pater
inclinet ille cor veftrum, &cor-
roboret in hoc pio opere fœliciter
exequendo , qui pro pacc, Cum
fit Rex omnium, induit formam
fervi. Scriptum fub figneto nof:
tro , Ân Palatio noftro Weftmoe
naftcrii x1r. die Novembrisé
_ Littera ejel dem Regis » #4 Cordisates partis Gregorians.
Y Enricus &c. Cardinalibus
. &c. falutem, & in unitatis
p'l.hritudine delcétari. RR. in
Chrifto PP, 3mici finceri dilecti,
Tranfmiflus eft ad noftram &
confilii noftri præfentiam,ex parte
cœtrus veftri R.in Chrifto P. Car-
F dinalis Burdegalenfis nofter finces
fa
_— — _—
+" du Concile de Conflance. 551
fus amicus coram nobis & di-
le&iffimo filio noftro' Primageni-
to Principe Walliæ, necnon Præ-
latis, & proceribus Regni noftri
quam pluribus propter ca con-
gregatis,vigore litrerarum veftra-
rum fub figillis trium Priorum
veftrum nobis in ftaruum p:ædic-
torum prefentià porieétarum ,
nuntium fibi commiifum laud:bi.
liter expofuit , ac étiam elegan-
ter : ex cujus informatione, ncc-
non infpectione litterarum illa-
um clarè percepimus intentio-
nem quan femper haétenùds ha-
buiftis, proutin præfenti Vos ha-
bere prætenditis ad unionem Ec-
clcfiæ S. Dei, cujus accafione di-
ciminis, varia pertuliffe gravami=
pa, non parcentes laboribus, &
-expenlis : quodque tam ipfe, quam
Vos, de unanimi confenfu, occa-
fione continuationis {cifmatis an-
tiquati in Ecclefä S. Dci, potif-
fimè contra votum & juramen-
tum, per diétum Summum Pon-
tificem Gregorium, de cedendo
Papatui es omnein ab eo-
em obedientiam fubtraxiftis , ac
Gencrale Co:yilium in Fefto An-
nunciationis Dominicæ proximè
jam futuri , apud civitatem Pifa-
nam AC D fore decreviftis:
nullam alim viam , per quam ad
unioncm Ecclefiæ perveniri va-
lcat magis accominodam rcpu-
tantes. |
Unde petivit à nobis idem Car-
dinilis, ex variis caufis per ipfum
ee expofitis, & in præfatis
itteris vceftris dilu“idè -compre-
henfis, ut j:m diéto LL
cœtui veftro circa præmifla con-
filium & auxilium impendere cu-
faremus, una cum aliis Regibus
& Principibus Orthodoxis , &
quod Ambaxiatores noftros atque
Prælatos Regni noftri perfe, vel
Precuratores fuos illuc tranfmit-
tere curaremus. Nos itaque cu
pientes oftendere quantum zclum
habuimus & habemus,ut pax vera
Ecclefix reddatur, de confenfu
ftatuum præéditorum D. Summo
Pontifici noftras litteras , abfque
morà difpendiosä tranfmittimus ,
juxta feriem copiæ præfentibus
inclufæ ccéualiter excquendas.
Veftrum itaque venerabilem cœ-
tum affctuosè precamur , quate-
nüs fi contingat eumdem Grego=
rium, incerc!lendo pradiéto Gex
nerali Concilio apud Pifas , & ce=
dendo Papatui, juxta votum, &
juramentum per ipfum vicibus
iteratis emiflum, acquicfrere vo-
tis veftris, & noftris, prout cu-
pimus, & tenemus iplum elfe
fa@urum, pro ftatu fuo taliter
ordinare velitis, ut præcipué Deus
indè placetur, & ram iple Grego=
rius, quam Nos, qui non immc-
rito fuum honorem & commo-
dum ex affetu diligimus ,Vobis &
fingulis veftrum merito terea-
mur ad gratiarum uberes actio-
nes: ex hâc namque fcriptione
poteri:is incunctanter accipcre,
uod fingularis affectio quam gef-
imus & gerimus ad perfonam ip-
- fius Gregorii , non erit, prout
nec erat in causà, quominüs ad
defiberabilem unitatem & pacem
Ecclefiæ valeat pervenire. Quam
ille dignetur acccleranter annue-
re, qui» ut pacem emerct, fan-
guinem fuum fudit. Datum fub
privato figillo noftro, x11. die
menfis Novembris.
551
Preuves de l# Nouvelle Hifioirs
Littera wrencelai Romanorum , ac Bohemie Regis; 45
Cardinales Pifis Congregatos, À
Everendiffimis in Chrifto PP.
DD, S. KR. E. Cardinalibus,
amicis noftris charifflimis. RR.
PP. amici chariffimi. Quantä cor-
dis affectione, quantique animi
aviditate unionis S. Matris Ec-
clefix reintegrationem, aliquan-
diu haëtenus ferventer præftola-
tam Zclatione , nofcimus. Teftis
eft experientia, quæ per fe loqui-
tur ; teftis eft & folers fcriptorum
ac nuntiorum veftrorum crebra
per Vos Nobis cæterifque mundi
Principibus & fidelibus, fuper ,
hoc tranfmiflorum replicatio,quæ
vos coram Majeftate noftra ejuf-
dem unionis proteftatur utique
utiles Promotores, Vos enim, ut
ex tenore ejufmodi fcriptorum vef-
trorum didicimus, in refecandis
tanquam vitiofis Pre fcifma-
tis contagiis, veluti fideles me.
dici, abfque intermiflione tem-
poris follicitos, & in reducen-
dis in San@æ unitatis corpore,
imbecillitate languentibus mem-
bris priftinæ fanitati Vos redditis
lurimdm operofos, Super quo
PRE AR veftram tantd altius
fommendamus , quantd vos non
per hoç tam propria commoda,
quam veriùs Chrifti fidelium non
ambigu cernimus lucra quærere
animarum,
Ne autem follicitudinis noftræ,
quam ad unitatem, & ftatum
Éccleñæ femper ultrè gerimus di.
jigentia paternitatibus veftris fif
forfifan inçcognita, fçu aliquate-
nùs peregrina, ecce fcire laceat,
ns receptis pridem ab honora-
bili Hieronymo de Gydemberg,
Doctore Decretorum , Sacri Pala-
tii Auditore devoto noftro dileto
veftris tam licteris, quam relati-
bus curiofis, confeftim illuftres
terrarum noftrarum Slefiz Prin-
cipes confanguineos noftros , cæ-
#rofque Regni Bohemiz Epifco-
pos & Prælatos ad Nos accerfivie
mus , cum eifdem de unione 5.
Matris Ecclefiz falutifera conli-
lia inituri : freti era eorum
maturè digeftis confiliis ; prout
ipforum fcripta dilucidant, Juxt
uafionum veftrarum hortamina;,
ad Generale Concilium per Vos
fuper Fefto Annunciationis glo- :
riofæ Virginis Mariz, in civita-
te Pifani proximè venturo cele-
brari in dictum folemnes Am-
baxiatores de Sanguine noftro des
cernimus tranfmittendos.
Nos enim, Patres venerabiles,
in hoc faufto propolito ; Juxti
defideria veftra , tanquam Roma-
norum, & Bohemiæ Rex, omni
noftrà obedientià & potentia 1e»
cipere & accipere volumus finc
dolo, prout fuper hiis honorabi-
lis Magifter Johannes Cardina-
lis de Reguftam familiaris devo-
tus , fidelis , dileétus, Paternita*
tes yoftras latiùs informabit, cui
in referendis hujufmodi , fidem
noftro nomine velitis credulam
adhibere , fingularem in e0 nobis
complacentiam oftenfuri. Datum
graïifavit
L
Du Concile de Conjflance. 55 3
Wratiflaviæz, die xxvir. Novem-
. Bohemiæ xLvr. Romanorum verd
bris, Regnorum noftrorum anno, | xxx111.
Wenceflaus, D. G. Romanorum Rex femper Auguflus © Bohemie R.x.
Ad mandatum D. Regis Jacobinus Canonic. Pragenfis.
Lattera Regis Francie, ad Cardinales Pifis Congregatos.
I Arolus Dei Gratià, Fran-
corum Rex, RR. PP. Cardi-
nlious zclo pacis Ecclefafticx
apud Pifas in charitatis vinculo
congregatis, amicis noftris cha-
riffimis falutem benevolentix
fpiritualis, Sperabamus, RR. PP.
& amici chariffimi, diu concupi-
tam pacem Ecclefiæ, per renun-
ciationes utriufque mifcrè cun-
tendentium de Papatu , perfua-
dente fpontaneä , eorumque dcbi-
tà charitate, polt tot agitatos la-
bores , multis cflluxis dicbus cer-
nere potuiffe : fperabamus in hor-
renda fcifmatis tempeftate, quic-
tis anchoras ex ipforum manibus
procurafle, & tutiflimo Pacis por-
tu divifos populos congregari. Sed
heu, proh dolor ! huc ufque ch1-
ritatem eorum ambitio, humili-
tatem fuperbia , & fidem perfidia
fuperavit ; ut nil! Nos de pace
Ecclefiæ Veftrarum probitatum
fpes optima reficeret, paccm ip-
Érn a Chriftianis exuleim credere-
mus : {ed de abundantiä pietatis
ejus qui errata Nine & dif-
perfa congregat, in falutem ube-
rius confolati, per eam maximè
unitatem,quam autore Deo, cujus
res agitur, laudabiliffimè retinetis,
in pacis expectatione certiffimä
congaudemus,& ad eam pari zelo,
parique ftudio, sé
gere dirigente Domino fufpira-
mus. Quaproprer dileéti, & f-
deles &c. Ambaxiatores & Ora-
tores noftros , apud Vos & Italix
partes tran{mitrimus, quibus, in
dicendis , plenriam quæfumus
date fidem, & nabis afliduè vef-
tra benc placita fidenter refcri.
batis : benè & diù optamus Vos
galere. Datum Parifius &c.
Littera Congregationis Ecclefie Gallicana ad eofd.Cardinales.
R. PP. & DD. paucis ab
R hinc citra diebus veftras con-
vocationis Concilii litteras, cum
gaudio pariter , & honore recepi-
mus ; undè illi gratias referimus,
qui poft varios fponfæ fuæ fum-
mofque labores & cafus, quibus
ipfa, peccatis exigentibus , tot an-
norum decurfu attrita eft, tan-
dem compaflionis & mifericor
diæ oculo jam refpicere, & à
fuis affli&ionibus & anguftiis li-
berare incœperit : & ut {uper
profequutione pacis & confola-
tionis fidelium Sereniflimi Prin-
cipis & Domini noftri Franco.
rum Regis intentionem, & Ec-
clefiz Gallicanx daliberationem,
Aa1a
CS
5 4
conclufionem & expeditionem
VV. RRK. PP. ar idem
Seneriflimus Rex egregium &c.
ut fupra , & cum idem D. Guil-
lelmus in deliberationibus capien-
dis, & cæteris rebus pro breviori
expeditione ee continu af-
fucrit, nihilque fecreti, aut de-
reliti eum in hujufmodi cau:à
prætereat, fupplicamus vifcerali-
ter,quatenüs in omnibus quæ fac-
|
Préoés de la Nouvelle Hifloire
tum præfentiale, 8 veftrum par-
ticulare tangunt negotium , conf.
tanti & firmo, ut clarè incæpil-
tis animo femper profequi ad cf-
fe&um. Datum &c,
Devoti veftri, Patriarcha Ale.
xandrinus, Archiepifcopi , Epif-
copi, Abbates, Daétores & ali
in Concilio Ecclefiæ Gallicanz
Parifiis cohgregati,
Alia littera cjufdem Regis Francie ad vofdem Cardinales,
Arolus &c. dilectis ac fide-
libus amicis noftris charifli-
mis 5. R, E. utriu‘que Collegii
Cardinalibus falutem, & in dif-
poñtis pro unione Ecclefiæ perfe-
verare. RR. PP. amici chariffñ-
mi. Non credimus vos ignorare
ea quæ poftquam diletus atque
fidelis Confiliarius nofter Patriar-
cha Alexandrinus, ac nonnulili
alii noftri Nuntii, qui noviffimè
À vobis abfceflerunt, tam circa
celebrationem Concilit Generalis
Ecclefiæ Gallicanz ; quam de
tran{miflione Prælatorum & lit-
teratorum , ac infignium viro-
rum, plurimorum aliorum hujus
Regni,ad diétam urbem Pifis pro
eadem uniong proximè celebran-
dam, & alia iftic multipliciter ac
diligenter peraéta ; mere oi ad
notitiam veftram pervenifle exif-
timamus maximam etiam difpofi-
tioncm virorum folemnium di-
verfarum Regionum de alià obe.
dientid acceflurorum :2d dietam
prælibatam, & jam pro accclera-
tione agendorum, & ad inducen-
dum & fentiendum de cun&is,
idem Patriarcha, & duo Dotto-
es de Univerfitate Parifenfi, ad
Francofordiam in Germanià, ubi
certum Concilium pro iftà mate.
riâ nunc tenetur, funt profecti,
Hinc eft amici chariflimi, quod
vos exoramus & deprecamur eni.
xè, quamvis follicitos, ut aiunt,
follicitare non fit opus, quate,
rüs ; quod tam crie , & laur
dabiliter cœpiftis, graviter per-
ficiatis , Zelum quem ad refarcio-
nem f{cifluræ togæ Dominicæ ge.
ritis, ue etiam prudentiam at-
que fofertiam, necnon in häc re
veftram diligentiam oftendentes ;
nulli autem extant mortalium qui-
‘bus hujus onus facinoris æquê in-
cumbat, ficut vobis, aut refultet
tantum honoris , vel non honoris,
commodi deniquè,aut damni. Nos
itique, fi quid eft ulterius auxilii,
confiliive , aut favoris, ad quod
noftra potentia fe extendat, quo
egcat , quovis alio modo, Nos
indefinenter ut hadtends reperietis
integerrimo affeu propitium at-
que pronum. Datum &ec.
e FINIS,
TABLE DES PIECES EMPLOYEES .
dans les Preuves de la nouvelle Hiftoire du Concile de Gonftance,
L Ettre de Benoift XIII. an Roy Charles VI. où il explique ce qui s'eft pale
lors de [om Eletlion. page x
Cedule fonjcrite per ce Pape @ par tous les Cardinaux , lors de cette Eleition ,
ok ils promettent que celny qui [era él renoncera au Ponrificat. z
AGes du Concile National de l'Eglife Gallicane tenu à Paris en 1398. $
Seuftratlion entiere de l'Obedience faite à Benoiff , en confeqnencs des refolutious
Ÿ präfes dans ce Concile. 79
Reffitution de L2 mêne Obedicnce faite au même Pape. 84
Conditions [ous l[quelles fut faire cette reffitution. 8$
Arreft ds Parlement renda au [ujet de cette foufirailion, & des contraventions
faites par le Pape aux conditions de la reftitution. 86
Aibes du Concile national de l'Eglife Gallicane tenu à Paris en 14C6. - 9$
Arreft du Parlement qui ordonne la fupprelfion d'un Libelle publié [ous le nom
de Lertre de l'Univerfité de Tounloufe. | 224
Lettre des Cardinaux , qui avoisnt él Gregoire AIT. an Duc de Berry. 241
Bulle envoyée à l'Univerfité de Paris par le même Pape. 24$
Lettre du Cardinal d'Aguilée à la même Univerfite. 243
Lettre du Cardinal de Liege à la même Univerfite. | 2$I
Lettre du Cardinal de Thurcy 4 la même Univerfité. 152
Aie fait entre les Cardinaux de Rome, avant d'élire Grexoire XII. 25$
Lettres Patentes de Charles VI. qui autorifent la [onffratlion faire par les Prelats
de l'Eglife de France, à l'Obedi:nce de Benoiff XIII. 257
Declarations du Concile, qui privent les adhérans de ce Pape des Benefices par
eux poffedez en France. 26
Arreffs rendus par le Parlement contre ceux qui avoient osé porter en France la
Bulle de Benoiff XIII. qui mittoit Le Royaume en inrerdir. 268
Reglement fait par le Concile, fur La maniere dont on en uferoit avec les Exemts.170
Keglement fait fur la maniere dont on pourvoiroit aux Benefices.
273
Keglement fait [ur la manicre dont [e gonverncroit l'Eglife Gallicane pendant la
foufraihion © la neurralire. 279
Declaration du Roy ; qui confirme ces Reglemens. 259
Lettre du Roy aux Cardinaux de Rome. | 293
Lettre des Cardinaux d'Avignon an Roy , où ils declarent qu'ils fe font enx-mc-
mes foufiraits à l'Obédience de Benoift. 29$
Balle adref]ée an Duc d'Autriche par Jean X XIII.lequel croyant être en état defe
maintenir dans le Pontificat par la force;le crée General detontés [es tronpes. 196
Journal de ce qui [e paffa » Conffance, au fujet de ce Pape. 297
Sommation faite à Benoiff XIII. par le Prince de Gironc, de [a part du Roy
d'Aragon , de renoncer an Pontificat. 388
Sommation femblable faite 45 même de la part des Rois de Cafiille S de Navarres
G° des Comtes de Foix © ds Armagnac. 389
Autre fommatien faite an même ; à Collioure, Ÿ [es réponfes. 392
Î
rer — 4]
,
L
'
J
se
Forme de la nouvelle convocation du Concile de Conffance , propofée au même par
l'Empereur Sigifmond , laquelle fut refujée. 40
Precés Verbal de l'Affemblee du SAret de France qui [e tronvoit 4 Conflane
pour le Concile , an fujet des abus de La Cour de Rome. 409
Table des Pieces qui compofent le Supplément.
P Rocés Verbal de ce qui fe pafa, lors de la premiere fouffraition de l Egije
Gallicane, à l'Obédience de Beno:ff XIII. 479
Lettres Patentes de Charles VL.quiordennent la reflirution de cette Obedience. 496
Lettre de l'Empereur Sigifmend aux Cardinaux,de l'Obedience de Gregoire XIT.498
Lettre du Roy Charles VI. aux meèmes Cardinaux, apres que Sa Majeffe cut
appris la mort d'Innocenr VIT. sol
Lettre du même Roy à Benoiff XIII. oh il eff menacé d'une [:conde [oufiratlion,
puifqu'lne veut pas renoncer an Poniificat. so
Lettre du mèm: Roy à AM:fjienrs de Genss, où Sa Majefté leur ordonne de rice-
voir les deux Pretendants dans la ville de Savone. | j04
ÆAntre Lettre du meme Ko , 4bx Cm es fins. jo
Sanf-conduit envoyé par le même 4 Gregoire XII. TE
Bulle de c Pape , ou 'l dit qu'ii n'a pu aller a Suvone.
Lettre du Roy a ce Pape , oh il luy reproche [on manquement de parole. 14
Lettre du Roy , oh il declare , que [5 les deux Prétindans ne tronvent le moyen
de réunir PEglife, il ne reconncitra plus ni l'un ni l'autre. T
siutres Lettres fur le meme fujet. si8
Ale par lequel la Republique de Genes [e joint à La Neutralire. $19
Prife de poffeffion de l'A chevéche di Rouen par Louis d’Harcour , pourvé par
les Commiffaires nomm:x par le Concile de Paris. $20
Memoire prefenté par les AmbaRadeurs d: France aux Cardinanx du pari de
Gregoire XII. avant leur départ de Lucques. 12
Autre Memoire des mênes Ambaffadeurs aux Cardinaux du parti de Beno f
X 111. |
| j'4
: Convention faite envre les Cardinaux de ces diux paris, d'affembler un Conale
a Pife. (25
Lettre envoyée par les Cardinaux du parti de Benoiff XIII à tous les Prélats
de fon Obédience, pour les inviter de fe trouver à Pife, 3j
Critique de cette Convoc:tion prefentée aux mêmes Cardinaux par les Ambafs-
deurs de l'Empereur Robert. $42
Lettre du Roy d Anglterre & Gregiire XII. auquel il reprefente les maux qu
dz [chifine « déja caufes. | | 548
Lettre du mèm: Roy aux Cardinaux de cette faëtion. $5°
Lettre de l'Emper:ur Wuceflas aux Cardinaux affemblez & Pife 551
Lettre de Cha:les VI, aux mêmes Cardinaux. | $5}
Lettre de l Affemblee de l'Eglife Gallicane aux mêmes. ibid.
Autre Lettre ds Roy.anx mêrnes Cardinaux. ff
Fin de la Table des Pieces.
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